À mes parents Jacques et Jeanne Epangue. Pour l'amour,
l'éducation basée sur la morale, l'honnêteté et la
peur de Dieu qu'ils m'ont transmis. Je ne leur en serai jamais suffisamment
reconnaissant. Puisse le très haut Jéhovah Dieu permettre qu'ils
bénéficient un jour du fruit de leurs efforts.
Avant propos
L'intérêt pour ce champ de recherche est
né du cours « stratégie de la communication
organisationnelle » que nous avons fait en année de licence.
A la fin de cet enseignement, nous avons décidé de pousser cette
question plus loin parce qu'elle est restée dans notre esprit. De plus,
notre passage d'un mois à la R.P.I (régie publicitaire
internationale) en qualité de stagiaire académique a encore
creusé notre envie. Nous assistions à la vente d'espaces
publicitaires à des prix vraiment exorbitants et nous nous demandions
pourquoi les entreprises donnaient tant d'argent pour un simple espace.
Aussi, nous avons senti le besoin de regarder de près
la question de la conception d'une stratégie de communication
entière. De fait, nous avons opté pour les concessionnaires
automobiles parce qu'il n'existait pas vraiment d'écrits scientifiques
sur leurs pratiques de communication ; et nous voulions voir l'apport de
notre discipline dans la réussite de leurs activités dans un
environnement hostile comme celui du Cameroun.
Remerciements
Dans ce travail, nous voulons remercier le Docteur Caroline
Metote qui a été une pierre angulaire de notre formation d'une
part et une remarquable directrice de recherche d'autre part. Sans son oreille
attentive et son sens de la patience devant nos insuffisances, ce travail ne
verrait jamais le jour. Nous pensons ensuite au Docteur Baha qui a
été très proche de nous durant la conception de notre
travail de terrain. Nos remerciements vont aussi à l'ensemble de
l'équipe académique de la faculté des lettres et sciences
humaines de l'université de Douala en général, et au
département de communication en particulier.
Par ailleurs, nous remercions aussi nos frères et
soeurs : Pauline, Charlotte, Jules, Eddy, Jacques, Achille, Edouard,
Vanessa, Abigaïl, Karel qui nous ont soutenus moralement et
financièrement. « Mèsom
mbok ! »
Nous avons aussi une pensée pour les camarades de la
promotion de master qui ont brillé par leur solidarité
estudiantine. Au final, nous disons merci à notre bien aimée
Cécile qui nous a une fois de plus prouvé que nous pouvons
compter sur elle à tout moment.
TABLE DES MATIERES
Dédicaces
Avant-propos
Table de matière
Résumé
Abstract
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : LES STRATEGIES DE
COMMUNICATION DES CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES ET L'ENVIRONNEMENT MARCHAND
CAMEROUNAIS. 21
CHAPITRE 1. LA PRECARITE ECONOMIQUE DU CAMEROUN ET SES
CONSEQUENCES SUR L'ENVIRONNEMENT MARCHAND DES CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES.
23
SECTION 1. DE LA PROSPERITE A LA
CHUTE. 23
1.1. Description de la crise économique
au Cameroun. 24
SECTION II. NAISSANCE DU SECTEUR
INFORMEL ET ACCENTUATION DES PROBLEMES DES CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES. 26
2.1. L'informel : la bouée de sauvetage du citoyen
camerounais. 26
2.2. La naissance du marché des voitures
d'occasion. 30
SECTION 3. LES DIFFERENTS ASPECTS DE
L'ENVIRONNEMENT DES CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES AU
CAMEROUN. 35
1.1 Les acteurs proches des concessionnaires
automobiles au Cameroun. 35
1.1.1 Les concessionnaires automobiles
eux-mêmes. 35
1.1.2. Les fournisseurs. 36
1.1.3. Les intermédiaires 36
1.1.4 La clientèle 37
1.1.5. Les publics 37
1.2. Les acteurs éloignés de l'action des
concessionnaires automobiles 38
1.2.1. L'aspect démographique. 38
1.2.2. L'aspect technologique 39
1.2.3. L'aspect politico légal 39
1.2.4. L'aspect socio culturel 39
1.3. L'environnement marchand des concessionnaires automobiles
au Cameroun : une étude de la concurrence. 41
1.3.1. La concurrence 41
1.3.2. La concurrence générique 41
1.3.3. La concurrence produit 41
1.3.4 La concurrence sur la marque 42
CHAPITRE 2. LA NOTION DE STRATEGIES DE COMMUNICATION
AU CAMEROUN ET SON EFFECTIVITE CHEZ LES CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES.
46
SECTION 1. QUELQUES RAPPELS THEORIQUES
ET LA REALITE DE LA COMMUNICATION AU CAMEROUN. 46
1.1. L'analyse de la situation. 46
1.2. Les objectifs. 47
1.2.1. L'objectif cognitif 47
1.2.2. L'objectif affectif 47
1.2.3. L'objectif conatif. 48
1.3. Les interlocuteurs 48
1.4. La conception des messages. 48
1.5. Le choix des moyens 49
1.5.1. Les moyens medias 49
1.5.2. Les moyens hors medias 49
1.6. La planification des moyens de communication.
49
1.7. La stratégie de communication dans
l'environnement camerounais. 49
SECTION II. PRESENTATION DES
STRATEGIES DE COMMUNICATION DES CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES. 51
2.1. La stratégie de communication de Cocimecam 51
2.1.1. Situation de la Cocimecam 51
2.1.2 Les objectifs. 52
2.1.3 Les cibles 52
2.1.4 Les
messages..................................................................53.
2.1.5 les moyens de communication 53
2.1.6. A. les moyens médias 53
2.1.6. B. les moyens hors médias 53
2.1.7. Les coûts 54
2.1.8. La périodicité 54
2.2. La stratégie de communication de Socada 54
2.2.1. La situation de la socada. 54
2.2.2. Les objectifs de communication de la socada 55
2.2.3. Les cibles de communication 55
2.2.4. Les message 55
2.2.5. Les moyens de communication 56
2.2.5. A .les moyens médias 56
2.2.5. B. les moyens hors médias. 56
2.2.6. Les coûts 57
2.2.7. La périodicité 58
2.3. La stratégie de communication de la Mitcam. 58
2.3.1. La situation de l'entreprise 58
2.3.2. Les objectifs de la communication
58
2.3.3. Les cibles 58
2.3.4. Les messages 58
2.3.5. Les moyens 59
2.3.5. A. les moyens médias 59
2.3.5. B. les moyens hors médias 59
2.3.7. Les coûts 59
2.3.8. La périodicité 60
DEUXIEME PARTIE : EXAMEN D'EFFICACITE DES
MESSAGES DES CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES : UNE ETUDE DE LA RECEPTION.
63
CHAPITRE III. UNE ETUDE DE LA RECEPTION DES MESSAGES
DES CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES AU CAMEROUN. 65
SECTION 1. LES MESSAGES ET LEUR DIFFUSION
65
1.1. Les messages.
1.1.1. Messages des concessionnaires automobiles de notre
corpus d'étude. 65
1.1.2. La diffusion des messages des concessionnaires
automobiles. 67
SECTION II. LA RECEPTION DES MESSAGES DES
CONCESSIONNAIRES AUTMOBILES AU
CAMEROUN..................................................................69
2.1. Présentation des réactions de nos
enquêtés sur l'émission des messages des concessionnaires
automobiles. 69
2.1.1. Rappel de quelques questions du guide d'entretien et
réponses des enquêtés. 69
2.2. La fonction phatique des messages des concessionnaires
automobiles au 71
2.3. La dimension métalinguistique des
stratégies de communication des concessionnaires automobiles au
Cameroun. 72
CHAPITRE IV. DISCUSSION DES STRATEGIES DE
COMMUNICATION DES CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES AU CAMEROUN. 76
SECTION 1. DISCUSSION DE LA STRATEGIE DE
COMMUNICATION DE LA SOCADA. 76
1.1. les objectifs 76
1.2. la définition des cibles 77
1.3 La formulation des messages 78
1.4. Choix et planification des moyens 79
1.4.1 Les moyens médias 79
1.4.2. Les moyens hors médias 80
1.5. Le point sur la communication interne. 81
1.6. Les coûts 82
SECTION II. DISCUSSION DE LA STRATEGIE DE
COMMUNICATION DE COCIMECAM 82
2.1. Les objectifs 82
2.2. La définition des cibles 83
2.3. La formulation des messages 83
2.4. Le choix et la planification des moyens 84
2.4.1. Le moyen média 84
2.4.2. Le moyen hors média 85
2.4. Le point sur la communication interne 85
2.5. les coûts 86
SECTION III. DISCUSSION DE LA STRATEGIE DE
COMMUNICATION DE LA MITCAM. 86
3.1 Les objectifs de leur stratégie de communication.
86
3.2. Les cibles visées par la Mitcam 86
3.3 La formulation des messages 87
3.4. Le choix et la planification des moyens de communication
87
3.4.1. Les moyens média 87
3.4.2. Les moyens hors médias 88
3.5. Le point sur la communication interne 88
3.6. Les coûts 89
conclusion générale 91
Bibliographie
Grille
d'observation...................................................................................
Guide d'entretien pour consommateurs
.........................................................
Guide d'entretien pour responsables de
communication.........................................
RESUME
Vu l'environnement camerounais de concurrence parfaite
où le pouvoir d'achat est faible, dans quelle mesure les
stratégies de communication des concessionnaires automobiles Socada,
Cocimecam et Mitcam sont elles des éléments qui facilitent la
fidélisation des clients et la consommation des véhicules qu'ils
commercialisent ? Plus clairement, ce questionnement se divise en deux
sous questions : quelles contraintes de communication la situation
socioéconomique actuelle du Cameroun impose-t-elle aux concessionnaires
automobiles que nous avons dans notre corpus d'étude ? Les messages
que ces concessionnaires automobiles utilisent sont -ils diffusés de
manière a être compris par les cibles d'une part et à les
amener à consommer d'autre part ?
Cette recherche poursuivait un objectif principal :
montrer que la communication fait partir des éléments qui
permettent d'assurer la pérennité des concessionnaires Socada,
Cocimecam et Mitcam. Pour besoin de recueil de données, nous avons
rencontré les responsables de communication de Mitcam, Cocimecam et
Socada que nous avons soumis à des entretiens semi directifs. En outre,
nous avons aussi abordé : la responsable du bureau des transports
du littoral, les vendeurs des voitures d'occasion de l'hôtel le
ndé, les clients des concessionnaires parmi lesquels des particuliers et
quelques décideurs d'entreprises. Nous nous sommes en plus de cela
rendus au centre d'information et de documentation de la chambre de commerce de
Douala pour besoin de recherche documentaire. En faisant le croisement des
données recueillies, il en ressort que, c'est effectivement la situation
socioéconomique du Cameroun qui oriente la conception des
stratégies de communication des concessionnaires automobiles. De plus,
les messages sont formulés de manière à pouvoir provoquer
l'acte d'achat. Mais, la fonction phatique étant défaillante, les
stratégies de communication des concessionnaires automobiles restent
encore à faible dose un élément étant à
l'origine du maintien des concessionnaires automobiles sous le ciel
camerounais. Nous recommandons donc aux concessionnaires automobiles de
pratiquer la facturation nominative et de mettre l'accent sur le relationnel,
ce qui pourrait permettre de connaître leurs clients réguliers.
Ils installeront de ce fait une boucle de rétro action pour
établir un dialogue permanent entre les deux parties.
Mots clés
Stratégies de communication ; environnement
concurrentiel ; concessionnaire automobile ; facturation
nominative ; boucle de rétro action ; fonction phatique ;
la réception.
ABSTRACT
In a Cameroonian environnement of perfect competition, where
purchasing power is slow, which strategic major of communication to first
handed automobile dealers like Socada, Cocimecam and Mitcam use to push the
public to consume their products, the vehicle which commercialised ? Clearly,
this question: what communicative constraints does socioeconomic situation of
Cameroon imposes on automobile dealers in general? And the wants, which we have
chosen in our work in particular? What pushes them consume.
This research is after one principal objective to show that
communication is part of the elements used by automobile dealers, Socada,
Cocimecam and Mitcam to sell their products. For the collection of data, we met
those in change of management of communication at Mitcam, Cocimecam and Socada
where we carried out a semi directive interview. We also met: the head of
transport office of littoral of littoral, some dialers of second handed or used
vehicles, some clients of first handed cars dealers which particularly are
decision makers of enterprise. We also went for information to the centre for
information and documentation, chambers of commerce in Douala and collected, we
could effectively find out that socioeconomic situation of Cameroon
orientates the communication strategy of first handed automobile dealers. More
to this, messages are formilated in a manner to provock purchase. However, the
phatic function does not work, the communication strategies used by these
dealers is therefore still weak resistant in the Cameroonian market where they
are the first. We recommended to these first handed automobiles dealers to
practice the nominative facturation, by putting emphases on the rational of
knowing their regular clients. These which will installe a chain of retro
action which permite a dialogue between the two parts.
Key Words
Communication strategies; competitive environnement; first handed
automobiles dealers; nominative facturation; retroactive chain ; the phatic
function of communication; reception.
INTRODUCTION GENERALE
Contexte et justification de la
recherche
Sur le plan géographique, le Cameroun1(*) occupe une position que nous
pouvons qualifier de stratégique au sein de l'Afrique. En effet, le
fait d'être situé comme une porte d'entrée et de
sortie2(*) du continent
africain grâce à l'ouverture sur la mer y a favorisé
l'émergence et la réussite de plusieurs activités
grâce aux investisseurs tant locaux qu'étrangers.
En outre, une bonne observation de l'ensemble des
opérateurs économiques dans notre pays nous amène
à constater la présence de quelques concessionnaires automobiles
et dont le nombre va sans cesse croissant depuis un bon nombre
d'années, à en croire la chef du bureau des transports du
littoral.3(*) Sans
prétention d'exhaustivité, parmi eux nous pouvons citer : la
Sacam, la Cocimecam, la Socada, Mitcam, Globauto, Cami Toyota etc.
En fait, ce commerce de véhicules neufs ne fait que
fleurir dans un pays comme le nôtre où des problèmes
financiers ont élu domicile depuis au moins 1990. Plus clairement,
cette période (celle des années 90) a marqué le
tournant de la qualité de vie au cameroun. On a noté
l'entrée du pays en crise économique, le plan d'ajustement
structurel, la dévaluation du franc CFA, la montée du
chômage, pour ne citer que ces cas là. Quoiqu'on dise, cette
nouvelle réalité a plongé le Cameroun dans une situation
complexe qui ne favorise plus a priori l'achat d'un bien comme un
véhicule neuf.4(*)
Jusqu'à nos jours, la situation ne s'est pas améliorée.
L'économiste Hakim Ben Hammouda5(*) estime même que, le Cameroun, tout
comme tous les autres pays de la sous région Afrique centrale, restera
encore dans cette situation pendant un bon nombre d'années. En clair, il
pose que, ces pays, ne verront leur situation économique et
financière s'améliorer de moitié dans le meilleur des cas
qu' en 2015.
Sous ce rapport, les concessionnaires automobiles, se
retrouvent sur un terrain qui semble très difficile. Dans une position
pareille, ils sont donc dans un environnement qui s'apparente au darwinisme
social6(*) de
Herbert Spencer. En effet, dans l'état où le
Cameroun se trouve actuellement, il faudra que chaque concessionnaire
automobile fasse montre de fortes capacités d'adaptation s'il ne
veut pas disparaître.
Cette nouvelle réalité fait en sorte
que, le défi des concessionnaires automobiles qui sont en train de
résister à cette crise se précise sous la forme d'une
équation à double inconnue : premièrement, il faudra
que chaque entreprise trouve dans son équipe la ressource humaine
capable de bâtir des stratégies qui concourront non seulement
à accroître les ventes, mais aussi à fidéliser les
clients déjà présents. Secondement, il faudra à
travers cette première approche, trouver des bénéfices
nécessaires au bon fonctionnement de l'entreprise, si ce n'est à
sa survie.
Logiquement, d'après la conception
« Westphaleniène7(*) », c'est le concessionnaire automobile qui
saura se distinguer, se singulariser, se forger une personnalité, qui
pourra espérer « ravir la vedette aux autres ». Une
telle ambition implique des contraintes obligeant l'entreprise à se
surpasser si elle veut se pérenniser. Ce qui est synonyme, parmi les
démarches qu'elle doit entreprendre, d'une élaboration des
stratégies de communication d'une grande efficacité et de ce
fait, justifie l'opportunité d'une recherche comme la nôtre.
Dans cette travail, nous faisons le choix de
présenter la situation économique et financière du
Cameroun, des années post indépendance jusqu'à la
réalité actuelle ; ainsi que la place des
concessionnaires automobiles dans cet environnement. Ceci dans le but de
démontrer qu'il est désormais indispensable de mettre sur pied
des stratégies de communication chez les concessionnaires automobiles
dans l'environnement Camerounais actuel qui se veut à la fois
concurrentiel et pauvre.
Intérêts de la
recherche
Notre recherche présente trois
intérêts. Premièrement, nous avons un intérêt
scientifique. Ceci parce que, nous avons pour souci de faire avancer les
connaissances dans le champ de la communication des organisations au Cameroun.
A partir des résultats de cette recherche, on pourra savoir comment s' y
prennent les concessionnaires automobiles dans ce secteur à forte
concurrence dans l'environnement marchand camerounais.
Deuxièmement, notre recherche a un
intérêt stratégique ou social. Ceci parce que,
l'application de ces résultats est dans le but de rendre ces
stratégies de communication plus adaptées à l'univers
camerounais dans l'hypothèse où il serait prouvé qu'elles
ne le seraient pas.
Troisièmement, nous avons un
intérêt personnel. Cette recherche nous permettra de commencer
notre formation doctorale en nous faisant toucher du doigt la
réalité de la recherche. En sus, elle nous permettra de nous
réclamer d'une spécialité dans le sous champ de la
communication des organisations.
Objectifs de la recherche
Cette recherche poursuit trois objectifs. Le premier, qui
est général, consiste à montrer que la
communication fait partie des éléments qui permettent la
pérennité des activités8(*) des concessionnaires automobiles Socada, Mitcam et
Cocimecam. Ceci dit, il nous revient de chercher à savoir si la
communication est l'un des éléments qui font effectivement que
les concessionnaires automobiles réussissent à ne pas
disparaître dans l'environnement Camerounais qui est à la fois
pauvre et concurrentiel. Les deux autres sont spécifiques et
permettent de détailler le principal (général). Ils sont
formulés ainsi qu'il suit :
- Comprendre si les stratégies de communication
utilisées par Socada, Mitcam et Cocimecam, sont adaptées
à l'environnement marchand camerounais - pauvre et concurrentiel -
dans lequel ils évoluent. Ici il nous revient de vérifier si
les concessionnaires ont vraiment compris qu'ils sont dans un territoire
très difficile qui nécessite une contextualisation des
stratégies de communication en fonction des réalités de
l'environnement.
- Etudier la question de la compréhension et par
ricochet celle de l'efficacité des messages que Cocimecam, Mitcam et
Socada véhiculent à l'endroit de leurs cibles. Cet objectif est
une sorte d'interrogation sur qualité de la formulation des messages
dans son aspect de la fonction métalinguistique9(*) de la communication. Plus
clairement, nous voulons savoir si les concessionnaires automobiles dans leurs
stratégies de communication utilisent des codes accessibles à
leurs cibles.
Questions de recherche
Notre sujet pose la question du positionnement10(*) des concessionnaires
automobiles dans l'environnement concurrentiel camerounais. Plus clairement,
nous serons amenés à réfléchir sur l'apport de la
communication dans la réussite des activités des concessionnaires
automobiles au Cameroun. Ceci étant clarifié, la
préoccupation qui se trouve au coeur de ce travail et qui lui sert de
fil conducteur est la suivante: Vu l'environnement camerounais de
concurrence parfaite où le pouvoir d'achat est faible, dans quelle
mesure les stratégies de communication de cocimecam, Mitcam et Socada
font-elles partie des éléments qui amènent les
publics à acheter les véhicules qu'ils
commercialisent?
A cette question centrale, se greffent deux
autres qui sont secondaires. Elles sont les suivantes :
* Quelles contraintes de communication la situation
socioéconomique actuelle du Cameroun impose-t-elle aux concessionnaires
automobiles Mitcam, Socada et Cocimecam? Cette question veut interroger le
type de communication que les concessionnaires automobiles utilisent dans un
environnement aussi complexe que le nôtre.
* Les messages que Mitcam, Socada et cocimecam utilisent
dans leurs stratégies de communication sont-ils formulés de
manière à être compris par les cibles et à les
amener à consommer ?
Hypothèses de recherche
Cette recherche met en relief trois hypothèses, dont
une principale (centrale) et deux autres secondaires. Cette hypothèse
principale tente de répondre au questionnement qui interroge la
possibilité d'un apport effectif des stratégies de communication
des concessionnaires automobiles dans la réussite de leurs
activités au Cameroun. Nous l'avons formulé de la manière
suivante : pour amener les publics à consommer, Cocimecam,
Mitcam et Socada utilisent des stratégies de communication qui
mettent l'accent sur l'image des véhicules qu'ils commercialisent.
Pour cette hypothèse, les concessionnaires automobiles
amènent leur clientèle à avoir un autre regard sur les
produits qu'ils leur proposent. De fait, ils les amènent à
comprendre que la qualité et le prestige de leurs produits
méritent qu'ils payent le prix qui leur est demandé, même
si ce dernier semble exorbitant.
Deux autres hypothèses de cette recherche, plus
spécifiques, mais dépendantes de la principale sont les
suivantes :
- la situation socioéconomique actuelle du pays a une
influence sur le choix des actions de communication utilisés par
Cocimecam, Mitcam et Socada. Cette hypothèse voudrait simplement
préciser que, la situation économique du Cameroun a rendu le
pouvoir d'achat des citoyens faible. Ce qui oblige les concessionnaires
automobiles à communiquer différemment autour de leurs produits
s'ils veulent faire de bonnes affaires.
- Les messages véhiculés par Socada, Mitcam et
Cocimecam à l'endroit de leurs publics sont formulés de
manière simple en vue d'amener les publics cibles à consommer.
Cette hypothèse, comme la deuxième, est tributaire de la
principale. Elle signifie que, si les concessionnaires ne disparaissent pas de
l'environnement marchand camerounais, c'est parce qu'ils s'arrangent toujours
à s'exprimer en un langage que leur clientèle comprend. Cette
précaution facilite la compréhension des messages, et par
ricochet l'achat des véhicules.
Cadre théorique
Dans le cadre de cette recherche, nous avons utilisé
l'interactionnisme symbolique de Erving Goffman11(*). De ce fait, ce sont
les acteurs qui construiront la réalité des stratégies de
communication des concessionnaires automobile. D'une part, nous rechercherons
le rôle que jouent les stratèges de communication12(*) des concessionnaires
automobiles dans l'objectif de présenter les produits de leurs firmes
comme étant de bonne facture et plus efficaces que ceux des
concurrents. Ceci rend compte de la métaphore
théâtrale, notion chère à Erving Goffman. Il
explique que les individus - dans notre cas, les concessionnaires et leur
clientèle - essaient seulement de jouer des rôles dans la
société sans pour autant que l'un soit plus vrai que l'autre. Le
seul objectif, étant de prouver leur importance en vue de pas
« perdre la face ».
D'autre part, nous avons les récepteurs, la
clientèle des concessionnaires automobiles, qui sont aussi les acteurs
de notre étude. Leur point de vue aussi a été d'un apport
salutaire pour la conception de ce travail.
En outre, nous utiliserons la conception de la communication
de l'école de palo alto. Ceci parce nous comptons tenir compte du fait
que même les non-dits des concessionnaires automobiles sont pour eux une
manière de véhiculer des messages à la
société. Nous nous appuierons sur Paul Watzlawick
et son « on ne peut pas ne pas
communiquer ». L'aspect culturel et relationnel ne saurait
être négligé. Des auteurs comme Edward T.
Hall, Grégory Bateson et Roman
Jakobson nous aideront à évoquer l'utilisation des
référents et des langages qui sont des éléments qui
facilitent la réussite de la compréhension entre interlocuteurs
dans toute situation de communication.
Méthodologie de la recherche
Cette recherche nous amène à utiliser les
approches méthodologiques de la sociologie de basse portée
(microsociologie) de l'école de Chicago13(*). Pour ce faire, nous avons travaillé sur le
terrain de la fin du mois de juillet jusqu'en mi-novembre 2009. Nous avons
utilisé la méthode compréhensive et qualitative parce
que nous voulions comprendre les acteurs qui sont - pour notre cas - les
concessionnaires automobiles implantés au Cameroun et leur
clientèle.14(*)
Nous avons opté pour une technique
d'échantillonnage non probabiliste à choix
raisonné15(*),
parce nous avons sélectionné les publics plus ou moins proches de
l'élaboration des stratégies de communication des
concessionnaires automobiles au Cameroun. Le même critère nous a
orienté dans le choix d'un échantillon précis.
Notre corpus d'étude est constitué de trois
concessionnaires automobiles : COCIMECAM, commercialise les marques Hover,
Wingle, Jinbei et Beiben trucks ; MITCAM vend les marques Hitcher
(camions), Jialing et Nissan. ; SOCADA vend des Peugeots, Renault
trucks, Isuzu. Les deux dernières entreprises ont retenu notre
attention parce qu'elles sont anciennes sur le territoire camerounais ;
le récit de leurs pratiques de communication nous a permis d'avoir une
grande lisibilité sur les techniques utilisées au Cameroun par
les concessionnaires automobiles pour communiquer. Pour ce qui est de la
première entreprise citée, c'est -à dire la Cocimecam,
elle a été choisie parce qu'elle est le dernier né des
concessionnaires automobiles au Cameroun16(*) ; et le type de communication qu'elle adopterait
nous a intéressé parce que nous voulions comprendre comment
une nouvelle entreprise vendant des produits assez chers s' y prend en
matière de communication pour ne pas se faire phagocyter par les
« anciennes ».
De plus, pour un souci de collecte de plus d'informations,
nous nous sommes rendus : au bureau des transports de la région du
Littoral ; au lieu dit « hôtel le
ndé » pour rencontrer les vendeurs des
véhicules d'occasion ; au centre d'information de la chambre de
commerce à Bonanjo où nous avons fait une recherche documentaire.
Les outils de collecte de données que nous avons
utilisés sont la grille d'observation qui nous a permis de relever
comment sont disposés les bureaux dans ces entreprises, la
présence ou pas des publicités sur le lieu de vente, les publi-
reportages dans le cadre de l'infomercial, les spots publicitaires radio comme
télé, l'affichage routier, les insertions magazines, etc., et
les guides d'entretien, utilisés lors des interviews. La recherche
documentaire nous a permis d'avoir les statistiques prouvant
l'effectivité de la pauvreté financière dans les
ménages au Cameroun.
Les techniques de collecte de données sont l'entretien
semi directif, que nous avons fait le choix d'utiliser pour recueillir les
données auprès des stratèges de communication de
Cocimecam, Socada et Mitcam. Les entretiens avec ces derniers qui ont eu lieu
dans leurs bureaux respectifs ont mis en moyenne trente minutes chacun.
Ensuite, nous avons utilisé le même outil et la
même technique de collecte pour recueillir des données
auprès des vendeurs de voitures d'occasion à l'hôtel le
ndé, ainsi qu'auprès du chef régional du bureau des
transports. Cette fois c'étaient des entretiens de 15 minutes chacune ;
ceci en vue de constater pour le premier cas en quoi les vendeurs des
véhicules d'occasion constituent un autre type de concurrence pour les
concessionnaires automobiles, et s'assurer de l'effectivité de la
concurrence entre les concessionnaires automobiles pour les deuxièmes.
Nous avons aussi interviewé une quinzaine d'individus qui
possèdent ou possédaient un véhicule qu'ils ont
acheté à l'état neuf à partir de 2000 ; trois
responsables d'achats des petites et moyennes entreprises, et deux responsables
d'achat dans les filiales des multinationales implantées à
Douala, ceci en vue de comprendre ce qui pousse les individus à
l'achat des véhicules d'un concessionnaire, plutôt que ceux d'un
autre. Ainsi nous avons pu déduire si les messages des concessionnaires
sont formulés de manière à être compris au point de
pousser à l'acte d'achat. Ceci nous a amené à
réaliser au total 25 entretiens semi dirigés, soit un
échantillon de 25 personnes.
Méthode d'analyse des
résultats
Pour pouvoir donner des résultats fiables de notre
recherche, nous avons fait l'analyse des contenus17(*) de toutes les données
qualitatives que nous avons récoltées sur le terrain. Par ce
moyen, nous avons fait des croisements entre ce que les acteurs nous ont dit,
les informations de la grille d'observation et ce que la
réalité de nos ouvrages nous renvoie.
En effet, nous avons mis l'acteur au centre de toutes nos
préoccupations, parce qu'étant dans une recherche de type
diagnostic, il nous a semblé capital d'interviewer les stratèges
de communication des concessionnaires automobiles au Cameroun, et quelques
individus clients jugés représentatifs pour comprendre les
motivations du choix du concessionnaire de ceux qui réussissent encore
à acheter les véhicules neufs au Cameroun.
Concernant les entretiens menés avec les responsables
de communication des concessionnaires automobiles au Cameroun et auprès
de leurs cibles, ils nous ont permis de mettre en exergue quelques
variables indépendantes qui ont pour rôle d'expliquer le bien
fondé des stratégies de communication (c'est la variable
dépendante) qu'ils mettent sur pied. C'est ainsi que nous avons
posé des hypothèses qui avaient des variables
indépendantes comme : amener les publics à consommer ;
l'influence de la situation socioéconomique ; l'adaptation aux
langages qui sont compréhensibles par les camerounais. Notons en
passant que la compréhension des messages étant l'aspect le plus
recherché dans ce travail de master, sur les 25 entretiens semi
dirigés que nous avons réalisé, 20 concernaient les cibles
des concessionnaires automobiles. Ceci parce que, d'après les
problématiques actuelles en cours dans les sciences de l'information et
de la communication, la réception18(*) est une composante très importante dans un
processus de communication. Parce que de nos jours, nous sommes dans les
tableaux qui font une sorte de continuation des thèses de l'école
de palo alto qui privilégient les théories circulaires de
l'information.
Cadre conceptuel
D'après la conception méthodologique
durkheimienne19(*), cette
étude mobilise quelques termes qui doivent être définis en
profondeur pour que tous ceux qui liront ce travail sachent exactement de quoi
on traite. De ce fait, nous allons devoir clarifier les notions de
stratégies de communication, environnement concurrentiel,
concessionnaire automobile et réception. Ceci pour que nous comprenions
la connotation qu'ils revêtent dans ce travail.
A. Stratégies de
communication
La notion `stratégies de communication' est le concept
central de notre recherche. De manière générale la notion
de stratégie prise individuellement, est définie par
Demont et al, comme une démarche générale qui
fixe les grands moyens pour l'atteinte des objectifs d'une activité.
Pour Patrice Mbianda20(*), la stratégie a partie liée
avec l'esprit militaire Le dictionnaire universel se détache un peu plus
de cette définition en la définissant comme étant un
ensemble d'opérations à suivre pour atteindre un objectif.
Demont et al21(*), voient dans la notion de stratégie
la détermination des plans d'action que l'entreprise doit mettre en
oeuvre pour s'assurer un avantage concurrentiel
défendable pour une bonne période. L'entreprise adopte
cette démarche à tous les niveaux. Cette stratégie qui se
veut générale fixe des objectifs pour cinq ou dix ans. On peut
ainsi parler entre autres de :
- stratégie industrielle
- stratégie mercatique
- stratégie financière
- stratégie de communication
C'est donc cette dernière forme de stratégie qui
fera de l'objet de notre recherche parce que notre thème est dans le
champ de la communication des organisations. Comme acception opératoire
dans cette recherche, nous convenons avec L. Demont et
al22(*)
qui la définissent comme « l'ensemble des
décisions interdépendantes portant sur les objectifs et les
cibles à atteindre, les messages à transmettre et les moyens
de les diffuser ».
Sous un angle historique, les stratégies de
communication dans les organisations n'ont pas toujours été une
réalité. Elles se présentaient sous la forme des relations
publiques autour des années 50.
Au milieu du XIXème siècle, avec la
révolution industrielle, l'entreprise marchande domine et le
marché atteint de vastes dimensions avec le développement du
chemin de fer. Les entreprises doivent désormais bien connaître
leurs clients, leurs partenaires, ou fournisseurs, afin de s'assurer de leur
crédit et d'éviter de mauvaises créances.
A l'époque, les banquiers et les marchands
menaient eux même leurs enquêtes de sociabilité. Mais avec
la nouvelle réalité des distances géographiques
(conséquence de la révolution industrielle), les cabinets
naissent pour répondre aux besoins des entreprises.
En France c'est en 1970 que les stratégies de
communication sont reconnues dans le monde professionnel (T.
Libaert).23(*)
Au Cameroun, c'est seulement très
récemment (L.R. Kemayou24(*), 2005) que certaines entreprises commencent
à s'intéresser aux stratégies de communication. Dans ce
travail, nous nous intéresserons aux stratégies de communication
élaborées par les concessionnaires automobiles au Cameroun.
Nous devons comprendre que, les stratégies de
communication s'inscrivent dans le paradigme d'interaction. Ici, nous tiendrons
compte de la structure du marché des automobiles neuves au Cameroun.
