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La Zone de Libre- Echange des Amériques (ZLEA ), un nouveau départ économique pour les Amériques au 20ième: enjeux et perspectives de cette intégration régionale pour Haà¯ti

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par Erold ELCIUS
Université d'état d'Haiti - Licence 2004
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

Depuis des années le sujet d'intégration économique devenait l'objectif prioritaire des dirigeants de tous les continents de la planète. Ainsi, chaque continent veut se renforcer dans une intégration économique1(*), question certes d'augmenter leur capacité économique.

En outre, dans la volonté de concurrencer la puissance économique américaine, le continent européen, selon le traité de Rome de 1957, a créé la Communauté Economique Européenne(CEE) ou le grand Marché Commun Européen(MCE)2(*; sur le continent africain, du côté de l'Afrique de l'Est, le traité de Kampala de 1967 a institué de façon officielle une union douanière3(*) sous le nom de Communauté Economique de l'Afrique de l'Est(CEAE) et dans la zone de l'Afrique de l'Ouest en 1975, la Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest a été créée ; sur le continent américain du côté de l'Amérique du Sud, le premier janvier 1995 un grand marché commun du nom de Marché Commun du Sud ou Mercado Comùn del Sur(MERCOSUR) et dont les pays membres sont : l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay a vu le jour ; dans la partie de l'Amérique du Nord les Etats-Unis, le Canada ont créé, en 1988, l'Association de Libre-échange Nord-Américaine(ALENA) auxquels est venu se joindre le Mexique en 1993, en 1973 les pays anglophones des Caraïbes ont créé le grand marché du nom de Caribean Community(CARICOM) dont Haïti l'unique pays francophone en est devenue membre.

Pourtant, malgré le CARICOM, le MERCOSUR, l'ALENA et les autres accords économiques de la région les dirigeants des pays des trois Amériques ont compris que ces intégrations différentes ne peuvent résoudre à elles seules les problèmes socio-économiques que confrontent certains pays du continent américain. C'est pourquoi, ils ont initié, en 1994, à Miami (Etats-Unis d'Amérique) le grand « Sommet des Amériques », lequel sommet a eu pour leitmotiv la Zone de Libre-Echange4(*) des Amériques (ZLEA). Par ailleurs, si pour les 34 chefs d'Etat et de gouvernement qui ont été à Miami, à Santiago du Chili, au Québec du Canada, à Monterrey du Mexique et à Mar del Plata de l'Argentine, le bateau salutaire qui va conduire à tout prix les pays des trois Amériques, sauf Cuba (du président révolutionnaire Fidel CASTRO) qui a été exclu de l'Organisation des Etats Américains (OEA) depuis en 1962, dans le paradis de la prospérité économique et sociale est bien la ZLEA.

Cependant, en dépit de la détermination affichée de l'administration américaine pour atteindre la date échéante janvier 2006, dans les perspectives du démarrage réel de cette zone, cette nouvelle dynamique de marché pour les trois Amériques s'est heurtée à de fortes manifestations des altermondialistes au forum social mondial de Porto Alegre ou Anti-Davos s'y opposant.

En outre, c'est comme à l'époque des économistes classiques où la dynamique de marché de libre-échange avait connu une opposition pareille comme celle d'aujourd'hui, notamment avec les économistes marxistes et ceux non marxistes comme : Friedrich LIST, François PERROUX, John Maynard KEYNES, Raùl PREBISCH, Hans SINGER, Myrdal pour ne citer que ces économistes-là qui étaient tous des véritables défenseurs du protectionnisme économique.

Les économistes marxistes ont fait valoir que le libre-échange induisait des relations de dominant dominé, le révolutionnaire, théoricien et président russe (1870 - 1924) Vladimir Llitch OULIANOV, dit LENINE qui était un ennemi invétéré du système capitaliste avait dit : « L'idée que la conquête des marchés extérieurs se fait dans le cadre du développement de l'impérialisme. Celui-ci se caractérise par la concentration des entreprises, la fusion du capital financier et industriel, l'exportation des capitaux, la domination et l'exploitation du monde par les pays les plus puissants »5(*).

Au début des années soixante, d'autres économistes marxistes ont soutenu l'idée que l'échange international se faisait dans le cadre de relation inégale entre les pays du centre (pays riches) qui dominent et exploitent les pays de la périphérie (pays du tiers-monde) Entre autres des économistes non marxistes tels que l'Allemand F. LIST au XIXe siècle et le Français F. PERROUX (1903 - 1987) ont développé des analyses qui prennent en compte les effets de pouvoir. F. LIST estimait en 1840 qu'une nation devait avoir des préférences de structures productives. Quant à F. PERROUX il y a effet de domination quand un pays peut exercer une action asymétrique sur un autre. Les relations entre les pays très industrialisés et les pays du tiers-monde sont souvent marqués par l'existence d'effets de domination du Nord sur le Sud. J. M. KEYNES, de son côté, pense que le protectionnisme économique est un bon mécanisme économique pouvant permettre aux pays de lutter contre le chômage et, plus près de nous, le président vénézuélien Hugo CHAVEZ a initié avec certains gouvernements de gauche de l'Amérique latine un mouvement étant connu sous l'appellation « Alternative Bolivarienne pour les Amériques(ALBA) » qui s'oppose à la vision libre-échangiste de l'administration américaine. C'est dans cette situation bien particulière que nous allons étudier la Zone de Libre-Échange des Amériques(ZLEA), un nouveau départ économique pour les Amériques au 21ème siècle : enjeux et perspectives de cette intégration régionale pour Haïti. Dans ce travail, nous visons six objectifs clés. Chacun d'eux va faire l'objet d'un chapitre :

Chapitre I

Cadre méthodologique

Chapitre II

Cadre théorique et conceptuel

Chapitre III

Dans ce chapitre, nous allons étudier de façon détaillée la situation économique de la République d'Haïti de 1970 à 2004 avec un modèle économétrique étudiant l'évolution des Importations (Y) en fonction des Exportations (X1) et Du Taux de Change (X2)(en Annexe). De plus, dans lequel nous trouvons(en Annexe) des tableaux et des graphiques pour expliquer la situation réelle de l'économie nationale et nous y trouvons une analyse étudiant la situation économique de la République Dominicaine, de la Jamaïque, des Etats-Unis (E.U.), du Brésil et en général la situation économique réelle de la ZLEA (situation économique de l'Amérique latine et de la Caraïbe de 1970 à 2006)

Chapitre IV

Etude de la ZLEA à la lumière des grandes théories économiques

Chapitre V

Politiques économiques qu'Haïti devrait appliquer pour être compétitive

vis-à-vis des concurrents de la ZLEA

Chapitre VI

Objectifs réels du sommet des Amériques 

Ce faisant, nous sommes persuadés que nous sommes sur le point de rendre la voie de la vérité accessible à plus d'un. Indépendamment des problématiques de divergences de vue que nous pouvons déceler au sein de certains leaders de la ZLEA, il est évident que cette intégration régionale cherche à résoudre les problèmes de pauvretés criantissimes des Pays en Voie de Développement (PVD) des Amériques.

 

Zone de Libre-Échange des Amériques  - ZLÉA

 

 

 
 
 
 
 
 

      

 

               Sommets des Amériques

 

  Mar del Plata  2005 

 

 

 

 

 

  Monterrey  2004 

 

 

 

 

 

 

 

  Quebec  2001  

 

 

 

 

 

 

 

  Santiago  1998

 

 

 
 

 

 

 

 

  Miami  1994

 

 

 
 

               

*

* *

PREMIÈRE PARTIE

LA ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE DES AMÉRIQUES(ZLEA) ET LA THÉORIE DE L'AVANTAGE COMPARATIF DE DAVID RICARDO

CHAPITRE I

CADRE METHODOLOGIQUE

A) Problématique

En 1804, nos Ancêtres avaient sonné le glas de la donne géopolitique d'alors. Cependant, en dépit de leurs grands exploits réalisés sur le plan militaire, la guerre du développement économique restait un défi majeur pour eux et pour les différents gouvernements qui leur ont succédé.

Par ailleurs, « aucune économie ne saurait fonctionner en autarcie », dit-on. Ainsi, à deux ans de cette intégration régionale c'est-à-dire en 2004, Haïti est dans une situation très difficile pour ne pas dire irrémédiable. Cette situation se caractérise par : un déficit budgétaire dépassant plus de trois milliards de gourdes, un taux d'inflation autour de 40% ayant pour corollaire l'augmentation des prix de tous les produits de première nécessité, une réserve nette de change autour de 17 millions dollars US, représentant une peau de chagrin soit un mois d'importation, un taux de chômage de l'ordre de 65%, une gourde très faible, pas d'infrastructures sanitaires, une très grande faiblesse au niveau des infrastructures routières et téléphoniques.

L'électricité est très difficile en Haïti car dans le pays tout entier, 82.3% des ménages dont 69.4 en milieu rural, font usage de la lampe à gaz comme principal mode d'éclairage ; pour la cuisine 68.5% des ménages urbains fonctionnent avec le charbon de bois contre 90.9% des ménages en milieu rural, sur le plan de la formation ; le niveau d'alphabétisme de la population d'Haïti de 10 ans et plus ne franchit pas 61% pour la totalité du pays et la répartition par sexe en terme de pourcentage varie ainsi : 63% d'hommes et 58% des femmes savent lire et écrire et seulement 6 sur 1.000 travailleurs sur le marché du travail possèdent un diplôme ou un certificat dans un domaine technique ou professionnel.

Un expert du Fond des Nations Unies pour la Population(UNFAP) répondant au nom de Hernando CLAVIJO relate que les taux de mortalité maternelle et infantile et du VIH/SIDA en Haïti sont les plus grands de toute l'Amérique « Sur chaque 100.000 naissances vivantes, 523 femmes ne survivent pas et 1 enfant sur 8 meurt avant l'âge de 5 ans », dit-il. Une insécurité grandissante empêchant les investissements productifs, un secteur privé appauvri, une politique fiscale très laxiste avec un Niveau de Pression Fiscale(NPF) plus faible de la région des Amériques (celui-ci varie de 7% à 9% expliquant l'inadéquation des structures juridiques et administratives et la multiplicité des impôts indirects mises en place pour l'application des lois et techniques fiscales), une agriculture laissée-pour-compte, un pays en proie aux intempéries et une population qui vit avec moins de 50 centimes par jour6(*), plus de 500.000 enfants de 6 à 11 ans ne sont pas scolarisés, 70% des habitants d'Haïti n'ont pas de logement, pas d'eau potable et seulement 8% des maisons haïtiennes sont capables de payer un service de ramassage d'ordures en 2006(Source : Déclaration de Politique Générale du Premier ministre Jacques Édouard ALEXIS, page 10).

D'après le IVe recensement, une quantité très faible de la population haïtienne a accès aux services sociaux : il n'y a que 8.5% des maisons haïtiennes qui sont branchées à un service de distribution d'eau potable dont 80.7% en milieu urbain. L'industrie est enclavée à Port-au-Prince et elle n'emploie que 5% de la population active et il y a une inégalité criante en Haïti parce que la classe riche ne représente que 2% de la population et contrôle 44% du revenu national et 23% des enfants d'Haïti souffrent de malnutrition chronique, 5% de malnutrition aiguë et 17% d'insuffisance pondérale et 2/3 des foyers ruraux sont en situation d'insécurité alimentaire forte.

Ainsi, c'est avec tous ces cortèges de problèmes que le pays va prendre le chemin de la ZLEA. Nous pensons que les dirigeants haïtiens qui vont engager plus de huit millions d'habitants du pays dans cette intégration régionale n'ont pas compris réellement les faiblesses du pays en termes d'infrastructures de toutes sortes.

Après ce tour d'horizon que nous venons de faire nous voulons nous demander si les nouvelles autorités du pays auraient suffisamment de temps pour jeter les bases économiques nécessaires pouvant permettre à Haïti d'y entrer en toute fraîcheur économique ou qu'elles vont donner raison à l'économiste Michel DEBONNEUIL qui disait : « il ne faut pas vouloir l'appliquer lorsque les conditions de son efficacité ne sont pas réunies pour un pays »7(*)

La ZLEA ne va pas être une panacée allant résoudre tous les problèmes socio-économiques que traversait Haïti depuis des années. Vu la situation politique complexe qui sévit dans le pays, la ZLEA n'augmenterait pas sa situation de dépendance davantage. En fait, ces constats nous poussent à poser cette question : l'économie haïtienne est-elle prête à intégrer la Zone de Libre-Echange des Amériques ?

B) Hypothèses de l'étude

a) La balance commerciale haïtienne face à un déficit tendanciel au pourcentage du PIB au cours de la période allant de 1960 à 2002.

b) L'évolution des importations haïtiennes en fonction des exportations et du taux de change et la corrélation existant entre la variable expliquée (Y) et les deux autres variables explicatives (X1) et (X2) de 1975 à 2003.

C) Méthodologie

La méthodologie que nous allons utiliser dans le cadre de ce travail est absolument documentaire, mais avec des approches comparatives et déductives. Par-là même, nous allons donner la priorité aux différentes études faites en matière d'économie internationale sur Haïti et sur les autres pays de la ZLEA, soit par les institutions nationales ou internationales oeuvrant dans ce genre d'activité.

En fait, c'est une approche probabiliste basée sur des modèles mathématique, statistique et économétrique. Enfin, vu l'importance d'un tel sujet, nous allons utiliser beaucoup de livres et documents traitant le libre-échange commercial, ses avantages et ses inconvénients économiques.

D) Objectif général :

En traitant ce thème, nous voulons montrer l'importance de la Zone de Libre-échange dans l'espace économique des Amériques avec ses enjeux et ses perspectives économiques pour Haïti.

E) Objectifs spécifiques :

De façon spécifique, on se propose dans ce travail de :

1) comprendre la Zone de Libre-échange selon l'approche protectionniste ;

2) comprendre la Zone de Libre-échange selon l'approche libre-échangiste.

F) L'intérêt de notre travail

La zone de libre-échange dans le continent américain va être un marché inter-échange entre les 34 pays de la zone. En fait, elle pourrait être une grande opportunité de croissance pour l'économie haïtienne si les autorités économiques haïtiennes arrivaient à définir des politiques publiques capables de stimuler la production dans l'économie.

Avec les hypothèses posées, tout en tenant compte du modèle économique qui se trouve en annexe de ce travail, on essaie de comprendre l'économie haïtienne et son poids par rapport au reste du monde.

Ainsi, en traitant un pareil thème dans le cadre de notre mémoire de sortie, c'est pour montrer le rôle de moteur de croissance peut jouer la zone de libre-échange des Amériques dans le développement économique et social d'Haïti si les autorités économiques du pays pensent à contrôler la balance commerciale et le taux de change par une politique économique de rigueur.

CHAPITRE II

CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

a) Cadre théorique

Le concept zone de libre-échange fait aujourd'hui la une des actualités nationales et internationales, soit avec le marché caribéen le CARICOM ou le grand marché régional la ZLEA.

La zone de libre-échange est inhérente à l'intégration économique et elle désigne l'ensemble de pays pour lesquels il n'existe pas de droits de douane8(*) ni de contingentement9(*). Stricto sensu, la zone de libre-échange est l'ensemble des échanges internationaux de biens et services et elle peut être étudiée au sens large comme étant une certaine faiblesse d'un pays, parce qu'il ne dispose de toutes les ressources : matières premières et facteurs de production, par exemple, capital, travail et technologie sur son propre territoire, et aussi pour profiter des différences de coûts de production entre les pays de la zone, ce qui entraîne une certaine spécialisation internationale.

En outre, David RICARDO le défenseur lucide du libre-échange commercial va tenter de montrer que la zone de libre-échange est favorable y compris dans le cas où un pays ne disposerait d'aucun avantage absolu. Pour D. RICARDO pour qu'un pays bénéficie de l'échange international, il suffit que chaque pays se spécialise dans le ou les produits pour lesquels il dispose d'un avantage comparatif ou relatif. Ainsi, dans le cadre de ce travail, nous appuyons toutes nos réflexions sur la théorie de l'avantage comparatif de David RICARDO.

b) Représentation mathématique du modèle ricardien (Cas hypothétique)

La représentation mathématique du modèle ricardien est présentée de la manière suivante :

p(x) = we(x) pour un bien produit en Haïti

p(x) = w*e*(x) pour un bien produit dans la ZLEA

Si pour produire en Haïti une unité du bien x exige nécessairement e(x) heures-travail et lesquelles donnent un profit we(x). Si ce même bien est importé, le revenu du travail qui aurait été employé pour une unité du bien x en Haïti peut acquérir we(x)/p(x) unités d'importations de x, avec p(x) = w*e*(x). En outre, il est plus intéressant pour Haïti d'importer le bien x si le nombre d'heures en travail peut produire une unité de x directement est susceptible de permettre d'avoir de façon inverse davantage d'une unité de x par le biais des biens d'exportations étant fabriqués en compensation, cela nous permet d'écrire :

Autrement écrit,

Au fait, nous avons constaté que la structure de spécialisation prônée par D. RICARDO est clairement réalisée à condition que Haïti fabrique tous les produits pour lesquels E(x) w/w* tandis que la ZLEA fabrique tous les produits pour lesquels E(x) w/w*. Ainsi, nous disons que les gains de l'échange sont assurés car les dangers de détérioration des termes de l'échange mentionnée par Raùl PREBISCH1(*)0 et Hans SINGER11 sont moindres.

c) Un exemple chiffré du modèle ricardien

Pour une compréhension parfaite des arguments de la représentation mathématique du modèle ricardien, nous sommes obligés de les appuyer par un exemple chiffré. Pensons qu'Haïti et la ZLEA ont les besoins unitaires en travail précisés dans le tableau ci-dessous :

Tableau # 1

Besoins unitaires en travail

____________________________________

Huile essentielle Alcool

Haïti eLC = 2 eLW = 4

ZLEA e*LC = 12 e*LW = 6

En Haïti, nous avons eLC = 2, eLW = 4 : le coût d'opportunité1(*)2 d'huile essentielle en termes d'alcool est par conséquent eLC/eLW = 2/4 = ½. Tandis que le coût d'opportunité de l'huile essentielle dans la ZLEA est e*LC /e*LW = 12/6 = 2. Nous disons à l'équilibre régional, le prix relatif de l'huile essentielle doit être compris entre ces deux valeurs. Dans le cadre de notre analyse, imaginons qu'à l'équilibre régional Pc/Pw = 1 : un baril de l'huile essentielle s'échange contre un baril d'alcool sur le marché régional :

ou

Avec ce prix relatif de l'huile essentielle, nous voyons clairement que chaque pays a une spécialisation comme le veut D. RICARDO, Haïti dans l'huile essentielle et la ZLEA dans l'alcool.

d) Cadre conceptuel

Dans le cadre de ce travail, nous allons faire usage de beaucoup de concepts, c'est pourquoi nous voulons y mettre un cadre conceptuel, question de permettre sa compréhension très simple pour tous les professeurs, étudiants et chercheurs qui veulent en faire un outil de recherche et de documentation en matière d'économie internationale. Les plus nécessaires sont :

· Action : Titre de propriété d'une entreprise. Une action représente une fraction de l'actif d'une entreprise et donne droit à une partie de ses profits (ou dividendes). En général, les actions se transigent sur le marché boursier.

· Amortissement : Dépenses d'entretien des équipements productifs. L'amortissement correspond à la valeur de dépréciation de ces équipements.

· Analyse normative : Elle incorpore des jugements de valeur sur une situation et elle étudie le monde tel qu'il devrait être.

· Analyse positive : Elle cherche à expliquer les phénomènes économiques à partir d'hypothèses mesurables et vérifiables et elle étudie le monde tel qu'il est.

· Arbitrage : C'est un choix entre deux possibilités qu'on effectue en tenant compte de l'option à laquelle on renonce.

· Assiette fiscale : Elle correspond à l'ensemble des dépenses et des revenues assujettis à l'impôt. Avance en devises : C'est l'emprunt en devises étrangères auprès d'une banque. L'avance en devises est une technique utile pour les exportateurs qui désirent se prémunir contre les variations du taux de change.

· Balance commerciale : Une des composantes de la balance des paiements(BP) ou encore l'excédent ou le déficit résultant de la comparaison des dépenses d'un pays pour l'importation des marchandises et les recettes tirées de ses exportations.

· Balance courante : C'est la partie de la balance des paiements qui comprend les exportations et les importations des marchandises.

· Balance des capitaux : C'est une partie de la balance des paiements qui comprend les entrées et les sorties de capitaux sous forme de placements (actions, obligations, etc.) et d'investissements directs.

· Balance des invisibles : C'est la partie des transactions internationales portant sur des services, des revenus de placement et des transferts.

· Balance des paiements : Présentation de l'ensemble des transactions financières d'un pays avec l'extérieur à l'aide de deux grandes catégories de compte : Compte courant (Balance commerciale) et compte capital (Entrées et sorties de capitaux).

· Banque centrale : C'est un organisme public mandaté par l'État pour appliquer la politique monétaire. La banque centrale contrôle l'offre de monnaie, gère les comptes des banques commerciales, sert d'agent financier à l'État et intervient sur le marché des changes.

· Banque commerciale : Institution financière qui a le pouvoir de créer de la monnaie en accordant des prêts. Comme les entreprises, les banques commerciales financent leurs activités en vendant des services.

· Bon du Trésor : C'est un titre émis par l'État pour financer ses opérations et dont l'échéance varie de 3 mois à 1 an. Les bons du Trésor sont vendus à un prix inférieur à leur parité et procurent un rendement égal à la différence entre leur prix de vente et leur parité.

· Budget : Le budget présente l'état des recettes et des dépenses.

· Change à terme : C'est une opération d'achat ou vente de devises à une date ultérieure, mais à un taux fixé immédiatement. Le change à terme est une technique qui permet de se prémunir contre les variations du taux change.

· Chômage : C'est une situation économique caractérisée par le manque d'emplois.

· Coefficient d'ouverture : C'est une proportion des importations ou des exportations dans le PIB.

· Contraintes extérieures : Limites imposées à la politique économique nationale par les conséquences de l'ouverture sur le reste du monde.

· Crise économique : Il y a crise économique, c'est quand l'état de l'économie ne permet pas d'atteindre les objectifs souhaités, c'est-à-dire le plein-emploi, stabilité des prix, etc.

· Cycle économique : C'est la succession de deux phases, l'expansion et la récession.

· Déflation : C'est la baisse du niveau général des prix.

· Dépenses publiques : Ce sont les dépenses de l'État qui servent à la production des biens et services publics.

· Dépréciation : Perte de valeur d'une monnaie par rapport à une devise étrangère.

· Désinflation : C'est la baisse graduelle du taux d'inflation.

· Dette publique : C'est la dette de l'État qui résulte des emprunts ayant servi à financer les déficits budgétaires.

· Développement économique : Ensemble de structures économiques, sociales et structurelles amenant à une meilleure organisation du processus de production.

· Disponibilité de devises : Capacité de l'économie à générer des devises par ses exportations pour faciliter ses transactions avec l'extérieur.

· Droit de porte : Droit ou taxe perçu sur des marchandises transportés d'une zone douanière à une autre.

· Economie d'échelle : Augmentation de la capacité de production d'une entreprise par le biais de la technologie, entraînant la baisse du coût de chaque unité produite.

· Économie ouverte : C'est une économie où les exportations et les importations occupent une place importante dans le PIB.

· Économie souterraine : C'est un ensemble des activités économiques qui échappent à la comptabilité officielle et à l'impôt.

· Efficacité économique : L'économie est efficace quand les ressources sont utilisées de manière à produire le maximum de biens pour satisfaire le plus grand nombre possible de besoins.

· Entreprise : C'est une organisation qui produit des biens et services destinés à la vente.

· Exportations : Vendre sur les marchés internationaux des biens et services fabriqués par les nationaux.

· Forum de Davos : Rencontre annuelle, qui se tient dans la station de sports d'hiver des Grisons (Suisse), entre les principaux leaders mondiaux des milieux politique, industriel et financier.

· Forum Social Mondial de Porto Alegre : Rencontre des antimondialistes ou des altermondialistes, qui se tient dans la ville de Porto Alegre du Brésil pour rejeter le « diktat » imposé par les institutions financières internationales aux pays en développement et refuser la « marchandisation » du monde qui s'opposerait au détriment des populations pour le seul profit de grands groupes financiers et industriels.

· Hot money : Capitaux flottants allant d'un pays à l'autre à la recherche de meilleurs rendements à court terme.

· Importations : Faire entrer dans le pays des biens et services produits par les étrangers.

· Impôt progressif : C'est un système d'impôt direct dans lequel chaque tranche de revenu additionnel est imposée plus lourdement que la tranche précédente.

· Indice des prix à la consommation (IPC) : L'IPC représente la moyenne pondérée de tous les indices de prix des produits consommés par les ménages. Le taux de croissance de l'IPC d'une année à l'autre donne le taux d'inflation.

· Marge de fluctuation : En vertu des statuts du Fond Monétaire International (FMI), les monnaies peuvent varier sur le marché des changes dans une certaine proportion. Cette proportion s'appelle marge de fluctuation.

· Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) : Sont des pays en développement connaissant un taux de croissance élevée, une contribution de l'industrie au PIB supérieure à 25% et dont les exportations sont composées en majorité de produits manufacturés.

· Offre de devises : Habituellement définie comme étant la somme de devises détenue par les agents économiques pour effectuer des transactions avec des agents économiques résidents et non-résidents.

· Périphérie, Pauvre, Sud, PVD ou PMA : Pays participant au commerce international avec en grande partie, des produits agricoles ou produits primaires.

· Politique monétaire : Politique gouvernementale, conduite par la banque centrale, visant à faire varier soit l'offre de monnaie, soit les taux d'intérêt.

· Price-maker : Littéralement faiseur de prix. Une entreprise est pricemaker lorsqu'elle a la possibilité de fixer son prix sans qu'il en découle de dégradation grave de son résultat.

