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INTRODUCTION GENERALE
Le climat économique et financier international a
commencé à se dégrader à partir du premier choc
pétrolier de 1973. Le phénomène s'est poursuivi
après le choc intervenu en 1979, malgré une timide reprise
économique amorcée au début des années 80 par les
pays industrialisés.
Dans les pays en développement en général
et ceux d'Afrique subsaharienne en particulier, les effets de cette crise ont
été ressentis d'autant plus durement que leurs économies
sont demeurées désarticulées et fortement
dépendantes de l'extérieur.
En effet, les années 1980 ont souvent été
décrites comme la décennie perdue du développement pour
beaucoup de pays en voie de développement, crises alimentaires et
famines sévissant fortement en Afrique. A cette époque, les
progrès en télécommunications permettent aux populations
des pays riches d'être le témoin des conséquences des
sécheresses et des guerres civiles ; ceci va résulter en une
mobilisation massive des populations des pays développés vis
à vis des populations touchées dans les pays en voie de
développement.
Dans la perspective de renversement de cette tendance, les
chefs d'Etats africains, par l'adoption en Avril 19801 du plan
d'action de Lagos, accordent une priorité à l'autosuffisance
alimentaire et, par conséquent, considèrent le
développement rural comme un domaine privilégié
d'activités productives recelant d'énormes potentialités
de croissance économique.
L'examen de la situation alimentaire des pays d'Afrique en
général et du Bénin en
particulier montre que les disponibilités alimentaires
résultent des productions nationales mais également des
importations et de l'assistance alimentaire. C'est ainsi que ces
différents pays bénéficient de l'aide alimentaire fournie
par les pays développés qui connaissent une surproduction
agricole, liée à la performance de leur agriculture.
Dans ce cadre, l'aide alimentaire est considérée
comme un moyen dans le processus complexe de la sécurité
alimentaire. Fondamentalement, l'aide alimentaire permet d'accroître
l'offre ; à travers son ciblage sur certain bénéficiaires,
elle renforce l'accessibilité de ces populations ; par son type de
distribution employé (par exemple : réserve et/ou stock
d'urgence), elle peut
1 Cours d'Intégration Economique 2009-2010 de
Michel DEDEHOUANOU.
contribuer à la stabilité, du fait de ces
contributions et de la reconnaissance de la nécessité d'atteindre
un certain niveau de sécurité alimentaire dans les Pays en voie
de Développement. C'est pourquoi il nous a donc paru important
d'étudier les relations existants entre l'aide alimentaire et la
production agricole au Bénin. Le présent mémoire,
intitulé «Aide Alimentaire au Bénin : enjeux et perspectives
sur la production céréalière», s'inscrit bien dans
cette logique, il est structuré en trois chapitres :
- le premier dresse le cadre théorique et
méthodologique de l'étude ;
- le deuxième présente l'analyse empirique de
l'aide alimentaire ;
- le troisième présente l'analyse des
résultats de notre étude avant d'aboutir aux recommandations de
politique économique qui en découlent.
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
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SECTION 1 : CADRE THEORIQUE
Paragraphe 1- Problématique
La situation économique actuelle du Bénin est
l'aboutissement de profonds changements qu'a connus le pays au cours de la
dernière décennie (libéralisation économique,
dévaluation...). La mise en place du troisième Programme
d'Ajustement Structurel (PAS 1995-1997), la poursuite de la politique de
libéralisation de l'économie, et dans le secteur agricole par la
forte croissance de la production cotonnière et des exportations.
En effet, l'économie béninoise est
fondamentalement liée à l'agriculture (31.8% du PIB), et
représente 88% des recettes d'exportation et 70% de sa population active
se consacre à cette activité (INSAE, 2008). La population qui
s'adonne à l'agriculture est estimée à 3,2 millions
d'habitants dont 51% de femmes (INSAE, 2002). La plupart des agriculteurs
béninois sont des petits exploitants dont la taille des exploitations
varie du Nord au Sud.
Malgré cela, la production agricole du Bénin
assure en général l'autosuffisance pour les tubercules et les
légumineuses, tandis qu'elle est déficitaire en ce qui concerne
le riz et les productions animales surtout celles d'origine halieutique
malgré son fort potentiel de production sur pratiquement tout le
territoire. Au total, productions vivrières, animales et halieutiques
procurent des ressources globalement suffisantes pour mettre le pays à
l'abri de la famine, mais les familles rurales ont de plus en plus des
difficultés à joindre les deux bouts.
En vue de parvenir à une relative satisfaction de la
demande de produits alimentaires, une aide alimentaire externe est
nécessaire pour combler le déficit alimentaire. C'est ainsi que
bon nombre de pays se sont proposés d'aider directement le Bénin,
à travers le transfert de ressources alimentaires, à faire face
à une crise persistante de déficit alimentaire et nutritionnel.
Dans la question de l'aide alimentaire il y a la question sous-jacente de
l'insécurité alimentaire, car, considère t-on à
tort ou à raison comme le fondement même de cette idée de
l'aide alimentaire.
C'est pourquoi le Bénin bénéficie, depuis
plusieurs décennies, de l'aide alimentaire par le biais des accords,
bilatéraux et multilatéraux, signés avec les pays amis et
les institutions
internationales en vue de soutenir ces activités
économiques et sociales (constructions, de marché, hôpital,
d'école...) à travers des projets de développement.
A propos de la philosophie de l'aide alimentaire. Les points de
vue divergent selon les observateurs :
- certains pensent que l'aide alimentaire peut créer des
impulsions positives sur la croissance économique et garantir la
sécurité alimentaire ;
- pour d'autres, elle décourage la production, entretient
la paresse et, par conséquent, crée une fâcheuse situation
de dépendance alimentaire, voire économique.
Face à une telle controverse nous restons perplexes sur la
pertinence. A cet égard certaines interrogations nous paraissent
nécessaires : quel est l'état de la sécurité
alimentaire au Bénin ? Quel est l'impact de l'aide alimentaire sur la
production au Bénin ? Existe-il un niveau optimal d'aide alimentaire par
rapport à la production agricole au Bénin ? C'est à ces
interrogations que s'atèle cette étude qui apportera des essais
de réponses à travers des objectifs précis.
Paragraphe2-Objectifs et hypoth~ses de l'étude.
A-Objectifs
1-Objectif Général
Dans le cadre de ce travail, nous nous donnons pour objectif
général d'analyser les enjeux et les perspectives que
représentent les aides alimentaires reçues par le
Bénin.
2-Objectifs Spécifiques
Pour atteindre l'objectif général, nous avons
formulé trois objectifs spécifiques :
OS1 : apprécier la capacité de
l'aide alimentaire à couvrir le déficit alimentaire
intérieur du Bénin ;
OS2 : mesurer l'effet de l'aide alimentaire sur
la production agricole du Bénin ;
OS3 : calculer le niveau optimal d'aide
alimentaire nécessaire pour maximiser la production agricole du
Bénin.
B-Hypothèses de Recherche
Pour atteindre nos objectifs les hypothèses
ci-après ont été formulées :
H1 : l'aide alimentaire reçue par le
Bénin couvre, chaque année, le déficit alimentaire
intérieur ;
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H2 : l'aide alimentaire influence positivement
la production céréalière du Bénin ;
H3 : le niveau actuel des aides alimentaires
accordées au Bénin lui permet de maximiser sa production
agricole.
SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE
L'analyse de l'importance de l'aide alimentaire a fait l'objet
de nombreux travaux. Avant de définir la méthodologie que suivra
la présente étude, il importe de revenir d'une façon
substantielle sur ces travaux. La présente revue de littérature
exposera successivement la clarification du concept «aide alimentaire
«, suivra ensuite un exposé sur les concepts théoriques du
lien entre aide alimentaire et sécurité alimentaire.
Paragraphe1 : Revue de littérature
A- Analyse conceptuelle
L'aide alimentaire est un concept complexe qui fait appel
à la notion de sécurité alimentaire. En effet, la
sécurité alimentaire a trait à la production alimentaire
locale.
1. Sécurité alimentaire
:
Le problème de la sécurité alimentaire
dans le monde et surtout en Afrique n'est pas nouveau. C'est ce qui explique
les nombreux travaux réalisés sur ce problème depuis 1974
(année de la première parution de ce concept) jusqu'à nos
jours.
Au début des années 1980, et grâce aux
travaux d'Amartya Sen, le concept de sécurité alimentaire
s'élargit d'une définition essentiellement axée sur
l'offre vers une notion plus large incluant la demande. Il ne suffit plus que
les disponibilités alimentaires soient suffisantes pour couvrir les
besoins de l'ensemble de la population d'une nation ; il faut aussi que les
individus constituant cette population aient les moyens d'accéder aux
denrées. La sécurité alimentaire n'est plus uniquement
perçue au niveau macroéconomique, et l'approche des analyses sur
le sujet s'oriente de plus en plus vers les ménages et l'individu.
En 1983, la FAO synthétise cette nouvelle approche de la
sécurité alimentaire à travers la définition
suivante : "Assurer en tout temps et à tous les hommes,
l'accès matériel et économiques aux aliments de base dont
ils ont besoin" Depuis, de nombreuses autres définitions ont vu
le jour, plus ou moins proches de la notion définie par la FAO. Mais
celle ci
7
9
retient l'adhésion d'un grand nombre d'intervenants dans
le domaine et offre de plus un cadre pratique pour les recherches du fait de
l'existence des trois facteurs sous-jacents : disponibilités,
accessibilité et stabilité.
Pour Luc Cambrezy et Pierre Janin, 2008, les
disponibilités alimentaires sont quantitativement et qualitativement
insuffisantes : moins de 2500 calories par jour et par personne. Aussi,
pensent- ils que la diversité alimentaire est faible et se réduit
au profit d'aliments de substitution. Selon la FAQ (2002), la fréquence
des personnes malnutries est passée de 34% à 57% en Afrique
Centrale. Tous ces travaux mettent en exergue la pertinence du problème
de l'insécurité alimentaire dans les pays de l'Afrique de l'ouest
et du Centre. Au vu de cette littérature, la situation alimentaire en
Afrique de l'Ouest reste encore précaire, malgré les efforts
déployés par les Etats.
2. Aide alimentaire
Dans le monde beaucoup de personnes n'ont pas de quoi se
nourrir et comme solutions à ce type de problème, il faut faire
recours à l'aide alimentaire. L'aide alimentaire consiste à la
distribution des denrées alimentaires aux populations pour assurer leur
survie en cas de famine. Il s'agit d'une nécessité d'urgence qui
peut avoir des effets néfastes à long terme. Comme le disait
kushi (2008) « les pays du tiers-monde ne sont pas capables de nourrir
leurs populations. " Cette assertion explique bien la notion de
dépendance alimentaire dont ces pays font objet. Cette dépendance
profite aux pays riches à telle enseigne qu'ils en font même une
arme appelée l'arme alimentaire. C'est à ce
titre que John Block, ministre de l'agriculture du gouvernement de Reagan
disait « l'arme alimentaire est la plus importante dont nous disposons
actuellement pour maintenir la paix dans le monde". Pourtant chacune de ces
populations a droit à l'alimentation : le droit
à l'alimentation est un droit des populations à disposer de
nourriture saine en quantité suffisante et en qualité. Mais comme
tout droit appelle à un devoir, ce droit des populations appelle un
devoir de l'Etat à mettre en oeuvre des politiques en vue de satisfaire
sa population en matière d'alimentation.
La première référence à l'aide
alimentaire au sein d'un forum international lors de la VIIème
conférence de la FAQ en novembre 1953 (FAQ, 1985). La conférence
s'intéressait particulièrement aux difficultés
rencontrées pour la première fois depuis la fin de la seconde
guerre mondiale quant à l'absorption des excédents de certaines
denrées, notamment les
céréales, qui s'accumulaient rapidement en
Amérique du Nord. Ces difficultés menaient les Etats Unis
à adopter des mesures et des lois régissant la gestion des
excédents.