En considérant que la communication est aujourd'hui
l'un des éléments essentiels du succès de
l'entreprise.25(*) On
comprend pourquoi la recherche de l'efficacité est un souci permanent.
En outre, la stratégie de communication suppose beaucoup de profondeur
dans l'analyse, beaucoup de rigueur dans le travail, et de
créativité dans les décisions à prendre.
B. concessionnaires automobiles
Dans l'acception courante, un concessionnaire est
distributeur d'un produit dont il n'est pas nécessairement le
fabricant. Le dictionnaire universel définit le concessionnaire comme
quelqu'un - personne morale ou physique - ayant obtenu une concession,
c'est-à-dire, un privilège commercial. Il donne ensuite une autre
définition, plus spécifique, qui pose le concessionnaire comme
étant le représentant exclusif d'une marque dans une
région. C'est ainsi que l'on peut parler de concessionnaire de parfum,
concessionnaire de vêtement, concessionnaire de produit de santé,
concessionnaires automobiles, etc., c'est de ce dernier type de
concessionnaire dont nous allons parler dans ce mémoire.
En effet, depuis la veille des indépendances26(*), le Cameroun a vu
l'arrivée de plusieurs concessionnaires automobiles sur son territoire.
Nous faisons ainsi référence à Cami Toyota, Socada,
Sacam, Socada, Globauto, Volkswagen, et le plus récent d'entre eux
d'après le bureau des transports de la région du Littoral,
Cocimecam, pour ne citer que ceux là. Ce sont des entreprises qui font
uniquement dans la commercialisation des véhicules neufs, ce qui fait
d'elles des firmes à très grand capital qui visent
généralement des cibles qui sont assez nanties. C'est ainsi que
nous comprenons la signification de ce terme dans cette recherche ;
Précisons une fois pour toutes que, nous ne tiendrons compte dans ce
mémoire que des véhicules de quatre roues et plus.
C. Environnement concurrentiel
L'environnement est un terme qui fait penser
à la géographie. Le dictionnaire universel le pose avant tout
comme l'ensemble des éléments constitutifs du milieu d'un
être vivant. Dans le cadre de la réalité des
organisations, c'est l'ensemble des éléments externes capables
d'affecter directement ou non son activité. La concurrence pour sa
part, est définie par le dictionnaire universel comme une
compétition, une rivalité entre personnes, entreprises. Cette
définition est satisfaisante pour notre cas d'étude et cela nous
amène par extension à considérer l'environnement
concurrentiel comme un milieu où opèrent plusieurs entreprises du
même secteur d'activités.
L'environnement concurrentiel ne se compose pas seulement
des entreprises qui fabriquent le même produit (Philip
Kotler et Bernard Dubois)27(*). Il existe de ce fait quatre types de
concurrence : la concurrence sur la réponse qui s'appuie sur
l'élément choisi pour résoudre un problème. Prenons
dans ce cas l'exemple d'un couple qui se demande s'il faut se divertir pendant
le week-end ou se reposer. Les deux alternatives sont donc en concurrence sur
la réponse. Le glacier moderne, le cinéma, la plage sont de
différentes solutions qui peuvent répondre à ce qu'il
recherche (au cas où il a décidé de sortir). Toutes ces
propositions sont donc en concurrence générique. La concurrence
de produit s'appuie sur le même produit mais la différence se
situe au niveau de la performance - dans notre cas les voitures de luxe de
Cocimecam et celles de la Socada sont en concurrence produit - ; enfin la
concurrence de marque qui amène les consommateurs à se demander
quelle marque acheter.
Pour notre cas il s'agit à la fois de la concurrence
sur la marque et de la concurrence produit parce que Cocimecam, Mitcam et
Socada vendent le même type de produit : les véhicules neufs.
Ce sont les caractéristiques et les marques qui vont
différencier.
C'est une réalité qui a vu le jour après
la révolution industrielle survenue en Angleterre au XIXème
siècle. En fait, cette époque a marqué la fin du monopole
des entreprises et permettait par ricochet aux idéaux capitalistes (la
libre concurrence et la propriété privée) de se mettre en
place. L'entreprise livrée à cette situation se trouve dans
l'obligation de « se défendre ». Ce qui est le cas
des concessionnaires automobiles, qui sont nombreux à évoluer
dans notre pays, le Cameroun. Il convient donc dans ce travail de parler de
l'environnement concurrentiel camerounais parce que les concessionnaires
automobiles exerçant au Cameroun se trouvent dans un environnement qui
présente les caractéristiques que nous avons citées plus
haut.
D. La réception
La réception peut être appréhendée
comme le fait de recevoir quelque chose. Sous une autre approche, la
réception peut faire penser à la fête. Dans L'explosion
de la communication, la réception est présentée comme
l'attitude des publics face aux messages qu'ils reçoivent. Elle
intègre à la fois l'accessibilité et la
compréhension des messages qui sont adressés aux
récepteurs. Cette signification est celle que nous utiliserons dans ce
mémoire. Les recherches de la première moitié du
siècle précédent proclamaient l'émetteur comme
omnipuissant dans un processus de communication (d'après la conception
.des chercheurs comme Harold D. Lasswell28(*) de la Mass Communication research). Mais, à
partir de 1970, il y a eu un renversement épistémologique dans le
domaine des sciences de la communication. Concrètement, cela revient
à dire que l'émetteur n'est plus considéré comme
étant le seul à décider en communication. Le pôle
récepteur a finalement été reconnu comme étant
très complexe. Des chercheurs comme Hoggart et De Certeau29(*) ont prouvé que la
réception est un aspect très complexe. De ce fait, il serait
utopique de penser qu'on peut envisager des effets directs et
indifférenciés dans un processus de communication. La
réception n'est donc pas un phénomène
mécanique ; mais plutôt circulaire et complexe qui impose
à tout concepteur d'une stratégie de communication de faire un
effort de décentration qui pourrait permettre qu'on évite dans le
meilleur des cas des malentendus entre l'émission et la
réception.
Revue de la littérature
Parler des stratégies de communication revient à
reconnaître la place de la communication en entreprise. Marie
Hélène Westphalen30(*) dans son ouvrage, Le communicator, le
guide de la communication d'entreprise, retrace la place de
cette jeune discipline dans la réussite des activités d'une
entreprise. Pour elle, si l'entreprise, comme le cas des concessionnaires
automobiles (cas de notre recherche) veut se pérenniser, elle se doit de
communiquer au maximum, pour se forger une personnalité
auprès de ses différents interlocuteurs. Cette communication doit
aller de l'interne vers l'externe. Les concessionnaires doivent prendre ce type
d'exemple dans l'élaboration de leurs actions de communication. A
travers une approche fonctionnaliste, elle donne la vision globale de la
communication pour les entreprises.
L'élaboration d'une stratégie de
communication fait donc partie intégrante des décisions prises
par les organisations marchandes ou non pour leur bien être. Même
s'il est prouvé que cet ouvrage est un véritable guide pour les
communicants en entreprise, il se peut qu'il soit trop fonctionnaliste et ne
rende pas compte entièrement de l'environnement camerounais dans lequel
nous menons notre recherche ; raison pour laquelle nous ferons l'effort de
contextualiser son contenu. L. Demont et al31(*) dans leur ouvrage
collectif Communication des entreprises : stratégies et
pratiques pensent que la communication devrait être aujourd'hui
l'affaire de toutes les organisations. Elles communiquent par plusieurs moyens
comme les moyens médias et les hors médias.
Les premiers regroupant les cinq médias
classiques32(*) que sont
la télévision, le cinéma, l'affichage, la presse, la
radio. Leur rôle c'est de transmettre des messages au grand public. Les
seconds concernent plus toute tentative de message qui n'emprunte pas les
canaux classiques. On peut citer parmi eux la promotion, les relations
publiques, le sponsoring, le mécénat, les gadgets publicitaires,
etc. Ils sont sollicités dans le but de compléter l'action des
grands médias et de créer un courant de sympathie entre la marque
et ses publics. Ceci est important parce qu'il serait dommage qu'une personne
(physique ou morale) conçoive un message et qu'il ne soit même
pas au contact de ceux pour qui il est conçu. C'est ce dont parle les
théoriciens comme Hoggart et De
Certeau dans l'ouvrage L'explosion de la communication de
Philippe Breton et Serges Proulx quand ils
posent un discours sur la réception.
Il nous permet aussi de comprendre qu'une entreprise doit
apprendre à soigner son image financière33(*) parce qu'elle fait partie des
éléments majeurs qui lui confèrent un bon statut dans
l'environnement où elle évolue. Aussi, les concessionnaires
automobiles au Cameroun doivent s'adresser de manière ponctuelle aux
institutions financières et à leurs actionnaires afin que
ceux-ci comprennent qu'ils vont bien et n'ont aucun souci financier. Cette
démarche permettra qu'ils soient plus crédibles. Cet ouvrage a
cependant le défaut d'être trop fonctionnaliste.
En sus, il rend compte des techniques de communication comme
la mercatique directe qui pourrait être très importante pour les
activités des concessionnaires automobiles au Cameroun.
François Eldin34(*), dans Le
management de la communication présente les préalables
à toute situation de communication. La présence d'un locuteur
représenté par les concessionnaires automobiles, les
interlocuteurs représentés par les publics des concessionnaires.
Il règle aussi la question des éléments comme le canal, le
message le code, le référent. Ces notions sont importantes parce
qu'elles permettent l'échange entre les concessionnaires et leurs
publics. Ceci en ce sens que, si deux interlocuteurs (concessionnaires
automobiles au Cameroun et leurs publics) ne partagent ni un même
code, ni les mêmes référents, l'échange sera
impossible et il y aura échec de communication. Il présente la
communication dans une entreprise comme étant un des
éléments qui y favorisent la réussite.
Dans le contexte concurrentiel actuel où
l'entreprise évolue, c'est une bonne politique de communication
qui lui permet de garder contact avec ses différents partenaires. Ce
que nous comptons faire en plus par rapport à cet auteur, c'est que
nous parlerons des stratégies de communication des concessionnaires
automobiles dans un environnement camerounais non seulement concurrentiel,
mais aussi pauvre financièrement.
Armand Dayan35(*) dans La publicité essaie
d'abord de présenter quelques théories dont se servent les
concepteurs de la publicité. Il insiste sur le fait que la
publicité est un outil incontournable pour une entreprise qui compte
écouler ses produits sur le marché. Comme d'autres outils de
communication, elle se sert des moyens médias et hors médias de
la communication. Les concessionnaires automobiles au Cameroun pourraient aussi
s'appuyer sur la publicité pour espérer réaliser de bonnes
ventes. De ce fait, nous avons mis beaucoup d'accent sur la publicité
à travers le message dans ce mémoire de master ; mais en
tenant compte de notre contexte. La publicité utilise aussi beaucoup
l'image.
Christian Cadet et
al,36(*)
dans La communication par l'image clarifient cette notion. En effet,
c'est une manière très particulière de communiquer en
utilisant une représentation très explicite et
détaillée de ce dont on parle. Ici, nous comprenons que l'image
répond à des exigences techniques comme le nombre d'or- qui
facilite la compréhension du message - si on veut qu'elle soit
efficace. Les concessionnaires automobiles par le biais de l'affichage routier
par exemple, peuvent l'utiliser comme un élément majeur de leur
stratégie de communication.
La communication d'entreprise de Jean Pierre
Lennisch37(*)
soulève pour sa part un problème lié à
l'échange en entreprise. En effet, les employés de nos jours ont
tendance à vouloir transposer dans le monde professionnel la
mentalité acquise à l'école, basée sur
l'échange entre enseignants et enseignés. Arrivés en
entreprise, ils sont déçus parce que beaucoup de
décisionnaires évoluent avec les conceptions fordienne et
taylorienne des organisations basées sur la robotisation de l'ouvrier.
Or, il faudrait permettre aux employés de donner leurs points de vue sur
la gestion des organisations.
A travers cette vision de choses, ils sont plus motivés
parce qu'ils se sentent « considérés ».
L'auteur va plus loin en introduisant la notion de culture. Pour lui, garder la
culture locale à l'exemple du Japon peut être un des facteurs
déterminants pour le dynamisme d'une entreprise. Au Cameroun, les
concessionnaires automobiles devraient s'inspirer du Japon qui a su faire un
aller-retour entre modernisme et tradition.
C'est sur ce genre de préoccupation que se penche
Louis Roger Kemayou38(*) dans son article « pour la
communication des organisations au Cameroun » qu'il commet à
la faveur des annales de la faculté des lettres et sciences humaines de
l'université de Douala en 2005. Aussi, toute stratégie de
communication doit rester en phase avec le contexte dans lequel le
stratège est appelé à travailler. C'est ainsi que les
concessionnaires automobiles doivent faire en sorte que leurs messages
s'adaptent à l'environnement marchand camerounais qui est très
complexe. Thierry Libaert39(*) dans son ouvrage Communication de crise
explique qu'il est nécessaire de mettre sur pied un dispositif qui
permet à l'entreprise de s'en sortir en cas de difficulté. En
clair, quand on parle de ce type de communication, on fait
référence aux mécanismes de défense auxquels peut
recourir une entreprise en cas de problème grave. Les concessionnaires
automobiles évoluant au Cameroun n'étant pas à l'abri de
ce genre de surprise plus que d'autres entreprises, devraient penser à
ce genre de situation pour ne pas être surpris au cas où elle
surviendrait.
Serges Proulx et Philippe
Breton40(*) nous
font jeter un regard synthétique sur les sic, en nous indiquant les
quatre domaines de cette inter discipline qui est le champ dans lequel notre
recherche s'inscrit.
En effet, on distingue : les pratiques
effectives, les enjeux, les théories et les techniques. La
connaissance de ces éléments peut permettre aux stratèges
des concessionnaires automobiles de faire un travail qui peut atteindre des
résultats positifs. Francis Balle41(*) dans son ouvrage
Médias et société expose la tendance actuelle de
la communication. En outre, nous vivons dans un monde bondé
d'informations.
Ceci est favorisé par ce que les
anglo-saxons appellent le free flow of information. Cette situation
confirme bien aussi le cas du Cameroun où les potentiels consommateurs
sont saturés d'informations venant des concessionnaires automobiles.
Dans la même lancée, Philip Kotler et
Bernard Dubois42(*) dans Marketing management, sont
encore plus pointus quand ils arguent que, ce sont les émotions, plus
que la raison, qui sont à l'origine de l'achat des produits. Ces
émotions, qui constituent des éléments subjectifs, sont
structurées par les stratégies de communication. Les
concessionnaires automobiles exerçant au Cameroun pourraient s'appuyer
sur une bonne élaboration des messages pour espérer
réaliser des ventes. Ces messages doivent s'appuyer sur les
médias parce que pour Albert Taieb43(*) in L'Afrique
noire : sociologie, marketing, commerce et distribution, l'Afrique
est un continent où ce que disent les médias passe pour
être des vérités d'évangile. Positionner un produit
en Afrique noire est très difficile parce que c'est un contexte qui a
aussi ses réalités. Le fait d'être étrangers doit
amener les concessionnaires à se familiariser avec le contexte
camerounais s'ils veulent fructifier leurs capitaux.
Gérard Lagneau44(*) estime que la
publicité est née dans un contexte de mercantilisme et le
rôle qui lui a été confié c'était de
favoriser la vente des produits sur le marché. Aussi, le contexte
camerounais actuel nous prédispose à penser que les
concessionnaires automobiles ont besoin de faire beaucoup de publicité
s'ils veulent continuer à y exercer.
Mais, ils devraient savoir gérer leurs messages
en fonction de leurs clients. Ceci parce que pour Jean-Jacques
Lambin45(*), in
Le marketing stratégique, le processus d'achat suit quatre
étapes : la naissance d'un problème, qui correspond au
besoin de s'approprier un produit. Secondement, nous observons la recherche de
l'information qui correspond à l'objectif cognitif de communication, qui
permet aux publics de prendre connaissance de l'existence d'un produit.
Troisièmement, nous avons la vérification ou encore
l'évaluation de l'information. Durant cette phase les potentiels clients
se rapprochent de leurs proches et surtout des
« connaisseurs » pour être sûrs de la
qualité et de l'ergonomie du produit. C'est seulement après ces
trois premières étapes non moins déterminantes que
survient la quatrième et dernière, celle de l'achat. Les
concessionnaires automobiles au Cameroun doivent être capables de
surveiller l'environnement pour savoir quand chaque opération de
communication doit intervenir.
Jean Chaumely et Denis
Huisman46(*) dans
Les relations publiques conseillent aux entreprises de travailler dans
la transparence pour qu'elles ressemblent à une « maison
de verre ». Cette conception voudrait que l'entreprise rende
compte de ses actions à ses différents publics :
salariés, clients, actionnaires, institutions bancaires, fournisseurs,
pouvoirs publics, leaders et prescripteurs d'opinion etc. Cette
démarche permettrait aux concessionnaires automobiles de s'assurer une
place dans l'âme de leur clientèle et de tous ceux qui peuvent
être des facilitateurs de la réussite de leurs activités
sur le sol camerounais. Ceci dit, l'opinion sur les concessionnaires
automobiles serait positive au point où cela pourra valoir à
l'entreprise un positionnement favorable à très long terme.
Ceci est très important parce que
d'après Hakim Ben Hammouda et
Al,47(*)
in Les économies de l'Afrique centrale, la situation
économique des Etats de l'Afrique centrale parmi lesquels celle du
Cameroun ne risque pas de s'améliorer avant 2015. Ceci dit, c'est un
environnement économique qui nécessite beaucoup de tact et
beaucoup de recul dans l'analyse. Parce que pour ces auteurs malgré la
croissance du PIB dans la sous région (5,8%), en 2002, il reste encore
énormément à faire.
Quant à Philip Morel48(*) dans son ouvrage
Relations publiques/Relations presses il faut entretenir de
très bonnes relations avec les médias pour être sûr
des retombées médiatiques positives. Ceci est capital en ce sens
que, en Afrique comme l'a souligné Albert Taieb49(*), les médias
sont hyper puissants et sont ceux qui décident de ce qui est important
dans la société (théorie de l'agenda50(*)a).
Fabre Thierry51(*) dans Le
média planning, nous fait comprendre que la mise en oeuvre d'une
stratégie de communication est une étape non négligeable.
Un message bien élaboré n'aurait aucune utilité s'il
n'arrive pas à destination. C'est-à-dire que, si la cible n'est
pas en contact avec le message qui lui est destiné, il n'atteindra pas
son but. Il faut donc que, des études soient menées avant
la diffusion d'un message. Il a par exemple été prouvé
que, les hommes aiment lire la presse, les femmes et les enfants
« adorent » les séries
télévisées, les moins de 10 ans, les dessins
animés, etc. Sur cette base il peut être déduit que pour
atteindre les consommateurs des véhicules neufs au Cameroun, le choix
d'un moyen pour véhiculer des messages à leurs cibles est d'une
importance capitale. Cette manière de faire est tributaire du courant
des uses and gratifications de Elihu Katz52(*) qui s'interroge sur
ce que les gens font avec les médias. Clapier Valadon53(*), dans Les
théories de la personnalité, présente les
différentes manières par lesquelles peuvent se présenter
les différents types d'individus. Ceci nous permettra de cerner la
personnalité de nos enquêtés. Au regard des
théories de l'anthropologie, de la psychologie et de la sociologie,
la personnalité humaine varie en fonction du milieu où l'homme
évolue et de la manière avec laquelle il a été
socialisé.
A cet effet, nous avons arrêté que les
concessionnaires automobiles doivent apprendre à comprendre la
personnalité de leurs différents publics. A travers une approche
pareille, ils vont multiplier leurs chances de faire de leurs cibles des
alliés irréfutables pour le combat de la survie de leurs
entreprises.
Jean René Ladmiral et
Edmond Marc Lypiansky54(*) dans Communication interculturelle
nous fait comprendre que, la plupart de temps, le regard que nous jetons
sur l'altérité est toujours négatif. Sous ce rapport,
les concessionnaires automobiles, avec des prix exorbitants de leurs
véhicules, ne sont nécessairement pas bien perçus par les
publics. Mais, avec des actions de communication, ils peuvent parvenir à
atténuer cette « haine », en montrant par exemple
qu'ils se préoccupent des problèmes du grand nombre. Pour ces
auteurs, la communication peut résoudre des difficultés entre
individus de cultures différentes si les deux sont au service d'une
même cause. C'est pour cela que les concessionnaires doivent communiquer
avec leurs cibles dans le but de les faire comprendre qu'ils sont là
pour leur satisfaction.
Daniel Bougnoux55(*), in Introduction
aux sciences de la communication explore plusieurs disciplines qui
constituent les sic parmi lesquelles la sémiologie définie par
Ferdinand de Saussure comme « la science qui étudie la vie
des signes au sein de la vie sociale ». Tout commence donc par
les signes et il faut être attentif à tout se qui se passe dans
l'environnement où on évolue. Ceci nous amène à
dire que les communicants qui exercent, au Cameroun, ou encore ceux qui ont la
responsabilité de gérer la communication devraient être
attentifs à ce qui se passe dans leur environnement. Ils doivent
s'efforcer d'en comprendre la signification parce qu'on ne peut ne pas
communiquer. L'environnement émet toujours des éléments
qui sont très forts de signification. Vérifier ce qui se dit dans
la presse par rapport à la vie des concessionnaires par exemple peut
être un élément marquant qui permet de comprendre l'image
que l'environnement renvoie.
Méthodologiquement parlant, Gaston
Bachelard56(*)
dans La formation de l'esprit scientifique nous a amené
à comprendre qu' « il n' y a de méthode que
par rapport à un objet ». Ceci dit, nous constatons que
dans notre cas, nous travaillons sur les stratégies de communication qui
se trouvent dans les motivations des concessionnaires automobiles nous
amènent donc à orienter notre travail sur une sociologie de basse
portée, ce qui est synonyme d'une méthode compréhensive et
qualitative.
Stéphane Olivesi57(*) dans
Introduction à la recherche en sic nous donne les rudiments de
la recherche en nous montrant comment construire un objet scientifique. Dans
notre cas, nous avons fait l'épuration du concept stratégie de
communication afin de lui conférer des caractéristiques
distinctives et singulières qui nous permettraient de ne pas faire de
confusion avec un autre type de stratégie. Nous avons aussi à la
faveur de la lecture de cet ouvrage, pu comprendre quel type
d'échantillonnage adopter pour notre recherche.
Karl Popper58(*) dans son ouvrage Logique de la
découverte scientifique donne son impression sur ce qu'est la
science. La notion de falsifiabilité encore connue sous le nom de
réfutabilité est son maître mot. Le discours pour lui ne
peut être considéré comme étant scientifique que si
dans le monde il y a des faits qui peuvent démontrer qu'il est faux.
Sous ce rapport, le travail que nous faisons sur les concessionnaires
automobiles ne peut être considéré comme scientifique que
si nous lui trouvons des éléments dans le monde qui pourrait
monter qu'il comporte des éléments réfutables.
En sus, une théorie ne peut être
utilisée que si elle comporte un degré de falsifiabilité
élevé. Plus une théorie est falsifiable, plus elle est
scientifique. C'est ce critère qui nous a conduit à travailler
avec l'interaction symbolique qui poursuit les thèses de l'école
de Palo Alto qui nous permettra de rendre compte de la réalité
des stratégies de communication des concessionnaires automobiles au
Cameroun.
Plan du mémoire
Nous avons fait le choix de diviser notre travail en
deux grandes parties ayant pour objectif de montrer que les stratégies
de communication font effectivement partie des éléments qui
favorisent la pérennisation des concessionnaires automobiles au
Cameroun.
Rattachée au premier objectif
spécifique, qui consiste à comprendre l'adéquation ou non
entre les stratégies de communication des concessionnaires automobiles
et l'environnement dans lequel elles évoluent, la première partie
va se charger de présenter les stratégies de communication des
concessionnaires automobiles et l'environnement pauvre et concurrentiel dans
lequel ils59(*)
évoluent. Nous allons rendre compte de tout cela en deux chapitres.
La deuxième partie, rattachée au
second objectif spécifique, est une sorte d'audit qui ressort
l'efficacité ou la non efficacité de ces stratégies de
communication. Nous y parviendrons en étudiant la réception de
ces stratégies et en faisant une interprétation de nos
données recueillies sur la terrain en vue d'une discussion rigoureuse.
Cette partie tiendra en deux chapitres.
PREMIERE PARTIE :
LES STRATEGIES DE COMMUNICATION DES CONCESSIONNAIRES
AUTOMOBILES ET L'ENVIRONNEMENT MARCHAND CAMEROUNAIS.
Parler des stratégies de communication d'une
part et de l'environnement marchand d'autre part, revient implicitement
à établir un lien entre les deux réalités. Cette
partie est en quelque sorte une manière pour nous de retrouver le
contexte dans lequel se porte notre étude. Pour un souci de
cohérence, nous l'avons divisé en deux chapitres.
Le premier chapitre se chargera de présenter la
situation économique et financière du Cameroun, d'une part, et
l'environnement des concessionnaires automobiles d'autre part. Nous avons
trouvé cela judicieux parce que ce sont ces facteurs elle qui
déterminent le pouvoir d'achat des publics des concessionnaires
automobiles. Nous avons de ce fait, à travers une approche diachronique,
remonté la situation économique du Cameroun des années
d'après les indépendances jusqu'aux questions actuelles.
Le deuxième chapitre pour sa part traitera de
la stratégie de communication et de son effectivité dans
l'environnement marchand camerounais. En outre, nous nous ferons le devoir
d'expliquer en profondeur les composantes d'une stratégie de
communication et présenterons aussi quelques actions de communication
présentes dans l'espace public au Cameroun. Par ailleurs, ce
chapitre se chargera aussi de présenter les stratégies de
communication qui sont utilisées par les concessionnaires automobiles
Socada, Cocimecam et Mitcam.
Dans cette partie, nous pourrons répondre
à la première question spécifique de notre
problématique : quelles contraintes de communication la situation
socioéconomique de Cameroun impose-t-elle aux concessionnaires
automobiles ?
Cette partie à son début pourrait laisser
au lecteur l'impression d'être face à un document d'histoire
économique. Mais ceci est adéquat parce que notre souci se trouve
premièrement dans le désir de justifier pourquoi nous traitons
le Cameroun de pays où l'environnement marchand des produits comme les
véhicules neufs est très complexe.
CHAPITRE 1. LA PRECARITE ECONOMIQUE DU CAMEROUN ET SES
CONSEQUENCES SUR L'ENVIRONNEMENT MARCHAND DES CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES.
L'objectif de ce chapitre est de situer le
lecteur sur la réalité économique de notre pays, le
Cameroun. Cela nous permettra de comprendre in fine que les
concessionnaires automobiles sont dans un environnement très complexe
pour le type d'activités qu'ils mènent.
Section 1. De la prospérité à la
chute.
La situation économique du Cameroun est
allée décroissante de 1960 à nos jours. Cette situation a
été à l'origine de la chute de plusieurs activités
et des problèmes concessionnaires automobiles.
1960. Le Cameroun est indépendant. Au
contraire de nombreux pays d'Afrique, subsaharienne, il a longtemps
été considéré comme un modèle de
prospérité économique. Dans les années 1970, bien
que très dépendant de la production de produits primaires, son
dynamisme se repose sur un tissu économique assez diversifié et
une main d'oeuvre relativement bien adaptée. Au début des
années 1980- voire dès la fin de la décennie
précédente - alors que la plupart de ses pays voisins entrent en
phase d'ajustement, le Cameroun connaît une prospérité
forte et rapide qui s'interrompt brutalement au milieu de la décennie.
Pour la bonne marche du pays, les dirigeants camerounais optent pour les plans
quinquennaux60(*).
C'est-à-dire que, après une période de cinq ans, ils se
proposent de réaliser des choses pour le pays en mettant un accent
particulier sur l'agriculture. Ce modèle agricole a assuré une
progression lente mais continue de la majorité des ménages
camerounais.
Le Cameroun était alors devenu un pays rural,
bondé de petites industries paysannes. Nous notons alors la
présence des entreprises comme : la CDC, la SOCAPALM et la CAMSUCO.
A cet instant là, le pays est en plein essor économique et la
pauvreté n'a jamais été évoquée en tant que
telle. La politique du gouvernement en place permet que les fonctionnaires
vivent de manière décente. Les parkings des ministères
sont bondés de véhicules tout neufs61(*). La population n'a pas
vraiment de grandes raisons de se plaindre. L'économie du Cameroun ne
souffre véritablement alors d'aucune entorse. La vie est paisible et on
ne peut pas dire que le camerounais est miséreux sur le plan
économique et financier.
Aussi, durant les années 70, le Cameroun avait
des sources de revenus et d'opportunités qui donnaient satisfaction
à presque tous.
Cette situation faisait le bonheur des
concessionnaires automobiles. Nous pouvons dans ce cas citer la Socada et Cami
Toyota qui, d'après la responsable du bureau des transports du littoral,
sont les tous premiers concessionnaires automobiles à s'installer sur le
marché camerounais. Le territoire camerounais s'apparentait alors pour
eux à l'époque comme un « el dora do »
où il faisait bon vivre. A en croire le numéro du quotidien
national Cameroun tribune du 15 septembre 2002, la vente des
véhicules neufs était plus facile à cette époque.
A partir du milieu années 80 les choses
ont basculé dans un sens négatif. Le Cameroun va mal sur le plan
financier. D'après les déclarations de l'Etat, ce problème
est dû à la baisse des produits62(*) exportés sur le marché international.
Le gouvernement du Cameroun a perdu une partie des revenus et les
déficits commerciaux ont été aussi encourus. Devant cette
situation alambiquée, plusieurs pays du nord comme les états
unis, la France, l'Allemagne, proposent leur aide. Le Cameroun refusera.
Devant ce raté, les conséquences sont
énormes et se répercutent sur le fonctionnement du pays. Le
pouvoir d'achat des citoyens a été considérablement
diminué.
L'Etat lui-même se voit dans l'obligation de
réduire son train de vie. Les fonctionnaires qui, avaient
systématiquement droit aux véhicules neufs perdent ce
privilège. Pour être plus précis, 1986 a été
la dernière année de bonheur les concessionnaires automobiles au
Cameroun. Plus de 10 000 véhicules neufs vendus63(*).
En clair, la crise économique s'installe. Le
Cameroun perd beaucoup dans les exportations. Les produits qui assuraient sa
prospérité comme le cacao, le café etc. prennent un coup
sur le marché international. Ce qui vient considérablement
baisser le pouvoir d'achat des citoyens. Les concessionnaires automobiles se
trouvent donc en difficulté. Le prix de leurs produits n'étant
plus à la portée du premier venu, l'environnement camerounais se
trouve désormais très difficile à gérer pour eux.
1.1. Description de la crise
économique au Cameroun.
La crise économique s'installe au Cameroun.
Avec elle, la situation des citoyens devient vraiment alarmante. La vie
s'apparente donc dès lors à un combat quotidien.
Aussi, d'après Jean Joël Aerts64(*), pour comprendre le
développement de cette crise, il faut d'abord noter que
l'économie camerounaise est frappée en deux ans seulement par une
baisse de près de 40% de ses termes de l'échange globaux,
après cinq années de stabilité. La sévère
contrainte financière qui en découle pour les finances publiques
entraîne le pays dans une forte récession et elle
révèle l'étendue du besoin d'ajustement structurel de
l'économie camerounaise. Certes, compte tenu des règles de
fonctionnement de la zone franc, l'absence de la flexibilité du taux de
change constitue un handicap dans la gestion de la crise. Mais le retard pris
par les autorités camerounaises à accepter les
conséquences conjoncturelles et structurelles du retournement de
l'environnement international apparaît également comme un facteur
aggravant : en témoigne l'ampleur des ajustements
budgétaires et fiscaux, d'autant plus difficiles à
réaliser qu'ils ont été longtemps différés.
Ainsi, se révèle au grand jour le dysfonctionnement d'une
économie où la redistribution de la rente
pétrolière jouait un rôle central mais excessif. Ceci
menace tous les opérateurs économiques qui se trouvent dans le
triangle national parce que, le pouvoir d'achat des citoyens sera
touché.
En effet, la moitié des années 1980
marque la fin de la période faste de l'économie camerounaise et
le début d'une récession dont le pays n'a pas réussi
à sortir jusqu'à nos jours65(*). Les prix du pétrole en aval enchaînent
le processus, bientôt substitués par la chute des cours et
principaux produits de rente. En monnaie nationale, les prix à
l'exportation des produits pétroliers perdent 42% en 1985/86 et à
nouveau 39% l'année suivante.66(*)
Les avantages alloués aux cadres de l'Etat en
prennent un coup. D'après le numéro du neuf septembre 2002 du
quotidien national Cameroun Tribune, ce ne sont plus tous les directeurs des
ministères qui bénéficient des véhicules neufs
comme le voulait la pratique. Les salaires sont touchés et tout cela
n'est pas pour arranger les affaires des concessionnaires automobiles qui
évoluent d'ailleurs en situation de concurrence parfaite. Même
dans le secteur privé, la vie n'est pas rose. On assiste à la
dévaluation et l'introduction da la T.C.A (taxe sur le chiffre
d'affaire). Du fait de la dévaluation, les véhicules de moyenne
gamme qui coûtaient 6 millions, atteignent désormais 15
millions68(*). Une somme
très difficile à rassembler quand on est un citoyen camerounais
ordinaire.