· Price-taker : Littéralement preneur de prix. Une entreprise est pricetaker lorsque le prix du marché s'impose à l'entreprise.

· Produit Intérieur Brut (PIB) : Est une estimation de la valeur de ce qui a été produit dans un pays au cours d'une année.

· Produit National Brut (PNB) : Est la valeur de la production réalisée par les facteurs de production nationale, y compris la production qu'ils réalisent hors du territoire national.

· Régime douanier suspensif : Marchandises importées sur lesquelles ne prélèvent aucun droit de douane.

· Réimportation : Faire rentrer sur le territoire national des marchandises exportées préalablement.

· Riche, Nord, Centre ou Industrialisé : Pays faisant leur commerce avec le reste du monde, échangeant majoritairement des produits manufacturés.

· Secteur abrité : Réunion de tous les agents économiques résidents.

· Secteur exposé : Réunion de tous les agents économiques non-résidents.

· Secteur primaire : Le secteur primaire correspond aux activités dans l'agriculture, la sylviculture et la pêche.

· Secteur privé : Ensemble des entreprises privées.

· Secteur public : Administrations publiques et entreprises publiques.

· Secteur Secondaire : Il correspond aux activités dans l'industrie et le bâtiment.

· Secteur tertiaire : Il correspond aux activités dans le commerce, les transports, les télécommunications et les services marchands et non marchands.

· Secteur : Ensemble d'activités reliées par des caractéristiques communes.

· Taux de change : Quantité de monnaie nationale nécessaire pour obtenir une autre devise.

· Termes de l'échange : Estimation de ce que fournit un pays aux autres pays en échange des biens qu'il importe. Les termes de l'échange peuvent être appréciés par le rapport entre le prix moyen des produits exportés et le prix moyen des produits importés.

· Zone de libre-échange : Ensemble de pays entre lesquels il n'existe pas de droits de douane ni de contingentement.

*

* *

DEUXIÈME PARTIE

ÉTUDE DE L'ÉCONOMIE HAÏTIENNE ET LA ZLEA

CHAPITRE I

SITUATION ECONOMIQUE D'HAITI, DE LA REPUBLIQUE DOMINICAINE ET DE LA JAMAIQUE POUR UNE ETUDE COMPARATIVE

INTRODUCTION

La situation économique d'un pays traduit toujours sa position économique à l'échelle de l'économie mondiale ou régionale. En outre, au seuil de ce nouveau millénaire toutes les autorités responsables et respectables de la planète élaborent des stratégies macro-économiques en vue d'améliorer la situation économique et sociale de leur pays.

En fait, chaque pays de cette ZLEA a une situation économique particulière. La situation économique de la République d'Haïti pendant les vingt trois(23) dernières années(1981 - 2004) est critique avec des taux de croissance très faible voire quelques fois négatifs. L'économie américaine pour sa part est plongée dans une phase de récession avec un taux de chômage avoisinant le 6% et elle vit sous les menaces quotidiennes des terroristes d'Alquaïda1(*)3, depuis la destruction complète du World Trade Center1(*)4, ce qui a développé une véritable psychose de peur chez les agents économiques américains.

Le Brésil, 10e puissance économique mondiale1(*)5, est en effet le champion des inégalités. Le revenu moyen des Brésiliens n'a pas une grande signification pour les 40% des plus pauvres qui ne perçoivent que moins de 10% du revenu national. Quant à l'économie de la République Dominicaine, elle est dans l'impasse après la grande crise overtrading1(*)6 de la banque BANITER1(*)7 qui a laissé un trou financier de cinquante cinq(55) milliards de pesos représentant 20% du PIB dominicain. Ce malaise a engendré une dépréciation du peso et empêché du même coup à l'économie dominicaine de trouver les fortes croissances connues sur la première administration de Leonel FERNANDEZ1(*)8. Mais, malgré cela les zones franches de la République Dominicaine ont connu une croissance énorme résultant de l'augmentation des exportations (Voir Tableau # 19 en Annexe). Du côté de la Jamaïque les indicateurs économiques ont eu un très bon comportement. Par exemple, les recettes publiques de ce pays sont estimées pour l'exercice fiscal 2002 - 2003 à 2649 millions de dollars US(Source : Collection Microsoft Encarta 2006).

En sortant de la République d'Haïti, de la République Dominicaine et de la Jamaïque passant par les USA pour arriver au Brésil nous voyons que la situation économique de la région est complexe, c'est pourquoi nous allons passer au peigne fin la situation économique d'Haïti de 1970 à 2004 et étudier d'une manière générale celle de la République Dominicaine, de la Jamaïque, des Etats-Unis d'Amérique, du Brésil et, en général, la situation économique de la ZLEA pour la période de 1970 à 2006.

a) Raison justifiant la ZLEA

Aucune économie de la région ne peut prétendre d'avoir sur son propre territoire tous les facteurs de production et tous les biens et services demandés par leurs habitants. Depuis des années, l'économie mondiale a connu des mutations. La question de souveraineté et de frontière est dépassée car on parle partout de la mondialisation ou de la globalisation de l'économie. Ainsi, il y a plusieurs raisons qui peuvent justifier la ZLEA :

1) Différence de climat

2) Gap technologique

3) Capacité de l'économie

1) Différence de climat

La région américaine est partagée entre le climat tropical et tempéré. Des pays comme Haïti, la République Dominicaine, la Jamaïque, pour ne citer que ces pays-là qui sont tous des pays tropicaux ont la capacité de cultiver des denrées comme : l'ananas, le petit mil, le sisal, le coton, le café, la canne à sucre, le cacao. Ils sont en majeure partie des PVD et ils participent au commerce international avec des produits agricoles (produits primaires). C'est pourquoi, nous disons qu'ils ne peuvent pas influencer le prix de leurs denrées. Aussi les économistes les appellent-ils des « price-taker » sur le marché mondial.

En revanche, le Canada a un climat tempéré tandis que les Etats-Unis sont partagés entre le tropical et le tempéré. Ils peuvent produire : le soja, la pomme, le blé, la betterave, le raisin, la cerise. Ils sont considérés comme des pays du centre et dans le commerce international ils vendent des biens manufacturés, ce qui leur donne un développement économique rapide et soutenable. Ils sont capables de fixer le prix des denrées agricoles sur le marché mondial ; ce faisant, ils sont appelés de « price-maker ».

2) Gap technologique

C'est le retard d'un espace économique (pays ou continent) par rapport à un autre dans le domaine technologique (connaissance, maîtrise et l'application des techniques). Dans la ZLEA, tous les pays n'ont pas la même capacité technologique. Certains pays de la région, par leur faible contenu technologique, sont cantonnés dans la production parce qu'ils ne peuvent satisfaire entièrement les goûts des consommateurs ; d'autres pays, par suite de surplus de production des produits alimentaires et de matières premières avec le progrès réalisé dans le domaine de la biotechnologie surtout avec les Organismes Génétiquement Modifiés(OGM) et également par suite d'un développement technologique considérable seraient exportateurs de ces produits-là. Enfin, les PVD de la ZLEA devraient déployer beaucoup d'efforts pour combler ce gap technologique, sinon, ils auraient du mal à s'affirmer réellement dans cette zone.

3) Capacité de l'économie

La capacité de l'économie ou la taille de l'économie peut se définir comme étant l'ensemble des moyens, par exemple : ressources humaines, financières et matérielles ; qu'une économie utilise pour produire des biens et services dans l'esprit de répondre aux demandes solvables des consommateurs, soit internes ou externes. Pourtant, certains PVD de la région, avec des difficultés énormes, comme les faibles capacités d'absorption pour attirer les « hot-money » ou d'accumulation de capitaux ainsi ils font face à un grand déséquilibre au niveau de la production, c'est-à-dire leurs offres de biens et services ne peuvent satisfaire les demandes de biens et services de leurs habitants. Par conséquent, pour compenser ce déséquilibre, ils sont obligés d'avoir recours aux marchés internationaux.

b) Représentation géographique et humaine de la République d'Haïti

Haïti, île des Grandes Antilles, limitée au Nord par l'Océan Atlantique, à l'Est par la République Dominicaine, au Sud par la Mer des Caraïbes et à l'Ouest par le canal du Vent, qui sépare l'île de Cuba, accuse une superficie de 27750Km2. Son relief est montagneux (3/4 de montagnes et ¼ de plaines) comme celui de beaucoup de pays de la Caraïbe et explique en grande partie la répartition des pluies sur son territoire.

En fait, Haïti a des régions au vent et des régions sous le vent. Les régions situées sur le passage des vents alizés et nordés reçoivent beaucoup de pluies. Toutefois, les régions avoisinantes des montagnes très élevées reçoivent beaucoup de pluies. Outre cela, la formation des nuages sur les hauts sommets des montagnes donne naissance à des pluies. Ainsi la pluviométrie varie de 200mm de pluie à peine pour quelques sections rurales du Nord-ouest d'Haïti à 2000mm dans certaines régions du Plateau Central (Voir tableau # 4). Haïti, comme les autres pays de la Caraïbe, n'est pas exempte des cyclones.

En 2007, selon le IVe Recensement Général de la Population et de l'Habitat(RGPH en 2003), la population totale d'Haïti était estimée à 8 373 750 habitants avec un nombre d'habitants par Km2 estimé en moyenne nationale à 302.3 et pourrait même franchir la barre de 10 millions d'habitants en 2010 si rien n'est fait. Son taux de croissance est de 2.26%. Le degré d'urbanisation du pays est passé de 25% en 1982 à 40% en 2003, ce qui fait d'Haïti un pays à urbanisation tardive. La population active d'Haïti est estimée à 3 millions de personnes, dont 42% de femmes, ceci fait d'Haïti l'un des pays en développement ayant la plus grande quantité de femmes sur le marché du travail. 75% des Haïtiens vivent dans la pauvreté et 80% sous le seuil de la pauvreté.

En fait, on doit signaler que la population d'Haïti en 1804 était autour de 500.000 habitants, celle de 1870 était de l'ordre de 1 million d'habitants et avant d'arriver à 2 millions en 1920. Haïti a connu pendant les cinquante dernières années une forte émigration, soit 1.5 million d'Haïtiens vivant dans la diaspora. La Capitale politique et économique d'Haïti est Port-au-Prince. Le territoire national est composé de dix(10) départements, chacun d'eux a une superficie, une pluviosité et une population différente ; c'est pourquoi nous allons y insérer des tableaux et des graphiques pour une analyse parfaite de la situation géographique et économique d'Haïti.

c) Couverture forestière d'Haïti

En 1492, lors de la découverte du pays par Christophe COLOMB la situation de la couverture forestière du pays était autour de 95%, tandis qu'en 1791 elle était passée à 50%. Depuis lors, la situation de la couverture forestière du pays ne cessait de chuter et elle avait accusé des taux suivants : 20% en 1956 ; 15% en 1970 ; 9.07% en 1978 ; 5% en 1992 et en 2004 la forêt ne couvre plus que 1.5% du territoire national (Voir Tableau # 9), soit une dégradation évidente près de 93.5% de la couverture forestière d'Haïti. Tout ceci est dû aux déboisements massifs faits par nos paysans laissés-pour-compte dans les zones pastorales qui, pour leur mieux-être, sont obligés de pratiquer la coupe anarchique des arbres, considérée comme sources de revenu et d'énergie. D'où, il est impérieux pour que le gouvernement d'Haïti puisse fixer une date annuelle pour une journée de boisement et reboisement du territoire national.

d) La diaspora haïtienne, une source de richesse non exploitée par l'économie nationale 

La diaspora haïtienne envoie chaque année dans le pays plus de 1.65 milliard de $ US sous forme de cash, ce qui dépasse grandement l'aide étrangère donnée à Haïti et si nous comptabilisons les transferts en nature c'est-à-dire les provisions alimentaires, le chiffre va avoisiner les deux(2) milliards de $ US, d'après une enquête réalisée par la Banque Interaméricaine de Développement(BID) sur les transferts de fonds de la diaspora en Haïti. L'enquête a été réalisée dans le pays sur un intervalle de quatre(4) semaines de la mi-novembre au 10 décembre 2006 et les enquêteurs de la BID ont choisi un échantillon de 1724 chefs de ménages.

Au fait, l'enquête relate que le nombre d'Haïtiens qui vivent dans la diaspora est estimé à 1.5 million de personnes dont plus de 80% transfère régulièrement de l'argent à leurs parents en Haïti et, selon cette même enquête, la diaspora haïtienne aux Etats-Unis envoie dans l'économie haïtienne 1.17 milliard de $ US qui représente 71% des transferts ; celle vivant au Canada vient en deuxième place avec un poids de 14%, soit 230 millions de $ US. Nos frères qui habitent en Europe contribuent à 9% des transferts avec la répartition suivante : 130 millions de $ US de la diaspora haïtienne en France soit 8% et 1% provient des Haïtiens vivant en Espagne. Et, la République Dominicaine et les Bahamas contribuent à 2% et la diaspora de la Martinique et de la Guyane donnent 1% des transferts.

En outre, selon un autre rapport en 2006 du Fond des Nations Unies pour la Population(UNFPA) sur l'état de la population mondiale publié par la Banque Mondiale(BM) autour du thème suivant : « Global Economy Prospects 2006 », selon cette enquête : « Les rapatriements de salaires des migrants vers leur pays d'origine sont la principale raison pour laquelle les experts voient dans la migration internationale un facteur important de réduction de la pauvreté », a affirmé le rapport de la UNFPA, publié au mois de septembre 2006.

Et, d'après ce rapport, les rapatriements de salaires dépassent largement l'Aide Publique au Développement(APD) et sont la deuxième source, en termes d'importance, du financement étranger en faveur des pays en voie de développement après les Investissements Directs des Étrangers(IDE).

Une enquête de l'Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique(IHSI) sur les conditions de vie en Haïti (ECVH-2001) a révélé que 30.5% des ménages haïtiens ont au moins un parent à l'étranger et l'enquête de l'IHSI a corroboré le rapport de celle de la BID, qui a dit que 31% de la population haïtienne âgée de 18 ans et plus reçoit régulièrement des transferts d'argent de la diaspora.

Enfin, l'étude de la BID nous a montré également que 77% des 1.65 milliards de $ US transférés par nos frères de la diaspora a servi aux fins de couverture des besoins de base comme la nourriture, l'achat des médicaments, l'habillement, l'écolage des enfants, le logement, la construction ou l'achat d'une maison.

Par ailleurs, si les autorités économiques du pays arriveraient à canaliser les transferts très considérables de la diaspora haïtienne vers l'investissement dans des secteurs porteurs du pays, l'économie haïtienne va avoir une période de forte croissance pouvant progressivement résorber la pauvreté dans le pays.

A- SITUATION ECONOMIQUE D'HAITI DE 1970 À 2004 

a) Période de croissance (1970 - 1980)

Lorsque nous analysons les indicateurs macro-économiques des années soixante-dix (70), nous voyons que cette décennie était une période de croissance dans l'histoire économique du pays.

En outre, de 1970 à 1980 le Produit Intérieur Brut (PIB) réel a connu un taux de croissance estimé à 4.7% et la croissance en pourcentage du PIB per capita était autour de 3.0%(Voir Tableau # 16). En considérant, le secteur primaire, le secteur à l'intérieur duquel évoluent les produits agricoles et ce secteur a eu un poids considérable au bon rendement du PIB global. Pendant cette même période de croissance l'exportation des produits agricoles qui constituaient l'un des moyens de devises du pays a augmenté à un taux de croissance moyen annuel de 1.2%.

Entre autres, le revenu interne brut réel a cru allant de 4395 en 1976 à 5403 millions de gourdes en 1979. Et il est important de mentionner qu'au cours de cette période glorieuse, Haïti a profité non seulement d'une augmentation de la quantité de touristes, mais aussi nous avons décelé que les transferts de nos compatriotes qui habitent à l'étranger se sont énormément accrus.

En dehors des indicateurs sus étudiés, nous pouvons dire que cette croissance est due à la stabilité politique apparente d'alors et aux investissements. Tous ceux-ci ont engendré un accroissement très important des Investissements Directs des Etrangers (IDE) surtout dans le secteur de la sous-traitance estimé à 1.2% du PIB, mais avec le temps nous avons pu constater une grande baisse des IDE autour de 76% au cours des 32 ans (Voir Tableau # 10). Enfin, sur le plan budgétaire l'Etat a mis en place un programme de réforme fiscale voulant augmenter l'assiette fiscale du pays.

b) Période de crise (1980 - 1990)

Après la belle période de croissance des années soixante-dix (70), au début de l'année 1980, l'économie haïtienne était plongée dans une grande phase de récession1(*)9. Le PIB avait connu une très grande baisse variant de 7.4% en 1980 à - 2.9% l'année suivante, les termes de l'échange net du pays ont chuté de 55% en 21 ans (Voir Tableau # 10).

En outre, en analysant les indicateurs économiques de 1980 jusqu'à 1990 nous avons constaté que le PIB réel avait chuté à un taux de croissance moyen annuel de -1.0% expliquant la mauvaise performance du secteur agricole avec une croissance de -0.6% et celle du secteur industriel était autour de -2.8% et, pendant cette même période, le taux de croissance du PIB per capita était négatif, soit -2.9%(Voir Tableau # 18)

Entre autres, la culture caféière et d'autres cultures exportatrices du pays sont dévastées par le grand cyclone Allen. Cette baisse est due également à la grande diminution des recettes de l'Etat, tandis que les dépenses publiques étaient en forte augmentation. Les dépenses courantes avaient augmenté de 15% alors que les dépenses d'investissement étaient autour de 40%. Outre cela, de 1980 à 1990 les dépenses de l'Etat avaient augmenté à un taux de croissance moyen annuel de 4.98%. Pourtant, les recettes publiques collectées n'avaient augmenté qu'à un taux de croissance moyen annuel de 1.99%. Une pareille situation avait engendré un déficit budgétaire énorme, soit 2.99% et l'inflation lui était totalement imputable. Comme l'inflation aux yeux des monétaristes est partout et toujours d'origine monétaire, elle s'explique par une très grande quantité de monnaie en circulation et une faiblesse de la production nationale.

Par ailleurs, l'offre globale des producteurs ne pouvait pas satisfaire la demande globale des consommateurs haïtiens, c'est pourquoi pour corriger ce déséquilibre le pays a eu recours aux importations, ce qui affecte, ce faisant, une part très élevée de nos réserves en devises, parce que les entrées des exportations ne pouvaient pas compenser les dépenses des importations. D'où, la balance commerciale a accusé des déficits très énormes. Comme, en 1981, le déficit commercial était de 1390 millions de gourdes(Voir tableau # 11) et représentait 16.76% du PIB ; en 1980, la dette publique représentait 32% du PIB et atteignait le seuil de 79% en 1993 et en dépit de la mise en application du programme de stabilisation, la balance commerciale et le déficit du secteur public ne cessaient d'empirer, la monnaie nationale(la gourde) continuait à se déprécier par rapport au dollar car l'indice du salaire réel, base 100 en 1981, passait à 68 en 1989 et le taux de change qui était cinq(5) pour un(1) dollar américain s'achetait à plus de 7 gourdes 50 en 1989.

c) Aggravation de la crise économique haïtienne (1991 - 1994)

Cette période est caractérisée par le coup d'Etat des militaires dirigé contre le pouvoir constitutionnel de l'ancien président d'Haïti, M. Jean Bertrand ARISTIDE. La réaction de la communauté internationale et les principaux bailleurs de fonds étaient le gel de toutes leurs relations avec le pouvoir issu de ce putsch.

En outre, l'OEA dans le souci de rétablir l'ordre constitutionnel a adopté des sanctions conduisant à la suspension de l'aide externe, l'embargo commercial et pétrolier et tous ceux-ci ont compliqué à tous les niveaux les activités économiques du pays.

En fait, pendant les exercices fiscaux 1985 à 1994, la demande globale du pays a chuté de 23.6%, et sous la conséquence d'une baisse continue de tous les indicateurs macro-économiques d'alors. Au cours de cette période la formation brute de capital fixe a baissé de 82%. Nous avons constaté une contraction2(*)0 des investissements. Outre cela, il y a un arrêt complet des programmes d'investissements de l'Etat qui devraient être financés par l'aide étrangère. Pour les exercices fiscaux 1985 à 1987, le taux d'investissement était autour de 16,7% du PIB, tandis qu'il est passé à 3,8% pour les exercices 1991 à 1994. Au niveau de la balance commerciale, les exportations du pays pour cette période ont représenté 6,5% du PIB alors qu'elles étaient autour de 27,7% pour les exercices 1985 - 1987. Pour les importations, nous avons remarqué que sa valeur totale qui était de 448,6 millions de dollars américains en 1991 est tombée à 141,2 millions en 1994. Du côté des finances publiques, les recettes courantes de l'Etat qui représentaient 12.53% du PIB en 1985 sont baissées à 2.59% en 1994 et il en était de même pour les dépenses courantes de l'Etat qui passaient de 17.95% à 5.71%(Voir Tableau # 14) Tout ceci s'est expliqué par l'insuffisance structurelle du système de collecte de taxe du pays associée à la contraction des activités économiques du pays. Il en est résulté une aggravation du déficit global du secteur public qui a franchi la barre de 684,4 millions de gourdes, qui est calculé en moyenne annuelle sur la période étudiée, pourtant pour les exercices fiscaux 1985 - 1987, en terme de moyenne annuelle, le déficit de l'Etat ne s'estimait qu'à 260,6 millions de gourdes En outre, puisque le gouvernement qui était en place à Port-au-Prince ne bénéficiait d'aucun appui international, il était obligé de financer ce déficit par le biais de la Banque Centrale. Ce financement que les économistes appelaient monétisation du déficit du secteur public a engendré une aggravation au niveau de l'instabilité des prix et de change. Ainsi, nous pouvons dire que la crise économique débutée vers les années quatre-vingt(80) s'est aggravée sérieusement.

Ce faisant, l'économie haïtienne est plongée dans une période d'inflation galopante2(*)1 de moins de 10% pour arriver à des taux de 20% à 50%, il en est résulté d'une réduction du pouvoir d'achat2(*)2 des consommateurs haïtiens de près de moitié pour ne pas dire intégralement.

Pour l'exercice fiscal 1992 - 1993 la dépréciation de la gourde a franchi la ligne rubiconde en termes de progression, 27,4%, ensuite a progressé à une vitesse moins soutenue de 19,7% en 1994, expliquée par le manque de numéraire dans l'économie haïtienne au cours de ces périodes.

Par ailleurs, sur l'ensemble des trois (3) années fiscales de l'étude 1991 - 1994 la production intérieure brute a connu une tendance à la baisse, soit 30%. Enfin, en 1994, le rapport (ratio) investissement/PIB a subi une baisse de 6%, pourtant il était autour de 9,7% en 1990 expliquant du même coup comment l'appareil productif du pays s'est rapidement décapitalisé pendant cette période de grand ralentissement économique et, en conclusion, nous pouvons dire que les indicateurs sociaux se sont réellement aggravés, parce que le taux de chômage s'est accru. En fait, le secteur de l'assemblage qui employait, en 1991, 43000 personnes voyait que son nombre d'emplois passait à 13000 pendant la reprise en décembre 1995 et ainsi il va sans dire que la pauvreté absolue s'est augmentée en Haïti.

d) Légère amélioration des activités économiques haïtiennes (1994 - 1998)

L'année 1994 est l'année la plus prometteuse pour la population haïtienne en termes d'espérance car l'ancien président J. B. ARISTIDE qui se voulait le défenseur des prolétariats2(*)3 était rétabli dans ses fonctions par 22.000 hommes de troupes (Voir Tableau # 38). Son administration a bénéficié des appuis financiers et logistiques des organismes internationaux pour la reconstruction des infrastructures physiques de base indispensables à la relance des activités économiques dans le pays, à la recapitalisation du secteur privé dûment frappé lors de la crise politique de 1991 à 1994 et à la redynamisation des appareils productifs du pays.

Avec ce retour, le pays a renoué ses relations avec les organismes internationaux comme : le Fond Monétaire International(FMI), la Banque Interaméricaine de Développement(BID), la Banque Mondiale(BM), le Club de Paris(CP). Le paiement des dettes externes a permis à Haïti après de multiples négociations pendant toute l'année avec le Club de Paris2(*)4 de bénéficier d'une aide financière de 1,2 milliards de dollars américains échelonnée sur les trois années qui l'ont suivi.

Le gouvernement a mis en place un Programme d'Urgence et de Reconstruction Economique (PURE) pour l'exercice fiscal 1994 - 1995 et il est accompagné d'un programme de stabilisation économique élaboré par le FMI. Ce programme était ambitieux ; il voulait une croissance de 4,5%, maintenir le taux d'inflation autour de 15%, stabiliser le taux de change à 15 gourdes pour un(1) dollar américain, mettre les réserves nettes de changes à un montant 45 millions de dollars(US) et l'investissement productif devait franchir la barre de 8% à 9% du PIB.

En fait, pour cette année fiscale, la croissance était de 4,4%(Voir Tableau # 16) un chiffre très proche du chiffre que le programme a voulu atteindre, le taux d'inflation a été estimé à 24%, le taux de change moyen a été pour l'année de 15,67 gourdes pour un (1) dollar américain et le montant de réserves en devises accumulées était estimé à 170 millions, soit un surplus de 125 millions. La relance économique2(*)5 tant souhaitée par les agents économiques2(*)6 haïtiens a démarré.

Pour l'exercice fiscal 1995 - 1996 les recettes fiscales devraient atteindre 8,9% et la politique monétaire de cet exercice est basée sur une croissance de 22% de la masse monétaire. En 1997, la demande solvable externe s'est accrue et elle a dépassé celle de l'année précédente. Ainsi, ce dynamisme a augmenté les exportations de biens et services qui sont estimées à 4694 millions de gourdes courantes, soit une augmentation de 66.1%(Voir Tableau # 11).

