La Zone de Libre- Echange des Amériques (ZLEA ), un nouveau départ économique pour les Amériques au 20ième: enjeux et perspectives de cette intégration régionale pour Haà¯ti( Télécharger le fichier original )par Erold ELCIUS Université d'état d'Haiti - Licence 2004 |
DEUXIÈME PARTIEÉTUDE DE L'ÉCONOMIE HAÏTIENNE ET LA ZLEACHAPITRE ISITUATION ECONOMIQUE D'HAITI, DE LA REPUBLIQUE DOMINICAINE ET DE LA JAMAIQUE POUR UNE ETUDE COMPARATIVEINTRODUCTION La situation économique d'un pays traduit toujours sa position économique à l'échelle de l'économie mondiale ou régionale. En outre, au seuil de ce nouveau millénaire toutes les autorités responsables et respectables de la planète élaborent des stratégies macro-économiques en vue d'améliorer la situation économique et sociale de leur pays. En fait, chaque pays de cette ZLEA a une situation économique particulière. La situation économique de la République d'Haïti pendant les vingt trois(23) dernières années(1981 - 2004) est critique avec des taux de croissance très faible voire quelques fois négatifs. L'économie américaine pour sa part est plongée dans une phase de récession avec un taux de chômage avoisinant le 6% et elle vit sous les menaces quotidiennes des terroristes d'Alquaïda1(*)3, depuis la destruction complète du World Trade Center1(*)4, ce qui a développé une véritable psychose de peur chez les agents économiques américains. Le Brésil, 10e puissance économique mondiale1(*)5, est en effet le champion des inégalités. Le revenu moyen des Brésiliens n'a pas une grande signification pour les 40% des plus pauvres qui ne perçoivent que moins de 10% du revenu national. Quant à l'économie de la République Dominicaine, elle est dans l'impasse après la grande crise overtrading1(*)6 de la banque BANITER1(*)7 qui a laissé un trou financier de cinquante cinq(55) milliards de pesos représentant 20% du PIB dominicain. Ce malaise a engendré une dépréciation du peso et empêché du même coup à l'économie dominicaine de trouver les fortes croissances connues sur la première administration de Leonel FERNANDEZ1(*)8. Mais, malgré cela les zones franches de la République Dominicaine ont connu une croissance énorme résultant de l'augmentation des exportations (Voir Tableau # 19 en Annexe). Du côté de la Jamaïque les indicateurs économiques ont eu un très bon comportement. Par exemple, les recettes publiques de ce pays sont estimées pour l'exercice fiscal 2002 - 2003 à 2649 millions de dollars US(Source : Collection Microsoft Encarta 2006). En sortant de la République d'Haïti, de la République Dominicaine et de la Jamaïque passant par les USA pour arriver au Brésil nous voyons que la situation économique de la région est complexe, c'est pourquoi nous allons passer au peigne fin la situation économique d'Haïti de 1970 à 2004 et étudier d'une manière générale celle de la République Dominicaine, de la Jamaïque, des Etats-Unis d'Amérique, du Brésil et, en général, la situation économique de la ZLEA pour la période de 1970 à 2006. a) Raison justifiant la ZLEA Aucune économie de la région ne peut prétendre d'avoir sur son propre territoire tous les facteurs de production et tous les biens et services demandés par leurs habitants. Depuis des années, l'économie mondiale a connu des mutations. La question de souveraineté et de frontière est dépassée car on parle partout de la mondialisation ou de la globalisation de l'économie. Ainsi, il y a plusieurs raisons qui peuvent justifier la ZLEA : 1) Différence de climat 2) Gap technologique 3) Capacité de l'économie 1) Différence de climat La région américaine est partagée entre le climat tropical et tempéré. Des pays comme Haïti, la République Dominicaine, la Jamaïque, pour ne citer que ces pays-là qui sont tous des pays tropicaux ont la capacité de cultiver des denrées comme : l'ananas, le petit mil, le sisal, le coton, le café, la canne à sucre, le cacao. Ils sont en majeure partie des PVD et ils participent au commerce international avec des produits agricoles (produits primaires). C'est pourquoi, nous disons qu'ils ne peuvent pas influencer le prix de leurs denrées. Aussi les économistes les appellent-ils des « price-taker » sur le marché mondial. En revanche, le Canada a un climat tempéré tandis que les Etats-Unis sont partagés entre le tropical et le tempéré. Ils peuvent produire : le soja, la pomme, le blé, la betterave, le raisin, la cerise. Ils sont considérés comme des pays du centre et dans le commerce international ils vendent des biens manufacturés, ce qui leur donne un développement économique rapide et soutenable. Ils sont capables de fixer le prix des denrées agricoles sur le marché mondial ; ce faisant, ils sont appelés de « price-maker ». 2) Gap technologique C'est le retard d'un espace économique (pays ou continent) par rapport à un autre dans le domaine technologique (connaissance, maîtrise et l'application des techniques). Dans la ZLEA, tous les pays n'ont pas la même capacité technologique. Certains pays de la région, par leur faible contenu technologique, sont cantonnés dans la production parce qu'ils ne peuvent satisfaire entièrement les goûts des consommateurs ; d'autres pays, par suite de surplus de production des produits alimentaires et de matières premières avec le progrès réalisé dans le domaine de la biotechnologie surtout avec les Organismes Génétiquement Modifiés(OGM) et également par suite d'un développement technologique considérable seraient exportateurs de ces produits-là. Enfin, les PVD de la ZLEA devraient déployer beaucoup d'efforts pour combler ce gap technologique, sinon, ils auraient du mal à s'affirmer réellement dans cette zone. 3) Capacité de l'économie La capacité de l'économie ou la taille de l'économie peut se définir comme étant l'ensemble des moyens, par exemple : ressources humaines, financières et matérielles ; qu'une économie utilise pour produire des biens et services dans l'esprit de répondre aux demandes solvables des consommateurs, soit internes ou externes. Pourtant, certains PVD de la région, avec des difficultés énormes, comme les faibles capacités d'absorption pour attirer les « hot-money » ou d'accumulation de capitaux ainsi ils font face à un grand déséquilibre au niveau de la production, c'est-à-dire leurs offres de biens et services ne peuvent satisfaire les demandes de biens et services de leurs habitants. Par conséquent, pour compenser ce déséquilibre, ils sont obligés d'avoir recours aux marchés internationaux. b) Représentation géographique et humaine de la République d'Haïti Haïti, île des Grandes Antilles, limitée au Nord par l'Océan Atlantique, à l'Est par la République Dominicaine, au Sud par la Mer des Caraïbes et à l'Ouest par le canal du Vent, qui sépare l'île de Cuba, accuse une superficie de 27750Km2. Son relief est montagneux (3/4 de montagnes et ¼ de plaines) comme celui de beaucoup de pays de la Caraïbe et explique en grande partie la répartition des pluies sur son territoire. En fait, Haïti a des régions au vent et des régions sous le vent. Les régions situées sur le passage des vents alizés et nordés reçoivent beaucoup de pluies. Toutefois, les régions avoisinantes des montagnes très élevées reçoivent beaucoup de pluies. Outre cela, la formation des nuages sur les hauts sommets des montagnes donne naissance à des pluies. Ainsi la pluviométrie varie de 200mm de pluie à peine pour quelques sections rurales du Nord-ouest d'Haïti à 2000mm dans certaines régions du Plateau Central (Voir tableau # 4). Haïti, comme les autres pays de la Caraïbe, n'est pas exempte des cyclones. En 2007, selon le IVe Recensement Général de la Population et de l'Habitat(RGPH en 2003), la population totale d'Haïti était estimée à 8 373 750 habitants avec un nombre d'habitants par Km2 estimé en moyenne nationale à 302.3 et pourrait même franchir la barre de 10 millions d'habitants en 2010 si rien n'est fait. Son taux de croissance est de 2.26%. Le degré d'urbanisation du pays est passé de 25% en 1982 à 40% en 2003, ce qui fait d'Haïti un pays à urbanisation tardive. La population active d'Haïti est estimée à 3 millions de personnes, dont 42% de femmes, ceci fait d'Haïti l'un des pays en développement ayant la plus grande quantité de femmes sur le marché du travail. 