De ce fait, Le pays reste alors très
secoué. Il n'y a pas une amélioration. Au contraire, les choses
vont de mal en pire. Les salaires des fonctionnaires baissent de 30% en
janvier 1993 ; et de 50% en novembre de la même année. Durant
la même période, on assiste à un licenciement de plus de
50 000 sociétés publiques et parapubliques liquidées
et privatisées69(*). Force est donc de constater que, pour seule
solution, on appelle au secours le plan d'ajustement structurel. Une
stratégie pour éviter que la goutte d'eau déborde le vase.
Tout se passe alors comme si les plans d'ajustements structurels étaient
« devenus une véritable tarte à la crème
pour ne pas dire la nouvelle magie blanche que les pays en voie de
développement devraient adopter à la suite de la crise
économique qui les a secoués les uns après les
autres70(*). » il faut dire que, ces
opérations se sont déroulées sans succès. Parce
que, la privatisation avait été mal gérée, aucune
analyse rigoureuse n'a été menée dans plusieurs cas.
Jusqu'à nos jours, des employés de certaines structures comme
l'ex SOTUC (société des transports urbains du Cameroun) ;
l'ex ONCPB (office national du cacao et du café) ainsi que d'autres que
nous avons pas cités, n'ont pas été
désintéressés.
Par ailleurs, la situation économique du
Cameroun est restée tendue. La condition des citoyens ne s'est
guère améliorée. Les jeunes se livrent de plus en plus
à des pratiques comme le vol, la prostitution, la
« feymania » etc. même après les années
2000, la conjoncture économique est restée une
réalité au Cameroun. L'environnement économique se
caractérise par des incertitudes, à l'image de la sous
région Afrique centrale. Malgré que le fait qu'en 2002,
l'environnement macroéconomique des pays de l'Afrique centrale se soit
assainit, la croissance de leurs P.I.B reste en dessous du seuil minimum pour
que la pauvreté y soit réduite au moins de moitié, d'ici
201571(*).
De ce fait, la population camerounaise est
restée livrée à elle-même. Les slogans
rébarbatifs comme « débrouiller n'est pas
voler » voient le jour. C'est dans cette mouvance qu'est
né le secteur informel.
SECTION II. NAISSANCE DU SECTEUR INFORMEL ET
ACCENTUATION DES PROBLEMES DES CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES.
2.1. L'informel : la bouée de sauvetage du
citoyen camerounais.
L'économie camerounaise est très
mal en point. D'ailleurs, le pays se voit maintenant dirigé par le
secteur informel qui ne garantit même pas une autosuffisance alimentaire
aux populations. Parce que, par manque de moyens financiers, la majeure partie
de la population ne peut aller au-delà d'un certain niveau
d'études et c'est seulement le secteur informel, qui n'exige pas une
grande qualification, qui peut les employer. Pour quel salaire ?
Peuvent-ils être clients des concessionnaires automobiles même
s'ils le veulent ? Assurément non. Louis Roger Kemayou72(*) a mené une
enquête sur les populations exerçant dans l'informel 73(*) à Douala en 2005. Les
résultats de sa recherche nous montrent que ces individus vivent dans
des conditions qui frôlent la misère et ne pourraient en aucun cas
être des clients des concessionnaires automobiles. Ce qui, réduit
le nombre de clients de ces derniers parce que, d'après Camille
Mindjouli74(*), reprenant
les chiffres de l'institut national de la statistique lors d'une
conférence sur les stratégies de survie des populations pauvres,
90% des travailleurs au Cameroun exercent dans le secteur informel et sont par
ricochet dans l'incapacité réelle d'acheter un véhicule
chez un concessionnaire automobile.
Aussi, au Cameroun, le secteur informel fournit
aujourd'hui du travail à de milliers d'individus par intégration
pure et simple de main d'oeuvre sans qualification dans les activités
subordonnées ( colportage, cirage de chaussure, pesage de personnes,
gardiennage des maisons, lavage des voitures, vente d'eau glacée,
écrasage des condiments, écumeur de poubelles) d'une part, et par
création effective d'emploi exigeant une certaine qualification ou un
minimum d'investissement d'autre part ( couture, coiffure, menuiserie,
réparation automobile, photocopie négociée, plastification
des cartes d'identité et des diplômes, fabrication des cachets et
des sceaux, vitrerie, installation radioélectrique). En outre, il offre
leur premier emploi aux migrants ruraux récemment arrivés dans
les villes, leur permettant ainsi de s'intégrer progressivement dans la
vie urbaine. De plus, à en croire les résultats de la recherche
de Kengne Foudouop75(*),
depuis l'avènement de la crise économique en cours, il est devenu
un marché d'emploi de la dernière chance pour un grand nombre de
déflatés du secteur d'économie moderne et de
diplômés de l'enseignement secondaire et du supérieur. A
la fin de 1997 par exemple, 8,5% de la main d'oeuvre du secteur informel au
Cameroun était constituée d'individus ayant perdu leur emploi
dans les secteurs public, parapublic et privé moderne. Parmi eux, 17,2%
étaient des diplômés exerçant leur premier
emploi76(*).
Sur le plan social, la situation médiocre du
pays est palpable par un chômage très poussé. C'est
l'aspect qui constitue sans doute le premier indicateur de la difficulté
d'insertion des camerounais sur le marché du travail. Il passe en
l'espace de dix ans de 7,3% à 24,6% de la population active. A titre de
comparaison, le chômage en France, considéré comme le
phénomène majeur de la décennie écoulée,
s'accroît de 8,9 % à 11% entre 1982 et 1990. A cette
époque, le taux de chômage urbain au Cameroun est l'un des plus
élevés d'Afrique, et il est très largement
supérieur à ceux enregistrés en Amérique latine ou
en Asie (Roubaud, 1994).77(*)
Par exemple en 1983, la dynamique économique
assure un ajustement offre/ demande de travail globalement satisfaisant. Le
taux de chômage est faible et sans doute proche du taux de chômage
naturel. Il y a dix ans et à l'instar de ce que l'on observe dans les
pays développés, les catégories les plus
vulnérables au chômage étaient les moins
diplômées. A cette date le taux de chômage était une
fonction décroissante du capital scolaire. Alors que le chômage
touchait 9,4% de ceux qui n'avaient pas fréquenté
l'école, seulement 1,5% des individus ayant suivi des études
universitaires cherchaient un emploi. La demande d'emplois qualifiés,
notamment dans le secteur public, était suffisante pour absorber les
contingents croissants de diplômés. A cette époque, il
était possible d'envisager une résorption progressive et
mécanique du chômage, grâce au maintien de la croissance et
l'effort de scolarisation. Cependant, dix ans plus tard, la logique du
chômage est bouleversée. La loi économique entre taux de
chômage et niveau scolaire, qui semblait s'observer auparavant, est
totalement inversée. Aujourd'hui, le taux de chômage croit avec le
diplôme. Ce dernier, qui jouait comme un passeport prémunissant
contre le chômage, constitue au contraire un facteur aggravant.
Près d'un tiers des actifs ayant atteint l'université recherche
un emploi, tandis que « seulement » 6 ,4%78(*) des non scolarisés sont
sans travail. Alors que le système scolaire a continué à
intégrer de plus en plus de jeunes et à produire des cohortes de
plus en plus diplômées, les sources d'emplois pour ces
dernières se sont taries.
Comme nous l'avons démontré ci-dessus,
au Cameroun comme dans tous les autres pays du sud79(*), un grand nombre d'actifs
trouvent aujourd'hui leur gagne pain dans ce secteur informel et
l'écrasante majorité des citadins en dépendent pour leur
approvisionnement en biens de services de première
nécessité. Depuis 1980, les activités qui le composent n'y
ont pas cessé de multiplier, faute de mieux, et de se diversifier. Elles
attirent même de plus en plus des demandeurs d'emploi. Ce qui montre
qu'au Cameroun, l'économie moderne n'est pas en mesure de donner de
l'emploi à la population qui est désormais réduite
à chercher à satisfaire ce que Abraham Maslow dans sa pyramide
des besoins a appelé besoins physiologiques80(*). Cette situation de
pauvreté rendue palpable et matérialisée par l'absence de
l'emploi bien rémunéré, poussant les citoyens vers
l'informel, serait pour Kengne Foudouop81(*) due à cinq facteurs : la mauvaise
politique de l'Etat, les rémunérations insignifiantes du secteur
formel, la facilité d'accès aux métiers du secteur
informel, les insuffisances du secteur formel et les effets catastrophiques de
la crise économique et de la mise en application du plan d'ajustement
structurel.
Nous avons voulu à travers un tableau,
présenter une diachronie des revenus. Ceci en de montrer le processus
de « phagocytose » de l'informel sur l'économie
camerounaise.
Tableau 1. Taux de salarisation et structure des
emplois par branche : le secteur informel gagne tout le
terrain.
Taux de salarisation
|
structure des emplois
|
%
|
1983
|
1987
|
1993
|
1983
|
1987
|
1993
|
Agriculture
Industrie extractive
Industrie manufacturière
Eau gaz électricité
Btp
Commerce
Transport entrepôt
Services financiers
Autres services :
-aux ménages
-non marchands
|
47,8
100,0
63,9
100,0
69,5
20,6
63,4
100,0
84,2
|
19,8
95,2
35,3
84,7
60,4
26,7
59,2
94,6
89,8
60,9
98,3
|
5,8
85,4
22,1
89,2
47,3
12,6
60,7
84,0
76,6
49,1
99,4
|
2,7
0,2
4,2
0,6
10,9
20,1
10,7
1,7
48,9
|
3,9
0,1
10,5
0,8
11,2
20,3
6,9
1,9
44,4
10,1
34,3
|
4 ,3
0,1
12,2
0,8
4,5
28,1
5,7
2,2
42,2
16,0
26,2
|
Total
|
65,1
|
63,1
|
48,9
|
100
|
100
|
100
|
Sources : EBC 83/ 84, Enquêtes 1-2-3 (93). La
ventilation des « autres services » en «
services aux ménages » et « services non
marchands » n'est pas possible en 1983 faute d'informations82(*).
A travers ce tableau, nous constatons que, dans
les domaines importants de l'économie, le secteur informel s'est
imposé tant faire se peut année après année. Nous
regrettons de ne pas avoir eu les données qui nous donnent la
réalité actuelle. Aussi, pour remédier à la
situation, les citoyens camerounais qui veulent s'offrir un véhicule se
penchent vers un nouveau marché : celui des
congelés83(*).
2.2. La naissance du marché des
voitures d'occasion.
La libéralisation de l'économie
aidant, les véhicules d'occasion, jusque-là soumis à un
carcan administratif, se voient ouvrir les portes du pays. Et, comme ils
correspondent au pouvoir d'achat des acheteurs potentiels, le marché va
connaître une croissance folle. De quelques milliers en 1987, on atteint
rapidement les 10 000, et enfin on dépasse la barre des vingt
mille. Actuellement, on semble ne plus vouloir s'arrêter. Aujourd'hui, il
est clair que, le rapport se penche en faveur des véhicules
d'occasion. S'il faut qu'on s'en tienne aux prix pratiqués sur le
marché, il est possible de s'offrir une voiture de cinq millions en
option « occasion », quand la même voiture chez un
concessionnaire à l'état neuf coûte dix fois plus
cher84(*). Le
réseau s'est même déjà élargi : ce ne
sont plus des voitures d'occasion qu'on envoie au Cameroun, mais de
véritables épaves roulantes. Même avec ces conditions, les
clients se multiplient de jour en jour chez les vendeurs de
« congelés ».
Comme dans la plupart des pays
africains, l'explosion des véhicules d'occasion est venue affecter les
ventes des véhicules neufs depuis que la situation économique est
devenue tendue. « Tout le monde aimerait avoir un véhicule
neuf. C'est la pauvreté qui conduit à l'achat d'un
véhicule d'occasion », nous a confié un
propriétaire de véhicule que nous avons rencontré en
face de la Bicec de Bonanjo. Ce faisant, les véhicules d'occasion sont
devenus monnaie courante sur notre territoire national. Ils sont de tous
calibres et de diverses marques. Par exemple, sur 1200085(*) véhicules que comptait
le parc automobile camerounais, on pouvait voir que les marques
asiatiques arrivaient largement en tête avec Toyota 35%, 9% pour
Mitsubishi, 3, 6% pour Nissan, 4,6% pour Hyundai, et 2, 4% pour Suzuki.
Depuis 1988, les marques françaises ont
marqué un recul. De 12,5% pour Peugeot et 5,3% pour Renault, en 1994,
les parts de marché sont tombées respectivement à 6,8% et
2,8% en 1998. Il faut relever que cette hausse est due pour une grande part aux
véhicules d'occasion qui ont précipité la chute des
véhicules neufs (3440 en 1998 contre 3905 huit ans plus tôt).
Ces voitures d'occasion proviennent de
différents pays comme : l'Allemagne, la Belgique, la France ou les
Etats-Unis. Elles sont embarquées vers quelques ports d'Afrique comme:
Tripoli, Beughazi, Tema, Conakry, Lomé, Douala, Cotonou, etc. Ces
destinations sont des plaques tournantes de ce commerce
de « vieilles » voitures.
Au Cameroun, les
« congelés » gagnent de plus en plus du terrain.
D'après les statistiques de la direction générale des
douanes86(*), le Cameroun
importe plus de 80 000 voitures d'occasion par an ; soit 25 milliards
de franc CFA. Les caisses de l'Etat reçoivent à peu près
sept milliards au titre des droits de douane et de taxes diverses.
Quant aux commerçants de ces
véhicules, ils affirment qu'ils leur reviennent en moyenne à
2 000 000 de nos francs ; et ils revendent pour avoir un
bénéfice d'au moins 300 000 francs par véhicule. De
ce fait, les véhicules d'occasions prennent le pas sur les
véhicules neufs dans le coeur des acheteurs camerounais. C'est donc dire
que le « concessionnaire automobile » qui se porte le mieux
au Cameroun c'est l'ensemble des vendeurs des voitures d'occasion.
C'est ce qui fait en sorte que, les parkings que
nous avons observés, sont pleins de véhicules d'occasion qui sont
devenus une véritable bouée de sauvetage pour les moins nantis
qui veulent réaliser leur rêve d'avoir un véhicule.
Puisque, le pouvoir d'achat a été perturbé par la crise
économique des années 80, ces vieilles voitures qui
« sont en panne régulièrement » se
trouvent comme la destination indiquée.
Relevons que, en 2001 déjà, les
concessionnaires automobiles installés au Cameroun ont vendu
trois mille cent quatre vingt quinze véhicules neufs87(*). Cependant, près de
vingt cinq mille véhicules d'occasion ont franchi les frontières
du pays, ce qui est un peu plus de huit fois le cas des véhicules neufs.
Cette tendance ne cesse de s'accroître d'année en année.
D'après l'association des
sociétés d'assurance du Cameroun, 3167 voitures neuves ont
été vendues au Cameroun en 2007 contre 80 000 voitures
d'occasion. Nous voyons donc combien de fois les concessionnaires automobiles
implantés au Cameroun ont fort à faire.
Nous nous demandons même ce qu'il en sera
dans quelques décennies si la situation ne s'améliore pas. Parce
que, d'après nos enquêtes88(*) de terrain même certaines organisations comme
les écoles privées, se dirigent plutôt vers ces
véhicules de seconde main pour servir leurs élèves. Ceci
est à souligner parce que, si les organisations qui sont le coeur de
cible des concessionnaires automobiles89(*) se dirigent vers les véhicules de seconde
main, il y a lieu de s'inquiéter doublement pour les concessionnaires
automobiles.
Par ailleurs, il y a aussi un grand rôle
joué par la diaspora camerounaise des pays du nord. Les camerounais qui
sont à l'étranger s'enrichissent à travers les
véhicules de seconde main qu'ils envoient au pays pour des fins
mercantiles. Cette prolifération des véhicules d'occasion ne
facilite pas la tâche à l'assainissement de notre environnement
qui en prend certainement un coup.
En outre, la forte présence au Cameroun de
ces véhicules qui ne servent plus à rien au nord, vient encore
soulever le problème de la protection de l'environnement parce que ces
voitures pour la plupart, ne sont plus en très bon état. Dans ce
cas de figure, le problème n'est pas qu'il y a des véhicules
d'occasion ; mais le fait de l'installation des épaves roulantes
qui remplissent déjà nos routes.
Ajoutons ici que, depuis les années 2000, le
Cameroun, ainsi que les autres pays de l'Afrique centrale, ont vu leur
situation économique nettement s'améliorer. Le taux de croissance
du PIB (produit intérieur brut), qui était évalué
en 2001 à 5,2%, et plus proche de nous en 2009 à 4 %. Ce regain
de croissance est concomitant à la crise des transports qu'on peut
remonter à la fermeture de la SOTUC en 1994. C'est ce qui expliquerait
le désir des citoyens Camerounais -qui en ont les moyens- de
posséder un véhicule. Jusqu'ici le penchant est resté
pour les congelés.
Allant dans la même lancée, la cellule
des études statistiques du ministère des transports, le parc
automobile national au mois de juillet 2001, est de 210 275
véhicules, avec un taux de croissance moyen de 4% par an. Pour elle,
42 986 opérations annuelles d'immatriculation ont été
réalisées dont 29 516 nouvelles entrées dans le parc
et 13 470 ré immatriculations.
Malgré cette croissance du parc automobile du
Cameroun, il est à rappeler que, la majeure partie de la population ne
peut pas se procurer un véhicule. La majorité de ces
véhicules dont on parle sont « âgés de plus de
dix ans. » Ce qui ne fait pas d'elles des voitures de très
bonne qualité.
Cette section avait pour objectif de mettre en exergue
l'hégémonie du secteur informel et l'arrivée des
véhicules d'occasion au Cameroun. Il en ressort que, cette pratique est
devenue monnaie courante et le véhicule d'occasion est même le
type d'automobile le plus acheté par les populations camerounaises,
parce que, c'est cette catégorie d'automobile qui s'accommode le plus
à leurs revenus financiers. Ceci se vérifie d'autant plus que,
la réponse majoritaire des consommateurs des concessionnaires
automobiles à la question : que pensez vous des prix que
pratiquent votre concessionnaire automobile de notre guide d'entretien, est
que : « les concessionnaires automobiles sont trop
chers. »
Ce qu'il faut retenir d'elle, c'est que les voitures de
seconde main sont les bienvenues dans un environnement camerounais où,
comme nous l'avons démontré dans la section
précédente, l'économique et le financier traînent
franchement le pas.
Par ailleurs, la présentation de
l'évolution du parc national automobile peut nous permettre d'avoir une
idée plus objective de la question de l'automobile au Cameroun. Il est
cependant à relever que, les voitures d'occasion sont plus à
l'origine de cette croissance ; puisque ce sont elles qui correspondent
plus au pouvoir d'achat des citoyens.
Tableau 2. Évolution du par automobile national de
1998 à 2005.
Années
|
Voitures particulières
|
Camionnettes
|
Camions
|
Bus : cars ; autocars
|
Semi-remorque et remorque
|
Tracteurs et engins mécaniques
|
Motos
|
Total
|
1998
|
105 865
|
17 446
|
11 118
|
80 88
|
30 70
|
35 38
|
44 801
|
193 926
|
1999
|
110 777
|
17 827
|
11 278
|
93 13
|
30 87
|
37 18
|
45 948
|
201 948
|
2000
|
115 917
|
18 217
|
11 441
|
10 725
|
31 06
|
39 09
|
46 987
|
210 302
|
2001
|
134 504
|
32 075
|
32 075
|
11 734
|
31 91
|
41 02
|
47 419
|
233 028
|
2002
|
151 853
|
35 255
|
35 255
|
13 758
|
32 20
|
46 80
|
52 912
|
578 978
|
2003
|
173 137
|
35 490
|
35 490
|
13 908
|
32 50
|
4 723
|
53 319
|
283 827
|
2004
|
164 429
|
25 391
|
15 186
|
14 937
|
41 33
|
5 201
|
62 617
|
291 834
|
2005
|
175 429
|
27 168
|
16 249
|
15 982
|
44 22
|
5 564
|
66 893
|
312 259
|
Source : Mintrans (direction des transports
terrestres)90(*)
Nous avons eu le temps de constater
à travers cette présentation historique des fluctuations de
l'économie camerounaise qu'à l'aube des indépendances, le
Cameroun se portait bien. Les concessionnaires automobiles n'avaient donc aucun
souci. Mais, le sixième plan quinquennal charrié par d'autres
évènements majeurs comme la dévalorisation des produits
d'exportation tel que le café dans le marché mondial, est venu
mettre le pays à genoux. Aussi, les concessionnaires automobiles se sont
retrouvés dans une situation critique.
Ceci parce que, le pouvoir d'achat des citoyens est
devenu très limité ; et ce ne sont pas les véhicules
neufs qui peuvent être au coeur de leurs préoccupations quand le
besoin d'un véhicule se fait sentir. Ceci parce qu'il y a eu la
libéralisation de la vente des véhicules d'occasion. Ce qui n'a
pas beaucoup arrangé les affaires des concessionnaires automobiles
implantés dans notre triangle national. A côté de cela, on
note également l'arrivée de plusieurs autres concessionnaires
automobiles91(*). Ce qui
transforme le marché des concessionnaires automobiles en marché
fortement concurrentiel. Ceci qui fera l'objet d'une des sections suivantes.
Dans une situation de forte concurrence, la communication se trouve comme l'une
des « armes » utilisées par les concessionnaires
automobiles pour s'en sortir.
SECTION 3. LES DIFFERENTS ASPECTS DE L'ENVIRONNEMENT
DES
CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES
AU CAMEROUN.
Cette section se chargera de nous faire toucher du
doigt les différents acteurs de ce secteur d'activités.
Dans notre réalité
camerounaise, nous sommes en présence de plusieurs concessionnaires
automobiles. De ce fait, nous avons les entreprises tel que : Cami Toyota,
Mitcam, Cocimecam, Socada, Globauto, Sacam, Volkswagen, Tractafric, Sumoca,
Enem, Ricom, Ccm, Eccam, Cometal etc.
Ils évoluent dans un milieu qui est
influencé par plusieurs éléments92(*) structurés en macro et
micro environnement. Le micro environnement est constitué
d'éléments proches de l'entreprise. Alors que le macro
environnement est l'ensemble de grands courants de la
société : démographique, économique93(*), physique, technologique,
politico légal et socio culturel. Cet environnement est porteur
d'opportunités et de menaces. L'environnement commercial ne cesse de
croître et les succès d'hier ne garantissent pas des lendemains
meilleurs. L'environnement rassemble donc tous les acteurs94(*) et forces externes
susceptibles d'affecter la façon dont elle se développe et
maintient des échanges satisfaisants avec le marché
cible.95(*)Tour à
tour, nous parlerons de l'environnement de proximité des
concessionnaires automobiles puis de leur environnement
éloigné.
1.1 Les acteurs proches des
concessionnaires automobiles au Cameroun.
Le but des concessionnaires automobiles
implantés au Cameroun, comme toutes les organisations marchandes ou
non, est de satisfaire un certain nombre de besoins bien
définis.96(*)Pour y
arriver ils développent un réseau de relations avec un certain
type de publics qui l'accompagne dans son activité.
1.1.1 Les concessionnaires
automobiles eux-mêmes.
Les méthodes dont se servent les
concessionnaires automobiles pour gérer leurs activités
consistent à développer leurs organisations à un
degré élevé. Un tel travail nécessite une
interrelation entre plusieurs composantes de l'entreprise. Ce qui suppose une
bonne circulation de l'information dans l'organisation.97(*)
Les différents fragments doivent collaborer entre eux.
Chez les concessionnaires automobiles les différentes
divisions98(*) que nous
avons pu répertorié à travers notre grille d'observation
sont les suivantes :
- La direction générale
-La direction commerciale
-La direction des ressources humaines
-La direction de comptabilité
Tous ces départements ont une influence plus ou moins
grande dans ces entreprises et jouent un rôle important dans leur
fonctionnement.
1.1.2. Les fournisseurs.
Pour fonctionner, les concessionnaires automobiles
qui exercent au Cameroun ont besoin des produits, qu'ils devront mettre sur le
marché. Puisqu'ils ne sont que distributeurs des véhicules,
d'après ce que nous avons expliqué dans le cadre conceptuel de ce
travail. Ils s'adressent à d'autres entreprises qui produisent les
biens qu'ils commercialisent à l'échelle nationale.
La tâche assignée aux concessionnaires
automobiles qui évoluent au Cameroun est de déterminer la
quantité et le type de produits dont ils ont besoin. Ceci parce qu'ils
ont une réalité qui leur est propre. Les firmes occidentales, qui
sont leurs fournisseurs, s'arrangeront alors à leur donner
satisfaction.
1.1.3. Les intermédiaires
On appelle intermédiaire toute entité qui
participe à la distribution ou à la promotion des biens et
services commercialisés par une entreprise. De fait, les commerciaux,
les agences de communication, les chaînes de télévision, la
communauté urbaine avec ses panneaux publicitaires, font partie des
intermédiaires des concessionnaires automobiles au Cameroun.
De manière générale, les entreprises
qui se trouvent sur le marché peuvent utiliser les
intermédiaires existants, ou créer les leurs. Pour les
concessionnaires automobiles, ils sont partagés entre les deux
manières de faire. Ils ont crée leur propre réseau
d'intermédiaires en recrutant dans leurs effectifs des agents
commerciaux99(*) et
d'autre part, ils utilisent des réseaux qu'ils trouvé tels que
les espaces publicitaires qu'ils s'offrent dans les médias de
masse100(*).
1.1.4 La clientèle
L'un des éléments clés de
l'environnement immédiat de l'entreprise est sa clientèle. En
outre, on parle souvent de la clientèle comme étant une
entité hétérogène. D'après Philip Kotler et
Bernard Dubois, l'entreprise s'adresse en général à
plusieurs cibles. Au vrai, les concessionnaires automobiles au Cameroun ont
des publics hétérogènes qui se trouvent entre les chefs
d'entreprises, les cadres et les hommes d'affaire. Ces cibles sont
après, divisées en groupes homogènes, pour un besoin de
segmentation.101(*)
1.1.6. Les publics102(*)
Une organisation n'est pas seulement en face d'une
concurrence parce qu'elle a des ambitions
« hégémoniques » sur un marché. Elle
doit également tenir compte d'un bon nombre de publics. De par sa
démarche, il y a des possibilités qu'elle fasse en sorte que ces
dernières deviennent ses alliés dans le combat qu'elle
mène en même temps que d'autres firmes de son secteur.
Quelle que soit sa nature, un public peut
favoriser ou freiner l'activité d'une organisation. Une institution
comme le ministère du commerce peut avoir un grand impact sur
l'avenir des concessionnaires automobiles au Cameroun. En outre, même si
nous avons cité les médias parmi les intermédiaires, ils
sont aussi dans une certaine mesure une portion des publics des
concessionnaires automobiles ; parce qu'ils jouent un rôle de
surveillance de l'environnement, ils peuvent être d'une aide ou d'un
ennui considérable. Avec le paysage audio visuel du Cameroun qui est
libéralisé depuis environ 20 ans, les médias sont
devenus un allié irréfutable de l'entreprise, si celle-ci sait
gérer ses relations avec la presse. De manière
générale, les concessionnaires automobiles au Cameroun sont
confrontés à cinq types de publics :
-Le monde financier constitué des banques (UBA,
ECOBANK, STANDART, BICEC etc.), des actionnaires, les agents de change.
-Les médias qui sont nombreux au Cameroun et peuvent
être caractérisés dans ce travail comme
« tous les organismes, généraux ou
spécialisés, qui transmettent des informations, idées ou
opinions. »103(*)
-L'administration et les pouvoirs publics qui, dans notre
environnement marchand, fixent les règles du fonctionnement du
marché avec des organismes comme le ministère du commerce.
-Le grand public qui a un droit de regard sur ce qui se passe
dans la société.
- les publics internes qui sont les ressources humaines de ces
concessionnaires automobiles sans lesquelles leurs activités seraient
dans l'ombre.
1.2. Les acteurs éloignés de l'action des
concessionnaires automobiles
Les concessionnaires automobiles au Cameroun
appartiennent et dépendent d'un environnement beaucoup plus large que le
micro environnement que nous venons de présenter. Ce sont des facteurs
incontrôlables. Parmi eux, nous pouvons présenter : la
démographie, l'économie104(*), le dispositif politico légal et le contexte
culturel.
1.2.1. L'aspect démographique.
Le Cameroun a une population qui est estimée
à environ 20 000 000 habitants. Nous évoquons cela ici
parce que, c'est la population qui fait la force de l'organisation. Puisque,
c'est elle la cliente. Comme dans la plupart des pays en voie de
développement, le taux de mortalité est en forte baisse au
Cameroun.
Les concessionnaires automobiles seraient donc dans un
environnement où ils pourraient avoir beaucoup de clients. Mais ce
qui vient faire problème, c'est que, d'après des enquêtes
démographiques qui ont été menées, la population
Camerounaise est trop jeune105(*). Une jeunesse désoeuvrée. C'est donc
dire que, des produits comme des véhicules neufs commercialisés
par les concessionnaires automobiles sont hors de leur portée. Ce qui
vient encore mettre au centre de tous les débats l'hostilité de
l'environnement dans lequel les concessionnaires automobiles qui exercent au
Cameroun évoluent.
Le second facteur de préoccupation est la
capacité de notre pays à nourrir la population sans cesse
croissante vivant dans une misère presque abjecte. Il serait logique de
penser que, ce n'est pas l'achat des véhicules neufs qui peut être
au centre des préoccupations d'une population comme celle-là.
1.2.2. L'aspect technologique
Dans ce domaine, les concessionnaires automobiles font
l'effort de s'arrimer aux nouvelles technologies avec le travail
organisé dans les différents services à l'aide des
ordinateurs106(*). Ceci
répond aux exigences de l'environnement des entreprises au Cameroun qui
a connu beaucoup de changements sur le plan technologique.
En outre, la société camerounaise s'est
mise à l'école des innovations. Même si c'est seulement un
nombre réduit qui peut encore accéder à la technologie de
pointe, c'est déjà une réalité existante dans la
société Camerounaise.
1.2.3. L'aspect politico légal
L'environnement politico légal doit
être pris en compte dans ce travail. Ceci parce que, d'un point de vue
universel, il affecte de plus en plus les décisions relatives aux
produits et aux services. Une entreprise prend toujours des décisions en
tenant compte du contexte des lois du marché dans lequel elle est.
Notamment, les lois fiscales au Cameroun sont en hausse de 9,8%107(*). Cet accroissement
reflète les efforts de mobilisation attendus pour le relèvement
des recettes non pétrolières. Les pouvoirs publics entendent
maintenir le relâchement de la pression fiscale, mais, aussi sur la
modernisation et l'efficacité de l'administration fiscale.
1.2.4. L'aspect socio culturel
La dernière composante de l'environnement
éloigné des concessionnaires automobiles au Cameroun c'est le
milieu socio culturel. Chaque pays a sa culture de consommation qui s'appuie
sur les croyances des individus. C'est ainsi que dans notre environnement,
c'est l'acquis culturel qui permet aux uns et aux autres de remplir toutes les
tâches que la société attend d'eux. Ceci s'illustre dans
une société comme la notre par le fait de penser qu'être un
cadre d'entreprise passe par exemple, par le fait d'avoir automatiquement un
véhicule. C'est ce qui détermine même l'appartenance au
groupe108(*). Nous
voyons alors que, dans les grandes entreprises et les services publics, les
cadres ont une tendance à se doter d'un véhicule. Ceci doit
être un élément clé de l'environnement socio
culturel que les concessionnaires automobiles peuvent utiliser à bon
escient dans la conception de leurs stratégies de communication.
Dans l'environnement camerounais, les produits
comme les véhicules sont étiquetés comme étant des
produits à la portée d'une classe sociale assez
élevée109(*). C'est donc dire que, dans l'imaginaire collectif
des camerounais, acheter une voiture neuve relève d'une appartenance
à la caste des aisés.110(*)Ce qui laisse donc entendre qu'avoir l'ambition de
vendre des véhicules neufs au Cameroun est une mission assez difficile.
Tableau 3. Les acteurs proches de l'environnement des
concessionnaires automobiles au Cameroun.
Publics
|
Clientèle
|
Fournisseurs
|
Concurrents
|
Entreprises
|
intermédiaires
|
1. Ministère du commerce
2. port autonome de Douala
3. Bureau des transports
|
1. Cadres d'entreprises
2. Entreprises publiques et privées
|
1. Grandes marques occidentales :
- Toyota
-Peugeot
- Suzuki
-Jinbei
- Hover
- Mitsubishi
|
Tous les concessionnaires automobiles cités dans le
tableau récapitulatif des concessionnaires automobiles.
|
Tous les concessionnaires automobiles cités dans le
tableau récapitulatif des concessionnaires automobiles.
|
-Commerciaux
-Régies -publicitaires
-Communautés urbaines etc.
|
Source : nos propres soins.
1.3. L'environnement marchand des concessionnaires
automobiles au Cameroun : une étude de la concurrence.
La concurrence est un aspect capital de ce travail.
C'est la raison pour laquelle nous allons présenter la situation de
concurrence dans laquelle se trouvent les concessionnaires automobiles qui
opèrent sur notre triangle national.
1.3.1. La concurrence
Une organisation est rarement isolée dans
son secteur d'activités. C'est le cas des concessionnaires automobiles
au Cameroun. Dans ce contexte, l'effort de l'organisation doit être
mesuré en fonction des performances de ses concurrents.
