Chèr père NKONDJE EKAMBA
Simon Et Chère mère ESSEBE NDEMA
Christine
Je rends grâce à Dieu de ce qu'il soit
passé par vous pour me tailler à son image. Recevez
la bénédiction de notre Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ.
REMERCIEMENTS
> Je rends grâce au Seigneur
JESUS-CHRIST de ce qu'il m'a choisi parmi les élus et
m'a donné de comprendre que Sa Crainte est le commencement
de la science.
Merci
> A Madame le Professeur UM N. Marie
Thérèse Doyen de la F.S.E.G.A, pour
l'attention particulière qu'elle accorde à notre formation ;
> A Monsieur le Professeur AVOM
Désiré pour son savoir qu'il nous a toujours transmis
via des séances de tutorat collectif ainsi que ses précieux
conseils ;
> A mon encadreur académique Dr&HDR KOUM
François pour ses recommandations ;
> Au Dr KAMGNA Severin Economiste à
la BEAC pour son soutien intellectuel et son
aide pour ce qui est du traitement des données
utilisées dans ce mémoire ;
> Au Dr SOULEMANOU qui nous a conduit
jusqu'au choix de notre thème d'étude ;
> A toute la communauté scientifique de la FSEGA pour
son encadrement tant
intellectuel que déontologique ;
> A Monsieur BATOUMEN MEMBO Hardit
Ingénieur Statisticien en service à la
BEAC pour l'attention particulière qu'il a toujours
porté à mes préoccupations ;
> A Monsieur NANTCHOUANG Azer
Ingénieur Statisticien en service à l'INS de
Yaoundé pour sa disponibilité ;
> A mon Guide spirituel dont je tais ici le
nom pour son encadrement spirituel ;
> A mes frères en Christ pour leur soutien spirituel
de tous les jours. Je pense ici à tous
les Membres de la Commission
d'Evangélisation, ceux de la chorale Nded'a
Loba
tous de la Paroisse EEC de Maképè
Université. Que tout chrétien trouve ici mes
salutations fraternelles en Jésus-Christ ;
> A ma famille qui m'a toujours soutenu dans
d'incommensurables expériences que nous partageons tous les jours que
l'Eternel nous donne de vivre ;
> A tous ceux qui de loin ou de près ont
contribué à la réalisation de ce chef-d'oeuvre.
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : ordres
d'intégration des séries 28
Tableau n°2 : résultats
d'estimation de la règle de Taylor pour la BEAC 29
Tableau n°3 : ordres
d'intégration des séries 42
Tableau n°4 : résultats
d'estimation de la règle de McCallum pour la BEAC 42
Tableau n°5 : résultats
d'estimation de la règle forward looking de Taylor pour la BEAC 56
57
Tableau n°6 : résultats
d'estimation de la règle forward looking de Taylor avec M1 57 pour la
BEAC
Tableau n°7 : résultats
d'estimation de la règle forward looking de Taylor avec M1 et DIFFINF
pour la BEAC
58
Tableau n°8 : résultats
d'estimation de la règle forward looking de Taylor avec M1, DIFFINF et
DIFFTAUX pour la BEAC
Tableau n°9 : résultats
d'estimation de la règle forward looking de Taylor avec M1, DIFFINF,
DIFFTAUX et TIAO retardé d'une période pour la BEAC
|
59
|
Encadré n°1 :
Méthode de trimestrialisation des données 29
Encadre n°2 : Notion de
cible de taux de change 54
LISTE DES FIGURES
30
Figure n°1 : évolution du
TIAO observé et du taux de Taylor simulé sur la période
1999 :1 - 2008 :1
31
Figure n°2 : évolution du
TIAO observé et du taux de Taylor simulé sur la période
1993 :1 - 2008 :1 (taux de long terme)
Figure n°3 : évolution du
TIAO observé et du taux de Taylor simulé sur la période
1993 :1 - 2008 :1 (taux de court terme) 31
Figure n°4 : évolution de M1
observée et de M1 simulée par la règle de McCallum sur 44
la période 1993 :1 - 2008 :1
Figure n°5 : évolution de M1
observée et de M1 simulée par la règle de McCallum sur 44
la période 1999 :1 - 2008 :1
52
Figure n°7 : évolution du
TIAO après la mise sur pied du marché monétaire en zone
BEAC
53
54
60
Figure n°8 : évolutions du
TIAO et du Taux d'Appel d'Offre de la Banque de France ou de la BCE selon
l'époque
Figure n°9 : évolutions du
TIAO et du TIAO retardé d'une période Figure
n°10 : Taux historiques et taux forward simple estimé
Figure n°11 : Taux historiques et taux forward
estimés avec M2
60
61
Figure n°12 :Taux historiques et
taux forward estimés avec M2 et différentiel d'inflation avec la
France
61
Figure n°13 : Taux historiques et
taux forward estimés avec M2, différentiel d'inflation et de taux
d'intérêt avec la France
63
Figure n°14 : Taux historiques et
taux forward estimés avec M2, différentiel d'inflation et de
taux d'intérêt avec la France et valeur passé du TIAO
SOMMAIRE
DEDICACE 1
i
REMERCIEMENTS ii
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX 3
iii
SOMMAIRE 5 v
RESUME vi
1 7 9 9
INTRODUCTION GENRALE PREMIERE PARTIE : INCAPACITE DE LA REGLE
DE TAYLOR A TRADUIRE FIDELEMENT
LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BEAC
CHAPITRE I : NECESSITE DE LA REGLE DANS LA CONDUITE DE
LA POLITIQUE
MONETAIRE PAR LES BANQUES CENTRALES
Section 1 : TRANSPARENCE ET CREDIBILITE COMME FACTEURS
DE DECISION
ENTRE DISCRETION ET REGLE MONETAIRE
Section 2 : CONTRAINTES QUI PESENT SUR LES REGLES MONETAIRES 8 1
2
1 1
7 6
CHAPITRE 2 : INSUFFISANCE DE LA REGLE DE TAYLOR A
TRADUIRE LA POLITIQUE
MONETAIRE DE LA BEAC 7 2 Section 1 : LA REGLE DE TAYLOR :
CADRE THEORIQUE ET RESULTAT EMPIRIQUE 7 2 Section 2 : INSUFFISANCE DE LA REGLE
DE TAYLOR DANS L'EXPLICATION DE LA
POLITIQUE DES TAUX DE LA BEAC 32
DEUXIEME PARTIE : LA FONCTION DE REACTION DE LA BEAC EST UNE
REGLE
MONETAIRE COMPLEXE COMBINANT PLUSIEURS REGLES
MONETAIRES SIMPLES 40
34
CHAPITRE 3 : ROBUSTESSE D'UNE AUTRE REGLE MONETAIRE SIMPLE : LA
REGLE DE
MCCALLUM 23 Section 1 : CADRE THEORIQUE ET VERIFICATIONS
EMPIRIQUES DE LA REGLE DE
McCALLUM POUR D'AUTRES BANQUES CENTRALES 2 3 6 Section 2 : LA
REGLE DE MCCALLUM : UNE AUTRE REGLE SIMPLE NON
SATISFAISANTE POUR LA BEAC 64 0
CHAPITRE 4 : LA FONCTION DE REACTION DE LA BEAC : UN
COMPOSITE DE REGLES
MONETAIRES SIMPLES 34 7
Section 1 : SPECIFICITES DE LA ZONE CEMAC ET VARIABLES
ADDITIONNELLES 34 7
Section 2 : FONCTION DE REACTION OU REGLE MONETAIRE DE LA BEAC ?
15 5
CONCLUSION GENERALE 36 7
a e 8 m
BIBLIOGRAPHIE 7
ANNEXES TABLE DES MATIERES
RESUME
La lutte contre l'inflation est de nos jours la mission
principale des banques centrales. Cependant, pour atteindre cet objectif, les
banques centrales doivent se montrer transparentes et crédibles
auprès des agents économiques. La règle monétaire
vient donc renforcer cette crédibilité des autorités
monétaires. Raison pour laquelle plusieurs banques centrales suivent une
règle monétaire pour conduire leur politique monétaire. La
BEAC
n'étant pas du reste, notre étude a pour objet
d'apporter une réponse à la question de savoir sila
règle de Taylor est suffisamment robuste pour traduire le comportement
de la BEAC dans
la conduite de sa politique monétaire ? L'application
du Modèle Vectoriel à Correction d'erreur sur des données
allant de 1993 :1 à 2008 :4, nous a permis de conclure que la BEAC pour
fixer son taux directeur tient compte de l'écart d'inflation, du
différentiel d'inflation avec la France, du différentiel de taux
d'intérêt avec la Banque de France ou la BCE et enfin de la valeur
passée de son taux directeur.
Mots clés : Banque Centrale,
Discrétion monétaire, Instrument de politique
monétaire, Fonction de réaction, MVCE, Règle de Taylor,
Règle monétaire.
Depuis la fin des années soixante dix, la lutte contre
l'inflation est devenue la priorité de la plupart des banques centrales
dans le monde. Ceci dans le but d'accroître leur
crédibilité auprès des agents économiques. Or toute
politique monétaire discrétionnaire s'accompagne d'un biais
inflationniste (Tenou, 2002). L'article premier des statuts de la BEAC stipule
que : « la BEAC1, sans préjudice à l'objectif de
stabilité des prix, apporte son soutien aux politiques
économiques générales élaborées dans l'union
monétaire ». Alors, la BEAC comme les autres banques centrales du
monde s'est donné pour objectif principal, la maîtrise du niveau
général des prix dans la sous région.
En outre, l'instabilité de la conjoncture nationale et
internationale des années 1980 a conduit la BEAC à reformuler sa
politique monétaire à partir du mois d'Octobre 1990. D'où
l'adoption de la programmation monétaire en Juillet 1991 qui est
désormais l'un des points centraux de la politique monétaire
(Kamgna et al, 2009). Aussi, la mise en place du marché monétaire
en Juillet 1994 a permis à la BEAC de reposer sa politique
monétaire sur des instruments indirects tels que les taux
d'intérêts directeurs (dont le principal est le TIAO2).
A cela nous pouvons ajouter la mise sur pied en 2007 du Comité de
Politique Monétaire (CPM) qui définit entre autres la
stratégie de politique monétaire de la Banque, fixe ses
conditions d'intervention et impose aux établissements de crédits
la constitution des réserves obligatoires. Il est donc l'organe de
décision en matière de politique monétaire et de gestion
des réserves de change. L'instauration du CPM cherche par la
collégialité, à renforcer l'efficacité et la
crédibilité de la politique monétaire de la BEAC. Sa
stratégie de politique monétaire devrait donc fournir une
référence permettant au public d'évaluer sa
responsabilité et sa capacité à atteindre les objectifs de
politique monétaire fixés à l'avance. Cette nouvelle
politique monétaire de la BEAC pose de manière implicite le
problème du choix des règles monétaires. Ainsi, l'adoption
des règles monétaires doit tenir compte des
phénomènes tels la dévaluation du FCFA qui est intervenue
en Janvier 1994. Car par anticipation d'une dévaluation, les agents
économiques de la sous région sont amenés à
transférer de la monnaie hors de la zone CFA afin de profiter de la
prime de dévaluation. Dans de telles conditions, la théorie
économique préconise en vue de limiter la fuite des capitaux, une
hausse des taux d'intérêts. De même, la situation de
surliquidité bancaire et de rationnement de l'offre de crédit qui
prévaut dans la sous région CEMAC3 pourrait avoir
comme effet une inefficacité de la manipulation du taux
d'intérêt dans la transmission de la politique monétaire
(Kamgna et al, 2009). Aussi, le ralliement du FCFA à l'euro, impose
à la BEAC de maintenir le taux de change euro/CFA (dont l'un des
déterminants est le différentiel d'intérêt avec la
France ou la zone Euro selon l'époque) autour de la parité
officielle qui est de 655,957.
Ces différents constats nous incitent à
repréciser le contexte dans lequel a jailli le débat sur les
règles monétaires.
1 Banque des Etats de l'Afrique Centrale
2 Taux d'Intérêt d'Appel d'Offre
3 Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
Le débat sur la nature de la politique monétaire
à mettre en oeuvre en vue d'atteindre les objectifs (conjoncturels,
opérationnels, etc.) que s'est donnée la banque centrale, a
toujours été entretenu par les économistes. La question
est donc ici de savoir si une politique monétaire devrait être
discrétionnaire (action au cas par cas des autorités
monétaires) ou si elle devrait suivre une stratégie
préalablement définie ; d'où la notion de règle de
politique monétaire. Étant donné qu'une politique
monétaire discrétionnaire conduit à une incohérence
temporelle qui débouche sur un biais inflationniste sans effet
bénéfique en termes d'activité économique (Barro et
Gordon, 1983 ; Kydland et Prescott, 1977), l'on s'accorde sur le fait que la
politique monétaire d'une banque centrale doit suivre une règle
(Kamgna et al, 2009).
Cependant, l'accord sur l'utilisation des règles
monétaires soulève un autre débat à savoir la forme
que doit prendre cette dernière afin d'accroître les performances
de la politique monétaire ?
Selon Poole, 1999 la règle de politique
monétaire est définie comme un processus systématique de
prise de décision, sur la base d'informations économiques et
financières fiables et prévisibles. Les règles sont
classées en deux grands groupes : les règles d'instrument
(Instrument rules) et les règles d'objectif (Targeting rules) (Svensson,
1997 ; Rudebusch et Svensson, 1998).
S'agissant des règles d'instruments, l'on en distingue
principalement trois : la règle de Taylor (1993), la règle de
Henderson-McKibbin (1993), et la règle de McCallum (1997) (Tenou, 2002).
Les instruments retenus dans ces règles et les cibles diffèrent
d'une règle à une autre. Tandis que Taylor et Henderson-McKibbin
considèrent comme instrument le taux d'intérêt et comme
cible le taux d'inflation, McCallum en revanche a pour instrument
l'agrégat monétaire de base et pour cible le PIB4
nominal. Les règles d'objectif ont pour fondement le respect d'un
objectif fixé par les autorités monétaires. La
littérature économique, distingue à ce sujet deux types de
concepts : la variable-objectif (targeting variable) et le niveau-objectif
(target level) anticipé (sur la base des informations pertinentes
disponibles) de ladite variable. Une règle d'objectif vise à
minimiser dans une fonction de perte, l'écart entre le niveau
anticipé de la variable cible et le niveau objectif de ladite variable.
L'objectif ici peut être un objectif final ou un objectif
intermédiaire.
Le problème reste de choisir (ou décider) entre
une règle d'instrument (si oui, laquelle ?) et une règle
d'objectif (si oui, laquelle ?). Une abondante littérature s'est
étalée sur la question et il en ressort que les règles
d'instrument et plus particulièrement celle de Taylor est mieux
adaptée pour interpréter le comportement des différentes
banques centrales. C'est donc dans ce cadre d'analyse que Verdelhan (1998)
montre sur la base des données trimestrielles portant sur la
période 1979-1997 que depuis 1994, le taux de Taylor et le taux de
marché de la zone euro sont très proches. Schnabel et Gerlach
(1999) aboutissent à la même conclusion selon laquelle les taux
d'intérêt calculés (ou taux de Taylor de la zone euro) sont
relativement proches des taux d'intérêt historiques de la zone
euro. Cependant, pour Verdelhan (1998), le coefficient de pondération du
gap de production est plus important que
4 Produit Intérieur Brut
celui de l'inflation (respectivement de 0,6 et 0,3 avec un
coefficient mesurant le degré de lissage du taux d'intérêt
de 0,76 et une cible d'inflation de 2%) ; tandis que Schnabel et Gerlach (1999)
trouvent un résultat inverse à savoir 1,84 pour le coefficient de
pondération de l'inflation et 0,34 pour la production avec un
coefficient de lissage relativement faible égal à 0,18. Alors que
Taylor (1993) a choisi sans justification une pondération égale
entre la production et l'inflation mesurée à 0,5 et une cible
d'inflation de 2%. Ces disparités des valeurs des coefficients
soulèvent le problème des limites liées aux
méthodes de calcul du taux Taylor.
Les études portant sur la courbe de Taylor dans les
pays en développement et surtout en Afrique sont rares. Parmi les essais
disponibles, nous avons l'étude d'Abuka et al (1998) portant sur la
fonction de réaction de la banque centrale d'Ouganda. Mais les
résultats obtenus ne sont pas significatifs. Cependant, en
réestimant l'équation avec la prise en compte de variables du
secteur extérieur (la variation des réserves internationales, le
taux de change réel), les résultats obtenus apparaissent
relativement meilleurs, mais ils ne permettent pas une bonne description de
l'historique des taux d'intérêt.
La deuxième étude qui a retenu notre attention
est celle de Kossi Tenou (2002) qui partant des données annuelles et
trimestrielles de l'UMOA5 aboutit aux résultats suivants :
sur la base des données annuelles (1970-1999), il conclut que les taux
historiques du marché monétaire sont relativement bien
décrits de 1987 à 1999 par une fonction de réaction de la
banque centrale. En considérant les données trimestrielles (1991
:16 à 1999 :1), il montre que de 1994 :1 à 1999 :1,
les taux historiques du marché monétaire sont relativement en
conformité avec l'évolution des fondamentaux économiques
que sont les variables de taux du marché monétaire et du
différentiel de taux du marché monétaire retardés
d'un trimestre, le gap de production et le différentiel d'inflation
retardés de deux trimestres. Il est important ici de noter que cette
étude a été menée avec des aménagements sur
la règle de Taylor afin de tenir compte des différentiels
d'inflation et de taux du marché monétaire de l'UMOA par rapport
à la France.
Kamgna et al (2009) en cherchant une fonction de
réaction pour la BEAC conclut que la fixation du taux
d'intérêt traduit une forte tendance des autorités
monétaires à fixer les taux d'intérêt en fonction de
leurs taux passés. Par ailleurs, le poids accordé à
l'inflation est nettement plus élevé que celui accordé
à l'activité économique. Cependant, le modèle
« Forward looking » prenant en compte la croissance de la masse
monétaire et le différentiel du taux d'intérêt
s'avère être pour Kamgna et al le meilleure modèle qui
décrit relativement bien le comportement des taux historiques de la BEAC
car la règle de Taylor simple estimée à partir du
modèle cointégré ne décrit pas assez
aisément les taux d'intérêt effectifs sur la période
1986 :1 - 2006 :4). Sur la demi-période 1994 :1 - 2006 :1 correspondant
à la mise sur pied du marché monétaire, cette faiblesse
d'ajustement est légèrement amoindrie.
La littérature lorsqu'elle s'accorde sur l'utilisation
de règles d'instrument de politiques monétaires, connait
d'énormes contradictions pour ce qui est de la capacité d'une
5 Union Monétaire Ouest Africain
6Cette expression renvoie à la
fréquence trimestrielle. Donc 1999 :1 signifie premier trimestre de
l'année 1999.
règle particulière (notamment celle de Taylor)
à traduire le comportement de la politique monétaire d'une banque
centrale d'où l'origine de notre problématique.
Dans l'étude réalisée par Tenou (2002),
l'auteur souligne la pertinence du cadre opérationnel de la règle
de Taylor (1993) pour le cas de la BCEAO7. Il stipule que la
règle de Taylor comporte des limites liées au choix (ou à
l'estimation) des coefficients de pondération des différents
écarts, à la détermination du taux d'intérêt
neutre et à l'estimation du gap de production. Ce qui le conduit
à la remarque suivante : « la fonction de réaction
définie pour les pays de l'UMOA, ne peut donc constituer une
règle d'application automatique par les autorités
monétaires. Cependant, elle peut constituer une référence
(un benchmark), un repère dans le système de décisions de
la BCEAO. ».
Tout de même, Kamgna et al (2009) concluent que pour ce
qui est de la zone CEMAC, la règle traditionnelle de Taylor ne
décrit donc pas assez fidèlement les comportements historiques de
la BEAC ; et ils poursuivent en disant que cette observation confirme
implicitement la nécessité de prendre en compte des variables
supplémentaires de prise de décision des autorités
monétaires.
Si nous ajoutons à ces deux observations la
multiplicité des résultats différents les uns des autres
obtenus dans le cas de la zone euro (Verdelhan, 1998 ; Schnabel et Gerlach,
1999), ainsi que les résultats pas du tout satisfaisants obtenus en
Ouganda, (Abuka et al, 1998), nous pouvons nous poser la question de savoir
si la règle de Taylor est la mieux adaptée pour
décrire le comportement de la BEAC en matière de politique
monétaire ? En d'autres termes, n'est-il pas possible de tester la
robustesse d'autres règles d'instruments comme celle de
Henderson-McKibbin ou celle de McCallum pour décrire au mieux la
politique monétaire de la BEAC ? Ou encore, la politique
monétaire de la BEAC est-elle traduite par la combinaison de plusieurs
règles simples de politique monétaire ?
L'ensemble de ces questions qui constituent notre
problématique forment la pièce maîtresse de cette
étude. Pour y apporter des éléments de réponse
à ces différentes préoccupations nous posons des
hypothèses dont la teneur suit.
Hypothèse 1 : La règle
traditionnelle de Taylor est insuffisante pour traduire la politique de taux de
la BEAC.
Hypothèse 2 : La fonction de
réaction de la BEAC combine plusieurs arguments qui ne sauraient
être résumés en une règle simple précise.
Ces deux hypothèses nous permettront de construire pour la
BEAC une fonction de réaction plus proche de la réalité et
traduisant suffisamment sa politique monétaire.
Cependant ce travail ne saurait être mené sans une
méthodologie rigoureuse suivant des normes bien précises.
7 Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
Notre méthodologie est inspirée de celle
utilisée par Tenou (2002), Kamgna et al (2009). Ainsi, nous estimons
dans un premier temps une règle de Taylor simple ainsi qu'une
règle de McCallum simple pour la BEAC. Ensuite nous estimons des
fonctions complexes de politique monétaire de la BEAC tenant en compte
différents facteurs spécifiques à la zone CEMAC non
compris dans les règles simples précédemment
estimées ( la masse monétaire de base, l'agrégat M2, le
PIB nominal, le différentiel de taux avec la France, etc.). Pour cela
nous nous servirons de la méthode de BOX et Jenkins pour ce qui est du
traitement de nos différentes séries. Les données que nous
utilisons sont issues de la BEAC et de la Banque de France (sur leurs sites
internet respectifs exceptées certaines données que nous avons
obtenus dans certains services de la BEAC). Nous travaillons sur des
données trimestrielles obtenues pour certaines par trimestrialisation
des données annuelles à l'aide de la Méthode de Goldstein
et Khan (1976). Elles sont recensées sur deux périodes d'analyses
à savoir 1993 :1- 2008 :4 et 1999 :1-2008 :4. Pour le traitement
automatique des données, nous utilisons le logiciel
économétrique E-views3.0.
Une étude comme celle-ci ne saurait être sans
objectif et intérêt. Ainsi l'objectif de cette analyse peut se
résumer en deux grandes idées à savoir :
> La proposition d'une règle de politique
monétaire active combinant un objectif d'inflation et de production,
résumant la politique monétaire de la BEAC ;
> Proposer aux autorités monétaires un outil
supplémentaire d'aide à la décision qui renforcerait ainsi
leur capacité à prévoir l'évolution des taux
d'intérêt mieux adaptés au contexte sous
régional.
Ces objectifs nous procurent plusieurs intérêts
dont le premier et le plus important est celui de la mise à la
disposition des agents économiques de la sous région et
même des investisseurs étrangers, d'un instrument leur permettant
de mieux prévoir le comportement futur de la BEAC en terme de politique
monétaire et par conséquent d'améliorer leurs propres
anticipations. A cet intérêt nous pouvons ajouter le fait qu'une
telle étude permet de soulever le débat sur la capacité
d'une seule règle de politique monétaire à traduire le
comportement d'une banque centrale. D'où la nécessité de
tester la robustesse d'une autre règle en dehors de celle de Taylor qui
est la plus étudiée en ce jour.
Nous présentons dans un premier temps, la pertinence de
la règle de Taylor dans la modélisation du comportement de la
BEAC en matière de conduite de la politique monétaire. Cette
pertinence étant remise en cause par différentes estimations,
nous recherchons dans un second temps la fonction de réaction de la BEAC
que nous pourrons dans la mesure du possible confondre à sa règle
monétaire. Il est donc question dans cette seconde partie de tester la
robustesse de la règle de McCallum (1997) pour la BEAC et de
définir une nouvelle règle monétaire pour cette
institution.
13
7
L'indépendance des banques centrales est aujourd'hui la
règle dans la plupart des économies du monde. Cette
indépendance, qui peut revêtir des formes diverses telles : libre
utilisation des instruments de politique monétaire, mode de nomination
des instances dirigeantes, autonomie budgétaire...), se justifie sur un
plan théorique comme le moyen de rendre les banques centrales
crédibles et donc plus efficaces dans la poursuite de leurs objectifs
affichés, notamment la lutte contre l'inflation. Alors ces
problèmes de capacité et de volonté des banques centrales
à réduire au meilleur niveau l'inflation va ouvrir le
débat sur la discrétion monétaire et la règle
monétaire. Ainsi, les économistes de politique monétaire
vont désormais orienter le débat sur la manière dont une
banque centrale devrait conduire sa politique monétaire. Raison pour
laquelle nous montrons au premier chapitre la nécessité de la
règle dans la conduite de la politique monétaire. Après
avoir reconnu la nécessité de la règle dans la conduite de
la politique monétaire ; dans un deuxième chapitre, compte tenu
du débat actuel sur la règle de Taylor, nous tester la robustesse
de cette règle pour ce qui est de sa capacité à traduire
le comportement de la BEAC en termes de conduite de politique
monétaire.
14
8
CHAPITRE I : NECESSITE DE LA REGLE DANS LA CONDUITE DE
LA POLITIQUE MONETAIRE PAR LES BANQUES CENTRALES
Ce chapitre a pour objectif de présenter à
travers une revue de la littérature le débat règle contre
discrétion monétaire. Il est donc question ici de monter comment
les économistes ont pu s'accorder sur l'utilisation de la règle
monétaire par les banques centrales. Ainsi, dans une première
section nous présentons les facteurs qui ont permis aux
différents économistes de politiques monétaires de
conclure sur la supériorité des règles sur les politiques
discrétionnaires. La deuxième section quant à elle, nous
permet de conclure sur les conditions que doit respecter une règle
monétaire afin d'être acceptée comme étant capable
de représenter la politique monétaire d'une banque centrale. Ceci
d'autant plus que le débat sur le type de règle monétaire
que doit suivre une banque centrale reste d'actualité.
Section 1 : TRANSPARENCE ET CREDIBILITE COMME FACTEURS
DE DECISION
ENTRE DISCRETION ET REGLE MONETAIRE
L'objectif de cette section est de présenter les
différentes motivations qui ont poussées les économistes
à conclure sur la supériorité de la règle par
rapport à la discrétion. Pour donc mener à bien ce
travail, nous présenterons dans un premier temps le mode de
fonctionnement discrétionnaire ainsi que les résultats
liés à une telle démarche. Et dans un second temps, nous
présenterons la politique de règle monétaire et son
caractère préférentiel face à la
discrétion.
A. La discrétion conduit à un coût
positif
La discrétion monétaire est le fait pour une
banque centrale d'agir au cas par cas Kamgna et al (2009). Ainsi, les
autorités monétaires procèderont à un calcul
d'optimisation à chaque période. La question ici est de savoir ce
qui motive une banque centrale à agir ainsi ? En d'autres termes,
comment fonctionne la discrétion monétaire ?(1) et surtout quels
sont les coûts d'un tel comportement ? Ou tout simplement les effets de
ce comportement sur l'efficacité de la politique monétaire
?(2)
1. Fonctionnement de la discrétion
monétaire
Il est parfaitement établi qu'une banque centrale
indépendante est libre de choisir son instrument. Beaucoup d'auteurs ont
suggéré que, comme il n'y pas de technologie d'accord tangible
pour garantir que les choix seront faits de manière similaire, les
banques centrales indépendantes sont inévitablement
destinées à se comporter de façon discrétionnaire,
faisant un calcul d'optimisation à chaque période. Pour Barro et
Gordon (1983), les surprises d'inflation générées par des
politiques discrétionnaires peuvent avoir quelques effets
bénéfiques tels l'expansion de l'activité
économique et la réduction de la valeur réelle de
l'ensemble des dettes, obligations et engagements financiers nominaux du
gouvernement. Ils complètent en disant que ces effets
bénéfiques se produisent lorsque le taux d'inflation
9
observé à la période t
(ire) est supérieur au taux d'inflation anticipé
(ir~~) Barro et Gordon (1983). Ceci notamment pour
la croissance réelle de l'activité économique.
