3. Pertinence sociale du sujet
La maîtrise de la problématique des quartiers
précaires et principalement ceux situés dans des zones à
risque, sera certainement, sur le plan de leur gestion, un volet essentiel dans
toute gouvernance de proximité en matière de planification
urbaine.
La prise en compte des préoccupations des populations
vivant dans ces quartiers permettrait à chaque
bénéficiaire d'améliorer son cadre de vie et de poser les
actes utiles après une sensibilisation à la conservation de son
environnement propre et salubre. Cette vision des faits sera plus
réaliste si et seulement si des paramètres plus objectifs
étaient pris en compte.
Ainsi, le cas du quartier précaire << Washington
» dans la commune de Cocody reste et demeure patent. La non prise en
compte du facteur socioéconomique et professionnel de ces populations a
engendré une situation post-projet qui a mis à nu les limites des
pouvoirs publics et de ses partenaires au développement face à la
gestion de cette opération expérimentale de relogement des
déguerpis du quartier << Washington » vers le nouveau site de
Biabou 1 dans la commune d'Abobo.
Cette opération qui a coûté plus de 2,6
milliards de F.CFA financée par le Trésor public
(Ex-Ministère de la Construction et de l'Environnement, 2000) n'a pas
donné les résultats escomptés. Nos recherches nous ont
permis de constater que quelques mois après le relogement des
déguerpis, certains auraient vendu leurs logements.
Ils ont donc été contraints de revenir squatter
le site de « Washington ». Les raisons récurrentes
évoquées par ces populations pour vivre accrochées aux
flancs des collines sont les suivantes :
- Problème de transport : les déguerpis estiment
que leurs bassins d'emplois seraient Cocody, Adjamé et
Attécoubé, où ils sont, soit, commerçants au
marché d'Adjamé, soit vigiles, boys-cuisiniers, filles de
ménage, chauffeurs... de personnalités ou de quelques nantis de
Cocody qui sont les plus grands employeurs de domestiques. Etant donc à
AboboBiabou 1, les frais de transport deviennent insupportables entre Biabou 1
et Cocody, entre Biabou 1 et la commune du Plateau et entre Biabou 1 et
Adjamé ou Attécoubé. Cet éloignement de leur ancien
site a accentué leur pauvreté, soutiennent-ils.
- En plus d'assumer difficilement leur pitance et leur
déplacement vers leurs lieux de travail, ils doivent également
assurer le loyer mensuel (11 000 F et 12 000 F) relativement supportable si
d'autres charges non moins importantes ne viennent se greffer à celles
déjà élevées.
En clair, les résultats définitifs de notre
recherche pourraient servir à l'élaboration d'un plan
d'urbanisation des quartiers précaires en gestation dans le district
d'Abidjan.
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