|
REPUBLIQUE DU BENIN ******
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE (MESRS) ****** UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)
|
|
****** ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE MAGISTRATURE
(ENAM) ******
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION AU CYCLE I POUR L'O8TENTION
DU DIPLOME DE TECHNICIEN SUPERIEUR
OPTION : FILIERE :
Administration Générale Diplomatie et Relations
Internationales
ANNEE ACAIDEMIQUE : 2C1C - 2C11
Theme ~
L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES
ET L'UNION AFRICAINE DANS LA GESTION
DES CRISES POLITIQUES EN AFRIQUE : CAS
DES CRISES LIBYENNE ET IVOIRIENNE
Réalisé et soutenu par
: Mahougnon Emmanuel Odilon KOUKOUBOU Sous la direction de
:
Tuteur de Stage : Directeur de
Mémoire :
Ambassadeur Marcellin AGBOMENOU, Frédéric Joël
AÏVO,
Directeur Général de l'Observatoire de
Agrégé des facultés de Droit
L'Intégration Régionale
(OIR)/MAEIAFBE Professeur de Droit public à
l'UAC
Mars 2012
IDENTIFICATION DU JURY
Président : Monsieur Simon DAKO
Vice-président : Monsieur
Pamphile GOUTONDJI
Membre : Monsieur Francis LOKOSSA
L'ECOLE NATIONALE D'ADPINISTRATION
ET DE MAGISTRATURE N'EMEND
DONNER AUCUNE APPROPITION 011
IMPROPITION AUX OPINIONS DINES
DANS CE MEMOIRE. ea OPINIONS
DOW ETRE CONSIDEREES COWIE
PROPRES A LEUR AMUR
DEDICACES
A ma f~mille, est [áiá ce travail, pair
l~atteatiaa à maitámaigaáe.
REMERCIEMENT
[fivers ces persannes, je me dais de m'acqatter de MOW devair
de gratitude. I s'agit de:
Praksseur Fridiric Jail AIKU, Alm
Directeur de *make qui a du tardre le cam a still agenda pair m'encadrer
;
Am assadeur Marcellia MENEM Mall
Tuteur de Stage dant les MINNA' et abservatialls m'allt ete d'ulle utilite
17,077 1141108hill ;
Messieurs les mem res du Jury, pair
8140ir accepte appremer ce madeste travail , · Praksseur Michel
1101INDJAINIE, paur ses precieux MYNA' ;
Tamils carps prafessara/de /[NAM;
paur le Sfiggir a mai trallsmis pendant la duree de mes Etudes;
Touts radmiaistratiaa de IENAM pair
les efforts callsentis dans largallisatiall de la prisente =tenancy
Taus les cadres du Allaistare des
Affaires itrallgeres, de l ntigratiall africaille, de Is francaphallie et des
Bellillais de l'Extirieur, qui MIS allt feat& INS recherches ;
Monsieur Shislaia FANO& dant le
sautiell et lappart technique ant Eli &WS 811C1111 daute
ditermillants.
[fivers Mutes relies et taus MIX eyed
partiCipi a quelque lliveau et de quelque maniere que ce suit ace travail, ma
rfiC011118iSS811C8 est &isle.
LISTE DES SIGLES
CEDEAO : Communauté Economique
des Etats de l'Afrique de l'Ouest CEI : Commission
Electorale Indépendante
CNT : Conseil National de Transition
CPS : Conseil de Paix et de
Sécurité
CS : Conseil de Sécurité
DIA : Direction de l'Intégration
Africaine
DOIF : Direction des Organisations
Internationales et de la Francophonie ENAM : Ecole
Nationale d'Administration et de Magistrature
FRCI : Force Républicaine de
Côte d'Ivoire
MAEIAFBE : Ministère des Affaires
Etrangères, de l'Intégration
Africaine, de la Francophonie et des Béninois de
l'Extérieur NU : Nations Unies
ONU : Organisation des Nations Unies
ONUCI : Opération des Nations
Unies en Côte d'Ivoire OTAN : Organisation du
Traité de l'Atlantique Nord OUA : Organisation
de l'Unité Africaine
SG : Secrétaire
Général
UA : Union Africaine
LISTE DES TABLEAUX
Numéro des tableaux ; Pages
Tableau N°1
Calendrier de rotation du stage ; 12
Tableau N°2
Tableau de bord de l'étude ; 24
Tableau N°3
Résultat des questionnaires et entretiens sur le
problème spécifique N°2 ; 52
Tableau N°4
Résultat des questionnaires et entretiens sur le
problème spécifique N°3 ;
54
Tableau N°5
Résultat des questionnaires et entretiens sur le
problème spécifique N°1 ;
RESUME
Le présent mémoire porte sur :
« L'Organisation des Nations Unies (ONU) et l'Union Africaine
(UA) dans la gestion des crises politiques en Afrique : Cas des crises libyenne
et ivoirienne ». Ce thème nous a été
inspiré par la prolifération des différends politiques sur
le continent africain et la difficile coopération entre ces deux
organisations internationales dans leur règlement. L'objectif principal
de notre étude est donc de contribuer à une meilleure
collaboration entre l'ONU et l'UA dans la gestion des crises politiques en
Afrique. Pour atteindre cet objectif, nous avons effectué un état
des lieux de la situation. Ceci a permis d'identifier plusieurs
problèmes spécifiques qui nous ont aidé à formuler
les hypothèses.
Ainsi, nous avons d'abord observé des initiatives
parallèles des deux organisations internationales sur les terrains de
conflits politiques, dues à l'insuffisance de concertation entre le
conseil de sécurité des Nations Unies et le conseil de paix et de
sécurité de l'UA. Nous avons identifié ensuite la
marginalisation de l'UA dans la gestion des crises politiques en Afrique, due
à l'inaction et aux positions ambiguës de celle-ci. Enfin, nous
avons retenu le non respect scrupuleux des textes en vigueur, dû à
la volonté des grandes puissances de gérer les crises selon leurs
intérêts.
Afin de vérifier ces hypothèses, nous avons
exploité la revue de la littérature et effectué des
entretiens avec les cadres et directeurs du Ministère des Affaires
Etrangères, de l'Intégration Africaine, de la Francophonie, et
des Béninois de l'Extérieur et d'autres spécialistes de la
question. Ces recherches ont confirmé nos hypothèses de
départ. C'est alors que nous avons proposé un certain nombre
d'essais de solution pouvant permettre d'améliorer la situation
actuelle. Il s'agit premièrement de l'instauration d'un cadre permanent
de concertation entre le conseil de
sécurité des Nations Unies et le conseil de paix
et de sécurité de l'UA ; deuxièmement de la
nécessité de dynamiser le mécanisme africain ; et
troisièmement de l'importance de dispasher les rôles entre les
deux organisations.
Afin que ces essais de solutions puissent être mis en
oeuvre, nous avons formulé des recommandations à l'endroit des
institutions et personnalités dont l'intervention s'avère
indispensable.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE PRELIMINAIRE : Contexte de base de
l'étude
Section première : Du cadre
institutionnel à la problématique de l'étude
Paragraphe premier : Le stage
Paragraphe deuxième : La
problématique de l'étude
Section deuxième : Cadres
théorique et méthodologique de
l'étude Paragraphe premier : Buts et
hypothèses de l'étude
Paragraphe deuxième :
L'état de la recherche
CHAPITRE PREMIER : Un mécanisme
formellement acceptable
Section première : Le cadre
juridique du règlement des conflits
Paragraphe premier : Le
mécanisme propre à chaque organisation
Paragraphe deuxième : Le
mécanisme commun à l'UA et à l'ONU Section
deuxième : L'application du mécanisme aux crises
Paragraphe premier : L'action
individuelle des organisations Paragraphe
deuxième : L'action concertée des organisations
CHAPITRE DEUXIEME : Un mécanisme
perfectible
Section première :
L'inefficacité du mécanisme Paragraphe
premier : Les causes endogènes Paragraphe
deuxième : Les causes exogènes
Section deuxième :
L'amélioration du mécanisme de collaboration
Paragraphe premier : Les réformes
nécessaires Paragraphe deuxième : La
mise en oeuvre des réformes
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
L'Afrique est le continent le plus touché par les
conflits. Du Darfour à la Somalie en passant par la Sierra Léone,
la Côte d'Ivoire, les Soudans ou la Libye, le continent noir
connaît chaque année, de nouveaux foyers de tension. Après
les guerres d'indépendance, les guerres ethniques qui n'ont pas fini de
ravager le continent, une nouvelle forme de conflits s'est
développée : il s'agit des crises politiques. Elles sont
généralement consécutives aux élections
présidentielles qui finissent par de difficiles contentieux. Aussi,
l'Afrique du Nord a-t-elle connu en 2011, une situation inédite de
soulèvements populaires qui a abouti à des changements de
régimes en Tunisie, en Egypte et en Libye.
La gestion des crises politiques s'avère souvent
impossible à l'interne, tant les acteurs sont généralement
campés chacun sur sa position. La mission de gestion de ces conflits
revient donc aux organisations internationales.
En la matière, le rôle principal est
accordé à l'Organisation des Nations Unies (ONU).
Néanmoins, la charte des Nations Unies autorise les mécanismes
régionaux à jouer également leur partition. C'est ainsi
que l'Union Africaine (UA) s'est attribuée également la mission
de règlement des conflits. Ces deux institutions interviennent donc dans
la gestion des crises politiques sur l'ensemble du continent. Les règles
devant régir leur collaboration sont définies dans les
instruments juridiques de chacune d'elles. Ce mécanisme permet à
l'UA d'entamer en premier les démarches en vue de la résolution
pacifique des crises qui surviennent sur le continent. En cas d'échec de
cette dernière ou en cas de nécessité d'intervention
militaire, le recours au Conseil de Sécurité des Nations Unies
devient indispensable. Toutefois ces dispositions pourtant formellement
acceptables, ne nous ont pas empêché de constater une
difficile coopération entre les deux organisations sur
certains terrains de conflits.
C'est surtout le cas en Libye où les divergences de
vues entre les deux organisations ont été clairement
manifestées à travers les initiatives parallèles qu'elles
ont prises, l'une privilégiant la voix pacifique et l'autre celle
militaire. Ces divergences ont aussi été constatées dans
la gestion de la crise ivoirienne même s'il a prévalu ici une
certaine convergence d'action entre l'ONU et l'UA.
C'est donc cette réalité qui a suscité
notre intérêt pour le présent sujet intitulé :
« L'Organisation des Nations Unies et l'Union Africaine dans
la gestion des crises politiques en Afrique : cas des crises libyenne et
ivoirienne ».
Le but de cette étude est d'oeuvrer à une
meilleure collaboration - et par conséquent une meilleure
complémentarité --- entre les deux organisations dans la gestion
des crises politiques actuelles ou futures sur le continent africain. Dans ce
cadre, il s'agira pour nous de faire l'état des lieux du
mécanisme en vigueur, d'en évaluer les insuffisances afin de
proposer des essais de solution.
Pour ce faire, nous structurons notre travail en trois
chapitres. Dans le chapitre préliminaire intitulé
« Contexte de base de l'étude »,
nous jetons les bases de l'étude à travers l'état des
lieux dont nous tirons les forces et faiblesses du mécanisme en
étude. Cela nous permettra de formuler les hypothèses sur la base
des causes supposées que nous aurons déterminées.
Ensuite, dans le chapitre premier intitulé
: « Un Mécanisme formellement acceptable
», nous allons exposer le mécanisme existant et
examiner son application sur les crises ivoirienne et libyenne.
Enfin, dans le chapitre deuxième que nous intitulons :
« Un mécanisme perfectible », nous
allons présenter les données collectées, proposer des
solutions aux problèmes identifiés et faire des recommandations
à l'endroit des personnes et structures indiquées.
CHAPITRE PRELIMINAIRE :
CONTEXTE DE BASE
DE L'ETUDE
Dans cette première partie, le cadre institutionnel de
l'étude sera présenté. Il s'agira de la
présentation du Ministère des Affaires Etrangères, de
l'Intégration Africaine, de la Francophonie et des Béninois de
l'Extérieur (MAEIAFBE) et de ses structures qui nous ont plus servi dans
la réalisation de notre mémoire. Ensuite, nous passerons au
ciblage de la problématique avant d'évoquer les objectifs, les
hypothèses et la méthodologie adoptée.
Section première : Du cadre institutionnel
à la
problématique de l'étude
La présentation du Ministère des Affaires
étrangères et de ses structures précèdera
l'état des lieux et le ciblage de la problématique.
Paragraphe premier : Le stage
Avant l'état des lieux, il s'avère important de
poser un coup de projecteur sur le Ministère des Affaires
Etrangères, de l'Intégration Africaine, de la Francophonie et des
Béninois de l'Extérieur où nous avons effectué
notre stage.
I- Cadre institutionnel
Après le Ministère dans son ensemble, nous nous
intéresserons aux directions dans lesquelles nos recherches se sont
concentrées.
A- Présentation du Ministère des Affaires
Etrangères
A l'origine, c'était intitulé Ministère
des Affaires Etrangères. Créé par décret N°387
du 30 décembre 1960 par le Président Hubert Koutoukou MAGA, cet
intitulé a connu des changements au fil des années pour devenir
depuis 2007, MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES, DE L'INTEGRATION
AFRICAINE, DE LA FRANCOPHONIE ET DES BENINOIS DE L'EXTERIEUR (MAEIAFBE).
Selon l'article premier du décret N°2009-177 du 05 mai
2009 portant attributions, organisation et fonctionnement du MAEIAFBE, le
département « est chargé de la mise en oeuvre et du
suivi-évaluation de la politique extérieure du Gouvernement, de
la conduite de la coopération internationale aux plans bilatéral
et multilatéral, de la coordination au plan international de la
coopération décentralisée, de la promotion et de la
gestion de l'Intégration Africaine, de la promotion de la Francophonie,
de la protection des intérêts du Bénin à
l'étranger et de ceux des ressortissants béninois à
l'étranger ».