L'absence d'une technologie permettant des choix similaires
d'instruments par les banques centrales, la réduction du montant
réel de la dette d'un gouvernement ainsi que l'expansion de
l'activité économique réelle via les surprises d'inflation
sont autant de raisons qui justifient l'utilisation d'une politique
discrétionnaire par une banque centrale. Cependant, Barro et Gordon
montrent dans leur étude de 1983 que ces bénéfices de
surprises d'inflation ne sont pas automatiquement réalisables
d'où la notion du coût de la discrétion
monétaire.
2. La politique discrétionnaire entame la
crédibilité de la banque centrale auprès des agents
La perte de transparence et de crédibilité
entrainées par une politique discrétionnaire sont les deux
facteurs qui ont encouragé l'abandon d'une telle politique. Cette perte
est visible à travers les coûts de la discrétion tels que
présentés par différents auteurs.
Barro et Gordon (1983) ont développé un
modèle mathématique en vue de présenter les coûts
des différentes politiques. Ainsi ils aboutissent à la solution
suivante pour ce qui est de la discrétion monétaire :
Z= (1/2) (b)2 /a ~~~ est la
fonction de coût relative à l'emploi de la discrétion
monétaire ; b et a étant des
paramètres positifs.
Cette équation représente le coût de la
discrétion et qui est le plus élevé de l'ensemble des
coûts générés par différentes politiques.
D'autant plus que la règle a un coût nul (z
=0).
En plus de ce coût généré par la
discrétion monétaire, plusieurs autres auteurs ont montré
que la discrétion monétaire réduit la
crédibilité des autorités monétaires auprès
des agents. Ainsi, Kydland et Prescott (1977), Barro et Gordon (1983)
démontrent à travers des modèles mathématiques
qu'au cas où une banque centrale choisit une politique
discrétionnaire, cela conduit à l'incohérence
temporelle8, qui débouche sur un biais inflationniste sans
effet bénéfique en termes d'activité réelle. Ceci
entame donc sa crédibilité qui elle aussi fera prendre un coup
à l'efficacité de la politique monétaire.
Taylor (1993) en citant la critique de Lucas selon laquelle la
crédibilité a des effets bénéfiques sur le plan
empirique, conclut que la règle est supérieure à la
discrétion. Surtout que selon cette critique, les anticipations
rationnelles ne peuvent pas impliquer une
8 L'incohérence temporelle a
été avancée par Kydland et Prescott (1977), puis Barro et
Gordon (1983). On dit qu'une politique souffre d'une incohérence
temporelle quand la politique en t + 1 remet en cause la politique
décidée en t. La politique optimale est alors sans cesse remise
en cause. Pour résoudre ce problème de l'incohérence
temporelle, Rogoff (1985) propose :
· la nomination d'un banquier central
«conservateur»,
· d'intéresser le banquier central en fonction de sa
maîtrise de l'inflation.
inefficacité de la politique monétaire et
l'existence de ces dernières ne saurait justifier l'utilisation de la
discrétion monétaire. En outre, en citant Blanchard et Fischer
(1989), Taylor (1993) stipule que la politique discrétionnaire est
référée comme une solution « contradictoire »,
de « tricherie » et de « myope » respectivement.
Le biais inflationniste entrainant la perte de transparence et
de crédibilité de l'autorité monétaire
auprès des agents dans un contexte de politique discrétionnaire,
Tenou (2002) ; constitue la principale raison qui a amené les
économistes à se tourner vers la formulation des règles
monétaires.
B. La règle possède un coût nul
Au vu de ces différents coûts de la
discrétion, il est apparu dans la littérature monétaire de
ces dernières années, un courant académique cherchant
à identifier les règles opérationnelles de politique
monétaire susceptibles de limiter au maximum, voire de supprimer le
recours à la discrétion. La question ici est de savoir ce qui se
doit d'être appelé une règle monétaire et surtout en
quoi la règle est meilleure que la discrétion.
1. Définition de la règle
monétaire
Plusieurs économistes ont essayé de
définir une règle de politique monétaire. Ainsi,
Avouyi-Dovi et Sanvi (1998) définissent les règles de politique
monétaire comme des « guides contenant des recommandations pour la
conduite de la politique monétaire ». Aussi, Poole (1999) à
la question « what is a rule? » répond: « A rule can be
defined as nothing more than a systematic decision process that uses
information in a consistent and predictable way. » Ces deux
définitions montrent bel et bien que la règle est un processus
bien précis dont les étapes sont clairement définies et
mentionnées dans un document qui est accessible à tous. La
préoccupation reste de savoir en quoi une telle attitude contribue
à l'efficacité d'une politique monétaire ?
2. Les vertus de la règle comme mode de conduite
de la politique monétaire
L'utilisation d'une règle monétaire marque la
volonté des banques centrales à atteindre et à respecter
les objectifs qu'elles se sont fixées. D'où un accroissement de
leur crédibilité auprès des agents économiques,
Tenou (2002). Aussi, lorsqu'une banque centrale suit une règle dans la
conduite de sa politique monétaire et qu'elle la respecte, les agents
économiques feront leurs anticipations en les alignant sur cette
règle. Ce qui entrainera au moment de la réalisation des
anticipations, une coïncidence entre les anticipations des agents et les
décisions prises par les banques centrales et donc une disparition du
biais inflationniste d'où un coût nul (Barro et Gordon, 1983). Ces
derniers vont démontrer que le fait pour les agents d'anticiper avec
succès la règle de la banque centrale ne joue pas en la faveur de
cette dernière. Voilà pourquoi ils proposent que les
autorités monétaires doivent « tricher » lorsque les
anticipations des agents sont rationnelles afin que le coût en ce moment
soit inférieur à celui que génère l'emploi de la
règle monétaire. Ce qui donne : z~= - (1/2)
(b)2 /a.
Bien que cette forme soit la meilleure, les auteurs affirment
que, quand bien même la banque fixe une règle, il est rare voire
impossible que les agents anticipent de manière
rationnelle les décisions des autorités
monétaires. Donc cette situation est quasiment irréalisable dans
une économie. Aussi, selon McCallum (1997), le risque
d'incohérence temporelle ne se situe pas au niveau de la banque
centrale, mais plutôt à celui des instances qui la surveillent,
sanctionnent son comportement, nomment ses dirigeants, contestent ses
décisions,... C'est de ce point de vue que les règles
monétaires trouvent leur justification. Taylor (1993) à travers
une revue de la littérature conclut que l'avantage des règles sur
les politiques discrétionnaires est comme l'avantage d'une solution
coopérative sur une solution non coopérative dans la
théorie des jeux. Enfin, les vertus de la crédibilité
(permettre aux agents économiques du secteur privé
d'inférer dans l'emploi de la cible par la banque centrale avec plus de
précisions, Svensson (1999) ; réduction des pertes d'efficience
entrainées par les variations imprévues, Artus, Penot et Pollin
(1999).
L'accroissement de l'efficacité de la politique
monétaire et la crédibilité des banques centrales
justifient l'emploi des règles dans la conduite de la politique
monétaire. Ainsi, nous pouvons conclure avec Drumetz et Verdelhan (1997)
Barro et Gordon (1983) que la règle est meilleure que la
discrétion dans la mesure où elle rend la politique
monétaire plus efficace. Cependant, toutes les règles sont-elles
de bonnes ?
Section 2 : CONTRAINTES QUI PESENT SUR LES REGLES
MONETAIRES
Par contraintes, nous entendons l'ensemble des conditions
requises pour qu'une règle monétaire puisse être
jugée apte (ou adéquate) à appréhender le
comportement d'une banque centrale en matière de conduite de la
politique monétaire. Raison pour laquelle après le consensus sur
l'utilisation de la règle par les banques centrales, plusieurs
économistes ont proposé différentes règles
monétaires. C'est ainsi qu'est né le débat règle
« activiste » contre règle « automatique » de
même que celui opposant les règles d'instrument aux règles
d'objectif. Après une présentation de ce débat, nous
donnons dans un second temps le cadre de mise en oeuvre d'une règle
monétaire.
A. La règle doit tenir compte du niveau de
l'activité économique
Le débat portant sur l'intégration du niveau de
l'activité comme facteur de prise de décision par les banques
centrales remonte à plusieurs décennies. Pour certains
économistes, une banque ne doit suivre qu'un objectif monétaire
(maintient de la stabilité des prix). Alors que pour d'autres, cette
stabilité des prix ne doit se faire sans prise en compte du niveau de
l'activité (par exemple le taux de chômage pour ce qui est de la
FED). Ce débat va donc ouvrir celui sur les règles
«activistes » et les règles automatiques ainsi que celui qui
oppose les règles d'instruments aux règles d'objectifs (1).
Après ce débat, nous statuons sur les caractéristiques
propres à la formulation d'une règle monétaire (2).
13
1. Règle automatique et règle
activiste
On dit d'une règle monétaire qu'elle est «
mécaniste9 » lorsqu'elle ne tient pas compte des
mouvements de l'économie et qu'elle s'intéresse uniquement
à l'évolution du taux d'inflation et des variables qui peuvent
influencer ce taux. La règle automatique qui a retenu beaucoup
d'attention est la règle de K-pourcent de Friedman (1960)10.
Simple règle de politique monétaire qui suppose que : « the
central bank maintain a constant rate of growth of the money supply.»
(Orphanides, 2007). Etant donné que Milton Friedman est un
monétariste (école de Chicago), il formule cette règle en
se basant sur l`équation des échanges, base de la théorie
quantitative de la monnaie. Ainsi, il obtient l'équation ci-après
:
Am + Av = g + Aq Où g E
Ap est le taux d'inflation ;
p, m, v et q sont (des logarithmes de),
respectivement, le niveau général des prix, le stock de monnaie
ou masse monétaire, la vitesse de circulation de la monnaie et la
production réelle. Sélectionnant le taux de croissance constant
de la monnaie, k, correspondant à la somme de l'objectif d'inflation
désirée g*, et du taux de croissance
potentiel de l'économie, Aq* , et ajustant
pour tout trend séculier de la vitesse de circulation de la monnaie,
Av* , suggère une simple règle qui
peut réaliser en moyenne l'objectif d'inflation désiré par
la banque central g* :
Am = g* + Aq* --
Av*.
Cette règle est donc indépendante de
l'état de l'économie et ce qui l'intéresse c'est le niveau
d'inflation. Orphanides (2007) affirme que davantage, si la vitesse de
circulation de la monnaie était parfaitement stable, cette règle
simple pourrait aussi produire un niveau élevé de la
stabilité économique. La condition qu'il pose lui-même sur
la vitesse de circulation de la monnaie nous permet de dire avec Drumetz et
Verdelhan (1997) que l'application aveugle de règles automatiques comme
celle de Friedman risque de conduire à une forte variabilité de
la production. Par conséquent, d'autres auteurs comme McCallum, Taylor
ont défini des règles non automatiques ou « activistes
» de politique monétaire.
Une règle « activiste » se définit
comme celle qui consiste à représenter et donc définir la
fonction de réaction de la banque centrale ou des autorités
monétaires qui, contrairement au cas des règles passives ou
mécanistes, prend en considération les « mouvements »
de l'économie. En fait, elle implique un réajustement continu des
instruments de politique monétaire en fonction de l'état de
l'économie. Elle comporte donc des éléments de feedback
(rétroaction).
Pour Martin, Durand et Payelle (1999), il existe trois types
de règles activistes. Ce qui les distingue est en fait la ou les cibles
choisies. Ainsi nous avons des règles en termes de PNB nominal, la
banque centrale intervenant en fonction de l'écart entre le PNB
nominal
9
Il est important de noter que les dénominations
règles automatiques et règles mécanistes sont des
synonymes dans la littérature économique.
10
Friedman (1960) est cité par Orphanides (2007)
14
constaté et le PNB nominal objectif. La seconde est une
règle directe d'inflation. Enfin, ils qualifient la troisième de
« règle mixte » dans la mesure où elle considère
à la fois l'écart d'inflation par rapport à l'objectif et
l'écart du revenu par rapport à sa cible.
Après cette analyse des règles automatiques et
activistes de politique monétaire, nous constatons que l'application
aveugle d'une règle automatique peut conduire à une forte
variabilité de la production et donc à une instabilité
pouvant entrainer l'économie dans un chaos général.
Surtout, les études menées par les économistes de
politique monétaire montrent que bien que les banques centrales aient
pour objectif statutaire le maintient du niveau général des prix
(excepté la FED qui précise clairement qu'elle a aussi un
objectif de réduction du chômage), elles tiennent aussi compte de
l'état de l'économie dans la conduite de leur politique Drumetz
et Verdelhan (1997) ; Tenou (2002) ; Kamgna et al (2009) ; etc.
A cause de cette prise en compte explicite ou implicite du
niveau de l'activité économique dans la conduite de la politique
monétaire, penser une règle automatique pour une banque centrale
serait ignoré certaines réalités pratiques dans la
formulation de règle de politique monétaire et donc ne plus
être en phase avec l'évolution des politiques monétaires
des banques centrales. Raison pour laquelle dans notre étude nous
considérons uniquement les règles activistes comme celle de
Taylor (1993) ou McCallum (1997) et non plus des règles «
automatiques » comme l'a pensé Friedman (1960).
Maintenant, il nous reste de faire la distinction entre les
règles d'objectif et les règles d'instrument.
2. Instrument rules versus targeting rules
Les règles d'instruments font référence
à l'identification d'une forme fonctionnelle permettant de
déterminer le niveau des instruments à un moment donné.
Ces règles peuvent être soit implicites, soit explicites, selon
qu'elles sont définies avec ou sans les variables anticipées.
Tenou (2002) distingue principalement trois règles
d'instrument : la règle de Taylor (1993), la règle de
Henderson-McKibbin (1993), et la règle de McCallum (1997). Les deux
premières règles considèrent comme instrument le taux
d'intérêt à court terme et comme cible le taux d'inflation.
Celle de McCallum diffère par le fait que l'instrument retenu est
l'agrégat monétaire de base, et la cible est le PIB nominal.
Les règles d'objectif ont pour fondement le respect
d'un objectif fixé par les Autorités monétaires. La
littérature économique distingue deux types de concepts : la
variable-objectif (Target variable) et le niveau-objectif (Target level)
anticipé (sur la base des informations pertinentes disponibles) de
ladite variable. Une règle d'objectif vise alors à minimiser,
dans une fonction de perte, l'écart entre le niveau anticipé de
la variable cible et le niveau-objectif de ladite variable. L'objectif ici peut
être soit un objectif final, soit un objectif intermédiaire.
L'une des règles d'objectif qui a suscité une
abondante littérature ces dernières années est la
règle de ciblage du taux d'inflation. Ainsi, depuis le début des
années 1990, plusieurs banques centrales (Banque du Canada, Banque d'
Angleterre, Banque de Réserve de la Nouvelle Zélande, Banque de
Suède, Banque de Pologne, Banque de Finlande et Banque d'
15
Australie) ont explicitement opté pour un objectif
d'inflation11 Siklos (1999) cité par Tenou (2002).
L'inflation est exprimée en termes de hausse des prix à la
consommation. La définition de la règle d'objectif d'inflation se
résume aux conditions suivantes Rudebusch et Svensson (1998) :
> La cible d'inflation doit être quantifiée.
C'est soit un point bien déterminé (comme dans la règle de
Taylor), soit un intervalle de points ;
> Les Autorités monétaires doivent pouvoir
estimer le niveau futur du taux d'inflation sur la base d'informations internes
et conditionnelles. Ce niveau prévisionnel du taux d'inflation
représente la cible intermédiaire.
La principale caractéristique d'un régime de
ciblage d'inflation est le degré élevé de transparence et
de responsabilité. En effet, les banques centrales ayant adopté
un objectif d'inflation sont tenues de publier des relevés d'inflation
et d'expliquer leur politique. Cette transparence représente en
elle-même un engagement à minimiser la fonction de perte.
Lorsque l'objectif d'inflation est le seul objectif de la
banque centrale, on dit qu'on est dans un régime strict de ciblage
d'inflation (strict inflation targeting).
Si la Banque Centrale poursuit d'autres objectifs tels que la
stabilisation de la production ou du taux d'intérêt, on dit qu'on
est dans un régime flexible de ciblage d'inflation (flexible
inflation-targeting). Dans ce dernier cas, la politique monétaire est
moins activiste, dans le sens où les instruments sont faiblement
ajustés par rapport à un choc donné, et le niveau
d'inflation s'ajuste progressivement au niveau objectif ou cible de
l'inflation. Il en résulte que l'horizon de l'ajustement du niveau de
l'inflation à la cible est plus long.
Dans un régime flexible de ciblage d'inflation, il y a
asymétrie entre l'inflation et la production dans la fonction de perte.
En effet, pour l'inflation, il s'agit à la fois d'un objectif de niveau
(la cible fixée) et de stabilité (écart entre le niveau
anticipé de la variable cible et l'objectif fixé de ladite
variable). Mais pour la production, on ne retient que l'objectif de
stabilité.
Après cette présentation des règles
d'instrument et de ciblage, nous pouvons conclure que de façon
générale, dans un modèle donné, une règle
à objectif fait appel à une règle d'instrument, cette
dernière étant implicite. Ainsi, au lieu de travailler sur des
règles de ciblage qui dans leur application posent le problème de
transparence et de responsabilité de la part des autorités
monétaires, nous avons choisi de retenir des règles
d'instruments. Surtout que, la banque centrale ne retient comme instrument, des
éléments qu'elle manipule plus ou moins directement sur une base
journalière ou hebdomadaire dans leur tentative d'atteinte des cibles
spécifiées McCallum (1997).
Les règles d'instruments sont
préférées aux règles de ciblage d'autant plus
qu'une règle fait appel à l'autre même de manière
implicite.
En conclusion, les règles activistes d'instrument
permettent une meilleure représentation du comportement des banques
centrales. Cependant, ces règles sont formulées à partir
d'une fonction de perte et ont un caractère particulier que nous
montrons dans la seconde articulation de cette section.
11 De toutes ces banques centrales, seule celle de la Nouvelle
Zélande a fait adopter l'objectif de ciblage d'inflation par un texte
législatif.
B. Caractéristiques propre à la
formulation
Il est question ici de présenter le caractère
simple et systématique d'une règle (1), les critères de
choix de la variable instrument (2) et enfin la manière dont est
spécifiée la règle à partir de la fonction de perte
(3).
1. Caractère simple et systématique d'une
règle
Nous avons montré un peu plus haut que le souci de
crédibilité des banques centrales a conduit l'ensemble des
banques centrales à axer leurs politiques monétaires sur des
règles monétaires tout en délaissant l'optique de la
discrétion monétaire. C'est donc cette recherche de
crédibilité auprès des agents économiques qui nous
permet de marquer un temps d'arrêt sur le caractère
systématique et simple d'une règle de politique
monétaire.
En effet, la règle de politique économique de
manière générale et de politique monétaire
particulièrement doit être systématique c'est-à-dire
identique de période en période ; d'où la
nécessité de la prise en compte de la dimension temps. En plus du
caractère systématique, elle doit aussi être simple afin
d'être compréhensible par l'ensemble des agents
économiques.
Pour ce qui est du caractère systématique, il
est très avantageux qu'une règle monétaire revête ce
caractère pour de multiples raisons parmi lesquelles nous avons :
> Engagement préalable des autorités
monétaires même si cet engagement revêt la forme d'un
comportement conditionnel ;
> Il est impossible pour les autorités
monétaires lorsqu'une règle est systématique
d'opérer des optimisations de période en période ;
> La transparence et la crédibilité de
l'institution se trouve accrues dans la mesure où le public ne pourra
pas croire (ou pourra croire) que la banque centrale suivra la même
règle d'une période sur l'autre si cette dernière ne
laisse rien (laisse cela) transparaître sur la politique qu'elle aura
choisie d'adopter.
Nous constatons que le caractère systématique
d'une règle entame la crédibilité et la transparence de la
banque centrale auprès des agents économiques et donc elle doit
s'atteler à intégrer cette caractéristique dans la
formulation de sa règle monétaire. Cependant, il y ait aussi une
autre caractéristique qui, tout comme la précédente peut
mettre en péril la transparence de la politique monétaire. Il
s'agit ici de la simplicité de la formulation de la règle
monétaire.
Pour Artus (1998), la transparence de la règle
dépend au premier chef de la facilité avec laquelle le public
peut évaluer le caractère sincère des efforts
déployés par la banque centrale pour atteindre ses objectifs.
Aussi, Artus, Penot et Pollin (1999) précisent que pour être
communiquée et contrôlée sans trop de difficultés,
une règle monétaire se doit d'être suffisamment simple
c'est-à-dire facilement compréhensible par les agents
économiques. Ces raisons expliquent pourquoi malgré les
nombreuses critiques économétriques faites à la
formulation de Taylor (1993) à l'exemple de celles de Stéphane
Auray et Patrick Fève (2003) ; F. Drumetz et A. Verdelhan (1997) ; etc.
La règle de Taylor suscite toujours assez
d'engouement auprès des économistes de
politiques monétaires et mêmes auprès des banques
centrales.
Le caractère systématique et la
simplicité d'une règle monétaire s'imposent en raison de
la crédibilité et la transparence qu'ils accordent aux
autorités monétaires. Surtout que ces deux aspects sont
déterminants dans l'atteinte des objectifs de la politique
monétaire.
L'importance et la nécessité du caractère
systématique ainsi que de la simplicité d'une règle
étant démontrés, nous pouvons sans ambages
présenter ce sur quoi une banque centrale s'appuie pour choisir son
instrument.
2. Critère de choix de la variable
instrument
Il est question ici de définir tout d'abord ce que
c'est qu'un instrument de politique monétaire et ensuite nous mettons en
exergue quelques critères de sélection de la variable instrument.
Cette partie nous permet de comprendre pourquoi une banque centrale
préfère retenir telle instrument au lieu de telle autre.
a. Définition
Plusieurs auteurs ont défini ce qu'est une variable
instrument. Cependant nous nous limiterons à la définition de
McCallum (1997). Pour lui, les variables instruments sont des
éléments que les banques centrales manipulent plus ou moins
directement sur une base journalière ou hebdomadaire dans leur tentative
d'atteindre des cibles spécifiées.
Ainsi après avoir compris ce qu'est une variable
instrument, il est donc intéressant d'apporter quelques
précisions sur les critères de choix des instruments.
b. Critères de sélection de la variable
instrument
Trois critères de sélection peuvent être
avancés selon la littérature économique:
> La variable retenue doit être proche du champ d'action
directe des instruments de politique monétaire ;
> La fréquence de son observation,
c'est-à-dire la disponibilité de données fiables, doit
être supérieure à celle des objectifs finals ;
> Il faut qu'elle soit solidement reliée aux
objectifs finals de politique par des relations statistiques stables,
permettant aux autorités de connaître les répercussions
d'un changement de cible sur les objectifs finals.
Ces critères donnent lieu à des arbitrages. Par
exemple, des agrégats monétaires larges (M2, M3) ou des
agrégats de crédit satisfont mieux au troisième
critère, tandis que la masse monétaire (M1) au sens étroit
répond mieux aux deux premiers critères. Il convient alors de
sélectionner la variable qui peut au mieux stabiliser les variables
objectifs finals de politique, en filtrant efficacement l'impact des chocs
aléatoires qui affectent l'économie. Ainsi, par rapport à
un objectif de stabilisation du revenu réel, le contrôle de la
masse monétaire assure une meilleure protection face aux chocs d'origine
réelle. En revanche, le contrôle du taux d'intérêt
filtre plus efficacement les perturbations d'origine monétaire.
18
Si les perturbations d'origine réelle sont
prédominantes, le contrôle de la masse monétaire
représente une solution efficace. Le taux d'intérêt devient
par contre une cible intermédiaire d'autant plus fiable que les chocs
monétaires sont importants. La conjoncture économique des
années 60 et 70 était caractérisée par des chocs
réels relativement plus importants que les chocs monétaires. Elle
était donc plus favorable à l'emploi de la masse monétaire
comme cible intermédiaire de politique. Cette situation semble,
cependant, avoir changé pendant les années 80 marquées par
des chocs monétaires beaucoup plus importants. Ces chocs sont
liés au processus de dérèglementation et d'innovations
financières qui ont, dans plusieurs pays, fondamentalement
altéré les comportements en matière de demande de
monnaie.
Bien qu'un certain nombre substantiel d'économistes
académiques ait favorisé l'utilisation de l'instrument base
monétaire ou un agrégat de réserve, presque toutes les
banques centrales actuelles utilisent un taux d'intérêt à
court terme (Black, Macklem, Rose, 1997 précise dans leur étude
que l'instrument d'intervention des autorités monétaires est un
taux d'intérêt à court terme. Ils considèrent que
ceci est conforme aux caractéristiques réelles de la politique
monétaire moderne. L'instrument privilégié par les banques
centrales des pays industrialisés est un taux d'intérêt
à court terme.). Cette idée va à l'encontre de celle de
Sargent et Wallace (1979) qui estiment que le niveau des prix de
l'économie serait indéterminé si la banque centrale devait
utiliser un taux d'intérêt comme instrument. D'ailleurs, pour eux,
il n'y a pas de règle s'appuyant sur un taux d'intérêt avec
un niveau des prix déterminé. Pour Poole (1970), la masse
monétaire est préférable en tant qu'instrument si la
demande de monnaie est relativement stable ou si les chocs sur la demande de
monnaie sont positivement corrélés avec ceux de la demande de
biens. Friedman (1975) lui considère cette comparaison comme
étant fauchée si l'on considère le taux
d'intérêt et la masse monétaire comme des instruments
directs de la politique monétaire.
A cette approbation de la masse monétaire comme
étant le meilleur instrument de la politique monétaire s'oppose
des auteurs comme Goodhart (1994) qui penche pour le taux
d'intérêt. Il affirme que si la banque centrale essaie d'avoir un
système de contrôle de la base monétaire, elle
échouera car cela lui est impossible. Aussi, l'emploi de la base
monétaire comme instrument entrainerait plus de variabilité du
taux d'intérêt à cout terme et les institutions
financières avec lesquelles travaillent les banques centrales n'aiment
pas cette variabilité du taux d'intérêt. Pour McCallum
(1997), deux raisons conduisent les banques centrales à retenir le taux
d'intérêt comme instrument de la politique monétaire.
Ainsi, la première raison est d'avoir des croyances concernant la
possible instabilité de l'instrument et la seconde raison est le
rôle de prêteur en dernier ressort que joue la banque centrale et
qui lui permet de prévenir des crises financières qui impliquent
une large hausse de la demande de base monétaire. Pour Creel et
Sterdyniak (1999), l'agrégat monétaire n'a plus de poids du fait
des innovations financières qui font perdre tout sens à un
objectif en termes d'agrégat monétaire. On note donc une
disparition de la transparence et de la contrôlabilité de la
politique monétaire (cas de l'Allemagne avec le contrôle de M3 par
la Bundesbank).
Nous pouvons donc conclure avec Taylor (1999) qu'utiliser une
règle s'appuyant sur un taux d'intérêt n'élimine pas
le concept d'offre et de demande de monnaie ; elle rend tout
simplement la monnaie endogène. Pour Taylor, la
connexion entre les règles d'offre de monnaies et des règles de
taux peut être utile. En période d'inflation très
élevée ou négative, les règles de taux
d'intérêt perdent de leur utilité parce que les
anticipations d'inflation changent et sont difficiles à mesurer.