75% des Haïtiens vivent dans la pauvreté et 80% sous le seuil de la pauvreté. En fait, on doit signaler que la population d'Haïti en 1804 était autour de 500.000 habitants, celle de 1870 était de l'ordre de 1 million d'habitants et avant d'arriver à 2 millions en 1920. Haïti a connu pendant les cinquante dernières années une forte émigration, soit 1.5 million d'Haïtiens vivant dans la diaspora. La Capitale politique et économique d'Haïti est Port-au-Prince. Le territoire national est composé de dix(10) départements, chacun d'eux a une superficie, une pluviosité et une population différente ; c'est pourquoi nous allons y insérer des tableaux et des graphiques pour une analyse parfaite de la situation géographique et économique d'Haïti. c) Couverture forestière d'Haïti En 1492, lors de la découverte du pays par Christophe COLOMB la situation de la couverture forestière du pays était autour de 95%, tandis qu'en 1791 elle était passée à 50%. Depuis lors, la situation de la couverture forestière du pays ne cessait de chuter et elle avait accusé des taux suivants : 20% en 1956 ; 15% en 1970 ; 9.07% en 1978 ; 5% en 1992 et en 2004 la forêt ne couvre plus que 1.5% du territoire national (Voir Tableau # 9), soit une dégradation évidente près de 93.5% de la couverture forestière d'Haïti. Tout ceci est dû aux déboisements massifs faits par nos paysans laissés-pour-compte dans les zones pastorales qui, pour leur mieux-être, sont obligés de pratiquer la coupe anarchique des arbres, considérée comme sources de revenu et d'énergie. D'où, il est impérieux pour que le gouvernement d'Haïti puisse fixer une date annuelle pour une journée de boisement et reboisement du territoire national. d) La diaspora haïtienne, une source de richesse non exploitée par l'économie nationale La diaspora haïtienne envoie chaque année dans le pays plus de 1.65 milliard de $ US sous forme de cash, ce qui dépasse grandement l'aide étrangère donnée à Haïti et si nous comptabilisons les transferts en nature c'est-à-dire les provisions alimentaires, le chiffre va avoisiner les deux(2) milliards de $ US, d'après une enquête réalisée par la Banque Interaméricaine de Développement(BID) sur les transferts de fonds de la diaspora en Haïti. L'enquête a été réalisée dans le pays sur un intervalle de quatre(4) semaines de la mi-novembre au 10 décembre 2006 et les enquêteurs de la BID ont choisi un échantillon de 1724 chefs de ménages. Au fait, l'enquête relate que le nombre d'Haïtiens qui vivent dans la diaspora est estimé à 1.5 million de personnes dont plus de 80% transfère régulièrement de l'argent à leurs parents en Haïti et, selon cette même enquête, la diaspora haïtienne aux Etats-Unis envoie dans l'économie haïtienne 1.17 milliard de $ US qui représente 71% des transferts ; celle vivant au Canada vient en deuxième place avec un poids de 14%, soit 230 millions de $ US. Nos frères qui habitent en Europe contribuent à 9% des transferts avec la répartition suivante : 130 millions de $ US de la diaspora haïtienne en France soit 8% et 1% provient des Haïtiens vivant en Espagne. Et, la République Dominicaine et les Bahamas contribuent à 2% et la diaspora de la Martinique et de la Guyane donnent 1% des transferts. En outre, selon un autre rapport en 2006 du Fond des Nations Unies pour la Population(UNFPA) sur l'état de la population mondiale publié par la Banque Mondiale(BM) autour du thème suivant : « Global Economy Prospects 2006 », selon cette enquête : « Les rapatriements de salaires des migrants vers leur pays d'origine sont la principale raison pour laquelle les experts voient dans la migration internationale un facteur important de réduction de la pauvreté », a affirmé le rapport de la UNFPA, publié au mois de septembre 2006. Et, d'après ce rapport, les rapatriements de salaires dépassent largement l'Aide Publique au Développement(APD) et sont la deuxième source, en termes d'importance, du financement étranger en faveur des pays en voie de développement après les Investissements Directs des Étrangers(IDE). Une enquête de l'Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique(IHSI) sur les conditions de vie en Haïti (ECVH-2001) a révélé que 30.5% des ménages haïtiens ont au moins un parent à l'étranger et l'enquête de l'IHSI a corroboré le rapport de celle de la BID, qui a dit que 31% de la population haïtienne âgée de 18 ans et plus reçoit régulièrement des transferts d'argent de la diaspora. Enfin, l'étude de la BID nous a montré également que 77% des 1.65 milliards de $ US transférés par nos frères de la diaspora a servi aux fins de couverture des besoins de base comme la nourriture, l'achat des médicaments, l'habillement, l'écolage des enfants, le logement, la construction ou l'achat d'une maison. Par ailleurs, si les autorités économiques du pays arriveraient à canaliser les transferts très considérables de la diaspora haïtienne vers l'investissement dans des secteurs porteurs du pays, l'économie haïtienne va avoir une période de forte croissance pouvant progressivement résorber la pauvreté dans le pays. A- SITUATION ECONOMIQUE D'HAITI DE 1970 À 2004
Lorsque nous analysons les indicateurs macro-économiques des années soixante-dix (70), nous voyons que cette décennie était une période de croissance dans l'histoire économique du pays. En outre, de 1970 à 1980 le Produit Intérieur Brut (PIB) réel a connu un taux de croissance estimé à 4.7% et la croissance en pourcentage du PIB per capita était autour de 3.0%(Voir Tableau # 16). En considérant, le secteur primaire, le secteur à l'intérieur duquel évoluent les produits agricoles et ce secteur a eu un poids considérable au bon rendement du PIB global. Pendant cette même période de croissance l'exportation des produits agricoles qui constituaient l'un des moyens de devises du pays a augmenté à un taux de croissance moyen annuel de 1.2%. Entre autres, le revenu interne brut réel a cru allant de 4395 en 1976 à 5403 millions de gourdes en 1979. Et il est important de mentionner qu'au cours de cette période glorieuse, Haïti a profité non seulement d'une augmentation de la quantité de touristes, mais aussi nous avons décelé que les transferts de nos compatriotes qui habitent à l'étranger se sont énormément accrus. En dehors des indicateurs sus étudiés, nous pouvons dire que cette croissance est due à la stabilité politique apparente d'alors et aux investissements. Tous ceux-ci ont engendré un accroissement très important des Investissements Directs des Etrangers (IDE) surtout dans le secteur de la sous-traitance estimé à 1.2% du PIB, mais avec le temps nous avons pu constater une grande baisse des IDE autour de 76% au cours des 32 ans (Voir Tableau # 10). Enfin, sur le plan budgétaire l'Etat a mis en place un programme de réforme fiscale voulant augmenter l'assiette fiscale du pays. b) Période de crise (1980 - 1990) Après la belle période de croissance des années soixante-dix (70), au début de l'année 1980, l'économie haïtienne était plongée dans une grande phase de récession1(*)9. Le PIB avait connu une très grande baisse variant de 7.4% en 1980 à - 2.9% l'année suivante, les termes de l'échange net du pays ont chuté de 55% en 21 ans (Voir Tableau # 10). En outre, en analysant les indicateurs économiques de 1980 jusqu'à 1990 nous avons constaté que le PIB réel avait chuté à un taux de croissance moyen annuel de -1.0% expliquant la mauvaise performance du secteur agricole avec une croissance de -0.6% et celle du secteur industriel était autour de -2.8% et, pendant cette même période, le taux de croissance du PIB per capita était négatif, soit -2.9%(Voir Tableau # 18) Entre autres, la culture caféière et d'autres cultures exportatrices