REPUBLIQUE DU BENIN
? ? ? ? ? ? ? ? ?
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
? ? ? ? ? ? ? ? ?
UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)
? ? ? ? ? ? ? ? ?
ECOLE NATIONALE D'ECONOMIE APPLIQUE ET DE MANAGEMENT
(ENEAM)
? ? ? ? ? ? ? ? ?
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION CYCLE II
Option : Economie Appliquée
Filière: Statistique
Theme
CAPITAL HUMAIN ET C R O I S S A N C E
A G R I C O L E A U BENIN
Réalisé par : Sous la Direction
de :
Kpénou Pierre HODONOU Grégoire O.
BALARO
Cybernéticien-Economiste
Enseignant Chercheur
d'Econométrie à l'ENEAM
Promotion : 2006-2008
L'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de
Management (ENEAM) n'entend donner aucune approbation, ni improbation
quant aux opinions émises dans ce mémoire. Ces
dernières sont considérées comme propres à leur
auteur
TABLE DES MATIERES
Liste des tableaux iii
Sigles et acronymes iv
DEDICACES V
REMERCIEMENTS VI
AVANT-PROPOS VII
RESUME VIII
INTRODUCTION 1
I- PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE L'ETUDE 8
1.1.PROBLEMATIQUE 8
1.2.OBJECTIFS DE L'ETUDE 11
II- REVUE DE LITTERATURE 12
2.1.DEFINITION DES CONCEPTS 12
2.1.1. Agriculture 12
2.1.2. Théorie de la croissance économique
12
2.1.3. Capital humain et croissance endogène
15
2.2. REVUE THEORIQUE 19
2.2.1. Modèle de SOLOW (1956) 19
2.2.2. Modèle de SOLOW augmenté du capital
humain 21
2. 2.3. Le modèle AK 22
2.2.4. MODEL DE LUCAS 22
2.3.REVUE EMPIRIQUE 25
III- PRESENTATION DES DONNEES ET RESULTATS DES
ESTIMATIONS ECONOMETRIQUES 28
3.1.Présentation des données
28
3.2. Propriétés des séries : tests
de stationnarité et ordre d'intégration 30
3.3ESTIMATION DE LA FONCTION DE PRODUCTION ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
32
IV- ANALYSE DE LA CONTRIBUTION DES FACTEURS DE
PRODUCTION A L'AMELIORATION DE LA CROISSANCE AGRICOLE ET RECOMMANDATIONS
37
4.1. COMPTABILITE DE LA CROISSANCE 38
4.2. Analyse de l'amélioration de la croissance du
PIB agricole par les facteurs de production 43
4.3. Simulations et recommandations de politiques
économiques 45
CONCLUSION 56
BIBLIOGRAPHIE i
ANNEXE iii
ANNEXE 1 : iii
a) LES DONNEES UTILISEES iii
b) Nom et libellés des variables utilisées
iv
ANNEXE 2 : TESTS DE RACINE UNITAIRE SUR LES SERIES
v
a) Tests de racine unitaire sur log (skh_a) v
b) test de racine unitaire sur log (SKP_A) vi
c) test de racine unitaire sur log (PIBK_A) vii
d) tests de racine unitaire sur log (PAO_A) viii
ANNEXE 3 : ESTIMATION DES FONCTIONS DE PRODUCTION
ix
a) modèle de Solow à deux facteurs (capital et
travail) ix
b) fonction de production de long terme ix
c) Test de racine unitaire sur les résidus issus
du modèle de long terme (RESIDUSLT=résidus issus
du modèle de long terme) x
d) fonction de production de court terme xi
e) test de normalité des résidus du MCE
xii
f) AUTOCCORELOGRAMME DES RESIDUS DU MODELE DYNAMIQUE DE
COURT TERME
(test de bruit blanc) xiii
g) Test d'homoscédasticité des erreurs
issues du MCE xiii
h) Résidus récursives xiv
ANNEXE 4 : test de causalité au sens de GRANGER
xv
ANNEXE 5 : EQUATIONS DU MODELE DE SIMULATION
xvi
Liste des tableaux
Tableau 1: Part de la population active agricole dans
l'économie 2
Tableau 2: Part du budget agricole dans le budget total de l'Etat
3
Tableau 3 : Evolution des investissements agricoles 4
Tableau 4 : Contribution du PIB agricole à la croissance
réelle 5
Tableau 5: Productivité, intensité capitalistique,
et coefficient de capital du secteur agricole 6
Tableau 6 : les théories de la
croissance 14
Tableau 7 : Stationnarité des variables du
modèle économétrique 32
Tableau 8 : Comparaison des résultats des
modèles de Solow et Solow augmenté 33
Tableau 9 : résultats d'estimation de la fonction
de production de long terme 34
Tableau 10 : Test de stationnarité des
résidus du modèle de long terme 35
Tableau 11 : résultats d'estimation de la fonction
de production dynamique de court terme 36
Tableau 12 : Analyse de la contribution de la PGF et des
inputs à la croissance du PIB agricole 42
Tableau 13 : résultats du test de causalité
au sens de GRANGER 45
Tableau 14 : PIB simulés suivant des
accroissements de la PGF (progrès technique) 46
Tableau 15 : taux de croissance du PIB simulés
suivant des accroissements de la GPF (progrès
technique) 47
Tableau 16 : PIB simulés suivant des
accroissements du capital humain 49
Tableau 17 :taux de croissance des PIB simulés
suivant des accroissements du capital humain 50 Tableau 18 :
PIB simulés suivant des accroissements simultanés du
progrès technique et du capital humain 51 Tableau
19 : Taux de croissance des PIB simulés suivant des
accroissements simultanés du
progrès technique et du capital humain
52 Tableau 20: simulation du taux de croissance du progrès
technique nécessaire pour la réalisation de
l'objectif n°1 des OMD selon l'IFPRI 53
Sigles et acronymes
ADF
|
Augmented Dickey-Fuller
|
CEDEAO
|
Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest
|
CILSS
|
Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la
Sécheresse dans le Sahel
|
DGE
|
Direction Générale de l'Economie
|
DPP
|
Direction de la Prospective et de la Programmation
|
DSRP
|
Document Stratégique de Réduction de la
Pauvreté
|
ECOWAP
|
politique agricole régionale de l'Afrique de l'Ouest.
|
FAO
|
Organisation des Nations unies pour l'alimentation et
l'agriculture
|
IDE
|
Investissements Directs Etrangers
|
IFPRI
|
Institut International de Recherche sur les Politiques
Alimentaires
|
INSAE
|
Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique
|
LDPDR
|
Lettre de Déclaration de Politique de Développement
Rural
|
MAEP
|
Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la
Pêche
|
MCE
|
Modèle à Correction d'Erreur
|
NEPAD
|
Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique
|
OMD
|
Objectifs du Millénaire pour le Développement
|
OSD
|
Orientations Stratégiques de Développement
|
PDDAA
|
Programme Détaillé de Développement de
l'Agriculture Africaine
|
PGF
|
Productivité Global des Facteurs
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
PNB
|
Produit National Brut
|
PNIA
|
Programme National d'Investissement Agricole
|
PRIA
|
Programme Régional d'Investissement Agricole
|
PSRSA
|
Programme Sectoriel de Relance du Secteur Agricole
|
R&D
|
Recherche et Développement
|
RGPH
|
Recensement Général de la Population et de
l'Habitat
|
SCRP
|
Stratégie pour la Croissance de la Réduction de la
Pauvreté
|
UEMOA
|
Union Economique et Monétaire Ouest africain
|
DEDICACES
« L'ETERNEL est mon berger : je ne manquerai de rien.
»
Je dédie ce mémoire à mes géniteurs :
mon père HODONOU HOUNDAGBA et à mère GANDJO KOUIHO pour
tous les sacrifices qu'ils ont eu à consentir à mon égard.
Puisse ce mémoires les réconforter et témoigner de toute
ma reconnaissance.
A Julia Estelle ma chérie et à notre amour, le
petit Sèna Prince Aquilas Fèmi, pour leur soutien moral
indéfectible.
A mes grands frères Assogba, Adrien et François
et toute la famille HODONOU pour les soutiens, aides et conseils de divers
ordres dont j'ai bénéficié de leur part.
REMERCIEMENTS
Ce mémoire n'aurait pu être une
réalité sans l'aide de personnes dynamiques, attentionnées
et désireuses de participer au développement de leur pays
à travers la formation de cadres compétents. Nous tenons ainsi
à témoigner ici notre profonde gratitude et nos sincères
reconnaissances à :
v' Monsieur Grégoire O. BALARO pour sa
disponibilité infaillible, son sens de l'orientation et de
l'encadrement, sa facilité et sa précision dans les enseignements
prodigués et les conseils donnés tout au long de ce
mémoire.
v' Tout le collectif des enseignants du cycle II de l'ENEAM en
général et en particulier ceux qui interviennent dans la
filière statistique pour la rigueur et la richesse de leur
enseignement.
v' Monsieur Abraham BIAOU et son collaborateur Symphorien BADE
du service des comptes nationaux de l'INSAE d'une part et Diallo Gafar de la
Direction de la Prévision et de la Conjoncture de la DGE d'autre part
pour leur facilitation en ce qui concerne l'accès aux données
nécessaires aux estimations économétriques de ce
mémoire.
v' Tout le personnel administratif de l'ENEAM en
général et en particulier celui de la coordination du cycle II
pour le sens de l'engament dans le sacrifice et le service rendu à la
nation.
v' Tous nos camarades de classe pour la
collégialité et le soutien moral dont nous nous sommes
entourés tout au long de cette formation de haut niveau.
A mon grand frère Assogba HODONOU pour avoir
parrainé ce mémoire de A à Z. qu'il trouve ici nos
profondes reconnaissances.
Enfin, que tous ceux qui se sentent concernés ou qui
ont contribué à la réalisation de ce mémoire d'une
manière ou d'une autre, reçoivent ici nos sincères
remerciements.
Avant-propos
L'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management
(ENEAM) est une entité professionnalisée qui assure la formation,
le perfectionnement et la recherche en gestion d'entreprises, en gestion des
banques, en informatique de gestion, en gestion commerciale, en statistique, en
planification et aménagement du territoire et en démographie. Au
bout des deux années de formation que nous avons passées dans la
filière statistique du cycle II de cette école, nous avons acquis
des outils qui nous permettent de faire aussi bien des analyses
économiques qu'économétriques. Pour accomplir l'ultime
exercice qui nous permet d'utiliser ces outils avant l'obtention du
diplôme d'ingénieur statisticien économiste (Master II),
notre choix est porté sur le thème : « CAPITAL HUMAIN ET
CROISSANCE AGRICOLE AU BENIN» ; ce qui fait l'objet du présent
mémoire. Ce sujet s'inscrit dans le cadre de la recherche des sources de
l'accélération de la croissance du secteur clé de
l'économie béninoise qu'est l'agriculture pour qu'elle assume les
rôles qui lui sont assignés. Il s'inspire de la nouvelle
théorie de la croissance.
RESUME
Le gouvernement béninois accorde une place importante
à l'agriculture dans sa stratégie d'accélération de
la croissance et de réduction de la pauvreté. Ainsi il participe
à de nombreux cadres de réflexion et est signataire de nombreux
accords aussi bien au niveau sous régional, régional que
continental. Le point focal de toutes ces actions est l'atteinte des OMD d'ici
l'an 2015. Sachant que l'agriculture est au centre de tous les scénarios
visant à faire émerger l'économie des pays au sud du
Sahara, quelles sont les voies qui s'ouvrent au gouvernement pour qu'il assure
à l'agriculture les rôles qui lui sont assignés ? Cette
interrogation a orienté notre étude vers les nouvelles
théories de la croissance où le capital et le travail ne sont
plus perçus comme les seuls facteurs de production.
Après avoir exploré la littérature de la
croissance endogène, nous avons retenu le modèle de Solow
augmenté pour analyser l'impact du capital humain sur la croissance
agricole au Bénin à l'ère du renouveau
démocratique.
Il ressort des estimations effectuées qu'à court
terme comme à long terme, le capital humain a un effet positif et
significatif sur la croissance du secteur primaire qui occupe une place
importante dans l'économie béninoise. L'élasticité
du capital humain (0,84), est le plus important des effets du
travail agricole effectif (0,13) et du capital physique
(0,03).
L'analyse de la contribution des facteurs de production
(capital physique, capital humain et travail) à la croissance de
l'agriculture a montré que le capital humain y contribue largement
à hauteur de 75,8%, plus que le capital physique qui y
contribue pour 2,5% et la main d'oeuvre qui a une part de
3,2%. Le progrès technique avec 18,5%
en joue un rôle non moins important. La causalité entre
la croissance des facteurs est une boucle rétroactive entre capital
humain, valeur ajoutée et main d'oeuvre qualifié du secteur
primaire.
Les simulations du modèle ont montré que
malgré l'influence très importante du capital humain, il ne peut
pas assumer à l'agriculture une croissance suffisante sans la
présence du progrès technique. Ainsi des efforts allant du simple
au double sont nécessaires à l'amélioration du
progrès technique agricole et au capital humain pour espérer
atteindre les 6,7% de taux de croissance reconnu nécessaire par l'IFPRI
pour une croissance durable pouvant réaliser l'objectif n°1 des
OMD.
INTRODUCTION
L'agriculture est reconnue comme étant un instrument
puissant pour entraîner la croissance, surmonter la pauvreté et
renforcer la sécurité alimentaire. Il faut que sa
productivité augmente pour que d'autres secteurs de l'économie
puissent en bénéficier pour connaître leur expansion. En
contribuant, à la fois à la réduction de la
pauvreté et au démarrage de la croissance, en assurant d'une part
la productivité des cultures de base et l'avantage comparatif aux pays
exportateurs, l'agriculture sera, pendant encore de nombreuses
années, au centre de la stratégie de croissance de la plupart des
économies à vocation agricole comme le BENIN. Il est donc
important de rechercher les voies et moyens pour stabiliser sa production.
De ce fait, l'agriculture est l'objet de multiples
sollicitations, se traduisant par le développement de nombreuses
stratégies tant au niveau national que régional. Les
stratégies les plus visibles ont été observées au
niveau, soit des organisations intergouvernementales comme le CILSS, soit des
institutions en charge de la coopération et de l'intégration
régionales (UEMOA, CEDEAO). Une plus forte coordination des politiques
et stratégies de développement agricole, en lien avec
l'émergence du volet agricole du NEPAD et de l'ECOWAP est
observée récemment dans les années 2000.
Au BENIN, le secteur agricole contribue pour près de
39% à la formation du PIB (avec un taux de croissance annuel moyen
supérieur aux autres secteurs), 90 % des recettes d'exportation,15 % des
recettes de l'Etat, 70 % des emplois (DPP/MAEP).Elle mérite donc une
attention particulière quant aux politiques sectorielles à mener
pour lui assurer le rôle de moteur de l'économie béninoise
qui lui est dévolu.
En vue de diagnostiquer les faiblesses qui freinent
l'accélération de la croissance de l'agriculture, secteur
essentiel du décollage de l'économie en générale,
nous faisons l'état des lieux du secteur avant de poser la
problématique qui nous amènera à la vérification
des hypothèses.
> Etat des lieux
Nous faisons ici l'analyse descriptive de quelques ratios
économiques liés à l'agriculture pour se rendre à
l'évidence des problèmes de ce secteur
Tableau 1: Part de la population active agricole
dans l'économie
|
Population active totale
|
Population active agricole
|
Population active occupée agricole
|
Part de
la population active agricole
|
Moyenne
|
2652400.
|
1411750.
|
1243296.
|
0.545000
|
Médiane
|
2590000.
|
1409500.
|
1247226.
|
0.500000
|
Maximum
|
3652000.
|
1653000.
|
1350409.
|
0.600000
|
Minimum
|
1751000.
|
1106000.
|
1091652.
|
0.500000
|
Std. Dev.
|
566936.7
|
156851.5
|
71532.36
|
0.051042
|
Skewness
|
0.191371
|
-0.198749
|
-0.353687
|
0.201008
|
Kurtosis
|
1.935486
|
2.124309
|
2.332759
|
1.040404
|
Jarque-Bera
|
1.066401
|
0.770700
|
0.787991
|
3.334694
|
Probabilité
|
0.586724
|
0.680212
|
0.674357
|
0.188747
|
Observations
|
20
|
20
|
20
|
20
|
Source : Calculs de
l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées
La population active totale et la population active agricole
sont des données issues de la base de FAOSTAT. La population active
occupée dans l'agriculture est issue des RGPH2 et RGPH3 et de nos
propres projections sur une hypothèse de croissance intercensitaire
linéaire. Ainsi l'agriculture occupe plus de 50% des actifs. Elle est
donc le moteur de l'économie béninoise.
Tableau 2: Part du budget agricole dans le budget
total de l'Etat
|
Budget total de l'Etat
|
Croissance du budget total
|
Budget agricole
|
Croissance budget agricole
|
Part du budget agricole dans le budget
total
|
Moyenne
|
505337.6
|
0.127500
|
34300.50
|
0.110833
|
0.070833
|
Médiane
|
427600.0
|
0.110000
|
28182.50
|
0.080000
|
0.070000
|
Maximum
|
1033007.
|
0.320000
|
72986.00
|
0.400000
|
0.100000
|
Minimum
|
246700.0
|
-0.050000
|
22800.00
|
-0.060000
|
0.050000
|
Std. Dev.
|
233902.0
|
0.116317
|
14657.26
|
0.141836
|
0.013790
|
Skewness
|
1.013365
|
0.203657
|
1.778787
|
0.746726
|
0.715689
|
Kurtosis
|
3.177332
|
2.005430
|
5.125966
|
2.530348
|
3.004476
|
Jarque-Bera
|
2.069541
|
0.577537
|
8.588030
|
1.225486
|
1.024431
|
Probabiité
|
0.355308
|
0.749186
|
0.013650
|
0.541862
|
0.599167
|
Observations
|
12
|
12
|
12
|
12
|
12
|
Source : Calculs de
l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées
Les données traitées dans ce tableau sont issues
de la Direction de la Prospective et de la Programmation du Ministère de
l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche et sont en millions de francs
CFA. Le budget agricole a connu une croissance moyenne de 11% entre la
période de 1996 et 2008. Sa part dans le budget total de l'Etat en
moyenne est de 7% sur la même période. Cette part est donc
insuffisante pour assurer une croissance durable au secteur agricole qui est le
moteur de l'économie et le moyen le plus efficace pour
accélérer la
réduction de la pauvreté. Afin d'inverser cette
tendance, il a dernièrement
étépréconisé, (en 2003 et 2006) dans le
cadre du nouveau programme économique
pour le développement de l'Afrique, de porter à
10% la part du budget agricole dans les budgets des États africains. On
constate qu'il reste un effort moyen de plus de 3% au Benin pour atteindre les
objectifs fixés par les accords internationaux, pour une croissance
régionale harmonieuse et durable permettant d'atteindre les OMD d'ici
l'an 2015.
