INTRODUCTION
Depuis des années le sujet
d'intégration économique devenait l'objectif prioritaire des
dirigeants de tous les continents de la planète. Ainsi, chaque continent
veut se renforcer dans une intégration économique1(*), question certes d'augmenter
leur capacité économique.
En outre, dans la volonté de concurrencer la puissance
économique américaine, le continent européen, selon le
traité de Rome de 1957, a créé la Communauté
Economique Européenne(CEE) ou le grand Marché
Commun Européen(MCE)2(*) ; sur le continent africain, du
côté de l'Afrique de l'Est, le traité de Kampala
de 1967 a institué de façon officielle une union
douanière3(*) sous le
nom de Communauté Economique de l'Afrique de l'Est(CEAE) et
dans la zone de l'Afrique de l'Ouest en 1975, la Communauté Economique
de l'Afrique de l'Ouest a été créée ; sur le
continent américain du côté de l'Amérique du Sud, le
premier janvier 1995 un grand marché commun du nom de Marché
Commun du Sud ou Mercado Comùn del Sur(MERCOSUR) et dont
les pays membres sont : l'Argentine, le Brésil,
le Paraguay et l'Uruguay a vu le jour ; dans la partie
de l'Amérique du Nord les Etats-Unis, le Canada ont
créé, en 1988, l'Association de Libre-échange
Nord-Américaine(ALENA) auxquels est venu se joindre le
Mexique en 1993, en 1973 les pays anglophones des
Caraïbes ont créé le grand marché du nom de
Caribean Community(CARICOM) dont Haïti l'unique pays francophone
en est devenue membre.
Pourtant, malgré le CARICOM, le
MERCOSUR, l'ALENA et les autres accords économiques de
la région les dirigeants des pays des trois Amériques ont compris
que ces intégrations différentes ne peuvent résoudre
à elles seules les problèmes socio-économiques que
confrontent certains pays du continent américain. C'est pourquoi, ils
ont initié, en 1994, à Miami (Etats-Unis
d'Amérique) le grand « Sommet des
Amériques », lequel sommet a eu pour
leitmotiv la Zone de Libre-Echange4(*) des Amériques (ZLEA). Par ailleurs, si
pour les 34 chefs d'Etat et de gouvernement qui ont été à
Miami, à Santiago du Chili, au
Québec du Canada, à Monterrey du
Mexique et à Mar del Plata de l'Argentine, le
bateau salutaire qui va conduire à tout prix les pays des trois
Amériques, sauf Cuba (du président
révolutionnaire Fidel CASTRO) qui a été
exclu de l'Organisation des Etats Américains (OEA) depuis en
1962, dans le paradis de la prospérité économique et
sociale est bien la ZLEA.
Cependant, en dépit de la détermination
affichée de l'administration américaine pour atteindre la date
échéante janvier 2006, dans les perspectives du démarrage
réel de cette zone, cette nouvelle dynamique de marché pour les
trois Amériques s'est heurtée à de fortes manifestations
des altermondialistes au forum social mondial de Porto Alegre ou
Anti-Davos s'y opposant.
En outre, c'est comme à l'époque des
économistes classiques où la dynamique de marché de
libre-échange avait connu une opposition pareille comme celle
d'aujourd'hui, notamment avec les économistes marxistes et ceux non
marxistes comme : Friedrich LIST, François
PERROUX, John Maynard KEYNES, Raùl PREBISCH,
Hans SINGER, Myrdal pour ne citer que ces
économistes-là qui étaient tous des véritables
défenseurs du protectionnisme économique.
Les économistes marxistes ont fait valoir que le
libre-échange induisait des relations de dominant dominé, le
révolutionnaire, théoricien et président russe (1870 -
1924) Vladimir Llitch OULIANOV, dit LENINE qui était
un ennemi invétéré du système capitaliste avait
dit : « L'idée que la conquête des
marchés extérieurs se fait dans le cadre du développement
de l'impérialisme. Celui-ci se caractérise par la concentration
des entreprises, la fusion du capital financier et industriel, l'exportation
des capitaux, la domination et l'exploitation du monde par les pays les plus
puissants »5(*).
Au début des années soixante, d'autres
économistes marxistes ont soutenu l'idée que l'échange
international se faisait dans le cadre de relation inégale entre les
pays du centre (pays riches) qui dominent et exploitent les pays de la
périphérie (pays du tiers-monde) Entre autres des
économistes non marxistes tels que l'Allemand F. LIST au XIXe
siècle et le Français F. PERROUX (1903 - 1987) ont
développé des analyses qui prennent en compte les effets de
pouvoir. F. LIST estimait en 1840 qu'une nation devait avoir des
préférences de structures productives. Quant à F.
PERROUX il y a effet de domination quand un pays peut exercer une action
asymétrique sur un autre. Les relations entre les pays très
industrialisés et les pays du tiers-monde sont souvent marqués
par l'existence d'effets de domination du Nord sur le Sud. J. M.
KEYNES, de son côté, pense que le protectionnisme
économique est un bon mécanisme économique pouvant
permettre aux pays de lutter contre le chômage et, plus près de
nous, le président vénézuélien Hugo CHAVEZ
a initié avec certains gouvernements de gauche de l'Amérique
latine un mouvement étant connu sous l'appellation
« Alternative Bolivarienne pour les Amériques(ALBA)
» qui s'oppose à la vision libre-échangiste de
l'administration américaine. C'est dans cette situation bien
particulière que nous allons étudier la Zone de
Libre-Échange des Amériques(ZLEA), un nouveau départ
économique pour les Amériques au 21ème
siècle : enjeux et perspectives de cette intégration
régionale pour Haïti. Dans ce travail, nous visons six
objectifs clés. Chacun d'eux va faire l'objet d'un chapitre :
Chapitre I
Cadre méthodologique
Chapitre II
Cadre théorique et conceptuel
Chapitre III
Dans ce chapitre, nous allons étudier de façon
détaillée la situation économique de la République
d'Haïti de 1970 à 2004 avec un modèle
économétrique étudiant l'évolution des Importations
(Y) en fonction des Exportations (X1) et Du Taux de Change
(X2)(en Annexe). De plus, dans lequel nous trouvons(en Annexe) des
tableaux et des graphiques pour expliquer la situation réelle de
l'économie nationale et nous y trouvons une analyse étudiant la
situation économique de la République Dominicaine, de la
Jamaïque, des Etats-Unis (E.U.), du Brésil et en
général la situation économique réelle de la ZLEA
(situation économique de l'Amérique latine et de la Caraïbe
de 1970 à 2006)
Chapitre IV
Etude de la ZLEA à la lumière des grandes
théories économiques
Chapitre V
Politiques économiques qu'Haïti devrait appliquer
pour être compétitive
vis-à-vis des concurrents de la ZLEA
Chapitre VI
Objectifs réels du sommet des Amériques
Ce faisant, nous sommes persuadés que nous sommes sur
le point de rendre la voie de la vérité accessible à plus
d'un. Indépendamment des problématiques de divergences de vue que
nous pouvons déceler au sein de certains leaders de la ZLEA, il est
évident que cette intégration régionale cherche à
résoudre les problèmes de pauvretés criantissimes des Pays
en Voie de Développement (PVD) des Amériques.
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Zone de Libre-Échange des Amériques -
ZLÉA
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Sommets des Amériques
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Mar del Plata 2005
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Monterrey 2004
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Quebec 2001
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Santiago 1998
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Miami 1994
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PREMIÈRE PARTIE
LA ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE DES
AMÉRIQUES(ZLEA) ET LA THÉORIE DE L'AVANTAGE COMPARATIF DE DAVID
RICARDO
CHAPITRE I
CADRE METHODOLOGIQUE
A) Problématique
En 1804, nos Ancêtres avaient
sonné le glas de la donne géopolitique d'alors. Cependant, en
dépit de leurs grands exploits réalisés sur le plan
militaire, la guerre du développement économique restait un
défi majeur pour eux et pour les différents gouvernements qui
leur ont succédé.
Par ailleurs, « aucune économie ne
saurait fonctionner en autarcie », dit-on. Ainsi, à deux ans
de cette intégration régionale c'est-à-dire en 2004,
Haïti est dans une situation très difficile pour ne pas dire
irrémédiable. Cette situation se caractérise par : un
déficit budgétaire dépassant plus de trois milliards de
gourdes, un taux d'inflation autour de 40% ayant pour corollaire l'augmentation
des prix de tous les produits de première nécessité, une
réserve nette de change autour de 17 millions dollars US,
représentant une peau de chagrin soit un mois d'importation, un taux de
chômage de l'ordre de 65%, une gourde très faible, pas
d'infrastructures sanitaires, une très grande faiblesse au niveau des
infrastructures routières et téléphoniques.
L'électricité est très difficile en
Haïti car dans le pays tout entier, 82.3% des ménages dont
69.4 en milieu rural, font usage de la lampe à gaz comme principal mode
d'éclairage ; pour la cuisine 68.5% des ménages urbains
fonctionnent avec le charbon de bois contre 90.9% des ménages en milieu
rural, sur le plan de la formation ; le niveau d'alphabétisme de la
population d'Haïti de 10 ans et plus ne franchit pas 61% pour la
totalité du pays et la répartition par sexe en terme de
pourcentage varie ainsi : 63% d'hommes et 58% des femmes savent lire et
écrire et seulement 6 sur 1.000 travailleurs sur le marché du
travail possèdent un diplôme ou un certificat dans un domaine
technique ou professionnel.
Un expert du Fond des Nations Unies pour la Population(UNFAP)
répondant au nom de Hernando CLAVIJO relate que les taux de
mortalité maternelle et infantile et du VIH/SIDA en Haïti sont les
plus grands de toute l'Amérique « Sur chaque 100.000
naissances vivantes, 523 femmes ne survivent pas et 1 enfant sur 8 meurt avant
l'âge de 5 ans », dit-il. Une insécurité
grandissante empêchant les investissements productifs, un secteur
privé appauvri, une politique fiscale très laxiste avec un Niveau
de Pression Fiscale(NPF) plus faible de la région des Amériques
(celui-ci varie de 7% à 9% expliquant l'inadéquation des
structures juridiques et administratives et la multiplicité des
impôts indirects mises en place pour l'application des lois et techniques
fiscales), une agriculture laissée-pour-compte, un pays en proie
aux intempéries et une population qui vit avec moins de 50 centimes par
jour6(*), plus de 500.000
enfants de 6 à 11 ans ne sont pas scolarisés, 70% des habitants
d'Haïti n'ont pas de logement, pas d'eau potable et seulement 8% des
maisons haïtiennes sont capables de payer un service de ramassage
d'ordures en 2006(Source : Déclaration de Politique
Générale du Premier ministre Jacques Édouard ALEXIS, page
10).
D'après le IVe recensement, une
quantité très faible de la population haïtienne a
accès aux services sociaux : il n'y a que 8.5% des maisons
haïtiennes qui sont branchées à un service de distribution
d'eau potable dont 80.7% en milieu urbain. L'industrie est enclavée
à Port-au-Prince et elle n'emploie que 5% de la population active et il
y a une inégalité criante en Haïti parce que la classe riche
ne représente que 2% de la population et contrôle 44% du revenu
national et 23% des enfants d'Haïti souffrent de malnutrition chronique,
5% de malnutrition aiguë et 17% d'insuffisance pondérale et 2/3 des
foyers ruraux sont en situation d'insécurité alimentaire forte.
Ainsi, c'est avec tous ces cortèges de problèmes
que le pays va prendre le chemin de la ZLEA. Nous pensons que les dirigeants
haïtiens qui vont engager plus de huit millions d'habitants du pays dans
cette intégration régionale n'ont pas compris réellement
les faiblesses du pays en termes d'infrastructures de toutes sortes.
Après ce tour d'horizon que nous venons de faire nous
voulons nous demander si les nouvelles autorités du pays auraient
suffisamment de temps pour jeter les bases économiques
nécessaires pouvant permettre à Haïti d'y entrer en toute
fraîcheur économique ou qu'elles vont donner raison à
l'économiste Michel DEBONNEUIL qui disait :
« il ne faut pas vouloir l'appliquer lorsque les conditions de
son efficacité ne sont pas réunies pour un pays
»7(*)
La ZLEA ne va pas être une panacée allant
résoudre tous les problèmes socio-économiques que
traversait Haïti depuis des années. Vu la situation politique
complexe qui sévit dans le pays, la ZLEA n'augmenterait pas sa situation
de dépendance davantage. En fait, ces constats nous poussent à
poser cette question : l'économie haïtienne est-elle
prête à intégrer la Zone de Libre-Echange des
Amériques ?
B) Hypothèses de
l'étude
a) La balance commerciale haïtienne face à un
déficit tendanciel au pourcentage du PIB au cours de la période
allant de 1960 à 2002.
b) L'évolution des importations
haïtiennes en fonction des exportations et du taux de change et la
corrélation existant entre la variable expliquée (Y) et les deux
autres variables explicatives (X1) et (X2) de 1975
à 2003.
C) Méthodologie
La méthodologie que nous allons
utiliser dans le cadre de ce travail est absolument documentaire, mais avec des
approches comparatives et déductives. Par-là même, nous
allons donner la priorité aux différentes études faites en
matière d'économie internationale sur Haïti et sur les
autres pays de la ZLEA, soit par les institutions nationales ou
internationales oeuvrant dans ce genre d'activité.
En fait, c'est une approche probabiliste basée sur des
modèles mathématique, statistique et économétrique.
Enfin, vu l'importance d'un tel sujet, nous allons utiliser beaucoup de livres
et documents traitant le libre-échange commercial, ses avantages et ses
inconvénients économiques.
D) Objectif
général :
En traitant ce thème, nous voulons
montrer l'importance de la Zone de Libre-échange dans l'espace
économique des Amériques avec ses enjeux et ses perspectives
économiques pour Haïti.
E) Objectifs
spécifiques :
De façon spécifique, on se
propose dans ce travail de :
1) comprendre la Zone de Libre-échange selon l'approche
protectionniste ;
2) comprendre la Zone de Libre-échange selon l'approche
libre-échangiste.
F) L'intérêt de notre
travail
La zone de libre-échange dans le
continent américain va être un marché inter-échange
entre les 34 pays de la zone. En fait, elle pourrait être une
grande opportunité de croissance pour l'économie haïtienne
si les autorités économiques haïtiennes arrivaient à
définir des politiques publiques capables de stimuler la production dans
l'économie.
Avec les hypothèses posées, tout en tenant
compte du modèle économique qui se trouve en annexe de ce
travail, on essaie de comprendre l'économie haïtienne et son poids
par rapport au reste du monde.
Ainsi, en traitant un pareil thème dans le cadre de
notre mémoire de sortie, c'est pour montrer le rôle de moteur de
croissance peut jouer la zone de libre-échange des Amériques dans
le développement économique et social d'Haïti si les
autorités économiques du pays pensent à contrôler la
balance commerciale et le taux de change par une politique économique
de rigueur.
CHAPITRE II
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
a) Cadre théorique
Le concept zone de
libre-échange fait aujourd'hui la une des
actualités nationales et internationales, soit avec le marché
caribéen le CARICOM ou le grand marché
régional la ZLEA.
La zone de libre-échange est inhérente à
l'intégration économique et elle désigne l'ensemble de
pays pour lesquels il n'existe pas de droits de douane8(*) ni de contingentement9(*). Stricto sensu, la zone de
libre-échange est l'ensemble des échanges internationaux de biens
et services et elle peut être étudiée au sens large comme
étant une certaine faiblesse d'un pays, parce qu'il ne dispose de toutes
les ressources : matières premières et facteurs de
production, par exemple, capital, travail et technologie sur son
propre territoire, et aussi pour profiter des différences de coûts
de production entre les pays de la zone, ce qui entraîne une certaine
spécialisation internationale.
En outre, David RICARDO le défenseur lucide
du libre-échange commercial va tenter de montrer que la zone de
libre-échange est favorable y compris dans le cas où un pays ne
disposerait d'aucun avantage absolu. Pour D. RICARDO pour qu'un pays
bénéficie de l'échange international, il suffit que chaque
pays se spécialise dans le ou les produits pour lesquels il dispose d'un
avantage comparatif ou relatif. Ainsi, dans le cadre de ce travail, nous
appuyons toutes nos réflexions sur la théorie de l'avantage
comparatif de David RICARDO.
b) Représentation mathématique du
modèle ricardien (Cas hypothétique)
La représentation
mathématique du modèle ricardien est présentée de
la manière suivante :
p(x) = we(x) pour un bien produit en Haïti
p(x) = w*e*(x) pour un bien produit dans la
ZLEA
Si pour produire en Haïti une unité du bien x
exige nécessairement e(x) heures-travail et lesquelles donnent un profit
we(x). Si ce même bien est importé, le revenu du travail qui
aurait été employé pour une unité du bien x en
Haïti peut acquérir we(x)/p(x) unités d'importations de x,
avec p(x) = w*e*(x). En outre, il est plus intéressant pour Haïti
d'importer le bien x si le nombre d'heures en travail peut produire une
unité de x directement est susceptible de permettre d'avoir de
façon inverse davantage d'une unité de x par le biais des biens
d'exportations étant fabriqués en compensation, cela nous permet
d'écrire :
Autrement écrit,
Au fait, nous avons constaté que la structure de
spécialisation prônée par D. RICARDO est
clairement réalisée à condition que Haïti fabrique
tous les produits pour lesquels E(x) w/w* tandis que la ZLEA fabrique tous les
produits pour lesquels E(x) w/w*. Ainsi, nous disons que les gains de
l'échange sont assurés car les dangers de
détérioration des termes de l'échange mentionnée
par Raùl PREBISCH1(*)0 et Hans SINGER11 sont
moindres.
c) Un exemple chiffré du modèle ricardien
Pour une compréhension parfaite
des arguments de la représentation mathématique du modèle
ricardien, nous sommes obligés de les appuyer par un exemple
chiffré. Pensons qu'Haïti et la ZLEA ont les besoins unitaires en
travail précisés dans le tableau ci-dessous :
Tableau # 1
Besoins unitaires en travail
____________________________________
Huile essentielle
Alcool
Haïti
eLC = 2 eLW = 4
ZLEA
e*LC = 12 e*LW = 6
En Haïti, nous avons eLC =
2, eLW = 4 : le coût d'opportunité1(*)2 d'huile essentielle en termes
d'alcool est par conséquent eLC/eLW = 2/4 =
½. Tandis que le coût d'opportunité de l'huile essentielle
dans la ZLEA est e*LC /e*LW = 12/6 = 2. Nous disons
à l'équilibre régional, le prix relatif de l'huile
essentielle doit être compris entre ces deux valeurs. Dans le cadre de
notre analyse, imaginons qu'à l'équilibre régional Pc/Pw =
1 : un baril de l'huile essentielle s'échange contre un baril
d'alcool sur le marché régional :
ou
Avec ce prix relatif de l'huile essentielle, nous voyons
clairement que chaque pays a une spécialisation comme le veut D.
RICARDO, Haïti dans l'huile essentielle et la ZLEA dans
l'alcool.
d) Cadre conceptuel
Dans le cadre de ce travail, nous
allons faire usage de beaucoup de concepts, c'est pourquoi nous voulons y
mettre un cadre conceptuel, question de permettre sa compréhension
très simple pour tous les professeurs, étudiants et chercheurs
qui veulent en faire un outil de recherche et de documentation en
matière d'économie internationale. Les plus nécessaires
sont :
· Action : Titre de propriété
d'une entreprise. Une action représente une fraction de l'actif d'une
entreprise et donne droit à une partie de ses profits (ou dividendes).
En général, les actions se transigent sur le marché
boursier.
· Amortissement : Dépenses
d'entretien des équipements productifs. L'amortissement correspond
à la valeur de dépréciation de ces équipements.
· Analyse normative : Elle incorpore des
jugements de valeur sur une situation et elle étudie le monde tel qu'il
devrait être.
· Analyse positive : Elle cherche à
expliquer les phénomènes économiques à partir
d'hypothèses mesurables et vérifiables et elle étudie le
monde tel qu'il est.
· Arbitrage : C'est un choix entre deux
possibilités qu'on effectue en tenant compte de l'option à
laquelle on renonce.
· Assiette fiscale : Elle correspond
à l'ensemble des dépenses et des revenues assujettis à
l'impôt. Avance en devises : C'est l'emprunt en devises
étrangères auprès d'une banque. L'avance en devises est
une technique utile pour les exportateurs qui désirent se
prémunir contre les variations du taux de change.
· Balance commerciale : Une des composantes
de la balance des paiements(BP) ou encore l'excédent ou le
déficit résultant de la comparaison des dépenses d'un pays
pour l'importation des marchandises et les recettes tirées de ses
exportations.
· Balance courante : C'est la partie de la
balance des paiements qui comprend les exportations et les importations des
marchandises.
· Balance des capitaux : C'est une partie
de la balance des paiements qui comprend les entrées et les sorties de
capitaux sous forme de placements (actions, obligations, etc.) et
d'investissements directs.
· Balance des invisibles : C'est la partie
des transactions internationales portant sur des services, des revenus de
placement et des transferts.
· Balance des paiements :
Présentation de l'ensemble des transactions financières d'un pays
avec l'extérieur à l'aide de deux grandes catégories de
compte : Compte courant (Balance commerciale) et compte capital
(Entrées et sorties de capitaux).
· Banque centrale : C'est un organisme
public mandaté par l'État pour appliquer la politique
monétaire. La banque centrale contrôle l'offre de monnaie,
gère les comptes des banques commerciales, sert d'agent financier
à l'État et intervient sur le marché des changes.
· Banque commerciale : Institution
financière qui a le pouvoir de créer de la monnaie en accordant
des prêts. Comme les entreprises, les banques commerciales financent
leurs activités en vendant des services.
· Bon du Trésor : C'est un titre
émis par l'État pour financer ses opérations et dont
l'échéance varie de 3 mois à 1 an. Les bons du
Trésor sont vendus à un prix inférieur à leur
parité et procurent un rendement égal à la
différence entre leur prix de vente et leur parité.
· Budget : Le budget présente
l'état des recettes et des dépenses.
· Change à terme : C'est une
opération d'achat ou vente de devises à une date
ultérieure, mais à un taux fixé immédiatement. Le
change à terme est une technique qui permet de se prémunir contre
les variations du taux change.
· Chômage : C'est une situation
économique caractérisée par le manque d'emplois.
· Coefficient d'ouverture : C'est une
proportion des importations ou des exportations dans le PIB.
· Contraintes extérieures : Limites
imposées à la politique économique nationale par les
conséquences de l'ouverture sur le reste du monde.
· Crise économique : Il y a crise
économique, c'est quand l'état de l'économie ne permet pas
d'atteindre les objectifs souhaités, c'est-à-dire le
plein-emploi, stabilité des prix, etc.
· Cycle économique : C'est la
succession de deux phases, l'expansion et la récession.
· Déflation : C'est la baisse du
niveau général des prix.
· Dépenses publiques : Ce sont les
dépenses de l'État qui servent à la production des
biens et services publics.
· Dépréciation : Perte de
valeur d'une monnaie par rapport à une devise
étrangère.
· Désinflation : C'est la baisse
graduelle du taux d'inflation.
· Dette publique : C'est la dette de
l'État qui résulte des emprunts ayant servi à financer les
déficits budgétaires.
· Développement économique :
Ensemble de structures économiques, sociales et structurelles amenant
à une meilleure organisation du processus de production.
· Disponibilité de devises :
Capacité de l'économie à générer des devises
par ses exportations pour faciliter ses transactions avec
l'extérieur.
· Droit de porte : Droit ou taxe
perçu sur des marchandises transportés d'une zone
douanière à une autre.
· Economie d'échelle : Augmentation
de la capacité de production d'une entreprise par le biais de la
technologie, entraînant la baisse du coût de chaque unité
produite.
· Économie ouverte : C'est une
économie où les exportations et les importations occupent une
place importante dans le PIB.
· Économie souterraine : C'est un
ensemble des activités économiques qui échappent à
la comptabilité officielle et à l'impôt.
· Efficacité économique :
L'économie est efficace quand les ressources sont utilisées de
manière à produire le maximum de biens pour satisfaire le plus
grand nombre possible de besoins.
· Entreprise : C'est une organisation qui
produit des biens et services destinés à la vente.
· Exportations : Vendre sur les
marchés internationaux des biens et services fabriqués par les
nationaux.
· Forum de Davos : Rencontre
annuelle, qui se tient dans la station de sports d'hiver des Grisons (Suisse),
entre les principaux leaders mondiaux des milieux politique, industriel et
financier.
· Forum Social Mondial de Porto Alegre :
Rencontre des antimondialistes ou des altermondialistes, qui se tient dans la
ville de Porto Alegre du Brésil pour rejeter le
« diktat » imposé par les institutions
financières internationales aux pays en développement et refuser
la « marchandisation » du monde qui s'opposerait
au détriment des populations pour le seul profit de grands groupes
financiers et industriels.
· Hot money : Capitaux flottants allant
d'un pays à l'autre à la recherche de meilleurs rendements
à court terme.
· Importations : Faire entrer dans le pays
des biens et services produits par les étrangers.
· Impôt progressif : C'est un
système d'impôt direct dans lequel chaque tranche de revenu
additionnel est imposée plus lourdement que la tranche
précédente.
· Indice des prix à la consommation
(IPC) : L'IPC représente la moyenne pondérée de
tous les indices de prix des produits consommés par les ménages.
Le taux de croissance de l'IPC d'une année à l'autre donne le
taux d'inflation.
· Marge de fluctuation : En vertu des
statuts du Fond Monétaire International (FMI), les monnaies peuvent
varier sur le marché des changes dans une certaine proportion. Cette
proportion s'appelle marge de fluctuation.
· Nouveaux Pays Industrialisés
(NPI) : Sont des pays en développement connaissant un taux de
croissance élevée, une contribution de l'industrie au PIB
supérieure à 25% et dont les exportations sont composées
en majorité de produits manufacturés.
· Offre de devises : Habituellement
définie comme étant la somme de devises détenue par les
agents économiques pour effectuer des transactions avec des agents
économiques résidents et non-résidents.
· Périphérie, Pauvre, Sud, PVD ou
PMA : Pays participant au commerce international avec en grande
partie, des produits agricoles ou produits primaires.
