Chapitre I : Contexte et démarche
méthodologique de l'étude
Ce premier chapitre présente la situation
géographique du bassin versant de la Pendjari au Bénin et ensuite
décline la problématique et la méthodologie adoptée
dans le cadre de cette étude.
1-1- Situation Géographique du bassin de la
Pendjari
Le bassin versant béninois de la Pendjari est l'un des
cinq (05) grands bassins versants de la République du Bénin dans
la sous région de l'Afrique de l'Ouest. Il est situé dans le
département de l'Atacora et localisée entre 10°15' et
11°30' de latitude Nord et 0°53' et 2°00' de longitude Est.
Développé à l'Ouest de la chaîne
montagneuse de l'Atakora et sur la plaine de la Pendjari appelée plaine
de Gourma, le bassin versant de la Pendjari s'étend sur 22260
km2 (Le Barbet et al. 1993) y compris la partie du Burkina
Faso. Au Bénin, sa superficie est 8450,16 km2. Il se limite
au nord et à l'ouest par la République du Burkina Faso, à
l'est par le bassin béninois du Niger, au Sud par le bassin
béninois de la Kérant (figure 1).
Il jouit d'un climat de type tropical chaud et humide
caractérisé par une alternance d'une saison sèche de 6
à 7 mois (octobre à avril) et d'une saison pluvieuse de 5
à 6 mois (mai à octobre). La saison pluvieuse qui va de mai
à octobre est très fluctuante et se réduit de nos jours de
juin voire juillet à octobre (Idiéti, 2004). Les pluies arrivent
parfois très tôt est se terminent tard ou elles arrivent tard et
se terminent très tôt (Gnitona, 2000).
La quantité d'eau de pluies tombée dans bassin est
drainée par un réseau hydrographique dont la plupart des cours
d'eau sont temporaires.
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Figure 1: Situation géographique du bassin
versant béninois de la Pendjari
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1-2- Problématique
Cette rubrique part de la justification du sujet, pose les
hypothèses de recherche et fixe les objectifs du sujet à
atteindre.
1-2-1- Justification du sujet
La plupart des études réalisées sur le
climat en Afrique subsaharienne en général (Nicholson, 1989,
Carbonnel et Hubert, 1992) et au Bénin en particulier indique une
variabilité climatique (Boko, 1988 ; Afouda, 1990 ; Houndénou,
1999 cité par Ogouwalé, 2006).
Pagney et Frecaut (1983) ont montré que c'est dans les
régions tropicales et subtropicales que l'on observe une grave
dégradation de l'écoulement de surface, puisqu'une forte
capacité d'évaporation coïncide avec une pénurie
pluviale pratiquement toute l'année. L'irrégularité des
précipitations se manifeste par des formes extrêmes : soit les
averses énormes, soit les sécheresses climatiques qui
déterminent souvent des étiages graves.
Dans le même sens, le Programme Mondial pour
l'Evaluation des Ressources en Eau estimait en 2003 que plusieurs
régions tropicales et subtropicales connaîtront vraisemblablement
des baisses de pluie inférieures à celles de la situation
actuelle ou plus erratique (Totin, 2005). Vissin (2001) démontrait plus
tôt que les systèmes hydrologiques sont non seulement sensibles au
forçage pluviométrique mais aussi à d'autres facteurs
(formations géologiques, évaporation, pratiques culturales,
diverses utilisations humaines) qui accentuent le déficit hydrologique.
A cet effet, la biodiversité des eaux continentales accuse un repli
général dû principalement à la perturbation de
l'habitat, ce qui peut ~tre considéré comme la preuve de la
dégradation de l'écosystème (PNUD, 2004).
Dans un contexte beaucoup plus réduit, le bassin
versant de la Pendjari en République du Bénin est une
région fragile et extrêmement complexe où se confrontent de
nombreux processus. En effet, du point de vue physique, le bassin de la
Pendjari est érigé sur un écosystème fragile du
cristallin susceptible de modification rapide. La question de l'eau est
influencée par une géologie assez rigide rendant difficile
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l'infiltration, un relief jà deux unités
(Chaîne de l'Atakora à fortes pentes et Plaine de la Pendjari) et
une végétation dégradée qui accentuent
l'écoulement, une activité agricole qui contribue à la
désertification et en conséquence au déficit de l'eau
(Idiéti, 2004). La pression démographique est de plus en plus
forte autour de la réserve de la biosphère de la Pendjari (Ouassa
Kouaro, 2003).
Le contexte climatique est caractérisé par une
irrégularité et une diminution pluviométrique
saisonnière (Ogouwalé, 2006).
Force est de constater dans le bassin versant béninois
de la Pendjari que certains bras de cours d'eau et bas-fonds sont en voie de
disparition. Dans presque tous les cours d'eau, on assiste de plus en plus soit
à une baisse drastique des réserves en eau, soit à un
déficit d'écoulement lié à la baisse de la
pluviométrie (Sadji, 2004).
Face à toutes ces menaces, l'accessibilité
actuelle des ressources en eau et la satisfaction des besoins (biologiques et
socio-économiques) déjà faibles, sont gravement
compromises et le problème d'eau se pose en terme de sa maîtrise
(Idiéti, 2004).
A l'heure actuelle, aucune étude n'a
véritablement portée sur les preuves d'une modification des
paramètres hydrologiques du bassin versant béninois de la
Pendjari. Ainsi, la connaissance de la variabilité climatique et
hydrologique (variation en fonction du temps, des éléments du
climat et de l'hydrologie) du bassin versant béninois de la Pendjari,
permettrait d'éclaircir la question sur de la
variabilité hydroclimatique dans le bassin versant de la
Pendjari. Un certain nombre de questions se dégagent à cet effet
:
La pluviométrie et les ressources en eau superficielles
du bassin versant béninois de la Pendjari évoluent-elles avec le
temps ?
Quels sont les déterminants des fluctuations hydro
climatiques observées dans ce bassin?
Pour répondre à ces questions, des
hypothèses ont été émises et les objectifs ont
été fixés.
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