Pour accomplir cette mission, le Ministère des Affaires
Etrangères dispose de divers organes à savoir:
- Un Secrétariat Général ;
- Le Cabinet du Ministre ;
- L'Inspection Générale des Affaires
Etrangères ;
- La Cellule d'Analyse Stratégique et de Placement des
Cadres ;
- 03 Directions Centrales ;
- 12 Directions Techniques ;
- 04 Directions Géographiques ;
- Les Organismes sous tutelle ; et
- Les services extérieurs.
Le Cabinet du Ministre s'occupe essentiellement des questions
d'orientation et des dossiers politiques du ministère. Le
Secrétaire Général est le Chef de l'administration des
Affaires Etrangères. L'Inspection Générale des Affaires
Etrangères est l'organe d'inspection et de contrôle du
ministère. La Cellule d'Analyse Stratégique et de Placement des
Cadres oeuvre au renforcement de la capacité d'anticipation du
ministère sur les événements de politique
internationale.
Les Directions Centrales du Ministères sont au nombre
de trois (3). Il s'agit de :
- la Direction des Ressources Humaines (DRH) ;
- la Direction des Ressources Financières et du
Matériel (DRFM) ;
- la Direction de la Programmation et de la Prospective
(DPP).
Quant aux directions techniques, elles s'occupent chacune en
ce qui la concerne, des dossiers relatifs à son domaine d'intervention.
Les directions géographiques sont chargées essentiellement de
conduire la coopération bilatérale avec les pays de leurs zones
géographiques. Enfin, les services extérieurs du MAEIAFBE sont
composés des Représentations ou postes diplomatiques et
consulaires du Bénin à l'étranger.
Au Ministère des Affaires Etrangères, de
l'Intégration Africaine, de la Francophonie et des Béninois de
l'Extérieur, nos recherches se sont plus déroulées entre
la Direction de l'Intégration Africaine qui s'occupe de l'Union
Africaine et la Direction des Organisations Internationales et de la
Francophonie qui a à charge les Nations Unies.
B- Le cadre physique de l'étude
Ici, nous nous intéresserons aux attributions,
organisation et fonctionnement des deux directions dans lesquelles, nous avons
effectué la plupart de nos recherches au Ministère des Affaires
Etrangères1. Il s'agit de la Direction de
l'Intégration Africaine (DIA) et de la Direction des Organisations
Internationales et de la Francophonie (DOIF).
1- La Direction de l'Intégration
Africaine
Dans le premier gouvernement du premier mandat du Docteur
Boni YAYI, cette direction était sous la coupole d'un ministère
délégué auprès du Ministre des Affaires
Etrangères Chargé de l'Intégration Africaine et des
Béninois de l'Extérieur. Mais avec la disparition de ce
ministère, le décret N°2009-177 du 05 mai 2009 a
créé la Direction de l'Intégration Africaine au sein du
Ministère des Affaires Etrangères. L'article 69 de ce
décret attribue à cette direction la charge «
d'exécuter la stratégie du Gouvernement en matière
d'intégration régionale et sous-régionale ».
La DIA s'occupe de façon spécifique de plusieurs
dossiers dont ceux relatifs à l'Union Africaine.
Il n'existe pas encore un arrêté portant
attributions, organisation et fonctionnement de la DIA. Mais le projet
d'arrêté prévoit cinq services à savoir :
- un secrétariat ;
- le Service de la Gouvernance ;
- le Service des organisations à caractère
politique (SOP) ;
- le Service des Organisations à caractère
Economique et Financière (SOEF) ;
1 Nous désignerons par la suite le MAEIAFBE
par Ministère des Affaires Etrangères
- le Service des Affaires Humanitaires et sociales.
Les dossiers concernant l'Union Africaine sont traités
par le Service des Organisations à caractère Politique où
nous avons effectué la plupart de nos recherches.
Mais, la DIA n'a pas été notre seule source
d'information au Ministère des Affaires Etrangères. Nous sommes
également passé par la Direction des Organisations
Internationales et de la Francophonie.
2- La Direction des Organisations Internationales et de
la Francophonie (DOIF)
C'est l'arrêté N°016/MAE/DC/SGM/DAJDH/DOI
portant attributions, organisation et fonctionnement de la Direction des
Organisations Internationales qui régit cette direction. Le
décret N°2009- 177 du 05 mai 2009 portant attributions,
organisation et fonctionnement du MAEIAFBE, fait apparaître le volet
Francophonie dans l'intitulé de la direction et l'on parle
désormais de Direction des Organisations Internationales et de la
Francophonie (DOIF). Aux termes de l'article 75 de ce décret, la DOIF
« est chargée de traiter et de suivre les questions relatives
à la participation du Bénin aux activités des Nations
Unies et de ses Institutions spécialisées, des autres
Organisations Internationales Universelles et de l'Organisation Internationale
de la Francophonie ». Les sept services tels que prévus par le
décret en son article 76 sont les suivants :
- un Secrétariat ;
- le Service des Nations Unies (SNU) ;
- le Service des Organisations Internationales à
caractère Politique Spécialisées (SOP-S) ;
- le Service des Activités Opérationnelles du
Système des Nations Unies (SAO) ;
- le Service des Organisations Internationales à
caractère Economique, Technique et Financier (SOEF) ;
- le Service des Organisations à caractère Social
et Culturel (SSC) ;
- le Service de la Francophonie.
II- Le stage proprement-dit
Nous ferons ici l'état des lieux de la situation en
étude. Mais, il sera précédé par la restitution des
observations de stage.
A- Observation du stage
Notre stage pratique au sein du Ministère des Affaires
Etrangères nous a permis de découvrir le fonctionnement du
ministère et de certaines de ses directions d'une part, et de joindre la
pratique à la théorie acquise pendant nos trois années de
cours à l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM)
d'autre part. Ce stage qui s'est déroulé du 05 décembre
2011 au 27 février 2012 nous a permis de faire le tour de six directions
suivant la programmation ci-après :
Périodes
|
Structures d'accueil
|
Du 05 au 14 décembre 2011
|
Direction des Relations Economiques et
Commerciales Internationales (DRECI)
|
Du 15 au 23 décembre 2011
|
Direction des Affaires Consulaires et des Communautés
(DACC)
|
Du 26 décembre 2011 au 04 janvier 2012
|
Direction de l'Intégration Africaine (DIA)
|
|
Du 05 au 13 janvier 2012
|
Direction de l'Asie et de l'Océanie
(DASOC)
|
Du 16 au 27 janvier 2012
|
Direction des Ressources Financières et du
Matériel (DRFM)
|
Du 30 janvier au 27 février 2012
|
Direction des Organisations Internationales et de la Francophonie
(DOIF)
|
|
TABLEAU N°1 : réalisé
par nous même
Au cours de notre tour des directions, nous avons
constaté les difficultés auxquelles le personnel est
confronté. En effet, contrairement à l'attirance et l'admiration
qu'impose la beauté de l'aspect extérieur du bâtiment
principal du ministère, l'intérieur souffrent déjà
des problèmes d'entretien, de pannes de climatisation et d'ascenseur.
Une situation qui se trouve être encore meilleure à celle du
bâtiment annexe. L'insuffisance de bureaux oblige dans certaines
directions à faire cohabiter plusieurs cadres dans un même local.
Ceci, cumulé à l'exigüité des bureaux, n'offre pas un
cadre de travail optimal. Dans certaines directions, nous avons constaté
l'existence de services prévus par les textes en vigueur, mais non
fonctionnels pour cause d'insuffisance de personnel.
Toutefois, les difficultés auxquelles sont
confrontées les cadres du ministère, ne les ont pas
empêchés de nous réserver un accueil chaleureux. Notre
stage s'est déroulé dans une ambiance correcte et nous avons pu
bénéficier des conseils des directeurs et cadres avec qui nous
avons eu la chance de collaborer. C'est ainsi que nous avons eu à
plusieurs reprises, des échanges avec ces derniers dans l'intention de
pouvoir cerner une problématique. Dans cet exercice, ce sont la DIA et
la DOIF qui nous ont été plus bénéfiques. Au cours
d'une discussion avec un cadre de la DIA, nous avons été
intéressé par les crises politiques qui ont marqué
l'année
2011 et surtout le rôle des organisations internationales
dans le règlement de ces conflits.
B- Etat des lieux de l'étude
Plusieurs organisations internationales interviennent dans le
règlement des conflits en Afrique. En dehors des organisations
sousrégionales2 qui n'ont de compétence que sur leurs
Etats membres - donc
sur une partie du territoire africain -, il existe l'Union
Africaine (UA) -organisation régionale --- et l'Organisation
des Nations Unies (ONU) -organisation à caractère
universelle - qui ont compétence pour intervenir
dans la gestion de toutes les crises sur le continent
africain.
Chacune de ces organisations internationales a un
mécanisme de règlement des conflits. Mais ce double emploi
nécessite une collaboration entre les deux institutions pour
éviter une situation de concurrence qui conduirait à des actions
non coordonnées sur les terrains de conflits.
Ce problème est réglé par le chapitre
VIII de la charte des Nations Unies, intitulé : ACCORDS
REGIONAUX et réunissant les articles 52, 53 et 54. Dans ce
chapitre, les Nations Unies ne s'opposent pas « aux accords et organismes
régionaux destinés à régler les affaires qui,
touchant au maintien de la paix et de la sécurité
internationales, se prêtent à une action de caractère
régional, pourvu que ces accords ou ces organismes et leurs
activités soient compatibles avec les buts et les principes des Nations
Unies » (Art.52 al.1). L'ONU « encourage le développement du
règlement pacifique des différends par le moyen de ces accords ou
de ces organismes régionaux, soit sur l'initiative des Etats
intéressés, soit sur renvoi du Conseil de sécurité
» (art.52 al.3). La charte précise même au premier point
2 CEDEAO, CEMAC, SADC par exemple
de l'article 53 que le Conseil de sécurité peut
faire appliquer par ces organismes, des mesures coercitives prises sous son
autorité. Toutefois, « aucune action coercitive ne sera entreprise
en vertu d'accords régionaux ou par des organismes régionaux sans
l'autorisation du Conseil de sécurité ». Cette disposition
consacre la suprématie du Conseil de sécurité dans toute
action de règlement de conflit.
Il est important de souligner que l'Union Africaine a reconnu
cette suprématie du Conseil de sécurité en soulignant sans
ambiguïté dans le Protocole créant le Conseil de Paix et de
Sécurité que ce dernier « coopère et travaille en
étroite collaboration avec le Conseil de sécurité des
Nations Unies, qui assume la responsabilité principale du
maintien de la paix et de la sécurité ».
L'analyse de ces dispositions nous permet de dégager deux
règles :
- L'Union Africaine ne peut pas engager une action coercitive
sur un terrain de conflit sans l'autorisation du Conseil de
sécurité ;
- Le Conseil de sécurité devrait laisser l'UA
égrener ses moyens de règlement pacifique des conflits avant
d'intervenir, sur recours de cette dernière.
Toutefois, nonobstant l'existence de ces dispositions, nous
avons constaté une divergence d'actions des deux organisations dans la
crise libyenne.
Pour ce qui concerne la gestion de la crise qui a
découlé des soulèvements populaires en Libye, la
proposition de l'Union africaine se déclinait en cinq points importants
: la cessation immédiate des hostilités, la mise en place d'un
gouvernement d'union nationale destiné à préparer une
constitution et les instruments nécessaires en vue de rendre la
parole
aux Libyens pour la stabilisation de la situation, la promotion
de la démocratie, l'Etat de droit et la justice.
A travers cette proposition, l'organisation régionale
a privilégié le dialogue et la négociation dans le
règlement de ce conflit. Pour preuve, l'organisation régionale a
mis sur pied, un panel de Chefs d'Etats pour mener les négociations. Le
président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a ainsi été
désigné pour diriger le groupe composé des
présidents Jacob Zuma de l'Afrique du Sud, Denis Sassou Nguesso du Congo
Brazaville, Yoweri Museveni de l'Ouganda et Amadou Toumani Touré du
Mali.
Le Conseil National de Transition a toujours refusé
d'adhérer aux initiatives de l'UA tout en faisant du départ de
Mouammar Kadhafi du pouvoir, un préalable à toute
négociation. Pendant ce temps, des pays africains comme la Gambie et le
Sénégal se désolidarisent tôt de la position de
l'Union Africaine et reconnaissent le Conseil National de Transition. Ils
seront suivis plus tard par d'autres pays dont le Nigeria.
Parallèlement à l'initiative africaine, le
Conseil de Sécurité, sous la houlette de la France et de ses
alliés de l'occident - qui ont intérêt à la chute du
clan Khadafi - adopte le 17 mars 2011, la Résolution 1973, créant
une zone d'exclusion aérienne et autorisant les pays membres à
prendre "toutes mesures nécessaires" afin d'appliquer les sanctions et
de protéger les civils libyens. L'Organisation du Traité de
l'Atlantique Nord (OTAN) peut ainsi intervenir légalement et lance les
premières attaques aériennes contre les forces libyennes. L'ONU
fait ainsi l'option militaire contrairement à l'Union Africaine. Les
deux institutions garderont ainsi leurs positions jusqu'à la fin du
conflit où l'Union Africaine, face à la réalité, a
été contrainte de reconnaître le Conseil National de
Transition.
Quant à la crise postélectorale en Côte
d'Ivoire, l'ONU a très vite reconnu la victoire d'Alassane Dramane
OUATTARA. Pendant ce temps, l'Union Africaine s'est montrée silencieuse
au départ avant de confier une médiation à l'ancien
Président Sud Africain Thabo MBEKI. Mais soupçonné
d'être trop proche de Laurent GBAGBO, Président sortant, il se
verra retirer la mission qui sera confiée au Premier Ministre
Kényan Raila Odinga, à qui il sera joint plus tard un panel de
Chefs d'Etat dirigé par le Président mauritanien Mohamed Ould
Abdel Aziz. Les émissaires de l'Union Africaine avaient pour mission de
demander à Laurent GBAGBO de quitter le pouvoir. Suite au refus de ce
dernier, l'UA demandera le concours de l'ONU pour le faire partir.
Au vu de ce qui précède, nous retenons que la
collaboration entre l'UA et l'ONU présente des forces et atouts
importants ; mais également des faiblesses et problèmes.