Tableau 3 : Evolution des investissements
agricoles
|
Investisse ment agricole financé par l'Etat
|
Croissance investisse ment agricoles financé par
l'Etat
|
Investiss ement agricole Extérieu r
|
Croissance investissem ent agricole Extérieur
|
Investisse ment agricole total
|
Croissance investissem ent agricole total
|
MOYENNE
|
4393.500
|
-0.110833
|
9095.417
|
-0.191667
|
13488.83
|
0.140833
|
MEDIANE
|
3737.000
|
-0.060000
|
9878.500
|
0.140000
|
13147.50
|
0.115000
|
Maximum
|
8719.000
|
0.210000
|
14677.00
|
0.670000
|
23396.00
|
0.800000
|
Minimum
|
1000.000
|
-0.650000
|
3599.000
|
-2.470000
|
5673.000
|
-0.590000
|
Std. Dev.
|
3125.606
|
0.252243
|
4108.923
|
0.884645
|
4964.028
|
0.418536
|
Skewness
|
0.216017
|
-0.704535
|
-0.124161
|
-1.586559
|
0.435833
|
0.122024
|
Kurtosis
|
1.326858
|
2.849660
|
1.490151
|
4.676995
|
2.846597
|
2.309088
|
Jarque-Bera
|
1.493029
|
1.004039
|
1.170653
|
6.440492
|
0.391667
|
0.268460
|
Probabilité
|
0.474016
|
0.605307
|
0.556924
|
0.039945
|
0.822149
|
0.874389
|
Observations
|
12
|
12
|
12
|
12
|
12
|
12
|
Source : Calculs de l'auteur
sur EVIEWS à base des données issues de la DPP/MAEP
Les données traitées dans ce tableau sont issues
de la Direction de la Prospective et de la Programmation du ministère de
l'agriculture de l'élevage et de la pêche et sont en millions de
francs CFA. Le rôle des investissements dans l'accélération
de la croissance est reconnu et admis par tous les économistes. Dans le
secteur agricole béninois la croissance de cet indicateur est de 14% sur
la période de 1996 à 2008. Il faut noter qu'en 2007 la
période a connu son record de 80% mais qui s'est vite estompé
l'année suivante. L'extérieur a en moyenne contribué plus
aux investissements agricoles que l'Etat (en moyenne 9196 millions pour
l'extérieur contre environ 4148 millions pour l'Etat). L'intervention de
l'extérieur dans le financement de l'agriculture est en dents de scie si
bien qu'en somme la croissance des actions extérieures dans
l'investissement agricole est négative. Ceci signifie qu'en début
de période, les investisseurs étrangers se sont beaucoup plus
intéressés au secteur qu'en fin de période. Ce secteur est
donc à la recherche permanente de sa stabilité.
Tableau 4 : Contribution du PIB agricole à
la croissance réelle
|
Taux de croissance nationale
|
PIB agricole à prix constant
|
Croissance du PIB agricole
|
Contributio
n du PIB agricole à
la croissance
|
Part du PIB agricole dans le
PIB national
|
Moyenne
|
4.305263
|
312252.6
|
4.610526
|
1.742105
|
33.72632
|
Médiane
|
4.300000
|
314700.0
|
5.200000
|
2.000000
|
33.80000
|
Maximum
|
6.200000
|
430600.0
|
10.10000
|
3.700000
|
36.60000
|
Minimum
|
2.000000
|
199000.0
|
-0.800000
|
-0.300000
|
31.40000
|
Std. Dev.
|
1.204378
|
75565.43
|
2.579814
|
0.956449
|
1.569799
|
Skewness
|
-0.133409
|
-0.013985
|
-0.101987
|
-0.254246
|
0.304199
|
Kurtosis
|
2.094616
|
1.735522
|
3.004762
|
2.944857
|
1.771023
|
Jarque-Bera
|
0.705306
|
1.266418
|
0.032956
|
0.207104
|
1.488755
|
Probabilité
|
0.702821
|
0.530885
|
0.983657
|
0.901629
|
0.475030
|
Observations
|
19
|
19
|
19
|
19
|
19
|
Source : calculs de
l'auteur sur Eviews à base des données des comptes nationaux
(INSAE)
Sur la période de 1990 à 2009, la part du PIB
agricole dans le PIB national a oscillé entre 31,4% et 36,6% pour une
valeur moyenne de 33,7%. Ces valeurs sont caractéristiques de
l'état de transition de l'économie béninoise. La part du
PIB agricole dans le PIB global est encore élevée et est
supérieure à la part du PIB du secteur industriel. Ceci explique
bien la moyenne de la croissance réelle du pays qui est de 4,3%. Un
effort de plus de 5,7% reste à faire pour atteindre la croissance
à deux chiffres tant désirée par les autorités
politico-administratives. Il est donc urgent de revoir les politiques
économiques appliquées à l'agriculture afin qu'elle
décolle et qu'elle entraine la croissance au niveau global.
Tableau 5: Productivité, intensité
capitalistique, et coefficient de capital du secteur agricole
|
Intensité capitalistiq ue
|
Croissance intensité capitalistiq ue
|
Productivi té agricole
|
Croissance de
la productivité agricole
|
Coefficient de capital agricole
|
Croissance du coefficient de
capital agricole
|
Moyenne
|
17672.37
|
0.022105
|
649085.5
|
0.031579
|
0.072105
|
-0.011053
|
Médiane
|
15882.00
|
-0.010000
|
643101.0
|
0.030000
|
0.070000
|
-0.040000
|
Maximum
|
29584.00
|
0.380000
|
853596.0
|
0.050000
|
0.090000
|
0.320000
|
Minimum
|
15135.00
|
-0.230000
|
476430.0
|
0.000000
|
0.050000
|
-0.240000
|
Std. Dev.
|
4344.778
|
0.128521
|
125064.3
|
0.015005
|
0.013976
|
0.123823
|
Skewness
|
1.885045
|
1.501720
|
0.108708
|
-0.477661
|
-0.007993
|
1.436617
|
Kurtosis
|
5.104033
|
6.092665
|
1.702831
|
2.276482
|
1.705206
|
5.494027
|
J-Bera
|
14.75708
|
14.71330
|
1.369518
|
1.136926
|
1.327424
|
11.45989
|
Probabilité
|
0.000625
|
0.000638
|
0.504212
|
0.566395
|
0.514936
|
0.003247
|
Observ.
|
19
|
19
|
19
|
19
|
19
|
19
|
Source : Calculs de
l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées
> L'intensité capitalistique est le rapport L / oü
est le stock de capital
physique et L la quantité de main d'oeuvre ayant servir
à la production. Selon HICKS, si cet indicateur ne varie pas dans le
temps, alors la technologie utilisée pour la production est neutre. Au
Bénin, dans le secteur agricole, l'intensité capitalistique a
connu une croissance moyenne de 2,2% entre 1990 et 2009 et a connu une
distribution anormale caractérisant sa non-stabilité dans le
temps.
> Le coefficient de capital est le rapport / oü
désigne la production et
le stock de capital ayant servi à la production. Selon
HARROD, si cet indicateur ne varie pas dans le temps, alors la technologie
utilisée est neutre. Au Bénin, dans le secteur agricole, le
coefficient de capital a connu une croissance moyenne négative de 1%
entre 1990 et 2009.
> La productivité du travail agricole est le rapport L
/ oü V est la production et
L la main d'oeuvre ayant servi à la production. Selon
Solow, si cet indicateur ne varie pas, alors la technologie utilisée
pour la production est neutre. Au Bénin, dans le secteur agricole, la
main d'oeuvre a connu une croissance moyenne de 3%.
Ces trois ratios sont très prisés dans l'analyse
néoclassique de la croissance. Lorsque la fonction de production est de
type COBB-DOUGLAS, les trois types de neutralité du progrès
technique définis précédemment sont équivalents. De
l'examen de ces ratios, il convient de constater que les variables
traditionnelles de l'analyse néoclassique de la croissance semblent
éprouvées quelques faiblesses pour assurer une croissance durable
à l'agriculture Béninoise vu le rôle
prépondérant qui est le sien dans la croissance réelle.
C'est pour cette raison que nous avons faire appel à la nouvelle
théorie de la croissance qui analyse la croissance en incluant d'autres
éléments tel que les dépenses publiques et le capital
humain. Dans ce qui suit le capital humain sera priorisé autour d'un
certain nombre de questions restées en suspens.
I- PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE L'ETUDE
1.1. PROBLEMATIQUE
L'agriculture constitue une composante essentielle de
l'économie béninoise, de par sa contribution à la
création de richesse, aux recettes d'exportation, à l'emploi et
à la satisfaction des besoins alimentaires de la population. Alors, elle
est l'objet de multiples sollicitations, se traduisant par le
développement de nombreuses stratégies tant au niveau
régional, sous régional que national. les stratégies les
plus visibles ont été observées au niveau soit des
organisations intergouvernementales comme le Cadre Stratégique de
Sécurité Alimentaire adopté en 2000, soit des institutions
en charge de la coopération et de l'intégration régionale
à travers la politique agricole de l'UEMOA adoptée en 2001 ou la
politique agricole de la CEDEAO adoptée en 2005, ou encore au niveau
plus général au début des années 2000 où
l'amorçage d'une plus forte coordination des politiques et
stratégies de développement agricole, en lien avec
l'émergence du volet agricole du NEPAD et de la CEDEAO est une
réalité.
Conçu pour servir de cadre d'intervention aux
politiques et stratégies de développement de l'agriculture dans
l'ensemble des pays du continent, le Programme Détaillé de
Développement de l'Agriculture Africaine (PDDAA) est
crédité d'une réelle volonté de mise en oeuvre par
les chefs d'Etat africains qui ont pris l'engagement, à Maputo en 2003,
de consacrer 10% des budgets de fonctionnement de leur pays respectifs au
financement du secteur agricole. Parmi les quatre domaines d'intervention
majeurs ou piliers du PDDAA pour accélérer la croissance
agricole, une place de choix est faite au facteur capital humain à
travers le pilier n°4 qui envisage : d' «améliorer la
recherche agricole, la diffusion et l'adoption des technologies>>. Les
autres piliers non moins importants seront d'une grande efficacité et
d'efficience si le capital humain n'est pas occulté pour chaque
volet.
La politique agricole de la CEDEAO adopté en Janvier
2005 à Accra s'est vu assigné l'objectif central de : «
Contribuer de manière durable à la satisfaction des besoins
alimentaires, au développement économique et social et à
la réduction de la pauvreté dans les Etats membres >>,
prenant en compte la structure du secteur (diversité des systèmes
productifs et forte atomicité des exploitations au demeurant de petite
taille). La politique agricole s'inscrit dans la perspective d'une agriculture
moderne et durable fondée sur l'efficacité et l'efficience des
exploitations familiales et la promotion des entreprises agricoles
grâce à l'implication du secteur privé
productif et compétitif sur le marché intracommunautaire et sur
les marchés internationaux. Elle doit permettre d'assurer la
sécurité alimentaire et de procurer des revenus décents
à ses actifs. Trois axes majeurs d'intervention lui ont
été assignés: (i) l'accroissement de la
productivité et de la compétitivité de l'agriculture; (ii)
la mise en oeuvre d'un régime commercial intracommunautaire; (iii)
l'adaptation du régime commercial extérieur. Le souci de
converger ces différents accords avec les politiques nationaux de chacun
des pays a conduit à la formulation des programmes d'investissement
agricole tant au niveau national (PNIA), que régional (PRIA). Ces deux
programmes se veulent le creuset d'une synergie entre les trois niveaux de
politiques agricoles (continental, régional et national). Dans cette
perspective, la mise en oeuvre des PRIA et PNIA est structurée autour de
six axes majeurs dont : Le renforcement institutionnel, comprenant : (i)
l'intégration de l'approche genre ;(ii) l'appui à
l'amélioration des capacités de formulation des politiques et
stratégies agricoles et rurales; (iii) le financement durable de
l'Agriculture; (iv) la communication; (v) le renforcement des capacités
de pilotage et de coordination; (vi) le renforcement des capacités de
suivi et évaluation constituant l'axe n°6 est faisable s'il existe
une ressource humaine qualifiée. A partir d'une analyse approfondie du
rythme de croissance de l'économie, des tendances majeures du secteur
agricole en particulier, les PNIA et PRIA ont pour ambition de définir
les options et stratégies de développement indispensables
à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le
Développement. De façon concrète, il s'agit de
définir les options de développement agricole qui permettent de
réduire de moitié l'incidence de la pauvreté au niveau
national et régional. Les PNIA et les PRIA visent à fournir une
traduction chiffrée des différentes options de
développement agricole que les pays ou la région devront mettre
en oeuvre pour obtenir un taux de croissance annuel du secteur agricole d'au
moins 6% pour envisager une réduction de moitié de la
pauvreté à l'horizon 2015. Dans le cadre des PNIA, les
États de la région devront s'engager à consacrer au moins
10% de leur budget national au financement d'actions destinées à
améliorer la productivité et la compétitivité du
secteur agricole.
Au niveau national, la concrétisation des actions
contenues dans les accords internationaux se manifestent à travers les
Orientations Stratégiques de Développement (OSD),
élaborées pour la période de 2006-2011. Les
différents DRSP devenus SCRP dans leur élaboration ont
accordés une grande importance à l'agriculture prise comme un
secteur prioritaire de l'Etat. Pour donner corps à ces orientations
stratégiques et priorités du gouvernement, le pays s'est
doté en
2008 d'un Plan Stratégique de Relance du Secteur
Agricole (PSRSA) de 2008 à 2015 qui a pour objectif global
l'amélioration des performances de l'agriculture béninoise pour
la rendre capable d'assurer la souveraineté alimentaire de la population
de contribuer à la croissance soutenue de l'économie et à
l'atteinte des OMD. Ces orientations ont leur source dans la Lettre de
Déclaration de Politique de Développement rural (LDPDR) en 1991
qui plaçait en premier loge la modernisation de l'agriculture comme
source de croissance durable, de création d'emplois et de revenus pour
les populations rurales.
Il est donc claire que les autorités au plus haut
niveau ont compris que pour que l'agriculture connaisse une croissance plus
rapide et plus réactive à de meilleures incitations au niveau des
prix, il est nécessaire d'investir dans les biens publics de base comme
les infrastructures de marché, la recherche, les institutions et les
services d'appui. Au Bénin comme dans la plupart des pays d'Afrique
sub-saharienne, ces investissements publics sont très faibles. Les
investissements dans ces biens publics de base souffrent d'inefficacité
et de répartition inéquitable des subventions. Il urge donc de
mettre en place des procédures budgétaires
améliorées et de les adapter à des stratégies
agricoles bien conçues. Il est aussi nécessaire de mieux informer
l'opinion publique et d'assurer la transparence en ce qui concerne
l'attribution des fonds et ses effets afin de pouvoir s'assurer un soutien
politique aux réformes budgétaires.
L'histoire nous renseigne que la croissance agricole a
préludé aux révolutions industrielles qu'a connues le
monde tempéré, depuis l'Angleterre au milieu du XVIIIème
siècle jusqu'au Japon à la fin du XIXème siècle.
Plus récemment, en Chine, en Inde et au Viêtnam, une croissance
agricole rapide a précédé le développement de
l'industrie. L'accroissement de la productivité agricole qui a
entraîné un surplus agricole (en partie taxé pour financer
le développement industriel) et permis une baisse des prix de
l'alimentation a été à la base des succès de la
transformation structurelle. Le paradoxe dans cette transformation est qu'une
croissance agricole plus forte était nécessaire pour stimuler la
croissance économique en général, ce qui a ensuite
causé le déclin de la part du secteur agricole dans le produit
intérieur brut (PIB).
Dans le monde globalisé d'aujourd'hui, que faut-il
faire pour que la croissance agricole perdure jusqu'au seuil où sa part
dans le PIB connaîtra son déclin, signe d'une croissance globale
soutenue. Quelles sont les mesures essentielles pour accélérer la
croissance agricole et lui permettre de remplir son rôle historique ?
Le but de l'analyse néo-classique de la croissance
n'étant pas d'expliquer les sources de la croissance, puisque celles-ci
sont considérées comme exogènes, mais de montrer sous
quelle condition l'économie pouvait converger vers son sentier de
croissance régulier, nous utilisons dans ce mémoire la nouvelle
théorie de la croissance économique.
1.2. OBJECTIFS DE L'ETUDE
L'objectif principal de cette étude est
d'évaluer la contribution du capital humain à la croissance du
secteur primaire au BENIN de 1990 à 2009. Plus spécifiquement, il
s'agira de :
v' estimer la fonction de production de l'agriculture
béninoise sur la période de 1990 à 2009 en utilisant le
capital humain comme input ;
v' mettre en évidence la contribution des sources de la
croissance agricole (capital physique, capital humain, main d'oeuvre efficace)
et celle attribuable au résidu de SOLOW ou progrès technique par
l'approche de la comptabilité de la croissance ;
v' analyser les causes de l'amélioration de la croissance
agricole par les facteurs de production dans une approche de
causalité.
II- REVUE DE LITTERATURE
2.1. DEFINITION DES CONCEPTS
2.1.1. Agriculture
L'agriculture est un secteur composé de ménages
pratiquant des activités de culture, de pastoralisme, d'élevage,
de pêche et d'aquaculture. Elle comprend également d'autres
producteurs et individus cultivant et récoltant des ressources
alimentaires en eau douce ou salée, élevant des arbres ou
arbustes et récoltant des produits forestiers autres que du bois
d'oeuvre ainsi que, notamment, des transformateurs, gestionnaires,
vulgarisateurs, chercheurs et décideurs publiques dont le travail porte
sur les aliments destinés à la consommation humaine ou animale et
les fibres, mais aussi sur les relations entre ces divers
éléments et les ressources naturelles. Cet ensemble
systémique englobe également les procédés et les
institutions, y compris les marchés, en rapport avec le secteur
agricole1.
2.1.2. Théorie de la croissance
économique
La croissance économique désigne une
augmentation régulière de la production des biens et services
dans une économie donnée, généralement sur une
longue période. En pratique, l'indicateur utilisé pour la mesure
de la croissance est le PIB en volume ou à prix constant pour corriger
les effets de l'inflation. On utilise souvent la variation du PIB par habitant
comme indicateur de l'amélioration du niveau de vie. Le
phénomène de la croissance économique est relativement
récent dans son contexte actuel. D' après GRELLETE (1986),
l'objet de la théorie de la croissance est d'expliquer
l'évolution d'un seul agrégat, le PIB ou le PNB.
ROSTOW considère que, dans chaque
société, la croissance passe par cinq étapes
déterminées. Les sociétés traditionnelles
correspondent à la première étape où la production
est limitée et surtout agricoles, les échanges en sont rares et
la société est très hiérarchisée. Les
préalables au développement constituent la seconde phase
où l'agriculture permet de dégager un profit, les
mentalités évoluent et les individus cherchent de plus en plus
à s'enrichir. Le décollage est une période brève
pendant laquelle des taux d'investissement élevé (plus de 10% du
PIB) et des industries pivots (textiles, chemin de fer...) permettent une
croissance économique forte. Cette période s'accompagne aussi
d'importantes inégalités sociales. La marche vers la
maturité pose les bases du développement économique,
démographique et social ; Le progrès technique se diffuse dans
1 In VERS UNE CROISSANCE PRO-PAUVRES:L'AGRICULTURE
(rapport OCDE 2006)
tous les secteurs de l'économie et profite à la
majorité des groupes sociaux. L'ère de la consommation de masse
correspond à la dernière période. Les services se
développent, la pauvreté se marginalise et la consommation des
biens durables se répand massivement. L'Etat intervient de plus en plus
dans la vie économique et sociale : c'est l'Etat providence, soucieux du
bien-être collectif.
A court terme, les déterminants de la croissance
économique sont les composantes du PIB à savoir, la consommation
des ménages, l'investissement, les dépense publiques, le solde
extérieur. Il faut signaler qu'à court terme, il n'y a pas
d'effets d'accumulation des facteurs de production ce sont les effets sur la
demande qui vont affecter la croissance.