La conférence conclut que, en accord avec les principes de
la FAO, le remède pour absorber l'offre excédentaire doit
être trouvé dans des politiques permettant d'accroître la
consommation dans les pays en développement. On reconnaît, au
même moment, que ces mesures requièrent l'observation des
répercussions internationales possibles, incluant leurs effets, à
la fois, sur les exportations commerciales et sur les produits similaires des
pays compétiteurs et sur le développement de la production et de
l'économie des pays récipiendaires. Il est surprenant de voir
à quel point cette dernière recommandation reste
d'actualité plus de 50 ans plus tard.
Jusqu'au début des années 60, l'aide alimentaire
est perçue (à raison) presque comme synonyme d'aide alimentaire
américaine. Les sujets dominant les discussions politiques et pratiques
autour de l'aide sont focalisés sur l'Inde (le plus important
récipiendaire), les problèmes de sécheresse, les
désincitations vis à vis de la production agricole locale, les
balbutiements des relations entre pays donateurs et pays récipiendaires
et enfin sur la création récente du Programme Alimentaire
Mondial, encore à l'état expérimental.
A posteriori, la première Convention sur l'aide
alimentaire (Food Aid Conven-tion) peut être considérée
comme un tournant dans l'histoire de l'aide ; car on y observe l'apparition et
l'engagement de donateurs nouveaux. 19 pays sont concernés et s'engagent
à fournir un volume minimum de 4,2 millions de tonnes annuellement.
Les années 1970 vont être les témoins d'une
crise alimentaire internationale ; plusieurs PED sont confrontés
à ce que l'on commencera à appeler "insécurité
alimentaire". La Convention (FAC) est renégociée en 1971, sans
changement dans les engagements. La conférence alimentaire mondiale des
Nations -Unies en novembre 1974, appelle à une amélioration des
politiques concernant l'aide alimentaire et décide de la création
de deux organismes :
- Le comité sur les politiques et les programmes d'aide
alimentaire,
- Le comité FAO sur la sécurité alimentaire
mondiale.
Le problème d'insécurité alimentaire et de
pauvreté en Asie continuent de dominer l'agenda international, avec la
famine du Bangladesh en 1974. Cependant les crises alimentaires en Afrique,
attirent aussi l'attention de la communauté internationale. Le
caractère institutionnel de l'aide se renforce du fait de la croissance
continue du PAM et de l'établissement de la RAU. Durant ces
années, le concept de sécurité alimentaire se
définit essentiellement en termes de suffisance des denrées
alimentaires au niveau global et national.
En 1960, à l'époque où l'aide alimentaire
est liée à la volonté des Etats Unis d'écouler leur
excédent de production céréalière, une
première critique de l'aide alimentaire émerge, initiée
par T. W. Schultz: l'aide alimentaire distribuée entraînerait une
baisse des prix des denrées alimentaires locales et désinciterait
la production locale.
Au fur et à mesure d'opérations d'aide alimentaire
plus ou moins réussies, les détracteurs se font de plus en plus
nombreux. Les critiques intègrent l'effet "schultzien" cité
précédemment mais aussi d'autres sujets de contreverse, dont les
trois premières cités sont de l'ordre des effets
désincitatifs :
· l'aide alimentaire décourage les prises de
décisions des gouvernements bénéficiaires
particulièrement dans le secteur agricole,
· elle résulte en des changements de goûts ou
d'habitudes alimentaires des populations bénéficiaires au profit
de produits étrangers non produits localement,
· en concurrençant la production agricole dans les
projets vivres-contre-travail, elle désincite la main d'oeuvre à
se diriger vers le secteur agricole,
· elle est peu fiable dans sa régularité, ses
délais de livraisons.
Les effets désincitatifs cités
précédemment ont souvent été étudiés
mais les conclusions restent très diverses suivant les pays. L'impact de
l'aide alimentaire ne se résumerait pas forcément à des
désincitations (dans la production, les politiques agricoles, les
habitudes alimentaires et la main -d'oeuvre agricole); celles-ci
dépendraient plus du contexte d'intervention dans le pays et de certains
paramètres propres au pays: politiques agricoles en place,
caractéristiques des marchés.
Cependant, il est plus rare de controverser son rôle dans
l'allègement des famines dues à des catastrophes naturelles ou
dans la prise en charge alimentaire des réfugiés.
Des recommandations sont formulées qui permettraient de
rendre ces échanges équitables et durables, en s'assurant que ni
les opérations du donateur d'aide alimentaire et ni l'économie
récipiendaire ne soient avantagées ou
désavantagées, comparées à une opération
d'aide alimentaire normale (c'est-à- dire, impliquant l'utilisation
directe d'importations alimentaire fournies ou financées par le
donateur). Cette étude se base sur sept études de cas (Inde,
Indonésie, Kenya, Philippines, Sri Lanka, Soudan et Ouganda).
Un autre rapport de la WORLD FOOD PROGRAMME, 1986, "Food aid and
the development of human resources évalue les priorités à
suivre en termes de développement
des ressources humaines auquel sont confrontés de nombreux
pays africains. On assiste, chez ces derniers, à un mauvais assemblage
des compétences disponibles et des opportunités d'emplois de
celles-ci au sein d'utilisations productives ainsi qu'en méme temps
à une menace sur le revenu de nombreuses familles du fait de
fluctuations inter saisonnières et interannuelles qui peuvent devenir
irréversibles et mener à la famine.
SINGER, HW, 1989, la crise alimentaire en Afrique persiste depuis
au moins 25 ans, caractérisée par un déclin dans la
production alimentaire par tête. Il y a un besoin urgent d'accroissement
de l'aide alimentaire. Contrairement aux croyances communes, une telle aide
peut être utilisée pour stimuler la production agricole locale.
Cet article montre sept mesures majeures qui peuvent être
appliquées à l'aide alimentaire pour s'assurer
que l'objectif précédent est rempli.
STAATZ J, 1991, examine la portée et les limites de
l'utilisation de subventions alimentaires ciblées au Mali. Après
un bref aperçu de l'agriculture, du régime alimentaire et de la
nutrition au Mali, l'auteur décrit l'expérience malienne de
subventions alimentaires postérieures à 1981. Puis il examine les
effets de la réforme de marché dans les années 1980 sur la
sécurité alimentaire. Il analyse le potentiel et les
barrières liés à l'utilisation des approches
ciblées traditionnelles (comme les programmes de nutrition
supplémentaire, le ciblage saisonnier, et les projets vivres ou monnaie
contre travail). Enfin il propose plusieurs approches innovatrices à la
lumière des conclusions précédentes.
Pour STEVENS C, 1978, traite de quatre expériences d'aide
alimentaire au Botswana, Haute-Volta, Lesotho et en Tunisie et des
modalités d'emplois de cette aide. Il examine aussi l'incidence de
l'aide alimentaire sur la nutrition, sur les prix à la consommation, et
sur la production agricole.
a. Aide alimentaire et sécurité
alimentaire :
Il existe un éventail d'approches différentes en
vue d'assurer la sécurité alimentaire, dépendantes des
besoins et des contextes de chaque pays, ainsi qu'un grand nombre de moyens par
lesquels l'aide alimentaire peut y contribuer. C'est ainsi que le PAM a
commandité un rapport, WORLD FOOD PROGRAMME, 1985, examine le rôle
de l'aide alimentaire en tant que support à deux aspects particuliers de
la sécurité alimentaire: i) les projets de stabilisation des
prix, ii) et l'établissement et la maintenance des réserves
alimentaires d'urgences (RAU). Le rapport se base sur des missions
d'évaluation accomplies au sein de cinq pays (Botswana, Mali,
Mauritanie, Niger et Tanzanie). Concernant les projets
10
de stabilisation des prix,, le rapport propose un guide
directeur, suggérant que les projets soient préparés avec
beaucoup d'attention en prenant en compte les aspects essentiels de la
situation agro-alimentaire du pays, les possibilités d'un support et
d'une coordination du donateur et les mesures à entreprendre par le
couple donateur-récipiendaire pour s'assurer de la réelle
contribution du projet aux objectifs de sécurité alimentaire.
Concernant les RAU, le rapport suggère de plus amples études
avant d'avancer des conclusions définitives. Cependant, il semble clair
que des projets isolés de ce type ne fournissent qu'un secours marginal
et temporaire sans traiter les causes du mal. Les RAU peuvent faire gagner du
temps en cas de crises mais seulement si elles sont correctement maintenues.
De nombreux articles dont l'article, TAYLOR D et BYERLEE D, 1991,
présentent un modèle simple qui permet d'analyser les
conséquences de l'instabilité des approvisionnements
destinés à l'aide alimentaire sur les dépenses en devises
étrangères et l'offre d'aliments dans les pays
bénéficiaires. Lorsque le prix mondial des aliments augmente, les
bénéficiaires de l'aide subissent le contrecoup à la fois
d'une aide alimentaire réduite et du coût plus élevé
des produits importés pour répondre à la pénurie.
Une estimation empirique des principaux paramètres du modèle
suggère que les pays qui dépendent fortement de l'aide
alimentaire compromettent leur sécurité alimentaire.
b. Aide alimentaire et les personnes
bénéficiaires
SINGER HW, WOOD J et JENNINGS T, étudient trois points :
la naissance du concept d'aide alimentaire après la seconde guerre
mondiale, ses mécanismes, et les différents intervenants. Puis la
question de la destination de l'aide alimentaire est étudiée.
Comment etre sir qu'elle arrive là où elle se doit d'arriver ?
Des mécanismes permettant de le contrôler existent. Et enfin, qui
sont les véritables gagnants de l'aide alimentaire ?
c. / 'aiIEeIMP HABIHREIPIEXHIiPNUriHPO :
Ceux qui sont chroniquement sous-alimentés sont ceux qui
ont un revenu bas et incertain, des avoirs limités, peu de
compétences commercialisables, un pouvoir d'achat insuffisant et qui
n'ont personne de haut placé pour les défendre bref, ce sont ceux
qui n'ont pas de pouvoir économique. La faim est donc délibitante
: manifestation de la pauvreté, faiblesse de la production
vivrière. En portant remède à la faim qui sévit
actuellement, on contribue à éradiquer la pauvreté et on
progresse vers la sécurité alimentaire. L'assistance
alimentaire
apportée à ceux qui en ont un besoin critique
à des stades particuliers, surtout en cas de rareté
sévère, doit contribuer à longue échéance
à établir leur sécurité alimentaire.
Ainsi, fut développée la thèse stipulant que
: « Le problème de la faim dans le monde découle d'une
sous-alimentation due à un déficit énergétique
(insuffisance de calories) ». Les programmes futurs d'assistance
alimentaire devront être mieux conçus et devenir plus efficaces
afin de faire davantage avec peu de ressources. Le principe de base est
d'atteindre au juste moment ceux qui en ont le plus besoin et la manière
à avoir des effets durables tout en apportant une aide à court
terme» (Jacques Diouf en 1990, cité par FAO en 1996).
B/ Synthèse historique des théories de la
croissance.
Les théories explicatives de la production agricole
sont relativement récentes dans l'histoire de la pensée
économique. Ces théories ont conduit à mettre en avant le
rôle primordial de l'agriculture dans la croissance. Toutefois, ces
théories expliquent encore mal d'où provient ce progrès,
et en particulier en quoi il est lié au fonctionnement de
l'économie.
2. La théorie néo
classique
a. Théorie de l'état
stationnaire
A l'origine du phénomène se trouve l'opposition
entre deux mouvements qui apparaissent inéluctables et
incontrôlables à l'époque : d'une part, la croissance
démographique et, d'autre part, les rendements décroissants de la
terre. L'accroissement de la production provoque une hausse de la demande de
travail, qui implique une hausse des salaires. Cette amélioration des
conditions de vie conduit à une croissance de la population. Celle-ci
implique une hausse de la demande de produits agricoles. La production agricole
augmente. Toutefois, les terres mises en culture pour augmenter la production
se heurtent à des rendements décroissants. Le coût de
production et donc le prix des denrées agricoles augmentent. Il en
résulte que les propriétaires des terres les plus fertiles
bénéficient de rentes ; en revanche, les profits des industriels
diminuent, la part des salaires restant constante dans le revenu national. Les
profits diminuent, l'investissement baisse bloquant la croissance. Le commerce
international et le libre échange peuvent retarder
l'échéance mais cette solution ne peut-être que de court
terme. (Ricardo, Malthus)
12
b. Modèle de Solow
Le modèle décrit comment un accroissement du stock
de capital, de la quantité de travail (ou de la population) et le
progrès technique interagissent et affectent la production au sein de
l'économie. A long terme, Solow1 montre que l'économie
tend vers un état stationnaire. Cette situation d'équilibre est
déterminée par le taux d'épargne, le progrès
technique et la croissance démographique. Le taux d'épargne et le
progrès technique étant des données dans le modèle,
la croissance économique dépend, à long terme, de celle de
la population.