Au rang des atouts, nous pouvons noter :
- l'existence d'un cadre légal clair qui régit les
relations devant exister entre les deux organisations ;
- l'acceptation par l'UA, de la suprématie du Conseil de
sécurité dans les questions de maintien de la paix et de la
sécurité ;
- le souci des deux organisations d'instaurer et de
préserver la paix et la sécurité internationale ;
Sur le plan des problèmes, on peut citer :
- les initiatives parallèles de l'ONU et de l'UA en Libye
;
- la tendance des grandes puissances occidentales à
gérer les crises selon leurs intérêts ;
- Le non respect scrupuleux des règles régissant
la collaboration entre les deux organisations ;
- l'inaction du Conseil de Paix et de Sécurité de
l'UA ;
- la marge de manoeuvre limitée du Président de la
Commission de l'UA dans les questions de règlement des conflits ;
- la marginalisation de l'UA dans la gestion des crises en
Afrique ;
- Diversité de positions au sein de l'UA.
Paragraphe deuxième : La problématique de
l'étude
Ici, nous procèderons au ciblage de la
problématique dans un premier temps et déterminerons la
démarche à suivre pour sa résolution dans un second
temps.
I- Le ciblage de la problématique
Le ciblage de la problématique se fera en deux phases.
Nous déterminerons d'abord la problématique à
étudier (A) avant de la justifier (B).
A- Choix de la problématique
La problématique objet du présent
mémoire sera déterminée sur la base de l'inventaire des
problèmes réalisé au terme de l'état des lieux de
base. Les problèmes dégagés peuvent se regrouper en deux
grandes problématiques importantes dont la résolution permettrait
une gestion plus structurée, plus concertée et plus harmonieuse
des crises politiques en Afrique. Il s'agit de :
- Problématique du mauvais fonctionnement interne de
l'Union Africaine et son effet sur la gestion des crises politiques en Afrique
;
- Problématique de l'absence de collaboration entre l'UA
et l'ONU dans la gestion des crises politiques en Afrique.
Ces deux problématiques sont d'une importance capitale
pour la résolution des crises politiques qui secouent le continent noir.
Néanmoins, notre travail se concentrera sur la question de la
collaboration qui mérite d'exister entre l'Union Africaine et l'ONU dans
la gestion des crises politiques en Afrique. Sans nier la pertinence de la
première problématique qui s'est dégagée, nous
choisissions la seconde que nous étayerons par les crises libyenne et
ivoirienne.
Cette problématique se justifie par plusieurs raisons.
B- Justification de la problématique
Il importe de rappeler au début de cette partie que
notre problématique concerne la gestion des crises politiques en Afrique
par l'ONU et l'Union Africaine. Plusieurs motifs sous-tendent ce choix.
D'abord, il est important de mettre en exergue l'importance
de cette problématique. En effet, l'Afrique est rongée par de
nombreuses crises qui ne cessent de s'aggraver au fil du temps. Dans son
ouvrage « La résolution des conflits en Afrique », Zartman
(1990) distingue six grandes causes de conflits en Afrique : « les luttes
pour le pouvoir consécutives à la décolonisation (Angola,
Zimbabwe, Namibie et Sahara) ; les problèmes liés à la
consolidation de l'État-Nation après l'indépendance
(Shaba, Ogaden, Angola, Tchad) ; les conflits entre mouvements de
libération nationale rivaux (les divers mouvements au Tchad) ; les
litiges frontaliers nés de l'identification d'un territoire mal
défini comme du conflit entre le Bénin et le Niger relative
à l'île de Lété, entre le Mali et le Burkina Faso,
entre le Cameroun et le Nigeria, en dépit du dogme de
l'intangibilité des frontières admis par l'Organisation de
l'Unité Africaine ; les rivalités structurelles ou
traditionnelles (par exemple entre le Maroc et
l'Algérie) ; l'emballement des moyens et l'introduction d'armes
étrangères».
Mais depuis quelques années, l'Afrique est
confrontée à de récurrentes crises politiques qui naissent
généralement des coups d'Etat militaires ou des contestations.
Ces contestations sont soit consécutives aux contentieux
électoraux (cas du Gabon en 2009, de la Côte d'Ivoire en 2010, de
la République Démocratique du Congo en 2011) ; soit avec pour
objectif de renverser un régime en place (cas du printemps arabe en
2011). Certaines de ces crises internes qui sont dans le fond purement
politiques se transforment en conflits armés (cas de la Libye et de la
Côte d'Ivoire). L'ONU et l'Union Africaine sont désormais
confrontées au problème de règlement de ces crises
politiques. Le chapitre VIII de la charte des Nations Unies règle la
question de la collaboration qui doit exister entre ces deux organisations,
mais ce mécanisme de règlement des conflits reste sujet à
des difficultés dans son application. Il s'avère donc important
pour nous que cette problématique soit étudiée.
Ensuite, notre choix a également été
guidé par l'actualité de cette problématique. Les conflits
et les crises constituent un problème récurrent en Afrique, dont
ils continuent de dominer l'actualité. L'année 2011 -
année de la fin de notre formation - aura été
particulièrement marquée par la dose importante de crises et de
tensions politiques nées en Afrique. Et 2012 a commencé par
connaitre les siennes. Dans un tel contexte, nous estimons que l'étude
de la présente problématique est non seulement importante, mais
surtout un acte d'utilité publique. Car elle pourra participer à
une meilleure gestion des conflits encore en cours et de celles qui
naîtront. C'est surtout pour rester coller à l'actualité
que nous avons pris comme cas d'étude, les crises libyenne et
ivoirienne. Le choix de ces deux conflits ne s'est pas basé sur des
considérations de ressemblances ou
de dissemblances qui existeraient entre eux, mais il faut
surtout noter que ces derniers constituent les deux crises majeures de
l'année 2011 en Afrique. Et leur règlement continue de faire
couler beaucoup d'ancre et de salive ; notamment en ce qui concerne le
rôle joué par l'UA et l'ONU dont l'intervention ne peut passer
inaperçue.
Enfin, c'est l'originalité de cette
problématique qui nous a séduit. La recherche documentaire dans
le répertoire des mémoires antérieures de l'ENAM nous a
permis de constater que l'étude de la gestion concertée et
complémentaire des crises politiques par l'ONU et l'Union Africaine
reste encore un terrain vierge. Certes, il existe des mémoires sur le
règlement des conflits ou encore sur le maintien de la paix et de la
sécurité, mais ils sont traités en rapport à une
organisation internationale précise. La problématique de la
collaboration de l'ONU avec l'Union Africaine dans la gestion des crises
politiques est purement nouvelle.
La problématique justifiée, il faut maintenant la
spécifier afin d'en déterminer la démarche à suivre
pour sa résolution.
II- Démarche de résolution de la
problématique
Avant de déterminer les séquences de
résolution de la problématique, nous énumérerons
les problèmes spécifiques du travail.
A- Spécification de la problématique
Notre travail consistera principalement à
étudier la collaboration nécessaire entre l'ONU et l'UA dans la
gestion des crises politiques en Afrique. Afin de faciliter la
compréhension de notre mémoire, et d'y faire transparaître
une suite logique, nous limiterons notre étude aux cas des crises
libyenne et ivoirienne. Comme expliqué plus haut, ces deux cas sont
choisis pour leur actualité, mais aussi parce que l'UA
et l'ONU y sont intervenues.
Notre thème s'intitule donc : «
L'Organisation des Nations Unies et l'Union Africaine dans la gestion des
crises politiques en Afrique : Cas des crises libyenne et ivoirienne
».
Cette problématique sera traitée suivant trois
problèmes spécifiques fondamentaux tirés du
répertoire des problèmes dégagés de l'état
des lieux de base. Ce choix nous permet de limiter notre étude afin
d'éviter une navigation à vue ; et de respecter l'obligation de
nombre de pages qui s'impose à nous. Aussi, pensons-nous que le
traitement d'un problème spécifique pourrait prendre
déjà en considération la substance d'un autre. Ainsi, les
problèmes spécifiques identifiés pour l'étude de
cette problématique sont les suivants :
- Les initiatives parallèles de l'ONU et de l'UA sur les
terrains de conflit politique;
- la marginalisation de l'UA dans la gestion des crises
politiques en Afrique ;
- Le non respect scrupuleux des règles régissant
la collaboration entre les deux organisations.
La problématique étant spécifiée,
nous devons penser à sa résolution. Dans ce cadre, il faut
préciser la démarche à suivre.
B- Détermination des séquences de
résolution
Il est question ici, d'annoncer les étapes à
observer pour résoudre la problématique de la difficile
collaboration entre l'ONU et l'UA dans la gestion des crises politiques en
Afrique.
Pour y arriver, nous avancerons d'abord les objectifs de
l'étude, puis identifierons les causes qui pourraient être
à la base des problèmes spécifiques évoqués
pour en déduire les hypothèses. Ensuite, nous n'occulterons ni
les apports antérieurs découverts dans la revue de
littérature, ni la méthodologie adoptée dans le cadre de
notre étude. Enfin, l'analyse des données recueillies lors des
enquêtes nous permettra de déboucher sur des propositions de
solutions.
Section deuxième : Cadres théorique et
méthodologique de l'étude
Dans cette partie, nous évoquerons les objectifs de
notre étude et les hypothèses ; puis nous aborderons la revue de
la littérature et la méthodologie adoptée.
Paragraphe premier : Buts et hypothèses de
l'étude Les objectifs précèderont les
hypothèses.
I- Les objectifs de l'étude
Nous déterminerons l'objectif général
par rapport au problème général identifié et les
objectifs spécifiques par rapport aux problèmes
spécifiques dégagés.
Pour ce qui concerne l'objectif général, il est
question de contribuer à une meilleure collaboration entre l'ONU et l'UA
dans la gestion des crises politiques en Afrique.
Quant aux objectifs spécifiques, ils consistent à
:
- contribuer à la définition d'un meilleur
mécanisme de collaboration entre le Conseil de Sécurité et
le Conseil de Paix et de Sécurité ;
- contribuer à une prise en considération des
positions de l'UA dans la gestion des crises politiques en Afrique ;
- étudier les conditions de gestion des crises en respect
scrupuleux du droit international et non selon les intérêts des
grandes puissances.
II- Les hypothèses de l'étude
Sur la base des problèmes spécifiques
identifiés, nous formulons les hypothèses suivantes :
- l'absence de concertation entre le Conseil de
sécurité et le Conseil de Paix et de Sécurité dans
la gestion des crises est à la base des initiatives parallèles de
l'ONU et de l'UA sur les terrains de conflit;
- les positions ambiguës et l'inaction de l'Union
Africaine justifient la marginalisation de l'organisation dans la gestion des
crises en Afrique ;
- la tendance des grandes puissances occidentales à
gérer les crises selon leurs intérêts est à la base
du non respect scrupuleux des règles régissant la collaboration
entre les deux organisations.
Ces hypothèses nous permettent de réaliser le
tableau de bord de notre étude que voici :
Niveau d'analyse
|
Problématiques
|
Objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
NIVEAU GENERAL
|
Insuffisance de collaboration entre l'UA et l'ONU
dans la gestion des crises politiques en Afrique
|
contribuer
à une meilleure collaboration entre l'ONU et l'UA
dans la gestion des crises politiques en Afrique
|
|
|
NIVEAU SPECIFIQUE
|
1
|
initiatives parallèles de l'ONU et de l'UA sur
les terrains de conflit
|
contribuer à la
définition d'un meilleur mécanisme de collaboration entre
le CS et le CPS
|
l'absence de concertation entre le CS et le
CPS dans la gestion des crises
|
l'absence de concertation entre le CS et le CPS est
à la base des initiatives parallèles de l'ONU et de l'UA
sur les terrains de conflit
|
|
marginalisation de l'UA dans la gestion des crises
en Afrique
|
contribuer à la considération des
positions de l'UA dans la gestion des crises politiques
en Afrique
|
les positions ambiguës et l'inaction de
l'Union Africaine
|
les positions ambiguës et l'inaction
de l'Union Africaine justifient la marginalisation
de l'organisation dans la gestion des crises en Afrique
|
|
Le non respect scrupuleux des règles régissant
la collaboration entre les deux organisations
|
étudier les conditions de gestion des crises
en respect scrupuleux du droit international
|
tendance des
grandes puissances occidentales à gérer les crises
selon leurs intérêts
|
la tendance des grandes puissances occidentales à
gérer les crises selon leurs intérêts est à la
base du non respect scrupuleux des règles régissant
la collaboration entre les deux organisations
|
|
TABLEAU N°2 : Tableau de bord de
l'étude
Paragraphe deuxième : L'état de la
recherche
Après avoir abordé la revue de la
littérature (I), nous évoquerons la méthodologie
adoptée (II).
I- La revue de la littérature
Plusieurs documents nous ont été utiles pour mieux
cerner le concept clé de notre mémoire et faire le point de
l'état de la recherche.
Nous nous sommes prioritairement basés sur les
instruments juridiques qui forment le cadre juridique du mécanisme en
étude. Nous avons donc lu la Charte des Nations Unies
dont le chapitre VIII indique les bases des relations qui doivent
exister entre les Nations Unies et les organisations régionales dans le
règlement des conflits en affirmant la suprématie du Conseil de
Sécurité en la matière. Cette suprématie a
été reconnue par l'Union Africaine qui parle de «
responsabilité principale » du Conseil de sécurité
dans le Protocole créant le Conseil de Paix et de
Sécurité. L'acte constitutif de l'Union
Africaine affirme la mission de l'organisation de promouvoir la paix et la
sécurité. Elle permet ainsi à l'institution de prendre les
mesures nécessaires pour régler les conflits internes et
internationaux qui secouent ses membres.
Outre les instruments juridiques, nous nous sommes
également intéressé aux travaux antérieurs
réalisés sur la question. Ainsi, nous nous sommes rendu compte
qu'il n'existe pas dans le répertoire de l'ENAM, des mémoires
déjà réalisé sur la question. Toutefois, nous en
avons vu qui évoque le rôle de l'UA dans le règlement des
conflits en Afrique. Nous avons donc lu essentiellement les mémoires
suivants :
- Ariane AMOUSSOU, « Contribution à une meilleure
efficacité de l'Union Africaine en matière de maintien de paix et
de sécurité », Cycle I ENAM (2010) ;
- Abel AGBEBLEO, « L'Union Africaine face aux
changements anticonstitutionnels en Afrique : cadre de réaction et
perspectives », Cycle II ENAM (2004).