du pays sont dévastées par le grand cyclone Allen. Cette baisse est due également à la grande diminution des recettes de l'Etat, tandis que les dépenses publiques étaient en forte augmentation. Les dépenses courantes avaient augmenté de 15% alors que les dépenses d'investissement étaient autour de 40%. Outre cela, de 1980 à 1990 les dépenses de l'Etat avaient augmenté à un taux de croissance moyen annuel de 4.98%. Pourtant, les recettes publiques collectées n'avaient augmenté qu'à un taux de croissance moyen annuel de 1.99%. Une pareille situation avait engendré un déficit budgétaire énorme, soit 2.99% et l'inflation lui était totalement imputable. Comme l'inflation aux yeux des monétaristes est partout et toujours d'origine monétaire, elle s'explique par une très grande quantité de monnaie en circulation et une faiblesse de la production nationale. Par ailleurs, l'offre globale des producteurs ne pouvait pas satisfaire la demande globale des consommateurs haïtiens, c'est pourquoi pour corriger ce déséquilibre le pays a eu recours aux importations, ce qui affecte, ce faisant, une part très élevée de nos réserves en devises, parce que les entrées des exportations ne pouvaient pas compenser les dépenses des importations. D'où, la balance commerciale a accusé des déficits très énormes. Comme, en 1981, le déficit commercial était de 1390 millions de gourdes(Voir tableau # 11) et représentait 16.76% du PIB ; en 1980, la dette publique représentait 32% du PIB et atteignait le seuil de 79% en 1993 et en dépit de la mise en application du programme de stabilisation, la balance commerciale et le déficit du secteur public ne cessaient d'empirer, la monnaie nationale(la gourde) continuait à se déprécier par rapport au dollar car l'indice du salaire réel, base 100 en 1981, passait à 68 en 1989 et le taux de change qui était cinq(5) pour un(1) dollar américain s'achetait à plus de 7 gourdes 50 en 1989. c) Aggravation de la crise économique haïtienne (1991 - 1994) Cette période est caractérisée par le coup d'Etat des militaires dirigé contre le pouvoir constitutionnel de l'ancien président d'Haïti, M. Jean Bertrand ARISTIDE. La réaction de la communauté internationale et les principaux bailleurs de fonds étaient le gel de toutes leurs relations avec le pouvoir issu de ce putsch. En outre, l'OEA dans le souci de rétablir l'ordre constitutionnel a adopté des sanctions conduisant à la suspension de l'aide externe, l'embargo commercial et pétrolier et tous ceux-ci ont compliqué à tous les niveaux les activités économiques du pays. En fait, pendant les exercices fiscaux 1985 à 1994, la demande globale du pays a chuté de 23.6%, et sous la conséquence d'une baisse continue de tous les indicateurs macro-économiques d'alors. Au cours de cette période la formation brute de capital fixe a baissé de 82%. Nous avons constaté une contraction2(*)0 des investissements. Outre cela, il y a un arrêt complet des programmes d'investissements de l'Etat qui devraient être financés par l'aide étrangère. Pour les exercices fiscaux 1985 à 1987, le taux d'investissement était autour de 16,7% du PIB, tandis qu'il est passé à 3,8% pour les exercices 1991 à 1994. Au niveau de la balance commerciale, les exportations du pays pour cette période ont représenté 6,5% du PIB alors qu'elles étaient autour de 27,7% pour les exercices 1985 - 1987. Pour les importations, nous avons remarqué que sa valeur totale qui était de 448,6 millions de dollars américains en 1991 est tombée à 141,2 millions en 1994. Du côté des finances publiques, les recettes courantes de l'Etat qui représentaient 12.53% du PIB en 1985 sont baissées à 2.59% en 1994 et il en était de même pour les dépenses courantes de l'Etat qui passaient de 17.95% à 5.71%(Voir Tableau # 14) Tout ceci s'est expliqué par l'insuffisance structurelle du système de collecte de taxe du pays associée à la contraction des activités économiques du pays. Il en est résulté une aggravation du déficit global du secteur public qui a franchi la barre de 684,4 millions de gourdes, qui est calculé en moyenne annuelle sur la période étudiée, pourtant pour les exercices fiscaux 1985 - 1987, en terme de moyenne annuelle, le déficit de l'Etat ne s'estimait qu'à 260,6 millions de gourdes En outre, puisque le gouvernement qui était en place à Port-au-Prince ne bénéficiait d'aucun appui international, il était obligé de financer ce déficit par le biais de la Banque Centrale. Ce financement que les économistes appelaient monétisation du déficit du secteur public a engendré une aggravation au niveau de l'instabilité des prix et de change. Ainsi, nous pouvons dire que la crise économique débutée vers les années quatre-vingt(80) s'est aggravée sérieusement. Ce faisant, l'économie haïtienne est plongée dans une période d'inflation galopante2(*)1 de moins de 10% pour arriver à des taux de 20% à 50%, il en est résulté d'une réduction du pouvoir d'achat2(*)2 des consommateurs haïtiens de près de moitié pour ne pas dire intégralement. Pour l'exercice fiscal 1992 - 1993 la dépréciation de la gourde a franchi la ligne rubiconde en termes de progression, 27,4%, ensuite a progressé à une vitesse moins soutenue de 19,7% en 1994, expliquée par le manque de numéraire dans l'économie haïtienne au cours de ces périodes. Par ailleurs, sur l'ensemble des trois (3) années fiscales de l'étude 1991 - 1994 la production intérieure brute a connu une tendance à la baisse, soit 30%. Enfin, en 1994, le rapport (ratio) investissement/PIB a subi une baisse de 6%, pourtant il était autour de 9,7% en 1990 expliquant du même coup comment l'appareil productif du pays s'est rapidement décapitalisé pendant cette période de grand ralentissement économique et, en conclusion, nous pouvons dire que les indicateurs sociaux se sont réellement aggravés, parce que le taux de chômage s'est accru. En fait, le secteur de l'assemblage qui employait, en 1991, 43000 personnes voyait que son nombre d'emplois passait à 13000 pendant la reprise en décembre 1995 et ainsi il va sans dire que la pauvreté absolue s'est augmentée en Haïti. d) Légère amélioration des activités économiques haïtiennes (1994 - 1998) L'année 1994 est l'année la plus prometteuse pour la population haïtienne en termes d'espérance car l'ancien président J. B. ARISTIDE qui se voulait le défenseur des prolétariats2(*)3 était rétabli dans ses fonctions par 22.000 hommes de troupes (Voir Tableau # 38). Son administration a bénéficié des appuis financiers et logistiques des organismes internationaux pour la reconstruction des infrastructures physiques de base indispensables à la relance des activités économiques dans le pays, à la recapitalisation du secteur privé dûment frappé lors de la crise politique de 1991 à 1994 et à la redynamisation des appareils productifs du pays. Avec ce retour, le pays a renoué ses relations avec les organismes internationaux comme : le Fond Monétaire International(FMI), la Banque Interaméricaine de Développement(BID), la Banque Mondiale(BM), le Club de Paris(CP). Le paiement des dettes externes a permis à Haïti après de multiples négociations pendant toute l'année avec le Club de Paris2(*)4 de bénéficier d'une aide financière de 1,2 milliards de dollars américains échelonnée sur les trois années qui l'ont suivi. Le gouvernement a mis en place un Programme d'Urgence et de Reconstruction Economique (PURE) pour l'exercice fiscal 1994 - 1995 et il est accompagné d'un programme de stabilisation économique élaboré par le FMI. Ce programme était ambitieux ; il voulait une croissance de 4,5%, maintenir le taux d'inflation autour de 15%, stabiliser le taux de change à 15 gourdes pour un(1) dollar américain, mettre les réserves nettes de changes à un montant 45 millions de dollars(US) et l'investissement productif devait franchir la barre de 8% à 9% du PIB. En fait, pour cette année fiscale, la croissance était de 4,4%(Voir Tableau # 16) un chiffre très proche du chiffre que le programme