· Politique monétaire : Politique
gouvernementale, conduite par la banque centrale, visant à faire varier
soit l'offre de monnaie, soit les taux d'intérêt.
· Price-maker : Littéralement
faiseur de prix. Une entreprise est pricemaker lorsqu'elle a la
possibilité de fixer son prix sans qu'il en découle de
dégradation grave de son résultat.
· Price-taker : Littéralement
preneur de prix. Une entreprise est pricetaker lorsque le prix du marché
s'impose à l'entreprise.
· Produit Intérieur Brut (PIB) : Est
une estimation de la valeur de ce qui a été produit dans un pays
au cours d'une année.
· Produit National Brut (PNB) : Est la
valeur de la production réalisée par les facteurs de production
nationale, y compris la production qu'ils réalisent hors du territoire
national.
· Régime douanier suspensif :
Marchandises importées sur lesquelles ne prélèvent aucun
droit de douane.
· Réimportation : Faire rentrer sur
le territoire national des marchandises exportées
préalablement.
· Riche, Nord, Centre ou
Industrialisé : Pays faisant leur commerce avec le reste du monde,
échangeant majoritairement des produits manufacturés.
· Secteur abrité : Réunion de
tous les agents économiques résidents.
· Secteur exposé : Réunion de
tous les agents économiques non-résidents.
· Secteur primaire : Le secteur primaire
correspond aux activités dans l'agriculture, la sylviculture et la
pêche.
· Secteur privé : Ensemble des
entreprises privées.
· Secteur public : Administrations
publiques et entreprises publiques.
· Secteur Secondaire : Il correspond aux
activités dans l'industrie et le bâtiment.
· Secteur tertiaire : Il correspond aux
activités dans le commerce, les transports, les
télécommunications et les services marchands et non marchands.
· Secteur : Ensemble d'activités
reliées par des caractéristiques communes.
· Taux de change : Quantité de
monnaie nationale nécessaire pour obtenir une autre devise.
· Termes de l'échange : Estimation
de ce que fournit un pays aux autres pays en échange des biens qu'il
importe. Les termes de l'échange peuvent être
appréciés par le rapport entre le prix moyen des produits
exportés et le prix moyen des produits importés.
· Zone de libre-échange : Ensemble
de pays entre lesquels il n'existe pas de droits de douane ni de
contingentement.
*
* *
DEUXIÈME PARTIE
ÉTUDE DE L'ÉCONOMIE HAÏTIENNE ET LA
ZLEA
CHAPITRE I
SITUATION ECONOMIQUE D'HAITI, DE LA REPUBLIQUE
DOMINICAINE ET DE LA JAMAIQUE POUR UNE ETUDE COMPARATIVE
INTRODUCTION
La situation économique d'un pays
traduit toujours sa position économique à l'échelle de
l'économie mondiale ou régionale. En outre, au seuil de ce
nouveau millénaire toutes les autorités responsables et
respectables de la planète élaborent des stratégies
macro-économiques en vue d'améliorer la situation
économique et sociale de leur pays.
En fait, chaque pays de cette ZLEA a une situation
économique particulière. La situation économique de la
République d'Haïti pendant les vingt trois(23) dernières
années(1981 - 2004) est critique avec des taux de croissance très
faible voire quelques fois négatifs. L'économie américaine
pour sa part est plongée dans une phase de récession avec un taux
de chômage avoisinant le 6% et elle vit sous les menaces quotidiennes des
terroristes d'Alquaïda1(*)3, depuis la destruction complète du
World Trade Center1(*)4, ce qui a développé une
véritable psychose de peur chez les agents économiques
américains.
Le Brésil, 10e puissance économique
mondiale1(*)5, est en
effet le champion des inégalités. Le revenu moyen des
Brésiliens n'a pas une grande signification pour les 40% des plus
pauvres qui ne perçoivent que moins de 10% du revenu national. Quant
à l'économie de la République Dominicaine, elle est dans
l'impasse après la grande crise overtrading1(*)6 de la banque
BANITER1(*)7 qui
a laissé un trou financier de cinquante cinq(55) milliards de pesos
représentant 20% du PIB dominicain. Ce malaise a engendré une
dépréciation du peso et empêché du même coup
à l'économie dominicaine de trouver les fortes croissances
connues sur la première administration de Leonel FERNANDEZ1(*)8. Mais, malgré
cela les zones franches de la République Dominicaine ont connu une
croissance énorme résultant de l'augmentation des exportations
(Voir Tableau # 19 en Annexe). Du côté
de la Jamaïque les indicateurs économiques ont eu un très
bon comportement. Par exemple, les recettes publiques de ce pays sont
estimées pour l'exercice fiscal 2002 - 2003 à 2649 millions de
dollars US(Source : Collection Microsoft Encarta 2006).
En sortant de la République d'Haïti, de la
République Dominicaine et de la Jamaïque passant par les USA pour
arriver au Brésil nous voyons que la situation économique de la
région est complexe, c'est pourquoi nous allons passer au peigne fin la
situation économique d'Haïti de 1970 à 2004 et
étudier d'une manière générale celle de la
République Dominicaine, de la Jamaïque, des Etats-Unis
d'Amérique, du Brésil et, en général, la situation
économique de la ZLEA pour la période de 1970 à 2006.
a) Raison justifiant la ZLEA
Aucune économie de la région ne
peut prétendre d'avoir sur son propre territoire tous les facteurs de
production et tous les biens et services demandés par leurs habitants.
Depuis des années, l'économie mondiale a connu des mutations. La
question de souveraineté et de frontière est
dépassée car on parle partout de la mondialisation ou de la
globalisation de l'économie. Ainsi, il y a plusieurs raisons qui peuvent
justifier la ZLEA :
1) Différence de climat
2) Gap technologique
3) Capacité de
l'économie
1) Différence de climat
La région américaine est
partagée entre le climat tropical et tempéré. Des pays
comme Haïti, la République Dominicaine, la Jamaïque, pour ne
citer que ces pays-là qui sont tous des pays tropicaux ont la
capacité de cultiver des denrées comme : l'ananas,
le petit mil, le sisal, le coton, le
café, la canne à sucre, le cacao. Ils
sont en majeure partie des PVD et ils participent au commerce international
avec des produits agricoles (produits primaires). C'est pourquoi, nous disons
qu'ils ne peuvent pas influencer le prix de leurs denrées. Aussi les
économistes les appellent-ils des « price-taker
» sur le marché mondial.
En revanche, le Canada a un climat tempéré
tandis que les Etats-Unis sont partagés entre le tropical et le
tempéré. Ils peuvent produire : le soja, la
pomme, le blé, la betterave, le
raisin, la cerise. Ils sont considérés comme
des pays du centre et dans le commerce international ils vendent des biens
manufacturés, ce qui leur donne un développement
économique rapide et soutenable. Ils sont capables de fixer le prix des
denrées agricoles sur le marché mondial ; ce faisant, ils
sont appelés de « price-maker ».
2) Gap technologique
C'est le retard d'un espace économique
(pays ou continent) par rapport à un autre dans le domaine technologique
(connaissance, maîtrise et l'application des techniques). Dans la ZLEA,
tous les pays n'ont pas la même capacité technologique. Certains
pays de la région, par leur faible contenu technologique, sont
cantonnés dans la production parce qu'ils ne peuvent satisfaire
entièrement les goûts des consommateurs ; d'autres pays, par
suite de surplus de production des produits alimentaires et de matières
premières avec le progrès réalisé dans le domaine
de la biotechnologie surtout avec les Organismes
Génétiquement Modifiés(OGM) et
également par suite d'un développement technologique
considérable seraient exportateurs de ces produits-là. Enfin, les
PVD de la ZLEA devraient déployer beaucoup d'efforts pour combler ce gap
technologique, sinon, ils auraient du mal à s'affirmer réellement
dans cette zone.
3) Capacité de l'économie
La capacité de l'économie ou la
taille de l'économie peut se définir comme étant
l'ensemble des moyens, par exemple : ressources humaines,
financières et matérielles ; qu'une économie utilise
pour produire des biens et services dans l'esprit de répondre aux
demandes solvables des consommateurs, soit internes ou externes. Pourtant,
certains PVD de la région, avec des difficultés énormes,
comme les faibles capacités d'absorption pour attirer les
« hot-money » ou d'accumulation de capitaux ainsi
ils font face à un grand déséquilibre au niveau de la
production, c'est-à-dire leurs offres de biens et services ne peuvent
satisfaire les demandes de biens et services de leurs habitants. Par
conséquent, pour compenser ce déséquilibre, ils sont
obligés d'avoir recours aux marchés internationaux.
b) Représentation géographique et
humaine de la République d'Haïti
Haïti, île des Grandes Antilles,
limitée au Nord par l'Océan Atlantique, à l'Est par la
République Dominicaine, au Sud par la Mer des Caraïbes et à
l'Ouest par le canal du Vent, qui sépare l'île de Cuba, accuse une
superficie de 27750Km2. Son relief est montagneux (3/4 de montagnes
et ¼ de plaines) comme celui de beaucoup de pays de la Caraïbe et
explique en grande partie la répartition des pluies sur son territoire.
En fait, Haïti a des régions au vent et des
régions sous le vent. Les régions situées sur le passage
des vents alizés et nordés reçoivent beaucoup de pluies.
Toutefois, les régions avoisinantes des montagnes très
élevées reçoivent beaucoup de pluies. Outre cela, la
formation des nuages sur les hauts sommets des montagnes donne naissance
à des pluies. Ainsi la pluviométrie varie de 200mm de pluie
à peine pour quelques sections rurales du Nord-ouest d'Haïti
à 2000mm dans certaines régions du Plateau Central
(Voir tableau # 4). Haïti, comme les autres pays
de la Caraïbe, n'est pas exempte des cyclones.
En 2007, selon le IVe Recensement
Général de la Population et de l'Habitat(RGPH en 2003), la
population totale d'Haïti était estimée à 8 373 750
habitants avec un nombre d'habitants par Km2 estimé en
moyenne nationale à 302.3 et pourrait même franchir la barre de 10
millions d'habitants en 2010 si rien n'est fait. Son taux de croissance est de
2.26%. Le degré d'urbanisation du pays est passé de 25% en 1982
à 40% en 2003, ce qui fait d'Haïti un pays à urbanisation
tardive. La population active d'Haïti est estimée à 3
millions de personnes, dont 42% de femmes, ceci fait d'Haïti l'un des pays
en développement ayant la plus grande quantité de femmes sur le
marché du travail. 75% des Haïtiens vivent dans la pauvreté
et 80% sous le seuil de la pauvreté.
En fait, on doit signaler que la population d'Haïti en
1804 était autour de 500.000 habitants, celle de 1870 était de
l'ordre de 1 million d'habitants et avant d'arriver à 2 millions en
1920. Haïti a connu pendant les cinquante dernières années
une forte émigration, soit 1.5 million d'Haïtiens vivant dans la
diaspora. La Capitale politique et économique d'Haïti est
Port-au-Prince. Le territoire national est composé de dix(10)
départements, chacun d'eux a une superficie, une pluviosité et
une population différente ; c'est pourquoi nous allons y
insérer des tableaux et des graphiques pour une analyse parfaite de la
situation géographique et économique d'Haïti.
c) Couverture forestière
d'Haïti
En 1492, lors de la découverte du pays
par Christophe COLOMB la situation de la couverture forestière
du pays était autour de 95%, tandis qu'en 1791 elle était
passée à 50%. Depuis lors, la situation de la couverture
forestière du pays ne cessait de chuter et elle avait accusé des
taux suivants : 20% en 1956 ; 15% en 1970 ; 9.07% en 1978 ;
5% en 1992 et en 2004 la forêt ne couvre plus que 1.5% du territoire
national (Voir Tableau # 9), soit une
dégradation évidente près de 93.5% de la couverture
forestière d'Haïti. Tout ceci est dû aux déboisements
massifs faits par nos paysans laissés-pour-compte dans les zones
pastorales qui, pour leur mieux-être, sont obligés de pratiquer la
coupe anarchique des arbres, considérée comme sources de revenu
et d'énergie. D'où, il est impérieux pour que le
gouvernement d'Haïti puisse fixer une date annuelle pour une
journée de boisement et reboisement du territoire national.
d) La diaspora haïtienne, une source de
richesse non exploitée par l'économie
nationale
La diaspora haïtienne envoie chaque
année dans le pays plus de 1.65 milliard de $ US sous forme de cash, ce
qui dépasse grandement l'aide étrangère donnée
à Haïti et si nous comptabilisons les transferts en nature
c'est-à-dire les provisions alimentaires, le chiffre va avoisiner les
deux(2) milliards de $ US, d'après une enquête
réalisée par la Banque Interaméricaine de
Développement(BID) sur les transferts de fonds de la diaspora en
Haïti. L'enquête a été réalisée dans le
pays sur un intervalle de quatre(4) semaines de la mi-novembre au 10
décembre 2006 et les enquêteurs de la BID ont choisi un
échantillon de 1724 chefs de ménages.
Au fait, l'enquête relate que le nombre d'Haïtiens
qui vivent dans la diaspora est estimé à 1.5 million de personnes
dont plus de 80% transfère régulièrement de l'argent
à leurs parents en Haïti et, selon cette même enquête,
la diaspora haïtienne aux Etats-Unis envoie dans l'économie
haïtienne 1.17 milliard de $ US qui représente 71% des
transferts ; celle vivant au Canada vient en deuxième place avec un
poids de 14%, soit 230 millions de $ US. Nos frères qui habitent en
Europe contribuent à 9% des transferts avec la répartition
suivante : 130 millions de $ US de la diaspora haïtienne en France
soit 8% et 1% provient des Haïtiens vivant en Espagne. Et, la
République Dominicaine et les Bahamas contribuent à 2% et la
diaspora de la Martinique et de la Guyane donnent 1% des transferts.
En outre, selon un autre rapport en 2006 du Fond des
Nations Unies pour la Population(UNFPA) sur l'état de la
population mondiale publié par la Banque Mondiale(BM) autour du
thème suivant : « Global Economy Prospects
2006 », selon cette enquête : « Les
rapatriements de salaires des migrants vers leur pays d'origine sont la
principale raison pour laquelle les experts voient dans la migration
internationale un facteur important de réduction de la
pauvreté », a affirmé le rapport de la UNFPA,
publié au mois de septembre 2006.
Et, d'après ce rapport, les rapatriements de salaires
dépassent largement l'Aide Publique au Développement(APD) et sont
la deuxième source, en termes d'importance, du financement
étranger en faveur des pays en voie de développement après
les Investissements Directs des Étrangers(IDE).
Une enquête de l'Institut Haïtien de
Statistique et d'Informatique(IHSI) sur les conditions de vie en
Haïti (ECVH-2001) a révélé que 30.5% des
ménages haïtiens ont au moins un parent à l'étranger
et l'enquête de l'IHSI a corroboré le rapport de celle de la BID,
qui a dit que 31% de la population haïtienne âgée de 18 ans
et plus reçoit régulièrement des transferts d'argent de la
diaspora.
Enfin, l'étude de la BID nous a montré
également que 77% des 1.65 milliards de $ US transférés
par nos frères de la diaspora a servi aux fins de couverture des besoins
de base comme la nourriture, l'achat des médicaments, l'habillement,
l'écolage des enfants, le logement, la construction ou l'achat d'une
maison.
Par ailleurs, si les autorités économiques du
pays arriveraient à canaliser les transferts très
considérables de la diaspora haïtienne vers l'investissement dans
des secteurs porteurs du pays, l'économie haïtienne va avoir une
période de forte croissance pouvant progressivement résorber la
pauvreté dans le pays.
A- SITUATION ECONOMIQUE D'HAITI DE 1970 À
2004
a) Période de croissance (1970 -
1980)
Lorsque nous analysons les indicateurs
macro-économiques des années soixante-dix (70), nous voyons que
cette décennie était une période de croissance dans
l'histoire économique du pays.
En outre, de 1970 à 1980 le Produit Intérieur
Brut (PIB) réel a connu un taux de croissance estimé à
4.7% et la croissance en pourcentage du PIB per capita était autour de
3.0%(Voir Tableau # 16). En considérant, le
secteur primaire, le secteur à l'intérieur duquel évoluent
les produits agricoles et ce secteur a eu un poids considérable au
bon rendement du PIB global. Pendant cette même période de
croissance l'exportation des produits agricoles qui constituaient l'un des
moyens de devises du pays a augmenté à un taux de croissance
moyen annuel de 1.2%.
Entre autres, le revenu interne brut réel a cru allant
de 4395 en 1976 à 5403 millions de gourdes en 1979. Et il est important
de mentionner qu'au cours de cette période glorieuse, Haïti a
profité non seulement d'une augmentation de la quantité de
touristes, mais aussi nous avons décelé que les transferts de nos
compatriotes qui habitent à l'étranger se sont
énormément accrus.
En dehors des indicateurs sus étudiés, nous
pouvons dire que cette croissance est due à la stabilité
politique apparente d'alors et aux investissements. Tous ceux-ci ont
engendré un accroissement très important des Investissements
Directs des Etrangers (IDE) surtout dans le secteur de la sous-traitance
estimé à 1.2% du PIB, mais avec le temps nous avons pu constater
une grande baisse des IDE autour de 76% au cours des 32 ans (Voir
Tableau # 10). Enfin, sur le plan budgétaire l'Etat a mis
en place un programme de réforme fiscale voulant augmenter l'assiette
fiscale du pays.
b) Période de crise (1980 -
1990)
Après la belle période de
croissance des années soixante-dix (70), au début de
l'année 1980, l'économie haïtienne était
plongée dans une grande phase de récession1(*)9. Le PIB avait connu une
très grande baisse variant de 7.4% en 1980 à - 2.9%
l'année suivante, les termes de l'échange net du pays ont
chuté de 55% en 21 ans (Voir Tableau # 10).
En outre, en analysant les indicateurs économiques de
1980 jusqu'à 1990 nous avons constaté que le PIB réel
avait chuté à un taux de croissance moyen annuel de -1.0%
expliquant la mauvaise performance du secteur agricole avec une croissance de
-0.6% et celle du secteur industriel était autour de -2.8% et, pendant
cette même période, le taux de croissance du PIB per capita
était négatif, soit -2.9%(Voir Tableau #
18)
Entre autres, la culture caféière et d'autres
cultures exportatrices du pays sont dévastées par le grand
cyclone Allen. Cette baisse est due également à la grande
diminution des recettes de l'Etat, tandis que les dépenses publiques
étaient en forte augmentation. Les dépenses courantes avaient
augmenté de 15% alors que les dépenses d'investissement
étaient autour de 40%. Outre cela, de 1980 à 1990 les
dépenses de l'Etat avaient augmenté à un taux de
croissance moyen annuel de 4.98%. Pourtant, les recettes publiques
collectées n'avaient augmenté qu'à un taux de croissance
moyen annuel de 1.99%. Une pareille situation avait engendré un
déficit budgétaire énorme, soit 2.99% et l'inflation lui
était totalement imputable. Comme l'inflation aux yeux des
monétaristes est partout et toujours d'origine monétaire, elle
s'explique par une très grande quantité de monnaie en circulation
et une faiblesse de la production nationale.
Par ailleurs, l'offre globale des producteurs ne pouvait pas
satisfaire la demande globale des consommateurs haïtiens, c'est pourquoi
pour corriger ce déséquilibre le pays a eu recours aux
importations, ce qui affecte, ce faisant, une part très
élevée de nos réserves en devises, parce que les
entrées des exportations ne pouvaient pas compenser les dépenses
des importations. D'où, la balance commerciale a accusé des
déficits très énormes. Comme, en 1981, le déficit
commercial était de 1390 millions de gourdes(Voir tableau #
11) et représentait 16.76% du PIB ; en 1980, la dette
publique représentait 32% du PIB et atteignait le seuil de 79% en 1993
et en dépit de la mise en application du programme de stabilisation, la
balance commerciale et le déficit du secteur public ne cessaient
d'empirer, la monnaie nationale(la gourde) continuait à se
déprécier par rapport au dollar car l'indice du salaire
réel, base 100 en 1981, passait à 68 en 1989 et le taux de change
qui était cinq(5) pour un(1) dollar américain s'achetait à
plus de 7 gourdes 50 en 1989.
c) Aggravation de la crise économique
haïtienne (1991 - 1994)
Cette période est
caractérisée par le coup d'Etat des militaires dirigé
contre le pouvoir constitutionnel de l'ancien président d'Haïti,
M. Jean Bertrand ARISTIDE. La réaction de la communauté
internationale et les principaux bailleurs de fonds étaient le gel de
toutes leurs relations avec le pouvoir issu de ce putsch.
En outre, l'OEA dans le souci de rétablir l'ordre
constitutionnel a adopté des sanctions conduisant à la suspension
de l'aide externe, l'embargo commercial et pétrolier et tous ceux-ci ont
compliqué à tous les niveaux les activités
économiques du pays.
En fait, pendant les exercices fiscaux 1985 à 1994, la
demande globale du pays a chuté de 23.6%, et sous la conséquence
d'une baisse continue de tous les indicateurs macro-économiques d'alors.
Au cours de cette période la formation brute de capital fixe a
baissé de 82%. Nous avons constaté une contraction2(*)0 des investissements. Outre
cela, il y a un arrêt complet des programmes d'investissements de l'Etat
qui devraient être financés par l'aide étrangère.
Pour les exercices fiscaux 1985 à 1987, le taux d'investissement
était autour de 16,7% du PIB, tandis qu'il est passé à
3,8% pour les exercices 1991 à 1994. Au niveau de la balance
commerciale, les exportations du pays pour cette période ont
représenté 6,5% du PIB alors qu'elles étaient autour de
27,7% pour les exercices 1985 - 1987. Pour les importations, nous avons
remarqué que sa valeur totale qui était de 448,6 millions de
dollars américains en 1991 est tombée à 141,2 millions en
1994. Du côté des finances publiques, les recettes courantes de
l'Etat qui représentaient 12.53% du PIB en 1985 sont baissées
à 2.59% en 1994 et il en était de même pour les
dépenses courantes de l'Etat qui passaient de 17.95% à
5.71%(Voir Tableau # 14) Tout ceci s'est
expliqué par l'insuffisance structurelle du système de collecte
de taxe du pays associée à la contraction des activités
économiques du pays. Il en est résulté une aggravation du
déficit global du secteur public qui a franchi la barre de 684,4
millions de gourdes, qui est calculé en moyenne annuelle sur la
période étudiée, pourtant pour les exercices fiscaux 1985
- 1987, en terme de moyenne annuelle, le déficit de l'Etat ne s'estimait
qu'à 260,6 millions de gourdes En outre, puisque le gouvernement qui
était en place à Port-au-Prince ne bénéficiait
d'aucun appui international, il était obligé de financer ce
déficit par le biais de la Banque Centrale. Ce financement que les
économistes appelaient monétisation du déficit du secteur
public a engendré une aggravation au niveau de l'instabilité des
prix et de change. Ainsi, nous pouvons dire que la crise économique
débutée vers les années quatre-vingt(80) s'est
aggravée sérieusement.
Ce faisant, l'économie haïtienne est
plongée dans une période d'inflation galopante2(*)1 de moins de 10% pour arriver
à des taux de 20% à 50%, il en est résulté d'une
réduction du pouvoir d'achat2(*)2 des consommateurs haïtiens de près de
moitié pour ne pas dire intégralement.
Pour l'exercice fiscal 1992 - 1993 la
dépréciation de la gourde a franchi la ligne rubiconde en termes
de progression, 27,4%, ensuite a progressé à une vitesse moins
soutenue de 19,7% en 1994, expliquée par le manque de numéraire
dans l'économie haïtienne au cours de ces périodes.
Par ailleurs, sur l'ensemble des trois (3) années
fiscales de l'étude 1991 - 1994 la production intérieure brute a
connu une tendance à la baisse, soit 30%. Enfin, en 1994, le rapport
(ratio) investissement/PIB a subi une baisse de 6%, pourtant il était
autour de 9,7% en 1990 expliquant du même coup comment l'appareil
productif du pays s'est rapidement décapitalisé pendant cette
période de grand ralentissement économique et, en conclusion,
nous pouvons dire que les indicateurs sociaux se sont réellement
aggravés, parce que le taux de chômage s'est accru. En fait, le
secteur de l'assemblage qui employait, en 1991, 43000 personnes voyait que son
nombre d'emplois passait à 13000 pendant la reprise en décembre
1995 et ainsi il va sans dire que la pauvreté absolue s'est
augmentée en Haïti.
d) Légère amélioration des
activités économiques haïtiennes (1994 -
1998)
L'année 1994 est l'année la
plus prometteuse pour la population haïtienne en termes d'espérance
car l'ancien président J. B. ARISTIDE qui se voulait le
défenseur des prolétariats2(*)3 était rétabli dans ses fonctions par
22.000 hommes de troupes (Voir Tableau #
38). Son administration a bénéficié des
appuis financiers et logistiques des organismes internationaux pour la
reconstruction des infrastructures physiques de base indispensables à la
relance des activités économiques dans le pays, à la
recapitalisation du secteur privé dûment frappé lors de la
crise politique de 1991 à 1994 et à la redynamisation des
appareils productifs du pays.
Avec ce retour, le pays a renoué ses relations avec les
organismes internationaux comme : le Fond Monétaire
International(FMI), la Banque Interaméricaine de
Développement(BID), la Banque Mondiale(BM), le
Club de Paris(CP). Le paiement des dettes externes a permis à
Haïti après de multiples négociations pendant toute
l'année avec le Club de Paris2(*)4 de bénéficier d'une aide
financière de 1,2 milliards de dollars américains
échelonnée sur les trois années qui l'ont suivi.
Le gouvernement a mis en place un Programme d'Urgence et de
Reconstruction Economique (PURE) pour l'exercice fiscal 1994 - 1995 et il est
accompagné d'un programme de stabilisation économique
élaboré par le FMI. Ce programme était ambitieux ; il
voulait une croissance de 4,5%, maintenir le taux d'inflation autour de 15%,
stabiliser le taux de change à 15 gourdes pour un(1) dollar
américain, mettre les réserves nettes de changes à un
montant 45 millions de dollars(US) et l'investissement productif devait
franchir la barre de 8% à 9% du PIB.