A long terme l'accumulation des facteurs de production sera la
base de l'explication de la croissance de long terme. L'effet principal
escompté de la croissance économique est la création
d'emplois et la réduction du taux de chômage rendu possible par
les recettes fiscales supplémentaires. Les précurseurs de la
théorie de la croissance sont :
- Adam SMITH (1776) avec sa théorie de la division du
travail, - Thomas MALTHUS (1796) avec son principe de population,
- David RICARDO (1817) avec son principe des rendements
décroissants, - Karl MARX (1844) avec sa théorie de la
destruction du capitalisme,
- Joseph SCHUMPETER (1911) avec sa théorie du rôle
de l'entrepreneur,
- Les modèles postkeynésiens
développés par HAROD et DOMAR (1946)
à la suite de la crise économique de 1929,
- Le modèle néoclassique, tel que l'on
conçoit aujourd'hui, a été développé
successivement par Ramsay (1928), Solow (1956), Swan (1956), CASS (1965) et
Koopmans (1965). Robert Solow2 (Prix Nobel en 1987) en est la figure
pensante. Plus généralement, les théories de la croissance
sont résumées dans le tableau suivant.
2 In« A Contribution to the Theory of
Economic Growth » publié en 1956 dans the Quarterly
Journal of Economics
Tableau 6 : Les théories
de la croissance
LES THEORIES DE LA CROISSANCE
|
ORIGINE DE LA CROISSANCE
|
CARACTERISTIQUES
|
Adam Smith (1776)
|
Division du travail.
|
Croissance illimitée.
|
Robert Malthus (1798)
|
Réinvestissement productif du surplus.
|
Croissance limitée en raison de la loi de
population.
|
David Ricardo (1817)
|
Réinvestissement productif du surplus.
|
Croissance limitée en raison du rendement
décroissant des terres.
|
Karl Marx (1867)
|
Accumulation du capital.
|
Croissance limitée dans le monde de production
capitaliste en raison de la baisse tendancielle du taux de profit.
|
Joseph Schumpeter (1911), (1939)
|
Rôle de l'entrepreneur Grappes d'innovations.
|
Instabilité de la croissance,
théorie explicative du cycle long de type Kondratiev.
|
Harrod (1936, 1948, 1960) Domar (1946,
1957) Modèle post-keynésien
|
Le taux de croissance est fonction du rapport entre le
taux d'épargne et le taux d'investissement.
|
Instabilité de la croissance.
|
Solow (1956, 1957, 1966) Modèle
néo-classique
|
Population et progrès technique exogène.
|
Caractère transitoire de la croissance en l'absence
de progrès technique.
|
Rapport Meadows (1972) Modèle du Club
de Rome
|
Croissance exponentielle de 5 variables.
|
La croissance est finie en raison de l'explosion
démographique, de la pollution et de l'épuisement
des ressources naturelles.
|
Michel Aglietta (1976) Boyer et Mistral
E. (1978) Robert Boyer (1986) Théorie de la
régulation
|
Articulation entre régime de productivité et
régime de demande.
|
Diversité dans le temps et dans l'espace des types de
croissance.
|
P. Romer (1986) R.E Lucas (1988) R. Barro
(1990 Greenwood et Jovanovic (1990) Théories de
la croissance endogène
|
Capital physique, technologie, capital humain,
capital public, intermédiaires financiers.
|
Caractère endogène de
la croissance, réhabilitation de l'Etat, prises-en compte de
l'histoire.
|
G. Becatitni (1991) Modèle des
districts industriels
|
Forme d'organisation industrielle et territoriale.
|
Explications des inégalités régionales
de la croissance.
|
Source : compilation de
l'auteur à base de la littérature d'économie
générale
2.1.3. Capital humain et croissance endogène
La plupart des manuels de théorie économique,
d'histoire de la pensée économique et d'histoire des faits
économiques, font remonter les origines de la croissance à la
première révolution industrielle. Initié en 1776 par la
vision optimiste d'Adam Smith (vertus de la division du travail), le
thème de la croissance réapparaîtra au XIXe siècle
dans les travaux de Malthus, Ricardo et Marx. Il faudra cependant attendre le
XXe siècle et les années 50 pour que les modèles
théoriques de la croissance connaissent un véritable
succès. Les modèles post-keynésiens (Harrod-Domar) et
néoclassiques (Solow) ont introduit un véritable débat sur
la question de la croissance équilibrée. Depuis les années
70-80, la croissance a connu un nouvel essor sous l'impulsion des
théoriciens de la régulation et de la croissance endogène.
Le modèle de Solow n'expliquait pas la croissance, il signalait
simplement que grâce au progrès technique, la croissance peut
perdurer. Pour les tenants de la théorie de la croissance
endogène, le progrès technique ne tombe pas du ciel. La
croissance est ainsi assimilée à un phénomène
auto-entretenu par accumulation de quatre facteurs principaux : la technologie,
le capital physique, le capital humain et le capital public. Le rythme
d'accumulation de ces variables dépend de choix économiques,
c'est pourquoi on parle de théories de la croissance endogène.
Cette théorie utilise un certain nombre de facteurs au nombre desquels,
nous avons :
> Le capital physique
C'est l'équipement dans lequel s'investit une
entreprise pour la production de biens et de services. ROMER (1986) a cependant
renouvelé l'analyse en proposant un modèle qui repose sur les
phénomènes d'externalités entre les firmes : en
investissant dans de nouveaux équipements, une firme se donne les moyens
d'accroître sa propre production mais également celles des autres
firmes concurrentes ou non. L'explication à ce phénomène
réside dans le fait que l'investissement dans de nouvelles technologies
est le point de départ à de nouveaux apprentissages par la
pratique. Parmi les formes d'apprentissage, on peut citer l'amélioration
des équipements en place, les travaux d'ingénierie (agencement
des techniques existantes), l'augmentation de la compétence des
travailleurs...Or ce savoir ne peut être approprié par la firme
qui le produit. Il se diffuse inévitablement aux autres firmes.
L'investissement a un double effet : il agit directement sur la croissance et
indirectement sur le progrès technique.
> La technologie
Cette théorie repose sur l'analyse des conditions
économiques qui favorisent le changement technique. Chaque changement
technique provient d'une idée mise en forme et testée. Cependant,
entre l'émergence d'une idée nouvelle et sa mise en oeuvre
concrète, il peut y avoir un très long chemin (test,
essais-erreurs...) qui nécessite le concours de plusieurs personnes.
Bref des coûts de mise au point qui peuvent être très
élevés. En revanche, une fois ces étapes franchies, si
l'idée est acceptée, le produit qui en résulte peut
être multiplié avec un coût bien moindre (ainsi le premier
disque compact et le premier ordinateur ont nécessité des efforts
colossaux de la part de ceux qui les ont mis au point, cependant leur
reproduction à l'identique a été beaucoup plus facile). Le
propre des idées qui provoquent des changements techniques, est qu'une
fois les plâtres essuyés, elles donnent naissance à des
rendements croissants (les exemplaires suivants coûtent beaucoup moins
chers), voire fortement croissants (duplication d'un logiciel). Si bien que
pour celui qui s'est efforcé de transformer l'idée en produit, le
risque existe que des concurrents en profitent et qu'il ne
récupère jamais son investissement initial, alors que ses
concurrents s'enrichissent. Des droits de propriété
intellectuelle limiteront ce risque : brevets ou copyright protègent
l'inventeur qui dispose d'un monopole d'exploitation (limité dans le
temps) sur l'oeuvre ou le produit tiré de son travail. D'un point de vue
économique, cette théorie porte atteinte au cadre concurrentiel
et permet l'incorporation d'éléments de concurrence imparfaite
qui rendent possibles l'apparition de produits nouveaux et de nouvelles
idées. A défaut, les idées nouvelles ne tomberont pas
forcément dans les mains de l'inventeur mais de ceux de
l'humanité (exemple de l'écriture, de la mécanique, de la
relativité...). C'est justement lorsque l'on souhaite que les
idées nouvelles profitent à tous, qu'il devient nécessaire
d'en faire supporter le coût par la collectivité. Ainsi le
financement de la recherche fondamentale est public, afin que chacun puisse
librement accéder à ces résultats, c'est un bien
collectif.
Pour ROMER, le changement technique sera
d'autant plus intense que les innovateurs espèreront en tirer un profit
important. Le progrès technique n'est pas exogène, il est
produit. Son niveau de production dépendra de la
rémunération attendue, c'est-à-dire des droits de
propriété et des rentes monopolistiques (on se situe bien dans le
cadre de la concurrence imparfaite). Si au travail et au capital
utilisé, on ajoute des idées nouvelles génératrices
de changement technique, tout sera modifié. Car contrairement au capital
dont les
rendements sont décroissants et au travail dont les
rendements sont constants (si on effectue sans cesse un investissement humain
supplémentaire), les idées ont un rendement croissant : plus on
s'appuie sur un stock d'idées importantes, plus on aura de nouvelles
idées. Chaque idée ouvre le champ à d'autres idées
potentielles. Par conséquent, en l'absence de progrès technique,
le modèle de Solow s'applique à long terme, la croissance ne
dépend pas du taux d'investissement. Le progrès
existe, et est d'autant plus intense que le nombre de chercheurs est
élevé et le stock de connaissances important. Le nombre de
chercheurs dépend de la capacité du système
économique à leur offrir des rentes de monopole en cas de
réussite. Ainsi pour ROMER, le rythme de croissance ne va pas en
déclinant au fur et à mesure que l'on s'approche de l'état
régulier, comme le prétendait Solow. Il dépend du nombre,
de la proportion et de la productivité des chercheurs, c'est à
dire de la capacité des rendements croissants de la recherche à
compenser les rendements décroissants de l'investissement
matériel. La diffusion de la connaissance parmi les producteurs et les
effets externes du capital humain évitent la tendance à la baisse
du rendement de l'investissement (décroissance des rendements du
capital), et la croissance peut se poursuivre indéfiniment.
Contrairement aux approches néoclassiques, ROMER reconnaît
cependant que le marché ne suffit pas à assurer une croissance
maximale à long terme. L'Etat a un rôle important à jouer,
non par le biais de la dépense publique envers la recherche
(ROMER ne pense pas que cela puisse accélérer
durablement le progrès technique), mais en venant au secours des
innovateurs par le biais d'une fiscalité compensatrice(moindre taxation
des bénéfices issus des produits nouveaux), de mesures juridiques
incitant la recherche-développement et les externalités de
connaissances, de mesures anticoncurrentielles non dissuasives (ne pas
décourager les innovateurs, voire l'abandon des poursuites judiciaires
envers Microsoft).
> Le capital humain
Il a été mis en évidence par deux
économistes de l'Ecole de Chicago, Theodor Schultz et Gary Becker, et
est au centre des études menées par R.E Lucas (Prix Nobel en
1995). Le capital humain désigne l'ensemble des capacités
apprises par les individus et qui accroissent leur efficacité
productive. Chaque individu est en effet, propriétaire d'un certain
nombre de compétences, qu'il valorise en les vendant sur le
marché du travail. Cette vision n'épuise pas l'analyse des
processus de détermination du salaire individuel sur le marché du
travail, mais elle est très puissante lorsqu'il s'agit d'analyser des
processus plus globaux et de
long terme. Dans ce schéma, l'éducation est un
investissement dont l'individu attend un certain retour. Il est alors naturel
de souligner que la tendance plus que séculaire dans les pays
occidentaux à un allongement de la durée moyenne de la
scolarité est une cause non négligeable de la croissance.
BECKER définit le capital humain comme
un stock de ressources productives incorporées aux individus
eux-mêmes, constitué d'éléments aussi divers que le
niveau d'éducation, de formation et d'expérience professionnelle,
l'état de santé ou la connaissance du système
économique. Toute forme d'activité susceptible d'affecter ce
stock (poursuivre ses études, se soigner, etc.) est définie comme
un investissement. L'hypothèse fondamentale de Becker est que les
inégalités de salaires reflètent les productivités
différentes des salariés. Ces dernières sont
elles-mêmes dues à une détention inégale de capital
humain. Un investissement en capital humain trouve donc une compensation dans
le flux de revenus futurs qu'il engendre. L'analyse de la formation du capital
humain passe par l'étude d'un choix inter temporel : l'individu
détermine le montant et la nature des investissements qu'il doit
effectuer pour maximiser son revenu ou son utilité inter temporels. La
durée de vie de l'investissement, sa spécificité, sa
liquidité, le risque associé sont alors autant de
déterminants du taux de rendement de l'investissement en capital
humain
> Le capital public
Il correspond aux infrastructures de communication et de
transport. Elles sont au coeur du modèle élaboré par R.J
Barro. En théorie, le capital public n'est qu'une forme de capital
physique. Il résulte des investissements opérés par l'Etat
et les collectivités locales. Le capital public comprend
également les investissements dans les secteurs de l'éducation et
la recherche. En mettant en avant le capital public, cette nouvelle
théorie de la croissance souligne les imperfections du marché.
Outre l'existence de situations de monopole, ces imperfections tiennent aux
problèmes de l'appropriation de l'innovation. Du fait de l'existence
d'externalités entre les firmes, une innovation, comme il a
été dit précédemment, se diffuse d'une façon
ou d'une autre dans la société. La moindre rentabilité de
l'innovation qui en résulte, dissuade l'agent économique
d'investir dans la recherche-développement. Dans ce contexte, il pourra
incomber à l'Etat de créer des structures institutionnelles qui
soutiennent la rentabilité des investissements privés et de
subventionner les activités insuffisamment rentables pour les agents
économiques et pourtant indispensables à la
société. Tous ces travaux ont été poursuivis par
GROSSMAN et HELPMAN (1991), AGHION et HOWITT
(1992), Barro et Sala-i-Martin (1995)...Le progrès
technique résulte ainsi d'un objectif fixé en
recherche-développement, activité récompensée selon
Schumpeter (1934) par la détention d'une forme de pouvoir monopolistique
ex-post. S'il n'y a pas de tendance à l'épuisement de ces
découvertes, les taux de croissance peuvent rester positifs à
long terme. Dans ce cas, le taux de croissance à long terme
dépend des actions des gouvernements (politique fiscale, respect des
lois, fourniture de biens collectifs, marchés financiers...). Le
gouvernement a un pouvoir d'infléchissement du taux de croissance
à long terme. Les théories de la croissance endogène
reposeraient donc sur l'idée que la concurrence parfaite est
mortifère, et que l'activité économique a besoin de
concurrence imparfaite et d'intervention publique. En même temps, elles
réitèrent l'idée selon laquelle, sur le long terme, ni le
taux d'investissement, ni l'effort de formation ne suffisent à assurer
une réduction des écarts de développement entre pays. Ces
modèles ont été relancés ces dernières
années grâce à l'intégration de nouvelles variables
explicatives (régime politique, démocratie...), de
nouvelles relations (dépassement de la croissance trop restrictive
afin d'intégrer les analyses en termes de développement, IDH de
ARMATYA Sen) et du principe de convergence conditionnelle
(Barro). Ainsi alors que l'analyse des
découvertes renvoient au rythme du progrès technologique dans les
économies de pointe, l'étude de la diffusion de ces
découvertes renvoie à la manière dont les économies
suiveuses se partageront par imitation ces découvertes
(possibilité de convergence proche du modèle néoclassique
car l'imitation coûte moins cher que l'innovation).
2.2. REVUE THEORIQUE
Dans cette partie, nous ferons une aperçue sur les
modèles utilisés dans la nouvelle théorie de la croissance
notamment celle qui utilisent le capital humain. Mais avant, il est important
de présenter le modèle de base de l'analyse
néoclassique.
2.2.1. Modèle de SOLOW (1956)
Le but de l'analyse néo-classique de la croissance
(modèle de Solow (1956) n'était pas d'expliquer les sources de la
croissance, puisque celles-ci sont considérées comme
exogènes, mais de montrer sous quelle condition l'économie
pouvait converger vers son sentier de croissance régulier potentiel
déterminé par les facteurs démographique (taux de la
croissance de la population) et technologique (productivité du travail).
En cela, le modèle néoclassique de
croissance entendait s'inscrire en faux contre le
modèle de croissance instable de l'économiste HARROD,
d'obédience keynésienne. Le modèle de Solow avec
épargne exogène peut être résumé sous la
forme suivante.
On considère que le taux de croissance de la population
est n. la force de travail au temps t est ( ) ( ) I
. On suppose que la productivité du travail croît
régulièrement à un taux exogène
??. La productivité du travail au temps t est donc ( )
( ) ?? . Soit
Y( ) F( ( ) ( ). ( )) La fonction de production qui
caractérise la
technologie de la production dans cette économie. On fait
l'hypothèse qu'il existe des rendements d'échelle constants
dans les facteurs ( ) ( ). ( ) . On peut exprimer les variables sous forme
de variable par tête ajustée de la
productivité. Le produit par tête efficace est ( )
~( )
( ) ( ) et le capital par tête
efficace est ( ) ( )
( )( ( ) . La fonction de production s'écrit alors
( ) ( ( )) Soit la part du produit consacré à
l'épargne. L'épargne sert à
l'investissement 1( ). Le taux d'épargne
est donc : Y( ) ( )
Y( ) 1( )
~( ) .
Soit le taux de dépréciation du capital physique.
L'accroissement du stock
de capital est la différence entre l'investissement brut
et la dépréciation du capital soit : ? (t) =
I( ) - ( ) .L'évolution du capital par
tête efficace est le
suivant :
|
? ( )
( )
|
( )
=
( )
|
( +??+n). L'équation d'évolution
du capital est quant à
|
elle :
?(t) = y( ) - (
)k(t).
Le long du sentier de croissance régulière, le
stock de capital va croître à un taux égal à la
somme du taux de croissance de la population et du taux de croissance de la
productivité du travail, de sorte que le capital par tête va
demeurer constant ( ? = 0). Le produit par tête efficace
d'équilibre est :
y* =f( )
=( ) . Connaissant la forme de la fonction f(.), on peut
alors
déterminer le niveau d'équilibre du stock de
capital par tête efficace. Pour ce niveau du stock de capital par
tête efficace, l'épargne égalise l'investissement et permet
de maintenir constant le ratio capital-travail ajusté à la
productivité, malgré la croissance démographique, le
progrès technique et la dépréciation du
capital. Les propriétés du modèle sont
les suivantes : (i) le taux de croissance de l'économie est égale
à la somme du taux de croissance de la population active et de la
productivité du travail, (ii) l'intensité capitalistique et la
productivité du travail croissent au même taux ??, (iii)
l'équilibre est stable et le retour à l'équilibre est
spontané en cas de déviation initiale ou transitoire.
2.2.2. Modèle de SOLOW augmenté du capital
humain On considère la fonction de production suivante :
Y( ) ( ) ( ) ( ( ) ( ))( )
|
|
+ <1
|
|
Oil ( ) est le stock de capital humain, les autres variables
sont les mêmes que celles du modèle de SOLOW décrit
précédemment. Etant définies et hcomme les fractions de
revenus investis en capital physique et en capital humain, l'évolution
de l'économie est définie par :
?( ) y( ) -- ( ) ( )
?( ) y( ) -- ( ) ( ) Avec :
Y( ) ( ) ( )
( ) - ( ) h(t) h t)
( ) ( ) ' ( )0,( ) ' ( )( ( )
Ces deux équations permettent de tirer à
l'état stationnaire :
h /( )
(
sh
-F
n
??