Ces critères nous ont permis de comprendre pourquoi le
taux d'intérêt est un instrument privilégié des
banques centrales. Ainsi, nous allons par la suite présenter la fonction
de perte de la banque centrale.
3. Spécification de la règle à
base de l'optimisation de la fonction de perte
La fonction de réaction définit le lien qui
existe entre l'instrument de la politique monétaire et ses
différents objectifs final et intermédiaire, Huchet (2003). Elle
représente donc la solution du problème de minimisation d'une
fonction de perte par rapport aux instruments de politique économique.
En d'autres termes la fonction de perte est une fonction qui met en relation
les variables objectifs et les variables instruments en vue de
déterminer la perte de la banque centrale. Etant donné que nous
avons retenu le comportement d'une banque centrale basé sur une
règle, nous étudierons uniquement la fonction de réaction
allant dans ce sens et abandonnerons le cas des politiques
discrétionnaires. Ainsi la formulation mathématique retenue est
celle présenté par Huchet (2003).
L = [? a
' ~~~ y - y ~)2]+
b x - x*)2
Sous la contrainte y~=c1x i = 1, ... ,
n
Où L est la mesure de la perte
enregistrée par les autorités monétaires ; y~
est la variable représentant l'objectif à la date
t ;
Il existe n objectifs ;
y~ ~ est la valeur cible de cette variable
pour l'objectif i ; x est l'instrument
contrôlé par les autorités monétaires ; x'
est la valeur cible de cet instrument.
La solution analytique de cette approche produit une fonction
de réaction dans laquelle l'instrument de politique monétaire
dépend de toutes les variables d'état de l'économie :
n
x = cste + e~ y~
1=1
Maintenant selon l'objectif et l'instrument utilisé par
la banque centrale, l'on peut déterminer l'ensemble de variables qui
entre en jeu dans la construction de la fonction de réaction.
20
Cette section est d'une importance capitale parce qu'elle nous
a permis de saisir des règles d'instrument, de ciblage, automatiques et
activistes, que les règles activistes d'instrument sont les mieux
adaptées pour la représentation des fonctions de réaction
des banques centrales. Aussi, nous avons vu dans cette section qu'une
règle pour accroître la transparence et la
crédibilité des autorités monétaire
vis-à-vis des agents économiques, doit être simple et
systématique. Et surtout que sa formulation découle de la
minimisation d'une fonction de perte de la banque centrale. Cette fonction de
perte met en relation l'instrument de la banque centrale (qui est choisi selon
des critères bien définis) et les autres variables entrant en jeu
dans la construction de la fonction de réaction.
Dans le processus de recherche de la meilleure politique
monétaire par les banques centrales, il ressort que la discrétion
monétaire entraine un biais inflationniste qui entame sa
réputation auprès des agents économiques. Le coût
positif entrainé par cette discrétion monétaire (la perte
de transparence et de crédibilité des autorités
monétaires) va persuader les économistes de l'abandon d'une telle
politique au profit de l'observation des règles monétaires. Cette
adoption des règles monétaires comme mode de conduite de la
politique monétaire va ouvrir le débat sur le type de
règle devant être observé par les autorités
monétaires. Ainsi, Friedman proposera une règle «
automatique » qui ne fera pas l'unanimité car
considérée comme insuffisante et ne prenant pas en compte le
niveau de l'activité économique ainsi que celui de l'inflation.
Des auteurs ont démontré qu'ainsi formulée, cette
règle risque d'entrainer une énorme variabilité de la
production. D'où l'adoption des règles « activistes »
qui sont plus dynamiques car intégrant le niveau de l'activité
économique. Cependant, il reste le débat sur les règles
d'instrument et de ciblage. En conclusion à ce débat, il a
été arrêté que les règles d'objectif font
appel à des règles d'instrument et ceci de façon
implicite. D'où l'adoption des règles d'instrument surtout que
celle de ciblage posent un problème de transparence et de
responsabilité de la part des autorités monétaires. Donc
la règle que nous retenons comme étant la mieux adaptée
à la représentation du comportement d'une banque centrale est une
règle « activiste » d'instrument d'autant plus que les
règles « activistes » sont généralement des
règles d'instrument. Aussi, ce chapitre nous a permis de comprendre que
la spécification fonctionnelle d'une règle monétaire passe
par un programme d'optimisation d'une fonction de perte de la banque centrale.
La solution de cette optimisation permet d'obtenir une relation entre la
variable instrument et les variables de la fonction de réaction de la
banque centrale. Pour qu'une variable soit choisie comme instrument, elle doit
remplir des critères bien précis. Ce chapitre nous permet de
conclure que ce ne sont pas toutes les règles formulées par les
économistes qui sont capables de reproduire le comportement de la banque
centrale en termes de conduite de la politique monétaire. Aussi, en
raison du caractère simple et systématique de la règle de
Taylor (1993) et de sa prise en compte du niveau de l'activité, elle est
la plus testée dans le cadre des études portant sur les fonctions
de réactions des banques centrales. Pour cela, notre deuxième
chapitre consiste à tester la pertinence de la règle de Taylor
pour ce qui est de la BEAC.
CHAPITRE 2 : INSUFFISANCE DE LA REGLE DE TAYLOR A
TRADUIRE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BEAC
La règle de Taylor a fait l'objet de plusieurs
études et analyses de politiques monétaires. Elle est aujourd'hui
présentée comme la meilleure règle monétaire
disponible dans la littérature économique. En raison de sa
simplicité et de son caractère systématique, elle a pu
retenir l'attention de plusieurs chercheurs. Cependant, son application
à différentes économies a suscité beaucoup de
critiques. Ces critiques font partie des nombreuses raisons qui nous ont
poussées à tester la robustesse de cette règle pour la
BEAC. Ceci étant, nous nous intéressons dans une première
section à la règle de Taylor elle-même. Sa formulation
théorique ainsi que quelques résultats de son estimation pour
différentes banques centrales. Et dans une seconde section, nous
appliquons cette règle au cas de la BEAC afin de conclure sur sa
capacité à reproduire le comportement de la BEAC en
matière de politique monétaire.
Section 1 : LA REGLE DE TAYLOR : CADRE THEORIQUE ET
RESULTAT
EMPIRIQUE
Taylor (1993) s'est proposé de formuler une
règle pour la FED. Il considère comme instrument le taux
d'intérêt et prend en compte dans sa règle
simultanément le niveau d'inflation et l'output gap12. Ainsi,
Orphanides (2007) définit les règles de Taylor comme suit: «
Taylor rules are simple monetary policy rules that prescribe how a central bank
should adjust its interest rate policy instrument in a systematic manner in
response to developments in inflation and macroeconomic activity. ». Nous
présentons donc successivement le cadre théorique de cette
règle (A) et quelques résultats empiriques de l'estimation de
cette règle au niveau des autres banques centrales (B).
A. Cadre théorique de la règle de Taylor
La règle de Taylor a pour instrument le taux
d'intérêt et pour cibles l'inflation et l'output gap. Seule la
cible d'inflation retiendra notre attention ici dans la mesure où c'est
elle qui justifie l'utilisation du taux d'intérêt comme
instrument. Aussi, nous présenterons les valeurs des coefficients suite
aux différentes estimations.
1. Cible de la règle de Taylor
Ball (1997) définit la cible d'inflation comme la
politique minimisant la variation de l'inflation autour de son niveau moyen.
Ceci implique que la politique suppose égale à zéro la
déviation ou l'écart de l'inflation anticipée sur deux
périodes. Une cible d'inflation stricte est une politique efficiente par
définition ; elle minimise la somme pondérée des
variations de l'output et de l'inflation. D'après Mishkin (1999), les
cibles d'inflation impliquent plusieurs éléments :
12 Ecart de production dont nous donnons plus amples
détails dans la spécification de la fonction de Taylor. Il s'agit
simplement de l'écart entre la production réelle et la production
potentielle.
22
> L'annonce publique de cibles numériques à
moyen terme pour l'inflation ;
> Un engagement institutionnel pour la stabilité des
prix comme l'objectif
primaire de long terme et pour l'achèvement de cet
objectif d'inflation ;
> Une stratégie inclusive d'information, avec un
rôle réduit pour les cibles
intermédiaires comme la croissance monétaire ;
> Une transparence accrue de la stratégie de politique
monétaire à travers la communication avec le public et les
marchés ;
> Une responsabilité accrue de la banque centrale pour
atteindre ses propres objectifs d'inflation.
Les cibles d'inflation présentent plusieurs avantages dont
:
> En contraste avec les cibles de taux de change, mais
comme les cibles monétaires, les cibles d'inflation permettent à
la politique monétaire de se focaliser sur des considérations
domestiques et de répondre aux chocs sur l'économie domestique
;
> Elle permet aux autorités monétaires
d'utiliser toute l'information disponible, et pas seulement une variable, pour
déterminer les meilleures positions de la politique monétaire
;
> Elles sont aussi rapidement comprises par le public et sont
hautement transparentes ;
> Elle a le potentiel de réduire les pressions
politiques sur la banque centrale et par conséquent réduire la
vraisemblance d'avoir une politique conduite de manière inconstante dans
le temps
Nonobstant ces multiples avantages l'adoption des cibles
d'inflation a connu plusieurs critiques parmi lesquelles nous avons :
> L'imparfaite contrôlabilité de l'inflation par
les autorités monétaires ;
> Impossibilité d'atteinte d'une cible ponctuelle en
matière d'inflation à cause
des chocs d'origine non monétaire, des délais de
transmission des mesures de
politique monétaire et des erreurs inévitables de
prévisions de banque centrale ; > Interpréter une cible
d'inflation comme une règle est incorrecte et s'oppose à
une confusion créée par le débat
règle contre discrétion. Une cible d'inflation
actuellement pratiquée est loin d'être une
règle rigide.
Après cette présentation de la cible
d'inflation, nous pouvons donc dire que les cibles d'inflation valent la peine
d'être fixée mais seulement après un certain succès
de désinflation (exemple du Chili, septembre 1990). Ainsi, le Conseil
des Gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (communiqué de
presse BCE, 1998) définit la stabilité des prix comme une
progression sur un an de l'indice des prix à la consommation
harmonisé (IPCH) inférieure à 2% dans la zone euro, J. C.
Bricongne et J. M. Fournier (2008). Ce qui n'est pas le cas de la Federal
Reserve (FED) qui elle réagit plutôt au niveau du chômage et
du dysfonctionnement des marchés financiers (exemple de la crise des
subprimes 2007).
Notons aussi que la stabilité des prix bien
qu'étant le principal objectif de la BCE n'est pas le seul. Raison pour
laquelle afin d'atteindre son objectif de stabilité des prix, la BCE
s'est fixée selon Bricongne et Fournier (2008) une stratégie
à « deux paliers » :
> Un premier pilier assignant un rôle de premier plan
à la monnaie (signalé par l'annonce de la valeur de
référence pour la croissance de l'agrégat monétaire
large M3) ;
> Un second pilier consistant en une analyse fondée sur
une large gamme d'autres indicateurs économiques et financiers.
Nous constatons donc que les cibles d'inflation sont celles qui
permettent une bonne conduite de la politique monétaire. En d'autres
termes c'est la pire cible en dehors des autres.
La stabilité des prix n'est pas le seul objectif des
banques centrales aujourd'hui car elles prennent aussi en compte le niveau
d'output gap. Ces différents éléments nous amènent
à formuler la règle de Taylor dont nous présentons
ci-dessous la spécification mathématique.
2. Spécification de la règle de
Taylor
Cette règle est testée aux USA sur la
période allant de 1984 :1-1992 :3 et est formulée de la
manière suivante :
(t= r* + ~~
+ f3 ir - lr*) + 0 v -
y*) «backward looking rule»
Où i désigne le taux des fonds
fédéraux ;
r* le taux d'intérêt réel ou
taux neutre (2%) qui est équivalent au taux de croissance tendanciel de
l'économie (2.2% sur la période 1984-1992) ;
it le taux d'inflation des quatre derniers
trimestres. Ce taux pose des problèmes d'analyse dans la mesure
où tel qu'il est présenté dans la règle originelle
de Taylor, il s'agit de l'inflation courante c'est-à-dire celle de la
période t. Et ainsi présentée, cette
forme de spécification de la règle de Taylor est
désignée dans la littérature par le concept de «
backward looking rule » (Haldane et Batini, 1999 cité par Tenou,
2002). Cependant, cette spécification a connu des critiques selon
lesquelles l'inflation courante n'est pas connue à la période
t et donc la nécessité de la remplacer avec
l'inflation anticipée (Sachs, 1996 cité par F. Drumetz et A.
Verdelhan, 1997). Cette dernière spécification prend le nom de
« forward looking rule » (Taylor, 1999) ;
y le PIB réel en logarithme ;
!~ le PIB potentiel de l'économie,
c'est-à-dire la croissance soutenable à long terme sans inflation
excessive ; il s'agit encore pour Taylor sur la période 1984 :1-1992 :3
du trend du PNB réel (2.2%/an). Ainsi nous pouvons établir
l'égalité suivante permettant de calculer
l'output gap : Yt - y*)= 100
1232
2 4 ;
lr*=2 le taux d'inflation cible implicitement
considéré par la FED. Cependant Taylor reconnaît que
malgré la cible d'inflation de 5% arrêté par la FED, le bon
niveau d'inflation pour l'économie fédérale est de 2% ;
Taylor (1993).
Les paramètres ont été fixés
arbitrairement par Taylor comme suit : / = 0 = 0.5.
Et donc pour reprendre le modèle backward looking
présenté ci-dessus nous aurons :
it= 1.2 + 1.5 t+ 0.5 (Yt -- Y )
24
Et pour ce qui est du modèle forward looking
popularisé par Goldman Sachs en 1996 avec prise en compte de l'inflation
anticipée nous avons :
inominal t) = ineutre réel + ganticipée
+ 0.5Y + 0.5 g -- gable)
La cible d'inflation peut ainsi varier d'un pays à un
autre ou selon les périodes. Et l'introduction formelle d'une inflation
anticipée permet de se rapprocher du comportement d'une banque centrale
qui doit agir à titre préventif. Cependant, la
détermination de ganticipée se
révèle délicate.
La règle de Taylor a été estimée dans
plusieurs pays. Les résultats de ces différentes estimations sont
présentés dans le paragraphe suivant.
B. Résultats d'estimation de la règle de
Taylor pour les banques centrales
Il est question ici de présenter les valeurs des
coefficients d'inflation et d'output gap lors des différentes
estimations ainsi que les interprétations qui ont été
faites. Ces estimations ont été faites tant dans les
économies développées que dans les économies sous
développées. Et des différentes interprétations
sont nées des critiques que nous présentons dans la suite.
1. Quelques résultats empiriques d'estimations
de la règle de Taylor
Verdelhan (1998) montre sur la base des données
trimestrielles portant sur la période 1979-1997 que depuis 1994, le taux
de Taylor et le taux de marché de la zone euro sont très proches.
Tout de même, Schnabel et Gerlach (1999) aboutissent à la
même conclusion selon laquelle les taux d'intérêt
calculés (ou taux de Taylor de la zone euro) sont relativement proches
des taux d'intérêt historiques de la zone euro. Cependant, pour
Verdelhan, le coefficient de pondération du gap de production est plus
important que celui de l'inflation (respectivement de 0,6 et 0,3 avec un
coefficient mesurant le degré de lissage du taux d'intérêt
de 0,76 et une cible d'inflation de 2%) ; tandis que Schnabel et Gerlach
trouvent un résultat inverse à savoir 1,84 pour le coefficient de
pondération de l'inflation et 0,34 pour la production avec un
coefficient de lissage relativement faible égal à 0,18. Ces
disparités des valeurs des coefficients soulèvent le
problème des limites liées aux méthodes de calcul du taux
de Taylor qui lui supposait une pondération égale entre la
production et l'inflation mesurée à 0,5 et une cible d'inflation
de 2%.
Les études portant sur la courbe de Taylor dans les
pays en développement et surtout en Afrique sont rares. Parmi les essais
disponibles, nous avons l'étude d'Abuka et al (1998) portant sur la
fonction de réaction de la banque centrale d'Ouganda. Mais les
résultats obtenus ne sont pas significatifs. Cependant en
réestimant l'équation avec la prise en compte de variables du
secteur extérieur (la variation des réserves internationales, le
taux de change réel), les résultats obtenus apparaissent
relativement meilleurs, mais ils ne permettent pas une bonne description de
l'historique des taux d'intérêt.
La deuxième étude qui a retenu notre attention
est celle de Tenou (2002) qui partant des données annuelles et
trimestrielles de l'UMOA aboutit aux résultats suivants : sur la base
des données annuelles (1970-1999), il conclut que les taux historiques
du marché monétaire sont relativement bien décrits de 1987
à 1999 par une fonction de réaction de la banque centrale. En
considérant les données trimestrielles (1991 :1 à 1999
:1), il montre que de 1994 :1 à 1999 :1, les taux historiques du
marché monétaire sont relativement en conformité
25
avec l'évolution des fondamentaux économiques
que sont les variables de taux du marché monétaire et du
différentiel de taux du marché monétaire retardés
d'un trimestre, le gap de production et le différentiel d'inflation
retardés de deux trimestres. Il est important ici de noter que cette
étude a été menée avec des aménagements sur
la règle de Taylor afin de tenir compte des différentiels
d'inflation et de taux du marché monétaire de l'UMOA par rapport
à la France.
Kamgna et al, 2009 en cherchant une fonction de
réaction pour la BEAC conclut que la fixation du taux
d'intérêt traduit une forte tendance des autorités
monétaires à fixer les taux d'intérêt en fonction de
leurs taux passés. Par ailleurs, le poids accordé à
l'inflation est nettement plus élevé que celui accordé
à l'activité économique. Cependant, le modèle
« Forward looking » prenant en compte la croissance de la masse
monétaire et le différentiel du taux d'intérêt
s'avère être pour Kamgna et al le meilleure modèle qui
décrit relativement bien le comportement des taux historiques de la BEAC
car la règle de Taylor simple estimée à partir du
modèle cointégré ne décrit pas assez
aisément les taux d'intérêt effectifs sur la période
1986 :1 - 2006 :4). Sur la demi-période 1994 :1 - 2006 :1 correspondant
à la mise sur pied du marché monétaire, cette faiblesse
d'ajustement est légèrement amoindrie.
Nous nous rendons donc compte que les résultats suite
à l'estimation de la règle de Taylor dans différents pays
sont différents selon les pays. Parfois, les études portant sur
une même économie aboutissent à des valeurs de coefficients
différentes. D'où les critiques de faites à l'endroit de
cette règle.
2. Limites de la règle de Taylor
Selon Verdelhan (1998), La limite fondamentale de
l'équation de Taylor doit être recherchée dans sa
genèse : cette équation est construite pour retracer
l'évolution passée du taux d'intérêt de court terme
en supposant que la banque centrale est sensible à l'écart de
production et aux anticipations d'inflation, sans qu'il soit d' ailleurs
clairement précisé si la présence de l'output gap dans
l'équation signifie que la banque centrale s'assigne également un
objectif explicite de production ou si cette présence se justifie par le
fait que l'output gap a un contenu en information sur l'évolution des
tensions inflationnistes. Pour affirmer le caractère « optimal
» du taux de Taylor, il faudrait supposer, d'une part que le niveau des
taux d'intérêt a été optimal au cours de la
période précédente, d'autre part que les variables prises
en compte suffisent au diagnostic.
Pour Drumetz et Verdelhan (1997), l'équation de Taylor
est très sensible au choix de ses variables de référence.
L'incertitude qui affecte la détermination des niveaux du taux
d'intérêt neutre réel et de « l'output gap » peut
conduire, d'un point de vue rétrospectif, à des
appréciations divergentes quant à l'adéquation de la
politique monétaire aux données fondamentales de
l'économie. Remarquons, d'un point de vue prospectif, que cette
incertitude affaiblit également la portée opérationnelle
de l'équation de Taylor car elle est de nature à susciter des
recommandations divergentes s'agissant de l'orientation à donner
à la politique monétaire. D'après eux, l'équation
de Taylor doit s'analyser comme une fonction de réaction du
Système de réserve fédérale érigée en
règle de décision, à la valeur plus indicative que
normative, ce que reconnaît d'ailleurs implicitement Taylor
lui-même. Compte tenu de ces éléments, il apparaît
que l'application rigide des coefficients initiaux de la règle
à
l'ensemble des pays du G 7 est abusive et affaiblit la
portée indicative de cette règle, de même que la
difficulté à déterminer les valeurs de
référence de l'équation ; Goldman Sachs (1996) cité
par F. Drumetz et A. Verdelhan, 1997.
Pour certains auteurs et en l'occurrence Svensson (1997, 1999)
confèrent à la règle de Taylor un statut théorique.
En effet, ils démontrent à partir des modèles
macroéconomiques bien élaborés, que la règle de
Taylor peut être perçue comme un cas particulier d'une classe de
règles monétaires obtenues comme contrôle optimal d'un
processus de maximisation d'une fonction de perte de la banque centrale.
Selon Kamgna et al (2009), même si la règle de
Taylor décrit de manière assez fidèle le comportement du
taux directeur de la FED, celle-ci ne repose en revanche sur aucun fondement
théorique. Raison pour laquelle Drumetz et Verdelhan (1997) l'ont
qualifiée de fonction de réaction de la FED et remettent donc par
là en cause son caractère de règle monétaire.
Pour P. fève et S. Auray (2003), cette règle
peut être interprétée de deux manières
différentes. Premièrement, elle peut être vue comme ayant
un caractère descriptif dans la mesure où elle permet de
décrire la politique monétaire de la banque centrale. Il s'agit
donc de sa capacité de reproduction des Co-mouvements entre taux
d'intérêt, inflation et output gap. Ce caractère descriptif
lui est reconnu sans ambages. Cependant, le second caractère qui ne lui
est presque pas reconnu est sa normativité. Ces auteurs pensent que la
règle de Taylor ne saurait traduire le comportement de la banque
centrale. Ceci dans la mesure où les méthodes d'identification et
d'estimation de ses coefficients et paramètres sont remises en cause.
Cette règle a connu d'autres critiques comme celle de
McCallum (1997) qui, lui, pense que Taylor, puis les utilisateurs successifs de
sa règle retiennent, pour le calcul du taux neutre à la date
t, des données inconnues à cette date par la
banque centrale à cause de leur délai de calcul, ce qui limite le
caractère opérationnel des résultats obtenus.
La règle de Taylor est une règle activiste de
politique monétaire. Elle a pour instrument le taux
d'intérêt et pour objectif l'inflation et l'évolution de
l'output gap. Cette règle, en plus de sa formulation originelle, a
connue une reformulation générale à savoir celle de
Goldman Sachs (1996) cité par F. Drumetz et A. Verdelhan, 1997. Cette
règle a aussi connue beaucoup de critiques et malgré ces
nombreuses critiques, la règle de Taylor de part sa simplicité et
son caractère systématique reste la plus usitée dans les
analyses de comportement des banques centrales en termes de politique
monétaire. Cependant, la prise en compte des spécificités
des économies conduit dans la plupart des temps à des
résultats différents mais significatifs et donc proches de ceux
obtenus par Taylor. Raison pour laquelle, nous nous intéressons dans la
section suivante au cas de la BEAC afin de conclure sur la pertinence ou
l'impertinence de la règle de Taylor pour ce qui est de cet institut
d'émission monétaire.
3
Section 2 : INSUFFISANCE DE LA REGLE DE TAYLOR DANS
L'EXPLICATION
DE LA POLITIQUE DES TAUX DE LA BEAC
Le but de cette section est d'estimer une règle de
Taylor simple pour la BEAC telle que présentée en 1993. La
règle de Taylor a été testée dans plusieurs pays et
les résultats se sont avérés non satisfaisants dans la
majorité des cas. Il est donc question ici d'estimer cette règle
pour la BEAC sur deux périodes à savoir la période 1993 :1
à 2008 :4 et la demi-période 1999 :1 à 2008 :4. La
principale réforme monétaire de la BEAC à partir d'octobre
1990, entrainant la mise sur pied de la programmation monétaire en
Juillet 1991 et du marché monétaire en Juillet 1994 ainsi que la
dévaluation du FCFA en Janvier 1994, justifie le choix de ces
périodes. A cela nous pouvons ajouter l'arriver de l'Euro (monnaie de
l'union européenne) en Janvier 1999 à laquelle est arrimé
le FCFA. Pour terminer, la disponibilité des données à
partir du premier trimestre 1993 a aussi influencé ce choix. Il est donc
question dans un premier temps d'estimer les coefficients de Taylor pour la
BEAC et d'en apporter une interprétation conforme à la
théorie économique dans un second temps.
A. Estimation de la fonction de Taylor pour la BEAC
Il est question ici de présenter dans un premier
mouvement les données utilisées pour estimer la règle de
Taylor conformément au contexte monétaire et économique de
la CEMAC. Et dans un second mouvement nous estimons les coefficients de ladite
règle.
1. Spécificités sur les variables en zone
CEMAC
Taylor dans sa règle utilise comme instrument le taux
des fonds fédéraux qui est le taux d'intérêt
directeur de la FED. En lieu et place de ce taux, nous utilisons le Taux
d'intérêt d'Appel d'Offre (TIAO) de la BEAC qui représente
son taux directeur. Bien que la BEAC possède deux principaux taux
directeurs13, nous avons opté pour le TIAO car en plus du
fait qu'il soit le taux d'escompte de la BEAC, il est aussi utilisé par
l'institution comme le principal taux directeur. Pour ce qui est du PIB
réel, il est disponible en données annuelles. Et compte tenu du
faible nombre d'observations, nous l'avons trimestrialisé à
l'aide de l'algorithme de GOLDSTEIN et KHAN (1976) dont les
développements sont disponibles en encadré n°1. Le PIB
potentiel n'étant pas disponible, et compte tenu des différents
résultats satisfaisants obtenues à l'aide du filtre de
Hodrick-Prescott (Tenou, 2002 ; Huchet, 2003), nous l'avons estimé
à l'aide de cette méthode et en avons déduit l'output gap
(OPG). Pour ce qui est de la cible d'inflation, elle n'est pas explicitement
donnée en zone CEMAC. Cependant, nous avons retenu comme cible
d'inflation le taux de 3%. Ceci s'explique dans la mesure où il existe
entre les pays de la sous région une surveillance multilatérale
qui compte parmi ses multiples objectifs le respect des critères de
convergences14 par les différents pays
13 Il s'agit du TIAO (taux d'intérêt
d'Appel d'Offre) et du TIPP (Taux d'Intérêt des Prises en
pension).
14 Il s'agit d'un ensemble de conditions que
doivent remplir les pays de la sous région pour maintenir une
stabilité économique et monétaire de la zone en vue de la
rendre optimale. Pour ce qui est des critères de convergence, les quatre
critères de base (solde budgétaire de base, taux d'inflation,
taux d'endettement public et non accumulation des arriérés sur la
gestion courante) ont été complétés par des
critères complémentaires. Ainsi, le solde budgétaire de
base a été complété par le solde budgétaire
de base structurel, le solde budgétaire de base hors pétrole et
le solde budgétaire primaire hors pétrole. De même, le
critère de l'inflation a été complété par
celui d'inflation sous jacente.
membres de la CEMAC. L'un de ces objectifs porte sur le Taux
d'inflation qui ne doit pas excéder le taux de 3% tant dans chaque pays
pris individuellement que dans la sous région prise globalement (rapport
multi surveillance 2009). C'est donc ce taux cible d'inflation qui nous a
permis de déterminer l'écart d'inflation en zone CEMAC (EICEMAC).
Le taux d'intérêt réel neutre sera déduit du
modèle estimé (il est égal à Ia CONSTANTE
de Long Terme DU MODELE - CIBLE D'INFLATION).