En fait, pour cette année fiscale, la croissance
était de 4,4%(Voir Tableau # 16) un chiffre
très proche du chiffre que le programme a voulu atteindre, le taux
d'inflation a été estimé à 24%, le taux de change
moyen a été pour l'année de 15,67 gourdes pour un (1)
dollar américain et le montant de réserves en devises
accumulées était estimé à 170 millions, soit un
surplus de 125 millions. La relance économique2(*)5 tant souhaitée par les
agents économiques2(*)6 haïtiens a démarré.
Pour l'exercice fiscal 1995 - 1996 les recettes fiscales
devraient atteindre 8,9% et la politique monétaire de cet exercice est
basée sur une croissance de 22% de la masse monétaire. En 1997,
la demande solvable externe s'est accrue et elle a dépassé celle
de l'année précédente. Ainsi, ce dynamisme a
augmenté les exportations de biens et services qui sont estimées
à 4694 millions de gourdes courantes, soit une augmentation de
66.1%(Voir Tableau # 11).
En outre, les produits industriels ont eu un poids de 72% dans
les valeurs des biens exportés et ont enregistré une croissance
de 21%. Dans le milieu des assemblages où se trouvaient les articles
manufacturiers, nous avons découvert une tendance à la hausse,
soit 27%. Du côté des produits primaires nous avons vu le bon
rendement de quelques produits primaires tels que : les mangues
« madame francisque », les peaux
d'animaux, les fruits de mer, et donc, les exportations ont plus que
doublé cette année, soit 582 millions de gourdes contre 267
millions de gourdes 1996(Voir Tableau Id).
Parallèlement à cette augmentation en valeur des
exportations de biens et services, la croissance des importations a
été plutôt modeste, soit 29.5%(Voir Tableau
Id) Il en est résulté une diminution de 78 millions
de gourdes du déficit de la balance commerciale qui est tombé
à 8342 millions de gourdes contre 8420 millions de gourdes pour
l'exercice 1996, amélioraient du même coup et d'une manière
légère le pouvoir d'achat des exportations de 33% à 36%.
De plus, la demande extérieure de 1998 s'est montrée beaucoup
plus compétitive que l'année antérieure. Les exportations
ont de nouveau vivement augmenté, ayant atteint une croissance, en terme
réel, de plus de 21%. Appuyée par le bon rendement affiché
par l'industrie de sous-traitance, les exportations de marchandises se sont
chiffrées en 1998 à 299,36 millions de dollars US, une telle
augmentation jamais atteinte depuis l'exercice fiscal 1990 - 1991. Tout ceci
s'est expliqué par la bonne santé de l'économie
américaine sous l'administration CLINTON-GORE2(*)7.
En effet, ces exportations sont provoquées par la forte
demande externe solvable étant provenus par des consommateurs
américains, les produits exportateurs de l'industrie d'assemblage se
sont accrus en valeur nominale de plus de 50%. Et cette augmentation
évidente des exportations de la sous-traitance a été
attribuée surtout à celles de « Vêtements et
Articles pour Vêtements » qui ont connu un accroissement de 52%.
Cependant, contrairement à cette augmentation
extraordinaire des exportations, les importations ont subi certes une
augmentation, en volume, moins accéléré mais assez
importante, autour de 13%. Le retour d'activité enregistré en
1998 s'est accompagné d'une augmentation, en valeur nominale, de 36% des
importations de biens d'équipement et de 28% des importations des
produits alimentaires. Ces deux postes ont représenté en tout
plus de 64% de la croissance globale des importations de marchandises qui ont
atteint plus de 822,05 millions de dollars US en 1998.
Enfin, ceci a causé un déficit commercial de
522,69 millions de dollars US, déficit très néfaste pour
l'économie nationale dont la production domestique restait très
faible pendant même cette période de relance économique.
e) Décélération continue des
activités économiques haïtiennes (2000 -
2004)
L'exercice fiscal de l'année 2000 a
commencé sur fond d'une crise politique engendrée par la
contestation des élections parlementaires et municipales et locales du
vingt et un (21) mai 2000 et présidentielle du vingt-six(26) novembre de
cette même année.
En outre, selon les estimations préliminaires de l'IHSI
et de la BRH, les différents indicateurs macro-économiques ont
évolué ainsi : le PIB, en volume, a fait une croissance de
0,9% pendant cette période. Depuis l'exercice fiscal de l'année
1999, l'économie haïtienne a connu une tendance à la baisse
conduisant à une contraction économique de 1,8%.
Généralement, ce mauvais résultat de l'économie
nationale traduit le comportement plutôt défavorable de tous les
secteurs d'activité.
En fait, les taux de croissance qui ont été
réalisés par les trois secteurs de l'économie ont
laissé à désirer, soit - 3,6% pour le secteur primaire, 3%
pour le secteur secondaire et 4% pour le tertiaire. Tout ceci s'est
expliqué par la tendance baissière de l'agriculture, par un
manque de services et une baisse énorme dans les industries
manufacturières, soit 0,2% qui ont agi considérablement sur le
résultat général de l'économie.
Contrairement aux exercices fiscaux 1996 - 1998, la demande
extérieure solvable des consommateurs américains ne s'est pas
montrée aussi dynamique en raison de la grande récession
économique qu'a connue l'économie américaine depuis
après le onze(11) septembre 2001.
Au niveau des exportations, nous avons remarqué une
hausse virtuelle de 6,3%, en volume, exprimée en gourdes, imputable
surtout à la grande dépréciation de la gourde par rapport
au dollar américain. L'investissement public, financé par une
forte augmentation des dépenses de l'Etat, variant de 3,6 milliards de
gourdes courantes à 4,3 milliards, soit un taux de croissance
réelle de 19.4% de la consommation finale des consommateurs et des
administrations de l'Etat a connu une hausse de 14% en volume, pourtant
à une vitesse moins rapide que l'investissement. En effet, nous voyons
que ce ralentissement de l'activité économique est arrivé
à une époque où les prix sont
accélérés et le déficit budgétaire s'est
augmenté.
Pour l'exercice fiscal 1999, le taux d'inflation était
autour de 9.92%. Il est passé à 15.32% en 2000, tandis que le
déficit global de l'administration centrale qui était autour de
1,3% du PIB a franchi la barre de 2,3%. L'année fiscale 2001
s'annonçait difficile car l'environnement politique n'était pas
propice aux investissements productifs et les bailleurs de fonds internationaux
ont bloqué tous les prêts et aides externes. De plus, la grande
récession de l'économie a compliqué davantage la situation
économique du pays, parce que les transferts de nos frères vivant
dans la diaspora qui sont la principale composante des entrées de
devises du pays dans cette situation de crise ont grandement diminué.
Pour l'exercice fiscal 2003 - 2004, les indicateurs
macro-économiques sont au rouge, cet exercice est
caractérisé par un déficit budgétaire très
énorme. Les dépenses publiques ont augmenté car le
gouvernement « Lavalas » a entamé des
constructions de places publiques et des dépenses faramineuses pour la
célébration du Bicentenaire de l'Indépendance et tout ceci
dans une période de grande crise politico-économique : un
taux d'inflation estimé à plus de 40%, une grande
dépréciation monétaire, un secteur privé
ravagé par le cyclone « Lavalas », un
trésor public à moitié vide et des recettes publiques
très faibles. C'est pourquoi le nouveau premier ministre M.
Gérard LATORTUE est obligé de faire beaucoup de voyages
à l'étranger pour trouver un appui budgétaire, question de
ne pas augmenter le déficit public car l'aide externe à
Haïti en millions de $ US pour les exercices fiscaux 1994 à 2002
est variée ainsi : 611, 427, 378, 371, 330, 266, 170 et
136(Voir Tableau # 39). Ainsi, ce sont autant de
signes avant-coureurs qui présagent une intégration
haïtienne difficile dans la ZLEA pour 2006.
B- SITUATION ECONOMIQUE DE LA REPUBLIQUE
DOMINICAINE
a) Situation géographique et humaine de la
République Dominicaine
La République Dominicaine, pays des
Antilles situé dans la partie orientale de l'île d'Haïti dont
elle occupe les deux tiers, est limitée au Nord par l'Océan
Atlantique, à l'Est par le canal de la Mona, la séparant de
Porto-Rico et au Sud par la Mer des Caraïbes. Sa superficie est de 48.400
Km2, soit 1.74 fois plus grande que la superficie d'Haïti et
4.40 fois plus vaste que la Jamaïque. Elle a 8.950.034 habitants en 2005,
soit une densité de 185 habitants au Km2 avec un taux de
croissance démographique estimé à plus de 1.29% l'an. Sa
population est rurale à 41%(Source : Microsoft Encarta
2006). La République Dominicaine est un pays montagneux (3175m au
Pico Duarte). Elle a un climat tropical humide. 59% de la population
dominicaine vivent dans des régions urbaines, tandis qu'en Haïti il
n'y a que 40%. Sa monnaie nationale est le peso. Sa capitale politique et
économique est Saint-Domingue. Et enfin, la République
Dominicaine comme tous les autres pays de la Caraïbe n'est pas à
l'abri des cyclones.
b) Situation générale de
l'économie dominicaine
La République Dominicaine durant
l'administration de Leonel FERNANDEZ a connu un degré de
développement extraordinaire. Pendant cette période,
l'économie dominicaine était celle ayant accusé les plus
forts taux de croissance régionale variant ainsi 7.8% en 2000, 2.7% en
2001, 4.1% en 2002, mais en 2003, la République Dominicaine a fait un
taux de croissance négatif, soit -0.4%. En 2004, sa croissance est de
l'ordre de 2% et celle de 2005 est estimée à 9.3%, avec des taux
de chômage suivants : 14% en 1999, 8% en 2000, 3% en 2001 et 17% en
2003. Du côté de l'inflation, elle a eu des taux suivants :
7.7% en 2000, 8.9% en 2001, 5.2% en 2002, 27.4% en 2003, 51.5% en 2004, 4.2% en
2005 et 8.2% en 2006.
Par ailleurs, la moitié de la population active
dominicaine évolue dans le secteur primaire, secteur dans lequel nous
trouvons les produits agricoles comme : la canne à sucre, base des
exportations dominicaines, ensuite le cacao, le café, le tabac, souvent
dans le cadre des grandes propriétés. En outre, certains
agriculteurs dominicains ont préféré cultiver des cultures
vivrières par exemple : le manioc, la patate douce, s'ajoutant au
riz et au maïs. L'élevage bovin laisse des excédents
exportables.
Du côté du secteur secondaire, les Dominicains
ont implanté près de 67 zones franches dans divers endroits du
pays (Tableau # 35), mais en dépit de la
création de ces zones franches industrielles et la présence de
ressources minières telles que : la bauxite, le nickel et l'or,
nous avons constaté que beaucoup d'industries sont pratiquement
limitées à l'agroalimentaire, surtout les sucreries. La
République Dominicaine est l'un des pays des Amériques qui a
attiré beaucoup de hot-money des Investisseurs Directs Etrangers (IDE),
soit plus de dix (10) millions de dollars américains pendant
l'année 2003 surtout dans le secteur des hôtelleries. Il en est
résulté une augmentation des chambres d'hôtels standards
respectant toutes les normes internationales et ce qui a permis à la
République Dominicaine de recevoir un grand nombre de touristes
internationaux elle a un potentiel de réception touristique d'environ 20
à 66 milles chambres.
Enfin, tout ceci a dynamisé l'économie
dominicaine et lui a permis de friser des taux de croissances extraordinaires.
Cependant le niveau de vie reste faible, l'inflation est élevée,
le peso est déprécié et la dette externe de la
République Dominicaine en 1998 était de l'ordre de 4.5 milliards
de dollars $ US, soit 29.8% du PIB dominicain, 8.3 milliards de dollars en
2001, 6.2 milliards de dollars en 2002, 4.8 milliards de dollars en 2003, 6.5
milliards de dollars en 2004 et entre 1990 à 2008, le PIB courant est
passé de 9,5 à 45,7 milliards de $ US, soit une croissance
d'environ 381%. C'est pourquoi, dans un rapport des Nations Unies, les
économistes ont parlé de : « La pauvreté
dans une économie à forte croissance»
(Voir Tableau # 19)
C- SITUATION ECONOMIQUE DE LA JAMAIQUE
a) Situation géographique et humaine de la
Jamaïque
La Jamaïque est un pays insulaire des
Grandes Antilles, membre du Commonwealth2(*)8. Elle est située à 150 Km au sud de
Cuba et séparée d'Haïti par le détroit de la
Jamaïque. Sa superficie totale est de 10.991Km2. Sa population
en 2005 est de l'ordre de 2.731.832 habitants avec une densité de 252
habitants au Km2 et elle varie à un rythme de 0.71% par an.
Sa population urbaine est de 52% et elle compte 48% en zone rurale
(Source : Microsoft Encarta 2006). Sa monnaie est le dollar
jamaïcain. Sa capitale économique et politique est Kingston. La
Jamaïque est un pays montagneux comme Haïti et la République
Dominicaine. L'Est de l'île culmine à 2292 m, l'Ouest est un
plateau calcaire. Disposant d'un climat tropical, la Jamaïque est plus
humide au nord qu'au sud et elle entretient une végétation de
forêts. Le surpeuplement est critique ; l'émigration
jamaïcaine a connu un certain ralentissement. Parfois, le pays est
ravagé par les cyclones comme Haïti et la République
Dominicaine.
b) Situation générale de
l'économie Jamaïcaine
La Jamaïque, comme tous les PVD de
la région des Amériques, a une agriculture dominée par les
cultures de plantation comme la canne à sucre et surtout les bananiers,
alors que les productions vivrières, tels que le manioc et le maïs,
ne peuvent pas satisfaire les besoins de la population. Pour l'exercice fiscal
1998, l'agriculture jamaïcaine représentait 8.0% du PIB, tandis
qu'elle représentait 30.4% du PIB haïtien et 11.6% de celui
dominicain. Les ressources essentielles de la Jamaïque demeurent
l'extraction de la bauxite qui est exportée brute ou sous forme
d'alumine. Elle fournit 50% de la bauxite du marché mondial et elle est
le 4ème producteur mondial de la bauxite. Aujourd'hui, elle
peut la transformer sur place grâce à ses grandes industries. Les
industries jamaïcaines contribuent à 33.7% du PIB, alors que celles
d'Haïti accusent un niveau de 20.1% du PIB. Du côté de la
République Dominicaine, les industries contribuent à 32.8% du PIB
pendant cette même année. Avec la quantité de touristes
internationaux qui ont visité la Jamaïque en 1998 le secteur
tertiaire représentait 58.3% du PIB, tandis qu'en Haïti il
était de l'ordre de 49.5% du PIB et 55.6% du PIB dominicain. Les revenus
que la Jamaïque génère dans les activités
touristiques permettent d'équilibrer la balance des paiements du pays et
de compenser le traditionnel déficit commercial, ce qu'Haïti n'a
pas pu faire dans une situation similaire.
En 1998, l'épargne intérieure de la
Jamaïque était estimée à 18.4% du PIB. Pourtant celle
d'Haïti était autour de - 6.9% du PIB et 16.9% du PIB dominicain.
L'investissement jamaïcain pour cette période n'évoluait
qu'à un taux de 31.5% du PIB, alors que l'investissement haïtien
était 10.7% du PIB et celui dominicain pour cette même
année représentait 25.8% du PIB.
En 2003, les recettes publiques de la Jamaïque sont
estimées à plus d'un (1) milliard (1.000.000.000) de dollars
américains. Cependant, malgré le dynamisme des activités
touristiques, le plein-emploi ne peut être assuré dans une
Jamaïque densément peuplée. La dette externe de la
Jamaïque est importante. Elle était estimée en 1998 à
quatre (4.0) milliards de dollars US, soit 63.1% du PIB et le chômage a
franchi la barre de 16% en 2003, ce qui a suscité une
criminalité grandissante en Jamaïque, tandis que celui d'Haïti
était autour de 70% au cours de cette même année.
D- SITUATION ECONOMIQUE DES ETATS-UNIS
D'AMERIQUE
a) Situation géographique et humaine des
Etats-Unis
Les Etats-Unis sont un Etat
fédéral d'Amérique du Nord. Ils sont situés entre
l'Atlantique à l'est, le Pacifique à l'ouest, limités au
nord par le Canada et au sud par le Mexique. En fait, les Etats-Unis ont
cinquante (50) Etats, plus le district de Columbia et s'associent l'Alaska et
Hawaii. Ils couvrent 9.629.047 km2, auxquels il faut mettre les
possessions extérieures telles que : le Porto-Rico, les Iles
Vierges, les Samoas Orientales et Guam.
En 2005, les Etats-Unis d'Amérique ont 295.734.130
habitants et ils ont le 3e rang mondial en termes d'habitants. La
population américaine croit à rythme de 0.92% avec une
densité de 32 habitants au Km2. La population urbaine est
estimée à 80% et le taux de ruralisation est autour de
20%(Source : Microsoft Encarta 2006). La monnaie est le dollar
américain ($US). La capitale économique est New York City et
celle politique est Washington DC.
Son relief à l'est, le massif ancien des Appalaches ne
dépasse 2000m que dans le sud ; il surplombe l'étroite
plaine atlantique. Au centre, s'étendent de vastes plaines
sédimentaires, drainées par l'axe Mississipi-Missouri, soit 6300
km. Ce dernier a fait des Etats-Unis la 3ème artère
fluviale du monde. Au nord, nous trouvons des plaines centrales
s'étendant sur les Grands Lacs, d'origine glaciaire, soit 246300
km2. Un grand système montagneux se trouve à l'ouest
et à 4398m au mont Elbert nous trouvons les Rocheuses.
b) Situation générale de
l'économie américaine
Les Etats-Unis d'Amérique constituent
la première puissance économique mondiale avec un PIB
représentant 27.36% du PIB mondial, soit autour de 13 802 milliards de
dollars en 2006 d'après la Banque Mondiale. Le PIB américain par
habitant est estimé en 2005 à 42000 dollars en parité de
pouvoir d'achat et, en cette même année 2005, les Etats-Unis sont
la deuxième destination des Investissements Directs à
l'Étranger(IDE) avec 110 milliards de dollars. En 2004, le gouvernement
américain a créé plus de 2.2 millions de nouveaux emplois
dans l'économie, soit une augmentation de 4.4% et le mois de
décembre 2004 est le seizième mois consécutif de
création d'emplois, avec un taux de chômage étant
estimé à 5.4%, mais qui a chuté à 5.1% au mois de
mai 2005 et à 4.4% au mois d'octobre 2006.
Ils consomment 25% de l'énergie mondiale, occupent la
première place de la production d'électricité et la
deuxième place pour le charbon, le pétrole et le gaz. Pourtant
les hydrocarbures stockés sont très faibles, l'extraction
coûteuse, et les Etats-Unis s'approvisionnent sur le marché
international. Ils importent le fer, la bauxite, le chrome, le nickel, le
tantale, le cobalt et le titane bien qu'ils aient une activité
minière fournissant certains métaux.
Dans le secteur primaire, l'agriculture américaine
n'utilise que 2.5% des actifs, mais malgré tout, ils occupent le premier
rang mondial, développant un grand complexe agro-industriel. En outre,
les E.-U. ont la première place pour la sylviculture et la
sixième place pour la pêche. Pourtant, ils ne satisfont que la
moitié de leurs besoins.
Aujourd'hui le secteur secondaire connaît une tendance
baissière. Le poids mondial des industries américaines a
chuté, soit moins de 20% alors qu'il était de plus de 50% en
1946. Tout ceci s'est expliqué par le repli important observé des
industries de base, notamment dans le nord-est et les Grands Lacs ; mais
l'aéronautique, les produits chimiques, la pharmacie, les constructions
électriques et l'électronique restent très performants.
Les E.-U. ont la première industrie d'armements au niveau mondial, le
plus grand réseau de multinationales, la maîtrise des
technologies de pointes.
Du côté du secteur tertiaire, nous remarquons
qu'il y a une expansion massive. Ce qui a donné aux Etats-Unis (E.-U.)
un rôle prédominant en ce qui a trait au savoir, à
l'information, à la « culture populaire » comme :
télévision, cinéma. Les Etats-Unis sont la
troisième destination touristique au niveau mondial après la
France et l'Espagne et ils ont accueilli 41.2 millions de touristes en 2004, ce
qui a donné à l'économie américaine 48.9 milliards
d'euros.
Les internautes américains sont estimés à
plus de cent (100) millions en 1999, soit 50% du total mondial. En fait, de
1983 à 1989, l'économie américaine a accusé des
taux de croissance variés, soit 3.8% en 1983, en 1984 il a connu une
croissance estimée à 7%, pour avoir une contraction de 1985
à 1987 de l'ordre de 3.2%, tandis qu'il a subi une légère
amélioration en 1988, soit 4% pour chuter à 3% en 1989
(Tableau # 20 et 21).
Les exercices fiscaux 1990 à 2000 ont été
une décennie de formidable croissance dans l'histoire de
l'économie américaine. Enfin, pour l'exercice 2000-2001,
l'économie américaine est plongée dans une grande
récession après la destruction complète de Wall Trade
Center le 11 septembre 2001. Depuis, des signes d'essoufflements sont
remarqués, et la chute du marché boursier consacré aux
indices de valeurs tels que le Nasdaq qui étudie l'évolution des
nouvelles technologies et le Dow Jones qui prend la température des
entreprises industrielles a eu des effets pervers sur l'économie
mondiale.
E- SITUATION ECONOMIQUE DU BRESIL
a) Situation géographique et humaine du
Brésil
Le Brésil est le plus grand Etat de
l'Amérique du Sud et il est le 5ème au monde par la
superficie après la Russie, la Chine, le Canada et les
États-Unis, soit 8.547.404 Km2 ; situé au sud de
l'Equateur, il a, en 2005, 186.112.790 habitants et une densité de 22
habitants au Km2 ; sa capitale politique est Brasilia ; sa
monnaie est le réal brésilien. Au nord, nous trouvons la vaste
cuvette équatoriale de l'Amazonie, humide, couverte de forêts
dense. Puis, les plateaux du « Mato Grosso »
sont couverts de savane. Le reste du pays est constitué de plateaux qui
s'inclinent à l'ouest ; des hauteurs dominent une étroite
plaine atlantique.
Le Brésil a un climat tropical d'alizés de la
façade atlantique se tempère au sud, tandis que le nord-est
intérieur, le Sertao a une végétation aride. En outre, les
trois quarts de la population brésilienne est citadine soit 83% et 17%
de sa population vit en zone rurale et dont la croissance annuelle atteint
1.06%, en 2005(Source : Microsoft Encarta 2006) se concentre sur
la façade atlantique et notamment dans le Sud Est. Enfin, 1% de la
population brésilienne a 50% des terres, 50% des importations du
Brésil ont été faites par les 17 millions des
brésiliens les plus nantis et les 10% des plus nantis ont en moyenne 80
fois plus que 10% des personnes pauvres au Brésil ainsi il y a une pire
situation inégalitaire entre les Noirs et les Blancs.
b) Situation générale de
l'économie brésilienne
Le Brésil est la première
puissance économique du tiers-monde. L'agriculture brésilienne
contraste avec un secteur moderne et exportateur des denrées
comme : le café, le cacao, la canne à sucre, le soja, le
maïs, le sorgho et les agrumes ; et des grands élevages bovins
à une agriculture vivrière très pauvre ; soit 65% des
exploitants possèdent les 3% des terres. Il est le 1e
producteur du café. Les ressources naturelles brésiliennes sont
abondantes : bois, hydroélectricité avec le barrage
hydroélectrique d'Itaipu sur le fleuve de
« Paranà » est la plus grande installation
du genre dans le monde, pétrole dans les régions de Salvador et
de Rio de Janeiro, mines du « Minas Gerais » et du
bassin amazonien. L'hydroélectricité assure plus de 86% de la
production totale électrique du Brésil et ce pays a le potentiel
hydroélectrique le plus important du monde, soit 255 millions de
kilowatts et l'électricité nucléaire représente
actuellement 4.3% de l'énergie produite au Brésil.
L'énergie est en grande partie contrôlée par des
entreprises de l'Etat telles que « Petrobras et
Electrobras » et l'Etat étant présent aussi
dans la sidérurgie.
Le Brésil est le premier exportateur mondial de fer,
premier producteur d'étain et 2e producteur d'alcool qui est
utilisé comme carburant. Il extrait la bauxite, l'or, le
manganèse, le tungstène, l'uranium et les pierres
précieuses. Sur le plan industriel, le Brésil a des industries
puissantes et diversifiées.
En outre, le Brésil attire beaucoup de capitaux des
Investisseurs Directs Etrangers (IDE) notamment dans des branches de
transformation comme montage automobile, électronique, chimique. Ainsi,
la croissance brésilienne a été extrêmement
forte ; environ 5.5% depuis 1920, 8.5% entre 1965 et 1980, ce qui a fait
du Brésil la 10e puissance économique mondiale. Le
Brésil exporte des produits manufacturiers dans le monde entier ;
il est devenu le deuxième exportateur agricole devant la France, et a
également développé ses services comme en témoigne
l'importance du réseau bancaire et les succès en matière
de télécommunications (la Rede Globo est le quatrième
réseau télévisé mondial après les trois
networks américains) avec 53.8 millions de lignes
téléphoniques et 57 millions de téléphones
portables en 2004, 71 millions postes de radio et 36.5 millions postes de
télévision en 1997, 13.1 millions d'abonnement de
télévisions(Câble et MMDS) en 2004, 14.3 millions
d'utilisateurs d'Internet en 2002, 50 fournisseurs d'accès Internet en
2000 et 19.3 millions d'ordinateurs personnels en 2004 (Tableau #
23).
Cette croissance économique prolongée a
entraîné des transformations majeures dans la structure
économique et sociale du pays : la répartition des
activités se rapproche de celle des pays développés. Dans
les années quatre vingt(80) l'industrie représentait 35% du PIB
et l'agriculture 12%, contre 23% et 27% en 1950 ; les exportations de
produits primaires ont vu leur part diminuer dans la liste des
exportations : le café est ainsi passé de 56% du total en
1960 à 6% en 1981.Une classe moyenne très importante au niveau de
vie relativement élevé est apparue, les conditions sociales se
sont améliorées pour l'ensemble de la population, même dans
la région la plus pauvre, le nord-est.