3. Économie de la production
agricole
L'économie agricole est un domaine d'étude portant
sur l'application de la théorie de l économie à des
problèmes et à des questions qui ont trait à la
production, à la transformation, à la distribution et à la
consommation de produits agricoles. L'économie agricole se distingue de
la phytotechnie ou de la zootechnie par son rapport avec le comportement
humain.
Historiquement, le premier domaine comportant un problème
sérieux qu'on a abordé est celui de l'économie de la
production agricole. Les questions les plus importantes de ce secteur traitent
de la façon d'augmenter le revenu net de la ferme et de réduire
les coûts de production. Elles tentent aussi de définir quels sont
les meilleurs investissements agricoles et quels sont les produits ou les
denrées à produire. Ces questions d'ordre général
peuvent être exprimées en termes très pratiques : «
Devrais-je semer du blé, du maïs ou de l'orge cette année?
Serait-il préférable pour moi de nourrir les veaux jusqu'à
ce qu'ils atteignent le poids voulu pour l'abattoir ou plutôt d'acheter
de gros animaux d'engraissement? »
Les économistes agricoles avaient anciennement recours
à deux perspectives pour répondre aux questions de production
agricole : la gestion de la ferme et une approche conceptuelle basée sur
des modèles théoriques. Dans le cas de la gestion de la ferme, on
menait des études dans les fermes pour déterminer les coûts
de production des groupes de fermes similaires, en vue d'obtenir une
appréciation du genre de ferme le plus rentable. Des recommandations
pouvaient ensuite être émises à tous les agriculteurs, de
façon qu'ils adoptent des méthodes semblables à celles des
meilleurs gestionnaires d'exploitations agricoles. L'approche conceptuelle
était basée sur l'application de théories
économiques existantes à l'agriculture. Les économistes
utilisant cette approche ont développé des modèles
d'exploitation agricole
qui servaient d'idéaux théoriques à des fins
de comparaison avec des situations réelles. On reproche
fréquemment à ce type d'analyse de fournir des résultats
qui sont trop théoriques et trop éloignés des besoins
concrets de l'agriculture.
Concrètement, l'économie de la production agricole
dans les pays en voie de développement est généralement
appréhendée sous deux optiques qui sont rarement
confrontées. L'approche agro-économique privilégie
l'unité de production comme niveau d'une analyse empirique (au sens,
ici, d'absence de théorisation explicite) techno-économique qui
met l'accent sur le procès technique de production, sur la
disponibilité et le coût des facteurs de production. C'est le
domaine par excellence du quantifié, du calcul économique
appliqué à
l'agriculture. Le principal outil d'analyse en est le
système de production entendu, suivant les auteurs, comme combinaison
des productions et des facteurs de productions ou comme seule combinaison des
facteurs.
Paragraphe 2 : METHODOLOGIE
A- La méthodologie
1- Le modèle théorique
La spécification de notre modèle se basera sur les
études effectuées par Lonège Ogisma (2004) en
Haïti.
Le choix d'un modèle semblable à celui de
Lonège Ogisma (2004) se justifie à plusieurs égards. En
effet cette étude présente un modèle à trois (03)
variables explicatives de l'aide alimentaire : X1t : le nombre de personnes qui
en font la demande ; X2t : la pluviosité et X3t : les prix mondiaux et
Yt : l'aide alimentaire reçue comme variable expliquée.
Ce modèle qui se présente sous la forme :
Yt = F (X1t, X2t, X3t), présente l'avantage d'avoir
été appliqué à un pays sous
développé, qui présente des caractéristiques et
réalités économiques communes avec le Bénin. Ce
modèle a été modifié. Nous introduirons de
nouvelles variables pour répondre à certaines
spécificités de l'économie béninoise et au manque
de séries statistiques.
|
2- / eN rolliIEIN IERDCDIDNI
Pour la vérification de l'hypothèse n°1, nous
utiliserons l'analyse graphique.
|
14
|
Pour vérifier les hypothèses n°2 et
n°3, nous utiliserons un modèle économétrique. Ce
dernier est linéaire et relie la production agricole béninoise
à ses variables explicatives : AID (aide alimentaire); IMPOR
(Importation); PLU (la pluviosité dans le pays) ; SUP (la superficie
emblavée pour la production domestique).
|
Prodt= a0 + a1AIDt + a2IMPORt +a3PLUt +a4SUPt +a5
AIDt2 + lit (1)
Avec a0 représentant la constante ; a1, a2, a3, a4 et a5
les coefficients respectifs des différentes variables ; t le temps
et lit : terme d'erreur.
Tableau 1 : Définitions et signes attendus des
variables du modèle
VARIABLES
|
SIGNIFICATION DES VARIABLES
|
SIGNE ATTENDU DES COEFFICIENTS
|
Prod
|
production nationale
|
Expliquée
|
a0
|
Constante
|
+ /-
|
IMPORT
|
Importation
|
+
|
SUP
|
La superficie totale emblavée pour la
production nationale
|
+
|
PLU
|
Le niveau la pluviosité dans le pays
|
+
|
AID
|
Aide alimentaire
|
+
|
Source : réalisé par les auteurs compte
tenu de nos hypothèses
B - Les données et la méthode
d'estimation 1- La procédure de l'estimation
Pour l'estimation de notre modèle et les tests des
hypothèses, nous avons utilisé la technique d'estimation des
données des séries chronologiques, méthode à
correction d'erreur par le logiciel Eviews 5.0. Les tests des hypothèses
seront réalisés par le même logiciel Eviews.
Les travaux liés aux traitements
économétriques (étude de stationnarité des
variables, régression, tests statistiques...) seront également
effectués. L'approche méthodologique adoptée pour
l'étude économétrique comporte les étapes suivantes
:
- Nous effectuerons l'étude de stationnarité de
nos variables pour vérifier la présence de tendance
déterministe ou de la tendance stochastique (racine unitaire). Pour
étudier la
stationnarité de nos variables, nous utiliserons les
tests de Dickey-Fuller augmenté (ADF). Si ADF > valeur critique alors
on accepte H0 : la série a une racine unitaire. Si ADF = valeur critique
alors accepte H1 : la série n'a pas de racine unitaire.
- Après les tests de stationnarité ou de racine
unitaire, on passe aux tests de co-intégration, utilisés dans
l'estimation de la relation de long terme entre les variables. Ce test est
effectué lorsque les variables ne sont pas stationnaires au même
degré.
Ils se font soit par l'approche d'Engle et Granger (1987),
soit par l'approche de Johansen
(1988).
L'approche de Johansen permet par la méthode de maximum
de vraisemblance de tester l'existence d'une relation de long terme dans les
séries temporelles stationnaires et d'obtenir tous les vecteurs de
cointégration dans un cadre multi varié. Contrairement à
l'approche d'Engle et Granger qui ne tient compte que d'une seule relation de
cointégration, celle de Johansen paraît plus attrayante lorsqu'on
veut tester la cointégration dans un système de plusieurs
variables. Cette approche est basée sur deux (02) tests :
Le premier, appelé statistique de la trace, teste
l'existence d'au moins n vecteurs de cointégration dans un
système comportant N - n variables.
Le second dénommé statistique de la valeur propre
maximale, teste s'il existe exactement n vecteurs de co-intégration
contre l'alternative de n+1 vecteurs.
- Test de Ramsey : l'objet de ce test est de voir si le
modèle souffre de l'omission d'une ou plusieurs variables pertinentes en
introduisant une variable fictive.
- L'estimation avec la méthode des Moindres Carrés
Ordinaires (MCO). Les variables non stationnaires en niveau sont pris en
différence selon l'ordre d'intégration
La validation comporte deux (02) sous-étapes. La
première est relative à l'aspect économique et permet de
voir si les signes des paramètres estimés sont conformes à
la théorique économique. La seconde est relative à la
qualité statistique et économétrique de l'estimation. Dans
ce cas, plusieurs tests seront effectués. Le test de Student, pour
apprécier la qualité individuelle des coefficients (si
|tcalculé>tthéorique| alors le coefficient est
significativement différent de zéro) ; le test de Fisher et le
coefficient de détermination ajusté, pour apprécier la
qualité globale du modèle (si
|Fcalculé>Fthéorique| alors le modèle est
globalement bon) ; le test de Breusch-Godfrey et la statistique de DW de Watson
seront utilisés pour vérifier s'il y a autocorrélation des
erreurs et enfin la méthode de Cochrane Orcutt sera utilisée pour
corriger l'autocorrélation des erreurs le cas échéant.
16
-Après l'estimation des coefficients du modèle par
la méthode des MCO, Il convient de s'intéresser à la
stabilité de ces coefficients.
La stabilité des coefficients est importante quand on
cherche à comprendre les mécanismes économiques et
à faire des prévisions. La non stabilité des coefficients
peut refléter des phénomènes ponctuels dans le temps
(crise, dévaluation, changement de politique...).
- Le test de normalité de Jarque-Bera
- Le test d'hétéroscédasticité de
White
Les tests utilisés pour vérifier la
stabilité sont au nombre de deux :
- Le CUSUM (Cumulative SUM)
fondé sur la somme cumulée des résidus
récursifs.
Il permet d'étudier la stabilité des
équations de régression au cours du temps. Si les coefficients
sont stables, alors les résidus récursifs doivent rester dans
l'intervalle défini pour des seuils de confiance de 5%. Dans le cas
contraire, le modèle est réputé instable.
- Le CUSUM SQ (Cumulative SUM Square) fondé
sur la somme cumulée du carré des résidus récursifs
permet de détecter des modifications aléatoires (ponctuelles)
dans le comportement du modèle. Si les coefficients sont stables au
cours du temps, alors, les résidus récursifs carrés
doivent rester dans l'intervalle de confiance.
Ces tests sont fondés sur la dynamique de l'erreur de
prévision. Ils permettent de déterminer les instabilités
structurelles des équations de régression et d'étudier
l'erreur de prévision normalisée au cours du temps.
-Après l'étude de la relation de long
et de court termes entre les variables, nous nous sommes occupés
à faire ressortir parmi ces variables (expliquée et explicative),
celles dont les variations sont susceptibles de causer des variations d'autres
variables une fois les effets déterminés. Le moyen le plus
approprié pour cela est le test de causalité.
D'après Xt et Yt, deux (02) variables d'un
modèle, si la série Yt contient à travers ses valeurs
passées une information qui améliore la
prédictibilité de Xt et si cette information n'est contenue dans
aucune autre série utilisée pour calculer le prédicteur,
alors on dira Yt cause Xt. La variable est causale si sa prise en compte
améliore la prédiction d'une autre variable.
La causalité (ou non) au sens de Granger
dépend du fait que les valeurs passées de Y améliorent
(ou non) l'explication de X plutôt que de l'obtenir à
partir des valeurs passées de X lui-même.
On peut alors effectuer un simple test en faisant la
régression de X sur ses propres valeurs passées ainsi que sur les
valeurs passées de Y. Si ces dernières sont significatives, alors
on dit que Y cause X au sens de Granger. Toutefois, ce test
est souvent sensible au nombre de décalages pris en compte dans la
modélisation.
2- La définition des variables
Les deux (2) hypothèses de notre étude seront
testées au moyen d'un modèle économétrique qui
comporte six (06) variables.
Prod : (production nationale) : l'offre
alimentaire dans un pays est fonction de la production domestique, des
importations et de l'aide alimentaire. La production est exprimée en
tonnes (t) ;
AID (aide alimentaire) :l'aide alimentaire dont
bénéficie le Bénin exprimée en tonnes (t) ;
IMPOR (Importation) : la production agricole
dans l'économie d'un pays est proportionnelle à l'importation ;
cette dernière est supposée influencer positivement la production
exprimée en tonnes (t) ;
PLU (la pluviosité dans le pays) : la
production agricole est fortement dépendante de la pluviosité, la
pluviosité devrait avoir un impact positif sur l'aide alimentaire
exprimée en millimètre (mm) ;
SUP (la superficie emblavée) : la
superficie totale entrant en ligne de compte dans la production exprimée
en hectares (Ha).