+8
)
i_ = cn+u+8 h ) /( )
; n+u+8
En substituant et dans la fonction de production et en prenant
les
logarithmes nous obtenons :
Ln(~( )
~( )) ~ ( ) ~
~ ( )
~ ( )
~ ( ) Cette équation nous montre comment le taux de
croissance de la population, le progrès technologique, l'investissement
en capitaux physique et humain influence la croissance économique. Les
coefficients à l'estimation doivent etre de même signe et en plus
la somme des coefficients dans le modèle augmenté du capital
humain doit être égale à 0.
2.2.3. Le modèle
C'est un des modèles les plus simples qui permettent
une croissance endogène (dans le sens où les politiques
influencent les taux de croissance). Ce modèle peut être
dérivé très facilement de celui de Solow sans
progrès technique
?
( ) Mais avec . La fonction de production est de
la forme Y
Cette équation donne donc son nom à ce
modèle (ROMER (1987) et REBELO (1991)). Elle implique que la production
est proportionnelle au stock
de capital. Le capital s'accumule selon l'équation
habituelle: ? =sY- en
supposant le taux de croissance démographique nul ( ) et
en normalisant la
population à ( ) pour simplifier, devient le
capital/tête.
2.2.4. MODEL DE LUCAS
Lucas (1988) présente une modélisation d'une
économie composée de deux secteurs, un secteur de production de
biens de consommation et un secteur d'éducation. On décrit le
cadre d'analyse avant d'examiner l'importance de l'accumulation du capital
humain dans la croissance économique à long terme.
> Présentation du modèle
Dans l'économie modèle, l'investissement en
capital humain permet aux individus d'utiliser les technologies disponibles.
Les individus vont faire un arbitrage entre leur utilité présente
et leur utilité future, en sachant que plus ils se forment et plus leur
productivité future et leur revenu seront élevés. Ils
sacrifient ainsi leur temps de loisir pour produire ou pour suivre une
formation. En outre, en plus de son rendement interne (accroissement du
revenu), l'éducation a un rendement externe qui est lié au fait
qu'en investissant dans la formation, on fait bénéficier
indirectement la collectivité de cet investissement. La fonction de
production de bien final s'écrit :
~ (~ ~ ) ~
Où est le stock de capital physique u h est le facteur
travail efficient. C'est
le produit de la fraction du temps consacré à la
production u n (avec, ~ u ~ ), du niveau moyen de la qualification des
travailleurs qui participent à la production h et du facteur travail
qui est supposé constant ; représente le
niveau de la technologie et est le stock moyen de capital humain
calculé sur
l'ensemble des individus. Les paramètres et
(1- ) désignent respectivement les élasticités de
la production par rapport au capital physique et au facteur travail. Selon
l'équation de la production du bien final, le capital humain agit de
deux façons sur la production courante, en affectant directement la
production, d'une part et en l'influençant au travers d'un effet externe
positif, d'autre part. L'accumulation du capital humain est une fonction
croissante du temps consacré à l'éducation. Elle est
formulée de la manière suivante
~? ( -- u )h
Où est la productivité du capital humain dans le
processus de production de connaissances et (1- u
) représente la fraction de temps endogène qui
est allouée A la formation ou à l'éducation dans le but
d'acquérir de nouvelles connaissances. C'est le coût de la
formation puisque l'individu renonce à la production de biens de
consommation et donc au revenu associé A cette activité en se
formant.
La production totale de l'économie est répartie
entre l'investissement en capital physique et la consommation.
L'équation de l'accumulation du capital physique par habitant est ainsi
:
?
(u h ) h -- ~
L'agent représentatif cherche à maximiser sa
fonction d'utilité inter temporelle . Le programme d'optimisation de
l'agent représentatif s'écrit :
M ?
{ li ( -- u )h
ou o i e
li (u h ) h -- C
h( ) h ( )
Où est un taux de préférence pour le
présent (ou taux d'escompte subjectif). Une valeur
élevée de ce dernier signifie que l'agent économique est
impatient et
donne une plus grande valeur à sa consommation
présente. Le coefficient représente une mesure du degré de
l'aversion relative au risque3
Le HAMILTONIEN associé à ce problème
d'optimisation est :
~
(U h ) h - ] ( - u )~
~
Où et sont respectivement les prix implicites
actualisés du capital
physique et du capital humain. Ils s'obtiennent en actualisant
les prix implicites en valeur courante du capital physique et du capital
humain au taux d'escompte . Dans la résolution de ce problème
d'optimisation, les agents
décentralisés considèrent le stock moyen de
capital humain (h ) comme une donnée, alors que le planificateur social
prend en compte (h ).
> L'impact de l'accumulation de capital humain sur la
croissance
En supposant que la fraction du temps consacré à
l'éducation est constant à l'état régulier, le
taux t de croissance du capital humain est constant et égal à
:
( -- u)
?
h h
~
En égalisant à zéro la productivité
marginale du capital physique, on obtient l'expression du taux de croissance
à l'état régulier :
?
~
_
Selon cette équation, le capital humain est le moteur
de la croissance à long terme. En effet, le taux de croissance de la
production par habitant dépend de celui du capital humain. La
résolution du problème d'optimisation donne également des
résultats intéressants. Le modèle montre que les taux de
croissance économique à l'équilibre centralisé et
à l'équilibre décentralisé
sont :
o. *
-- +,
3La valeur de s traduit la concavité de la
fonction d'utilité u ( ). Plus ce coefficient est grand, plus
l'utilité marginale décroît vite lorsque la consommation
augmente
( -- ) [
( ) / ],
0
En comparant les deux taux de croissance (avec pour simplifier
les
calculs), on trouve que le taux de croissance
d'équilibre centralisé est plus élevé. Enfin, Lucas
(1988) constate que les deux taux de croissance sont égaux en l'absence
d'externalité, et que la présence des externalités peut
accroître le taux de croissance mais elle n'est pas nécessaire
pour obtenir la croissance à long
terme. Nous avons pour le cas où ,
( ~ )
~
Cette équation indique bien qu'on peut avoir un taux de
croissance positive même si . L'enseignement principal du présent
modèle est que l'accroissement du niveau de qualification de la
population active est un déterminant essentiel de la croissance.
L'accumulation du capital humain permet de soutenir la croissance à long
terme en agissant directement sur la productivité de la main-d'oeuvre
mais aussi au travers des externalités positives que cette
amélioration engendre.
2.3. REVUE EMPIRIQUE
BARRO en 1991 a réalisé une
étude sur les données de 98 pays. Après plusieurs
régressions par les MCO, il trouve que le taux de croissance du PIB
réel par habitant est positivement corrélé avec le niveau
initial de capital humain, inversement corrélé avec les
dépenses gouvernementales comme proportion du PIB, non significatif avec
les investissements publics, positivement corrélé avec les
mesures de stabilité politiques. Il a aussi montré que les
distorsions du marché mesurées par le déflateur du PIB
influent négativement le taux de croissance du PIB réel par
habitant.
Pour le bloc UEMOA, dont fait partie le BENIN,
TENOU (1999) a montré, en moyenne, que la croissance
par habitant dans les Etats membres est significativement influencée par
le capital humain, le taux de croissance de la population, le taux
d'investissement, le taux d'accroissement des exportations et le taux de
consommation. Le capital humain, représenté par le taux de
scolarisation au secondaire, y est apparu comme le facteur le plus influent.
Dans le même ordre d'idée,
Nafissatou THIAM (1999) montre en utilisant
les données de 40 pays en développement dont le Bénin que
l'augmentation de l'épargne et des investissements a un effet positif
sur le PIB per capita. Une autre conclusion de son étude est que la
théorie néoclassique ne s'applique pas aux pays en
développement (R2 ajustée est très faible
(0.07)) mais en y ajoutant le capital humain, ses résultats changent
(R2 ajustée passe à 0.38), notamment au niveau des
coefficients de l'investissement et de la croissance de la population qui ont
connu une réduction significative
MANKIW, ROMER ET WEIL (1992) ont
examiné le modèle de Solow en y incluant l'accumulation en
capital physique ainsi qu'en capital humain. De façon empirique ils ont
montré que pour un taux d'accumulation en capital humain donné,
une augmentation de l'épargne ou une diminution de la croissance de la
population conduit à un niveau élevé de revenu donc
à un haut niveau de capital humain.
BECKER, MURPHY ET TAMURA (1990) tout comme
LUCAS (1988) ont mené une étude qui montre que le taux de
rendement du capital humain croit à un certain rang à cause de
l'excédent du bénéfice du capital humain. Ils introduisent
le capital physique dans leur analyse en supposant que le capital physique
accumule des produits de consommation qui ne s'épuisent pas.
G. PSACHARAPOULOSS et WOODALL (1985), en
appliquant la méthode de SHULTHZ aux pays en développement,
obtiennent une contribution positive de l'éducation à la
croissance économique de l'ordre de 23,2% au Ghana et de 16% au
Nigeria.
S. NDONGU (1998) dans ses travaux
consacrés au Kenya, trouve une contribution du capital humain à
la croissance du PIB de l'ordre de 2,45%. Il en conclut que les dépenses
consacrées à l'éducation améliorent le capital
humain et par suite la croissance économique.
SACERDOTTI, S. BRINSHWIG et J. TANG (1998)
dans une étude consacrée aux pays de l'Afrique de l'Ouest
trouvent que l'investissement dans le capital humain n'a pas d'effets
significatifs sur la croissance. Ils justifient leur résultat par le
manque de réformes structurelles qui doivent accroître le
rendement social de l'éducation. M. GURGAND (1993) travaille sur la
Côted'Ivoire et montre que plus d'éducation n'améliore pas
l'efficacité productive et la productivité des agriculteurs. Par
contre, dans les secteurs à niveau d'instruction élevé,
les résultats sont moins nets que dans le secteur agricole.
ANDREOSSO-O'CALLAGHAN (2002) présente
un travail économétrique utilisant des données de panel
pour les années 1980, 1990 et 1997 et portant sur 10 pays d'Asie (Chine,
Corée du Sud, Inde, Indonésie, Japon, Malaisie, Philippines,
Singapour, Thaïlande et Vietnam). Au terme de son travail
économétrique, l'auteur trouve que le capital humain (qui est
approximé par le taux d'alphabétisme ou de scolarisation) joue un
rôle essentiel dans la production, et donc dans la croissance de ces
pays.
AGHION et COHEN (2004) présentent
également des régressions en données de panel, en
considérant un groupe de pays plus large (110 pays), dont la
période d'observations est de 1960 à 2000. En approximant le
capital humain par le nombre d'années d'études de la population
active, ils trouvent également que l'accumulation de ce facteur affecte
positivement la croissance.
Andrianasy A. DJISTERA (2008) estime l'effet
de l'accumulation de capital humain sur la croissance en utilisant des
données de panel de 9 économies émergentes d'Asie (Chine,
Corée du Sud, Hong Kong, Inde, Indonésie, Malaisie, Philippines,
Singapour et Thaïlande) pour la période 1971-2003. Il trouve que
l'accumulation de capital humain exerce un effet positif et significatif sur la
croissance économique, avec un coefficient de 0.0708. Selon ce
résultat, un accroissement du niveau de capital humain de la population
active implique un taux de croissance plus élevé. Cependant, le
pouvoir explicatif du modèle semble faible (le coefficient de
détermination est proche de zéro).Ces études
établissent le fait que le capital humain n'est pas étranger
à la croissance économique.
Au Bénin, dans son document de travail intitulé
: « Capital humain croissance endogène et pauvreté »,
BALARO montre, qu'une amélioration du stock de capital humain de 10%
accroit la productivité agricole de 3,7% la première
année, 5,1% la deuxième année, 5,6%l'année suivante
puis 5,8% la cinquième année. Les autres études empiriques
du secteur agricole ont beaucoup plus privilégié des
études micro économétriques de la contribution de
l'agriculture à l'amélioration de revenu des ménages que
les modèles de croissance endogène.
Dans la suite de ce mémoire, nous utiliserons le
modèle de SOLOW augmenté du capital humain sous les
hypothèses suivantes :
HYPOTHESES DE RECHERCHES
> Le capital humain contribue beaucoup plus à la
croissance agricole que les autres sources de croissance reconnues par
l'analyse néoclassique (le capital et le travail).
> un accroissement du niveau d'instruction ou
d'éducation de la population active occupée dans l'agriculture
implique un taux de croissance plus élevé de la croissance
agricole.
> L'amélioration de la main d'oeuvre agricole n'est
pas seulement imputable au progrès technique agricole, elle est
fortement influencée par le niveau d'instruction de la population active
occupée de ce secteur.
III- PRESENTATION DES DONNEES ET RESULTATS
DES ESTIMATIONS ECONOMETRIQUES
3.1. Présentation des données
La fonction de production à estimer se présente
comme suit :
Y ( L)
Avec :
- Y , le PIB du secteur agricole
- est le stock de capital physique du secteur
- le capital humain du secteur agricole
- L l'emploi effectif du secteur agricole
- , le niveau de la technologie (progrès
technique) qui améliore la main
d'oeuvre du secteur agricole (à calculer par la
méthode du résidu de SOLOW)
- sont des élasticités à estimer
Les variables sont toutes annuelles et couvrent la
période de 1990 à 2009. Elles proviennent soit des comptes
nationaux ou sont calculées en utilisant les données des RGPH
> Estimation du stock de capital physique
Le stock de capital physique a été
évalué en utilisant la méthode de SNEESSENS H. R.
proposée en 1983 et se présente comme suit :
|
? ( - )
~~ ( C 1 C 1) ]
|
KAt+1 = (1- )
|
+FBCFt+1 où :
|
- est le stock de capital initial
- est le stock de capital physique de l'année t
- C est la formation brute de capital fixe4 de
l'année t
- est le taux de dépréciation du capital, sa valeur
conventionnelle est de
5%
> ESTIMATION DU CAPITAL HUMAIN DE
L'AGRICULTURE
Empiriquement, plusieurs indicateurs sont utilisés pour
mesurer l'accumulation du capital humain : le taux de scolarisation secondaire
(MRW (1992), R. Barro et Lee (1993)), le nombre moyen d'années
d'étude (Engelbrecht, H-J (1997), Tomas Barrio-Castro et alii (2002)),
le niveau moyen d'instruction, les dépenses en éducation qui
reflètent l'investissement en capital humain, le rapport entre le
travail intellectuel et le travail manuel (Kokko (1994)). Dans certains cas, on
trouve une décomposition selon le niveau d'éducation primaire,
secondaire et supérieur ((Hamrouni D (1995), Abdellaoui et Grimal
(2006)). L'objectif de cette décomposition est de voir quel est le
niveau d'instruction qui agit le plus nettement sur la croissance
économique en interaction avec d'autres variables (IDE, R&D
étranger, ouverture). Collins et Bosworth (1996) ont adopté une
mesure qui intègre la qualité du capital humain. Leur
démarche consiste à calculer un nombre moyen d'années
d'étude qui tient compte des différences
entre les rendements des différentes années
d'études. Pour cela, ils ont pondéréles années
d'étude par leurs rendements respectifs. Le rendement de chaque
année est apprécié par sa contribution au
revenu. Berthélemy et Démurger (2000) utilisent le nombre
annuel des diplômés aux différents
niveaux d'éducation (primaire et secondaire) par rapport à la
population totale pour
4 Issue de la base de données du MAPES de M.
BALARO
construire le stock du capital humain. Ce nombre est
ajusté par le taux de mortalité pour tenir compte de la
dépréciation des connaissances. Pour tester l'effet du capital
humain sur l'innovation, Corinne (1999) utilise la proportion des chercheurs
dans l'effectif total des employeurs comme mesure du personnel scientifique.
Dans ce travail, le capital humain est mesuré par le
nombre d'années d'instruction de la population active
pondérée par le poids de la population
active occupée dans l'agriculture. Les données
sont prises des RGPH et complétées par une projection sur
l'hypothèse que la croissance intercensitaire est linéaire.
3.2. Propriétés des séries : tests
de stationnarité et ordre d'intégration
Dans un modèle économétrique impliquant
des séries chronologiques, il convient d'étudier leur
stationnarité (existence de racine unitaire) afin d'éviter des
régressions fallacieuses et la non validité des tests
statistiques usuels de Student et de Fisher.
Un processus Xt est stationnaire au second ordre
si et seulement si : - ( ) V( )
- ( h) V( ) (h)
Où et sont indépendants du temps et où les
covariances notées (h)
dépendent uniquement du délai h
entre les deux dates considérées.
> Procédure des tests de
stationnarité
La détection de la stationnarité d'une
série s'effectue généralement à l'aide des tests de
DICKEY-FULLER (DF), DICKEY-FULLER Augmenté (ADF), PHILLIPS-PERRON, KPSS,
etc. Le test de DICKEY-FULLER permet de mettre en évidence le
caractère stationnaire ou non d'une chronique par la
détermination d'une tendance déterministe ou stochastique.
Les modèles servant de base à la construction de ce
test sont au nombre de trois. Le principe est le suivant :
- ~ : sans constante ni tendance,
modèle [1]
- ~ : avec constante, modèle [2]
- : Avec constante et tendance, modèle
[3], où ~ est un Bruit Blanc.
L'hypothèse nulle dans tous les trois cas est : si cette
hypothèse est
vérifiée, le processus est non stationnaire quel
que soit le modèle retenu.
La procédure du test est séquentielle et part du
modèle (3) au modèle (1). Sur le modèle (3), on teste la
significativité du coefficient b à partir des statistiques
classiques de STUDENT. Si b est significativement différent de
zéro, alors on teste pour ce même modèle le coefficient de
c'est-à-dire H1 : <1. Si l'hypothèse nulle n'est
acceptée, alors la série est non stationnaire avec tendance ;
sinon l'hypothèse alternative H1 est acceptée et la série
est stationnaire. L'hypothèse nulle est acceptée si et seulement
si but
Si par contre b est significativement nul, on passe
directement au test sur le modèle (2) avec le même cheminement que
précédemment jusqu'au test sur le modèle (1). Si
Xt n'est pas stationnaire, on peut appliquer le test de DICKEY
- FULLER sur les variables différenciées en suivant la même
procédure que précédemment.
Dans les trois modèles précédents
utilisés dans le test de DICKEY--FULLER, le processus ~ est par
hypothèse un bruit blanc, or il n'y a aucune raison pour qu'à
priori, l'erreur soit non corrélée. Le test de DICKEY-FULLER
Augmenté tient compte de cette corrélation et est fondé
sur les hypothèses ci-dessus :
{
Les trois modèles utilisés dans ce cas sont :
- Modèle 3 : = +C + ?
~~ +
- Modèle 2 : = +C +?
~~ +
- Modèle 1 : = ?
~~ +
Le test se déroule de manière similaire au test
(DF). La valeur de p (nombre de retard dans le modèle) est
déterminée au préalable à l'aide des
critères de Schwartz (SC) AIKAIKE (AIC).
> Résultats des tests de
stationnarité
A l'issue des tests ADF présentés en annexe 2,
les variables LPIBK_A, LSKP_A, LSKH_A et LPAO_A sont toutes stationnaires en
différence première. L'essentiel des résultats est
résumé dans le tableau ci-dessous.
Tableau 7 : Stationnarité5 des
variables du modèle économétrique
Variables
|
LPIBK_A
|
LSKP_A
|
LSKHA
|
LPAO_A
|
Ordre d'intégration
|
I(1)
|
I(1)
|
I(1)
|
I(1)
|
Source : calculs de l'auteur
sur EVIEWS à base des données collectées
> Etude de la Cointégration
Le tableau 7 montre que l'ordre d'intégration des
séries est le même, on en déduit une relation de
cointégration à la ENGLE et GRANGER (1987) et par
conséquent l'utilisation du modèle à correction d'erreur
(MCE) s'impose. Le MCE permet en effet de déterminer efficacement les
relations dynamiques de court terme, entre la variable dépendante et les
variables explicatives, sans que ne soient perdues les informations sur les
relations de long terme représentées par le terme de correction
d'erreur.