a voulu atteindre, le taux d'inflation a été estimé à 24%, le taux de change moyen a été pour l'année de 15,67 gourdes pour un (1) dollar américain et le montant de réserves en devises accumulées était estimé à 170 millions, soit un surplus de 125 millions. La relance économique2(*)5 tant souhaitée par les agents économiques2(*)6 haïtiens a démarré. Pour l'exercice fiscal 1995 - 1996 les recettes fiscales devraient atteindre 8,9% et la politique monétaire de cet exercice est basée sur une croissance de 22% de la masse monétaire. En 1997, la demande solvable externe s'est accrue et elle a dépassé celle de l'année précédente. Ainsi, ce dynamisme a augmenté les exportations de biens et services qui sont estimées à 4694 millions de gourdes courantes, soit une augmentation de 66.1%(Voir Tableau # 11). En outre, les produits industriels ont eu un poids de 72% dans les valeurs des biens exportés et ont enregistré une croissance de 21%. Dans le milieu des assemblages où se trouvaient les articles manufacturiers, nous avons découvert une tendance à la hausse, soit 27%. Du côté des produits primaires nous avons vu le bon rendement de quelques produits primaires tels que : les mangues « madame francisque », les peaux d'animaux, les fruits de mer, et donc, les exportations ont plus que doublé cette année, soit 582 millions de gourdes contre 267 millions de gourdes 1996(Voir Tableau Id). Parallèlement à cette augmentation en valeur des exportations de biens et services, la croissance des importations a été plutôt modeste, soit 29.5%(Voir Tableau Id) Il en est résulté une diminution de 78 millions de gourdes du déficit de la balance commerciale qui est tombé à 8342 millions de gourdes contre 8420 millions de gourdes pour l'exercice 1996, amélioraient du même coup et d'une manière légère le pouvoir d'achat des exportations de 33% à 36%. De plus, la demande extérieure de 1998 s'est montrée beaucoup plus compétitive que l'année antérieure. Les exportations ont de nouveau vivement augmenté, ayant atteint une croissance, en terme réel, de plus de 21%. Appuyée par le bon rendement affiché par l'industrie de sous-traitance, les exportations de marchandises se sont chiffrées en 1998 à 299,36 millions de dollars US, une telle augmentation jamais atteinte depuis l'exercice fiscal 1990 - 1991. Tout ceci s'est expliqué par la bonne santé de l'économie américaine sous l'administration CLINTON-GORE2(*)7. En effet, ces exportations sont provoquées par la forte demande externe solvable étant provenus par des consommateurs américains, les produits exportateurs de l'industrie d'assemblage se sont accrus en valeur nominale de plus de 50%. Et cette augmentation évidente des exportations de la sous-traitance a été attribuée surtout à celles de « Vêtements et Articles pour Vêtements » qui ont connu un accroissement de 52%. Cependant, contrairement à cette augmentation extraordinaire des exportations, les importations ont subi certes une augmentation, en volume, moins accéléré mais assez importante, autour de 13%. Le retour d'activité enregistré en 1998 s'est accompagné d'une augmentation, en valeur nominale, de 36% des importations de biens d'équipement et de 28% des importations des produits alimentaires. Ces deux postes ont représenté en tout plus de 64% de la croissance globale des importations de marchandises qui ont atteint plus de 822,05 millions de dollars US en 1998. Enfin, ceci a causé un déficit commercial de 522,69 millions de dollars US, déficit très néfaste pour l'économie nationale dont la production domestique restait très faible pendant même cette période de relance économique. e) Décélération continue des activités économiques haïtiennes (2000 - 2004) L'exercice fiscal de l'année 2000 a commencé sur fond d'une crise politique engendrée par la contestation des élections parlementaires et municipales et locales du vingt et un (21) mai 2000 et présidentielle du vingt-six(26) novembre de cette même année. En outre, selon les estimations préliminaires de l'IHSI et de la BRH, les différents indicateurs macro-économiques ont évolué ainsi : le PIB, en volume, a fait une croissance de 0,9% pendant cette période. Depuis l'exercice fiscal de l'année 1999, l'économie haïtienne a connu une tendance à la baisse conduisant à une contraction économique de 1,8%. Généralement, ce mauvais résultat de l'économie nationale traduit le comportement plutôt défavorable de tous les secteurs d'activité. En fait, les taux de croissance qui ont été réalisés par les trois secteurs de l'économie ont laissé à désirer, soit - 3,6% pour le secteur primaire, 3% pour le secteur secondaire et 4% pour le tertiaire. Tout ceci s'est expliqué par la tendance baissière de l'agriculture, par un manque de services et une baisse énorme dans les industries manufacturières, soit 0,2% qui ont agi considérablement sur le résultat général de l'économie. Contrairement aux exercices fiscaux 1996 - 1998, la demande extérieure solvable des consommateurs américains ne s'est pas montrée aussi dynamique en raison de la grande récession économique qu'a connue l'économie américaine depuis après le onze(11) septembre 2001. Au niveau des exportations, nous avons remarqué une hausse virtuelle de 6,3%, en volume, exprimée en gourdes, imputable surtout à la grande dépréciation de la gourde par rapport au dollar américain. L'investissement public, financé par une forte augmentation des dépenses de l'Etat, variant de 3,6 milliards de gourdes courantes à 4,3 milliards, soit un taux de croissance réelle de 19.4% de la consommation finale des consommateurs et des administrations de l'Etat a connu une hausse de 14% en volume, pourtant à une vitesse moins rapide que l'investissement. En effet, nous voyons que ce ralentissement de l'activité économique est arrivé à une époque où les prix sont accélérés et le déficit budgétaire s'est augmenté. Pour l'exercice fiscal 1999, le taux d'inflation était autour de 9.92%. Il est passé à 15.32% en 2000, tandis que le déficit global de l'administration centrale qui était autour de 1,3% du PIB a franchi la barre de 2,3%. L'année fiscale 2001 s'annonçait difficile car l'environnement politique n'était pas propice aux investissements productifs et les bailleurs de fonds internationaux ont bloqué tous les prêts et aides externes. De plus, la grande récession de l'économie a compliqué davantage la situation économique du pays, parce que les transferts de nos frères vivant dans la diaspora qui sont la principale composante des entrées de devises du pays dans cette situation de crise ont grandement diminué. Pour l'exercice fiscal 2003 - 2004, les indicateurs macro-économiques sont au rouge, cet exercice est caractérisé par un déficit budgétaire très énorme. Les dépenses publiques ont augmenté car le gouvernement « Lavalas » a entamé des constructions de places publiques et des dépenses faramineuses pour la célébration du Bicentenaire de l'Indépendance et tout ceci dans une période de grande crise politico-économique : un taux d'inflation estimé à plus de 40%, une grande dépréciation monétaire, un secteur privé ravagé par le cyclone « Lavalas », un trésor public à moitié vide et des recettes publiques très faibles. C'est pourquoi le nouveau premier ministre M. Gérard LATORTUE est obligé de faire beaucoup de voyages à l'étranger pour trouver un appui budgétaire, question de ne pas augmenter le déficit public car l'aide externe à Haïti en millions de $ US pour les exercices fiscaux 1994 à 2002 est variée ainsi : 611, 427, 378, 371, 330, 266, 170 et 136(Voir Tableau # 39). Ainsi, ce sont autant de signes avant-coureurs qui présagent une intégration haïtienne difficile dans la ZLEA pour 2006. B- SITUATION ECONOMIQUE DE LA REPUBLIQUE DOMINICAINE a) Situation géographique et humaine de la République Dominicaine La République Dominicaine, pays des Antilles situé dans la partie orientale de l'île d'Haïti dont elle occupe les deux tiers, est limitée au Nord par l'Océan Atlantique, à l'Est par le canal de la Mona, la séparant de Porto-Rico et au Sud par la Mer des Caraïbes. Sa superficie est de 48.400 Km2, soit 1.74 fois plus grande que la superficie d'Haïti et 4.40 fois plus vaste que la Jamaïque. Elle a 8.950.034 habitants en 2005, soit une densité de 185 habitants au Km2 avec un taux de croissance démographique estimé à plus de 1.29% l'an. Sa population est rurale à 41%(Source : Microsoft Encarta 2006). La République Dominicaine est un pays montagneux (3175m au Pico Duarte). Elle a un climat tropical humide. 