L'application des tests de stationnarité de
Dickey-Fuller Augmenté et de Phillips-Perron nous ont permis de retenir
les ordres d'intégrations présentés dans le tableau
ci-après. Il est important de préciser que lorsque les deux tests
déterminent des ordres d'intégrations différents, les
résultats de Phillips-Perron sont privilégiés car il est
plus robuste que le test de Dickey-Fuller Augmenté.
|
1993:1 A 2008:4
|
1999:1 A 2008:4
|
TIAO
|
I(1)
|
I(1)
|
OPG
|
I(1)
|
I(1)
|
EICEMAC
|
I(1)
|
I(1)
|
Tableau n°1 : ordres
d'intégration des séries
Etant donné que ces ordres d'intégrations sont
identiques, il est possible qu'il existe dans notre modèle une
cointégration des variables. Le test de Johansen fait sur ces variables
indique l'existence de trois équations de cointégration. Ainsi,
pour tenir compte de ces vecteurs d'intégration et de leur
élimination du modèle, nous estimons un Modèle Vectoriel
à Correction d'Erreurs.
2. Valeurs des coefficients de Taylor pour la BEAC
Le modèle que nous estimons ici se présente sous la
forme suivante : TIAO = Tneutre + a OPG + / EICEMAC + W
Nous l'estimons à l'aide du modèle de
cointégration présenté par Engle et Granger (1987)
à savoir le Modèle Vectoriel à Correction d'Erreur (MVCE).
Nous procédons par la méthode à deux étapes telle
que présentée par Granger et Engle. Ainsi, nous estimons dans un
premier temps un modèle de long terme. Et après avoir
récupéré le résidu (estimé) issu de cette
estimation, nous procédons dans une seconde étape à
l'estimation de l'équation de court terme dans laquelle est introduit le
précédent résidu estimé. Ces deux estimations sont
faites à l'aide des moindres carrées ordinaires. Les deux
équations se présentent ainsi qu'il suit :
+ Equation de long terme : TIAO = .^neutre +
t~ OPG + /Y EICEMAC + ,i~ Résidu estimé : et =
TIAO - .^neutre - T~OPG~ ~ /Y EICEMAC~
+ Equation de court terme :
?TIAO = co?OPG + 8?EICEMAC + yet_i
Avec 0 <0
Les résultats obtenus sont résumés dans le
tableau ci-après :
Supposons que l'ensemble de nos données annuelles
puissent être représentées par une variable
représentative, par exemple PIB. Les données trimestrielles
(T1, T2, T3 et T4 ), pour toute année peuvent
être interpolées comme suit :
L'application de ces formules dans le tableur Excel nous permet
d'obtenir les données trimestrielles (PIB et INFLATION) que nous
utilisons dans ce travail.
données trimestrielles correspondantes.
Cette méthode est la suivante :
Si X_1,
X, X~j1 sont trois observations
annuelles consécutives d'une variable de flux X s), la
fonction quadratique passant par ces trois points est telle que :
TRIMESTRIALISATION DES DONNEES PAR LA METHODE DE
GOLDSTEIN ET KHAN (1976)
La procédure d'interpolation utilisée par ces deux
chercheurs a été appliquée pour générer
les
En intégrant et en résolvant le système
d'équation en a, b et
c, on obtient :
1,75
T3 = J as2 + bs + c)ds = --0,0234PIBh_1 +
0,2655PIB + 0,0078PIBh+1
1,vi
1,25
T1 = J as2 + bs + c)ds = 0,0545PIBh_1 +
0,2346PIB - 0,0392PIBh+1
1
1,50
T2 = J as2 + bs + c)ds = 0,0079PIBh_1 +
0,2655PIB - 0,0234PIBh+1
1,^v
^
T4 = J as2 + bs + c)ds = --0,039PIBh_1 +
0,2343PIB + 0,0547PIBh+1 1,yv
a = 0,5X_1 - 1,0X~ +
0,5X+1
b = --2,0X_1 + 3,0X~ -
1,0X~j1 C = 1,833X_1 - 1,166X +
0,333X+1
Ji
J^ as2 + bs + c)ds = Xh 1 k
Jas2 + bs + c)ds = Xhj1 ^
1
as2 + bs + c)ds = Xh_1
1993 :1 à 2008 :4
|
1999 :1 à 2008 :4
|
Long terme
|
Court terme
|
Long terme
|
Court terme
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
cte
|
7,123
|
29,82
|
0
|
-0,022
|
-0,810
|
cte
|
4,201
|
7,207
|
0
|
|
|
T
|
0,006
|
0,156
|
(p
|
0,012
|
0,822
|
T
|
0,022
|
0,480
|
(p
|
|
|
fY
|
0,072
|
0,806
|
0
|
-0,022
|
-8,827
|
fY
|
-0,84
|
-3,40
|
0
|
|
|
R2
|
0,011
|
/
|
R2
|
0,595
|
/
|
R2
|
0,246
|
/
|
R2
|
|
/
|
^ R:_<`
|
-0,021
|
/
|
^ R:_<`
|
0,582
|
/
|
^ R:_<`
|
0,205
|
/
|
^ R:_<`
|
|
/
|
DW
|
0.121
|
/
|
DW
|
2,019
|
/
|
DW
|
0,108
|
/
|
DW
|
|
/
|
AIC
|
3.669
|
/
|
AIC
|
0,379
|
/
|
AIC
|
2,136
|
/
|
AIC
|
|
/
|
SIC
|
3.771
|
/
|
SIC
|
0,481
|
/
|
SIC
|
2,263
|
/
|
SIC
|
|
/
|
Tableau n°2 : résultats
d'estimation de la règle de Taylor pour la BEAC
Il nous reste maintenant d'apporter des explications aux
différents résultats obtenus après ces estimations. C'est
ce qui retient notre attention dans la suite de ce chapitre.
Encadré n°1 :
Méthode de trimestrialisation des données
B. Significativité des coefficients de Taylor pour
la BEAC
Il s'agit ici de l'interprétation des résultats
obtenus et des limites que présente le modèle estimé
à l'aide de la règle de base de Taylor.
1. Interprétation des résultats
obtenus
L'observation de ces résultats nous montre des
coefficients statistiquement significatifs ou non selon la période
d'estimation et le terme.
Pour ce qui est de la demi-période 1999:1 - 2008:4,
elle n'admet pas de spécification MVCE car son estimation de long terme
donne un résidu non stationnaire. En outre, cette demi-période
dans son estimation de long terme montre que le taux directeur de la BEAC est
expliqué uniquement par l'écart d'inflation (avec un coefficient
égale à -0,84) et pas par l'output gap et surtout pas par le
résidu. Ainsi, la fonction traditionnelle de Taylor sur cette
demi-période, ne permet pas de retracer l'historique des taux de la
BEAC. C'est ce que nous confirme le graphe ci-dessous extrait de cette
estimation.
1.5 1.0 0.5 0.0 -0.5 -1.0 -1.5
|
|
8.0 7.5 7.0 6.5 6.0 5.5 5.0
|
99 00 01 02 03 04 05 06 07 08
Residual Actual Fitted
Figure n°1 : évolution du
TIAO observé et du taux de Taylor simulé sur la période
1999 :1 - 2008 :1
Residual est la courbe du résidu de
l'estimation ;
Actual est la courbe du TIAO observé ou
fixé par la BEAC ; Fitted est la courbe du TIAO
simulé à partir de la règle de Taylor.
Donc sur cette demi-période, la fonction de Taylor ne
permet pas d'expliquer la fixation du taux de la BEAC.
Pour ce qui est de la période 1993 :1 - 2008 :4, bien
que ses coefficients soient statistiquement non significatifs sur le long
terme, elle permet tout au moins une spécification MCE. L'estimation de
long terme nous permet de nous rendre compte que l'explication de la fixation
du taux directeur de la BEAC se trouve dans le résidu et non dans
l'écart de production ni dans l'écart d'inflation. Ce que nous
confirmons par le schéma ci-dessous.
94 96 98 00 02 04 06 08
Residual Actual Fitted
Figure n°2 : évolution du
TIAO observé et du taux de Taylor simulé sur la période
1993 :1 - 2008 :1 (taux de long terme)
L'estimation de court terme présente un coefficient
d'écart de production statistiquement non significatif (0,012) et un
coefficient d'écart d'inflation négatif mais statistiquement
significatif (-0,022). Ce coefficient négatif de l'écart
d'inflation est conforme à la théorie économique selon
laquelle un durcissement des taux entraine une baisse de
l'inflation15. Raison pour laquelle le taux directeur doit
être négativement lié au taux d'inflation. Aussi, le poids
accordé à l'inflation est supérieur à celui de la
production. Or dans l'analyse de Taylor (1993), les deux coefficients sont
positifs et ayant la même valeur (0,5). Etant donné la constante
de long terme qui est égale à 7,123, nous déterminons le
taux d'intérêt neutre qui lui est égal à 4,12%.
Cependant, les résultats que nous avons obtenus sur
cette période permettent une bonne description de l'historique des taux
d'intérêt à court terme comme le montre le graphe
ci-après :
1.0 0.5 0.0 -0.5 -1.0 -1.5
|
|
2 1
0
-1
-2
-3
-4
|
94 96 98 00 02 04 06 08
Residu al Actual Fitted
Figure n°3 : évolution du
TIAO observé et du taux de Taylor simulé sur la période
1993 :1 - 2008 :1 (taux de court terme)
L'ensemble de ces interprétations nous permettent de
comprendre que la règle traditionnelle de Taylor présente assez
de limites pour traduire le comportement de la BEAC en termes de conduite de sa
politique monétaire. Il nous reste donc de trouver quelles sont ces
limites.
15 Idée défendue par des auteurs tels
que Milton Friedman et Edmond Phelps.
2. Manquements de la règle de Taylor pour la
BEAC
S'agissant des pays en développement, et
particulièrement des pays africains, les études portant
vérification de la règle de Taylor sont rares. Une tentative a
été faite par Abuka et al (1998) en vue de saisir la fonction de
réaction des autorités monétaires de la Banque Centrale
d'Ouganda. Mais les résultats ne sont pas significatifs. En effet, en
considérant comme variables explicatives les gaps mensuels de production
et d'inflation sur la période 1990 à 1998, en plus de la
constante, ils obtiennent un coefficient de 0,11 pour le gap d'inflation, soit
une valeur relativement faible. S'agissant du gap de production, son
coefficient est négatif (-1,16), ce qui est contraire à la
théorie. En réestimant l'équation avec la prise en compte
de variables du secteur extérieur (la variation des réserves
internationales, le taux de change réel), les résultats obtenus
apparaissent relativement meilleurs, mais ils ne permettent pas une bonne
description de l'historique des taux d'intérêt. Kamgna et al
(2009) en utilisant un modèle cointégré sur les
périodes 1986 :1 - 2006 :4 et 1994 :1 - 2006 :4, trouve des
résultats significatifs suite à l'estimation d'une règle
de Taylor simple de type « forward looking » pour la BEAC. Ces
résultats présentent des coefficients d'écart
d'inflation (1986 à 2006 f = 0,71 ; de
1994 à 2006 / = 1,345 ) et d'output gap (1986 à
2006 /3, = 0,18 ; de 1994 à 2006 /3, = 0,162 )
significatifs.
Tout comme les travaux d'Abuka et al (1998) et contrairement
aux résultats de Kamgna et al (2009), les résultats d'estimation
que nous avons obtenus sont non significatifs à l'exception de
l'écart d'inflation de l'équation de court terme de la
période 1993 :1 - 2008 :4 . L'estimation de long terme pour la
période 1993 :1 - 2008 :4 nous montre que l'explication de la fixation
du taux directeur par la BEAC se trouve dans le résidu. L'introduction
du résidu dans la fonction de court terme permet de décrire
correctement l'historique des taux de cette institution et révèle
un coefficient d'écart d'inflation significatif, celui de l'output gap
restant non significatif. Ces observations nous permettent de dire sans ambages
que la fixation du taux directeur de la BEAC est expliquée en grande
proportion par d'autres variables qui sont résumées dans le
résidu. La place de l'écart d'inflation étant très
petite tandis que celle de l'output gap est nulle. Ainsi, l'estimation d'une
fonction qui prend en compte des arguments additionnels s'impose.
Cette section nous a permis de comprendre que la fixation du
taux directeur de la BEAC ne suit pas une règle traditionnelle de
Taylor. A l'aide d'une estimation par la Méthode Vectoriel à
Correction d'Erreur, nous avons pu retenir la non significativité du
coefficient d'output gap et un coefficient d'écart d'inflation
statistiquement significatif et négatif avec un poids très
faible. Cependant, sur la période 1993 :1 - 2008 :4, l'observation des
courbes des résidus sur le long et le court terme nous permet de
conclure que le taux directeur de la BEAC est expliqué en grande
proportion par le résidu de l'équation de long terme. Etant
donné que le résidu est composé d'un ensemble de variables
qu'il faut encore expliciter, nous devons donc le décomposer afin de
ressortir les variables qui permettent de comprendre la conduite de la
politique monétaire par la BEAC.
Règle activiste de politique monétaire en raison
de sa prise en compte de l'inflation et du niveau de l'activité, la
règle de Taylor est une règle qui a fait l'objet de nombreuses
études tant dans les pays développés que sous
développés. Considérant comme instrument le taux
d'intérêt directeur de la Banque Centrale, cette règle a
connu un nombre important de critiques qui ont conduit à une
reformulation de cette règle par Goldman Sachs en 1996. Malgré
tout, elle est restée la règle la plus usitée dans les
analyses de comportement des Banques Centrales en termes de conduite de
politique monétaire. Ceci à cause de son caractère
systématique et simple. Son estimation a donné des
résultats satisfaisants dans plusieurs pays tant
développés que sous développés. Cependant, son
estimation pour la BEAC a donné des résultats se rapprochant de
ceux d'Abuka et al (1998) pour la Banque Centrale d'Ouganda et
différents de ceux de Kamgna et al (2009) pour la BEAC. Ainsi, les
résultats obtenus sont tous non significatifs excepté le
coefficient d'écart d'inflation, qui, est significatif sur l'estimation
de court terme de 1993 :1 - 2008 :4 ainsi que sur le long terme de 1999 :1 -
2008 :4. Aussi, ces estimations nous informent de ce que les variables qui
permettent d'expliquer la fixation du TIAO par la BEAC se trouvent en grande
proportion dans le résidu. Raison pour laquelle il est urgent de prendre
en compte les spécificités de la CEMAC pour mieux construire une
règle pour la BEAC. Ceci suppose donc une prise en compte des
paramètres additionnels afin d'obtenir la meilleure règle pour la
BEAC.
Cette partie dont l'objectif était de montrer que la
règle est au coeur de la conduite de la politique monétaire des
Banques Centrales et particulièrement de celle de la BEAC, a retenu
notre attention pour plusieurs raisons. La discrétion monétaire,
de part le coût positif qu'elle entraine, entame la réputation de
la Banque Centrale auprès des agents économiques (perte de
transparence et de crédibilité). Ce coût de la politique
discrétionnaire va conduire à un abandon de la discrétion
au profit de la règle monétaire. Cependant, le débat sur
le type de règle qui doit être retenu pour expliquer le politique
monétaire conclut sur la primauté des règles activistes
sur les règles automatiques. En conclusion au débat règle
d'instrument contre règle de ciblage, il a été
arrêté que les règles d'objectif font appel à des
règles d'instrument et ceci de façon implicite. D'où
l'adoption des règles d'instrument surtout que celle de ciblage posent
un problème de transparence et de responsabilité de la part des
autorités monétaires. Ainsi, les règles activistes
d'instrument s'obtiennent par un programme d'optimisation d'une fonction de
perte de la Banque Centrale. Parmi les règles activistes d'instruments
qui existent, celle de Taylor a retenu notre attention et a fait l'objet d'une
estimation pour la BEAC. L'estimation de cette règle s'est
révélée satisfaisante dans de nombreux pays qu'ils soient
du Nord ou du Sud. Cependant, les résultats que nous avons obtenus pour
la BEAC montrent une nécessité de prendre en compte d'autres
éléments pour pouvoir définir une règle pour la
BEAC. Surtout que les coefficients d'output gap et d'écart d'inflation
ont été estimés respectivement non significatif et
significatif avec des valeurs très faibles. En conclusion, la
règle traditionnelle de Taylor est insuffisante pour expliquer le
comportement de la BEAC en termes de conduite de sa politique monétaire.
Ceci étant, nous consacrons la deuxième partie de ce travail
à la recherche de la meilleure règle monétaire de la
BEAC.
Cette partie est essentiellement consacrée à la
recherche de la meilleure fonction de réaction de la BEAC. Cette
fonction, qui sera érigée, dans la mesure du possible, en
règle monétaire de l'institution. Après que la
règle de Taylor nous ait montré ses insuffisances pour ce qui est
de la BEAC, nous intégrons d'autres éléments qui nous
permettent d'obtenir la règle la mieux adaptée. En raison de
l'existence des réserves obligatoires dans la conduite de la politique
monétaire de la BEAC, nous testons la robustesse de la règle de
McCallum et concluons sur sa capacité à traduire le comportement
de la BEAC en termes de conduite de la politique monétaire (chapitre 3).
Cette règle ne présentant pas un objectif d'inflation
affiché, nous formulons dans un quatrième chapitre la
règle que nous estimons être la meilleure pour la BEAC.
CHAPITRE 3 : ROBUSTESSE D'UNE AUTRE REGLE MONETAIRE
SIMPLE : LA
REGLE DE MCCALLUM
Il est question ici de tester la possible pertinence de la
règle de McCallum pour ce qui est de la BEAC. Cette règle qui est
plus ancienne que celle de Taylor, a suscité notre attention car la BEAC
qui est l'institution d'application de cette recherche, agit aussi directement
sur la quantité de monnaie en circulation dans l'économie
à travers la constitution des réserves obligatoires,
l'encadrement du crédit,... Ainsi, nous montrons dans une
première section la conception théorique de cette règle et
dans une seconde section nous l'appliquons à la BEAC et en tirons les
leçons y afférentes.
Section 1 : CADRE THEORIQUE ET VERIFICATIONS EMPIRIQUES
DE LA REGLE DE McCALLUM POUR D'AUTRES BANQUES CENTRALES
La règle de McCallum, tout comme celle de Taylor, a un
instrument et une cible. Cependant, ses instrument et cible sont
différents de ceux de Taylor. Ceci dans la mesure oüla
règle de Taylor a pour instrument le taux d'intérêt et pour
cibles l'inflation et l'output gap.
Alors que celle de McCallum a pour instrument la base
monétaire et pour cible la production. Dans un premier temps, nous
présentons théoriquement cette règle. Et dans un second
temps, nous présentons quelques résultats de son estimation dans
certains pays.
A. Spécification de la règle de McCallum
Il est question dans un premier temps de spécifier
l'instrument et la cible de la règle de McCallum. Et dans un second
temps, nous nous penchons sur la formulation mathématique de cette
règle en vue de la détermination du facteur de réaction de
la banque centrale.
1. Instrument et cible pour McCallum
McCallum dans sa règle utilise comme instrument la base
monétaire et pour cible la production. Cependant, nous nous
appesantissons sur l'instrument croissance monétaire que nous
présentons dans son rôle de cible.
Selon Svensson (1999, p.636), une cible de croissance
monétaire, vue comme une stratégie pour atteindre la
stabilité des prix en stabilisant l'inflation autour d'une cible
d'inflation donnée, fait face à un choix entre être soit
inefficace et transparente soit être efficace et non transparente. Ainsi,
une cible de croissance monétaire pourrait être un moyen optimal
de réaliser une cible d'inflation, si la croissance monétaire
était le seul prédicteur de l'inflation future. Plus
spécialement, pour que celle-ci soit la cible intermédiaire
idéale, l'instrument de politique monétaire devrait uniquement
affecter le niveau futur des prix via son effet sur la monnaie.
Cependant, la sagesse conventionnelle dominante à
propos du mécanisme de transmission de la politique monétaire
assignerait seulement un rôle mineur aux agrégats
monétaires. La croissance monétaire n'est
généralement pas une cible intermédiaire idéale.
Comme l'a noté Svensson (1997), la cible de croissance
monétaire est en fait une cible de croissance prévue et peut
être établie comme une règle cible. Pour Taylor (1999), une
cible de croissance monétaire implique une fonction de réaction
particulière pour le taux d'intérêt. Nous notons que
très peu d'informations sur l'économie sont utilisées pour
la construction de cette fonction de réaction. L'instrument
dépend seulement des paramètres de la fonction de demande de
monnaie, la cible de croissance monétaire et de l'information
prédisant la demande de monnaie.
Une cible de croissance monétaire peut être
efficace si elle est conditionnelle à l'information de la période
t. un autre argument en faveur des cibles monétaires est que la monnaie
réagit avec un retard plus court à l'instrument que l'inflation ;
elle est par conséquent plus contrôlable.
Dès lors, cette cible peut envoyer des signaux
immédiats au public et au marché sur la position de la politique
monétaire et sur les intentions des policymakers à garder
l'inflation sous contrôle. Ces avantages de cible d'agrégats
monétaires dépendent de la relation forte et reliable entre la
variable objectif (inflation ou revenu nominal) et l'agrégat
ciblé. S'il y a instabilité de la vitesse de circulation, de
sorte que la relation entre l'agrégat monétaire et la variable
objectif soit faible, alors la cible d'agrégat monétaire aura des
difficultés à engendrer les effets escomptés. Cette faible
relation implique que frapper la cible ne produira pas l'effet
désiré sur la variable objectif et ainsi l'agrégat
monétaire ne fournira pas plus longtemps un signal adéquat
à propos de la position de la politique monétaire.
Ainsi, l'agrégat monétaire n'aidera pas à
fixer les anticipations d'inflation et à être un bon guide pour
imposer la responsabilité de la banque centrale. Ce problème avec
les cibles monétaires suggère la raison pour laquelle ceux qui
déterminent les cibles monétaires ne tiennent pas de
manière rigide le rang de celles-ci mais prennent plutôt en compte
des intervalles pour des périodes temporelles plus étendues. Les
deux pays qui ont sérieusement suivi une cible monétaire sont
l'Allemagne et la Suisse.
Le succès de la politique monétaire de ces deux
pays en contrôlant l'inflation par ce biais est la raison pour laquelle
une cible monétaire a encore de forts avocats et est une partie de la
stratégie de la politique officielle de la Banque Centrale
Européenne. Le régime des cibles monétaires de ces deux
pays est bien entendu très loin des règles avec cibles
monétaires de type Friedman dites mécanistes. Les cibles
monétaires adoptées par ces deux pays doivent être vues
comme une méthode permettant de communiquer la stratégie de
politique monétaire qui se focalise sur des considérations de
long terme et sur le contrôle de l'inflation. Les cibles
monétaires ont été plus problématiques en Suisse
qu'en Allemagne ; ceci étant dû aux difficultés de cibler
des agrégats monétaires dans une petite économie ouverte
qui connait également des changements substantiels dans la structure
institutionnelle de son marché monétaire.
De ces deux exemples nous tirons deux leçons. En
premier lieu, un régime de cible peut restreindre l'inflation dans un
plus long terme, même lorsque le régime permet des fautes de
cibles substantielles. En second lieu, la raison pour laquelle une cible
monétaire a été un succès raisonnable dans ces deux
pays, malgré des erreurs de ciblage fréquentes, est que les
objectifs de politique monétaire ont été
clairement établis. Ces éléments clé de
réussite du régime de cible - flexibilité, transparence et
responsabilité - sont des éléments aussi importants dans
les régimes de cible d'inflation.
Il nous reste donc de présenter comment McCallum a
intégré cette cible dans son équation en tant instrument
de la règle qu'il propose aux banques centrales.
2. Equation de la règle McCallum
Quel que soit le type de politique suivi par les
autorités, les agents économiques rationnels forment leurs
anticipations sur la croissance monétaire et l'inflation de telle sorte
que l'erreur d'anticipation soit nulle McCallum (1989). Ainsi, ils anticipent,
dans le cadre discrétionnaire, que les autorités modifieront
à chaque période les objectifs fixés. Ce manque de «
constance », cet écart par rapport à l'objectif initialement
annoncé, produit de l'inflation. Cependant, ce biais n'apparait pas
lorsqu'une règle monétaire est mise en oeuvre, puisque les agents
savent qu'il n'y aura pas de modification de la politique.
Pour donc proposer une règle aux banques centrales,
McCallum (1984, 1988) développe une règle monétaire dont
la teneur suit :
|}
V~ la vitesse de circulation de B~
définit par V~ =
Soient : B~ la base monétaire
Bt
Le temps représenté par l'indice t
est mesuré en trimestre Y~ le produit national brut
nominal en t.
En posant ? l'opérateur de
différence première
In un logarithme népérien, on a
:
?InV~ = ?InY~ - ?InB~ ce qui nous permet
d'obtenir l'équation suivante : ?InB = ?InY~ -
?InV~.
En fixant Y la valeur objectif du
produit nominal brut Y~ et en calculant ?InV~
moyenne sur plusieurs périodes pour la croissance du logarithme
de la vitesse de circulation, nous obtenons la règle de McCallum.
Cependant, si la valeur présente Y~ excède la
valeur objectif Y à cause par exemple de
chocs dans le secteur privé, il convient d'effectuer un ajustement afin
de prendre en considération cette éventualité.
Ceci étant, nous pouvons donc présenter la forme
fonctionnelle finale de la règle de McCallum Bennett ainsi qu'il suit
:
?InB = ?InY~ - ?InV~ + ë InY~31
~ - InY~_1)
Avec ë InY~31
~ - InY~_1) l'ajustement par rapport
à la cible et ë une constante positive
représentant le facteur de réaction de la banque centrale.
McCallum en 1997, va reformuler cette règle en la rendant
plus simple. La formulation qui en découle est la suivante :
r = r_1 + ë x_1
~ - Xt_i) avec
r~ la variable instrument et
r_1 sa variable retardée à une
période ;
Xt_i la variable cible retardée à
une période et x_1
~ son objectif.
Alors en considérant r = B~ et
Xt_i = Yt_i nous pouvons conclure sur la forme suivante de
cette règle : B = B_1 + ë Y~3~
~ - ~3~".
Ainsi, ë < 0 implique que la base
monétaire doit baisser lorsque le niveau réel de production est
inférieur à la production cible ou potentielle McCallum
(1997).
La règle de McCallum a été appliquée
empiriquement dans certains pays. Ainsi, nous présenterons dans les
lignes suivantes les différents résultats obtenus.
B. Application de la règle de McCallum a certaines
banques centrales
L'application de cette règle à la politique
monétaire d'une banque centrale consiste à déterminer la
valeur de ë. Nous montrons dans une première
approche, les différents résultats obtenus et dans une seconde,
le comportement qu'implique la règle de McCallum dans divers cas.
1. Valeurs du coefficient « ë » pour
différentes estimations
Pour McCallum un seul coefficient est appelé à
être déterminé (ë). D'où les
résultats empiriques suivants. Bennett ne s'est pas contenté de
présenter une formulation mathématique de sa règle mais
est allé plus loin en la testant pour le cas de la FED (1987). Ainsi,
dans son évaluation, il estime le coefficient ë
à 0.25. Ceci après avoir testé les différents cas
où les valeurs de ë serait respectivement
égale à 0.00 ; 0.25 ; 0.50 ; 1.00. La valeur de
ë qui a présenté les meilleures
caractéristiques est 0.25.
D'autres auteurs en dehors de McCallum ont testé cette
règle dans d'autres espaces monétaires. Tel est le cas de Durand
et Payelle (1998) qui dans une application au cas français ont
estimé ë à 2.25 et 2.5 lorsque la variable
instrument est la base monétaire. Nous pouvons donc constater que ces
valeurs du coefficient ë sont très
éloignées de celles trouvées par McCallum lui-même
dans son application au cas américain. Par conséquent, ces
valeurs n'ont pas pu être retenues car elles comportent des risques
d'instabilité dynamique qui peuvent être obtenus lorsque les
réactions de l'économie sont trop fortes. Afin d'éliminer
ces risques, Payelle et Durand ont changé la variable instrument et se
sont servis de l'agrégat monétaire M2. Suite à cette
modification, ils ont obtenu une valeur de ë=0.5, plus
proche des résultats de McCallum. Ainsi, pour la France, la variable
adéquate serait M2 et celle des USA M1. Donc l'agrégat
monétaire ne peut être identique pour tous les pays.
