WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Exploitation illégale du Bubinga dans le Nyong et kellé, département du Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Jean Christian Mey Boudoug
Ecole nationale des eaux et forêts de Mbalmayo Cameroun - Brevet de technicien supérieur des eaux et forêts 2012
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

INTRODUCTION GENERALE

Toutes les activités d'exploitation forestière au Cameroun sont sanctionnées par l'administration en charge des Forets et de la Faune.

Dans le cadre de notre stage préprofessionnel, le thème retenu est : « LUTTE CONTRE L'EXPLOITATION ILLEGALE DU BUBINGA DANS LE NYONG ET KELLE ». Quelles sont les degats causés par cette activité , et aussi les éfforts déployés par l'administration forestière pour lutter contre ce fléau ?

L'objectif principal de notre recherche étant d'étudier l'ensemble des mécanismes mis en place par l'administration locale en charge des Forets et de la Faune pour le suivi de l'exploitation du Bubinga, ainsi que l'impact de cette activité sur les populations forestières de la zone.

Il sera ainsi donc question de :

- Identifier les auteurs de ladite exploitation ;

- Etudier les méthodes utilisées pour cette exploitation ;

- Etudier les mécanismes mis en place par l'administration des forets et de la faune pour barrer la route à cette destruction sauvage du patrimoine de l'état ;

- Identifier les causes de ladite exploitation et leur impact sur les droits des communautés locales ;

Le rapport qui en découle sera structuré de la manière suivante :

I. PRESENTATIONS GENERALES

II.  METHODOLOGIE DE RECEUIL DES DONNEES

III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS

IV. RECOMMANDATIONS

Chapitre i

PRESENTATION GENERALE

I. PRESENTATION GENERALE DE LA DELEGATION DEPARTEMENTALE DU NYONG ET KELLE

A. SITUATION GEOGRAPHIQUE

La Délégation Départementale des Forêts et de la Faune de Nyong et kéllé est située dans la Région du Centre, et a pour chef-lieu Eséka. C'est une région encore garnie de sa verdure ligneuse et d'espèces fauniques en tout genre. Nous pouvons le juger à partir de sa couverture végétale dense et complexe malgré les opérations d'exploitation effectuées dans le temps et dans l'espace de plus, avec une grande partie de la région du sud, la zone de Lolodorf bipindi, le département du Nyong et kéllé fait partie de la grande ceinture naturelle du bubinga au Cameroun.

C'est une étendue limitrophe à la région du Littoral coté Ouest par le département de la Sanaga maritime, à la Région du Sud par le Département de l'Océan coté Sud, au Nord, il est limitrophe au département de la Lékié et à l'Est par la Mefou et Akono.

B. PRESENTATION ADMINISTRATIVE

Le Nyong et kéllé en tant que département est composé de 10 arrondissements à savoir :

Eséka, Makak, Matomb, Ngog-mapubi, Messondo, Dibang, Bot-Makak, Bondjock, Nguibassal et Biyouha et dans ces circonscriptions administratives, repose une couverture méthodique et complète des services déconcentrés de l'administration en charge des Forêts et de la Faune au terme des Postes de Contrôle Forestier et de chasses dont le Chef de Poste est garant.

Le Poste de Contrôle Forestier et de Chasse est la plus petite structure dans la pyramide du ministère des Forêts et de la Faune. Il a pour principal rôle d'appliquer sur le terrain la politique forestière élaborée par la hiérarchie, la surveillance du territoire.

Au total, nous comptons 9 postes de Contrôle Forestier et de Chasses dans le Département à savoir : PCFC de Dibang, Ndoupè, Bot-Makak, Boumnyebel, Matomb, Ngog-Mapubi, Makak, Song-Mbong et Messondo.

C. EFFECTIF EN SERVICE A LA DELEGATION DEPARTEMENTALE DU NYONG ET KELLE

La Délégation Départementale des Forêts et de la Faune de Nyong et Kéllé a à sa tête le Délégué Départemental des Forêts et de la Faune assisté de deux chefs de sections Techniques à savoir : le Chef de Section des Forêts, le chef de Section de la Faune et des Aires Protégées, un chef de Bureau des Affaires Générales, 10 chefs de postes et les agents d'appui le poste de chef de la section transformation étant vacant.

II. CADRE LEGALE DE L'EXPLOITATION FORESTIERE AU CAMEROUN

L'exploitation forestière constitue l'une des activités forestières dont l'objectif est de récolter le bois en forêt et de le transporter soit à l'usine de transformation soit au port pour l'exportation.

Plusieurs conditions entourent et influencent cette activité, et celles-ci varient d'une région à une autre et d'un pays à l'autre selon le type de forets, les climats et les législations en vigueur. Au Cameroun, l'exploitation légale des forets se fait dans le cadre d'un titre d'exploitation en cours de validité d'après la loi n° 94/20 01/94 du 20/01/1994 portant Régime des Forets, de la Faune et de la Chasse.

Afin d'assurer la gestion durable du patrimoine forestier national, il est important de remplir toutes les conditions qui entourent l'exécution d'une exploitation forestière légale ; ce sont :

1- Les formalités administratives :

Celles-ci aboutissent à l'acquisition d'un titre qui donne accès à la ressource.