Outre les mémoires de l'ENAM, nous nous sommes
également inspirés du mémoire de Philippe TUNAMSIFU
SHIRAMBERE sur le thème : « la collaboration entre l'ONU et l'Union
Africaine dans la résolution pacifique des conflits armés en
Afrique: cas de la crise au Darfour » (Université Libre des Pays
des Grands Lacs "ULPGL" - Diplôme de licence 2005). Ce mémoire
évoque comme nous la collaboration entre l'ONU et l'UA dans le
règlement des conflits ; mais il s'est limité à la
résolution pacifique et l'auteur a choisi comme cas d'étude, la
crise au Darfour.
Toujours dans le cadre de notre revue de littérature,
nous avons exploré les ouvrages et documents ci-après :
- William ZARTMAN, « la résolution des conflits en
Afrique », (1990). Dans ce document, l'auteur définit le conflit
comme un « litige qui sous-tend les heurts entre les
intéressés », tandis que la crise s'analyse comme un «
passage [à] des hostilités armées ». La crise est une
« flambée soudaine sur une courte période », mais
pouvant être durable (c'est le cas des « litiges prolongés
comme la guérilla sahraouie »). Il a également
mentionné les différentes étapes de résolution d'un
conflit en Afrique.
Nous avons également exploité la leçon
inaugurale de la rentrée académique solennelle 2007-2008 de
l'Université de Saint Louis, donnée par le Professeur Djibril
Samb sur le thème : « conflits et crises en Afrique :
étiologie, typologie, symptomatologie, prévention et
résolution ». Ce document a rappelé la définition de
Zartman ci-dessus évoquée.
Le concept de crise politique nous est élucidé
par le dictionnaire de la politique : Topictionnaire qui le définit
comme « une étape grave dans la vie d'un Etat ». Le
dictionnaire distingue deux sortes de crises politiques à savoir :
la crise institutionnelle qui peut aboutir à un changement de
constitution et la crise de régime qui peut aboutir à
une alternance au pouvoir (cas de la Côte d'Ivoire). Il est important de
préciser que la forme la plus bouleversante de crise politique est
la révolution (cas de la Libye).
Plusieurs articles de journaux et de revues sans oublier les
communiqués de presse et les résolutions du Conseil de
sécurité, les communiqués du conseil de paix et de
sécurité, les rapports du Secrétaire Général
des Nations Unies et du Président de la Commission de l'UA sur les
crises en Libye et en Côte d'Ivoire, nous ont aussi servi dans le cadre
de ce travail.
II- La méthodologie adoptée
Nous avons eu recours à plusieurs méthodes dans
le cadre de notre mémoire. Mais, nous nous sommes principalement
appuyé sur les entrevues avec les cadres du Ministères des
Affaires Etrangères et avec d'autres spécialistes de la question
en étude. Ces interviews se sont déroulées suivant un
guide d'entretien qui se trouve en annexe. Elles nous ont permis de mieux
approfondir nos recherches sur la problématique de la collaboration
entre l'ONU et l'UA dans la gestion des crises politiques en
Afrique. Nos personnes ressources étant choisies sur la
base de leurs compétences, les entretiens ont été
très enrichissants.
Par ailleurs, nous avons également utilisé la
recherche documentaire. Il s'agit de l'exploitation des revues, ouvrages,
rapports, articles, mémoires antérieurs, et textes juridiques
ayant trait à notre thème de recherche.
Aussi, l'internet a-t-il constitué pour nous une
véritable source d'information. Il nous a fourni plusieurs informations
dont l'accès nous a été presque impossible sur place.
C'est le cas par exemple des communiqués de presse du Conseil de
sécurité et des rapports du Secrétaire
Général des Nations Unies que nous avons dû
télécharger sur le site de l'organisation.
Enfin, le questionnaire nous a permis de recueillir des
informations auprès des cadres du ministère pour vérifier
nos hypothèses.
CHAPITRE PREMIER :
UN MECANISME
FORMELLEMENT ACCEPTABLE
Il n'existe pas un vide juridique en matière de
collaboration entre les Nations Unies et l'Union africaine dans la gestion des
crises politiques en Afrique. Le chapitre VIII de la charte des NU
prévoit un mécanisme clair à cet effet. Nous
présenterons donc dans un premier temps, le cadre juridique existant en
la matière. Dans un second temps, nous chercherons à comprendre
comment ce mécanisme est appliqué. Pour ce faire, nous
étudierons son application dans les crises libyenne et ivoirienne.
Section première : Le cadre juridique du
règlement des
conflits
Il sera question dans cette partie d'aborder les
mécanismes de règlement des crises, propres à chacune des
organisations avant d'évoquer celui qui régit leur
collaboration.
Paragraphe premier : Le mécanisme propre à
chaque organisation
L'Union Africaine et l'ONU étant des organisations
indépendantes, chacune d'elles possède son mécanisme
propre en matière de gestion des crises politiques. Nous passerons
d'abord au crible le mécanisme africain avant de nous intéresser
à celui onusien.
I- Le mécanisme de l'union africaine
A la lecture de l'acte constitutif de l'Union Africaine, on
se rend compte que le rôle de la prévention, de la gestion et du
règlement des conflits n'a été explicitement
attribué à aucun organe. C'est pour pallier à cette
insuffisance, que la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement
a adopté au cours de sa première session
ordinaire tenue à Durban (en Afrique du Sud) le 09 juillet 2002, le
protocole relatif à la création du Conseil de Paix et de
Sécurité de l'Union Africaine. Cette décision a
été prise en respect de l'acte constitutif dont l'article
5§2 dispose que « la Conférence peut décider de
créer d'autres organes » autres que ceux prévus par le
premier paragraphe du même article. Le CPS devient ainsi l'organe de
l'union, investie de la charge entre autres de la gestion des conflits.
A- Les moyens et organes de règlement
Le Conseil de Paix et de Sécurité constitue
l'organe le plus important de l'Union africaine en matière de gestion
des crises. Pour preuve, l'article 7 du protocole énonce parmi les
fonctions de l'organe, la promotion de la paix, de la sécurité et
de la stabilité en Afrique; (art7, a), le rétablissement de la
paix, y compris les bons offices, la médiation, la conciliation et
l'enquête (art7, c) et les opérations d'appui à la paix et
intervention, conformément à l'Article 4(h) et (j) de l'Acte
constitutif (art7, d). Dans le cadre de la gestion des crises, l'Afrique est
guidée par une vision plus pacifiste que coercitive. Le protocole
relatif à la création du CPS affirme même dans les
principes de l'organe, « le règlement pacifique des
différends et conflits » (art4, a).
A cet effet, le CPS « utilise les moyens à sa
discrétion pour se saisir d'un conflit ou d'une situation, soit à
travers l'action collective du Conseil lui-même, soit à travers
son Président et/ou à travers le Président de la
Commission, le Groupe des sages et/ou en collaboration avec les
Mécanismes régionaux »3.
Le Groupe des sages intervient dans le cadre de la
prévention des conflits. Mais, le Président de la Commission joue
un rôle dans la gestion des crises politiques en Afrique. C'est l'article
10 du protocole qui définit
3
Article 9, 2 du protocole relatif à la création du
Conseil de Paix et de Sécurité
son rôle en la matière. Sous l'autorité
du Conseil de Paix et de Sécurité et en consultation avec toutes
les parties impliquées dans un conflit, il déploie tous les
efforts et prend toutes les initiatives jugées appropriées en vue
de la gestion des conflits politiques en Afrique. De son propre chef ou
à la demande du CPS, le Président de la Commission peut «
user de ses bons offices, soit personnellement, soit par l'intermédiaire
d'Envoyés spéciaux, de représentants spéciaux, du
Groupe des sages ou des Mécanismes régionaux pour [...]
régler les conflits en cours [...] »4. Il est important
de préciser que le Président de la Commission est assisté
dans ces fonctions, par le Commissaire chargé des questions de paix et
de sécurité.
Pour la réussite de sa mission en ce qui concerne le
déploiement de missions d'appui à la paix et l'intervention,
conformément à l'article 4(h) et (j) de l'acte constitutif, il
est créer une force africaine prépositionnée. Cette force
est composée de contingents multidisciplinaires en attente, avec des
composantes civiles et militaires, stationnés dans leurs pays d'origine
et prêts à être déployées rapidement,
aussitôt que requis. Pour ce qui concerne le mandat de la force africaine
prépositionnée, celle-ci assume entre autre des fonctions dans le
domaine de l'«intervention dans un Etat membre dans certaines
circonstances graves ou à la demande d'un Etat membre afin de
rétablir la paix et la sécurité, conformément
à l'article 4 (h) et (j) de l'acte constitutif5.
Dans sa fonction de gestion des crises politiques en Afrique,
l'UA coopère avec les organisations sous-régionales qui ont des
objectifs similaires dans ce domaine.
4 Art 10, 2.c du protocole relatif à la
création du Conseil de Paix et de Sécurité
5 Article 13, 3 c du protocole relatif au Conseil de
Paix et de Sécurité
B- Les relations avec les mécanismes
régionaux
Les mécanismes régionaux font partie
intégrante de l'architecture de sécurité de l'UA.
Vis-à-vis de ces organisations, l'union assume la responsabilité
principale pour la promotion de la paix, de la sécurité et de la
stabilité en Afrique. A cet égard, le CPS et le Président
de la Commission « harmonisent et coordonnent les activités des
mécanismes régionaux dans le domaine de la paix, de la
sécurité et de la stabilité, afin que ces activités
soient conformes aux objectifs et aux principes de l'Union » (art16, a) et
travaillent en étroite collaboration avec ces mécanismes pour
assurer un partenariat efficace entre le CPS et ces derniers dans le domaine de
la promotion et du maintien de la paix, de la sécurité et de la
stabilité. « Les modalités de ce partenariat seront
basées sur leurs avantages comparatifs et les circonstances du moment
» (art 16, b). Lorsque les conflits éclatent, le CPS en
consultation avec les mécanismes régionaux, entreprend des
activités de rétablissement et de consolidation de la paix. Dans
ce cadre, il doit exister des échanges d'informations sur les
activités menées par chacune des organisations.
Le Président de la Commission a pour devoir de
convoquer au moins une fois par an, des réunions périodiques avec
les premiers responsables et/ou les autorités chargées des
questions de paix et de sécurité au niveau des Mécanismes
régionaux. Il prend les dispositions nécessaires pour assurer
l'entière participation de ces derniers dans la mise en place et au
fonctionnement efficace de la force africaine prépositionnée. Il
est invité également à participer aux réunions et
aux délibérations des mécanismes régionaux.
Tout comme l'Union Africaine, les Nations Unies ont
également leur mécanisme de gestion des crises.
II- Le mécanisme onusien
Le mécanisme onusien de gestion des crises est fait de
moyens qui sont mis en oeuvre par certains organes dont le Conseil de
sécurité qui joue le rôle principal en la
matière.
A- Les moyens de règlement
La Charte des Nations Unies oblige les Etats à
régler les conflits de manière pacifique. C'est d'ailleurs
l'article premier de cette charte qui inscrit comme but des NU, le maintien
« de la paix et de la sécurité internationales et à
cette fin », la prise « des mesures collectives efficaces en vue de
[...] réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux
principes de la justice et du droit international, l'ajustement ou le
règlement de différends ou de situations, de caractère
international, susceptibles de mener à une rupture de la paix ».
Dans ce cadre juridique, la gestion des crises politiques se
réfère à l'utilisation de moyens diplomatiques pour
convaincre les parties engagées dans le conflit de cesser les
hostilités pour négocier un règlement pacifique de leur
différend. Le chapitre VI de la charte relatif au règlement
pacifique des différends, notamment en son article 33,
énumère les moyens pacifiques possibles auquel l'organisation
pourrait faire recours. Il s'agit de la négociation, de l'enquête,
de la médiation, de la conciliation, de l'arbitrage, du règlement
judiciaire, du recours aux organismes ou accords régionaux. Mais, cette
liste est loin d'être exhaustive. En ce sens que le même article
ajoute que les parties peuvent rechercher la solution de leurs
différends par d'autres moyens pacifiques de leur choix.
Outre les moyens pacifiques, l'organisation intervient
également militairement pour des opérations de maintien ou de
rétablissement de la paix.
Ces moyens sont mis en oeuvre par des organes de
l'organisation.
B- Les organes de règlement
Le Conseil de sécurité joue le rôle
principal en matière de gestion des conflits. Afin d'empêcher la
situation de s'aggraver, le Conseil de sécurité peut «
inviter les parties intéressées à se conformer aux mesures
provisoires qu'il juge nécessaires et souhaitables
»6.
Ensuite, le Conseil de Sécurité peut «
décider quelles mesures n'impliquant pas l'emploi de la force
armée doivent être prises pour donner effet à ses
décisions, et peut inviter les Membres des NU à assurer ces
mesures. Celles-ci peuvent comprendre l'interruption complète ou
partielle des relations économiques et des communications ferroviaires,
maritimes, aériennes, postales, télégraphiques,
radioélectriques et des autres moyens de communication, ainsi que la
rupture des relations diplomatiques »7.
Enfin, le Conseil de sécurité peut «
entreprendre au moyen de forces aériennes, navales ou terrestres, toutes
action qu'il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de
la paix et de la sécurité internationales. Cette action peut
comprendre des démonstrations, des mesures de blocus et d'autres
opérations exécutées par des forces aériennes,
navales ou terrestres de Membres des Nations Unies »8.
Le Conseil de Sécurité agit par
résolution et les Etats ont le devoir de les appliquer. Cinq Etats ont
le droit de Véto et leur opposition à tout projet de
résolution empêche le vote de ce dernier. Il s'agit de la Chine,
des EtatsUnis d'Amérique, de la France, de la Grande Bretagne et de la
Russie.
Outre le Conseil de Sécurité,
l'Assemblée générale et le Secrétaire
général de l'organisation interviennent également dans la
gestion des crises.