3-Les sources des données et la
période de l'étude
La collecte des données vise à regrouper toute
la littérature sur l'aide alimentaire et la production ainsi que les
données relatives aux autres variables nécessaires à
l'estimation du modèle. Ce sont des données quantitatives et
macroéconomiques relatives à l'économie béninoise.
A cet effet, les principales sources ci-après ont été
identifiées : INSAE, ONASA, Bibliothèque de la FASEG. Ainsi les
ouvrages et publications ayant traité de la question de l'aide
alimentaire. Aussi l'outil internet a été mis à
contribution dans le cadre de cette recherche documentaire. Les données
seront recueillies sur une période allant de 1982 à 2009.
CHAPITRE 2 : L'ANALYSE EMPIRIQUE DE L'AIDE ALIMENTAIRE
AU
BENIN
18
SECTION 1: L'AIDE ALIMENTAIRE AU BENIIN
Paragraphe1 : Historique et les raisons de l'utilisation de
l'aide alimentaire
Dans ce paragraphe il s'agira de rappeler les origines, des
différents rôles que jouent l'aide alimentaire et surtout la
controverse qui anime les débats. Ainsi que les raisons d'utilisation de
l'aide alimentaire au Bénin.
A - Historique de l'aide alimentaire
1. Origine de l'aide alimentaire
L'aide alimentaire a ses origines dans les excédents
agricoles considérables dont disposaient certains pays
industrialisés. Pour les retrouver, nous devons nous
référer á la période de l'après-guerre
où le monde a connu une situation paradoxale caractérisée
par des surplus alimentaires.
En effet, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, les
pays occidentaux instaurèrent une nouvelle stratégie pour
relancer leurs économies. D'importants investissements ont
été faits, notamment dans le domaine agricole, c'est ainsi que la
plupart des pays de l'Europe Occidentale et de l'Amérique du Nord ont
connu une agriculture particulièrement brillante : c'était la
surproduction.
Un grave dilemme s'est alors posé pour ces pays et tout
spécialement pour les Etats-Unis d'Amérique. La question la plus
urgente était de savoir ce qu'il convenait de faire de ces
excédents. Devait-on continuer á accroitre et imaginer de
nouvelles solutions pour la résorber ?
C'est ainsi qu'entre 1954 et1956 les autorités
américaines prirent d'importantes mesures dont la «loi publique 480
« pour autoriser le gouvernement américain : «soit à
faire don à des populations «amies« frappées par la
famine, soit á vendre á des pays amis á des conditions
avantageuses pour eux, les surplus agricoles américains
suivant une gradation suivante : accord de troc, ventes en monnaie locale,
ventes assorties de crédits à long terme«.
Au meme moment, les pays en développement connaissaient un
important déficit alimentaire, notamment céréalier. De
meme ils ne pouvaient pas importer les excédents des pays exportateurs
en quantités suffisantes, n'étant pas solvables. Un marché
mondial de produits alimentaires s'est alors développé,
animé principalement par les USA, le Canada, l'Argentine et l'Australie
d'une part et les autres pays en développement d'autre part. Dès
lors, à travers des accords bilatéraux et multilatéraux,
de nombreux pays et institutions emboîtèrent les pas aux USA, puis
le concept de l'aide alimentaire se répandit dans le monde entier.
Jusqu'au début des années 60, l'aide alimentaire
est perçue (à raison) presque comme synonyme d'aide alimentaire
américaine. Les sujets dominant les discussions politiques et pratiques
autour de l'aide sont focalisés sur l'Inde (le plus important
bénéficiaire), les problèmes de sécheresse, les
désincitations vis à vis de la production agricole locale, les
balbutiements des relations entre pays donateurs et pays récipiendaires
et enfin sur la création récente du Programme Alimentaire
Mondial, encore à l'état expérimental.
A posteriori, la première Convention sur l'Aide
Alimentaire (Food Aid Conven-tion) peut etre considérée comme un
tournant dans l'histoire de l'aide; car on y observe l'apparition et
l'engagement de donateurs nouveaux. 19 pays sont concernés et s'engagent
à fournir un volume minimum de 4,2 millions de tonnes annuellement.
Les années 1970 vont etre les témoins d'une crise
alimentaire internationale; plusieurs PED sont confrontés à ce
que l'on commencera à appeller "insécurité alimentaire".
La Convention (FAC) est renégociée en 1971, sans changement dans
les engagements. La conférence alimentaire mondiale des Nations- Unies
en novembre 1974, appelle à une amélioration des politiques
concernant l'aide alimentaire et décide de la création de deux
organismes:
- le comité sur les politiques et les programmes d'aide
alimentaire,
- - le comité FAO sur la
sécurité alimentaire mondiale.
2. Rôle de l'aide alimentaire
Bien que représentant essentiellement un apport en nature
aux projets en général, le volet « aide alimentaire »
est souvent le plus élevé des apports en terme de valeur. L'aide
alimentaire joue divers rôles selon les types d'activités qu'elle
assiste :
20
> Elle combat la faim et la pauvreté en aidant les
populations des pays sahéliens ou celles qui sont victimes des guerres
et de rapatriement par la fourniture gratuite de produits alimentaires ;
> Elle soutient les projets de développement
socio-économique : ici l'aide alimentaire est considérée
comme une source précieuse d'investissement aux fins du
développement. Dans ce sens elle appuie les objectifs fondamentaux des
stratégies nationales de développement.
A travers ses deux principaux rôles, l'aide alimentaire
remplit les fonctions de : Nutrition ; assistance aux groupes
vulnérables et aux cantines scolaires ;
Revenu et de budget : complément de salaires en vue
d'encourager les ouvriers qui travaillent sur des chantiers qui
nécessitent une haute intensité de main d'oeuvre.
3. Controverse sur l'aide alimentaire
L'efficacité de l'aide alimentaire en tant qu'instrument
de développement économique et social suscite bien de
polémiques auprès des observateurs et spécialistes du
développement. Les points de vue sont partagés. Très
souvent l'aide alimentaire est critiquée. On l'accuse de toutes sortes
de maux.
En 1960, à l'époque où l'aide alimentaire
est liée à la volonté des Etats Unis d'écouler leur
excédent de production céréalière, une
première critique de l'aide alimentaire émerge, initiée
par T. W. Schultz: l'aide alimentaire distribuée entraînerait une
baisse des prix des denrées alimentaires locales et désinciterait
la production locale.
Au fur et à mesure d'opérations d'aide alimentaire
plus ou moins réussies, les détracteurs se font de plus en plus
nombreux. Les critiques intègrent l'effet "schultzien" cité
précédemment mais aussi d'autres sujets de controverse, dont les
trois premiers cités sont de l'ordre des effets désincitatifs
:
· l'aide alimentaire décourage les prises de
décisions des gouvernements bénéficiaires
particulièrement dans le secteur agricole,
· elle résulte en des changements de goûts ou
d'habitudes alimentaires des populations bénéficiaires au profit
de produits étrangers non produits localement,
· en concurrençant la production agricole dans les
projets Vivres-Contre-Travail, elle désincite la main d'oeuvre à
se diriger vers le secteur agricole,
·
elle est peu fiable dans sa régularité, ses
délais de livraisons, son volume disponible. Elle n'est pas sûre
donc comporte des risques.
· En permettant d'approvisionner à bas prix les
zones urbaines, elle découragerait la production agricole locale.
Quant aux défenseurs de l'aide alimentaire, ils
soutiennent au contraire que, bien gérée, elle peut créer
des impulsions positives à la croissance économique. En effet,
utilisée comme source d'investissement, elle peut créer de
nouveaux emplois, donc résorber le chômage et améliorer le
revenu des bénéficiaires. Ces mémes défenseurs
estiment qu'à longue échéance, l'exportation gratuite des
excédents ne peut pas se substituer à une aide structurelle aux
pays en développement. Ils espèrent qu'un jour ces pays vont se
développer, deviendront des partenaires normaux dans le commerce
international.
B - Les raisons de l'utilisation de l'aide alimentaire
:
1. Etat de la disponibilité alimentaire du
Bénin L'examen de la situation alimentaire montre que :
-les disponibilités alimentaires résultent des
productions nationales mais également des importations. Ces importations
concernent majoritairement le riz et les produits d'origine animale (poisson,
oeufs et viande) ;
-les principales cultures pratiquées sont les
céréales (maïs, sorgho, mil, riz...), les racines et
tubercules (manioc, igname...), les légumineuses (haricots, soja...) et
les oléagineux (arachides, noix de palmes...)
-le Bénin est relativement autosuffisant en produits
céréaliers de base (maïs, sorgho) et en racines/tubercules
(manioc, igname), mais la production de ces aliments est encore tributaire des
conditions climatiques en général et de la pluviométrie en
particulier
La pauvreté alimentaire est aujourd'hui endémique
au Bénin. En effet, selon les résultats de la deuxième
enquête sur les conditions de vie des ménages ruraux, 33% au moins
des ménages sont incapables de satisfaire les besoins minima
alimentaires malgré la forte prédominance des dépenses
alimentaires (70%) dans leurs dépenses globales. La couverture des
besoins journaliers en énergie de nombre de personnes de ces
ménages n'atteint guère 2400 kilocalories, minimum exigible pour
une vie active. Ainsi vers la fin des années 90, des études sur
l'état de l'insécurité alimentaire estimaient
déjà que trente-trois (33) des soixante-dix-sept
22
(77) communes que compte le pays sont en insécurité
alimentaire et nutritionnelle. La situation s'est depuis lors aggravée
car 61 communes sont aujourd'hui victimes de
l'insécuriténutritionnelle et la situation n'est
nécessairement pas reluisante dans les 16 autres.
2. Modes de consommation alimentaire
Les céréales, les féculents et les
oléagineux constituent les trois grands groupes d'aliments importants
dans l'apport en énergie du régime alimentaire des populations
béninoises. Les céréales y contribuent pour 66% en moyenne
selon les investigations de la DANA au début des années 90.
En effet, les céréales étaient les
principales sources d'énergie alimentaire des individus et des
ménages. Ces céréales seraient utilisées sous
diverses formes. Ces données sont encore d'actualité. Par contre
le riz jadis peu présents dans l'alimentation des ménages a pris
de nos jours une ampleur considérable suite à des modifications
des modes de consommation.
La situation alimentaire du Bénin sera
appréciée à travers la production
céréalière.
Le Bénin est relativement autosuffisant en produits
céréaliers de base (maïs, sorgho) et en racines/tubercules
(manioc, igname). Ces différents aliments constituent la base de
l'alimentation, au fil des ans, le pays connait un déficit
céréalier car la production de ces aliments est encore tributaire
des conditions climatiques en général et de la
pluviométrie en particulier mais aussi du développement des
cultures de rente au détriment des cultures vivrières. Au cours
de la campagne 2002 (PNSA, septembre 2007) les productions obtenues qui ont
été comparées aux consommations moyennes, dégagent
dans une large mesure des soldes vivriers supérieurs à la
campagne 2001. Ceci dénote une assez bonne disponibilité
alimentaire à l'exception du riz et des produits halieutiques.
La production céréalière est composée
de maïs, riz, mil, sorgho et fonio. Etant donné cette
diversité de production et du fait de l'ampleur que prend le riz dans
l'alimentation des béninois, dans notre étude la production sera
uniquement celle de la production de riz.
Paragraphe 2 : Les formes et organes de gestion d'aide
alimentaire
A- Les différentes formes d'aide
Aujourd'hui, on définit traditionnellement l'aide
alimentaire comme un don ou une vente de produits alimentaires à un pays
à des conditions exceptionnelles. Son origine peut être
bilatérale (en provenance d'un seul autre pays) ou
multilatérale (en provenance d'organismes internationaux).
L'aide alimentaire prend trois formes qui varient selon les buts
qui lui sont assignés. Les trois formes de l'aide alimentaire sont :
- aide projet ;
- aide d'urgence ;
- aide programme.