Ces progrès ne peuvent cependant pas cacher le retard
du Brésil sur le plan social. Avec un revenu par tête d'environ
2790 dollars américains en 2003(Voir Tableau #
28) et qui est passé en 2006 à 8500.45$ US, ses
résultats sont inférieurs à ceux de pays beaucoup plus
pauvres. C'est pourquoi, nous disons que les contrastes sont criards entre les
classes sociales, entre les villes et les campagnes, entre les régions
nord-est qui sont pauvres et les régions sud-est qui sont riches.
La colonisation du « Mato
Grosso » et de l'Amazonie, depuis l'année 1970, n'a pas
apporté la prospérité et mutile l'environnement.
L'excédent commercial est important. Le Brésil est le pays du
tiers monde ayant la dette extérieure la plus élevée, soit
51.8% du PIB en 2004 et sous la pression de la Banque Mondiale la dette
publique du Brésil est sortie de 57% en 2003 pour tomber à 51% en
2005. Depuis 1994, l'autorité monétaire du Brésil a
contrôlé l'inflation dans l'économie par une politique
d'assainissement de la situation budgétaire, ce qui a permis à
l'économie brésilienne de démarrer sans avoir eu recours
aux prêts du FMI.
F- SITUATION ÉCONOMIQUE DES
AMÉRIQUES
a) Situation géographique et humaine des
Amériques
L'Amérique est l'une des cinq(5)
parties du monde. Sa superficie est estimée à 42 189 120
km2 et elle a en 2006, selon les statistiques internationales 902
157 549 habitants. Elle est divisée en trois(3) parties :
l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud et l'Amérique
Centrale, sa densité est de 21 habitants par km2, elle a 35
pays, ses principales langues sont : Français, Anglais, Espagnol,
Portugais, Créole et Néerlandais ; ses fuseaux horaires sont
UTC-10(USA) et UTC+0(Groenland) et ses grandes villes sont : Mexico, New
York, Sao Paulo, Los Angeles, Buenos Aires, Chicago, Lima, Rio de Janeiro,
Toronto, Santiago du Chili et Montréal.
En fait, l'Amérique est le continent le plus
étiré, soit 15.000km du sud au nord. Elle a deux vastes masses en
forme de triangle qui sont l'Amérique du Nord et l'Amérique du
Sud, reliées par un isthme étroit qui est l'Amérique
Centrale. Des reliefs, récents et élevés à
l'Ouest : Rocheuses et Andes. Et anciens et érodés à
l'Est : Appalaches, massif des Guyanes, plateaux brésiliens qui
entourent de vastes bassins alluviaux drainés par les principaux cours
d'eau comme : Mississipi et Missouri, Amazone, Paraná et Paraguay.
Elle a des climats variés à cause de son étirement en
latitude, ceci a pour effet une tendance dominante tempérée et
froide en Amérique du Nord, mais équatoriale et tropicale en
Amérique Centrale et Amérique du Sud. L'Amérique
possède une riche végétation avec la toundra du Nord
canadien, à laquelle succède, vers le sud, la forêt de
conifères ; steppe désertique des plateaux du Mexique
septentrional et d'une partie de la façade maritime du Chili et du
Pérou et une forêt dense de l'Amazonie.
Ce continent a été entièrement
dominé par la colonisation des européens, plus précoce au
sud. En outre, les peuples précolombiens sont numériquement peu
denses et ils sont formés par métissage surtout en
Amérique du Sud, repoussés dans des réserves. Ainsi, nous
parlons des Indiens de l'Amérique du Nord et certains sont
éliminés. Par là nous voulons parler des
« Fuégiens* », mais qui
résistent mieux dans les
« Andes* ».
Les noirs sont venus en Amérique comme esclaves, mais
après des luttes pour l'indépendance, ils arrivent à
former une communauté aux Etats-Unis et ils sont plus
intégrés dans le reste du continent. Avec la mosaïque
qu'apportent des immigrants, nous pouvons voir une Amérique
anglo-saxonne avec une prédominance des éléments culturels
britanniques, notamment aux Etats-Unis et au Canada avec une proportion moindre
où habitent une forte minorité d'origine française.
Maintenant, nous pouvons dire que l'Amérique est fortement
urbanisée et développée économiquement avec
l'Amérique Latine qui comprend l'Amérique du Sud et
l'Amérique Centrale, le Mexique bien compris. L'Amérique Latine
est peuplée en grande partie par les Espagnols et les Portugais.
L'Amérique connaît une sensible croissance
démographique.
_________________________
· FUÉGIENS :
Ensemble des peuples nomades qui habitaient l'extrême sud du continent
américain de la Terre de Feu à la Patagonie.
· ANDES : Grande
chaîne de montagnes, dominant la côte occidentale de
l'Amérique du Sud ; 6959m à l'Aconcagua. Elle s'étire
sur près de 8000km du Venezuela à la Terre de Feu et est
parsemée de volcans actifs.
b) Situation économique des Amériques
(1970 - 1990)
Dans les années mille neuf cent
soixante-dix (1970), l'Amérique latine a connu un taux de croissance qui
est estimé à 6%, mais après cette période la
région est plongée dans une grande crise économique. En
fait, cette crise est due, en partie, d'après les analystes
économiques, à la force de la dette externe contractée
dans la décennie soixante-dix (70), car l'accès facile au
crédit international allait de pair avec une montée
extraordinaire des exportations et un taux d'intérêt des loyers de
l'argent qui était relativement bas.
Cause de la grande récession connue l'économie
mondiale vers les années quatre-vingt (80) avec la baisse des
importations des pays développés et la tendance haussière
des taux d'intérêt, celles-ci ont changé
complètement les résultats économiques de la
région. En 1982, le Mexique était dans une situation de cessation
de paiements. Et, tous les pays de l'Amérique latine étaient
obligés d'avoir recours au refinancement auprès du Fond
Monétaire International (FMI) pour arriver à honorer les
intérêts de leurs dettes.
Des pays, comme l'Argentine et le Pérou en 1985 et 1996
et le Brésil ont essayé de mettre sur pied des plans contraires
aux diverses recommandations du FMI, par exemple : le gel des prix et des
salaires, cependant, ils ne sont arrivés à atteindre un tel
objectif. Du côté de l'inflation, l'économie
brésilienne a eu un taux qui était autour de 100% et 200% au
Pérou et en Argentine.
Au commencement des années quatre-vingt-dix (90), ces
mauvaises situations des économies de l'Amérique latine ont
poussé beaucoup de gouvernements de la région à adopter
des plans d'ajustement qui ont eu pour objectifs la libéralisation des
prix, une forte dévaluation de la monnaie, la réduction du
déficit budgétaire et une importante diminution de la demande
interne. Evidement, les conséquences de pareils plans sont tragiques sur
le plan social parce qu'ils ont conduit les économies à la
récession, au chômage. Par contre, la mise en application de ces
plans d'ajustement a permis au Brésil, à l'Argentine et au
Pérou d'équilibrer et de remettre les économies de la
région dans le concert mondial.
c) Situation économique des Amériques
(1991 - 1999)
En 1999, l'économie de
l'Amérique latine et de la Caraïbe a connu une situation
très difficile et elle a accusé une croissance nulle au niveau du
Produit Intérieur Brut (PIB)(Voir les Tableaux # 25 à
26). En fait, cette situation est due d'après les
analystes économiques à la mauvaise santé
financière de l'économie asiatique. La crise financière de
l'économie asiatique a eu un effet négatif sur l'économie
brésilienne qui est la plus grande économie de l'Amérique
latine. Une telle situation a causé un très grand
déséquilibre dans l'économie régionale, parce qu'il
y avait une baisse considérable au niveau de la demande asiatique pour
les intrants de la zone. Ainsi, l'économie argentine pour cette
période a régressé nettement au niveau des exportations,
ce qui a engendré une contraction de son Produit Intérieur Brut
(PIB) autour de 3.2%.
En outre, l'économie chilienne que les
économistes ont considérée comme l'économie la plus
performante dans la zone depuis des années n'a pas été
exempte du ralentissement économique qu'a connu la région en
1999. L'arrivée de l'ex-colonel putschiste Hugo CHAVEZ au
pouvoir au Venezuela a fait planer des doutes sur l'orientation qu'allait
prendre l'économie vénézuélienne et la diminution
du prix du baril de pétrole sur le marché international pendant
l'année 1998 a provoqué une contraction de l'ordre de 7% au
niveau du PIB réel vénézuélien (Voir Id).
Par ailleurs, du côté de l'économie
mexicaine, nous avons remarqué qu'elle a été l'une parmi
les grandes économies régionales qui s'est échappée
de la tendance de récession qu'a vécue la zone ; ceci est
expliqué sans nul doute par le bon comportement de l'économie
américaine qui est limitrophe à celle du Mexique. Pour cette
période, parmi les économies ayant eu le plus fort taux de
croissance, nous pouvons citer celle du Costa Rica avec un taux de 7.5%(Voir
Id) et celles de Trinidad et Tobago et de la République Dominicaine qui
ont gardé la deuxième place avec un taux de croissance commun de
l'ordre de 7%(Voir Id)
d) Situation économique de l'Amérique
Latine (2000 - 2006)
L'Amérique latine a 206.7 millions de
pauvres en 2000. 214 millions de pauvres vivent en Amérique latine en
2001, soit 43% de la population de la zone et en 2002 le nombre de personnes
pauvres en Amérique latine a augmenté de 7 millions pour arriver
à 221 millions et malgré cette pauvreté la population ne
cesse d'augmenter. Ainsi en 2006, elle est estimée à 843.600.000
habitants.
Les rapports économiques pour l'année 2003
montraient que l'Amérique latine avait eu une grande période de
croissance, mais tout en gardant un niveau très poussé de
pauvreté et d'inégalités sociales. En 2005, le PIB de
l'Amérique latine a connu une tendance haussière de 4.3%, soit
une augmentation du PIB per capita de près de 3%. « À
la fin 2004, le rapport de la Banque Mondiale sur l'Amérique latine et
celui de la Commission Économique pour l'Amérique Latine(CEPAL)
de l'ONU pour l'année 2005 paraissaient excellents ».
En effet, la croissance est retournée dans la
région, cependant, dans une autre tranche du rapport, la CEPAL montre
clairement que le dépassement de la pauvreté s'est
enfoncé au cours de 7 ans et a diminué en 2004. La CEPAL pense
qu'au niveau des distributions de revenus, l'Amérique latine est la zone
ayant les plus mauvais indicateurs, compliqué parce qu'on remarque
même dans beaucoup de pays de ce continent un renforcement de la
concentration des revenus.
Selon le rapport « Faim et
inégalité dans les Pays Andins » : 27% des
enfants en Bolivie meurent de la faim, 26% en Équateur et 25% au
Pérou. En Amérique centrale, la pauvreté touche 18% des
habitants du Costa Rica, 60% de la population du Honduras et du Guatemala, 46%
de la population du Nicaragua et 43% celle du Salvador. 150.000 enfants
meurent par année en Bolivie par des maladies qui peuvent être
traitées ; un enfant bolivien sur 4 souffre de la faim. Au
Paraguay, sur une population de 6 millions d'habitants, 36% est pauvre.
En outre, si nous prenons le chiffre cinq dollars par jour
comme niveau de pauvreté, nous pouvons dire que plus de 70% des
latino-américains sont dans la pauvreté et près de 40%
sont indigents et vivent avec moins de 2 dollars par jour. Ainsi, nous pouvons
affirmer que la situation sociale de l'Amérique latine est très
inquiétante en dépit de l'orientation vers la gauche que prennent
certains pays de l'Amérique latine et quoique la situation
économique soit meilleure durant ces dernières années. Ces
modifications évidentes en Amérique latine ne sont pas
encore arrivées à éliminer la pauvreté et les
inégalités présentes et très criantes dans la
région.
e) Baisse des exportations dans les
Amériques (1991 - 1999)
Les statistiques publiées par la
CEPAL, en 1999, ont montré une certaine baisse de 2.3% des
exportations de biens et services des économies de l'Amérique
latine et de la Caraïbe. Pourtant, malgré cette récession,
certaines économies de la région comme : le Mexique, la
République Dominicaine et le Costa Rica ont eu une balance commerciale
excédentaire. Ainsi, ces dernières ont accusé des taux de
croissance respectifs de 15%, 17% et 20%. Le poids des exportations de
l'économie mexicaine représente plus de 43% des exportations de
la ZLEA, il a certainement bénéficié de la bonne
performance de l'économie américaine qui a une efficacité
économique extraordinaire sous le gouvernement CLINTON-GORE.
Haïti, selon le rapport de la CEPAL, a eu une
balance commerciale déficitaire de 675 millions de dollars US en 1999
contre 532 millions de dollars US en 1998. En outre, les pays de la
région ayant eu une balance commerciale positive sont le Venezuela avec
5950 millions de dollars US, celle de l'Équateur de l'ordre de 1655
millions de dollars US, la Colombie avec 915 millions de dollars US et le Chili
avec 400 millions de dollars US.
En fait, nous constatons qu'en dépit de cette
diminution des exportations régionales décelée pour la
période de l'étude, le déficit de la balance commerciale
de la ZLEA ne s'est pas accru suite à la détérioration des
termes de l'échange. Le pouvoir d'importer des économies de la
ZLE a été en réalité diminué pendant
l'année 1999.
*
* *
CHAPITRE II
ETUDE DE LA ZLEA A LA LUMIERE DES GRANDES THEORIES
ECONOMIQUES
Introduction
Les XIVe et XVIIe siècles constituent
la première grande école de pensées économiques
avec les économistes mercantilistes. Avec l'expansion des
échanges internationaux après la renaissance, ils se sont surtout
intéressés au commerce international et aux relations entre ce
dernier et la richesse d'un pays. Depuis lors, chaque école de
pensée économique avait une lecture particulière de la
zone de libre-échange commercial sur le développement
économique.
En outre, les mercantilistes comme les
keynésiens, les structuralistes et les marxistes
défendent une politique protectionniste pour limiter les
importations et une politique d'augmentation des exportations, de
manière à générer un excédent dans la
balance commerciale et d'accumuler les devises qui peuvent permettre aux pays
de trouver des croissances économiques soutenables.
Pourtant, les économistes des courants de pensée
classique et néo-classique sont donc les apôtres de la dynamique
de libre-échange commercial. Ils pensent que la zone de
libre-échange est un des moteurs ou des servants de croissance
économique et, d'après eux, les échanges sont mutuellement
bénéfiques aux participants, peu importe leur niveau de
développement. Ainsi, c'est avec l'idée de faire un peu de
lumière sur les zones d'ombres de ce marché que nous allons
étudier la ZLEA à la lumière des grandes théories
économiques.
A - Thèses libre-échangistes
Au début du 18ème
siècle, les économistes classiques libéraux qui
sont, en général, les adeptes de la zone de libre-échange
commercial ont montré par diverses théories économiques
que la zone de libre-échange commercial est l'unique moteur ou servant
allant conduire les PVD comme Haïti à la croissance
économique. Celle-ci est la chose la plus importante pour le
développement économique et social.
Adam SMITH, l'un des apôtres du courant de
pensée classique est tout à fait favorable à la zone de
libre-échange, mais seulement lorsque les différents participants
à la zone de libre-échange disposent chacun d'au moins un bien
pour lequel ils détiennent un avantage absolu, c'est-à-dire quand
chaque pays produit au moins un bien à coût inférieur
à celui du pays avec lequel il envisage de commercer. Selon la
théorie « adamienne », nous disons que la
participation d'Haïti à la ZLEA est utile si elle est
compétitive sur au moins un produit.
Quant à David RICARDO, le grand
défenseur du libre-échange, il a tenté de montrer que le
libre-échange commercial est favorable y compris dans le cas où
un pays ne disposerait d'aucun avantage absolu comme le pense son
confrère Adam SMITH. Pour qu'Haïti puisse
bénéficier de la ZLEA, d'après RICARDO, il suffit
qu'elle se spécialise dans le ou les produits pour lesquels il dispose
d'un avantage comparatif ou relatif.
En outre, le théorème élaboré par
les économistes suédois HECKSHER et OHLIN et
complété par l'économiste américain SAMUELSON
(HOS) ; appelé également « loi de
proportion des facteurs », il s'inscrit dans la lignée de la
pensée libérale sur l'échange international. Ce
théorème(HOS) montre que, sous un certain nombre
d'hypothèses, si les dotations en facteurs de production(capital,
travail et technologie) sont différentes entre deux pays et deux
continents et si les proportions de facteurs utilisés dans la
fabrication de deux produits diffèrent, alors, en économie
ouverte comme la ZLEA, chaque pays de cette ZLEA a intérêt
à se spécialiser dans la production et l'exportation du produit
qui utilise intensivement le facteur de production qui est relativement
abondant. Ainsi, Haïti doit identifier ses potentialités pour en
bénéficier et à importer les produits dont la production
requiert le facteur de production rare. Tout l'édifice repose sur la
« dotation naturelle » de chaque pays en facteurs de
production dans les différents pays de la ZLEA, puisque le facteur qui
est abondant en Haïti est davantage demandé, alors que le facteur
rare, moins demandé, voit son prix baisser.
Enfin, l'économiste indou Jagdish BHAGWATI qui
est considéré comme le gourou de la mondialisation
défendait constamment dans ses articles la cause du
libre-échange, même et surtout quand celui-ci n'était pas
en vogue.
Perspectives de la ZLEA pour
Haïti
La ZLEA est un marché de plusieurs
millions de consommateurs entre les trente- quatre(34) pays des trois
Amériques. Ainsi, elle pourrait avoir des effets positifs sur la
croissance économique haïtienne en termes de grands
débouchés pour de nouvelles productions des agents
économiques haïtiens.
En fait, les économistes parlent de la
théorie du « vent for surplus
», ce qui est traduit littéralement par
« débouché pour le surplus
». La ZLEA, par son immensité en termes de consommateurs,
pourrait permettre à Haïti d'exploiter des ressources exportables
antérieurement oisives ce qui va accroître la production et
l'emploi, de distribuer des revenus, de générer des
investissements supplémentaires et, par conséquent, une
accumulation des capitaux en Haïti. La ZLEA pourrait offrir à
Haïti beaucoup d'avantages indirects tels que :
a) l'élargissement des marchés, permettant la
hausse de la productivité haïtienne et la réalisation de ce
que nous pourrions appeler maintenant les économies
échelles2(*)9 ;
b) la transmission d'idées et de techniques nouvelles
en Haïti car les besoins et les demandes pour les nouveaux produits pour
cette ZLEA seront grands ;
c) la ZLEA va inciter la concurrence et l'esprit d'entreprise
en Haïti avec les effets positifs comme la baisse des prix, le
progrès technique, l'innovation ;
d) la ZLEA pourrait permettre à Haïti de
bénéficier de l'apport de capitaux et d'attirer des
investissements étrangers. Il en résulterait la hausse de
l'épargne interne car l'économie haïtienne est à
proximité du marché américain. Haïti a un
régime de change flexible, a la plus faible taxe sur le chiffre
d'affaires dans la région, soit 10% sur toutes les transactions
économiques réalisées dans ce pays et Haïti
bénéficie pour une période de neuf (9) ans d'un avantage
spécial sur les exportations des produits textiles vers le marché
américain selon la loi HOPE 2 qui a
été approuvée par le pouvoir législatif
américain.
En outre, l'ouverture des frontières haïtiennes
à la ZLEA pourrait être à la fois une source de
productivité et d'accroissement du niveau de vie si Haïti arrivait
à maintenir la production sur son territoire.
Enfin, la ZLEA avec une bonne politique
macro-économique pourrait permettre à Haïti de franchir les
cinq phases de développement de W. W. ROSTOW3(*)0. Tous ces effets
économiques seront favorables pour la croissance économique et
ils vont être encouragés de manière continue par la ZLEA et
le tout va donc constituer la genèse d'une perspective prometteuse de la
ZLEA pour Haïti.
B- Thèses protectionnistes
Les thèses protectionnistes visent
à protéger un pays par diverses mesures telles que : droits
de douane, contingentement et autres obstacles non tarifaires variés de
la concurrence internationale.
Les mercantilistes ont été les premiers
économistes qui encouragent les pays à pratiquer le
protectionnisme économique, parce qu'ils y voyaient un moyen de faire un
surplus commercial et d'augmenter les réserves en or de l'Etat, d'alors.
Pendant la fin du XVIIIe siècle et au
début de la nouvelle république américaine,
l'économiste Alexander HAMILTON dans son fameux rapport
intitulé « Report on manufactures
» préconise un développement protégé
à l'abri de barrières douanières. En outre, quelques
années plus tard, plus précisément au XIXe
siècle, l'économiste l'Allemand Friedrich LIST, qui est
considéré comme un véritable économiste du
développement avant lettre, a publié en 1841 un ouvrage sous le
titre de « Système National d'Economie
Politique », dans lequel il va encourager la
théorie du protectionnisme économique dans les PVD avec les
irréfutables argumentaires des industries naissantes.
John Maynard KEYNES, le grand économiste
britannique qui a sauvé l'économie mondiale lors de la grande
crise de 1929, voit dans le protectionnisme économique un moyen de lutte
contre le chômage, puisque d'après J. M. KEYNES, le
développement des exportations correspond à une demande accrue
pour l'économie nationale, alors que la réduction des
importations permet d'éviter les fuites3(*)1 hors du circuit économique national.
Pour le courant de pensée structuraliste du Tiers
Monde, le protectionnisme économique est indispensable si les PVD
veulent développer un marché interne et arriver à une
politique d'industrialisation par substitution d'importation. D'après
eux, le protectionnisme économique a plusieurs effets favorables pouvant
conduire les PVD au développement économique et social tels
que :
a) un effet de protection de l'industrie nationale ;
b) un effet de distribution ;
c) un effet budgétaire positif pour l'Etat ;
d) un effet sur l'emploi ;
e) un effet possible de développement à long
terme ;
f) un effet d'attraction du capital étranger ;
g) un effet de baisse ou de progression moins rapide du niveau
de vie à court terme ;
h) un effet favorable pour l'indépendance
économique.
Les tenants du protectionnisme économique pensent que
la zone de libre-échange génère des difficultés
pour l'emploi si les entreprises nationales ne résistent pas à la
pression de la concurrence brutale ou si pour survivre, elles obligent de
délocaliser leur production vers d'autres pays.
Enjeux de la ZLEA pour Haïti
Haïti est le pays le plus pauvre du
continent américain avec un taux de croissance très faible voire
quelques fois négatif, une population à faible pouvoir d'achat,
une contribution de l'industrie au PIB estimée à 17% en 2004, une
population urbaine évaluée à 40% en 2005, un plus faible
taux d'alphabétisation dans la ZLEA, soit 54,8% en 2005, un revenu par
habitant estimé à 350 $ US, une plus faible espérance de
vie dans la zone, soit 52.9 années, un taux de mortalité
infantile qui est autour de 74 pour 1000 en l'année
2005(Voir Tableau # 26) ,
un Indice de Développement Humain(IDH) moyen dans l'année 2006 en
forte diminution qui est estimé à 0,521 et son rang est
148ème sur 179 pays au niveau mondial et celui du niveau
régional est 35ème sur 35 pays des
Amériques(Voir le Tableau # 34 en Annexe), une
exportation estimée à trois millions de dollars
américains(3000.000$US). Pourtant, l'exportation de la République
Dominicaine est de plus de cinq milliards de dollars
américains(5000.000.000$ US) et celle de la Jamaïque tourne autour
de un milliard cinq millions de dollars américains(1.5000.000$ US). De
plus, Haïti dispose d'un climat sociopolitique qui n'est pas encore tout
à fait stabilisé en dépit des efforts énormes
du nouveau gouvernement pour créer un environnement plus
sécuritaire à l'investissement, d'une main d'oeuvre qui est
faiblement qualifiée, d'une capacité de production et
d'absorption qui est relativement faible et dont les exportations sont
très peu diversifiées et consistent en quelques produits
agricoles et du secteur d'assemblage. En outre, la ZLEA à laquelle va
adhérer Haïti, en 2006, aura des avantages et des
inconvénients.
AVANTAGES DE LA ZLEA POUR
HAITI
a) Emplois
L'implantation de la ZLEA est capable de
donner à Haïti la possibilité d'attirer les capitaux des
investisseurs directs étrangers, ce qui va permettre à Haïti
d'augmenter le nombre d'emplois. Pourtant, par rapport à certains pays
de la ZLEA, la situation sociopolitique qui sévit actuellement dans le
pays nous plonge dans une réflexion profonde, parce que la lutte pour
l'attraction des capitaux étrangers est cruciale dans la région
des Amériques. La main d'oeuvre abondante haïtienne mais non
qualifiée présente un sérieux déséquilibre
pour Haïti dans cette lutte, car les multi ou transnationales mondiales
cantonnent Haïti pour aller s'implanter dans d'autres pays de la ZLEA
où elles trouvent la main d'oeuvre hautement qualifiée qui, par
leur expertise, leur permet de faire face à la concurrence d'autres
entreprises de la ZLEA. Mais, malgré tout Haïti doit attirer les
patrons de certaines entreprises, notamment dans le secteur du textile parce
qu'elle leur offre entre autres des avantages : le marché
haïtien se trouve non loin du marché américain et il
bénéficie de Hope 2 et Haïti a la plus faible taxe sur le
chiffre d'affaires de la ZLEA.
Lesquels avantages vont permettre à Haïti de
bénéficier de beaucoup d'emplois des pliopoles3(*)2. Ainsi, les nouvelles
autorités du pays en parfaite collaboration avec les autres secteurs
organisés du pays doivent travailler pour la construction des
infrastructures de base du pays et investir dans les ressources humaines
haïtiennes pour concurrencer les autres pays de la région en
attirant les capitaux directs étrangers, chose indispensable à la
création d'emplois stables et rémunérateurs en Haïti.
b) Consommations
La ZLEA par sa portée économique
sera un grand marché où les consommateurs haïtiens trouvent
des biens et services à leurs goûts et à leur bourse, parce
que les produits de cette zone ne seront assujettis à aucune restriction
tarifaire ou non tarifaire. Ainsi, c'est dans ce même d'ordre
d'idées que l'économiste Alain BIENAYME a dit ce qui
suit : « Dans un monde conditionné par la
rareté de ressources, le libre-échange multilatéral
offrait ses chances à chaque nation et le seul moyen de satisfaire au
mieux les consommateurs de tous les pays et de juguler l'inflation
»3(*)3.