6 Article 40 de la Charte des Nations unies
7 Article 41 de la Charte des Nations unies
8 Article 42 de la Charte des Nations unies
Pour ce qui concerne l'Assemblé
Générale, elle joue un rôle important dans la
médiation. Saisie par le Conseil de Sécurité, un Etat
membre ou un Etat non membre, elle fait des recommandations. Toutefois, elle ne
doit faire aucune recommandation sur un différend ou une situation
à l'égard duquel le Conseil de Sécurité remplit les
fonctions qui lui sont attribuées par la charte ; sauf sur demande de ce
dernier.
Quant au Secrétaire Général, il peut
prendre des initiatives diplomatiques pour ouvrir des négociations et en
maintenir l'élan. Il joue un rôle central dans le
rétablissement de la paix, à la fois à titre personnel et
en dépêchant des envoyés spéciaux ou des missions
pour des tâches spécifiques de négociation ou
d'enquête. Il peut également proposer ses bons offices.
Les règles de gestion des crises propres à
l'ONU se trouvent ainsi être bien distinctes de celles de l'Union
Africaine. Mais, la collaboration entre les deux organisations est régit
par un mécanisme qui tire sa source des instruments juridiques des deux
organisations.
Paragraphe deuxième : Mécanisme commun
à l'Union africaine et à l'Organisation des Nations Unies
Ce mécanisme est régi par le chapitre VIII de
la Charte des Nations Unies intitulé ACCORDS RÉGIONAUX
et l'article 17 du protocole relatif à la création du
Conseil de Paix et de Sécurité. Tous les deux instruments
affirment la nécessité d'une collaboration étroite entre
le Conseil de Sécurité des Nations Unies et le Conseil de Paix et
de Sécurité de l'Union Africaine, dans la gestion des conflits.
Mais, des deux organisations, il importe de préciser que c'est l'ONU,
par le biais du Conseil de Sécurité, qui assure la
responsabilité principale en matière de
gestion des crises. A cet effet, le Conseil de
Sécurité utilise, s'il y a lieu, l'UA pour l'application des
mesures coercitives prises sous son autorité. Cette
prééminence est encore plus prononcée, en ce sens
qu'aucune action coercitive ne peut être entreprise par l'UA sans
l'autorisation du Conseil de Sécurité.
En situation de crise en Afrique, l'article 52 de la charte
prévoit que l'UA doit faire tous ses efforts pour la régler d'une
manière pacifique avant de les soumettre au Conseil de
sécurité. Ainsi, le Conseil de Sécurité encourage
le développement du règlement pacifique des différends
d'ordre local par le moyen de ces accords ou de ces organismes
régionaux, soit sur l'initiative des Etats intéressés,
soit sur renvoi du Conseil de sécurité.
A chaque fois qu'il sera nécessaire, l'UA peut faire
recours aux Nations unies pour obtenir l'assistance financière,
logistique et militaire nécessaire pour les activités de l'Union
dans le domaine de la promotion et du maintien de la paix, de la
sécurité et de la stabilité en Afrique. Le paragraphe 3 de
l'article 17 du protocole prévoit même l'organisation entre les
organes compétents des deux organisations, de réunions
périodiques et de consultations régulières sur les
questions de paix, de sécurité et de stabilité en
Afrique.
Il est également important de souligner que Le Conseil
de sécurité doit, en tout temps, être tenu pleinement au
courant de toute action entreprise ou envisagée par l'UA pour le
maintien de la paix et de la sécurité internationales.
L'analyse de ce mécanisme nous fait estimer qu'il est
acceptable, ne ce reste que formellement. Mais, l'application
révèle des insuffisances.
Section deuxième : L'application du
mécanisme aux
crises
Les crises libyenne et ivoirienne sont les situations de
conflits politiques ayant marqué l'Afrique au cours de l'année
2011. Chacune de ses crises a été gérée avec le
concours aussi bien de l'UA que de l'ONU. Avant d'étudier la
collaboration qui a existé entre les deux organisations dans la gestion
de ces différends, il serait intéressant de passer en revue, les
actions menées par chacune d'elles dans chacun de ces pays.
Paragraphe premier : L'action individuelle des
organisations
L'UA et l'ONU sont intervenues chacune en ce qui la concerne
dans la gestion des crises ivoirienne et libyenne. Nous aborderons dans un
premier temps, l'action africaine dans ces deux crises et dans un second, celle
onusien.
I- L'action timide de l'Union Africaine
Nous évoquerons dans un premier temps l'action de
l'organisation régionale en Côte d'Ivoire avant d'aborder dans un
second temps le cas libyen.
A- L'Union Africaine et la crise ivoirienne
Il est important de préciser que la crise ivoirienne
dont nous traitons à travers notre étude est celle qui est
consécutive à l'organisation du second tour des élections
présidentielles du 28 novembre 2010.
En effet, le refus du Président Laurent GBAGBO de
transmettre le pouvoir à Alassane Dramane OUATTARA proclamé
vainqueur de l'élection présidentielle par la Commission
Electorale Indépendante (CEI)
avec la certification du Représentant Spécial du
Secrétaire Général des Nations Unies, a créé
une situation de tension politique en Côte d'Ivoire.
Dans cette situation, le Conseil de Paix et de
Sécurité a appelé au cours de sa 250ème
réunion tenue le 4 décembre 2010 à Addiss Abéba
(Ethiopie), au respect de la volonté populaire. Cinq jours après,
notamment le 09 décembre 2010, le Conseil a entériné au
cours de sa 252ème réunion, le communiqué final
sur la Côte d'Ivoire de la session extraordinaire de la conférence
des chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, tenue à Abuja
(Nigeria), le 07 décembre 2010, reconnaissant les résultats
proclamés par la Commission Electorale Indépendante, tels que
certifiés par le Représentant spécial du Secrétaire
général des Nations unies, conformément à la
résolution 1765 (2007) du Conseil de Sécurité du 16
juillet 2007. Par cette décision, l'UA reconnaît ainsi Monsieur
Alassane D. OUATTARA comme Président élu de la République
de Côte d'Ivoire et « lance un appel pressant à Monsieur
Laurent GBAGBO pour qu'il respecte les résultats de l'élection et
facilite sans délai, la passation du pouvoir au Président
élu »9 . La même réunion a suspendu la
participation de la Côte d'Ivoire à toutes les activités de
l'UA, jusqu'à ce que le Président OUATTARA assume effectivement
le pouvoir d'Etat.
Face à l'enlisement de la situation, l'UA a
créé un Groupe de haut niveau pour le règlement de la
crise en Côte d'Ivoire avec pour mandat d'évaluer la situation et
de formuler une solution politique d'ensemble10. Ce groupe dont la
présidence a été confiée au Président
Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz comprenait également les
Présidents Jacob ZUMA d'Afrique du Sud, Blaise COMPAORE du Burkina Faso,
Jakaya Kikwete de la Tanzanie et Idriss Déby Itno du Tchad. La
durée du mandat
9
Communiqué de la 252ème réunion
du Conseil de Paix et de Sécurité
10 C'était au cours de la
259ème réunion du Conseil de Paix et de
Sécurité tenue le 28 janvier 2011 à Addis Abeba
de ce groupe était d'un mois, mais sur demande de ce
dernier, il a été prorogée jusqu'au mois de
mars11. Au terme de ces travaux, le groupe a recommandé la
mise en place d'un gouvernement d'union nationale présidé par le
Président Alassane D. OUATTARA.
Malgré la proclamation par le Conseil de Paix et de
Sécurité du caractère contraignant de cette
recommandation, elle ne sera pas mise en oeuvre, tant le Président
Laurent GBAGBO a affirmé son refus catégorique de transmettre le
pouvoir.
B- L'Union Africaine et la crise libyenne
La vague de contestations populaires entamée en
Tunisie et répandue dans le monde arabe au début de
l'année 2011 n'a pas épargné la Libye.
Démarrée le 21 février 2011, la contestation libyenne a
pris une forme d'insurrection ; en ce sens que les manifestants ont pris les
armes pour affronter l'armée régulière. A cette
rébellion qui a installé sa base à Benghazi, le Colonel
Mouammar Kadhafi a opposé la répression. La crise libyenne est
née. Elle ne se terminera pas tôt par une démission du
« Guide »12. Mais, elle s'enlise de plus en plus. Un
nouveau terrain de conflit est ouvert et l'UA se doit d'intervenir. Le Conseil
de Paix et de Sécurité a fermement condamné l'utilisation
indiscriminée et excessive de la force contre des manifestants
paisibles, en violation des droits de l'Homme et du droit international
humanitaire. Il a également souligné la légitimité
des aspirations du peuple libyen à la démocratie, à la
réforme politique et à la justice. Le 10 mars 2011, le Conseil de
Paix et de Sécurité réunit au niveau des Chefs d'Etat et
de Gouvernement, a articulé une feuille de route pour le
règlement de la crise libyenne. Un groupe de haut niveau est
créé pour la gestion de la crise. Il est dirigé par le
Président mauritanien
11 Cette décision a été prise
par la 263ème réunion du Conseil de Paix et de
Sécurité, tenue à Addis Abeba le 28 février 2011
12 Titre attribué à Mouammar Kadhafi au
cours de son règne
Mohamed Ould Abdel Aziz, et est composé de ses
homologues sud africains Jacob ZUMA, congolais Denis Sassou Nguesso, ougandais
Yoweri Museveni et malien Amadou Toumani Touré. Après son
installation, ce groupe s'est évertué à chercher un accord
entre les parties en conflit afin d'aboutir à une solution politique.
La feuille de route de l'UA se décline en quatre
points à savoir : (i) la cessation immédiate de toutes les
hostilités ; (ii) la coopération des autorités libyennes
concernées pour faciliter l'acheminement diligent de l'aide humanitaire
aux populations dans le besoin ; (iii) la protection des ressortissants
étrangers, y compris les travailleurs migrants africains vivant en Libye
; et (iv) l'adoption et la mise en oeuvre des réformes politiques
nécessaires pour l'élimination des causes de la crise
actuelle.
Le Guide Mouammar Kadhafi a accepté la proposition de
l'UA. Mais le CNT indique le départ du pouvoir du « Guide »
comme un préalable à toute négociation.
L'action de l'UA aussi bien en Libye qu'en Côte
d'Ivoire n'a pas permis à l'organisation de régler seule ces
crises afin d'apporter comme elle le souhaitait, des solutions africaines aux
crises africaines. L'ONU est également intervenue dans le processus de
gestion des deux crises.
I- L'action décisive de l'Organisation des
Nations Unies
Les Nations Unies ont participé à la gestion des
crises qui ont secoué en 2011 la Libye et la Côte d'Ivoire.
A- L'ONU et la crise ivoirienne
Le rôle de l'ONU dans la gestion de la crise post
électorale ivoirienne a été déterminant. D'abord,
l'organisation était en amont de cette crise par sa certification de
l'élection présidentielle du 28 novembre 2010. En effet,
c'était pour répondre aux exigences des différents
protagonistes
de la crise ivoirienne, que le Conseil de
sécurité, dans sa résolution 1765 du 16 juillet 2007, a
donné pouvoir au Représentant spécial su SG des NU en
Côte d'Ivoire pour certifier lesdites élections. Cette
résolution affirme clairement que « les résultats des
élections seront certifiés d'une façon explicite. Une fois
certifiés, le Certificateur n'admettra pas que les résultats
fassent l'objet de contestations non démocratiques ou de compromissions
». Mais malgré l'unanimité apparente des différentes
parties, la certification faite par le Représentant spécial du
Secrétaire général de l'ONU en Côte d'Ivoire
après la proclamation des résultats du second tour de la
présidentielle par la Commission Electorale Indépendante, sera
remise en cause par le camp Gbagbo qui a accusé l'ONU d'être
partiale. Et c'est le refus du président Laurent Gbagbo de
reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara qui sera à l'origine
de la crise postélectorale ivoirienne.
Pour la résorber, l'organisation internationale
utilisera la diplomatie dite du « ni ni », c'est-à-dire ni
indifférence, ni ingérence. En effet, conformément au
concept d'impartialité qui est l'un des principes doctrinaux de toute
opération onusienne de maintien de la paix, l'ONUCI13, dont
le mandat s'inscrit dans le cadre du chapitre VII des Nations
Unies14, a brillé de par sa passivité. Elle s'est
contentée de critiquer et de dénoncer les différentes
exactions et atteintes aux droits humains sans toutefois mener des actions
concrètes en vue d'y mettre un terme. Or, la résolution 1528 du
Conseil de sécurité dote cette mission de la capacité
d'«utiliser tous les moyens nécessaires pour s'acquitter de son
mandat dans la limite de ses capacités et dans les zones de
déploiements de ses unités ».
Néanmoins, avec l'embrasement de la situation et le
risque d'une guerre civile généralisée, le Conseil de
sécurité a dû voter une résolution
13 L'Opération des Nations Unies en Côte
d'Ivoire (ONUCI
14 Le chapitre VII de la Charte des
Nations Unies établit la gamme des actions à mener en cas de
menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression
plus explicite en vue de protéger les populations
civiles ivoiriennes. Il s'agit de la résolution 1975, une
résolution sous le signe de la protection des civils en
référence au principe de « la responsabilité de
protéger »15. Ainsi, en adoptant la résolution
1975 à l'unanimité, le Conseil de sécurité a
opté pour une intervention militaire afin de mettre fin aux souffrances
des populations civiles. C'est pour cela que le point 6 de ladite
résolution a « autorisé l'ONUCI, dans le cadre de
l'exécution impartiale de son mandat à utiliser tous les moyens
nécessaires pour s'acquitter de la tâche qui lui incombe de
protéger les civils menacés d'actes de violence physique
imminente, dans la limite de ses capacités et dans ses zones de
déploiement, y compris pour empêcher l'utilisation d'armes lourdes
contre la population civile ». Outre la protection des civils et la mise
hors d'Etat de nuire des armes lourdes des forces fidèles à
Laurent Gbagbo, la résolution 1975 exigeait clairement le retrait
immédiat de l'ancien président ivoirien. La mise en oeuvre de
cette résolution coïncide avec la grande offensive militaire
baptisée « Restaurer la paix et la démocratie en
Côte d'Ivoire », lancée le 28 mars 2011 par les Forces
républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), nouvelle armée
composée essentiellement des Forces nouvelles (ex-rebelles),
fidèles à Ouattara et dont l'objectif était de chasser
Laurent Gbagbo du pouvoir.