Ø L'agrément à l'exploitation forestière :

Elle est une garantie qui justifie qu'une personne ou une entité a les compétences pour exercer la profession d'exploitant forestier ;il est accordé par un arrêté du premier ministre et s'applique à tout autre exploitant sauf :

· Les bénéficiaires des APC ;

· Les propriétaires de forets communales ;

· Les propriétaires des forets de particuliers ;

· Les populations exigeants le droit d'usage ;

· Les populations bénéficiaires des forets communautaires.

Ø L'accès à la ressource :

Il est donné par un titre d'exploitation en cours de validité et la loi en prévoit quatre types :

· Les ventes de coupes ;

· Les conventions d'exploitations ;

· Les autorisations personnelles de coupes ;

· Les permis d'exploitation

Toute personne voulant avoir accès à la ressource d'une manière générale doit :

- Etre agréée à l'exploitation forestière (sauf pour les autorisations personnelles de coupe) ;

- Résider au Cameroun ou y avoir son siège et un capital social dont la composition est connue de l'administration forestière ;

- Une exigence de nationalité pour satisfaire la candidature par les postulants des Ventes de coupe da,s les forets domaniales de production , les permis d'exploitation , les ventes de coupe du domaine national faisant l'objet d'appel d'offre restreint.

De plus, il faut souligner que la foret camerounaise se divise en deux grandes parties : le Domaine forestier permanant et le Domaine forestier non permanant.

Le domaine forestier permanant étant constitué des forets domaniales et des forets communales, et le domaine forestier non permanant étant constitué des forets communautaires, des forets de particuliers et des forets du domaine national. Ainsi l'exploitation se fait dans les UFA (dans les forets domaniales de production), dans les forets communautaires, les forets communales, les forets du domaine national et dans les forets du domaine national, domaine à vocation multiples.

2- La planification des activités

Cette phase concerne essentiellement les concessionnaires et vise à :

- Réduire les dégâts d'exploitation

- Réaliser une exploitation efficiente et compétitive

- Planifier les opérations d'exploitation à échelle annuelle

- Collecter toutes les données du milieu nécessaire à la préparation des opérations d'exploitation forestière ; ce sont :

· Les délimitations de superficies ;

· Les allocations annuelles de coupe ;

· Les inventaires d'exploitation ;

· La cartographie et la planification des routes ;

· La prospection ;

· La construction des routes.

De plus, l'exploitation en elle-même suit une certaine directive en vue d'en assurer la légalité, du point de vue de leur impact sur l'environnement ; ce sont toutes les techniques de récolte du bois de tronçonnage, de débardage, de préservation de chargement et de transport.

La légalité de l'exploitation c'est aussi le respect des exigences légales et réglementaires prévues par l'administration en charge des forets ; il s'agit notamment des impôts sur les sociétés, les bénéfices industriels et commerciaux, la TVA, la taxe à l'exportation fonction de la nature du titre considéré ; ce sont toutes ces exigences qui donnent un sens à la définition d'un BOIS LEGAL.

La connaissance du cadre légal de l'exploitation forestière de tout bois (donc bu bubinga y compris) nous permettra de juger de la légalité des activités d'extraction telles que prévues par la législation en matière des forets au Cameroun.

III. LE BUBINGA

1. Le Bubinga

De son nom scientifique GUIBOURTIA TESSMANII , le Bubinga est une espèce de foret dense semi décidue , angiosperme de la famille des FABACAEA-CAESALPINIACAEA présentant des caractéristiques et propriétés qui font de lui l'un des bois les plus prisés en exploitation forestière .

C'est une espèce non grégaire, c'est-à-dire qu'on ne le retrouve pas regroupés à un endroit en grand nombre mais plutôt il se retrouve isolés dans les zones de montagne, colline, il présente un fut droit et une cime abondante ; ses feuilles sont bifolliées, regroupées, persistantes et leurs tailles diminuent avec l'âge de l'arbre .On le retrouve au Cameroun, Congo, Gabon et RDC.

Son bois est de couleur brun rougeâtre à rose , très finement veiné de rouge violacé., son fut est droit et son diamètre de maturité compris entre 90 et 150 cm.

A sa maturité, sa densité moyenne est de 0,92, d'une dureté variable (dur à très dur) .Il est très résistant aux champignons et aux termites, même les autres insectes de bois sec et peu être en contact avec le sol ou l'eau douce car son bois est non-imprenable.

Son bois présente une bonne tenue au clouage vissage , une adhésion correcte au collage on l'utilise en Ebénisterie (pour les meubles de luxe) , les lambris , les escaliers ( à l'intérieur ) , les meubles courants , les sièges , les traverses, les parquets , la menuiserie intérieure et extérieure et les charpentes lourdes.

2. Actualité sur le bubinga

Des experts internationaux venus de plusieurs pays africains se sont réunis à Douala au Cameroun du 6 au 7 juin 2012 pour trouver les voies et moyens de protéger et de fixer les bases de l'exploitation durable du Bubinga et du Wengué. Ces deux espèces de bois très sollicités sur le marché international pour leur haute qualité de bois, sont en voie de disparition en Afrique centrale du fait de la forte demande. Pour éviter leur disparition, le ministère camerounais des Forêts et de la Faune a suspendu provisoirement en 2011 leur commercialisation, afin de mener des études sur l'état réel de ces deux espèces au Cameroun.

