PREMIERE PARTIE
PROBLEMATIQUE ET CADRE DE REFERENCES
Chapitre I : ANALYSE DE LA SITUATION ET QUESTIONS
PRELIMINAIRES
1.1. Analyse de la situation
Les statistiques des cinq dernières années ont
montré que la toxicomanie représente l'une des cinq
premières causes d'hospitalisation au Centre Hospitalier National
Spécialisé en Santé Mentale d'Aného à
côté de la schizophrénie, des psychoses hallucinatoires
chroniques, des bouffées délirantes aiguës et de la
dépression psychotique. La toxicomanie seule représente 20% des
hospitalisations et elle constitue également avec tout ce qu'elle
engendre comme troubles mentaux, l'un des plus fréquents motifs de
réadmission (environ 30% sur un taux global de réadmission de
74%).
Au fil des jours de notre stage technique au Centre
Hospitalier National Spécialisé en Santé Mentale
d'Aného (anciennement appelé Hôpital Psychiatrique de
Zébé - Aného) pendant la période du 1er
Juin au 03 Septembre 2010, il nous a été donné de faire
plusieurs constats pertinents.
D'abord, la majorité des patients toxicomanes sont
amenés en consultation par les parents proches tels que les oncles, les
tantes ou les grands parents. Et, nous avons observé aussi des conduites
désagréables, désobligeantes quelque fois
déconcertantes chez les parents géniteurs surtout les
mères de certains toxicomanes quand ils sont conduits en consultation
par celles-ci.
Ensuite, après entretien avec certains patients
toxicomanes, nous avons constaté qu'un grand nombre de toxicomanes que
nous avons
rencontrés durant notre séjour,
présentaient une histoire personnelle marquée par des conflits
familiaux, des problèmes de fratrie, ou des carences parentales
physiques telles les séparations ou les décès. En exemple
nous avons le cas d'un patient de 42 ans dépendant à l'alcool, au
tabac et au cannabis. Né d'un père polygame (6 femmes), il est
issu d'une fratrie de 22 enfants. Ses parents sont décédés
la même année pendant qu'il avait 12 ans. De plus, il a une
relation conflictuelle avec un de ses frères.
Et puis, nous avons noté chez certains toxicomanes une
soucieuse disqualification des figures parentales surtout de la mère
soit par des carences parentales physiques et / ou psychiques soit par des
attitudes désagréables parentales. C'est l'exemple d'un jeune
toxicomane de 20 ans qui a une mère sourde-muette. Cette
infirmité disqualifie la mere par l'absence psychique totale qu'elle
constitue pour son enfant.
Enfin, d'autres toxicomanes vivent dans les familles
recomposées, monoparentales ou absolument en l'absence des deux
géniteurs depuis le bas âge chez des parents proches comme les
oncles, les tantes ou les grands parents.
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