Développement urbain et prolifération des quartiers précaires à Abidjan: le cas du quartier Banco 1 (commune d'Attécoubé )( Télécharger le fichier original )par Kouame Prosper YAO Institut national polytechnique Houphouët Boigny de Yamoussoukro - Ingénieur des techniques en batiment et urbanisme 2010 |
1.1.2. ContraintesIl s'agira d'étudier dans ce chapitre les contraintes naturelles du site (les contraintes physiques dues au site naturel) et les contraintes économiques liées à l'aménagement à effectuer. 1.1.2.1. Contraintes naturelles Nous aurons comme contraintes naturelles à étudier : - La morphologie du site ; - L'hydrographie ; - La climatologie ; - Les contraintes dues au site créé 1.1.2.1.1. La morphologie du site Il s'agit des contraintes dues au relief et aux pentes du terrain. - Relief du terrain : l'analyse du relief se traduit graphiquement soit par des cartes élaborées à partir du fond de plan topographique, soit par des différentes coupes sur le site selon un plan vertical (Dr Akré A. Michel, 2009). La figure 5, page 46 en est une illustration. Elle nous permet d'apprécier sous une forme réelle la configuration et la limite de notre site d'étude (Annexe 6). - Pente du terrain : la pente (P) d'un terrain est le rapport entre l'équidistance (ou hauteur H) et la distance (D) mesurée horizontalement entre deux courbes de niveau voisines. Soit : Avec : - P (pente en %) - H (équidistance en m) - D (distance en m) - á (angle de pente) H P á D L'analyse des graphiques ci-dessous (figure 6 et 7) nous indique que notre site est fortement et modérément pentu par endroit et présente un relief irrégulier avec également des zones de pentes raides et des replats (diminution très marquée de la pente sur le flanc d'un versant). Le sol est à dominance argilo-sableux. Ce constat est en outre confirmé par les profils en long que nous avons tracés à cet effet (Figure 6 - annexe 6). Des études réalisées par le Comité National de Télédétection et d'Information Géographique de Côte d'Ivoire (CNTIG) sur une période de 6 mois (janvier à juin 2007) nous permettent également de mieux apprécier ces pentes qui varient entre 1% et 50%. La photo 15 cidessous illustre bien notre analyse. Photo 15 : Une vue de pente abrupte au
Banco 1 P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 PS Figure 6 : Zone d'étude en rouge, courbes de niveau en vert et profils en long en violet. Figure 7 : Carte des pentes et carte de l'aléa de glissement de terrain 1.1.2.1.2. L'hydrographie L'étude de cette contrainte vient compléter notre analyse du relief effectuée supra. Elle nous permet de savoir si dans notre zone d'étude, il existe des bassins versants, des points marécageux, des zones inondables et érosives. L'analyse faite à ce sujet nous indique que notre zone d'étude est simplement inondable et érosif pour les raisons suivantes : - Manque de réseau d'assainissement et les équipements s'y afférents (photo 16) ; - Débit élevé des eaux de surfaces dû aux fortes pentes en certains endroits du site d'étude comme l'indiquent les profils (Annexe 6) ; - La promiscuité des baraques qui sont par ailleurs mal disposées et augmentant ainsi le débit d'écoulement des eaux de surface ; - Etc. Photo 16 : Réseau et
équipements d'assainissement inexistants 1.1.2.1.3. La climatologie La climatologie, dans toutes études physiques relatives à un projet d'urbanisme opérationnel (aménagements et implantation de bâtiments, etc.), porte essentiellement sur les vents, l'ensoleillement, les précipitations et l'existence de microclimat. De façon empirique, nous avons constaté que pratiquement pendant la même période, et ce, de 2005 à 2009, les pluies diluviennes ont endeuillées plusieurs familles dans le courant du mois de juin de ces différentes années. Mais de façon générale, des données scientifiquement obtenues viennent confirmer notre constat empirique. En effet, la ville d'Abidjan jouit d'un climat de type subéquatorial, chaud et humide, qui comporte une grande saison des pluies (mai-juin-juillet), une petite saison des pluies (septembre-novembre) et deux saisons sèches. En saison des pluies, il peut pleuvoir sans discontinuer pendant plusieurs jours consécutifs ou alors pleuvoir intensément pendant une heure, période à laquelle succède un très fort ensoleillement. Les précipitations y sont abondantes : environ 2 mètres d'eau par an. Les précipitations mensuelles varient entre 26 mm en janvier et 610 mm en juin (Figure 8) et la température y est quasi-constamment d'environ 27 degrés Celsius. Le degré d'hygrométrie y atteint 80 %. Figure 8 : Température et
précipitations 1.1.2.1.4. Les contraintes dues au site créé L'analyse effectuée du site créé nous a permis de dresser le tableau 5 cidessous. Cette analyse a tenu compte de l'état existant du site et on ne négligera pas non plus ce qui peut être considéré comme acquis mais qui n'existe pas encore physiquement et que Docteur Akré A. Michel (INP-HB, 2009) appelle « futur engagé ». A travers le tableau 5, quelques variables se dégagent
nettement. Elles nous de sol, le niveau de service, les servitudes, les nuisances et le caractère de l'environnement. Tableau 5 : Contraintes existant sur le site
Pour parfaire cette étude et mener à bien notre projet d'aménagement, nous devions tenir compte de certaines contraintes non moins importantes : les contraintes économiques. 1.1.2.2. Contraintes économiques Le caractère socioéconomique qui constitue un maillon essentiel dans l'orientation à donner à notre étude d'une part et le caractère obligatoire du choix du site d'autre part, nous impose trois facteurs influents : - Le coût des constructions : Ce coût croît en fonction des pentes rencontrées. Nous nous attellerons à les minimiser pour rendre accessibles les prix locatifs des logements. - Le coût de la viabilisation : Ce coût est fonction du mode et de l'importance des terrassements. Il sera évidemment moindre en terrain plat qu'en terrain à fort aménagement. Cette viabilisation devra donc prend en compte les travaux relatifs à la réalisation de la plateforme en minimisant les mouvements de terre dans la mesure du possible. Ensuite on procédera à la mise en place des équipements d'assainissement permettant d'optimiser les évacuations des effluents de toutes natures (eaux usées, eaux vannes, eaux pluviales, etc.). Il s'agira également de la réalisation de tous les travaux de VRD (Voiries et Réseaux Divers) : Electricité domestique, adduction d'eau, voies de circulation, éclairage public, espace vert, etc. - Le coût du transport : Plus, les lieux de travail sont éloignés, plus les populations du site d'étude, étant déjà vulnérables en termes de ressources financières s'appauvrissent davantage. Ainsi, la sédentarisation de cette population revêt une importance capitale. Il s'agit ici de minimiser leurs dépenses en les installant sur le même site après son aménagement (ou sa rénovation). Cela évitera l'échec que le projet de déguerpissement des populations de Cocody-Washington a connu. |
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