L'atelier régional sur le Bubinga et le Wengué de Douala, visait donc non seulement à faire l'état des lieux de ces deux espèces sur le continent, mais également à analyser leur vulnérabilité relative, ainsi qu'à établir leur statut réel de conservation dans chaque pays. L'atelier a également permis d'identifier les faiblesses relevées dans l'exploitation de ces deux espèces. Bien plus, il s'est agi d'établir un procédé de régulation du commerce de ces espèces.

 

Chapitre II

METHODOLOGIE

C'est l'ensemble des méthodes utilisées dans le recueil des données qui seront plu tard analysées dans le cadre de notre étude.

I - METHODES D'IDENTIFICATION DES AUTEURS ET METHODES

Deux méthodes ont été utilisées ici en vu d'identifier les responsables de l'exploitation illégale du bubinga .tout commence par les études de document réglementaires (C'est l'ensemble des pièces utilisées dans la répression de l'exploitation illégale du Bubinga).

  Rendu sur le terrain, nous avons pu nous enquerir des noms des principaux auteurs de l'activité. A travers des entretiens avec les villageois , travailleur trouvés sur le lieu d'exploitation et les motos taximen de la localité il nous a été possible de rassembler quelques informations :

- Information sur les violations forestières qui s'accentuent par le sciage sauvage de bois dans les localités signalées ;

- Information suite au repérage du ronflement perpétré d'une scie à chaine dans un village ;

- Information Suite aussi au repérage d'une quantité importante de bois stocké dans un parc ;

D'autre part , l'etude cde certains documents reglémentaires nous donne lecture des principaux responsables de l'exploitation illégale du bubinga ce sont les PV de saisi, les PV de constatation d'infraction les notifications de saisie, les convocations administratives et, les PV de vente aux enchères les fiches de versement, les notifications des résultats de l'avis de vente aux enchères, les mains levée de saisie.

II - METHODE D'ETUDE DES MECANISMES DE CONTROLE

Afin d'atteindre nos objectifs nous avons entrepris de déterminer les mécanismes de l'administration forestière locale pour enrayer ce phénomène ceci à travers les descentes sur le terrain , les échanges avec les populations , les échanges les autorités admi,istratives, les échanges avec le personnel de la Délégation , et enfin l'etude des documents reglémentaires présents à la Délégation.

Tous ces documents nous permettent de déterminer toutes les zones du département touchées par les dégâts d'exploitation illégale, mais aussi les quantités en volumes, en nombre de pied de Bubinga exploité dans le Département et leur étude nous a permis de recenser les essences les plus exploitées frauduleusement et de dégager l'intensité de cette exploitation sur chacune.

Il en ressort que le Bubinga elle l'un des bois les plus exploités dans le département. Les résultats étant consignés dans le tableau suivant :

ESSENCE EXPLOITEE

INTENSITE

Padouck rouge

++

Moabi

+++

Bubinga

+++++++

Atui

+++

Doussié blanc

+++

+ (intensité de l'exploitation)

III. METHODE D'IDENTIFICATION DES CAUSES ET IMPACTS

Descendre sur le terrain nous a permis de nous rapprocher des populations locales riveraines des zones de foret en vue de mieux connaitre les raison , les causes et les impacts de l'exploitation illegale du bubinga. Il s'est aussi agit dinterroger le personnel présent à la Délégation et d'etudier les documents de la Délégation qui y sont relatif.

Chapitre III

RESULTAT ET INTERPRETATION

I- RESULTAT

A-DONNEES DOCUMENTAIRES

L'étude de quelques procès verbaux de saisi nous a permisde reléver les quantités moyennes de Bubinga exploitées frauduleusement dans le temps et dans l'espace. En effet un échantillonnage temporelle d'une période de douze mois compris entre juillet 2011 et mai 2012 a été réalisé, afin d'étaler sur une période équivalente à une durée de un an les quantités de bois d'oeuvre frauduleusement exploitées dans la zone ; les informations recueillies ont été consignées dans le tableau suivant.

LOCALITES

DESIGNATIONS

VOL(m3)

PERIODES

BIYOUHA

06 billes

44

Mai 2012

MBAANDJOCK

205 pièces

9

Avril 2012

MATOMB

209 pièces

12

Mars 2012

BOYOUHA

01 pied

19

Février 2012

NGOG MAPUBI

90 pièces

3

Janvier 2012

NGOG MAPUBI

227 billes

454

Décembre 2011

MESSONDO

128 pièces

7

Novembre 2011

MAKAK

01 grume

12

Octobre 2011

DIBANG

1083 pièces

34

Septembre 2011

DIBANG

0

0

Aout 2011

BONDJOCK

1 Pieds exploité

18

Juillet 2011

NB : Les pièces présentes dans le tableau sont des planches bastings et madriers de dimensions variables.

FIGURE : variation de la quantité du Bubinga saisi en fonction du temps.

II - INTERPRETATIONS

A-DONNEES DOCUMENTAIRES

Le tableau ci-dessus présente la courbe des variations des quantités en volume de bubinga saisis par unité de temps(mois).

La courbe présente deux allures principales :

§ Entre le mois de juillet et le moisde novembre et entre le mois de janvier et le mois de mai : sur ces deux partie du graphique l'on dénote une allure assez calme de la courbe , avec des volumes ne dépassant pas les 50m3 ;

§ Entre novembre et decembre,et entre decembre et janvier  :sur cette unique partie l'on note que une ascenssion suivie d'une chute brutale avec un volume de 454 m3 .