L'environnement concurrentiel ne se compose pas
seulement des entreprises qui commercialisent les mêmes produits. Mais,
dans ce mémoire, nous mettrons plutôt en exergue la
définition opératoire de notre cadre conceptuel qui consiste
à considérer la concurrence comme l'ensemble des concessionnaires
automobiles présents au Cameroun, parce qu'ils commercialisent les
mêmes produits : les véhicules neufs. Il existe plusieurs
types de concurrence que nous nous chargerons d'abord de présenter.
1.3.2. La concurrence générique
Nous définirons la
concurrence générique comme étant celle là qui
oppose les entreprises qui peuvent offrir le même service sans vendre le
même produit. Si nous prenons l'exemple d'un travailleur qui veut se
rendre à son travail, l'ensemble composé des : taxis,
benskin111(*),
cargos112(*), et les
bus de la Socatur, sera considéré comme formant une concurrence
générique. Parce que, sans être identiques toutes ces
réalités résolvent le même besoin qui est la
locomotion.
1.3.3. La concurrence produit
Deuxièmement, nous avons la
« concurrence produit » qui est celle qui s'appuie sur la
performance que le client trouve au produit. Si nous revenons à notre
exemple initial, le travailleur qui veut aller par exemple en taxi prendra
selon sa convenance le taxi qui lui semble le plus performant. C'est ce qu'on
appelle la concurrence sur le produit. Les taxis entre eux constituent donc
dans ce cas la « concurrence produit ».
1.3.4 La concurrence sur la marque
Si le type de taxis qu'il désire
emprunter existe en plusieurs marques, il interviendra alors un
troisième type de concurrence qu'on appelle la concurrence sur la
marque.
Nous pensons que les concessionnaires
automobiles qui exercent au Cameroun oscillent entre deux types de
concurrence : la concurrence produit et la concurrence sur les marques.
Parce qu'ils commercialisent le même types de véhicules, les
voitures de luxe, de tourisme et utilitaire. Mais c'est le nom de la marque,
où les caractéristiques des véhicules qui amènent
les clients à se décider sur le choix à effectuer en
fonction de l'image qu'elles lui renvoient.
Philip Kotler et Bernard Dubois pensent que,
c'est la concurrence sur la marque que les entreprises étudient avec
beaucoup de soin. Les produits des concessionnaires automobiles au Cameroun
entrent donc en concurrence. Ils diffèrent du point de vue de leurs
caractéristiques, qualité, prix, ou tout autre facteur qui sera
déterminé par la clientèle. Chaque concessionnaire peut
donc effectuer des choix stratégiques en fonction de la position qu'elle
occupe.
Soulignons à ce niveau que pour besoin
de d'efficacité nous avons fait le choix d'étudier la concurrence
des concessionnaires automobiles en tenant uniquement compte des voitures de
luxe et des voitures utilitaires (véhicule de quatre roues et plus.)
Dans notre cas de figure, Cami
Toyota113(*) est le
leader de l'automobile au cameroun. Sous ce rapport, il se porte mieux que
les autres. Mais, il doit faire attention parce que tout le monde voudrait
être à sa place. Beaucoup d'entreprises comme la Sonel, les
brasseries du Cameroun, M.T.N. Cameroun, Orange, pour ne citer que celles
là ont préféré s'attacher des services de ce
concessionnaire pour satisfaire aux exigences de leurs parcs automobiles.
Une entreprise comme la Socada, qui fait partie
de notre corpus, est aussi parmi les entreprises qui font de bonnes
affaires ; mais pas autant que sa « soeur » du groupe
C.F.A.O. technologies dont nous venons de présenter la suprématie
sur le territoire national.
D'après le jargon de Philip Kotler, on peut le
considérer comme un suiveur114(*). Parce qu'il se porte bien, mais n'a pas la trempe
de la Cami Toyota, concessionnaire automobile leader au Cameroun. Et, il semble
se contenter de cette position. Pour ce qui est de sa clientèle, nous
avons remarqué que, une entreprise comme TOTAL, sert ses cadres avec les
véhicules pris chez Socada.
D'autres firmes dont nous ne parlerons pas ici
sont également sur la carte officielle des concessionnaires automobiles
au Cameroun115(*). Ils
sont tous des concurrents sur le plan des produits qu'ils proposent à
la population. La différence se fait au niveau des marques
commercialisées et de la confiance que le public fait déjà
aux entreprises anciennes comme Cami Toyota, Socada, Tractafric et Mitcam.
Elles bénéficient déjà d'un avantage concurrentiel
sur les nouveaux venus comme la Cocimecam qui ont encore beaucoup à
faire pour avoir au moins quelques inconditionnels. Les prix exorbitants
pratiqués par certains anciens concessionnaires comme la Mitcam ne
semblent même pas effrayer certains de leurs clients réguliers qui
sont déjà des trempés de la marque. Nous en voulons pour
preuve les « pick-ups » qu'ils vendent au prix de
43 000 000 de FCFA - quand vous lisez les affichettes
étiquetées sur elles sur les lieux de vente. Le même
modèle mais avec une marque différente peut se trouver chez
Cocimecam à 12 000 000 de FCFA. Ce qui nous donne à voir une
concurrence rude sur les produits des concessionnaires automobiles. Si l'on se
penche sur les voitures de luxe, nous voyons la même chose. Les voitures
de luxe sont commercialisées chez Socada au prix de
22 000 000 de FCFA ; alors que chez Cocimecam, on peut trouver un
véhicule de luxe à un prix deux fois inférieur116(*). C'est donc dire que, la
concurrence est coriace sur le marché des concessionnaires automobiles
au Cameroun. Sur le plan des prix, des marques et des produits chaque
concessionnaire essaie de prendre de l'avance sur la concurrence. Nous avons
de ce fait trouvé judicieux de dresser un tableau des concessionnaires
automobiles qui exercent sur le sol camerounais.
Tableau 4.117(*) Représentation des concessionnaires
automobiles au Cameroun. :.
Concessionnaires automobiles
|
Véhicules commercialisés
|
Cocimecam
|
Hover, wingle, grand tiger, jinbei, beiben etc.
|
Socada
|
Peugeot, Isuzu, Renault Trucks etc.
|
Mitcam
|
Nissan, Eicher
|
Cami Toyota
|
Yaris, Land cruiser, Hilux, etc.
|
Volkswagen
|
Volkswagen
|
Tractafric
|
Mitsubishi, Mercedes
|
Enem
|
Semi-remorque en citerne.
|
Ricom
|
Semi-remorque
|
Ec. Cam
|
Semi-remorque
|
Sacam
|
Hyundai, Daewoo,
|
Source : nos propres soins.
Cette section nous a permis de présenter
les éléments constitutifs de l'environnement marchand dans lequel
évoluent les concessionnaires automobiles au Cameroun. En effet, nous
avons dans une première approche, présenté cet
environnement en définissant en profondeur chacune de ses composantes.
Le lecteur au contact de ces pages a pu cerner pas à pas les
différents acteurs qui évoluent dans cet environnement. Il en
ressort dans cette section qu'il existe en première posture, des
aspects proches de l'environnement des concessionnaires automobiles. Ils
peuvent influer sur ces derniers pour que tout aille mieux pour eux dans cet
environnement qui leur est a priori défavorable. Il existe aussi des
éléments qui sont dans leur environnement lointain, sur lesquels
ils ne peuvent pas avoir une influence indirecte (macro environnement).
Il faut donc tirer de cette section que, les
concessionnaires automobiles sont dans un environnement complexe. A priori, ils
sont dans une situation assez difficile. Puisque la concurrence a toujours
été considérée vécue comme une
véritable angoisse chez les opérateurs économiques.
Ce chapitre nous a permis de jeter un regard global
sur la situation économique et financière du Cameroun. Cela nous
a permis de comprendre que, l'économique et le financier camerounais
vont mal. C'est ce qui nous a poussé par la suite à
démontrer que, c'est l'informel qui dirige désormais ce pays et
les salaires qui y sont pratiqués ne favorisent pas la réussite
des activités des concessionnaires automobiles. Nous nous sommes par la
suite fait le devoir de présenter les éléments
environnementaux des concessionnaires automobiles. Concrètement nous
avons ressorti les éléments de leur macro et micro
environnement. Ce qui nous a amené à visualiser les
opportunités et les menaces d'un tel environnement. De ce fait, il y
aurait une attitude de mise en relation avec cet environnement qui serait
possible par le biais de la communication.
Au Cameroun, les concessionnaires automobiles
communiquent-ils ? Si oui comment ? Celle-ci est-elle adaptée
à l'environnent que nous avons présenté jusqu'ici ? Le
chapitre suivant sera constitué des éléments de
réponse à ces interrogations.
CHAPITRE 2. LA NOTION DE STRATEGIES DE COMMUNICATION AU
CAMEROUN ET SON EFFECTIVITE CHEZ LES CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES.
SECTION 1. QUELQUES RAPPELS THEORIQUES ET LA REALITE DE
LA COMMUNICATION AU CAMEROUN.
La question de la stratégie de communication est
devenue une réalité patente dans l'environnement marchand
camerounais. Louis Roger Kemayou118(*) assure que certaines PME ; et surtout des
multinationales ont rendu la communication effective dans le triangle national.
Ces entreprises communiquent et par ce biais, sortent de l'anonymat.
Par ailleurs, il convient de préciser que ces
stratégies de communication se situent dans le sous champ de la
communication des organisations et, respectent de ce fait certaines
étapes qui se présentent chronologiquement.
1.1. L'analyse de la situation.
Jeune discipline, la communication des organisations n'est pas
une science exacte. Elle oscille entre la rigueur et l'intuition. Cette partie
de la conception appelée analyse de la situation, se veut
essentiellement rigoureuse. L'entreprise dans ce cas collecte des
informations objectives qui permettront plus tard de prendre de sages
décisions. Ici, l'entreprise recherche l'information à trois
niveaux au moins. Westphalen argue que cette étape est le gage de la
rigueur de la stratégie de communication.
Premièrement, ce qui est recherché c'est
l'information autour de l'entreprise. A ce niveau, on s'interroge sur les
fondateurs, pour comprendre quel esprit ils ont donné à leur
affaire. Pour Westphalen119(*), il est important de maîtriser tout le circuit
de l'entreprise, c'est-à-dire : sa politique
générale, sa politique produits, l'image qu'elle a auprès
des publics utiles, son potentiel humain, les entreprises concurrentes etc.
Deuxièmement, les informations sur le produit ou le
service sont indispensables. Ceci en ce sens qu'il n'est pas très sage
de communiquer sur un produit ou un service dont on ignore tout. Il faut entre
autres connaître sa nature, son conditionnement, ses points forts, ainsi
que ses points faibles. Il est aussi dans cette partie très
intéressant de préciser qu'il faut regarder avec beaucoup de
recul ce qui a été fait antérieurement en matière
de communication. Cela permettra de revoir les points à
améliorer.
Troisièmement, l'analyse de la situation consiste
à « prendre la température » de
l'environnement marchand. Plus clairement, la stratégie de communication
doit tenir compte du contexte120(*). C'est la raison pour laquelle il est
conseillé de s'appesantir sur : la nature du marché, sa
localisation, l'environnement économique direct, le contexte socio
politique, le contexte culturel de la localité dans laquelle on exerce
etc.
Après avoir obtenu toutes ces informations, il est
conseillé d'en faire des croisements qui feront apparaître de
manière automatique, des significations pertinentes. Plus clairement,
ces croisements feront ressortir les forces et les faiblesses du produit.
Aussi, on pourra formuler le problème à résoudre par la
communication. Le travail qui reviendra aux parties suivantes de la
stratégie sera d'amplifier les forces de l'entreprise et d'effacer ses
faiblesses autant que possible. Cela permet alors à l'organisation de
choisir un positionnement que nous pouvons brièvement présenter
comme l'élément qui lui confère sa singularité.
1.2. Les objectifs.
Toute action de communication s'inspire toujours
d'un objectif que l'organisation veut à atteindre. Les objectifs sont la
conséquence directe de l'étape précédente
(l'analyse de la situation). Mais d'un point de vue général, il
existe trois types d'objectifs en communication. Dans leur ouvrage collectif,
Demont et al, détaillent en profondeur ces trois types d'objectifs qui
se veulent complémentaires dans toute stratégie de communication.
1.2.1. L'objectif cognitif
Il est lié au souci de faire connaître. Un
produit ne peut être connu que s'il sort de l'anonymat. Sous ce rapport,
convenons avec Jacques Ellul121(*) que, dans l'environnement de notre époque,
saturé d'informations, « le propagandé existe avant
le propagandiste. » Ce qui suppose que, dans l'environnement
actuel le, public est à la quête de l'information et tout ce qu'on
ne retrouve pas dans l'espace public n'existe pas. Dans cet objectif
spécifique de la stratégie de communication, il s'agit de faire
connaître.
1.2.2. L'objectif affectif
En tant que personne morale, l'organisation doit
développer ce que Westphalen appelle les capitaux confiance et
sympathie. Ce qu'il faut retenir ici, c'est que l'entreprise doit chercher
à soigner son image auprès de ses différents
interlocuteurs. Ces derniers doivent percevoir à travers elle un label
de qualité. Ceci sera effectif grâce à certains
procédés de communication que nous présenterons dans les
moyens hors médias de la communication.
1.2.3. L'objectif conatif.
Cet objectif est celui qui occasionne l'acte d'achat.
Il est très important parce qu'il permet aux différents
interlocuteurs de l'entreprise de faciliter son action. En effet, c'est
grâce à cet objectif que les clients consomment les
produits ; il amène les journalistes à participer à
la conférence de presse organisée par l'organisation etc.
1.3. Les interlocuteurs
Une stratégie de communication est toujours
conçue en direction d'un public précis. Avant même de
trouver le contenu du message, le chef de la stratégie devra
déjà déterminer à qui le message s'adresse. Ceci
parce que, le contenu s'appuie essentiellement sur la nature de ces derniers -
les récepteurs. Il existe deux critères qui déterminent le
choix des cibles : les critères quantitatifs et qualitatifs.
Quant aux premiers, ils s'appuient sur les
critères socio démographiques. Ici, il y a une prise en compte
des critères géographiques, et ceux de consommation. Ils sont un
facilitateur de détermination de la taille de la population à
couvrir en communication. Les critères qualitatifs s'appuient sur le
style de vie et les centres d'intérêts. Ce sont ces derniers qui
influencent la création. Rappelons à ce niveau que, le seul
choix des cibles ne suffit pas. Il faut ensuite les hiérarchiser pour
connaître à quel segment la grosse partie du budget sera
consentie. Pour Chaumely et Huismans, la stratégie de communication
trouve sa réussite dans l'identification de ses différents
publics qui doivent être traités comme des interlocuteurs et non
des cibles. Ceci est capital parce que l'activité de l'organisation ne
peut trouver un écho favorable que si elle réussit à
établir un véritable dialogue avec ses différents publics.
1.4. La conception des messages.
Une fois les interlocuteurs identifiés, il est
important de retrouver le message à même de créer le
rêve dans leur imagination. Ceci parce qu'il est impossible de faire ce
que l'annonceur demande si on n'a pas de bonnes raisons de le faire. C'est ce
que les créatifs des agences appellent la promesse. Le message doit
répondre à deux exigences s'il veut trouver un écho
favorable. Premièrement, il faut l'existence d'un support qui est la
preuve palpable de l'efficacité du produit ou du service proposé.
Deuxièmement, il faut se rassurer que le message est cohérent
avec le positionnement de l'entreprise. Ceci parce qu'un message digne de ce
nom doit avoir une relation étroite le positionnement. François
Eldin estime que le message est un élément très important
dans la stratégie de communication et doit emprunter des termes
facilement compréhensibles. Parce que, si le message n'est pas compris
par la cible, il n' y a pas communication.
1.5. Le choix des moyens
Pour que le message atteigne les cibles pour lesquelles il
a été conçu, il importe de faire le choix des canaux qui
pourront le véhiculer. Nous avons dans ce cas, les
moyens medias et les moyens hors médias.
1.5.1. Les moyens medias
On entend par moyen media toute voie de
communication qui s'appuie sur les moyens classiques que sont : la
presse, l'affichage, la télévision, le cinéma et la radio.
Pour Demont et al, ces médias comblent les besoins d'image et de
notoriété. Ils permettent à l'entreprise de sortir de
l'anonymat.
1.5.2. Les moyens hors medias
Ce sont toutes les voies de communication qui
se différencient de ceux précédemment
présentés. C'est ce que Kotler et Dubois appellent les canaux
personnels de la communication. Ils sont utilisés en vue de
compléter l'action des moyens medias en couvrant les cibles
restreintes. Nous pouvons dans ce cas parler de : la promotion qui
poursuit des objectifs conatifs de communication. De manière pratique,
c'est pousser par exemple les clients à l'achat d'un produit, en
procédant par des rabais. En plus, il y a parmi ces moyens les mailings,
les journées portes ouvertes, les cocktails de lancements, les
conférences de presse, la publicité sur les lieux de vente, les
gadgets publicitaires, la communication évènementielle etc.
1.6. La planification des moyens de communication.
Quand les moyens sont choisis, il faut que les
concepteurs de la stratégie de communication sachent
concrètement comment les mettre en oeuvre. D'après Thierry Fabre,
c'est la tâche qui doit être réservée aux
média planneurs. Car, c'est eux qui choisissent les plages horaires
dans l'espace public. Cet aspect de la stratégie est
étroitement lié au budget disponible. C'est pourquoi, un
communicateur doit avoir le sens des réalités.
1.7. La stratégie de communication dans
l'environnement camerounais.
Comme nous l'avons précisé plus haut,
la communication est devenue une réalité dans l'environnement des
organisations camerounaises. Avec l'existence d'un organisme comme l'institut
national de la statistique122(*), il est désormais possible de récolter
des données qui peuvent aider à faire une analyse rigoureuse de
la situation. A côté de cela, il existe aussi des cabinets
d'étude de marché comme cible marketing à Douala, qui
permettent aux entreprises de connaître en profondeur les
caractéristiques du marché dans lequel ils sont en train de se
lancer.
Aussi, le résultat se fait
immédiatement sentir dans l'espace public. On observe dans les coins
grands publics, des affichages qui permettent de faire connaître et par
ricochet de soigner l'image des produits que les organisations proposent
à leurs publics. En ce qui concerne d'autres moyens de communication,
on constate que la radio et la télévision sont les plus
sollicités. Quant au cinéma, qui est un autre média
grand public, il n'est pas possible de l'exploiter au Cameroun parce qu'il est
devenu inexistant. la presse écrite pour sa part - avec des supports
comme : Cameroun Tribune, La nouvelle expression, Le jour, Le messager,
Bebela etc. - est certes aussi fonctionnelle au Cameroun ; mais, ne
s'adresse qu'à ceux qui savent lire123(*) ou qui peuvent se l'offrir. Cette double contrainte
fait de la presse écrite un média assez peu utilisé par
les organismes camerounais.
Par ailleurs, la communication est aussi
présente au Cameroun à travers d'autres moyens appelés
hors médias qui permettent de compléter l'action des moyens dits
médias en touchant les cibles restreintes. C'est le cas par exemple de
la promotion, du mécénat, du sponsoring, des gadgets
publicitaires, de la communication évènementielle, etc. ils sont
tous très importants car ils permettent d'améliorer l'image de
l'organisation auprès des publics. Nous pouvons parler de l'entreprise
de téléphonie mobile MTN CAMEROUN qui a pris sur elle le devoir
de s'ériger en sponsor officiel du championnat de football camerounais
rebaptisé MTN ELITE ONE. D'autres entreprises d'envergure
comme ORANGE CAMEROUN, PILCAM, LES BRASSERIES du Cameroun, etc. sont fortement
impliquées dans le sponsoring. . Nous avons dressé
une liste d'actions de communication que nous avons relevé à
travers notre grille d'observation.
Tableau 5. . Actions de communication présentes
dans l'environnement des organisations qui exercent au Cameroun124(*).
Moyens médias
|
Moyens hors médias
|
- présence des spots publicitaires dans les
chaînes de télévision
- présence des messages publicitaires dans les
panneaux publicitaires que nous retrouvons dans les coins stratégiques
comme les ronds points.
- Présence des spots publicitaires dans les radios.
- Présence des publicités des entreprises dans
les quatrièmes de couvertures de divers supports de presse écrite
(cameroon tribune, nouvelle expression, mutations, le messager etc.)
|
-sponsoring du championnat d'élite de football par MTN
CAMEROUN
- Sponsoring de l'équipe nationale de football par
ORANGE CAMEROUN.
- Promotion des produits dans des magasins
- sponsoring du concours national de la chanson par LES
BRASSERIES DU CAMEROUN.
|
Source : nos propres soins.
Ce tableau nous permet de constater
l'effectivité de la mise en oeuvre des actions de communication dans
l'environnement des organisations au Cameroun.
SECTION II. PRESENTATION DES STRATEGIES DE
COMMUNICATION DES CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES.
Il nous incombe de présenter dans cette
section ce que font effectivement les concessionnaires automobiles de notre
corpus d'étude en matière de communication.
2.1. La stratégie de communication de cocimecam
2.1.1. Situation de la cocimecam
D'après la responsable du bureau des
transports, Cocimecam Motors est le nouveau né des concessionnaires
automobiles au Cameroun. Sur le plan géographique, il est situé
au lieu dit « feu rouge Bessengue » à Douala. C'est
un concessionnaire qui commercialise des véhicules de marque chinoise.
Cette entreprise vend des véhicules de luxe, comme la Hover, la
Wingle ; les véhicules de tourisme comme la Jinbei ; les
véhicules utilitaires comme la Grand Tiger et le camion Beiben Trucks.
Au rez-de-chaussée de l'immeuble servant de
siège à ce concessionnaire automobile, on peut observer les
véhicules exposés125(*). Mais, il n'existe pas de publicité sur les
lieux de vente. Les bureaux des responsables de vente sont sur le
rez-de-chaussée. Au premier niveau, se trouvent d'autres bureaux, y
compris celui du directeur général. Les bureaux sont
transparents, car dotés de vitres qui permettent de voir ce qui s' y
passe. Ce qui nous permet de penser que Cocimecam est pour une gestion proche
de ce que Chaumely appelle la « maison de verre. »
D'implantation récente, sur le plan des
véhicules de quatre roues et plus, cette entreprise a mis sur pied un
dispositif de communication dirigé par le service des ventes. Quand il
analyse l'environnement camerounais, le concessionnaire automobile Cocimecam
trouve que c'est un pays qui est bien sur le plan financier126(*). Cependant pour essayer de
se différencier de ses concurrents, Cocimecam vend ses véhicules
bon marché. Les voitures de luxe et de tourisme, coûtent entre
12 000 000 et 12 800 000 de nos francs TTC. En ce qui
concerne les véhicules utilitaires comme les camions, ils sont
distribués à des prix qui se trouvent entre 43 000 000
et 60 000 000 de nos francs TTC. C'est pour cette raison que dans
les stratégies de communication de ce concessionnaire le prix est
toujours mis en avant.
2.1.2 Les objectifs.
Les objectifs de leur stratégie de
communication se résument à la vente. « Nous
communiquons parce que nous voulons vendre ; c'est l'argent que
nous cherchons et si nous ne vendons pas, nous ne l'aurons pas »
nous a précisé le responsable de communication. C'est donc dire
que, le concessionnaire automobile Cocimecam ne privilégie pas les
objectifs affectif et cognitif de la communication. Aussi, les messages que
formule ce concessionnaire automobile tournent autour des
caractéristiques du produit. Comme nous le disions
précédemment, les messages s'appuient sur la qualité du
produit, en évoquant sa solidité, la consommation moins
élevée, sa robustesse, et son prix abordable. Ils
établissent un rapport qualité prix.
2.1.2. Les cibles
Le responsable de la communication à la
cocimecam nous a fait comprendre qu'il n'est pas nécessaire de cibler
certaines catégories de personnes parce que pour lui, tout le monde est
capable d'acheter un véhicule. A notre question de savoir quelle lecture
il fait de la situation financière actuelle du pays, le responsable de
la stratégie de communication nous confie : « il y a
de l'argent au Cameroun », il ne faut donc pas toujours chercher
à faire des segments pour les produits. Il estime que tout le monde
peut acheter un véhicule, on ne sait jamais.
2.1.3. Les messages
La cocimecam bâtit des messages pour faire comprendre
à ses cibles que ses produits en valent la peine. Dans ceux-ci, il y a
toujours la précision au niveau de la qualité du véhicule,
du prix et du service après vente. Pour ses marques Hover et Wingle
par exemple, cette firme a formulé le message suivant, accompagné
de l'image desdits véhicules : « Offrez vous des voitures
de rêve, à des prix défiant toute concurrence ; et un
service après vente de qualité. » Le langage
utilisé dans les différentes interventions de cette entreprise
est d'une importante simplicité. « Nous utilisons un
français simple, que tout le monde peut comprendre. »,
précise le responsable de communication.
2.1.4. les moyens de communication
Pour véhiculer ses messages, la cocimecam emprunte
là fois des moyens médias et hors médias. C'est à
travers ces dispositions que cette entreprise arrive à toucher ses
publics cibles.
2.1.6. A. les moyens médias
Comme moyen média, la cocimecam utilise le support
Canal 2 international. Au mois d'août 2009, c'est la publicité de
leur Camion« Beiben Trucks » qui était
présente dans l'espace public et était souvent diffusé
sur Canal 2 international( une chaîne de télévision locale)
après la série télévisée de 19 heures 30
minutes.
2.1.6. B. les moyens hors médias
Dans le choix des moyens de communication de la
cocimecam, l'accent est plus mis sur la prospection127(*). Parce que, d'après
le responsable de communication de cette entreprise, « on ne peut
pas passer toute la vie à faire de la
publicité... ». Pour lui, il est donc plus important
d'aller discuter avec les potentiels clients.
A Cocimecam, la communication semble ne pas se faire en
tant que telle en interne. C'est seulement le département des ventes qui
est au courant des actions menées pour faire connaître les
produits. L'approche est très simple. Quand il y a un produit à
mettre à la connaissance du grand public, la Cocimecam fait appel
à canal 2 international, qui monte ses spots publicitaires. Ce qui est
assez critiquable parce que cela ne fait pas partie des
spécialités d'une chaîne de télévision. Sans
dresser de brief, le responsable de communication expose son problème
oralement. Toutefois, la Cocimecam insiste sur le fait que leurs
prestataires mettent un accent particulier sur la qualité, le prix et
sur d'autres caractéristiques de leurs produits. Après la
conception, nous avons un message comme celui-ci : « offrez
vous des voitures de rêve à des prix défiant toute
concurrence ; et surtout un service après vente de
qualité. » pour favoriser la vente des marques Wingle et
Hover.
Parmi les moyens de communication utilisés
pour faire passer leurs messages, il n'y a pas de place pour le
mécénat ou le sponsoring, parce que, pour le responsable de
communication de cette entreprise, « c'est à la
hiérarchie de décider des actions de cette nature. »
2.1.7. les coûts
La cocimecam n'a pas voulu nous donner des informations
précises quant aux dépenses qu'elle fait au niveau de sa
communication. Elle a préféré rester hermétique
à ce sujet. De manière critique, nous dirons que, même si
elle s'investit en faisant passer des spots publicitaires à la
télévision il reste encore beaucoup à faire dans le budget
à mettre à la disposition de la communication.
2.1.8. La périodicité
La Cocimecam communique au quotidien par
l'intermédiaire de ses commerciaux sur le terrain. Mais, il lui arrive
souvent de faire un travail de communication intense par rapport à
certains de ses produits. C'est le cas de la campagne autour des
« Beiben Trucks » qui a donné lieu au passage de la
publicité qui passait sur le support Canal 2 international en
août 2009. Dans le même sens, cette entreprise mettait un accent
sur les marques Hover et la Wingle pendant le mois de novembre de la
même année et dans le même support.
2.2. La stratégie de communication de Socada
2.2.1. La situation de la socada.
La responsable du bureau des transports de la
région du littoral confie que la Socada est le plus ancien
concessionnaire automobile qui exerce sur le sol camerounais. Elle fait partie
du groupe CFAO technologies, le leader de l'automobile en Afrique,
excepté la république sud-africaine128(*). Elle a des agences dans
quatre villes camerounaises qui sont : Douala, Yaoundé,
Ngaoundéré, et Bertoua. Comme activité, elle distribue
des véhicules neufs. Ses différentes marques sont :
Peugeot, Suzuki, Isuzu et Renault trucks. Les bureaux de Douala où nous
avons mené nos recherches sont situés sur la route du port
autonome de Douala. Non loin de l'un de ses concurrents : la Mitcam.
De la route, on est frappé par des
véhicules exposés à l'intention du public. Sur ces lieux
de vente, on observe des publicités, des affichettes qui rappellent des
modèles ayant marqué l'existence de Peugeot, leur principale
marque. Au moment où nous menions nos recherches, cétait la
Peugeot 308 et sa soeur la 206 qui faisaient l'objet de l'actualité
à la Socada. Avec le slogan « les immanquables de
Peugeot », cette entreprise essayait de donner de la couleur à
ses produits.
Parlant de la communication interne à la Socada,
il n' y a pas de réunion pendant lesquelles la responsable de la
communication expose la politique arrêtée aux membres des autres
services. C'est ainsi qu'un cadre nous a répondu à notre
arrivée dans cette entreprise : « nous ne faisons pas
de la communication ici en tant que telle, nous communiquons uniquement en cas
de présentation d'un nouveau produit. »
2.2.2. Les objectifs de communication de la socada
D'après la responsable de communication de la socada,
les objectifs de sa stratégie de communication sont cognitifs, affectifs
et conatifs. Puisqu'elle nous a confié que son souci est que ses
produits soient : connus et perçus différemment afin qu'ils
s'intègrent dans la société camerounaise.
2.2.3. Les cibles de communication
La communication de la Socada est en direction des
décideurs d'entreprise128(*), comme nous l'a confié leur responsable de
la communication. Pour elle, il faut uniquement concentrer les actions de
communication sur eux, parce que ce sont eux qui ont la décision finale
pour l'achat des véhicules.
2.2.4. Les messages
La Socada s'adresse à ses publics en utilisant des
messages simples. Mais, les efforts sont faits pour qu'ils n'aient une
connotation familière. Parce que, d'après leur responsable de
communication, elle a le souci de rester cohérente avec le
positionnement choisi ; qui lui donne l'allure d'une entreprise
« V.I.P ». En clair, elle commercialise des produits
qu'elle estime être prestigieux et, le fait de s'exprimer avec des
néologismes et des barbarismes serait incohérent. Par exemple,
pendant la campagne de communication « les immanquables de
Peugeot » voici des messages qu'elle a utilisé respectivement
pour les Peugeot 308 et 206 : « La nouvelle Peugeot 308. Le
confort diesel au prix de la 308 confort essence. »
« La nouvelle Peugeot 206. Elle n'aura pas fini de vous
étonner : coffre spacieux - silhouette vive - incroyable
vitalité - côté dynamique » Pour cette
entreprise, le plus important c'est d'être compris par toutes les couches
de la société. « On n'a pas besoin d'ouvrir un
dictionnaire pour comprendre ce que signifie les immanquables de
Peugeot », a-t-elle précisé, le ton
rassuré. En gros, elle argue que, l'activité de la Socada se
porte bien, parce qu'elle reçoit toujours des appels d'offre de la part
de grands organismes.
2.2.5. Les moyens de communication
La Socada utilise les deux types de moyens existants pour faire
passer ses messages. Nous voulons ainsi faire référence aux
moyens médias d'une part, et aux hors médias d'autre part.
2.2.5. A .les moyens médias
Les moyens par lesquels la Socada met ses publics au
courant de la commercialisation de ses produits sont entre autres129(*) : la publicité,
les insertions magazines, la presse écrite - Cameroun tribune est
privilégié -, l'affichage routier130(*). Ces premiers moyens de
communication que nous venons de citer sont des moyens médias
utilisés la plupart de temps pour des questions de
notoriété et d'image.
2.2.5. B. les moyens hors médias.
D'après la responsable de communication de cette
entreprise, de toutes les actions de communication qu'elle a entreprises,
l'accent est plus mis sur les « mailings », qui sont des
courriers que la Socada rédige en direction de ses prospects. Ceci parce
qu'elle trouve ce moyen plus efficace.
Par ailleurs, la Socada fait aussi de la
communication évènementielle. En effet, entre avril et juillet
2009, elle a accompagné les brasseries du Cameroun pendant quatre mois
lors du dernier concours de la chanson. Pour la responsable de communication
cela va « permettre l'intégration de nos produits dans la
société camerounaise. » Ces moyens que nous
venons de présenter font partie de ce qu'on appelle dans une
stratégie de communication les moyens hors médias qui permettent
de toucher les cibles restreintes. De plus, la Socada a aussi utilisé
la promotion dans la deuxième moitié de 2009 (plus
précisément entre juillet, août et septembre). Plus
clairement, les Peugeots 308 et 206 étaient distribués
respectivement à 15000 000 et 10 500 000 de nos francs. Ceci
dans l'objectif faire réagir la clientèle et défier
l'environnement marchand qui est vraiment devenu hostile. Dans ces moyens hors
médias, nous pouvons aussi parler des commerciaux qui fonctionnent dans
une optique de communication interpersonnelle avec les prospects.