En outre, les produits industriels ont eu un poids de 72% dans les valeurs des biens exportés et ont enregistré une croissance de 21%. Dans le milieu des assemblages où se trouvaient les articles manufacturiers, nous avons découvert une tendance à la hausse, soit 27%. Du côté des produits primaires nous avons vu le bon rendement de quelques produits primaires tels que : les mangues «  madame francisque », les peaux d'animaux, les fruits de mer, et donc, les exportations ont plus que doublé cette année, soit 582 millions de gourdes contre 267 millions de gourdes 1996(Voir Tableau Id).

Parallèlement à cette augmentation en valeur des exportations de biens et services, la croissance des importations a été plutôt modeste, soit 29.5%(Voir Tableau Id) Il en est résulté une diminution de 78 millions de gourdes du déficit de la balance commerciale qui est tombé à 8342 millions de gourdes contre 8420 millions de gourdes pour l'exercice 1996, amélioraient du même coup et d'une manière légère le pouvoir d'achat des exportations de 33% à 36%. De plus, la demande extérieure de 1998 s'est montrée beaucoup plus compétitive que l'année antérieure. Les exportations ont de nouveau vivement augmenté, ayant atteint une croissance, en terme réel, de plus de 21%. Appuyée par le bon rendement affiché par l'industrie de sous-traitance, les exportations de marchandises se sont chiffrées en 1998 à 299,36 millions de dollars US, une telle augmentation jamais atteinte depuis l'exercice fiscal 1990 - 1991. Tout ceci s'est expliqué par la bonne santé de l'économie américaine sous l'administration CLINTON-GORE2(*)7.

En effet, ces exportations sont provoquées par la forte demande externe solvable étant provenus par des consommateurs américains, les produits exportateurs de l'industrie d'assemblage se sont accrus en valeur nominale de plus de 50%. Et cette augmentation évidente des exportations de la sous-traitance a été attribuée surtout à celles de « Vêtements et Articles pour Vêtements » qui ont connu un accroissement de 52%.

Cependant, contrairement à cette augmentation extraordinaire des exportations, les importations ont subi certes une augmentation, en volume, moins accéléré mais assez importante, autour de 13%. Le retour d'activité enregistré en 1998 s'est accompagné d'une augmentation, en valeur nominale, de 36% des importations de biens d'équipement et de 28% des importations des produits alimentaires. Ces deux postes ont représenté en tout plus de 64% de la croissance globale des importations de marchandises qui ont atteint plus de 822,05 millions de dollars US en 1998.

Enfin, ceci a causé un déficit commercial de 522,69 millions de dollars US, déficit très néfaste pour l'économie nationale dont la production domestique restait très faible pendant même cette période de relance économique.

e) Décélération continue des activités économiques haïtiennes (2000 - 2004)

L'exercice fiscal de l'année 2000 a commencé sur fond d'une crise politique engendrée par la contestation des élections parlementaires et municipales et locales du vingt et un (21) mai 2000 et présidentielle du vingt-six(26) novembre de cette même année.

En outre, selon les estimations préliminaires de l'IHSI et de la BRH, les différents indicateurs macro-économiques ont évolué ainsi : le PIB, en volume, a fait une croissance de 0,9% pendant cette période. Depuis l'exercice fiscal de l'année 1999, l'économie haïtienne a connu une tendance à la baisse conduisant à une contraction économique de 1,8%. Généralement, ce mauvais résultat de l'économie nationale traduit le comportement plutôt défavorable de tous les secteurs d'activité.

En fait, les taux de croissance qui ont été réalisés par les trois secteurs de l'économie ont laissé à désirer, soit - 3,6% pour le secteur primaire, 3% pour le secteur secondaire et 4% pour le tertiaire. Tout ceci s'est expliqué par la tendance baissière de l'agriculture, par un manque de services et une baisse énorme dans les industries manufacturières, soit 0,2% qui ont agi considérablement sur le résultat général de l'économie.

Contrairement aux exercices fiscaux 1996 - 1998, la demande extérieure solvable des consommateurs américains ne s'est pas montrée aussi dynamique en raison de la grande récession économique qu'a connue l'économie américaine depuis après le onze(11) septembre 2001.

Au niveau des exportations, nous avons remarqué une hausse virtuelle de 6,3%, en volume, exprimée en gourdes, imputable surtout à la grande dépréciation de la gourde par rapport au dollar américain. L'investissement public, financé par une forte augmentation des dépenses de l'Etat, variant de 3,6 milliards de gourdes courantes à 4,3 milliards, soit un taux de croissance réelle de 19.4% de la consommation finale des consommateurs et des administrations de l'Etat a connu une hausse de 14% en volume, pourtant à une vitesse moins rapide que l'investissement. En effet, nous voyons que ce ralentissement de l'activité économique est arrivé à une époque où les prix sont accélérés et le déficit budgétaire s'est augmenté.

Pour l'exercice fiscal 1999, le taux d'inflation était autour de 9.92%. Il est passé à 15.32% en 2000, tandis que le déficit global de l'administration centrale qui était autour de 1,3% du PIB a franchi la barre de 2,3%. L'année fiscale 2001 s'annonçait difficile car l'environnement politique n'était pas propice aux investissements productifs et les bailleurs de fonds internationaux ont bloqué tous les prêts et aides externes. De plus, la grande récession de l'économie a compliqué davantage la situation économique du pays, parce que les transferts de nos frères vivant dans la diaspora qui sont la principale composante des entrées de devises du pays dans cette situation de crise ont grandement diminué.

Pour l'exercice fiscal 2003 - 2004, les indicateurs macro-économiques sont au rouge, cet exercice est caractérisé par un déficit budgétaire très énorme. Les dépenses publiques ont augmenté car le gouvernement « Lavalas » a entamé des constructions de places publiques et des dépenses faramineuses pour la célébration du Bicentenaire de l'Indépendance et tout ceci dans une période de grande crise politico-économique : un taux d'inflation estimé à plus de 40%, une grande dépréciation monétaire, un secteur privé ravagé par le cyclone « Lavalas », un trésor public à moitié vide et des recettes publiques très faibles. C'est pourquoi le nouveau premier ministre M. Gérard LATORTUE est obligé de faire beaucoup de voyages à l'étranger pour trouver un appui budgétaire, question de ne pas augmenter le déficit public car l'aide externe à Haïti en millions de $ US pour les exercices fiscaux 1994 à 2002 est variée ainsi : 611, 427, 378, 371, 330, 266, 170 et 136(Voir Tableau # 39). Ainsi, ce sont autant de signes avant-coureurs qui présagent une intégration haïtienne difficile dans la ZLEA pour 2006.

B- SITUATION ECONOMIQUE DE LA REPUBLIQUE DOMINICAINE

a) Situation géographique et humaine de la République Dominicaine

La République Dominicaine, pays des Antilles situé dans la partie orientale de l'île d'Haïti dont elle occupe les deux tiers, est limitée au Nord par l'Océan Atlantique, à l'Est par le canal de la Mona, la séparant de Porto-Rico et au Sud par la Mer des Caraïbes. Sa superficie est de 48.400 Km2, soit 1.74 fois plus grande que la superficie d'Haïti et 4.40 fois plus vaste que la Jamaïque. Elle a 8.950.034 habitants en 2005, soit une densité de 185 habitants au Km2 avec un taux de croissance démographique estimé à plus de 1.29% l'an. Sa population est rurale à 41%(Source : Microsoft Encarta 2006). La République Dominicaine est un pays montagneux (3175m au Pico Duarte). Elle a un climat tropical humide. 59% de la population dominicaine vivent dans des régions urbaines, tandis qu'en Haïti il n'y a que 40%. Sa monnaie nationale est le peso. Sa capitale politique et économique est Saint-Domingue. Et enfin, la République Dominicaine comme tous les autres pays de la Caraïbe n'est pas à l'abri des cyclones.

b) Situation générale de l'économie dominicaine

La République Dominicaine durant l'administration de Leonel FERNANDEZ a connu un degré de développement extraordinaire. Pendant cette période, l'économie dominicaine était celle ayant accusé les plus forts taux de croissance régionale variant ainsi 7.8% en 2000, 2.7% en 2001, 4.1% en 2002, mais en 2003, la République Dominicaine a fait un taux de croissance négatif, soit -0.4%. En 2004, sa croissance est de l'ordre de 2% et celle de 2005 est estimée à 9.3%, avec des taux de chômage suivants : 14% en 1999, 8% en 2000, 3% en 2001 et 17% en 2003. Du côté de l'inflation, elle a eu des taux suivants : 7.7% en 2000, 8.9% en 2001, 5.2% en 2002, 27.4% en 2003, 51.5% en 2004, 4.2% en 2005 et 8.2% en 2006.

Par ailleurs, la moitié de la population active dominicaine évolue dans le secteur primaire, secteur dans lequel nous trouvons les produits agricoles comme : la canne à sucre, base des exportations dominicaines, ensuite le cacao, le café, le tabac, souvent dans le cadre des grandes propriétés. En outre, certains agriculteurs dominicains ont préféré cultiver des cultures vivrières par exemple : le manioc, la patate douce, s'ajoutant au riz et au maïs. L'élevage bovin laisse des excédents exportables.

Du côté du secteur secondaire, les Dominicains ont implanté près de 67 zones franches dans divers endroits du pays (Tableau # 35), mais en dépit de la création de ces zones franches industrielles et la présence de ressources minières telles que : la bauxite, le nickel et l'or, nous avons constaté que beaucoup d'industries sont pratiquement limitées à l'agroalimentaire, surtout les sucreries. La République Dominicaine est l'un des pays des Amériques qui a attiré beaucoup de hot-money des Investisseurs Directs Etrangers (IDE), soit plus de dix (10) millions de dollars américains pendant l'année 2003 surtout dans le secteur des hôtelleries. Il en est résulté une augmentation des chambres d'hôtels standards respectant toutes les normes internationales et ce qui a permis à la République Dominicaine de recevoir un grand nombre de touristes internationaux elle a un potentiel de réception touristique d'environ 20 à 66 milles chambres.

Enfin, tout ceci a dynamisé l'économie dominicaine et lui a permis de friser des taux de croissances extraordinaires. Cependant le niveau de vie reste faible, l'inflation est élevée, le peso est déprécié et la dette externe de la République Dominicaine en 1998 était de l'ordre de 4.5 milliards de dollars $ US, soit 29.8% du PIB dominicain, 8.3 milliards de dollars en 2001, 6.2 milliards de dollars en 2002, 4.8 milliards de dollars en 2003, 6.5 milliards de dollars en 2004 et entre 1990 à 2008, le PIB courant est passé de 9,5 à 45,7 milliards de $ US, soit une croissance d'environ 381%. C'est pourquoi, dans un rapport des Nations Unies, les économistes ont parlé de : « La pauvreté dans une économie à forte croissance» (Voir Tableau # 19)

C- SITUATION ECONOMIQUE DE LA JAMAIQUE

a) Situation géographique et humaine de la Jamaïque

La Jamaïque est un pays insulaire des Grandes Antilles, membre du Commonwealth2(*)8. Elle est située à 150 Km au sud de Cuba et séparée d'Haïti par le détroit de la Jamaïque. Sa superficie totale est de 10.991Km2. Sa population en 2005 est de l'ordre de 2.731.832 habitants avec une densité de 252 habitants au Km2 et elle varie à un rythme de 0.71% par an. Sa population urbaine est de 52% et elle compte 48% en zone rurale (Source : Microsoft Encarta 2006). Sa monnaie est le dollar jamaïcain. Sa capitale économique et politique est Kingston. La Jamaïque est un pays montagneux comme Haïti et la République Dominicaine. L'Est de l'île culmine à 2292 m, l'Ouest est un plateau calcaire. Disposant d'un climat tropical, la Jamaïque est plus humide au nord qu'au sud et elle entretient une végétation de forêts. Le surpeuplement est critique ; l'émigration jamaïcaine a connu un certain ralentissement. Parfois, le pays est ravagé par les cyclones comme Haïti et la République Dominicaine.

b) Situation générale de l'économie Jamaïcaine

La Jamaïque, comme tous les PVD de la région des Amériques, a une agriculture dominée par les cultures de plantation comme la canne à sucre et surtout les bananiers, alors que les productions vivrières, tels que le manioc et le maïs, ne peuvent pas satisfaire les besoins de la population. Pour l'exercice fiscal 1998, l'agriculture jamaïcaine représentait 8.0% du PIB, tandis qu'elle représentait 30.4% du PIB haïtien et 11.6% de celui dominicain. Les ressources essentielles de la Jamaïque demeurent l'extraction de la bauxite qui est exportée brute ou sous forme d'alumine. Elle fournit 50% de la bauxite du marché mondial et elle est le 4ème producteur mondial de la bauxite. Aujourd'hui, elle peut la transformer sur place grâce à ses grandes industries. Les industries jamaïcaines contribuent à 33.7% du PIB, alors que celles d'Haïti accusent un niveau de 20.1% du PIB. Du côté de la République Dominicaine, les industries contribuent à 32.8% du PIB pendant cette même année. Avec la quantité de touristes internationaux qui ont visité la Jamaïque en 1998 le secteur tertiaire représentait 58.3% du PIB, tandis qu'en Haïti il était de l'ordre de 49.5% du PIB et 55.6% du PIB dominicain. Les revenus que la Jamaïque génère dans les activités touristiques permettent d'équilibrer la balance des paiements du pays et de compenser le traditionnel déficit commercial, ce qu'Haïti n'a pas pu faire dans une situation similaire.

En 1998, l'épargne intérieure de la Jamaïque était estimée à 18.4% du PIB. Pourtant celle d'Haïti était autour de - 6.9% du PIB et 16.9% du PIB dominicain. L'investissement jamaïcain pour cette période n'évoluait qu'à un taux de 31.5% du PIB, alors que l'investissement haïtien était 10.7% du PIB et celui dominicain pour cette même année représentait 25.8% du PIB.

En 2003, les recettes publiques de la Jamaïque sont estimées à plus d'un (1) milliard (1.000.000.000) de dollars américains. Cependant, malgré le dynamisme des activités touristiques, le plein-emploi ne peut être assuré dans une Jamaïque densément peuplée. La dette externe de la Jamaïque est importante. Elle était estimée en 1998 à quatre (4.0) milliards de dollars US, soit 63.1% du PIB et le chômage a franchi la barre de 16% en 2003, ce qui a suscité une criminalité grandissante en Jamaïque, tandis que celui d'Haïti était autour de 70% au cours de cette même année.

D- SITUATION ECONOMIQUE DES ETATS-UNIS D'AMERIQUE

a) Situation géographique et humaine des Etats-Unis

Les Etats-Unis sont un Etat fédéral d'Amérique du Nord. Ils sont situés entre l'Atlantique à l'est, le Pacifique à l'ouest, limités au nord par le Canada et au sud par le Mexique. En fait, les Etats-Unis ont cinquante (50) Etats, plus le district de Columbia et s'associent l'Alaska et Hawaii. Ils couvrent 9.629.047 km2, auxquels il faut mettre les possessions extérieures telles que : le Porto-Rico, les Iles Vierges, les Samoas Orientales et Guam.

En 2005, les Etats-Unis d'Amérique ont 295.734.130 habitants et ils ont le 3e rang mondial en termes d'habitants. La population américaine croit à rythme de 0.92% avec une densité de 32 habitants au Km2. La population urbaine est estimée à 80% et le taux de ruralisation est autour de 20%(Source : Microsoft Encarta 2006). La monnaie est le dollar américain ($US). La capitale économique est New York City et celle politique est Washington DC.

Son relief à l'est, le massif ancien des Appalaches ne dépasse 2000m que dans le sud ; il surplombe l'étroite plaine atlantique. Au centre, s'étendent de vastes plaines sédimentaires, drainées par l'axe Mississipi-Missouri, soit 6300 km. Ce dernier a fait des Etats-Unis la 3ème artère fluviale du monde. Au nord, nous trouvons des plaines centrales s'étendant sur les Grands Lacs, d'origine glaciaire, soit 246300 km2. Un grand système montagneux se trouve à l'ouest et à 4398m au mont Elbert nous trouvons les Rocheuses.

b) Situation générale de l'économie américaine

Les Etats-Unis d'Amérique constituent la première puissance économique mondiale avec un PIB représentant 27.36% du PIB mondial, soit autour de 13 802 milliards de dollars en 2006 d'après la Banque Mondiale. Le PIB américain par habitant est estimé en 2005 à 42000 dollars en parité de pouvoir d'achat et, en cette même année 2005, les Etats-Unis sont la deuxième destination des Investissements Directs à l'Étranger(IDE) avec 110 milliards de dollars. En 2004, le gouvernement américain a créé plus de 2.2 millions de nouveaux emplois dans l'économie, soit une augmentation de 4.4% et le mois de décembre 2004 est le seizième mois consécutif de création d'emplois, avec un taux de chômage étant estimé à 5.4%, mais qui a chuté à 5.1% au mois de mai 2005 et à 4.4% au mois d'octobre 2006.

Ils consomment 25% de l'énergie mondiale, occupent la première place de la production d'électricité et la deuxième place pour le charbon, le pétrole et le gaz. Pourtant les hydrocarbures stockés sont très faibles, l'extraction coûteuse, et les Etats-Unis s'approvisionnent sur le marché international. Ils importent le fer, la bauxite, le chrome, le nickel, le tantale, le cobalt et le titane bien qu'ils aient une activité minière fournissant certains métaux.

Dans le secteur primaire, l'agriculture américaine n'utilise que 2.5% des actifs, mais malgré tout, ils occupent le premier rang mondial, développant un grand complexe agro-industriel. En outre, les E.-U. ont la première place pour la sylviculture et la sixième place pour la pêche. Pourtant, ils ne satisfont que la moitié de leurs besoins.

Aujourd'hui le secteur secondaire connaît une tendance baissière. Le poids mondial des industries américaines a chuté, soit moins de 20% alors qu'il était de plus de 50% en 1946. Tout ceci s'est expliqué par le repli important observé des industries de base, notamment dans le nord-est et les Grands Lacs ; mais l'aéronautique, les produits chimiques, la pharmacie, les constructions électriques et l'électronique restent très performants. Les E.-U. ont la première industrie d'armements au niveau mondial, le plus grand réseau de multinationales, la maîtrise des technologies de pointes.

Du côté du secteur tertiaire, nous remarquons qu'il y a une expansion massive. Ce qui a donné aux Etats-Unis (E.-U.) un rôle prédominant en ce qui a trait au savoir, à l'information, à la « culture populaire » comme : télévision, cinéma. Les Etats-Unis sont la troisième destination touristique au niveau mondial après la France et l'Espagne et ils ont accueilli 41.2 millions de touristes en 2004, ce qui a donné à l'économie américaine 48.9 milliards d'euros.

Les internautes américains sont estimés à plus de cent (100) millions en 1999, soit 50% du total mondial. En fait, de 1983 à 1989, l'économie américaine a accusé des taux de croissance variés, soit 3.8% en 1983, en 1984 il a connu une croissance estimée à 7%, pour avoir une contraction de 1985 à 1987 de l'ordre de 3.2%, tandis qu'il a subi une légère amélioration en 1988, soit 4% pour chuter à 3% en 1989 (Tableau # 20 et 21).

Les exercices fiscaux 1990 à 2000 ont été une décennie de formidable croissance dans l'histoire de l'économie américaine. Enfin, pour l'exercice 2000-2001, l'économie américaine est plongée dans une grande récession après la destruction complète de Wall Trade Center le 11 septembre 2001. Depuis, des signes d'essoufflements sont remarqués, et la chute du marché boursier consacré aux indices de valeurs tels que le Nasdaq qui étudie l'évolution des nouvelles technologies et le Dow Jones qui prend la température des entreprises industrielles a eu des effets pervers sur l'économie mondiale.

E- SITUATION ECONOMIQUE DU BRESIL

a) Situation géographique et humaine du Brésil

Le Brésil est le plus grand Etat de l'Amérique du Sud et il est le 5ème au monde par la superficie après la Russie, la Chine, le Canada et les États-Unis, soit 8.547.404 Km; situé au sud de l'Equateur, il a, en 2005, 186.112.790 habitants et une densité de 22 habitants au Km2 ; sa capitale politique est Brasilia ; sa monnaie est le réal brésilien. Au nord, nous trouvons la vaste cuvette équatoriale de l'Amazonie, humide, couverte de forêts dense. Puis, les plateaux du  « Mato Grosso » sont couverts de savane. Le reste du pays est constitué de plateaux qui s'inclinent à l'ouest ; des hauteurs dominent une étroite plaine atlantique.

Le Brésil a un climat tropical d'alizés de la façade atlantique se tempère au sud, tandis que le nord-est intérieur, le Sertao a une végétation aride. En outre, les trois quarts de la population brésilienne est citadine soit 83% et 17% de sa population vit en zone rurale et dont la croissance annuelle atteint 1.06%, en 2005(Source : Microsoft Encarta 2006) se concentre sur la façade atlantique et notamment dans le Sud Est. Enfin, 1% de la population brésilienne a 50% des terres, 50% des importations du Brésil ont été faites par les 17 millions des brésiliens les plus nantis et les 10% des plus nantis ont en moyenne 80 fois plus que 10% des personnes pauvres au Brésil ainsi il y a une pire situation inégalitaire entre les Noirs et les Blancs.

b) Situation générale de l'économie brésilienne

Le Brésil est la première puissance économique du tiers-monde. L'agriculture brésilienne contraste avec un secteur moderne et exportateur des denrées comme : le café, le cacao, la canne à sucre, le soja, le maïs, le sorgho et les agrumes ; et des grands élevages bovins à une agriculture vivrière très pauvre ; soit 65% des exploitants possèdent les 3% des terres. Il est le 1e producteur du café. Les ressources naturelles brésiliennes sont abondantes : bois, hydroélectricité avec le barrage hydroélectrique d'Itaipu sur le fleuve de « Paranà » est la plus grande installation du genre dans le monde, pétrole dans les régions de Salvador et de Rio de Janeiro, mines du « Minas Gerais » et du bassin amazonien. L'hydroélectricité assure plus de 86% de la production totale électrique du Brésil et ce pays a le potentiel hydroélectrique le plus important du monde, soit 255 millions de kilowatts et l'électricité nucléaire représente actuellement 4.3% de l'énergie produite au Brésil. L'énergie est en grande partie contrôlée par des entreprises de l'Etat telles que « Petrobras et Electrobras » et l'Etat étant présent aussi dans la sidérurgie.

Le Brésil est le premier exportateur mondial de fer, premier producteur d'étain et 2e producteur d'alcool qui est utilisé comme carburant. Il extrait la bauxite, l'or, le manganèse, le tungstène, l'uranium et les pierres précieuses. Sur le plan industriel, le Brésil a des industries puissantes et diversifiées.

En outre, le Brésil attire beaucoup de capitaux des Investisseurs Directs Etrangers (IDE) notamment dans des branches de transformation comme montage automobile, électronique, chimique. Ainsi, la croissance brésilienne a été extrêmement forte ; environ 5.5% depuis 1920, 8.5% entre 1965 et 1980, ce qui a fait du Brésil la 10e puissance économique mondiale. Le Brésil exporte des produits manufacturiers dans le monde entier ; il est devenu le deuxième exportateur agricole devant la France, et a également développé ses services comme en témoigne l'importance du réseau bancaire et les succès en matière de télécommunications (la Rede Globo est le quatrième réseau télévisé mondial après les trois networks américains) avec 53.8 millions de lignes téléphoniques et 57 millions de téléphones portables en 2004, 71 millions postes de radio et 36.5 millions postes de télévision en 1997, 13.1 millions d'abonnement de télévisions(Câble et MMDS) en 2004, 14.3 millions d'utilisateurs d'Internet en 2002, 50 fournisseurs d'accès Internet en 2000 et 19.3 millions d'ordinateurs personnels en 2004 (Tableau # 23).

Cette croissance économique prolongée a entraîné des transformations majeures dans la structure économique et sociale du pays : la répartition des activités se rapproche de celle des pays développés. Dans les années quatre vingt(80) l'industrie représentait 35% du PIB et l'agriculture 12%, contre 23% et 27% en 1950 ; les exportations de produits primaires ont vu leur part diminuer dans la liste des exportations : le café est ainsi passé de 56% du total en 1960 à 6% en 1981.Une classe moyenne très importante au niveau de vie relativement élevé est apparue, les conditions sociales se sont améliorées pour l'ensemble de la population, même dans la région la plus pauvre, le nord-est.

Ces progrès ne peuvent cependant pas cacher le retard du Brésil sur le plan social. Avec un revenu par tête d'environ 2790 dollars américains en 2003(Voir Tableau # 28) et qui est passé en 2006 à 8500.45$ US, ses résultats sont inférieurs à ceux de pays beaucoup plus pauvres. C'est pourquoi, nous disons que les contrastes sont criards entre les classes sociales, entre les villes et les campagnes, entre les régions nord-est qui sont pauvres et les régions sud-est qui sont riches.

La colonisation du « Mato Grosso » et de l'Amazonie, depuis l'année 1970, n'a pas apporté la prospérité et mutile l'environnement. L'excédent commercial est important. Le Brésil est le pays du tiers monde ayant la dette extérieure la plus élevée, soit 51.8% du PIB en 2004 et sous la pression de la Banque Mondiale la dette publique du Brésil est sortie de 57% en 2003 pour tomber à 51% en 2005. Depuis 1994, l'autorité monétaire du Brésil a contrôlé l'inflation dans l'économie par une politique d'assainissement de la situation budgétaire, ce qui a permis à l'économie brésilienne de démarrer sans avoir eu recours aux prêts du FMI.