1- Aide projet
Cette aide a dans la plupart des cas, pour but de
transférer un revenu aux populations pauvres ou d'améliorer leur
niveau nutritionnel. Elle est fournie au sein de projet de développement
et pour des bénéficiaires spécifiques,
généralement sous la forme de "Food for Work" (Vivres contre
travail). En effet, le projet PAM au Bénin utilise les vivres en tant
que rémunération en nature des travaux exécutés
dans les projets de développement. C'est notamment le cas des chantiers
de tracés de route et d'ouverture des pistes de desserte rurale qui
nécessitent l'embauche d'un nombre important d'ouvriers.
Généralement, le salaire payé aux manoeuvres
ne suffit pas à les maintenir au regard de la pénibilité
des travaux accomplis. L'assistance du PAM sert donc à encourager les
participations volontaires aux travaux à forte intensité de main
d'oeuvre et à compléter le salaire qui leur est prévu. Au
méme moment, l'emploi massif de main- d'oeuvre non qualifiée sur
les chantiers réduit le sous-emploi et freine l'exode rural.
2- Aide d'urgence :
Cette aide répond aux catastrophes naturelles. Cette aide
est distribuée gratuitement aux personnes victimes des calamités
naturelles (guerres ; chutes de production, dues à la sécheresse
ou aux invasions d'insectes ; aux inondations et autres). Les aides d'urgences
font objet de requêtes expresses introduites par le gouvernement
béninois auprès des institutions comme le PAM, l'USAID, l'UNICEF
. .et certains pays amis parmi lesquels on peut citer les Etats-Unis
d'Amérique, la France, le Koweït, la Lybie (au moment de la crise
alimentaire de la crise alimentaire de 2008)
24
3- Aide programme:
Cette aide sert à combler le déficit entre la
demande nationale et l'offre, composée de la production domestique et
des importations commerciales. Elle permet une économie de devises dans
le pays bénéficiaire, en remplaçant les importations
commerciales. Si elle est vendue, elle fournit des ressources additionnelles en
monnaie locale (fonds de contrepartie) au gouvernement
bénéficiaire. Elle est attribuée directement à
l'Etat et transite par les offices de commercialisation. La différence
entre l'aide projet et l'aide programme est que les produits livrés par
les pays amis ou certaines institutions sont systématiquement
monétisés c'est-à-dire vendus et les recettes sont
versées dans les comptes spéciaux ouverts à cet effet pour
assurer la réalisation des projets de développement
socio-économique. Le Japon est le principal fournisseur de ce type
d'aide au Bénin.
B - LE DON ALIMENTAIRE JAPONAIS (KR1 : Kennedy Round
1)
Le don japonais est la réponse donnée à la
requête du gouvernement béninois pour une assistance alimentaire
face à la famine de la fin des années 70. C'est
précisément en 1982 que le Japon a mis à la disposition du
Bénin cette assistance avec la conditionnalité de réunir
au moins les 2/3 du prix FOB pour la mise en oeuvre de projet à
caractère socio-communautaire. L'Office National d'Appui à la
Sécurité Alimentaire (ONASA) sert de point focal dans
l'expression du besoin annuel, l'adjudication des marchés de fourniture
de livraison à Cotonou de cette aide.
Le Bénin a malgré tout, le mérite d'avoir le
meilleur mécanisme de gestion de l'aide japonaise. Deux commissions
techniques sont créées à cet effet :
La commission technique chargée de la réception et
de la distribution de l'aide placée sous l'autorité du Ministre
du Commerce (MC).
La commission technique chargée de la gestion des fonds de
contrepartie placée sous l'autorité du Ministre chargé du
développement. La distribution de l'aide se fait à partir de
l'Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire et de
la Centrale Coop.
L'Office National d'Appui à la Sécurité
Alimentaire ventile son stock dans tous les secteurs agricoles des
localités où n'existent pas les installations de la Centrale
Coop.
Les dons japonais sont assortis de conditions avec les
2/312 du prix FOB constitué. Ils doivent :
ü être commercialisés et les recettes issues
de cette vente versées dans un compte bancaire, dont le Japon a
accès, pour assurer le financement de projets retenus de commun accord
entre les deux gouvernements ;
ü s'inscrire dans le cadre des projets sociaux et
économiques (construction d'écoles, hôpitaux, pistes
ruraux, marchés.)
En effet, depuis 1982 le Japon a toujours octroyé au
Bénin une aide alimentaire (le KR1). L'évolution de cette aide
sera analysée dans la suite de l'étude.
C -2 LJMCFITHJIMMUd aIdHIMIINiLe
/ 2 1$ 6$ ITIVa Centrale Coop
Conformément à la lettre de déclaration de
politique de développement du secteur rural du 31 mai 1991 qui stipule
entre autres :
· la redéfinition du rôle de l'Etat,
l'amélioration de l'efficacité de son intervention et la
réduction de son coût,
· la lutte contre l'insécurité alimentaire
dans les zones géographiques et pendant les périodes les plus
vulnérables.
Le Gouvernement béninois a créé l'Offre
National d'Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA) par
décret N° 271 du 25 septembre 1992 sur les cendres de l'Office
National des Céréales qui, lui même avait vu le jour dix
ans plus tôt en lieu et place de l'ancienne Commission Nationale
Céréalière. Les nouvelles orientations abandonnent
explicitement la mission de régulation à grande échelle
qui n'a jamais bien fonctionné dans l'Office National des
Céréales (ONC) au profit de celle non moins stratégique
d'instrument d'aide à la prise de décision et d'appui au secteur
privé de la commercialisation des produits vivriers. Ainsi l'Office
National d'Appui à la Sécurité Alimentaire (ONASA) s'est
vu assigner les missions suivantes :
2 Informations recueillies à la Direction Asie
Océanie (DASOC).
·
26
suivre l'évolution de la production vivrière
résultant de la campagne agricole et les perspectives alimentaires ;
· gérer un système d'informations sur les
prix, les marchés et les flux de produits vivriers ;
· appuyer le secteur privé de la commercialisation
des produits vivriers ;
· conseiller le gouvernement dans la conduite de la
politique d'aide alimentaire et assurer ainsi une coordination institutionnelle
de la sécurité alimentaire au Bénin.
L'objectif global poursuivi à travers les
activités de l'office est de contribuer à garantir la
sécurité alimentaire à tous, en tout temps et en tout lieu
du territoire national. Les disparités régionales dans la
mobilisation de la disponibilité de l'offre alimentaire est la
préoccupation majeure de la structure. Ainsi si dans les pays
Sahéliens, la sécurité alimentaire est beaucoup plus
axée sur l'aspect de la disponibilité des vivres, dans les pays
côtiers et en l'occurrence au Bénin, c'est sur celui relatif
à la bonne répartition du responsable vivrier et à son
aspect nutritionnel qu'elle est principalement orientée. Le mandat de
l'office dans un contexte de libéralisme économique peut se
résumer comme suit :
· contribuer à la transparence du marché des
produits vivriers et appuyer le secteur privé de la
commercialisation,
· évaluer la campagne agricole et les perspectives
alimentaires,
· conseiller le gouvernement dans sa politique de
sécurité et d'aide alimentaire.
La création de l'office est apparue comme une mesure
d'accompagnement du programme d'ajustement structurel. A ce titre il a
bénéficié de 1985 à 1999 de l'appui de la FAO puis
de la GTZ pour caractériser la sécurité alimentaire au
Bénin. Ainsi entre 1989-1992 il a été
réalisé une série d'études sur les problèmes
de sécurité alimentaire au Bénin.
Malgré le caractère scientifique
indéniable de ces travaux et la pertinence des pistes d'action
proposées, ils restent peu accessibles au grand public. Ainsi l'ONASA a
jugé nécessaire de synthétiser ces résultats, de
les cartographier dans un mini atlas sur la sécurité
alimentaire.
La Centrale Coop ne couvre pas tout le territoire national. Elle
joue le même rôle que l'ONASA.
Section 2 : Présentation et analyse de
l'évolution des données
L'évolution des variables au cours de la période
d'étude, qui va de 1990 à 2009, montre qu'elles sont fortement
influencées par les évènements économiques et
sociaux, tant au niveau local qu'international. Ces évènements
seront évoqués tout au long des analyses des différentes
variables.
Paragraphe1 : Présentation et analyse de
l'évolution de la variable dépendante de l'étude
Rappelons que la variable dépendante de notre étude
est la production céréalière.
Comme mentionné plus haut la production
céréalière, dans notre étude, sera uniquement celle
de la production de riz.
Le graphique suivant rend compte de la production de riz.
Graphique 1: Evolution de la production de riz au
Bénin.
140000
120000
100000
40000
80000
60000
20000
0
PROD
PROD
Source : ONASA
La production céréalière est restée
très faible entre 1983 et 1997, restant inférieur à 20
000 tonnes. Cette faiblesse de la production pourrait s'expliquer par le
fait qu'à cette période le riz était peu présent
dans l'alimentation des ménages au Bénin. A partir de la saison
1997-1998
28
elle a pris une tendance à la hausse passant de 20 000
tonnes pour atteindre 121652 tonnes en 2009, entre 1998 et 2009 la production
du riz a été multipliée par six (6). Cette
évolution peut s'expliquer par un changement des habitudes alimentaires
des béninois au profit du riz. De plus, il est à noter une baisse
remarquable de la production du riz entre 2006 et 2007 passant de 80221
à 68602 tonnes, cette baisse est aussi perceptible en 1995 où
elle passe en 1994 de 13686 à 11549 tonnes en 1995. Cette baisse
coïncide aux années où le pays n'a pas
bénéficié de l'aide japonaise. En moyenne il a
été produit 33934,36 tonnes de riz entre 1982 et 2009 au
Bénin.
Paragraphe2 : Présentation et évolution des
variables indépendantes de l'étude
A- La pluviosité
Généralement l'assistance alimentaire se fait pour
pallier les problèmes relatifs à des risques de famine dans le
monde et particulièrement dans les régions à
déficit alimentaire chronique (PAM, 1994). Il est donc reconnu que le
problème de déficit alimentaire ou de famine est une
conséquence de la carence des ressources hydriques dans ces
régions (LABONNE, 1980). Au Bénin, par exemple, la production
agricole repose presqu'exclusivement sur l'arrivée
régulière des pluies. La pluviosité est un facteur majeur
dans la production agricole en général et celle
céréalière en particulier. L'évolution de la
pluviosité est perceptible dans le graphique ciaprès :
Graphique 2: Evolution de la Pluviosité au
Bénin
1800
1600
1400
1200
1000
400
800
600
200
0
PLU
PLU
Source : ASECNA Bénin
La pluviosité moyenne enregistrée au Bénin
est de 1149.54 mm. Deux années se distinguent particulièrement
par le faible niveau de pluie enregistré. Ce sont les années 1992
et 2001 dont les niveaux de pluie oscillent respectivement autour de 839,56et
774,37mm. De plus, la pluviométrie n'est restée en dessous de
1000 mm (973,97 et 998,16) en 1994 et 2000. Entre 1993 et 2000 la
pluviosité varie de 1124,27 à 998,16 mm au cours de cette
période une évolution en dents de scie est observée, la
même tendance est observée entre 2002 et 2009 allant de 1131,6
à 1513,4. Le pic le plus élevé est observé en1988
où il atteint 1589,4 mm. Nous supposons, toutes choses restant
égales par ailleurs, que la pluviosité a un rendement
relativement élevé dans le niveau de la production
céréalière.
B-Importation
La production nationale en riz est constituée non
seulement de la production domestique mais aussi des importations et des aides
alimentaires. L'évolution des importations de riz au cours de notre
période d'étude est perceptible à travers le graphique
suivant :
Graphique 3: Evolution des importations de
riz.
IMPORT
600000 500000 400000 300000 200000 100000 0
|
|
|
|
|
|
|
IMPORT
|
1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002
2004 2006 2008
Source : ONASA ET LE SITE FAOSTAT
L'analyse du graphique ci-dessus nous montre que les importations
en riz au Bénin sont croissantes avec quelques oscillations. Le pic le
plus élevé est constaté en 2007 avec 545808
tonnes de riz importé, de 1982 à 1989 elles ont
évolué en dents de scie allant de 34287 à 60000 tonnes.