Le soutien militaire des forces onusiennes et de la Force
Licorne16 a été considérable et décisif
dans la bataille d'Abidjan. La destruction des armes lourdes des forces loyales
au président Gbagbo, stationnées au palais présidentiel,
à la résidence présidentielle, aux différents camps
militaires
15 Ce principe fut
développé dans le rapport de la Commission internationale
indépendante de l'intervention et de la souveraineté des Etats
(CIISE) avant d'être endossé par l'Assemblée
générale des Nations Unies lors du 60ème sommet mondial de
l'organisation en octobre 2005 sous le titre « Devoir de protéger
les populations contre le génocide, les crimes de guerre, le nettoyage
ethnique et les crimes contre l'humanité ».
16 Conformément à la résolution
1528 du Conseil de sécurité, la force licorne constitue la force
de réaction rapide de l'ONUCI
dont Akouédo, Agban, la garde présidentielle et
plusieurs endroits stratégiques de la capitale économique les 4,
9 et 10 avril 2011 ont fini par affaiblir le camp Gbagbo. Les forces de l'ONUCI
et la force Licorne ont par ailleurs soutenu les FRCI dans l'assaut final du 11
avril dernier sur la résidence présidentielle et qui s'est
soldé par l'arrestation du président sortant, de son
épouse, de certains membres de sa famille et de plusieurs de ses
collaborateurs.
Ainsi, se présente l'action de l'ONU en Côte
d'Ivoire. En Libye, l'organisation n'était pas non plus absente dans la
gestion de la révolution ayant conduit à la chute du Guide
Mouammar El-Khadafi.
B- L'ONU et la crise libyenne
Dans la crise libyenne, les Nations Unies ont joué un
rôle important. L'adoption de la résolution 1973 du Conseil de
Sécurité est l'une des actions les plus importantes dans la
gestion de cette crise.
En effet, au début de la crise libyenne, c'est la
France qui a reconnu en premier17, le Conseil National de Transition
comme le seul représentant légitime du peuple libyen. C'est suite
à cette reconnaissance qu'elle a amorcé une offensive
diplomatique visant à faire voter des résolutions par le Conseil
de Sécurité par rapport à la situation en Libye. Le 26
mars, le Conseil de Sécurité des Nations Unies adopte la
résolution 1970 qui ordonne la saisine de la Cour Pénale
Internationale (CPI), un embargo sur les armes, l'interdiction de voyager et un
gel des avoirs de nombreuses personnalités affiliées au
régime Khadafi. Ces premières sanctions de la communauté
internationale faisaient suite à une sévère
répression orchestrée par le gouvernement libyen.
17
Cette reconnaissance a été annoncée le 05
mars 2011
Toujours sous l'impulsion de la France, nous assisterons au
vote le 17 mars 2011 de la résolution 1973, qui crée une zone
d'exclusion aérienne et donne le pouvoir aux « Etats Membres qui
ont adressé au Secrétaire général une notification
à cet effet et agissant à titre national ou dans le cadre
d'organismes ou d'arrangements régionaux et en coopération avec
le Secrétaire général, à prendre toutes mesures
nécessaires [...] pour protéger les populations et les zones
civiles menacées d'attaque en Jamahiriya arabe libyenne, y compris
Benghazi, tout en excluant le déploiement d'une force d'occupation
étrangère sous quelque forme que ce soit et sur n'importe quelle
partie du territoire libyen, et prie les États Membres concernés
d'informer immédiatement le Secrétaire général des
mesures qu'ils auront prises en vertu des pouvoirs qu'ils tirent du
présent paragraphe et qui seront immédiatement portées
à l'attention du Conseil de sécurité ».
Cette disposition de la résolution 1973 donne une
large marge de manoeuvre aux Etats Membres dans leurs actions en Libye. C'est
donc en vertu de cette disposition que l'Organisation du Traité de
l'Atlantique Nord (OTAN) a été chargée d'assurer la
sécurité des civils en Libye. Mais les bombardements de
l'alliance ne tueront finalement pas que les combattants pro-Khadafi, mais les
populations civiles succomberont sous les armes de l'OTAN. Cette organisation a
apporté un soutien considérable au Conseil National de Transition
dans le trac des pro-Khadafi et du « Guide » luimême. C'est
d'ailleurs avec son soutien que le colonel sera neutralisé et
assassiné le 20 octobre 2011 à Syrte, sa ville natale.
Par la résolution 1973, l'ONU s'est donc quelque peu
effacé au profit de l'OTAN dans l'intervention militaire en Libye. L'UA
quant à elle, a préféré une solution
négociée de cette crise. Les deux organisations se sont
également faites remarqué dans la gestion de la crise ivoirienne.
Mais,
quelle a été la collaboration qui a pu exister
entre elles au cours de ces deux crises ?
Paragraphe deuxième : L'action concertée des
organisations
Cette collaboration sera évoquée en deux
parties. Dans un premier temps, nous l'étudierons par rapport à
la crise ivoirienne. Dans un second temps, nous nous intéresserons
à celle libyenne.
I- Une gestion concertée en Côte
d'Ivoire
Il serait suffisamment difficile de parler de la gestion
concertée de la crise ivoirienne en évoquant l'ONU et l'Union
Africaine sans faire allusion à la CEDEAO. L'organisation
sous-régionale est la première à reconnaître la
victoire d'Alassane Dramane OUATTARA et exiger le retrait de Laurent GBAGBO du
pouvoir. Mais elle bute dans son projet d'intervention militaire en Côte
d'Ivoire. Étant donné qu'en vertu du chapitre VIII de la Charte
des NU, la Cour de Justice de la CEDEAO rend publique le 18 mars 2011, une
décision dans laquelle elle interdit aux pays membres de l'organisation
de prendre part à toute intervention militaire internationale en
Côte d'Ivoire, pour déloger le Président Laurent GBAGBO.
C'est alors que le jeudi 24 mars 2011, les Chefs d'Etat de la CEDEAO,
réunis en sommet extraordinaire, demandent à l'ONU de «
renforcer l'ONUCI et d'utiliser tous les moyens nécessaires pour
protéger la population et les biens et pour faciliter le transfert
immédiat du pouvoir à M. Alassane OUATTARA
»18.
C'est à ce moment que l'UA, jusque là presque
muette, décide de se prendre à coeur la situation. A priori
contre une idée d'intervention militaire, l'organisation
régionale adopte une position contraire à celle de la
18
Communiqué finale du sommet extraordinaire des Chefs
d'Etat de la CEDEAO du 24 mars 2011
CEDEAO. Pour preuve, John SHINKAIYE, Directeur de Cabinet de
Jean PING19, fera observer au cours de ce sommet que « la
CEDEAO et l'UA sont d'accord pour que la force soit le dernier recours,
après que toutes les voies pacifiques auront échoué
». Encline à utiliser la force, la CEDEAO se voit retirer le
dossier par l'UA qui prône la négociation et met en place le
groupe de haut niveau pour le règlement de la crise ivoirienne. Avec
l'échec des négociations engagées et au vu des violences
dans le pays, l'UA finira par s'en remettre à l'ONU. Elle demande le
renforcement de l'ONUCI et la diversification de son contingent.
Jusque-là, le Conseil de Sécurité et le
Secrétaire Général des Nations Unies se sont
contentés de reconnaître la victoire de M. OUATTARA et de
condamner les violences. Pour ce qui concerne les mesures prises en vue de la
gestion de la crise, ils apportent plutôt leur soutien aux initiatives de
la CEDEAO et de l'Union Africaine. Mais à présent, l'organisation
se doit d'intervenir. Et ce sera essentiellement à travers la
résolution 1975 qui couvre la force Licorne dans ses initiatives aux
côtés des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire. Cela
aboutira à l'arrestation du Président Laurent GBAGBO le 11 avril
2011.
Au moment où l'ONU et l'UA travaillaient à
résorber la crise ivoirienne, celle libyenne était
également d'actualité.
II- Une gestion parallèle en Libye
L'Union Africaine aura joué un rôle
particulièrement marginal dans la gestion de la crise libyenne. En
effet, aucune de ses actions n'a été réellement prise en
compte dans la gestion de ce différend. Pour le Docteur
19 Jean PING est le Président de la Commission
de l'UA
Jean-Jacques KONADJE20, cela s'explique
certainement par le mutisme qu'elle a observé dès le début
des hostilités. En effet, ce n'est que trois semaines après le
début des combats entre les insurgés et les forces fidèles
au Colonel Mouammar Kadhafi que l'organisation continentale a daigné se
prononcer sur la situation libyenne. Sans doute, était-elle
préoccupée par une issue pacifique de la crise
postélectorale ivoirienne. Mais cette réaction pour le moins
« tardive » sur la Libye a jeté un certain discrédit
sur l'organisation panafricaine et remis en cause ses compétences en
matière de gestion de crise.
Le manque de réaction spontanée de l'UA a
d'ailleurs conduit le reste de la communauté internationale, plus
particulièrement les pays occidentaux, l'ONU, l'Union européenne
et la Ligue arabe à prendre des décisions sans qu'elle y soit
associée. Le sommet international à Paris sur la Libye qui s'est
tenu le 19 mars 2011, sans la participation d'aucun leader africain ni d'aucun
représentant de l'Union africaine, en est une parfaite illustration.
Cette réunion décisive sur la Libye qui faisait suite à
l'adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité
des Nations Unies, a permis à la communauté internationale
d'adopter une position commune sur la crise Libyenne.
Plusieurs rencontres sur ce dossier se sont tenues par la
suite. Mais à aucun moment, l'UA n'a voulu associer sa voix à ces
différentes initiatives. Une fois sortie de son mutisme, l'organisation
régionale s'est encore confinée dans sa position pacifiste et
affirme son opposition à toute action militaire en Libye et met en place
un panel de Chefs d'Etats pour juguler la crise.
20 Jean-Jacques Konadjé est Docteur en Science
Politique, consultant en géopolitique et relations internationales,
expert en maintien de la paix puis spécialiste de la défense et
de la sociologie militaire. Il enseigne la communication à
l'Université de Rouen.
L'Union africaine a adopté une position pour le moins
ambiguë par rapport à la crise libyenne. Beaucoup de
spécialistes justifient cette position de l'UA par le fait que le guide
libyen était à la fois le père fondateur et le plus gros
contributeur de l'Union africaine21.
Mais, même au sein de l'institution, les dissensions
ont commencé par voir le jour. Plusieurs pays se désolidarisent
de la position de l'Union africaine et reconnaissent le Conseil National de
Transition qui ne sera reconnu par l'organisation panafricaine qu'en
août, soit après la prise de Tripoli par les
rebelles22.
Au moment où l'UA menait son action diplomatique,
l'OTAN bombardait sous le couvert de la résolution 1973 du Conseil de
Sécurité. Et c'est cette action de l'alliance qui permettra aux
rebelles, de vaincre le Colonel Khadafi qui sera assassiné le 20 octobre
2011 à Syrte.
Nous avons donc constaté une difficile collaboration
entre l'ONU et l'UA dans la gestion de la crise libyenne où les deux
organisations ont plutôt agit parallèlement, sans une convergence
d'actions.
21 Il finançait à lui seul plus de 15%
du budget de l'UA
22 La Gambie a été le premier pays
à reconnaître le CNT dès le 22 avril 2011 ; suivi du
Sénégal le 18 mai.
CHAPITRE DEUXIEME :
UN MECANISME PERFECTIBLE
L'Afrique se trouve être minée par de nombreuses
crises politiques dont la résolution nécessite
généralement l'intervention des organisations internationales
investies par les Etats de ce rôle. Il s'agit notamment de l'ONU et de
l'Union africaine. Mais, il est constaté que ces organisations
internationales ne sont pas toujours sur la même longueur d'onde en ce
qui concerne la politique à adopter pour la gestion de ces conflits. Si
la gestion de la crise postélectorale ivoirienne a montré un
certain respect du mécanisme de collaboration entre l'ONU et l'UA en
matière de gestion des différends, celle de la révolution
libyenne a affiché plutôt des rivalités qui ont conduites
à des actions parallèles sur le terrain. Nous avons
étudié cette problématique à travers trois
problèmes spécifiques sur lesquels nous nous sommes basés
pour formuler nos hypothèses. Nous vérifierons dans une
première section ces hypothèses avant de proposer dans une
seconde section, des essais de solutions aux problèmes, suivies des
recommandations pour leur mise en oeuvre.
Section première : l'inefficacité du
mécanisme
Dans cette section, nous présenterons les
données recueillies et procèderons à la
vérification des hypothèses. Ceci se fera à travers une
analyse des causes endogènes et exogènes des problèmes
spécifiques identifiés.
Paragraphe premier : Les causes endogènes
Ici, nous aborderons les causes relatives au rôle de
l'Union africaine dans la gestion des conflits politiques.
Des entretiens que nous avons eus avec les cadres du
Ministère des Affaires étrangères et avec d'autres
spécialistes des relations internationales, il ressort que les positions
de l'organisation panafricaine ne sont pas toujours coordonnées. Chaque
Etat peut se permettre, au nom de
sa souveraineté, de prendre des positions qui vont
à l'encontre de celle de l'Union. Les divergences de positions sur la
crise libyenne confirment bien cette assertion.
Ensuite, il est important de noter des positions peu
raisonnables de l'organisation continentale sur certaines crises politiques. En
effet, on pourrait en arriver à croire que l'Union africaine a des
difficultés à prendre des décisions coercitives. Elle
reste toujours campée sur une position pacifiste et se refuse même
d'utiliser les menaces d'intervention militaire comme un moyen de pression.
Enfin, l'inaction de l'Union africaine est également
une cause endogène non négligeable. Le fonctionnement interne des
organes de l'institution ne permet pas une pro activité de cette
dernière. Les réunions du Conseil de Paix et de
Sécurité nécessitent une organisation minutieuse, en ce
sens qu'elles connaissent le déplacement des ministres des affaires
étrangères ou des chefs d'Etat et de Gouvernement. Les
dispositions à prendre pour l'organisation de telles réunions
prennent du temps et ne permettent pas à l'organisation de réagir
rapidement aux situations de conflits. Il en est de même pour les sommets
extraordinaires des chefs d'Etat et de Gouvernement.
