INTRODUCTION
La population de l'Afrique sub-saharienne est passée de
578,5 millions en 1995 à 659 millions en 2000 avec une croissance
annuelle d'environ 2.5 % (World Bank, 2001). Elle ne cesse de s'accroître
et suivant les projections de la Banque Mondiale, ce chiffre sera de 1,500
milliards d'habitants en 2020. Cette croissance créera une forte demande
en besoins alimentaires.
En effet, dans de nombreux pays en développement, les
taux de chômage réels seraient de l'ordre de 40 à 50 % soit
400 à 500 millions de personnes (GERM, 2001) et 792 millions de
personnes souffrent de la sous-alimentation dans les pays en
développement (Sedes, 2002).
Au cours des années à venir, l'agriculture
africaine devra relever un défi: celui de subvenir aux besoins d'une
population en croissance rapide. Il lui faudra accroître suffisamment la
production vivrière et les revenus pour assurer la
sécurité alimentaire en Afrique sub-saharienne.
Le défi de la recherche agricole est énorme.
Elle doit accroître la productivité et la
compétitivité de l'agriculture en améliorant les
rendements des cultures, la qualité des produits tout en conservant
l'environnement.
Parmi les principales cultures devant conduire à cette
sécurité alimentaire figure le niébé, Vigna
unguiculata (L.) Walp, l'une des légumineuses à graines les
plus cultivées en Afrique occidentale.
Pour les pays de la zone sahélienne, tel que le Niger, la
production de niébé qui était de 589.000 tonnes en 2005
est passée à 1.042.000 tonnes par an en 2007 (INS, 2008).
Les graines de cette légumineuse, constituent la source
de protéines la moins onéreuse pour la plupart des populations
africaines. En effet, les graines de niébé contiennent la plupart
des acides aminés nécessaires à l'alimentation humaine,
à l'exception des acides aminés soufrés (Smart 1964).
C'est donc un aliment de haute valeur nutritive qui pourrait
aider les populations locales dans leur effort vers l'autosuffisance
alimentaire. Dans les sols riches et irrigués, les rendements sont
élevés et sa commercialisation représente une source de
revenus importante. Au delà de son intérêt alimentaire, le
niébé revêt donc un intérêt économique
certain.
En effet outre les bactéries, les champignons, les
nématodes, les virus responsables de la détérioration de
la qualité des semences, de la fonte des plantules, des pourrissements
des graines et d'autres maladies des racines, des feuilles, le
niébé subit également la pression parasitaire d'une faune
entomologiquement importante dont les coléoptères Bruchidæ
représentent un des groupes les plus redoutables.
Dans la zone sahélienne et soudano-sahélienne,
deux espèces de Coléoptère Bruchidæ
séminivores, Callosobruchus maculatus Fab. et Bruchudius
atrolineatus Pic. représentent les principaux ravageurs des graines
du niébé (Vigna unguiculata L. Walp.) en stockage.
Les stades larvaires de ces insectes ravageurs se
développent à l'intérieur des graines et consomment les
réserves contenues dans les cotylédons. Un taux d'infestation
initial des graines de 10 % par des larves de ces bruches suffit pour
détruire en quelques mois 60 à 70 % de la récolte du
niébé (Gauthier, 1996). Les pertes occasionnées par ces
insectes Coléoptères Bruchidæ limitent
considérablement la production du niébé en rendant
très difficile sa conservation après la récolte.
Selon les travaux réalisés au Nigeria (Caswel,
1961 ; Prevett, 1961) et au Niger (Alzouma, 1981), des stocks entiers de
niébé peuvent être détruits au bout de trois
à quatre mois de stockage dans les greniers traditionnels en tiges de
mil ou en argile, et dans les sacs de jute par ces deux espèces de
bruches. Dans une étude réalisée au Nigeria, les pertes
annuelles dues aux bruches sont évaluées à 30 millions de
dollars (Singh et al. 1983).
Au Niger même si on estime les dégâts a 30%
de la production, ce qui est vraisemblablement en dessous de la
réalité et en tenant compte du prix approximatif d'un sac de 100
kg à la période de récolte (environ 10 000 FCFA), les
pertes pourraient s'évaluées à 30 milliards de FCFA
(Alzouma, 1981)
En outre, au cours de leur développement, les larves de
bruches éliminent l'azote sous forme d'acide urique toxique qui
s'accumule à l'intérieur des graines, ce qui rend le
niébé parasité impropre à la consommation
(Gauthier, 1996).
Le problème est donc important et la question est de
savoir comment limiter de tels dégâts. Les méthodes de
lutte utilisées jusqu'à présent ont surtout porté
sur le contrôle de populations d'insectes ravageurs dans les stocks
après récolte. Dans les centres de stockage important, des
insecticides sont souvent utilisés ; au niveau paysan, des plantes
insecticides ou répulsives, des cendres et des
huiles... sont utilisés. Dans la plupart des cas, ces
traitements sont peu efficaces, car les attaques des C. maculatus et
B. atrolineatus debutent, comme chez les autres bruchidae (Labeyrie,
1962) dans les champs puis se poursuivent dans les stocks. Les graines sont
donc contaminées à la récolte.
Il est donc très important de connaître la biologie
de ces espèces enfin de mener une lutte efficace contre ce
fléau.
Aussi, la mise au point de toute stratégie de lutte
anti-ravageur, tant préventive que curative, nécessite une
connaissance préalable des facteurs dont dépendent leur biologie
et leur comportement.
Depuis les théories d'Andrewartha et Birch (1954) on
sait que les facteurs climatiques jouent un rôle important sur la
dynamique des populations d'insectes. Parmi ces facteurs, la
thermopériode, la photopériode et l'hygropériode tiennent
une place prépondérante dans la régulation des fonctions
physiologiques des insectes.
En étudiant les paramètres démographiques
de C. maculatus en conditions naturelles au Burkina Faso, Sanon (1997)
a montré que l'accroissement de températures et de
l'humidité relative entraîne chez cette espèce, une
augmentation de la capacité intrinsèque d'accroissement et une
diminution du temps de génération.
Le présent travail s'inscrit dans cette méme
logique et traite des paramètres biodémographiques de C.
maculatus provenant des différentes zones agro écologiques
du Niger.
Depuis très longtemps on sait que les paysans utilisent
certaines plantes de la nature dont Boscia senegalensis dans la
protection des stocks de niébé et plusieurs études ont
été menées pour améliorer son utilisation. Dans
cette étude il est question de déterminer les paramètres
démographiques des adultes expérimentés de C.
maculatus afin de comparer avec d'autres paramètres
déterminés dans une atmosphère sans Boscia
senegalensis.
Chapitre I: Présentation du cadre
d'étude
I. Présentation de climat du Niger
1.1 Le climat
Le climat du Niger est particulièrement aride. Le pays
appartient en effet à l'une des zones les plus chaudes du globe.
On distingue du Sud au Nord du pays trois zones
agro-écologiques dont :
+ une zone soudanienne limitée au Nord par une ligne
allant du 15ème degré de latitude à l'Ouest à un
peu moins du 14ème degré à l'Est. C'est la partie du pays
la plus arrosée avec plus de 600 mm d'eau par an;
+ une zone sahélienne qui reçoit de 250 à
500 mm par an ; l'humidité diminue vers l'Est et la
végétation est marquée par une steppe à
épineux et acacia. C'est une zone favorable à l'agro pastoralisme
et ;
+ enfin une zone saharienne : Elle reçoit de 0 mm
à moins de 150 mm par an. C'est une zone immense à
végétation épineuse. Cette zone à vocation
pastorale est caractérisée par une forte variation dans l'espace
et dans le temps. Elle varie de 100 mm en 1 à 2 mois au nord,
à
800 mm sur 3 ou 4 mois au sud.
Photo 1: zones agro écologiques du Niger (source :
Agrhymet, 2008)
Depuis plus d'une décennie on relève, une
diminution des pluviosités annuelles moyennes se traduisant par un
glissement des isohyètes vers le sud. Ainsi de manière
générale, les précipitations enregistrées sur le
territoire national sont caractérisées par une forte
irrégularité à la fois spatiale et temporelle.
Les valeurs des températures normales fluctuent entre
25° et 30°C. Toutefois, on distingue des maxima supérieurs
à 40 degré.
Le climat du Niger se caractérise par deux types de
climats chauds : un climat désertique sur la majeure partie de sa
superficie (au Nord du pays), et un climat tropical à une seule saison
de pluies au Sud du pays.
Dans la zone tropicale, on distingue quatre saisons :
- Une saison dite froide (décembre à fin
février) caractérisée par des nuits très
fraîches avec des températures pouvant descendre en dessous de 10
°C ;
- Une saison sèche et chaude (de mars à mai) avec
des vents brûlants et des températures qui peuvent être
supérieures à 45 °C ;
- Une saison des pluies (de juin à septembre)
caractérisée par des pluies, souvent orageuses, une forte
humidité et une température moyenne de 33 °C ;
- Une saison chaude sans pluie (octobre à novembre) avec
une température moyenne de l'ordre de 35 °C.
1.2 Présentation de lieu d'étude
1.2.1 Situation géographique
Niamey, la capitale du Niger, est situé dans la partie
Sud-Ouest du pays. Sa position exacte est la suivante :
Latitude:
|
13°30'N
|
Longitude:
|
02°08'E
|
Altitude:
|
216 m
|
1.2.2 Caractéristiques climatiques
1.2.2.1 Les précipitations
La ville de Niamey appartient à la zone sahélo
soudanienne caractérisée par une pluviométrie annuelle
comprise entre 400 et 700 mm, répartie sur 3 à 4 mois avec un
maximum en août. La pluviométrie se caractérise par des
grandes variabilités dans l'espace et dans le temps d'une année
à l'autre et selon les périodes humides ou sèches. Outre
les faibles quantités précipitées, cette zone est
caractérisée par l'irrégularité de la
pluviométrie dans le temps. Une année sur trois s'éloigne
de 30 à 50% de la moyenne inter annuelle, et même pendant une
année globalement « normale » sur l'ensemble de la zone, 40
à 50% des stations reçoivent des pluies inférieures
à la moyenne.
1.2.2.2 La température
La température moyenne varie d'environ 30°C en
Novembre à 24°C en Janvier (tableau 1). A Niamey,
on a relevé des températures inférieures à 15°
en janvier et des températures d'environ 38°C en Novembre 2010.
Compte tenu d'une telle température, il pourrait s'y évaporer
dans cette zone, de 7 à 24 fois plus d'eau qu'elle n'en
reçoit.
Tableau 1: Températures moyennes, maximum, minimum
à Niamey (2010-2011)
|
Novembre 2010
|
Décembre 2010
|
Janvier 2011
|
Février 2011
|
Température moyenne (°C)
|
30.2
|
25.3
|
24.3
|
29.6
|
Température maximum
(°C)
|
38.4
|
34.1
|
32.6
|
36.9
|
Température minimum (°C)
|
22.2
|
15.4
|
16.6
|
22.5
|
Source : Agrhymet, 2010.site :
www.tutiempo.net/en/climate
1.2.2.3 l'humidité relative et
l'évapotranspiration
Ainsi, l'évapotranspiration potentielle (ETP)
dépasse généralement 2000 mm / an. Le rapport
Précipitation / Evapotranspiration potentielle,
généralement pris comme indice d'aridité varie selon les
années, de 0.2 à 0.5, ce qui correspond à une zone
semi-aride: Niamey appartient donc à une zone structurellement aride.
L'hygrométrie moyenne varie de 26 % à 62 %.
