Les complications de la trichinellose touchent le plus souvent
le sujet âgé et peuvent dans certains cas mettre en jeu le
pronostic vital du patient.
Ces complications peuvent être d'ordre:
Oculaire : elles peuvent être très graves avec
photophobie, diplopie, douleur, mydriase, exophtalmie.
Pulmonaire : ce sont des manifestations allergiques s'observant
au début de la maladie : asthme, toux spasmodique, bronchite,
dyspnée.
Ce sont les manifestations neurologiques et cardiaques qui font
la gravité de cette affection.
Ces complications touchent principalement les sujets
âgés, et peuvent engager le pronostic vital. Leur fréquence
est très variable selon les épidémies : elle peut parfois
concerner jusqu'à 30 % des cas pour les complications neurologiques, et
5 à 20 % pour les complications cardiaques et vasculaires.
Neurologiques (De Graef M. et al., 2000) : les complications
neurologiques surviennent le plus souvent lors de la phase de migration
larvaire.
Le mécanisme de l'atteinte neurologique reste
discuté. La symptomatologie est polymorphe, il peut s'agir d'une
méningite, d'un déficit focal ou dans des cas plus rares d'une
panencéphalite généralisée.
L'hyperéosinophilie est toujours présente et des nodules
granulomateux entourent parfois les larves.
On ne sait pas encore si c'est la réaction
immuno-allergique qui cause les troubles ou si c'est l'envahissement direct du
système nerveux central par des emboles larvaires qui seraient
responsables d'une ischémie localisée. Des examens
complémentaires sont à réaliser devant toute suspicion
d'atteinte neurologique, type électroencéphalogramme, TDM
(Tomodensitométrie) et IRM (Imagerie par Résonance
Magnétique) (Figure n°13 et Figure n°14).
Figure n°13: Tomodensitométrie
cérébrale en coupe axiale transverse après
injection
d'iode par voie veineuse. Zones hypodenses, non rehaussées
après contraste au
niveau du centre semi-ovale droit
(flèches). (De Bruyne et al., 2006)
Figure n°14: Imagerie par résonance
magnétique cérébrale. Zones
bilatérales
d'hypersignal sans effet de masse (flèches) au
niveau des centres semi-ovales.
(De Bruyne et al., 2006)
Cardiaques : (Lachkar S. et al., 2008)
L'atteinte cardiaque se traduit par des lésions de
myocardite, plus rarement de péricardite, d'endocardite ou de thrombose
murale ou des coronaires.
Pouvant engager le pronostic vital, les complications cardiaques
doivent être recherchées systématiquement, en particulier
par l'électrocardiogramme (ECG), même en l'absence de tachycardie
ou d'hypotension.
On peut aussi utiliser la troponine comme marqueur d'atteinte
cardiaque et pratiquer une IRM cardiaque.
Les larves L1NN ne s'encapsulent pas dans les fibres
myocardiques, probablement en raison de la faible taille de ces
dernières et de leur incapacité de
régénération.