Explication :

L'allure de cette courbe s'explique ainsi qu'il suit :

· L'exploitation illégale du bubinga prend de l'ampleur avec le temps qui passe . Les exploitants ne se contentent plus des pièces frauduleusement débitées sur le lieu d'abattage , on assiste à une exploitation massive de l'espèce en fausses grumes et/ou billes. C'est ainsi qu'aucours de cette période d'étude un nombre de 161 billes de bubinga équivalent à un volume de 454m3 a été saisi sur un volume global de 513m3 soit un pourcentage de 86,55 ;

· L'on note aussi une grande implication de personnes nanties dans ce circuit de production qui peu à peu entre dans les moeurs de la localité. Les pièces saisies sont généralement débités aux dimensions export, et pretes à etre exportées au port autonome de DOUALA , les travailleurs sont des proffesionels du metier et vu la quantité de pièces produites , nous pouvons conclure que de grands moyens sont aussi alloués à la production desdites pièces ;

· La plus grande remarque enfin est basée sur les variations de volumes ;en effet , on note que l'activité est moyenne au courant de l'année et atteind son pic au mois de decembre ;c'est la période ou se fait le maximum des saisies , car la plus grande partie du bois frauduleuseument exploité ou qui transite dans le departement en direction de douala pour exportation.

Ce pic se justifie par le fait que l'année budgetaire tirant à son terme , les expliotants illégaux détenteurs de fausses lettres de voitures se dépèchent de sortir tout le bois avant l'écoulement de l'année faute de quoi il ne pourront plus le sortir. C'est egalement ce qui se passe avec les exploitants légalement reconnus par l'administration forestiere , les illegaux profitent donc bien de cette periode de crue du bois vers le port pour piller d'avantage .

Il arrive aussi que certains exploitants arrivés en fin d'année budgetaire et decouragés par la pression vendent à bas prix les énormes stocks à des exploitants plus importants qui eux se chargeropnt de l'acheminer au port pour la fin du processus .C'est d'ailleur ce facteur temps qui justifie le fait que la plus grande partie du bois exploitée et exportée en cette période le soit en grumes et très peu en débités.

B- DONNEES DU TERRAIN

1-ROLE DE L'ADMINISTRATION FORESTIERE

Le rôle principal de l'administration forestière est la surveillance du territoire forestier, promouvoir l'utilisation rationnelle des ressources sous l'égide de la notion de conservation et de durabilité du patrimoine forestier du Nyong et kéllé. Cette surveillance est illustrée par les contrôles inopinés et les descentes sur le terrain.

La plus importante structure mise en place par l'administration forestière est un réseau secret chargé du recueil de l'information. Le constat fait et l'information vérifiée par le délégué il s'en suit une mission sur le terrain moyen de transport de bois et les forces de l'ordre réquisitionnées.

Leur rôle s'étend donc : à la recherche des informations, descentes inopinées, contrôle forestier au niveau des barrières de postes de contrôle, les contrôles dans les dépôts et dans les chantiers d'exploitation. Tous ces contrôles visent à s'assurer de la provenance légale du bois et le respect de toutes les obligations auxquels sont soumis les exploitants forestier.

La délégation départementale du Nyong et kéllé s'est investit quelque temps à lutter contre l'exploitation forestière illégale, cas spécifique du Bubinga qui est l'essence phare de la localité. C'est ainsi que des saisies sont effectuées, des ventes aux enchères organisées par le département ou par la région en fonction de la quantité des bois saisis.

Les descentes sur le terrain leur permettent de comprendre le pourquoi de l'exploitation illégale du bubinga et d'en connaitre les responsables (il s'agit ici d'une manière générale du contrôle forestier) ; trois types de contrôle ont été parcourus sur le terrain :

- Le contrôle routier ;

- Le contrôle au niveau des dépôts ;

- Le contrôle dans les chantiers d'exploitation

Toutes ces vérifications sont faites dans le but de s'assurer que l'exploitation industrielle respecte la réglementation en vigueur et un certain nombre de principes écologiques environnementaux et sociaux-culturels acceptables dans le processus de gestion durable du patrimoine forestier national.

Les statistiques faites après de tous ces contrôles nous permettent de déterminer d'une manière claire, les quantités de bois (Bubinga) exploitées frauduleusement dans le département.

L'on a pu noter une baisse légère de la quantité de Bubinga frauduleusement exploité depuis peu ; de plus, l'on peut dire que l'ensemble des méthodes utilisées dans la répression ont prouvé leur efficacité à quelque chose prêt bien qu'il y ait encore des fuites à cause du nombre de personnes importantes et haut placées impliquées dans ces activités illégales. notamment , lorsqu'on dénombre les convois de Bubinga en circulation dans le département et qu'on les compare aux nombres antérieurs, ont réalisé qu'une grande partie aujourd'hui préfère faire le détour par l'axe Lolodorf-Kribi-Edéa, ce qui voudrait dire que la délégation départementale du Nyong et kéllé a prouvé sa détermination a lutter contre ce phénomène tous les moyens étant mis en jeu pour combattre cette activité. De plus l'on note aussi la peur qu'affichent les exploitant vis-à-vis des personnels en uniforme ( vêtu du nouvel uniforme teinté paramilitaire) et les fuites répétées de ces derniers à l'approche dudit personnel. Tout ceci prouve à suffisance l'efficacité des descentes sur le terrain et des contrôles inopinés , ce qui peut produire les résultats consignés dans les différents procès verbaux de saisi.