Chapitre II. Revue bibliographique
II. LE NIEBE (Vigna unguiculata L. Walp)
2.1 Quelques aspects sur le niébé
Le niébé est une légumineuse de la
famille des Fabaceae. Cette dicotylédone est une plante principalement
autogame, bien qu'on ait fait état d'un certain degré d'allogamie
(Rachie et Robert, 1974 ; Adam, 1986), favorisé par les abeilles qui
assurent la pollinisation (Zannou, 1995).
Le niébé semble trouver son point de départ
en Afrique Occidentale, et très vraisemblablement au Nigeria où
les espèces sauvages et adventices pullulent dans les savanes et les
forêts (IITA, 1982).
Sur 80 millions d'ha de superficie mondiale sous culture de
niébé, 60 millions sont emblavés en Afrique (Montimore
et al. 1997). Plus de la moitié de la production mondiale
(Pandey et Wespal, 1989) compte pour l'Afrique et est estimée à
3,36 millions de tonnes (Duke, 1990).
Le niébé est profondément
intégré aux pratiques culturales dans les régions
tropicale et subtropicale du globe où il est généralement
associé à d'autres cultures comme le maïs, le sorgho, le mil
ou le manioc (Jackai et Daoust, 1986).
Il joue un rôle capital dans les systèmes culturaux
en restaurant la fertilité des sols par la fixation de l'azote
atmosphérique.
Si, à l'instar d'autres légumineuses, le
niébé a de grandes exigences en phosphore et potassium, aucune
fertilisation azotée n'est nécessaire surtout pour les
variétés qui nodules facilement à partir des rhizobia
contenus dans le sol. Par ce processus, le niébé cède 60
à 70 kg à l'hectare de l'azote fixé pour la culture
suivante (Rachie, 1985).
La classification actuelle du niébé est la
suivante:
·
|
Famille
|
: Légumineuses
|
·
|
Sous-famille
|
: Papilionnaceae
|
·
|
Genre
|
: Vigna
|
· Espèce : unguiculata
· Sous espèce : unguiculata (Verdc)
2.2 Climat et sol pour la culture du
niébé:
Le niébé peut être cultivé en
conditions pluviales, sous irrigation ou avec l'humidité
résiduelle du sol le long des fleuves, ou dans les plaines lacustres en
saison sèche, pourvu que les minima et maxima de température
(nocturnes et diurnes) soient dans une fourchette de 28 à 30°C
pendant la campagne culturale. Le niébé affiche une bonne
performance dans les zones agro écologiques où la
pluviométrie est de 500 à 1200 mm/an. Cependant, grâce aux
variétés précoces et extra précoces, il peut
pousser dans le Sahel où la pluviométrie est inférieure
à 500 mm/an. Il tolère la sécheresse et s'adapte bien aux
sols sablonneux et pauvres. Toutefois, c'est sur des sols bien drainés,
sableux limoneux à limoneux argileux, à pH 6 ou 7, qu'il atteint
ses meilleurs rendements (IITA, 2009).
2.3 La place du niébé dans l'agriculture
au Niger
Le Niger est un grand producteur de niébé, il
occupe la 2ème place en Afrique en terme de production derrière
le Nigeria (voir tableau 2: évolution de la production depuis 2002). La
production du niébé est importante dans les régions de
Zinder, Maradi, Tahoua, Tillabery et Dosso, principalement en culture pluviale.
Le niébé occupe la 2ème place en termes de superficie et
la 3ème en terme de production. Le niébé produit au Niger
est majoritairement (70 %) destiné à l'exportation, notamment
vers le Nigeria, et représente le 3ème produit d'exportation du
Niger après l'uranium et les produits d'élevage (CESAO, 2009).
La production du niébé est très
irrégulière avec des fluctuations interannuelles importantes.
Cependant depuis 2005, on observe une augmentation régulière de
la production nationale passant de 589 000 tonnes à plus d'un million de
tonnes. Des efforts restent à fournir au niveau des statistiques du fait
de la variation des données en fonction des sources et parfois
malheureusement au sein de la même source. A titre illustratif,
l'institut national de la statistique donne deux productions différentes
pour l'année 2006 (683 000 t et 715 000 t).
Tableau 2: Evolution de la production du
niébé de 2002 à 2007
Année
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Production (t)
|
655.000
|
554.000
|
342.000
|
589.000
|
715.000
|
1.042.000
|
Source : Ministère de
l'Agriculture/Ministère des Ressources animales (INS, 2008)
2.4 Les ravageurs du niébé
Ils sont inféodés aux différents organes de
niébé (Ketoh., 1998). On distingue:
+ Les parasites de la levée. Ceux-ci
agissent sur la levée et surtout la croissance du pied. Ils se
nourrissent de la sève élaborée ce qui affaiblit la
plantule. Ce sont surtout les pucerons (Homoptères: Aphadae). Ils
transmettent des virus, notamment celui de la mosaïque. C'est aussi le cas
de Aphis Craccivora Kock et de Aphis fabae. On rencontre
également Emposca dolichi Paoli (jassidae) qui provoque un
dessèchement prématuré de la plantule.
+ Les ravageurs de la préfloraison. Ce
sont des défoliateurs Ils y a entre autre l'espèce Ootheca
mutabilis, Methythia quaterna (Coléoptères: Chrysomelidae);
Spodoptera littoralis (Lépidoptères: Noctudae).
+ Les parasites des fleurs. Ils provoquent
l'avortement des fleurs soit en se reproduisant dans les boutons floraux comme
Megalothrips sjostedri (Thrysanoptère) soit en s'attaquant aux
étamines comme Seriocothrips occipitalis
(Thrysanoptère); Mylabbris farguharsani Blair
(Coléoptère: Meleodae).
+ Les ravageurs des gousses.
Dans ce groupe, certains insectes se nourrissent de la
sève de jeunes gousses. Une attaque importante provoque le
dessèchement de celles-ci. Les espèces responsables sont les
hétéroptères Corridae: Acanthomia horrida
Germar.; Acanthonia tomentosicollis Stal.; Anoplocnemis
curvipes F.; Riptortus dendipes F; Mirperis jaculus F.
et un Hétéroptère Pentatomidae: Nezara Virudula
L.
D'autres insectes consomment les graines. Ce sont surtout les
coléoptères (B. atrolineatus Pic et C. maculatus
Fab.). Ces deux insectes rendent très difficile sa conservation
après la récolte. En effet, les stades larvaires de ces insectes
ravageurs se développent à l'intérieur des graines et
consomment les réserves contenues dans les cotylédons. Dans cette
étude ce le Callosobruchus maculatus qui nous
intéresse.
2.5 La bruche du niébé : (Callosobruchus
maculatus Fab.) :
2.5.1 Systématique, origine et Synonymie
L'espèce fut décrite pour la première fois
par Fabricius en 1775. Sa position systématique actuelle
a été précisée par Bridwell en 1929 puis par
Southgate en 1979. C. maculatus appartient à la famille des
Bruchidæ, à la sous famille des Bruchinae et au genre
Callosobruchus. La sous-famille des
Bruchinae n'est d'ailleurs connue que sur les
légumineuses.
Son origine n'est pas bien connue, mais Decelle (1981) pense
que cette espèce serait originaire d'Afrique. La bruche du
niébé (C. maculatus F.) communément
appelée bruche à 4 tâches ou bruche maculée comprend
d'autres synonymies : Bruchus quadrimaculatus, Bruchidius maculatus, B.
ornatus, B. ambigus, B. simatus. Les anglo-saxons l'appellent Cowpea
Weevil.
2.5.2 Caractéristiques des larves et morphologie de
C maculatus
La famille des Bruchidæ est cosmopolite et
présente une grande uniformité biologique. L'oeuf est
déposé par la femelle dans la gousse ou sur la graine où
il reste adhéré. La larve néonate est très mobile
et capable de percer les téguments durs et épais
généralement chez les bruchidae les larves du premier stade sont
caractérisées par une pièce chitinisée,
située dorsalement sur le premier tergite thoracique ; elle joue un
rôle dans le processus d'éclosion et de percement du
tégument séminal (Prevett, l967).
Les larves L1, L2, et L3, sont généralement
mobiles, apodes avec des pattes vestigiales, la L4, n'est mobile que chez
certaines espèces avec la formation d'un cocon à
l'extérieur.
L'examen de la capsule céphalique et plus
particulièrement des maxilles et du labium permet
l'identification du stade larvaire.
Au stade imaginal, C. maculatus mesure, 5 à
3,5 mm. L'adulte de couleur noire à rousse présente des antennes
crénelées à partir du 5' article, les derniers articles
sont parfois assombris (Delobel et Tran, 1993).
La femelle de C. maculatus (Fab.) est également
caractérisée par un prothorax plus court, rouge sombre ou noir
avec de vagues dessins de pubescence pâle, côtés du protonum
convexes.
Les mâles se distinguent aisément des femelles
par leur dernier segment abdominal émarginé pour recevoir l'apex
du pigidium plus convexe. Leurs antennes sont généralement plus
longues, plus dentées et parfois pectinées, leurs yeux sont
souvent gros.
Une autre caractéristique de C. maculatus est
l'existence de 2 formes (photo1) qui se distinguent tant par la coloration de
leurs élytres, leur aptitude au vol et leur fécondité.
Des nombreux auteurs (Decelle, 1972; Ouédrago et
Huingard, 1981; Ouédrago, 1991 etc.) ont observés et
décrit au cours du cycle biologique de Callosobruchus maculatus
l'apparition de deux formes imaginables déjà
caractérisées par Utida (1975) puis Caswell (1960).
Il s'agit :
> De la forme voilière (Photo 1-C) peu féconde
qui constitue la forme de dissémination dans les cultures. Cette forme
d'invasion des cultures quitterait les stocks pour des sites
d'estivation non encore identifiés pour se reproduire sur
les gousses en cours de maturation.
> De la forme non voilière (Photo1 N°A et B)
à potentiel reproducteur élevé dont plusieurs
générations peuvent se développer durant la période
de stockage.
La forme non voilière s'adapte bien aux conditions de
stockage et présente une fécondité plus
élevée que la forme voilière. Cette dernière est
rencontrée dans la nature et constitue la forme d'infestation des
cultures de niébé dans les champs. Son taux de multiplication est
faible et sa durée de vie longue.
L'apparition de la forme voilière est liée
à la thermophase, à l'augmentation de la teneur en eau des
graines et du milieu résultant d`un accroissement de l'activité
métabolique des insectes. La fécondité est de 10 à
15 chez la forme « active ». La longévité de la forme
normale est de l'ordre de 6 à 8 jours ; celle de la forme active
d'environ 1 mois à 30°C. Le 4e stade larvaire
présente un corps en arc de cercle, porte des pattes vestigiales et ne
possède qu'un seul ocelle de chaque côté de la tête
(Delobel et Tran, 1993).
A B
C
Photo 2 : Adultes de C. maculatus: forme non
voilière femelle (A) et mâle (B), forme voilière mâle
et femelle (C) x 10 (Source : Sanon, 2009).
2.5.3 Ecologie et biologie de C. maculatus
La plante hôte la plus fréquente de C.
maculatus est V. unguiculata (L.) Walp. En Afrique, elle a
été obtenue des graines de Vigna rudiata (Phaseas aureus), de
Vigna subterrunea (Voandzeia), de Vigna angularis (Phaseolus angularis), de
Murotyloma geocarpum (Kerstingiella geocapm), de Cajanus Cajun et
méme d'une césalpiniacée (Cassia occidentalis)
(Sénégal) (Delobel et Tran, 1993).
Le cycle de développement de C. maculatus est
fonction de la température et de l'humidité relative du milieu.
Selon Delobel et Tran, 1997, les conditions optimales de développement
se situent à 30° C et 70% d'humidité relative.