En outre, la ZLEA, avec une bonne politique d'emplois
rémunérateurs, aide les Haïtiens à augmenter leur
consommation, ce qui aurait comme avantage l'augmentation du pouvoir d'achat
des Haïtiens moyens qui vivent maintenant sous le seuil de la
pauvreté. Près de quatre millions(4.000.000) Haïtiens vivent
avec moins de un(1) dollar américain par jour selon les Nations Unies,
soit le pouvoir d'achat le plus faible de la ZLEA. 90% de la population
haïtienne vit sans électricité et 70% sans eau potable,
mais, en dépit de tout ceci, la ZLEA offre une grande opportunité
de revenus et de consommations aux ménages haïtiens, ce qui va
changer leurs conditions de vie.
Par ailleurs, Haïti est le pays ayant plus de personnes
pauvres dans la région américaine. Entre autres, dans le cadre de
l'implantation de ce vaste marché les nouvelles autorités du pays
devront faire tout ce qui en leur pouvoir pour juguler cette pauvreté
criante qui empêchent aux Haïtiens de connaître une longue vie
et de jouir d'une santé robuste.
INCONVENIENTS DE LA ZLEA POUR
HAITI
a) Une menace pour les entreprises
haïtiennes
Dans l'état actuel des entreprises
haïtiennes avec la grande crise socio politico-économique qui a
ravagé et qui ravage le pays avant et après le départ de
l'ancien président de la République d'Haïti, M. J. B.
ARISTIDE ; et tout en sachant que leur capacité et leur faible
productivité; et les situations piteuses certaines d'entre elles
fonctionnent avant cette crise nous nous permettons de payer le luxe de dire
que la ZLEA pourrait représenter une grande menace pour les entreprises
haïtiennes qui ne sauraient jamais arriver à toutes ses faiblesses
tenir la concurrence avec les grandes multi ou transnationales de la ZLEA. En
fait, ces dernières devanceront toujours les entreprises haïtiennes
parce qu'elles ont plus de moyens de productions que celles d'Haïti, soit
en termes de technologie, de capacité financière, de ressources
humaines qualifiées et de coûts de production plus faible.
En outre, la ZLEA est un marché concurrentiel car il y
a un régime douanier suspensif sur les biens et services produits dans
cette zone. C'est pourquoi tous les pays membres devraient faire beaucoup
d'efforts pour que leurs entreprises arrivent à des économies
d'échelle afin de faire face à cette concurrence
désirée de la ZLEA. Sinon les entreprises haïtiennes
n'arriveraient jamais à concurrencer les offres des multi ou
transnationale de la ZLEA qui sont déjà très mûres,
très productives et très efficaces que celles d'Haïti qui
n'ont pas encore atteint la maturité. Ainsi, Philippe W. LAHENS
n'a-t-il pas raison de dire ceci ? : « Si certains
bienfaits de la déprotection sur la relance économique sont
incontestables, il faut être conscient qu'il s'agit d'un instrument
difficile et dangereux à manipuler en Haïti,
particulièrement dans la perspective d'une intégration
régionale »3(*)4. Enfin, il est évident que la ZLEA sans une
bonne politique industrielle du gouvernement haïtien serait très
dangereuse pour les entreprises haïtiennes.
b) Une menace pour les agriculteurs
haïtiens
Dans l'état actuel du secteur agricole
du pays, les agriculteurs haïtiens vont avoir beaucoup de
difficultés pour concurrencer les autres agriculteurs de la ZLEA, car
ces derniers bénéficient des subventions, des supports
technologiques et chimiques de leur gouvernement et leurs universités,
tandis que nos agriculteurs s'abandonnent à leur morcellement de terres
sans aucune politique agricole du gouvernement haïtien.
*
* *
De plus, les agriculteurs de la ZLEA pratiquent une
agriculture à haute vision capitalistique dominée par de grands
groupes financiers industriels et commerciaux. Il va sans dire que les
agriculteurs haïtiens n'arrivent jamais à rivaliser les offres
agricoles de la ZLEA, parce qu'ils produisent à des coûts
inférieurs par rapport à nos agriculteurs. C'est pourquoi
l'État haïtien devrait élaborer une véritable
politique agricole dans l'esprit d'aider nos agriculteurs à être
compétitifs vis-à-vis des agriculteurs de la ZLEA. Sinon,
Haïti sera un grand marché des consommateurs et non un
marché qui encouragera les exportations dans ce secteur.
TROISIÈME PARTIE
POLITIQUES PUBLIQUES D'HAÏTI ET LA ZLEA
CHAPITRE I
DEVRAIT POLITIQUES ÉCONOMIQUES QUE HATI
APPLIQUER POUR ÊTRE COMPÉTITIVE VIS-À-VIS DES CONCURRENTS
DE LA ZLEA
INTRODUCTION
Une politique économique peut se
définir comme un ensemble de mesures prises par les pouvoirs publics en
vue de peser sur les structures et l'évolution de l'économie d'un
pays. Ainsi, cette politique peut être : agricole,
budgétaire, touristique, commerciale, éducative pour ne
citer que celles-là.
Haïti, eu égard à cette intégration
régionale, devrait faire des choix économiques pour augmenter en
substance les résultats des indicateurs macroéconomiques, choses
sans lesquelles les autorités du pays ne peuvent changer les conditions
de vie de nos frères qui vivent aujourd'hui dans une extrême
pauvreté.
La ZLEA est un vaste marché concurrentiel avec de
grandes opportunités d'échanges, mais elle ne fera pas de cadeau
à Haïti. C'est à nous, les Haïtiens, d'identifier nos
potentiels économiques pour établir de bonnes politiques
nationales via le modèle de développement
« clusters » avec une stratégie
nationale de compétitivité qui va donner naissance à des
secteurs émergents dans l'économie nationale, et le tout va nous
conduire à des véritables pôles de développement
dans le pays. Enfin, ce chapitre est consacré à l'étude
des politiques économiques qu'Haïti devrait appliquer face aux
concurrents de la ZLEA pour qu'elle ait un avantage compétitif dans la
région.
A- POLITIQUE AGRICOLE
Panorama actuel du secteur agricole
haïtien
a) Ressources en sol
Pendant ces dernières années,
les terres du pays ont été très touchées par
l'érosion qui a déjà ravagé plusieurs lieux,
causant la mort de beaucoup de nos compatriotes. Par conséquent, ceci a
engendré chaque année des gaspillages énormes de sols
arables, soit 15.000.000 de m3 suivant une étude
réalisée par la FAO. Il en résulte une diminution
de la productivité du pays, avec des suites néfastes sur le
niveau général de la production dans le secteur primaire. Le
« Ministère de l'Agriculture et de Ressources Naturelles
et de Développement Rural (MARNDR) », a fait une
estimation sur la capacité des sols d'Haïti et elle est
estimée à 2.700.000 has qui sont réparties comme
suit :
- Sols à forte potentialité agricole qui sont
autour de 305.450 has, soit 11.3%
- Sols à potentialité moyenne qui sont
chiffrés à 857.220 has, leur poids est de 31.8%
- Sols à faible potentialité qui sont
avoisinés les 1.537.330 has, soit 56.9%
En fait, en considérant le relief et la
déclivité, nous pouvons dire que la capacité agricole des
terres haïtiennes se présente ainsi :
- Terres cultivables entre 0 à 10% pente : 800.000
has, soit 30%
- Terres cultivables avec aménagement autour de 10
à 40% pente : 500.000 has, soit 16%
- Terres non cultivables à 40% de pente estimées
à 1.500.000 has, soit 54%. Ainsi, nous pouvons conclure en disant
qu'Haïti a une superficie cultivable très faible pendant que sa
population à nourrir dépasse les huit (8) millions
d'habitants.
b) Mode de distributions des 800.000 has
cultivables
Haïti possède 800.000 has de
terres cultivables, soit 30%. Cependant, son mode de distribution est plus que
mauvais. Près de 200.000 has qui sont estimés à 25% sont
entre les mains de propriétaires absentéistes. Et, nous
constatons un très grand morcellement des 600.000 has restants, source
de conflits effrénés par défaut des lois sur la
succession. À titre d'exemple, la quantité d'exploitations de
taille de moins de 1 ha est passée de 177.000 en 1950, à plus de
360.000 en 1985, d'après les données du MARNDR. En
outre, il est important de mentionner qu'il y a une piteuse gestion des
ressources en sol, traduite par :
1. l'utilisation irrationnelle de l'espace vital disponible
donnant lieu à une réelle compétition entre l'urbanisation
et l'agriculture comme à la Plaine du Cul de Sac
à Port-au-Prince, à Bigot et
« Assifa » aux Gonaïves et dans d'autres
zones du pays.
2. la destruction progressive de la couverture naturelle de
protection, sous la double influence du déboisement systématique
et de l'expansion continue des cultures sarclées sur des pentes à
forte déclivité.
D'où, avec ce mode de distributions conflictuelles nous
voyons la nécessité pour que l'État haïtien puisse
engager une vraie réforme agraire conduisant les zones rurales à
des villages agricoles où les paysans puissent trouver toutes les
infrastructures indispensables à leur épanouissement social et
économique comme cela s'est fait dans les Aurès en Algérie
orientale.
RESSOURCES EN EAU
a) Pluviométrie
La pluviométrie du pays n'est pas
forte et elle est mal partagée à travers le temps et l'espace sur
tout le pays. Ainsi, nous décelons des périodes de grandes
sécheresses qui, des fois, dérangent les résultats des
indicateurs macroéconomiques, car la majorité des agriculteurs
haïtiens dépendent des eaux de pluies pour arroser leurs
jardins.
b) Eaux de surface
Les eaux de surface sont des eaux des
rivières à régime torrentiel. Des cours d'eau à
débit presque régulier sont utilisés à des fins
d'irrigation. Par contre, à l'exception des eaux de lac de
« Péligre » qui sont exploitées pour
irriguer des terres en plus de la production de mégawatts
d'électricité additionnelle pour la zone métropolitaine de
Port-au-Prince pendant les périodes de fortes pluies, tous les lacs et
les étangs du pays sont inexploités. Ces sources oisives avec une
bonne politique agricole d'exploitation pourraient nous aider à avoir
plus d'espaces irrigables en lieu et place de ces 200.000 has.
c) Eaux souterraines
D'après des recherches
réalisées par les experts du MARNDR, plusieurs
réserves d'eaux souterraines sont identifiées dans le pays telles
que :
1. Unités riches en eaux souterraines facilement
accessibles. Elles se trouvent localisées dans toutes les plaines
côtières du pays ;
2. Unités riches en eaux souterraines difficilement
accessibles. Elles se localisent dans les formations montagneuses
calcaires ;
3. Unités pauvres en eaux souterraines. Elles sont
situées dans la zone du Plateau Central, du Nord-Ouest, de l'Ile de la
Gonâve.
Pour l'agriculture, les eaux souterraines peuvent
considérer comme un moyen complémentaire d'approvisionnement en
eau. Cependant, par manque de visions elles sont très peu
utilisées sauf dans les plaines des Gonaïves et du Cul de Sac on
les utilise et on n'identifie jusqu'à maintenant pas d'autres zones qui
font usage de ces dernières pour irriguer des terres dans le souci
d'augmenter la production agricole du pays.
d) Irrigation
En Haïti, il y a près de 121
systèmes d'irrigation qui couvrent une superficie autour de 100.000 has
sur un total irrigable de 200.000 has. Mais, avec le temps ces systèmes
ont connu des dommages successifs dont souvent les causes essentielles
sont :
1- Les fréquents cyclones ;
2- Le manque d'entretien et de réparation ;
3- L'érosion des bassins versants entraînant de
forts volumes de débris solides avec pour effet, la
surélévation des lits des rivières, l'inondation des
terres riveraines et des systèmes d'irrigation aux périodes des
crues ;
4- Le pourcentage élevé des canaux en alluvions
causant des pertes d'eau par dérivation ;
5- Les mauvais états des tronçons d'autoroute
empêchant les visites d'inspection.
Pour l'exploitation du potentiel d'irrigation, on a :
- Superficie irrigable estimée à 200.000
ha ;
- Superficie sous irrigation effective autour de 45.000 ha,
soit 22.5% ;
- Superficie à réhabiliter 55.000, soit
27.5% ;
- Superficie nouvelle à irriguer 100.000 ha avec un
poids de 50%.
Haïti, comme tous les PVD, va participer en majeure
partie à la ZLEA avec des produits agricoles, mais avec une pareille
superficie irrigable, elle aura des contraintes pour augmenter en valeur ses
exportations agricoles de manière à diminuer le déficit de
sa balance commerciale.
Ressources halieutiques
La République d'Haïti a 1700 Km
de côte. Près de 10.000 pêcheurs du pays pratiquent tout au
long de notre côte une pêche très archaïque avec des
matériels rudimentaires. Le pays a une très grande
capacité en richesses piscicoles marines qui est estimée à
plus de 25.000 tonnes par an. Cependant, il n'y a pas des données
fiables sur les disponibilités réelles de ces richesses. En
matière des eaux continentales, Haïti a près de 26.000 has
de lacs naturels et plans d'eau à utiliser, ce qui nous donnerait une
disponibilité en protéines autour de 60.000 Kg/ha sur un
intervalle de trois (3) ans.
Campagnes de vulgarisation
Le Secteur primaire
est l'un des secteurs de l'économie sur lequel le pays peut
compter pour qu'elle arrive à corriger le déficit de la
Balance commerciale qui ne cessait depuis des années de se
déprécier.
En fait, pour y arriver les tenants de la Politique
agricole du pays devraient se lancer dans une
véritable campagne de vulgarisation pour valoriser les produits
agricoles haïtiens comme : le cacao haïtien qui est le meilleur
à l'échelle internationale, les manques
« madame francisque » qui sont le premier
produit d'exportation du pays, le café « Haitian
Blue », le « vétiver
haïtien » qui est très demandé par des
parfumeurs internationaux.
Ainsi, cette campagne pourrait nous aider à
déboucher sur des filières porteuses allant encourager un
marché interne qui, par la suite, pourrait développer un
véritable marché mixte encourageant les exportations des produits
agricoles haïtiens. Et tout ceci va engendrer une croissance dans ce dit
secteur qui pourrait avoir un effet multiplicateur sur l'économie
nationale.
Agriculture haïtienne, ses contraintes et ses
potentialités
Haïti est un pays
essentiellement agricole, dit-on, mais depuis des années, le pays
importe des Etats-Unis, de la République Dominicaine et dans d'autres
pays de la région des produits agricoles, tandis que 60% de la
population d'Haïti vit dans des zones pastorales et pratique
l'agriculture. Ils se trouvent confrontées à des contraintes de
tous ordres pour développer une agriculture très productive qui
pourrait changer leurs conditions socio-économiques et corriger les
déficits chroniques de la balance commerciale du pays. En fait, les
contraintes les plus évidentes sont :
1. Contraintes institutionnelles:
Ø insuffisance de cadres techniques dans le secteur
agricole ;
Ø faiblesse des organisations paysannes ;
Ø manque de coordinations inter et
intra-institutionnelles ;
Ø haut degré d'analphabétisme des
agriculteurs.
2. Contraintes physiques :
Ø limitation de l'espace cultivable entraînant le
morcellement excessif des unités d'exploitation ;
Ø détérioration des conditions naturelles
de l'environnement entraînant une diminution progressive de la
capacité productive des terres ;
Ø faiblesse des infrastructures agricoles existantes,
c'est-à-dire irrigation, drainage, voies d'accès,
facilités d'entreposage et de conservation;
Ø absentéisme de la plupart des grands
propriétaires fonciers.
3. Contraintes économiques :
Ø coût élevé des intrants
agricoles ;
Ø faiblesse du pouvoir d'achat en milieu
rural ;
Ø difficulté d'accès au crédit
agricole ;
Ø absence de politique de soutien des prix.
4. Contraintes technologiques :
Ø déficience de la recherche et de la
vulgarisation agricole ;
Ø inefficacité de l'outillage et des
équipements utilisés dans l'agriculture haïtienne ;
Ø déficience de l'encadrement technique.
5. Contraintes conjoncturelles :
Ø inondations périodiques ;
Ø sécheresses prolongées ;
Ø incidences de certaines maladies
végétales et animales ;
Ø migration progressive de la population rurale active
vers certains centres urbains comme Port-au-Prince, Cap-Haïtien,
Gonaïves, Cayes, Jacmel, Jérémie.
Ainsi, ce sont autant de contraintes empêchant au
secteur agricole du pays d'atteindre l'efficacité dans le but de
dégager un surplus agricole excédentaire, chose sans laquelle le
secteur primaire ne pourrait jamais aider l'économie nationale à
juguler la pauvreté des millions d'Haïtiens.
Vu l'importance du secteur agricole dans le pays, tout
gouvernement sérieux devrait élaborer une politique agricole
très ambitieuse avec des visions claires et des plans directeurs bien
charpentés dans l'idée de minimiser les contraintes ci-dessus
pour maximiser la productivité agricole dans le pays.
Enfin, la politique agricole n'est pas la seule politique
économique qu'un gouvernement innovateur saurait élaborer pour
arriver à la croissance car il y a d'autres politiques comme :
touristique, industrielle, éducative, culturelle, politique
encourageant la sous-traitance électronique par le biais de la nouvelle
technologie de l'information et de la communication (NTIC) qu'un
gouvernement pourrait appliquer pour trouver la croissance soutenable et
durable en Haïti.
Néanmoins, on étudie en premier lieu la
politique agricole c'est parce qu'on voit comment certains produits
agricoles du pays ont une forte potentialité exportatrice, par
exemple : les manques « madame francisque »
à Gros-Morne qui ont une forte potentialité exportatrice et le
pays a un avantage compétitif dans cette filière. Il suffit que
l'État haïtien développe un « cluster
» dans ce domaine accompagné d'une assistance technique en
matière de normes phytosanitaires pour que l'exportation dans ce secteur
soit acceptée par tous les départements d'agriculture et de
services d'hygiène mondiale. Gonaïves a 10.000 hectares environ de
terre salée non aptes à pratiquer l'agriculture, mais ceux-ci
représentent une richesse pour la ville car Haïti importe chaque
année 225 tonnes métriques de sel fin pour un
chiffre de 260.000 gourdes.
Quelle absurdité ! Le sel marin dans les
différents endroits aux Gonaïves avec un processus d'iodation
pourrait nous aider à entrer beaucoup de devises même sans
être iodé. Il pourrait être rentable parce qu'on pourrait
l'exporter à l'état brut pour fondre la neige dans les pays
tempérés en saison hivernale. Une zone comme la Savane
Désolée est riche en spirulines. Les grains
d'oliviers qui peuvent être transformés en
huile d'olive et les huiles essentielles sont des produits très
utilisés dans les cuisines et demandés pour les avions de
transport. Le cacao, le café « Haitian
Blue », le
« vétiver » et le riz
haïtien cultivé dans la vallée de
l'Artibonite, sans mentionner d'autres plaines qui sont capables de le cultiver
pourraient nous aider à diminuer les coûts d'importations du pays.
Il suffit d'une bonne politique d'encadrement technique, de vulgarisation de
nos produits agricoles, de crédit agricole, de développement d'un
marché interne, d'alphabétisation des agriculteurs, des
hôpitaux dans les milieux ruraux, de réfection des routes
secondaires pour permettre la libre circulation des denrées agricoles
vers les grands centres urbains, des usines de conservation des denrées
agricoles, d'augmentation du pouvoir d'achat des agriculteurs du pays, de
petites industries de transformation des agrumes en confiture et des gousses
d'arachide en beurre d'arachide, de construction des citernes pour conserver
les eaux de pluies en saison pluvieuse avec un débit acceptable puis
pour les utiliser dans les saisons de grande sécheresse et des lacs
collinaires pourraient nous aider à développer une agriculture
productive et compétitive dans la région des Amériques ce
qui, avec une bonne politique d'austérité et
d'équité des gens, va nous conduire à la croissance, chose
indispensable au développement durable d'Haïti.
B- POLITIQUE TOURISTIQUE
Selon l'Organisation Mondiale du
Tourisme (OMT), en 2015, le tourisme va être l'une des
activités économiques les plus rentables du monde, car en 2005,
les revenus du tourisme international donnent près de 19 milliards $ US
aux économies de la Caraïbe insulaire et son nombre d'emplois
passait de 400.000 en 1990 à 2,5 millions en 2001. Le tourisme est
devenu une activité primordiale dans la plupart des économies de
la région et ses recettes peuvent facilement couvrir plus de la
moitié du PIB, comme à Sainte-Lucie 64%, Antigua & Barbuda
74%, les Iles Vierges 82%, les Iles Turks & Caïcos 91% et ces revenus
connaissent des progressions significatives dans les nouvelles destinations
comme Cuba ils atteignent le niveau de 1 915 millions de $ US en 2004 contre
963 une décennie plus tôt et la République Dominicaine de
900 millions de $ US en 1990 à 3 180 en 2004. Haïti est le pays le
plus pauvre de l'hémisphère ouest et son économie n'a pas
une très grande capacité de production. Cette dernière
représente un obstacle majeur pour Haïti de prendre la voie de la
mondialisation. Cependant, elle doit intégrer coûte que
coûte la libération des marchés.
Haïti importe presque tout et elle exporte le
café, le coton, le cacao, la mangue
« madame francisque ». Le secteur secondaire ne
fonctionne pas trop bien avec une sous-traitance ayant du plomb dans l'aile.
Pour atténuer les pressions que le dollar américain fait sur la
gourde et arriver à équilibrer la balance des paiements du pays,
le pays doit développer son secteur tertiaire avec une bonne politique
tournée vers les services où les clients sont rois car pas mal
des pays de la ZLEA montent leur économie sur la vente des services
touristiques et en gagnent beaucoup.
Durant les périodes allant de 1949 à 1956,
Haïti a connu une expansion dans ce secteur. Ceci était dû
à l'Exposition du Bicentenaire de Port-au-Prince, qui a engendré
la construction de plusieurs hôtels plus ou moins décents et
l'aménagement de plages superbes sur les « Côtes des
Arcadins ». En outre, tout ceci a attiré beaucoup de
touristes étrangers et locaux.
a) Énumération des ressources
touristiques disponibles en Haïti
Haïti a une très grande
potentialité touristique. C'est pourquoi, nous allons essayer
d'énumérer quelques sites touristiques du pays :
Ø La Citadelle du Roi Henri CHRISTOPHE au
Cap-Haïtien ;
Ø Les Côtes haïtiennes pour le tourisme
balnéaire ;
Ø Le Carnaval haïtien ;
Ø L'artisanat haïtien ;
Ø La peinture haïtienne ;
Ø Le Musée Colonial Ogier FOMBRUN à
Montrouis ;
Ø Le Parc de la Visite ;
Ø La Cathédrale de Saint-Marc ;
Ø Les Chutes de Saut d'eau à Ville Bonheur qui
est un lieu de pèlerinage ;
Ø Les Maisons rurales haïtiennes ;
Ø Le Palais Sans-Souci à Milot ;
Ø Les Fortifications de Fort-Liberté ;
Ø La baie de Labadie au Cap-Haïtien ;
Ø Les Chutes de Bassin Bleu à Jacmel ;
Ø Marine naturelle se trouvant dans la zone de
Carénage et Pointe La Pomme ;
Ø Villages des Pécheurs se trouvant dans la zone
de Coridon et Anse-Rouge pour l'aménagement des restaurants
spécialisés en fruits de mer ;
Ø Conditions agréables dans des zones
comme : Jacmel ; Montrouis , Passe-Reine, Bassin-Magnan,
Terre-Neuve, Labadie, Les Cayes, etc. ;
Ø Les eaux Thermales de Sources Chaudes non loin des
Gonaïves ;
Ø Le Palais de 365 portes à Petite
Rivière de l'Artibonite ;
Ø La source et roche blanche à Saint - Louis du
Nord ;
Ø Les Temples de Vodou et des Cours Mystiques :
Souvenance, Soukri-Danache, Nan Badio, la Cour Trois Ponts, K-Georges.
b) Des sites historiques à
valoriser
Haïti est un pays colonial,
c'est-à-dire un pays qui a un passé historique important. Elle
est, en outre, la première nation nègre qui a pris naissance dans
le monde après des luttes acharnées contre les Français.
Ainsi, pour arriver à bout des blancs, nos Pères fondateurs
étaient obligés de construire des forts pour se défendre
contre les attaques de l'ennemi. C'est pourquoi, ils nous ont
légué des hauts lieux historiques que nous devons mettre en
valeur dans une, politique touristique, par des monuments capables
d'attirer les touristes internationaux et nationaux en quête des
informations historiques sur notre belle histoire de peuple. Par exemple, nous
devons valoriser des sites tels que :
Ø La Ravine à Couleuvres ;
Ø La Cité de l'Empereur (Marchand
DESSALINES) ;
Ø Habitation de Toussaint LOUVERTURE à
Ennery ;
Ø Place de l'Indépendance des
Gonaïves ;
Ø Place de Boisrond TONNERE ou Place Bouteille des
Gonaïves ;
Ø Le Mémorial des Gonaïves ;
Ø Vertières au Cap-Haïtien ;
Ø Habitation K-Georges au Gonaïves lieu
d'arrestation de Toussaint LOUVERTURE ;
Ø La Maison de Claire Heureuse à Marchand
DESSALINES ;
Ø La Tombe de Claire Heureuse au Cimetière des
Gonaïves ;
Ø Pont Rouge à Port-au-Prince ;
Ø La Maison de Pauline BONAPARTE aux Sources
Chaudes ;
Ø Le Cimetière Ste - Anne où repose le
corps de l'Empereur Jean Jacques DESSALINES.