Nous pouvons dons constater que cette règle a
été valable dans le cas de la FED ainsi que pour ce qui est de la
France à la seule condition de rechercher l'agrégat
monétaire le
mieux adapté pour l'économie concernée.
De même, l'utilisation de cette règle entraine au niveau de la
banque centrale l'observation de deux comportements que nous présentons
cidessous.
2. Implications comportementales de la règle de
McCallum
La règle de McCallum conduit à l'observation de
deux comportements dont la teneur
suit :
> Si l'économie se trouve le long de son sentier de
croissance d'équilibre à long terme correspondant à une
faible inflation et si la vitesse de circulation de la monnaie est constante,
alors la croissance de la masse monétaire se fait à un taux
constant conformément à la proposition formulée par
Friedman16 ;
> En présence des chocs entrainant une variation
permanente de la vitesse et/ou écartant l'économie du sentier
correspondant au taux de croissance du PNB nominal retenu comme objectif
(Y~ = Ye), les autorités qui sont censées
pouvoir contrôler la base monétaire, prennent des mesures
correctrices destinées à freiner ou à
accélérer la croissance monétaire.
En dépit des conséquences positives
engendrées par cette règle, elle a connu de nombreuses critiques
et celle qui a retenue notre attention est celle de Bordes (1997), qui stipule
que cette règle n'est généralement pas adaptée au
contexte institutionnel européen où les autorités
utilisent les taux d'intérêt comme instrument de leur
politique.
La règle de McCallum tout comme celle de Taylor est une
règle activiste de politique monétaire. Cependant, elle
considère comme instrument la base monétaire. Tout comme celle de
Taylor, elle a été appliquée aux Etats Unis et elle s'est
révélée satisfaisante. Appliquée au cas
français, elle s'est révélée significative avec M2
comme instrument. Cependant, elle a connu de nombreuses critiques qui nous
amènent à nous poser la question de savoir si cette règle
serait significative pour la BEAC ?
Section 2 : LA REGLE DE MCCALLUM : UNE AUTRE REGLE
SIMPLE NON
SATISFAISANTE POUR LA BEAC
Tout comme la règle de Taylor, celle de McCallum a
retenue notre attention et a fait l'objet d'estimation pour la BEAC. En fait,
il s'agit ici de voir si la BEAC repose sa politique monétaire sur le
contrôle de la masse monétaire. Ainsi, dans un premier temps nous
estimons la valeur du coefficient de McCallum. Et dans un second temps, nous
interprétons le résultat obtenu pour la BEAC.
16 Friedman (1968) a été parmi les
premiers économistes à proposer une règle monétaire
: fixer un taux constant de croissance du stock monétaire de
façon à aboutir à une inflation nulle en moyenne (ce que
nous avons appelé avec Orphanides, 2007 la règle des K-pourcent).
Cependant, cette règle est sujette à deux critiques. D'une part,
le stock de monnaie n'est pas un instrument contrôlable puisqu'il ne peut
être manipulé qu'indirectement et avec des erreurs significatives.
D'autre part, il est difficile de savoir quel taux conduira à une
inflation nulle.
A. Estimation de « ë » pour la BEAC
Il est question ici de définir les variables que nous
utilisons dans notre modèle. Et nous terminons par la
détermination du coefficient « ë ».dans différents
cas de figure.
1. Variables adaptées au cas de la
BEAC
Tout comme nous l'avons fait avec la règle de Taylor,
nous estimons une règle de McCallum sur deux périodes à
savoir de 1993 :1 à 2008 :4 et de 1999 :1 à 2008 :4. Le choix de
l'année 1999 se base sur l'avènement de l'euro. Ceci dans la
mesure où l'arrimage du FCFA à l'euro était
considéré comme une seconde dévaluation du FCFA. Surtout
si nous nous en tenons à la parité qui quitte de 1FF = 100 FCFA
à une parité de 1 Euro = 955,957 FCFA. Il est vrai qu'avant cette
date, la parité était encore soupçonnée mais il
était évident que la nouvelle monnaie européenne devait
avoir plus de pouvoir et de poids que le FF. Car la France devait entrer en
relation avec la plus puissante économie européenne qu'est
l'Allemagne. Et comme la politique monétaire de la BCE n'est que la
retranscription de la politique de la Bundesbank (Bourdon, 2003), il est donc
fort probable que la BCE se comporte comme cette dernière. Lorsque nous
savons que l'Allemagne est le pays européen qui a longtemps poursuivi un
objectif de contrôle de la masse monétaire , Stuart (1992), et que
le FCFA est rattaché à l'Euro, il n'est donc pas inutile de
tester la possible significativité de la règle de McCallum pour
la BEAC.
McCallum dans son estimation utilise la base monétaire
représentée par M1 dans notre échantillon. Cependant,
certaines études faites en Europe ont révélé
qu'avec M1 la règle n'est pas satisfaisante. Cela a donc conduit
à remplacer la base monétaire par la quasimonnaie notée M2
dans notre échantillon. Nous présentons ici les résultats
d'estimations simultanément avec M1 et M2.
Pour ce qui est de la production potentielle, nous l'estimons
avec un trend obtenu par lissage grâce au Filtre de Hodrick-Prescott.
Pour ce qui est de la vitesse de circulation de la monnaie, elle
est calculée respectivement avec M1 et M2 selon que nous
considérons M1 ou M2.
Il nous reste maintenant de déterminer les
différentes valeurs de « ë ».
2. Valeurs de « ë »
Le modèle présenté par McCallum en 1997 a
présenté des résultats non significatifs. Ce qui nous a
amené à l'abandonner au profit de celui testé aux USA en
1987. Ainsi le modèle que nous testons se présente ainsi qu'il
suit :
?InM1 = ?InPIBP - ?1nV~
~~~~~~~ + ë 1nPIBP~_1 -
1nPIB~_1) avec V~ = PIB
Mi
Ou
?InM2 = ?InPIBP - ?1nV~
~~~~~~~ + ë 1nPIBP~_ - 1nPIB~_~)
avec V = PIB
M2
Les tests de stationnarité sur les variables
transformées en logarithme nous donnent les ordres d'intégrations
suivants :
|
1993:1 A 2008:4
|
1999:1 A 2008:4
|
lnM1
|
I(1)
|
I(1)
|
lnM2
|
I(1)
|
I(1)
|
1nV~ avec M1
|
I(1)
|
I(1)
|
1nV~ avec M2
|
I(1)
|
I(1)
|
1nPIBP~_1
|
I(0)
|
I(0)
|
1nPIB~_1
|
I(1)
|
I(1)
|
Tableau n°3 : ordres
d'intégration des séries
Après de nombreuses estimations, les différentes
valeurs de « t » trouvées sont les suivantes
:
1993 :1 à 2008 :4
|
1999 :1 à 2008 :4
|
AVEC M1
|
AVEC M2
|
AVEC M1
|
AVEC M2
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
t
|
0,1217
|
2,0284
|
t
|
0,1217
|
2,026
|
t
|
0,189
|
2,066
|
t
|
0,189
|
2,066
|
R2
|
0,7289
|
/
|
R2
|
0,4101
|
/
|
R2
|
0,545
|
/
|
R2
|
-0,31
|
/
|
^
R:_<`
|
0,7289
|
/
|
^
R:_<`
|
0,4101
|
/
|
^
R:_<`
|
0,545
|
/
|
^
R:_<`
|
-0,31
|
/
|
DW
|
1,0052
|
/
|
DW
|
1,005
|
/
|
DW
|
0,965
|
/
|
DW
|
0,965
|
/
|
AIC
|
-4,5566
|
/
|
AIC
|
-4,5566
|
/
|
AIC
|
-4,09
|
/
|
AIC
|
-4,09
|
/
|
SIC
|
-4,5225
|
/
|
SIC
|
-4,5225
|
/
|
SIC
|
-4,05
|
/
|
SIC
|
-4,05
|
/
|
Tableau n°4 : résultats
d'estimation de la règle de McCallum pour la BEAC
Lorsque nous testons ce modèle avec une
différence première de 1nPIB~_1
puisqu'il est intégré d'ordre 1, les résultats
obtenus sont tous non significatifs. Raison pour laquelle nous ne
présentons ici rien que les résultats obtenus à base du
modèle théorique tel que défini par McCallum (1987).
B. Significativité non satisfaisante de «
ë » pour la BEAC
Après avoir obtenu les résultats des tests, il
est important d'en apporter quelques interprétations. Car se sont ces
dernières qui nous permettent de retenir le meilleur modèle ainsi
que ses implications. Ainsi, nous présentons dans un premier temps les
implications des différentes valeurs du coefficient estimé et
nous retenons le meilleur modèle. Dans un second temps nous tablons sur
les limites de cette règle dans l'explication du comportement de la BEAC
en termes de conduite de politique monétaire.
1. Implications des différentes valeurs de
« ë » pour la BEAC
Quelque soit la période d'estimation et selon que
l'estimation est faite avec M1 ou M2, tous les coefficients obtenus sont
significatifs. Tout de même, les valeurs des coefficients sont identiques
à chaque période d'estimations quelque soit la mesure de la masse
monétaire utilisée. Ainsi, pour la période 1993 :1 - 2008
:4 (ë = 0,12) et pour la demi période 1999 :1-
2008 :4 (ë =0,18). La suite de l'analyse des
résultats nous montre des critères d'Aikaike et de Schwartz
identiques à chaque période pour les estimations faites avec M1
ou M2. Cependant, les estimations faites à l'aide de la base
monétaire (M1), maximisent la valeur de R2 quelque soit la
période choisie. En conclusion, le meilleure modèle s'obtient
avec l'utilisation de la base monétaire (M1) comme instrument de la
politique monétaire. Ainsi, le coefficient de réaction de la BEAC
est de ë = 0,12 pour la période 1993 :1- 2008 :4
et de ë =0,18 pour la demi-période 1999 :1- 2008
:4.
Ces coefficients qui sont proches de celui trouvé par
McCallum en 1987 aux USA (ë =0,25) ne viennent que confirmer le fait que
la BEAC dans la conduite de sa politique monétaire poursuit un objectif
intermédiaire de contrôle de la masse monétaire. Aussi, le
fait qu'elle réagisse à l'écart de production est une
preuve que la BEAC accompagne les politiques économiques
générales élaborées dans l'union comme le disent
ses statuts.
En outre, la valeur du coefficient sur la demi-période
1999 :1 - 2008 :4 est plus forte que celle obtenue sur la période
entière. Ceci peut s'expliquer par la mise sur pied de l'euro et sa mise
en circulation en 1999. En fait, la BCE qui est l'institution d'émission
de cette monnaie est née d'un accord entre plusieurs pays d'Europe
d'harmoniser leurs politiques monétaires. Parmi ces pays nous avons la
France et l'Allemagne. La France par le passé gérait le FCFA
à travers le compte d'opérations ouvert au trésor
français. Ce qui a conduit à une parité fixe entre le FF
et le FCFA. Et donc à un ralliement du CFA au FF. Cependant, avec son
adhésion à la zone euro, la France doit abandonner sa monnaie qui
est le FF au profit de la monnaie commune ici l'Euro. Ce qui ne sera pas sans
effet sur le FCFA. D'autant plus que les accords (de garantie du trésor
français au CFA et de centralisation des réserves de change de la
BEAC dans le compte d'opérations ouvert auprès du Trésor
français) entre la France et la Sous région CEMAC sont
restés inchangés. C'est ainsi qu'à travers la
parité entre le FF et l'Euro, l'on aboutit à un arrimage du CFA
à l'Euro avec une parité fixe de 1 Euro = 955,657 FCFA. Ce qui
montre donc que la politique monétaire de la BEAC sera désormais
influencée par celle de la BCE. Entre autre, la politique
monétaire de la BCE est calquée sur celle de la Banque Centrale
du leader de l'union monétaire à savoir la Bundesbank, Huchet
(2003). Or nous avons montré précédemment que l'Allemagne
est l'un des rares pays de l'Europe qui a longtemps poursuivi un objectif
monétaire dans la conduite de sa politique monétaire. Ainsi, la
BCE tout comme la Banque Centrale de la République
Fédérale d'Allemagne, va accorder dans sa gestion
monétaire un poids important à l'objectif monétaire. Ce
qui va donc amené la BEAC, du fait de l'encrage du CFA à l'Euro,
à accroître le poids qu'elle accorde à l'objectif de
croissance de la masse monétaire.
Une simulation de la croissance réelle de la masse
monétaire (M1) à son estimation à travers la Règle
de McCallum nous donne les graphiques suivants selon les périodes
d'estimations.
0.2 0.1 0.0 -0.1 -0.2 -0.3
|
|
94 96 98 00 02 04 06 08
LNM11 LNM11F
Figure n°4 : évolution de M1
observée et de M1 simulée par la règle de McCallum
sur la période 1993 :1 - 2008 :1
99 00 01 02 03 04 05 06 07 08
LNM11 LNM11F
Figure n°5 : évolution de M1
observée et de M1 simulée par la règle de McCallum
sur la période 1999 :1 - 2008 :1
LNM11 représente l'évolution de la masse
monétaire de la BEAC
LNM11F est l'évolution de la masse monétaire de la
BEAC estimée par la règle de
McCallum
Ces deux schémas nous montrent que la politique
monétaire de la BEAC en termes d'objectif de taux de croissance de la
masse monétaire s'ajuste très bien au taux de croissance de la
masse monétaire calculée à l'aide de la règle de
McCallum exception faite de la période allant du quatrième
trimestre 1998 à Décembre 2001 où ces deux taux s'ajustent
moins bien. Nous pouvons expliquer cet écart par les différents
évènements qui ont eu lieu dans la zone à cette
époque. En fait, au 31 Décembre 1998, la parité entre
l'Euro et le FCFA est connue suite au taux de conversion du FF à l'Euro
arrêté par les Ministres des Finances des quinze pays membres de
l'union européenne. En outre, le Conseil d'Administration de la BEAC
arrête les modalités pratiques de mise en oeuvre des
réserves obligatoires (rémunérées ou non).
Cependant, ce n'est qu'au 23 novembre 2000 que le Conseil d'Administration
arrêtera les différents coefficients des réserves
obligatoires applicables à l'ensemble des banques de la zone
d'émission BEAC. Ainsi, ce taux est fixé à 1% sur les
dépôts à vue et à 0,5% sur les
dépôts à terme avec un taux de
rémunération de ces réserves fixé à 1,20%.
Pour terminer, au 14 Décembre 1999, il est décidé du gel
des plafonds d'avances de la BEAC aux Trésors nationaux à leur
niveau constaté au 31 Décembre 2001. En plus du fait que ces
plafonds seront réduits par dixième chaque année à
partir du 1er Janvier 2002, la BEAC opte pour le remplacement,
à compter de cette dernière date, de ses avances directes aux
Etats par un mécanisme d'émission de titres publics (bons et
obligations du Trésor) à souscription libre et dont une fraction
sera garantie à titre transitoire par l'institut d'émission. Les
mesures sur les réserves obligatoires sont confirmées avec la
décision du 22 Août 2001 du Gouverneur de l'institution, de
soumettre les banques de la zone d'émission à la constitution des
réserves obligatoires à compter du 1er Janvier 2001.
Ainsi, la pertinence de tous ces évènements dans l'explication de
cet écart entre le taux observé et le taux de croissance de M1
estimé, se trouve dans le fait qu'il s'agit d'un ensemble
d'évènements qui ont une influence directe ou indirecte sur la
quantité de monnaie en circulation. Pour ne prendre que cet exemple, la
théorie économique à montré que les réserves
obligatoires17 sont un instrument de contrôle de la
quantité de monnaie en circulation. Donc leur instauration a du
probablement entrainer des perturbations dans le contrôle de la masse
monétaire. Surtout qu'il fallait s'adapter à la nouvelle
règlementation. Nous pouvons donc conclure en disant que cette
période peut être vue comme un temps d'adaptation aux changements
opérés dans la conduite de la politique monétaire de la
zone.
Malgré le fait que la règle de McCallum permet
de comprendre la politique monétaire de la BEAC sur un angle bien
précis, elle n'est pas suffisante pour apporter une explication tout
à fait conforme à la réalité monétaire dans
cette zone. Ceci en raison de quelques limites qu'elle présente et que
nous présentons dans les lignes qui suivent.
2. Limites de la règle de McCallum dans
l'explication de la fonction de réaction de la BEAC
Les limites de cette règle s'étendent à deux
niveaux parmi lesquelles nous avons la limite institutionnelle et la limite
d'estimation du coefficient de réaction.
La première limite de la règle de McCallum dans
l'explication de la gestion monétaire en zone BEAC se trouve au niveau
institutionnel. En fait, la BEAC dans ses statuts précise qu'elle a pour
objectif principal le maintient de la stabilité des prix (l'inflation)
dans l'union. En outre, l'instrument utilisé par la BEAC depuis
longtemps et dont l'emploi s'est renforcé avec la mise sur pied du
marché monétaire en Juillet 1994 est le taux
d'intérêt directeur dont le principal est le TIAO. Ainsi, la
croissance monétaire constitue pour la BEAC un objectif
intermédiaire et ne saurait être utilisée comme instrument
pour cette institution. En outre, l'objectif de stabilité des prix ne
ressort pas de manière explicite dans la règle de McCallum il lui
est implicite.
La seconde limite se trouve dans la valeur du coefficient de
réaction estimé à partir de la règle de McCallum.
Ainsi, le coefficient de réaction trouvé pour la BEAC est
égal à 0,12
17Pour plus d'informations sur le rôle des
réserves obligatoires dans la politique monétaire de la BEAC,
voir les travaux de DONGUE portant sur « l'efficacité des
réserves obligatoires en tant qu'instrument de la politique
monétaire ». Il s'agit en fait de son mémoire de DEA
rédigé à la même période que nous.
et 0,18 selon les époques. Bien que ces valeurs soient
proches de celle trouvée par McCallum aux USA à savoir 0,25,
elles sont tout de même différentes. Ces écarts traduisent
le fait que cette règle de McCallum ne soit pas très bien
adaptée dans la représentation de la politique monétaire
de la BEAC. Surtout que dans la représentation graphique de cette
règle, et son rapprochement au taux de croissance monétaire
réel de la zone, nous avons noté une période au cours de
laquelle ces deux taux s'ajustaient moins bien.
Ces deux limites nous permettent de conclure sur l'insuffisance
de la règle de McCallum dans l'explication de la politique
monétaire de la BEAC.
Cette section est d'une importance capitale dans la mesure
où elle nous a permis de tester la robustesse de la règle de
McCallum dans l'explication de la politique monétaire de la BEAC. Il
ressort de cette estimation que la règle de McCallum appliquée au
cas de la BEAC nous permet de réconforter l'idée de l'utilisation
du taux de croissance monétaire comme objectif intermédiaire par
la BEAC. Cependant, en raison de l'utilisation par la BEAC du taux
d'intérêt directeur comme instrument de la politique
monétaire, en raison de l'objectif principal et explicite (ou
institutionnel) de stabilité des prix de l'institution et enfin en
raison du coefficient de réaction qui est différent de celui
trouvé par McCallum dans son application au cas des USA, nous pouvons
conclure sans ambages sur l'insuffisance de la règle de McCallum dans
l'explication de la politique monétaire de la BEAC.
Dans ce chapitre, il a été question de
présenter dans une première section la règle de McCallum.
Ainsi, il a été convenu que McCallum tout comme Taylor pour
inclure le niveau de l'activité dans la représentation de la
politique monétaire des banques centrales, a mis sur pied une
règle monétaire activiste qui a pour instrument le taux de
croissance monétaire (M1) et pour cible la production. La
significativité de cette règle est fonction de la mesure de la
masse monétaire retenue. Ainsi, cette règle est satisfaisante aux
USA avec M2 alors qu'en France elle l'est avec M1. Son application au cas de la
BEAC a fait l'objet de la deuxième section de ce chapitre. Le premier
résultat obtenu est qu'elle est significative pour la BEAC lorsqu'elle
est estimée à partir de M1. En outre, les différentes
interprétations ont permis d'arriver à la conclusion selon
laquelle la BEAC utilise le taux de croissance de M1 comme objectif
intermédiaire. Cependant, compte tenu des limites institutionnelles et
d'estimation des coefficients de réaction, détaillées plus
haut, il a été retenu que la règle de McCallum est
insuffisante pour traduire la politique monétaire de la BEAC. Raison
pour laquelle nous estimons dans le chapitre suivant une fonction de
réaction de la BEAC que nous érigerons dans la mesure du possible
en une règle monétaire de cette institution.
CHAPITRE 4 : LA FONCTION DE REACTION DE LA BEAC : UN
COMPOSITE DE REGLES MONETAIRES SIMPLES
Les estimations précédentes nous ont conduits
à conclure sur une non adéquation des règles
monétaires simples (Taylor et McCallum) dans l'explication de la
politique monétaire de la BEAC. Raison pour laquelle nous nous sommes
attelés à rechercher une fonction de réaction pour la BEAC
qui a les capacités de se constituer en règle monétaire
pour cette institution. En fait, afin de tenir compte des
spécificités de chaque économie, il est nécessaire
d'apporter des modifications supplémentaires à la règle de
Taylor originale. Il s'agit en clair de l'intégration d'arguments
supplémentaires comme variables explicatives, lesquelles peuvent avoir
un impact sur la prise des décisions des autorités
monétaires lors de la fixation des taux directeurs. Ainsi, l'objectif de
ce chapitre est de mettre sur pied une règle monétaire permettant
de traduire fidèlement le comportement de la BEAC en termes de conduite
de la politique monétaire. Pour cela, nous présentons dans une
première section les spécificités de la zone CEMAC ainsi
que les variables que nous devons ajouter à la fonction de Taylor en vue
d'obtenir la meilleure règle pour la BEAC. Dans une seconde section,
nous estimons la règle de la BEAC et présentons ses
implications.
Section 1 : SPECIFICITES DE LA ZONE CEMAC ET
VARIABLES
ADDITIONNELLES
Chaque pays ou chaque zone monétaire a des
spécificités qui lui sont propres. Et ces particularités
sont d'une importance capitale dans la détermination des fonctions de
réactions voire des règle monétaires des banques
centrales. En fait, dans l'histoire monétaire de chaque pays ou de
chaque zone monétaire, on note de nombreux évènement qui
ont entrainé un tournant majeur dans la conduite de la politique
monétaire. La BEAC n'est pas épargnée par ce
phénomène et ceci nous amène donc dans un premier temps
à présenter l'évolution de la politique monétaire
de la BEAC ainsi que les différents évènements majeurs qui
ont marqué son histoire monétaire. Suite à ces
différents aspects de la politique monétaire de la BEAC, nous
retenons des paramètres que nous ajoutons à la fonction de
Taylor. Ainsi, dans un deuxième temps, nous présentons les
résultats d'estimations de la règle résultante et nous
interprétons ses résultats en vue de déterminer les
limites et les perspectives de cette étude.
A. Evolution de la politique monétaire de la
BEAC
L'objectif ici est de nous rafraichir la mémoire sur
l'histoire monétaire de la BEAC. L'importance d'une telle partie est
qu'elle nous permet de saisir en quoi la zone franc est différentes des
autres zones monétaires. En plus, la segmentation de cette histoire en
deux sous périodes nous permet de cerner sans beaucoup de
difficultés les différentes évolutions observées
dans la gestion monétaire en Afrique Centrale. Ainsi, nous analyserons
la politique monétaire de la BEAC avant 1990 et après 1990.
1. La politique monétaire de la BEAC avant
1990
Le 21 décembre 1853, un décret impérial
autorisait la Banque du Sénégal à traiter des
opérations de banque, de prêts, d'escompte et d'émission en
Afrique Française. Quelques années plus tard, le privilège
d'émission pour les territoires français d'Afrique Occidentale et
équatoriale sera conféré à la Banque de l'Afrique
Occidentale (BAO) par décret signé le 29 Juin 1901. Cette banque
d'émission va s'installée au Cameroun et en Afrique Equatoriale
Française (AEF) respectivement en 1921 et 1925. Suite au ralliement de
l'AEF et du Cameroun au Général de Gaulle en Août 1940, la
Caisse Centrale de la France Libre fut créée par ordonnance du 2
décembre 1941. Par la suite, l'ordonnance du 2 Février 1944
change la Caisse Centrale de la France Libre en Caisse Centrale de la France
d'Outre-Mer. Jusqu'ici, l'Afrique Centrale ne possède pas encore un
institut d'émission qui lui est propre et le FCFA à cette
époque n'a pas encore vu le jour. Il faut attendre le 26 décembre
1945 pour voir la zone Franc et les Francs coloniaux18 êtres
officiellement créés. Un aspect à noter ici est la
parité fixe qui existe entre le CFA et le Franc Français (FF)
d'où 1 FCFA = 1,70 FF (ancien). Jusqu'à cette date l'Afrique
Centrale (dénommée AEF et du Cameroun) ne possède pas
encore d'un institut d'émission autonome et donc n'a pas une autonomie
monétaire. Le 18 Octobre 1948, la parité passe à 2 FF
(ancien). La réforme du régime de l'émission en AEF et au
Cameroun par décret du 20 Janvier 1955 conduit à la
création de l'institut d'émission de l'AEF et du Cameroun. La
convention d'ouverture du Compte d'Opérations intervient le 29
décembre 1955. Cet Institut d'Emission deviendra la Banque Centrale des
Etats de l'Afrique Equatoriale et du Cameroun (BCEAEC) par ordonnance du 4
Avril 1959 suite au regroupement de cinq (05) Etats d'Afrique Centrale à
savoir : le Cameroun, la République Centrafricaine, le Congo, le Gabon
et le Tchad. Parallèlement, il est décidé que la monnaie
émise sera le FCFA (défini comme le Franc de la Communauté
Financière Africaine) dont la parité, à l'égard du
Franc Français19 est de 1FCFA = 0,02 FF. A partir de cette
date nous voyons déjà se dessiner l'arriver de la BEAC et d'une
politique monétaire propre à la sous région CEMAC. C'est
ainsi qu'une dizaine d'années après les indépendances, le
22 novembre 1972 à Brazzaville, les hautes autorités des cinq
Etats de la Sous-région cités ci-dessus signèrent une
Convention de Coopération monétaire, donnant ainsi naissance
à la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC), qui est l'institut
multinational chargé notamment d'émettre la monnaie commune, le
Franc de la Coopération Financière Africaine (FCFA), et de
gérer donc par là le pool commun des réserves de change et
ainsi conduire la politique monétaire de la sous-région CEMAC
même si nous ne sommes pas encore à cette appellation. Cependant,
il faut encore attendre le 2 Avril 1973 pour voir la BEAC fonctionner sur le
terrain. La signature de la Convention de Coopération monétaire
le 23 Novembre 1972 à Brazzaville au Congo, va entrainer cinq (05) faits
majeurs parmi lesquels :
+ La liberté des transferts en Zone Franc ;
+ La convertibilité illimitée entre les
différentes monnaies de la Zone Franc et l'harmonisation des
règlementations de change ;
+ Les parités fixes entre les différentes monnaies
de la Zone Franc ;
18 FCFA qui signifie à cette époque
Franc des Colonies Françaises d'Afrique
19 Il est important ici de noter qu'au 1er
janvier 1960 (date de proclamation de l'indépendance du Cameroun), il
sera créé en France un nouveau Franc Français. Il s'agit
donc de la parité avec ce nouveau Franc Français.
+ La garantie du trésor Français à la
monnaie émise par la BEAC ;
+ La centralisation des réserves de change dans un
compte spécial appelé « Compte d'opérations »
ouvert par la BEAC auprès du Trésor Français. Ce compte
est destiné à recevoir au moins 65% des réserves de la
BEAC.