L'administration locale en charge des Forets et de la Faune agit aussi à travers les réunions de sensibilisation et de vulgarisation des méthodes de gestion durable des ressources forestières qu'ils organisent de temps à autre dans le département.

Par ailleurs , le récent afflux de capitaux privés asiatiques dans le secteur forestier d'Afrique Centrale, l'application ineffective de la législation en vigueur ont amené dans la sous région des méthodes d'exploitation forestière plus agressives et plus explicitement dénudées de préoccupations à long terme; telle est par exemple l'exploitation d'un grand nombre d'essences indispensables pour la survie des populations forestières essences que l'on peut classer au même rang que le Bubinga ; ce sont les Moabi , Doussié ; bois d'Ebène et les Wengué , pour ne citer que ceux là. .

En effet, de multiples atteintes aux droits des communautés riveraines et surtout des peuples vivant à l'intérieur même de la forêt (les pygmées), peuvent être constatées pendant la phase d'application concrète des modalités d'exploitation des forêts; Ces effets ne se ressentent pas uniquement avec l'exploitation du Bubinga qui fait ici l'objet de notre étude mais se généralisent à toutes les essences forestières faisant l'objet (ou pas) d'un permis d'exploitation, bref de sollicitation de la part des exploitants forestiers. Mais, il convient de dégager au préalable les causes de l'inobservation de la réglémentation en vigueur.

2-CAUSES ET AUTEURS

Les causes d'inobservation des modalités d'exploitation des forêts sont diverses. Mais, celles susceptibles de retenir notre attention sont de deux ordres : Les causes liées à l'administration en charge de la gestion des forêts et les causes imputables à la participation passive, à l'ignorance des contraintes liées au contexte socioculturel des populations forestières.les auteurs quant à eux étant les exploitants et les populations.

a) LA CAUSE IMPUTABLE A L'ADMINISTRATION ET AUX EXPLOITANTS FORESTIERS.

· La sensibilisation et la vulgarisation insuffisante de la législation forestière.

La sensibilisation et la vulgarisation insuffisantes de la loi est en grande majorité à l'origine des activités illégales. Ces activités se manifestent de deux façons au moins: D'une part, les coupes illégales telles; la coupe en dehors des limites de la zone d'exploitation, la coupe sans autorisation par certains particuliers et même par la population locale, la sous-traitance de l'exploitation de coupe, la coupe d'arbres dont le diamètre est inférieur à la norme autorisée ( les exploitants prétendent dans ce cas qu'il s'agit de la partie supérieure d'un gros tronc, trop grand pour être transporté en un seul morceau sur le camion).

Toutefois, les manquements à la législation forestière ne sont pas uniquement dus à l'ignorance de la loi.

b) LES CAUSES IMPUTABLES AUX POPULATIONS FORESTIERES.

· La participation passive des populations forestières au processus décisionnel.

La participation et l'implication des populations riveraines dans la gestion des ressources forestières, faut-il le rappeler, constitue la « raison d'être » des forêts communautaires. L'étude de l'état des lieux de la foresterie communautaire dans le Nyong et kéllé montre une implication plus ou moins directe des acteurs extérieurs dans le processus d'acquisition des forêts communautaires. En effet, la force motrice de l'acquisition et de l'exploitation des forêts communautaires est l'exploitation forestière pour le bois d'oeuvre. Or, l'exploitation forestière pour le bois d'oeuvre reste une question de pouvoir et de moyens financiers, non accessibles aux populations forestières dont l'état de pauvreté n'est plus à démontrer ; lequel état de pauvreté pousse la grande majorité des dits populations à se jeter dans le sciage sauvage la vente et le transport des débités en vu de subvenir aux besoins les plus élémentaires.

La réglementation en vigueur consacre la propriété de l'Etat sur la terre et l'ensemble des ressources forestières( art. 6 de la loi de 1994 sur les forêts; art.1 de l'ordonnance du 6 juillet 1974 fixant le régime foncier) ; Il en ressort que les populations ne sont que des bénéficiaires de simples droits de jouissance ou des droits réels conditionnels. Par conséquent, les populations riveraines n'étant propriétaires ni des forêts encore moins des redevances forestières, n'ont pas qualité d'agir en justice pour faire cesser les opérations illégales qui sont de plus en plus récurrentes dans les massifs forestiers ni pour faire cesser les malversations ou les détournements de certains fonctionnaires locaux véreux, le statut de deniers publics reconnus aux redevances forestières limitant la participation des populations bénéficiaires. Celle-ci s'est limitée jusqu'ici à la participation communautaire. Les méthodes et outils pour assurer la participation des communautés riveraines n'ont pas intégré le fait que le processus (accès aux ressources et revenus), est un enjeu de pouvoir important.

· L'ignorance des contraintes liées aux contextes économique, social et culturel local.

Le caractère facultatif des avis émis par la population pendant la phase d'élaboration des modalités d'exploitation des forêts a eu comme conséquences, la non prise en compte des contraintes liées aux contextes économique, social et culturel local. Ainsi, les processus de classement et d'exploitation des forêts, en particulier des forêts communales et communautaires, n'ont pas intégré les facteurs du contexte spécifiques aux populations riveraines. Ces facteurs sont de plusieurs ordres à savoir: l'attentisme des populations forestières, leur inorganisation, leur perception par elles-mêmes et leur faible niveau de revenu.