L'étude de deux espèces de Callosobruchus
(rhodesianus et maculatus) révèle une
fécondité plus élevée sur C. macuLatus
avec une production importante d'oeufs à 30°C (Giga et Smith,
1987).
Les femelles sont réceptives dès
l'émergence. La fécondité varie entre 70 et 100 oeufs par
femelle. La ponte est déclenchée chez la femelle gravide par un
stimulus de nature chimique présent dans le tégument de la graine
(Delobel et Tran, 1993).
Les oeufs sont au départ translucides et fusés
préférentiellement sur une surface lisse, par une substance
gluante. A l'éclosion (5 à 10 jours après oviposition), la
larve néonate perfore le chorion de l'oeuf par la face inférieure
en contact avec la graine ou la gousse puis pénètre directement
dans le substrat nutritif et se caractérise par un point blanc sur la
graine (Decelle, 1981).
2.5.4 Dégâts et importance
économique
Les insectes de la famille des Bruchidæ constituent sans
aucun doute une des contraintes majeures au développement des cultures
de légumineuses à graines.
Des études réalisées dans plusieurs pays
d'Afrique Soudano- sahélienne (Niger, Burkina Faso,
Sénégal), montrent qu'au niveau des villages, la plupart des
récoltes de niébé sont détruites par les bruches
après quelques mois de stockage. L'ampleur des dégâts
occasionnés par C. maculatus est fonction du niveau
d'infestation initiale, de la durée et des techniques de stockage (Seck,
1992).
Au Brésil, la destruction de 5% de graines de
niébé par les bruches entraîne une perte de leur valeur
marchande de l'ordre de 50% (Bastos, 1973).
Le Nigeria représente le plus grand pays producteur de
niébé avec 900.000 t/an en Afrique de l'Ouest. Dans ce pays les
pertes dues aux bruches ont été estimées à 4,5% de
la production annuelle de niébé soit l'équivalent de plus
de 30 millions de dollars des Etats-Unis d'Amérique (Singh et
al., 1992) .
Au Niger, les pertes causées par les bruches ont
été estimées à plus de 30% de la production
annuelle de niébé, ce qui correspondrait
à 20 milliards de francs CFA soit plus du dixième de son budget
d'investissement (Alzouma, 1995).
Au Sénégal, 90% des graines peuvent être
endommagées après 6 mois de stockage (Seck, 1992). La bruche du
niébé cause non seulement une réduction directe du poids
sec, mais également une diminution de la viabilité des semences
et de la qualité des graines suite au développement de
moisissures qui les rendent impropres à la consommation.
L'effet combiné des différents dégâts
peut occasionner une perte totale des productions.
Lors de la récolte 80 à 90% des gousses
étaient infestés avec en moyenne de 10 oeufs de B.
atrolineatus et que 10 à 15% des gousses portaient en moyenne deux
oeufs de C. maculatus.
Par contre dans la région de Ouagadougou et Lomé
les taux d'infestation de C. maculatus est plus important. Une Bruche
peut consommer 5 à 10% d'une graine (Doumma, 1995). Dans le Nord du
Nigeria Raheza (1976) estime que les pertes imputables aux insectes
dépassent 70 et 90% et ces pertes ont lieu pendant la floraison et la
formation des gousses. Les graines attaquées portent des trous
d'émergences et des oeufs (Photo3).
En plus des pertes dues à la consommation des
réserves contenues dans les graines, les larves en modifient la
qualité. Ainsi les métabolismes des larves à
l'intérieur de cotylédons peuvent modifier la nature chimique
(Venkatrao et al. 1960).
Les larves utilisent les réserves du cotylédon
des graines malgré la présence des composés secondaires
à l'intérieur.
Tous ces dégâts se traduisent par une
détérioration de la qualité des graines en les rendant
impropres à la consommation humaine. D'après les estimations
Alzouma (1987) au Niger, 80 à 90% des graines sont
dégradées au bout de huit mois de stockage.
Ce taux varie de 14 à 37% après 4 mois de
stockages selon les estimations de Caswel (1961) au Nigeria.
Les bruches constituent donc un frein majeur à la
consommation et au développement de production du
niébé.
Photo 3: Graines de niébé
infestées par les bruches (source IITA, 2008)
2.6 Généralités sur B.
senegalensis
B. senegalensis est un arbuste qui mesure 3 à
4 m de hauteur qu'on rencontre fréquemment dans les zones saharo-
sahélienne avec quelques représentants en zones
sahélo-soudanienne (Aubreville, 1959 ; Daniel et al., 1989). Il pousse
sur tous les types de terrains, arides, rocheux, latéritiques, argileux,
sur les collines pierreuses, les plateaux argilo-sableux et les dunes
fixées.
C'est une plante qui appartient à la famille des
Capparidaceae et plusieurs représentants de cette famille existent au
Niger. Il s'agit des genres Boscia, Cadaba, Caparis, Cléome, Crataeva,
Maerua. Mais B. senegalensis est la plus répandue car elle se
rencontre de la Mauritanie au Niger, au Nord du Nigeria, au Sud-Ouest du
Cameroun et à travers le Soudan et l'Ethiopie.
B. senegalensis possède des constituants
chimiques très importants. En effet outre les constituants
macromoléculaires tels que la cellulose et la lignine et autres
molécules typiques des végétaux supérieurs, on
retrouve chez les Capparidaceae des lipides, des terpènes, des
stérols, des phénols, des glucosides et des alcaloïdes
(Baoua, 1982). Toujours selon le même auteur, des acides gras sont
présents en quantité importante dans les feuilles et les fruits.
A cela s'ajoute des phytostérols, le Sitostérol, le
campestérol et les stigmastérol mais aussi la glucocapparine qui
constitue un critère chimiotaxonomique essentiel de la famille des
Capparidaceae.
A coté de ce composant universel, on a isolé de
nombreux autres glucosinolates sur tous les organes de la plantes et qui
constitue l'une des caractéristiques des cette famille.
Chapitre III : Matériels et
méthodologie
III. MATERIELS
Au cours de cette étude, des graines d'une
variété locale de niébé (Vigna unguiculata L.
Walp) achetées sur le marché de la commune V de Niamey ont
servi comme substrat de ponte lors de l'élevage des bruches. Pour
obtenir un substrat sain, ces graines sont conservées au
congélateur pendant une semaine afin d'éliminer tous les stades
de développement des bruches.
Pour les différentes expériences, des graines
saines de la variété TN 5-78 achetées
à la Faculté d'Agronomie de Niamey ont été
utilisées.
3.1 Origine des souches de C. maculatus
Les différentes souches de C. maculatus
utilisées pour nos expériences proviennent de graines de
niébé collectées auprès des producteurs
respectivement à Tarna (Région de Maradi), à Gaya
(Région de Dosso), à Ayérou (Région de Tillabery)
et à Kao dans le Département de Tchintabaraden (Région de
Tahoua).
Ces quatre localités appartiennent chacune à une
des zones agro écologiques du pays. En effet, en se
référant à la figure (Photo1 et 4), il ressort que :
+ Maradi fait partie de la zone sahélo soudanienne qui
est une zone agricole par excellence ; + Gaya (Malgorou) fait partie de la zone
soudanienne qui est la zone la plus arrosée du pays ; + Ayerou fait
partie de la zone sahélienne dont la pluviométrie est comprise
entre 360 à 400
mm par an. C'est une zone essentiellement à vocation
agro-pastorale.
+ Tchintabaraden fait partie de la zone
saharo-sahéliènne dont la pluviométrie varie entre 320
à 360 mm par an. C'est une zone essentiellement pastorale.
Dans chaque localité, un échantillon de 1Kg de
graines infestées de niébé est prélevé
auprès des producteurs. Les quatre échantillons sont ensuite
ramenés et conservés au laboratoire dans des boîtes
parallélépipèdes en plexiglass (260×130×77 cm)
jusqu'à l'émergence des adultes qui seront utilisés pour
l'élevage.
Photo 4 : Carte du Niger indiquant l'origine de quatre
souches
3. 2 Elevage de C. maculatus
Pour chacun des échantillons, les graines sont
tamisées dès l'émergence des insectes et les adultes de
C. maculatus obtenus sont introduits dans un bocal contenant environ
100 à 150 g de graines saines de niébé de la
variété locale.
Quarante huit heures après, les insectes sont
retirés et les graines contaminées sont laissées en
incubation jusqu'à l'émergence des adultes. A l'émergence,
le contenu de la boîte est tamisé de manière à
éliminer les adultes. Vingt quatre heures (24 h) après, le
contenu de la boîte tamisée la veille est tamisé de nouveau
afin d'obtenir des adultes âgés tout au plus de 24 heures. Ce sont
ces adultes qui sont utilisés pour l'expérimentation.
3.3 Méthodologie d'étude et
paramètres étudiés
3.3.1 Etude des paramètres biodémographiques
de C. maculatus
L'expérience consiste à répartir vingt
(20) couples de C. maculatus dans vingt boîtes de Pétri
contenant chacune 10 graines saines de niébé (Vigna
unguiculata L. Walp) de la variété TN 5/78 en raison d'un
couple par boîte. Tous les jours les graines sont renouvelés et
celle du jour précédant sont laissées dans des
boîtes de Pétri portant le jour de ponte. L'expérience est
poursuivie jusqu'à la mort du couple.
Au 10e jour après la ponte, les oeufs
stériles et les oeufs fertiles sont dénombrés. Puis les
graines sont conservées au laboratoire jusqu'à l'émergence
de adultes qui sont régulièrement dénombrés.
A l'issu de cette expérience, les paramètres
suivants sont déterminés:
+ La durée de vie de l'adulte : C'est
l'intervalle de temps entre l'émergence de l'insecte et le jour de sa
mort.
+ Le nombre d'oeufs pondus par femelles (N) qui
correspond au nombre total d'oeufs pondus par femelle durant toute sa
durée de vie.
+ La durée de développement (T):
C'est le temps qui sépare l'émission d'un oeuf sur une
graine et l'émergence des adultes y résultant ;
6. Le taux de fertilité : C'est le
rapport entre le nombre total d'oeufs fertiles et le nombre total d'oeufs
pondus ;
+ Le taux de survie larvaire (S) : Il est
déterminé par le rapport entre le nombre total d'individus
émergés et le nombre d'oeufs fertiles.
+ Le taux de mortalité larvaire qui est
déterminé par la formule suivante :
Taux de mortalité larvaire= (1 - S)
+ Le taux d'émergence : Il est
déterminé en établissant le rapport entre le nombre total
d'adultes émergés et le nombre total d'oeufs pondus;
TE = (Nombre d'adultes émergés / nombre
total d'oeufs pondus) × 100
6. Le sex-ratio (R) qui donne le pourcentage
des femelles comparativement à l'ensemble des descendants. Si le
sex-ratio est supérieur a 50% alors le sexe-ration est en faveur des
femelles dans le cas contraire il est en faveur des mâles ;
6. Le taux d'accroissement par individu (rm) :
C'est la croissance instantanée exprimée quand
la population croit dans un milieu illimité où
les effets d'augmentation de densité ne peuvent se sentir et dans des
conditions déterminées (humidité relative,
température, etc.) (Riva et Sylvie, 1989). Il est
déterminé par la formule suivante :
rm=LnNS / (T+1/2L)
L est la durée de vie moyenne des
femelles
+ Le temps de génération (Tg) est
déterminé par la formule utilisée par Tricault (1995) :
Tg= durée de développement + age
moyen d'une femelle à la ponte de
l'ensemble de ses oeufs.