La Socada ne conçoit pas sa stratégie de
communication seule. Après une short list, qui est un ensemble
d'agences ayant à peu des propositions en stratégies de
communication qui pourraient intéresser un annonceur, le
travail est confié à l'agence qui présente la meilleure
copy stratégie131(*). Les recommandations qui sont faites à
l'agence retenue c'est de donner une autre image au produit, pour que les
publics cibles puissent le découvrir sous le jour le plus favorable qui
soit. Pour que, comme le dit la responsable de communication de cette
entreprise, « le public soit accroché. »
A la Socada, « la communication se fait
au jour le jour ; mais l'accent est mis lorsqu' il faut présenter
un nouveau produit au public. » De ce fait, lors du lancement
de la Peugeot 308, il y a eu des invitations adressées aux potentiels
clients et aux anciens clients. Par ailleurs, pour garder contact, avec sa
clientèle la Socada affectionne des mailings afin de tenir ses clients
informés de ce qui se passe dans le monde de ses marques.
Quand elle jette un regard sur l'environnement
économique et financier du Cameroun, elle estime que « la
situation financière est tendue, nous le ressentons au niveau des
ventes». Les clients restent très prudents et ne font pas des
dépenses n'importe comment.
2.2.6. Les coûts
La responsable de communication de la Socada n'a pas voulu
nous donner l'aperçu du budget de communication qui est mis à sa
disposition. Pour évaluer les coûts nous avons été
obligés d'utiliser l'objectivation des processus psychiques individuels.
Quand nous regardons les actions que la Socada déploie dans sa
stratégie de communication, nous comprenons qu'il y a un minimum de
budget que la direction générale met en jeu pour la
communication. Puisque, le fait d'utiliser à la fois des moyens
médias et hors média de la communication, amène
l'entreprise à faire des dépenses non négligeables.
2.2.7. La périodicité
La Socada a une communication de routine comme toute
entreprise. Que ce soit à l'interne ou à l'externe, les efforts
sont faits pour relier l'entreprise à ses interlocuteurs. Cependant,
lorsqu'il y a quelque chose de particulier, cette entreprise devient plus
pointue en matière de communication. C'est le cas des mois de juillet
août et septembre de 2009 où elle mettait l'accent sur la
promotion de ses nouveaux produits : les Peugeots 206 et 308. Quelques
mois auparavant elle avait déjà accompagné les brasseries
du Cameroun dans son concours national de la chanson.
2.3. La stratégie de communication de la Mitcam.
2.3.1. La situation de l'entreprise
Comme les deux autres entreprises, Mitcam fait
également partie des concessionnaires automobiles qui exercent au
Cameroun. Ses bureaux de Douala sont situés vers le port autonome de
Douala. C'est une entreprise qui commercialise des véhicules neufs et
des photocopieuses couleur (xerox). Mais dans ce travail, nous nous sommes
appesantis uniquement sur les véhicules. Les marques qu'elle
commercialise sont la Nissan, la Jialing et la Eicher (camion).
Chez Mitcam, la communication est faite par le chef
du personnel132(*) qui
est aussi responsable de la comptabilité. Ce qui en soi n'est pas
très professionnel et peut laisser entrevoir des problèmes
d'amateurisme et d'amalgame.
2.3.2. Les objectifs de la communication
La Mitcam nourrit des objectifs cognitif et conatif de la
communication. Puisque, le responsable de la communication nous a fait
comprendre que, ce qu'ils recherchent dans leurs stratégies de
communication, c'est tout simplement se faire connaître et vendre leurs
produits.
2.3.3. Les cibles
La Mitcam préfère axer ses
messages sur les décideurs des organisations privées et
publiques ; mais aussi sur quelques hommes d'affaires. Parce que
d'après le responsable de la communication de cette entreprise,
« tout le monde ne peut pas acheter un véhicule. Il
faudrait donc concentrer les actions de communication sur ceux qui peuvent le
faire. »
2.3.4. Les messages
De manière générale, la Mitcam fait
concevoir ses messages par une agence. Elle exige néanmoins que
l'accent soit mis sur les caractéristiques comme : son confort et
sa solidité. Aussi, il nous a fait comprendre que le service
après vente est aussi un élément très important
dans les messages de sa stratégie de communication. Par exemple, on
peut voir le message signé « Be street wise » pour
accompagner la Nissan Pathfinder.
2.3.5. Les moyens
La Mitcam utilise deux moyens de communication pour que les
messages qu'elle conçoit puissent toucher ses cibles.
2.3.5. A. les moyens médias
Comme moyen média, la Mitcam utilise
essentiellement : l'affichage routier, les insertions publicitaires dans
les journaux (Cameroun Tribune et Nouvelle expression) et plusieurs magazines.
Elle espère ainsi toucher le grand public ; mais aussi donner une
image particulière à ses produits. Le choix des supports, et
surtout l'insertion dans les journaux fait ressortir le caractère
élitiste de ses cibles.
2.3.5. B. les moyens hors médias
Parmi les moyens hors médias, la Mitcam a
utilisé ces derniers temps : des conférences de presse, des
campagnes de lancement des produits. Elle offre des cadeaux dans des
écoles dans l'espoir de faire de ces écoles ses clientes quand
elles auront besoin de se doter d'un véhicule. Pour sa force de vente,
elle déploie des commerciaux qui font partie des canaux personnels de la
communication. D'ailleurs, d'après le responsable de la communication,
c'est sur cet aspect que l'accent est plus mis.
Sur le plan de la communication interne, il est
organisé au sein de l'entreprise, une réunion tous les lundis,
où chacun explique ses difficultés de la semaine
précédente et on planifie ce qu'il y a à faire dans la
semaine qui va commencer.
Pour remédier à la situation difficile relative
à la pauvreté de la société camerounaise, la Mitcam
discute régulièrement avec les fournisseurs pour que les prix
soient revus à la baisse. C'est la raison pour laquelle le camion
Nissan n'est pas vendu au Cameroun ; parce qu'il coûte
extrêmement cher. Pour le souci d'être compris par le plus grand
nombre, la Mitcam recrute dans son équipe commerciale des personnes qui
sont à l'aise dans plusieurs langues comme le français,
l'anglais, l'espagnol et l'allemand.
2.3.7. Les coûts
Comme les deux autres concessionnaires de notre corpus, la
Mitcam a trouvé très indiscret que nous cherchions à
savoir la place que la communication occupe dans son budget. Mais, à
travers les actions de communication menées, nous pouvons déduire
que le budget qui leur est alloué n'est pas très
conséquent ; parce qu'ils ne communiquent pas en tant que telle.
2.3.8. La périodicité
La Mitcam fait une communication au jour le jour basée
en majorité sur les difficultés que les commerciaux rencontrent
sur le terrain. Hormis ce volet, cette entreprise utilise certains outils comme
l'affichage (août 2009) lorsqu'elle met un nouveau produit sur le
marché. Il arrive aussi parfois que cette entreprise se dirige vers des
établissements scolaires pour faire des cadeaux aux élèves
dans le cadre d'une communication évènementielle.
Par ailleurs, nous avons fait un travail récapitulatif
des actions de communication menées par ces concessionnaires dans un
tableau.
Tableau 6. Récapitulatif des stratégies
de communication des concessionnaires automobiles de notre corpus.
|
Socada
|
Cocimecam
|
Mitcam
|
Objectifs
|
Susciter l'acte d'achat et intégrer les produits dans
la vie des camerounais.
|
Susciter l'acte d'achat.
|
Susciter l'acte d'achat et intégrer la
société camerounaise.
|
Cibles
|
Décideurs d'entreprises.
|
Tout le monde : .Absence de segmentation.
|
Entreprises publiques et privées ; hommes
d'affaires.
|
Messages
|
-Les immanquables de peugeot.
- Peugeot : la voiture de l'Afrique.
- la nouvelle Peugeot 308. le confort diesel au prix de la 308
confort essence.
-elle n'aura pas fini de vous étonner.
|
Véhicules solides, véhicules de bon prix.
- offrez vous des voitures de rêve à un prix
défiant toute concurrence et un service après vente de
qualité.
|
Véhicules confortables et solides, adaptées
à nos routes ; excellent service après vente.
- Be street wise.
|
Moyens
|
Insertions magazines ; affichage routier ;
publicité sur les lieux de vente ; sponsoring. Mailings ;
prospection par des commerciaux. Gadgets publicitaires
|
Spots publicitaires sur canal 2 ; international ;
prospection par des commerciaux.
|
-Insertions magazines ; ----prospection par des
commerciaux ; affichages routiers ; mécénat ;
gadgets publicitaires.
- publicité sur les lieux de vente.
|
Les coûts
|
Non précisés par l'entreprise.
|
Non précisés par l'entreprise.
|
Non précisés par l'entreprise.
|
Les périodes
|
-De avril à juillet 2009 (concours national de la
chanson)
- de juillet à novembre 2009(promotion sur les Peugeots
308 et 206
-communication de routine (au jour le jour)
|
-Juillet et août 2009 (passage de la publicité de
la Beiben Trucks sur Canal 2 international)
-novembre 2009 (passage de la publicité des marques
Hover et Jinbei sur Canal 2 international)
|
-Distribution des lots dans quelques écoles de Douala
1er lors de la remise des bulletins du 3è me trimestre en
juillet 2009.
|
Source : nos propres
soins.
Nous constatons à travers ce tableau que, ces
entreprises communiquent plus ou moins de la même manière. Elles
pensent toutes que les moyens hors média sont la clé de
réussite dans un environnement comme le nôtre.
L'objectif majeur de cette partie était
de montrer que, le Cameroun est un pays pauvre sur le plan économique et
financier. Sous ce rapport, une activité comme celle que mènent
les concessionnaires automobiles est difficile à entreprendre.
L'élaboration des stratégies de communication est donc une
conséquence de cet environnement complexe. C'est la raison pour
laquelle nous avons dans un premier chapitre présenté cet
environnement financier qui est très complexe.
Dans un deuxième chapitre, nous essayons
d'aller plus dans l'étude du concept de stratégies de
communication qui est central dans notre travail parce qu'elles sont
effectives au Cameroun.
Par ailleurs, nous avons présenté les
résultats de nos entrevues avec les responsables de communication des
concessionnaires automobiles qui faisaient partie de corpus (Cocimecam ;
Mitcam ; Socada). C'est ce qui nous a permis de mettre à la
disposition des lecteurs de ce travail des informations sur des actions de
communication menées par ces entreprises (la Cocimecam, la Mitcam et la
Socada). Au vu de ce que le terrain nous a donné de constater, on
comprend qu'en général les concessionnaires automobiles ont
compris qu'ils sont dans un secteur d'activités vraiment très
rude, et c'est ce constat qui oriente leurs conceptions stratégiques en
matière de communication. Ce qui confirme la première
hypothèse de travail de cette recherche.
DEUXIEME PARTIE :
EFFICACITE DES MESSAGES DES CONCESSIONNAIRES
AUTOMOBILES : UNE ETUDE DE LA RECEPTION.
Les stratégies de communication des
concessionnaires automobiles au Cameroun font-elles effectivement partie des
éléments qui amènent les publics à consommer
leurs produits afin qu'ils ne disparaissent pas ? Telle est la question
à laquelle cette partie entend apporter des éléments de
réponse.
Le premier chapitre de cette partie se penchera sur
l'étude de la réception des messages. A travers une sociologie
de la réception des stratégies de communication de ces
entreprises, nous comprendrons si elles (les stratégies de
communication) sont porteuses de fruits.
Le deuxième chapitre est une sorte de
débat entre la théorie et la pratique. Dans ce chapitre nous
ferons un va-et-vient entre notre revue de la littérature et nos
résultats du terrain. Ceci nous permettra de montrer la contribution de
ce mémoire dans le champ de la communication des organisations au
Cameroun. En un mot, nous présenterons au grand public ce que notre
mémoire apporte à la science.
CHAPITRE III. UNE ETUDE DE LA RECEPTION DES MESSAGES
DES
CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES AU CAMEROUN.
La réception est la partie la plus
complexe dans un processus de communication. Il ne suffit pas simplement de
faire un encodage pour être certain que le décodage sera
efficient. C'est ainsi que ce chapitre entend faire le tour des aspects
phatique et métalinguistique de la communication faite par les
concessionnaires automobiles au Cameroun. Nous entendons de ce fait faire une
certaine confrontation entre ce que les concessionnaires pensent dire à
leurs clients et ce que ces derniers comprennent effectivement.
SECTION 1. LES MESSAGES ET LEUR DIFFUSION
1.1. Les messages.
Quelle que soit sa finesse, un message incompris par son
récepteur ne donne pas lieu à une situation complète
communication. Ce qui revient à dire qu'un message doit avoir une valeur
métalinguistique. C'est-à-dire que l'émetteur doit prendre
des précautions pour permettre au récepteur de comprendre le
message qui lui est adressé.
1.1.1. Messages des concessionnaires automobiles de
notre corpus d'étude.
La Cocimecam, comme nous l'avons précédemment
présenté dans le tableau récapitulatif des
stratégies de communication de notre corpus d'étude, met un
accent sur la qualité et le prix de ses véhicules. Pour la
campagne de communication de ses marques Hover et Wingle par exemple,
elle133(*) s'est
appuyée sur le message suivant : « Offrez vous des
voitures de rêve, à des prix défiant toute
concurrence ; et un service après vente de
qualité. ».
En faisant un commentaire sur le message de la Cocimecam par
exemple, nous pouvons avancer que cette entreprise argue qu'elle distribue des
voitures de rêve ; c'est-à-dire des voitures qui viennent
combler les attentes, les souhaits des consommateurs, tant bien sur le plan de
la locomotion que celui du confort pendant le déplacement. De plus,
quand nous lisons la suite de ce slogan, il en est que ces voitures de
rêve sont à la disposition des cibles à des prix vraiment
intéressants. Ceci nous permet de voir que le rapport entre la
qualité des produits et leur prix est mis en exergue dans ce message.
Parlant de la périodicité de ses messages, la
Cocimecam communique au quotidien par l'intermédiaire des commerciaux
qui font un travail de prospection sur le terrain. La communication s'accentue
parfois pendant des périodes de pointe par la diffusion de spots sur
Canal 2 international (une chaîne de télévision locale).
Comme c'était le cas pour la Beiben Trucks en août 2009 et les
marques Wingle et Hover en novembre de la même année.
En ce qui concerne la Mitcam, nous avons
réussi à avoir un exemple de message134(*) présent sur les lieux
de vente durant notre enquête de terrain. Il était formulé
de la manière suivante : « Be street
wise ». De prime abord, ce message n'est pas clair parce qu'il ne
permet pas de comprendre l'énergie que cache cette voiture ;
c'est-à-dire, ses qualités. Mais, durant notre entretien
avec lui, le chef de personnel - chargé de la communication dans cette
entreprise-, nous a confié que les messages de ce concessionnaire
s'appuient sur : la solidité, le confort, l'ergonomie et le service
après vente. Ces véhicules semblent donc être
adaptés aux routes camerounaises qui ne sont pas toujours de très
bonne qualité. A travers cette solidité, ceux qui agiront dans le
sens souhaité par ce concessionnaire automobile pourront rouler dans
le confort sans courir le risque d'être chez le garagiste tous les jours.
S'il adviendrait qu'une pièce soit endommagée, cela ne serait
pas un problème très grave. Les pièces de rechange
abondent et le service après vente étant de qualité, les
clients de ce concessionnaire automobile seraient à l'abri des
problèmes techniques liés au dépannage de leurs
véhicules.
En matière de message, la Socada
apparaît comme un concessionnaire qui s'adresse de temps en temps
à ses publics. Nous allons présenter deux messages
épaulés par les images des véhicules qui se rattachent
respectivement aux campagnes de communication des Peugeot 308 et 206.
« La nouvelle Peugeot 308. Le confort diesel au prix de la
308 confort essence. » ; « La nouvelle
Peugeot 206. Elle n'aura pas fini de vous étonner : coffre
spacieux- silhouette vive- incroyable vitalité - côté
dynamique. »
Aussi, ces messages contiennent ce que les
créatifs appellent la promesse. Ils s'appuient donc sur la
qualité de leurs produits, qu'ils présentent comme étant
supérieure aux prix qu'ils pratiquent.
Par ailleurs, les messages de la Socada affichés au
lieu dit « rond point quatrième » à Douala,
présentaient la nouvelle Peugeot 206 comme étant une voiture
étonnante. Parce qu'elle a un coffre spacieux, une silhouette vive, une
incroyable vitalité et un côté dynamique. Tous ces
« épithètes » nous permettraient de conclure
cette voiture est d'une beauté doublée d'une efficacité
hors du commun. Ceci la rend donc étonnante dans un bon sens parce que
les adjectifs qualificatifs utilisés pour la caractériser ont
une valeur méliorative. Quant à la 308, elle est
présentée comme étant bon marché. Parce que les
voitures qui consomment du diesel sont généralement
chères ; mais la Socada se présente ici comme une entreprise
bienfaitrice parce qu'elle vend une voiture ayant un confort diesel au prix de
celle n'ayant qu'un confort essence. C'est l'argument économique qui
est le noeud de ce message.
.
Quand il parle de la qualité d'un message
François Eldin135(*), argue que c'est « le contenu
général des informations transmises. » plus
spécifiquement, le message est une succession réfléchie de
signes, correspondant à des règles de combinaisons
précises, transmis par l'émetteur au récepteur, à
travers un canal. La forme du message transmis varie selon la nature du
système de communication et du code du langage servant à sa
transmission. Rappelons à ce niveau que, les stratégies de
communication élaborées par les concessionnaires automobiles sont
orientées en direction des hommes136(*). Ce qui nous amène de ce fait à
Préciser que, la mémoire des cibles des concessionnaires
automobiles, est comparable à celle d'un ordinateur, bien que beaucoup
plus complexe. On y retrouve stockées, dans les répertoires et
des sous répertoires, les images de ce qu'ils ont vues ou
vécues depuis la naissance. De la même manière qu'à
un fichier du répertoire d'un ordinateur correspond au nom du fichier,
à chaque image stockée dans la mémoire des consommateurs
correspond à un ou plusieurs signes du ou des langages dans lesquels
ils savent s'exprimer. Ces signes, en l'occurrence les messages des
concessionnaires automobiles au Cameroun, sont des éléments
conventionnels susceptibles d'être reconnus par les membres de la
communauté de ses récepteurs s'exprimant dans le même
langage. Ce qui fait en sorte que, les concessionnaires automobiles ne peuvent
se faire comprendre par leurs publics que s'ils font l'effort de s'adapter aux
langages que ces derniers utilisent communément137(*). Ceci serait une
réussite si la diffusion est aussi de bonne qualité.
1.1.2. La diffusion des messages des concessionnaires
automobiles.
Se lancer dans une réflexion concernant la diffusion
des messages émis par les concessionnaires automobiles consiste à
s'interroger sur les moyens de communication qu'ils ont choisis pour que ces
derniers arrivent à bon port. Comme nous l'annoncions
déjà dans le tableau récapitulatif des stratégies
de communication du corpus de cette recherche, les moyens de communication
utilisés par eux sont aussi bien médias que hors médias.
Ils essaient alors de toucher leurs cibles autant faire se peut.
Premièrement, disons qu'utiliser Canal 2 international
qui a relativement une large audience (comme le fait la Cocimecam) suppose que
cette entreprise a des soucis de notoriété et d'image. Dans la
forme l'idée est très bien ; mais il faut qu'une
étude des usages soit faite pour avoir la certitude que le coeur de
cible sera effectivement touché. De plus, d'autres chaînes de
télévision ne sont pas à négliger. Leur utilisation
multiplierait les chances de la réussite de la stratégie de
communication. Comme autre moyen média, l'affichage routier est
très utilisé par les concessionnaires automobiles au Cameroun. Le
concessionnaire Socada l'a utilisé pour sa campagne de lancement de ses
nouvelles peugeots 308 et 206. L'emplacement choisi était le
« Rond point quatrième » pour la 206 et le rond
point au niveau de la salle des fêtes d'Akwa pour la 308. Ce
concessionnaire avait donc l'intention de toucher tous ceux qui passaient par
ces chemins, pour qu'ils puissent être informés de
l'arrivée des ses nouvelles marques dans l'environnement marchand de
l'automobile neuve au Cameroun. Les magazines apparaissent aussi comme des
supports privilégiés de ces concessionnaires automobiles parce
qu'ils utilisent des revues destinés aux automobiles et la presse
quotidienne comme Cameroun Tribune en priorité pour toucher les cadres
des entreprises publiques et privées qui se procurent ces journaux tous
les matins.
Secondement, la diffusion des messages de ces concessionnaires
automobiles se fait aussi à travers des moyens hors médias comme
la promotion qui était menée par le concessionnaire Socada durant
les mois de juillet, août et septembre 2009 pour l'intégration de
leurs nouvelles marques (peugeots 206 et 308) dans la société
camerounaise. Toujours concernant les moyens hors média, le
concessionnaire Mitcam nous a permis de comprendre qu'il est passé dans
des écoles de Douala 1er remettre des cadeaux aux meilleurs
élèves.
Nous ne saurons oublier de présenter le relais le plus
utilisé par ces concessionnaires automobiles : les commerciaux. Ils
font partie de ce que Philip Kotler et Bernard Dubois appellent les canaux
personnels de la communication. De plus, les concessionnaires automobiles
à l'instar de Socada utilisent aussi les mailings, qui sont une autre
forme de canaux personnels de la communication. Les gadgets publicitaires
apparaissent aussi comme des vecteurs de messages de communication des
concessionnaires automobiles au Cameroun. Ceci s'accentue notamment chaque
1er mai avec le défilé du personnel qui s'habille
soit en tee-shirt soit en un tissus qui véhicule des messages positifs
sur les concessionnaires automobiles et leurs marques. En outre, Socada utilise
aussi la publicité sur les lieux de vente. Les slogans qui font vivre
leurs marques présentes, ainsi que ceux des dépassées
sont présents sur les murs. En fait, le décor existe sur ces
lieux en vue de créer de l'admiration pour les produits
commercialisés. Voyons comment ces messages sont reçus par les
consommateurs.
SECTION II. LA RECEPTION DES MESSAGES DES
CONCESSIONNAIRES AUTMOBILES AU CAMEROUN.
Cette section étudie prioritairement la
réception des messages des concessionnaires automobiles au Cameroun.
Nous essaierons tour à tour de voir s'il y a adéquation entre
l'émission des messages et leur réception.
2.1. Présentation des réactions de nos
enquêtés sur l'émission des messages des concessionnaires
automobiles.
Il ne peut exister une compréhension entre les
concessionnaires automobiles présents au Cameroun et leurs publics que
si le groupe de signes qu'ils utilisent est dénotatif.
C'est-à-dire, s'ils prennent la précaution d'exprimer un concept,
une idée, une information, relativement commune à leurs publics
cibles.
Sous ce rapport, les concessionnaires automobiles
qui exercent au Cameroun conçoivent des messages à l'attention
de leurs publics en essayant de tenir compte de leurs capacités de
décodage. Voici en gros ce que le terrain nous a donné de
constater concernant la réception de ces messages.
2.1.1. Rappel de quelques questions du guide
d'entretien et réponses des enquêtés.
1. comment avez-vous été au courant de la vente du
véhicule que vous avez acheté chez ...
Les réponses étaient diverses et voici celles qui
revenaient le plus sont les suivantes :
-« je l'ai simplement vu en route et elle m'a
intéressé »
- « j'ai fait mon choix comme ça, je
n'ai été au courant d'aucune publicité »
- « c'est quand même la marque la plus
courante sur le marché ; j'ai reçu des commerciaux dans mon
bureau qui m'en ont parlé et elle m'a
intéressé. »
-« ce sont mes proches qui m'ont parlé
de cette voiture, je ne la connaissais même pas
avant »-
- « il faut dire que nous recevons des gens ici
qui viennent nous faire des propositions des marques de véhicules. Nous
suivons aussi des publicités parce que nous sommes ouverts au monde. Par
expérience nous avons choisi nos véhicules. »
-« j'ai acheté des véhicules pour
notre parc automobile chez un concessionnaire que tout le monde connaît
et respecte déjà. C'est une relation de longue date entre ce
concessionnaire et notre entreprise, nous n'avons eu aucun
intermédiaire »
-« il faut dire que, j'ai vu ce
véhicule entre les mains d'un ami et il m'a
intéressé »
2. Qu'avez-vous trouvé de particulier au(x)
véhicule(s) que vous avez acheté par rapport à ceux
commercialisés par d'autres concessionnaires ?
Les réponses les plus récurrentes à
cette question sont les suivantes :
-« les critères qui m'ont séduits
sont tellement nombreux : l'économie, la consommation, la
solidité, le confort, l'ergonomie. »
-« la qualité du service après
vente, la disponibilité et la réputation »
-« ces véhicules sont solides et
s'adaptent à notre activité. Nous avons donc été
séduits par la robustesse... »
-« c'est une voiture belle, qui a une grande
performance et qui consomme moins de carburant. »
-« je l'ai acheté parce que son
utilisation est facile »
-« ce que j'ai trouvé de particulier
à cette voiture c'est qu'elle ne coûte pas trop cher ; les
pièces de rechange sont faciles à trouver ; le moteur est
très solide. »
-« on peut facilement l'entretenir il existe des
pièces de rechange partout. »
-« ce sont de très bonnes voitures,
c'est la qualité qui m'a impressionné »
12. Qu'est ce que vous retenez des discours que vous tient
votre concessionnaire automobile ?
-« je ne m'en souviens plus. C'est la
qualité qui m'a poussé à acheter mon
véhicule. »
--« c'est difficile de vous donner une
réponse. Parce qu'il n'y a jamais eu un message. »
-« leurs discours véhiculent toujours
l'idée selon laquelle les voitures sont robustes. »
Comment les messages des concessionnaires automobiles qui
exercent au Cameroun sont-ils perçus par ceux qui les
reçoivent ? Telle est la question que pose la sociologie de la
réception en se construisant contre l'idée des effets directs,
massifs et homogènes. Elle met en évidence la pluralité
des réceptions d'un même message.
Quand nous regardons les sentiments des consommateurs
ci-dessus présentés, nous constatons que la plupart des cibles ne
sont même pas au courant des messages véhiculés par les
concessionnaires automobiles. Les messages des concessionnaires ne jouent pas
un rôle massificateur sur les consommateurs. Notre descente sur le
terrain nous a permis de constater qu'au Cameroun, les théories
mécanistes de la communication ne peuvent pas trouver un écho
favorable. Ceci parce qu'il y a certains aspects qui ne fonctionnent pas.
2.2. La fonction phatique des messages des
concessionnaires automobiles au Cameroun : un exemple d'échec.
C'est aussi ici le lieu de rappeler qu' il n'est
pas nécessaire de formuler le message le plus compréhensible du
monde s' il ne peut être en contact avec celui pour qui il a
été conçu. C'est ce que le linguiste américain
d'origine russe Roman Jakobson138(*) appelle la fonction phatique de la communication.
Celle-ci s'appuie sur le canal, qui est la voie de circulation des messages. Il
peut se définir comme l'ensemble des moyens techniques auxquels
l'émetteur a recours pour assurer le cheminement de son ou ses messages.
Pour notre cas d'étude, les canaux des concessionnaires automobiles
semblent ne pas fonctionner correctement. Tous les concessionnaires automobiles
nous ont confié qu'ils ont dans leurs équipes, plusieurs
commerciaux dont la fonction se résume à rentrer en contact des
clients existants et ceux à venir. Grand est cependant notre
étonnement sur le terrain quand la majorité des personnes ayant
acheté leurs véhicules de 2000 à nos jours nous confient
qu'ils n'ont été au contact d'aucun message quand nous leur
avons posé la question suivante : comment avez-vous
été au courant de la vente du véhicule que vous avez
acheté chez...C'est plutôt eux qui sont allés vers les
concessionnaires quand ils ont « vu le véhicule en
route. » ou quand ils ont été
« conseillé par ... ». Ceci nous
amène à interroger les canaux de communication de ces
concessionnaires. Même si certaines PME, reconnaissent que les
commerciaux de certains concessionnaires automobiles y viennent souvent
faire la prospection.
Par ailleurs, quant à ce qui est des
cérémonies de lancement que les stratèges des
concessionnaires automobiles nous ont dit qu'ils organisent, la plupart des
consommateurs que nous avons rencontré disent ne pas être au
courant de telles manifestations. Ce qui vient encore montrer que les
concessionnaires ont vraiment du mal à « mettre la
main » sur leurs cibles. La réception est donc
confirmée comme étant complexe en communication. Pour une plus
ample clarté, nous présentons le résultat de notre
enquête chez les clients des concessionnaires automobiles. Nous mettrons
plus l'accent sur le troisième axe de notre guide d'entretien qui traite
de « la question de la réception des messages formulés
par les concessionnaires automobiles à l'endroit de leur
publics ».
GRAPHIQUE 1. LA RECEPTION DES MESSAGES DES
CONCESSIONNAIRES AUTOMOBILES AU CAMEROUN.
Source : nos propres soins.
A travers ce graphique, nous remarquons que la
fonction phatique de la stratégie de communication ne fonctionne pas. Ce
qui vient, poser que les canaux ne sont pas suffisamment bien pensés et
constituent de ce fait le maillon faible de ces stratégies de
communication. Nous en voulons pour preuve, le fait que c'est seulement 20 %
de nos enquêtés qui reconnaissent avoir été au
contact des messages des concessionnaires automobiles ; 40% ont vu le
véhicule en route et ont été
intéressés ; 40% disent avoir été
conseillé par un tiers.
2.3. La dimension métalinguistique des
stratégies de communication des concessionnaires automobiles au
Cameroun.
Quand nous analysons les réponses des consommateurs des
concessionnaires automobiles, il nous semble que tous ceux qui ont reconnu
avoir été au contact des messages de ces organisations nous font
comprendre que ces véhicules sont : « solides,
robustes » ; d'autres parlent de l'économie, le confort,
l'ergonomie, etc. pour certains c'est le prix, la consommation et la
qualité du service après vente ( disponibilité des
pièces de rechange compris ) ; ce qui nous replonge à peu
près dans les signifiés que les concessionnaires automobiles
utilisent dans leurs différentes campagnes. Nous constatons donc qu'il y
a relativement adéquation entre l'émission et la
réception.
Par ailleurs, la compréhension dans ce cas
apparaît être homogène. Les concessionnaires automobiles au
Cameroun auraient donc réussi à trouver les mots pertinents pour
faire pencher la balance en leur faveur ; c'est-à-dire faire
comprendre à leurs consommateurs qu'ils ne perdent rien en achetant
leurs produits parce qu'ils sont de bonne qualité et sont bon
marché. Un tableau dans lequel nous avons ressorti les sentiments de
ceux qui ont reconnu avoir été au contact des messages des
concessionnaires automobiles est plus explicite à ce sujet.
Tableau 7. Compréhension des messages des
concessionnaires automobiles : la fonction métalinguistique
fonctionne.
Enquêtés ayant été au
contact des messages des concessionnaires automobiles.
|
Significations données aux messages des
concessionnaires automobiles au Cameroun par les consommateurs.
|
Enquêté 1.
|
Bonnes voitures, aux prix vraiment abordables, et un service
après vente de qualité.
|
Enquêté 2.
|
Véhicules adaptés au contexte national ;
prix abordable et service après vente de qualité.
|
Enquêté 3.
|
Voitures fantastiques, service après vente de
qualité. Véhicules de bonne réputation.
|
Enquêté 4.
|
Voitures de bonne qualité, qui consomme moins de
carburant ; prix abordable.
|
Sources : nos propres soins.
Quand nous regardons ces significations, nous nous
rendons compte que tous ces consommateurs comprennent ces messages presque de
la même manière. Pour eux, les concessionnaires automobiles
mettent un accent particulier sur les prix et aussi la qualité de leurs
produits. Ce qui est exactement le signifié que les concessionnaires
automobiles mettent dans ces signifiants. Il est donc juste de dire que, les
messages de ces derniers sont bien élaborés.
Nous pouvons de ce fait constater que les
concessionnaires automobiles ont retenu les signifiants qui expriment la
meilleure traduction qu'ils ont trouvée pour exprimer l'image de leurs
produits et l'ont transmis à leurs différents consommateurs.
Mais ces signifiants puisés dans le répertoire de langue
commune, ont renvoyé à un référent qui aurait
presque parfaitement l'ensemble des valeurs contenues dans son
signifié. De leur côté, les récepteurs auraient
interprété ces signifiants transmis par les messages selon
leurs propres valeurs. Ils semblent avoir recherché dans leurs
mémoires , l'image la plus proche correspondant à ce
signifié qu'ils auraient trouvé dans leurs mémoires
pour le concept, l'idée, l'information ou la pensée
suggérée par les signifiants reçus et par les
référents sociaux auxquels il139(*) renvoie. En effet, les
clients des concessionnaires automobiles se reconnaissent dans ce que
ceux-ci140(*) mettent
dans leurs messages. Par exemple, le fait d'avoir un service après vente
est considéré tant pour les concessionnaires que pour leurs
clients comme une marque qui prouve que les premiers se soucient de la
satisfaction des seconds. Parce que le message de Cocimecam que nous avons
présenté plus haut dit des marques Hover et Wingle qu'elles
disposent d'un service d'après vente de qualité. De ce fait,
« mon concessionnaire se soucie de ma satisfaction, parce qu'il
existe un service après vente. Cela fait en sorte que chaque fois que
j'envoie mon véhicule en révision je suis très
satisfait. » est la réponse majoritaire141(*) que nous avons obtenu
après la sixième question de notre guide d'entretien pour
consommateurs : avez-vous le sentiment que votre concessionnaire se soucie
de votre satisfaction ? Un autre client rencontré dans son bureau
nous confie qu'il est très satisfait des prix de son concessionnaire.