Ainsi, les données collectées se présentent
telles que déclinées dans le tableau ci-après :
TABLEAU N°3 : Les données
relatives au problème spécifique N°2 : la
marginalisation de l'UA dans la gestion des crises politiques en
Afrique
Problème
|
Causes
|
Nombre
|
Pourcentage
|
La
marginalisation de l'Union Africaine dans la
|
Les positions ambiguës de l'Union Africaine
|
07
|
53,85
|
|
05
|
38,46
|
|
gestion des crises politiques
|
La volonté de l'ONU de gérer les crises sans
associer l'UA
|
00
|
00
|
en Afrique
|
Autres
|
01
|
7,69
|
TOTAL
|
13
|
100
|
|
Source : Tableau réalisé
par nous-même sur la base des données recueillies
En analysant les données du tableau N°3, nous
nous rendons compte que sept (7) enquêtés sur les treize (13)
interrogés --- soit 53,85% - estiment que les positions ambiguës de
l'Union africaine sont à la base de sa marginalisation dans la gestion
des crises politiques en Afrique. Pendant ce temps, cinq (5) autres personnes
--- soit 38,46% --- trouvent plutôt comme raison à ce
problème, l'inaction de l'organisation. Notre hypothèse N°2
cumulant les deux réponses, nous additionnons donc les deux
statistiques. Ce calcul nous donne un total de 12 enquêtés sur 13
pour une proportion de 92,31% de l'échantillon. Par conséquent,
nous pouvons affirmer que l'hypothèse spécifique N°2
est vérifiée.
Paragraphe deuxième : Les causes
exogènes
Nous observons la tendance des grandes puissances à
gérer les crises politiques selon leurs intérêts
économiques, géopolitiques et/ou stratégiques. En Libye
par exemple, les pays occidentaux ont préféré
reconnaître le Conseil National de Transition et contribuer à la
chute de Mouammar Khadafi parce que ce dernier leur avait fermé la porte
à l'exploitation du pétrole libyen. La crise n'a pas totalement
pris fin quand d'importants contrats pétroliers ont été
signés avec le CNT, permettant entre autres aux Français et aux
Britanniques d'exploiter le pétrole libyen. Cette tendance empêche
un respect scrupuleux du chapitre VIII de la charte
des Nations Unies. Là-dessus, les spécialistes
rencontrés sont largement d'accord ; comme le témoigne le tableau
ci-après.
TABLEAU N°4 : Les données
relatives au problème spécifique N°3 : Le non respect
scrupuleux des règles régissant la collaboration entre les deux
organisations
Problème
|
Causes
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Le non respect scrupuleux des règles régissant la
collaboration entre les deux organisations
|
La tendance des grandes puissances occidentales à
gérer les crises selon leurs intérêts
|
10
|
76,92
|
|
02
|
15,39
|
|
01
|
7,69
|
TOTAL
|
13
|
100
|
|
Source : Tableau réalisé
par nous-même sur la base des données recueillies
Le tableau N°4 ci-dessus nous indique que dix (10)
personnes interrogées sur treize (13) estiment que la tendance des
grandes puissances occidentales à gérer les crises selon leurs
intérêts est la cause du non respect scrupuleux des règles
régissant la collaboration entre les deux organisations. Cela
équivaut à une proportion de 76,92%. Ce qui nous amène
à conclure que l'hypothèse spécifique N°3
est vérifiée.
Outre la cause ci-dessus évoquée, il existe
également l'insuffisance de concertation entre le conseil de
sécurité des Nations unies et le conseil de paix et de
sécurité de l'Union africaine. Les réunions conjointes des
deux conseils se tiennent annuellement. Pis, leurs contenus se limitent aux
condamnations. Et depuis cinq années que cette initiative a
démarré, il n'y
a jamais eu des réunions extraordinaires. Cette absence
de concertation permanente fait le lit à des initiatives
parallèles dans le pays.
Les données recueillies à ce sujet se
présentent comme suit :
TABLEAU N°5 : Les données
relatives au problème spécifique N°1 : les initiatives
parallèles de l'ONU et de l'UA sur les terrains de conflit politique en
Afrique
Problème
|
Causes
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Les initiatives parallèles de l'ONU et de l'UA sur les
terrains de conflit
|
L'insuffisance de concertation entre le CS et le CPS dans la
gestion des crises
|
10
|
76,92
|
|
03
|
23,08
|
|
00
|
00
|
TOTAL
|
13
|
100
|
|
Source : Tableau réalisé
par nous-même sur la base des données recueillies
Pour le compte de cette hypothèse N°1 :
« L'absence de concertation entre le CS et le CPS est à la base
des initiatives parallèles de l'ONU et de l'UA sur les terrains de
conflits politiques en Afrique », nous retenons à la lecture
du tableau N°5 que dix (10) personnes sur les treize (13)
interrogées estiment que l'insuffisance de concertation entre le CS et
le CPS dans la gestion des crises est à la base des initiatives
parallèles de l'ONU et de l'UA sur les terrains de conflits politiques.
Cela équivaut à 76,92% de l'échantillon. Ce qui signifie
que l'hypothèse spécifique N°1 est
vérifiée.
Section deuxième : L'amélioration du
mécanisme de
collaboration
Pour contribuer à une meilleure collaboration entre
l'ONU et l'UA dans la gestion des crises politiques en Afrique, nous
proposerons des approches de solutions aux problèmes
évoqués et les appuierons par des recommandations qui
faciliteront leur mise en oeuvre.
Paragraphe premier : Les réformes
nécessaires
Nos approches de solutions vont dans le sens de
résorber les problèmes spécifiques retenus. Dans ce sens,
nous proposons les réformes que voici :
I- Une commission permanente de concertation
Il est important de nos jours, de penser à un
renforcement de la coopération entre l'Union africaine et l'ONU dans la
gestion des crises politiques en Afrique.
Ce renforcement passe par la mise en place d'une commission
permanente de concertation entre le Conseil de sécurité et le
Conseil de Paix et de Sécurité. Il s'agit d'une commission
conjointe qui regroupera des représentants des deux conseils.
Contrairement aux réunions consultatives annuelles, cette commission se
réunira régulièrement. Elle sera le pont entre les deux
organes et aura pour mission d'oeuvrer pour une concertation entre les deux
conseils dans la gestion des crises. Dans ce cadre, elle organisera des
missions sur le terrain conduites en collaboration par les deux organisations.
Les missions seront sanctionnées par un rapport assorti de
recommandations dont pourront s'inspirer le Conseil de sécurité
et le CPS dans leurs décisions.
Pour ce qui concerne le fonctionnement de cette commission,
nous proposons qu'elle soit dotée d'une totale autonomie dans ses
actions afin de produire des réflexions objectives qui conduiront
à des recommandations qui échappent à beaucoup de
critiques. Au sein de cette commission, chacune des parties peut affirmer sa
position au cours des débats. Les recommandations seront le fruit du
consensus.
Les missions et activités de la commission permanente de
concertation seront conjointement financées par les deux
organisations.
Il est important de préciser que cette commission,
telle que nous la proposons, n'a pas vocation à devenir un organe de
l'une ou l'autre des organisations et ne prendra pas de décisions
contraignantes. Ses compétences se limitent aux recommandations faites
au CPS et au Conseil de sécurité sur le règlement des
crises politiques en Afrique.
II- La dynamisation du mécanisme africain
Notre étude a révélé la
passivité et les positions ambiguës de l'Union africaine face aux
crises politiques en Afrique. Pour résoudre ce problème afin de
corriger la marginalisation dont est souvent victime l'organisation dans la
gestion de ces conflits, nous proposons d'abord une pro activité de
l'organisation.
En effet, pour éviter l'inaction, il serait
très important que le Président de la Commission intervienne
très rapidement au lendemain de l'éclatement des conflits afin
d'affirmer la position de l'organisation. Le CPS doit également pouvoir
se réunir assez rapidement afin de se prononcer sur la question. Pour ce
faire, il serait plus pratique que le conseil se réunisse à
travers les Représentants permanents de ses membres auprès de
l'organisation. Cette formule permettrait au conseil de se prononcer plus vite
que lorsqu'il devrait se réunir au niveau des ministres des Affaires
étrangères ou des Chefs d'Etat. L'organisation de telles
réunions prend plus de temps en ce sens qu'elle
nécessite le déplacement des Ministres ou des Chefs d'Etats alors
que les Représentants permanents sont sur place.
Aussi, les pouvoirs de bons offices du Président de la
commission doivent-ils être accentués. Cela lui permet d'engager
la médiation sur le terrain en vue d'un règlement pacifique des
conflits.
En permettant au Président de la Commission de prendre
ces dispositions préliminaires, l'UA évitera de passer pour une
institution passive. Cela permettra d'engager des initiatives avant un
éventuel sommet extraordinaire des Chefs d'Etat et de gouvernement sur
le sujet ; une réunion dont l'organisation mérite une minutieuse
organisation, donc un certain temps.
Pour ce qui concerne les positions ambiguës de
l'organisation, nous proposons d'une part que cette dernière soit plus
claire et plus pragmatique dans ses prises de position. Ainsi, l'UA doit
composer avec les limites de la solution politique et s'adapter aux
réalités en cas d'échec manifeste des négociations.
Cela suppose que l'organisation doit avoir le courage face à certaines
crises, de faire recours à la solution militaire sous l'autorisation du
Conseil de sécurité.
D'autre part, nous proposons qu'il soit proposé
à la signature des Etats, un pacte de discipline qui les oblige à
respecter et à soutenir les positions de l'Union. Ce pacte a pour but,
non pas de transmettre la souveraineté des Etats en la matière
à l'UA, mais de permettre une action commune de l'Afrique malgré
les divergences d'opinions et de positions.
III- Le partage des rôles
Pour contourner la tendance des grandes puissances à
gérer les crises selon leurs intérêts, nous proposons une
définition claire de l'architecture de gestion des conflits politiques
en Afrique. Cela revient à définir explicitement, et ce au regard
du chapitre VIII de la charte des NU, l'étape à laquelle l'UA
passera le témoin à l'ONU en ce qui concerne les mesures à
prendre dans le cadre de la gestion des conflits politiques.
A cet effet, nous proposons que l'étape de la
médiation soit confiée à l'UA et les décisions
d'intervention militaire au CS. Cela n'exclut nullement que les Nations Unies
interviennent dans les négociations ou que les forces pré
positionnées de l'UA soient sollicitées dans le cadre d'une
résolution du CS.
Ainsi, à l'éclatement d'une crise politique sur
le continent, l'UA aura pour charge de conduire une médiation --- la
première étape --- afin de trouver une solution pacifique au
problème. Les deux organisations peuvent aussi désigner un
émissaire ou un médiateur commun pour le règlement de la
crise. En cas d'échec des négociations dûment
constaté par le CPS ou le CS, le dossier sera transmis au CS pour des
mesures coercitives.
Ce mécanisme que nous proposons vient en appui aux
dispositions du chapitre VIII de la charte des NU. Il permet de définir
la frontière entre les actions des deux organisations ; ce qui a
toujours constitué jusque-là une insuffisance du mécanisme
actuel et permis aux grandes puissances de gérer les crises selon leurs
intérêts. Nous estimons qu'en précisant clairement le
rôle de chaque institution, cela réduirait considérablement
l'élan de ces puissances.
Paragraphe deuxième : La mise en oeuvre des
réformes
Il s'agit ici de distinguer les structures et
personnalités dont l'intervention s'avère indispensable pour
l'application de nos approches de solution ; puis de définir leurs
obligations en la matière. Nos recommandations irons d'abord à
l'endroit des deux conseils : le Conseil de sécurité et le
Conseil de Paix et de Sécurité ; puis à l'endroit des
gouvernements.
I- Les devoirs des deux conseils
Le Conseil de sécurité des NU et le Conseil de
paix et de sécurité de l'UA doivent être conscients qu'ils
sont condamnés à oeuvrer en complémentarité dans la
gestion des crises politiques en Afrique. A cet effet, toutes
velléités de concurrence doivent être évitées
afin de donner une chance à une meilleure collaboration entre les deux
organes. Dans ce cadre, nous recommandons aux deux conseils, de prêter
une attention particulière à nos approches de solutions ci-dessus
énumérées. Ce n'est que par la volonté manifeste
des deux conseils que nous pouvons parvenir à la création de la
commission permanente de concertation que nous proposons. Au cas où
cette volonté aboutira à la concrétisation de cette
proposition, nous recommandons aux deux organes de respecter les suggestions
prévues dans les rapports de cette commission. De toutes les
façons, il ne devrait généralement en être autrement
; d'autant plus que cette commission est composée des acteurs des deux
organes. Ce qui signifie que chaque partie est d'une manière ou d'une
autre comptable de ces rapports.
II- Les devoirs des chefs d'Etat et de Gouvernement
africains
Les Chefs d'Etats et de Gouvernement doivent avoir à
coeur la gestion efficace des crises politiques qui surviennent sur le
continent africains.
Il serait intéressant que ces derniers oeuvrent
à la dynamisation du mécanisme de gestion des conflits de
l'union. Ils doivent se rendre compte que l'actuel mécanisme ne permet
pas à l'organisation d'intervenir assez rapidement. Pour cela, il faudra
qu'ils consentent à renforcer les pouvoirs du président de la
Commission en lui laissant une plus grande marge de manoeuvre dans ses bons
offices et médiations. Afin d'éviter les positions ambiguës
et divergentes de l'UA, nous recommandons aux chefs d'Etat et de Gouvernement,
de respecter et de faire respecter les positions affirmées par l'union
par rapport aux crises politiques.
CONCLUSION GENERALE
Il est opportun de reconnaître que l'Organisation des
Nations Unies et l'Union africaine ont tant bien que mal essayé
d'endiguer les différentes crises politiques qui déchirent le
continent africain. Il existe un mécanisme assez clair dont le respect
devrait assurer une bonne collaboration entre les deux organisations en
matière de gestion desdites crises. Toutefois, en se fondant sur les
crises ivoirienne et libyenne, notre étude a révélé
que ce mécanisme de collaboration se trouve confronté à
certaines difficultés dans son application.