Le temps de génération c'est l'intervalle de temps
moyen entre la naissance des parents et la naissance de leurs descendants
+ Le temps de doublement de la population (DT)
qui correspond au temps nécessaire pour que la taille de la
population double. Il est déterminé par la formule suivante :
D.T.=Ln2/rm
+ Le taux net de reproduction (Ro) est
calculé par la formule suivante (Ranger, 2007) :
LnRo = rm Tg
Le taux net de reproduction correspond au nombre moyen de
descendants femelles produits par femelle au cours de sa vie
3.3.2 Détermination de la durée du
développement embryonnaire
Pour déterminer la durée de développement
embryonnaire, un suivi d'éclosion des oeufs a été
réalisé. Cette opération consiste à répartir
individuellement cinquante (50) graines (variété TN 5-
78) pourtant chacune un oeuf frais dans cinquante (50) boîtes de
pétri. Tous les jours, les boîtes sont observées et les
oeufs éclos sont notés.
Le suivi d'éclosion permet de déterminer la
durée moyenne d'éclosion et en déduire
celle de développement post-embryonnaire
(différences entre la durée de développement global et la
durée d'éclosion) ;
3.4 Etude des paramètres
biodémographiques d'adultes de C. maculatus issues de larves
traitées par B. senegalensis
3.4.1 Préparation du broyât de feuilles
fraîches de B. senegalensis
Les feuilles fraîches de Boscia senegalensis
sont récoltées sur les versants des collines appelées les
« trois soeurs » sur la route de Burkina Faso, à la sortie de
la ville de Niamey. Ces feuilles sont ensuite ramenées au laboratoire
où elles sont immédiatement pilées, pesées et
introduites dans les bouteilles expérimentales.
3.4.2. Obtention d'adultes expérimentés
Pour obtenir « des adultes expérimentés
», des individus de C. maculatus de la souche de Maradi sont
introduits dans des boites d'élevage renfermant 100 à 150 g de
graines saines de niébé. Quarante huit heures après, les
insectes sont retirés et les graines contaminées sont
laissées en incubation au laboratoire. A J8 (8e jour
après l'infestation), une dose subléthale (1 g) de broyât
de feuilles fraîches de B. senegalensis est introduit dans la
boite de manière à ce que le développement
post-embryonnaire se déroule dans une atmosphère confinée
d'odeur de cette plante.
Puis la boite renfermant les graines et le broyât sont
conservées au laboratoire jusqu'à l'émergence des adultes.
A l'émergence, le contenu de la boîte est tamisé de
manière à éliminer les adultes. Vingt quatre heures (24 h)
après, le contenu de la boîte tamisée la veille est
tamisé de nouveau afin d'obtenir des adultes âgés tout au
plus de 24 heures. Ce sont ces adultes qui sont utilisés pour
l'expérimentation.
3.4.3. Méthodologie expérimentale
A l'émergence, 20 couples d'adultes
expérimentés de C. maculatus sont répartis dans
20 boites de Pétri renfermant chacune 10 graines de niébé
(en raison d'un couple par boîte).
En appliquant la même méthodologie que celle
utilisée dans le cas des adultes non expérimentés, les
paramètres démographiques suivants sont examinés :
+ la durée de vie moyenne de l'insecte ;
+ le nombre total d'oeufs pondus ;
+ le taux de stérilité des oeufs
+ le taux d'émergence ;
+ Le sex-ratio ;
+ la durée de développement moyenne globale et
+ le taux d'accroissement intrinsèques des individus ; +
le temps de doublement des populations.
3.5 Analyse statistique des données
Pour l'analyse des données, le logiciel STAT VIEW. rar.
a été utilisé pour le calcul des moyennes entre les
localités (Anova).Les différences de moyennes entre les
différentes localités prises deux à deux sont
comparées par la plus petite différence significative au seuil de
5% (test de Fischer)
Chapitre IV : Résultats - Discussion
IV. RESULTATS
4.1 La durée de vie de C. maculatus
L'examen des résultats du tableau n°3 montre que
la durée de vie de C. maculatus dépend du sexe et de
l'origine géographique de la souche. En effet, la durée de vie
moyenne varie entre 4,17 j à 5,25 j. Les insectes vivent beaucoup plus
longtemps à Maradi et Ayerou qu'à Gaya et Tchitabaraden.
En tenant compte du sexe, il ressort que la durée de
vie des femelles est la même quelque soit la zone agro-écologique
considérée. Par contre, la durée de vie des mâles
varie en fonction de l'origine géographique de la souche. En effet, les
résultats laissent ressortir que les mâles de C.
maculatus vivent plus longtemps à Maradi alors que les mâles
de Tchintabaraden se caractérisent par une durée de vie
relativement courte.
Tableau 3: Durée de vie moyenne de C. maculatus
selon le sexe et l'origine agro écologique
Localités
|
Durée de vie
moyenne (jours)
|
Durée de vie des femelles (jours)
|
Durée de vie des mâles (jours)
|
Maradi
|
5,25#177;1,33a
|
4,8#177;1,218a
|
5,70#177;1,455a
|
Gaya
|
4,17#177;1,072b
|
4,35#177;1,226a
|
4,00#177;0,918b
|
Ayerou
|
4,67#177;0,886c
|
4,45#177;0,851a
|
4,90#177;0,912c
|
Tchintabaraden
|
4,17#177;1,489b
|
4,95#177;1,791a
|
3,40#177;1,188b
|
N.B : Dans une même colonne, les moyennes suivies
par la même lettre ne sont pas significativement différentes au
seuil de 5% (Test de Newman et Keuls)
4.2 Variation du nombre d'oeufs pondus par C.
maculatus
Les résultats du tableau n°4 montrent que la
fécondité des femelles de C. maculatus dépend de
l'origine géographique des insectes. En effet, l'examen de ces
résultats montre une différence significative du nombre moyen
d'oeufs pondus en fonction de la zone agro-écologique. Le nombre d'oeufs
pondus est plus important à Maradi qui enregistre une moyenne de 57,4
oeufs par femelle et
plus faible à Ayerou avec une moyenne d'oeufs de 38,9
oeufs par femelle.
Par contre, le taux de fertilité des oeufs ne semble
pas varier en fonction de l'origine géographique de la souche de C.
maculatus testée. En effet, quelque soit la localité
considérée, Le taux de fertilité est supérieur
à 94%.
Tableau n° 4: Total d'oeufs pondus, oeufs
fertiles, Nombre moyen d'oeufs pondus, Taux de fertilité
|
Nombre moyen
d'oeufs
|
Nbr moyen d'oeufs pondus/femelle
|
Taux de fertilité
(%)
|
Maradi
|
58,4#177;20,76a
|
57,4#177;22,32a
|
98,28
|
Gaya
|
40,75#177;14,99b
|
38,9#177;15,53b
|
95,46
|
Ayerou
|
42,4#177;17b
|
40,25#177;17,24b
|
94,92
|
Tchintabaraden
|
43#177;15,05b
|
42,2#177;16,26b
|
98,13
|
N.B : Dans une même colonne, les valeurs suivies
par la même lettre alphabétique ne sont pas significativement
différentes au seuil de 5% (Test de Newman et Keuls)
4.3 Etude du développement de C. maculatus
4.3.1 La duré de développement de C.
maculatus
La durée du développement embryonnaire varie
selon l'origine géographique de la souche de C .maculatus
utilisée (Tableau n° 5). Elle est plus importante à Maradi
où la durée moyenne de développement embryonnaire
observée est de 7,97j et faible à Gaya avec une valeur de
6,57j.
Il faut noter que la durée de développement
post-embryonnaire a été déduite en faisant la
différence entre la durée d'éclosion et la durée
de développement globale. Elle varie suivant la
localité considérée. C'est ainsi qu'elle est beaucoup
plus longue dans la zone du fleuve à savoir Gaya
(26,55 jours) et Ayerou (24jours) qu'à Maradi (22jours) et
Tchintabaraden (22,4jours).
L'examen du tableau n°5 montre que la durée de
développement globale des adultes varie également selon les
localités. Elle est beaucoup plus longue dans la région du fleuve
(Gaya, Ayerou) où elle est d'environ 33 jours qu'à Maradi et
Tchintabaraden où elle est très voisine de 30 jours.
. Tableau n°5 : Durée de développement
(DD), Durée de développement embryonnaire
(DDE) et Durée de développement
post-embryonnaire (DDPE) de C. maculatus en fonction de la
localité
Localité
|
DDE (#177; Ecart type) en jours
|
DDPE (jours)
|
T (jours)
|
Maradi
|
7,97#177;1,29a
|
22,66#177;0,58a
|
30,63#177;3,60a
|
Gaya
|
6,57#177;0,79b
|
26,55#177;1,34b
|
33,12#177;2,73b
|
Ayerou
|
7,92#177;1,56a
|
24#177;0,95b
|
31,92#177;3,37b
|
Tchinta
|
6 ,7#177;2,06b
|
22,4#177;0,24a
|
29,1#177;2,7a
|
N.B : Dans une même colonne, les moyennes suivies
par la même lettre ne sont pas significativement différentes au
seuil de 5% (Test de Newman et Keuls)
4.3.2 La survie larvaire
L'examen du tableau 6 montre que quelque soit la
localité considérée, plus de 65% des larves ayant
pénétré dans les graines ont donné des adultes ;
Toutefois, les taux de survie observés dépendent de la souche
considérée. En effet, il ressort de l'analyse de nos
résultats que la mortalité larvaire est beaucoup plus importante
dans les zones sahariennes et sahélo-saharienne où près de
30% des larves pénétrées n'ont pas donné des
adultes.
Tableau 6: Nombre moyens d'oeufs fertiles pondus,
nombre moyens d'adultes émergés, Taux de survie larvaire (S)
et taux de mortalité larvaire
|
Nombre moyen
d'oeufs fertiles
pondus
(#177; Ecart type)
|
Nombre moyen
d'adultes
émergés
(#177; Ecart type)
|
Taux de survie
larvaire S (%)
|
Maradi
|
57,4#177;22,32a
|
52,2#177;16,28b
|
90,95#177;0,82a
|
Gaya
|
38,9#177;15,53b
|
32,45#177;10,23a
|
83,42#177;0,53a
|
Ayerou
|
40,25#177;17,24b
|
28,4#177;11,50a
|
70,55#177;0,13b
|
Tchintabaraden
|
42,2#177;16,26b
|
28,45#177;15,71a
|
67,42#177;0,26b
|
N.B : Dans une même colonne, les moyennes suivies
par la même lettre ne sont pas significativement différentes au
seuil de 5% (Test de Newman et Keuls)
4.3.3 Emergences des adultes de C. maculatus
Les résultats du suivi des émergences
(tableau n°7) montrent un bon développement des
larves ayant pénétré dans les graines. Le taux
d'émergences varie entre 66,03% et 91%. Il est beaucoup plus important
pour Maradi et Gaya et faible pour les souches des autres localités.
Tableau 7: Nombre moyen d'adultes émergés
et taux d'émergence des adultes (T.E) en fonction des
localités
|
Nombre total
moyen d'oeufs
pondus (N)
(#177; Ecart type)
|
Nombre total
moyen d'adultes émergés
(#177; Ecart type)
|
T.E (%)
|
Maradi
|
58,4#177;20,76a
|
53,55#177;16,28b
|
91,69#177;0,75a
|
Gaya
|
40,75#177;14,99b
|
33,6#177;10,23a
|
82,45#177;0,01a
|
Ayerou
|
42,4#177;17b
|
28#177;11,50a
|
66,03#177;0,15c
|
Tchintabaraden
|
43#177;15,05b
|
29,9 #177;15,71a
|
69,53#177;0,26c
|
N.B : Dans une même colonne, les moyennes suivies
par la même lettre ne sont pas significativement différentes au
seuil de 5% (Test de Newman et Keuls)
4.3.4 Variation du sex-ratio
Le sex-ratio (pourcentage des femelles) (tableau
8) varie suivant les localités. Il est en faveur des femelles
dans la bordure du fleuve Niger (Gaya et Ayerou) et en faveur des mâles
à Maradi et Tchintabaraden.