F- SITUATION ÉCONOMIQUE DES AMÉRIQUES

a) Situation géographique et humaine des Amériques

L'Amérique est l'une des cinq(5) parties du monde. Sa superficie est estimée à 42 189 120 km2 et elle a en 2006, selon les statistiques internationales 902 157 549 habitants. Elle est divisée en trois(3) parties : l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud et l'Amérique Centrale, sa densité est de 21 habitants par km2, elle a 35 pays, ses principales langues sont : Français, Anglais, Espagnol, Portugais, Créole et Néerlandais ; ses fuseaux horaires sont UTC-10(USA) et UTC+0(Groenland) et ses grandes villes sont : Mexico, New York, Sao Paulo, Los Angeles, Buenos Aires, Chicago, Lima, Rio de Janeiro, Toronto, Santiago du Chili et Montréal.

En fait, l'Amérique est le continent le plus étiré, soit 15.000km du sud au nord. Elle a deux vastes masses en forme de triangle qui sont l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud, reliées par un isthme étroit qui est l'Amérique Centrale. Des reliefs, récents et élevés à l'Ouest : Rocheuses et Andes. Et anciens et érodés à l'Est : Appalaches, massif des Guyanes, plateaux brésiliens qui entourent de vastes bassins alluviaux drainés par les principaux cours d'eau comme : Mississipi et Missouri, Amazone, Paraná et Paraguay. Elle a des climats variés à cause de son étirement en latitude, ceci a pour effet une tendance dominante tempérée et froide en Amérique du Nord, mais équatoriale et tropicale en Amérique Centrale et Amérique du Sud. L'Amérique possède une riche végétation avec la toundra du Nord canadien, à laquelle succède, vers le sud, la forêt de conifères ; steppe désertique des plateaux du Mexique septentrional et d'une partie de la façade maritime du Chili et du Pérou et une forêt dense de l'Amazonie.

Ce continent a été entièrement dominé par la colonisation des européens, plus précoce au sud. En outre, les peuples précolombiens sont numériquement peu denses et ils sont formés par métissage surtout en Amérique du Sud, repoussés dans des réserves. Ainsi, nous parlons des Indiens de l'Amérique du Nord et certains sont éliminés. Par là nous voulons parler des « Fuégiens* », mais qui résistent mieux dans les « Andes* ».

Les noirs sont venus en Amérique comme esclaves, mais après des luttes pour l'indépendance, ils arrivent à former une communauté aux Etats-Unis et ils sont plus intégrés dans le reste du continent. Avec la mosaïque qu'apportent des immigrants, nous pouvons voir une Amérique anglo-saxonne avec une prédominance des éléments culturels britanniques, notamment aux Etats-Unis et au Canada avec une proportion moindre où habitent une forte minorité d'origine française. Maintenant, nous pouvons dire que l'Amérique est fortement urbanisée et développée économiquement avec l'Amérique Latine qui comprend l'Amérique du Sud et l'Amérique Centrale, le Mexique bien compris. L'Amérique Latine est peuplée en grande partie par les Espagnols et les Portugais. L'Amérique connaît une sensible croissance démographique.

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· FUÉGIENS : Ensemble des peuples nomades qui habitaient l'extrême sud du continent américain de la Terre de Feu à la Patagonie.

· ANDES : Grande chaîne de montagnes, dominant la côte occidentale de l'Amérique du Sud ; 6959m à l'Aconcagua. Elle s'étire sur près de 8000km du Venezuela à la Terre de Feu et est parsemée de volcans actifs.

b) Situation économique des Amériques (1970 - 1990)

Dans les années mille neuf cent soixante-dix (1970), l'Amérique latine a connu un taux de croissance qui est estimé à 6%, mais après cette période la région est plongée dans une grande crise économique. En fait, cette crise est due, en partie, d'après les analystes économiques, à la force de la dette externe contractée dans la décennie soixante-dix (70), car l'accès facile au crédit international allait de pair avec une montée extraordinaire des exportations et un taux d'intérêt des loyers de l'argent qui était relativement bas.

Cause de la grande récession connue l'économie mondiale vers les années quatre-vingt (80) avec la baisse des importations des pays développés et la tendance haussière des taux d'intérêt, celles-ci ont changé complètement les résultats économiques de la région. En 1982, le Mexique était dans une situation de cessation de paiements. Et, tous les pays de l'Amérique latine étaient obligés d'avoir recours au refinancement auprès du Fond Monétaire International (FMI) pour arriver à honorer les intérêts de leurs dettes.

Des pays, comme l'Argentine et le Pérou en 1985 et 1996 et le Brésil ont essayé de mettre sur pied des plans contraires aux diverses recommandations du FMI, par exemple : le gel des prix et des salaires, cependant, ils ne sont arrivés à atteindre un tel objectif. Du côté de l'inflation, l'économie brésilienne a eu un taux qui était autour de 100% et 200% au Pérou et en Argentine.

Au commencement des années quatre-vingt-dix (90), ces mauvaises situations des économies de l'Amérique latine ont poussé beaucoup de gouvernements de la région à adopter des plans d'ajustement qui ont eu pour objectifs la libéralisation des prix, une forte dévaluation de la monnaie, la réduction du déficit budgétaire et une importante diminution de la demande interne. Evidement, les conséquences de pareils plans sont tragiques sur le plan social parce qu'ils ont conduit les économies à la récession, au chômage. Par contre, la mise en application de ces plans d'ajustement a permis au Brésil, à l'Argentine et au Pérou d'équilibrer et de remettre les économies de la région dans le concert mondial.

c) Situation économique des Amériques (1991 - 1999)

En 1999, l'économie de l'Amérique latine et de la Caraïbe a connu une situation très difficile et elle a accusé une croissance nulle au niveau du Produit Intérieur Brut (PIB)(Voir les Tableaux # 25 à 26). En fait, cette situation est due d'après les analystes économiques à la mauvaise santé financière de l'économie asiatique. La crise financière de l'économie asiatique a eu un effet négatif sur l'économie brésilienne qui est la plus grande économie de l'Amérique latine. Une telle situation a causé un très grand déséquilibre dans l'économie régionale, parce qu'il y avait une baisse considérable au niveau de la demande asiatique pour les intrants de la zone. Ainsi, l'économie argentine pour cette période a régressé nettement au niveau des exportations, ce qui a engendré une contraction de son Produit Intérieur Brut (PIB) autour de 3.2%.

En outre, l'économie chilienne que les économistes ont considérée comme l'économie la plus performante dans la zone depuis des années n'a pas été exempte du ralentissement économique qu'a connu la région en 1999. L'arrivée de l'ex-colonel putschiste Hugo CHAVEZ au pouvoir au Venezuela a fait planer des doutes sur l'orientation qu'allait prendre l'économie vénézuélienne et la diminution du prix du baril de pétrole sur le marché international pendant l'année 1998 a provoqué une contraction de l'ordre de 7% au niveau du PIB réel vénézuélien (Voir Id).

Par ailleurs, du côté de l'économie mexicaine, nous avons remarqué qu'elle a été l'une parmi les grandes économies régionales qui s'est échappée de la tendance de récession qu'a vécue la zone ; ceci est expliqué sans nul doute par le bon comportement de l'économie américaine qui est limitrophe à celle du Mexique. Pour cette période, parmi les économies ayant eu le plus fort taux de croissance, nous pouvons citer celle du Costa Rica avec un taux de 7.5%(Voir Id) et celles de Trinidad et Tobago et de la République Dominicaine qui ont gardé la deuxième place avec un taux de croissance commun de l'ordre de 7%(Voir Id)

d) Situation économique de l'Amérique Latine (2000 - 2006)

L'Amérique latine a 206.7 millions de pauvres en 2000. 214 millions de pauvres vivent en Amérique latine en 2001, soit 43% de la population de la zone et en 2002 le nombre de personnes pauvres en Amérique latine a augmenté de 7 millions pour arriver à 221 millions et malgré cette pauvreté la population ne cesse d'augmenter. Ainsi en 2006, elle est estimée à 843.600.000 habitants.

Les rapports économiques pour l'année 2003 montraient que l'Amérique latine avait eu une grande période de croissance, mais tout en gardant un niveau très poussé de pauvreté et d'inégalités sociales. En 2005, le PIB de l'Amérique latine a connu une tendance haussière de 4.3%, soit une augmentation du PIB per capita de près de 3%. « À la fin 2004, le rapport de la Banque Mondiale sur l'Amérique latine et celui de la Commission Économique pour l'Amérique Latine(CEPAL) de l'ONU pour l'année 2005 paraissaient excellents ».

En effet, la croissance est retournée dans la région, cependant, dans une autre tranche du rapport, la CEPAL montre clairement que le dépassement de la pauvreté s'est enfoncé au cours de 7 ans et a diminué en 2004. La CEPAL pense qu'au niveau des distributions de revenus, l'Amérique latine est la zone ayant les plus mauvais indicateurs, compliqué parce qu'on remarque même dans beaucoup de pays de ce continent un renforcement de la concentration des revenus.

Selon le rapport « Faim et inégalité dans les Pays Andins » : 27% des enfants en Bolivie meurent de la faim, 26% en Équateur et 25% au Pérou. En Amérique centrale, la pauvreté touche 18% des habitants du Costa Rica, 60% de la population du Honduras et du Guatemala, 46% de la population du Nicaragua et 43% celle du Salvador. 150.000 enfants meurent par année en Bolivie par des maladies qui peuvent être traitées ; un enfant bolivien sur 4 souffre de la faim. Au Paraguay, sur une population de 6 millions d'habitants, 36% est pauvre.

En outre, si nous prenons le chiffre cinq dollars par jour comme niveau de pauvreté, nous pouvons dire que plus de 70% des latino-américains sont dans la pauvreté et près de 40% sont indigents et vivent avec moins de 2 dollars par jour. Ainsi, nous pouvons affirmer que la situation sociale de l'Amérique latine est très inquiétante en dépit de l'orientation vers la gauche que prennent certains pays de l'Amérique latine et quoique la situation économique soit meilleure durant ces dernières années. Ces modifications évidentes en Amérique latine ne sont pas encore arrivées à éliminer la pauvreté et les inégalités présentes et très criantes dans la région.

e) Baisse des exportations dans les Amériques (1991 - 1999)

Les statistiques publiées par la CEPAL, en 1999, ont montré une certaine baisse de 2.3% des exportations de biens et services des économies de l'Amérique latine et de la Caraïbe. Pourtant, malgré cette récession, certaines économies de la région comme : le Mexique, la République Dominicaine et le Costa Rica ont eu une balance commerciale excédentaire. Ainsi, ces dernières ont accusé des taux de croissance respectifs de 15%, 17% et 20%. Le poids des exportations de l'économie mexicaine représente plus de 43% des exportations de la ZLEA, il a certainement bénéficié de la bonne performance de l'économie américaine qui a une efficacité économique extraordinaire sous le gouvernement CLINTON-GORE.

Haïti, selon le rapport de la CEPAL, a eu une balance commerciale déficitaire de 675 millions de dollars US en 1999 contre 532 millions de dollars US en 1998. En outre, les pays de la région ayant eu une balance commerciale positive sont le Venezuela avec 5950 millions de dollars US, celle de l'Équateur de l'ordre de 1655 millions de dollars US, la Colombie avec 915 millions de dollars US et le Chili avec 400 millions de dollars US.

En fait, nous constatons qu'en dépit de cette diminution des exportations régionales décelée pour la période de l'étude, le déficit de la balance commerciale de la ZLEA ne s'est pas accru suite à la détérioration des termes de l'échange. Le pouvoir d'importer des économies de la ZLE a été en réalité diminué pendant l'année 1999.

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CHAPITRE II

ETUDE DE LA ZLEA A LA LUMIERE DES GRANDES THEORIES ECONOMIQUES

Introduction

Les XIVe et XVIIe siècles constituent la première grande école de pensées économiques avec les économistes mercantilistes. Avec l'expansion des échanges internationaux après la renaissance, ils se sont surtout intéressés au commerce international et aux relations entre ce dernier et la richesse d'un pays. Depuis lors, chaque école de pensée économique avait une lecture particulière de la zone de libre-échange commercial sur le développement économique.

En outre, les mercantilistes comme les keynésiens, les structuralistes et les marxistes défendent une politique protectionniste pour limiter les importations et une politique d'augmentation des exportations, de manière à générer un excédent dans la balance commerciale et d'accumuler les devises qui peuvent permettre aux pays de trouver des croissances économiques soutenables.

Pourtant, les économistes des courants de pensée classique et néo-classique sont donc les apôtres de la dynamique de libre-échange commercial. Ils pensent que la zone de libre-échange est un des moteurs ou des servants de croissance économique et, d'après eux, les échanges sont mutuellement bénéfiques aux participants, peu importe leur niveau de développement. Ainsi, c'est avec l'idée de faire un peu de lumière sur les zones d'ombres de ce marché que nous allons étudier la ZLEA à la lumière des grandes théories économiques.

A - Thèses libre-échangistes

Au début du 18ème siècle, les économistes classiques libéraux qui sont, en général, les adeptes de la zone de libre-échange commercial ont montré par diverses théories économiques que la zone de libre-échange commercial est l'unique moteur ou servant allant conduire les PVD comme Haïti à la croissance économique. Celle-ci est la chose la plus importante pour le développement économique et social.

Adam SMITH, l'un des apôtres du courant de pensée classique est tout à fait favorable à la zone de libre-échange, mais seulement lorsque les différents participants à la zone de libre-échange disposent chacun d'au moins un bien pour lequel ils détiennent un avantage absolu, c'est-à-dire quand chaque pays produit au moins un bien à coût inférieur à celui du pays avec lequel il envisage de commercer. Selon la théorie « adamienne », nous disons que la participation d'Haïti à la ZLEA est utile si elle est compétitive sur au moins un produit.

Quant à David RICARDO, le grand défenseur du libre-échange, il a tenté de montrer que le libre-échange commercial est favorable y compris dans le cas où un pays ne disposerait d'aucun avantage absolu comme le pense son confrère Adam SMITH. Pour qu'Haïti puisse bénéficier de la ZLEA, d'après RICARDO, il suffit qu'elle se spécialise dans le ou les produits pour lesquels il dispose d'un avantage comparatif ou relatif.

En outre, le théorème élaboré par les économistes suédois HECKSHER et OHLIN et complété par l'économiste américain SAMUELSON (HOS) ; appelé également «  loi de proportion des facteurs », il s'inscrit dans la lignée de la pensée libérale sur l'échange international. Ce théorème(HOS) montre que, sous un certain nombre d'hypothèses, si les dotations en facteurs de production(capital, travail et technologie) sont différentes entre deux pays et deux continents et si les proportions de facteurs utilisés dans la fabrication de deux produits diffèrent, alors, en économie ouverte comme la ZLEA, chaque pays de cette ZLEA a intérêt à se spécialiser dans la production et l'exportation du produit qui utilise intensivement le facteur de production qui est relativement abondant. Ainsi, Haïti doit identifier ses potentialités pour en bénéficier et à importer les produits dont la production requiert le facteur de production rare. Tout l'édifice repose sur la « dotation naturelle » de chaque pays en facteurs de production dans les différents pays de la ZLEA, puisque le facteur qui est abondant en Haïti est davantage demandé, alors que le facteur rare, moins demandé, voit son prix baisser.

Enfin, l'économiste indou Jagdish BHAGWATI qui est considéré comme le gourou de la mondialisation défendait constamment dans ses articles la cause du libre-échange, même et surtout quand celui-ci n'était pas en vogue.

Perspectives de la ZLEA pour Haïti

La ZLEA est un marché de plusieurs millions de consommateurs entre les trente- quatre(34) pays des trois Amériques. Ainsi, elle pourrait avoir des effets positifs sur la croissance économique haïtienne en termes de grands débouchés pour de nouvelles productions des agents économiques haïtiens.

En fait, les économistes parlent de la  théorie du « vent for surplus », ce qui est traduit littéralement par « débouché pour le surplus ». La ZLEA, par son immensité en termes de consommateurs, pourrait permettre à Haïti d'exploiter des ressources exportables antérieurement oisives ce qui va accroître la production et l'emploi, de distribuer des revenus, de générer des investissements supplémentaires et, par conséquent, une accumulation des capitaux en Haïti. La ZLEA pourrait offrir à Haïti beaucoup d'avantages indirects tels que :

a) l'élargissement des marchés, permettant la hausse de la productivité haïtienne et la réalisation de ce que nous pourrions appeler maintenant les économies échelles2(*)9 ;

b) la transmission d'idées et de techniques nouvelles en Haïti car les besoins et les demandes pour les nouveaux produits pour cette ZLEA seront grands ;

c) la ZLEA va inciter la concurrence et l'esprit d'entreprise en Haïti avec les effets positifs comme la baisse des prix, le progrès technique, l'innovation ;

d) la ZLEA pourrait permettre à Haïti de bénéficier de l'apport de capitaux et d'attirer des investissements étrangers. Il en résulterait la hausse de l'épargne interne car l'économie haïtienne est à proximité du marché américain. Haïti a un régime de change flexible, a la plus faible taxe sur le chiffre d'affaires dans la région, soit 10% sur toutes les transactions économiques réalisées dans ce pays et Haïti bénéficie pour une période de neuf (9) ans d'un avantage spécial sur les exportations des produits textiles vers le marché américain selon la loi HOPE 2 qui a été approuvée par le pouvoir législatif américain.

En outre, l'ouverture des frontières haïtiennes à la ZLEA pourrait être à la fois une source de productivité et d'accroissement du niveau de vie si Haïti arrivait à maintenir la production sur son territoire.

Enfin, la ZLEA avec une bonne politique macro-économique pourrait permettre à Haïti de franchir les cinq phases de développement de W. W. ROSTOW3(*)0. Tous ces effets économiques seront favorables pour la croissance économique et ils vont être encouragés de manière continue par la ZLEA et le tout va donc constituer la genèse d'une perspective prometteuse de la ZLEA pour Haïti.

B- Thèses protectionnistes

Les thèses protectionnistes visent à protéger un pays par diverses mesures telles que : droits de douane, contingentement et autres obstacles non tarifaires variés de la concurrence internationale.

Les mercantilistes ont été les premiers économistes qui encouragent les pays à pratiquer le protectionnisme économique, parce qu'ils y voyaient un moyen de faire un surplus commercial et d'augmenter les réserves en or de l'Etat, d'alors.

Pendant la fin du XVIIIe siècle et au début de la nouvelle république américaine, l'économiste Alexander HAMILTON dans son fameux rapport intitulé « Report on manufactures » préconise un développement protégé à l'abri de barrières douanières. En outre, quelques années plus tard, plus précisément au XIXe siècle, l'économiste l'Allemand Friedrich LIST, qui est considéré comme un véritable économiste du développement avant lettre, a publié en 1841 un ouvrage sous le titre de « Système National d'Economie Politique », dans lequel il va encourager la théorie du protectionnisme économique dans les PVD avec les irréfutables argumentaires des industries naissantes.

John Maynard KEYNES, le grand économiste britannique qui a sauvé l'économie mondiale lors de la grande crise de 1929, voit dans le protectionnisme économique un moyen de lutte contre le chômage, puisque d'après J. M. KEYNES, le développement des exportations correspond à une demande accrue pour l'économie nationale, alors que la réduction des importations permet d'éviter les fuites3(*)1 hors du circuit économique national.

Pour le courant de pensée structuraliste du Tiers Monde, le protectionnisme économique est indispensable si les PVD veulent développer un marché interne et arriver à une politique d'industrialisation par substitution d'importation. D'après eux, le protectionnisme économique a plusieurs effets favorables pouvant conduire les PVD au développement économique et social tels que :

a) un effet de protection de l'industrie nationale ;

b) un effet de distribution ;

c) un effet budgétaire positif pour l'Etat ;

d) un effet sur l'emploi ;

e) un effet possible de développement à long terme ;

f) un effet d'attraction du capital étranger ;

g) un effet de baisse ou de progression moins rapide du niveau de vie à court terme ;

h) un effet favorable pour l'indépendance économique.

Les tenants du protectionnisme économique pensent que la zone de libre-échange génère des difficultés pour l'emploi si les entreprises nationales ne résistent pas à la pression de la concurrence brutale ou si pour survivre, elles obligent de délocaliser leur production vers d'autres pays.

Enjeux de la ZLEA pour Haïti

Haïti est le pays le plus pauvre du continent américain avec un taux de croissance très faible voire quelques fois négatif, une population à faible pouvoir d'achat, une contribution de l'industrie au PIB estimée à 17% en 2004, une population urbaine évaluée à 40% en 2005, un plus faible taux d'alphabétisation dans la ZLEA, soit 54,8% en 2005, un revenu par habitant estimé à 350 $ US, une plus faible espérance de vie dans la zone, soit 52.9 années, un taux de mortalité infantile qui est autour de 74 pour 1000 en l'année 2005(Voir Tableau # 26) , un Indice de Développement Humain(IDH) moyen dans l'année 2006 en forte diminution qui est estimé à 0,521 et son rang est 148ème sur 179 pays au niveau mondial et celui du niveau régional est 35ème sur 35 pays des Amériques(Voir le Tableau # 34 en Annexe), une exportation estimée à trois millions de dollars américains(3000.000$US). Pourtant, l'exportation de la République Dominicaine est de plus de cinq milliards de dollars américains(5000.000.000$ US) et celle de la Jamaïque tourne autour de un milliard cinq millions de dollars américains(1.5000.000$ US). De plus, Haïti dispose d'un climat sociopolitique qui n'est pas encore tout à fait stabilisé en dépit des efforts énormes du nouveau gouvernement pour créer un environnement plus sécuritaire à l'investissement, d'une main d'oeuvre qui est faiblement qualifiée, d'une capacité de production et d'absorption qui est relativement faible et dont les exportations sont très peu diversifiées et consistent en quelques produits agricoles et du secteur d'assemblage. En outre, la ZLEA à laquelle va adhérer Haïti, en 2006, aura des avantages et des inconvénients.

AVANTAGES DE LA ZLEA POUR HAITI 

a) Emplois

L'implantation de la ZLEA est capable de donner à Haïti la possibilité d'attirer les capitaux des investisseurs directs étrangers, ce qui va permettre à Haïti d'augmenter le nombre d'emplois. Pourtant, par rapport à certains pays de la ZLEA, la situation sociopolitique qui sévit actuellement dans le pays nous plonge dans une réflexion profonde, parce que la lutte pour l'attraction des capitaux étrangers est cruciale dans la région des Amériques. La main d'oeuvre abondante haïtienne mais non qualifiée présente un sérieux déséquilibre pour Haïti dans cette lutte, car les multi ou transnationales mondiales cantonnent Haïti pour aller s'implanter dans d'autres pays de la ZLEA où elles trouvent la main d'oeuvre hautement qualifiée qui, par leur expertise, leur permet de faire face à la concurrence d'autres entreprises de la ZLEA. Mais, malgré tout Haïti doit attirer les patrons de certaines entreprises, notamment dans le secteur du textile parce qu'elle leur offre entre autres des avantages : le marché haïtien se trouve non loin du marché américain et il bénéficie de Hope 2 et Haïti a la plus faible taxe sur le chiffre d'affaires de la ZLEA.

Lesquels avantages vont permettre à Haïti de bénéficier de beaucoup d'emplois des pliopoles3(*)2. Ainsi, les nouvelles autorités du pays en parfaite collaboration avec les autres secteurs organisés du pays doivent travailler pour la construction des infrastructures de base du pays et investir dans les ressources humaines haïtiennes pour concurrencer les autres pays de la région en attirant les capitaux directs étrangers, chose indispensable à la création d'emplois stables et rémunérateurs en Haïti.

b) Consommations 

La ZLEA par sa portée économique sera un grand marché où les consommateurs haïtiens trouvent des biens et services à leurs goûts et à leur bourse, parce que les produits de cette zone ne seront assujettis à aucune restriction tarifaire ou non tarifaire. Ainsi, c'est dans ce même d'ordre d'idées que l'économiste Alain BIENAYME a dit ce qui suit : « Dans un monde conditionné par la rareté de ressources, le libre-échange multilatéral offrait ses chances à chaque nation et le seul moyen de satisfaire au mieux les consommateurs de tous les pays et de juguler l'inflation »3(*)3.

En outre, la ZLEA, avec une bonne politique d'emplois rémunérateurs, aide les Haïtiens à augmenter leur consommation, ce qui aurait comme avantage l'augmentation du pouvoir d'achat des Haïtiens moyens qui vivent maintenant sous le seuil de la pauvreté. Près de quatre millions(4.000.000) Haïtiens vivent avec moins de un(1) dollar américain par jour selon les Nations Unies, soit le pouvoir d'achat le plus faible de la ZLEA. 90% de la population haïtienne vit sans électricité et 70% sans eau potable, mais, en dépit de tout ceci, la ZLEA offre une grande opportunité de revenus et de consommations aux ménages haïtiens, ce qui va changer leurs conditions de vie.

Par ailleurs, Haïti est le pays ayant plus de personnes pauvres dans la région américaine. Entre autres, dans le cadre de l'implantation de ce vaste marché les nouvelles autorités du pays devront faire tout ce qui en leur pouvoir pour juguler cette pauvreté criante qui empêchent aux Haïtiens de connaître une longue vie et de jouir d'une santé robuste.

INCONVENIENTS DE LA ZLEA POUR HAITI 

a) Une menace pour les entreprises haïtiennes

Dans l'état actuel des entreprises haïtiennes avec la grande crise socio politico-économique qui a ravagé et qui ravage le pays avant et après le départ de l'ancien président de la République d'Haïti, M. J. B. ARISTIDE ; et tout en sachant que leur capacité et leur faible productivité; et les situations piteuses certaines d'entre elles fonctionnent avant cette crise nous nous permettons de payer le luxe de dire que la ZLEA pourrait représenter une grande menace pour les entreprises haïtiennes qui ne sauraient jamais arriver à toutes ses faiblesses tenir la concurrence avec les grandes multi ou transnationales de la ZLEA. En fait, ces dernières devanceront toujours les entreprises haïtiennes parce qu'elles ont plus de moyens de productions que celles d'Haïti, soit en termes de technologie, de capacité financière, de ressources humaines qualifiées et de coûts de production plus faible.

