Biodiversité des abeilles sauvages de Kinshasa: cas de l'université de Kinshasa( Télécharger le fichier original )par Armand Lokolo Okende Université de Kinshasa (Unikin ) - Licencié en sciences biologie (écologie/ entomologie ) 2011 |
1.2. Biogéographie des abeilles et centre de diversitéBien que les études faunistiques soient limitées et idiosyncratiques, elles montrent que les abeilles abondent dans la plupart des habitas de tous les continents, excepté l'Antarctique (Michener, 1979; Roubik, 1989; Neff & Simpson, 1993 in Vanderplanck, 2009) pourvu que les plantes à fleurs soient présentes et que des conditions adéquates pour la nidification soient observées. Actuellement, le nombre d'espèces d'abeilles dans le monde est estimé à environ 20.000 (dont plus de 16 000 décrites) ( www.discoverlife.org) dont 6 de ces familles sont présentes dans la région subsaharienne (Urban et al, 2010). En ce qui concerne le centre de diversité des genres d'Apoïdea Apiformes, il est plus observé dans la région néotropicale mais le plus grand éventail d'espèces se rencontre dans les régions xériques et tempérées (Michener, 1979 in Vanderplanck, 2009). L'abondance d'abeilles solitaires la plus impressionnante s'observe dans les parts du monde chaud et aride présentant un caractère semi-désertique; plus particulièrement dans l'Ouest de l'Amérique du Nord, au Turkestan ainsi qu'au sein des régions adjacentes, dans le bassin méditerranéen, dans des parties de l'Afrique du Sud, en Australie et dans l'Ouest de l'Amérique du Sud. 1.3. Description biologiqueL'abeille sauvage, insecte pollinisateur majeur, son développement est très complexe. En effet, les abeilles sauvages sont pour la plupart solitaires, c'est-à-dire qu'elles ne forment pas de société complexe composée d'un couple «royal» et d'une «cour» d'ouvrières: leur biologie est finalement assez proche de la plupart des autres insectes, puisqu'on retrouve un mâle, une femelle et leur descendance. Il existe également d'autres espèces d'abeilles sauvages«sociales», notamment les bourdons et les Halitidae. Le cycle de vie d'une abeille sauvage solitaire est très simple. Dès l'émergence, les mâles patrouillent à la recherche des femelles et l'accouplement a lieu dans l'environnement immédiat de leur naissance. La femelle consacrera ensuite l'essentiel de sa courte existence (quelques semaines au plus) à la confection d'un nid au sein duquel elle accumulera pollen, nectar et autres dérivés floraux qui constitueront l'alimentation de base de sa progéniture. Et on ne parle pas de famille nombreuse... tout au plus une dizaine d'oeufs qui seront pondus au fond de leur nid, à l'abri des prédateurs et autres parasites. Certaines abeilles solitaires ont troqué leur existence laborieuse pour un mode de vie strictement parasitaire: on les appelle les abeilles «coucous». Comme l'oiseau qui squatte le nid d'autres espèces pour y pondre ses oeufs, ces abeilles sont passées maîtres dans l'infiltration des nids d'autres espèces d'abeilles sauvages. Une fois au coeur du nid, elles se débarrassent rapidement des oeufs de l'abeille-hôte et déposent un oeuf sur les réserves nutritives accumulées avant de quitter les lieux. A côté des abeilles sauvages solitaires, il ya aussi les abeilles sauvages sociales. Cependant ces dernières se caractérisent par une organisation sociale bien organisée ou structurée, donnant naissance aux castes (couple royal, ouvrier, soldat et les couvains). En effet, la cohésion profonde chez les abeilles sauvages sociales ne passe pas du tout, comme chez les mammifères, par la sexualité ou la reproduction, puisque l'énorme majorité des individus de la société est stérile. Curieusement, c'est la nourriture qui va créer entre les membres de la communauté des relations extraordinairement étroites, et rendre chaque individu dépendant de ses congénères. La communication dans la société peut s'effectuer via les substances (chimiques ou gazeuses) émises ou les phéromones dans la reconnaissance des individus conspécificiques, du territoire ou encore pour déceler les plantes à fleurs déjà visitées (marquage répulsif) et non visitées (marquage attractif) (Malekani, 2009;Vereecken et al, 2010 ; Kapyla, 1978 in vereecken et al, 2009). Pour ce qui est de la nourriture, les abeilles ont deux principales sources de nutriment : le nectar, source de glucides (sucres), qui se transformera en miel, et le pollen des fleurs, unique source de protéine nutritive. (www.jacheres-apicoles; Latham et al ,2007 ; Fao, 2007). |
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