3.3. ESTIMATION DE LA FONCTION DE PRODUCTION ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
> Choix du meilleur modèle
Dans le souci de voir l'effet du capital humain dans la
fonction de production du secteur, nous avons estimé le modèle de
Solow simple et le modèle de Solow augmenté du capital humain.
Les résultats de comparaison sont consignés dans le tableau
ci-dessous.
5 Les résultats bruts des tests de
stationnarité sont présentés en annexe2
Tableau 8 : Comparaison des résultats des
modèles de Solow et Solow augmenté
|
Modèle de Solow simple
|
Modèle de Solow augmenté
|
Variable expliquée
|
LPIBK_A
|
LPIBK_A
|
Variables explicatives
|
LSKP_A ; LPAO_A
|
LSKP_A ; LPAO_A ; LSKH_A
|
Nombre d'observation6
|
19
|
19
|
R carré
|
0,99
|
0,99
|
R carré ajusté
|
0,99
|
0,99
|
AIC
|
-5,63
|
-6,62
|
SC
|
-5,40
|
-6,22
|
DW
|
1,37
|
1,58
|
Source : calculs de l'auteur
sur EVIEWS à base des données collectées
Le R carré et le R carré ajusté
étant les mêmes pour les deux modèles, le
meilleur7 modèle est celui dont le Critère
d'Information AKAIKE (AIC) et le critère de Schwartz (SC) sont les plus
faibles. Ainsi nous concluons qu'on ne saurait expliquer la croissance de
l'agriculture sans utiliser le capital humain. Le choix du modèle de
Solow augmenté est donc justifié.
> ESTIMATION PAR LES MCO DE LA RELATION
DE
LONG TERME
La relation de long terme est de la forme : ^
Y = ^ + + :
L'hypothèse de rendement constant n'étant pas
vérifiée avec le modèle linéaire, nous avons fait
l'estimation avec le modèle non linéaire8.
Les résultats des estimations sont résumés
dans le tableau ci-dessous :
6 Après ajustement par EVIEWS (voir annexe)
7 BORBONNAIS(2006)
8 Voir résultats bruts en annexe3
Tableau 9 : Résultats d'estimation de la
fonction de production de long terme
Variable expliquée
|
Taux de croissance du PIB réel de l'agriculture
|
Nombre d'observation
|
19 après ajustage pas le logiciel
|
Variables
|
Coefficient
|
T de STUDENT
|
P-value
|
Constante
|
10,89
|
36,40
|
0,000
|
LSKP_A
|
0,045
|
3,045
|
0,011
|
LSKH_A
|
0,709
|
6,57
|
0,000
|
LPAO_A
|
0,2469
|
|
|
Statistique sur la qualité du
modèle
|
R2
|
0,99
|
|
R2 Ajusté
|
0,99
|
Durbin Watson
|
1,58
|
F-Statistique
|
2827,809
|
Source : calculs de l'auteur
sur EVIEWS à base des données collectées
- Le R carré ajusté vaut 0,99, ce qui veut dire
que les variables exogènes expliquent le modèle à long
terme à hauteur de 99% : la croissance du PIB du secteur agricole
à long terme est due à l'accumulation du capital physique, au
niveau d'instruction de la population active occupée du secteur et au
progrès technique qui améliore la qualité de la main
d'oeuvre.
- Les élasticités du PIB par rapport au stock de
capital physique, stock de capital humain et à la main d'oeuvre efficace
sont toutes significativement non nulles au seuil de 5%.
- A long terme, l'impact du capital humain sur le PIB du
secteur agricole (0,71) est plus important que celui du capital physique (0,05)
et celui de la main d'oeuvre efficace (0,24).
- Une augmentation du niveau d'instruction de la main d'oeuvre du
secteur agricole de 1% entraine une amélioration du PIB du secteur de
0,71%.
- Une augmentation du stock en capital physique de 1% ajoute
0,05% au PIB du secteur.
- Une augmentation de la population active occupée dans
l'agriculture de 1% entraine une amélioration de 0,24% de la valeur
ajoutée du secteur.
- L'évolution de la valeur ajoutée du secteur
agricole suit le même rythme que les facteurs de production car
l'hypothèse de rendement d'échelle constant est
vérifiée.
9 Calculé par (1-0,05-0,71)
> Test de stationnarité des résidus du
modèle de long terme
On va utiliser le test de Dickey Fuller Augmenté (ADF)
pour vérifier la stationnarité des résidus. Les
résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous :
Tableau 10 : Test de stationnarité des
résidus du modèle de long terme
Null Hypothesis: RESIDUSLT has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.324822
|
0.0023
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.699769
|
|
|
5% level
|
|
-1.961409
|
|
|
10% level
|
|
-1.606610
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Source : calculs de
l'auteur sur EVIEWS sur les résidus du modèle de long
terme
Les résultats indiquent que la série des
résidus provenant du modèle de long terme est stationnaire
à niveau sans contrainte ni tendance car la t
statistique calculée (-3.324822) est inférieure à
toutes les valeurs critiques pour tous les seuils. Ce qui est confirmé
par le P-value (0,0023) qui est bien inférieur à 5%.
> Estimation par les MCO du modèle dynamique de
court terme L'équation dynamique de court terme est
donnée par la relation :
y = + ~~ .
Le coefficient 2 (appelé force de rappel vers
l'équilibre) doit être significativement négatif ; dans le
cas contraire, il convient de rejeter une spécification de type MCE. Les
résultats de l'estimation sont résumés dans le tableau
suivant :
Tableau 11 : résultats
d'estimation10 de la fonction de production dynamique de court
terme
Variable expliquée
|
Taux de croissance du PIB réel de l'agriculture
|
Nombre d'observation
|
19 après ajustage pas le logiciel
|
Variables
|
Coefficient
|
T de STUDENT
|
P-value
|
Constante
|
0,018414
|
5,201
|
0,0020
|
LSKP A
|
0,033181
|
2,631
|
0,0390
|
LSKH_A
|
0,837787
|
8,623
|
0,0001
|
LPAO_A
|
0,12911
|
|
|
RESIDUSLT
|
-1,096
|
-3,907
|
0,0079
|
Statistique sur la qualité du
modèle
|
R2
|
0,98
|
|
R2 Ajusté
|
0,94
|
Durbin Watson
|
1,93
|
F-Statistique
|
23,61
|
Source : calculs de
l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées
+ TEST DE BRUIT BLANC ET DE NORMALITE DES RESIDUS
DU
MODELE DE COURT TERME
Les termes du corrélogramme simple (colonne AC) et
partielle (colonne PAC) des résidus du modèle (voir annexe3-f)
sont tous dans l'intervalle de confiance. Le processus des résidus est
donc un bruit blanc. En outre la statistique de Jarque-Bera est de 1,187,
valeur largement inférieure à 5,99, valeur critique correspondant
au Khi deux à 2 degrés de liberté. Par conséquent,
on ne rejette pas l'hypothèse de normalité des résidus, au
seuil de 5%.
+ TEST D'AUTOCORRELATION DES ERREURS DU MODELE DE COURT
TERME
La statistique de Durbin Watson12 (DW = 1,93) est
comprise entre les valeurs tabulées d2=1,68 et 4-d2=2,32 pour 20
observations et 3 variables explicatives. Les erreurs sont donc non auto
corrélées au seuil de 5%.
+ TEST D'HOMOSCEDASTICITE DES ERREURS DU MODELE DE COURT
TERME
Pour le modèle, la F-statistique calculée pour le
test est de 0,420 avec un P- value de 0.838(voir résultats brutes en
annexe3-g). Cette valeur de la F-
10 Voir résultats brut en annexe 3
11 Calculé par (1-0,033181-0,837787)
12 Voir les résultats bruts de l'estimation en
annexe
statistique est inférieure à la valeur critique x ~
(8) et le P-value
associé est supérieur à 5%.
L'hypothèse nulle d'homoscédasticité des erreurs ne peut
être rejetée au seuil de 5%.
En définitive, les hypothèses de bruit blanc, de
normalité, d'absence d'autocorrélation et
d'homoscédasticité des résidus sont satisfaites. De plus
la force de rappelle vers l'équilibre (-1,096) est
significativement négative comme attendu. Le mécanisme de
correction d'erreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long
terme) ou modèle à correction d'erreur est donc bien
spécifié. La valeur de cette force de rappelle étant
supérieure à zéro en valeur absolue, le retour vers
l'équilibre de long terme est plus lent. Le modèle de court terme
est donc bien spécifié et ne présente aucun signe
d'instabilité comme le montre les résidus récursifs
présentés en annexe3-h. On peut donc dire qu'à court
terme,
- La croissance de l'agriculture est expliquée à
hauteur de 94% par le capital humain, le capital physique et la main d'oeuvre
agricole,
- L'impact du capital humain sur la croissance du PIB agricole
(0,84) est plus fort qu'à long terme (0,71) et est plus fort que les
impacts du capital physique (0,03) et de la main d'oeuvre (0,13),
- La valeur ajoutée du secteur augmente de la
même manière que ses facteurs de production que sont les capitaux
physique, humain et la main d'oeuvre qualifiée (l'hypothèse de
rendement constant étant vérifiée).
IV- ANALYSE DE LA CONTRIBUTION DES FACTEURS DE
PRODUCTION A L'AMELIORATION DE LA
CROISSANCE AGRICOLE ET RECOMMANDATIONS
Dans cette partie, nous analysons la contribution du capital
humain à la croissance de l'agriculture par l'approche de la
comptabilité de la croissance sur la période de 1990 à
2009, aussi nous nous intéressons à la causalité
unidirectionnelle entre la croissance des variables explicatives et de la
variable expliquée.
4.1. COMPTABILITE DE LA CROISSANCE >
Survol de la théorie :
La théorie de la comptabilité de la croissance
remonte à Solow. En effet dans son article de 1957, Solow cherche
à déterminer la part de la croissance américaine, entre
1909 et 1949, expliquée par l'accumulation factorielle. Il décrit
la production par une fonction agrégée où interviennent le
stock de capital physique, la main d'oeuvre et le progrès technique
supposé neutre. A partir de séries temporelles sur la production
totale, sur le stock de capital et sur la force de travail, il définit
le progrès technique comme étant la part de la variation du
produit non expliquée par l'accumulation des facteurs. Il constate alors
qu'environ 1/8 des variations du produit par tête peut être
expliqué par l'évolution du stock de capital par tête et
que les 7/8 restants sont donc imputables à l'amélioration du
progrès technique. L'importance du résidu de Solow et le
fait que son identification au progrès technique ne trouve pas de
justification objective laissent donc la porte ouverte pour d'autres
recherches. Dans cette perspective, Denison propose
une procédure un peu plus élaborée afin de réduire
la contribution du résidu. Le principe général de cette
méthode, référencée sous le vocable
«comptabilité de la croissance » consiste à ajuster la
contribution des inputs suivant des aspects qualitatifs et structurels. Par
exemple, la main d'oeuvre est décomposée en fonction de son
niveau de qualification pour rendre compte des variations du niveau
général de compétence. Dès 1962, Denison
présente une application aux Etats-Unis. Il étudie la croissance
entre 1929 et 1957 et constate que 54% de celle-ci est imputable au
développement des facteurs humains. (Quantitatif et qualitatif). Dans
ces 54%, 23% proviennent directement de l'amélioration du niveau
d'éducation de la main d'oeuvre. Le résidu reste toutefois,
relativement important puisqu'il correspond à environ 30% de la
croissance observée. Dans la même veine, JORGENSON & GRILICHES
(1967) parviennent quant à eux à expliquer jusqu'à 96% de
la croissance observée aux Etats-Unis entre 1945 et 1965. Denison (1967)
présente également une analyse comparative de la croissance dans
9 pays développés (les Etats-Unis et 8 pays européens)
entre 1950 et 1962 qui permet d'évaluer la robustesse de la
méthode et qui démontre que la contribution de l'éducation
à la croissance est assez variable, mais relativement faible
malgré la diversité des expériences nationales. Dans cette
lignée, Denison développera une longue série de travaux
(Denison 1974, 1979, 1985) au cours de laquelle la méthodologie et les
résultats seront peu à peu affinés. On notera par exemple
que l'auteur tient
compte du facteur sanitaire en se basant sur l'indicateur
construit par CORREA (1963) qui lie apports caloriques et capacité
à travailler, ou en intégrant un facteur de productivité
lié à la Recherche & Développement sur la base des
travaux de Mansfield (1965). Ces analyses suscitent une longue tradition dans
laquelle s'inscrivent, entre autres, les travaux de SELOWSKY (1969), GRILICHES
(1970), Daly (1982) ou JORGENSON (1984) ou de Carré, Dubois &
Malinvaud (1972). On pourra se référer à GRILICHES (1995)
pour une revue de littérature et une mise en perspective historique. Sur
la période récente, quelques auteurs ont poursuivi les efforts
engagés en profitant de nouvelles bases de données, plus fiables
et plus complètes. Les estimations sont donc plus précises et
portent en général sur des périodes plus étendues.
C'est notamment le cas de JORGENSON&FRAUMENI (1992) qui utilisent des
données américaines pour la période 1948-86. Dans cette
étude, les auteurs estiment le stock de capital humain à partir
d'une analyse des revenus sur le cycle de vie et valorisent même une
partie des activités non marchandes. Ils trouvent alors un résidu
comptant pour environ 30% de la croissance et estiment la contribution de
l'éducation à environ 7%. Maddison (1991, 1995)
propose quant à lui une analyse de la croissance sur une très
longue période pour une vingtaine de pays riches depuis 1870. On peut
également citer DOUGHERTY&JORGENSON (1996) qui
développent une étude comparée pour 7 pays de l'OCDE entre
1960 et 1989. Cette dernière conduit à montrer que la part de la
croissance expliquée par la qualité de la main d'oeuvre est
comprise entre 18,5% pour les Etats-Unis et 3,4% pour l'Italie (respectivement
14,6%, 11,4%, 14,5%, 11,4% et 8,9% pour le Canada, le Japon, la France, le
Royaume-Unis et l'Allemagne). Bien que dans les pays en développement,
les données sur les facteurs de production soient bien moins accessibles
et très peu fiables, certains auteurs ont tenté d'y appliquer
cette méthode. Ainsi, dès 1968, Ann Kreuger
procède à une analyse où elle estime la perte de
production imputable aux différentiels de disponibilité du
capital humain entre les Etats-Unis, le Canada et une vingtaine de pays en
développement. De par son caractère statique, ce travail ne peut
être considéré comme à proprement parler dans la
lignée des travaux précédents; toutefois, l'inspiration
est similaire. Toutes choses égales par ailleurs, en se basant sur
l'évaluation de la productivité marginale des facteurs aux
Etats-Unis, l'auteur peut donner une majoration des pertes de production
liées à la moindre accumulation factorielle observée dans
les pays en développement. Elle trouve que le déficit
d'investissement éducatif contribue en moyenne à réduire
d'au moins 23,7% le revenu par tête qui peut être atteint dans les
pays en
développement. Dans une revue de la littérature
sur la comptabilité de la croissance, CHENERY (1986)
constate qu'en moyenne, le résidu explique environ 30% de la croissance
dans les pays en développement alors que pour les pays
développés, ce chiffre est de l'ordre de 50%. De
Gregorio (1992) procède pour sa part à une estimation
pour un ensemble de 12 pays sud-américains entre 1950 et 1985. Ces
calculs font ressortir une contribution plus faible encore du résidu qui
n'est plus que 19% contre 51% pour les investissements, 30% pour la main
d'oeuvre. La Banque Mondiale (1991), dans le cadre du «Rapport annuel
sur le développement dans le Monde», présente elle
aussi une analyse comptable de la croissance, distinguant 5 groupes de pays en
développement et 4 pays industrialisés sur la période
1960-1987.
PSACHAROPOULOS (1984) recense plus de 29
études en comptabilité de la croissance qui tiennent compte
explicitement de l'hétérogénéité de la main
d'oeuvre dont 16 concernent des pays en développement. Pour les trois
pays d'Afrique subsaharienne cités, le Ghana, le Kenya et le Nigeria,
les contributions respectives de l'éducation à la croissance sont
estimées à 23,2%, 12,4% et 16%. Pour les pays d'Amérique
latine, NADIRI (1972) trouve des résultats plus
contrastés puisque, en dehors de l'Argentine pour laquelle on trouve une
contribution de l'ordre de 16%, pour les huit autres pays testés les
valeurs sont nettement plus faibles (inférieures à 5%).
> La méthode d'estimation de la PGF
La plupart des études empiriques ont utilisé une
fonction de production à deux facteurs. La démarche usuelle de
ces dernières provient des travaux de DENISON qui visaient, au
début des années soixante, à expliquer le «
résidu » pour les pays de l'OCDE. La démarche vise à
réécrire la fonction de production en taux de croissance : Ces
travaux intégrés dans la logique néo-classique font les
hypothèses de la perfection de la concurrence et la constance des
rendements d'échelle. Ils utilisent la référence suivant
laquelle les facteurs de production sont rémunérés au
niveau de leur productivité marginale. Toutes ces considérations
imposent d'écrire :
Y( )
Y( ) ( ) ( )
( ) ( -- ( )) ( )
( ) ( )
( )
Le produit Y( ) est directement lié à
l'évolution des facteurs de production pris séparément
et à leur interaction, plus techniquement nommée
productivité
globale des facteurs, PGF pour simplifier. Le point
délicat repose sur le fait que ( ) peut en effet
représenté l'effet d'interaction, mais beaucoup d'autre chose,
comme par exemple :
- une erreur de mesure sur les facteurs ou le produit,
- une externalité uniquement liée à l'un des
facteurs, la forme exacte serait alors V( ) ( ( ). ( ) ( ))
ou V( ) ( ( ) ( ). ( )) Avec un impact multiplicateur,
externalité, ou minoratif dans le cas de goulot de
production ou de difficulté de mise en oeuvre de l'un des facteurs,
- l'absence de prise en compte dans le modèle d'un
facteur «effet résiduel»
Après cette présentation de la théorie,
sa méthode et ces insuffisances, nous nous inspirons des
résultats de la théorie basée sur deux facteurs pour
l'application à notre modèle qui comporte trois facteurs
> Résultats de l'application de la
méthode
L'application part de la linéarisation de la fonction de
production utilisé dans ce mémoire, et en dérivant par
rapport au temps, on obtient,
? L?
L
^
?
4
V? V
4 Sont les élasticités
estimées par le
MCE.
Tableau 12 : Analyse de la contribution de la PGF
et des inputs à la croissance du PIB agricole
ANNEE
|
v? /
y
|
?