En outre, la ZLEA est un marché concurrentiel car il y a un régime douanier suspensif sur les biens et services produits dans cette zone. C'est pourquoi tous les pays membres devraient faire beaucoup d'efforts pour que leurs entreprises arrivent à des économies d'échelle afin de faire face à cette concurrence désirée de la ZLEA. Sinon les entreprises haïtiennes n'arriveraient jamais à concurrencer les offres des multi ou transnationale de la ZLEA qui sont déjà très mûres, très productives et très efficaces que celles d'Haïti qui n'ont pas encore atteint la maturité. Ainsi, Philippe W. LAHENS n'a-t-il pas raison de dire ceci ? : « Si certains bienfaits de la déprotection sur la relance économique sont incontestables, il faut être conscient qu'il s'agit d'un instrument difficile et dangereux à manipuler en Haïti, particulièrement dans la perspective d'une intégration régionale »3(*)4. Enfin, il est évident que la ZLEA sans une bonne politique industrielle du gouvernement haïtien serait très dangereuse pour les entreprises haïtiennes.

b) Une menace pour les agriculteurs haïtiens

Dans l'état actuel du secteur agricole du pays, les agriculteurs haïtiens vont avoir beaucoup de difficultés pour concurrencer les autres agriculteurs de la ZLEA, car ces derniers bénéficient des subventions, des supports technologiques et chimiques de leur gouvernement et leurs universités, tandis que nos agriculteurs s'abandonnent à leur morcellement de terres sans aucune politique agricole du gouvernement haïtien.

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* *

De plus, les agriculteurs de la ZLEA pratiquent une agriculture à haute vision capitalistique dominée par de grands groupes financiers industriels et commerciaux. Il va sans dire que les agriculteurs haïtiens n'arrivent jamais à rivaliser les offres agricoles de la ZLEA, parce qu'ils produisent à des coûts inférieurs par rapport à nos agriculteurs. C'est pourquoi l'État haïtien devrait élaborer une véritable politique agricole dans l'esprit d'aider nos agriculteurs à être compétitifs vis-à-vis des agriculteurs de la ZLEA. Sinon, Haïti sera un grand marché des consommateurs et non un marché qui encouragera les exportations dans ce secteur.

TROISIÈME PARTIE

POLITIQUES PUBLIQUES D'HAÏTI ET LA ZLEA

CHAPITRE I

DEVRAIT POLITIQUES ÉCONOMIQUES QUE HATI APPLIQUER POUR ÊTRE COMPÉTITIVE VIS-À-VIS DES CONCURRENTS DE LA ZLEA

INTRODUCTION

Une politique économique peut se définir comme un ensemble de mesures prises par les pouvoirs publics en vue de peser sur les structures et l'évolution de l'économie d'un pays. Ainsi, cette politique peut être : agricole, budgétaire, touristique, commerciale, éducative pour ne citer que celles-là.

Haïti, eu égard à cette intégration régionale, devrait faire des choix économiques pour augmenter en substance les résultats des indicateurs macroéconomiques, choses sans lesquelles les autorités du pays ne peuvent changer les conditions de vie de nos frères qui vivent aujourd'hui dans une extrême pauvreté.

La ZLEA est un vaste marché concurrentiel avec de grandes opportunités d'échanges, mais elle ne fera pas de cadeau à Haïti. C'est à nous, les Haïtiens, d'identifier nos potentiels économiques pour établir de bonnes politiques nationales via le modèle de développement « clusters » avec une stratégie nationale de compétitivité qui va donner naissance à des secteurs émergents dans l'économie nationale, et le tout va nous conduire à des véritables pôles de développement dans le pays. Enfin, ce chapitre est consacré à l'étude des politiques économiques qu'Haïti devrait appliquer face aux concurrents de la ZLEA pour qu'elle ait un avantage compétitif dans la région.

A- POLITIQUE AGRICOLE

Panorama actuel du secteur agricole haïtien

a) Ressources en sol

Pendant ces dernières années, les terres du pays ont été très touchées par l'érosion qui a déjà ravagé plusieurs lieux, causant la mort de beaucoup de nos compatriotes. Par conséquent, ceci a engendré chaque année des gaspillages énormes de sols arables, soit 15.000.000 de m3 suivant une étude réalisée par la FAO. Il en résulte une diminution de la productivité du pays, avec des suites néfastes sur le niveau général de la production dans le secteur primaire. Le « Ministère de l'Agriculture et de Ressources Naturelles et de Développement Rural (MARNDR) », a fait une estimation sur la capacité des sols d'Haïti et elle est estimée à 2.700.000 has qui sont réparties comme suit :

- Sols à forte potentialité agricole qui sont autour de 305.450 has, soit 11.3%

- Sols à potentialité moyenne qui sont chiffrés à 857.220 has, leur poids est de 31.8%

- Sols à faible potentialité qui sont avoisinés les 1.537.330 has, soit 56.9%

En fait, en considérant le relief et la déclivité, nous pouvons dire que la capacité agricole des terres haïtiennes se présente ainsi :

- Terres cultivables entre 0 à 10% pente : 800.000 has, soit 30%

- Terres cultivables avec aménagement autour de 10 à 40% pente : 500.000 has, soit 16%

- Terres non cultivables à 40% de pente estimées à 1.500.000 has, soit 54%. Ainsi, nous pouvons conclure en disant qu'Haïti a une superficie cultivable très faible pendant que sa population à nourrir dépasse les huit (8) millions d'habitants.

b) Mode de distributions des 800.000 has cultivables

Haïti possède 800.000 has de terres cultivables, soit 30%. Cependant, son mode de distribution est plus que mauvais. Près de 200.000 has qui sont estimés à 25% sont entre les mains de propriétaires absentéistes. Et, nous constatons un très grand morcellement des 600.000 has restants, source de conflits effrénés par défaut des lois sur la succession. À titre d'exemple, la quantité d'exploitations de taille de moins de 1 ha est passée de 177.000 en 1950, à plus de 360.000 en 1985, d'après les données du MARNDR. En outre, il est important de mentionner qu'il y a une piteuse gestion des ressources en sol, traduite par :

1. l'utilisation irrationnelle de l'espace vital disponible donnant lieu à une réelle compétition entre l'urbanisation et l'agriculture comme à la Plaine du Cul de Sac à Port-au-Prince, à Bigot et « Assifa » aux Gonaïves et dans d'autres zones du pays.

2. la destruction progressive de la couverture naturelle de protection, sous la double influence du déboisement systématique et de l'expansion continue des cultures sarclées sur des pentes à forte déclivité.

D'où, avec ce mode de distributions conflictuelles nous voyons la nécessité pour que l'État haïtien puisse engager une vraie réforme agraire conduisant les zones rurales à des villages agricoles où les paysans puissent trouver toutes les infrastructures indispensables à leur épanouissement social et économique comme cela s'est fait dans les Aurès en Algérie orientale.

RESSOURCES EN EAU 

a) Pluviométrie

La pluviométrie du pays n'est pas forte et elle est mal partagée à travers le temps et l'espace sur tout le pays. Ainsi, nous décelons des périodes de grandes sécheresses qui, des fois, dérangent les résultats des indicateurs macroéconomiques, car la majorité des agriculteurs haïtiens dépendent des eaux de pluies pour arroser leurs jardins.

b) Eaux de surface

Les eaux de surface sont des eaux des rivières à régime torrentiel. Des cours d'eau à débit presque régulier sont utilisés à des fins d'irrigation. Par contre, à l'exception des eaux de lac de « Péligre » qui sont exploitées pour irriguer des terres en plus de la production de mégawatts d'électricité additionnelle pour la zone métropolitaine de Port-au-Prince pendant les périodes de fortes pluies, tous les lacs et les étangs du pays sont inexploités. Ces sources oisives avec une bonne politique agricole d'exploitation pourraient nous aider à avoir plus d'espaces irrigables en lieu et place de ces 200.000 has.

c) Eaux souterraines

D'après des recherches réalisées par les experts du MARNDR, plusieurs réserves d'eaux souterraines sont identifiées dans le pays telles que :

1. Unités riches en eaux souterraines facilement accessibles. Elles se trouvent localisées dans toutes les plaines côtières du pays ;

2. Unités riches en eaux souterraines difficilement accessibles. Elles se localisent dans les formations montagneuses calcaires ;

3. Unités pauvres en eaux souterraines. Elles sont situées dans la zone du Plateau Central, du Nord-Ouest, de l'Ile de la Gonâve.

Pour l'agriculture, les eaux souterraines peuvent considérer comme un moyen complémentaire d'approvisionnement en eau. Cependant, par manque de visions elles sont très peu utilisées sauf dans les plaines des Gonaïves et du Cul de Sac on les utilise et on n'identifie jusqu'à maintenant pas d'autres zones qui font usage de ces dernières pour irriguer des terres dans le souci d'augmenter la production agricole du pays.

d) Irrigation

En Haïti, il y a près de 121 systèmes d'irrigation qui couvrent une superficie autour de 100.000 has sur un total irrigable de 200.000 has. Mais, avec le temps ces systèmes ont connu des dommages successifs dont souvent les causes essentielles sont :

1- Les fréquents cyclones ;

2- Le manque d'entretien et de réparation ;

3- L'érosion des bassins versants entraînant de forts volumes de débris solides avec pour effet, la surélévation des lits des rivières, l'inondation des terres riveraines et des systèmes d'irrigation aux périodes des crues ;

4- Le pourcentage élevé des canaux en alluvions causant des pertes d'eau par dérivation ;

5- Les mauvais états des tronçons d'autoroute empêchant les visites d'inspection.

Pour l'exploitation du potentiel d'irrigation, on a :

- Superficie irrigable estimée à 200.000 ha ;

- Superficie sous irrigation effective autour de 45.000 ha, soit 22.5% ;

- Superficie à réhabiliter 55.000, soit 27.5% ;

- Superficie nouvelle à irriguer 100.000 ha avec un poids de 50%.

Haïti, comme tous les PVD, va participer en majeure partie à la ZLEA avec des produits agricoles, mais avec une pareille superficie irrigable, elle aura des contraintes pour augmenter en valeur ses exportations agricoles de manière à diminuer le déficit de sa balance commerciale.

Ressources halieutiques 

La République d'Haïti a 1700 Km de côte. Près de 10.000 pêcheurs du pays pratiquent tout au long de notre côte une pêche très archaïque avec des matériels rudimentaires. Le pays a une très grande capacité en richesses piscicoles marines qui est estimée à plus de 25.000 tonnes par an. Cependant, il n'y a pas des données fiables sur les disponibilités réelles de ces richesses. En matière des eaux continentales, Haïti a près de 26.000 has de lacs naturels et plans d'eau à utiliser, ce qui nous donnerait une disponibilité en protéines autour de 60.000 Kg/ha sur un intervalle de trois (3) ans.

Campagnes de vulgarisation 

Le Secteur primaire est l'un des secteurs de l'économie sur lequel le pays peut compter pour qu'elle arrive à corriger le déficit de la Balance commerciale qui ne cessait depuis des années de se déprécier.

En fait, pour y arriver les tenants de la Politique agricole du pays devraient se lancer dans une véritable campagne de vulgarisation pour valoriser les produits agricoles haïtiens comme : le cacao haïtien qui est le meilleur à l'échelle internationale, les manques « madame francisque » qui sont le premier produit d'exportation du pays, le café « Haitian Blue », le « vétiver haïtien » qui est très demandé par des parfumeurs internationaux.

Ainsi, cette campagne pourrait nous aider à déboucher sur des filières porteuses allant encourager un marché interne qui, par la suite, pourrait développer un véritable marché mixte encourageant les exportations des produits agricoles haïtiens. Et tout ceci va engendrer une croissance dans ce dit secteur qui pourrait avoir un effet multiplicateur sur l'économie nationale.

Agriculture haïtienne, ses contraintes et ses potentialités

Haïti est un pays essentiellement agricole, dit-on, mais depuis des années, le pays importe des Etats-Unis, de la République Dominicaine et dans d'autres pays de la région des produits agricoles, tandis que 60% de la population d'Haïti vit dans des zones pastorales et pratique l'agriculture. Ils se trouvent confrontées à des contraintes de tous ordres pour développer une agriculture très productive qui pourrait changer leurs conditions socio-économiques et corriger les déficits chroniques de la balance commerciale du pays. En fait, les contraintes les plus évidentes sont :

1. Contraintes institutionnelles:

Ø insuffisance de cadres techniques dans le secteur agricole ;

Ø faiblesse des organisations paysannes ;

Ø manque de coordinations inter et intra-institutionnelles ;

Ø haut degré d'analphabétisme des agriculteurs.

2. Contraintes physiques :

Ø limitation de l'espace cultivable entraînant le morcellement excessif des unités d'exploitation ;

Ø détérioration des conditions naturelles de l'environnement entraînant une diminution progressive de la capacité productive des terres ;

Ø faiblesse des infrastructures agricoles existantes, c'est-à-dire irrigation, drainage, voies d'accès, facilités d'entreposage et de conservation;

Ø absentéisme de la plupart des grands propriétaires fonciers.

3. Contraintes économiques :

Ø coût élevé des intrants agricoles ;

Ø faiblesse du pouvoir d'achat en milieu rural ;

Ø difficulté d'accès au crédit agricole ;

Ø absence de politique de soutien des prix.

4. Contraintes technologiques :

Ø déficience de la recherche et de la vulgarisation agricole ;

Ø inefficacité de l'outillage et des équipements utilisés dans l'agriculture haïtienne ;

Ø déficience de l'encadrement technique.

5. Contraintes conjoncturelles :

Ø inondations périodiques ;

Ø sécheresses prolongées ;

Ø incidences de certaines maladies végétales et animales ;

Ø migration progressive de la population rurale active vers certains centres urbains comme Port-au-Prince, Cap-Haïtien, Gonaïves, Cayes, Jacmel, Jérémie.

Ainsi, ce sont autant de contraintes empêchant au secteur agricole du pays d'atteindre l'efficacité dans le but de dégager un surplus agricole excédentaire, chose sans laquelle le secteur primaire ne pourrait jamais aider l'économie nationale à juguler la pauvreté des millions d'Haïtiens.

Vu l'importance du secteur agricole dans le pays, tout gouvernement sérieux devrait élaborer une politique agricole très ambitieuse avec des visions claires et des plans directeurs bien charpentés dans l'idée de minimiser les contraintes ci-dessus pour maximiser la productivité agricole dans le pays.

Enfin, la politique agricole n'est pas la seule politique économique qu'un gouvernement innovateur saurait élaborer pour arriver à la croissance car il y a d'autres politiques comme : touristique, industrielle, éducative, culturelle, politique encourageant la sous-traitance électronique par le biais de la nouvelle technologie de l'information et de la communication (NTIC) qu'un gouvernement pourrait appliquer pour trouver la croissance soutenable et durable en Haïti.

Néanmoins, on étudie en premier lieu la politique agricole c'est parce qu'on voit comment certains produits agricoles du pays ont une forte potentialité exportatrice, par exemple : les manques « madame francisque » à Gros-Morne qui ont une forte potentialité exportatrice et le pays a un avantage compétitif dans cette filière. Il suffit que l'État haïtien développe un « cluster » dans ce domaine accompagné d'une assistance technique en matière de normes phytosanitaires pour que l'exportation dans ce secteur soit acceptée par tous les départements d'agriculture et de services d'hygiène mondiale. Gonaïves a 10.000 hectares environ de terre salée non aptes à pratiquer l'agriculture, mais ceux-ci représentent une richesse pour la ville car Haïti importe chaque année 225 tonnes métriques de sel fin pour un chiffre de 260.000 gourdes.

Quelle absurdité ! Le sel marin dans les différents endroits aux Gonaïves avec un processus d'iodation pourrait nous aider à entrer beaucoup de devises même sans être iodé. Il pourrait être rentable parce qu'on pourrait l'exporter à l'état brut pour fondre la neige dans les pays tempérés en saison hivernale. Une zone comme la Savane Désolée est riche en spirulines. Les grains d'oliviers qui peuvent être transformés en huile d'olive et les huiles essentielles sont des produits très utilisés dans les cuisines et demandés pour les avions de transport. Le cacao, le café « Haitian Blue », le « vétiver » et le riz haïtien cultivé dans la vallée de l'Artibonite, sans mentionner d'autres plaines qui sont capables de le cultiver pourraient nous aider à diminuer les coûts d'importations du pays. Il suffit d'une bonne politique d'encadrement technique, de vulgarisation de nos produits agricoles, de crédit agricole, de développement d'un marché interne, d'alphabétisation des agriculteurs, des hôpitaux dans les milieux ruraux, de réfection des routes secondaires pour permettre la libre circulation des denrées agricoles vers les grands centres urbains, des usines de conservation des denrées agricoles, d'augmentation du pouvoir d'achat des agriculteurs du pays, de petites industries de transformation des agrumes en confiture et des gousses d'arachide en beurre d'arachide, de construction des citernes pour conserver les eaux de pluies en saison pluvieuse avec un débit acceptable puis pour les utiliser dans les saisons de grande sécheresse et des lacs collinaires pourraient nous aider à développer une agriculture productive et compétitive dans la région des Amériques ce qui, avec une bonne politique d'austérité et d'équité des gens, va nous conduire à la croissance, chose indispensable au développement durable d'Haïti.

B- POLITIQUE TOURISTIQUE

Selon l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), en 2015, le tourisme va être l'une des activités économiques les plus rentables du monde, car en 2005, les revenus du tourisme international donnent près de 19 milliards $ US aux économies de la Caraïbe insulaire et son nombre d'emplois passait de 400.000 en 1990 à 2,5 millions en 2001. Le tourisme est devenu une activité primordiale dans la plupart des économies de la région et ses recettes peuvent facilement couvrir plus de la moitié du PIB, comme à Sainte-Lucie 64%, Antigua & Barbuda 74%, les Iles Vierges 82%, les Iles Turks & Caïcos 91% et ces revenus connaissent des progressions significatives dans les nouvelles destinations comme Cuba ils atteignent le niveau de 1 915 millions de $ US en 2004 contre 963 une décennie plus tôt et la République Dominicaine de 900 millions de $ US en 1990 à 3 180 en 2004. Haïti est le pays le plus pauvre de l'hémisphère ouest et son économie n'a pas une très grande capacité de production. Cette dernière représente un obstacle majeur pour Haïti de prendre la voie de la mondialisation. Cependant, elle doit intégrer coûte que coûte la libération des marchés.

Haïti importe presque tout et elle exporte le café, le coton, le cacao, la mangue « madame francisque ». Le secteur secondaire ne fonctionne pas trop bien avec une sous-traitance ayant du plomb dans l'aile. Pour atténuer les pressions que le dollar américain fait sur la gourde et arriver à équilibrer la balance des paiements du pays, le pays doit développer son secteur tertiaire avec une bonne politique tournée vers les services où les clients sont rois car pas mal des pays de la ZLEA montent leur économie sur la vente des services touristiques et en gagnent beaucoup.

Durant les périodes allant de 1949 à 1956, Haïti a connu une expansion dans ce secteur. Ceci était dû à l'Exposition du Bicentenaire de Port-au-Prince, qui a engendré la construction de plusieurs hôtels plus ou moins décents et l'aménagement de plages superbes sur les « Côtes des Arcadins ». En outre, tout ceci a attiré beaucoup de touristes étrangers et locaux.

a) Énumération des ressources touristiques disponibles en Haïti

Haïti a une très grande potentialité touristique. C'est pourquoi, nous allons essayer d'énumérer quelques sites touristiques du pays :

Ø La Citadelle du Roi Henri CHRISTOPHE au Cap-Haïtien ;

Ø Les Côtes haïtiennes pour le tourisme balnéaire ;

Ø Le Carnaval haïtien ;

Ø L'artisanat haïtien ;

Ø La peinture haïtienne ;

Ø Le Musée Colonial Ogier FOMBRUN à Montrouis ;

Ø Le Parc de la Visite ;

Ø La Cathédrale de Saint-Marc ;

Ø Les Chutes de Saut d'eau à Ville Bonheur qui est un lieu de pèlerinage ;

Ø Les Maisons rurales haïtiennes ;

Ø Le Palais Sans-Souci à Milot ;

Ø Les Fortifications de Fort-Liberté ;

Ø La baie de Labadie au Cap-Haïtien ;

Ø Les Chutes de Bassin Bleu à Jacmel ;

Ø Marine naturelle se trouvant dans la zone de Carénage et Pointe La Pomme ;

Ø Villages des Pécheurs se trouvant dans la zone de Coridon et Anse-Rouge pour l'aménagement des restaurants spécialisés en fruits de mer ;

Ø Conditions agréables dans des zones comme : Jacmel ; Montrouis , Passe-Reine, Bassin-Magnan, Terre-Neuve, Labadie, Les Cayes, etc. ;

Ø Les eaux Thermales de Sources Chaudes non loin des Gonaïves ;

Ø Le Palais de 365 portes à Petite Rivière de l'Artibonite ;

Ø La source et roche blanche à Saint - Louis du Nord ;

Ø Les Temples de Vodou et des Cours Mystiques : Souvenance, Soukri-Danache, Nan Badio, la Cour Trois Ponts, K-Georges.

b) Des sites historiques à valoriser

Haïti est un pays colonial, c'est-à-dire un pays qui a un passé historique important. Elle est, en outre, la première nation nègre qui a pris naissance dans le monde après des luttes acharnées contre les Français. Ainsi, pour arriver à bout des blancs, nos Pères fondateurs étaient obligés de construire des forts pour se défendre contre les attaques de l'ennemi. C'est pourquoi, ils nous ont légué des hauts lieux historiques que nous devons mettre en valeur dans une, politique touristique, par des monuments capables d'attirer les touristes internationaux et nationaux en quête des informations historiques sur notre belle histoire de peuple. Par exemple, nous devons valoriser des sites tels que :

Ø La Ravine à Couleuvres ;

Ø La Cité de l'Empereur (Marchand DESSALINES) ;

Ø Habitation de Toussaint LOUVERTURE à Ennery ;

Ø Place de l'Indépendance des Gonaïves ;

Ø Place de Boisrond TONNERE ou Place Bouteille des Gonaïves ;

Ø Le Mémorial des Gonaïves ;

Ø Vertières au Cap-Haïtien ;

Ø Habitation K-Georges au Gonaïves lieu d'arrestation de Toussaint LOUVERTURE ;

Ø La Maison de Claire Heureuse à Marchand DESSALINES ;

Ø La Tombe de Claire Heureuse au Cimetière des Gonaïves ;

Ø Pont Rouge à Port-au-Prince ;

Ø La Maison de Pauline BONAPARTE aux Sources Chaudes ;

Ø Le Cimetière Ste - Anne où repose le corps de l'Empereur Jean Jacques DESSALINES.