Ceci parce que, quand il compare ses prix avec ceux des autres
concessionnaires, c'est très abordable ; ce qui fait aussi partie
des éléments qui se trouvent dans les slogans des
concessionnaires automobiles. Soulignons à ce niveau que, quand nous
avons échangé avec le responsable de communication de la
Cocimecam il a avancé que : « Dans nos messages,
nous mettons l'accent sur le prix et les caractéristiques de nos
produits. », s'agissant de l'axe des slogans de leurs produits.
Cette section consistait à nous montrer que, les
messages véhiculés par les stratégies de communication
des concessionnaires automobiles au Cameroun ne sont pas toujours de mauvaise
qualité ; mais il se trouve qu'ils ne soient presque pas au
contact des personnes pour lesquelles ils sont conçus. Ce qui vient
remettre en valeur le débat sur l'efficacité, et surtout de la
qualité de ces stratégies de communication.
Il importe à ce niveau de
rappeler que la réception des messages est enfin reconnue comme l'aspect
le plus complexe dans toute situation de communication. Sous ce rapport, les
concessionnaires automobiles sont dans un environnement pas facile pour eux
parce que la société Camerounaise est très
hétérogène sur le plan des valeurs.
Aussi, il a été prouvé que, les
récepteurs de leurs messages trouvent de manière presque exacte
ce qu'ils veulent exprimer en réalité. De plus, nous avons
constaté qu'il est assez fréquent que les cibles ne soient
même pas en contact avec des messages des concessionnaires automobiles
pourtant conçus pour eux. Ce chapitre visait donc à
présenter la complexité de la réception des messages des
concessionnaires automobiles qui exercent au Cameroun par leurs cibles.
CHAPITRE IV. DISCUSSION DES STRATEGIES DE
COMMUNICATION DES CONCESSIONNAIRES
AUTOMOBILES AU CAMEROUN.
Les stratégies de communication des
concessionnaires automobiles au Cameroun respectent-elles les règles de
l'art ? C'est la question à laquelle ce chapitre entend apporter
des éléments de réponse. Ceci dit, il s'intéresse
donc à la distance qui peut exister entre ce qui est fait sur le sol
camerounais en matière de communication sur la commercialisation des
véhicules neufs et ce que les sciences de la communication en
général, et la communication des organisations en particulier
préconisent.
SECTION 1. DISCUSSION DE LA STRATEGIE DE
COMMUNICATION DE
LA SOCADA.
La Socada communique à travers les moyens
médias et hors médias. Cette section vise à évaluer
la pertinence et l'adéquation de sa stratégie de communication
dans l'environnement Camerounais.
1.3. les objectifs
La Socada a pour objectif se
faire accepter dans la société camerounaise, c'est-à-dire
intégrer ses produits pour de meilleures ventes. Pour cela, elle adopte
un certain comportement tant sur le plan de la conception de ses actions de
communication que pour leur exécution. Ce type d'objectif va en droite
ligne de ce que préconisent L. Demont et
al142(*) .
Pour ces auteurs, une stratégie de communication doit s'appuyer sur
trois types d'objectifs :
Les objectifs cognitifs, qui se matérialisent
par la recherche de la notoriété et consistent à faire
connaître ses produits de ses publics cibles.
Par ailleurs, il existe aussi des objectifs
affectifs par lesquels la Socada espère donner une meilleure image
d'elle-même auprès de ses publics. Ceci est d'autant plus vrai
quand nous regardons l'un de ces messages les plus classiques :
« Peugeot, la voiture de l'Afrique. »
Demont et al pensent que, la
recherche d'une image crée une attitude favorable au produit, le dote
d'une personnalité forte. Les décideurs d'une entreprise comme
TOTAL, à la recherche d'une identité forte ont adopté les
véhicules Peugeot.
Quant à l'objectif conatif de cette entreprise
il consiste à faire réagir ses publics pour qu'ils
réalisent l'acte capital d'achat. Il convient cependant de
préciser ici que, la communication à elle toute seule ne peut pas
arriver à vendre, elle n'est qu'un des éléments qui y
contribuent.
1.4. la définition des cibles
D'après la responsable de la
communication de la Socada, les messages de cette entreprise sont en direction
des décideurs des entreprises. Parce que, les véhicules sont des
produits de luxe qui ne sont pas à la portée de tous. Ce qui est
assez pertinent parce dans toute stratégie de communication, il faut
toujours déterminer au préalable à quels publics les
messages seront adressés. Ce ne sont pas toujours eux qui
achètent mais, ils ont une grosse influence sur cet acte d'achat. Mais,
nous voulons préciser à ce niveau qu'il n'est pas très
intéressant de se limiter à une seule cible - comme le fait la
Socada - même si c'est elle qui semble disposer les capacités
réelles d'acheter des produits qu'on distribue. Ces décideurs
d'entreprises ne sont donc pas les seuls à avoir l'influence sur l'acte
d'achat des véhicules de leurs parcs automobiles, même si ce
sont eux qui achètent.
Ceci va en droite ligne de ce que pensent Demont et
al143(*), la
communication n'est efficace que si elle touche l'ensemble des personnes qui
ont une influence réelle sur l'acte d'achat. Ceci parce que, l'acheteur
lui-même n'est pas toujours le vrai décideur. Il subit
différentes influences qui peuvent être :
- son entourage familial. un interviewé nous a
confié avoir acheté sa voiture parce que son aîné
en a une qui est identique. Aussi, il y a pris goût.
- Les prescripteurs d'opinion ou conseillers. Ceux-ci donnent
des conseils sur la base de leurs compétences. Le concessionnaire
automobile Socada pèche par le fait de ne pas associer à sa
démarche de communication des ingénieurs automobiles dans un
pays où leur responsable de communication reconnaît que
« Les clients deviennent de plus en plus
prudents. » ceci apparaît comme une énorme lacune.
Ce n'est que normal dans ces conditions que les clients soient méfiants
parce qu'il est assez difficile se soumettre face à un simple message
publicitaire. L'avis d'un expert dans le domaine serait pour le consommateur un
véritable parapluie qui le protègerait de surprises
désagréables. L'organisation des cérémonies comme
les journées portes ouvertes en tant que moyen hors média de
communication pourrait être d'une grande efficacité.
- Les meneurs d'opinion : journalistes, notables,
célébrités, amis, etc. peuvent être des
facilitateurs de la vente des véhicules des concessionnaires automobiles
au Cameroun parce qu'ils jouissent d'une certaine estime. Pour aller dans le
même ordre d'idées, un enquêté qui nous a
accordé une interview dans son bureau nous a confié que :
« nous regardons aussi la publicité à la
télévision parce que nous sommes ouverts au monde. Par
expérience, nous avons retenu un de ces concessionnaires. »
C'est ainsi que les leaders d'opinion - ici nous parlons du média
- sont d'une importance capitale quand il faut définir et
hiérarchiser les cibles. Ceci parce qu'ils ont non seulement une
capacité à présenter les produits sous un jour favorable,
mais aussi, influencer l'acte d'achat144(*).
1.3 La formulation des messages
Après avoir
identifié les cibles, une stratégie de communication s'appuie sur
la création des messages. Les messages de la Socada oscillent toujours
entre la qualité, le prix et l'ergonomie de ce qu'elle propose comme
produit. Appuyons nous sur les messages qu'elle a formulé pour ses
opérations promotionnelles de juillet à octobre 2009. Pour la
Peugeot 308, elle a utilisé le slogan : « La nouvelle
Peugeot 308. Le confort diesel au prix du confort essence», et pour
la Peugeot 206, « Elle n'aura pas fini de vous
étonnera : coffre spacieux - silhouette vive - incroyable
vitalité -côté dynamique. » Chacun de ces
messages était accompagné d'une image' que nous n'avons
malheureusement pas pu avoir) et des prix de chaque marque (respectivement 15
000 000 et 10 500 000 de nos francs.) Ces messages font des
promesses de qualité et des prix abordables des produits de cette
entreprise. Parce que sans cette promesse, les consommateurs ne peuvent
réaliser l'acte d'achat. La promesse est le meilleur argument que l'on
peut proposer pour convaincre145(*).
Pour énoncer une bonne promesse, il faut s'appuyer sur
ses qualités, comme le fait d'ailleurs la Socada.
De plus, il faut montrer au client que son
bénéfice est personnel. Parce que, c'est ce que la cible attend
le plus. Pour le cas des cibles des concessionnaires automobiles, elles
recherchent des véhicules qui peuvent supporter l'état des
routes146(*). Par
ailleurs, ces véhicules doivent avoir des pièces de rechange
disponibles. La plupart de nos enquêtés nous ont fait comprendre
que c'est « la disponibilité des pièces de
rechange, le service après vente, la solidité des
véhicules et la consommation réduite du carburant »
qui les ont amenés à choisir leurs marques de
véhicules par rapport aux autres. Certains clients de différents
concessionnaires nous ont tenu le même discours et nous ont confié
qu'ils n'étaient pas convaincus par un message147(*) ; mais ont
été influencés par des proches et par leur volonté
personnelle.
1.4. Choix et planification des moyens
La stratégie de communication trouve son
aboutissement dans la mise au point d'un plan de campagne. Il s'agit ici de
parler des moyens de communication à employés par la Socada. Ces
moyens s'adaptent aux objectifs de communication et sont souvent de deux
types : les moyens médias et les moyens hors média.
1.4.1 Les moyens médias
Ces moyens de communication concernent la
recherche de la notoriété et le désir d'informer les
publics sur l'entreprise et sur les produits qu'elle commercialise. Quant
à la Socada, elle utilise:
- l'insertion publicitaire dans le quotidien Cameroun tribune.
C'est un média qui touche particulièrement les
lettrés148(*).
Son utilisation par la Socada montre qu'elle ne s'adresse pas à
n'importe qui. De plus, les moins nantis financièrement au Cameroun
n'ont pas la culture de lecture de la presse écrite. Ceux qui font trop
d'efforts s'arrêtent souvent dans les points de journaux pour lire les
titres149(*). Ceci
revient donc à dire qu'ils sont exclus de la cible de ce concessionnaire
automobile. Par ailleurs, plusieurs entreprises achètent des journaux
de manière quotidienne. Ceci rend effectif le contact entre les
messages de ce concessionnaire automobile et ses différentes cibles.
Ceci est assez censé parce que le choix du média doit aller de
paire avec les objectifs, le ciblage et le positionnement de l'organisation.
Ce qui ne va pas dans ce cas c'est le fait d'avoir limité ses messages
à un seul support. Les entreprises achètent quotidiennement les
journaux d'autres supports comme : la nouvelle expression, le
messager, le jour etc. il faut de ce fait multiplier ses chances
en envoyant le message dans différents supports.
- l'affichage. Pendant les mois de juillet, août,
septembre et octobre 2009, la Socada a utilisé l'affichage publicitaire
pour sa stratégie de campagne dénommée
« les immanquables de Peugeot.» Dans son acception
fondamentale, l'affichage reste le média le plus ancien. C'est un
média particulièrement puissant. Il permet- pour le cas de la
publicité sur la Peugeot 308-, de toucher la quasi-totalité de la
population qui passait par la salle des fêtes d'Akwa150(*). Sa souplesse permet de
varier les supports et les emplacements en fonction de la cible qu'on cherche
à toucher. Concernant la publicité sur la 206, la Socada a
utilisé le lieu dit Rond point quatrième151(*) pour placer une affiche.
Demont et al, la qualifient de média
événementiel. Ceci parce qu'ils estiment qu'il est utile quand on
veut lancer un produit sur le marché. Pour créer un choc. En une
phrase, c'est un bon média. Mais, la Socada semble ne pas avoir trop cru
en lui parce que le format utilisé est trop réduit et n'est pas
facilement visible. Ce qui est un peu paradoxal par rapport à
l'objectif cognitif que recherche l'affichage routier.
1.4.2. Les
moyens hors médias
On appelle moyen hors média de
communication tout forme de communication qui n'emprunte pas les cinq canaux
classiques que sont : la télévision, la radio, la presse
écrite, l'affichage, le cinéma. La Socada utilise ce type de
canal de communication pour avoir un contact personnalisé avec ses
cibles. Elle travaille en l'occurrence avec les commerciaux et les mailings.
Nous allons expliquer concrètement ce qu'il en est.
Premièrement, nous parlerons des commerciaux qui sont
ce que Philip Kotler et Bernard Dubois152(*) appellent les canaux personnels de la communication.
Ils travaillent avec une méthode de communication interpersonnelle. Elle
est efficace parce qu'elle permet un feed back et un ajustement permanent et
bien souvent instantané. Ils sont au contact de l'acheteur dans le but
de l'influencer. Les produits comme les automobiles neuves que commercialise
la Socada, ont une forte connotation sociale, liée au statut de leurs
utilisateurs. Dans ce cas, le commercial peut amener le client dans une
communication « face to face » à considérer
le véhicule comme l'idéal pour le groupe social auquel il
appartient. Surtout qu'un interviewé nous a confié que
«... le véhicule pour certaines personnes au Cameroun
permet de donner des messages sur leur statut social... »
Par ailleurs, les mailings font aussi partie des moyens de
communication utilisés par la Socada. En effet, cet outil de
communication consiste à toucher les cibles directement à l'aide
d'un courrier. Cela permet à la Socada d'avoir un contact
personnalisé avec ses cibles. C'est un type d'outil pertinent à
faible dose dans un environnement comme celui des entreprises camerounaises,
qui ont très rarement un service de communication qui se charge de
surveiller leur environnement. Pour François Eldin c'est un moyen moins
efficace, si on veut le comparer au téléphone. De plus, nous
relevons le fait que ces mailings ne soient pas destinés à tout
le monde. Le fait de les réserver aux décideurs d'entreprises
uniquement réduit la communication. Nous aimerions aussi voulu voir ce
que le concessionnaire Socada met dans ses mailings comme message. Mais, la
responsable de communication a précisé que ces documents sont
internes et ne pouvaient être vus par une personne
étrangère.
Une autre action hors média de communication
pratiquée par la Socada est la promotion vente. D'après la
responsable de communication de cette entreprise, cette action est une
réponse à la baisse des ventes. Elle pose
que : « La situation financière actuelle est
tendue. Nous le ressentons au niveau des ventes. Les clients restent
très prudents. » Et de
continuer : « Nous faisons de petites campagnes
promotionnelles les immanquables de Peugeot, pour la Peugeot 308. Elle
coûte maintenant moins chère que la essence. A 15000 000, vous
pouvez l'avoir. » Dans le même ordre d'idées,
Demont et al avancent que, la promotion est initiée dans le but de
maintenir ou de développer les ventes d'un produit. Elle promet toujours
un avantage supplémentaire par rapport à l'offre normale du
produit ou de la marque. Cet avantage peut être pécuniaire- comme
la cas de la promotion chez Socada-, en nature (quantité plus
importante, cadeaux, dégustation, essai), psychologique (rêve,
évasion).
Par ailleurs, la Socada utilise le sponsoring comme moyen de
communication. Par exemple lors du dernier concours de la chanson, cette
entreprise a accompagné les brasseries du Cameroun pendant quatre mois.
C'est une initiative vraiment louable de leur part. la responsable de
communication déclare que : « c'est une action
faite dans le but de permettre l'intégration de
nos produits dans la société
camerounaise. » nous voyons de ce fait que l'objectif
recherché par la Socada à ce niveau c'est de créer ce que
Marie Hélène Westphalen appelle climat de confiance et de
sympathie entre elle et son public.
1.5. Le point sur la communication interne.
La Socada n'use pas trop de la
communication interne. La preuve, le cadre qui nous a facilité
l'accès chez la responsable de communication n'était même
pas au courant des actions de communication en cours dont nous a parlé
la responsable de communication. De plus, à la réception il nous
a été confirmé que personne n'est chargé de la
communication dans cette entreprise. Ces deux exemples montrent que les
employés des services différents sont comme s'ils appartenaient
à deux entreprises distinctes. Alors qu'une reliance en interne est
indispensable pour l'éclosion de l'entreprise et de ses
activités. Même si la responsable de communication a
essayé de nous convaincre en nous disant qu'il y a une communication en
interne, le croisement avec la version d'autres employés nous
amène à déduire le contraire. Ceci est très
dangereux pour la Socada parce que, l'absence de la communication en interne
freine l'activité de l'entreprise et peut créer des malentendus.
Le fait de véhiculer une information officielle permet d'éviter
la rumeur qui s'installe par l'effet B.A.O (bouche à oreille).
1.6. Les coûts
La Socada ne nous a pas décliné son budget de
communication mais quand nous regardons les actions de communication qu'elle
mène, nous nous rendons compte que cette entreprise prévoit
quelque chose pour sa stratégie de communication. Cependant, elle semble
vouloir éviter les dépenses. Quand elle ne donne sa communication
qu'à Cameroun Tribune par exemple, nous comprenons qu'elle ne veut pas
tout simplement payer deux fois pour le même média. Ceci aurait
une influence sur sa stratégie en terme de couverture de ses cibles.
Parce qu'il y a des entreprises qui n'achètent pas les journaux de ce
support.
Cette section nous a permis de faire un aller et
retour entre ce que la Socada fait en matière de communication et ce qui
est recommandé par les sciences de la communication. Il en ressort que
les actions de communication de cette entreprise sont diversifiées. Elle
communique aussi bien avec des canaux personnels qu'impersonnels153(*). Cette variété
d'outils utilisés en fonction des publics auxquelles elle s'adresse est
assez pertinente. Mais, le ciblage et la périodicité se sont
révélés être des limites énormes de sa
stratégie de communication.
SECTION II. DISCUSSION DE LA STRATEGIE DE
COMMUNICATION DE
COCIMECAM
Dans cette section, nous ferons un travail similaire
à la section précédente. C'est-à-dire que, nous
allons discuter de la pertinence de toutes les opérations qui font
partie de la stratégie de communication de Cocimecam. Nous irons entre
les sources de terrain, les lectures que nous avons faites, et enfin nos
sources documentaires.
2.1. Les objectifs
L'objectif de communication de Cocimecam est purement
conatif. C'est-à-dire que tout ce qui importe pour cette entreprise
c'est la vente de ses véhicules. Ce genre d'objectif est assez
louable ; mais ne peut être très efficace s'il n'est pas
précédé des objectifs cognitif et affectif154(*). Alors la Cocimecam semble
ignorer que, les publics sont de plus en plus rationnels et voudraient bien
voir une certaine implication de l'entreprise dans la société en
tant qu'une personne morale. C'est sous ce rapport que nous estimons que depuis
la définition des objectifs, la stratégie de communication de
Cocimecam a des poux sur la tête.
2.2. La définition des cibles
Les stratèges de Cocimecam sont
étonnants dans leur manière de faire quand ils nous
disent : « Nos messages s'adressent à tout le
monde. Même vous, vous pouvez acheter un
véhicule. » Ceci ne respecte pas les règles
de l'art parce que d'après Demont et Al, il est très important de
définir ses cibles. Cette précaution rend la stratégie de
communication plus efficace puisqu'on sait exactement à quel sous
groupe on s'adresse. Cette lacune est énorme parce qu'à cause
d'elle cette entreprise ne peut même pas savoir comment repartir son
budget de communication. Dire qu'on s'adresse à tout le monde est un
aveu implicite de la mauvaise maîtrise de conception de stratégie
de communication.
2.3. La formulation des messages
Cette entreprise s'appuie
essentiellement sur les caractéristiques et les prix
de leurs différents produits pour communiquer. Pour elle, le plus
important c'est de faire comprendre au public que les véhicules qu'elle
commercialise sont de haute facture et à des prix défiant toute
concurrence. Nous avons dans ce cas de figure, l'exemple du message suivant,
qui passait avant la diffusion Tourbillons de passion vers 19 heures
de lundi à vendredi à partir de la première moitié
du mois de novembre 2009 : « offrez vous des voitures de
rêve, à des prix défiant toute concurrence ; et un
service après vente de qualité. » Nous voyons que
le rapport établi par les créatifs ici c'est la liaison entre la
qualité et le prix. Dans un contexte comme le nôtre, des
arguments de cette nature ont une grande valeur parce que d'après les
recherches que nous avons faites sur le terrain ce sont ces
éléments que les clients regardent pour faire le choix d'un
véhicule155(*).
Pour Philip Kotler et Bernard Dubois156(*), le message doit procurer
le sentiment au client qu'il a enfin trouvé ce qu'il a toujours
cherché. C'est-à-dire, une émotion positive qui le conduit
à produire un acte d'achat. Le type de messages émis par
Cocimecam est taxé de rationnel par ces deux auteurs157(*). Puisqu'ils158(*) évoquent la
qualité, l'économie, l'ergonomie et la performance des produits
qu'ils commercialisent. C'est le cas d'un, de nos enquêtés qui a
avancé que ; « les caractéristiques qui m'ont
amenés à acheter mon véhicule sont tellement
nombreux : l'économie, la consommation, la solidité, le
confort, l'ergonomie. » Cependant, le défaut majeur de
ce message réside dans le fait qu'il soit présenté pour
deux marques différentes. Tout se passe ici comme si elles ont
exactement les mêmes caractéristiques, ce qui n'est pas
réaliste. En plus, ce type de pratique est de nature à
créer une concurrence entre les marques qui appartiennent pourtant
à un même concessionnaire automobile. C'est ce que Gérard
Lagneau159(*) appelle le
« cannibalisme ». Chaque marque devrait donc avoir son
propre message. Parce qu'elle a une personnalité qui la singularise.
Nous conseillons à ce concessionnaire de revoir cet aspect dans ses
actions de communication ultérieures.
2.4. Le choix et la planification des moyens
Comme le concessionnaire automobile que nous avons
précédemment présenté, la Cocimecam- en
matière de communication - s'appuie sur deux types de moyens :
les médias et les hors médias.
2.4.1. Le moyen média
La Cocimecam a utilisé pour le moment un
seul moyen média : la télévision. Le support pour
lequel elle a opté est canal 2 international. Parce que, c'est l'un des
supports les plus suivis du pays. Il a donc une grande facilité de
permettre que les produits soient connus. Cependant, utiliser un seul support
est très insuffisant parce qu'il ne permet pas de couvrir une importante
partie de la cible visée. Les moyens tel que l'affichage, l'insertion de
la publicité dans les journaux pourraient être d'une grande
efficacité. De plus, ce qui est surprenant, c'est que le
stratège de communication de cette entreprise nous a fait comprendre
qu'il ne travaille pas avec un document pour consigner toutes les
recommandations stratégiques. Ce qui est dangereux parce que, quand
l'entreprise voudra communiquer ultérieurement elle n'aura pas une
base de référence pendant l'analyse de la situation qui lui
permettra de se remettre en cause. En sus, la plage horaire retenue pour
faire passer ses messages est aussi mal choisie parce que, c'est avant la
série télévisée mexicaine tourbillon de
passions, qui est essentiellement regardée par les femmes et les
enfants ; qui ne sont pas forcément capables d'acheter un
véhicule. C'est une erreur héritée de la mauvaise
hiérarchisation 160(*) des cibles.
Pour Demont et al, la télévision est
un média puissant qui permet d'atteindre un nombre important de
personnes au même moment. C'est un média particulièrement
adapté au produit grand public, au lancement de produit, et aux
campagnes d'image. Le coût de l'espace étant exorbitant, il faut
disposer d'un important budget pour y recourir. Cependant, il faut s'assurer
de l'adéquation entre les tranches horaires sollicitées et le
public que la communication vise.
2.5.2. Le moyen hors média
La Cocimecam utilise des commerciaux comme unique moyen hors
média de communication. Ils descendent sur le terrain pour convaincre
les potentiels clients. Le stratège de cette entreprise estime qu'il est
plus efficace de prospecter que de communiquer à travers un support
média. Nous trouvons cette déclaration sensée. Parce que
la communication interpersonnelle que la prospection occasionne permet aux
commerciaux de réajuster certaines zones d'ombres dans l'esprit des
publics. La faiblesse de ce moyen chez Cocimecam est que cette entreprise se
comporte comme si l'utilisation des commerciaux est une fin en soi. Nous
pensons qu'il est nécessaire en amont de les former aux techniques de
communication. Ceci parce que, pour François Eldin, la meilleure
école de vente est la communication.
Par ailleurs, d'autres moyens hors médias existent et
pourraient de ce fait être très important pour l'éclosion
de leurs activités. Nous pensons dans ce cas à la promotion qui
est un moyen qui provoquerait l'achat très rapide d'une importante
quantité de véhicules.
2.5. Le point sur la communication interne
La communication interne semble inexistante chez Cocimecam.
Ceci parce que, le responsable de la communication nous a confié
à propos de leur spot publicitaire qui passait sur Canal 2 que,
« c'est seulement l'équipe commerciale qui est
autorisée à voir le spot publicitaire avant sa parution à
la télévision. Ce n'est que par pur hasard que quelqu'un d'un
autre service peut le voir. » Ceci semble montrer qu'il n'existe
pas une grande reliance sociale dans cette organisation. Les maillons d'une
même chaîne doivent se mettre ensemble pour assurer son bon
fonctionnement. Ce qui n'est pas le cas à la Cocimecam. Pour avoir vu
le spot avant les publics externes, un employé d'un autre service
pourrait en maîtriser les contours. Cela lui permettrait d'être le
relais des marques à l'extérieur et éventuellement
participer à l'acte d'achat. Par ailleurs, nous avons aussi le
sentiment qu'à Cocimecam ce sont encore les théories
mécaniques des organisations qui prônent. C'est la raison pour
laquelle les décisions y sont unilatérales. Pour preuve à
cette affirmation, nous prenons la déclaration du responsable de la
communication selon laquelle ils ne font pas dans le parrainage parce que,
« C'est la direction générale qui s'occupe de
cela. »
2.6 les coûts
Malgré le refus du responsable de la communication de
nous donner les chiffres concernant son budget, nous constatons à
travers le nombre réduit de ses actions de communication que c'est une
entreprise qui ne croit pas beaucoup en la communication. C'est la raison pour
laquelle la direction générale, pour reprendre les mots du
responsable de communication ne veut pas s'engager dans le
mécénat et pense qu'en mettant l'accent sur les commerciaux,
leurs activités iront mieux.
Comme conclusion à cette
section, nous retenons que les messages de la Cocimecam correspondent
exactement à ce que les publics attendent de l'automobile au Cameroun.
Mais, ce qui ne fonctionne pas dans leur stratégie c'est le manque
d'hiérarchisation des cibles qui les amènent à très
mal planifier le passage de ces messages à l'antenne. Le fait de ne pas
inclure dans leur stratégie un élément ayant trait
à l'aide au public n'est pas très encourageant. Ils semblent ne
pas se soucier de la vie au Cameroun. Ils ignorent que de telles actions de
communication peuvent « faciliter l'intégration de
leurs produits dans la société camerounaise »,
pour reprendre les termes de la responsable de communication de la Socada.
SECTION III. DISCUSSION DE LA STRATEGIE DE
COMMUNICATION DE LA MITCAM.
Ce qui est fait à la Mitcam en matière de
communication est-il en phase avec ce que prônent les sciences de la
communication ? Telle est l'interrogation qui nous hante l'esprit au
début de la rédaction de cette section. Cette entreprise
communique sur ses marques en utilisant les moyens de communication les plus
classiques comme l'affichage et la presse ; mais n'oublie pas aussi de
« nourrir » sa force de vente par l'utilisation des
commerciaux.
3.1 Les objectifs de leur stratégie de
communication.
La Mitcam a deux principaux objectifs : se faire
connaître elle-même d'abord et aussi ses produits pour les
vendre. C'est ce que les spécialistes de la communication appellent
objectifs cognitif et conatif de la communication. Ces derniers permettent non
seulement à l'entreprise de se faire connaître dans
l'environnement où elle évolue ; mais aussi d'amener les
publics à aimer ses produits en vue d'une consommation
ultérieure.
3.2. Les cibles visées par la Mitcam
La Mitcam manifeste un souci de choix
dans ses cibles. Elle adopte une stratégie selon laquelle tout le monde
au Cameroun ne peut pas acheter une automobile neuve. Alors, il faut choisir
à qui s'adresser si elle veut obtenir le résultat
escompté, c'est à dire, vendre ses véhicules.
Ceci dit, la Mitcam s'adresse
préférentiellement aux entreprises publiques et privées,
et d'une manière accessoire aux hommes d'affaire. Quand nous avons
obtenu un entretien avec le responsable de communication de cette entreprise,
il nous a déclaré que : « Tout le monde ne
peut pas acheter un véhicule. C'est pour cela que nous
préférons nous adresser aux hommes d'affaires, aux entreprises
privées et publiques. » Nous avons expliqué plus
haut dans ce travail pourquoi nous sommes d'accord avec la détermination
des cibles161(*).
Cependant nous estimons que le ciblage serait meilleur s'il tenait compte des
prescripteurs d'opinions, qui pourraient permettre à leurs produits
d'avoir du crédit auprès des potentiels consommateurs qui
seraient encore dans le doute.
3.3 La formulation des messages
La formulation des messages de la Mitcam ne
s'éloigne pas de celle de Cocimecam ; qui pense que ce sont les
caractéristiques du véhicule qu'il faut mettre en avant pour
espérer susciter l'adhésion des consommateurs. Nous ne
reviendrons pas sur ces détails dans cette partie du travail parce que,
cela a déjà été détaillé dans les
sections précédentes.162(*) Pour la campagne de la Nissan Pathfinder, elle a
utilisé le message « Be street wise ». Aussi,
voudrait-elle dire que ce véhicule s'adapte intelligemment aux rues. Ce
message est bien conçu parce qu'il contient une promesse et est
cohérent avec le positionnement de Mitcam. Dans un pays comme le notre,
ce type de message est assez pertinent parce qu'il a été
démontré dans la première partie de ce travail que
l'environnent marchand des concessionnaires automobiles présente
beaucoup de menaces. Le fait de présenter ses véhicules comme
ayant une bonne solidité est un gage de sécurité pour ses
potentiels clients.
3.4. Le choix et la planification des moyens de
communication
La Mitcam a aussi, comme les
deux autres entreprises de notre corpus, opté pour l'utilisation des
moyens médias et hors médias de la communication.
3.4.1. Les moyens médias
La Mitcam utilise deux moyens médias qui
sont l'affichage routier et l'insertion publicitaire dans les journaux. Pour ce
qui est de l'insertion dans les journaux (Cameroun Tribune et Nouvelle
expression) elle est choisie par cette entreprise pour toucher les lecteurs
qui sont les responsables des entreprises publiques et privées. Ce
choix est assez pertinent parce que les cibles de ce concessionnaire
automobile sont ceux qui ont la capacité d'acheter ou d'influencer
l'achat. De plus, la Mitcam a fait l'effort de donner sa communication à
deux supports différents. Ce qui s'avère être une limite
dans cet aspect, c'est la périodicité. Ce concessionnaire est
rarement présent dans ce média parce qu'il évite
certainement des dépenses qu'il impose. Aussi, quand on passait par
l'axe lourd Douala Yaoundé, en août (2009) dernier on pouvait
voir l'affichage de l'entreprise Mitcam qui était placée
à ce niveau dans le but de toucher les passants et les voyageurs. Ce
média dont l'efficacité n'est plus à démontrer
permet alors à cette entreprise d'atteindre son objectif cognitif de
communication. En dépit de cela, il est utilisé à faible
dose parce qu'il ne se trouve pas dans les coins où il y a souvent
embouteillage comme les ronds points de la ville de Douala. De plus, Mitcam
semble « fuir » la télévision parce que les
espaces y sont chers. Pourtant, c'est un média qui permettrait
d'atteindre à la fois des objectifs de notoriété et
d'image.
3.4.2. Les moyens hors médias
La Mitcam présente aussi
une volonté de paraître comme une entreprise qui se soucie du
fonctionnement de la société. Ceci parce que, elle pratique le
mécénat qui est une technique de communication qui permettent
d'atteindre les objectifs affectifs de la communication. Plus clairement, le
parrainage permet à cette entreprise de soigner son image.
D'après leur responsable de communication, cela est très
important parce que par ce moyen cela peut encourager les responsables de ces
écoles de Douala 1er (qu'il n'a pas précisé)
à venir chez Mitcam au cas où ils auront besoin d'un
véhicule. Même les parents des élèves
présents dans cette cérémonie de remise de cadeaux
à l'occasion de la remise des résultats de fin d'année
peuvent facilement devenir des clients de Mitcam parce qu'ils ont
été aussi touchés par cette communication.
3.5. Le point sur la communication interne
La communication interne à la Mitcam est
une activité existante. Déjà, sur le plan technique
l'utilisation du téléphone est systématique. Par exemple,
quand nous avons demandé à rencontrer le responsable de la
communication, c'est au téléphone que nous avons pris un
rendez-vous. De plus, si nous nous en remettons aux dires du responsable de la
communication, il y a un échange entre les membres de différents
services qui consiste à échanger sur les difficultés de la
semaine qui s'est achevée, et de voir comment ils pourraient affronter
la nouvelle. Ceci rend compte de ce que Demont et al appellent les fonctions
logistique et managériale de la communication interne. Elles se
chargent respectivement de la circulation de l'information et de l'utilisation
de la communication dans la gestion de l'entreprise en mettant sur pied des
outils comme les boites à idées ( communication ascendante ) , le
restaurant d'entreprise et les évènements sportifs internes dans
le cadre de la communication horizontale.