/
|
? /
|
L? /
~
|
^
|
1990
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
1991
|
0,08093427
|
0,00012238
|
0,03456077
|
0,00438005
|
0,04187106
|
1992
|
0,00653266
|
0,00077575
|
0,0308074
|
0,00423625
|
-0,02928674
|
1993
|
0,10134798
|
0,00013577
|
0,0738485
|
0,00120219
|
0,02616153
|
1994
|
0,03263826
|
2,2007E-05
|
0,06457262
|
0,00119109
|
-0,03314746
|
1995
|
0,05794557
|
0,0003496
|
0,05795346
|
0,0011802
|
-0,00153768
|
1996
|
0,0560166
|
0,00025977
|
0,05292586
|
0,0011695
|
0,00166147
|
1997
|
0,06090373
|
4,7853E-05
|
0,04854329
|
0,00115899
|
0,0111536
|
1998
|
0,05222222
|
6,607E-05
|
0,04405778
|
0,00114868
|
0,0069497
|
1999
|
0,05983809
|
-8,0917E-06
|
0,0394121
|
0,00113854
|
0,01929554
|
2000
|
0,04516772
|
0,00026292
|
0,03445198
|
0,00112858
|
0,00932424
|
2001
|
0,06387035
|
0,0001363
|
0,02995771
|
0,0011188
|
0,03265754
|
2002
|
0,02449223
|
0,00036603
|
0,02622655
|
0,00110918
|
-0,00320952
|
2003
|
0,02244898
|
-0,00025535
|
0,02327062
|
0,00109973
|
-0,00166602
|
2004
|
0,06301682
|
0,00011073
|
0,02098335
|
0,00109043
|
0,04083231
|
2005
|
-0,00831545
|
0,00025584
|
0,01938192
|
0,00108129
|
-0,02903451
|
2006
|
0,05545037
|
0,01312611
|
0,01805781
|
0,00107231
|
0,02319414
|
2007
|
0,04228601
|
0,01094377
|
0,01666763
|
0,00106347
|
0,01361113
|
2008
|
0,03565282
|
0,00263742
|
0,01551401
|
0,00105478
|
0,0164466
|
2009
|
0,02503667
|
-0,00748516
|
0,01447154
|
0,00104623
|
0,01700405
|
MOYENNE DE LA PERIODE
|
0,04618347
|
0,00115104
|
0,035035
|
0,00145633
|
0,0085411
|
CONTRIBUTION A LA CROISSANCE EN %
|
100
|
2,49231533
|
75,8604691
|
3,15335981
|
18,4938558
|
Source : calculs de l'auteur
sur EVIEWS à base des données collectées
La première colonne montre la croissance du PIB
agricole, les trois colonnes suivantes montrent respectivement la
contribution du capital physique, du capital humain et de la main d'oeuvre
à la croissance. La dernière colonne
montre la contribution de la PGF. On constate que la
croissance du PIB est en moyenne de 4,62%, ce qui est inférieur au 6,7%
reconnu nécessaire par les instances internationales, notamment par les
études de l'IFPRI pour que l'agriculture assure tous les rôles qui
lui sont attribués. La contribution du capital humain est la plus
élevée (76%), ce qui montre l'importance de ce facteur pour la
croissance durable de l'agriculture. La faiblesse du capital physique peut
être expliquée par le fait que l'agriculture béninoise est
encore fortement dépendante du petit outillage et du faible
investissement privé presque négligeable du secteur. La PGF quant
à elle occupe 18,5% de la croissance agricole. Ce pourcentage
attribué à tort ou à raison13 au progrès
technique montre la faiblesse de la technologie utilisée par
l'agriculture béninoise à l'ère du renouveau
démocratique.
4.2. Analyse de l'amélioration de la croissance
du PIB agricole par les facteurs de production
Cette analyse se fera par l'approche de la causalité au
sens de Granger. > Définition de la
méthode
En économétrie, la causalité entre deux
chroniques est généralement étudiée en termes
d'amélioration de la prévision selon la caractérisation de
Granger, ou en termes d'analyse impulsionnelle, selon les principes de SIMS. Au
sens de Granger, une série « cause » une autre série si
la connaissance du passé de la première améliore la
prévision de la seconde. Selon SIMS, une série peut être
reconnue comme causale pour une autre série, si les innovations de la
première contribuent à la variance d'erreur de prévision
de la seconde. Entre ces deux principaux modes de caractérisation
statistique de la causalité, l'approche de Granger est certainement
celle qui a eu le plus d'échos chez les économètres ; elle
sera donc retenue dans le cadre de cette étude.
Le fondement de la définition de Granger est la
relation dynamique entre les variables. Comme indiqué, elle est
énoncée en termes d'amélioration de la
prédictibilité d'une variable. Chez Granger, la succession
temporelle est centrale et on ne peut discuter de la causalité sans
prendre en considération le temps (Sekkat, 1989).
13 Les insuffisances de ce facteur sont
exposées plus haut
> Présentation du test
Pour que la définition de la causalité
proposée ci-dessus soit opérationnelle, il faudrait (Pizzaro
Rios, 1993) que les variables soient des variables pertinentes. Dans le cas
contraire, on obtiendrait des régressions fallacieuses (spurious
regressions) selon la terminologie de Granger et Newbold (1974) ; le
prédicteur optimal doit être un prédicteur linéaire
; les séries soient stationnaires ou rendues stationnaires par
transformation linéaire (variables intégrées) ou non
linéaire (transformation de Box-Cox). Le test de Granger propose
d'estimer par la méthode des moindres carrés les deux
équations suivantes :
?(i ? iY i
i= i=
i
Y ? XiY i ? i i
i= i=
Un test d'hypothèses jointes permet de conclure sur le
sens de la causalité. Ainsi causey au sens de Granger si
l'hypothèse nulle définie ci-dessous peut être
rejetée au profit de l'hypothèse alternative :
2
u oi u e i #
De façon analogue, y cause au sens de Granger si
l'hypothèse nulle définie cidessous peut être
rejetée au profit de l'hypothèse alternative :
2
u oi u e i #
Ce sont donc des tests de Fisher classiques. Par ailleurs, si
l'on est amené à rejeter les deux hypothèses nulles, on a
une causalité bidirectionnelle, on parle de boucle rétroactive
(feedback effet). L'hypothèse nulle est acceptée si la
probabilité ou P-value associée au test est supérieure
à 5%.
Tableau 13 : Résultats du test de
causalité au sens de GRANGER
HYPOTHESE NULLE AU SENS DE GRANGER
|
STATISTIQUE DE FICHER
|
P- VALUE
|
D(LOG(SKP_A)) ne Cause pas D(LOG(PIBK_A))
|
0.13923
|
0.71427
|
D(LOG(PIBK_A)) ne Cause pas D(LOG(SKP_A))
|
1.06861
|
0.31764
|
|
|
|
D(LOG(SKHA)) ne Cause pas D(LOG(PIBK_A))
|
9,71684
|
0.00706
|
D(LOG(PIBK_A)) ne Cause pas D(LOG(SKHA))
|
3,39037
|
0,08544
|
|
|
|
D(LOG(PAO_A)) ne Cause pas D(LOG(PIBK_A))
|
0.25951
|
0.61787
|
D(LOG(PIBK_A)) ne Cause pas (LOG(PAO_A))
|
5.27371
|
0.03647
|
|
|
|
D(LOG(SKHA)) ne Cause pas D(LOG(SKP_A))
|
0,00437
|
0 ,94819
|
D(LOG(SKP_A)) ne Cause pas D(LOG(SKHA))
|
0.10242
|
0,75336
|
|
|
|
D(LOG(PAO_A)) ne Cause pas D(LOG(SKP_A))
|
0.00001
|
0.99743
|
D(LOG(SKP_A)) ne Cause pas D(LOG(PAO_A))
|
0.04296
|
0.83860
|
|
|
|
D(LOG(PAO_A)) ne Cause pas D(LOG(SKHA))
|
11,6868
|
0,00381
|
D(LOG(SKHA)) ne Cause pas D(LOG(PAO_A))
|
0,09395
|
0,76343
|
Source : calculs de l'auteur
sur EVIEWS à base des données collectées
Les P-values mis en gras sont tous inférieurs à
5%, les hypothèses nulles correspondantes sont toutes rejetées,
on en déduit que dans l'agriculture béninoise :
- L'amélioration du capital humain cause
l'amélioration de la valeur ajoutée (PIB)
- L'amélioration de la valeur ajoutée cause
l'amélioration de l'emploi effectif
- L'amélioration de l'emploi effectif cause
l'amélioration du capital humain Ainsi, la croissance de ces trois
variables forme une boucle rétroactive quiinspire quelques
recommandations de politique économiques pour le secteur.
4.3. Simulations et recommandations de politiques
économiques
· · Simulations
Les simulations suivantes ont été
effectuées en vue de prédire l'impact de l'accroissement du
capital humain sur la croissance de l'agriculture. Pour cela, quatre types de
chocs ont été envisagés.
> Simulation 1 : Les pouvoirs publics
décident d'une modernisation accrue et soutenue de
l'agriculture
Dans l'analyse de la croissance par l'approche de la
comptabilité de la croissance, la PGF ou progrès technique s'est
révélée comme l'élément déterminant
de la croissance qui vient après le capital humain. Nous envisageons ici
les effets de son accroissement. A cet effet nous avons simulé
respectivement un accroissement de 5%, 10%, 25%, 50%, 75% et 100%. Les
résultats sont résumés dans le tableau suivant :
Tableau 14 : PIB simulés suivant des
accroissements de la PGF (progrès technique)
OBS
|
PIBE
|
PIBS1
|
PIBS2
|
PIBS3
|
PIBS4
|
PIBS5
|
PIBS6
|
1990
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
1991
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
1992
|
200,30
|
200,01
|
199,73
|
198,87
|
197,44
|
196,02
|
194,59
|
1993
|
218,83
|
219,04
|
219,24
|
219,85
|
220,87
|
221,90
|
222,92
|
1994
|
227,68
|
227,34
|
226,99
|
225,96
|
224,23
|
222,51
|
220,78
|
1995
|
240,63
|
240,62
|
240,60
|
240,56
|
240,49
|
240,42
|
240,35
|
1996
|
254,14
|
254,16
|
254,18
|
254,24
|
254,35
|
254,45
|
254,56
|
1997
|
271,76
|
272,00
|
272,25
|
272,99
|
274,23
|
275,46
|
276,70
|
1998
|
284,77
|
284,92
|
285,06
|
285,49
|
286,20
|
286,91
|
287,63
|
1999
|
300,03
|
300,26
|
300,49
|
301,19
|
302,36
|
303,53
|
304,69
|
2000
|
313,14
|
313,22
|
313,29
|
313,51
|
313,87
|
314,24
|
314,60
|
2001
|
334,18
|
334,68
|
335,17
|
336,64
|
339,10
|
341,56
|
344,01
|
2002
|
342,90
|
342,85
|
342,80
|
342,64
|
342,38
|
342,12
|
341,86
|
2003
|
350,61
|
350,59
|
350,56
|
350,48
|
350,34
|
350,21
|
350,07
|
2004
|
369,83
|
370,40
|
370,97
|
372,68
|
375,54
|
378,40
|
381,26
|
2005
|
369,69
|
369,15
|
368,61
|
367,00
|
364,31
|
361,62
|
358,93
|
2006
|
390,37
|
390,85
|
391,33
|
392,77
|
395,16
|
397,56
|
399,95
|
2007
|
404,97
|
405,18
|
405,40
|
406,03
|
407,09
|
408,15
|
409,20
|
2008
|
423,32
|
423,76
|
424,21
|
425,54
|
427,77
|
430,00
|
432,22
|
2009
|
431,67
|
432,04
|
432,42
|
433,56
|
435,44
|
437,33
|
439,22
|
Moyenne
|
318,27
|
318,39
|
318,52
|
318,89
|
319,51
|
320,13
|
320,75
|
Source : calculs de
l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées
PIBE est la valeur en milliards de francs CFA du PIB de
l'agriculture estimé par le modèle dynamique de court terme.
PIBS1, PIBS2, PIBS3, PIBS4, PIBS5 et PIBS6 sont en milliards de FCFA et
représentent respectivement les accroissements simulés
respectivement de 5%, 10%, 25%, 50%, 75% et 100%. On remarque le PIB passe de
318,27 milliards à 320,75 milliards en moyenne sur la période de
1992 à 2009. Cette amélioration est faible voire
négligeable à voir les efforts fournis qui passent du simple au
double. Les taux de croissance qui en résultent sont
présentés dans le tableau ci-dessous :
Tableau 15 : taux de croissance du PIB
simulés suivant des accroissements de la GPF (progrès
technique)
OBS
|
GPIBE
|
GPIBS1
|
GPIBS2
|
GPIBS3
|
GPIBS4
|
GPIBS5
|
GPIBS6
|
1990
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
1991
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
1992
|
0,007
|
0,005
|
0,004
|
-0,001
|
-0,008
|
-0,015
|
-0,022
|
1993
|
0,093
|
0,094
|
0,095
|
0,098
|
0,103
|
0,108
|
0,113
|
1994
|
0,032
|
0,031
|
0,029
|
0,024
|
0,016
|
0,009
|
0,001
|
1995
|
0,056
|
0,056
|
0,056
|
0,056
|
0,056
|
0,055
|
0,055
|
1996
|
0,055
|
0,055
|
0,055
|
0,055
|
0,055
|
0,056
|
0,056
|
1997
|
0,068
|
0,069
|
0,070
|
0,073
|
0,078
|
0,082
|
0,087
|
1998
|
0,055
|
0,055
|
0,056
|
0,057
|
0,060
|
0,063
|
0,065
|
1999
|
0,056
|
0,057
|
0,058
|
0,060
|
0,064
|
0,068
|
0,072
|
2000
|
0,040
|
0,040
|
0,040
|
0,041
|
0,042
|
0,044
|
0,045
|
2001
|
0,062
|
0,063
|
0,065
|
0,070
|
0,078
|
0,085
|
0,093
|
2002
|
0,024
|
0,024
|
0,024
|
0,023
|
0,023
|
0,022
|
0,021
|
2003
|
0,022
|
0,022
|
0,022
|
0,022
|
0,021
|
0,021
|
0,021
|
2004
|
0,055
|
0,056
|
0,058
|
0,063
|
0,071
|
0,079
|
0,087
|
2005
|
-0,008
|
-0,010
|
-0,011
|
-0,016
|
-0,023
|
-0,030
|
-0,037
|
2006
|
0,056
|
0,057
|
0,059
|
0,062
|
0,069
|
0,075
|
0,082
|
2007
|
0,038
|
0,038
|
0,039
|
0,041
|
0,043
|
0,046
|
0,049
|
2008
|
0,041
|
0,042
|
0,043
|
0,046
|
0,052
|
0,057
|
0,063
|
2009
|
0,025
|
0,026
|
0,027
|
0,029
|
0,034
|
0,038
|
0,043
|
moyenne
|
0,043
|
0,043
|
0,044
|
0,045
|
0,046
|
0,048
|
0,050
|
Source : calculs de l'auteur
sur EVIEWS à base des données collectées
GPIBE est la croissance en % du PIB estimée par le
modèle dynamique de court terme. Les autres valeurs sont les croissances
en % des PIB simulés suivant les accroissements respectifs de 5%, 10%,
25%, 50% et 100% de la PGF ou progrès technique. On remarque qu'il faut
doubler les efforts en progrès technique de l'agriculture pour qu'elle
atteigne une croissance moyenne de 5,0% qui est
inférieure au 6 ,7% reconnu nécessaire dans
l'agriculture pour que ce secteur assure les rôles qui lui sont
attribués.
> Simulation 2 : Les pouvoirs publics
décident d'une production à forte intensité de capital
humain dans l'agriculture
Dans l'analyse de la croissance par l'approche de la
comptabilité de la croissance, les résultats ont montré
que le capital humain contribue 3 plus à l'amélioration de la
croissance de la valeur ajoutée de l'agriculture que le capital
physique, la main d'oeuvre et la technologie dans le secteur. Nous envisageons
ici les effets de son accroissement. A cet effet nous avons simulé
respectivement un accroissement de 5%, 10%, 25%, 50%, 75% et 100% du capital
humain. Les résultats sont résumés dans le tableau suivant
:
Tableau 16 : PIB simulés suivant des
accroissements du capital humain
OBS
|
PIBE
|
PIBS1
|
PIBS2
|
PIBS3
|
PIBS4
|
PIBS5
|
PIBS6
|
1990
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
1991
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
1992
|
200,30
|
200,60
|
200,90
|
201,80
|
203,31
|
204,81
|
206,32
|
1993
|
218,83
|
219,54
|
220,25
|
222,37
|
225,92
|
229,46
|
233,01
|
1994
|
227,68
|
228,37
|
229,06
|
231,12
|
234,55
|
237,98
|
241,41
|
1995
|
240,63
|
241,27
|
241,91
|
243,82
|
247,01
|
250,21
|
253,40
|
1996
|
254,14
|
254,75
|
255,37
|
257,23
|
260,32
|
263,41
|
266,50
|
1997
|
271,76
|
272,36
|
272,96
|
274,76
|
277,76
|
280,76
|
283,77
|
1998
|
284,77
|
285,35
|
285,93
|
287,67
|
290,57
|
293,47
|
296,37
|
1999
|
300,03
|
300,57
|
301,12
|
302,76
|
305,50
|
308,23
|
310,97
|
2000
|
313,14
|
313,65
|
314,16
|
315,68
|
318,23
|
320,77
|
323,31
|
2001
|
334,18
|
334,65
|
335,11
|
336,50
|
338,82
|
341,13
|
343,45
|
2002
|
342,90
|
343,33
|
343,77
|
345,06
|
347,22
|
349,39
|
351,55
|
2003
|
350,61
|
351,01
|
351,40
|
352,58
|
354,55
|
356,52
|
358,49
|
2004
|
369,83
|
370,19
|
370,55
|
371,64
|
373,46
|
375,28
|
377,09
|
2005
|
369,69
|
370,04
|
370,40
|
371,47
|
373,26
|
375,04
|
376,83
|
2006
|
390,37
|
390,70
|
391,03
|
392,02
|
393,67
|
395,33
|
396,98
|
2007
|
404,97
|
405,30
|
405,62
|
406,58
|
408,19
|
409,80
|
411,41
|
2008
|
423,32
|
423,63
|
423,94
|
424,88
|
426,44
|
428,01
|
429,57
|
2009
|
431,67
|
431,97
|
432,27
|
433,18
|
434,69
|
436,20
|
437,71
|
moyenne
|
318,27
|
318,74
|
319,21
|
320,62
|
322,97
|
325,32
|
327,67
|
Source : calculs de
l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées
PIBE est la valeur en milliards de francs CFA du PIB de
l'agriculture estimé par le modèle dynamique de court terme.
PIBS1, PIBS2, PIBS3, PIBS4, PIBS5 et PIBS6 sont en milliards de FCFA et
représentent respectivement les accroissements simulés
respectivement de 5%, 10%, 25%, 50%, 75% et 100%.