Le constat général est que les populations villageoises deviennent avec le temps enclines au gain facile et à court terme, hypothèquent leurs ressources et leur avenir. C'est pourquoi les populations peuvent être considérées comme des agents destructeurs de leur propre environnement de plus, la perception des populations par elles-mêmes et leur faible niveau de revenus ne font pas d'elles de véritables partenaires dans le processus ; les populations forestières ne s'estiment pas à une grande valeur et ont d'elles-mêmes une image, qui les place dans une position inférieure aux autres acteurs sociaux; en l'occurrence des « élites » et des fonctionnaires. Elles n'osent pas « lever la tête devant eux », ni leur parler « d'homme à homme ». Ce facteur rend difficile la mise en oeuvre d'un processus de négociation approprié, indispensable pour la réussite de l'exploitation participative et durable des forêts au Cameroun et du potentiel naturel en Bubinga du département lorsqu'on sait que le Nyong et kéllé est l'un des départements les mieux fournis en Bubinga au Cameroun. Par ailleurs, leur taux de revenus demeure faible voire nul; ce qui les met à la merci de tous les pouvoirs d'argent et au lieu de promouvoir le développement économique local, l'exploitation des ressources de la forêt a dans la majorité des cas, favorisé plutôt l'avancement de la pauvreté et par conséquent la violation du droit des populations forestières à un environnement sain.

3- IMPACTS SUR LES DROITS DES COMMUNAUTES FORESTIERES.

Les impacts négatifs de cette exploitation forestière s'observent non seulement au niveau de la déstructuration et de la dégradation du cadre de vie des populations forestières, mais l'exploitation illégale altère aussi l'alimentation et aggrave la situation sanitaire des villageois.

a)La dégradation et la déstructuration du cadre de vie des populations forestières.

L'exploitation (industrielle et artisanale) non contrôlées des forêts a un impact négatif considérable sur le milieu et le mode de vie de la population vivant à proximité ou à l'intérieur des forêts.

Les populations villageoises vivant dans la zone de MBAANDJOCK dans l'assiette 004, n'exercent qu'une influence aucune sur la définition des modalités de l'exploitation. En effet, le lancement des opérations forestières tant industrielles qu'artisanales a constitué pour elles, une surprise qui modifie considérablement leur milieu de vie. C'est ce handicap qui a favorisé l'activité illégale de certains exploitants industriels du bois notamment du bubinga. De manière générale, l'exploitation industrielle du bois ouvre un accès à la forêt, avec toutes les conséquences que l'intrusion d'acteurs nouveaux entraîne dans le « système socio- écologique ». Pour abattre seulement les meilleurs arbres de quelques essences de grandes valeurs, les sociétés et exploitants non identifiés tracent des routes sur de vastes zones de forêt inaccessibles auparavant; cela facilite l'afflux des populations à la quête d'emplois et ouvre la forêt à d'autres activités tels que : la chasse commerciale de gibier, le défrichement ou le feu de brousse à des fins agricoles. L'industrie forestière a facilité directement et indirectement une augmentation importante du braconnage; par conséquent certaines espèces fauniques sont en voie d'extinction.

L'exploitation industrielle et illégale du bubinga a aussi un impact surtout qualitatif sur la flore. En coupant par exemple les gros arbres, l'exploitant élimine aussi les arbres qui produisent les meilleures graines. Les espèces exploitées souffrent ainsi d'érosion génétique et leur régénération naturelle s'en trouve ainsi affectée. En outre, le bruit des engins forestiers fait fuir la plupart des primates et suidés. Cette dégradation de leur milieu de vie entraîne une érosion des pratiques coutumières menaçant ainsi leur mode de vie et les responsables coutumiers encore soucieux du devenir de leurs localités craignent la perte de toutes valeurs coutumières et économiques leur étant propre.

Les activités d'exploitation forestière, altèrent aussi le mode de vie des populations locales et autochtones et tout particulièrement, celui des peuples vivant dans la forêt (pygmées).Paradoxalement, ce sont eux qui souvent, sont loués pour quelques jours par les entreprises comme prospecteurs pour indiquer les essences d'arbres intéressantes (non pour leur protection) sur le plan commercial. Ces pygmées accélèrent ainsi la fin de leur mode de vie traditionnel et la perte de la richesse de leur connaissance des produits de la forêt et de la nature. De cette manière, les habitants de la forêt, ignorant parfois l'impact négatif de la déforestation sur leur mode de vie, participent souvent inconsciemment à la destruction de leur propre environnement.

De plus, l'exploitation forestière illégale (par écrémages) contribue à la destruction de la culture des peuples de la forêt et altère les bases de leur vie. Les essences d'arbres comme le Bubinga et le Moabi sont très utiles pour la population locale et autochtone, qui accepte mal leur exploitation, car ces arbres à forte valeur commerciale ont également une importance « culturelle » et par conséquent, leur exploitation irrationnelle a un impact sur l'alimentation et sur la santé des populations locales.

b) Impact sur l'alimentation locale et sur la santé des populations forestières

La fragilité des peuples forestiers, de même que leur forte dépendance vis-à-vis de la forêt, auraient sans doute pu justifier une attention particulière de la loi et des exploitants industriels du bois à leur égard.

