CHAPITRE II
REVUE DE LA LITTERATURE SUR
L'INSUFFISANCE DU CREDIT BANCAIRE
Introduction :
La littérature qui traite du crédit
bancaire repose sur l'impacte de ce dernier sur le secteur réel (A.
Smith), le rôle très important que ce dernier puisse jouer dans
l'initiative d'innover (Schumpeter) mais également le rôle du taux
d'intérêt et les risques qui animent le métier du
banquier.
Ce chapitre mettra en revue non seulement cette
littérature théorique qui traite des facteurs qui peuvent
engendrer un rationnement du crédit après avoir expliqué
le fonctionnement d'un système bancaire mais également une
littérature empirique c'està-dire des études menées
par des chercheurs en privilégiant le cas du
Sénégal.
Ainsi ce chapitre sera divisé en deux
principales parties. Dans la première, nous traiterons de la
littérature théorique et la deuxième et dernière
partie sera consacrée à la littérature
empirique.
Section I- Revue de la littérature
théorique :
Cette section qui traite de la littérature
théorique est divisée en deux grandes parties. En première
lieu nous ferons un rappel sur les banques ainsi que leurs activités et
deuxième lieu nous traiterons la théorie économique
bancaire.
A- Quelques éclairages théoriques sur les
banques et leurs activités :
1- Les différents types de banques :
> Les banques de détail ou traditionnelle :
Leurs activités sont
principalement orientées vers une clientèle
non financière (ménages, entreprises, collectivités), avec
une prédominance de la collecte de dépôt et de l'octroi de
crédits ;
> Les banques de marché : elles sont
spécialisées dans les opérations
sur les marchés de capitaux et
caractérisées par la prédominance des opérations
sur titres, sur instruments financiers, interbancaires et la quasi absence
d'opération avec la clientèle non financière ;
> Les banques d'affaires : spécialisées
dans les prises de participation
dans l'industrie, elles se caractérisent par
l'importance de leurs portefeuilles de titres (action, certificat
d'investissement) et le montant élevé de leurs fonds propres
;
> Les banques universelles : contrairement aux
précédentes,
qualifiées de banques
spécialisées, ces banques exercent toutes les activités
bancaires possibles et élargissent même leur gamme à
d'autres activités non bancaires (assurances par exemples4).
Il est important de signaler que ce modèle de banques universelles se
trouve avoir mieux résistés à la crise financière
de 2007, ceci pour trois raisons principales. D'une part, les banques
universelles sont généralement moins dépendantes des
marchés en matière de financement, compte tenu d'une large
clientèle de dépôt. Cet atout est devenu décisive
quand les marchés monétaires se sont bloqués, ce qui a
conduit à l'assèchement de la liquidité. D'autre part,
lorsque les activités de marché se sont effondrées avec
l'amplification de la crise, la banque de dépôts a alors pris le
relais pour fournir des revenus stables, jouant ainsi son rôle
d'amortisseur permettant de contrebalancer les lourdes pertes
enregistrées par la banque de financement et d'investissement (BFI). En
fin, ces établissements disposent également d'un large matelas de
fonds propres leur permettant de faire face aux
turbulences5.
A coté de ces banques il ya les « banques
»6 appelées :
> Les banques mutualistes et coopératives : Les
banques mutualistes
4 S. BRANA, M. CAZALS, P. KAUFFMANN (1999)
5 Mathieu Plane & Georges Pujals (2009)
6 Il serait plus judicieux d'utiliser le terme
d'Institutions de micro finance (IMF).
et coopératives ont été
créées, à l'origine, pour répondre à des
besoins spécifiques que les banques ne voulaient ou ne pouvaient
satisfaire : faire des crédits aux agriculteurs, aux artisans, aux
petites entreprises, c'est courir les risques et n'en recevoir des maigres
bénéfices.
Aujourd'hui, cette originalité s'est quelque
peu atténuée ; les agriculteurs sont minoritaires dans la
clientèle du Crédit Agricole et les PME ne s'adressent plus
exclusivement au Crédit Populaire.
Ces banques gardent cependant une
spécificité propre et peuvent être
caractérisées ainsi :
v' Une structure très décentralisée
assise sur leur statut
mutualiste : la cellule de base est l'échelon
local, organisme à capital variable détenu par les «
sociétaires », c'est-à-dire les clients de crédits
;
v' Des privilèges (souvent d'ordre fiscal)
consentis par les pouvoirs publics, mais qui s'atténuent ;
v' Relativement peu de grandes entreprises dans leur
clientèle. A titre d'exemples, nous pouvons retenir :
Le Crédit Agricole
Le Crédit Agricole est spécialisé
dans le financement des activités agricoles. De ce fait, permet de
promouvoir les activités en générales
délaissées par les banques fautes de garanties et de l'ampleur
des risques qu'elles courent en octroyant des crédits à haut
risques.
Le Crédit Mutuel est né de la même
idée, rendre possible l'accès aux crédits pour les
catégories défavorisées, de la même population, et
est assis sur la même base coopérative, que le crédit
agricole.
Le Crédit Populaire
Le Crédit Populaire peut être
considéré, en schématisant, comme un troisième
volet du système coopératif, s'adressant plus
particulièrement aux petites et moyennes entreprises (PME), le
Crédit Agricole tournant vers le monde rural, le Crédit Mutuel
vers les ménages.
On distingue :
v' Un système de cautionnement destiné
à prendre en charge une partie
des risques présentés par la
clientèle des banques populaires : les sociétés de caution
mutuelle.
v' Un réseau bancaire assis sur le même
principe coopératif avec unités locales, régionales et
fédératives : Les Banques Populaire.
Le Crédit Coopératif
Son capital est détenu par ses
sociétaires, qui appartiennent au secteur coopératif nonagricole
(coopératives de consommateurs, commerciales, de production, de
pêche maritime, de logement social, artisanales, des professions de
santé) et à certaines catégories d'institutions à
but non-lucratif. Ses ressources sont constituées en majeur partie par
le produit de ses emprunts obligataires, qui bénéficient de la
garantie de l'Etat. Le Trésor accorde des bonifications
d'intérêt sur les ressources obligatoires que la Caisse affecte au
financement des secteurs coopératifs, par des prêts à moyen
ou à long terme consentis à ses sociétaires.
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