On remarque que le PIB passe de 318,27 milliards à
327,67 milliards en moyenne sur la période de 1992 à 2009. Une
amélioration qui n'est pas négligeable malgré les efforts
les efforts substantiels de passage du simple au double qui ont permis de
l'avoir. On en déduire qu'en absence du progrès technique,
l'amélioration de la croissance du capital humain influence très
peu la croissance de la valeur ajoutée de l'agriculture. Les croissances
du PIB qui en résultent sont présentées dans le tableau
ci-dessous :
Tableau 17 : Taux de croissance des PIB
simulés suivant des accroissements du capital humain
OBS
|
GPIBE
|
GPIBS1
|
GPIBS2
|
GPIBS3
|
GPIBS4
|
GPIBS5
|
GPIBS6
|
1990
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
1991
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
1992
|
0,007
|
0,008
|
0,010
|
0,014
|
0,022
|
0,029
|
0,037
|
1993
|
0,093
|
0,096
|
0,100
|
0,110
|
0,128
|
0,146
|
0,163
|
1994
|
0,032
|
0,035
|
0,038
|
0,048
|
0,063
|
0,079
|
0,094
|
1995
|
0,056
|
0,059
|
0,062
|
0,070
|
0,084
|
0,098
|
0,112
|
1996
|
0,055
|
0,057
|
0,060
|
0,067
|
0,080
|
0,093
|
0,106
|
1997
|
0,068
|
0,070
|
0,073
|
0,080
|
0,091
|
0,103
|
0,115
|
1998
|
0,055
|
0,057
|
0,059
|
0,065
|
0,076
|
0,087
|
0,098
|
1999
|
0,056
|
0,058
|
0,060
|
0,066
|
0,075
|
0,085
|
0,095
|
2000
|
0,040
|
0,042
|
0,043
|
0,048
|
0,057
|
0,065
|
0,074
|
2001
|
0,062
|
0,063
|
0,065
|
0,069
|
0,077
|
0,084
|
0,091
|
2002
|
0,024
|
0,025
|
0,027
|
0,031
|
0,037
|
0,044
|
0,050
|
2003
|
0,022
|
0,023
|
0,024
|
0,028
|
0,034
|
0,039
|
0,045
|
2004
|
0,055
|
0,056
|
0,057
|
0,060
|
0,065
|
0,070
|
0,075
|
2005
|
-0,008
|
-0,007
|
-0,006
|
-0,004
|
0,001
|
0,006
|
0,011
|
2006
|
0,056
|
0,057
|
0,058
|
0,060
|
0,065
|
0,069
|
0,074
|
2007
|
0,038
|
0,039
|
0,040
|
0,042
|
0,046
|
0,050
|
0,054
|
2008
|
0,041
|
0,042
|
0,042
|
0,045
|
0,049
|
0,052
|
0,056
|
2009
|
0,025
|
0,026
|
0,026
|
0,028
|
0,032
|
0,036
|
0,039
|
moyenne
|
0,043
|
0,045
|
0,046
|
0,052
|
0,060
|
0,069
|
0,077
|
Source : calculs de l'auteur
sur EVIEWS à base des données collectées
GPIBE est la croissance en % du PIB estimée par le
modèle dynamique de court terme. Les autres valeurs sont les
croissances en % des PIB simulées suivant les
accroissements respectifs de 5%, 10%, 25%, 50% et 100% du
capital humain. On remarque qu'il faut une augmentation de 50% des efforts
actuellement fournis en capital humain de l'agriculture pour qu'elle atteigne
une croissance moyenne de 6,0% qui est très proche du taux de croissance
nécessaire pour que le secteur assure les rôles qui lui sont
attribués. Il est donc nécessaire que des politiques
combinées de croissance des facteurs soient envisagées.
> Simulation 3 : Les pouvoirs publics
décident d'une modernisation et d'une amélioration du capital
humain de l'agriculture
Les deux simulations précédentes montrent les
insuffisances du capital humain en absence du progrès technique. Que se
passe-t-il si une action simultanée a lieu sur le progrès
technique et le capital humain. Pour répondre à cette question
nous avons simulé des accroissements simultanés de 5% 10%, 25%,
50%, 75% et 100% du progrès technique et du capital humain. Les
résultats des PIB simulés sont consignés dans le tableau
suivant :
Tableau 18 : PIB simulés suivant des
accroissements simultanés du progrès technique et du capital
humain
OBS
|
PIBSE
|
PIBS1
|
PIBS2
|
PIBS3
|
PIBS4
|
PIBS5
|
PIBS6
|
1990
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
1991
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
1992
|
200,30
|
200,31
|
200,33
|
200,37
|
200,45
|
200,53
|
200,61
|
1993
|
218,83
|
219,74
|
220,66
|
223,40
|
227,96
|
232,53
|
237,09
|
1994
|
227,68
|
228,03
|
228,37
|
229,39
|
231,09
|
232,80
|
234,50
|
1995
|
240,63
|
241,26
|
241,88
|
243,75
|
246,87
|
250,00
|
253,12
|
1996
|
254,14
|
254,78
|
255,41
|
257,33
|
260,53
|
263,73
|
266,93
|
1997
|
271,76
|
272,60
|
273,45
|
275,99
|
280,23
|
284,47
|
288,71
|
1998
|
284,77
|
285,50
|
286,22
|
288,39
|
292,00
|
295,61
|
299,22
|
1999
|
300,03
|
300,81
|
301,59
|
303,93
|
307,83
|
311,73
|
315,63
|
2000
|
313,14
|
313,72
|
314,31
|
316,05
|
318,96
|
321,86
|
324,77
|
2001
|
334,18
|
335,14
|
336,09
|
338,96
|
343,73
|
348,50
|
353,28
|
2002
|
342,90
|
343,28
|
343,66
|
344,80
|
346,71
|
348,61
|
350,51
|
2003
|
350,61
|
350,98
|
351,35
|
352,45
|
354,28
|
356,11
|
357,94
|
2004
|
369,83
|
370,76
|
371,70
|
374,50
|
379,18
|
383,85
|
388,53
|
2005
|
369,69
|
369,51
|
369,33
|
368,78
|
367,88
|
366,98
|
366,08
|
2006
|
390,37
|
391,18
|
391,99
|
394,42
|
398,47
|
402,51
|
406,56
|
2007
|
404,97
|
405,51
|
406,04
|
407,64
|
410,31
|
412,98
|
415,64
|
2008
|
423,32
|
424,07
|
424,83
|
427,11
|
430,90
|
434,68
|
438,47
|
2009
|
431,67
|
432,35
|
433,03
|
435,07
|
438,47
|
441,87
|
445,27
|
moyenne
|
318,27
|
318,86
|
319,46
|
321,24
|
324,21
|
327,19
|
330,16
|
Source : calculs de l'auteur
sur EVIEWS à base des données collectées
Le PIB passe de 318,27 milliards estimés par le
modèle à 330,16 milliards à la dernière simulation.
Les croissances qui découlent de cette estimation sont consignées
dans le tableau ci-dessous :
Tableau 19 : Taux de croissance
des PIB simulés suivant des accroissements simultanés du
progrès technique et du capital humain
OBS
|
GPIBSE
|
GPIBS1
|
GPIBS2
|
GPIBS3
|
GPIBS4
|
GPIBS5
|
GPIBS6
|
1990
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
1991
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
ND
|
1992
|
0,007
|
0,007
|
0,007
|
0,007
|
0,007
|
0,008
|
0,008
|
1993
|
0,093
|
0,097
|
0,102
|
0,115
|
0,138
|
0,161
|
0,184
|
1994
|
0,032
|
0,034
|
0,035
|
0,040
|
0,048
|
0,055
|
0,063
|
1995
|
0,056
|
0,059
|
0,062
|
0,070
|
0,084
|
0,097
|
0,111
|
1996
|
0,055
|
0,057
|
0,060
|
0,068
|
0,081
|
0,094
|
0,108
|
1997
|
0,068
|
0,071
|
0,074
|
0,084
|
0,101
|
0,118
|
0,134
|
1998
|
0,055
|
0,057
|
0,060
|
0,068
|
0,081
|
0,095
|
0,108
|
1999
|
0,056
|
0,059
|
0,062
|
0,070
|
0,084
|
0,097
|
0,111
|
2000
|
0,040
|
0,042
|
0,044
|
0,050
|
0,059
|
0,069
|
0,079
|
2001
|
0,062
|
0,065
|
0,068
|
0,077
|
0,092
|
0,107
|
0,123
|
2002
|
0,024
|
0,025
|
0,026
|
0,030
|
0,036
|
0,041
|
0,047
|
2003
|
0,022
|
0,023
|
0,024
|
0,028
|
0,033
|
0,038
|
0,044
|
2004
|
0,055
|
0,057
|
0,060
|
0,068
|
0,081
|
0,095
|
0,108
|
2005
|
-0,008
|
-0,009
|
-0,009
|
-0,011
|
-0,013
|
-0,016
|
-0,018
|
2006
|
0,056
|
0,058
|
0,060
|
0,067
|
0,078
|
0,089
|
0,100
|
2007
|
0,038
|
0,039
|
0,041
|
0,045
|
0,052
|
0,058
|
0,065
|
2008
|
0,041
|
0,043
|
0,045
|
0,050
|
0,059
|
0,069
|
0,078
|
2009
|
0,025
|
0,026
|
0,028
|
0,033
|
0,041
|
0,049
|
0,057
|
moyenne
|
0,043
|
0,045
|
0,047
|
0,053
|
0,063
|
0,074
|
0,084
|
Source : calcul de l'auteur
sur EVIEWS à base des données collectées
On constate que le taux de croissance des PIB simulés
passe de 4,30 à 8,4%. La croissance a presque doublé en agissant
simultanément sur le progrès technique et le capital humain.
> Simulation 4 : les pouvoirs publics
décident de prendre comme données, les conditions de
l'IFPRI
L'IFPRI reconnait et recommande une croissance
régulière de 6,7% du PIB agricole par an pour réduire de
moitié, d'ici à l'an 2015, la pauvreté. Afin de voir le
niveau de la technologie qui est nécessaire pour une réalisation
effective de cette mesure, nous avons simulé cette mesure de l'IFPRI.
Les résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 20: simulation du taux de croissance du
progrès technique nécessaire pour la réalisation de
l'objectif n°1 des OMD selon l'IFPRI
OBS
|
GPIBK_A
|
GPGF
|
PIBK_A
|
PIBK_AS
|
1990
|
|
|
184,1
|
|
1991
|
0,067
|
0,027
|
199
|
196,43
|
1992
|
0,067
|
0,030
|
200,3
|
212,33
|
1993
|
0,067
|
-0,010
|
220,6
|
213,72
|
1994
|
0,067
|
-0,001
|
227,8
|
235,38
|
1995
|
0,067
|
0,006
|
241
|
243,06
|
1996
|
0,067
|
0,011
|
254,5
|
257,15
|
1997
|
0,067
|
0,016
|
270
|
271,55
|
1998
|
0,067
|
0,021
|
284,1
|
288,09
|
1999
|
0,067
|
0,025
|
301,1
|
303,13
|
2000
|
0,067
|
0,030
|
314,7
|
321,27
|
2001
|
0,067
|
0,035
|
334,8
|
335,78
|
2002
|
0,067
|
0,039
|
343
|
357,23
|
2003
|
0,067
|
0,042
|
350,7
|
365,98
|
2004
|
0,067
|
0,044
|
372,8
|
374,20
|
2005
|
0,067
|
0,046
|
369,7
|
397,78
|
2006
|
0,067
|
0,035
|
390,2
|
394,47
|
2007
|
0,067
|
0,039
|
406,7
|
416,34
|
2008
|
0,067
|
0,048
|
421,2
|
433,95
|
2009
|
0,067
|
0,058
|
431,75
|
449,42
|
moyenne
|
0,067
|
0,028
|
305,90
|
319,33
|
Source : calculs auteur
sur EVIEWS à base des données collectées
Pour une croissance de 6,7% pour l'atteinte de l'objectif
n°1 selon l'IFPRI, il faut une croissance moyenne de 2,8% par an de la
PGF.
Mais comment cela est-il réalisable ? Nous tentons de
répondre à cette question à travers les recommandations
que nous formulons ci-dessous.
· · RECOMMANDATIONS
Les simulations ci-dessus effectuées montrent qu'il est
nécessaire que les pouvoirs publics agissent simultanément sur le
progrès technique et le capital humain dans l'agriculture. En effet, le
progrès technique est tout ce qui permet d'accroître la production
sans que varie la quantité de facteurs de production utilisée. Le
changement technique, passe par trois phases successives (i) l'invention
(production de connaissances nouvelles), (ii) l'innovation (dispositif nouveau
effectivement mise en oeuvre) et (iii) la diffusion (adoption du dispositif
à grande échelle). On distingue les innovations radicales (de
grande ampleur) des innovations incrémentales (de petite taille), les
innovations de produit (produits nouveaux) et les innovations de
procédés (nouvelles méthodes
de production). De façon beaucoup plus large, le
progrès technique est défini comme tout ce qui explique
l'évolution économique : nouveaux produits, nouveaux
procédés de production et nouvelles formes d'organisation,
nouveaux marchés, etc. Le progrès technique est de nos jours
principalement issu de la recherche-développement, recherche
scientifique et technique à laquelle des fonds considérables
doivent être consacrés, en particulier par l'Etat et les grandes
entreprises. On distingue couramment trois étapes de la
recherchedéveloppement. La recherche fondamentale est la phase
scientifique. La recherche appliquée adapte des découvertes
scientifiques à la production. Le développement enfin
débouche sur l'innovation. Joseph Schumpeter a distingué cinq
types d'innovations, qui apparaissent souvent en grappe : les nouveaux
produits, les nouveaux procédés, les nouveaux
débouchés, les nouvelles matières premières, les
nouvelles organisations. Il distingue également les innovations de
produits et celles de procédés. Pour lui, ce sont ces grappes
d'innovations qui expliquent les mouvements cycliques de la croissance. La
phase d'expansion se nourrit des forts profits réalisés par les
innovateurs, suivis par un grand nombre de nouveaux producteurs. Les
connaissances nouvelles s'incorporent également aux hommes par
l'investissement de formation qu'ils font. Ainsi s'accumule <<un capital
humain>>, fondé sur la qualification individuelle des hommes, mais
aussi sur leur état de santé, leur longévité. En
outre le progrès technique ne peut exister que si des
<<entrepreneurs>> prennent la décision, le risque d'innover.
Il faut donc les y inciter. Le progrès technique suppose aussi une
politique publique de soutien à la recherche scientifique et technique
et aux activités nouvelles, non immédiatement rentables.
Le progrès technique dans l'agriculture est
déterminé par sept facteurs14 à savoir le type
de ferme, la qualité du sol, les différences régionales au
niveau de l'éducation, les variables économiques hors de la
ferme, le changement dans le niveau éducationnel des fermiers et des
travailleurs, le changement dans le niveau d'aptitude des opérations non
relatives à l'éducation au taux d'inventions et de
découvertes dans l'agriculture. Par contre SCHULTZ, HAYAMI ET RUTTAN
semblent concorder dans leur étude pour identifier trois principaux
facteurs responsables du développement du secteur agricole qui sont :
les ressources naturelles, les inputs techniques et le capital humain. Ce
dernier facteur par exemple embrasse l'individu avec la formation technique et
l'éducation qu'il a investies en lui-même. En effet, la variable
éducation (capital
14 Lester B. LAVE,» Technical change : its
conception and measurement», printice-Hall Inc.,New Jersey,1966,PP
162-163
humain) influence pour beaucoup le changement technologique.
L'éducation dont il s'agit est cette formation professionnelle de base
qui développe l'esprit critique et la capacité d'évaluer
et d'apprécier les options offertes et de décider de façon
éclairée quand et en quoi investir. Il s'agit aussi de cette
formation visant à fournir aux agriculteurs l'habileté
nécessaire pour opérer et entretenir la machinerie et
l'équipement agricoles, à leur inculquer l'ensemble des
techniques agricoles incluant les éléments de conservation du
sol, la lutte contre les maladies cryptogamiques et entomologiques,
l'élévation des animaux, de sorte que les agriculteurs soient
prêts à comprendre et à appliquer la technologie moderne.
C'est dire que l'Etat doit jouer son rôle en améliorant ses
dépenses publiques agricoles aussi bien dans l'éducation de base
que dans la formation technique et professionnelle, la recherche et les
infrastructures agricoles. Plus concrètement, il s'agira de :
- poursuivre les efforts en éducations de la couche
juvénile en rendant l'éducation de base (de la sixième
en troisième) obligatoire et gratuite ;
- augmenter et améliorer la prestation des
écoles et lycées de formations de techniciens agricoles qui
seront chargés d'encadrer et de former à leur tour les
agriculteurs qui opèrent sans niveau dans le secteur ;
- initier et encourager des plans d'alphabétisation et
de formation du type « apprentissage par la pratique » dans la langue
maternelle de l'apprenant ;
- augmenter et améliorer les infrastructures rurales
pour permettre l'accès facile aux zones de culture et
l'écoulement des produits vers les marchés ;
- Organiser un plan de gestion intégrée des
ressources en eau pour une maîtrise de l'eau et une adoption progressive
de la culture de contre saison en mettant en place un système
d'irrigation durable et fiable car le changement climatique rend de plus en
plus incertain les saisons pluvieuses (pluies rares ou abondantes) ;
- poursuivre les efforts de mécanisation de
l'agriculture. Il faut signaler que la mécanisation nécessite un
programme cohérent d'acquisition des machines agricole car avant
d'utiliser par exemple le tracteur, il faut au préalable rendre plat la
surface à cultiver ou à tracter ;
- initier et former les paysans à la vie associative
afin de rendre rentable l'utilisation des machines agricoles car la superficie
emblavée en moyenne par les agriculteurs pris individuellement est
très faible pour qu'ils utilisent seul les machines ;
- Primer les meilleurs agriculteurs et chercheurs afin
d'augmenter les innovations agricoles.
CONCLUSION
Cette étude sur l'agriculture béninoise
inspirée par la nouvelle théorie de la croissance a permis de
comprendre que des efforts colossaux restent à faire pour que ce secteur
joue pleinement les rôles traditionnels qui lui sont assignés.
Notamment pour joindre l'acte à la parole, les autorités doivent
augmenter de 50% à 100% des efforts actuels en technologie agricole et
en capital humain opérant dans le secteur. La fonction de production
estimée montre un effet positif du capital humain sur la croissance
agricole. La contribution du progrès technique qui améliore la
main d'oeuvre dont l'estimation est incorporée dans le résidu de
Solow quoiqu'important, a besoin de beaucoup d'amélioration. En effet
les simulations du modèle révèlent que les efforts en
progrès technique ont besoin d'être entretenu par un niveau
élevé de capital humain. L'amélioration du capital humain
et de la technologie passe par une amélioration significative
supérieure à 50% des dépenses publiques dans ce secteur
Les analyses de la croissance du secteur agricole seraient
très intéressantes si des données sur le type de capital
humain (niveau primaire, secondaire...) étaient disponibles. Une autre
manière de concrétiser ces analyses est d'estimer un
modèle de type AK à la BARRO afin de simuler le rôle des
dépenses publiques dans la croissance de l'agriculture
béninoise.
BIBLIOGRAPHIE
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15) BANQUE MONDIALE (2008) Rapport sur le développement
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16)
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29) Dr Albert HONLONKOU (2009), Croissance et
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30) K. Ibidun LAWANI (2009), Croissance endogène et
Infrastructures au BENIN, mémoire de cycle II, ENEAM.