Tableau 8:Nombre total moyen d'adultes
émergés, nombre moyen d'adultes émergés
en fonction du sexe et sex-ratio (R)
|
Nombre moyen
d'adultes émergés (#177; Ecart
type)
|
Nbr moyen de mâles émergés (#177;
Ecart type)
|
Nbr moyen de
femelles émergées (#177; Ecart
type)
|
R (%)
|
Maradi
|
53,55#177;16,279b
|
30,05#177;9,71b
|
23,5#177;9,33b
|
43,88
|
Gaya
|
33,6#177;10,23a
|
15,7#177;5,39a
|
17,9#177;4,81a
|
53,27
|
Ayerou
|
28#177;11,50a
|
13,65#177;4,77a
|
14,35#177;6,33a
|
51,25
|
Tchita
|
29,9 #177;15,71a
|
16,5#177;7,75a
|
13,4#177;6,26a
|
44,81
|
N.B : Dans une même colonne, les moyennes suivies
par la même lettre ne sont pas significativement différentes au
seuil de 5% (Test de Newman et Keuls)
4.4 Paramètres de croissance pour C.
maculatus
L'observation du tableau 9 montre que la capacité de
reproduction et le rythme d'augmentation de C. maculatus ne sont pas
les mêmes suivants les zones agro écologiques.
Le taux net de reproduction (Ro) et le taux d'accroissement
des individus (rm) sont beaucoup plus importants à Maradi
(respectivement 70,2 et 0,12). Ces deux paramètres sont plus faibles
à Ayerou (respectivement 38 et 0,10). Ces importants taux
observés pour la souche de Maradi ont pour conséquence un rythme
de reproduction rapide avec un temps de doublement de la population de
5,77j.
Par contre, le temps de génération (Tg) est plus
élevé à Gaya (37,47) est plus faible à
(Tchintabaraden) (34,05).
Tableau 9: Taux net de reproduction (Ro) Taux
intrinsèques d'accroissement des individus (rm), temps de doublement
des populations (DT) et temps de génération (Tg)
|
Ro (Jours)
|
rm
|
DT (Jours)
|
Tg (Jours)
|
Maradi
|
70,2
|
0,12
|
5,77
|
35,43
|
Gaya
|
42,4
|
0,10
|
6,93
|
37,47
|
Ayerou
|
38
|
0,10
|
6,93
|
36,37
|
Tchinta
|
42,3
|
0,11
|
6,30
|
34,05
|
N.B : Dans une même colonne, les moyennes suivies
par la même lettre ne sont pas significativement différentes au
seuil de 5% (Test de Newman et Keuls)
tI
C- -1.
Jéc
re de la souc
4.5 Evolution de l'activité reproductrice de C.
maculatus
4.5.1 Evolution de l'activité de pontes
L'examen des résultats montre que l'activité de
ponte commence dès le premier jour dans les quatre situations
expérimentales (Figure 1, 2, 3 et 4). Ces résultats laissent
ressortir que quelque soit la localité considérée,
l'essentiel des oeufs est pondu dans les quatre premiers jours de vie de la
femelle.
L'analyse de la figure montre que l'activité de ponte
est liée à l'âge de la femelle. Ainsi, dans les
localités de Maradi, Gaya et Ayerou, l'activité de ponte,
maximale dès premier jour (J1) de ponte diminue progressivement pour
devenir négligeable à la fin de la vie de la femelle. La
même tendance est observée pour Tchintabaraden, mais avec un pic
observé au 2e jour de ponte (J2).
4.5.2 Evolution des émergences des adultes
Les figures 5, 6, 7, 8 montrent l'évolution des
émergences journalières en fonction du sexe et de l'origine
géographique des souches de C. maculatus. L'examen de ces
résultats montre que les adultes n'émergent pas au méme
rythme dans les quatre situations.
C'est ainsi qu'on constate à Gaya (figure 5)
l'émergence qui atteint son pic dès le premier jour aussi bien
pour les mâles que pour les femelles,diminue progressivement pour devenir
presque nulle vers le huitième jour (J8). Durant presque toute la
durée d'émergence à Gaya, l'émergence
journalière des femelles est plus importante que celle des mâles.
Ce qui n'est pas le cas pour les autres situations où ce sont les
mâles qui dominent pour les deux (J2) à six premiers (J6) jours
selon les localités.
L'émergence atteint son pic à J4 pour les
femelles et à J5 pour les mâles à Ayerou (figure 6) puis
elle diminue progressivement pour s'annuler vers J10. On constate toujours au
niveau de la figure 6 que ce sont les mâles qui commencent à
émerger pendant les deux premiers jours de l'émergence.
A Maradi (figure7) l'examen montre que l'émergence des
males augmente progressivement pour atteindre son maximum à J4 et
jusqu'au cinquième jour les mâles sont plus important alors que
pour les femelles, l'émergence atteint son maximum à J6 et dans
les deux cas elle diminue progressivement pour devenir presque nulle vers
J12.
L'émergence à Ayerou évolue (figure 8) a
peu près de la même manière qu'à Gaya sauf que dans
ce cas, ce sont les mâles qui dominent pendant presque toute la
durée des émergences. L'émergence à Ayerou qui
commence dès le premier jour augmente progressivement pour atteindre son
pic à partir du J2 aussi bien pour les mâles que pour les
femelles. Puis elle diminue pour s'annuler vers J10.
Il faut noter que, dans les quatre situations, l'émergence
est beaucoup plus étalée dans le temps à Maradi (J12) et
elle est moins étalée à Gaya (J8) .
8
E.
3
4.5.3 Evolution de la mortalité des adultes
5
9
mps
Les figures 9, 10, 11, et 12 indiquent l'évolution de la
mortalité de C. maculatus dans les quatre
F t
localités. L'examen de ces figures
montre que la morta lité de C.
maculatus n'intervient pas le même
o
esjour dans les quatre situations considérées.
journalières de la souche de gaya 0
Ainsi la mortalité commence au deuxième jour (J2)
à Maradi et Tchintabaraden et débute à partir du
J1 J2 J3 J4 J5 J6 J7 J8 J9
troisième jour dans la bordure du fleuve (Gaya, Ayerou).
A partir du deuxième jour à
Figure 7 Evoluon de émrgences
Figue 8 Evolution ds éergencs
oye jnars a e
Tchintabaraden et Maradi et Troisième jours à
Gaya et Ayerou, la mortalité intervient tous les jours
Femelle Maradi ouche de Tchinta
jusqu'à la mort totale des individus. On constate que
cette mortalité est beaucoup plus étalée à
-n c-
1 ni
5
4.5.4 Relation entre le rang de ponte et le sexe de la
descendance J6 J7 J8 J9
F u u
L'examen des tableaux 13 ; 14 ; 15 et 16 montre qu'en
considérant le sexe, les adultes (mâle et femelles)
n'émergent pas pendant le meme moment et pas non plus dans le meme
rythme.
0
Ainsi dans la region du fleuve (Gaya et Ayerou) les femelles
sont plus importantes pendant les J7 quatre premiers jours
d'émergences. Cela est dfi au fait que le sex-ratio moyen est en faveur
des
ep (j Tp (j)
Fg Ce sur d
femelles. Dans ces deux localités, à p
artir du cinquième jours (J5) il semble que les derniers
d'oeufs
ya
pondus sont en faveur des mâles.
J 0
ion en
Mâle Femelle
pond r
Par contre l'examen des figures 15 et 16 montre que ce sont les
males qui dominent pendant les
0
quatre premiers jours d'émergences. Cela peut etre
expliqué par le sex-ratio qui est en faveur des
pmales dans ces localités. Dans ces deux
localités tout porte à croire que les mâles émergent
plus vite que les femelles
descendants et e
h
4.5.5 Variation du sex-ratio en fonction du temps
d'émergences des adultes
Les tableaux 17 ; 18, 19 et 20 montrent les variations du
sex-ratio (pourcentage des femelles) en fonction du temps
d'émergence.
Ainsi dans la figure 17 (Gaya) le sex-ratio est
légèrement en faveur des femelles mais on constate une inversion
du sexe en J5 et en J8.
La figure 18 (Ayerou) révèle que le sexe est en
faveur des femelles pendant les quatre premiers jours d'émergence. Mais
on constate une inversion du sexe à partir du 5ième
jour.
Par contre à Tchintabaraden et Maradi respectivement
figures 19 et 20, le sexe est pratiquement en faveur des males pendant presque
toutes les durées d'émergence sauf le dernier jour où il y
a une inversion du sexe.
m
,
_
Relaton entre le sex-ra e de gaya
emps d'émergence de la souche d
Tms dmrgence
4.6. Influence de B. senegalensis sur les
paramètres démographiques de C. maculatus
4.6.1 Variation de la durée de vie des adultes
L'analyse du tableau10 ne montre aucune différence
significative entre la durée de vie des adultes issus du
développement des larves traitées par B. senegalensis et
celle des adultes témoins. En effet, quelque soit la situation
expérimentale, la durée de vie est sensiblement égale
à 6 j.
Tableau 10: Durée de vie moyenne des adultes issus
des larves traités (adultes expérimentés)
et celles du témoin
|
Longévité moyenne des
mâles (#177; Ecart type)
|
Longévité moyenne des femelles (#177;
Ecart type)
|
Longévité moyenne (jours) (#177; Ecart
type)
|
Adultes expérimentés
|
5.7#177;1.165
|
5.05#177;1.038
|
5.315#177;1.102
|
Témoin
|
5.9#177;0.968
|
4.8#177;0.824
|
5.35#177;0.896
|
N.B : Dans une même colonne, les moyennes suivies
par la même lettre ne sont pas significativement différentes au
seuil de 5% (Test de Newman et Keuls)
4.6.2 Etude de l'activité des pontes des adultes
issus des larves traitées
L'examen du tableau 11 montre que l'activité de ponte
des adultes dont le développement a lieu dans un milieu traité
avec B. senegalensis n'est pas affecté. En effet, l'analyse des
résultats ne montre pas de différences significative entre le
nombre moyen d'oeufs pondus par les femelles expérimentés et
celle du lot témoin. Cependant, le traitement des larves se traduit par
l'émission d'un nombre important d'oeufs non éclos par la
descendance avec un taux de stérilité des oeufs de 23,31% chez
les individus expérimentés contre 1,88 % seulement dans le
témoin.
Tableau 11: Nombre moyen d'oeufs pondus et taux de
stérilité des oeufs des adultes expérimentés de
C. maculatus
|
Nombre
moyens
d'oeufs fertiles (#177; Ecart type)
|
Nombre
moyen d'oeufs non éclos (#177; Ecart
type)
|
Nombre moyens d'oeufs pondus (#177; Ecart
type)
|
Taux de
stérilité (%)
|
Adultes expérimentés
|
69,9#177;28,02b
|
20,75#177;9,21a
|
89,9#177;34a
|
23,31
|
Témoin
|
57,4#177;22,32a
|
1,1#177;1,86b
|
58,4#177;20,76b
|
1,88
|
N.B : Dans une même colonne, les moyennes suivies
par la même lettre ne sont pas significativement différentes au
seuil de 5% (Test de Newman et Keuls
4.6.3 Sex-ratio et taux d'émergence des adultes
issus des larves traitées.
Le tableau 12 permet de constater que le traitement
effectué a eu pour conséquence une réduction
considérable du taux d'émergence des adultes comparativement au
témoin. Ainsi le taux d'émergence est de 51,22% pour les adultes
expérimentés contre 97,32% dans le lot témoin. Cependant
le traitement n'a aucune influence sur le sex- ratio qui reste toujours en
faveur des mâles Tableau 12: Nombre moyen d'adultes issus des
larves traitées, taux d'émergence et sex-ratio
|
Nbr moyen des mâles émergés (#177;
Ecart type)
|
Nbr moyen des Femelles
émergées
|
Total
(#177; Ecart type)
|
R (%)
|
T.E (%)
|
|
|
(#177; Ecart type)
|
|
|
|
Témoin
|
30,05#177;9,71a
|
23,55#177;9,33b
|
50,5#177;18,38c
|
46,63
|
89,38
|
LJ8
|
28,3#177;13,57a
|
22,7#177;11,62b
|
46,05#177;14,41c
|
49,29
|
51,22
|
N.B : Dans une même colonne, les moyennes suivies
par la même lettre ne sont pas significativement différentes au
seuil de 5% (Test de Newman et Keuls)
4.6.4 Variation de la durée de développement
globale (T) des adultes expérimentés
L'analyse du tableau 13 montre que le traitement
effectué exerce une influence sur la durée de
développement globale ainsi que le taux d'accroissement des individus.
La durée de développement globale des adultes
expérimentés est de 27,26#177;0,45 nettement inférieur
à celle trouvée dans le témoin (30,66#177;3,60 jours). Le
taux d'accroissement des individus trouvé a diminué avec le
traitement. Il est de 0,12 dans le témoin contre 0,072 avec
traitement.
La population double en 5,77 jours dans le témoin contre
9,62 jours avec traitement.
Tableau 13: Durée de développement
globale (T) et taux d'accroissement (rm) des individus issus des larves
traités
|
T (jours)
|
rm
|
D.T.
|
Tg
|
LJ8
|
27,26#177;0,45a
|
0,072
|
9,62
|
32,29
|
Témoin
|
30,63#177;3,60b
|
0,12
|
5,77
|
35,45
|
N.B : Dans une même colonne, les moyennes suivies
par la même lettre ne sont pas significativement différentes au
seuil de 5% (Test de Newman et Keuls)
4.6.5 Evolution du nombre moyen d'oeufs stériles
journalière pondus par les adultes issus des larves traitées.
La figure 13 montre l'évolution en fonction de l'age
des femelles (expérimentées et dans le témoin) des oeufs
stériles pondus et révèle l'importance des substances
actives de B. senegalensis sur la dynamique des populations de C.
maculatus
L'examen de ce tableau montre que les oeufs stériles
sont pondus dès le premier jour d'infestation pour devenir plus
importants au quatrième jour dans le cas du traitement. Dans cette
situation expérimentale, on constate que le nombre d'oeufs
stériles pondus par les adultes expérimentés évolue
en dent de scie et ces oeufs sont pondus pendant toute la durée de vie
des adultes expérimentés. Par contre, dans le lot témoin,
le nombre d'oeufs stériles ne dépasse guère en moyenne un
oeuf par jour, et l'émission des oeufs stériles par les adultes
non expérimentés s'arrête à partir du
cinquième jour. Par ailleurs, il ressort clairement que la
qualité des oeufs pondus est liée à
l'âge des femelles. En effet, on constate que le nombre
d'oeufs stériles pondus augmente avec l'âge des femelles.
DISCUSSION
Les résultats obtenus au cours de cette étude
montrent que les paramètres biodémographiques de C.
maculatus varient en fonction de l'origine agro écologique de la
souche.
L'analyse des résultats observés au niveau de la
durée de vie montre que la longévité des adultes de cette
espèce ne dépasse guère 7 jours. Ces résultats
confirment les observations de Jonhson et al. (1989) en Cote d'Ivoire
où une longévité moyenne de 5,8#177;1,5 jours a
été enregistrée pour la méme espèce.
Ces résultats sont aussi en accord avec ceux obtenus
par Howe et Curie (1964), qui indiquent que les espèces du genre
Callosobruchus ne vivent en général que quelques jours.
Selon ces auteurs, plusieurs facteurs biotiques et abiotiques peuvent
influencer leur durée de vie ; ce sont les conditions de
développement des larves et la variation individuelle de la physiologie
des adultes.
D'après Ketoh (1998), il existe au sein d'une
population de C. maculatus, des individus qui vivent plus longtemps
que d'autres et la signification physiologique de cette variation biologique
est très importante car les adultes qui vivent plus longtemps sont
potentiellement résistants et échappent souvent aux
méthodes de contrôle utilisées pour lutter contre les
déprédateurs dans les stocks (Wellington, 1977).
Cependant, la durée de vie observée pour C.
maculatus est nettement inférieure à celle
enregistrée au Niger pour B. atrolineatus, espèce
pourtant sympatrique de ce ravageur en zone sahélienne, qui a une
durée de vie d'environ 30 j dans les mémes conditions
expérimentales (Doumma, 1998).
Par ailleurs, il ressort de nos observations que la
longévité de C. maculatus est fonction de l'origine
géographique de la souche
C'est ainsi que nos résultats ont permis de montrer des
différences significatives entre la longévité moyenne de
C. maculatus provenant des quatre zones agro écologiques du
Niger. L'étude ayant été menée dans les mêmes
conditions pour toutes les souches, on admet que ce sont les facteurs
environnementaux sous lesquels a lieu le développement de la souche
initiale notamment la températures, l'hygrométrie et la
photopériode qui sont à la base de ces variations.
L'étude de l'activité de ponte de C.
maculatus montre que le nombre d'oeufs pondus par cette bruche varie en
fonction de la souche utilisée. C'est ainsi que le nombre moyen d'oeufs
pondus est significativement plus important à Maradi que dans les
autres localités. Cependant, quelque soit la
localité considérée, le taux de
fertilité est importante et est supérieure à 90%. Ces
variations de la fécondité ont été observées
par certains auteurs sur la même espèce. Ainsi en étudiant
les paramètres démographiques de C. maculatus sur
plusieurs générations, Sanon et al. (1996) ont
trouvé une fécondité moyenne de 78,3 oeufs/femelle pour la
deuxième génération. Cette fécondité est
descendue à 41,2 oeufs/femelle pour la troisième
génération.
La durée d'éclosion varie peu dans toutes les
quatre localités (6 j à moins de 8 jours). Cependant,
la durée de développement montre des variations
importantes suivant les zones agro-écologiques. Elle est relativement
plus élevée dans la zone du fleuve (Gaya, Ayerou) où elle
est proche de 33 jours qu'à Maradi et Tchintabaraden où elle est
de l'ordre de 30 jours.
Dans la zone sahélienne du Burkina Faso, Sanon et
al. (1994) ont observé chez C. maculatus une
durée de développement moyenne de 30 jours. Par contre en zone
guinéenne, au Togo, (Glitho (1994) a trouvé pour le même
insecte une durée de développement moyenne de 33 jours.
Le taux de survie larvaire et le taux d'émergence
varient également en fonction de la souche. Ils sont plus importants
pour les souches des zones soudanienne et sahélo soudanienne que pour
celles des zones sahélienne et saharienne. Selon Nyamador (2009), les
taux élevés de survie larvaire et d'émergence sont
favorisés par les conditions climatiques de développement des
larves et la disponibilité du substrat de ponte. En effet, en
renouvelant tous les jours les graines de voandzou, cet auteur a
constaté que les femelles de C. subinnotatus ne déposent
qu'un à deux oeufs par graine et limite ainsi la compétition
intra spécifique chez les larves. Selon les travaux de Zannou (2000),
Booker (1967), Howe et Curie (1964) sur C. maculatus et de Desroches
et Huignard (1991) sur B. atrolineatus, lorsque la densité
larvaire intragranaire augmente, le taux de mortalité larvaire augmente
également ; mais le taux d'émergence diminue.
Le sex-ratio varie aussi en fonction des localités. .
Il est en faveur des femelles dans la zone du fleuve (plus de 50%) et en faveur
des mâles à Maradi et Tchintabaraden (moins de 50%). Ces
résultats corroborent ceux de Conny (1991) dans les conditions
climatiques de Niamey où il a trouvé un sex-ratio (pourcentage du
male) de 47% c'est-à-dire que celui de femelle 53%. Cette tendance n'a
pas été observée chez B. atrolineatus car Doumma
en 1998 constate que le sex-ratio n'est ni en faveur du male ni en faveur du
femelle
Les résultats sur l'évolution de la
fécondité moyenne journalière montrent que pour toutes les
localités, l'essentiel des oeufs est pondu pendant les trois premiers
jours de l'infestation comme cela a été observé chez de
nombreux bruchidae. C'est ainsi qu'en étudiant les paramètres
démographiques de B. atrolineatus en conditions naturelles et
contrôlées, Doumma (1998) constate
que le maximum des oeufs pondus dans les deux conditions se situe
au troisième jour.
Les travaux réalisés par Nyamador (2009) ont
montré que, la femelle de C. subinnotatus dépose
ème
l'essentiel de ses oeufs (80,83%) en 6 jours avec un pic au 3
jour au cours d'une durée moyenne de vie de 11,36 #177; 1,85 jours.
Ketoh et al. (2001) et Mbata (1990) ont respectivement
observé que la femelle de cette espèce de bruche dépose
75% des oeufs respectivement en 8 jours et en 4 jours.
L'évolution des émergences journalières
montre que pendant les trois premiers jours se sont les mâles qui
dominent à Maradi et Tchintabaraden, pendant que les femelles ont
tendance à dominer dans la zone du fleuve.
L'évolution de la mortalité des adules indique
que la mortalité débute dès les deux à trois
premiers jours de l'expérience alors que chez B. atrolineatus,
Doumma (1998) observe que la mortalité chez cet insecte
débute à J11 en conditions naturelles et à J13 en
conditions contrôlées.
Toutes ces variations montrent l'importance des facteurs du
climat et notamment la température, la photopériode et
l'humidité relative du milieu sur la dynamique des populations des
insectes. L'expérience ayant été menée dans les
mémes conditions climatiques pour toutes les souches, il semble que les
variations observées seraient liées aux conditions dans
lesquelles a lieu le développement des insectes. En effet, selon
Credland, (1990), Dick et Credland (1984) l'activité reproductrice de
C. maculatus varie en fonction de la souche utilisée.
De nombreux auteurs ont montré que le
développement et la reproduction des insectes sont influencés par
les facteurs climatiques dans lesquelles soit ils se sont
développés, soit ils se reproduisent.
Les travaux réalisés par Lale & Vidal, 2003,
ont permis de montrer que la variabilité observée dans la
fécondité des C. subinnotatus par rapport aux
données de la littérature serait liée aux conditions
climatiques et à la photopériode du milieu qui influencent
l'oviposition des femelles et le développement des larves avec un
optimum de ponte et de développement observé à 30°C.
Cette variabilité est liée aussi à la souche
utilisée comme cela a été observé chez C.
maculatus (Ouedraogo, 1991).
Les expériences réalisées par Schoof,
(1941) ; El Sawaf, (1956) & Currie, (1964) montrent que la durée de
développement de C. maculatus élevé sur des
graines du niébé varie en fonction des conditions thermiques et
hygrométriques.
Chez différents insectes tropicaux tels que les
Diptères Sarcophagirae (Denlinger, 1974,1979),
les lépidoptères Noctuidae (Jaquemard, 1976 ; Hackett et
Gatehouse, 1982) ou chez l'huménoptères Cynipidae
(Leptopidina boulardi) (Carton et Claret, 1982), des études
expérimentales au laboratoire
ont montré que la baisse de la température
d'élevage induisait la diapause (qui a lieu au stade numphal) chez ces
insectes.