Ce bref rappel historique nous permet de dire que
l'organisation monétaire actuelle trouve son origine dans la
période coloniale, puis a évolué en relation avec les
changements politiques intervenus dans les Etats membres à partir de
leur indépendance.
A ces évènements nous pouvons ajouter d'autres
tel le passage au 29 Avril 1974 de la durée maximum des crédits
à moyen terme de sept (7) à dix (10) ans. En outre, en date du 27
Juillet 1977, il sera instituée une nouvelle procédure de
mobilisation simplifiée des crédits à l'économie
(préfiguration de la procédure de mobilisation en compte
courant), en remplacement de la procédure de réescompte. Le
nouveau système suppose l'ouverture à chaque banque d'un compte
courant garanti par le dépôt d'effets à six mois
d'échéance maximum. Les effets admis sont ceux souscrits par des
entreprises éligibles au réescompte. Notons que le 1er
Juillet 1981 avait été retenu comme la date d'entrée en
vigueur de la procédure de mobilisation en compte courant. Tout comme la
procédure de réescompte, ce mode de refinancement des banques
primaires repose sur le système de plafond de réescompte
individuel par banque (cotes obligatoires). Toutes ces réformes ont pour
objectif de crédibilisé la politique monétaire telle
qu'elle est menée par la BEAC. Ce qui semble porter ses fruits car,
cette coopération monétaire va s'élargir à six pays
dorénavant avec l'adhésion de la Guinée Equatoriale en
date du 1er janvier 1985 au taux de 1FCFA = 4 Bipkwelés
(monnaie guinéenne). Un an plus tard, et plus précisément
le 25 Mars 1986, il est admis le principe d'un réaménagement plus
régulier que par le passé des taux d'intervention de la Banque.
Cette dernière règlementation nous conduit de plus en plus
à une modification de la gestion des taux d'intervention de
l'institution. Ce qui se concrétisa le 16 Octobre 1990 avec l'ouverture
du débat sur les réformes monétaires à
Yaoundé. Et ce débat aboutit à la décision de
suppression du taux d'escompte privilégié de la Banque tout en
donnant délégation permanente au Gouverneur pour la
révision des taux d'intervention de la BEAC, les opérations
initiées par le système bancaire, chaque fois que l'exige la
situation économique monétaire.
Dans cette perspective et pour favoriser l'intégration
des Trésors Nationaux aux conditions du marché, il est
décidé d'opérer la jonction entre le taux des avances aux
Trésors nationaux jugé anormalement bas (il était de 4% de
1977 à 1987) et le taux normal. A cet effet, le mécanisme
d'alignement automatique du taux des trésors nationaux, sur le taux
normal des interventions de la BEAC, prévoyait l'augmentation du taux
des avances aux trésors d'un point tous les six mois, à compter
de Mars 1991 (jusqu'à ce qu'il rattrape le taux directeur de la BEAC).
De même, il a été décidé que le taux de
pénalité applicable aux avances aux Trésors doit
être relevé dans les mêmes conditions jusqu'à ce
qu'il atteigne le taux de pénalité aux banques. Dans tous les
cas, la révision des taux applicables aux avances aux Trésors
nationaux continue de relever de la compétence du Conseil. Il en est de
même de la fixation du taux directeur qui est faite de la même
manière. Ce mécanisme de fixation ne tient pas compte du niveau
de l'activité ou de la production de la sous région. Ce qui est
visible par une courbe de taux d'intérêt en forme d'escalier.
81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93
TIAO
Source : graphique obtenu
à l'aide des données publiées par la BEAC
Figure n°6 : évolution du
TIAO avant la mise sur pied du marché monétaire en zone
BEAC
Ce schéma montre clairement que le taux
d'intérêt directeur de la BEAC était fixé par un
Conseil qui ne tenait pas compte de la conjoncture interne de la sous
région. Ce qui traduisait donc une inadaptation de la politique
monétaire menée par la BEAC aux conditions de la zone.
D'où la vague de réforme observée dans la conduite de la
politique monétaire à compter des années 1990.
2. La politique monétaire après 1990
En vue de tenir compte des spécificités de la
sous région et ainsi accroître sa transparence et sa
crédibilité, une vague de réformes monétaires a
été entamée par la BEAC dès les années
1990.
Etant dans un contexte international de libéralisation
des taux et donc d'explosion des marché financiers, la BEAC à
travers son conseil, se prononce favorablement sur l'opportunité de la
mise en place d'un marché monétaire dans la zone
d'émission en date du 20 Mars 1991. Par ailleurs, pour un meilleur
contrôle quantitatif de la distribution du crédit, la BEAC
approuve le principe du recours à la programmation monétaire pour
la détermination du plafond des concours globaux à
l'économie. Cette programmation monétaire entra en vigueur au
Cameroun et dans les cinq autres pays de l'union respectivement en date du 1er
Septembre 1991 et du 1er Janvier 1992. Toujours pour permettre une
meilleure allocation du crédit et un accroissement de l'épargne
dans la zone, la BEAC, le 26 Juillet 1991, prit la résolution d'imposer
aux établissements de crédits de la zone l'obligation d'afficher
à leurs guichets les conditions de banque qu'ils appliquent aux
crédits accordés à leur clientèle. Par ailleurs,
selon une autre résolution adoptée le même jour, la
fixation du taux débiteur maximum et du taux créditeur minimum
relève de la compétence de la Banque Centrale et non plus des
Conseils Nationaux de Crédit. Cette dernière mesure montre
l'engagement qu'on les décideurs de rendre l'institution autonome et
donc indépendante des pouvoir publics. Cette autonomie de la banque
centrale est vue par plusieurs auteurs comme un facteur de la
crédibilité de la politique monétaire de l'institution.
Cette autonomie qu'acquiert l'institution ne tardera pas pour se manifester. La
preuve en est qu'au 02 Août 1993, la BEAC et BCEAO annoncent en
même temps leurs décisions de ne plus racheter les billets
exportés hors de la
zone Franc. Cette décision est effective pour la BEAC
le 17 Septembre de la même année. En raison du souci de
l'institution de tenir compte de la situation économique des pays de la
zone, il sera décidé le 29 Novembre 1993, l'alignement des taux
des avances aux Trésors nationaux sur le taux directeur de la BEAC.
Toutes ces mesures avaient pour objectif de soutenir l'activité
économique de la zone. Cependant, ces mesures restaient insuffisantes et
c'est donc pour les compléter qu'il sera décidé le 12
Janvier 1994, suite à une réunion élargie des Chefs
d'Etats de la zone Franc à Dakar (Sénégal), de la
dévaluation de 50% du FCFA par rapport au FF. La nouvelle parité
étant donc fixée à 1 FCFA = 0,01 FF (au lieu de 1 FCFA =
0,02 FF précédemment). L'objectif de cette dévaluation
était de relancer l'activité économique de la zone Franc.
Pour donc aider à un meilleur financement de l'économie et donc
à l'atteinte de l'objectif de relance de l'économie de la zone
BEAC, il a été effectué le 1er Juillet 1994, le
démarrage du Marché Monétaire de la zone d'émission
BEAC. Un an plus tard, c'est-à-dire le 04 Juillet 1995, on assiste
à l'introduction des appels d'offres négatifs (ou ponctions de
liquidités) en remplacement des dépôts spéciaux en
ce qui concerne les placements des établissements de crédit
à la BEAC. Il sera aussi arrêter les décisions marquant la
libéralisation totale des conditions de banque. Ce qui va conduire
à la négociation entre les établissements de crédit
et leurs clientèles des taux d'intérêt sur leurs
différentes transactions. Ainsi, les taux créditeurs et
débiteurs seront librement fixés en tenant compte des Taux
Créditeur Minimum (TCM) et Taux Débiteur Maximum (TDM). Aussi,
dans le cadre de son ralliement à l'Euro, il sera fixé
irrévocablement en date du 31 décembre 1998, le taux de
conversion de l'Euro en FCFA (1 Euro = 655,957 FCFA). Quelque mois
après, il sera arrêté le changement de dénomination
de la sous région qui prendra désormais le nom de CEMAC. Et le 23
Décembre 2000, les conditions des réserves obligatoires seront
fixées et le 22 Août 2001, la mise en oeuvre effective de ces
réserves obligatoires est fixée au 1er Septembre 2001.
L'autre mesure qui a marqué l'évolution de la politique
monétaire de la BEAC est la mise en place du Comité de Politique
Monétaire (CPM) en 2007, qui définit entre autres la
stratégie de politique monétaire de la Banque, fixe ses
conditions d'intervention et impose aux établissements de crédits
la constitution des réserves obligatoires. Il est donc l'organe de
décision en matière de politique monétaire et de gestion
des réserves de change. L'instauration du CPM cherche par la
collégialité, à renforcer l'efficacité et la
crédibilité de la politique monétaire de la BEAC. Sa
stratégie de politique monétaire devrait donc fournir une
référence permettant au public d'évaluer sa
responsabilité et sa capacité à atteindre les objectifs de
politique monétaire fixés à l'avance. Cette nouvelle
politique monétaire de la BEAC pose de manière implicite le
problème du choix des règles monétaires.
Ces différentes mesures ont eu pour effet de rendre le
taux d'intérêt sensibles aux évolutions économiques
de la zone. Ce que traduit le schéma suivant :
94 96 98 00 02 04 06 08
TIAO
Source : graphique obtenu
à l'aide des données publiées par la BEAC
Figure n°7 : évolution du
TIAO après la mise sur pied du marché monétaire en zone
BEAC
Tout au long de cette sous période, la politique
monétaire a connu de nombreuses évolutions qui ont eu pour
principale conséquence l'annulation de la rigidité qui
était affectée à la fixation du taux directeur. Ainsi, la
fixation de ce taux est désormais arrimée à
l'évolution économique de la sous région.
Cette sous partie nous a permis de comprendre que la politique
monétaire de la BEAC a connu une évolution marquée par un
tournant en 1990. Année pendant laquelle une vague de mesures et
d'évènements ont affecté la situation monétaire et
économique de la sous région. C'est donc en cela que nous
retenons les spécificités de la zone BEAC. Il nous reste
maintenant de présenter les différentes
spécificités de la zone et les inclure dans l'élaboration
de la fonction de réaction de la BEAC.
B. Spécification de la fonction de réaction
de la BEAC
L'objet de cette sous section est de donner la
spécification fonctionnelle de la règle présumée de
la BEAC qui fera l'objet d'estimations dans la section suivante. Il s'agit dans
un premier temps de présenter les paramètres que nous ajoutons
à la règle de Taylor. Dans un second temps, nous
présentons l'équation à estimer afin de déterminer
la meilleure règle pour la BEAC.
1. Paramètres additionnels à prendre en
compte
Nous avons retenu trois paramètres que nous ajoutons
à la fonction de Taylor. Il s'agit ici du différentiel
d'inflation, du différentiel de taux d'intérêt avec la
France et le taux de croissance de la masse monétaire en zone BEAC.
Le différentiel d'inflation entre la CEMAC et la France
nous semble un paramètre important pour plusieurs raisons. Ceci parait
plausible en raison des relations monétaires et économiques entre
la France et la sous région. Ainsi, la parité fixe qui a
longtemps existé entre le FCFA et le FF et qui est aujourd'hui traduite
par la fixité de la parité entre l'Euro et le FCFA est un
élément qui justifie l'introduction de ce paramètre. En
fait, une cible de taux de change (voir encadré n°2 pour plus de
détails) implique de fixer la valeur d'une monnaie par
rapport à celle d'un grand pays à faible
inflation. Et l'un des avantages de cette cible est que l'ancrage nominal d'une
cible de taux de change fixe le taux d'inflation pour les biens
échangés au niveau international et ainsi contribue directement
à garder l'inflation sous contrôle. La théorie
économique ayant admis que l'évolution du taux
d'intérêt et celle de l'inflation sont liées, la BEAC va
donc fixer son taux directeur de telle sorte que le taux d'inflation qu'il est
susceptible d'entrainer soit conforme à celui de la France. D'où
la prise en compte du différentiel d'inflation avec la France dans
l'estimation de la règle de BEAC.
Le différentiel de taux avec la France est un autre
indicateur supplémentaire à prendre en compte dans l'estimation
de la règle monétaire de la BEAC. En effet, la Banque Centrale
vise à travers sa politique de taux d'intérêt, à
limiter les transferts de ressources vers des pays offrant des
opportunités de placement plus intéressantes. Dès lors, il
est important d'inclure dans la fonction de réaction de la Banque
Centrale, le gap d'intérêt entre la France, principal pays
partenaire de la CEMAC, et la zone CEMAC. Aussi, la BEAC veille toujours
à ce que son taux directeur soit au dessus de celui de la France ou Zone
Euro selon l'époque afin d'atténuer la sortie des capitaux. C'est
ce que nous confirme le graphique suivant :
94 96 98 00 02 04 06 08
TAOBFBCE TIAO
Figure n°8 : évolutions du
TIAO et du Taux d'Appel d'Offre de la Banque de France ou de la BCE selon
l'époque
Avec TAOBFBCE le taux d'intérêt directeur de la
Banque de France ou de la BCE selon l'époque ;
TIAO le taux d'intérêt directeur de la BEAC.
Pour ce qui est des agrégats monétaires, leur
prise en compte peut se justifier par le fait que la BEAC suit
étroitement la croissance de cet agrégat qu'elle utilise comme
objectif intermédiaire de la politique monétaire. Ce que nous
avons bel et bien confirmé à travers la règle de McCallum
testée pour la BEAC dans le chapitre précédent. Cette
intégration dans la fonction de réaction peut encore par le fait
que plusieurs études théoriques et empiriques mettent en
évidence l'existence d'une relation entre la progression de la masse
monétaire et l'inflation.
Certaines études à l'exemple de Kamgna et al
(2009), ont montré que le taux directeur de la BEAC est fonction de sa
valeur passée. Ce que nous confirme bel et bien le graphe ci-dessous.
94 96 98 00 02 04 06 08
TIAO TIAOU
Figure n°9 : évolutions du
TIAO et du TIAO retardé d'une période
TIAO est le taux directeur de la BEAC et TIAOU est sa valeur
retardée d'une
période.
Il nous reste donc maintenant à inclure ces
différents éléments dans la fonction de réaction de
la BEAC afin de retenir ceux qui sont significatifs pour cette institution.
Encadre n°2 : Notion de
cible de taux de change
Cible de taux de change
Selon Mishkin (1999), une cible de taux de change est un
régime de politique monétaire avec une longue histoire. A
l'origine, elle établissait que le prix monétaire d'un bien
spécifique, par exemple l'or, peut être gardé constant dans
le temps. Plus récemment et même de nos jours, elle implique de
fixer la valeur d'une monnaie par rapport à celle d'un grand pays
à faible inflation. C'est par exemple le cas de l'arrimage du XAF au
franc français puis
|
à l'Euro. Une telle politique présente des
avantages tout comme des insuffisances.
Comme avantages, nous avons :
> L'ancrage nominal d'une cible de taux de change fixe le
taux d'inflation pour les biens échangés
au niveau international et ainsi contribue directement à
garder l'inflation sous contrôle ;
> Si la cible de taux de change est crédible, cela
ancre les anticipations d'inflation au taux de change
dans le pays d'ancrage dont la monnaie est fixée ;
> Une cible de taux de change fournit une règle
automatique pour la conduite de la politique monétaire qui aide à
mitiger le problème d'inconstance temporelle. Cela impose une
restriction de la politique monétaire là où il y a une
tendance de la monnaie domestique à se déprécier ou une
perte de politique quand la monnaie domestique a tendance à
s'apprécier, de sorte qu'une politique monétaire inconstante dans
le temps, donc discrétionnaire, est moins qu'une option ;
> Une cible de taux de change est simple et claire, ce qui
la rend facilement compréhensible par le public. Ceci a
été important, par exemple, en France où un appel au franc
fort est souvent utilisé pour justifier une politique monétaire
stricte ;
> Une cible de taux de change est aussi un moyen effectif pour
réduire rapidement l'inflation dans les pays de marche
émergent.
Nonobstant ces multiples avantages, ce type de règle subit
aussi de nombreuses critiques parmi lesquelles nous avons :
> La perte d'indépendance par la banque centrale car
le pays s'appuyant sur cette cible perd la capacité d'utiliser la
politique monétaire pour répondre aux chocs domestiques
indépendants de ceux qui frappent le pays d'ancrage ;
> Les chocs du pays d'ancrage sont automatiquement transmis
aux pays cibles parce que les changements de taux d'intérêt dans
le premier pays entrainent les mêmes changements dans le second ;
> Le désavantage additionnel d'enlever le signal que le
marché des taux de change fournit sur la position de la politique
monétaire sur une base journalière.
La cible de taux de change n'est pas une option pour les
Etats-Unis, le Japon ou l'Union Européenne mais
pourrait l'être pour la zone BEAC du moins implicitement
2. Equation à estimer
En tenant compte des différents éléments
cités ci-dessus, nous pouvons inclure parmi les variables explicatives
de l'équation testée au chapitre 2 les différentiels
d'inflation (DIFFINF) et de taux (DIFFTAUX) ainsi que la masse monétaire
(M1) en vue d'obtenir la fonction de réaction de la BEAC.
Dans l'estimation faite au chapitre 2, nous avons
utilisé des informations dont ne dispose pas la Banque Centrale au
moment où elle prend sa décision. En effet, l'inflation n'est pas
connue à la période t ainsi que la production réelle.
Raison pour laquelle nous retenons un modèle forward looking en lieu et
place du modèle traditionnelle de Taylor. Il est donc question ici de
remplacer l'output gap et l'écart d'inflation par leurs valeurs
retardées d'une période. Nous obtenons donc le modèle
ci-après.
TIAO = rneutre + a OPG~_1 + / EICEMAC~_1 +
W
Il s'agit donc du modèle forward looking auquel nous
ajoutons des éléments additionnels sus-cités pour obtenir
notre modèle final. Ainsi, nous avons :
TIAO = Tneutre + a OPG~_1 + / EICEMAC~_1 + pM1
+ 'rDIFFINF~ + çoDIFFTAUX~ + ATIAO~_1 + W
Voilà donc présentée l'équation qui
fera l'objet de nos estimations en vue de la détermination de la
meilleure règle pour la BEAC.
Cette section nous a permis de comprendre que
l'évolution de la politique monétaire en zone BEAC a
été marquée par un tournant majeur en 1990. En raison des
vagues de réformes faites à partir de cette année, la
politique monétaire a connu des tournants dont le principal est le
passage d'une courbe de taux sous forme d'escalier à une courbe de taux
fluctuant de part et d'autre. La prise en compte de ces ensembles
d'évènements (du moins pour les plus importants) a conduit
à une formulation mathématique de la fonction de réaction
de réaction de la BEAC qui reste encore à être soumise
à des tests en vue de la détermination d'une fonction de
réaction de la BEAC susceptible d'être érigée en
règle pour cette institution.
Section 2 : FONCTION DE REACTION OU REGLE MONETAIRE DE
LA BEAC ?
Cette section a pour but d'estimer la meilleure règle
monétaire pour la BEAC. Ainsi, nous allons dans un premier temps
présenter la méthodologie d'estimation des paramètres afin
de les estimer. Et dans un second temps, nous présentons les limites de
la fonction retenue ainsi que les perspectives de notre recherche.
A. Estimation des coefficients de la règle
augmentée de la BEAC
Il est question ici d'estimer les coefficients de notre
modèle et d'en apporter des interprétations y relatives.
1. Valeurs des coefficients estimés
Afin de mener à bien nos estimations, nous introduisons
progressivement dans le modèle forward looking les variables
M1t, DIFFINFt, DIFFTAUXt, TIAOt_i. La
méthode d'estimation utilisée est celle du chapitre 2 à
savoir l'estimation par la Méthode Vectoriel à Correction
d'Erreur. Surtout que le test de Johansen indique qu'il existe trois
équations de cointégration. Cette méthode a montré
des résultats satisfaisants dans certains pays. C'est l'exemple de
l'étude de Mésonnier et renne (2004). Ainsi, nous testons un
modèle de long terme puis après avoir
récupéré le résidu, nous estimons une
équation de court terme. Ceci se fera pour les deux périodes
d'estimations que nous avons retenues à savoir 1993 :1 - 2008 :4 et 1999
:1 - 2008 :4. Les résultats de nos estimations sont
résumés dans les tableaux ci-après.
> L'estimation du modèle forward looking est
présentée comme suit :
+ Equation de long terme : TIAOt = .^neutre
+ t~ OPGt_i + /Y EICEMACt_1 + 11t Résidu
estimé : et = TIAOt - .^neutre - T~OPGt_1
- /Y EICEMACt31
+ Equation de court terme :
?TIAOt = (p?OPGt_1 + 8?EICEMACt_1 +
yet_i Avec 0 <0
1993 :1 à 2008 :4
|
1999 :1 à 2008 :4
|
Long terme
|
Court terme
|
Long terme
|
Court terme
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
cte
|
7,0975
|
31,393
|
0
|
-0,1186
|
-2,9884
|
cte
|
4,112
|
6,607
|
0
|
|
|
T
|
0,0003
|
0,0086
|
(p
|
0,0048
|
0,2192
|
T
|
0,013
|
0,591
|
(p
|
|
|
/Y
|
0,0952
|
1,1269
|
0
|
-0,0754
|
-1,4735
|
/Y
|
-0,86
|
-3,29
|
0
|
|
|
R2
|
0,0209
|
/
|
R2
|
0,1364
|
/
|
R2
|
0,237
|
/
|
R2
|
|
/
|
2 R:_<`t~
|
-0,0118
|
/
|
2 R:_<`t~
|
0,1071
|
/
|
2 R:_<`t~
|
0,195
|
/
|
2 R:_<`t~
|
|
/
|
DW
|
0,1237
|
/
|
DW
|
2,3174
|
/
|
DW
|
0,103
|
/
|
DW
|
|
/
|
AIC
|
3,5497
|
/
|
AIC
|
1,1529
|
/
|
AIC
|
2,143
|
/
|
AIC
|
|
/
|
SIC
|
3,6517
|
/
|
SIC
|
1,2558
|
/
|
SIC
|
2,271
|
/
|
SIC
|
|
/
|
Tableau n°5 : résultats
d'estimation de la règle forward looking de Taylor pour la BEAC
> L'estimation du modèle forward looking avec M1 se
présente comme suit : + Equation de long terme :
TIAOt = .^neutre + t~ OPGt_ + /Y
EICEMACt31 + ~M1t + 11t Résidu estimé : et
= TIAOt - .^neutre - T~OPGt_1 - /Y EICEMACt_1 -
~1nM1t
+ Equation de court terme :
?TIAOt = (p?OPGt_1 + 8?EICEMACt_1 + i9?1nM1t +
yet_i Avec 0 <0
1993 :1 à 2008 :4
|
1999 :1 à 2008 :4
|
Long terme
|
Court terme
|
Long terme
|
Court terme
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
cte
|
44,928
|
21,577
|
0
|
-0,3672
|
-3,846
|
cte
|
37,04
|
14,42
|
0
|
|
|
a
|
0,0032
|
0,2333
|
cp
|
0,1111
|
0,56314
|
a
|
-0,02
|
-1,53
|
cp
|
|
|
16
|
-0,0789
|
-2,2860
|
0
|
-0,0830
|
-1,7188
|
16
|
0,206
|
1,486
|
0
|
|
|
p
|
-2,6884
|
-18,185
|
.0
|
-2,7457
|
-3,8460
|
p
|
-2,10
|
-12,9
|
0
|
|
|
R2
|
0,8518
|
/
|
R2
|
0,2987
|
/
|
R2
|
0,867
|
/
|
R2
|
|
/
|
12juste
^
|
0,8442
|
/
|
12juste ^
|
0,2625
|
/
|
12juste ^
|
0,856
|
/
|
|
12juste ^
|
/
|
DW
|
0,6041
|
/
|
DW
|
2,0837
|
/
|
DW
|
0,369
|
/
|
DW
|
|
/
|
AIC
|
1,6936
|
/
|
AIC
|
0,9769
|
/
|
AIC
|
0,446
|
/
|
AIC
|
|
/
|
SIC
|
1,8297
|
/
|
SIC
|
1,1142
|
/
|
SIC
|
0,617
|
/
|
SIC
|
|
/
|
Tableau n°6 : résultats
d'estimation de la règle forward looking de Taylor avec M1 pour la
BEAC
> L'estimation du modèle forward looking avec M1et
DIFFINF se présente comme suit :
v Equation de long terme :
TIA0t = 1^neut + a opct_i + /Y
EICEMACt_i+ P/nM1t + (AIDIFFINF + Z
Résidu estimé : et = TIA0t-
.^neut - CrOPGt_i Ali EICEMACt_i-
P/nM1t -
CaDIFFINF
v Equation de court terme : ?TIA0t = (?OPGt_i +
O?EICEMACt_i + 1?/nM1t + O?DIFFINF + yet_i Avec 0
<0
1993 :1 à 2008 :4
|
1999 :1 à 2008 :4
|
Long terme
|
Court terme
|
Long terme
|
Court terme
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
cte
|
45,689
|
21,188
|
0
|
-0,1392
|
-1,6145
|
cte
|
36,77
|
14,06
|
0
|
|
|
a
|
0,0033
|
0,2361
|
cp
|
-0,0012
|
-0,0723
|
a
|
-0,01
|
-1,32
|
cp
|
|
|
f
|
-0,0088
|
-0,1352
|
0
|
0,0489
|
1,1599
|
16
|
0,117
|
0,624
|
0
|
|
|
p
|
-2,7281
|
-18,145
|
.0
|
-2,3656
|
-3,2574
|
p
|
-2,09
|
-12,8
|
.0
|
|
|
6)
|
-0,0843
|
-1,2703
|
0
|
-0,2384
|
-5,8830
|
6)
|
0,078
|
0,714
|
0
|
|
|
R2
|
0,8558
|
/
|
R2
|
0,5581
|
/
|
R2
|
0,869
|
/
|
R2
|
|
/
|
12juste
^
|
0,8458
|
/
|
12juste ^
|
0,5271
|
/
|
12juste ^
|
0,854
|
/
|
12juste ^
|
|
/
|
DW
|
0,4629
|
/
|
DW
|
2,1225
|
/
|
DW
|
0,417
|
/
|
DW
|
|
/
|
AIC
|
1,6979
|
/
|
AIC
|
0,5475
|
/
|
AIC
|
0,482
|
/
|
AIC
|
|
/
|
SIC
|
1,8680
|
/
|
SIC
|
0,7119
|
/
|
SIC
|
0,696
|
/
|
SIC
|
|
/
|
|
Tableau n°7 : résultats
d'estimation de la règle forward looking de Taylor avec M1 et
DIFFINF pour la BEAC
> L'estimation du modèle forward looking avec M1,
DIFFINF et DIFFTAUX se présente comme suit :
v Equation de long terme :
TIA0t = .^neutre + Cr OPGt_i+
131 EICEMACt_i + PlnM1t + ioDIFFINF +
ODIFFTAUXt + Itt
Résidu estimé : et = TIA0t -
.^neutre - CrOPGt_i - /3 EICEMACt_i - PInM1t
- oiDIFFINF - "ODIFFTAUXt
v Equation de court terme :
?TIA0t = (?OPGt_i + O?EICEMACt_i + 1?/nM1t + O?DIFFINF
+ 6?DIFFTAUXt + Yet-i Avec
0 <0
1993 :1 à 2008 :4
|
1999 :1 à 2008 :4
|
Long terme
|
Court terme
|
Long terme
|
Court terme
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
cte
|
52,651
|
19,318
|
0
|
-0,1619
|
-1,8976
|
cte
|
40,30
|
13,21
|
0
|
|
|
a
|
0,0063
|
0,4997
|
cp
|
-0,0082
|
-0,6183
|
a
|
-0,01
|
-0,58
|
cp
|
|
|
16
|
-0,0544
|
-0,903
|
0
|
0,0079
|
0,2206
|
16
|
-0,02
|
-0,12
|
0
|
|
|
p
|
-3,1539
|
-17,609
|
.0
|
-1,2922
|
-2,0015
|
p
|
-2,34
|
-11,9
|
.0
|
|
|
63
|
-0,1403
|
-2,2589
|
0
|
-0,1674
|
-4,6729
|
6)
|
0,10
|
0,952
|
0
|
|
|
0
|
-0,2976
|
-3,6689
|
6
|
0,3113
|
4,41934
|
0
|
-0,14
|
-2,02
|
8
|
|
|
R2
|
0,8833
|
/
|
R2
|
0,6985
|
/
|
R2
|
0,884
|
/
|
R2
|
|
/
|
12juste
^
|
0,8731
|
/
|
12juste ^
|
0,6716
|
/
|
12juste ^
|
0,866
|
/
|
12juste ^
|
|
/
|
DW
|
0,9141
|
/
|
DW
|
1,5559
|
/
|
DW
|
0,554
|
/
|
DW
|
|
/
|
AIC
|
1,5177
|
/
|
AIC
|
0,1973
|
/
|
AIC
|
0,417
|
/
|
AIC
|
|
/
|
SIC
|
1,7218
|
/
|
SIC
|
0,4032
|
/
|
SIC
|
0,673
|
/
|
SIC
|
|
/
|
|
Tableau n°8 : résultats
d'estimation de la règle forward looking de Taylor avec M1,
DIFFINF et DIFFTAUX pour la BEAC
> L'estimation du modèle forward looking avec M1,
DIFFINF, DIFFTAUX et TIAOU = TIA0t_1 se présente comme
suit :
v Equation de long terme :
TIA0t = .^neutre + Cr OPGt_i +
/Y EICEMACt_i + PlnM1t + CaDIFFINF + ODIFFTAUXt
+ ATIA0t_i+ tit
Résidu estimé : et = TIA0t -
.^neutre - CrOPGt_i- pfiEICEMACt_i-
pinM1t - CaDIFFINF - ODIFFTAUXt - ...Y
TIA0t_i
v Equation de court terme :
?TIA0t = (?OPGt_i + B?EICEMACt_i + 1?/nM1t + O?DIFFINF
+ 6?DIFFTAUXt + 1ÄTIA0t_1 +
yet_i Avec 0 <0
1993 :1 à 2008 :4
|
1999 :1 à 2008 :4
|
Long terme
|
Court terme
|
Long terme
|
Court terme
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
|
coef
|
t-stat
|
cte
|
0,1591
|
0,0301
|
0
|
-1,066
|
-4,6545
|
cte
|
3,369
|
0,792
|
0
|
-1,36
|
-3,09
|
T
|
-0,0056
|
-0,7482
|
p
|
0,0006
|
0,0476
|
T
|
0,003
|
0,480
|
ço
|
0,006
|
0,877
|
/Y
|
0,2918
|
6,0065
|
0
|
0,3248
|
4,0982
|
fY
|
-0,03
|
-0,36
|
0
|
-0,03
|
-0,32
|
~
|
0,0364
|
0,1125
|
i9
|
-0,2203
|
-0,3641
|
~
|
-0,19
|
-0,78
|
i9
|
0,297
|
0,755
|
%o
|
-0,2876
|
-7,3394
|
0
|
-0,2173
|
-6,9483
|
%o
|
-0,02
|
-0,28
|
0
|
0,003
|
0,097
|
[~
|
0,0792
|
1,3221
|
OE
|
0,3871
|
6,3444
|
[~
|
-0,02
|
-0,47
|
OE
|
-0,01
|
-0,01
|
,Y
|
0,9642
|
10,423
|
ç
|
0,9913
|
4,3261
|
,Y
|
0,903
|
9,370
|
ç
|
1,499
|
3,453
|
R2
|
0,9603
|
/
|
R2
|
0,7705
|
/
|
R2
|
0,969
|
/
|
R2
|
0,189
|
/
|
^
]:_<`~~
|
0,9561
|
/
|
^
]:_<`~~
|
0,7455
|
/
|
^
]:_<`~~
|
0,963
|
/
|
^
]:_<`~~
|
0,032
|
/
|
DW
|
2,222
|
/
|
DW
|
1,6019
|
/
|
DW
|
1,256
|
/
|
DW
|
2,058
|
/
|
AIC
|
0,4710
|
/
|
AIC
|
-0,0434
|
/
|
AIC
|
-0,85
|
/
|
AIC
|
-1,28
|
/
|
SIC
|
0,7092
|
/
|
SIC
|
0,1968
|
/
|
SIC
|
-0,55
|
/
|
SIC
|
-0,98
|
/
|
Tableau n°9 : résultats
d'estimation de la règle forward looking de Taylor avec M1, DIFFINF,
DIFFTAUX et TIAO retardé d'une période pour la BEAC
2. Implications économiques des coefficients
estimés
L'ensemble des estimations faites nous montrent l'apparition
des coefficients significatifs dès l'introduction de la masse
monétaire de base (M1) dans le modèle. Une analyse minutieuse des
résultats des estimations doit donc se faire de manière
progressive en vue de déterminer le meilleur modèle. Ainsi, nous
analysons successivement les différents modèles. Notons que nous
analysons uniquement les résultats de la période 1993 :1 - 2008
:4. Ce d'autant plus que la demi-période 1999 :1 - 2008 :4 ne permet pas
une représentation MVCE ; sauf pour le modèle avec taux
d'intérêt retardé qui n'admet que pour seule valeur
significative la valeur passé du taux directeur.