59% de la population dominicaine vivent dans des régions urbaines, tandis qu'en Haïti il n'y a que 40%. Sa monnaie nationale est le peso. Sa capitale politique et économique est Saint-Domingue. Et enfin, la République Dominicaine comme tous les autres pays de la Caraïbe n'est pas à l'abri des cyclones. b) Situation générale de l'économie dominicaine La République Dominicaine durant l'administration de Leonel FERNANDEZ a connu un degré de développement extraordinaire. Pendant cette période, l'économie dominicaine était celle ayant accusé les plus forts taux de croissance régionale variant ainsi 7.8% en 2000, 2.7% en 2001, 4.1% en 2002, mais en 2003, la République Dominicaine a fait un taux de croissance négatif, soit -0.4%. En 2004, sa croissance est de l'ordre de 2% et celle de 2005 est estimée à 9.3%, avec des taux de chômage suivants : 14% en 1999, 8% en 2000, 3% en 2001 et 17% en 2003. Du côté de l'inflation, elle a eu des taux suivants : 7.7% en 2000, 8.9% en 2001, 5.2% en 2002, 27.4% en 2003, 51.5% en 2004, 4.2% en 2005 et 8.2% en 2006. Par ailleurs, la moitié de la population active dominicaine évolue dans le secteur primaire, secteur dans lequel nous trouvons les produits agricoles comme : la canne à sucre, base des exportations dominicaines, ensuite le cacao, le café, le tabac, souvent dans le cadre des grandes propriétés. En outre, certains agriculteurs dominicains ont préféré cultiver des cultures vivrières par exemple : le manioc, la patate douce, s'ajoutant au riz et au maïs. L'élevage bovin laisse des excédents exportables. Du côté du secteur secondaire, les Dominicains ont implanté près de 67 zones franches dans divers endroits du pays (Tableau # 35), mais en dépit de la création de ces zones franches industrielles et la présence de ressources minières telles que : la bauxite, le nickel et l'or, nous avons constaté que beaucoup d'industries sont pratiquement limitées à l'agroalimentaire, surtout les sucreries. La République Dominicaine est l'un des pays des Amériques qui a attiré beaucoup de hot-money des Investisseurs Directs Etrangers (IDE), soit plus de dix (10) millions de dollars américains pendant l'année 2003 surtout dans le secteur des hôtelleries. Il en est résulté une augmentation des chambres d'hôtels standards respectant toutes les normes internationales et ce qui a permis à la République Dominicaine de recevoir un grand nombre de touristes internationaux elle a un potentiel de réception touristique d'environ 20 à 66 milles chambres. Enfin, tout ceci a dynamisé l'économie dominicaine et lui a permis de friser des taux de croissances extraordinaires. Cependant le niveau de vie reste faible, l'inflation est élevée, le peso est déprécié et la dette externe de la République Dominicaine en 1998 était de l'ordre de 4.5 milliards de dollars $ US, soit 29.8% du PIB dominicain, 8.3 milliards de dollars en 2001, 6.2 milliards de dollars en 2002, 4.8 milliards de dollars en 2003, 6.5 milliards de dollars en 2004 et entre 1990 à 2008, le PIB courant est passé de 9,5 à 45,7 milliards de $ US, soit une croissance d'environ 381%. C'est pourquoi, dans un rapport des Nations Unies, les économistes ont parlé de : « La pauvreté dans une économie à forte croissance» (Voir Tableau # 19) C- SITUATION ECONOMIQUE DE LA JAMAIQUE a) Situation géographique et humaine de la Jamaïque La Jamaïque est un pays insulaire des Grandes Antilles, membre du Commonwealth2(*)8. Elle est située à 150 Km au sud de Cuba et séparée d'Haïti par le détroit de la Jamaïque. Sa superficie totale est de 10.991Km2. Sa population en 2005 est de l'ordre de 2.731.832 habitants avec une densité de 252 habitants au Km2 et elle varie à un rythme de 0.71% par an. Sa population urbaine est de 52% et elle compte 48% en zone rurale (Source : Microsoft Encarta 2006). Sa monnaie est le dollar jamaïcain. Sa capitale économique et politique est Kingston. La Jamaïque est un pays montagneux comme Haïti et la République Dominicaine. L'Est de l'île culmine à 2292 m, l'Ouest est un plateau calcaire. Disposant d'un climat tropical, la Jamaïque est plus humide au nord qu'au sud et elle entretient une végétation de forêts. Le surpeuplement est critique ; l'émigration jamaïcaine a connu un certain ralentissement. Parfois, le pays est ravagé par les cyclones comme Haïti et la République Dominicaine. b) Situation générale de l'économie Jamaïcaine La Jamaïque, comme tous les PVD de la région des Amériques, a une agriculture dominée par les cultures de plantation comme la canne à sucre et surtout les bananiers, alors que les productions vivrières, tels que le manioc et le maïs, ne peuvent pas satisfaire les besoins de la population. Pour l'exercice fiscal 1998, l'agriculture jamaïcaine représentait 8.0% du PIB, tandis qu'elle représentait 30.4% du PIB haïtien et 11.6% de celui dominicain. Les ressources essentielles de la Jamaïque demeurent l'extraction de la bauxite qui est exportée brute ou sous forme d'alumine. Elle fournit 50% de la bauxite du marché mondial et elle est le 4ème producteur mondial de la bauxite. Aujourd'hui, elle peut la transformer sur place grâce à ses grandes industries. Les industries jamaïcaines contribuent à 33.7% du PIB, alors que celles d'Haïti accusent un niveau de 20.1% du PIB. Du côté de la République Dominicaine, les industries contribuent à 32.8% du PIB pendant cette même année. Avec la quantité de touristes internationaux qui ont visité la Jamaïque en 1998 le secteur tertiaire représentait 58.3% du PIB, tandis qu'en Haïti il était de l'ordre de 49.5% du PIB et 55.6% du PIB dominicain. Les revenus que la Jamaïque génère dans les activités touristiques permettent d'équilibrer la balance des paiements du pays et de compenser le traditionnel déficit commercial, ce qu'Haïti n'a pas pu faire dans une situation similaire. En 1998, l'épargne intérieure de la Jamaïque était estimée à 18.4% du PIB. Pourtant celle d'Haïti était autour de - 6.9% du PIB et 16.9% du PIB dominicain. L'investissement jamaïcain pour cette période n'évoluait qu'à un taux de 31.5% du PIB, alors que l'investissement haïtien était 10.7% du PIB et celui dominicain pour cette même année représentait 25.8% du PIB. En 2003, les recettes publiques de la Jamaïque sont estimées à plus d'un (1) milliard (1.000.000.000) de dollars américains. Cependant, malgré le dynamisme des activités touristiques, le plein-emploi ne peut être assuré dans une Jamaïque densément peuplée. La dette externe de la Jamaïque est importante. Elle était estimée en 1998 à quatre (4.0) milliards de dollars US, soit 63.1% du PIB et le chômage a franchi la barre de 16% en 2003, ce qui a suscité une criminalité grandissante en Jamaïque, tandis que celui d'Haïti était autour de 70% au cours de cette même année. D- SITUATION ECONOMIQUE DES ETATS-UNIS D'AMERIQUE a) Situation géographique et humaine des Etats-Unis Les Etats-Unis sont un Etat fédéral d'Amérique du Nord. Ils sont situés entre l'Atlantique à l'est, le Pacifique à l'ouest, limités au nord par le Canada et au sud par le Mexique. En fait, les Etats-Unis ont cinquante (50) Etats, plus le district de Columbia et s'associent l'Alaska et Hawaii. Ils couvrent 9.629.047 km2, auxquels il faut mettre les possessions extérieures telles que : le Porto-Rico, les Iles Vierges, les Samoas Orientales et Guam. En 2005, les Etats-Unis d'Amérique ont 295.734.130 habitants et ils ont le 3e rang mondial en termes d'habitants. La population américaine croit à rythme de 0.92% avec une densité de 32 habitants au Km2. La population urbaine est estimée à 80% et le taux de ruralisation est autour de 20%(Source : Microsoft Encarta 2006). La monnaie est le dollar américain ($US). La capitale économique est New York City et celle politique est Washington DC. Son relief à l'est, le massif ancien des Appalaches ne dépasse 2000m que dans le sud ; il surplombe l'étroite plaine atlantique. Au centre, s'étendent de vastes plaines sédimentaires, drainées par l'axe Mississipi-Missouri, soit 6300 km. Ce dernier a fait des Etats-Unis la 3ème artère fluviale du monde. Au nord, nous trouvons des plaines centrales s'étendant sur les Grands Lacs, d'origine glaciaire, soit 246300 km2. Un grand système montagneux se trouve à l'ouest et à 4398m au mont Elbert nous trouvons les Rocheuses. b) Situation générale de l'économie américaine Les Etats-Unis d'Amérique constituent la première puissance économique mondiale avec un PIB représentant 27.36% du PIB mondial, soit autour de 13 802 milliards de dollars en 2006 d'après la Banque Mondiale. Le PIB américain par habitant est estimé en 2005 à 42000 dollars en parité de pouvoir d'achat et, en cette même année 2005, les Etats-Unis sont la deuxième destination des Investissements Directs à l'Étranger(IDE) avec 110 milliards de dollars. En 2004, le gouvernement américain a créé plus de 2.2 millions de nouveaux emplois dans l'économie, soit une augmentation de 4.4% et le mois de décembre 2004 est le seizième mois consécutif de création d'emplois, avec un taux de chômage étant estimé à 5.4%, mais qui a chuté à 5.1% au mois de mai 2005 et à 4.4% au mois d'octobre 2006. Ils consomment 25% de l'énergie mondiale, occupent la première place de la production d'électricité et la deuxième place pour le charbon, le pétrole et le gaz. Pourtant les hydrocarbures stockés sont très faibles, l'extraction coûteuse, et les Etats-Unis s'approvisionnent sur le marché international. Ils importent le fer, la bauxite, le chrome, le nickel, le tantale, le cobalt et le titane bien qu'ils aient une activité minière fournissant certains métaux. Dans le secteur primaire, l'agriculture américaine n'utilise que 2.5% des actifs, mais malgré tout, ils occupent le premier rang mondial, développant un grand complexe agro-industriel. En outre, les E.-U. ont la première place pour la sylviculture et la sixième place pour la pêche. Pourtant, ils ne satisfont que la moitié de leurs besoins. Aujourd'hui le secteur secondaire connaît une tendance baissière. Le poids mondial des industries américaines a chuté, soit moins de 20% alors qu'il était de plus de 50% en 1946. Tout ceci s'est expliqué par le repli important observé des industries de base, notamment dans le nord-est et les Grands Lacs ; mais l'aéronautique, les produits chimiques, la pharmacie, les constructions électriques et l'électronique restent très performants. Les E.-U. ont la première industrie d'armements au niveau mondial, le plus grand réseau de multinationales, la maîtrise des technologies de pointes. Du côté du secteur tertiaire, nous remarquons qu'il y a une expansion massive. Ce qui a donné aux Etats-Unis (E.-U.) un rôle prédominant en ce qui a trait au savoir, à l'information, à la « culture populaire » comme : télévision, cinéma. Les Etats-Unis sont la troisième destination touristique au niveau mondial après la France et l'Espagne et ils ont accueilli 41.2 millions de touristes en 2004, ce qui a donné à l'économie américaine 48.9 milliards d'euros. Les internautes américains sont estimés à plus de cent (100) millions en 1999, soit 50% du total mondial. En fait, de 1983 à 1989, l'économie américaine a accusé des taux de croissance variés, soit 3.8% en 1983, en 1984 il a connu une croissance estimée à 7%, pour avoir une contraction de 1985 à 1987 de l'ordre de 3.2%, tandis qu'il a subi une légère amélioration en 1988, soit 4% pour chuter à 3% en 1989 (Tableau # 20 et 21). Les exercices fiscaux 1990 à 2000 ont été une décennie de formidable croissance dans l'histoire de l'économie américaine. Enfin, pour l'exercice 2000-2001, l'économie américaine est plongée dans une grande récession après la destruction complète de Wall Trade Center le 11 septembre 2001. Depuis, des signes d'essoufflements sont remarqués, et la chute du marché boursier consacré aux indices de valeurs tels que le Nasdaq qui étudie l'évolution des nouvelles technologies et le Dow Jones qui prend la température des entreprises industrielles a eu des effets pervers sur l'économie mondiale. E- SITUATION ECONOMIQUE DU BRESIL a) Situation géographique et humaine du Brésil Le Brésil est le plus grand Etat de l'Amérique du Sud et il est le 5ème au monde par la superficie après la Russie, la Chine, le Canada et les États-Unis, soit 8.547.404 Km2 ; situé au sud de l'Equateur, il a, en 2005, 186.112.790 habitants et une densité de 22 habitants au Km2 ; sa capitale politique est Brasilia ; sa monnaie est le réal brésilien. Au nord, nous trouvons la vaste cuvette équatoriale de l'Amazonie, humide, couverte de forêts dense. Puis, les plateaux du « Mato Grosso » sont couverts de savane. Le reste du pays est constitué de plateaux qui s'inclinent à l'ouest ; des hauteurs dominent une étroite plaine atlantique. Le Brésil a un climat tropical d'alizés de la façade atlantique se tempère au sud, tandis que le nord-est intérieur, le Sertao a une végétation aride. En outre, les trois quarts de la population brésilienne est citadine soit 83% et 17% de sa population vit en zone rurale et dont la croissance annuelle atteint 1.06%, en 2005(Source : Microsoft Encarta 2006) se concentre sur la façade atlantique et notamment dans le Sud Est. Enfin, 1% de la population brésilienne a 50% des terres, 50% des importations du Brésil ont été faites par les 17 millions des brésiliens les plus nantis et les 10% des plus nantis ont en moyenne 80 fois plus que 10% des personnes pauvres au Brésil ainsi il y a une pire situation inégalitaire entre les Noirs et les Blancs. b) Situation générale de l'économie brésilienne Le Brésil est la première puissance économique du tiers-monde. L'agriculture brésilienne contraste avec un secteur moderne et exportateur des denrées comme : le café, le cacao, la canne à sucre, le soja, le maïs, le sorgho et les agrumes ; et des grands élevages bovins à une agriculture vivrière très pauvre ; soit 65% des exploitants possèdent les 3% des terres. Il est le 1e producteur du café. Les ressources naturelles brésiliennes sont abondantes : bois, hydroélectricité avec le barrage hydroélectrique d'Itaipu sur le fleuve de « Paranà » est la plus grande installation du genre dans le monde, pétrole dans les régions de Salvador et de Rio de Janeiro, mines du « Minas Gerais » et du bassin amazonien. L'hydroélectricité assure plus de 86% de la production totale électrique du Brésil et ce pays a le potentiel hydroélectrique le plus important du monde, soit 255 millions de kilowatts et l'électricité nucléaire représente actuellement 4.3% de l'énergie produite au Brésil. L'énergie est en grande partie contrôlée par des entreprises de l'Etat telles que « Petrobras et Electrobras » et l'Etat étant présent aussi dans la sidérurgie. Le Brésil est le premier exportateur mondial de fer, premier producteur d'étain et 2e producteur d'alcool qui est utilisé comme carburant. Il extrait la bauxite, l'or, le manganèse, le tungstène, l'uranium et les pierres précieuses. Sur le plan industriel, le Brésil a des industries puissantes et diversifiées. En outre, le Brésil attire beaucoup de capitaux des Investisseurs Directs Etrangers (IDE) notamment dans des branches de transformation comme montage automobile, électronique, chimique. Ainsi, la croissance brésilienne a été extrêmement forte ; environ 5.5% depuis 1920, 8.5% entre 1965 et 1980, ce qui a fait du Brésil la 10e puissance économique mondiale. Le Brésil exporte des produits manufacturiers dans le monde entier ; il est devenu le deuxième exportateur agricole devant la France, et a également développé ses services comme en témoigne l'importance du réseau bancaire et les succès en matière de télécommunications (la Rede Globo est le quatrième réseau télévisé mondial après les trois networks américains) avec 53.8 millions de lignes téléphoniques et 57 millions de téléphones portables en 2004, 71 millions postes de radio et 36.5 millions postes de télévision en 1997, 13.1 millions d'abonnement de télévisions(Câble et MMDS) en 2004, 14.3 millions d'utilisateurs d'Internet en 2002, 50 fournisseurs d'accès Internet en 2000 et 19.3 millions d'ordinateurs personnels en 2004 (Tableau # 23). Cette croissance économique prolongée a entraîné des transformations majeures dans la structure économique et sociale du pays : la répartition des activités se rapproche de celle des pays développés. Dans les années quatre vingt(80) l'industrie représentait 35% du PIB et l'agriculture 12%, contre 23% et 27% en 1950 ; les exportations de produits primaires ont vu leur part diminuer dans la liste des exportations : le café est ainsi passé de 56% du total en 1960 à 6% en 1981.Une classe moyenne très importante au niveau de vie relativement élevé est apparue, les conditions sociales se sont améliorées pour l'ensemble de la population, même dans la région la plus pauvre, le nord-est. Ces progrès ne peuvent cependant pas cacher le retard du Brésil sur le plan social. Avec un revenu par tête d'environ 2790 dollars américains en 2003(Voir Tableau # 28) et qui est passé en 2006 à 8500.45$ US, ses résultats sont inférieurs à ceux de pays beaucoup plus pauvres. C'est pourquoi, nous disons que les contrastes sont criards entre les classes sociales, entre les villes et les campagnes, entre les régions nord-est qui sont pauvres et les régions sud-est qui sont riches. La colonisation du « Mato Grosso » et de l'Amazonie, depuis l'année 1970, n'a pas apporté la prospérité et mutile l'environnement. L'excédent commercial est important. Le Brésil est le pays du tiers monde ayant la dette extérieure la plus élevée, soit 51.8% du PIB en 2004 et sous la pression de la Banque Mondiale la dette publique du Brésil est sortie de 57% en 2003 pour tomber à 51% en 2005. Depuis 1994, l'autorité monétaire du Brésil a contrôlé l'inflation dans l'économie par une politique d'assainissement de la situation budgétaire, ce qui a permis à l'économie brésilienne de démarrer sans avoir eu recours aux prêts du FMI. F- SITUATION ÉCONOMIQUE DES AMÉRIQUES a) Situation géographique et humaine des Amériques L'Amérique est l'une des cinq(5) parties du monde. Sa superficie est estimée à 42 189 120 km2 et elle a en 2006, selon les statistiques internationales 902 157 549 habitants. Elle est divisée en trois(3) parties : l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud et l'Amérique Centrale, sa densité est de 21 habitants par km2, elle a 35 pays, ses principales langues sont : Français, Anglais, Espagnol, Portugais, Créole et Néerlandais ; ses fuseaux horaires sont UTC-10(USA) et UTC+0(Groenland) et ses grandes villes sont : Mexico, New York, Sao Paulo, Los Angeles, Buenos Aires, Chicago, Lima, Rio de Janeiro, Toronto, Santiago du Chili et Montréal. En fait, l'Amérique est le continent le plus étiré, soit 15.000km du sud au nord. Elle a deux vastes masses en forme de triangle qui sont l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, reliées par un isthme étroit qui est l'Amérique Centrale. Des reliefs, récents et élevés à l'Ouest : Rocheuses et Andes. Et anciens et érodés à l'Est : Appalaches, massif des Guyanes, plateaux brésiliens qui entourent de vastes bassins alluviaux drainés par les principaux cours d'eau comme : Mississipi et Missouri, Amazone, Paraná et Paraguay. Elle a des climats variés à cause de son étirement en latitude, ceci a pour effet une tendance dominante tempérée et froide en Amérique du Nord, mais équatoriale et tropicale en Amérique Centrale et Amérique du Sud. L'Amérique possède une riche végétation avec la toundra du Nord canadien, à laquelle succède, vers le sud, la forêt de conifères ; steppe désertique des plateaux du Mexique septentrional et d'une partie de la façade maritime du Chili et du Pérou et une forêt dense de l'Amazonie. Ce continent a été entièrement dominé par la colonisation des européens, plus précoce au sud. En outre, les peuples précolombiens sont numériquement peu denses et ils sont formés par métissage surtout en Amérique du Sud, repoussés dans des réserves. Ainsi, nous parlons des Indiens de l'Amérique du Nord et certains sont éliminés. Par là nous voulons parler des « Fuégiens* », mais qui résistent mieux dans les « Andes* ». Les noirs sont venus en Amérique comme esclaves, mais après des luttes pour l'indépendance, ils arrivent à former une communauté aux Etats-Unis et ils sont plus intégrés dans le reste du continent. Avec la mosaïque qu'apportent des immigrants, nous pouvons voir une Amérique anglo-saxonne avec une prédominance des éléments culturels britanniques, notamment aux Etats-Unis et au Canada avec une proportion moindre où habitent une forte minorité d'origine française. Maintenant, nous pouvons dire que l'Amérique est fortement urbanisée et développée économiquement avec l'Amérique Latine qui comprend l'Amérique du Sud et l'Amérique Centrale, le Mexique bien compris. L'Amérique Latine est peuplée en grande partie par les Espagnols et les Portugais. L'Amérique connaît une sensible croissance démographique.
_________________________
b) Situation économique des Amériques (1970 - 1990) Dans les années mille neuf cent soixante-dix (1970), l'Amérique latine a connu un taux de croissance qui est estimé à 6%, mais après cette période la région est plongée dans une grande crise économique. En fait, cette crise est due, en partie, d'après les analystes économiques, à la force de la dette externe contractée dans la décennie soixante-dix (70), car l'accès facile au crédit international allait de pair avec une montée extraordinaire des exportations et un taux d'intérêt des loyers de l'argent qui était relativement bas. Cause de la grande récession connue l'économie mondiale vers les années quatre-vingt (80) avec la baisse des importations des pays développés et la tendance haussière des taux d'intérêt, celles-ci ont changé complètement les résultats économiques de la région. En 1982, le Mexique était dans une situation de cessation de paiements. Et, tous les pays de l'Amérique latine étaient obligés d'avoir recours au refinancement auprès du Fond Monétaire International (FMI) pour arriver à honorer les intérêts de leurs dettes. Des pays, comme l'Argentine et le Pérou en 1985 et 1996 et le Brésil ont essayé de mettre sur pied des plans contraires aux diverses recommandations du FMI, par exemple : le gel des prix et des salaires, cependant, ils ne sont arrivés à atteindre un tel objectif. Du côté de l'inflation, l'économie brésilienne a eu un taux qui était autour de 100% et 200% au Pérou et en Argentine. Au commencement des années quatre-vingt-dix (90), ces mauvaises situations des économies de l'Amérique latine ont poussé beaucoup de gouvernements de la région à adopter des plans d'ajustement qui ont eu pour objectifs la libéralisation des prix, une forte dévaluation de la monnaie, la réduction du déficit budgétaire et une importante diminution de la demande interne. Evidement, les conséquences de pareils plans sont tragiques sur le plan social parce qu'ils ont conduit les économies à la récession, au chômage. Par contre, la mise en application de ces plans d'ajustement a permis au Brésil, à l'Argentine et au Pérou d'équilibrer et de remettre les économies de la région dans le concert mondial. c) Situation économique des Amériques (1991 - 1999) En 1999, l'économie de l'Amérique latine et de la Caraïbe a connu une situation très difficile et elle a accusé une croissance nulle au niveau du Produit Intérieur