Les pratiques observées dans les zones forestières sont plutôt pitoyables. L'industrie illégale du bubinga ne favorise certainement pas l'amélioration des conditions de vie des populations, qui plus est, le commerce du bois génère directement et indirectement un nombre croissant de problèmes d'alimentation et de santé dans les zones forestières concernées.

· L'insécurité alimentaire des populations forestières.

Pour les peuples autochtones ou habitants de la forêt, les désavantages de l'exploitation forestière sont bien plus consistants que les avantages : Quand l'exploitation forestière ou quand une industrie de transformation du bois s'installe dans une zone forestière, la population riveraine croît rapidement. Les villages deviennent de petites villes, mais seulement l'infrastructure ou l'alimentation ne suit pas. La ville d'Eséka chef lieu du département du Nyong et kéllé est un exemple palpable de ce type de développement précaire; Les coûts des produits alimentaires y sont fortement augmentés, car l'alimentation locale est insuffisante, de sorte qu'il faut importer de plus en plus de produits.

Par ailleurs, l'abattage abusif du bois raréfie d'autres produits forestiers (non ligneux) tels que le gibier pour consommation propre, fruits, huile, chenille et miel. Les petits potagers et les plantations de maniocs sont régulièrement pillés par les travailleurs forestiers et les chauffeurs de camion qui passent par-là; L'invasion des braconniers, qui chassent le gibier à grande échelle dans les forêts pour les vendre aux exploitants forestiers ou dans les grandes villes, cause également de gros problèmes à la population qui voit ses propres réserves de gibier disparaître et son alimentation en protéine animale en péril sans la moindre compensation de la part des entreprises forestières.

Enfin, ni la provision d'eau propre pour les soins de propreté, ni la provision d'eau potable ne sont assurées. Dans la plupart des cas, les compagnies forestières creusent à proximité du camp un puits qui constitue la seule source d'eau disponible dans le camp. Creusé sans avoir recours à un expert, ce puits fournit une eau impropre à la consommation et peu attrayant pour la toilette. Elle contient en outre des amibes qui font souffrir en permanence les ouvriers et leur famille de sérieux problèmes de santé.

· Les conditions sanitaires déplorables.

Peu sont les exploitants forestiers qui se soucient du bien-être de la population riveraine. La plupart des exploitants industriels du bois animés par la recherche effrénée du gain, n'évaluent pas l'impact de leurs activités sur la communauté villageoise riveraine. Les constatations suivantes ont trait aux conditions de santé déplorables des populations villageoises et indiquent qu'un changement urgent est nécessaire et indispensable.

De prime abord, l'exploitation illégale du Bubinga n'est pas sans conséquence sur la santé des populations quand on sait que le Bubinga permet la fabrication de remèdes pour soigner l'hernie et les douleurs musculaires.

Somme toute, les populations des forêts du Nyong et kéllé ont souffert et continuent de souffrir de l'exploitation intensive et des ruptures sociales résultant des intérêts étrangers pour les ressources forestières dans le département.

L'application ineffective de la loi forestière et l'exploitation illégale du Bubinga ont crée des déséquilibres sociaux niant ainsi les droits des populations forestières à leurs terres et ressources, diminuant aussi leur contrôle et surtout leur participation aux prises de décisions en matière d'exploitation des forêts.

Assurément, l'exploitation industrielle des forêts a hypothéqué le droit des communautés forestières du Nyong et kéllé à un environnement sain vu que tout le long de cette chaine de production, aucune des règles d'exploitation forestière à impact réduit (EFIR) ne sont ni consultée encore moins utilisée. D'où l'urgence de réagir en faveur de la redynamisation de la gestion durable et participative des forêts, garantissant le droit des communautés de la forêt à un environnement sain.

Chapitre iv

RECOMMANDATIONS

I. ETAT ACTUEL

De manière générale , l'état actuel de tout le massif du département est encore jugé riche ce sont de grandes prairies vertes des collines entièrement pourvues d'espèces de bois en toutes sorte ,c'est une végétation garnie présentant la richesse naturelle dont regorge le Cameroun mais aussi toute la zone forestière camerounaise ;seulement , d'un oeil d'expert il faut souligner que au vue des activités d'exploitation pratiquées a l'intérieur du massif , l'avenir de la foret du Nyong et kéllé s'avère très en grand danger.

Au regard des quantités de Bubinga qui sorte de manière quotidienne des dits massif forestiers, ceux exploités légalement et ceux exploité illégalement, une grande inquiétude anime les autorités forestières locales en charge des forets et de la faune :

En effet l'ensemble des activités est réalisé en marge des prescription en terme de protection de la nature et de gestion durable des ressources forestières le reboisement étant très peu accentue et les méthodes d'exploitation forestières à impact réduit très peu respecte. Ce qui met l'administration locale en charge des forets face à un grand défi.

De plus, quelques problèmes d'ordre technique sont par ailleurs recensés au cours de l'exercice des fonctions de l'administration en charge des forets :

· Tout le monde voudrait être impliqué dans ce processus, nous parlons ici des différentes autorités administratives en place ceci, vu l'importance que revêt l'exploitation illégale et les importants bénéfices générés par le control de ladite activité. Mais face à ceci l'administration forestière par la main du délégué départemental continu de maintenir le control de l'activité en tant que administration de police judiciaire à compétence spéciale forestière tout en gardant des rapports de collaboration avec l'administration générale.