LES INFRASTRUCTURES INDISPENSABLES AU DEVELOPPEMENT
DU TOURISME HAÏTIEN
a) Les routes haïtiennes
Dans l'état actuel des routes
haïtiennes, aucune agence touristique sérieuse ne va encourager ses
clients à venir visiter Haïti malgré que le pays ait une
potentialité touristique extraordinaire qui pourrait les attirer. En
fait, il va sans dire que si les autorités du pays veulent
bénéficier de cette manne qui est en train de faire le bonheur de
beaucoup de pays de la l'Amérique et de la Caraïbe elles devraient
investir dans des infrastructures routières comme : l'asphaltage ou
le goudronnage de plusieurs kilomètres de routes nationales du pays qui
sont en piteux état actuellement, l' « adoquinage »
des rues des villes historiques, le bétonnage des routes secondaires
amenant à des sites historiques et ces routes doivent respecter toutes
les normes de la circulation avec des panneaux de signalisation, des lignes
blanches sur les chaussées ; des systèmes d'éclairage
doivent être installés sur les routes pour permettre une parfaite
visibilité des chauffeurs et enfin on doit planter au bord des routes
des panneaux indicatifs pour aider les touristes à bien s'orienter.
b) Énergie électrique
L'énergie électrique est l'une
des conditions indispensables au développement économique d'une
nation. Sans elle, le pays aura du mal à développer son secteur
touristique car aucun touriste, qu'il soit étranger ou un de nos
frères de la diaspora n'accepterait de poser ses pieds dans un pays
où le « black out » règne en
maître. Si les autorités haïtiennes voudraient faire du pays
une destination touristique intéressante susceptible d'attirer les
touristes d'horizon divers qui sont à la recherche du soleil, de la mer
et du plaisir elles devraient travailler à corps perdu pour doter le
pays de l'énergie électrique vingt quatre (24) heures par jour et
cette dernière va jouer un rôle de catalyseur au
développement de toutes les activités économiques du pays.
Pourtant le taux d'accès à l'électricité du pays
est estimé environ à 10% de la population et Haïti n'a
qu'une capacité électrique de 83 mégawatts et
tandis que celle de la République Dominicaine est de 400
mégawatts. Au fait, vu la montée du prix du baril du
pétrole sur le marché international, les autorités
responsables de la politique énergétique du pays devraient faire
des recherches sur les énergies renouvelables dans le but de trouver un
substitut à l'énergie électrique que nous utilisons
maintenant et qui pèse très lourd sur la balance des paiements du
pays. Par exemple, en Espagne les 50% de l'énergie électrique de
ce pays sont donnés par l'énergie éolienne soit environ
41,700 mégawatts d'électricité et cette
dernière diminue considérablement les risques de pollution
environnementale, en Norvège on fait usage de l'énergie osmotique
et en Hollande on est en train de faire de l'électricité avec de
bouse de vache (Voir Graphique # 37).
c) Eau potable
Sans l'eau potable dans les robinets des
réseaux d'eau du pays, nous allons avoir beaucoup de difficultés
pour élaborer un plan directeur tournant vers le tourisme. En outre,
l'eau potable est l'un des besoins les plus indispensables dans la vie de tout
individu car, sans l'usage de celle-ci, l'individu pourrait contracter des
maladies bactériennes. Ainsi, pour qu'Haïti développe son
secteur touristique, il est plus que nécessaire que les autorités
du pays responsables de la politique touristique haïtienne comprennent
qu'elles devraient consentir des dépenses énormes dans ce domaine
pour que le pays arrive à un véritable réseau d'eau
potable. Par ailleurs, selon les données du bulletin statistique de la
Banque de la République d'Haïti (BRH), l'eau traitée en
bouteilles de cinq (5) gallons pour la fin du premier trimestre de
l'année fiscale 2004 à 2005 est estimée en volume à
65.93 et est passée à 87.94 pour le début du
deuxième trimestre de la même année fiscale. Ceci nous
montre combien la demande pour l'eau potable est importante dans le pays.
d) Ports et aéroports
Dans l'état actuel de nos ports et
aéroports, comment saurait-on parler du développement touristique
en Haïti ? Est-ce un voeu pieux ou une volonté
réelle d'attirer les touristes de partout qui cherchent le plaisir, le
soleil, la mer et la culture ? Si c'est une volonté réelle,
c'est bien, mais il faut que nous montrions au monde entier que nous sommes
sérieux en construisant des ports et aéroports dans toutes nos
villes à potentialités touristiques comme : Jacmel,
Cap-Haïtien, Les Cayes, Gonaïves,
Môle Saint Nicolas, l'île de la
Gonâve, l'île à Vache, Mirebalais,
pour ne citer que celles-ci, respectant toutes les normes internationales dans
le domaine portuaire et aéroportuaire à la même dimension
que les aéroports de « Punta Gaña »
et de « Las Americas » en République
Dominicaine.
e) Chambres d'hôtels
Haïti est l'unique pays de la
région ayant moins de chambres d'hôtels standards. Avec une bonne
politique touristique très ambitieuse, l'État haïtien
devrait partir à la conquête des capitaux des investisseurs
directs étrangers qui s'intéressent beaucoup à l'expansion
du secteur touristique mondial à travers la construction des
chaînes hôtelières impeccables telles que :
Hilton, Club Med, Sheraton. Si le pays arrivait à
convaincre les patrons de ces grandes chaînes d'hôtels pour venir y
investir ses capitaux, ceci l'aiderait à augmenter évidemment sa
quantité de chambres d'hôtels. Avec une telle augmentation, nous
allons tenir dans ce secteur d'activités la concurrence avec les autres
pays de la région qui nous dépassent longtemps en nombre de
chambres d'hôtels standards.
f) e-Tourism (Tourisme
électronique)
À la fin du vingtième
(20ème) siècle et au début du vingt
unième (21ème), l'économie mondiale est
dominée par l'innovation de l'Internet. Partout, on parle de «
e-governement » c'est-à-dire le gouvernement
électronique. Dans ce travail, on parle de «
e-tourism », ce dernier signifie le tourisme
électronique. Les autorités touristiques du pays devraient
investir dans une campagne de valorisation du pays par le biais de l'Internet
pour refaire l'image du pays sur le plan international car les nouvelles
négatives que les presses internationales donnent quotidiennement sur
Haïti vont décourager les touristes à venir nous visiter et
à faire la promotion de notre riche culture tels que notre musique,
notre danse, notre tambour, notre artisanat, nos fêtes patronales et
notre histoire que nous pouvons vendre au monde entier. Haïti a une grande
situation d'insécurité, mais elle n'est pas le seul pays de la
région à avoir cette situation. Des pays comme : la
Jamaïque, le Brésil, la Colombie, la République Dominicaine
ont une grande insécurité, pourtant, en dépit de tout, ils
ont attiré beaucoup de touristes internationaux. Pourquoi ? Parce
qu'ils ont compris l'importance du « e-tourism
» dans un plan directeur de l'exploitation touristique.
Ainsi, si Haïti veut se repositionner sur la carte touristique
internationale, elle devrait s'inspirer de l'expérience de ces
pays-là.
C- POLITIQUE MONÉTAIRE
a) Politique monétaire de la BRH (2000 -
2004)
La Banque de la République
d'Haïti (BRH) a été créée en 1979 et elle
a pour mission première de mener la politique monétaire du pays
en vue d'y créer un environnement monétaire stable encourageant
le développement de véritables activités
économiques.
Durant l'année fiscale 2000-2001, la politique
monétaire de la BRH était la réduction du financement du
déficit public de 2.3% à 0.8% du PIB dans la volonté d'un
processus visant une croissance de la production de 2.5% avec un taux annuel
d'inflation compris dans l'intervalle de 12% et 14% avec une masse
monétaire autour de 33.5 milliards de gourdes au sens de M3. En outre,
le premier trimestre de l'année fiscale a été
dominé par une grande augmentation du déficit budgétaire,
soit 934 millions de gourdes dus à la baisse des entrées fiscales
et aux dépenses pour les élections de novembre 2000 et
l'installation des nouveaux élus.
Avec un tel déficit, le gouvernement central faisait un
emprunt de 798.5 millions de gourdes pour le financer, soit un chiffre
supérieur aux prévisions du programme-relais tablant sur 750
millions de gourdes pour la totalité de l'exercice fiscal. Le
deuxième trimestre de l'année fiscale a démarré
sous une baisse des activités économiques a présagé
des contraintes empêchant l'accomplissement des prévisions de
croissance basant sur l'aide internationale pour financer certains projets
d'investissements publics. Et les recettes fiscales pour le premier trimestre
de cette année ont représenté 76% des projections.
À cause de la baisse des activités
économiques et des faiblesses de l'administration fiscale, les recettes
collectées par le Trésor public ont accusé à la fin
de l'année fiscale un écart de 21% en tenant compte des
prévisions. En outre, le déficit budgétaire de
l'État a engendré un financement rapide de la BRH qui est autour
de 1.5 milliard de gourdes à la fin du premier trimestre de
l'année fiscale et a comptabilisé 2 317.1 MG au 30 septembre
2001. Ainsi, dans l'esprit de limiter les avances au Trésor public, la
BRH et le Ministère de l'Économie et des Finances (MEF) ont
paraphé un accord de cash management.
Dans la volonté de diminuer la quantité de
liquidités excédentaires circulant dans le système, la BRH
a augmenté le taux d'intérêt sur les bons BRH de 7, 28 et
91 jours à 16.0%, 16.2% et 26.7% respectivement pour arriver à la
fin de l'exercice fiscal. Avec de pareils taux, nous voyons un coût
d'opportunité faible dans une perspective de taux d'inflation
modéré, d'embarras économique et de contraintes aux
activités de loyers de l'argent (de crédit), ce qui a conduit
l'encours des bons à 1 478 MG en mois de mars 2001, soit une
augmentation de 27% par rapport au mois d'octobre de l'année
précédente et à 2 777 MG en fin de l'année fiscale.
Pour l'année fiscale 2003 - 2004, la BRH a signé
avec le FMI deux programmes économiques et financiers : le premier
voulait couvrir la période de douze mois allant du mois d'avril 2003 au
mois de mars 2004. Au fait, il a été la continuité du
programme relais discuté dans l'exercice fiscal précédent.
Par ailleurs, ce programme visait la réduction du taux d'inflation,
l'augmentation des réserves nettes de change et la stabilisation du taux
de change.
Cependant, vu les problèmes sociopolitiques du pays,
les déficits des finances publiques et du financement monétaire
du déficit budgétaire par la BRH les résultats d'un pareil
programme n'ont pas été excellents. Au premier trimestre de cet
exercice fiscal, le déficit budgétaire représentait 2.1%
du PIB corrigé par les blanches à billet de la Banque centrale,
mais le deuxième trimestre de l'année fiscale a été
distingué par un grand changement.
Ce changement a visé l'équilibre
budgétaire par des visions claires et nettes en rapport avec la ligne du
programme-relais du FMI. Enfin, l'arrivée des nouvelles autorités
monétaires à la BRH et au MEF ont changé les
résultats du deuxième trimestre de l'exercice fiscal 2004 suite
à une politique monétaire ayant engendré une diminution de
l'inflation par l'arrêt du rythme de progression de la base
monétaire à 5.6% contre plus de 11% au trimestre
précédent. Elles ont pu assainir les finances publiques avec un
meilleur taux d'intérêt sur les bons BRH et elles ont
accepté de mettre en circulation une quantité de liquidité
raisonnable pour ne pas accroître l'inflation dans le pays.
b) Évolution des agrégats
monétaires haïtiens pour l'année 2004
L'année fiscale 2004 est
dominée par une croissance modérée des grands
agrégats monétaires du pays. Sous la conséquence d'une
modeste progression de la quantité de monnaie en circulation,
l'agrégat monétaire M1 a connu un rythme d'accroissement ralenti.
En outre, il est arrivé à 12.34%, soit une baisse de 13.66 points
de pourcentage par rapport à l'année fiscale
précédente.
En réalité, en 2003, la quantité de
monnaie en circulation s'était augmentée de deux (2) milliards de
gourdes. Nous voyons qu'elle s'est accrue seulement de 242.5 MG pour arriver
à 8 685.16 MG pour l'année 2004. Ceci est dû à la
diminution de l'activité économique et à l'apport
décroissant du Trésor public à la création
monétaire.
Cette situation a pour conséquence la diminution de
l'impact de la variation rapide des dépôts à vue qui
étaient chiffrés à 7 972.89 MG, soit une augmentation de
26.32%. Cependant, nous pouvons parler d'un recul en terme réel de
0.63%, dans une situation dominée par la baisse continue du coût
d'opportunité de rétention de la monnaie pour chaque semestre.
Au fait, la masse monétaire M2 a augmenté de
13.72%, soit une tendance deux fois moins rapide que l'année fiscale
2003. Ainsi, nous voyons qu'elle est arrivée à 34 508.8 MG, soit
24.65% du PIB, suite à l'augmentation modérée de ses deux
agrégats monétaires, la quasi-monnaie et M1. En fait, en
dépit de la diminution des taux d'intérêt
créditeurs, la masse monétaire M2 a pu varier de 16 186.5 MG en
2003 à 18 602.75 MG en 2004, sous le résultat de l'accroissement
des dépôts d'épargne, soit 7.04% contre 32.96% et des
dépôts à terme, soit 27.45% contre 31.52%.
Il y a une taxe d'inflation qui a conduit le niveau
réel des dépôts d'épargne et des dépôts
à terme respectivement à 3 433.66 MG et 2 575.4 MG. Pourtant, les
dépôts à terme réels ont connu une baisse de 15.8%,
contre une tendance à la hausse de 0.02% en 2003 et les
dépôts d'épargne se sont accrus légèrement de
0.26%, après avoir reculé de 1.06% en 2003. En outre, nous
devons remarquer que la structure de la quasi-monnaie s'est
légèrement modifiée au profit des dépôts
à terme qui en représentent 42.86%, contre 38.65% une
année avant, malgré la force dominante de plus de 50% des
dépôts d'épargne dans l'économie haïtienne.
Parallèlement, les réserves en dollars qui sont
changées en gourdes ont subi un effet très
généralisé. Elles ont accru de 2.63% pour arriver à
22 252.16 MG. Pourtant, elles avaient presque triplé pour l'année
2003. Cette augmentation moins évidente a traduit l'appréciation
de la gourde par rapport au dollar. Ainsi, les réserves en dollars pour
l'année 2004 ont été autour de 604.30 millions de dollars
américains et elles ont connu une augmentation rapide de 17.13%, contre
11.31% en 2003. Sous le résultat harmonieux de la croissance
modérée de M2 et des dépôts en dollars, nous avons
remarqué un ralentissement de l'accroissement de la masse
monétaire M3.
Au sens large, cette dernière a augmenté de
9.10% par rapport à l'année 2003 pour arriver à 56 760.96
MG, soit 40.55% du PIB. Avec un tel rythme de croissance, nous constatons que
la masse monétaire M3 est certainement quatre fois plus faible que celle
de l'année précédente et elle est inférieure de
11.5 points de pourcentage aux projections du programme-relais paraphé
entre le FMI et les autorités monétaires du pays au commencement
du second semestre. Tout ceci est prévisible si nous tenons compte de
l'assainissement financier du gouvernement et du marasme de l'activité
économique dans le pays. Ce ralentissement s'est fait graduellement, la
masse monétaire du pays ayant accru de 12.30% au premier semestre pour
connaître une contraction de 2.85% au semestre suivant.
c) Politique monétaire d'Haïti en
situation de la ZLEA
La ZLEA sera un vaste marché de
libre-échange commercial entre les trente-quatre (34) pays des trois
Amériques à l'horizon 2006. Haïti, par une véritable
politique monétaire, devrait arriver à une politique de relance
des activités économiques en encourageant la création de
véritables entreprises dans l'économie pour empêcher
d'importer trop de produits internationaux car l'importation va engendrer
certainement des sorties de devises dans l'économie, ce qui va peser
très lourd sur la balance des paiements (B.P.) du pays.
Ainsi, les autorités monétaires du pays
devraient mener une politique d'ouverture qui part à la recherche des
grands capitaux nationaux et internationaux. Pour y arriver, la BRH devrait
reformer le secteur financier en contrôlant le coût du
crédit pour que le pays arrive à augmenter le PIB et le nombre
d'emplois, le taux de base bancaire, le taux d'inflation dans
l'économie, contrôler le déficit public et le taux de
change afin que le pays puisse améliorer sa balance courante, dynamiser
le système financier du pays en encourageant les gens à
épargner, ce qui va augmenter la capacité du crédit dans
le pays, transformer les bons BRH* en
bons du Trésor* et canaliser les
capitaux de services d'assurance dans des secteurs productifs de
l'économie pour qu'il y ait une grande circulation des capitaux dans
l'économie nationale et augmenter le budget national à plusieurs
centaines de milliards de gourdes. Avec de pareilles mesures, il va
naître en Haïti une ère d'investissements et de richesses.
d) Le mécanisme de la politique
monétaire
Baisse des reserves des banques
Vente de bons BRH par la BRH
Contraction de la masse monétaire
Baisse du credit
(prêts)
Baisse du prix des bons BRH
Hausse du taux de rendement des bons BRH
Hausse des taux d'intérêt
Interprétation : En
vendant des bons BRH, la BRH diminue la quantité
monétaire dans l'économie haïtienne. Ainsi, la banque
centrale du pays fait baisser leur prix. Les acheteurs de bons
bénéficient, par cet avantage, d'un taux de rendement accru. Pour
rester compétitives, les banques relèvent la totalité de
leurs taux d'intérêt. En outre, puisque c'est
généralement aux banques que la BRH vend des bons en
échange de réserves, ces dernières voient leurs
réserves diminuer. Moins de réserves disponibles du
côté des banques, des investisseurs ou emprunteurs potentiels
refroidis par la hausse des taux d'intérêt et tout ceci parvient
à stopper le crédit et l'expansion de la masse monétaire
dans l'économie haïtienne.
____________________
· Bons du Trésor : Ce
sont des titres de créance à court terme sur le Trésor. En
outre, c'est donc une forme d'emprunt à court terme de l'État
contracté auprès du public ou auprès des banques, ce sont
alors des « bons en compte courant ». Lexique
Économique, page 78.
· Bons BRH : Ce sont
l'instrument, depuis leur introduction en novembre 1996,
privilégié de la politique monétaire de la BRH pour
éponger la liquidité monétaire dans l'économie,
soit sur les bons à 91, 28 et 7 jours.
e) Les conséquences d'une politique
monétaire expansionniste
Baisse des taux d'intérêt
Hausse du crédit
Sorties de capitaux
Offre de la devise
Baisse du taux de change
Hausse de l'inflation
Hausse de la masse monétaire
Hausse de la production
Hausse des exportations/Baisse des
importations
Baisse du chômage
Interprétation : Avec la
baisse des taux d'intérêt, nous pourrions relancer
l'économie haïtienne et le nombre d'emplois. En
réalité, sur le plan intérieur, cette baisse va encourager
le crédit et engendrer une expansion de la masse monétaire.
L'expansion du crédit encourage l'augmentation des dépenses de
consommation et d'investissement, favorise la production et l'emploi dans
l'économie et, des fois, crée une situation inflationniste dans
l'économie. Sur le plan extérieur, la diminution des taux
d'intérêt peut occasionner une sortie de capitaux due à la
volonté des investisseurs étrangers qui recherchent de rendements
plus intéressants. Lorsque les investisseurs étrangers vendent
des titres haïtiens, cela a pour cause de faire diminuer le taux de
change. La diminution du taux de change encourage les exportations de produits
nationaux et ralentit l'importation de produits internationaux. Enfin, il va en
résulter une augmentation de la production nationale et une relance de
l'emploi dans l'économie. En outre, la diminution du taux de change
pourrait avoir des conséquences directes sur le taux d'inflation.
f) Problématique du taux de change en
Haïti
Le taux de change est la « valeur de
la monnaie nationale exprimée en monnaie
étrangère ». En outre, il est au
centre du commerce international parce que les offres de devises viennent des
exportations et des entrées des capitaux de l'étranger,
c'est-à-dire la transformation de devises en monnaie locale et les
demandes viennent des importations des agents économiques et des sorties
de capitaux, c'est-à-dire la transformation de la monnaie locale en
devises.
Ainsi, en Haïti la question du taux de change est un
sujet de préoccupations très sérieuses que les
autorités monétaires du pays devraient analyser minutieusement
dans l'idée de définir un horizon qualitatif de débat.
Car, lorsque nous analysons l'évolution de la valeur du dollar
américain par rapport à la gourde, nous constatons que la gourde
s'apprécie par rapport au dollar US, les exportations du pays diminuent
et le pouvoir d'achat de nos frères qui reçoivent des transferts
de la diaspora baisse également parce qu'ils ont moins de gourdes dans
une économie où les prix ne cessent de grimper et
l'appréciation de la gourde par rapport au dollar est profitable
seulement au secteur des importations parce que les agents économiques
de ce secteur ont besoin de moins de gourdes pour pouvoir acheter le dollar,
c'est-à-dire ils peuvent importer une plus grande quantité de
biens et services avec une même quantité de gourdes avant
l'appréciation.
Et, quand le dollar s'apprécie par rapport à la
gourde, les exportateurs en bénéficient mais les consommateurs en
font encore les frais parce que les prix vont augmenter à tous les
niveaux. C'est pourquoi, nous parlons de la problématique du taux change
en Haïti. Enfin, dans une économie où la capacité de
production est très faible et la majorité des biens et des
services proviennent des importations, le taux de change est un instrument que
les autorités monétaires devraient contrôler à bon
escient pour ne pas pénaliser les consommateurs à faible pouvoir
d'achat vivant dans le pays.
D- POLITIQUE ENCOURAGEANT LA CRÉATION DES
PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES (PME) DANS L'ÉCONOMIE
HAÏTIENNE
a) Les PME et création
d'emplois
Avant toute chose, il nous importe, entre
autres, de comprendre qu'une Petite et Moyenne Entreprise (PME) est
une entreprise dont la taille définie à partir du nombre de
salariés, du bilan ou chiffre d'affaires, ne franchit pas certaines
limites tandis que les éléments de ces limites varient en
fonction du pays en question.
Depuis des années, l'économie mondiale a
été dominée par les PME car elles ont un poids
important dans l'économie de beaucoup pays de l'Europe, de
l'Amérique du Nord et du Sud et de l'Asie en termes de création
d'emplois et de changement des conditions de vie de leurs habitants. Ainsi, en
2003, les PME en France donnent 2/3 des emplois soit 10 millions de personnes
et 93.1% des entreprises ont moins de 10 salariés. Les PME
représentent plus de 95% de la totalité des entreprises et 60 %
à 70% de l'emploi en Europe; ainsi ce sont les PME qui donnent
une grande quantité des nouveaux emplois dans les économies de
l'OCDE (Source : Ministère des
Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et des
Professions libérales, 03/2003)
et au Québec, 50% des emplois sont donnés par des
PME.
Haïti est le pays ayant plus de chômage dans la
région, soit un taux estimé à plus de 70% ce qui fait
d'Haïti le pays le plus pauvre de cette zone car la moitié de la
population du pays vit avec 55 centimes par jour selon les Nations-Unies et un
revenu par habitant qui est autour de 350 $ US, soit le chiffre le plus faible
du continent américain.
Aucune économie ne peut atteindre la croissance chose
indispensable à son développement sans un servant ou un moteur de
croissance qui stimule l'économie. Pourtant en Haïti,
jusqu'à preuve du contraire, on ne voit pas sur quel secteur
d'activité que les autorités du pays comptent pour avoir la
croissance dans l'économie du pays.
En regardant comment les autorités économiques
de l'Inde sont arrivées à réduire de moitié la
pauvreté par une politique de création des PME, ainsi les
économistes de la Banque Mondiale et les membres du jury du prix Nobel
de la paix pensent que les PME sont en train de faire la gloire de
l'économie indienne.
C'est pourquoi, nous pensons par l'entremise des PME que
l'Etat haïtien devrait se lancer dans une ère de création
d'emplois et de richesses dans l'économie haïtienne.
Dans l'esprit de créer des emplois dans
l'économie haïtienne, l'État haïtien devrait avoir une
politique tournant vers la création des PME par le biais de la Banque
Nationale de Crédit (BNC) avec des mécanismes de prêts
à un faible taux d'intérêt.
En outre, le gouvernement haïtien au moyen de la BNC
devrait lancer une politique encourageant la création des PME en mettant
huit cent millions de gourdes(800,000,000.00 de gdes) au service
d'une ligne de crédit, soit quatre-vingt millions de
gourdes(80,000,000gdes) par département, avec un taux
d'intérêt de 1.5% le mois, soit 18% l'année et remboursable
par un processus dégressif sur une période de douze (12) mois,
mais avec un moratoire de quatre mois avant le remboursement et
l'autorité chargée du programme devrait fixer une date à
la fin du cinquième mois à laquelle les PME pourrions faire leurs
versements.
Par exemple, l'État devrait lancer un projet de
création des PME par groupe de cinq (5) personnes, sortant de milieux
divers, qui n'ont pas d'emplois dans chaque département avec un plan
d'entreprise bien ficelé qui tient compte de la rentabilité
commerciale avec un chef de groupe qui sera chargé de mener les
transactions financières avec la BNC et à la fin du
douzième mois la BNC aura la possibilité financière
additionnelle pour attirer d'autres groupes dans tous les dix (10)
départements du pays. Puisque le montant alloué à chaque
département dans ce projet est de 80,000,000.00 de gourdes,
ceci veut dire que nous aurons huit cents (800) PME c'est-à-dire
quatre-vingt (80) PME par département et on devrait prêter un
million de gourdes (1000,000.00 de gdes) à chaque PME.
Avec une telle politique l'État haïtien va
créer huit cents (800) PME dans les dix(10) départements du pays
et supposons qu'une PME emploierait dix (10) personnes avec huit cents PME nous
aurons huit mille (8,000) nouveaux emplois dans l'économie
haïtienne pour une période de douze (12) mois. Et, le pays va avoir
des activités économiques augmentant son épargne nationale
et son assiette fiscale.
Enfin, nous savons que la taille du prêt n'est pas
très grande, mais nous sommes convaincus qu'un tel projet pourrait avoir
un effet de croissance allant développer dans l'économie
haïtienne une véritable situation d'affaires et de richesses.
b) Mécanisme de la création des
PME
A travers ce projet de création des
PME le gouvernement peut lancer une compétition entrepreneuriale dans
tous les dix (10) départements du pays. Supposons que l'État
haïtien met sur pied une équipe de personnes capables de mener
à bien cette politique d'investissement et dans cette équipe on
peut avoir : économiste, journaliste, sociologue, professeur
d'université, ingénieur, psychologue, agents de marking pour ne
citer que ceux-là, c'est-à-dire une sorte de caravane qui
part à la conquête des idées nouvelles en terme de projets
d'investissement dans tous les secteurs d'activité.
Ainsi, les gens de cette caravane devraient lancer un concours
de projets par département, chaque groupe devrait composer de cinq (5)
personnes pour une éventuelle PME dans le cas où le projet de ce
groupe serait l'un des gagnants du concours et chaque groupe gagnant
bénéficierait d'un prêt d'un million de gourdes
(1000.000gdes) pour matérialiser son projet, mais sous la supervision et
la formation de l'équipe de suivie montée par la caravane.
Si la caravane demanderait deux mille cinq cent mille gourdes
(2500 gdes) comme frais d'inscription par groupe ou par projet, avec un tel
frais de participation, si on aurait deux mille inscrits on engrangerait une
somme de cinq millions de gourdes (5000.000gdes) et cette dernière
pourrait utiliser comme frais de fonctionnement du projet.
En fait, la caravane va donner naissance à un
comité d'études de projet et mille (1000) projets devraient
être nominés sur un nombre de deux mille et le jury qui serait
constitué devrait fixer des dates et dans un lieu public en direct sur
certaines chaines de télévision du pays pour faire le choix des
projets gagnants et chaque chef de groupe de projet nominé devrait faire
une intervention de vingt (20) minutes sur le podium pour vendre son projet en
termes de rentabilité et de fiabilité économique.
Enfin, avec une telle initiative l'État haïtien
encouragerait un esprit d'innovation dans l'économie et
développerait dans le pays un véritable système
méritoire allant pousser les jeunes haïtiens à prendre
très aux sérieux leurs études.
c) Méthode de calcul d'amortissement
financier
Supposons que la Commission de la
Reconstruction du pays utilise 800,000,000.00 de gourdes (20.000.000
$ US) aux fins de crédit dans une ligne de crédit via la Banque
Nationale de Crédit (BNC) avec un taux d'intérêt de 1.5% le
mois, soit 18% annuellement ou 12% avec un moratoire de quatre (4) mois(18% -
6%). Et ces autorités du crédit octroient un prêt de un
million de gourdes (1000,000.00 de gdes) à un Petit et Moyen
Entrepreneur, remboursable par un processus dégressif sur une
période de douze (12) mois, mais en tenant compte du moratoire de
quatre mois, le remboursement se fait sur une période de huit (8) mois
et les autorités du crédit fixent une date mensuelle à
laquelle le Petit Moyen Entrepreneur doit faire ses versements. Voici la
méthode de calcul des versements :
Le paiement mensuel des emprunteurs est
donné par cette formule :
133584.0242
La PME doit faire huit (8) versements de 133584.0242 gourdes
à la BNC pour qu'elle puisse amortir cette dette.
Ø Pour le démarrage, la dette est de 1000,000
gourdes. Cette somme représente en même temps la valeur
actualisée de l'annuité de remboursement.
Premier mois
À la fin du premier mois l'intérêt
capitalisé est de : 1000000 x 0.015 = 15000 gourdes.
La PME va faire un versement de 133584.0242 gourdes. Avec un
tel versement, elle va payer les 15000 gourdes d'intérêt et
rembourser : 133584.0242 - 15000 = 118584.0242 gourdes sur le capital. Il
reste alors un capital de : 1000000 - 118584.0242 = 881415.9758 gourdes
à rembourser. Cette somme représente également la nouvelle
valeur actualisée de l'annuité de remboursement restante.
Deuxième mois
Pendant la fin du deuxième mois, l'intérêt
capitalisé est de : 881415.9758 x 0.015 = 13221.23964 gourdes. La
PME va faire un versement de : 881415.9758 gourdes. Avec ce versement,
elle paie les 13221.23964 gourdes d'intérêt et remboursent :
133584.0242 - 13221.23964 = 120362.7846 gourdes sur le capital. Il reste alors
un capital de : 881415.9758 - 120362.7846 = 761053.1912 gourdes à
rembourser. Cette somme devient une nouvelle actualisée de
l'annuité de remboursement restante. On poursuit ce processus de
versement en versement pour arriver à l'extinction de la dette.
Troisième mois
761053.1912 x 0.015 = 11415.79787 gourdes
133584.0242 - 11415.79787 = 122168.2263 gourdes
761053.1912 - 122168.2263 = 638884.9649 gourdes
Quatrième mois
638884.9649 x 0.015 = 9583.274474 gourdes
133584.0242 - 9583.274474 = 124000.7497 gourdes
638884.9649 - 124000.7497 = 514884.2152 gourdes
Cinquième mois
514884.2152 x 0.015 = 7723.263228 gourdes
133584.0242 - 7723.263228 = 125860.761 gourdes
514884.2152 - 125860.761 = 389023.4542 gourdes
Sixième mois
389023.4542 x 0.015 = 5835.351813 gourdes
133584.0242 - 5835.351813 = 127748.6724 gourdes
389023.4542 - 127748.6724 = 261274.7818 gourdes
Septième mois
261274.7818 x 0.015 = 3919.121727 gourdes
133584.0242 - 3919.121727 = 129664.9025 gourdes
261274.7818 - 129664.9025 = 131609.8793 gourdes
Huitième mois
131609.8793 x 0.015 = 1974.14819 gourdes
133584.0242 - 1974.14819 = 131609.876 gourdes
131609.8793 - 131609.876 = 0 gourde
Tableau # 2
Processus de versement de la dette
Période 8 mois
Période
(Fin du mois)
|
Intérêt dû
|
Versement
P
|
Capital remboursé
|
Capital restant à rembourser ou valeur
actualisée de l'anuité restante
|
1
|
15000
|
133584.0242
|
118584.0242
|
881415.9758
|
2
|
13221.23964
|
133584.0242
|
120362.7846
|
761053.1912
|
3
|
11415.79787
|
133584.0242
|
122168.2263
|
638884.9649
|
4
|
9583.274474
|
133584.0242
|
124000.7497
|
514884.2152
|
5
|
7723.263228
|
133584.0242
|
125860.761
|
389023.4542
|
6
|
5835.351813
|
133584.0242
|
127748.6724
|
261274.7818
|
7
|
3919.121727
|
133584.0242
|
129664.9025
|
131609.8793
|
8
|
1974.14819
|
133584.0242
|
131609.876
|
0
|
TOTAUX
|
68672.2
|
1068672.194
|
1000000
|
|
Interprétation : Les
versements totaux sur un capital emprunté de 1000,000.00
gourdes dus à une (1) PME pour un taux d'intérêt
mensuel de 1.5% dans une période de huit (8) mois sont de l'ordre de
1,068,672.194 gourdes pour huit-cents (800) PME nous aurons 800 x
1068672.194 gourdes soit 854,937,755.20
gourdes, soit un profit annuel de 54,937,755.20
gourdes.
E- POLITIQUE BUDGÉTAIRE
La politique budgétaire est
l'une des politiques économiques du gouvernement conduite au moyen du
budget de l'État pris globalement, incluant l'action par les recettes
(politique fiscale) et l'action par les dépenses publiques.
En réalité, pendant l'exercice fiscal 2004, les
recettes fiscales du pays étaient autour de 12 473.9 MG contre
10 503 MG en 2003, soit une augmentation de 19%. Celle-ci est due en
grande partie aux recettes courantes, spécialement les recettes internes
et douanières qui ont eu respectivement une croissance de 18% et de 27%
en glissement annuel.
En outre, pour cette période, l'État a pris des
mesures importantes pour élargir l'assiette fiscale du pays et ces
dernières ont beaucoup contribué à cette augmentation. Ces
mesures importantes ont voulu, entre autres, le renforcement du recouvrement
des recettes et la modification du mode de tarification de certains droits et
taxes. Ainsi, ceux-ci étaient calculés sur une base ad valorem
de la façon suivante : les droits d'accises sur le tabac
étaient estimés à 12%, sur l'alcool étaient autour
de 5%, sur la bière valaient 4% ; l'établissement de
l'acompte à 2% et la totalité des frais de vérification
à 5%.
Á la fin de l'exercice fiscal 2004, le taux du niveau
de pression fiscale a varié de 8.8% à 8.9%. La structure des
entrées fiscales, durant les trois années
précédentes, n'a pas eu de grandes modifications dans le cas
où la force des impôts indirects reste dominante. Et, il est
nécessaire de donner certaines variations évidentes :
v Le poids des impôts directs sur le revenu et les
bénéfices est sorti de 17.61% pour arriver à 22.28%, en
tenant compte de l'accroissement des rubriques Impôts sur les
sociétés et Acompte pendant que
l'impôt sur le revenu des travailleurs a baissé de presque de
moitié ;
v La diminution du poids de la taxe sur le chiffre d'affaire
(TCA) de 32.11%, en considérant le recul de ses composantes externe et
interne, sortant respectivement de 24% à 19.89% et de 8.02% à
7.52% ;
v La progression du poids des accises dans les entrées
fiscales totales est estimée à 9.88% et celle des entrées
douanières à 28.28%.
La structure des dépenses publiques de l'exercice
fiscal 2004 était partagée de la manière suivante :
79% des fonds étaient alloués aux obligations courantes et 21%
aux projets d'investissement contre 72% et 28% en 2003. Du côté
des recettes fiscales, en situation de la ZLEA, Haïti ne pourrait plus
compter sur les droits de douanes, c'est pourquoi l'État haïtien
doit harmoniser sa politique fiscale avec celle de la zone, en éliminant
la corruption dans les perceptions des impôts, des cotisations et des
taxes et l'influence, car celles-ci empêchent au pays de
générer des entrées fiscales importantes, étant
indispensables pour la construction des hôpitaux décents, des
écoles pour que le pays arrive à scolariser tous ses fils, des
routes dans toutes les villes et communes du pays, des adductions d'eau
potable, des centres cybernétiques pour les jeunes et les adultes du
pays et le pays doit arriver par une bonne vision fiscale à augmenter le
taux de pression fiscale pour sortir du faible taux de 8.5% pour passer
à 15% voire 25% en résulterait l'augmentation des recettes
fiscales avec des stratégies de lutte tels que relancer les
retardataires et les défaillants, dépister de nouveaux
contribuables, sensibiliser les contribuables et intensifier des
opérations de contrôle dans les Direction Régionale des
Impôts(DRI) et dans les Agence Locales des
Impôts(ALI) et les autorités fiscales doivent arriver
à élargir l'assiette fiscale du pays avec des stratégies
comme : l'aménagement physique des bâtiments de la
Direction Générale des
Impôts(DGI), la mise en place d'un service d'accueil hors pair pour
orienter les contribuables dans l'esprit de les protéger contre les
spoliateurs se trouvant non loin de la DGI, la formalisation du
secteur économique informel, la création d'un site d'Internet
pour faire la promotion des mécanismes fiscaux et permettant aux
contribuables de payer ses redevances fiscales.
Pour les dépenses publiques le gouvernement doit
soumettre, selon le voeu de la Constitution de 1987,
chaque 30 juin de l'année au Parlement haïtien, son avant
projet de budget afin qu'au commencement de chaque exercice
fiscal(1er Octobre) le pays ait un budget fiable qui permettra
à l'État d'assumer ses missions essentielles de services publics,
avec un bon cadre macro-économique(assainissement financier, diminution
des déficits budgétaires, contrôle du taux de change et du
taux d'inflation dans l'économie), avec des indicateurs de performance
pour que les citoyens puissent mesurer les résultats, un budget qui
tienne compte de la crise économique. À court terme, les
autorités politiques et monétaires du pays devraient annoncer des
mesures crédibles capables de restaurer la confiance dans
l'économie haïtienne en rationalisant et en réduisant
drastiquement les dépenses publiques non importantes. Des mesures
comme :
v Rendre fonctionnelle la Cour Supérieure des Comptes
et du Contentieux Administratif ;
v Implanter des mécanismes qui permettent l'utilisation
des guichets de banques pour paiement à l'État et aux entreprises
publiques et/ou obligation d'effectuer les paiements directs par chèque
certifié ou de direction pour tout montant allant au-delà de cinq
cents gourdes. Ces mesures vont empêcher le détournement des fonds
publics et réinstaller la confiance dans l'économie ;
v Rendre rationnelles les dépenses des entreprises
publiques ;
v Restructurer ou éliminer les comptes courants trop
nombreux des ministères, des directions générales et
d'autres boites étatiques ;
v Restaurer la procédure de la réquisition pour
l'exécution des dépenses publiques ;
v Limiter l'utilisation de la ligne budgétaire
« interventions publiques » aux seules dépenses d'urgence
justifiées en cas des désastres naturels ;
v Cesser les nouveaux investissements non mentionnés au
budget ratifié par le Parlement.
Á moyen terme, le gouvernement devrait arriver à
la bonne gouvernance politique par des bonnes formules de gestion de conflits
de crise politique car celles-ci sont indispensables au développement
économique du pays.
Nous pensons que la résolution des conflits politiques
avec le renforcement des institutions politiques conduira automatiquement les
institutions économiques à l'efficacité indispensable
à la relance du pays. Ainsi, avec la stabilité politique et
sociale, le gouvernement devrait mobiliser les acteurs nationaux pour trouver
dans un temps record une méthode de stratégie de croissance
économique équilibrée et durable avec, bien entendu,
la participation des secteurs privé et public, de bailleurs de fonds
internationaux et d'investisseurs privés étrangers et nationaux.
Enfin, ce plan devrait tenir compte :
v du plan de développement coordonné par les
secteurs organisés de la population, c'est-à-dire une approche
participative du développement ;
v d'une politique de développement économique
s'appuyant sur les opportunités de l'intégration du pays dans les
marchés régionaux et internationaux tels que : ZLEA,
CARICOM, ACCORDS ACP- LOMÉ;
v d'une stratégie de réforme de l'État
voulant arriver à une bonne politique d'austérité pour le
développement économique durable d'Haïti.
F- POLITIQUE TECHNOLOGIQUE
Avec l'invention du télégraphe
par l'ingénieur français Claude CHAPPE en 1794,
l'humanité débuta vraiment une ère des
télécommunications. En réalité, la transformation
de l'information n'entra réellement dans l'âge moderne qu'en
janvier 1839, date à laquelle fut inauguré le premier
télégraphe électrique en Grande-Bretagne. En outre, ce
nouveau mode de communication était adopté très rapidement
par l'Amérique et l'Europe entière, se servant en majorité
du code Morse. Depuis lors, nous allions d'innovation en innovation dans ce
domaine car on sortait de téléviseurs en noir et blanc pour
arriver à ceux en couleur, de téléphones fixes pour
aboutir à une ascension fulgurante des téléphones
portables et de l'Internet.
Ainsi, dans ce domaine Haïti a un très grand
retard par rapport aux autres pays de la région américaine. Au
fait, la « Téléco » a un
réseau de 55.000 lignes téléphoniques partagées de
la façon suivante : 85% des lignes sont données à des
clients de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et les 15% restantes
sont distribuées à neuf(9) zones rurales et provinces du pays.
Pour l'instant les demandes en attente sont autour de 250.000 lignes pour la
ville de Port-au-Prince et les autres villes du pays. Le taux de desserte en
2004 est estimé à 16,653 lignes téléphoniques pour
mille habitants et le nombre de lignes par habitant a une croissance de 364% en
23 ans. Le nombre de portables est autour de 47,58 par 1000 habitants en 2004
et le nombre d'abonnés au téléphone mobile et fixe par
1000 personnes en Haïti est de 64,2 avec une croissance de 1691% en 23
ans. Actuellement la « Téléco » a
près de 2800 employés avec un taux de performance qui est autour
de 23 lignes par employé tandis que le standard est de 100 lignes par
employé. Le nombre d'utilisateurs d'Internet sous une forme ou sous une
autre est estimé en 2005 à 70,358 pour chaque 1000 habitants
d'Haïti et le nombre d'utilisateurs d'Internet est de 600.000 personnes en
cette même année (Voir Tableau # 34). Le
nombre de ménages du pays qui ont un ou plusieurs
téléviseurs en 2003 est de 26,517.
Ainsi, si Haïti veut réellement entrer dans cette
intégration régionale, en matière technologique, le
CONSEIL NATIONAL DES TÉLÉCOMMUNICATIONS
(CONATEL) doit jouer son rôle constitutionnel en
contrôlant tous les opérateurs dans ce secteur comme les
télévisions, les radios, les cybercafés, les compagnies de
téléphones fixes et cellulaires afin que les services vendus par
les différents opérateurs soient standardisés à
ceux de la région.
Entre autres, par le biais des Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication (NTIC), le pays pourrait tourner vers
une sous-traitance électronique en formant beaucoup d' ingénieurs
de logiciels, des techniciens de maintenance et de réseau capables de
servir d'instruments à cette vision et en créant dans toutes les
grandes villes et certaines sections communales du pays des centres
technologiques bien équipés. Une telle politique pourrait aider
le pays à entrer beaucoup de dollars américains, ce qui va
l'aider à corriger les déficits chroniques de sa balance des
paiements, comme cela se fait actuellement en Inde et en
Chine et cette sous-traitance électronique fait de
l'Inde et de la Chine les économies les plus
performantes au niveau mondial. Les autorités des
télécommunications du pays devraient faire davantage la promotion
pour le domaine « ht » pour que toutes les entreprises
privées et publiques du pays puissent en faire usage dans leurs sites
d'Internet comme on le fait en République Dominicaine avec le domaine
« do », en France avec le domaine
« fr », au Canada avec le domaine
« ca » et celui « it »
en Italie.
G- POLITIQUE ÉDUCATIVE
Depuis la nuit des temps, l'éducation
a été toujours considérée comme l'institution la
plus noble de toute l'histoire de l'humanité car elle est à la
base du développement de toute société. Ainsi, parle-t-on
un peu partout de l'économie du savoir ou de la matière grise.
Haïti a actuellement plus de 500.000 enfants non
scolarisés et elle a, en 2005, le taux d'alphabétisation
le plus faible de la région américaine, soit 54.8%
tandis qu'en cette même année, la République Dominicaine et
la Jamaïque ont des taux respectifs de 85.4% et 88.7%.
Maintenant, avec la tendance des entreprises multinationales
de venir progressivement s'implanter dans les pays où elles trouvent des
personnes bien formées capables de mener à bien leurs politiques
de profit, le gouvernement haïtien devrait voir la nécessité
d'investir beaucoup d'argent dans le secteur éducatif du pays tant au
niveau classique qu'universitaire afin de redresser l'éducation
haïtienne qui est à l'heure actuelle en perte de résultats.
Cette politique devrait être axée sur la
construction de beaucoup de lycées techniques et d'écoles
nationales dans plusieurs endroits du pays qui n'en ont pas et la formation de
beaucoup d'enseignants. Ainsi, cette vision va mettre en application les
lettres d'or de la Constitution haïtienne de 1987 qui disait
que : « L'éducation est une charge de l'état
et des collectivités territoriales. Ils doivent mettre l'école
gratuitement à la portée de tous, veiller au niveau de formation
des enseignants des secteurs publics et privés »
Art. 32-1. L'implantation des nouvelles technologies dans les
écoles publiques et privées, c'est-à-dire dans toutes les
salles des écoles du pays on doit installer des ordinateurs
branchés à l'Internet, des tableaux blancs et des LCD pour que
nous ayons une éducation à la dimension de celle de la
région et, pour y arriver, le gouvernement devrait trouver un appui de
ses partenaires internationaux comme : le Taiwan, les Etats-Unis,
l'Allemagne, la France, le Japon, l'Organisation Internationale de la
Francophonie(OIF), l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la
Science et la Culture(UNESCO), l'Union Européene(UE).
La création des écoles professionnelles est
indispensable pour que le pays puisse avoir des professionnels dans tous les
domaines et une université haïtienne avec des campus dans les dix
(10) départements scolaires du pays, avec des facultés enseignant
l'océanographie car le pays a 1700 kms de côtes qui
méritent d'être exploitées dans un plan régional de
développement, avec de grandes facultés de langues susceptibles
de former des professionnels qui pourraient nous aider à trouver des
interlocuteurs capables de communiquer avec les investisseurs directs venant de
la Chine, de l'Inde, de l'Allemagne, de l'Italie, de l'Espagne, d'Israël
qui voulaient investir leurs capitaux dans l'économie haïtienne,
avec des facultés d'actuariat pour développer un vrai
réseau d'assurance et ceci devrait nous conduire à un grand
programme de Sécurité sociale* dans le pays,
avec des facultés de tourisme pour mettre en valeur l'avantage
comparatif du pays dans le domaine touristique, avec des facultés de
médecine tropicale et d'autres facultés dont l'économie
haïtienne a besoin pour son expansion et une université qui devrait
se lancer dans des recherches pour pouvoir apporter des solutions aux
différents problèmes sociaux et économiques du pays.
Analyse et Interprétation des
données
Cette partie est considérée
comme la base du travail. Les différentes statistiques collectées
et traitées vont être examinées et expliquées dans
l'esprit de conclure si les hypothèses du travail sont validées
ou invalidées.
La première hypothèse du travail est
formulée ainsi : « La balance commerciale
haïtienne face à un déficit tendanciel au pourcentage du PIB
au cours de la période allant de 1960 à 2002 ».
Cette hypothèse sera validée si la balance
commerciale haïtienne a accusé des déficits au pourcentage
du PIB pendant toute la période de l'étude. Ainsi, pour qu'on
puisse faire le test de l'hypothèse du travail, on est obligé de
mettre le tableau dans lequel on a l'évolution de quelques indicateurs
économiques du pays pour la période
considérée.
Tableau # 3
Évolution de quelques indicateurs
économiques d'Haïti de : 1960 à 2002
Années
|
Bal. Commerciale
(% du PIB)
|
Bal. des Paiements
($ US courant)
|
Commerce
(% du PIB)
|
Commerce
des Biens
(% du PIB)
|
Export. de Biens et Services($ US Constant
1995)
|
Export. de Biens et Services(% du PIB)
|
Imp. De Biens et Serv($US constant 1995)
|
Import. de Biens et Services(% du PIB)
|
IDE
Entrées nettes
(% du PIB)
|
TEN
(1995 = 100)
|
1960
|
-1,544
|
-
|
41,462
|
-
|
217 567 000
|
19,959
|
104 047 000
|
21,503
|
-
|
-
|
1961
|
-7,859
|
-
|
41,688
|
-
|
218 586 000
|
16,915
|
118 694 000
|
24,774
|
-
|
-
|
1962
|
-2,91
|
-
|
42,401
|
-
|
274 633 000
|
19,744
|
94 702 700
|
22,658
|
-
|
-
|
1963
|
-0,834
|
-
|
37,681
|
-
|
241 514 000
|
18,423
|
108 845 000
|
19,257
|
-
|
-
|
1964
|
-3,057
|
-
|
30,133
|
-
|
177 314 000
|
13,538
|
106 067 000
|
16,595
|
-
|
-
|
1965
|
-5,02
|
-
|
30,78
|
-
|
168 653 000
|
12,88
|
119 704 000
|
17,9
|
-
|
-
|
1966
|
-4,564
|
-
|
29,942
|
20,314
|
161 519 000
|
12,689
|
115 411 000
|
17,253
|
-
|
-
|
1967
|
-3,587
|
-
|
26,476
|
19,928
|
155 914 000
|
11,444
|
94 197 800
|
15,032
|
-
|
-
|
1968
|
-2,056
|
-
|
28,136
|
20,788
|
188 524 000
|
13,04
|
110 360 000
|
15,096
|
-
|
-
|
1969
|
-2,968
|
-
|
28,589
|
20,107
|
195 148 000
|
12,81
|
114 654 000
|
15,779
|
-
|
-
|
1970
|
-3,904
|
-
|
31,488
|
24,085
|
209 924 000
|
13,792
|
148 747 000
|
17,696
|
0,71
|
-
|
1971
|
-3,413
|
4 980 000
|
30,675
|
24,028
|
250 177 000
|
13,631
|
165 667 000
|
17,044
|
0,763
|
-
|
1972
|
-4,944
|
8 219 970
|
29,852
|
23,772
|
264 953 000
|
12,454
|
182 587 000
|
17,398
|
0,863
|
-
|
1973
|
-4,661
|
1 180 000
|
29,282
|
23,918
|
310 810 000
|
12,311
|
189 911 000
|
16,972
|
1,231
|
-
|
1974
|
-7,15
|
20 960 000
|
31,338
|
28,228
|
330 682 000
|
12,094
|
205 316 000
|
19,244
|
1,132
|
-
|
1975
|
-8,232
|
-24 540 000
|
37,531
|
31,738
|
333 280 000
|
14,649
|
218 069 000
|
22,882
|
0,36
|
-
|
1976
|
-8,896
|
-12 400 000
|
42,412
|
37,656
|
375 265 000
|
16,758
|
284 740 000
|
25,654
|
0,887
|
-
|
1977
|
-8,909
|
-37 500 000
|
45,556
|
36,647
|
370 373 000
|
18,324
|
322 874 000
|
27,232
|
0,81
|
-
|
1978
|
-8,858
|
-44 640 000
|
49,57
|
38,792
|
406 499 000
|
20,356
|
332 091 000
|
29,214
|
1
|
-
|
1979
|
-9,952
|
-52 560 000
|
49,044
|
40,825
|
455 413 000
|
19,546
|
326 005 000
|
29,498
|
1,072
|
-
|
1980
|
-8,879
|
-100 840 000
|
52,128
|
41,114
|
577 291 000
|
21,624
|
389 747 000
|
30,504
|
0,889
|
199
|
1981
|
-15,305
|
-148 800 000
|
49,156
|
41,735
|
439 516 000
|
16,925
|
384 418 000
|
32,23
|
0,565
|
154
|
1982
|
-10,174
|
-98 520 000
|
49,63
|
38,047
|
539 281 000
|
19,728
|
350 830 000
|
29,902
|
0,478
|
149
|
1983
|
-10,411
|
-111 180 000
|
45,446
|
37,248
|
488 175 000
|
17,517
|
352 547 000
|
27,928
|
0,515
|
149
|
1984
|
-9,04
|
-102 980 000
|
43,988
|
34,629
|
518 186 000
|
17,474
|
349 517 000
|
26,514
|
0,248
|
167
|
1985
|
-13,477
|
-94 659 600
|
45,247
|
30,357
|
511 563 000
|
15,885
|
422 754 000
|
29,362
|
0,244
|
179
|
1986
|
-8,118
|
-44 897 000
|
38,069
|
24,318
|
508 506 000
|
14,975
|
383 357 000
|
23,093
|
0,215
|
182
|
1987
|
-9,46
|
-31 140 600
|
40,785
|
28,372
|
505 958 000
|
15,662
|
398 510 000
|
25,123
|
0,218
|
178
|
1988
|
-8,73
|
-40 364 900
|
39,511
|
23,413
|
515 639 000
|
15,391
|
377 549 000
|
24,12
|
0,452
|
174
|
1989
|
-8,857
|
-62 658 200
|
37,363
|
17,309
|
524 810 000
|
14,253
|
405 328 000
|
23,11
|
0,374
|
115
|
1990
|
-2,451
|
-21 900 000
|
37,526
|
17,181
|
662 382 000
|
17,538
|
547 761 000
|
19,989
|
0
|
116
|
1991
|
-9,864
|
-91 520 000
|
57,92
|
18,709
|
1 146 430 000
|
24,028
|
754 340 000
|
33,892
|
-0,059
|
98
|
1992
|
-10,166
|
7 260 000
|
26,495
|
18,864
|
389 277 000
|
8,164
|
328 556 000
|
18,331
|
-0,118
|
93
|
1993
|
-13,78
|
-11 830 000
|
31,721
|
24,629
|
405 582 000
|
8,971
|
527 053 000
|
22,75
|
-0,159
|
94
|
1994
|
-6,873
|
-23 390 000
|
18,837
|
14,86
|
341 382 000
|
5,982
|
472 252 000
|
12,855
|
0
|
97
|
1995
|
-20,607
|
-87 070 000
|
40,779
|
30,208
|
254 762 000
|
10,086
|
775 256 000
|
30,693
|
0,293
|
100
|
1996
|
-17,569
|
-137 720 000
|
40,222
|
25,174
|
295 708 000
|
11,327
|
728 637 000
|
28,896
|
0,137
|
91
|
1997
|
-15,987
|
-47 700 000
|
36,896
|
26,142
|
336 241 000
|
10,454
|
781 665 000
|
26,442
|
0,122
|
95
|
1998
|
-16,705
|
-38 100 000
|
36,489
|
29,652
|
416 704 000
|
9,892
|
832 732 000
|
26,597
|
0,287
|
97
|
1999
|
-17,426
|
-
|
41,888
|
33,106
|
485 191 000
|
12,231
|
1 022 890 000
|
29,657
|
0,731
|
95
|
2000
|
-20,719
|
-
|
46,11
|
35,102
|
514 177 000
|
12,695
|
1 320 880 000
|
33,414
|
0,345
|
88
|
2001
|
-19,7
|
-
|
37,5
|
34,075
|
496 568 000
|
8,9
|
1 272 180 000
|
28,6
|
0,121
|
89
|
2002
|
-23,65
|
-
|
48,784
|
41,045
|
496 568 000
|
12,567
|
1 264 070 000
|
36,217
|
0,173
|
-
|
· Source : Online : Perspective
Monde
· IDE : Investissements Directs étrangers. *
TEN : Termes de l'Échange Net.