Le modèle de base forward looking de Taylor a
donné des résultats tous non significatifs. Cependant le
coefficient attaché au terme de l'erreur est significatif. Ce qui nous
permet de conclure que les variables qui permettent d'expliquer la politique
des taux de la BEAC restent à être déterminées.
Cependant Kamgna et al (2009) ayant estimé le même modèle
forward de base de Taylor ont trouvé des résultats significatifs
pour le coefficient d'écart d'inflation et non significatif pour le
coefficient d'output gap. Ces résultats nous montrent que cette
règle définie de cette manière, ne permet pas un bon
ajustement entre les taux simulés par elle et les taux effectifs de la
BEAC. C'est ce que nous confirme le graphique ci-après.
6
5
94 96 98 00 02 04 06 08
taux forward looking estimé taux de la BEAC
Figure n°10 : Taux historiques et
taux forward simple estimé
Le modèle forward prenant en compte la masse
monétaire de base M1 améliore la qualité des
résultats obtenus. Tout d'abord, ce modèle nous permet de noter
un élément significatif dans l'explication de la fixation de son
taux directeur par la BEAC. Ainsi, malgré que les coefficients d'output
gap et d'écart d'inflation demeurent non significatifs, leurs poids dans
le modèle s'améliorent par rapport au modèle
précédent. La significativité de M1 dans ce modèle
(unique paramètre significatif du modèle) montre un coefficient
négatif égal à -2,75. Ce signe ne nous parait pas conforme
au signe attendu. Jusqu'à présent, les résultats montre
que la BEAC ne réagit pas à une déviation de l'inflation
comme le prévoient ses statuts ; mais plutôt à une
déviation de la masse monétaire. Le schéma suivant donne
la représentation graphique des taux simulés à partir de
ce modèle et du taux effectif.
94 96 98 00 02 04 06 08
taux de taylor estimé avec M2 taux effectif de la
BEAC
Figure n°11 : Taux historiques et
taux forward estimés avec M2
L'ajout du différentiel d'inflation avec la France ne
change pas toujours le sort des coefficients d'output gap et d'écart
d'inflation qui sont restés non significatifs. Cependant, le coefficient
relié à la masse monétaire reste significatif mais
à diminuer de poids dans le modèle au profit du
différentiel d'inflation qui est aussi significatif mais avec un poids
très léger (-0,24). Ce qui signifie que l'ajustement du taux
directeur de la BEAC par rapport au différentiel d'inflation avec la
France est très faible. Le signe du différentiel d'inflation est
contraire à celui attendu et sa valeur n'est pas loin de celle
trouvée par Tenou (2002) qui l'a estimée à 0,31.
L'ajustement des taux estimés par ce modèle et les taux effectifs
est apprécié par le graphe ci-après.
94 96 98 00 02 04 06 08
taux estimé avec M2 et diffinf taux de la BEAC
Figure n°12 : Taux historiques et
taux forward estimés avec M2 et différentiel
d'inflation avec la France
L'ajout du différentiel de taux avec la France (ou la
BCE) ne vient que confirmer le fait que cette variable est aussi significative
dans l'explication du taux directeur la BEAC. En fait, elle aussi ne change
rien au sort de l'écart d'inflation et de l'output gap. Cependant le
signe de son coefficient est contraire à celui trouvé par Kamgna
et al (2009). L'introduction de ce différentiel de taux dans le
modèle confirme que la masse monétaire M1, le différentiel
d'inflation et ce différentiel de taux lui-même sont significatifs
à l'explication de la fixation du taux directeur de la BEAC. Son
entrée dans le modèle améliore encore plus l'ajustement
des taux estimés au taux effectifs. D'où la figure ci-dessous.
94 96 98 00 02 04 06 08
taux estimé avec difftaux taux de la BEAC
Figure n°13 : Taux historiques et
taux forward estimés avec M2, différentiel d'inflation et de taux
d'intérêt avec la France
Enfin, l'introduction du taux d'intérêt
retardé d'une période dans le modèle apporte des
résultats notables. Premièrement, ce qui nous marque est
l'apparition de la significativité de l'écart d'inflation avec un
signe positif et la non significativité de la masse monétaire,
l'output gap restant toujours non significatif. Cependant, les trois autres
variables (DIFFINF, DIFFTAUX et TIAO retardé d'une période) sont
significatives. L'analyse de leurs poids respectifs montre que la BEAC pour
fixer son taux d'intérêt tient d'abord compte de son taux à
la période précédente (0,99). Ensuite elle réagit
au différentiel de taux avec la France ou la BCE (0,38) suivi de
l'inflation dans la sous région (0,35) et enfin, elle tient compte du
différentiel d'inflation avec la France (-0,22). Ce modèle
à l'aide des valeurs des critères d'Aikake et de Schwartz (qui
sont les plus petites sur l'ensemble des modèles estimés)
ainsi
que de R2 (qui est le plus élevé), est
arrêté comme la meilleure règle de la BEAC. Raison pour
laquelle nous devons marquer un temps d'arrêt pour apporter plus amples
explications.
Les équations issues de l'estimation de ce modèle
sont les suivantes : + Equation de long terme :
TJAOt = 0,1591 0,0301) - 0,0056 _0,7482)
OPG~_i + 0,2918 G,00Gs)EICEMACt_i + 0,0364 o,ii2s)lnM1t -
0,2876 _7,3394)DIFFINF + 0,0792 i,322i)DIFFTAUXt + 0,9642
io,423)TIAUt_i + /1t
+ Equation de court terme :
?TIAOt = 0,0006 o,o476)?OPGt_l + 0,3248
4,og82)?EICEMACt_l - 0,2203 _o,364l)?lnM1t - 0,2173
_6,g483)?DIFFINFt + 0,3871 6,3444)?DIFFTAUXt + 0,9913
4,326l)ÄTIAOt_l -
1,066 _4,6S4S)e~_l
Notons que les valeurs entre parenthèses
représentent les valeurs calculées de t-student à comparer
aux valeurs tabulées au seuil de 5%. Aussi, les analyses que nous
jugeons importantes sont celles de l'équation de court terme.
L'estimation sur le court terme montre une valeur
négative du coefficient rattaché à l'erreur. Ce qui nous
confirme la spécification MVCE du taux directeur de la BEAC. Le
coefficient attaché à l'output gap est quasiment nul et
statistiquement non significatif. Seuls les coefficients attachés
à l'écart d'inflation, aux différentiels de taux et
d'inflation avec la France ou la BCE et celui de la valeur passée du
taux d'intérêt sont statistiquement significatifs.
Le coefficient d'ajustement partiel du taux
d'intérêt est de 0,9913, ce qui tend à montrer une forte
tendance à fixer le niveau du taux d'intérêt en fonction de
sa valeur passée. Cette valeur du coefficient de lissage du taux
d'intérêt n'est pas éloignée de celles
trouvées par d'autres auteurs. En effet, sur des données
américaines trimestrielles, Williams (1999) trouve un coefficient
d'ajustement partiel de 0,83 (période 1980-1997), Levin et al (1999)
observent une valeur de 0,80 (période 1980-1996). Kozicki (1999) obtient
également une valeur de 0,80 (période 1983-1997). Ces
résultats contredisent la règle simple de Taylor (1993) qui fait
l'hypothèse implicite que la fixation du taux d'intérêt de
court terme est indépendante de la valeur passée de celui-ci.
Concernant le différentiel du taux directeur de la
BEAC, son coefficient de pondération (0,3871) est inférieur
à celui du taux d'intérêt retardé et
supérieur à celui de l'écart d'inflation. Ceci
étant, il ne saurait donc être négligé dans la
prévision du taux de la BEAC.
L'écart d'inflation (0,3248) porte le coefficient le
plus bas parmi les variables significatives en dehors du différentiel
d'inflation. Ce qui est contraire à l'objectif principal de la BEAC
à savoir la stabilité des prix. Selon la théorie
quantitative de la monnaie, MV=PY. Ce qui montre une relation positive entre la
masse monétaire et le niveau général des prix.
Cependant notre modèle présente un coefficient
sur la masse monétaire non significatif. Nous expliquons donc cette non
significativité par le fait que l'action de la masse monétaire
sur le taux directeur est déjà comprise dans l'écart
d'inflation comme le précise la théorie quantitative de la
monnaie.
Pour ce qui est de l'effet du différentiel d'inflation,
il a été présenté plus haut.
Ainsi, ces quatre variables significatives
(EICEMACt_1,DIFFINFt,DIFFTAUXt et
TIA0t_1 permettent de retracer de manière
satisfaisante l'évolution historique de taux directeur de la BEAC. Ce
que nous confirme le graphe ci-dessous :
94 96 98 00 02 04 06 08
taux estimé par TIAO passé taux de la
BEAC
Figure n°14 : Taux historiques et
taux forward estimés avec M2, différentiel d'inflation et de taux
d'intérêt avec la France et valeur passé du TIAO
La non significativité de l'output gap et de la masse
monétaire peut être expliquée par le fait que la BEAC
utilise la croissance de la masse monétaire comme objectif
intermédiaire de sa politique monétaire. Aussi, nous avons vu que
la BEAC de part ses statuts est tenu d'accompagner les politiques
économiques générales élaborées dans
l'union. Cet accompagnement se fait donc à travers le contrôle de
la quantité de monnaie en circulation et non à travers le taux.
L'estimation de la fonction de McCallum au chapitre 3 nous a permis de
comprendre cela. Car à travers cette estimation nous avons vu que la
masse monétaire de la BEAC réagit à l'écart de
production avec un coefficient de réaction égale à 0.12 et
0.18 respectivement pour les périodes 1993 :1-2008 :4 et 1999 :1-2008
:4.
En conclusion la règle monétaire de la BEAC ne
suit pas une règle monétaire simple du type McCallum ou Taylor.
Elle est en fait le combiné de certains éléments de ces
deux règles. Ainsi la règle de la BEAC est obtenue par ajustement
du taux directeur qui prend en compte l'écart d'inflation, les
différentiels d'inflation et de taux avec la France ou la zone Euro
selon l'époque et le niveau passé de ce taux directeur ;
complétée par une réponse de la masse monétaire
à l'écart de production en vue de tenir compte du niveau de
l'activité dans la sous région. Ceci se justifie par le fait que,
les réserves obligatoires qui sont l'instrument par lequel la BEAC
régule la masse monétaire en circulation, jouent un rôle de
soutien et non primordial dans la conduite de la politique monétaire de
cette institution. Il nous reste donc maintenant de présenter les
limites ainsi que les perspectives de notre étude.
B. Limites et perspectives
Ce travail bien que nous donnant des résultats
satisfaisants, pouvait nous donner de meilleurs si un certains nombre de choses
avaient été faites. Raison pour laquelle nous consacrons cette
partie à la présentation des manquements à nos travaux
ainsi qu'aux perspectives de recherches dans lesquelles nous nous investirons
dans nos prochains travaux.
1. Limites de la règle retenue
Parmi les manquements à nos travaux, nous les
regroupons en deux grandes catégories à savoir les limites
liées à la méthode d'estimation et celles liées aux
facteurs pris en compte dans l'analyse.
Pour ce qui est des limites liées à la
méthode d'estimation, le modèle utilisé pour nos
estimations est le Modèle Vectoriel à Correction d'Erreur.
Cependant, la seule étude faite pour la BEAC en matière de
fonction de réaction avant la notre a utilisé la Méthode
des Moments Généralisés (MMG). Cette méthode a
l'avantage de tenir compte de l'héteroscédasticité et de
l'autocorrélation des erreurs. Aussi, les études sur la politique
monétaires étudient généralement les effets des
chocs survenant sur une ou plusieurs variables sur une ou plusieurs autres
variables du modèle. Ces effets ne peuvent être perçus que
lorsque l'on utilise un modèle Vectoriel Autorégressif (VAR). Le
fait que nous n'ayons pas pris en compte l'apport des fonctions de
réponses impulsionnelles ainsi que celui de la décomposition de
la variance, obtenu grâce à l'estimation d'un modèle VAR,
sans toutefois annuler la crédibilité de nos résultats
réduit tout de même la robustesse du modèle que nous
proposons. Cependant, ces méthodes qui sont plus robustes que la MVCE
dans certains cas bien précis, sont aussi très délicates
dans leur manipulation. Raison pour laquelle nous avons
préféré nous contenter pour l'instant de celles dont nous
avons une bonne connaissance. Ces manquements ne se limitent pas seulement
à la seule méthode d'estimation du modèle.
Bien que les variables prises en compte dans notre
modèle semblent être pléthorique, il en reste d'autres qui
pourraient même être significatives mais qui n'ont pas
été prise en compte. Pendant la présentation de
l'évolution de la politique monétaire en zone BEAC, nous avons vu
que la BEAC est tenu de maintenir la parité entre le FCFA et le FF et
l'Euro depuis Janvier 1999 à niveau proche en plus ou en moins au taux
officiel de 655,957 FCFA pour un Euro. Ce taux est d'une importance capitale
dans la mesure où l'existence d'une cible de taux de change conduit
selon la théorie économique (voir Encadré n°2)
à l'arrimage de la politique de taux d'intérêt de la BEAC
à l'objectif d'inflation du pays ancre ici la Zone Euro et non plus la
France. L'absence de la prise en compte de ce taux s'explique par le manque des
données sur cette série. En outre, les évènements
tels la mise sur pied du marché monétaire, la dévaluation
du FCFA et l'entrée en vigueur de l'Euro devaient être pris en
compte dans le modèle. Mais l'introduction dans le modèle de
telles variables à caractère qualitatif nécessite
l'utilisation des valeurs binaires. D'où l'utilisation d'autres
techniques dont la manipulation n'est pas toujours évidente.
L'ensemble de ces limites nous emmènent
inéluctablement à penser une amélioration des ces
travaux.
2. Perspectives de recherche
Ce travail ne saurait être parfait. Raison pour
laquelle, compte tenu des différentes limites sus-cités, nous
améliorerons la qualité des résultats de nos prochains
travaux. Les perspectives tout comme les limites de ces travaux se trouvent
à deux niveaux.
Dans nos prochains travaux, nous comptons utiliser un
modèle VAR en vue de la représentation des différents
effets de la politique des taux de la BEAC sur l'ensemble des autres variables.
Aussi, l'introduction des variables binaires dans l'analyse telles les
communications du gouverneur de la BEAC, la dévaluation, la mise sur
pied du marché monétaire, etc. renforcera certainement la
robustesse de nos prochains travaux.
En outre, il est important de connaitre si la BEAC tient
compte des spécificités des pays membres dans la conduite de sa
politique monétaire. En d'autres termes, il sera question de savoir si
la BEAC fixe son taux directeur en tenant compte du poids individuel des pays
membres de la CEMAC ?
L'introduction de telles améliorations conduira
certainement à un modèle plus robuste que celui que nous
proposons maintenant.
Cette section a été d'une importance capitale.
Ceci dans la mesure où nous nous sommes attelés à
définir la fonction de réaction de réaction de la BEAC.
L'estimation des différentes fonctions de réactions à
l'aide du MVCE a permis de ressortir sur la période 1993 :1-2008 :4, que
la BEAC pour fixer son taux directeur, tient compte de quatre variables. Parmi
celles-ci nous avons, en position prépondérante la valeur
passée du taux directeur, en deuxième position nous avons le
différentiel de taux d'intérêt avec la France ou la BCE
selon l'époque, en troisième position vient l'écart
d'inflation et enfin, elle tient compte du différentiel d'inflation avec
la France. Le fait que l'inflation occupe le plus faible poids (exclu le
différentiel d'inflation) dans la prise de décision de la BEAC
est contraire à son objectif principal de stabilité des prix. La
non prise en compte d'un certain nombre de variables pourtant
économiquement pertinente a réduit la robustesse du modèle
proposé. Raison pour laquelle nos prochains travaux sur la politique
monétaire de la BEAC seront une aubaine pour leur introduction dans
notre modèle.
Ce chapitre qui a porté sur l'estimation de la fonction
de réaction de la BEAC nous a permis dans un premier temps de retracer
l'évolution de la gestion monétaire en zone BEAC. Ainsi, la
politique monétaire de la BEAC a connu une évolution
marquée par un tournant en 1990. Année pendant laquelle une vague
de mesures et d'évènements ont affecté la situation
monétaire et économique de la sous région. C'est donc en
cela que nous retenons les spécificités de la zone BEAC. Ces
spécificités nous ont conduit dans la détermination des
paramètres additionnels que nous avons introduits dans le modèle
de Taylor forward looking de base afin d'obtenir notre équation à
estimer. L'estimation de cette équation par le MVCE en vue de la
détermination de la fonction de réaction de réaction de la
BEAC a conduit à des résultats significatifs pour des variables
tels l'écart d'inflation, la valeur passée du taux directeur de
la BEAC et les différentiels d'inflation et de taux
d'intérêt avec la Banque de
France ou la BCE. L'output gap quand à lui n'est pas
pris en compte dans la fixation du taux directeur de la BEAC. La règle
que nous avons retenue pour la BEAC connait quelques limites surtout sur deux
plans majeurs. La méthode d'estimation est statistiquement moins robuste
que celle utilisée par Kamgna et al (2009) et il reste des variables qui
n'ont pas été introduites dans le modèle pour diverses
raisons alors que leur présence dans ce modèle a une
justification économique. La recherche d'une éventuelle prise en
compte des particularités des pays de la sous région par la BEAC
dans la conduite de sa politique monétaire, est comptée parmi
l'ensemble des éléments à introduire dans nos prochains
travaux pour rendre l'étude plus robuste.
L'objectif de cette partie était de déterminer
avec précision la fonction de réaction de la BEAC que nous
devrions dans la mesure du possible ériger en sa règle
monétaire. Raison pour laquelle nous nous sommes attelés dans un
premier temps à tester la robustesse de la règle de McCallum
surtout que celle de Taylor présentait des résultats non
significatifs. L'estimation de cette règle de McCallum a donné
des résultats significatifs avec un coefficient de réaction de la
BEAC à l'écart de production positif et plus élevé
pour la demi-période 1999 :1-2008 :4 (0,18) que pour la période
1993 :1-2008 :4 (0,12). Aussi, les meilleurs résultats ont
été obtenus avec la masse monétaire au sens stricte comme
instrument. Ces résultats ont permis de conclure que la BEAC suit bel et
bien un objectif de croissance monétaire qui lui est
intermédiaire. A cause de l'utilisation officielle du taux
d'intérêt par la BEAC comme instrument de la politique
monétaire et non la masse monétaire, l'estimation d'une fonction
de réaction avec pour instrument le taux directeur de la BEAC s'est
avérée nécessaire. Ayant complété la
règle forward looking de base de Taylor par des paramètres
additionnels, nous avons estimé une fonction de réaction pour la
BEAC. Les résultats de cette estimation ont montré qu'à
court terme la BEAC fixe son taux directeur en tenant compte rien que de quatre
paramètres parmi lesquels l'écart d'inflation, les
différentiels d'inflation et de taux avec la Banque de France ou la BCE
et la valeur passé du taux directeur de la BEAC. La non
significativité de la masse monétaire dans cette estimation a
été expliquée par la théorie quantitative de la
monnaie tout en concluant que son effet était inclus de manière
implicite dans celui de l'inflation. En outre, la BEAC utilise l'objectif de
croissance monétaire et non le taux d'intérêt pour soutenir
les politiques économiques générales
élaborées dans l'union. Ce que nous confirme bel et bien la
règle de McCallum testée au chapitre 3. Comme toute étude,
ce travail connait des limites tant pour ce qui est de la méthode
d'estimation utilisée que par la non prise en compte de certaines
variables économiquement pertinentes pour l'analyse d'un tel
phénomène. La poursuite de cette étude pourrait nous
conduire à nous poser la question de savoir si dans la conduite de sa
politique monétaire, la BEAC tient compte des spécificités
des pays ?
Cette étude s'inscrit dans la multitude des travaux
portant sur l'analyse des politiques monétaires menées par les
Banques Centrales tant dans les économies du Nord que dans celles du
Sud. Elle est plus précise en ce sens qu'elle cherche à ressortir
le type de politique monétaire (discrétionnaire ou règle
monétaire) suivi par les banques centrales aujourd'hui et
particulièrement celle suivi par la Banque des Etats de l'Afrique
Centrale. Son but est donc de retracer le comportement de la BEAC en termes de
gestion monétaire.
Afin d'analyser la politique monétaire de la BEAC, nous
nous sommes posés la question de savoir si la règle de Taylor est
la mieux adaptée pour décrire le comportement de la BEAC en
matière de politique monétaire ? Pour répondre à
cette question qui constitue notre problématique, nous l'avons
scindé en deux sous questions. Premièrement, nous avons
répondu à la question de savoir si la politique monétaire
de la BEAC est discrétionnaire ou si elle suit une règle
monétaire ? S'étant accordé sur le fait que la BEAC suit
une règle monétaire, nous nous sommes posés ensuite la
question de savoir laquelle ? Ce qui nous a conduits à la
détermination de la règle monétaire suivie par la BEAC.
Notre étude se divise en deux grandes parties dont la première
apporte la réponse à la question de la pertinence de la
règle de Taylor pour la BEAC. Et la seconde partie quant à elle
s'attèle à la détermination de la règle suivie par
la BEAC.
La première partie dont l'objectif était de
montrer que la règle est au coeur de la conduite de la politique
monétaire des Banques Centrales et particulièrement de celle de
la BEAC, a retenu notre attention pour plusieurs raisons. La discrétion
monétaire, de part le coût positif qu'elle entraine, entame la
réputation de la Banque Centrale auprès des agents
économiques (perte de transparence et de crédibilité). Ce
coût de la politique discrétionnaire va conduire à un
abandon de la discrétion monétaire au profit de la règle
monétaire. Cependant, le débat sur le type de règle qui
doit être retenu pour expliquer la politique monétaire conclut que
les règles activistes sont plus robustes que les règles
automatiques. En conclusion au débat règle d'instrument contre
règle de ciblage, il a été arrêté que les
règles d'objectif font appel à des règles d'instrument et
ceci de façon implicite. D'où l'adoption des règles
d'instrument surtout que celle de ciblage posent un problème de
transparence et de responsabilité de la part des autorités
monétaires. Ainsi, les règles activistes d'instrument
s'obtiennent par un programme d'optimisation d'une fonction de perte de la
Banque Centrale. Parmi les règles activistes d'instruments qui existent,
celle de Taylor a retenu notre attention et a fait l'objet d'une estimation
pour la BEAC. Règle activiste de politique monétaire en raison de
sa prise en compte de l'inflation et du niveau de l'activité, la
règle de Taylor a fait l'objet de nombreuses études tant dans les
pays développés que sous développés.