Mais en 1990 ces importations ont plus que doublées pour atteindre
131000 tonnes dû sûrement au changement de système où
les privés interviennent sur le marché (libéralisation de
l'économie béninoise) grace à « la conférence
des forces vives de la Nation ». Entre 1990 et 1993 elles n'ont pas
cessé de croître, mais dès 1994 les importations ont
commencé par décroître jusqu'en 2000. Cette baisse pourrait
être due à la dévaluation du FCFA subvenue en janvier 1994
dont l'un des effets escomptés est la diminution des
importations au profit des exportations. En somme, le
Bénin a importé en moyenne 182448,40 tonnes de riz au cours de la
période allant de 1982 à 2009.
C - Superficie
Pour la production agricole la superficie est un maillon
essentiel, sans elle il n'y aura pas de production. Produire sur une petite
superficie revient à une toute petite quantité de riz. Au
Bénin, la superficie emblavée au cours des différentes
années donne une idée de la quantité de riz produit. Le
graphique suivant nous montre cette évolution.
L'analyse du graphique 4, nous montre que la superficie
utilisée au Bénin dans la production de riz, connaît une
ascendance à la hausse entre la période allant de 1996 à
2009. L a superficie a connu une baisse sensible de 1982 à 1993
où elle est passée de 8367 ha a 7925 ha. L'exploitation des
vallées notamment celle de la vallée du Niger pourrait expliquer
cette augmentation.
45000
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
sup
sup
30
Graphique 4: Evolution de la superficie
emblavée au Bénin
Source : ONASA
D +Aide alimentaire
La production céréalière est composée
de maïs, riz, mil, sorgho et fonio. Etant donné cette
diversité de production et du fait de l'ampleur que prend le riz dans
l'alimentation des béninois, dans notre étude la production sera
uniquement celle de la production de riz.
Ainsi notre étude se basera uniquement sur le don
japonais.
Débuté en 1982, le don japonais jusqu'en 2009
occupe une place très importante dans l'assistance alimentaire au
Bénin. Ainsi donc, l'aide reçue par le Bénin peut
s'apprécier à travers le graphique suivant :
Graphique 5: ( ISEPtiSOCIB'1ICII1liP IIt1ELI
1P0/é01
AID
14000
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
AID
Source : ONASA et FAOSTAT
En moyenne le Bénin a reçu du Japon en moyenne
3840,607 tonnes de riz. Nous notons que le Bénin n'a pas
bénéficié du don japonais au cours des années 1987
; 1994 ; 2006 et 2007, pour des raisons qui diffèrent d'une année
à l'autre. Pour 2006 et 2007 l'aide a été suspendue et
reprise en 2008 avec une aide passant sur la barre des 10000 tonnes.
Après la dévaluation, ayant entraîné une baisse des
importations, l'aide japonaise a été doublée
comparativement au précédent don.
CHAPITRE 3 : PRESENTATION, INTERPRETATION DES RESULTATS
ET RECOMMANDATIONS
32
Section 1 : Présentation et
interprétations des résultats
Paragraphe 1 : présentation des résultats
Rappel du Modèle :
Prodt= a0 + a1AIDt + a2IMPORt +a3PLUt +a4SUPt +a5
AIDt2 + ut (2)
Pour obtenir de bonnes estimations nous avons
procédé à un modèle semi log. Ainsi le
modèle (2) devient :
LProdt= a0 + a1 AIDt + a2 IMPORt +a3PLUt +a4SUPt +a5
AIDt2 + ut (3) Avec : L :
logarithme népérien,
A-Test de diagnostic
1-Etude de la stationnarité des
séries.
Plusieurs tests sont utilisés pour déterminer
l'ordre d'intégration des variables d'un modèle. Dickey et Fuller
(1979 ; 1981) ont mis au point un test permettant non seulement de
détecter l'existence d'une tendance mais aussi de déterminer la
bonne manière de stationnariser une série. Nous utiliserons le
test de stationnarité de Dickey-Fuller Augmenté (ADF).
L'alternative d'hypothèses qui se présente à l'issue du
test est la suivante :
H0 : Racine unitaire (série non stationnaire) ;
H1 : non racine unitaire (série stationnaire).
La statistique est automatiquement fournie par le logiciel
Eviews.
Si ADF est supérieur à la valeur critique de
Mackinnon, alors l'hypothèse H0 est acceptée. Par
conséquent la série est non stationnaire.
Si ADF est inférieur à la valeur critique de
Mackinnon, alors l'hypothèse H1 est acceptée. Cela traduit la
stationnarité de la série.
Les tests sont appliqués en niveau, puis en
différence au cas où il y aurait présence de racine
unitaire à ce premier stade.
Tableau n°2 : Résultats des tests de
stationnarité en niveau.
Variables
|
Retard
|
Trend
|
Constante
|
ADF
|
Valeur critique (5%)
|
Décision
|
LPROD
|
1
|
NON
|
NON
|
-4,92
|
-1,95
|
NS
|
AID
|
1
|
OUI
|
OUI
|
-2,73
|
-2,98
|
NS
|
AID2
|
1
|
OUI
|
NON
|
-0,07
|
-1,95
|
NS
|
SUP
|
1
|
OUI
|
NON
|
1,95
|
-1,95
|
NS
|
IMPORT
|
2
|
OUI
|
OUI
|
-2,27
|
-2.98
|
NS
|
PLU
|
1
|
NON
|
OUI
|
-2,96
|
-2,98
|
NS
|
Source : Résultats d'étude
de stationnarité des tests ADF sur les variables.
NS : NON STATIONNAIRE
La non stationnarité des séries nous conduit
à voir si nos variables sont intégrées d'ordre un (1). Le
tableau 2 ci-dessous présente les résultats des tests de
stationnarité en différence première sur les variables.
L'objectif est de rendre stationnaires les séries afin de ne pas avoir
une régression fallacieuse.
Tableau n°3 : Résultats des tests de
stationnarité en différence première
Variables
|
Retard
|
Trend
|
Constante
|
ADF
|
Valeur critique (5%)
|
Décision
|
LPROD
|
1
|
NON
|
OUI
|
-3 ,39
|
-2,98
|
S
|
AID
|
1
|
NON
|
NON
|
-4,67
|
-1,95
|
S
|
AID2
|
1
|
NON
|
NON
|
-3,57
|
-1,95
|
S
|
SUP
|
1
|
NON
|
OUI
|
-4,18
|
-2,98
|
S
|
IMPORT
|
2
|
NON
|
NON
|
-2,18
|
-1,95
|
S
|
PLU
|
1
|
NON
|
NON
|
-4,82
|
-1,95
|
S
|
Source : Résultats d'étude
de stationnarité des tests ADF sur les variables.
De la lecture des tableaux ci- dessus, nous retenons que les
valeurs de la statistique de DICKEY-FULLER pour chacune des séries sont
tous supérieurs à la valeur critique de MacKinnon au seuil de 5%
lorsque les séries sont prises en niveau et inferieurs à la
valeur critique de MacKinnon au seuil de 5% lorsqu'elles sont prises en
différence première. Le test
34
d'ADF révèle donc qu'au seuil de 5% aucune des
séries n'est stationnaire en niveau mais qu'elles le sont toutes en
différence première. Toutes les séries étant
intégrées d'ordre 1, il existe un risque de cointégration
(cf. annexe 1).
2- Test de
cointégration
L'analyse du test de cointégration de JOHANSEN fait
apparaître l'existence de trois (3) relations de cointégration au
seuil de 5% entre les variables du modèle (cf. annexe 3). D'où la
nécessité d'écrire en plus du modèle de long terme
un modèle de court terme.
B-Résultat de l'équation de long terme
1-l'équation de long terme
Les résultats de l'estimation de la relation de long terme
par la méthode des MCO se présente comme suit :
Tableau n°4 : Résultat de
l'estimation du modèle de long terme
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
1.3136
|
0.3413
|
3.8482
|
0.0009*
|
AID
|
0.1324
|
0.0491
|
2.6967
|
0.0132**
|
AID2
|
-0.0124
|
0.0046
|
-2.7074
|
0.0129**
|
IMPORT
|
0.0015
|
0.0004
|
3.2831
|
0.0034*
|
SUP
|
0.0734
|
0.0066
|
11.0480
|
0.0000*
|
PLU
|
4.13E-05
|
0.0002
|
0.1506
|
0.8817
|
R-squared
|
0.9472
|
Mean dependent var
|
3.0776
|
Adjusted R-squared
|
0.9353
|
S.D. dependent var
|
0.9673
|
S.E. of regression
|
0.2460
|
Akaike info criterion
|
0.2207
|
Sum squared resid
|
1.3317
|
Schwarz criterion
|
0.5062
|
Log likelihood
|
2.9098
|
F-statistic
|
79.0814
|
Durbin-Watson stat
|
2.2869
|
Prob(F-statistic)
|
0.0000
|
* Significativité à 1% ; ** significativité
à 5% Source : Résultats de nos
estimations (annexe 4) L'écriture de l'équation de long terme est
donc :
LPROD = 1.3136+ 0.1324 AID +0.0015 IMPORT +4.13E-05 PLU
+0.0734 SUP -0.0124 AID2
Après l'estimation du modèle, nous procédons
aux différents tests de validation et de vérification de la
significativité des variables explicatives.
2-Tests de validation du modèle de long
terme
> Qualité de la régression
(
De l'analyse du tableau 5, il ressort que le coefficient de
détermination R2 = 0.9472
6 ? 24 ??
indique que la qualité de la régression du
modèle de long terme est bonne. C'est-à-dire que la production
est expliquée à 94,72 % par les variables explicatives du
modèle.
> Etude de la normalité : Test
de Jarque Bera (1984)
Le test de normalité permet de savoir si les erreurs du
modèle suivent une loi normale ou pas. Le test de Jarque-Bera, encore
appelé test de Skewness-Kurtosis permet de tester la normalité
des erreurs. Le test d'hypothèses est donc le suivant :
Ho : les erreurs suivent une loi normale ;
H1 : les erreurs ne suivent pas une loi normale.
La statistique de Jarque-Bera est définie de la
façon suivante :
.
Où s est le coefficient de dissymétrie, n le nombre
d'observations et K le coefficient d'aplatissement.
On accepte Ho si la valeur de prob > chi2 est
supérieure à 5% et on accepte H1 dans le cas contraire.
La valeur de la probabilité prob = 0.817471 (annexe 3
graphique 7) attachée à la statistique à cette
étude est supérieure à 5 %. Alors, les erreurs du
modèle suivent une loi normale.
36
38
> Etude de la significativité globale du
modèle
Le modèle est globalement significatif car la
probabilité de la statistique de Fischer est égale à
0,000000 ce qui est inférieur à 5%.
> Test d'homoscédasticité de White
Le test d'homoscédasticité est utile dans la
mesure où il permet de détecter et de corriger
l'hétéroscédasticité des erreurs. Les perturbations
sont dites hétéroscédastiques lorsque les variances de ces
perturbations sont différentes. L'utilisation des MCO ne fournit plus le
meilleur vecteur des coefficients pour les variables explicatives. Plusieurs
tests existent pour la détection de
l'hétéroscédasticité mais nous retenons celui de
White. Le test de White est fondé sur une relation significative entre
le carré du résidu et une ou plusieurs variables explicatives en
niveau et au carré au sein d'une équation de
régression.
Il s'agit de tester : si
Ho: la variance du terme d'erreur est une constance
(homocédasticité).
H1 : la variance du terme d'erreur est différente d'une
constante (hétéroscédasticité).
Le modèle est homoscédastique si probabilité
> 5% (on accepte Ho). Il est hétéroscédastique si
probabilité <5%.
Le résultat du test montre que la probabilité de la
statistique de Fischer (0.1388) est supérieure à 5%. Les erreurs
sont donc homoscédastiques. (annexe 5).
> Test d'auto corrélation des erreurs
Pour vérifier si les erreurs sont
autocorrélées ou non, nous avons réalisé le test de
BreuschGodfrey. La statistique de Breusch-Godfrey, donnée par BG =
n.R2 suit un khi-deux à p degré de liberté,
avec :
p : nombre de retard des résidus n : nombre
d'observations
R2 : coefficient de détermination.
L'hypothèse de non corrélation des erreurs est
acceptée si la probabilité est supérieure à 5% ou
si n.R2 < chi-deux lu.
La probabilité de la statistique de Fischer (0.4655)
étant supérieure à 5%, nous pouvons conclure que les
erreurs ne sont pas autocorrélées. ( annexe 5).
La représentation du correlogramme des résidus
vient confirmer ce résultat. Cette représentation nous montre
qu'aucun des graphes n'est sorti du corridor et de plus toutes les
probabilités associées sont supérieures à 5%, alors
les erreurs ne sont pas autocorrélées. Les estimations obtenues
sont donc optimales. Le correlogramme des résidus du modèle de
long terme est en annexe 5.
> Test de stabilité
La stabilité du modèle de long terme est
testée au moyen du test de CUSUM. Il révèle que notre
modèle est stable, car la courbe ne coupe pas le corridor pour le CUSUM
(le détail est en annexe 5).
Les résultats des ces différents tests valident le
modèle estimé, vérifions à présent la
significativité des variables explicatives.
Tableau n°5 : Significativité des variables
explicatives du modèle de long terme
Variables explicatives
|
Coefficients
|
Probabilités
|
Seuil de 5%
|
AID
|
0.1324
|
0.0132
|
Significatif
|
AID2
|
-0.0124
|
0.0129
|
Significatif
|
SUP
|
0.0734
|
0.0000
|
Significatif
|
IMPORT
|
0.0015
|
0.0034
|
Significatif
|
PLU
|
4.13E-05
|
0.8817
|
Non Significatif
|
Source : Réalisé à partir des
résultats de l'estimation du modèle
Nous remarquons qu'au seuil de 5%, l'aide alimentaire (AID),
la superficie (SUP), les importations en céréales (IMPORT) ont
chacun un impact positif et significatif sur la production
céréalière du Bénin (LPROD) tandis que le
carré de l'aide alimentaire (AID2) a un impact négatif
et significatif sur le LPROD. La pluviosité (PLU) a un impact positif
mais non significatif sur le LPROD.
Le modèle est aussi utilisable à des fins de
prévision car le coefficient de Theil au niveau du test de
prévision qui est de 0,0338 est proche de zéro(0) (cf. annexe
5).
Le test de cointégration ayant indiqué la
nécessité d'écrire un modèle de court terme car
l'analyse du test de cointégration de JOHANSEN fait apparaître
l'existence de trois (3) relations de cointégration, il nous revient de
faire le test de stationnarité sur le résidu issu de la relation
de long terme afin de conclure qu'il existe bel et bien une relation de
cointégration entre les variables. Le résultat du test est en
annexe 3.
Tableau n°6 : Résultat du test de
stationnarité sur le résidu de l'équation de long terme
VARIABLE
|
Lag
|
Trend
|
constant
|
ADF
|
Valeur critique 5%
|
DECISION
|
Résidu de l'équation
|
1
|
NON
|
NON
|
-3.19
|
-1.95
|
Stationnaire
|
(Le détail se trouve en annexe 2)
Le résidu est stationnaire, ou I(0). Nous pouvons donc
conclure qu'il y a bien cointégration entre les variables.
Sur la base du résultat de ce test, nous pouvons donc
utiliser la représentation à correction d'erreur (MCE)
proposée par Engle et Granger (1987).
C-Résultat de l'équation du modile
à correction d'erreur (MCE)
1-le modèle de court terme
Le modèle de court terme est généré
par un mécanisme à correction d'erreur. Tableau n°7 :
Résultat de l'estimation du MCE (annexe 6)
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-0.014839
|
0.174188
|
-0.085191
|
0.9334
|
D(AID)
|
0.039050
|
0.026916
|
1.450833
|
0.1705
|
D(AID2)
|
-0.002092
|
0.003146
|
-0.665013
|
0.5177
|
D(PLU)
|
0.000266
|
0.000129
|
2.065302
|
0.0594***
|
D(IMPORT)
|
-4.18E-05
|
0.000411
|
-0.101746
|
0.9205
|
40
42
D(SUP)
|
0.033702
|
0.007853
|
4.291718
|
0.0009*
|
LPROD(-1)
|
-0.211065
|
0.140355
|
-1.503793
|
0.1565
|
AID(-1)
|
0.117341
|
0.037047
|
3.167336
|
0.0074*
|
AID_(-1)
|
-0.011106
|
0.004092
|
-2.714158
|
0.0177**
|
PLU(-1)
|
0.000166
|
0.000183
|
0.906661
|
0.3811
|
IMPORT(-1)
|
0.000429
|
0.000316
|
1.355938
|
0.1982
|
SUP(-1)
|
0.015574
|
0.011566
|
1.346618
|
0.2011
|
AR(1)
|
-0.727303
|
0.144902
|
-5.019260
|
0.0002*
|
R-squared
|
0.842453
|
Mean dependent var
|
0.120518
|
Adjusted R-squared
|
0.697025
|
S.D. dependent var
|
0.175241
|
S.E. of regression
|
0.096458
|
Akaike info criterion
|
-1.532557
|
Sum squared resid
|
0.120955
|
Schwarz criterion
|
-0.903509
|
Log likelihood
|
32.92324
|
F-statistic
|
5.792925
|
Durbin-Watson stat
|
2.002124
|
Prob(F-statistic)
|
0.001784
|
* Significativité à 1%, * Significativité
à 5% *** Significativité à 10% Source :
Résultats de nos estimations
Ainsi le modèle de court terme se présente comme
suit :
D(LPROD)=-0.0148+0.0390D(AID)-
4.18E05D(IMPORT)+0.0002D(PLU)+0.0337D(SUP)-0.0020D(AID2) -0.2110
RESID01 (- 1)
Le coefficient du résidu retardé, qui
représente la force de rappel vers l'équilibre, est
négatif (-0,2110). De plus sa valeur est comprise entre -1 et 0. La
représentation par le modèle à correction d'erreur est
donc validée.
2- Test de validation du modèle de court
terme
Bien que le R2 = 0,842453 soit
inferieur au R2= 0,9472 du modèle de long
terme et 0,84 > 0,5 indique que la qualité de la régression du
modèle de court terme est bonne. Le modèle reste globalement
significatif car Prob (F-static) = 0,001784 < 0,05.
Aussi la distribution est normale, les erreurs sont
homoscédastique et non corrélées car les
probabilités respectives des différents tests y afférents
sont toutes supérieurs à 0,05. Le test de Cusum rassure
également quant à la stabilité du modèle (annexe
6), le test de Ramsey montre que le modèle ne souffre pas d'omnision de
variables car 0,72 > 0,05 (annexe 7). Ainsi le modèle de court terme
est validé.
> Significativité des variables
explicatives
Des résultats du modèle de court terme, il
ressort que toutes les variables significatives a long terme ne le sont plus
à court terme sauf la variable superficie (SUP) qui l'est. Quant aux
signes, ils sont tous demeurés tels dans le modèle de long
terme.
Les estimations nous ayant précisé les signes des
coefficients des variables, passons à présent à leur
analyse.
Paragraphe2 : Interprétation des
Résultats
Les variables ont globalement eu le signe attendu. Ces
résultats obtenus, nous ont permis de faire des interprétations
à la lumière de la théorie économique.
A- L'aidH alimHJ,aiIH :
Les résultats des estimations révèlent
que l'aide alimentaire a un impact positif et significatif à long terme
mais a seulement un impact positif et non significatif à court terme sur
la production (PROD). Le signe attendu est confirmé (positif). Ce
résultat confirme les études empiriques. En effet, à long
terme, nous obtenons qu'une augmentation d'une unité de l'aide
alimentaire entraîne une augmentation de 0,1324 unité du taux de
la production. Quant à la dynamique de court terme, elle
révèle qu'un accroissement d'une unité de l'aide
alimentaire n'induit pas un gain de croissance de la production au
Bénin. Nous remarquons que l'effet de l'aide alimentaire sur la
croissance de la production est plus efficace à long terme qu'à
court terme. Ce coefficient faible à court terme peut s'expliquer par le
fait que le riz ne faisait pas partie de l'habitude alimentaire des
béninois ; cela explique la non significativité de l'aide
alimentaire. Ce don distribué à un prix social, pendant la
période de soudure, loin d'inviter la production domestique participe
plutôt à l'amélioration des conditions de production.
B- La pluviosité
Quant à la pluviosité, nous n'observons,
d'après nos résultats aucun impact significatif aussi bien
à court terme qu'à long terme. Ceci ne semble pas être en
conformité avec les postulats des défenseurs de la théorie
de la production agricole. Mais les signes des coefficients testés nous
indiquent un signe positif à court terme et à long terme : cela
pourrait s'expliquer par le processus long qui caractérise la faiblesse
de pluie dans les différentes zones de production du pays. La non
significativité de cette variable laisse penser que son effet
contributif à la croissance de la production semble être
indirect.
C- La superficie
L'estimation de notre modèle montre le rôle
joué par la superficie dans la croissance de la production du pays et
confirme la place de choix qui lui est accordé dans les débats.
En effet on observe qu'une augmentation d'une unité de la superficie
entraine une hausse de 0,0734 unité du taux de production du pays
à long terme et de 0,0337 unité du même taux à court
terme.
D#177; l'iP S1Itati1n
L'importation contribue positivement et significativement
à la croissance de la production. Ceci montre que la production
domestique devra être complétée par les importations. On
observe qu'une augmentation d'une unité des importations entraine une
hausse de 0,0015 unité du taux de production dans le pays à long
terme et une diminution de 4.18E-05 unité du même taux à
court terme. Le coefficient à court terme est faible relativement
à celui de long terme. A la longue une augmentation de la production de
riz réduira les importations de riz impliquant une économie de
devise pour le pays.
Section 2 : Validation des hypothèses et
recommandations
Paragraphe 1 : validation des hypothèses
Au terme de l'analyse économique des résultats de
nos estimations, il est impératif de tester les hypothèses que
nous avons formulées au début de ce travail.
A-Validation de l'hypothise H1
Pour la validation de l'hypothèse 1 de notre étude
nous utiliserons l'hypothèse qui stipule que « L'aide alimentaire
reçue par le Bénin couvre, chaque année, le déficit
alimentaire intérieur » sera vérifiée à
travers un graphique. Ce graphique sera réalisé à partir
d'un tableau construit avec la formule suivante :
DEMANDE =DEFICIT ALIMENTAIRE + AID des dix (10)
dernières années.
Graphique 6: Evolution du déficit
alimentaire au Bénin
-10000
-20000
-30000
-40000
-50000
-60000
-70000
0
DEMANDE
BILAN ALIMENATAIRE
A la lecture du graphique ci-dessus le bilan alimentaire est
inférieur à la demande en produit céréalier. Cette
différence indique les déficits à combler grâce aux
échanges avec le reste du monde (RDM) notamment les importations.
Les bilanS alimentaires sont recueillies dans les LISA (Lettre
d'Information a la Sécurité Alimentaire) de l'ONASA
En somme l'aide alimentaire reçue par le Bénin ne
couvre pas son déficit alimentaire intérieur.
Par conséquent à base de ce graphique nous
concluons que l'hypothèse H1 est rejetée.
B-Validation de l'hypothise H2
Elle suppose que «L'aide alimentaire influence
positivement la production céréalière du Bénin
». Des résultats de nos estimations, d'une part, de la dynamique de
long terme révèle que «l'aide alimentaire» est
positivement significatif. Quant à la dynamique du court terme,
«l'aide alimentaire » affecte positivement la croissance de la
production céréalière du Bénin mais n'a pas d'effet
sur celle ci. Dans les deux cas de figure, la deuxième hypothèse
de cette étude est vérifiée.
Eu égard à ces résultats nous concluons que
l'hypothèse H2 est acceptée.
C -Validation de l'hypoth:se H3
Elle suppose que « Le niveau actuel des
aides alimentaires accordées au Bénin
lui permet de maximiser sa production agricole.» Cela
signifie que la variable AID doit avoir son coefficient (a1)
positif et le coefficient de la variable AID2 (a5)
négatif.
En effet, a1 et a5 ont des
signes différents (a1 positif et a5
négatif) l'hypothèse H3 est acceptée.
Déterminons le niveau optimal d'aide
L'équation de long terme est :
LProdt= a0 + a1 AIDt + a2 IMPORt +a3PLUt +a4SUPt +a5
AIDt2 Nous pouvons en déduisons :
AID + a2 IMPOR +a3 PLU +a 4 SUP
+a5 2)
AID
PROD = e (a0 +
a1
En passant á la dérivée première par
rapport á la variable AID, nous avons :
P = (a1 + 2*a5 AID) e
(a0+ a1 AID + a 2 IMPORT +
a3 PLU + a 4 SUP + a5
AID2)
~ par la suite nous avons
(a1 + 2*a5 AID)=0 car e (a0 +
a1 AID + a2 IMPORT + a3 PLU + a4
SUP + a5 AID2) #177; 0
En tirant AID, nous obtenons:
44
En remplaçant les coefficients par leurs valeurs
respectives nous avons :
AID= 5.3387 o t 338 to .
De ce qui précède, le niveau actuel des aides
alimentaires accordées au Bénin lui permet de maximiser sa
production agricole.
Eu égard à ces résultats, nous concluons que
l'hypothèse H3 est acceptée. Paragraphe
2 : Recommandations de politique économique
L'étude des variables explicatives de la production
intérieure du Bénin doit normalement aboutir à la
formulation de politiques susceptibles de provoquer une sécurité
alimentaire au niveau de la production céréalière du
Bénin.
La sécurité alimentaire ne concerne pas
uniquement la production mais touche au développement économique
tout entier. Plusieurs paramètres entrent en ligne de compte dans la
formulation d'une politique de sécurité alimentaire. Parmi les
actions à entreprendre, l'Etat peut, à la fois, agir sur les
variables explicatives du modèle et sur d'autres variables quantitatives
et qualitatives, non exprimées dans l'étude. L'Etat doit :
v' maintenir la stabilité politique par l'entremise d'une
bonne gouvernance et d'un renforcement du libéralisme économique
;
v' le renforcement de l'intégration sous- régionale
;
? l'amélioration de la productivité agricole qui
inclura la réduction des coûts de production et de
commercialisation ;
? l'amélioration du fonctionnement des marchés en
assurant une meilleure transparence (informations régulières,
complètes et fiables des prix, des flux sur les marchés nationaux
et régionaux, l'analyse des stocks, le jeu des acteurs, les
problèmes de taux de change F CFA en Naïra ;
v' éviter les distributions gratuites aux situations
d'urgence ;
v' Sécuriser les producteurs à travers le foncier
;
v' Aider les producteurs à avoir accès à
l'irrigation ;
1' Mécanisation de l'agriculture ;
1' Contrôler la sortie frauduleuse de la production
locale.
Les donateurs doivent s'engager sur un certain nombre
d'éléments très importants :
· éviter les actions qui contribueraient à
modifier les habitudes alimentaires;
· ajuster les aides pour éviter les effets de
concurrence avec les productions locales ;
· affecter le produits des ventes (les fonds de
contrepartie) au financement d'actions de développement visant un
objectif de sécurité alimentaire ;
· promouvoir les échanges céréaliers
régionaux. Et en dernier ressort les producteurs doivent :
> voir en l'aide un stimulant et non une concurrence.
46
CONCLUSION GENERALE
La présente recherche s'est fixée comme objectif d
d'analyser les enjeux et perspectives que représentent les aides
alimentaires reçues par le Bénin sur la production
céréalière. Elle a permis de faire ressortir des mesures
de politiques pour une augmentation optimale de la production
céréalière. Ainsi nous nous sommes basés sur les
hypothèses suivantes :
H1 : L'aide alimentaire reçue par le
Bénin couvre, chaque année, le déficit alimentaire
intérieur ;
H2 : L'aide alimentaire influence positivement
la production céréalière du Bénin ;
H3 : Le niveau actuel des aides alimentaires
accordées au Bénin lui permet de maximiser sa production
agricole.
Pour tester l'hypothèse H1, nous avons utilisé,
une analyse graphique. Cette analyse nous a permis de n'avoir rien que des
soldes négatifs indiquant que l'aide ne permet pas de couvrir le
déficit alimentaire intérieur du pays et qu'il faudra importer
pour combler ce déficit. L'hypothèse H1 a été
rejetée.
Les hypothèses H2 et H3 ont été
vérifiées à l'aide d'une méme régression.
Les tests de diagnostic et de validation effectués sur le modèle
ont été tous concluants. Le test de cointegration nous a permis
d'écrire un modèle de long terme et un modèle de court
terme. Au terme de la régression, les résultats ont montré
une relation positive notamment à long terme entre l'aide alimentaire et
la production du Bénin, hypothèse H2 a été
acceptée.
En ce qui concerne l'hypothèse H3, nous avons
procéder à une analyse avec les mêmes tests et nous avons
constaté que les coefficients des variables AID et AID2 sont
de signes contraires. A l'aide des dérivées première et
seconde de PROD par rapport à la variable AID, il faudra 5338.7 tonnes
d'aide alimentaire pour maximiser la production céréalière
du Bénin. L'hypothèse H3 a été acceptée.
A la lueur de nos résultats ; des recommandations ont
été formulées et il urge que des actions soit
menées. L'insuffisance de la production a été mis en
relief d'où la nécessité d'un relèvement
significatif des superficies entrant en ligne de compte dans la production. La
production représente un levier important pour promouvoir le
développement et la croissance économique. Elle représente
un élément clé des OMD, réduisant la
pauvreté et permettant aux gens d'avoir accès aux marchés.
Les superficies sont en outre, capitales pour faire progresser l'agriculture,
et jouent un rôle majeur de facilitation du commerce et de
l'intégration. De plus, le développement de ce secteur permettra
au Bénin de tirer les meilleurs avantages de sa
position géographique (les vallées). Il est donc
important que l'Etat béninois mène des politiques ciblées
et rigoureuses dans le domaine de la production, afin d'augmenter son effet
contributif à la croissance économique et au bien être des
populations.
Notons que la présente étude a gardé un
caractère macroéconomique. Les études ultérieures
pourraient utiliser des outils microéconomiques visant une analyse
minutieuse, avantages-coût sociaux, en matière de production et
des aides alimentaire.
Enfin, Les croisades humanistes qu'incarnent les OMD supposent
une augmentation des aides pour réduire la pauvreté dans les pays
à faible revenus pourrait être hors de portée des fonds
publics.
Associer l'Etat, les producteurs et donateur ne serait-il pas un
impératif de bon sens ?
48
Luc Cambrezy et Pierre Janin (2008) «
L'insécurité alimentaire en Afrique«.
Programme National de Sécurité alimentaire (PNSA)
au Bénin (2007), Rapport principal- Version provisoire- septembre
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visité le 18/ 08/ 2010 à 05:35
www.wikipédia.mht visité le 30/ 05 / 2010
à 18 :12
www.aquiprofitelaide.mht visité le 07/ 05 /2010
à16:48
Politiques agricoles.wikipédia.mht visité le 30 /
04 / 2010 à 23 :13
50
52
TABLE DES MATIERES
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iErreur ! Signet non
défini.
SOMMAIRE Erreur ! Signet non défini.
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES Erreur ! Signet non
défini.
LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX Erreur ! Signet non
défini.
Introduction générale. Erreur ! Signet non
défini.
Chapitre 1 : Le cadre théorique et méthodologique
de l'étude. Erreur ! Signet non défini.
Section 1: le cadre théorique de l'étude
Erreur ! Signet non défini.
Paragraphe 1 : Problématique de l'étude.
Erreur ! Signet non défini.
Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de l'étude.
Erreur ! Signet non défini.
A/ Objectifs de l'étude. Erreur ! Signet non
défini.
1. Objectif générale 5
2. Objectifs spécifiques. 5
B/ Hypothèses de recherche. Erreur ! Signet non
défini.
Section 2: Revue de littérature et méthodologie
Erreur ! Signet non défini.
Paragraphe 1 :Revue de littérature. 6
A/ Analyse conceptuelle. Erreur ! Signet non
défini.
1. Sécurité
alimentaire...........................................................................6
2. Aide
alimentaire...............................................................................7
a- aide alimentaire et sécurité
alimentaire...............................................12
b- aide alimentaire et les personnes
bénéficiaires................................. ...13
c- aide alimentaire et production
agricole...............................................13
B/ Synthèse historique des théories de la
croissance. 14
1. L'école des
physiocrates..................................................................
14
2. La théorie des cycles
économiques...................................................... 16
3. La théorie néo
classiques..................................................................
17
a- la théorie de l'état stationnaire 17
b- modèle de
Solow.....................................................................
18
4. Economie de la production
agricole......................................................18
Paragraphe 2 :
Méthodologie.....................................................................20
A/ La
méthodologie.................................................................................20
1. Le modèle
théorique......................................................................20
2. Les méthodes
d'analyse......................................................... ...... 21
B/ Les données et la méthode
d'estimation................................................... Erreur
! Signet
non défini.
1. La procédure de l'estimation
............................................................22
2. La définition des
variables...............................................................Erreur
! Signet non défini.
3. Les sources des données et la période de
l'étude........................................26
Chapitre 2 : Analyse empirique de l'aide alimentaire. 27
Section 1: L'aide alimentaire au Bénin 27
Paragraphe 1 : Historique et raison d'utilisation de l'aide
alimentaire. 27
A/ Historique de l'aide alimentaire. 27
1. origine de l'aide
alimentaire...............................................................27
2. Rôle de
l'aide................................................................................29
3. controverse sur l'aide
alimentaire..........................................................30
B/ Les.raisons de l'utilisation de l'aide alimentaire
Erreur ! Signet non défini.
1. Etat de la disponibilité
alimentaire.........................................................31
2. Mode de consommation
alimentaire.......................................................32
Paragraphe 2 : Les formes et organes de gestion de l'aide
alimentaireErreur ! Signet non défini.
A/ Les différentes formes d'aide. 3Erreur ! Signet
non défini.
1. Aide projet 34
2. Aide d'urgence 34
3. Aide
programme............................................................................
35
B/ Le don alimentaire japonnais (KR1). 35
C/ Les organes de gestion. 36
Section 2: Présentation et analyse de l'évoloution
de données. Erreur ! Signet non défini.
Paragraphe 1 : Présentation et analyse de
l'évoloution de la variable dépendente de l' étude
Erreur ! Signet non défini. Paragraphe 2 :
Présentation et analyse de l'évoloution de la variable
indépendente de l'
étude. Erreur ! Signet non
défini.
A/ Pluviosité. Erreur ! Signet non
défini.
B/ Importation. Erreur ! Signet non
défini.
C/ Superficie. Erreur ! Signet non
défini.
D/ Aide
alimentaire.................................................................................
Erreur ! Signet non
défini.
Chapitre 3 : Présentation et analyse des résultats
de l'étude.....................................46 Section 1:
Présentation des résultats et
interprètation............................................. 46
Paragraphe 1: Présentation des résultas 46
A/ Test de diagnostic. Erreur ! Signet non
défini.
1. Etude de la stationnarité des séries.
Erreur ! Signet non défini.
2. Test de cointégration. 47
B/ Résultat de l'équation de long terme. 48
1. L'équation de long terme. 48
2. Test de validation du modèle de long terme. 49
C/ Résultat de l'estimation du modèle a
corrèction d'erreur (MCE). 53
1. Le modèle de court terme. 53
2. Test de validation du modèle de court terme
Erreur ! Signet non défini.
Paragraphe 2: Interprètation des résultas 55
A/ L'aide alimentaire. 55
B/ Pluviosité. 56
C/ Superficie. 56
D/ Importation. 57
Section 2: Validation des hypothèses et
recommandations ............. ... ................... 57
Paragraphe 1: Validation des hypothèses 57
A/ Hypothèse 1. 57
B/ Hypothèse 2 58
C/ Hypothèse 3. 59
Paragraphe 2: Recommandations de politique économique
60
Conclusion générale 62
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 64
TABLE DES MATIERES Erreur ! Signet non
défini.
ANNEXES Erreur ! Signet non défini.
Table des matières
Tapez le titre du chapitre (niveau 1) 1
Tapez le titre du chapitre (niveau 2) 2
Tapez le titre du chapitre (niveau 3) 3
Tapez le titre du chapitre (niveau 1) 4
Tapez le titre du chapitre (niveau 2) 5
Tapez le titre du chapitre (niveau 3) 6
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