Analysant les facteurs de mortalité chez B.
atrolineatus à différentes phases de développement
dans un agrosystème sahélien, Alzouma (1987) à
montré que les différences de mortalité observées
entre cultures pures de niébé et cultures associées (mil-
niébé) étaient dues à la différences de
microclimat prévalant au niveau de chacune de ces cultures.
Les travaux de Chauvin (1977) chez les
lépidoptères Kératophases portant bien adoptés
à des environnements secs, on montré de ce point de vue
l'importance des variations de l'humidité relative au cours du
développement embryonnaire.
En étudiant les paramètres démographiques
de B. atrolineatus en conditions naturelles et
contrôlées, Doumma (1998) a montré nettement que le
développement de B. atrolineatus est plus importants en
conditions contrôlées de températures et
d'hygrométrie qu'en situation proche de condition naturelles.
Les travaux de Monge et al. (1988) ont montré
que c'est essentiellement la diminution de la température en Novembre et
Décembre qui semble provoquer l'apparition de la diapause reproductrice.
Il apparaît ont-ils dit, au laboratoire, que l'induction de la diapause
reproductrice au stade adulte dépend des conditions thermiques dans
lesquelles a lieu le développement embryonnaire et post-embryonnaire.
Dès lors, tout récemment, en étudiant les
paramètres démographiques de C. maculatus en condition
naturelles au Burkina Faso, Sanon (1997) a montré que l'accroissement de
températures et de l'humidité relative entraîne chez cette
espèce sympatrique de C. maculatus, une augmentation de la
capacité intrinsèque d'accroissement et une diminution du temps
de génération.
L'analyse des résultats sur les paramètres
biodémographiques des descendants issus des larves s'étant
développées dans un milieu préalablement traité
avec B. senegalensis montre que le traitement n'a aucune action sur la
durée de vie de cette descendance.
Par contre, ce traitement a une influence sur le taux de
fertilité des oeufs pondus par la descendance provenant de ces larves.
En effet, Le taux de stérilité qui est de 1,98% dans le
témoin a considérablement augmenté pour atteindre une
valeur de 23,32% pour le traitement. Ce qui laisse supposer que le traitement
des larves ayant déjà pénétré dans la graine
affecte la fécondité des
adultes qui en sont issus.
Les résultats sur le taux d'émergence de ces
adultes montrent une chute considérable de ce dernier comparativement
au témoin. Il est de 89,32% dans le témoin contre 51,22% dans le
cas du
traitement. Ceci laisse supposer que B. senegalensis
semble avoir un effet résiduel sur
l'activitéreproductrice de la génération issue
des larves traitées en inhibant le développement embryonnaire et
post-embryonnaire.
Le traitement des larves par B. senegalensis affecte
aussi la durée de développement globale de la descendance qui est
relativement réduite comparativement au témoin. . En effet, cette
durée est de 30 jours en moyenne dans le témoin contre 27,26
jours dans le cas du traitement. Le taux d'accroissement des individus a
diminué, il passe de 0,12 dans le témoin à 0,072 dans le
cas du traitement.
CONCLUSION
L'étude de quelques paramètres biologiques de
C. maculatus pour évaluer son potentiel de reproduction au
Niger, en conditions de laboratoire, a révélé que cette
espèce constitue de par son activité reproductrice
élevée, un obstacle sérieux à l'extension de la
culture de niébé. En effet, nos résultats ont permis de
constater que toutes les souches étudiées présentent un
potentiel reproducteur relativement élevé indépendamment
de la zone agro écologique.
Cependant, il a été noté que ces
paramètres biodémographiques varient considérablement d'un
point à un autre du territoire nigérien. Parmi les souches
étudiées, l'étude a montré que la souche de Maradi
semble être celle qui présente le potentiel reproducteur le plus
élevé avec un taux de doublement de la population et un taux net
de reproduction importants.
Ce potentiel reproducteur est par contre perturbé
lorsque le développement de l'insecte a lieu dans un milieu
traité avec une plante insecticide comme B. senegalensis. En
effet, dans ces conditions, les paramètres biologiques des individus
issus des larves traitées se caractérisent par un fort taux de
stérilité des oeufs, un faible taux des émergences des
adultes et une durée de développement courte. Ces
résultats complètent ainsi la compréhension des chercheurs
sur les mécanismes d'action de B. senegalensis en montrant que
l'effet de la plante s'exerce aussi bien sur les différents stades de
développement de l'insecte présents au moment du traitement et
sur la première génération dont certains paramètres
biologiques sont fortement réduits.
Dans le but de compléter ce travail, il est très
important :
> De déterminer les différents stades larvaires
afin de savoir la durée moyenne de chaque stade larvaire.
> D'étudier les paramètres démographiques
de cet insecte en fonction de classe d'age dans le but d'établir la
table de fertilité de C. maculatus.
> Dans une perspective de recherche il nous parait important
à ce que la même étude soit menée sur
l'espèce sympatrique à savoir B. atrolineatus ;
> A notre connaissance on ne sait toujours pas le
comportement de ces deux espèces sympatriques au sein du stock. Il est
très important d'étudier le comportement de ces espèces
dans les lieux de stockage.
> Caractérisation biochimique et
génétique des populations des différentes souches
nigériennes de Caiosobruchus maculatus
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Abla D. M., 2000 : Potentiel de
reproduction de la souche Togolaise de Dinarmus basalis (Hymenoptera :
Pteromalidae) en présence de son hôte Callosobruchus
maculatus (Coleoptera : Bruchidæ) 58 p.
2. Adam T., 1986 : Contribution à la
connaissance des maladies du niébé (Vigna unguiculata
(L.) Walp) au Niger avec mention spéciale au Macrophomina
phaseolina (Tassi) Goïd. Thèse de doctorat,
Université de Rennes I, 128 pages.
3. Alzouma I., 1981: Observations on the
ecology of B. atrolineatus and Callosobruchus maculatus
(Coleoptera: Bruchidæ) in Niger. In: The ecology of Bruchids
attacking legumes (pulses). Labeyrie V. (ed.). Junk the Hague : 205-213.
4. Alzouma I., 1987 : Reproduction et
développement de B. atrolineatus Pic. (Coleoptera :
Bruchidæ) aux dépens des cultures de V. unguiculata L.
Walp (Leguminosae: Papilionnaceae) dans un agrosystème sahélien
au Niger. Thèse de doctorat, Université F. Rabelais de
Tours : 162p.
5. Alzouma I., 1995 : Connaissance et
contrôle des Coléoptères Bruchidæ ravageurs des
légumineuses alimentaires au Sahel. Sahel IPM No1 pp. 4, 10 - 11.
6. Andrewartha H.C. & Birch L.C., 1954: The
distribution and abundance of animals, Chicago University Press, Chicago.
782p.
7. Anonyme, 2011 : Températures
moyennes, maximum, minimum à Niamey (2010-2011). site :
www.tutiempo.net/en/climate
consulté le 05/04/2011.
8. Aubreville A., 1959 : La flore forestière de la
Côte d'Ivoire. Tome1. Centre technique forestier tropicale, 265p.
9. Baoua M., 1982 : Contribution à
l'étude de quelques plantes du Niger. Thèse de Doctorat
3è cycle, Université de Niamey, Niger. 112p.
10. Bastos J. A., 1973: Avaliaçao dos
prjuizos causados pelo gorgyllo, Callosobruchus maculatus em armostra
de frijao de carda, Vigna sinensis colhidas em fortelaza, Ceara.
Pesqui. Agropequ Bras., 8: 131-132.
11. Belows T. S. JR, 1982: Analytical models
laboraty populations Callosobruchus chinensis and Callosobruchus
maculatus (Coleoptera: Bruchidae). Journal of ecology 51:236-287.
12. Bridwell J. C., 1929: The Cowper bruchid
(Coleoptera) under and other name a plea for one king of entomological
specialist. Proc. Ent. Soc. Wash, 31: 31-44.
13. Carton Y. & Claret J., 1982: Adoptative
significance on a temperature induced diapause in a cosmopolitan of Drosophila.
Ecol. Ent. 7: 3-12.
14. Caswell G.H. 1973: The impact of
infestatbon on commodities. Trop. Stored Prod. Inf. 25, 19.
15. Caswell G.H., 1960. Observations on an
abnormal form of Callosobruchus maculatus (F.). Bull. Ent.
Res., 50: 671-680.
16. Caswell G.H., 1961. The infestation of
cowpeas in the Western region of Nigeria. Trop. Sci.
3: 154-158.
17. CESAO-PRN, 2009 : ETUDE DE REFERENCE SUR
LA FILIERE NIEBE DANS LA REGION DE ZINDER (SNV ZINDER) réalisée
par le Centre d'Etudes Economiques et Sociales de L'Afrique de l'Ouest
(CESAO-PRN) Antenne de Maradi, 80 p.
18. CONNY SC., 1991 : Les possibilités
de la lutte biologique pour la protection du niébé (Vigna
unguiculata L. Walp) après la récolte. Rapport de stage.
DFPV Niamey 58p.
19. DANIEL F. ; Modou L. & Guy M., 1989:
Les plantes médicinales du Sahel 279p.
20. Decelle J., 1972: Les deux phases de
Callosobruchus maculatus (F) (Coleoptera: Bruchidae). Bull. Soc. R
Belg.Ent. pp: 27-28.
21. Decelle J., 1981: Bruchidae related to
grain legumes in the Afro - Tropical Area. Séries Entomologica, Vol. 19:
1193-l 97
22. Delobel A. et Tran M., 1993 : Les
coléoptères des denrées alimentaires entreposées
dans les régions chaudes. ORSTOM/CTA. pp : 312-316.
23. Denlinger D. L., 1974: Diapause potential
in tropical flesh flies. Nature. 256: 223-224.
24. Denlinger D. L., 1979: Pupal diapause in
tropical flesh flies. Environnemental and endocrine regulation, metabolic rate
and genetic selection. Biol. Bull. 156 : 31-46.
25. Dick & Credland, 1984: egg production
of three strains of Callosobruchus maculatus (F.) (Coleoptera:
Bruchidae). J. Stored Prod. Res. 20: 221-227.
26. Doumma A., 1995 : Recherche sur les
bruchidae ravageurs du niébé ; et suivi des pontes et du
développement de B. atrolineatus Pic. Et C. maculatus
Fab. (Coleoptera : Bruchidæ) sur cinq (5) variétés du
niébé (Vigna unguiculata Walp)
(Leguminosae-Papilionnacea). DEA, Univ. de Ouagadougou. 22p
27. Doumma A., 1998 : Contribution à
la recherche de méthodes de lutte contre Bruchudius atrolineatus
Pic. Et Callosobruchus maculatus Fab. (Coleoptera :
Bruchidæ), Ravageur de niébé (V. unguiculata L.
Walp) en zone sahélienne. Thèse de doctorat. Univ. Abdou
Moumouni de Niamey. 135p.
28. El Sawaf S.K., 1956: Some factors
affecting the longevity, oviposition and rate of development in the southern
Cowper weevil, Callosobruchus maculatus Fab. (Coleoptera:
Bruchidæ). Bull. Soc. Ent. Egypt. 40: pp 29-95.
29. Gauthier N., 1996: Etude d'un
ectoparasitoïde, Dinarmus basalis Rond (Hymenoptera-
ptéromalidae) en situation de compétition intra- et
interspécifique: Activité reproductrice et réponses
comportementales. Thèse de Doctorat Université de tours,
183 pages.
30. GERM, 2002 : Groupe d'études et de
recherches sur la mondialisations.