· Le département a besoin de plus de dotations en matériel roulant pour faciliter la mobilité des équipes de control vu la vaste étendu que représente le département du Nyong et kéllé ainsi qu'en moyens financier et logistique de toute sorte et en personnels jeune , formés armés et engagés dans la lutte pour la protection du patrimoine national.

II. RECOMMANDATIONS EN VUE DE L'AMENAGEMENT DU BUBINGA

Il se pose généralement un problème d'accès a la ressource , lorsqu'on sait que le Bubinga très prise est une espèce non grégaire c'est-à-dire ne se retrouve pas regroupe en quantité importante sur une même terre .ce facteur fait que , l'on peut retrouver certains individus en quantités réduites ( un ou deux au maximum,) dans des jachère ou des concessions forestières appartenant aux forets du domaine national .

Ce type de répartition a toujours donné lieu ici à des disputes et à des discussions de terrain qui se terminent généralement par des divisions intestines et voire des bagarres à mains armées ; situation difficile à gérer par l'administration forestière. De plus le fait que l'essence soit laissée au propriétaire de la jachère est l'une des causes de l'augmentation de l'illégalité de l'exploitation de l'essence de plus il serait souhaitable que l'administration en charge des forets en partenariat avec l'administration territoriale rédige des textes spéciaux relatifs a la propriété des pieds de Bubinga retrouvés dans les jachères.

v Les principaux responsables de ce phénomène étant les grands exploitants (personnes influentes), il est nécessaire que ceux-ci soit sensibilisés davantage sur le danger de cette pratique pour la nature et pour les populations qui en dépendent et de les amener à s'arrimer aux normes en de gestion durable des forets en vue d'une production soutenue des ressources ; ceci se résumera à une canalisation de l'exploitation du Bubinga ;

v Les populations riveraines des zones d'exploitation ne comptent que sur le Bubinga (et quelques autres essences de qualité aussi importante que ce dernier) pour le désenclavement de leurs zones d'habitation, la construction des écoles et bien d'autre infrastructures. pour atteindre donc ces objectifs, le gouvernement devrait encadrer cette forme d'exploitation en la classant dans le secteur informel, l'écoulement des bois se ferait donc dans un marché local du bois que ladite administration se chargera aussi de créer. Il est nécessaire de préciser que la suspension définitive ou temporaire de l'exploitation du Bubinga ne pourrait entrainer à long terme qu'une augmentation de l'illégalité compte tenu de la demande sans cesse croissante et de l'inertie des populations qui aujourd'hui dépendent à 90 pourcent dudit bois pour vivre ;

v Renforcer les contrôles et les textes relatifs à l'exploitation du Bubinga en multipliant les inventaires systématiques, la numérotation des pieds de Bubinga, l'amélioration du système de traçabilité et la création d'un marché unique du Bubinga où le contrôle de l'origine légal du bois se fera de manière systématique.

v L'organisation des villages en communauté de gestion durable pour la mise en place des projets et microprojets basée sur les revenus de l'exploitation du Bubinga ;

v Transmission des compétences aux autorités villageoises pour la protection soutenue de la ressource forestière laquelle révèle une grande importance d'ordre mystico-traditionnelle ;

v La création dans chaque arrondissement des pépinières semi permanentes permettant la régénération de l'espèce en vue de garantir un accès permanent quant aux générations présentes que futures.

CONCLUSION

Ce stage préprofessionnel nous a permis de toucher du doigt les réalités du terrain, celles-ci complètent très bien les théories académiques.

En effet vu l'importance qu'il revêt tant sur le plan social économique et culturel, le Bubinga fait l'objet de toutes les sollicitations ; c'est d'ailleurs ce qui justifie l'ampleur de l'exploitation illégale constatée dans le Nyong et kéllé considéré par certains comme le foyer du Bubinga. Jusqu'ici, l'administration forestière a investit tous les moyens mis à sa disposition pour enrayer ce phénomène ; seulement l'on dénote toujours une monté sans cesse croissante des demandes, notamment par les grands investisseurs asiatiques.

L'ouverture nous étant donnée au travers de ce stage de présenter la situation de l'exploitation du Bubinga dans le Nyong et kéllé , qu'il nous soit permis aussi de proposer des recommandations en vu de son amenagement. Il serait donc opportun de canaliser son exploitation, de renforcer les contrôles de sensibiliser davantage les communautés villageoises , mais surtout de s'investir dans la régénération de l'espèce.

Toutes fois ce stage nous aura permis de juger de l'abondance mais aussi de la fragilité des ressources forestières, lesquelles ressources doivent être à faire l'objet d'une gestion minutieuse.

Source BIBLIOGRAPHIQUE

·  M BADJE BADJE Cours de Taxonomie (ENEF) , MAI 2011 ;

· M LATTA Cours de Xylologie-Technologie bois (ENEF) , JANVIER 2012;

·  MICHEL HAGUEN Impact de l'activité forestière illicite sur les communautés villageoises; FÉVRIER 2008.

·  M MBARGA MBARGA MICHEL (Rapport Annuel 2011 de la DDNK décembre 2011 Informations générales sur la Délégation Départementale du Nyong et kéllé) ;

·  BISSOMO PIERRE CLAVEUR Cours d'Exploitation Forestière (ENEF) octobre 2011. Information générales sur le cadre légal de l'exploitation légale du bubinga au Cameroun.

ANNEXE






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote