CHAP IV. CONTRAINTES DE L'EXPLOITATION FORESTIERE
EN RDC
IV. 1. Causes de dégradation des
forêts
En RDC, la dégradation et la disparition de l'espace
vert forestier est encore faible et estimées à 0.2% (ZASY, 2008).
Les pertes dues au chablis, aux insectes et aux feux sont moins
fréquentes et les risques liés à l'exploitation
forestière sont encore moindres. Une projection dans l'avenir montre que
cette exploitation va entraîner la disparition des essences
précieuses si jamais le plan d'aménagement et gestion durables
n'est pas mis rigoureusement en application. Cependant, les principales causes
de dégradation des forets congolaises sont :
- les défrichements : ils constituent, au
Congo-Kinshasa, la cause principale de la déforestation. Des constats
faits à ce sujet indiquent que près de quatre millions
d'individus assurent leur production vivrière en défrichant
chaque année plus de 400 000 ha de forêt (KADIATA, 2005).
- la croissance démographique : là où la
population est très dense, les forêts claires, les galeries
forestières ainsi que toutes les formations végétales
dominantes sont constamment sollicitées par les populations en
quête du bois de feu, bois de services et des terres fertiles.
- impact de l'agriculture : près de 60% de la
population congolaise serait constituée des ruraux qui pratiquent
essentiellement une agriculture de subsistance. L'agriculture extensive est
préjudiciable au maintient des forêts, surtout en zone de forte
densité où le raccourcissement de la période de
jachère ne permet plus à la forêt de se reconstituer.
- l'exploitation minière : lorsque, tout
particulièrement, pratiquée à ciel ouvert sur des grandes
superficies, est préjudiciable au maintient de la
biodiversité.
Les activités extractives ou minières,
même organisée de manière rationnelle pour l'exploitation
de gisement, conduisent très souvent { la dégradation des
ressources de l'environnement.
Aussi, est-il qu'{ coté de ces différentes
formes de dégradation, pouvons associer la récolte des
combustibles ligneux et produits forestiers non ligneux, la chasse et la
pêche.
IV. 2. Contraintes de l'exploitation
forestière
La RDC occupe la place de choix en Afrique et dans la Bassin
du Congo quant à ce qui concerne les couvertures forestières.
Cependant, l'exploitation de ces ressources est encore mal
maîtrisée au point que celle-ci ne participe que pour près
de 1% au PIB (Prix Intérieur Brut). Ce n'est que pendant les
périodes de troubles, de 1999 à 2000, qu'on nota une
avancée positive de cette participation suite { la contre performance du
secteur minier et des autres branches de l'économie. A partir de 2003,
elle retomba de nouveau { cause de la reprise des autres secteurs de
l'économie (MALELE, 2005). Cette faible participation du secteur
forestier { l'économie du pays est contrainte par plusieurs facteurs
parmi lesquels :
- absence d'un investissement dans le secteur forestier :
suite aux multiples cas d'insécurité, { l'insuffisance des
données relatives aux essences ligneuses du pays et à la
multiplicité et tracasserie des taxes;
- utilisations des équipements vétustes dans les
exploitations forestières. D'après la fiscalité
forestière congolaise, les entreprises d'exploitation doivent payer, par
an, une taxe basée sur les équipements d'exploitation et
transformations de bois, le nombre de travailleurs expatriés ou sur la
masse salariale. Elle est évaluée à 30% des valeurs des
exportations (KABONGO, 2004). Elle constitue un frein à la production et
devrait être supprimée afin de permettre une performance dans la
production et le déroulement de l'exploitation ;
- pénurie chronique de carburant et de pièces de
rechange ;
- éloignement des matières premières : le
Bas Congo, province proche de Kinshasa où se concentre la
quasi-totalité des industries de bois du pays, étant presque
épuisée, les exploitants forestiers trouvent leurs
matières premières dans les provinces de l'Equateur, Bandundu et
la Province Orientale ;
- manque d'énergie dans les provinces { vocation
forestière qui permettrait une transformation sur place, avec
création d'emplois, une augmentation de la valeur ajoutée des
produits forestiers ainsi qu'un transport des produits finis où les
coûts et risques sont minimisés ;
- rupture de transport par voie fluviale, principale voie
d'évacuation grumiere du pays, pendant la saison sèche et autres
difficultés de transport ;
- absences des pratiques sylvicoles, comme cela est fait dans
d'autres pays du continent africain, Ghana, Cote d'Ivoire,... et ailleurs,
permettant ainsi l'accroissement de la production, la pérennisation et
la protection des essences dont certaines menacées d'extinction ainsi
que le maintient de l'équilibre biologique ;
- les guerres dites de libération qui ont paralysé
tout le secteur forestier ainsi que des cas d'insécurités
jusqu'alors signalées partout dans le pays ;
- insuffisance de cadres forestiers capables de maintenir une
gestion durable des forêts congolaises tout en entreprenant des
recherches et études sur sa biodiversité totale pour la promotion
d'autres essences;
- l'exploitation sélective qui est basée sur la
recherche des seules essences cde grandes valeurs commerciales.
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