ANNEXE
ANNEXE 1 :
a) LES DONNEES UTILISEES
OBS
|
PIBK_A
|
SKP_A
|
SKH_A
|
PAO_A
|
1990
|
184,10
|
18,27
|
2,23
|
1,09
|
1991
|
199,00
|
18,34
|
2,32
|
1,13
|
1992
|
200,30
|
18,77
|
2,41
|
1,17
|
1993
|
220,60
|
18,85
|
2,62
|
1,18
|
1994
|
227,80
|
18,86
|
2,82
|
1,19
|
1995
|
241,00
|
19,06
|
3,02
|
1,20
|
1996
|
254,50
|
19,21
|
3,21
|
1,21
|
1997
|
270,00
|
19,23
|
3,40
|
1,22
|
1998
|
284,10
|
19,27
|
3,57
|
1,23
|
1999
|
301,10
|
19,27
|
3,74
|
1,24
|
2000
|
314,70
|
19,42
|
3,90
|
1,25
|
2001
|
334,80
|
19,50
|
4,04
|
1,26
|
2002
|
343,00
|
19,72
|
4,16
|
1,27
|
2003
|
350,70
|
19,56
|
4,28
|
1,29
|
2004
|
372,80
|
19,63
|
4,38
|
1,30
|
2005
|
369,70
|
19,78
|
4,49
|
1,31
|
2006
|
390,20
|
27,61
|
4,58
|
1,32
|
2007
|
406,70
|
36,71
|
4,67
|
1,33
|
2008
|
421,20
|
39,63
|
4,76
|
1,34
|
2009
|
431,75
|
30,69
|
4,84
|
1,35
|
PIBK_A : Produit Intérieur Brut à
prix constant du secteur primaire en milliards de FCFA (Source : comptes
nationaux INSAE)
SKP_A : Stock de Capital Physique du secteur
Primaire en milliards de FCFA (Source : Calcul auteur sur données du
MAPES)
SKH_A : Stock de Capital humain dans
l'agriculture en millions d'années d'instruction (Source : calcul auteur
sur données des RGPH1, RGPH2 RGPH3)
PAO_A : Population Active Occupée dans
l'Agriculture en millions d'emplois effectifs (Source : calcul auteur sur
données des RGPH1, RGPH2 et RGPH3)
b) Nom et libellés des variables
utilisées
Nom des variables
|
Libellés des variables
|
PIBK_A
|
Produit Intérieur Brut agricole à prix constant
|
SKP_A
|
Stock de Capital Physique dans l'agriculture
|
SKH_A
|
Stock de Capital Humain dans l'Agriculture
|
PAO_A
|
Population Active Occupée dans l'agriculture
|
PGF
|
Productivité Global des Facteurs
|
L+ Nom de variables
|
Logarithme naturel de la variable
|
G+ Nom de Variable
|
Taux de croissance de la variable
|
Nom de Variables + S ou Nom de Variables + FOR
|
Variables estimées ou variables simulées
|
ANNEXE 2 : TESTS DE RACINE UNITAIRE SUR LES SERIES a)
Tests de racine unitaire sur log (skh_a)
Null Hypothesis: D(LOG(SKH_A)) has a unit root Exogenous:
Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -8.889699
0.0000
Test critical values: 1% level -4.616209
5% level -3.710482
10% level -3.297799
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Warning: Probabilities and critical values calculated for 20
observations and may not be accurate for a sample size of 17
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable:
D(LOG(SKH_A),2) Method: Least Squares
Date: 09/28/10 Time: 21:58
Sample (adjusted): 1993 2009
Included observations: 17 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
D(LOG(SKH_A(-1)))
|
-1.175281
|
0.132207 -8.889699
|
0.0000
|
D(LOG(SKH_A(-1)),2)
|
0.174435
|
0.110055 1.584981
|
0.1370
|
C
|
0.099417
|
0.010867 9.148629
|
0.0000
|
@TREND(1990)
|
-0.004612
|
0.000507 -9.103692
|
0.0000
|
R-squared
|
0.873369
|
Mean dependent var
|
-0.001117
|
Adjusted R-squared
|
0.844146
|
S.D. dependent var
|
0.012977
|
S.E. of regression
|
0.005123
|
Akaike info criterion
|
-7.507811
|
Sumsquaredresid
|
0.000341
|
Schwarz criterion
|
-7.311761
|
Log likelihood
|
67.81639
|
F-statistic
|
29.88681
|
Durbin-Watson stat
|
0.387358
|
Prob(F-statistic)
|
0.000004
|
b) Test de racine unitaire sur log (SKP_A)
Null Hypothesis: D(LOG(SKP_A)) has a unit root Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=0)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.978645
0.0483
Test critical values: 1% level -2.699769
5% level -1.961409
10% level -1.606610
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Warning: Probabilities and critical values calculated for 20
observations and may not be accurate for a sample size of 18
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable:
D(LOG(SKP_A),2) Method: Least Squares
Date: 09/28/10 Time: 22:06
Sample (adjusted): 1992 2009
Included observations: 18 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
D(LOG(SKP_A(-1)))
|
-0.497702
|
0.251537 -1.978645
|
0.0643
|
R-squared
|
0.175506
|
Meandependent var
|
-0.014407
|
Adjusted R-squared
|
0.175506
|
S.D. dependent var
|
0.123660
|
S.E. of regression
|
0.112286
|
Akaike info criterion
|
-1.481589
|
Sumsquaredresid
|
0.214337
|
Schwarz criterion
|
-1.432123
|
Log likelihood
|
14.33430
|
Durbin-Watson stat
|
1.107626
|
c) Test de racine unitaire sur log (PIBK_A)
Null Hypothesis: D(LOG(PIBK_A)) has a unit root Exogenous:
Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=0)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -8.720221
0.0000
Test critical values: 1% level -4.571559
5% level -3.690814
10% level -3.286909
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Warning: Probabilities and critical values calculated for 20
observations and may not be accurate for a sample size of 18
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable:
D(LOG(PIBK_A),2) Method: Least Squares
Date: 09/28/10 Time: 22:09
Sample (adjusted): 1992 2009
Included observations: 18 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
D(LOG(PIBK_A(-1)))
|
-1.650782
|
0.189305 -8.720221
|
0.0000
|
C
|
0.097876
|
0.015334 6.382732
|
0.0000
|
@TREND(1990)
|
-0.002374
|
0.000882 -2.690150
|
0.0168
|
R-squared
|
0.835408
|
Meandependent var
|
-0.002950
|
Adjusted R-squared
|
0.813462
|
S.D. dependent var
|
0.042271
|
S.E. of regression
|
0.018257
|
Akaike info criterion
|
-5.017561
|
Sumsquaredresid
|
0.005000
|
Schwarz criterion
|
-4.869166
|
Log likelihood
|
48.15805
|
F-statistic
|
38.06714
|
Durbin-Watson stat
|
1.789591
|
Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
d) Tests de racine unitaire sur log (PAO_A)
Null Hypothesis: D(LOG(PAO_A)) has a unit root Exogenous:
Constant
Lag Length: 1 (Automatic based on SIC, MAXLAG=1)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -69.82077
0.0000
Test critical values: 1% level -3.886751
5% level -3.052169
10% level -2.666593
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Warning: Probabilities and critical values calculated for 20
observations and may not be accurate for a sample size of 17
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable:
D(LOG(PAO_A),2) Method: Least Squares
Date: 09/28/10 Time: 22:16
Sample (adjusted): 1993 2009
Included observations: 17 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
D(LOG(PAO_A(-1)))
|
-0.968573
|
0.013872 -69.82077
|
0.0000
|
D(LOG(PAO_A(-1)),2)
|
-0.026147
|
0.014326 -1.825191
|
0.0894
|
C
|
0.008293
|
0.000161 51.53149
|
0.0000
|
R-squared
|
0.997137
|
Mean dependent var
|
-0.001425
|
Adjusted R-squared
|
0.996728
|
S.D. dependent var
|
0.005567
|
S.E. of regression
|
0.000318
|
Akaike info criterion
|
-13.10748
|
Sumsquaredresid
|
1.42E-06
|
Schwarz criterion
|
-12.96044
|
Log likelihood
|
114.4136
|
F-statistic
|
2438.294
|
Durbin-Watson stat
|
0.242785
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
ANNEXE 3 : ESTIMATION DES FONCTIONS DE
PRODUCTION
a) modèle de Solow à deux facteurs (capital et
travail)
Dependent Variable: LOG(PIBK_A)
Method: Least Squares
Date: 09/29/10 Time: 01:43
Sample(adjusted): 1991 2009
Included observations: 19 after adjusting endpoints
Convergence achievedafter 5 iterations
LOG(PIBK_A)=C(1)+C(2)*LOG(SKP_A)+(1-C(2))*LOG(PAO_A)
+[AR(1)=C(3)]+C(4)*D92+C(5)*D04
Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
C(1) 12.98178 0.615826 21.08026 0.0000
C(2) 0.040694 0.026417 1.540405 0.1458
C(4) -0.057142 0.009226 -6.193621 0.0000
C(5) 0.034323 0.009221 3.722272 0.0023
C(3) 0.967352 0.015784 61.28689 0.0000
R-squared 0.997989 Mean dependent var 26.43797
Adjusted R-squared 0.997414 S.D. dependent var 0.252289
S.E. of regression 0.012828 Akaike info criterion -5.653378
Sumsquaredresid 0.002304 Schwarz criterion -5.404841
Log likelihood 58.70709 F-statistic 1736.957
Durbin-Watson stat 1.374233 Prob(F-statistic) 0.000000
Inverted AR Roots .97
b) fonction de production de long terme
Dependent Variable: LOG(PIBK_A)
Method: Least Squares
Date: 09/29/10 Time: 00:52
Sample(adjusted): 1991 2009
Included observations: 19 after adjusting endpoints
Convergence achieved after 9 iterations
LOG(PIBK_A)=C(1)+C(2)*LOG(SKP_A)+C(3)*LOG(SKH_A)+(1-C(2)
-C(3))*LOG(PAO_A)+[AR(1)=C(4)]+C(5)*D91+C(6)*D04+C(7)*D01
+C(8)*D93
Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
C(1) 10.89271 0.299194 36.40683 0.0000
C(2) 0.045766 0.015026 3.045700 0.0111
C(3) 0.709734 0.107967 6.573621 0.0000
C(5) 0.034610 0.005269 6.568284 0.0000
C(6) 0.034452 0.005266 6.542007 0.0000
C(7) 0.017747 0.005270 3.367613 0.0063
C(8) 0.028672 0.005294 5.415967 0.0002
C(4) 1.042529 0.042849 24.33034 0.0000
R-squared 0.999445 Meandependent var 26.43797
Adjusted R-squared 0.999091 S.D. dependent var 0.252289
S.E. of regression 0.007606 Akaike info criterion -6.624276
Sumsquaredresid 0.000636 Schwarz criterion -6.226617
Log likelihood 70.93062 F-statistic 2827.809
Durbin-Watson stat 1.583911 Prob(F-statistic) 0.000000
Inverted AR Roots 1.04
Estimated AR process is nonstationary
c) Test de racine unitaire sur les résidus issus
du modèle de long terme (RESIDUSLT=résidus issus du modèle
de long terme)
Null Hypothesis: RESIDUSLT has a unit root
Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=3)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.324892
0.0023
Test critical values: 1% level -2.699769
5% level -1.961409
10% level -1.606610
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Warning: Probabilities and critical values calculated for 20
observations and may not be accurate for a sample size of 18
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Dependent Variable:
D(RESIDUSLT) Method: Least Squares
Date: 09/28/10 Time: 22:59
Sample (adjusted): 1992 2009
Included observations: 18 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
RESIDUSLT(-1)
|
-0.809578
|
0.243490 -3.324892
|
0.0040
|
R-squared
|
0.392209
|
Mean dependent var
|
0.000411
|
Adjusted R-squared
|
0.392209
|
S.D. dependent var
|
0.007688
|
S.E. of regression
|
0.005994
|
Akaike info criterion
|
-7.342212
|
Sumsquaredresid
|
0.000611
|
Schwarz criterion
|
-7.292747
|
Log likelihood
|
67.07991
|
Durbin-Watson stat
|
2.012627
|
d) Fonction de production de court terme
Dependent Variable: D(LOG(PIBK_A))
Method: Least Squares
Date: 09/29/10 Time: 00:55
Sample(adjusted): 1992 2009
Included observations: 18 after adjusting endpoints
D(LOG(PIBK_A))=C(1)+C(2)*D(LOG(SKP_A))+C(3)*D(LOG(SKH_A))
+(1-C(2)-C(3))*D(LOG(PAO_A))+C(4)*RESIDUSLT(-1)+C(5)*D94
+C(6)*D05+C(7)*D92+C(8)*D95+C(9)*D96+C(10)*D01+C(11)*D02
+C(12)*D03
|
Coefficient Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
|
0.018414 0.003540 5.201111
|
0.0020
|
C(2)
|
0.033181 0.012612 2.630866
|
0.0390
|
C(3)
|
0.837787 0.097161 8.622634
|
0.0001
|
C(4)
|
-1.096157 0.280529 -3.907465
|
0.0079
|
C(5)
|
-0.053198 0.007363 -7.224597
|
0.0004
|
C(6)
|
-0.055084 0.006829 -8.065924
|
0.0002
|
C(7)
|
-0.049174 0.006900 -7.126597
|
0.0004
|
C(8)
|
-0.022990 0.007047 -3.262484
|
0.0172
|
C(9)
|
-0.019902 0.006845 -2.907747
|
0.0271
|
C(10)
|
0.014038 0.006409 2.190390
|
0.0710
|
C(11)
|
-0.016679 0.006553 -2.545354
|
0.0438
|
C(12)
|
-0.015372 0.006625 -2.320474
|
0.0594
|
|
R-squared
|
0.977421 Mean dependent var
|
0.043030
|
Adjusted R-squared
|
0.936026 S.D. dependent var
|
0.024018
|
S.E. of regression
|
0.006075 Akaike info criterion
|
-7.134564
|
Sumsquaredresid
|
0.000221 Schwarz criterion
|
-6.540983
|
Log likelihood
|
76.21108 F-statistic
|
23.61222
|
Durbin-Watson stat
|
1.937422 Prob(F-statistic)
|
0.000476
|
e) Test de normalité des résidus du
MCE
f) AUTOCCORELOGRAMME DES RESIDUS DU MODELE DYNAMIQUE DE
COURT TERME (test de bruit blanc)
Date: 09/29/10 Time: 18:05 Sample: 1990 2009
Included observations: 17
Autocorrelation
|
Partial Correlation
|
|
AC
|
PAC
|
Q-Stat
|
Prob
|
. **| . |
|
. **| . |
|
1
|
-0.278
|
-0.278
|
1.5561
|
0.212
|
. **| . |
|
.***| . |
|
2
|
-0.266
|
-0.372
|
3.0793
|
0.214
|
. *| . |
|
.***| . |
|
3
|
-0.073
|
-0.349
|
3.2034
|
0.361
|
. | . |
|
. **| . |
|
4
|
0.054
|
-0.307
|
3.2769
|
0.513
|
. |* . |
|
. **| . |
|
5
|
0.081
|
-0.243
|
3.4529
|
0.631
|
. | . |
|
. *| . |
|
6
|
0.035
|
-0.175
|
3.4888
|
0.745
|
. | . |
|
. | . |
|
7
|
0.059
|
0.014
|
3.6016
|
0.824
|
. | . |
|
. |* . |
|
8
|
-0.039
|
0.109
|
3.6567
|
0.887
|
. | . |
|
. |** . |
|
9
|
0.000
|
0.268
|
3.6567
|
0.933
|
. | . |
|
. |***. |
|
10
|
0.000
|
0.391
|
3.6567
|
0.962
|
g) Test d'homoscédasticité des erreurs
issues du MCE
ARCH Test:
F-statistic 0.420316 Probability 0.838464
Obs*R-squared 7.707749 Probability 0.462526
Test Equation:
Dependent Variable: RESID^2
Method: Least Squares
Date: 09/29/10 Time: 22:34
Sample(adjusted): 2000 2009
Included observations: 10 after adjusting endpoints
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
C 3.67E-05 4.14E-05 0.886533 0.5382
RESID^2(-1) -0.433900 0.903671 -0.480152 0.7150
RESID^2(-2) -0.501441 0.862769 -0.581200 0.6648
RESID^2(-3) -0.290359 0.490098 -0.592450 0.6595
RESID^2(-4) -0.151288 0.474166 -0.319061 0.8034
RESID^2(-5) -0.326557 0.436317 -0.748441 0.5910
RESID^2(-6) -0.355151 0.486007 -0.730752 0.5982
RESID^2(-7) 0.191870 0.494793 0.387778 0.7645
RESID^2(-8) -0.177400 0.521098 -0.340435 0.7911
R-squared 0.770775 Mean dependent var 1.11E-05
Adjusted R-squared -1.063026 S.D. dependent var 1.59E-05
S.E. of regression 2.28E-05 Akaike info criterion -19.04260
Sumsquaredresid 5.20E-10 Schwarz criterion -18.77027
Log likelihood 104.2130 F-statistic 0.420316
Durbin-Watson stat 2.689257 Prob(F-statistic) 0.838464
h) Résidus récursives
ANNEXE 4 : test de causalité au sens de
GRANGER
Pairwise Granger Causality Tests Date: 09/29/10 Time:
09:20 Sample: 1990 2009
Lags: 1
|
|
|
|
NullHypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
D(LOG(SKP_A)) does not Granger Cause
|
18
|
0.13923
|
0.71427
|
D(LOG(PIBK_A))
|
|
|
|
D(LOG(PIBK_A)) does not Granger Cause
|
|
1.06861
|
0.31764
|
D(LOG(SKP_A))
|
|
|
|
D(LOG(SKH_A)) does not Granger Cause
|
18
|
9.71684
|
0.00706
|
D(LOG(PIBK_A))
|
|
|
|
D(LOG(PIBK_A)) does not Granger Cause
|
|
3.39037
|
0.08544
|
D(LOG(SKH_A))
|
|
|
|
D(LOG(PAO_A)) does not Granger Cause
|
18
|
0.25951
|
0.61787
|
D(LOG(PIBK_A))
|
|
|
|
D(LOG(PIBK_A)) does not Granger Cause
|
|
5.27371
|
0.03647
|
D(LOG(PAO_A))
|
|
|
|
D(LOG(SKH_A)) does not Granger Cause
|
18
|
0.00437
|
0.94819
|
D(LOG(SKP_A))
|
|
|
|
D(LOG(SKP_A)) does not Granger Cause
|
|
0.10242
|
0.75336
|
D(LOG(SKH_A))
|
|
|
|
D(LOG(PAO_A)) does not Granger Cause
|
18
|
1.1E-05
|
0.99743
|
D(LOG(SKP_A))
|
|
|
|
D(LOG(SKP_A)) does not Granger Cause
|
|
0.04296
|
0.83860
|
D(LOG(PAO_A))
|
|
|
|
D(LOG(PAO_A)) does not Granger Cause
|
18
|
11.6868
|
0.00381
|
D(LOG(SKH_A))
|
|
|
|
D(LOG(SKH_A)) does not Granger Cause
|
|
0.09395
|
0.76343
|
D(LOG(PAO_A))
|
|
|
|
ANNEXE 5 : EQUATIONS DU MODELE DE SIMULATION
'BLOC REEL: FONCTION DE PRODUCTION
GPIBK_AS=0.01841395025+0.03318141693*GSKP_A+0.8377868221*GSKH
_A+(1-0.03318141693-0.8377868221)*GPAO_A-1.096156784*RESIDUSLT(-
1)-0.05319774193*D94-0.05508416911*D05-0.04917352257*D92-
0.02299003368*D95-0.01990213319*D96+0.01403827453*D01-
0.01667924659*D02-0.01537226476*D03
ALPHA_GSKP_A=0.03318141693*GSKP_A BETA_GSKH_A=0.8377868221*GSKH_A
GAMA_GPAO_A=(1-0.03318141693-0.8377868221)*GPAO_A
GPGF=GPIBK_AS-(0.03318141693*GSKP_A+0.8377868221*GSKH_A+(1-
0.03318141693-0.8377868221)*GPAO_A)
GPIBK_AFOR=GPGF+ALPHA_GSKP_A+BETA_GSKH_A+GAMA_GPAO _A
PIBK_AFOR=(1+GPIBK_AFOR)*PIBK_A(-1)
PIBK_AS=(1+GPIBK_AS)*PIBK_A(-1)
GSKP_A=D(LOG(SKP_A)) GSKH_A=D(LOG(SKH_A))
GPAO_A=D(LOG(PAO_A))
|
|