Par ailleurs, le primat est donné aux publics
internes quand on veut initier une action de communication externe,
d'après le responsable de la communication, pour que les publics
internes soient capables d'en parler aux cibles avec autorité.
Pour François Eldin, l'enjeu d'un tel
comportement est lié à l'optimisation des performances de
l'entreprise : sans une communication entre les partenaires de
l'entreprise, il est illusoire d'espérer optimiser leurs performances
dans l'action qu'ils ont engagée. Nous disons de ce fait que, cette
manière de gérer la communication en interne doit trouver
davantage un écho favorable chez Mitcam.
3.6. Les coûts
Comme Cocimecam et Socada, Mitcam ne veut pas parler de son
budget de communication. Mais, à travers ses actions de communication,
il est facile de comprendre qu'il n'est pas très costaud. Ceci est
regrettable parce que la communication soigne l'image des produits. Sous ce
rapport elle prépare le terrain pour la vente. C'est assez dommage que
cela ne semble pas avoir été suffisamment compris par ce
concessionnaire automobile.
La section que nous venons d'aborder traitait de
la discussion que nous pouvons faire de la stratégie de communication de
la Mitcam. Il en ressort que, la communication est un élément
majeur qui favorise les ventes chez ce concessionnaire automobile. La seule
chose qui ne nous convainc pas dans sa stratégie c'est l'emplacement de
son affichage qui ne touche que ceux qui vont et reviennent de
Yaoundé. Que dire donc des clients qui sont plutôt vers la route
de l'ouest ? Un message peut être bien élaboré ;
s'il n'est pas au contact de la cible visée, c'est peine perdue.
A titre de rappel, ce chapitre voulait
s'assurer si les stratégies pensées par les
Concessionnaires automobiles au Cameroun respectent les
conceptions théoriques qui se retrouvent dans nos lectures. Il en
ressort que, les concessionnaires automobiles de notre corpus , hormis la
Cocimecam qui ne pense qu'à vendre, sont conscients qu'il est important
de chercher à se faire aimer - même si c'est à faible dose
-avant de penser à vendre leurs produits. Parlant de
l'élaboration des messages, les concessionnaires automobiles mettent
tous les caractéristiques de leurs véhicules en avant. Ce que
tous les auteurs que nous avons lus appellent la promesse d'un message.
Concernant les moyens de communication utilisés, tous les trois
concessionnaires de notre corpus utilisent les moyens médias et hors
médias de communication. Mais, ils préfèrent les moyens
hors médias, notamment la prospection par des commerciaux pour
être plus proches des cibles et avoir la capacité de rétro
agir dans l'immédiat. Nous précisons à ce niveau que, les
moyens hors médias de communication utilisés par les
concessionnaires de notre corpus sont insuffisants. S'il était par
exemple organisé des journées portes ouvertes chez ces
concessionnaires automobiles, les publics pourraient par la
démonstration apprécier la qualité des produits
distribués par ces concessionnaires. En outre, il est prouvé que
le ciblage a aussi beaucoup de limites. Il va sans dire que, la
communication interne est la parente pauvre de leurs actions de communication.
Ceci parce que, hormis la Mitcam où des efforts sont faits, les autres
concessionnaires sont plutôt absents de ce côté.
Rappelons avant tout que cette partie qui se rattache au
second objectif spécifique de cette recherche - qui était
d'étudier la question de la réception et par ricochet celle de
l'efficacité des messages des concessionnaires automobiles :
Cocimecam, Socada, Mitcam, à l'endroit de leurs consommateurs dans la
société camerounaise.
Premièrement une étude de la
réception de ces messages nous a permis de comprendre que les publics
ne sont pas amorphes devant les messages des concessionnaires automobiles. Ils
ont aussi leur marge de manoeuvre, ce qui fait en sorte qu'il faut bâtir
une stratégie de communication en fonction des besoins des publics
qu'on vise. En clair, telle que la situation nous est apparue au sortir de
notre enquête, les cibles ne sont même pas pour la plupart de
temps au contact des messages qui sont pourtant conçues pour elles. Ce
qui est positif c'est que, lorsque ces messages réussissent à
toucher les cibles pour lesquelles ils sont bâtis, la
compréhension est dans la plupart de cas exacte parce que les
concessionnaires automobiles utilisent des langages qui leur sont accessibles.
Dans un deuxième chapitre, nous avons fait une
sorte d'aller et retour entre ce que notre recherche nous a donné
à voir et ce que les lectures que nous avons faites disent sur la
question des stratégies de communication. Grosso modo, nous avons
remarqué que, les concessionnaires automobiles ne mettent pas assez de
moyens pour être régulièrement au contact de leurs cibles.
Ils semblent n'avoir pas compris que c'est le relationnel qu'il faut mettre en
avant quand on établit une stratégie de communication. Surtout
dans un pays comme le Cameroun où la relation entre le client et
l'acheteur est déterminante dans la décision de l'acte crucial
d'achat.
CONCLUSION GENERALE
Notre travail posait le questionnement du
positionnement des concessionnaires automobiles dans un environnement aussi
complexe que celui du Cameroun. C'est un problème qui est fort
d'actualité d'autant plus que la situation financière du Pays ne
prédispose pas la réussite des entreprises commercialisant des
produits comme les véhicules neufs. Il était donc
étonnant pour nous de voir des telles firmes réussir dans un
contexte de pauvreté et de concurrence. En tant qu'étudiant en
communication, nous voulions interroger l'apport de notre discipline dans la
réussite des activités de ces concessionnaires automobiles.
Aussi à la suite de notre problème,
la question centrale qui a servi de fil conducteur à toutes nos
investigations, a été de se demander dans quelle mesure les
stratégies de communication initiées par les concessionnaires
automobiles font partie des éléments qui leur permettent de ne
pas disparaître sur le territoire camerounais. Pour mieux asseoir notre
raisonnement, nous avons morcelé cette interrogation en deux questions
secondaires. La première s'est appesantie sur la situation
économique du Cameroun qui est actuellement précaire. Ici, il a
fallu montrer qu'un environnement de telle nature implique des contraintes de
communication. C'est la raison pour laquelle nous avons divisé cette
partie en deux chapitres.
Le deuxième questionnement, toujours
tributaire de la question centrale, s'articule autour de la réception
des messages que les concessionnaires formulent à l'endroit de leurs
publics cibles. Parce que, d'après la tendance tirée des
recherches de la première moitié du XX ème siècle,
la réception n'avait pas une grande importance dans un processus de
communication ; puisque le récepteur était
considéré comme étant passif. Or, c'est elle163(*) qui détermine la
réussite d'une action de communication.
Par ailleurs, en guise de réponse provisoire,
nous avons formulé des hypothèses. L'hypothèse centrale
posait que les concessionnaires automobiles au Cameroun mettent l'accent sur
l'image de leurs véhicules quand ils communiquent. Cette
hypothèse centrale s'est vue éclatée en deux
hypothèses de travail, pour correspondre aux questions secondaires. La
première se rapportait à l'influence de la situation
économique du Cameroun dans la conception des stratégies de
communication des concessionnaires automobiles.
Une seconde hypothèse de travail se
rattachait à la seconde question spécifique qui s'interrogeait
sur la réception des messages formulés par les concessionnaires
automobiles. Elle était formulée comme suit : les messages
véhiculés par Socada, Mitcam et Cocimecam à l'endroit de
leurs publics sont formulés de manière simple en vue d'amener
les publics cibles à consommer.
L'objectif principal de ce travail était de
montrer que les stratégies de communication font partie des
éléments qui permettent la survie des concessionnaires
automobiles au Cameroun. Nous l'avons disséqué en deux sous
objectifs.
Le premier était de montrer que la situation
économique du pays agit fortement sur le type de stratégie de
communication que les concessionnaires automobiles adoptent. Ce qui revient
à dire qu'il n'existe pas un modèle de stratégie de
communication. C'est le milieu qui décide de quelles actions de
communication il faut adopter. Il a fallu à ce niveau que nous fassions
une confrontation entre l'environnement marchand des concessionnaires
automobiles et ce que les concessionnaires font exactement sur le terrain.
Le deuxième objectif secondaire consistait
à interroger l'efficacité des messages des concessionnaires
automobiles. Ceci parce que, depuis les recherches des années 1970, il
nous a été donné de constater que la composante la
plus complexe dans un processus de communication c'est le pôle
récepteur. Notamment, la question qu'est ce que les messages font aux
récepteurs est devenue : qu'est-ce que les récepteurs font
des messages qu'ils reçoivent ?
Nous avons aussi au début de ce travail
annoncé trois intérêts. Le premier était purement
scientifique. Il consistait à produire des écrits sur la
manière de communiquer actuellement sur l'automobile neuve dans un
contexte de pauvreté et de concurrence comme celui du Cameroun. Ceci
nous a permis de faire avancer les connaissances dans le domaine de la
communication des organisations au Cameroun ; ce qui n'est pas encore
chose courante, vu que la communication est encore à une étape
embryonnaire dans notre pays. Les résultats de cette recherche
pourraient donc être utilisés où le besoin se fera sentir.
Deuxièmement, cette recherche avait un
intérêt stratégique. C'est-à-dire que ses
résultats pourraient être exploités afin d'améliorer
le rendement des départements de communication dans l'entreprise
camerounaise.
Le troisième intérêt, qui est
le dernier, permettait de nous inscrire sur le plan pratique dans la
communauté scientifique en touchant du doigt la réalité de
la recherche.
La descente que nous avons effectuée sur le
terrain avait pour but de vérifier nos hypothèses de travail. La
première était la suivante : la situation
socioéconomique actuelle du pays a une influence sur le choix des
actions de communication utilisés par la Cocimecam, Mitcam et la Socada
du Cameroun.
La première partie qui s'est
rattachée au premier objectif a essayé de rendre compte de la
réalité actuelle de l'environnement marchand des concessionnaires
automobiles au Cameroun et des stratégies de communication qui y ont
conçus. A la lumière de celui-ci, il est à noter que le
Cameroun est encore à ce stade où acquérir un
véhicule neuf est une affaire de luxe. Cette partie a été
traitée en deux chapitres.
Le premier chapitre que nous avons
intitulé la précarité économique du Cameroun et ses
conséquences sur l'environnement marchand des concessionnaires
automobiles. Il nous a permis de parler de la réalité
économique du Cameroun de manière détaillée, tout
en montrant son impact sur les contraintes de communication des
concessionnaires automobiles. Nous sommes partis de la période
d'après les indépendances pour montrer que le début des
activités des concessionnaires automobiles a eu un écho
favorable. Mais c'est la chute du sixième plan quinquennal qui a fait en
sorte que tous les concessionnaires se retrouvent dans une situation
alambiquée. A partir de cette période, plus
précisément en 1987, la réalité des
concessionnaires automobiles a changé.
L'entrée du Cameroun en crise
économique et l'arrivée des
« congelés » a complètement changé
les choses. Puisque, les populations ayant vu leur pouvoir d'achat baisser
à une vitesse exponentielle, se sont tournées vers les
véhicules de seconde main commercialisés dans des coins reconnus
dans les grandes métropoles Douala et Yaoundé.
Le deuxième chapitre a
présenté les stratégies de communication et leur
effectivité chez les concessionnaires automobiles de notre corpus
d'étude. D'une part, nous avons présenté un modèle
théorique de la stratégie de communication.
D'autre part, dans le cadre de ce chapitre,
nous avons observé que les stratégies de communication
utilisées par les trois concessionnaires automobiles de notre corpus,
ont une nette ressemblance au niveau du choix des outils de communication et
surtout dans la formulation des messages qui tournent autour de la
qualité et des prix des véhicules commercialisés. Les
moyens de communication comme l'affichage routier, l'insertion publicitaire
dans les journaux, la publicité à la télévision,
permettent de toucher le grand public (moyens média) et d'autres moyens
comme la prospection, les mailings, le sponsoring des évènements,
les conférences de presse, les cocktails, permettent de toucher cibles
restreintes (moyens hors média). Cela montre effectivement que les
concessionnaires automobiles communiquent dans leur environnement parce qu'il
est vraiment complexe. Cette communication est pour ces entreprises, une
manière de vouloir se prononcer sur leur existence. Chacun voulant ici
montrer que c'est lui qui dispose des meilleurs produits.
La fin de ce chapitre deux indiquait
également celle de la première partie. Elle s'est penchée
sur ce qui est fait sur le terrain comme stratégie de communication
dans le domaine de l'automobile neuve au Cameroun. Il en est ressorti que, la
situation économique du Cameroun est pour beaucoup dans la
manière de communiquer des concessionnaires automobiles au Cameroun.
Parce que dans leurs actions de communication, il y a beaucoup de
précision au niveau de la qualité des produits et surtout de
leurs « prix », s'il faut reprendre l'expression des
responsables de communication avec lesquels nous avons eu des entretiens.
Mais, il se pose encore quelques problèmes
techniques tributaires de la non spécialité des responsables de
communication. Parce qu'ils ne semblent pas savoir que la communication ne
résout pas les problèmes de fond mais ceux relatifs à la
forme. De plus, les objectifs de la communication sont plus des objectifs
à long terme parce que la communication se penche plus sur les
attitudes.
La deuxième partie se proposait de
vérifier si les messages formulés vers les consommateurs sont
compris au point de déclencher un acte d'achat. Nous nous sommes donc
proposés de faire une véritable étude de la
réception de ces messages.
Le chapitre trois, qui est le premier de cette
deuxième partie nous a permis de vérifier si
les cibles comprennent les messages qui sont formulés à leur
endroit. Parce que, d'après la sociologie de la réception que
nous avons utilisé, le récepteur dans chaque situation de
communication est l'élément déterminant pour sa
réussite. Il en ressort que, le problème majeur des
stratégies de communication conçues par les concessionnaires
automobiles c'est le non fonctionnement de la fonction phatique de
communication ; parce que, 80% de nos enquêtés (clients des
concessionnaires automobiles au Cameroun) affirment qu'ils n'ont
été au contact d'aucun message venant des concessionnaires
automobiles. C'est donc le cas de dire que, les messages n'arrivent pas
toujours à la destination souhaitée. Ce qui fait donc que, la
plupart d'achats sont plutôt le résultat, des conseils venant des
tiers, et des habitudes des entreprises164(*). La plupart des clients ont été au
contact de leur véhicule par eux même, « en
route », et ont décidé d'acheter à la
lumière des conseils qui leur auraient été donnés
par des tiers.
Après une réflexion, que nous avons
arrêté au chapitre quatre - qui était une sorte d'aller
retour entre la connaissance théorique nous avons eu sur la conception
des stratégies de communication et ce qui est la réalité
du terrain au Cameroun -, le constat est clair. La distance est encore
énorme entre le terrain des concessionnaires automobiles et les
connaissances livresques, qui ne sont pas toujours résultat des actions
de communication des entreprises tropicales.
Les concessionnaires automobiles de notre corpus
n'ont même pas un service de communication. Pour la majeure partie des
concessionnaires automobiles chez lesquels nous avons fait nos investigations
empiriques, c'est la direction commerciale qui fait la communication (hormis
chez Mitcam où elle est faite par le responsable du personnel et de la
comptabilité). Devant cette confusion et cette non prise en compte de la
communication comme secteur de l'entreprise qui a besoin de ses professionnels,
on note des erreurs de pratiques alarmantes.
A Cocimecam par exemple, on note l'absence totale
d'un brief qui permet de dresser normalement le portrait robot du besoin de
communication qu'on a. L'aveu du responsable de la stratégie de
communication selon lequel : « Nous partons à
Canal 2 et nous leur disons avec la bouche ce que nous
voulons, » est une preuve d'incompétence de leur part.
Si la communication y était confiée à un
spécialiste, les résultats seraient différents. De plus,
la non spécification des cibles dans l'élaboration de leurs
stratégies de communication, est une tare énorme. Ceci parce que
chaque message doit être conçu en fonction d'un public
précis. Le fait de ne pas avoir à la base un public
spécifique auquel on s'adresse ne garantit pas l'efficacité du
message.
Après la collecte, l'analyse et
l'interprétation de nos données, il ressort que les
concessionnaires automobiles sont conscients de la situation économique
morose du pays. Ils communiquent uniquement vers les publics qui ont a priori
la capacité financière réelle pour acheter leurs
véhicules neufs. La conception des messages qui mettent en exergue la
qualité et surtout le prix des automobiles se justifie par le fait que,
les clients sont devenus très méfiants. Il faut donc que, les
stratégies de communication les amènent à comprendre qu'en
vérité, il ne faut pas être méfiants
vis-à-vis des concessionnaires automobiles comme l'a souligné la
responsable de communication de la Socada, parce qu'ils se soucient de leur
satisfaction. En gros, la première hypothèse se vérifie.
La situation économique a une grosse influence sur le choix des outils
de communication utilisés par les concessionnaires automobiles.
Le deuxième résultat se rattache
à la deuxième hypothèse de travail. C'est-à-dire,
celle qui affirme que les messages des concessionnaires automobiles utilisent
un langage simple afin de faciliter la compréhension des consommateurs.
Une enquête auprès des consommateurs nous a fait comprendre qu'il
y a très peu de messages qui arrivent à bon port. Ces
résultats confrontés à ce que nous ont dit les
communicateurs des concessionnaires automobiles, nous permettent de comprendre
que c'est la fonction phatique de communication qui ne fonctionne pas. Les
publics ne sont même pas au contact des messages pourtant
structurés à leur endroit. Les stratégies de
communication de ces entreprises semblent de ce fait ne pas être
mûrement conçues.
S'il faut répondre à la question
centrale qui est le fil conducteur de cette recherche, il en est que, la
communication est très peu à l'origine de la réussite des
activités des concessionnaires automobiles parce qu'elle est mal
menée. Une étude de la réception des messages n'est pas
suffisamment faite. Ce qui remet en surface le problème de la
réception.
Le premier résultat de notre recherche,
c'est-à-dire celui qui indique que, les stratégies de
communication des concessionnaires automobiles sont influencées par la
condition de pauvreté financière et économique se
vérifie par le fait que, se doter d'un véhicule neuf n'est pas
monnaie courante. De ce fait, les concessionnaires essaient de concocter des
stratégies de communication qui s'adaptent à un environnement de
pareille nature. Si nous nous appuyons sur les résultats des
enquêtes de l'institut national de la statistique de 2005, c'est
seulement 4,6 % de ménages camerounais qui disposent d'un
véhicule. De plus, l'expérience de terrain nous a prouvé
qu' il y a au moins vingt fois plus de véhicules d'occasions au
Cameroun que de véhicules neufs. Certaines personnes, employées
de la TOTAL, nous ont fait comprendre qu'ils ne sont même pas à
l'origine de l'achat de leurs véhicules ; ils ont même
ajouté que cela était le cas de beaucoup de propriétaires
de voitures neuves au Cameroun qu'ils connaissent. Parce que, c'est beaucoup
trop cher pour un particulier. Le véhicule qu'ils ont à leur
disposition est donc un avantage lié à la position qu'ils
occupent dans les entreprises. Communiquer en mettant en avant les
qualités d'un véhicule et surtout son prix est donc un argument
qui a fortement sa place dans ce contexte.
Le deuxième résultat de notre
recherche, pose que les messages des concessionnaires sont très peu
à l'origine de l'achat des véhicules parce que, pour la plupart
des cas, ils n'arrivent même pas au contact de la cible pour qui ils
sont conçus. Ce qui dénote une importante lacune
stratégique. Si la majorité des enquêtés nous
disent : « j'ai vu le véhicule en route, il m'a
plu et je l'ai acheté », ou « c'est par
l'intermédiaire d'un ami que j'ai été au courant de la
vente de mon véhicule » ou encore, « c'est
moi-même qui suis allé vers le concessionnaire quand
j'étais dans le besoin ; personne n'est jamais venu au bureau me
parler de quoi que ce soit », cela montre que la couverture de
l'espace en terme d'information sur les véhicules neufs
commercialisés par les concessionnaires automobiles au Cameroun reste
encore faible. Or, une entreprise ne peut vivre sans vendre ses produits,
puisqu'elle est censée être une créatrice de richesses.
Elle doit donc veiller à atteindre les objectifs qu'elle s'assigne
elle-même.
Aussi, le fait de choisir uniquement les entreprises
comme cible n'est pas erroné. Mais ce qui fait problème c'est
cette incapacité à pouvoir les couvrir sur le plan
communicationnel. Nous ne sommes pas trop surpris quand un tel résultat
ressort du terrain. Ceci parce que c'est un travail de communication
mené par les commerciaux qui n'ont pas forcément qualité
à maîtriser les rouages d'une stratégie de communication
qui exige l'installation d'un véritable échange entre les
concessionnaires automobiles et leurs publics.
Nous nous interrogeons sur la possibilité que
nos résultats se prêtent à des
généralisations. Dans un premier temps nous pensons
répondre par l'affirmative. Ces résultats pourraient
refléter la réalité des stratégies de communication
conçues dans beaucoup d'entreprises menant des activités diverses
au Cameroun. Ceci parce qu'au Cameroun, la communication n'est pas seulement
l'apanage des communicateurs. C'est-à-dire que, les entreprises
estiment que ce ne sont pas seulement les communicateurs qui ont la
capacité de bâtir des stratégies de communication. Dans une
entreprise on nous a même fait comprendre
que : « ce ne sont pas les communicateurs qui ont
crée la communication. On peut faire avec ou sans eux. »
Ce qui traduit une certaine « banalisation » du
métier de communicateur dans l'environnement des concessionnaires
automobiles au Cameroun.
Les recherches menées par Louis Roger Kemayou
en 2005 au Cameroun relevaient déjà ce problème que nous
pensons aujourd'hui être encore d'actualité. Ce qu'il faut donc
retenir c'est que, même si les stratégies, du point de vue de la
construction des messages, s'adaptent au niveau des interlocuteurs, des
mesures ne sont pas suffisamment prises pour installer un véritable
échange qui serait la matérialisation des théories
circulaires qui sont d'actualité en sciences de la communication. Nous
pensons sous ce rapport que, l'omission de telles précautions
relève clairement de l'utilisation au Cameroun des théories
mécanistes de la communication que Adam Jean Michel165(*) appelle la métaphore
de la flèche ; qui n'installe pas une boucle de rétroaction
pour que le retour permette aux concessionnaires automobiles ainsi qu'aux
autres entreprises d'échanger avec leurs différents publics.
En effet, nous pensons que pour prospérer dans
un secteur aussi hostile que celui des concessionnaires automobiles, il faut
privilégier les relations humaines à celles techniques trop
formelles. Nous dirons que, puisque la culture africaine s'appuie sur un esprit
communautaire, les théories qui tiennent compte de l'influence de
l'entourage marcheraient plus. Parce ce que, l'africain aime faire comme
« ses frères.» et pour l'africain la politesse est une
grande vertu.166(*)S'appuyer sur le relationnel serait très
bénéfique sur n'importe quel genre d'activité.
Quand nous comparons nos résultats à ceux de
Taieb, qui estiment que dans l'Afrique noire la télévision
est un média hyper puissant, nous ne partageons pas ce point de vue.
Cela pourrait avoir une part de vérité chez les couches sociales
moins instruites au Cameroun comme les ruraux. Mais, les cibles des
concessionnaires automobiles sont assez complexes et ne sont pas de nature
à plier devant le premier message télévisé venu.
Pour nous, d'après ce que le terrain nous a donné de constater,
il faut utiliser un relais susceptible d'influencer son comportement. Avec
l'utilisation d'un leader ou d'un prescripteur d'opinion, le message a beaucoup
plus de chances comparativement à quand on compte sur la seule
télévision pour « massifier les cibles. »
Nous ne citerons jamais assez la responsable de communication de la Socada qui
nous a fait savoir que les publics sont devenus très sceptiques.
Nous voulons aussi établir une ressemblance
entre les données que nous avons recueillies sur le terrain et la
recherche menée par Frédéric le Roy167(*), qui estime que, la
concurrence contemporaine se caractérise d'une part, par une connivence
de plus en plus en forte entre les firmes en compétition. Nous
épousons son constat dans la mesure où nous avons remarqué
sur le terrain que la construction des messages, la disposition des
véhicules sur les lieux de vente, le choix du service en charge de faire
la communication chez les concessionnaires automobiles au Cameroun sont
textuellement faits de la même manière. Ce qui est paradoxal
pour des entreprises en concurrence. Ceci parce que d'après les
règles de l'art, chacune des entreprises en compétition est
appelée à créer une identité forte qui lui permet
de se distinguer de ses concurrents.
S'il faut interroger ce travail, son
originalité se trouve dans le fait d'avoir découvert le non
fonctionnement de la fonction phatique dans les différentes
stratégies de communication des concessionnaires automobiles de notre
corpus à la lumière de ce que nous ont dit les consommateurs que
nous avons abordé. En plus de cela, nous avons compris que les
concessionnaires automobiles continuent à considérer leurs
publics comme des cibles. Parce
qu'il n' y a aucune interaction entre ces deux groupes.
Au niveau théorique, nous estimons qu'il est
urgent que les concessionnaires automobiles songent à une
redéfinition de la notion de cible. Dans le milieu camerounais
où ils évoluent, c'est l'esprit communautaire qui prime168(*). Sous ce rapport, les cibles
doivent être considérées comme des interlocuteurs. Surtout
que, la notion d'interlocuteur intègre le feed back défini par
François Eldin comme les signes que l'interlocuteur renvoie
après avoir reçu l'information. Ceci revient à dire que,
sur le plan pratique, les concessionnaires automobiles qui exercent au Cameroun
doivent faire ce que Harold D. Lasswell appelle la surveillance de
l'environnement. Plus clairement, ils doivent être attentifs à
tout ce qui passe dans le monde de leurs marques. Pour ce faire, il faut savoir
écouter169(*) le
consommateur du segment visé. Ceci revient à dire, qu'il faut
réunir toutes les informations disponibles sur ses attitudes ses
comportements, son style de vie, et ses attentes. Ceci pourrait être
possible en allant chercher ces informations au moyen d'enquêtes de
marchés spécifiques. L'institut national de la statistique peut
être d'une grande aide dans ce genre d'entreprise.
Une fois toutes ces caractéristiques
réunies, les concessionnaires automobiles pourraient dresser une carte
des entreprises concurrentes, ainsi que leurs marques. Le positionnement de
chaque marque devra être accompagné d'une définition
précise de son identité sensorielle. Cet élément
est de première importance ; car l'identité sensorielle
d'une marque, comme le « look » d'un individu, contribue
à révéler sa personnalité170(*). Aussi, de la même
manière qu'un individu gère les différences susceptibles
d'exister entre l'image qu'il donne de lui-même et la
réalité de sa personnalité, la marque doit gérer
les différences qui peuvent exister entre sa réalité
objective, son identité de marque, et l'image qu'elle donne même
dans les faits. Cet effort permettra à chaque concessionnaire
automobile de se distinguer de ses concurrents dans l'esprit des
consommateurs.
En sus, si les concessionnaires veulent vraiment
considérer leurs publics comme des interlocuteurs, il faut qu'ils
adoptent une méthode de vente par facturation nominative. Cela leur
permettra de connaître nominativement leurs clients. Ils pourront de ce
fait, sans rien forcer, communiquer avec ces derniers. A travers, une telle
méthode, les clients vont se sentir considérés et
pourraient être facilement fidélisés. Dans un environnement
camerounais où on s'appuie sur le point de vue de ceux qui ont
déjà acheté avant de prendre une décision d'achat,
il est nécessaire d'avoir la confiance et la sympathie de ses
clients171(*). Car, ces
derniers seront des ambassadeurs des marques des concessionnaires automobiles
au Cameroun au cas où le sentiment post achat est favorable. La
démarche doit s'inspirer directement du concept de la « prise
de rôle », en se mettant à la place du client
potentiel ; parce qu'il faut toujours rechercher la personnalité de
la marque la même d'engendrer chez lui le rêve, l'identification
gratifiante, la sensation d'utilité et la valeur d'achat.
Par ailleurs, pour apporter une solution au non
fonctionnement de la fonction phatique que nous avons identifiée lors de
l'étude de la réception des stratégies de communication
des concessionnaires automobiles de notre corpus, nous proposons que la
relation avec le client soit établie dès sa première
action d'achat - comme nous le disions plus haut en parlant de facturation
nominative. Il faut donc que les concessionnaires automobiles au Cameroun
songent à recycler leur force de vente en mettant un accent particulier
sur leur capacité à communiquer. Ceci parce que, pour
François Eldin, la meilleure école de vente c'est la
communication. En effet, la vente n'est plus considérée, par le
packaging moderne, comme un acte isolé. Elle s'inscrit dans une
relation continue avec le client. Cette attitude relationnelle est devenue
aujourd'hui très essentielle. Nous recommandons vivement aux
concessionnaires automobiles de la rendre effective sur les lieux de
vente ; mais aussi lors de tout contact avec leurs différents
publics. Chaque employé, quelle que soit sa fonction, doit se
considérer comme vendeur de la marque, même s'il ne lui reviendra
pas de concrétiser la vente.
Par ailleurs, les concessionnaires automobiles doivent revoir
le ciblage dans leurs stratégies de communication. Ceci parce que, viser
uniquement les acheteurs limite les effets que leurs messages pourraient avoir.
En organisant par exemple des journées portes ouvertes dans lesquelles
ces entreprises associent les ingénieurs automobiles, les consommateurs
seraient moins méfiants. Ceci parce que ces ingénieurs seraient
le gage de la qualité de leurs véhicules. Cette manière de
faire va en droite ligne de ce que les spécialistes de la communication
appellent les prescripteurs d'opinion qui constituent un allié
irréfutable pour la stratégie de communication172(*). En outre, il serait
préférable que les concessionnaires essaient de voir dans quelles
mesures ils peuvent devenir les partenaires des organisations, et même
des particuliers qui commandent plutôt leurs véhicules à
l'étranger en faisant des enquêtes qui leur permettraient de
mettre la main sur ces derniers. Dans un autre cas, les concessionnaires
automobiles doivent savoir que choisir un seul support par média est peu
sage. Ceci parce que, la couverture en terme d'informations serait
réduite puisque tout le monde ne lit pas par exemple Cameroun Tribune.
Donner sa communication à la nouvelle expression et au
messager serait se donner plus de chances d'atteindre ses cibles.
Nous voyons qu'il y a des problèmes liés à l'expertise en
communication dans le domaine d'activités des concessionnaires
automobiles. Ce qui nous amène à recommander aux concessionnaires
automobiles de créer un département de communication dans leurs
organigrammes, pour la mise en application de toutes les insuffisances que
nous avons relevés. A partir, de cela il pourront corriger le
défaut de fonction phatique de leurs stratégies de communication
en installant un véritable dialogue entre eux et leurs différents
publics. En ce qui concerne la communication interne, nous avons
observé qu'elle n'est pas le point fort des concessionnaires
automobiles. Nous estimons qu'il serait sage que cette lacune soit rapidement
corrigée parce que la communication interne permet à l'entreprise
d'être véritablement soudée. Ceci parce que, sa fonction
logistique - qui consiste à faire circuler l'information - amène
les uns et les autres à savoir exactement où l'entreprise se
dirige et pourquoi elle prend ce chemin.
Ces recommandations qui viennent clore ce
mémoire sont d'une grande utilité pratique. Ceci parce qu'elles
s'inspirent des limites de ce qui se fait sur le terrain par les
concessionnaires automobiles que nous avons abordés. Il est donc vrai
que, ce travail est d'une actualité palpable parce qu'il a
sollicité la contribution des nouvelles considérations des
sciences de la communication telle que la sociologie de la réception,
qui tient compte du comportement des consommateurs face aux messages qu'ils
reçoivent.
Cependant, aucune oeuvre humaine n'étant
parfaite, ce travail présente quelques limites inhérentes aux
difficultés rencontrées sur le terrain d'une part, et au manque
de moyens financiers d'autre part.
Premièrement, nous prévoyions avant de
descendre sur le terrain de rentrer en contact avec les documents relatifs aux
stratégies de communication des concessionnaires automobiles qui ont
retenu notre attention. Or, les responsables de communication se sont
catégoriquement opposés à notre ambition de vouloir
consulter ces documents sur place, c'est-à-dire, dans leurs bureaux. En
sus, Cami173(*) Toyota
- qui était le concessionnaire automobile prioritaire dont nous
voulions étudier les stratégies de communication -
s'étant montré « imperméable », nous
avons jugé bon et opportun de le remplacer par la Socada, qui est non
seulement un concessionnaire automobile en « bonne
santé »,174(*) mais aussi un concessionnaire du groupe CFAO comme
Cami Toyota.
De plus, nous avons rencontré un autre
problème concernant les individus étant dans notre
échantillon. Au départ, nous voulions interviewer uniquement les
consommateurs des trois concessionnaires de notre corpus. Mais, à cause
du fait de ne pas pouvoir les retrouver, nous avons élargi notre
échantillon en interviewant tout individu ayant acheté son
véhicule chez un concessionnaire automobile au Cameroun depuis 2000.
Cela ne pourra pas affecter les hypothèses parce que, nous recherchions
des raisons qui poussent au choix des véhicules d'un concessionnaire
automobile par rapport à ceux d'un autre.