Nous avons ainsi dénombré comme
problèmes, les initiatives parallèles de l'ONU et de l'Union
africaine sur les terrains de conflit politique, la marginalisation de l'UA
dans la gestion des crises politiques en Afrique et le non respect scrupuleux
des règles régissant la collaboration entre les deux
organisations.
Comme causes se trouvant à la base de ces
problèmes, nous avons retenu d'abord l'absence de concertation entre le
Conseil de sécurité et le Conseil de Paix et de
Sécurité dans la gestion des crises politiques en Afrique,
ensuite les positions ambiguës et l'inaction de l'Union africaine, enfin
la tendance des grandes puissances occidentales à gérer les
crises selon leurs intérêts.
Afin de corriger cet état de chose, nous avons
préconisé premièrement l'institution d'une commission
permanente de concertation entre le conseil de sécurité des
Nations unies et le Conseil de paix et de sécurité de l'Union
africaine ; deuxièmement la dynamisation du mécanisme de l'Union
africaine ; et troisièmement le partage des rôles entre les deux
organisations, attribuant ainsi le règlement pacifique à l'UA et
celui militaire à l'ONU.
La mise en oeuvre de ces propositions contribuera sans aucun
doute à une meilleure collaboration entre l'Union africaine et
l'Organisation des Nations Unies dans la gestion des crises politiques en
Afrique.
Il est opportun de reconnaître que l'Organisation des
Nations Unies et l'Union africaine ont tant bien que mal essayé
d'endiguer les différentes crises politiques qui déchirent le
continent africain. Il existe un mécanisme assez clair dont le respect
devrait assurer une bonne collaboration entre les deux organisations en
matière de gestion desdites crises. Toutefois, en se fondant sur les
crises ivoirienne et libyenne, notre étude a révélé
que ce mécanisme de collaboration se trouve confronté à
certaines difficultés dans son application.
Nous avons ainsi dénombré comme
problèmes, les initiatives parallèles de l'ONU et de l'Union
africaine sur les terrains de conflit politique, la marginalisation de l'UA
dans la gestion des crises politiques en Afrique et le non respect scrupuleux
des règles régissant la collaboration entre les deux
organisations.
Comme causes se trouvant à la base de ces
problèmes, nous avons retenu d'abord l'absence de concertation entre le
Conseil de sécurité et le Conseil de Paix et de
Sécurité dans la gestion des crises politiques en Afrique,
ensuite les positions ambiguës et l'inaction de l'Union africaine, enfin
la tendance des grandes puissances occidentales à gérer les
crises selon leurs intérêts.
Afin de corriger cet état de chose, nous avons
préconisé premièrement l'institution d'une commission
permanente de concertation entre le conseil de sécurité des
Nations unies et le Conseil de paix et de sécurité de l'Union
africaine ; deuxièmement la dynamisation du mécanisme de l'Union
africaine ; et troisièmement le partage des rôles entre les deux
organisations, attribuant ainsi le règlement pacifique à l'UA et
celui militaire à l'ONU.
La mise en oeuvre de ces propositions contribuera sans aucun
doute à une meilleure collaboration entre l'Union africaine et
l'Organisation des Nations Unies dans la gestion des crises politiques en
Afrique.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux
DUSSEY R. (2002) «Pour une paix durable en
Afrique», Bognigni, Abidjan, 317 P.
BOUTROS-BOUTROS G. (1995) «Agenda pour la
paix», publié par le département de
l'information de l'ONU, New York, 174 P.
ZARTMAN W. (1990) «La résolution des
conflits en Afrique», L'Harmattan, Paris, 229 P
Textes juridiques et documents
officiels
- Charte des Nations Unies,
- Acte Constitutif de l'Union Africaine,
- Protocole portant création du Conseil de Paix et de
Sécurité,
- Règlement Intérieur de la Conférence de
l'Union Africaine
- Rapport du Président de la Commission de l'Union
Africaine sur la situation en Libye et les efforts de l'UA en vue d'une
solution politique à la crise libyenne, 26 août 2011,
- Communiqué de la 291ème
réunion du CPS, 26 août 2011,
- Résolution 1973 du Conseil de sécurité
sur la Libye,
- Résolution 1975 du Conseil de sécurité
sur la Côte d'Ivoire,
- Communiqué de la 294ème
réunion du CPS, 21 septembre 2011,
- Communiqué de la réunion consultative entre
les membres du conseil de sécurité des nations unies et du
conseil de paix et de sécurité de l'union africaine, 21 mai
2011,
- Communiqué de la 297ème
réunion du CPS, 20 octobre 2011,
- Rapport final des experts de l'UA sur la crise
ivoirienne,
- Communiqué de la 273ème
réunion du CPS, 21 avril 2011,
- Communiqué de la 252ème
réunion du CPS, 09 décembre 2011,
- Communiqué de la 263ème
réunion du CPS, 28 février 2011,
- Discours de S.E.M. Hamady Ould Hamady, Ministre des
Affaires Etrangères et de la coopération de la République
Islamique de Mauritanie, devant le conseil de sécurité au nom de
la délégation ministérielle du comite ad hoc de
haut niveau de l'union africaine sur la crise libyenne
Mémoires
- Ariane AMOUSSOU, « Contribution
à une meilleure efficacité de l'Union Africaine en matière
de maintien de paix et de sécurité », Cycle I ENAM (2010)
;
- Abel AGBEBLEO, « L'Union Africaine
face aux changements anticonstitutionnels en Afrique : cadre de réaction
et perspectives », Cycle II ENAM (2004) ;
- Philippe TUNAMSIFU SHIRAMBERE, « la
collaboration entre l'ONU et l'Union Africaine dans la résolution
pacifique des conflits armés en Afrique: cas de la crise au Darfour
», Diplôme de l licence 2005, Université Libre des Pays des
Grands Lacs "ULPGL"
Cours
- Professeur Frédéric Joël AIVO, (2009-2010),
« Droit International Public », UAC/ENAM/AG/DRI2, Bénin ;
- Docteur Athanase J. TOUDONOU, (2008-2009), « Institutions
Internationales », UAC/ENAM/AG1, Bénin;
- Professeur Djibril SAMB, « conflits et crises en
Afrique : étiologie, typologie, symptomatologie, prévention et
résolution », leçon inaugurale de la rentrée
académique solennelle 2007-2008 de l'Université de Saint Louis,
Sénégal.
Sites internet
-
www.rfi.fr
-
www.iris.fr
-
www.jeuneafrique.com
-
www.google.com
-
www.grotius.fr
- www.memoire
online.com
-
www.ifri.fr
ANNEXES
1- Tableau de synthèse de l'étude
2- Guide d'entretien
TABLEAU DE SYNTHESE DE L'ETUDE
Niveaux d'analyse
|
Problèmes
|
Objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
Causes réelles
|
Diagnostic
|
Solutions
|
Niveau général
|
Insuffisance collaboration entre l'UA et l'ONU
dans la gestion des crises politiques en Afrique
|
Contribuer à une meilleure complémentar ité
entre l'ONU et
l'UA dans la gestion des crises
politiques en
|
|
|
|
|
|
|
|
Afrique
|
|
|
|
|
|
|
Les initiatives
|
Contribuer à
|
L'absence de
|
L'absence de
|
L'absence
|
L'absence de
|
Instaurer une
|
|
parallèles de
|
la définition
|
concertation
|
concertation
|
de
|
concertation
|
commission
|
|
l'ONU et de
|
d'un meilleur
|
entre le CS
|
entre le CS et le
|
concertatio
|
entre le CS et le
|
permanente
|
Niveau
|
l'UA sur les
|
mécanisme de
|
et le CPS
|
CPS est à la base
|
n entre le
|
CPS est à la base
|
de
|
spécifique
|
terrains de conflits
|
collaboration
|
dans la
|
des initiatives
|
CS et le
|
des initiatives
|
concertation
|
|
politiques
|
entre le CS et
|
gestion des
|
parallèles de
|
CPS dans la
|
parallèles de
|
entre le CS et
|
|
|
le CPS
|
crises politiques
|
l'ONU et de l'UA sur les terrains de
conflits
politiques en
|
gestion des crises politiques
|
l'ONU et de l'UA sur les terrains de
conflits
politiques en
|
le CPS
|
|
|
|
|
Afrique
|
|
Afrique
|
|
10
|
La marginalisation
|
Contribuer à
|
Les
|
Les positions
|
Les
|
Les positions
|
Redynamiser
|
|
de l'UA dans la
|
la
|
positions
|
ambiguës et
|
positions
|
ambiguës et
|
le
|
|
gestion des crises
|
considération
|
ambiguës et
|
l'inaction de
|
ambiguës et
|
l'inaction de
|
mécanisme
|
|
politiques en
|
des positions
|
l'inaction de
|
l'Union
|
l'inaction
|
l'Union Africaine
|
de gestion
|
|
Afrique
|
de l'UA dans
|
l'Union
|
Africaine justifie
|
de l'Union
|
justifient la
|
des crises
|
|
|
la gestion des
|
Africaine
|
nt la
|
Africaine
|
marginalisation
|
propre à
|
|
|
crises
|
|
marginalisation
|
|
de l'organisation
|
l'Union
|
|
|
politiques en Afrique
|
|
de l'organisation dans la gestion des crises politiques en
|
|
dans la gestion des crises politiques en Afrique
|
Africaine
|
|
|
|
|
Afrique
|
|
|
|
|
Le non respect
|
Etudier les
|
La tendance
|
La tendance des
|
La tendance
|
La tendance des
|
Partager les
|
|
scrupuleux des
|
conditions de
|
des grandes
|
grandes
|
des grandes
|
grandes
|
rôles entre
|
|
règles régissant la
|
gestion des
|
puissances
|
puissances
|
puissances
|
puissances
|
l'ONU et
|
|
collaboration entre
|
crises en
|
occidentales
|
occidentales à
|
occidentale
|
occidentales à
|
l'UA
|
|
les deux
|
respect
|
à gérer les
|
gérer les crises
|
s à gérer les
|
gérer les crises
|
|
|
organisations
|
scrupuleux du
|
crises selon
|
selon leurs
|
crises selon
|
selon leurs
|
|
|
|
droit
|
leurs intérêts
|
intérêts est à la
|
leurs
|
intérêts est à la
|
|
|
|
international
|
|
base du non respect
scrupuleux des règles régissant la collaboration
entre les deux organisations
|
intérêts
|
base du non respect
scrupuleux des règles régissant la collaboration
entre les deux organisations
|
|
GUID1 D'1NTR1TI1N
Je suis Emmanuel Odilon KOUKOUBOU, Etudiant
en fin de premier cycle en Diplomatie et Relations Internationales (DRI)
à l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM).
Dans le cadre de mes recherches sur la collaboration entre
l'ONU et l'UA dans la gestion des crises politiques en Afrique, je souhaiterais
porter à votre attention les préoccupations suivantes :
1) Qu'est-ce qu'une crise politique à votre avis ?
2) L'ONU et l'UA jouent-elles un rôle dans la gestion des
crises politiques en Afrique ?
3) Quel est le mécanisme de gestion des crises propre
à l'UA ?
4) Quel est le mécanisme de gestion des crises propre
à l'ONU ?
5) Quel est le mécanisme de collaboration entre les deux
organisations dans la gestion des crises politiques ?
6) Les dispositions en vigueur sont-elles respectées dans
la gestion des crises politiques en Afrique ?
7) Qu'est-ce qui justifie le non respect du mécanisme de
collaboration entre les deux organisations ?
8) Le droit international a-t-il été
respecté en Côte d'Ivoire ?
9) Le droit international a-t-il été
respecté en Libye ?
10) Quelles solutions préconisez-vous pour corriger les
problèmes identifiés ?
TABLE DES MATIERES
Identification du jury ii
Déclaration d'engagement de l'auteur iii
Dédicace iv
Remerciements v
Liste des sigles vi
Liste des tableaux vii
Résumé viii
Sommaire x
Introduction générale 01
CHAPITRE PRELIMINAIRE : Contexte de base de
l'étude 05
Section première : Du cadre
institutionnel à la problématique de l'étude 06
Paragraphe premier : Le stage 06
I- Le cadre institutionnel 06
II- Le stage proprement-dit 11
Paragraphe deuxième : La
problématique de l'étude 17
I- Ciblage de la problématique 17
II- Démarche de résolution de la
problématique 20
Section deuxième : Cadres
théorique et méthodologique de l'étude 22
Paragraphe premier : Buts et
hypothèses de l'étude 22
I- Les objectifs de l'étude 22
II- Les hypothèses de l'étude 23
Paragraphe deuxième :
L'état de la recherche 25
I- La revue de la littérature 25
II- La méthodologie adoptée 27
CHAPITRE PREMIER : Un mécanisme
formellement acceptable 29
Section première : Le cadre
juridique du règlement des conflits 30
Paragraphe premier : Le mécanisme
propre à chaque organisation 30
I- Le mécanisme de l'Union africaine 30
II- Le mécanisme onusien 34
Paragraphe deuxième :
Mécanisme commun à l'ONU et l'UA 36
Section deuxième : L'application
du mécanisme aux crises 38
Paragraphe premier : l'action
individuelle des organisations 38
I- L'action timide de l'Union africaine 38
II- L'action décisive des l'ONU 41
Paragraphe deuxième : L'action
concertée des organisations 46
I- Une gestion concertée en Côte d'Ivoire 46
II- Une gestion parallèle en Libye 47
CHAPITRE DEUXIEME : Un mécanisme
perfectible 50
Section première :
L'inefficacité du mécanisme 51
Paragraphe premier : Les causes
endogènes 51
Paragraphe deuxième : Les causes
exogènes 53
Section deuxième :
L'amélioration du mécanisme de collaboration 56
Paragraphe premier : Les réformes
nécessaires 56
I- Une commission permanente de concertation 56
II- La dynamisation du mécanisme africain 57
III- Le partage des rôles 59
Paragraphe deuxième : La mise en
oeuvre des réformes 60
I- Les devoirs des deux conseils 60
II- Les devoirs des Chefs d'Etat et de Gouvernement africains
61
Conclusion générale 62
Bibliographie 65
Annexes xi
Table des matières xv
|