LES INFRASTRUCTURES INDISPENSABLES AU DEVELOPPEMENT DU TOURISME HAÏTIEN 

a) Les routes haïtiennes

Dans l'état actuel des routes haïtiennes, aucune agence touristique sérieuse ne va encourager ses clients à venir visiter Haïti malgré que le pays ait une potentialité touristique extraordinaire qui pourrait les attirer. En fait, il va sans dire que si les autorités du pays veulent bénéficier de cette manne qui est en train de faire le bonheur de beaucoup de pays de la l'Amérique et de la Caraïbe elles devraient investir dans des infrastructures routières comme : l'asphaltage ou le goudronnage de plusieurs kilomètres de routes nationales du pays qui sont en piteux état actuellement, l' « adoquinage » des rues des villes historiques, le bétonnage des routes secondaires amenant à des sites historiques et ces routes doivent respecter toutes les normes de la circulation avec des panneaux de signalisation, des lignes blanches sur les chaussées ; des systèmes d'éclairage doivent être installés sur les routes pour permettre une parfaite visibilité des chauffeurs et enfin on doit planter au bord des routes des panneaux indicatifs pour aider les touristes à bien s'orienter.

b) Énergie électrique

L'énergie électrique est l'une des conditions indispensables au développement économique d'une nation. Sans elle, le pays aura du mal à développer son secteur touristique car aucun touriste, qu'il soit étranger ou un de nos frères de la diaspora n'accepterait de poser ses pieds dans un pays où le « black out » règne  en maître. Si les autorités haïtiennes voudraient faire du pays une destination touristique intéressante susceptible d'attirer les touristes d'horizon divers qui sont à la recherche du soleil, de la mer et du plaisir elles devraient travailler à corps perdu pour doter le pays de l'énergie électrique vingt quatre (24) heures par jour et cette dernière va jouer un rôle de catalyseur au développement de toutes les activités économiques du pays. Pourtant le taux d'accès à l'électricité du pays est estimé environ à 10% de la population et Haïti n'a qu'une capacité électrique de 83 mégawatts et tandis que celle de la République Dominicaine est de 400 mégawatts. Au fait, vu la montée du prix du baril du pétrole sur le marché international, les autorités responsables de la politique énergétique du pays devraient faire des recherches sur les énergies renouvelables dans le but de trouver un substitut à l'énergie électrique que nous utilisons maintenant et qui pèse très lourd sur la balance des paiements du pays. Par exemple, en Espagne les 50% de l'énergie électrique de ce pays sont donnés par l'énergie éolienne soit environ 41,700 mégawatts d'électricité et cette dernière diminue considérablement les risques de pollution environnementale, en Norvège on fait usage de l'énergie osmotique et en Hollande on est en train de faire de l'électricité avec de bouse de vache (Voir Graphique # 37).

c) Eau potable

Sans l'eau potable dans les robinets des réseaux d'eau du pays, nous allons avoir beaucoup de difficultés pour élaborer un plan directeur tournant vers le tourisme. En outre, l'eau potable est l'un des besoins les plus indispensables dans la vie de tout individu car, sans l'usage de celle-ci, l'individu pourrait contracter des maladies bactériennes. Ainsi, pour qu'Haïti développe son secteur touristique, il est plus que nécessaire que les autorités du pays responsables de la politique touristique haïtienne comprennent qu'elles devraient consentir des dépenses énormes dans ce domaine pour que le pays arrive à un véritable réseau d'eau potable. Par ailleurs, selon les données du bulletin statistique de la Banque de la République d'Haïti (BRH), l'eau traitée en bouteilles de cinq (5) gallons pour la fin du premier trimestre de l'année fiscale 2004 à 2005 est estimée en volume à 65.93 et est passée à 87.94 pour le début du deuxième trimestre de la même année fiscale. Ceci nous montre combien la demande pour l'eau potable est importante dans le pays.

d) Ports et aéroports

Dans l'état actuel de nos ports et aéroports, comment saurait-on parler du développement touristique en Haïti ? Est-ce un voeu pieux ou une volonté réelle d'attirer les touristes de partout qui cherchent le plaisir, le soleil, la mer et la culture ? Si c'est une volonté réelle, c'est bien, mais il faut que nous montrions au monde entier que nous sommes sérieux en construisant des ports et aéroports dans toutes nos villes à potentialités touristiques comme : Jacmel, Cap-Haïtien, Les Cayes, Gonaïves, Môle Saint Nicolas, l'île de la Gonâve, l'île à Vache, Mirebalais, pour ne citer que celles-ci, respectant toutes les normes internationales dans le domaine portuaire et aéroportuaire à la même dimension que les aéroports de « Punta Gaña » et de « Las Americas » en République Dominicaine.

e) Chambres d'hôtels

Haïti est l'unique pays de la région ayant moins de chambres d'hôtels standards. Avec une bonne politique touristique très ambitieuse, l'État haïtien devrait partir à la conquête des capitaux des investisseurs directs étrangers qui s'intéressent beaucoup à l'expansion du secteur touristique mondial à travers la construction des chaînes hôtelières impeccables telles que : Hilton, Club Med, Sheraton. Si le pays arrivait à convaincre les patrons de ces grandes chaînes d'hôtels pour venir y investir ses capitaux, ceci l'aiderait à augmenter évidemment sa quantité de chambres d'hôtels. Avec une telle augmentation, nous allons tenir dans ce secteur d'activités la concurrence avec les autres pays de la région qui nous dépassent longtemps en nombre de chambres d'hôtels standards.

f) e-Tourism (Tourisme électronique)

À la fin du vingtième (20ème) siècle et au début du vingt unième (21ème), l'économie mondiale est dominée par l'innovation de l'Internet. Partout, on parle de « e-governement » c'est-à-dire le gouvernement électronique. Dans ce travail, on parle de « e-tourism », ce dernier signifie le tourisme électronique. Les autorités touristiques du pays devraient investir dans une campagne de valorisation du pays par le biais de l'Internet pour refaire l'image du pays sur le plan international car les nouvelles négatives que les presses internationales donnent quotidiennement sur Haïti vont décourager les touristes à venir nous visiter et à faire la promotion de notre riche culture tels que notre musique, notre danse, notre tambour, notre artisanat, nos fêtes patronales et notre histoire que nous pouvons vendre au monde entier. Haïti a une grande situation d'insécurité, mais elle n'est pas le seul pays de la région à avoir cette situation. Des pays comme : la Jamaïque, le Brésil, la Colombie, la République Dominicaine ont une grande insécurité, pourtant, en dépit de tout, ils ont attiré beaucoup de touristes internationaux. Pourquoi ? Parce qu'ils ont compris l'importance du « e-tourism » dans un plan directeur de l'exploitation touristique. Ainsi, si Haïti veut se repositionner sur la carte touristique internationale, elle devrait s'inspirer de l'expérience de ces pays-là.

C- POLITIQUE MONÉTAIRE

a) Politique monétaire de la BRH (2000 - 2004) 

La Banque de la République d'Haïti (BRH) a été créée en 1979 et elle a pour mission première de mener la politique monétaire du pays en vue d'y créer un environnement monétaire stable encourageant le développement de véritables activités économiques.

Durant l'année fiscale 2000-2001, la politique monétaire de la BRH était la réduction du financement du déficit public de 2.3% à 0.8% du PIB dans la volonté d'un processus visant une croissance de la production de 2.5% avec un taux annuel d'inflation compris dans l'intervalle de 12% et 14% avec une masse monétaire autour de 33.5 milliards de gourdes au sens de M3. En outre, le premier trimestre de l'année fiscale a été dominé par une grande augmentation du déficit budgétaire, soit 934 millions de gourdes dus à la baisse des entrées fiscales et aux dépenses pour les élections de novembre 2000 et l'installation des nouveaux élus.

Avec un tel déficit, le gouvernement central faisait un emprunt de 798.5 millions de gourdes pour le financer, soit un chiffre supérieur aux prévisions du programme-relais tablant sur 750 millions de gourdes pour la totalité de l'exercice fiscal. Le deuxième trimestre de l'année fiscale a démarré sous une baisse des activités économiques a présagé des contraintes empêchant l'accomplissement des prévisions de croissance basant sur l'aide internationale pour financer certains projets d'investissements publics. Et les recettes fiscales pour le premier trimestre de cette année ont représenté 76% des projections.

À cause de la baisse des activités économiques et des faiblesses de l'administration fiscale, les recettes collectées par le Trésor public ont accusé à la fin de l'année fiscale un écart de 21% en tenant compte des prévisions. En outre, le déficit budgétaire de l'État a engendré un financement rapide de la BRH qui est autour de 1.5 milliard de gourdes à la fin du premier trimestre de l'année fiscale et a comptabilisé 2 317.1 MG au 30 septembre 2001. Ainsi, dans l'esprit de limiter les avances au Trésor public, la BRH et le Ministère de l'Économie et des Finances (MEF) ont paraphé un accord de cash management.

Dans la volonté de diminuer la quantité de liquidités excédentaires circulant dans le système, la BRH a augmenté le taux d'intérêt sur les bons BRH de 7, 28 et 91 jours à 16.0%, 16.2% et 26.7% respectivement pour arriver à la fin de l'exercice fiscal. Avec de pareils taux, nous voyons un coût d'opportunité faible dans une perspective de taux d'inflation modéré, d'embarras économique et de contraintes aux activités de loyers de l'argent (de crédit), ce qui a conduit l'encours des bons à 1 478 MG en mois de mars 2001, soit une augmentation de 27% par rapport au mois d'octobre de l'année précédente et à 2 777 MG en fin de l'année fiscale.

Pour l'année fiscale 2003 - 2004, la BRH a signé avec le FMI deux programmes économiques et financiers : le premier voulait couvrir la période de douze mois allant du mois d'avril 2003 au mois de mars 2004. Au fait, il a été la continuité du programme relais discuté dans l'exercice fiscal précédent. Par ailleurs, ce programme visait la réduction du taux d'inflation, l'augmentation des réserves nettes de change et la stabilisation du taux de change.

Cependant, vu les problèmes sociopolitiques du pays, les déficits des finances publiques et du financement monétaire du déficit budgétaire par la BRH les résultats d'un pareil programme n'ont pas été excellents. Au premier trimestre de cet exercice fiscal, le déficit budgétaire représentait 2.1% du PIB corrigé par les blanches à billet de la Banque centrale, mais le deuxième trimestre de l'année fiscale a été distingué par un grand changement.

Ce changement a visé l'équilibre budgétaire par des visions claires et nettes en rapport avec la ligne du programme-relais du FMI. Enfin, l'arrivée des nouvelles autorités monétaires à la BRH et au MEF ont changé les résultats du deuxième trimestre de l'exercice fiscal 2004 suite à une politique monétaire ayant engendré une diminution de l'inflation par l'arrêt du rythme de progression de la base monétaire à 5.6% contre plus de 11% au trimestre précédent. Elles ont pu assainir les finances publiques avec un meilleur taux d'intérêt sur les bons BRH et elles ont accepté de mettre en circulation une quantité de liquidité raisonnable pour ne pas accroître l'inflation dans le pays.

b) Évolution des agrégats monétaires haïtiens pour l'année 2004 

L'année fiscale 2004 est dominée par une croissance modérée des grands agrégats monétaires du pays. Sous la conséquence d'une modeste progression de la quantité de monnaie en circulation, l'agrégat monétaire M1 a connu un rythme d'accroissement ralenti. En outre, il est arrivé à 12.34%, soit une baisse de 13.66 points de pourcentage par rapport à l'année fiscale précédente.

En réalité, en 2003, la quantité de monnaie en circulation s'était augmentée de deux (2) milliards de gourdes. Nous voyons qu'elle s'est accrue seulement de 242.5 MG pour arriver à 8 685.16 MG pour l'année 2004. Ceci est dû à la diminution de l'activité économique et à l'apport décroissant du Trésor public à la création monétaire.

Cette situation a pour conséquence la diminution de l'impact de la variation rapide des dépôts à vue qui étaient chiffrés à 7 972.89 MG, soit une augmentation de 26.32%. Cependant, nous pouvons parler d'un recul en terme réel de 0.63%, dans une situation dominée par la baisse continue du coût d'opportunité de rétention de la monnaie pour chaque semestre.

Au fait, la masse monétaire M2 a augmenté de 13.72%, soit une tendance deux fois moins rapide que l'année fiscale 2003. Ainsi, nous voyons qu'elle est arrivée à 34 508.8 MG, soit 24.65% du PIB, suite à l'augmentation modérée de ses deux agrégats monétaires, la quasi-monnaie et M1. En fait, en dépit de la diminution des taux d'intérêt créditeurs, la masse monétaire M2 a pu varier de 16 186.5 MG en 2003 à 18 602.75 MG en 2004, sous le résultat de l'accroissement des dépôts d'épargne, soit 7.04% contre 32.96% et des dépôts à terme, soit 27.45% contre 31.52%.

Il y a une taxe d'inflation qui a conduit le niveau réel des dépôts d'épargne et des dépôts à terme respectivement à 3 433.66 MG et 2 575.4 MG. Pourtant, les dépôts à terme réels ont connu une baisse de 15.8%, contre une tendance à la hausse de 0.02% en 2003 et les dépôts d'épargne se sont accrus légèrement de 0.26%, après avoir reculé de 1.06% en 2003. En outre, nous devons remarquer que la structure de la quasi-monnaie s'est légèrement modifiée au profit des dépôts à terme qui en représentent 42.86%, contre 38.65% une année avant, malgré la force dominante de plus de 50% des dépôts d'épargne dans l'économie haïtienne.

Parallèlement, les réserves en dollars qui sont changées en gourdes ont subi un effet très généralisé. Elles ont accru de 2.63% pour arriver à 22 252.16 MG. Pourtant, elles avaient presque triplé pour l'année 2003. Cette augmentation moins évidente a traduit l'appréciation de la gourde par rapport au dollar. Ainsi, les réserves en dollars pour l'année 2004 ont été autour de 604.30 millions de dollars américains et elles ont connu une augmentation rapide de 17.13%, contre 11.31% en 2003. Sous le résultat harmonieux de la croissance modérée de M2 et des dépôts en dollars, nous avons remarqué un ralentissement de l'accroissement de la masse monétaire M3.

Au sens large, cette dernière a augmenté de 9.10% par rapport à l'année 2003 pour arriver à 56 760.96 MG, soit 40.55% du PIB. Avec un tel rythme de croissance, nous constatons que la masse monétaire M3 est certainement quatre fois plus faible que celle de l'année précédente et elle est inférieure de 11.5 points de pourcentage aux projections du programme-relais paraphé entre le FMI et les autorités monétaires du pays au commencement du second semestre. Tout ceci est prévisible si nous tenons compte de l'assainissement financier du gouvernement et du marasme de l'activité économique dans le pays. Ce ralentissement s'est fait graduellement, la masse monétaire du pays ayant accru de 12.30% au premier semestre pour connaître une contraction de 2.85% au semestre suivant.

c) Politique monétaire d'Haïti en situation de la ZLEA 

La ZLEA sera un vaste marché de libre-échange commercial entre les trente-quatre (34) pays des trois Amériques à l'horizon 2006. Haïti, par une véritable politique monétaire, devrait arriver à une politique de relance des activités économiques en encourageant la création de véritables entreprises dans l'économie pour empêcher d'importer trop de produits internationaux car l'importation va engendrer certainement des sorties de devises dans l'économie, ce qui va peser très lourd sur la balance des paiements (B.P.) du pays.

Ainsi, les autorités monétaires du pays devraient mener une politique d'ouverture qui part à la recherche des grands capitaux nationaux et internationaux. Pour y arriver, la BRH devrait reformer le secteur financier en contrôlant le coût du crédit pour que le pays arrive à augmenter le PIB et le nombre d'emplois, le taux de base bancaire, le taux d'inflation dans l'économie, contrôler le déficit public et le taux de change afin que le pays puisse améliorer sa balance courante, dynamiser le système financier du pays en encourageant les gens à épargner, ce qui va augmenter la capacité du crédit dans le pays, transformer les bons BRH* en bons du Trésor* et canaliser les capitaux de services d'assurance dans des secteurs productifs de l'économie pour qu'il y ait une grande circulation des capitaux dans l'économie nationale et augmenter le budget national à plusieurs centaines de milliards de gourdes. Avec de pareilles mesures, il va naître en Haïti une ère d'investissements et de richesses.

d) Le mécanisme de la politique monétaire

Baisse des reserves des banques

Vente de bons BRH par la BRH

Contraction de la masse monétaire

Baisse du credit

(prêts)

Baisse du prix des bons BRH

Hausse du taux de rendement des bons BRH

Hausse des taux d'intérêt

Interprétation : En vendant des bons BRH, la BRH diminue la quantité monétaire dans l'économie haïtienne. Ainsi, la banque centrale du pays fait baisser leur prix. Les acheteurs de bons bénéficient, par cet avantage, d'un taux de rendement accru. Pour rester compétitives, les banques relèvent la totalité de leurs taux d'intérêt. En outre, puisque c'est généralement aux banques que la BRH vend des bons en échange de réserves, ces dernières voient leurs réserves diminuer. Moins de réserves disponibles du côté des banques, des investisseurs ou emprunteurs potentiels refroidis par la hausse des taux d'intérêt et tout ceci parvient à stopper le crédit et l'expansion de la masse monétaire dans l'économie haïtienne.

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· Bons du Trésor : Ce sont des titres de créance à court terme sur le Trésor. En outre, c'est donc une forme d'emprunt à court terme de l'État contracté auprès du public ou auprès des banques, ce sont alors des « bons en compte courant ». Lexique Économique, page 78.

· Bons BRH : Ce sont l'instrument, depuis leur introduction en novembre 1996, privilégié de la politique monétaire de la BRH pour éponger la liquidité monétaire dans l'économie, soit sur les bons à 91, 28 et 7 jours.

e) Les conséquences d'une politique monétaire expansionniste

Baisse des taux d'intérêt

Hausse du crédit

Sorties de capitaux

Offre de la devise

Baisse du taux de change

Hausse de l'inflation

Hausse de la masse monétaire

Hausse de la production

Hausse des exportations/Baisse des importations

Baisse du chômage

Interprétation : Avec la baisse des taux d'intérêt, nous pourrions relancer l'économie haïtienne et le nombre d'emplois. En réalité, sur le plan intérieur, cette baisse va encourager le crédit et engendrer une expansion de la masse monétaire. L'expansion du crédit encourage l'augmentation des dépenses de consommation et d'investissement, favorise la production et l'emploi dans l'économie et, des fois, crée une situation inflationniste dans l'économie. Sur le plan extérieur, la diminution des taux d'intérêt peut occasionner une sortie de capitaux due à la volonté des investisseurs étrangers qui recherchent de rendements plus intéressants. Lorsque les investisseurs étrangers vendent des titres haïtiens, cela a pour cause de faire diminuer le taux de change. La diminution du taux de change encourage les exportations de produits nationaux et ralentit l'importation de produits internationaux. Enfin, il va en résulter une augmentation de la production nationale et une relance de l'emploi dans l'économie. En outre, la diminution du taux de change pourrait avoir des conséquences directes sur le taux d'inflation.

f) Problématique du taux de change en Haïti

Le taux de change est la « valeur de la monnaie nationale exprimée en monnaie étrangère ». En outre, il est au centre du commerce international parce que les offres de devises viennent des exportations et des entrées des capitaux de l'étranger, c'est-à-dire la transformation de devises en monnaie locale et les demandes viennent des importations des agents économiques et des sorties de capitaux, c'est-à-dire la transformation de la monnaie locale en devises.

Ainsi, en Haïti la question du taux de change est un sujet de préoccupations très sérieuses que les autorités monétaires du pays devraient analyser minutieusement dans l'idée de définir un horizon qualitatif de débat. Car, lorsque nous analysons l'évolution de la valeur du dollar américain par rapport à la gourde, nous constatons que la gourde s'apprécie par rapport au dollar US, les exportations du pays diminuent et le pouvoir d'achat de nos frères qui reçoivent des transferts de la diaspora baisse également parce qu'ils ont moins de gourdes dans une économie où les prix ne cessent de grimper et l'appréciation de la gourde par rapport au dollar est profitable seulement au secteur des importations parce que les agents économiques de ce secteur ont besoin de moins de gourdes pour pouvoir acheter le dollar, c'est-à-dire ils peuvent importer une plus grande quantité de biens et services avec une même quantité de gourdes avant l'appréciation.

Et, quand le dollar s'apprécie par rapport à la gourde, les exportateurs en bénéficient mais les consommateurs en font encore les frais parce que les prix vont augmenter à tous les niveaux. C'est pourquoi, nous parlons de la problématique du taux change en Haïti. Enfin, dans une économie où la capacité de production est très faible et la majorité des biens et des services proviennent des importations, le taux de change est un instrument que les autorités monétaires devraient contrôler à bon escient pour ne pas pénaliser les consommateurs à faible pouvoir d'achat vivant dans le pays.

D- POLITIQUE ENCOURAGEANT LA CRÉATION DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES (PME) DANS L'ÉCONOMIE HAÏTIENNE

a) Les PME et création d'emplois 

Avant toute chose, il nous importe, entre autres, de comprendre qu'une Petite et Moyenne Entreprise (PME) est une entreprise dont la taille définie à partir du nombre de salariés, du bilan ou chiffre d'affaires, ne franchit pas certaines limites tandis que les éléments de ces limites varient en fonction du pays en question.

Depuis des années, l'économie mondiale a été dominée par les PME car elles ont un poids important dans l'économie de beaucoup pays de l'Europe, de l'Amérique du Nord et du Sud et de l'Asie en termes de création d'emplois et de changement des conditions de vie de leurs habitants. Ainsi, en 2003, les PME en France donnent 2/3 des emplois soit 10 millions de personnes et 93.1% des entreprises ont moins de 10 salariés. Les PME représentent plus de 95% de la totalité des entreprises et 60 % à 70% de l'emploi en Europe; ainsi ce sont les PME qui donnent une grande quantité des nouveaux emplois dans les économies de l'OCDE (Source : Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et des Professions libérales, 03/2003) et au Québec, 50% des emplois sont donnés par des PME.

Haïti est le pays ayant plus de chômage dans la région, soit un taux estimé à plus de 70% ce qui fait d'Haïti le pays le plus pauvre de cette zone car la moitié de la population du pays vit avec 55 centimes par jour selon les Nations-Unies et un revenu par habitant qui est autour de 350 $ US, soit le chiffre le plus faible du continent américain.

Aucune économie ne peut atteindre la croissance chose indispensable à son développement sans un servant ou un moteur de croissance qui stimule l'économie. Pourtant en Haïti, jusqu'à preuve du contraire, on ne voit pas sur quel secteur d'activité que les autorités du pays comptent pour avoir la croissance dans l'économie du pays.

En regardant comment les autorités économiques de l'Inde sont arrivées à réduire de moitié la pauvreté par une politique de création des PME, ainsi les économistes de la Banque Mondiale et les membres du jury du prix Nobel de la paix pensent que les PME sont en train de faire la gloire de l'économie indienne.

C'est pourquoi, nous pensons par l'entremise des PME que l'Etat haïtien devrait se lancer dans une ère de création d'emplois et de richesses dans l'économie haïtienne.

Dans l'esprit de créer des emplois dans l'économie haïtienne, l'État haïtien devrait avoir une politique tournant vers la création des PME par le biais de la Banque Nationale de Crédit (BNC) avec des mécanismes de prêts à un faible taux d'intérêt.

En outre, le gouvernement haïtien au moyen de la BNC devrait lancer une politique encourageant la création des PME en mettant huit cent millions de gourdes(800,000,000.00 de gdes) au service d'une ligne de crédit, soit quatre-vingt millions de gourdes(80,000,000gdes) par département, avec un taux d'intérêt de 1.5% le mois, soit 18% l'année et remboursable par un processus dégressif sur une période de douze (12) mois, mais avec un moratoire de quatre mois avant le remboursement et l'autorité chargée du programme devrait fixer une date à la fin du cinquième mois à laquelle les PME pourrions faire leurs versements.

Par exemple, l'État devrait lancer un projet de création des PME par groupe de cinq (5) personnes, sortant de milieux divers, qui n'ont pas d'emplois dans chaque département avec un plan d'entreprise bien ficelé qui tient compte de la rentabilité commerciale avec un chef de groupe qui sera chargé de mener les transactions financières avec la BNC et à la fin du douzième mois la BNC aura la possibilité financière additionnelle pour attirer d'autres groupes dans tous les dix (10) départements du pays. Puisque le montant alloué à chaque département dans ce projet est de 80,000,000.00 de gourdes, ceci veut dire que nous aurons huit cents (800) PME c'est-à-dire quatre-vingt (80) PME par département et on devrait prêter un million de gourdes (1000,000.00 de gdes) à chaque PME.

Avec une telle politique l'État haïtien va créer huit cents (800) PME dans les dix(10) départements du pays et supposons qu'une PME emploierait dix (10) personnes avec huit cents PME nous aurons huit mille (8,000) nouveaux emplois dans l'économie haïtienne pour une période de douze (12) mois. Et, le pays va avoir des activités économiques augmentant son épargne nationale et son assiette fiscale.

Enfin, nous savons que la taille du prêt n'est pas très grande, mais nous sommes convaincus qu'un tel projet pourrait avoir un effet de croissance allant développer dans l'économie haïtienne une véritable situation d'affaires et de richesses.

b) Mécanisme de la création des PME

A travers ce projet de création des PME le gouvernement peut lancer une compétition entrepreneuriale dans tous les dix (10) départements du pays. Supposons que l'État haïtien met sur pied une équipe de personnes capables de mener à bien cette politique d'investissement et dans cette équipe on peut avoir : économiste, journaliste, sociologue, professeur d'université, ingénieur, psychologue, agents de marking pour ne citer que ceux-là, c'est-à-dire une sorte de caravane qui part à la conquête des idées nouvelles en terme de projets d'investissement dans tous les secteurs d'activité.

Ainsi, les gens de cette caravane devraient lancer un concours de projets par département, chaque groupe devrait composer de cinq (5) personnes pour une éventuelle PME dans le cas où le projet de ce groupe serait l'un des gagnants du concours et chaque groupe gagnant bénéficierait d'un prêt d'un million de gourdes (1000.000gdes) pour matérialiser son projet, mais sous la supervision et la formation de l'équipe de suivie montée par la caravane.

Si la caravane demanderait deux mille cinq cent mille gourdes (2500 gdes) comme frais d'inscription par groupe ou par projet, avec un tel frais de participation, si on aurait deux mille inscrits on engrangerait une somme de cinq millions de gourdes (5000.000gdes) et cette dernière pourrait utiliser comme frais de fonctionnement du projet.

En fait, la caravane va donner naissance à un comité d'études de projet et mille (1000) projets devraient être nominés sur un nombre de deux mille et le jury qui serait constitué devrait fixer des dates et dans un lieu public en direct sur certaines chaines de télévision du pays pour faire le choix des projets gagnants et chaque chef de groupe de projet nominé devrait faire une intervention de vingt (20) minutes sur le podium pour vendre son projet en termes de rentabilité et de fiabilité économique.

Enfin, avec une telle initiative l'État haïtien encouragerait un esprit d'innovation dans l'économie et développerait dans le pays un véritable système méritoire allant pousser les jeunes haïtiens à prendre très aux sérieux leurs études.

c) Méthode de calcul d'amortissement financier 

Supposons que la Commission de la Reconstruction du pays utilise 800,000,000.00 de gourdes (20.000.000 $ US) aux fins de crédit dans une ligne de crédit via la Banque Nationale de Crédit (BNC) avec un taux d'intérêt de 1.5% le mois, soit 18% annuellement ou 12% avec un moratoire de quatre (4) mois(18% - 6%). Et ces autorités du crédit octroient un prêt de un million de gourdes (1000,000.00 de gdes) à un Petit et Moyen Entrepreneur, remboursable par un processus dégressif sur une période de douze (12) mois, mais en tenant compte du moratoire de quatre mois, le remboursement se fait sur une période de huit (8) mois et les autorités du crédit fixent une date mensuelle à laquelle le Petit Moyen Entrepreneur doit faire ses versements. Voici la méthode de calcul des versements :

Le paiement mensuel des emprunteurs est donné par cette formule :

133584.0242

La PME doit faire huit (8) versements de 133584.0242 gourdes à la BNC pour qu'elle puisse amortir cette dette.

Ø Pour le démarrage, la dette est de 1000,000 gourdes. Cette somme représente en même temps la valeur actualisée de l'annuité de remboursement.

Premier mois

À la fin du premier mois l'intérêt capitalisé est de : 1000000 x 0.015 = 15000 gourdes.

La PME va faire un versement de 133584.0242 gourdes. Avec un tel versement, elle va payer les 15000 gourdes d'intérêt et rembourser : 133584.0242 - 15000 = 118584.0242 gourdes sur le capital. Il reste alors un capital de : 1000000 - 118584.0242 = 881415.9758 gourdes à rembourser. Cette somme représente également la nouvelle valeur actualisée de l'annuité de remboursement restante.