En traitant les donnés de la balance
commerciale d'Haïti au pourcentage du PIB de 1960 à 2002 de «
Perspective Monde », on a pu constater que le chiffre de
1960 est estimé à -1,544, celui de 1961 était de l'ordre
de -7,859, pour 1962 on avait -2,91, pour 1963 il était autour de
-0,834, le poids de 1964 était de l'ordre de -3,057, en 1965 on avait
-5,02, pour l'année 1966 on avait -4,564, en 1967 on avait -3,587 et de
1968 à 2002 la balance commerciale haïtienne au pourcentage du PIB
a accusé les chiffres suivants : -2,056, -2,968, -3,904, -3,413,
-4,944, -4,661, -7,15, -8,232, -8,896, -8,909, -8,858, -8,879, -15,305,
-10,174, -10,411, -9,04, -13,477, -8,118, -9,46, -8,73, -8,857, -2,451, -9,864,
-10,166, -13,78, -6,873, -20,607, -17,569, -15,987, -16,705, -17,426, -20,719,
-19,7, -23,65. En observant l'évolution de la balance commerciale
haïtienne au pourcentage du PIB pendant les 42 années de
l'étude d'après les données publiées par «
Perspective Monde de l'Université de Sherbrooke », nous
avons vu que la balance commerciale du pays au pourcentage du PIB a toujours eu
des déficits, les uns sont plus grands que les autres. Par
conséquent, on peut conclure que l'objectif est atteint car
l'hypothèse posée est totalement validée.
La deuxième hypothèse de
l'étude est posée comme suit :
« L'évolution des importations haïtiennes en
fonction des exportations et du taux de change et la corrélation
existant entre la variable endogène (Y) et les deux autres variables
exogènes (X1) et (X2) de 1975 à
2003 »
a) Analyse de la variable
endogène
Une variable est dite endogène, c'est
quand elle est dépendante d'une autre variable alors
considérée comme variable explicative s'il existe une
corrélation entre leurs évolutions passées. Ainsi, dans le
cas de cette hypothèse, notre variable endogène est l'importation
(Y) parce qu'elle est expliquée par l'exportation
(X1) et le taux de change (X2) et elle
est liée grandement aux deux variables explicatives.
b) Les méthodes explicatives
Les méthodes explicatives font usage
des données passées d'une ou de plusieurs variables dans le cadre
d'un modèle économétrique. Et, ceci implique que la
qualité des prévisions obtenues en faisant usage de ces
méthodes va dépendre en grande partie de la justesse de
prévision ou d'estimation des variables explicatives sur l'horizon de
prévision.
En fait, ces méthodes sont très
recommandées quand il y a des variables explicatives dont les
observations sont disponibles plus rapidement que la variable
dépendante.
c) Le résumé du modèle
économétrique pour le test de validation
Dans ce modèle
économétrique nous allons étudier l'évolution des
Importations haïtiennes(Y) en fonction des Exportations
haïtiennes(X1) et du Taux de Change haïtien(X2)
On aura :
à
Où ao est l'estimation de
Yt quand X1 = 0 et X2 =
0, pour X2 fixé, pour X1 fixé et les MCO
vont nous donner des interprétations « ceteris
paribus ». On parle de la régression de
Yt sur X1 et X2,
où les variables Yt et X1 et
X2 sont appelées :
Où a1 et a2
sont les paramètres d'intérêt.
Dans ce modèle tous les paramètres sont
vérifiés. Ainsi, nous allons résumer tous ces
résultats sous la forme habituelle :
Cette dernière équation nous montre que le
niveau des Importations, Y, est directement lié au pourcentage
X1 des Exportations haïtiennes et au pourcentage du Taux de
Change haïtien X2 pendant les vingt huit(28) dernières
années : ce qui d'ailleurs aurait pu être anticipé.
Avec les tests suivants :
Par-là même nous pouvons dire que le niveau des
Exportations haïtiennes X1 contribue plus que le pourcentage du
Taux de Change X2 au pouvoir explicatif du modèle.
, nous disons que l'élasticité-exportations
haïtiennes pendant les vingt huit(28) dernières années est
élastique et nous constatons que le niveau des Importations Y augmente
en moyenne de 10141.07, la quantité des Exportations X1 va
augmenter de 92.24%.
49.72%
. Nous voyons que l'élasticité-Taux de Change haïtien
est élastique, mais quand le niveau des Importations Y augmente en
moyenne de 10141.07 la quantité du Taux de Change va augmenter de
49.72%.
Interprétation
générale : Puisque Exp
Taux de Change ou
0.9224 0.4972, nous disons que l'élasticité
des exportations X1 est plus importante pour
les importations Y par rapport du taux de change
haïtien X2 pendant les vingt (28)
dernières années.
Tableau # 4
Corrélation entre les importations
haïtiennes et les exportations
et le taux de change d'Haïti
Évaluations de coefficients d'équation :
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-4255.33
|
2.19
|
0.1479
|
14.81
|
432.47
|
72.15
|
5.99
|
0.99
|
0.9941
|
2260.23
|
0.993
|
0.973
|
0.951
|
0.957
|
0.80
|
0.92
|
0.49
|
Avec : ou . Donc, puisque la valeur R2 est très proche
de 1 ceci nous montre que la corrélation entre les trois
variables étudiées est très forte dans le cadre de ce
modèle.
Ainsi, les résultats de la régression
exprimés dans le tableau ci-dessus prouvent une relation
indéniable entre les importations haïtiennes et les exportations et
le taux de change de 1975 à 2003. Ceci n'est pas
étonnant parce que les importations sont très dépendantes
des recettes des exportations et de la valeur du taux de change dans une
économie. Par conséquent, nous constatons une grande
corrélation entre les trois variables de ce modèle c'est dans ce
contexte que nous pouvons conclure que l'hypothèse posée est
parfaitement confirmée.
CHAPITRE II
OBJECTIFS RÉELS DU SOMMET DES
AMÉRIQUES
A- Mondialisation ou Globalisation de l'économie
de la région américaine
Depuis 1945, la libération des
échanges commerciaux est en forte augmentation au niveau de
l'économie mondiale et a été à la base des taux de
croissance extraordinaires qu'ont accusés beaucoup d'économies
des pays très industrialisés durant l'époque que nous, les
économistes, appelons « les Trente Glorieuses
» de l'économie mondiale en dépit de certaines
alertes au protectionnisme et certaines guerres commerciales limitées.
En outre, à Genève, en 1947, les
délégués de vingt trois(23) nations non communistes ont
signé un traité donnant naissance à l'Accord
Général sur le Tarif Douanier et le Commerce qui est
traduit en anglais par General Agreement on Tarifs and
Trade(GATT). Et, le but principal de cet
accord est de mettre sur pied une organisation internationale destinée
à encourager l'expansion du commerce multilatéral en arrivant
à une baisse des barrières à l'échange
international tant sur les plans tarifaires (droits de douanes) que
non tarifaires (quotas).
En 1994, le GATT est devenu l'Organisation
Mondiale du Commerce (OMC) et celle-ci a été le principal
instrument de libération du commerce international et elle a aussi pour
rôle de faciliter le règlement des différends commerciaux
internationaux.
En fait, la création de la ZLEA sera une union
douanière, en tenant compte de la mondialisation. Elle sera une union
économique dans la région des Amériques et non une union
monétaire comme l'union européenne. La ZLEA repose sur un motif
précis : c'est de créer un vaste marché capable
d'offrir de nouveaux débouchés aux entreprises
américaines.
Selon l'administration américaine, la dynamique de la
ZLEA saura avoir des effets bénéfiques en termes de croissance
dont personne ne pourrait discuter le bien-fondé.
Enfin, beaucoup de sociétés multinationales
américaines sont, dans la totalité, favorables à
l'ouverture de l'économie régionale, car cette dernière va
leur permettre de faire des économies d'échelle et de
rationaliser leurs investissements et ceci même au prix de
restructurations et de réductions d'effectifs.
B- Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD)
L'année 2015 est la date que la
communauté internationale s'est fixée pour arriver aux
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), un
nombre de huit (8) objectifs en accord de buts que les pays se sont
engagés à atteindre pour combattre la pauvreté et les
autres causes de privation humaine et pour arriver au développement
durable. La Chine et l'Inde qui ont plus de personnes pauvres dans le monde
sont sur la bonne voie pour réduire de moitié la pauvreté
d'ici à 2015, car ces deux pays ont fait pendant ces dernières
années une croissance forte et soutenue.
Ainsi, la Banque Mondiale (BM) pense que l'Asie de l'Est a
déjà atteint l'un de ces objectifs parce qu'elle est
arrivée déjà à diminuer sa pauvreté de
moitié. Cependant, certains pays de l'Afrique et de l'Amérique
comme Haïti ne sont pas sur la route de les atteindre. Selon un rapport de
suivi mondial publié par la BM et le FMI dans l'année 2005 pour
évaluer les progrès annuels vers les OMD, il a été
proposé, dans le souci de renverser la donne actuelle, un programme bien
ficelé et élaboré en cinq (5) points, tels que :
v internaliser l'action : c'est-à-dire
l'intensification de l'effort de développement des pays doit être
guidée par des stratégies de réduction de la
pauvreté (SRP) ou autres stratégies nationales de
développement élaborées par les pays
eux-mêmes ;
v développer
l'économie : pense que la croissance doit
être au centre de toute stratégie visant à la
réalisation des OMD ;
v renforcer les services de santé et
d'éducation : les OMD en matière de
développement humain ne sauraient être atteints sans une expansion
considérable des services d'éducation et de santé.
L'éducation primaire, les soins de santé de base, la
maîtrise des grandes maladies comme le VIH/Sida et l'accès des
femmes à l'éducation et à la santé sont autant de
domaines qu'Haïti devra redoubler l'effort.
v lever les obstacles aux échanges
commerciaux : on doit arriver à
l'amélioration de l'accès des pays en développement aux
marchés (comme la ZLEA) pour donner une forte impulsion à leur
croissance économique et leur permettre de progresser vers les OMD. La
BM et le FMI pensent qu'une libéralisation multilatérale,
mutuelle et sans aucune discrimination des échanges est la meilleure
possibilité d'atteindre le développement souhaité par le
commerce. Et, la communauté internationale doit fixer un objectif
ambitieux au cycle de Doha.
v accroître et améliorer
l'aide : pour les économistes de la BM,
l'apport d'une aide plus grande et de meilleure quantité est un
élément important des efforts déployés en vue
d'atteindre les OMD. Pour quelques pays à faible revenu, l'APD reste et
demeure la source majeure de financement extérieur. Pour les pays
pauvres et les pays moins avancés, l'aide est la source
prédominante.
En résumé, nous voyons que la dynamique des
échanges commerciaux (ZLEA, CCE, ALENA, CARICOM, etc.) est
considérée comme le quatrième point du programme de la BM
et du FMI dans l'esprit d'atteindre les OMD en 2015.
*
* *
CONCLUSION
La libéralisation du commerce
régional au niveau du continent américain est devenue l'un des
objectifs primordiaux de l'Administration américaine, car avec
la montée de la CCE, le gouvernement américain pense que
l'Amérique doit se retrouver dans une intégration
régionale pour qu'elle tienne la concurrence avec le vieux continent qui
s'est livré dans une union économique avec la libre circulation
des produits, des capitaux (Zone monétaire optimale), des
personnes.
Et, en voyant l'importance de ZLEA pour le continent
américain en terme économique, c'est pour cette raison dans le
cadre de notre travail nous avons posé deux grandes hypothèses
qui sont formulées ainsi :
a) La balance commerciale haïtienne face à un
déficit tendanciel au pourcentage du PIB au cours de la période
allant de 1960 à 2002.
b) L'évolution des importations haïtiennes en
fonction des exportations et du taux de change et la corrélation
existant entre la variable endogène (Y) et les deux autres variables
exogènes (X1) et (X2) de 1975 à
2003.
Nous avons fait les tests de validation des hypothèses
pour voir si les deux hypothèses posées dans notre travail sont
confirmées ou infirmées et après les différentes
études faites des données disponibles, nous avons constaté
la confirmation totale de ces deux hypothèses.
Au fait, lors du dernier Sommet des
Amériques en Argentine, beaucoup de pays de la
région américaine tels que le Venezuela, la Bolivie, le
Brésil, pour ne citer que ceux-là ont pensé qu'ils
n'ont pas été prêts maintenant à ouvrir leurs
frontières à la ZLEA malgré la volonté du
président américain pour le démarrage de cette zone.
Nul ne peut faire fi des oppositions de certains gouvernements
de gauche de l'Amérique latine qui ont dérangé grandement
la vision libre-échangiste du gouvernement américain. C'est
pourquoi les économistes qui ont été présents en
Argentine ont parlé de grandes difficultés d'application pour la
ZLEA et en dépit de tout la date du prochain sommet a
été fixée pour l'année 2009 et il va prendre
siège au Trinidad Tobago.
Cependant, peu importe la crainte de ces dirigeants-là
à propos de la ZLEA, Washington pense sans aucun doute
que le 21ème siècle va être dominé par la
mondialisation et la libéralisation régionale, une logique que
tous les pays doivent accepter parce qu'elle offre des avantages énormes
aux pays qui ont une grande capacité de production et des
opportunités de croissance pour les pays qui travaillent pour augmenter
leurs capacités productives, c'est-à-dire ceux qui peuvent
attirer de nouvelles entreprises dans leur économie pour satisfaire les
demandes internes de leurs citoyens et arriver aussi à augmenter leurs
exportations.
Un pays comme Haïti, s'il ne fait pas d'efforts pour
accroître sa production, il ne sera qu'un pays importateur dans la
ZLEA. Les grands débouchés que la ZLEA pourrait
offrir à l'économie nationale en terme d'ouverture de
marchés pour les produits primaires d'exportation ne vont pas être
exploités car le secteur primaire du pays est dans un piteux état
actuellement.
Par ailleurs, cette ZLEA saurait offrir à
Haïti beaucoup d'avantages si le pays arrivait à réunir
toutes les conditions indispensables aux investissements productifs qui
seraient importants pour baisser les obstacles dans l'offre de biens et
services. Haïti, devrait coûte que coûte trouver une bonne
politique économique dans la vision de la ZLEA pour sortir de
cette misère. C'est dans cet ordre d'idées qu'on va prodiguer les
recommandations suivantes autorités économiques du pays.
*
* *
RECOMMANDATIONS
Avec la mondialisation, l'économie
mondiale a connu des changements. Partout, on parle de privatisation de
l'économie, d'intégration régionale, de zone de
libre-échange, d'union monétaire et de libre circulation de
capitaux et de personnes et d'union douanière.
Et, pour arriver à tout ceci, on veut éliminer
les barrières tarifaires et non tarifaires dans l'idée
d'atteindre le libre-échange commercial entre les zones, les continents
et plus précisément entre les nations.
En outre, en décembre1994, à Miami,
l'administration américaine a convié les pays des trois
Amériques à un sommet des Amériques
pour la création d'une zone de libre-échange commercial.
Haïti a été l'un des pays ayant répondu
présent à cette invitation et pour que le pays puisse faire poids
dans cette zone il devrait prendre la route de la modernité. C'est
pourquoi on veut faire des recommandations capables de l'aider à bien
intégrer ce vaste marché hémisphérique :
1. Attirer les capitaux des Investisseurs Directs
Étrangers (IDE) pour créer de nouvelles entreprises dans
l'économie haïtienne, ce qui va diminuer le taux de chômage
dans l'économie ;
2. Diminuer le déficit budgétaire dans
l'économie afin de créer la confiance dans l'économie avec
une bonne politique macroéconomique comme le contrôle du taux de
change, du taux d'inflation, du taux d'intérêt, du bon BRH, ce qui
va développer une ère d'investissement privé ;
3. Diminuer le nombre de jours pour la création des
nouvelles entreprises dans l'économie et éliminer la corruption,
le clientélisme et le favoritisme en ce sens ;
4. Créer une banque de crédit à
l'investissement pour qu'on puisse développer une ère
entrepreneuriale dans le pays ;
5. Renforcer le Ministère du Commerce par des
techniciens pour encourager l'exportation des produits nationaux ;
6. Diminuer les contraintes qui jouent un rôle de
goulots d'étranglement et qui empêchent le développement de
l'économie nationale ;
7. Cesser de financer le déficit budgétaire par
la BRH pour éviter de créer des situations inflationnistes dans
l'économie car ces dernières diminuent considérablement le
pouvoir d'achat des citoyens ;
8. Réduire la force de la contrainte externe sur le
développement de l'économie nationale tout en éliminant
tous les droits de douanes sur les équipements de technologies modernes
de production ;
9. Refondre le code d'investissement, en donnant les
mêmes conditions que celles qui existent dans d'autres pays en
développement de la ZLEA, de manière à faire augmenter le
taux d'investissement privé dans l'économie nationale et de
permettre qu'il soit à la dimension de la concurrence de la
ZLEA ;
10. Stimuler les exportations haïtiennes, par des
politiques monétaires, en dirigeant les ressources financières
vers les secteurs productifs de l'économie et en aidant les
investisseurs à avoir des crédits à des faibles taux
d'intérêt ;
11. Renforcer la capacité du Ministère de
l'Agriculture par des techniciens prêts à travailler avec les
paysans pour accroître la productivité agricole du pays ;
12. Renforcer le Ministère du Tourisme par des cadres
capables d'orienter la politique touristique du pays ;
13. Augmenter l'assiette fiscale du pays en dépistant
des nouveaux contribuables qui sont capables de payer les impôts et
cotisations sociales ;
14. Assainir le pays par une politique de ramassage des
détritus dans les rues afin que le pays soit propre pour ses fils et ses
visiteurs ;
15. Diminuer le taux de criminalité et
d'insécurité dans le pays afin que les étrangers et nos
frères de la diaspora puissent y venir investir leurs capitaux ;
16. Garantir de l'Etat du respect des droits de la
propriété pour augmenter la confiance foncière dans le
pays.
*
* *
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*
* *
* 1 . L'intégration
économique entre divers états peut prendre plusieurs formes.
Selon le degré d'intégration, on distingue : la zone de
libre-échange, l'union douanière, l'union tarifaire, le
marché commun et l'union économique. Lexique
économique, page 329.
* 2 . Il s'agit d'une union
douanière entre la France, l'Allemagne, l'Italie, la Belgique, le
Pays-Bas, le Luxembourg et les anciens pays de l'Europe de l'Est.
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* 3 . Il s'agit d'une union
tarifaire où les législations nationales en matière de
douane sont harmonisées. Ibid,, page 329.
* 4 . Ensemble de pays ayant
supprimé les obstacles douaniers applicables aux marchandises produites
sur leur territoire. Ibid, page 346.
* 5 . Dictionnaire de
l'essentiel en économie, page 192.
* 6 . Selon le denier rapport
des Nations-Unies sur le commerce international dans les PVD.
* 7 . Michel DEBONNEUIL :
Problèmes économiques No. 2355, 22
Déc. 1993.
* 8 . Droit de douane ou
tarif douanier : Le droit de douane ad valorem ou tarif nominal est une taxe
imposée sur les importations en pourcentage de leur valeur. Cette taxe
est payée par les consommateurs nationaux et perçus par l'Etat.
Lexique économique, page 205.
* 9 . Restriction
quantitative qui porte sur les flux physiques d'importations.
Ibid , page 157.
* 10 . Raùl
PREBISCH, « The Economic Development of Latin America and its Principal
Problems », United Nations Department of Economic Affairs, New
York.
11 . Hans SINGER, Introduction à
l'économie du développement, page 102.
* 12 . Coût
d'opportunité : Gain qu'entraînerait un emploi alternatif des
ressources propre d'un agent économique, Lexique
économique, page 171.
* 13 . Résseau
terroriste dirigé par Oussama Ben Laden.
* 14 . Les deux tours jumelles
symbolisant la puissance de l'économie américaine.
* 15 . Source :
Introduction à l'économie du
développement, page 165.
* 16 . Situation d'une
entreprise dont l'activité dépasse ses possibilités
financières.
* 17 . Qui était la
deuxième banque commerciale de la République Dominicaine en terme
de dépôts.
* 18 . Leonel
FERNANDEZ : Deux fois élus président de la
République Dominicaine.
* 19 . Ralentissement de
l'activité économique après une période
d'expansion. Lexique économique, page 479.
* 20 . L'une des phases des
fluctuations économiques se caractérisant par un taux de
croissance négatif pour le PNB réel par tête, une
déflation, une diminution des investissements, une croissance du
chômage, la diminution des profits, la disparition d'un certain nombre
d'entreprises. Lexique économique, page 157.
* 21 . L'inflation galopante
ou hyper-inflation : C'est une inflation qui est au-dessus de 6%.
Lexique économique, page 323.
* 22 . Quantité de biens
et de services qu'une somme d'argent permet d'acheter.
Ibid, page 441.
* 23 . Classe des
prolétaires. Petit Dictionnaire
Français(Larousse), page 506.
* 24 . Groupe de pays
réunissant les créanciers publics du Tiers-Monde.
Lexique économique, page 119.
* 25 . Politique
conjoncturelle destinée à donner une impulsion nouvelle à
une activité économique dans une phase de ralentissement, de
stagnation(récession) ou de déclin(régression)
Lexique économique, page 488.
* 26 . Terme employé
dans l'ancien système de la comptabilité nationale pour
désigner les personnes physiques ou morales qui participent à
l'activité économique. Ibid, page 14.
* 27 . Respectivement
l'ancien président et vice-président des Etats-Unis pendant deux
mandats de 4 ans.
* 28 . Commonwealth of
Nations : Ensemble des pays ayant fait partie de l'Empire britannique.
Dictionnaire Hachette, Edition 2003,
page 349.
* 29 . Il y a
économies d'échelle quand le prix de revient unitaire diminue
lorsque les produits augmentent. Dictionnaire de l'essentiel en
économie, page 298.
* 30 . W. W. ROSTOW : A
considérer le degré de développement de l'économie,
on peut dire de toutes les sociétés, qu'elles passent par l'une
des singe phases suivantes : la société traditionnelle, les
conditions préalables au démarrage, le démarrage, le
progrès vers la maturité et l'ère de la consommation de
masse. Les étapes de la croissance
économique, Ed. du Seuil, 1960.
* 31 . 1o En
matière de relance par la consommation il s'agit du surplus qui est
détourné vers une thésaurisation trop importante.
20 En période d'instabilité il s'agit
des valeurs productives qui partent vers l'étranger (ex. : fuite de
capitaux, de devises, de matières grises, etc. ). Lexique
économique, page 289.
* 32 . Concept peu courant
désignant l'arrivé d'une nouvelle entreprise sur un marché
déjà existant. Le pliopole est ainsi un élargissement du
nombre de vendeurs. Lexique économique, page
426.
* 33 . Alain BIENAYME.
Problèmes économiques, 28 Juillet 1993,
page 8.
* 34 . Philippe W.
LAHENS. L'ouverture : Organes de diffusion de la chambre
Franco-Haïtienne, Vol. I # 2. Déc. 1996, pages 16.
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