Brut (PIB)(Voir les Tableaux # 25 à 26). En fait, cette situation est due d'après les analystes économiques à la mauvaise santé financière de l'économie asiatique. La crise financière de l'économie asiatique a eu un effet négatif sur l'économie brésilienne qui est la plus grande économie de l'Amérique latine. Une telle situation a causé un très grand déséquilibre dans l'économie régionale, parce qu'il y avait une baisse considérable au niveau de la demande asiatique pour les intrants de la zone. Ainsi, l'économie argentine pour cette période a régressé nettement au niveau des exportations, ce qui a engendré une contraction de son Produit Intérieur Brut (PIB) autour de 3.2%. En outre, l'économie chilienne que les économistes ont considérée comme l'économie la plus performante dans la zone depuis des années n'a pas été exempte du ralentissement économique qu'a connu la région en 1999. L'arrivée de l'ex-colonel putschiste Hugo CHAVEZ au pouvoir au Venezuela a fait planer des doutes sur l'orientation qu'allait prendre l'économie vénézuélienne et la diminution du prix du baril de pétrole sur le marché international pendant l'année 1998 a provoqué une contraction de l'ordre de 7% au niveau du PIB réel vénézuélien (Voir Id). Par ailleurs, du côté de l'économie mexicaine, nous avons remarqué qu'elle a été l'une parmi les grandes économies régionales qui s'est échappée de la tendance de récession qu'a vécue la zone ; ceci est expliqué sans nul doute par le bon comportement de l'économie américaine qui est limitrophe à celle du Mexique. Pour cette période, parmi les économies ayant eu le plus fort taux de croissance, nous pouvons citer celle du Costa Rica avec un taux de 7.5%(Voir Id) et celles de Trinidad et Tobago et de la République Dominicaine qui ont gardé la deuxième place avec un taux de croissance commun de l'ordre de 7%(Voir Id) d) Situation économique de l'Amérique Latine (2000 - 2006) L'Amérique latine a 206.7 millions de pauvres en 2000. 214 millions de pauvres vivent en Amérique latine en 2001, soit 43% de la population de la zone et en 2002 le nombre de personnes pauvres en Amérique latine a augmenté de 7 millions pour arriver à 221 millions et malgré cette pauvreté la population ne cesse d'augmenter. Ainsi en 2006, elle est estimée à 843.600.000 habitants. Les rapports économiques pour l'année 2003 montraient que l'Amérique latine avait eu une grande période de croissance, mais tout en gardant un niveau très poussé de pauvreté et d'inégalités sociales. En 2005, le PIB de l'Amérique latine a connu une tendance haussière de 4.3%, soit une augmentation du PIB per capita de près de 3%. « À la fin 2004, le rapport de la Banque Mondiale sur l'Amérique latine et celui de la Commission Économique pour l'Amérique Latine(CEPAL) de l'ONU pour l'année 2005 paraissaient excellents ». En effet, la croissance est retournée dans la région, cependant, dans une autre tranche du rapport, la CEPAL montre clairement que le dépassement de la pauvreté s'est enfoncé au cours de 7 ans et a diminué en 2004. La CEPAL pense qu'au niveau des distributions de revenus, l'Amérique latine est la zone ayant les plus mauvais indicateurs, compliqué parce qu'on remarque même dans beaucoup de pays de ce continent un renforcement de la concentration des revenus. Selon le rapport « Faim et inégalité dans les Pays Andins » : 27% des enfants en Bolivie meurent de la faim, 26% en Équateur et 25% au Pérou. En Amérique centrale, la pauvreté touche 18% des habitants du Costa Rica, 60% de la population du Honduras et du Guatemala, 46% de la population du Nicaragua et 43% celle du Salvador. 150.000 enfants meurent par année en Bolivie par des maladies qui peuvent être traitées ; un enfant bolivien sur 4 souffre de la faim. Au Paraguay, sur une population de 6 millions d'habitants, 36% est pauvre. En outre, si nous prenons le chiffre cinq dollars par jour comme niveau de pauvreté, nous pouvons dire que plus de 70% des latino-américains sont dans la pauvreté et près de 40% sont indigents et vivent avec moins de 2 dollars par jour. Ainsi, nous pouvons affirmer que la situation sociale de l'Amérique latine est très inquiétante en dépit de l'orientation vers la gauche que prennent certains pays de l'Amérique latine et quoique la situation économique soit meilleure durant ces dernières années. Ces modifications évidentes en Amérique latine ne sont pas encore arrivées à éliminer la pauvreté et les inégalités présentes et très criantes dans la région. e) Baisse des exportations dans les Amériques (1991 - 1999) Les statistiques publiées par la CEPAL, en 1999, ont montré une certaine baisse de 2.3% des exportations de biens et services des économies de l'Amérique latine et de la Caraïbe. Pourtant, malgré cette récession, certaines économies de la région comme : le Mexique, la République Dominicaine et le Costa Rica ont eu une balance commerciale excédentaire. Ainsi, ces dernières ont accusé des taux de croissance respectifs de 15%, 17% et 20%. Le poids des exportations de l'économie mexicaine représente plus de 43% des exportations de la ZLEA, il a certainement bénéficié de la bonne performance de l'économie américaine qui a une efficacité économique extraordinaire sous le gouvernement CLINTON-GORE. Haïti, selon le rapport de la CEPAL, a eu une balance commerciale déficitaire de 675 millions de dollars US en 1999 contre 532 millions de dollars US en 1998. En outre, les pays de la région ayant eu une balance commerciale positive sont le Venezuela avec 5950 millions de dollars US, celle de l'Équateur de l'ordre de 1655 millions de dollars US, la Colombie avec 915 millions de dollars US et le Chili avec 400 millions de dollars US. En fait, nous constatons qu'en dépit de cette diminution des exportations régionales décelée pour la période de l'étude, le déficit de la balance commerciale de la ZLEA ne s'est pas accru suite à la détérioration des termes de l'échange. Le pouvoir d'importer des économies de la ZLE a été en réalité diminué pendant l'année 1999. * * * * 13 . Résseau terroriste dirigé par Oussama Ben Laden. * 14 . Les deux tours jumelles symbolisant la puissance de l'économie américaine. * 15 . Source : Introduction à l'économie du développement, page 165. * 16 . Situation d'une entreprise dont l'activité dépasse ses possibilités financières. * 17 . Qui était la deuxième banque commerciale de la République Dominicaine en terme de dépôts. * 18 . Leonel FERNANDEZ : Deux fois élus président de la République Dominicaine. * 19 . Ralentissement de l'activité économique après une période d'expansion. Lexique économique, page 479. * 20 . L'une des phases des fluctuations économiques se caractérisant par un taux de croissance négatif pour le PNB réel par tête, une déflation, une diminution des investissements, une croissance du chômage, la diminution des profits, la disparition d'un certain nombre d'entreprises. Lexique économique, page 157. * 21 . L'inflation galopante ou hyper-inflation : C'est une inflation qui est au-dessus de 6%. Lexique économique, page 323. * 22 . Quantité de biens et de services qu'une somme d'argent permet d'acheter. Ibid, page 441. * 23 . Classe des prolétaires. Petit Dictionnaire Français(Larousse), page 506. * 24 . Groupe de pays réunissant les créanciers publics du Tiers-Monde. Lexique économique, page 119. * 25 . Politique conjoncturelle destinée à donner une impulsion nouvelle à une activité économique dans une phase de ralentissement, de stagnation(récession) ou de déclin(régression) Lexique économique, page 488. * 26 . Terme employé dans l'ancien système de la comptabilité nationale pour désigner les personnes physiques ou morales qui participent à l'activité économique. Ibid, page 14. * 27 . Respectivement l'ancien président et vice-président des Etats-Unis pendant deux mandats de 4 ans. * 28 . Commonwealth of Nations : Ensemble des pays ayant fait partie de l'Empire britannique. Dictionnaire Hachette, Edition 2003, page 349. |
|