Deuxième mois

Pendant la fin du deuxième mois, l'intérêt capitalisé est de : 881415.9758 x 0.015 = 13221.23964 gourdes. La PME va faire un versement de : 881415.9758 gourdes. Avec ce versement, elle paie les 13221.23964 gourdes d'intérêt et remboursent : 133584.0242 - 13221.23964 = 120362.7846 gourdes sur le capital. Il reste alors un capital de : 881415.9758 - 120362.7846 = 761053.1912 gourdes à rembourser. Cette somme devient une nouvelle actualisée de l'annuité de remboursement restante. On poursuit ce processus de versement en versement pour arriver à l'extinction de la dette.

Troisième mois

761053.1912 x 0.015 = 11415.79787 gourdes

133584.0242 - 11415.79787 = 122168.2263 gourdes

761053.1912 - 122168.2263 = 638884.9649 gourdes

Quatrième mois

638884.9649 x 0.015 = 9583.274474 gourdes

133584.0242 - 9583.274474 = 124000.7497 gourdes

638884.9649 - 124000.7497 = 514884.2152 gourdes

Cinquième mois

514884.2152 x 0.015 = 7723.263228 gourdes

133584.0242 - 7723.263228 = 125860.761 gourdes

514884.2152 - 125860.761 = 389023.4542 gourdes

Sixième mois

389023.4542 x 0.015 = 5835.351813 gourdes

133584.0242 - 5835.351813 = 127748.6724 gourdes

389023.4542 - 127748.6724 = 261274.7818 gourdes

Septième mois

261274.7818 x 0.015 = 3919.121727 gourdes

133584.0242 - 3919.121727 = 129664.9025 gourdes

261274.7818 - 129664.9025 = 131609.8793 gourdes

Huitième mois

131609.8793 x 0.015 = 1974.14819 gourdes

133584.0242 - 1974.14819 = 131609.876 gourdes

131609.8793 - 131609.876 = 0 gourde

Tableau # 2

Processus de versement de la dette

Période 8 mois

Période

(Fin du mois)

Intérêt dû

Versement

P

Capital remboursé

Capital restant à rembourser ou valeur actualisée de l'anuité restante

1

15000

133584.0242

118584.0242

881415.9758

2

13221.23964

133584.0242

120362.7846

761053.1912

3

11415.79787

133584.0242

122168.2263

638884.9649

4

9583.274474

133584.0242

124000.7497

514884.2152

5

7723.263228

133584.0242

125860.761

389023.4542

6

5835.351813

133584.0242

127748.6724

261274.7818

7

3919.121727

133584.0242

129664.9025

131609.8793

8

1974.14819

133584.0242

131609.876

0

TOTAUX

68672.2

1068672.194

1000000

 

Interprétation : Les versements totaux sur un capital emprunté de 1000,000.00 gourdes dus à une (1) PME pour un taux d'intérêt mensuel de 1.5% dans une période de huit (8) mois sont de l'ordre de 1,068,672.194 gourdes pour huit-cents (800) PME nous aurons 800 x 1068672.194 gourdes soit 854,937,755.20 gourdes, soit un profit annuel de 54,937,755.20 gourdes.

E- POLITIQUE BUDGÉTAIRE

La politique budgétaire est l'une des politiques économiques du gouvernement conduite au moyen du budget de l'État pris globalement, incluant l'action par les recettes (politique fiscale) et l'action par les dépenses publiques.

En réalité, pendant l'exercice fiscal 2004, les recettes fiscales du pays étaient autour de 12 473.9 MG contre 10 503 MG en 2003, soit une augmentation de 19%. Celle-ci est due en grande partie aux recettes courantes, spécialement les recettes internes et douanières qui ont eu respectivement une croissance de 18% et de 27% en glissement annuel.

En outre, pour cette période, l'État a pris des mesures importantes pour élargir l'assiette fiscale du pays et ces dernières ont beaucoup contribué à cette augmentation. Ces mesures importantes ont voulu, entre autres, le renforcement du recouvrement des recettes et la modification du mode de tarification de certains droits et taxes. Ainsi, ceux-ci étaient calculés sur une base ad valorem de la façon suivante : les droits d'accises sur le tabac étaient estimés à 12%, sur l'alcool étaient autour de 5%, sur la bière valaient 4% ; l'établissement de l'acompte à 2% et la totalité des frais de vérification à 5%.

Á la fin de l'exercice fiscal 2004, le taux du niveau de pression fiscale a varié de 8.8% à 8.9%. La structure des entrées fiscales, durant les trois années précédentes, n'a pas eu de grandes modifications dans le cas où la force des impôts indirects reste dominante. Et, il est nécessaire de donner certaines variations évidentes :

v Le poids des impôts directs sur le revenu et les bénéfices est sorti de 17.61% pour arriver à 22.28%, en tenant compte de l'accroissement des rubriques Impôts sur les sociétés et Acompte pendant que l'impôt sur le revenu des travailleurs a baissé de presque de moitié ;

v La diminution du poids de la taxe sur le chiffre d'affaire (TCA) de 32.11%, en considérant le recul de ses composantes externe et interne, sortant respectivement de 24% à 19.89% et de 8.02% à 7.52% ;

v La progression du poids des accises dans les entrées fiscales totales est estimée à 9.88% et celle des entrées douanières à 28.28%.

La structure des dépenses publiques de l'exercice fiscal 2004 était partagée de la manière suivante : 79% des fonds étaient alloués aux obligations courantes et 21% aux projets d'investissement contre 72% et 28% en 2003. Du côté des recettes fiscales, en situation de la ZLEA, Haïti ne pourrait plus compter sur les droits de douanes, c'est pourquoi l'État haïtien doit harmoniser sa politique fiscale avec celle de la zone, en éliminant la corruption dans les perceptions des impôts, des cotisations et des taxes et l'influence, car celles-ci empêchent au pays de générer des entrées fiscales importantes, étant indispensables pour la construction des hôpitaux décents, des écoles pour que le pays arrive à scolariser tous ses fils, des routes dans toutes les villes et communes du pays, des adductions d'eau potable, des centres cybernétiques pour les jeunes et les adultes du pays et le pays doit arriver par une bonne vision fiscale à augmenter le taux de pression fiscale pour sortir du faible taux de 8.5% pour passer à 15% voire 25% en résulterait l'augmentation des recettes fiscales avec des stratégies de lutte tels que relancer les retardataires et les défaillants, dépister de nouveaux contribuables, sensibiliser les contribuables et intensifier des opérations de contrôle dans les Direction Régionale des Impôts(DRI) et dans les Agence Locales des Impôts(ALI) et les autorités fiscales doivent arriver à élargir l'assiette fiscale du pays avec des stratégies comme : l'aménagement physique des bâtiments de la Direction Générale des Impôts(DGI), la mise en place d'un service d'accueil hors pair pour orienter les contribuables dans l'esprit de les protéger contre les spoliateurs se trouvant non loin de la DGI, la formalisation du secteur économique informel, la création d'un site d'Internet pour faire la promotion des mécanismes fiscaux et permettant aux contribuables de payer ses redevances fiscales.

Pour les dépenses publiques le gouvernement doit soumettre, selon le voeu de la Constitution de 1987, chaque 30 juin de l'année au Parlement haïtien, son avant projet de budget afin qu'au commencement de chaque exercice fiscal(1er Octobre) le pays ait un budget fiable qui permettra à l'État d'assumer ses missions essentielles de services publics, avec un bon cadre macro-économique(assainissement financier, diminution des déficits budgétaires, contrôle du taux de change et du taux d'inflation dans l'économie), avec des indicateurs de performance pour que les citoyens puissent mesurer les résultats, un budget qui tienne compte de la crise économique. À court terme, les autorités politiques et monétaires du pays devraient annoncer des mesures crédibles capables de restaurer la confiance dans l'économie haïtienne en rationalisant et en réduisant drastiquement les dépenses publiques non importantes. Des mesures comme :

v Rendre fonctionnelle la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif ;

v Implanter des mécanismes qui permettent l'utilisation des guichets de banques pour paiement à l'État et aux entreprises publiques et/ou obligation d'effectuer les paiements directs par chèque certifié ou de direction pour tout montant allant au-delà de cinq cents gourdes. Ces mesures vont empêcher le détournement des fonds publics et réinstaller la confiance dans l'économie ;

v Rendre rationnelles les dépenses des entreprises publiques ;

v Restructurer ou éliminer les comptes courants trop nombreux des ministères, des directions générales et d'autres boites étatiques ;

v Restaurer la procédure de la réquisition pour l'exécution des dépenses publiques ;

v Limiter l'utilisation de la ligne budgétaire « interventions publiques » aux seules dépenses d'urgence justifiées en cas des désastres naturels ;

v Cesser les nouveaux investissements non mentionnés au budget ratifié par le Parlement.

Á moyen terme, le gouvernement devrait arriver à la bonne gouvernance politique par des bonnes formules de gestion de conflits de crise politique car celles-ci sont indispensables au développement économique du pays.

Nous pensons que la résolution des conflits politiques avec le renforcement des institutions politiques conduira automatiquement les institutions économiques à l'efficacité indispensable à la relance du pays. Ainsi, avec la stabilité politique et sociale, le gouvernement devrait mobiliser les acteurs nationaux pour trouver dans un temps record une méthode de stratégie de croissance économique équilibrée et durable avec, bien entendu, la participation des secteurs privé et public, de bailleurs de fonds internationaux et d'investisseurs privés étrangers et nationaux. Enfin, ce plan devrait tenir compte :

v du plan de développement coordonné par les secteurs organisés de la population, c'est-à-dire une approche participative du développement ;

v d'une politique de développement économique s'appuyant sur les opportunités de l'intégration du pays dans les marchés régionaux et internationaux tels que : ZLEA, CARICOM, ACCORDS ACP- LOMÉ;

v d'une stratégie de réforme de l'État voulant arriver à une bonne politique d'austérité pour le développement économique durable d'Haïti.

F- POLITIQUE TECHNOLOGIQUE

Avec l'invention du télégraphe par l'ingénieur français Claude CHAPPE en 1794, l'humanité débuta vraiment une ère des télécommunications. En réalité, la transformation de l'information n'entra réellement dans l'âge moderne qu'en janvier 1839, date à laquelle fut inauguré le premier télégraphe électrique en Grande-Bretagne. En outre, ce nouveau mode de communication était adopté très rapidement par l'Amérique et l'Europe entière, se servant en majorité du code Morse. Depuis lors, nous allions d'innovation en innovation dans ce domaine car on sortait de téléviseurs en noir et blanc pour arriver à ceux en couleur, de téléphones fixes pour aboutir à une ascension fulgurante des téléphones portables et de l'Internet.

Ainsi, dans ce domaine Haïti a un très grand retard par rapport aux autres pays de la région américaine. Au fait, la « Téléco » a un réseau de 55.000 lignes téléphoniques partagées de la façon suivante : 85% des lignes sont données à des clients de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et les 15% restantes sont distribuées à neuf(9) zones rurales et provinces du pays. Pour l'instant les demandes en attente sont autour de 250.000 lignes pour la ville de Port-au-Prince et les autres villes du pays. Le taux de desserte en 2004 est estimé à 16,653 lignes téléphoniques pour mille habitants et le nombre de lignes par habitant a une croissance de 364% en 23 ans. Le nombre de portables est autour de 47,58 par 1000 habitants en 2004 et le nombre d'abonnés au téléphone mobile et fixe par 1000 personnes en Haïti est de 64,2 avec une croissance de 1691% en 23 ans. Actuellement la « Téléco » a près de 2800 employés avec un taux de performance qui est autour de 23 lignes par employé tandis que le standard est de 100 lignes par employé. Le nombre d'utilisateurs d'Internet sous une forme ou sous une autre est estimé en 2005 à 70,358 pour chaque 1000 habitants d'Haïti et le nombre d'utilisateurs d'Internet est de 600.000 personnes en cette même année (Voir Tableau # 34). Le nombre de ménages du pays qui ont un ou plusieurs téléviseurs en 2003 est de 26,517.

Ainsi, si Haïti veut réellement entrer dans cette intégration régionale, en matière technologique, le CONSEIL NATIONAL DES TÉLÉCOMMUNICATIONS (CONATEL) doit jouer son rôle constitutionnel en contrôlant tous les opérateurs dans ce secteur comme les télévisions, les radios, les cybercafés, les compagnies de téléphones fixes et cellulaires afin que les services vendus par les différents opérateurs soient standardisés à ceux de la région.

Entre autres, par le biais des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC), le pays pourrait tourner vers une sous-traitance électronique en formant beaucoup d' ingénieurs de logiciels, des techniciens de maintenance et de réseau capables de servir d'instruments à cette vision et en créant dans toutes les grandes villes et certaines sections communales du pays des centres technologiques bien équipés. Une telle politique pourrait aider le pays à entrer beaucoup de dollars américains, ce qui va l'aider à corriger les déficits chroniques de sa balance des paiements, comme cela se fait actuellement en Inde et en Chine et cette sous-traitance électronique fait de l'Inde et de la Chine les économies les plus performantes au niveau mondial. Les autorités des télécommunications du pays devraient faire davantage la promotion pour le domaine « ht » pour que toutes les entreprises privées et publiques du pays puissent en faire usage dans leurs sites d'Internet comme on le fait en République Dominicaine avec le domaine « do », en France avec le domaine « fr », au Canada avec le domaine « ca » et celui « it » en Italie.

G-  POLITIQUE ÉDUCATIVE

Depuis la nuit des temps, l'éducation a été toujours considérée comme l'institution la plus noble de toute l'histoire de l'humanité car elle est à la base du développement de toute société. Ainsi, parle-t-on un peu partout de l'économie du savoir ou de la matière grise. Haïti a actuellement plus de 500.000 enfants non scolarisés et elle a, en 2005, le taux d'alphabétisation le plus faible de la région américaine, soit 54.8% tandis qu'en cette même année, la République Dominicaine et la Jamaïque ont des taux respectifs de 85.4% et 88.7%.

Maintenant, avec la tendance des entreprises multinationales de venir progressivement s'implanter dans les pays où elles trouvent des personnes bien formées capables de mener à bien leurs politiques de profit, le gouvernement haïtien devrait voir la nécessité d'investir beaucoup d'argent dans le secteur éducatif du pays tant au niveau classique qu'universitaire afin de redresser l'éducation haïtienne qui est à l'heure actuelle en perte de résultats.

Cette politique devrait être axée sur la construction de beaucoup de lycées techniques et d'écoles nationales dans plusieurs endroits du pays qui n'en ont pas et la formation de beaucoup d'enseignants. Ainsi, cette vision va mettre en application les lettres d'or de la Constitution haïtienne de 1987 qui disait que : « L'éducation est une charge de l'état et des collectivités territoriales. Ils doivent mettre l'école gratuitement à la portée de tous, veiller au niveau de formation des enseignants des secteurs publics et privés » Art. 32-1. L'implantation des nouvelles technologies dans les écoles publiques et privées, c'est-à-dire dans toutes les salles des écoles du pays on doit installer des ordinateurs branchés à l'Internet, des tableaux blancs et des LCD pour que nous ayons une éducation à la dimension de celle de la région et, pour y arriver, le gouvernement devrait trouver un appui de ses partenaires internationaux comme : le Taiwan, les Etats-Unis, l'Allemagne, la France, le Japon, l'Organisation Internationale de la Francophonie(OIF), l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture(UNESCO), l'Union Européene(UE).

La création des écoles professionnelles est indispensable pour que le pays puisse avoir des professionnels dans tous les domaines et une université haïtienne avec des campus dans les dix (10) départements scolaires du pays, avec des facultés enseignant l'océanographie car le pays a 1700 kms de côtes qui méritent d'être exploitées dans un plan régional de développement, avec de grandes facultés de langues susceptibles de former des professionnels qui pourraient nous aider à trouver des interlocuteurs capables de communiquer avec les investisseurs directs venant de la Chine, de l'Inde, de l'Allemagne, de l'Italie, de l'Espagne, d'Israël qui voulaient investir leurs capitaux dans l'économie haïtienne, avec des facultés d'actuariat pour développer un vrai réseau d'assurance et ceci devrait nous conduire à un grand programme de Sécurité sociale* dans le pays, avec des facultés de tourisme pour mettre en valeur l'avantage comparatif du pays dans le domaine touristique, avec des facultés de médecine tropicale et d'autres facultés dont l'économie haïtienne a besoin pour son expansion et une université qui devrait se lancer dans des recherches pour pouvoir apporter des solutions aux différents problèmes sociaux et économiques du pays.

Analyse et Interprétation des données

Cette partie est considérée comme la base du travail. Les différentes statistiques collectées et traitées vont être examinées et expliquées dans l'esprit de conclure si les hypothèses du travail sont validées ou invalidées.

La première hypothèse du travail est formulée ainsi : « La balance commerciale haïtienne face à un déficit tendanciel au pourcentage du PIB au cours de la période allant de 1960 à 2002 ».

Cette hypothèse sera validée si la balance commerciale haïtienne a accusé des déficits au pourcentage du PIB pendant toute la période de l'étude. Ainsi, pour qu'on puisse faire le test de l'hypothèse du travail, on est obligé de mettre le tableau dans lequel on a l'évolution de quelques indicateurs économiques du pays pour la période considérée.

Tableau # 3

Évolution de quelques indicateurs économiques d'Haïti de : 1960 à 2002

Années

Bal. Commerciale

(% du PIB)

Bal. des Paiements

($ US courant)

Commerce

(% du PIB)

Commerce

des Biens

(% du PIB)

Export. de Biens et Services($ US Constant 1995)

Export. de Biens et Services(% du PIB)

Imp. De Biens et Serv($US constant 1995)

Import. de Biens et Services(% du PIB)

IDE

Entrées nettes

(% du PIB)

TEN

(1995 = 100)

1960

-1,544

-

41,462

-

217 567 000

19,959

104 047 000

21,503

-

-

1961

-7,859

-

41,688

-

218 586 000

16,915

118 694 000

24,774

-

-

1962

-2,91

-

42,401

-

274 633 000

19,744

94 702 700

22,658

-

-

1963

-0,834

-

37,681

-

241 514 000

18,423

108 845 000

19,257

-

-

1964

-3,057

-

30,133

-

177 314 000

13,538

106 067 000

16,595

-

-

1965

-5,02

-

30,78

-

168 653 000

12,88

119 704 000

17,9

-

-

1966

-4,564

-

29,942

20,314

161 519 000

12,689

115 411 000

17,253

-

-

1967

-3,587

-

26,476

19,928

155 914 000

11,444

94 197 800

15,032

-

-

1968

-2,056

-

28,136

20,788

188 524 000

13,04

110 360 000

15,096

-

-

1969

-2,968

-

28,589

20,107

195 148 000

12,81

114 654 000

15,779

-

-

1970

-3,904

-

31,488

24,085

209 924 000

13,792

148 747 000

17,696

0,71

-

1971

-3,413

4 980 000

30,675

24,028

250 177 000

13,631

165 667 000

17,044

0,763

-

1972

-4,944

8 219 970

29,852

23,772

264 953 000

12,454

182 587 000

17,398

0,863

-

1973

-4,661

1 180 000

29,282

23,918

310 810 000

12,311

189 911 000

16,972

1,231

-

1974

-7,15

20 960 000

31,338

28,228

330 682 000

12,094

205 316 000

19,244

1,132

-

1975

-8,232

-24 540 000

37,531

31,738

333 280 000

14,649

218 069 000

22,882

0,36

-

1976

-8,896

-12 400 000

42,412

37,656

375 265 000

16,758

284 740 000

25,654

0,887

-

1977

-8,909

-37 500 000

45,556

36,647

370 373 000

18,324

322 874 000

27,232

0,81

-

1978

-8,858

-44 640 000

49,57

38,792

406 499 000

20,356

332 091 000

29,214

1

-

1979

-9,952

-52 560 000

49,044

40,825

455 413 000

19,546

326 005 000

29,498

1,072

-

1980

-8,879

-100 840 000

52,128

41,114

577 291 000

21,624

389 747 000

30,504

0,889

199

1981

-15,305

-148 800 000

49,156

41,735

439 516 000

16,925

384 418 000

32,23

0,565

154

1982

-10,174

-98 520 000

49,63

38,047

539 281 000

19,728

350 830 000

29,902

0,478

149

1983

-10,411

-111 180 000

45,446

37,248

488 175 000

17,517

352 547 000

27,928

0,515

149

1984

-9,04

-102 980 000

43,988

34,629

518 186 000

17,474

349 517 000

26,514

0,248

167

1985

-13,477

-94 659 600

45,247

30,357

511 563 000

15,885

422 754 000

29,362

0,244

179

1986

-8,118

-44 897 000

38,069

24,318

508 506 000

14,975

383 357 000

23,093

0,215

182

1987

-9,46

-31 140 600

40,785

28,372

505 958 000

15,662

398 510 000

25,123

0,218

178

1988

-8,73

-40 364 900

39,511

23,413

515 639 000

15,391

377 549 000

24,12

0,452

174

1989

-8,857

-62 658 200

37,363

17,309

524 810 000

14,253

405 328 000

23,11

0,374

115

1990

-2,451

-21 900 000

37,526

17,181

662 382 000

17,538

547 761 000

19,989

0

116

1991

-9,864

-91 520 000

57,92

18,709

1 146 430 000

24,028

754 340 000

33,892

-0,059

98

1992

-10,166

7 260 000

26,495

18,864

389 277 000

8,164

328 556 000

18,331

-0,118

93

1993

-13,78

-11 830 000

31,721

24,629

405 582 000

8,971

527 053 000

22,75

-0,159

94

1994

-6,873

-23 390 000

18,837

14,86

341 382 000

5,982

472 252 000

12,855

0

97

1995

-20,607

-87 070 000

40,779

30,208

254 762 000

10,086

775 256 000

30,693

0,293

100

1996

-17,569

-137 720 000

40,222

25,174

295 708 000

11,327

728 637 000

28,896

0,137

91

1997

-15,987

-47 700 000

36,896

26,142

336 241 000

10,454

781 665 000

26,442

0,122

95

1998

-16,705

-38 100 000

36,489

29,652

416 704 000

9,892

832 732 000

26,597

0,287

97

1999

-17,426

-

41,888

33,106

485 191 000

12,231

1 022 890 000

29,657

0,731

95

2000

-20,719

-

46,11

35,102

514 177 000

12,695

1 320 880 000

33,414

0,345

88

2001

-19,7

-

37,5

34,075

496 568 000

8,9

1 272 180 000

28,6

0,121

89

2002

-23,65

-

48,784

41,045

496 568 000

12,567

1 264 070 000

36,217

0,173

-

· Source : Online : Perspective Monde

· IDE : Investissements Directs étrangers. * TEN : Termes de l'Échange Net.

En traitant les donnés de la balance commerciale d'Haïti au pourcentage du PIB de 1960 à 2002 de « Perspective Monde », on a pu constater que le chiffre de 1960 est estimé à -1,544, celui de 1961 était de l'ordre de -7,859, pour 1962 on avait -2,91, pour 1963 il était autour de -0,834, le poids de 1964 était de l'ordre de -3,057, en 1965 on avait -5,02, pour l'année 1966 on avait -4,564, en 1967 on avait -3,587 et de 1968 à 2002 la balance commerciale haïtienne au pourcentage du PIB a accusé les chiffres suivants : -2,056, -2,968, -3,904, -3,413, -4,944, -4,661, -7,15, -8,232, -8,896, -8,909, -8,858, -8,879, -15,305, -10,174, -10,411, -9,04, -13,477, -8,118, -9,46, -8,73, -8,857, -2,451, -9,864, -10,166, -13,78, -6,873, -20,607, -17,569, -15,987, -16,705, -17,426, -20,719, -19,7, -23,65. En observant l'évolution de la balance commerciale haïtienne au pourcentage du PIB pendant les 42 années de l'étude d'après les données publiées par « Perspective Monde de l'Université de Sherbrooke », nous avons vu que la balance commerciale du pays au pourcentage du PIB a toujours eu des déficits, les uns sont plus grands que les autres. Par conséquent, on peut conclure que l'objectif est atteint car l'hypothèse posée est totalement validée.

La deuxième hypothèse de l'étude est posée comme suit : « L'évolution des importations haïtiennes en fonction des exportations et du taux de change et la corrélation existant entre la variable endogène (Y) et les deux autres variables exogènes (X1) et (X2) de 1975 à 2003 »

a) Analyse de la variable endogène

Une variable est dite endogène, c'est quand elle est dépendante d'une autre variable alors considérée comme variable explicative s'il existe une corrélation entre leurs évolutions passées. Ainsi, dans le cas de cette hypothèse, notre variable endogène est l'importation (Y) parce qu'elle est expliquée par l'exportation (X1) et le taux de change (X2) et elle est liée grandement aux deux variables explicatives.

b) Les méthodes explicatives

Les méthodes explicatives font usage des données passées d'une ou de plusieurs variables dans le cadre d'un modèle économétrique. Et, ceci implique que la qualité des prévisions obtenues en faisant usage de ces méthodes va dépendre en grande partie de la justesse de prévision ou d'estimation des variables explicatives sur l'horizon de prévision.

En fait, ces méthodes sont très recommandées quand il y a des variables explicatives dont les observations sont disponibles plus rapidement que la variable dépendante.

c) Le résumé du modèle économétrique pour le test de validation

Dans ce modèle économétrique nous allons étudier l'évolution des Importations haïtiennes(Y) en fonction des Exportations haïtiennes(X1) et du Taux de Change haïtien(X2) On aura :

à

ao est l'estimation de Yt quand X1 = 0 et X2 = 0, pour X2 fixé, pour X1 fixé et les MCO vont nous donner des interprétations « ceteris paribus ». On parle de la régression de Yt sur X1 et X2, où les variables Yt et X1 et X2 sont appelées :

a1 et a2 sont les paramètres d'intérêt.