Considérant comme instrument le taux d'intérêt directeur de
la Banque Centrale, cette règle a connu un nombre important de critiques
qui ont conduit à une reformulation de cette règle. Malgré
tout, elle est restée la règle la plus usitée dans les
analyses de comportement des Banques Centrales en termes de conduite de
politique monétaire. Ceci à cause de son caractère
systématique et simple. Son estimation a donné des
résultats satisfaisants dans plusieurs pays tant
développés que sous développés. Cependant, son
estimation pour la BEAC par la Méthode Vectoriel à Correction
d'Erreur, a donné des résultats qui se rapprochent de ceux
d'Abuka et al (1998). Ainsi, le coefficient d'output gap obtenu est
significatif. Et celui rattaché à l'inflation, bien
qu'étant significatif est très faible. Les
estimations répétées nous informent de ce que les
variables qui permettent d'expliquer la fixation du TIAO par la BEAC se
trouvent dans le résidu. Raison pour laquelle il est urgent de prendre
en compte les spécificités de la CEMAC pour mieux construire une
règle pour la BEAC. Ceci suppose donc une prise en compte des arguments
additionnels afin d'obtenir la meilleure règle pour la BEAC. Ainsi, nous
avons estimé dans la deuxième partie la meilleure règle
monétaire de la BEAC. La deuxième partie quant à elle
avait pour objectif de déterminer avec précision la fonction de
réaction de la BEAC que nous devrions dans la mesure du possible
ériger en sa règle monétaire. Raison pour laquelle nous
nous sommes attelés dans un premier temps à tester la robustesse
de la règle de McCallum surtout que celle de Taylor présentait
des résultats insatisfaisants. L'estimation de cette règle de
McCallum a donné des résultats significatifs avec un coefficient
de réaction de la BEAC à l'écart de production positif et
plus élevé pour la demi-période 1999 :1-2008 :4 (0,18) que
pour la période 1993 :1-2008 :4 (0,12). Aussi, les meilleurs
résultats ont été obtenus avec la masse monétaire
au sens stricte comme instrument. Ces résultats ont permis de conclure
que la BEAC suit bel et bien un objectif de croissance monétaire qui lui
est intermédiaire. A cause de l'utilisation officielle du taux
d'intérêt par la BEAC comme instrument de la politique
monétaire et non la masse monétaire, l'estimation d'une fonction
de réaction avec pour instrument le taux directeur de la BEAC s'est
avérée nécessaire. Ayant complété la
règle forward looking de base de Taylor par des paramètres
additionnels, nous avons estimé à l'aide du MVCE une fonction de
réaction pour la BEAC. Les résultats de cette estimation ont
montré qu'à court terme la BEAC fixe son taux directeur en tenant
compte de quatre paramètres parmi lesquels l'écart d'inflation,
les différentiels d'inflation et de taux avec la Banque de France ou la
BCE et la valeur passé du taux directeur de la BEAC. La non
significativité de la masse monétaire dans cette estimation a
été expliquée par la théorie quantitative de la
monnaie tout en concluant que son effet est présent de manière
implicite dans celui de l'inflation. En outre, la BEAC utilise l'objectif de
croissance monétaire et non le taux d'intérêt pour soutenir
les politiques économiques générales
élaborées dans l'union. Ce que nous confirme bel et bien la
règle de McCallum testée au chapitre 3. Comme toute étude,
ce travail connait des limites tant pour ce qui est de la méthode
d'estimation utilisée que par la non prise en compte de certaines
variables économiquement pertinentes pour l'analyse d'un tel
phénomène. La poursuite de cette étude nous conduira
à la réponse de la question de savoir si dans la conduite de sa
politique monétaire, la BEAC tient compte des spécificités
des pays membres de la CEMAC ?
BIBLIOGRAPHIE
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61) Williams J.C. (1999) : « Simple rules for monetary
policy », Working paper, Board of Governors of the Federal Reserve
sytem.
ANNEXES
ESTIMATIONS DES MODELES CHAPITRE 2 :
ESTIMATIONS DE LA REGLE TRADITIONNELLE DE TAYLOR
POUR LA BEAC
PERIODE 1993 :1 A 2008 :4 Long terme
Dependent Variable: TIAO Method: Least Squares
Date: 09/30/10 Time: 11:51
Sample: 1993:1 2008:4
Included observations: 64 TIAO=C(1)+C(2)*OPG+C(3)*EICEMAC
|
|
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
C(2)
C(3)
|
7.122491 0.005874 0.072304
|
0.238819 29.82381
0.037526 0.156529
0.089728 0.805815
|
0.0000 0.8761 0.4235
|
R-squared
|
0.011320
|
Mean dependent var
|
7.000516
|
Adjusted R-squared
|
-0.021096
|
S.D. dependent var
|
1.466314
|
S.E. of regression
|
1.481699
|
Akaike info criterion
|
3.669997
|
Sum squared resid
|
133.9214
|
Schwarz criterion
|
3.771195
|
Log likelihood
|
-114.4399
|
F-statistic
|
0.349219
|
Durbin-Watson stat
|
0.121209
|
Prob(F-statistic)
|
0.706639
|
Court terme
Dependent Variable: TIAO1
Method: Least Squares
Date: 09/30/10 Time: 12:24
Sample(adjusted): 1993:2 2008:4
Included observations: 63 after adjusting endpoints
TIAO1=C(1)*OPG1+C(2)*EICEMAC1+C(3)*YT
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
C(2)
C(3)
|
0.012109 -0.323498 -0.021494
|
0.014723 0.822438
0.036647 -8.827363
0.026528 -0.810258
|
0.4141 0.0000 0.4210
|
R-squared
|
0.595016
|
Mean dependent var
|
-0.091270
|
Adjusted R-squared
|
0.581516
|
S.D. dependent var
|
0.441671
|
S.E. of regression
|
0.285718
|
Akaike info criterion
|
0.378828
|
Sum squared resid
|
4.898100
|
Schwarz criterion
|
0.480882
|
Log likelihood
|
-8.933073
|
F-statistic
|
44.07696
|
Durbin-Watson stat
|
2.019975
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
PERIODE 1999 :1 A 2008 :4 Long
terme
Dependent Variable: TIAO Method: Least Squares
Date: 09/30/10 Time: 14:35
Sample: 1999:1 2008:4
Included observations: 40 TIAO=C(1)+C(2)*OPG+C(3)*EICEMAC
|
|
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
C(2)
C(3)
|
4.200843 0.010501 -0.841308
|
0.582909 7.206686
0.021864 0.480262
0.247321 -3.401681
|
0.0000 0.6339 0.0016
|
R-squared
|
0.245683
|
Mean dependent var
|
6.151250
|
Adjusted R-squared
|
0.204909
|
S.D. dependent var
|
0.761670
|
S.E. of regression
|
0.679165
|
Akaike info criterion
|
2.136132
|
Sum squared resid
|
17.06680
|
Schwarz criterion
|
2.262798
|
Log likelihood
|
-39.72265
|
F-statistic
|
6.025493
|
Durbin-Watson stat
|
0.107989
|
Prob(F-statistic)
|
0.005429
|
TEST DE STATIONNARITE DU RESIDU (ET) ISSU DE
L'ESTIMATION DE LONG TERME
ADF Test Statistic -2.878557 1% Critical Value* -4.2242
5% Critical Value -3.5348
10% Critical Value -3.1988
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(ET)
Method: Least Squares
Date: 09/30/10 Time: 14:40
Sample(adjusted): 1999:4 2008:4
Included observations: 37 after adjusting endpoints
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
ET(-1)
|
-0.322501
|
0.112036 -2.878557
|
0.0071
|
D(ET(-1))
|
0.434122
|
0.176984 2.452896
|
0.0198
|
D(ET(-2))
|
0.304418
|
0.180334 1.688082
|
0.1011
|
C
|
0.284605
|
0.146485 1.942889
|
0.0609
|
@TREND(1999:1)
|
-0.014816
|
0.006825 -2.170807
|
0.0375
|
R-squared
|
0.300283
|
Mean dependent var
|
-0.031037
|
Adjusted R-squared
|
0.212818
|
S.D. dependent var
|
0.212073
|
S.E. of regression
|
0.188158
|
Akaike info criterion
|
-0.377980
|
Sum squared resid
|
1.132911
|
Schwarz criterion
|
-0.160288
|
Log likelihood
|
11.99263
|
F-statistic
|
3.433192
|
Durbin-Watson stat
|
1.920704
|
Prob(F-statistic)
|
0.019166
|
Le résidu n'étant pas stationnaire, on
s'arrête ici et il n'est pas question de tester le court terme.
CHAPITRE 3 : ESTIMATION DE LA REGLE DE MCCALLUM POUR LA
BEAC
AVEC M1 PERIODE 1993 :1 A 2008
:4
Dependent Variable : LNM11
Method : Least Squares
Date : 10/05/10 Time : 09 :19
Sample(adjusted) : 1993 :2 2008 :4
Included observations: 63 after adjusting endpoints
LNM11=LNPIBP1-LNVT1+C(1)*(LNPIBPU-LNPIBU)
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
|
0.121743
|
0.060020 2.028367
|
0.0468
|
R-squared
|
0.728846
|
Mean dependent var
|
0.029133
|
Adjusted R-squared
|
0.728846
|
S.D. dependent var
|
0.047238
|
S.E. of regression
|
0.024598
|
Akaike info criterion
|
-4.556552
|
Sum squared resid
|
0.037514
|
Schwarz criterion
|
-4.522534
|
Log likelihood
|
144.5314
|
Durbin-Watson stat
|
1.005243
|
PERIODE 1999 :1 A 2008 :4
Dependent Variable: LNM11 Method: Least Squares
Date: 10/05/10 Time: 09:25 Sample(adjusted): 1999:2 2008:4
Included observations: 39 after adjusting endpoints
LNM11=LNPIBP1-LNVT1+C(1)*(LNPIBPU-LNPIBU)
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
|
0.189647
|
0.091792 2.066042
|
0.0457
|
R-squared
|
0.545202
|
Mean dependent var
|
0.033321
|
Adjusted R-squared
|
0.545202
|
S.D. dependent var
|
0.045761
|
S.E. of regression
|
0.030861
|
Akaike info criterion
|
-4.093366
|
Sum squared resid
|
0.036190
|
Schwarz criterion
|
-4.050711
|
Log likelihood
|
80.82064
|
Durbin-Watson stat
|
0.965351
|
AVEC M2 PERIODE 1993 :1 A 2008
:4
Dependent Variable: LNM21 Method: Least Squares
Date: 10/05/10 Time: 09:49 Sample(adjusted): 1993:2 2008:4
Included observations: 63 after adjusting endpoints
LNM21=LNPIBP1-LNVTM21+C(1)*(LNPIBPU-LNPIBU)
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
|
0.121743
|
0.060020 2.028367
|
0.0468
|
R-squared
|
0.410124
|
Mean dependent var
|
0.026029
|
Adjusted R-squared
|
0.410124
|
S.D. dependent var
|
0.032027
|
S.E. of regression
|
0.024598
|
Akaike info criterion
|
-4.556552
|
Sum squared resid
|
0.037514
|
Schwarz criterion
|
-4.522534
|
Log likelihood
|
144.5314
|
Durbin-Watson stat
|
1.005243
|
PERIODE 1999 :1 A 2008 :4
Dependent Variable: LNM21 Method: Least Squares
Date: 10/05/10 Time: 09:50 Sample(adjusted): 1999:2 2008:4
Included observations: 39 after adjusting endpoints
LNM21=LNPIBP1-LNVTM21+C(1)*(LNPIBPU-LNPIBU)
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
|
0.189647
|
0.091792 2.066042
|
0.0457
|
R-squared
|
-0.308356
|
Mean dependent var
|
0.031571
|
Adjusted R-squared
|
-0.308356
|
S.D. dependent var
|
0.026980
|
S.E. of regression
|
0.030861
|
Akaike info criterion
|
-4.093366
|
Sum squared resid
|
0.036190
|
Schwarz criterion
|
-4.050711
|
Log likelihood
|
80.82064
|
Durbin-Watson stat
|
0.965351
|
CHAPITRE 4 : ESTIMATION DE LA REGLE MONETAIRE DE LA
BEAC
PERIODE 1993 :1-2008 :4
Modèle forward looking Long terme
Dependent Variable: TIAO
Method: Least Squares
Date: 10/14/10 Time: 13:33
Sample(adjusted): 1993:2 2008:4
Included observations: 63 after adjusting endpoints
TIAO=C(1)+C(2)*OPG(-1)+C(3)*EICEMAC(-1)
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
C(2)
C(3)
|
7.097518 0.000302 0.095194
|
0.226084 31.39322
0.035327 0.008559
0.084471 1.126946
|
0.0000 0.9932 0.2643
|
R-squared
|
0.020885
|
Mean dependent var
|
6.937032
|
Adjusted R-squared
|
-0.011752
|
S.D. dependent var
|
1.386601
|
S.E. of regression
|
1.394725
|
Akaike info criterion
|
3.549719
|
Sum squared resid
|
116.7154
|
Schwarz criterion
|
3.651773
|
Log likelihood
|
-108.8162
|
F-statistic
|
0.639912
|
Durbin-Watson stat
|
0.123738
|
Prob(F-statistic)
|
0.530900
|
Sample(adjusted): 1993:3 2008:4
Included observations: 62 after adjusting endpoints
TIAO1=C(1)*OPGU1+C(2)*EICEMACU1+C(3)*EFL(-1)
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
C(2)
C(3)
|
0.004748 -0.075392 -0.118627
|
0.021664 0.219159
0.051167 -1.473446
0.039695 -2.988424
|
0.8273 0.1459 0.0041
|
R-squared
|
0.136418
|
Mean dependent var
|
-0.092742
|
Adjusted R-squared
|
0.107144
|
S.D. dependent var
|
0.445121
|
S.E. of regression
|
0.420599
|
Akaike info criterion
|
1.152905
|
Sum squared resid
|
10.43732
|
Schwarz criterion
|
1.255830
|
Log likelihood
|
-32.74004
|
F-statistic
|
4.660052
|
Durbin-Watson stat
|
2.317387
|
Prob(F-statistic)
|
0.013212
|
Modèle forward looking plus M1, DIFFINF et
DIFFTAUX avec tiao retardé d'une période
Long terme
Dependent Variable: TIAO
Method: Least Squares
Date: 10/14/10 Time: 18:28
Sample(adjusted): 1993:2 2008:4
Included observations: 63 after adjusting endpoints
TIAO=C(1)+C(2)*OPG(-1)+C(3)*EICEMAC(-1)+C(4)*LNM1+C(5)
*DIFFINF+C(6)*DIFFTAUX+C(7)*TIAOU
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
|
0.159047
|
5.285374 0.030092
|
0.9761
|
C(2)
|
-0.005585
|
0.007465 -0.748146
|
0.4575
|
C(3)
|
0.291754
|
0.048573 6.006533
|
0.0000
|
C(4)
|
0.036422
|
0.323722 0.112509
|
0.9108
|
C(5)
|
-0.287583
|
0.039184 -7.339383
|
0.0000
|
C(6)
|
0.079155
|
0.059872 1.322065
|
0.1915
|
C(7)
|
0.964222
|
0.092510 10.42292
|
0.0000
|
|
R-squared
|
0.960315
|
Mean dependent var
|
6.937032
|
Adjusted R-squared
|
0.956063
|
S.D. dependent var
|
1.386601
|
S.E. of regression
|
0.290647
|
Akaike info criterion
|
0.471027
|
Sum squared resid
|
4.730648
|
Schwarz criterion
|
0.709153
|
Log likelihood
|
-7.837342
|
F-statistic
|
225.8523
|
Durbin-Watson stat
|
2.222102
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Sample(adjusted): 1993:3 2008:4
Included observations: 62 after adjusting endpoints
TIAO1=C(1)*OPGU1+C(2)*EICEMACU1+C(3)*LNM11+C(4)*DIFFINF1
+C(5)*DIFFTAUX1+C(6)*TIAOU1+C(7)*ETIAOU(-1)
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
|
0.000567
|
0.011921 0.047595
|
0.9622
|
C(2)
|
0.324810
|
0.079256 4.098226
|
0.0001
|
C(3)
|
-0.220295
|
0.605114 -0.364055
|
0.7172
|
C(4)
|
-0.217330
|
0.031278 -6.948324
|
0.0000
|
C(5)
|
0.387076
|
0.061011 6.344356
|
0.0000
|
C(6)
|
0.991327
|
0.229151 4.326094
|
0.0001
|
C(7)
|
-1.066204
|
0.229070 -4.654480
|
0.0000
|
|
R-squared
|
0.770536
|
Mean dependent var
|
-0.092742
|
Adjusted R-squared
|
0.745504
|
S.D. dependent var
|
0.445121
|
S.E. of regression
|
0.224553
|
Akaike info criterion
|
-0.043408
|
Sum squared resid
|
2.773314
|
Schwarz criterion
|
0.196753
|
Log likelihood
|
8.345642
|
F-statistic
|
30.78159
|
Durbin-Watson stat
|
1.601871
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
PERIODE 1999 :1-2008 :4
Modèle forward looking
Long terme
Dependent Variable: TIAO
Method: Least Squares
Date: 10/14/10 Time: 14:50
Sample(adjusted): 1999:2 2008:4
Included observations: 39 after adjusting endpoints
TIAO=C(1)+C(2)*OPG(-1)+C(3)*EICEMAC(-1)
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
C(2)
C(3)
|
4.111738 0.013058 -0.862163
|
0.622300 6.607321
0.022083 0.591305
0.261946 -3.291378
|
0.0000 0.5580 0.0022
|
R-squared
|
0.237285
|
Mean dependent var
|
6.129487
|
Adjusted R-squared
|
0.194911
|
S.D. dependent var
|
0.758923
|
S.E. of regression
|
0.680957
|
Akaike info criterion
|
2.143168
|
Sum squared resid
|
16.69328
|
Schwarz criterion
|
2.271134
|
Log likelihood
|
-38.79177
|
F-statistic
|
5.599890
|
Durbin-Watson stat
|
0.103280
|
Prob(F-statistic)
|
0.007630
|
TEST SUR LE RESIDU EXTRAIT DE L'ESTIMATION DE
LONG TERME
ADF Test Statistic -2.381143 1% Critical Value* -4.2165
5% Critical Value -3.5312
10% Critical Value -3.1968
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(EFL) Method: Least Squares
Date: 10/14/10 Time: 14:56 Sample(adjusted): 1999:3 2008:4
Included observations: 38 after adjusting endpoints
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
EFL(-1) -0.244774 0.102797 -2.381143 0.0230
D(EFL(-1)) 0.436315 0.136084 3.206215 0.0029
C 0.180426 0.128990 1.398757 0.1709
@TREND(1999:1) -0.009979 0.006101 -1.635577 0.1112
R-squared 0.273994 Mean dependent var -0.023948
Adjusted R-squared 0.209935 S.D. dependent var 0.214495
S.E. of regression 0.190655 Akaike info criterion -0.377403
Sum squared resid 1.235876 Schwarz criterion -0.205025
Log likelihood 11.17065 F-statistic 4.277188
Durbin-Watson stat 1.905044 Prob(F-statistic) 0.011508
Le résidu n'est pas stationnaire
Modèle forward looking plus M1, DIFFINF et
DIFFTAUX avec tiao retardé d'une période
Long terme
Dependent Variable: TIAO
Method: Least Squares
Date: 10/14/10 Time: 18:29
Sample(adjusted): 1999:2 2008:4
Included observations: 39 after adjusting endpoints
TIAO=C(1)+C(2)*OPG(-1)+C(3)*EICEMAC(-1)+C(4)*LNM1+C(5)
*DIFFINF+C(6)*DIFFTAUX+C(7)*TIAOU
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
|
3.369003
|
4.254336 0.791899
|
0.4343
|
C(2)
|
0.002595
|
0.005402 0.480261
|
0.6343
|
C(3)
|
-0.035971
|
0.100639 -0.357425
|
0.7231
|
C(4)
|
-0.196198
|
0.250647 -0.782769
|
0.4395
|
C(5)
|
-0.015948
|
0.056567 -0.281941
|
0.7798
|
C(6)
|
-0.017761
|
0.037595 -0.472432
|
0.6398
|
C(7)
|
0.902896
|
0.096358 9.370171
|
0.0000
|
|
R-squared
|
0.968924
|
Mean dependent var
|
6.129487
|
Adjusted R-squared
|
0.963097
|
S.D. dependent var
|
0.758923
|
S.E. of regression
|
0.145791
|
Akaike info criterion
|
-0.852140
|
Sum squared resid
|
0.680159
|
Schwarz criterion
|
-0.553552
|
Log likelihood
|
23.61672
|
F-statistic
|
166.2866
|
Durbin-Watson stat
|
1.256327
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Sample(adjusted): 1999:3 2008:4
Included observations: 38 after adjusting endpoints
TIAO1=C(1)*OPGU1+C(2)*EICEMACU1+C(3)*LNM11+C(4)*DIFFINF1
+C(5)*DIFFTAUX1+C(6)*TIAOU1+C(7)*ETIAOU(-1)
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
|
0.006054
|
0.006903 0.877125
|
0.3872
|
C(2)
|
-0.030716
|
0.095470 -0.321740
|
0.7498
|
C(3)
|
0.296590
|
0.393101 0.754489
|
0.4562
|
C(4)
|
0.002924
|
0.030111 0.097096
|
0.9233
|
C(5)
|
-0.000811
|
0.070805 -0.011452
|
0.9909
|
C(6)
|
1.499426
|
0.434246 3.452940
|
0.0016
|
C(7)
|
-1.362806
|
0.441539 -3.086493
|
0.0042
|
|
R-squared
|
0.189256
|
Mean dependent var
|
-0.056579
|
Adjusted R-squared
|
0.032338
|
S.D. dependent var
|
0.119466
|
S.E. of regression
|
0.117518
|
Akaike info criterion
|
-1.279623
|
Sum squared resid
|
0.428127
|
Schwarz criterion
|
-0.977962
|
Log likelihood
|
31.31283
|
F-statistic
|
1.206082
|
Durbin-Watson stat
|
2.057604
|
Prob(F-statistic)
|
0.329469
|
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX 3
iii
SOMMAIRE v
RESUME vi
7 9 9
9 9
INTRODUCTION GENRALE 71
PREMIERE PARTIE : INCAPACITE DE LA REGLE DE TAYLOR A TRADUIRE
FIDELEMENT
LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BEAC
CHAPITRE I : NECESSITE DE LA REGLE DANS LA CONDUITE DE
LA POLITIQUE
MONETAIRE PAR LES BANQUES CENTRALES
Section 1 : TRANSPARENCE ET CREDIBILITE COMME FACTEURS
DE DECISION
ENTRE DISCRETION ET REGLE MONETAIRE
A. La discrétion conduit à un coût
positif
1. Fonctionnement de la discrétion
monétaire
2. La politique discrétionnaire entame la
crédibilité de la banque centrale auprès des
agents . 16
1
|
0
|
1
B. La règle possède un coût nul . 17
1
1.
1
Définition de la règle monétaire
. 17 1
2.
1
Les vertus de la règle comme mode de conduite de
la politique monétaire . 17 1
2
Section 2 : CONTRAINTES QUI PESENT SUR LES REGLES MONETAIRES .
18
1
2
3
4
A. La règle doit tenir compte du niveau de
l'activité économique . 18
1
1. Règle automatique et règle activiste
. 19 1
2. Instrument rules versus targeting rules .
20 1
6
B. Caractéristiques propre à la formulation . 22
1
6
1. Caractère simple et systématique d'une
règle . 22
1
7
2. Critère de choix de la variable instrument
. 23
1
7
a. Définition . 23
1
7
b. Critères de sélection de la variable
instrument 23
1
9
3. Spécification de la règle à base
de l'optimisation de la fonction de perte 25
1
CHAPITRE 2 : INSUFFISANCE DE LA REGLE DE TAYLOR A TRADUIRE LA
POLITIQUE MONETAIRE DE LA BEAC . 27
1
2
Section 1 : LA REGLE DE TAYLOR : CADRE THEORIQUE ET RESULTAT
EMPIRIQUE 72 1 A. Cadre théorique de la règle de Taylor . 27
2 1 1. Cible de la règle de Taylor .
27
2 1
2. Spécification de la règle de Taylor
29
2 3
B. Résultats d'estimation de la règle de Taylor
pour les banques centrales 30 24 24
1. Quelques résultats empiriques d'estimations de
la règle de Taylor 30 2 5
2. Limites de la règle de Taylor
31 Section 2 : INSUFFISANCE DE LA REGLE DE TAYLOR DANS L'EXPLICATION DE LA
POLITIQUE DES TAUX DE LA BEAC 33
27
7 7
A. Estimation de la fonction de Taylor pour la BEAC 33
2
1. Spécificités sur les variables en zone
CEMAC 33
2
2. Valeurs des coefficients de Taylor pour la BEAC
34
28
B. Significativité des coefficients de Taylor pour la BEAC
36
30
1. Interprétation des résultats obtenus
63 0
2. Manquements de la règle de Taylor pour la BEAC
83 2
DEUXIEME PARTIE : LA FONCTION DE REACTION DE LA BEAC EST UNE
REGLE MONETAIRE COMPLEXE COMBINANT PLUSIEURS REGLES MONETAIRES SIMPLES 40
34
CHAPITRE 3 : ROBUSTESSE D'UNE AUTRE REGLE MONETAIRE
SIMPLE : LA REGLE DE
MCCALLUM 23 6
Section 1 : CADRE THEORIQUE ET VERIFICATIONS EMPIRIQUES
DE LA REGLE DE
McCALLUM POUR D'AUTRES BANQUES CENTRALES 42
3 6
A. Spécification de la règle de McCallum
23 6
1. Instrument et cible pour McCallum 23 6
2. Equation de la règle McCallum
43 8
B. Application de la règle de McCallum a certaines banques
centrales 53 9
9
1. Valeurs du coefficient « ë » pour
différentes estimations 5
3
0
2. Implications comportementales de la règle de
McCallum 46
4
0
1
Section 2 : LA REGLE DE MCCALLUM : UNE AUTRE REGLE SIMPLE NON
SATISFAISANTE POUR LA BEAC 6
4
A. Estimation de « X » pour la BEAC 7
4
1. Variables adaptées au cas de la BEAC
74 1
2
2
B. Significativité non satisfaisante de « ë
» pour la BEAC 84
1. Implications des différentes valeurs de «
I, » pour la BEAC 84
2. Limites de la règle de McCallum dans
l'explication de la fonction de réaction de la
1 45
BEAC CHAPITRE 4 : LA FONCTION DE REACTION DE
LA BEAC : UN COMPOSITE DE REGLES
7
MONETAIRES SIMPLES 3
4
n
7
7
8
0 2
2
4
Section 1 : SPECIFICITES DE LA ZONE CEMAC ET VARIABLES
ADDITIONNELLES ... 3 4
A. Evolution de la politique monétaire de la BEAC 34
1. La politique monétaire de la BEAC avant 1990
. 4
2. La politique monétaire après 1990
. 65
B. Spécification de la fonction de réaction de la
BEAC . 85
1. Paramètres additionnels à prendre en
compte 85
Cible de taux de change 05
2.
5
5
5
6
Equation à estimer 1 5
Section 2 : FONCTION DE REACTION OU REGLE MONETAIRE DE LA BEAC ? . 15
A. Estimation des coefficients de la règle
augmentée de la BEAC 1
5
1. Valeurs des coefficients estimés
. 2 5
2.
9
Implications économiques des coefficients
estimés
5
4
B. Limites et perspectives . 06
4
5
1. Limites de la règle retenue 0
6
2. Perspectives de recherche 1
6
7
CONCLUSION GENERALE . 36
BIBLIOGRAPHIE 6a
ANNEXES 0e
TABLE DES MATIERES 8m
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