31. Giga D. P. & Smith R. H., 1987: Egg
production and development of Callosobruchus rhodesianus (Pic.) and
Callosobruchus maculatus (F.) (Coleoptera: Bruchidæ) on several
commodities at two different temperatures. J. Stored prod. Res., 23,
1: 9-15.
32. Hackett D. S. & Gatehouse A. G., 1982:
Diapause in Heliothis armigera and H. fletcherin Sudan
Gezira. Bull. Res., 72: 409-422.
33. Howe R.C. & Curie J. F., 1964: Some
laboratory observations of the rates of the development, mortality and
oviposition of severals species of bruchidae breeding in stored pulses. Hull.
of Ent. Res. 55: 437-477.
34. Huignard J., 1996: Biological control of
Bruchid insect pest in West Africa (1993- 1996)). Final report. P 142
35. Huignard J., 1997: Analyse des relations
entre plantes et insectes: Aspect dynamique et évolutif. Premier
Colloque International du réseau africain de recherche sur les bruches.
Page 20.
36. INS, 2008 : Evolution de la production
du niébé de 2002 à 2007. Rapport final
37. Jackai L.E.N. & Daoust R. A., 1986.
Insect pests of cowpeas. Annual review of entomology,
31, 95-119.
38. Jacquemard P., 1976: la diapause
reproductive de Bruchidius atrolineatus. Les modifications
protéiques de l'hémolymphe de quelques réponses à
la sélection artificielle. D.E.A Univ. Tours, 56 p.
39. Ketoh G. K., Glitho I. A. et Nuto P. Y. 2001.
Activité reproductrice de la bruche de
voandzou, Callosobruchus subinnotatus Pic (Coleoptera :
Bruchidæ) J. Rech. Univ. Lomé (Togo), 5,
159-164.
40. Lale N. E. S., Vidal S. 2003. Effect of
constant temperature and humidity on oviposition and development of
Callosobruchus maculatus (F.) and Callosobruchus subinnotatus
(Pic) on bambara groundnut, Vigna subterranea
(L.) Verdcourt. J. Stored Prod. Res., 39, 459-
470.
41. Mbata N. G. 1990 : Some aspect of the
biology of Callosobruchus subinnotatus Pic
(Coleoptera: Bruchidæ) A pest of stored Bambara groundnuts.
Insect Sci. Applic., 11, 227- 234.
42. Messina F. S., 1984: Influence of cowpea
pot maturity on the oviposition choices and larval survival of bruchid beetle
Callosobruchus maculatus. Ent. Exp. & Appl., 35 : 241- 248
43. Nyamador S. W., 2009 : Influence des
traitements à base d'huiles essentielles sur les capacités de
reproduction de Callosobruchus subinnotatus Pic.et de
Callosobruchus maculatus F. (Coleoptera : Bruchidæ) :
Mécanisme d'action de l'huile essentielle de Cymbopogon
giganteus Chiov. Thèse de Doctorat 197 pages
44. Ouédraogo P.A. & Huignard J.,
1981. Polymorphism and ecological reaction in Callosobruchus
maculatus in Upper Volta. Series entomological, 19:
175-184.
45. Ouedraogo P.A., 1991: Le
déterminisme du polymorphisme imaginal chez Callosobruchus
maculatus (Fab.) (Coleoptera : Bruchidæ). Importances des facteurs
climatiques sur l'évolution des populations de ce Bruchidæ dans un
système expérimental de stockage de graines de Vigna
unguiculata (Walp.) Thèse de Doctorat. Université
de Cote d'Ivoire117pp.
46. Prevett P.F., 1961: Field infestation of
cowpea (Vigna unguiculata) pods by beetles of the families Bruchidae
and Curculionidae in northen Nigeria. Bull. Ent. Res.,
52: 535-545.
47. Rachie K.O., 1985. Introduction. In
«Cowpea research, production and utilization». Singh S. R. and Rachie
K. O. (eds.). John Wiley and sons.
48. Sanon A., 1997 : Contribution à
l'étude du contrôle biologique des populations des bruchidae
ravageurs de graines du niébé, V. unguiculata, au cours
de leur stockage au Burkina Faso. Thèse de Doctorat, 162p.
univ. Ouagadougou.
49. Schoof H.F., 1941: The effect of various
relative humidities on the life processes of the southern Cowper weevil,
Callosobruchus maculatus (F.) a t 30° c #177; 0,8.
Ecology. 22pp. 297-305.
50. Seck D. 1992 : Importance
économique et développement d'une approche de lutte
intégrée contre les insectes ravageurs des stocks de maïs,
mil et niébé en milieu paysan. : Proceeding, 2ème
séminaire sur la Lutte Intégrée contre les ennemis des
Cultures Vivrières dans le Sahel, Bamako (Mali), 2-4 janvier 1990, p.
328-355.
51. Seck D. ; Sidibé B. ; Haubruge E. ;
lienari V. et Garpar. Ch., 1992 : La Résistance
variétale du niébé (Vigna unguiculata (L) Walp.)
à Callosobruchus maculatus F. (Col. Bruchidæ) :
Evaluation et perspectives d'utilisation au Sénégal Med. Fac.
Landbouww. Rijksuniv. Gent 57 (3a) : 743 - 750. l.
52. Sedes, 2002: Images économiques
du monde. 46è année p34
53. Singh S.R. 1992 : Sélection de
niébé résistant aux bruches. La Recherche à 1'IITA
no5 - Sept. 1992 pp. 1. - 5.
54. Singh S.R., Jackai L.E.N., Thottappilly G.,
Cardwell K.F. & Myers G.O., 1992. Status of reaserch on
constraints to cowpea production. In «Thottappilly G., Monti L.M., Mohan
Raj D.R. and Moore A.W. (eds), Biotechnology: Enhancing Reaserch on Tropical
Crop in Africa». CTA/IITA, Ibadan, pp. 21-26.
55. Smart J., 1964: Pulses in humain nutrition.
A wiley Interscience Publication Tropical pulses. Longmans London, 96-104.
56. Soukeyna Ch. D., 1999 : Evaluation de la
résistance variétale du niébé (Vigna
unguiculata L. Kdp.) A. (Callosobruchus maculatus F.). Mémoire de
fin d'étude. 74 p.
57. Southgate, B. J., 1978: The importance
of the Bruchidae as pests of grain legumes, their distribution and control. In:
Pest of grain legumes: Ecology and control. (S.R. Singh, H.F. Van Enden and
T.T.A Taylor eds.). Academic, New-York: 219-229. Friedlander, 488 pp.
58. Toufique B. M., 2001 : Contribution
à la lutte contre les insectes ravageurs des stockes alimentaires par
l'utilisation des produits d'origine végétaux. Thèse
de Doctorat 3e cycle. 134p.
59. Umeya K.; Kato T. & Kocha T., 1975:
Ditto VI. Interspecific larval competition in Callosobruchus
analis (F.) Jpon. Appl. Zool. Ent. 19 : 4753 (Ja. en).
60. Utida S., 1954: « Phase »
dimorphism observed in the laboratory population of cowpea Weevil
Callosobruchus quadrimaculatus Jap. J. Appl. Zool. 18: 161-168.
61. Wellington W. G. 1977 : Returning the
insect to insect ecology: some consequences for pest management. Env.
Entomol., 6, 1-8.
62. World Bank, 2001: Annual Report 2001
Washington D.C.
63. Zannou E. T., 1995 : Observation des
pontes des bruches et leurs Hyménoptères parasitoïdes
oophages dans un système de culture de niébé Vigna
unguiculata (L.) au sud du Bénin. Mémoire de D.E.A, UB,
Lomé, 39p.
TABLE DE MATIERE
Dédicace i
Remerciements ii
Résumé . iii
Listes des figures iv
Listes des tableaux v
Listes photos .....vi
Sigles et abréviations vi
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I: PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE 4
I. PRESENTATION DE CLIMAT DU NIGER 5
1.1 LE CLIMAT 5
1.2 PRESENTATION DE LIEU D'ETUDE 7
1.2.1 Situation géographique 7
1.2.2 Caractéristiques climatiques 7
1.2.2.1 Les précipitations 7
1.2.2.2 La température 7
1.2.2.3 l'humidité relative et
l'évapotranspiration 8
CHAPITRE II. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 9
II. LE NIEBE (VIGNA UNGUICULATA L. WALP) 10
2.1 QUELQUES ASPECTS SUR LE NIEBE 10
2.2 CLIMAT ET SOL POUR LA CULTURE DU NIEBE:
11
2.3 LA PLACE DU NIEBE DANS L'AGRICULTURE AU NIGER
11
2.4 LES RAVAGEURS DU NIEBE 12
2.5 LA BRUCHE DU NIEBE : (CALLOSOBRUCHUS MACULATUS FAB.)
: 12
2.5.1 Systématique, origine et Synonymie
12
2.5.2 Caractéristiques des larves et morphologie
de C maculatus. 13
2.5.3 Ecologie et biologie de C. maculatus 15
2.5.4 Dégâts et importance économique
15
2.6 GENERALITES SUR B. SENEGALENSIS 17
CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODOLOGIE 18
III. MATERIELS 19
3.1 ORIGINE DES SOUCHES DE C. MACULATUS 19
3. 2 ELEVAGE DE C. MACULATUS 20
3.3 METHODOLOGIE D'ETUDE ET PARAMETRES ETUDIES
21
3.3.1 Etude des paramètres
biodémographiques de C. maculatus 21
3.3.2 DETERMINATION DE LA DUREE DU DEVELOPPEMENT
EMBRYONNAIRE 22
3.4 ETUDE DES PARAMETRES BIODEMOGRAPHIQUES D'ADULTES DE
C. MACULATUS ISSUES DE LARVES TRAITEES PAR B. SENEGALENSIS 23
3.4.1 Préparation du broyât de feuilles
fraîches de B. senegalensis 23
3.4.2. Obtention d'adultes expérimentés
23
3.4.3. Méthodologie expérimentale
23
3.5 Analyse statistique des données
24
CHAPITRE IV : RESULTATS - DISCUSSION 25
IV. RESULTATS 26
4.1 LA DUREE DE VIE DE C. MACULATUS 26
4.2 VARIATION DU NOMBRE D'OEUFS PONDUS PAR C. MACULATUS
26
4.3 ETUDE DU DEVELOPPEMENT DE C. MACULATUS 27
4.3.1 La duré de développement de C.
maculatus . 27
4.3.2 La survie larvaire 28
4.3.3 Emergences des adultes de C. maculatus
29
4.3.4 Variation du sex-ratio 30
4.4 Paramètres de croissance pour C. maculatus
31
4.5 EVOLUTION DE L'ACTIVITE REPRODUCTRICE DE C. MACULATUS
32
4.5.1 Evolution de l'activité de pontes
32
4.5.2 Evolution des émergences des adultes
33
4.5.3 Evolution de la mortalité des adultes
34
4.5.4 Relation entre le rang de ponte et le sexe de la
descendance 35
4.5.5 Variation du sex-ratio en fonction du temps
d'émergences des adultes 37
4.6. INFLUENCE DE B. SENEGALENSIS SUR LES PARAMETRES
DEMOGRAPHIQUES DE C. MACULATUS 38
4.6.1 Variation de la durée de vie des adultes
38
4.6.2 Etude de l'activité des pontes des adultes
issus des larves traitées 38
4.6.3 Sex-ratio et taux d'émergence des adultes
issus des larves traitées. 39
4.6.4 Variation de la durée de
développement globale (T) des adultes expérimentés
40
4.6.5 Evolution du nombre moyen d'oeufs stériles
journalière pondus par les adultes issus des larves traitées.
40
DISCUSSION 42
CONCLUSION 47
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 48
|