Dans ce modèle tous les paramètres sont vérifiés. Ainsi, nous allons résumer tous ces résultats sous la forme habituelle :

Cette dernière équation nous montre que le niveau des Importations, Y, est directement lié au pourcentage X1 des Exportations haïtiennes et au pourcentage du Taux de Change haïtien X2 pendant les vingt huit(28) dernières années : ce qui d'ailleurs aurait pu être anticipé.

Avec les tests suivants :

Par-là même nous pouvons dire que le niveau des Exportations haïtiennes X1 contribue plus que le pourcentage du Taux de Change X2 au pouvoir explicatif du modèle.

, nous disons que l'élasticité-exportations haïtiennes pendant les vingt huit(28) dernières années est élastique et nous constatons que le niveau des Importations Y augmente en moyenne de 10141.07, la quantité des Exportations X1 va augmenter de 92.24%.

49.72%

. Nous voyons que l'élasticité-Taux de Change haïtien est élastique, mais quand le niveau des Importations Y augmente en moyenne de 10141.07 la quantité du Taux de Change va augmenter de 49.72%.

Interprétation générale : Puisque Exp Taux de Change ou 0.9224 0.4972, nous disons que l'élasticité des exportations X1 est plus importante pour les importations Y par rapport du taux de change haïtien X2 pendant les vingt (28) dernières années.

Tableau # 4

Corrélation entre les importations haïtiennes et les exportations

et le taux de change d'Haïti

Évaluations de coefficients d'équation :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

-4255.33

2.19

0.1479

14.81

432.47

72.15

5.99

0.99

0.9941

2260.23

0.993

0.973

0.951

0.957

0.80

0.92

0.49

Avec : ou . Donc, puisque la valeur R2 est très proche de 1 ceci nous montre que la corrélation entre les trois variables étudiées est très forte dans le cadre de ce modèle.

Ainsi, les résultats de la régression exprimés dans le tableau ci-dessus prouvent une relation indéniable entre les importations haïtiennes et les exportations et le taux de change de 1975 à 2003. Ceci n'est pas étonnant parce que les importations sont très dépendantes des recettes des exportations et de la valeur du taux de change dans une économie. Par conséquent, nous constatons une grande corrélation entre les trois variables de ce modèle c'est dans ce contexte que nous pouvons conclure que l'hypothèse posée est parfaitement confirmée.

CHAPITRE II

OBJECTIFS RÉELS DU SOMMET DES AMÉRIQUES

A- Mondialisation ou Globalisation de l'économie de la région américaine 

Depuis 1945, la libération des échanges commerciaux est en forte augmentation au niveau de l'économie mondiale et a été à la base des taux de croissance extraordinaires qu'ont accusés beaucoup d'économies des pays très industrialisés durant l'époque que nous, les économistes, appelons « les Trente Glorieuses » de l'économie mondiale en dépit de certaines alertes au protectionnisme et certaines guerres commerciales limitées.

En outre, à Genève, en 1947, les délégués de vingt trois(23) nations non communistes ont signé un traité donnant naissance à l'Accord Général sur le Tarif Douanier et le Commerce qui est traduit en anglais par General Agreement on Tarifs and Trade(GATT). Et, le but principal de cet accord est de mettre sur pied une organisation internationale destinée à encourager l'expansion du commerce multilatéral en arrivant à une baisse des barrières à l'échange international tant sur les plans tarifaires (droits de douanes) que non tarifaires (quotas).

En 1994, le GATT est devenu l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et celle-ci a été le principal instrument de libération du commerce international et elle a aussi pour rôle de faciliter le règlement des différends commerciaux internationaux.

En fait, la création de la ZLEA sera une union douanière, en tenant compte de la mondialisation. Elle sera une union économique dans la région des Amériques et non une union monétaire comme l'union européenne. La ZLEA repose sur un motif précis : c'est de créer un vaste marché capable d'offrir de nouveaux débouchés aux entreprises américaines.

Selon l'administration américaine, la dynamique de la ZLEA saura avoir des effets bénéfiques en termes de croissance dont personne ne pourrait discuter le bien-fondé.

Enfin, beaucoup de sociétés multinationales américaines sont, dans la totalité, favorables à l'ouverture de l'économie régionale, car cette dernière va leur permettre de faire des économies d'échelle et de rationaliser leurs investissements et ceci même au prix de restructurations et de réductions d'effectifs.

B- Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) 

L'année 2015 est la date que la communauté internationale s'est fixée pour arriver aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), un nombre de huit (8) objectifs en accord de buts que les pays se sont engagés à atteindre pour combattre la pauvreté et les autres causes de privation humaine et pour arriver au développement durable. La Chine et l'Inde qui ont plus de personnes pauvres dans le monde sont sur la bonne voie pour réduire de moitié la pauvreté d'ici à 2015, car ces deux pays ont fait pendant ces dernières années une croissance forte et soutenue.

Ainsi, la Banque Mondiale (BM) pense que l'Asie de l'Est a déjà atteint l'un de ces objectifs parce qu'elle est arrivée déjà à diminuer sa pauvreté de moitié. Cependant, certains pays de l'Afrique et de l'Amérique comme Haïti ne sont pas sur la route de les atteindre. Selon un rapport de suivi mondial publié par la BM et le FMI dans l'année 2005 pour évaluer les progrès annuels vers les OMD, il a été proposé, dans le souci de renverser la donne actuelle, un programme bien ficelé et élaboré en cinq (5) points, tels que :

v internaliser l'action : c'est-à-dire l'intensification de l'effort de développement des pays doit être guidée par des stratégies de réduction de la pauvreté (SRP) ou autres stratégies nationales de développement élaborées par les pays eux-mêmes ;

v développer l'économie : pense que la croissance doit être au centre de toute stratégie visant à la réalisation des OMD ;

v renforcer les services de santé et d'éducation : les OMD en matière de développement humain ne sauraient être atteints sans une expansion considérable des services d'éducation et de santé. L'éducation primaire, les soins de santé de base, la maîtrise des grandes maladies comme le VIH/Sida et l'accès des femmes à l'éducation et à la santé sont autant de domaines qu'Haïti devra redoubler l'effort.

v lever les obstacles aux échanges commerciaux : on doit arriver à l'amélioration de l'accès des pays en développement aux marchés (comme la ZLEA) pour donner une forte impulsion à leur croissance économique et leur permettre de progresser vers les OMD. La BM et le FMI pensent qu'une libéralisation multilatérale, mutuelle et sans aucune discrimination des échanges est la meilleure possibilité d'atteindre le développement souhaité par le commerce. Et, la communauté internationale doit fixer un objectif ambitieux au cycle de Doha.

v accroître et améliorer l'aide : pour les économistes de la BM, l'apport d'une aide plus grande et de meilleure quantité est un élément important des efforts déployés en vue d'atteindre les OMD. Pour quelques pays à faible revenu, l'APD reste et demeure la source majeure de financement extérieur. Pour les pays pauvres et les pays moins avancés, l'aide est la source prédominante.

En résumé, nous voyons que la dynamique des échanges commerciaux (ZLEA, CCE, ALENA, CARICOM, etc.) est considérée comme le quatrième point du programme de la BM et du FMI dans l'esprit d'atteindre les OMD en 2015.

*

* *

CONCLUSION

La libéralisation du commerce régional au niveau du continent américain est devenue l'un des objectifs primordiaux de l'Administration américaine, car avec la montée de la CCE, le gouvernement américain pense que l'Amérique doit se retrouver dans une intégration régionale pour qu'elle tienne la concurrence avec le vieux continent qui s'est livré dans une union économique avec la libre circulation des produits, des capitaux (Zone monétaire optimale), des personnes.

Et, en voyant l'importance de ZLEA pour le continent américain en terme économique, c'est pour cette raison dans le cadre de notre travail nous avons posé deux grandes hypothèses qui sont formulées ainsi :

a) La balance commerciale haïtienne face à un déficit tendanciel au pourcentage du PIB au cours de la période allant de 1960 à 2002.

b) L'évolution des importations haïtiennes en fonction des exportations et du taux de change et la corrélation existant entre la variable endogène (Y) et les deux autres variables exogènes (X1) et (X2) de 1975 à 2003.

Nous avons fait les tests de validation des hypothèses pour voir si les deux hypothèses posées dans notre travail sont confirmées ou infirmées et après les différentes études faites des données disponibles, nous avons constaté la confirmation totale de ces deux hypothèses.

Au fait, lors du dernier Sommet des Amériques en Argentine, beaucoup de pays de la région américaine tels que le Venezuela, la Bolivie, le Brésil, pour ne citer que ceux-là ont pensé qu'ils n'ont pas été prêts maintenant à ouvrir leurs frontières à la ZLEA malgré la volonté du président américain pour le démarrage de cette zone.

Nul ne peut faire fi des oppositions de certains gouvernements de gauche de l'Amérique latine qui ont dérangé grandement la vision libre-échangiste du gouvernement américain. C'est pourquoi les économistes qui ont été présents en Argentine ont parlé de grandes difficultés d'application pour la ZLEA et en dépit de tout la date du prochain sommet a été fixée pour l'année 2009 et il va prendre siège au Trinidad Tobago.

Cependant, peu importe la crainte de ces dirigeants-là à propos de la ZLEA, Washington pense sans aucun doute que le 21ème siècle va être dominé par la mondialisation et la libéralisation régionale, une logique que tous les pays doivent accepter parce qu'elle offre des avantages énormes aux pays qui ont une grande capacité de production et des opportunités de croissance pour les pays qui travaillent pour augmenter leurs capacités productives, c'est-à-dire ceux qui peuvent attirer de nouvelles entreprises dans leur économie pour satisfaire les demandes internes de leurs citoyens et arriver aussi à augmenter leurs exportations.

Un pays comme Haïti, s'il ne fait pas d'efforts pour accroître sa production, il ne sera qu'un pays importateur dans la ZLEA. Les grands débouchés que la ZLEA pourrait offrir à l'économie nationale en terme d'ouverture de marchés pour les produits primaires d'exportation ne vont pas être exploités car le secteur primaire du pays est dans un piteux état actuellement.

Par ailleurs, cette ZLEA saurait offrir à Haïti beaucoup d'avantages si le pays arrivait à réunir toutes les conditions indispensables aux investissements productifs qui seraient importants pour baisser les obstacles dans l'offre de biens et services. Haïti, devrait coûte que coûte trouver une bonne politique économique dans la vision de la ZLEA pour sortir de cette misère. C'est dans cet ordre d'idées qu'on va prodiguer les recommandations suivantes autorités économiques du pays.

*

* *

RECOMMANDATIONS

Avec la mondialisation, l'économie mondiale a connu des changements. Partout, on parle de privatisation de l'économie, d'intégration régionale, de zone de libre-échange, d'union monétaire et de libre circulation de capitaux et de personnes et d'union douanière.

Et, pour arriver à tout ceci, on veut éliminer les barrières tarifaires et non tarifaires dans l'idée d'atteindre le libre-échange commercial entre les zones, les continents et plus précisément entre les nations.

En outre, en décembre1994, à Miami, l'administration américaine a convié les pays des trois Amériques à un sommet des Amériques pour la création d'une zone de libre-échange commercial. Haïti a été l'un des pays ayant répondu présent à cette invitation et pour que le pays puisse faire poids dans cette zone il devrait prendre la route de la modernité. C'est pourquoi on veut faire des recommandations capables de l'aider à bien intégrer ce vaste marché hémisphérique :

1. Attirer les capitaux des Investisseurs Directs Étrangers (IDE) pour créer de nouvelles entreprises dans l'économie haïtienne, ce qui va diminuer le taux de chômage dans l'économie ;

2. Diminuer le déficit budgétaire dans l'économie afin de créer la confiance dans l'économie avec une bonne politique macroéconomique comme le contrôle du taux de change, du taux d'inflation, du taux d'intérêt, du bon BRH, ce qui va développer une ère d'investissement privé ;

3. Diminuer le nombre de jours pour la création des nouvelles entreprises dans l'économie et éliminer la corruption, le clientélisme et le favoritisme en ce sens ;

4. Créer une banque de crédit à l'investissement pour qu'on puisse développer une ère entrepreneuriale dans le pays  ;

5. Renforcer le Ministère du Commerce par des techniciens pour encourager l'exportation des produits nationaux ;

6. Diminuer les contraintes qui jouent un rôle de goulots d'étranglement et qui empêchent le développement de l'économie nationale ;

7. Cesser de financer le déficit budgétaire par la BRH pour éviter de créer des situations inflationnistes dans l'économie car ces dernières diminuent considérablement le pouvoir d'achat des citoyens ;

8. Réduire la force de la contrainte externe sur le développement de l'économie nationale tout en éliminant tous les droits de douanes sur les équipements de technologies modernes de production ;

9. Refondre le code d'investissement, en donnant les mêmes conditions que celles qui existent dans d'autres pays en développement de la ZLEA, de manière à faire augmenter le taux d'investissement privé dans l'économie nationale et de permettre qu'il soit à la dimension de la concurrence de la ZLEA ;

10. Stimuler les exportations haïtiennes, par des politiques monétaires, en dirigeant les ressources financières vers les secteurs productifs de l'économie et en aidant les investisseurs à avoir des crédits à des faibles taux d'intérêt ;

11. Renforcer la capacité du Ministère de l'Agriculture par des techniciens prêts à travailler avec les paysans pour accroître la productivité agricole du pays ;

12. Renforcer le Ministère du Tourisme par des cadres capables d'orienter la politique touristique du pays ;

13. Augmenter l'assiette fiscale du pays en dépistant des nouveaux contribuables qui sont capables de payer les impôts et cotisations sociales ;

14. Assainir le pays par une politique de ramassage des détritus dans les rues afin que le pays soit propre pour ses fils et ses visiteurs ;

15. Diminuer le taux de criminalité et d'insécurité dans le pays afin que les étrangers et nos frères de la diaspora puissent y venir investir leurs capitaux ;

16. Garantir de l'Etat du respect des droits de la propriété pour augmenter la confiance foncière dans le pays.

*

* *

REFERENCES

A.- Livres consultés

1. BELLONY, James.- La fiscalité Haïtienne cette méconnue du secteur des affaires. Ed. Aryetos, Novembre 2001.

2. BERNIER, Benoît. Guide de présentation d'un travail de recherche, Les presses de l'université de Québec. C.P 250, Sillery, Québec GIT 2RI. 1979

3. BOURET, Renaud & DUMAS, Alain.- Économie Globale : Regard actuel. Ed. du Renouveau Pédagogique Inc, 1997.

4. BRASSEUL, Jacques.- Introduction à l'économie du développement, Ed. Armand Colin, Paris 1989, 1993.

5. BRÉMOND, Janine, COUET, Jean-François et SALORT, Marie-Martine.- Dictionnaire de l'essentiel en économie, Ed. Liris, Paris 1998.

6. BRUNEL, Sylvie. Tiers-Monde : Controverses et Réalités, Ed. Economica, 1987

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7. DELATOUR, Lesly. Situation macroéconomique et ajustement structurel en Haïti, BACC (Coopération Canadienne), Port-au-Prince, 1991

8. GELEDAN A.- Dictionnaires des Théories et mécanismes économiques, Hatier, 283, s.d.

9. GILLES, Ouellet. Compléments de Mathématiques pour les Techniques de Gestion, Ed. Le Griffon d'argile, Canada 1987.

10. GILLIS, Malcolm.- Économie du développement, Ed. Nouveaux Horizons, s.d.

11. HANNA, Joseph & CORNIER, Ronald.- L'Éducation Économique. Les Entreprises Culturelles Enr, 1984.

12. KRUGMAN, R. Paul & OBSTFELD, Maurice- Économie Internationale, Ed. Nouveaux Horizons, s.d.

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13. MUCCHIELLI, Jean Louis.- Principe d'économie internationale, Économica, Paris 1989.

14. SILEM, Ahmed et ALBERTINE, Jean-Marie.- Lexique économique, 5è Ed. Dalloz, 1995.

15. UNIVERSITÉ de Montréal.- Libre-échange, un marché, deux sociétés, 1986.

B- Mémoires et Thèse de doctorat

16. BERNADIN, Ernst A.- Espace rural Haïtien, Bilan 40 ans d'exécution des programmes nationaux et internationaux de développement(1950 - 1990). Ed. Antilles S.A.

17.ORIVAL, Evens.- Les conséquences de l'adhésion d'Haïti à la zone de libre-échange au niveau du continent américain. `'HORIZON 2005'',(Faculté de Droit et des Sciences Économiques des Gonaïves).

18. PIERRE, Salnave J.- Les problèmes majeurs à l'industrialisation d'Haïti (Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Port-au-Prince)

19. YVES, Gérard Olivier.- Le marché haïtien de l'emploi face à l'ALENA, (Faculté de Droit et des Sciences Économiques de Port-au-Prince)

C- Publications des Institutions des Nations Unies

20. CEPALC.- Le fossé en matière d'équité, Sao Paulo(Brésil) 6-9 Avril ; 1997.

21. CNUCED.- Commerce et Développement : Globalisation, distribution et croissance, Rapport 1997.

22. CNUCED.- Les pays moins avancés, Rapport 1993-1994.

23. ONUDI.- L'Industrialisation des pays en voie de développement : problèmes et perspectives, normalisation, New York, 1969.

24. ONUDI.- L'Industrie à l'horizon 2000. Nouvelles perspectives. Troisième Conférence générale de l'ONUDI, New Delhi (Inde) 21 Janvier 8 Février 1980, Ed. Septembre 1979.

25. PNUD.- Rapport Mondial sur le Développement Humain 2000, Ed. Économica

*.- Rapport de Coopération au Développement, Haïti, Rapport 1995-Août 1996.

D- Publications des revues et documents

Problèmes économiques, revue de documentation française.

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ü BANQUE DE LA REPUBLIQUE D'HAÏTI.- Rapport annuel 2001 et 2004.

ü BIENAYME, Alain.- Évolution de la concurrence et nécessaire adaptation du libre-échange. Problèmes Juillet 1993, pages 6 à 13

ü CAHIER DE DOLÉANCES ET DE PROPOSITIONS DES GONAÏVES, Avril 2004.

ü CHANTEAU, Jean Pierre.- Les blocs régionaux hors Europe. Problèmes économiques no 2355, 22 Décembre 1993.

ü DEBONNEUIL, Michel.- Le libre-échange a-t-il un sens ? Problèmes économiques no 2355, 22 Décembre 1993, pages 1 à 7.

ü DICTIONNAIRE LE PETIT LAROUSSE ILLUSTRÉ 2006.

ü FINANCES ET DÉVELOPPEMENT PUBLICATION TRIMESTRIELLE DU FOND MONÉTAIRE INTERNATIONAL- Rendre l'aide efficace. Septembre 2005, Volume 42, Numéro 3, pages 5 à 23.

ü FOUQUIN, Michel.- Le développement du régionalisme commercial. Problèmes économiques no 2366, 9 Mars 1994, pages 29 à 32.

ü GROUPE CROISSANCE.- La Lettre de Conjoncture. Bilan économique et financier. Année 1999.

ü INSTITUT HAÏTIEN STATISTIQUE ET D'INFORMATIQUE (IHSI).- Recueil de statistiques sociales. Volume I & II.

ü JACQUEMIN, Alexis.- Stratégies d'entreprise et politique de la concurrence dans le marché unique. Problèmes économiques no 2284, 16 Juillet 1992, pages 9 à 17.

ü KRUGMAN, Paul R.- L'émergence des zones régionales de libre-échange : Justifications économiques et politiques. Problèmes économiques no 2289, 2 Septembre 1992, pages 18 à 27.

ü KRUGMAN, Paul R.- Le libre-échange, solution de second rang. Problèmes économiques no 2366, 9 Mars 1994, pages 25 à 29.

ü OCDE, Études économiques, Canada, Novembre 1989. L'Accord de libre-échange Etats-Unis / Canada et ses implications sur la politique commerciale canadienne. Problèmes économiques no 2170, 11 Avril 1990, page 18 à 25.

E- Le courrier, revue bimestrielle, BRUXELLES

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ü IGUE, O. John.- Les leçons du processus européen. Le courrier no 142, Décembre 1993, pages 74 à 76.

ü LANGHAMMER, J. Rolf.- L'intégration « par le marché » coûts et risques d'échecs élevés. Le courrier no 142, Novembre et Décembre 1993, pages 56 à 59.

ü LAPORTE, Geert.- L'intégration : de la théorie à la pratique. Le courrier no 142, Novembre et Décembre 1993, pages 25 à 29.

F- Revue d'Économie du Développement

ü CHIMITS, Xavier.- Le défi de l'ouverture. No 1909, pages 42 à 45. Jeune Afrique # 58, rue de Lisbonne 75008 Paris - France.

ü RUTHERFORD, T.F.- L'accord de libre-échange entre le Maroc et la CEE. No 2 1994, Juin. PUF

G- Internet / Webographie

ENCYCLOPÉDIE MICROSOFT ENCARTA COLLECTION 2006.

ENCYCLOPÉDIE MICROSOFT LAROUSSE COLLECTION 2006.

www.wikipedia.com

www.google.com

www.google.ht

www.yahoo.fr

*

* *

* 1 . L'intégration économique entre divers états peut prendre plusieurs formes. Selon le degré d'intégration, on distingue : la zone de libre-échange, l'union douanière, l'union tarifaire, le marché commun et l'union économique. Lexique économique, page 329.

* 2 . Il s'agit d'une union douanière entre la France, l'Allemagne, l'Italie, la Belgique, le Pays-Bas, le Luxembourg et les anciens pays de l'Europe de l'Est. Ibid, page 130.

* 3 . Il s'agit d'une union tarifaire où les législations nationales en matière de douane sont harmonisées. Ibid,, page 329.

* 4 . Ensemble de pays ayant supprimé les obstacles douaniers applicables aux marchandises produites sur leur territoire. Ibid, page 346.

* 5 . Dictionnaire de l'essentiel en économie, page 192.

* 6 . Selon le denier rapport des Nations-Unies sur le commerce international dans les PVD.

* 7 . Michel DEBONNEUIL : Problèmes économiques No. 2355, 22 Déc. 1993.

* 8 . Droit de douane ou tarif douanier : Le droit de douane ad valorem ou tarif nominal est une taxe imposée sur les importations en pourcentage de leur valeur. Cette taxe est payée par les consommateurs nationaux et perçus par l'Etat. Lexique économique, page 205.

* 9 . Restriction quantitative qui porte sur les flux physiques d'importations. Ibid , page 157.

* 10 . Raùl PREBISCH, « The Economic Development of Latin America and its Principal Problems », United Nations Department of Economic Affairs, New York.

11 . Hans SINGER, Introduction à l'économie du développement, page 102.

* 12 . Coût d'opportunité : Gain qu'entraînerait un emploi alternatif des ressources propre d'un agent économique, Lexique économique, page 171.

* 13 . Résseau terroriste dirigé par Oussama Ben Laden.

* 14 . Les deux tours jumelles symbolisant la puissance de l'économie américaine.

* 15 . Source : Introduction à l'économie du développement, page 165.

* 16 . Situation d'une entreprise dont l'activité dépasse ses possibilités financières.

* 17 . Qui était la deuxième banque commerciale de la République Dominicaine en terme de dépôts.

* 18 . Leonel FERNANDEZ : Deux fois élus président de la République Dominicaine.

* 19 . Ralentissement de l'activité économique après une période d'expansion. Lexique économique, page 479.

* 20 . L'une des phases des fluctuations économiques se caractérisant par un taux de croissance négatif pour le PNB réel par tête, une déflation, une diminution des investissements, une croissance du chômage, la diminution des profits, la disparition d'un certain nombre d'entreprises. Lexique économique, page 157.

* 21 . L'inflation galopante ou hyper-inflation : C'est une inflation qui est au-dessus de 6%. Lexique économique, page 323.

* 22 . Quantité de biens et de services qu'une somme d'argent permet d'acheter. Ibid, page 441.

* 23 . Classe des prolétaires. Petit Dictionnaire Français(Larousse), page 506.

* 24 . Groupe de pays réunissant les créanciers publics du Tiers-Monde. Lexique économique, page 119.

* 25 . Politique conjoncturelle destinée à donner une impulsion nouvelle à une activité économique dans une phase de ralentissement, de stagnation(récession) ou de déclin(régression) Lexique économique, page 488.

* 26 . Terme employé dans l'ancien système de la comptabilité nationale pour désigner les personnes physiques ou morales qui participent à l'activité économique. Ibid, page 14.

* 27 . Respectivement l'ancien président et vice-président des Etats-Unis pendant deux mandats de 4 ans.

* 28 . Commonwealth of Nations : Ensemble des pays ayant fait partie de l'Empire britannique.

Dictionnaire Hachette, Edition 2003, page 349.

* 29 . Il y a économies d'échelle quand le prix de revient unitaire diminue lorsque les produits augmentent. Dictionnaire de l'essentiel en économie, page 298.

* 30 . W. W. ROSTOW : A considérer le degré de développement de l'économie, on peut dire de toutes les sociétés, qu'elles passent par l'une des singe phases suivantes : la société traditionnelle, les conditions préalables au démarrage, le démarrage, le progrès vers la maturité et l'ère de la consommation de masse. Les étapes de la croissance économique, Ed. du Seuil, 1960.

* 31 . 1o En matière de relance par la consommation il s'agit du surplus qui est détourné vers une thésaurisation trop importante.

20 En période d'instabilité il s'agit des valeurs productives qui partent vers l'étranger (ex. : fuite de capitaux, de devises, de matières grises, etc. ). Lexique économique, page 289.

* 32 . Concept peu courant désignant l'arrivé d'une nouvelle entreprise sur un marché déjà existant. Le pliopole est ainsi un élargissement du nombre de vendeurs. Lexique économique, page 426.

* 33 . Alain BIENAYME. Problèmes économiques, 28 Juillet 1993, page 8.

* 34 . Philippe W. LAHENS. L'ouverture : Organes de diffusion de la chambre Franco-Haïtienne, Vol. I # 2. Déc. 1996, pages 16.






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