Sur le plan financier et social, nous avons aussi eu
des problèmes. Nous aurions souhaité aller à
Yaoundé et à Bafoussam pour faire quelques interviews afin de
voir comment les individus se comportent pour opérer le choix de
véhicule chez un concessionnaire par rapport à un autre. Ceci
dans le but, de satisfaire à l'épithète
« Camerounais » de notre thème. Les pannes de notre
ordinateur successivement durant les mois de juillet et Août ; le
coût de vol dont nous avons été victime ;
l'état fragile de la santé de notre mère et
génitrice s'étant aggravé respectivement les 16 et 20
juillet, les ressources financières qui allaient nous permettre de nous
y rendre, ont servi à dépanner notre ordinateur et participer
aux soins de notre maman qui était internée dans un hôpital
pendant plusieurs semaines durant cette période. Mais, nous avons tout
de même estimé que, le fait de faire cette recherche à
Douala est assez représentatif parce que, c'est la capitale
économique c'est dans cette ville que se trouvent les directions
générales de ces firmes.
De toute façon, ce travail est loin
d'être un chef d'oeuvre. Il sera premièrement
amélioré après la soutenance en fonction des remarques qui
nous seront faites par les membres du jury. Secondement, si la
possibilité nous sera offerte de continuer en thèse, nous allons
pousser cette réflexion plus loin dans la mesure du possible. En
outre, d'autres personnes qui auraient aussi cet objet de recherche comme champ
de curiosité pourront y apporter un plus parce qu'il serait
prétentieux de penser que nous avons épuisé une
problématique aussi vaste que celle des stratégies de
communication chez les concessionnaires automobiles au Cameroun en une
centaine de pages.
GRILLE
D'OBSERVATION
Réalité observée
|
Cocimecam
|
Socada
|
Mitcam
|
Publicité dans la presse écrite
|
Inexistante
|
Cameroun tribune
|
Cameroun tribune & la nouvelle expression
|
Publicité à la radio
|
inexistante
|
inexistante
|
inexistante
|
Publicité à la télévision
|
Canal 2 international (août 2009) & (novembre 2009)
|
inexistante
|
inexistante
|
Publicité sur les lieux de vente
|
inexistante
|
existante
|
existante
|
Disposition des véhicules sur les lieux de vente
|
oui
|
oui
|
oui
|
Disposition des bureaux
|
A l'étage pour certains.
Rez de chaussée pour d'autres
Présence des ordinateurs et des
téléphones sur les bureaux.
Présences des vitres permettant de voir ce qui se passe
dans les bureaux.
|
.Rez de chaussée pour tous les bureaux.
Présence des ordinateurs et des
téléphones sur les bureaux.
Présences des vitres permettant de voir ce qui se passe
dans les bureaux.
|
A l'étage pour certains.
Rez de chaussée pour d'autres
Présence des ordinateurs et des
téléphones sur les bureaux.
Présences des vitres permettant de voir ce qui se passe
dans les bureaux.
|
Présence de l'affichage dans les zones populeuses
|
Non
|
Oui ; au niveau du rond point quatrième et vers la
salle des fêtes d'akwa.
|
Oui ; vers l'axe lourd (Douala- Yaoundé)
|
GUIDE D'ENTRETIEN POUR CONSOMMATEURS
Je suis Ndongue Epangue Timothée, étudiant en
master 2 de communication des organisations à l'Université de
Douala. Dans le cadre de la rédaction de mon mémoire de master
ayant pour thème : stratégies de communication des
concessionnaires automobiles dans l'environnement concurrentiel camerounais
depuis 2000, Vous faites partie de l'échantillon que j'ai
arrêté pour ma recherche empirique. D'avance, je puis vous
rassurer de la confidentialité et de la fidélité des
propos qui seront recueillis auprès de vous lors de la rédaction
de mon travail.
Réseau informationnel de la clientèle et
rapport avec les concessionnaires
1. comment avez-vous été au courant
de la vente du véhicule que vous avez acheté chez ...
2. Qu'avez-vous trouvé de particulier au
véhicule que vous avez acheté par rapport à ceux
commercialisés par d'autres concessionnaires ?
3. Avez-vous été conseillé par
quelqu'un, influencé par la publicité dans un média, ou
vous n'avez eu besoin de l'avis de personne pour décider de
l'acheter ?
4. Avez-vous souvent entendu parler de votre concessionnaire
dans votre entourage avant d'acheter votre véhicule ? Si oui, que
disait-on de lui ?
5. La relation que vous avez avec votre concessionnaire
est-elle l'élément qui peut vous permettre de rentrer chez lui au
cas où vous aurez besoin d'un autre véhicule ?
6. Avez-vous le sentiment que votre concessionnaire se
soucie de votre satisfaction ? Comment cela ?
Adaptation des stratégies de communication au
contexte camerounais (pauvreté et concurrence)
7. Que pensez-vous des prix que pratique votre concessionnaire
automobile ?
8. Etes vous de ceux qui estiment que le véhicule
neuf reste un produit hors bourse pour certaines couches sociales ?
Pourquoi ?
9. Connaissez vous d'autres personnes qui ont acheté
des véhicules chez votre concessionnaire ? Quelle est leur position
sociale ?
10. Votre concessionnaire vous explique t-il souvent les
raisons pour lesquelles il pratique certains prix souvent jugés
difficiles ?
11. La relation que vous avez avec votre concessionnaire
peut-elle être considérée comme l'élément
qui ne vous donne pas envie d' « aller voir
ailleurs » ? Cela peut-il vous fidéliser même si
les prix vous semblent difficiles ?
La question de la réception des messages
formulés par les concessionnaires automobiles à l'endroit de
leurs publics.
12. Qu'est-ce que vous retenez des discours que vous tient
votre concessionnaire automobile ?
13. Vous souvenez vous une seule fois qu'il ait
organisé un événement pour le lancement de l'un de ses
véhicules ? Qu'a-t-il dit ?
14. Avez-vous souvent besoin que l'on vous explique longtemps
pour que vous compreniez le message qui se cache derrière les discours
que votre concessionnaire tient sur les véhicules qu'ils
commercialisent.
Guide d'entretien pour responsables de
communication
Je suis Ndongue Epangue Timothée, étudiant en
communication niveau master, à l'université de Douala. Dans le
cadre de la rédaction de ma thèse de master ayant pour
thème : stratégies de communication des
concessionnaires automobiles dans l'environnement concurrentiel
depuis2000, vous faites partie de l'échantillon que j'ai
arrêté pour ma recherche. D'avance, je vous rassure de la
confidentialité et de la fidélité des propos qui seront
recueillis auprès de vous.
Pratiques communicationnelles des concessionnaires
1. Quelles sont les actions de communication que vous menez
auprès de vos différents publics ?
2. Quelles sont celles sur lesquelles vous mettez le plus
l'accent ? Pourquoi ?
3. Sur quel type de recommandation insistez vous quand vous
remettez du travail à une agence ?
4. La communication est-elle une activité que vous
pratiquez au jour le jour ou vous n'attendez que des occasions ponctuelles pour
communiquer ? Pour quelles raisons ?
5. Avez-vous l'habitude de réunir vos publics cibles
pour avoir leur avis sur votre manière de vous conduire envers
eux ?
Pratiques communicationnelles des concessionnaires
automobiles et contexte camerounais (pauvreté et concurrence)
6. Comment jugez vous la situation financière
actuelle dans laquelle le Cameroun se trouve ?
7. Comment vous vous y prenez dans vos messages pour
surmonter la concurrence à laquelle votre entreprise fait face ?
8. Votre manière de communiquer tient-elle compte du
fait que vous exercez dans un pays où la situation financière
n'est pas rose ? En quoi faisant ?
9. Pensez vous qu'il faille nécessairement tenir compte
des capacités financières de ses cibles dans les messages qu'on
leur adresse ?
Les stratégies de communication des concessionnaires
face aux langages qui sont retrouvés au Cameroun
10. Quelle place votre entreprise accorde-t-elle à la
culture camerounaise ? Expliquez vous s'il vous plaît.
11. Avez vous pris l'habitude d'utiliser les
référents et les langages qui ont cours au Cameroun quand vous
vous adresser à vos cibles ? Pourquoi ?
12. Comment jugez vous votre situation actuelle au Cameroun
comparée à celle de vos concurrents en tant que personne
morale ?
13. Pensez vous que vous avez réussi à entrer
dans les moeurs des camerounais ?
Bibliographie du mémoire
Adam Jean Michel ; Bonhomme Marc,
L'argumentation publicitaire, Editions Armand Colin, 1998.
Aerts Jean-Joel et Al, L'économie
camerounaise, Editions Karthala, 2000.
Bachelard Gaston, La formation de
l'esprit scientifique, Paris, 1965.
Balle Francis, Médias et
Sociétés, Paris, Editions Montchrestien, 2006.
Barthes Roland, « Eléments
de sémiologie », Communications, num. 4,
« Recherches sémiologiques », Seuil, Paris, 1964, p.
91-35.
Beaud Michel, L'art de la thèse,
La découverte 1996.
Bernoux Philippe, La sociologie des
organisations, Paris, Editions du seuil, 1990.
La
sociologie des entreprises, Paris, Editions du seuil, 1995.
Biyele Franck François et al,
Nouvelles approches des problématiques de communication sur
l'Afrique subsaharienne, Editions l'harmattan, 2007.
Bougnoux Daniel, Introduction aux
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* 1 Pays de l'Afrique
centrale qui constitue le support physique sur lequel porte notre recherche.
Ici, d'après les sources de l'INS portant sur la consommation des
ménages en 2005, il est présenté sous un jour
défavorable comme un pays où les individus n'ont pas de
capacités financières réelles pour se procurer un
véhicule à l'état neuf. Paradoxalement, les
concessionnaires automobiles ne font que s'enraciner dans cet environnement
marchand où cela est apparemment impossible.
* 2 Cf. Rifoé Philippe
Patrick, thèse de Master portant sur le management de l'information pour
l'aménagement du territoire Doualais, université de Douala, mai
2009.
* 3 Entretien accordé
par la responsable du bureau des transports du littoral le lundi 3 août
2009. En effet, elle nous a permis de constater que la Socada est le plus
ancien des concessionnaires, et que le plus récent est cocimecam.
* 4 Cf. le quotidien
camerounais Cameroun tribune du 9 septembre 2002 à partir de la page 15,
qui se penche sur ce problème en constatant que 1986 était la
dernière année où les concessionnaires automobiles
implantés au Cameroun avaient fait de bonnes affaires. Après
cette période, la situation est devenue très difficile.
* 5 Hakim Ben Hammouda et al,
Les économies de l'Afrique centrale, Editions maison neuve et
larose, 2003.
* 6 Cabin Philippe
et Dortier Jean François, La
Sociologie : histoire et idées, Editions sciences humaines
1998.Théorie utilisée par extension de la théorie
évolutionniste de Marc Darwin. Dans ce contexte, le darwinisme social
doit être compris comme une théorie qui rend compte d'un
environnement constitué par la compétition. Les espèces
faibles doivent disparaître pour laisser la place aux espèces
fortes. Ici, ce sont les concessionnaires automobiles qui auront plus
d'arguments qui vont résister dans un environnement où il y a
très peu d'individus capables d'acheter un véhicule neuf.
* 7 Westphalen marie
Hélène, le communicator, le guide de la communication
d'entreprise, Editions Dunod, 2004.
* 8 Ici nous entendons par
leur activité, la vente des véhicules de luxe et utilitaires
(4x4) et camions.
* 9 Terminologie de Roman
Jakobson - cité par Daniel Bougnoux in Introduction aux sciences de
la communication - , quand il expose ses six fonctions de la
communication. Cette fonction d'après lui s'appuie sur le code et est
analysée pour s'assurer que les protagonistes de la communication se
comprennent.
* 10 Marie
Hélène Westphalen, op. Cit. Pour elle, la communication
d'entreprise a la mission de donner à l'entreprise des chances d'
« effacer » les autres firmes qui sont du même
secteur d'activités.
* 11 Cet auteur est l'un des
précurseurs de l'interactionnisme symbolique, qui stipule que l'acteur
doit être au centre de toute analyse. C'est un courant de pensée
qui s'est construit au sein du collège invisible ou école de palo
alto. D'autres penseurs ayant les mêmes affiliations théoriques
sont : Roman Jakobson, Paul Watzlawick, Gregory Bateson etc.
* 12 En
réalité, le terrain nous a permis de constater que dans ces
entreprises, il n'existe pas de responsable de communication proprement dit.
Nous utilisons cette expression pour désigner celui à qui a
été confié cette tâche.
* 13 Coulon Alain,
L'école de Chicago, PUF, coll. Que sais-je ? 1992. Dans
cet ouvrage, coulon explique la logique scientifique vue par la sociologie de
l'école de Chicago, caractérisée par les enquêtes de
terrain et les recherches qualitatives. Leur logique de recherche est
compréhensive parce que ce qui prime pour eux, c'est la
subjectivité de l'acteur, qui sera interprétée par un
procédé d'objectivation des processus psychiques individuels.
* 14 Ici en parlant de
clientèle, nous faisons référence à tous ceux qui
ont acheté un ou des véhicules neufs chez les concessionnaires
automobiles au Cameroun.
* 15 Technique
d'échantillonnage prisée par les recherches qualitatives.
L'échantillon ici est généralement réduit parce
que, on va vers les individus qui sont susceptibles de mieux nous renseigner
sur la réalité étudiée. Nous avons
été au contact de cette connaissance grâce à
l'ouvrage de Olivesi Stéphane, Introduction à la recherche en
sic, PUG, 2007.
* 16 Au moment où
nous menions nos recherches c'était le concessionnaire automobile le
plus récent au Cameroun.
* 17 Robert André
D. ; Bouillaguet Annick, L'analyse de contenu,, PUF, 1997.
* 18 Aspect
développé par Breton Philippe et Proulx Serges in L'explosion
de la communication Paris, Editions la découverte, 2006.
Pour eux, à partir de 1970, il y a eu un renversement
épistémologique dans les recherches en communication. Avant les
recherches s'interrogeaient sur ce que les médias font aux gens, mais
désormais la question était de savoir ce que les gens font avec
les médias, parce qu'il a enfin été reconnu à
l'individu la capacité d'adhérer ou non aux idéaux
véhiculés par les messages qu'il reçoit.
* 19 Durkheim Émile,
les règles de la méthode sociologique, PUF, 2002. Pour
lui, il faut d'abord définir un terme avant de se lancer dans son
étude ; c'est ce qu'il appelle lui-même la définition
provisoire.
* 20 Mbianda Patrice,
Lexique des termes de la communication d'entreprise, Presses de
l'ucac, Yaoundé, 2002.
* 21 Demont l. et al,
Communication d'entreprise : stratégies et pratiques,
Editions Nathan, 2002. dans cet ouvrage, ils détaillent la
communication pratiquée en entreprise et illustrent avec des cas
pratiques comme celui de la ligue nationale de football en France et celui du
café Malongo.
* 22 Op. Cit.
* 23 Libaert Thierry, La
communication d'entreprise, Editions économica, 1998.
* 24 Louis Roger Kemayou est
enseignant chercheur au département de communication de
l'Université de Douala, dans l'article intitulé « pour
la communication des organisations au Cameroun », qu'il commet
à la faveur des annales de la faculté des lettres et sciences
humaines de l'Université de Douala en 2005 le docteur en sciences
sociales défend mordicus que la communication des organisations est un
domaine qui doit beaucoup s'inspirer de l'environnement dans lequel on se
trouve. Il donne ainsi son point de vue en mettant en exergue le concept de
domestication - qu'il entend comme adaptation d'une réalité en
fonction de ses besoins et surtout de son environnement - qui lui a toujours
été très cher.
* 25 Demont l. et al op.
Cit.
* 26 Propos recueillis
auprès de la responsable du bureau des transports du littoral. Durant
cet interview, elle nous a brossé l'historique des concessionnaires
automobiles au Cameroun, même si elle a précisé qu'elle
était en poste depuis un an et demi seulement.
* 27 Kotler Philippe et
Dubois Bernard, Marketing Management, Editions publi-union, 1986.
* 28 Cf Philippe Breton et
Serges Proulx, L'explosion de la communication,, Editions la
Découverte, 2006 op. Cit.
* 29 Cf. Philippe Breton et
Serges Proulx, L'explosion de la communication, éditions La
découverte, 2006.
* 30 Op. Cit.
* 31 Op. Cit.
* 32 Fabre Thierry, Le
media planning,, PUF, 1992.
* 33 Cf. .Westphalen Marie
Hélène, op. cit. elle argue que l'image de marque d'une
entreprise est l'ensemble constitué de l'image financière,
l'image interne, l'image technologique, l'image du produit et l'image publique.
Cette bonne politique image permet à l'organisation de démontrer
d'une part qu'elle existe, d'autre part qu'elle est forte et a une valeur
ajoutée, et enfin qu'elle est un label de qualité. P.7
* 34 Eldin François,
Le management de la communication, Editions l'harmattan, 1998.
* 35 Dayan Armand, La
publicité, PUF, 1997.
* 36 Cadet Christian et al,
La communication par l'image, Editions Nathan, 2006.
* 37 Lennisch Jean Pierre,
La communication dans l'entreprise, PUF, 1998. Coll. Que
sais-je ?
* 38 Op. Cit.
* 39 Op. Cit.
* 40 Op. Cit.
* 41 Balle Francis,
Médias et Sociétés, Editions Montchrestien,
2006.
* 42 Op. cit.
* 43 Taieb Albert,
L'Afrique noire : sociologie, marketing, commerce et distribution,
Editions Sépia, 2003.
* 44 Lagneau Gérard,
La Sociologie de la publicité, PUF, 1997. coll. Que
sais-je ?
* 45 Lambin Jean Jacques,
Le marketing stratégique, Editions Ediscience international,
1993.
* 46 Huisman Denis ;
Chaumely jean, Les relations publiques, PUF, 1997. coll. Que
sais-je ?
* 47 OP. Cit.
* 48 Morel Philippe,
Relations publiques/Relations presses, Editions Bréal, 1991.
* 49 Op. cit.
* 50 C'est un théorie
que nous tenons de Harold D. Lasswell. Elle consiste à montrer que, ce
sont les médias qui décident de ce qui est important dans la
société, mais ne moulent les pensées des individus. Ils
sont libres d'adhérer ou pas.
* 51 Op. cit.
* 52 Présenté
par Breton Philippe et Proulx serges dans L''explosion de la
communication.. Éditions la découverte, 2006. Il argue dans
ce courant que, les publics ne sont pas amorphes et sélectionnent les
informations.
* 53 Valadon Clapier,
Les théories de la personnalité, PUF, 1997. Coll. Que
sais- je ?
* 54 Ladmiral Jean
René ; Lypyansky Edmond Marc, Communication
interculturelle, Armand Colin, 1989.
* 55 Bougnoux Daniel,
Introduction aux sciences de la communication, Editions La
découverte, 2001.
* 56 Bachelard Gaston,
La formation de l'esprit scientifique,
* 57 Op. Cit.
* 58 Popper Karl,
Logique de la découverte scientifique, Editions Payot, 1982.
* 59 Ici on fait
référence aux concessionnaires automobiles.
* 60 Http: /fr. maps of
world. Com/Cameroon/ economy-and business/economic-crisis. Html.
* 61 Ce qui démontre
implicitement la situation favorable des concessionnaires automobiles.
* 62 Http: /fr. maps of
world. Com/Cameroon/ economy-and business/economic-crisis. Html op. cit.
* 63 Cf. cameroon Tribune,
du 9 septembre 2002. Entre les pages 15 et 18.
* 64 Aerts Jean Joël,
L'économie camerounaise, Editions Karthala, 2000.
* 65 Jean Joël
Aerts ; Op. Cit.
* 66 67 Jean
Joël Aerts ; Op. Cit.
* 68 www.Google.fr Http:
/fr. maps of world. Com/Cameroon/ economy-and business/economic-crisis. Html op
cit.
* 69 Touma Mama,
L'économie camerounaise pour un nouveau départ, Editions
Afredit, 2008. p. 339.
* 70 Touma Mama, op. Cit. p.
279.
* 71 Hakim Ben Hammouda, op.
cit.
* 72 Ici les
résultats de la recherche de Louis Roger Kemayou sont
présentés dans l'ouvrage de Kum'a Ndumbe III intitulé
Stratégies de survie des populations africaines dans une
économie mondialisée, éditions Afric'avenir, 2007.
Page 143 à 153.
* 73 Ici on parle
précisément des métiers comme : vigiles,
mécaniciens, bayam-sellam, chargeurs de cargos, menuisiers, bendskineurs
etc.
* 74 Camille Mindjouli est
inspecteur des impôts à Bonabéri Douala. Il est ainsi
cité par Kum'a Ndumbe à la page 138 Op. Cit.
* 75 Professeur au
département de Géographie, à la faculté des arts,
lettres et sciences humaines à l'université de Yaoundé
I ; ici il expose son point de vue sur la médiocrité du
système économique camerounais. Dans notre cas ce propos est
pertinent d'autant plus que, cela prouve que l'environnement marchand des
concessionnaires automobiles est vraiment complexe puisque le pouvoir d'achat
des citoyens est vraiment limité. Cf. Kum'a Ndumbe III,
Stratégies de survie des populations africaines dans une
économie mondialisée, Afric'avenir, 2007. Page 53 à
69
* 76 Cf. Kengne Foudouop op.
Cit.
* 77 Cf.
L'économie camerounaise, Jean joel Aerts, op. Cit.
* 78 Tous les chiffres que
nous avons présentés dans ce travail sont les résultats de
la recherche de Kengne Foudouop. Op. Cit.
* 79 Entendre ici par pays
du sud tous les pays du tiers monde dans le sens d'Alfred Sauvy.
* 80 Cf. Demont et al, , op.
Cit. Pour cette théorie de Maslow les besoins de l'homme sont
hiérarchisés. Pour notre cas d'espèce la majorité
des camerounais sont encore au niveau du manger et du boire. Ce qui fait que,
la commercialisation des produits comme les véhicules neufs dans un tel
environnement est une activité assez complexe.
* 81 Kengne Foudouop, op.
Cit.
* 82 Nous avons tiré
ce tableau de la page 99 de L'économie Camerounaise, de Jean
Joel Aerts et al, op. Cit.
* 83 Pseudonyme donné
aux voitures d'occasion au Cameroun.
* 84 Correspondance
particulière de Blaise Pascal Dassié paru jeudi 06/11/08 à
24 :13. http:/www.camer.be./index1 php ? Art= 37088 rub=
12 :1
* 85 Informations
recueillies dans le magazine : les marchés tropicaux et
méditerranéens le 10 août 2009. Malheureusement, c'est dans
un lot de documents relatifs aux concessionnaires automobiles que nous avons eu
cette information au centre de documentation de la chambre de commerce à
Bonanjo. Sous ce rapport, nous n'avons pas le numéro de ce magazine.
* 86 Informations
recueillies dans un article sur google et dont les références
sont suivantes : http : //
www.camer.be/ index 1 php ? art=
37088 rub= 12 : 1
* 87 Cf. cameroun tribune du
9 septembre 2002. p.15.
* 88 Lors de notre entretien
avec les vendeurs des véhicules d'occasion, ils nous ont fait comprendre
que certaines écoles et associations font partie de leurs clients
réguliers.
* 89 Lors de nos entretiens
avec les responsables de communication des concessionnaires automobiles, ils
nous ont expliqué qu'ils communiquent prioritairement envers les
entreprises privées et publiques. Si certaines entreprises commencent
déjà à prendre la direction des congelés, cela va
rendre la tâche encore plus compliquée aux concessionnaires
automobiles.
* 90 Au vrai, nous avons eu
cette information au centre de documentation et d'information de la chambre de
commerce de Bonanjo. C'est le document des statistiques de l'année 2005
que nous avons consulté qui possédait ces
références.
* 91 Voir page 49 pour plus
d'éclaircis.
* 92 Cf. Philip Kotler et
Bernard Dubois p.80 op. Cit. nous avons emprunté le jargon de ces
auteurs et avons fait l'effort de contextualiser ce qu'ils ont
présenté dans cet ouvrage avec la réalité
camerounaise à travers une observation indirecte.
* 93 Dans ce chapitre, nous
ne reviendrons pas sur cet aspect, puisqu'il a fait l'objet du premier chapitre
et a suffisamment été traité.
* 94 Parler des acteurs se
justifie ici à travers la théorie interactionniste qui sert
d'ancrage théorique à ce travail.
* 95 Philip Kotler et
Bernard Dubois Op. Cit.
* 96 Philip Kotler et
Bernard Dubois OP. Cit.
* 97 Cf. les théories
de l'organisation reprises par François Eldin, le management de la
communication, éditions Nathan, 2002.
* 98 Ces données ont
été recueillies grâce à une grille d'observation.
Nous avons voulu compléter ces informations, cela nous a malheureusement
été interdit.
* 99 Tous les
stratèges que nous avons interrogé nous ont confié que les
commerciaux sont leurs atouts de vente numéro1 et ils font partie
intégrante de leurs effectifs.
* 100 Informations
recueillies lors des entretiens avec les stratèges des entreprises.
* 101 La partie portant sur
les stratégies de communication des concessionnaires automobiles sera
plus explicite dans cet aspect de l'environnement des concessionnaires
automobiles.
* 102 Parler d'un public
revient à faire référence à un groupe ayant un
impact réel ou potentiel sur la capacité d'une organisation
à atteindre ses objectifs.
* 103 Philip Kotler et
Bernard Dubois op. Cit.
* 104 Ce facteur a fait
l'objet du tout premier chapitre de ce travail.
* 105 Cf. les
résultats des dernières enquêtes de l'institut national de
la statistique qui datent de 2006. Nous avons recueilli l'information au bureau
de documentation de la chambre de commerce de Bonanjo le 10 août 2009.
* 106 A l'aide d'une grille
d'observation, nous avons réalisé que chez tous les
concessionnaires automobiles faisant partie de notre corpus, le travail se fait
à l'aide des ordinateurs.
* 107 Izf.net mis en ligne
par Adama Traoré, coordinateur et webmestre de l'association izf ;
paru en février 2009.
* 108 Philip Kotler et
Bernard Dubois. Op. Cit.
* 109 Albert Taieb,
L'Afrique noire : sociologie, marketing, commerce et distribution,
éditions Sépia, 2003.
* 110 Propos recueillis
lors de notre pré enquêtes sur le terrain.
* 111 Jargon utilisé
à Douala pour désigner les motos taxi.
* 112 Expression
utilisée à Douala pour désigner les cars de transport qui
évoluent dans l'informel.
* 113 Cf. informations du
parc national automobile.
* 114 D'après la
responsable du bureau des transports, la Socada serait la deuxième
entreprise parmi les concessionnaires automobiles. Ce qui laisse croire qu'elle
est le dauphin du leader, Cami Toyota.
* 115 Voir le tableau des
concessionnaires automobiles.
* 116 A en croire le
responsable de la communication de la cocimecam, il est possible d'y trouver
des voitures de luxe à 12 000 000 de nos francs.
* 117 Cette liste ne
prétend pas être exhaustive. Nous l'avons établie à
partir des données recueillies lors de notre entretien avec la
responsable de communication des bureaux de transports du littoral.
* 118 Op. Cit.
* 119 Op. cit.
* 120 Louis Roger Kemayou
op. Cit.
* 121 Il est cite par
Francis Balle in Média & Sociétés, Paris,
Edition Montchrestien, 2006.
* 122 Nous même avons
été au courant des caractéristiques de l'environnement
économique du Cameroun grâce aux chiffres mis à la
disposition du public par cet organisme.
* 123 Albert Taie bop. Cit.
* 124 Ces informations ne
prétendent pas être exhaustives.
* 125 Informations obtenues
à travers la grille d'observation. Ici, nous recherchions ce que
l'espace de travail donne comme information au public en terme d'image de
marque.
* 126 Pour le responsable
de communication de Cocimecam, il n' y a pas d'accent à mettre sur la
segmentation quand il élabore sa stratégie de communication. Tout
le monde, pour lui, peut acheter un véhicule.
* 127 Entretien avec le
responsable de communication de Cocimecam le jeudi 6 août 2009 de 15 h 40
à 16 h 05 min dans son bureau au rez-de-chaussée.
* Informations recueillies dans un
article sur google et dont les références sont suivantes :
http : //
www.camer.be/ index 1 php ? art=
37088 rub= 12 : 1
* 128 Elle fait ainsi
référence aux directeurs généraux.
* 129 Informations
recueillies lors de l'entretien que la responsable de communication de la
Socada nous a accordé dans son bureau le 30 juillet 2009 à 11 h
30.
* 130 Quand vous passiez
vers la salle des fêtes d'Akwa en fin août et début
septembre 2009, vous pouviez constater l'affichage de la Socada, concernant
leur produit « la peugeot 308 » dans laquelle
figurait son prix, 15 000 000 et vers la moitié de septembre, il y
avait une affiche concernant « la peugeot 206 » ainsi que
son prix 10 500 000, respectivement au niveau des lieux dits
« rond point quatrième » et «
* 131 On entend par copy
stratégie le document qui comporte l'ensemble des actions qui seront mis
en oeuvre dans une stratégie de communication.
* 132 Informations recueillies
à la Mitcam le lundi 31 août à 10 h 30 pendant l'entretien
qui nous a été accordé par le responsable de la
communication.
* 133 Nous parlons de
l'entreprise Cocimecam.
* 134 Ce message concernait
la Nissan Pathfinder. Une image de ce véhicule accompagnait ce message.
* 135 Op. Cit.
* 136 Ici, homme est
entendu dans le sens de tous les êtres humains qui sont en contact avec
ces messages. De manière spécifique, les messages des
concessionnaires automobiles doivent faire l'effort de s'adapter aux
référents sociaux des cibles.
* 137 François Eldin
op. Cit.
* 138 Cf. philippe Breton
et Serges Proulx, L'explosion de la communication, , Editions La
découverte, 2006.
* 139 Nous faisons
référence au signifié.
* 140 Mis pour les
concessionnaires automobiles.
* 141 Ceci est donc la
réponse de 75% de nos enquêtés qui ont reconnu avoir
été au contact des messages des concessionnaires automobiles.
* 142 Op. Cit. Page 249.
* 143 Op. Cit. p.250
* 144 Cf. le graphique sur
la réception des messages.
* 145 Demont et Al op. Cit.
p.254
* 146 D'après notre
enquête auprès des consommateurs des concessionnaires automobiles
au cameroun.
* 147 Puisqu'ils disent
n'avoir vu aucun message.
* 148 Cf. Albert Taieb op.
Cit.
* 149 Ils sont localement
appelés « titrologues »
* 150 Quartier de Douala
considéré comme le centre des affaires.
* 151 Lieu de Douala
où les entreprises exploitent pour l'affichage.
* 152 Op. Cit.
* 153 Terminologie
utilisée par Philip Kotler et Bernard Dubois (op.cit) pour
désigner les moyens médias et hors médias de la
communication. P. 523
* 154Pour de plus amples
explications sur la question, notons ce sont ces objectifs qui
« préparent le terrain » pour l'acte crucial d'achat
soit effectif.
* 155 Pour de plus amples
explications sur cet aspect du travail précisons que notre enquête
nous a permis de comprendre que les consommateurs ont besoin des
véhicules solides et un service après vente de qualité.
* 156 Op. Cit.
* 157 Il s'agit de Philip
Kotler et Bernard Dubois.
* 158 Les messages.
* 159 Lagneau
Gérard, La sociologie de la publicité, Puf, 1997.
* 160 D'après Demont
et al, on entend par hiérarchisation des cibles la division d'un
ensemble de personnes qu'on veut toucher par la communication en sous groupes
homogènes qui ont les mêmes caractéristiques. P.251
* 161 Dans les discussions
des stratégies d'autres entreprises faisant partie de notre corpus, nous
avons clairement dit pourquoi déterminer une cible de communication est
importante.
* 162 Les sous sections
des parties précédentes traitant de la formulation des message
ont déjà battu en brèche ce problème.
* 163 La réception
* 164 Aes Sonel par exemple
achète par habitude ses véhicules chez le même
concessionnaire depuis des décennies. Le responsable de la flotte
automobile de cette entreprise se dirige donc de manière intuitive vers
ce concessionnaire automobile quand besoin se fait sentir, même si aucune
action de communication n'est faite.
* 165 Propos exposé
dans son ouvrage l'argumentation publicitaire, Editions Armand Colin,
1998.
* 166 Albert Taieb, op.
Cit.
* 167 Le Roy
Frédéric, La concurrence : entre affrontement et
connivence, Editions Vuibert 2002.
* 168 Cf. Albert Taieb op.
cit.
* 169 Ici écouter
signifie la surveillance de l'environnement qui fait partie des fonctions de la
communication chez Lasswell.
* 170 Cf. François
Eldin op. Cit.
* 171 Cf. Westphalen Marie
Hélène, op. cit.
* 172 C'est ce que Paul
Félix Lazarsfeld et Elihu Katz appellent le two steps flow. Ce
modèle consiste à passer par un premier groupe jugé assez
influent qui va ensuite répandre le message. D'après ces
chercheurs le message dans ce cas est plus crédible.
* 173 Nous voulions
travailler avec ce concessionnaire parce que d'après les renseignements
obtenus au bureau des transports à Akwa et suite à la
consultation des tableaux rendant compte du parc national automobile, elle est
le concessionnaire automobile qui se porte le mieux au Cameroun. Mais le fait
d'être réfractaire à toute demande d'information pendant
plus d'un an (mai 2008/ août 2009) à notre endroit, nous a
amené à la remplacer par la SOCADA, un autre concessionnaire
automobile du groupe CFAO.
* 174 D'après le
bureau des transports du littoral, c'est l'un de leurs plus grands clients, ce
qui laisse voir que leurs activités se portent bien.
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