2.3 Le service de la dette extérieure
2.3.1 La réduction du service de la dette
extérieure congolaise.
En rapport avec l'accord du 25 février 2009 entre le
club de paris et le gouvernement de la R.D.Congo, il ressort que les
différentes mesures prises devront permettre de réduire de 97%,
le service de la dette due par la République Démocratique de
Congo aux créanciers du club de paris entre le 1er juillet
2009 et le 30 juin 2012.
Juin 2010 était bun mois d'un grand défi pour la
R.D.Congo vis-à- vis du Fonds monétaire internationale pari
à gagne était celui de l'atteinte du point d'achèvement de
l'initiative PPTE. Sans relâche, Adolphe MUZITO le premier ministre
réunir ses experts pour une évaluation de tous les
déclencheurs de cette initiative. Il s'agit, en quelque sorte, d'un test
de gestion que les institutions de Brettons Wood soumettent à un
pays-conflit comme la R.D.Congo.
Dans cette dernière ligne droite du délai
buttoir, les nouvelles en provenance de l'exécutif central
étaient des plus enchanteresses. Toutes les batteries étant mises
en marche pour gagner ce pari, les espoirs étaient permis. Des sources
compétentes affirmées que l'atteinte du point d'achèvement
de l'initiative PPTE en 2010 est désormais, un acquis
irréversible pour la R.D.Congo.
Il convient de noter que la R.D.Congo s'est engagée
à effectuer les sommes auxquelles les créanciers du club de paris
ont renoncé aux objectifs prioritaires identifiés dans le cadre
de son document stratégique de réduction de la pauvreté
(DSCRP). En outre, la R.D.Congo a également pris l'engagement de
rechercher un traitement comparable de la part de ses créanciers non
membres du club de paris.
De leur côté, les créanciers publics se
sont montrés disposés à réduire le volume de la
dette de la République Démocratique du Congo lors de l'atteinte
du point d'achèvement pour lui permettre de rétablir la «
soutenabilité » de sa dette.
2.3.2 Accession de la R.D.Congo au point
d'achèvement de
l'IPPTE
Réuni le 30 juin à, Washington, le conseil
d'administration du fonds monétaire international (FMI) estime que la
R.D.Congo a, en principe, fiat ce qu'il faut pour atteindre le point
d'achèvement de l'initiative PPTE. Sur le plan technique, le dossier de
la R.D.Congo transmis pour examen au conseil d'administration est passé
sans accroc. Comme li s'agit d'une initiative conjointe FMI-Banque mondiale, la
décision sur l'accession de la R.D.Congo au point d'achèvement
subordonnée à une décision similaire du Conseil
d'administration de la Banque mondiale. Les deux institutions de Brettons Wood
devront publier un communiqué conjoint sur cette accession au point
d'achèvement.
A la faveur de la réunion du conseil d'administration
du FMI, il a été procédé à la
première revue des résultats économiques du programme
économiques du gouvernement, appuyé par la facilité
élargie de crédit (FEC) du FMI. L'exécution satisfaisante
de cette première revue portant sur la période allant du 01
juillet au 31 Décembre 2009, permet à la R.D.Congo de
bénéficier d'un décaissement au titre de l'accord de FCE
est porté à 146,39 millions de dollars US.
Comme la R.D.Congo accède à l'IPPTE, il s'agit
du plus gros allégement de la dette de cette initiative lancée en
1996, par le FMI et la Banque Mondiale, selon les informations recueillies
à la mission résidente du FMI à Kinshasa.
Pour baliser la voie du point d'achèvement en
février 2010 les membres du club de paris ont travaillé sur le
rééchelonnement de la dette de la R.D.Congo. En Mars et Avril
2010, il ya eu une mission de réconciliation des dettes entre le FMI et
la Banque mondiale.
Suite à cette estimation précise de mise
à jour du stock de la dette, celui-ci est estimé à 13,7
milliards de dollars US afin décembre 2009. Apres le point
d'achèvement, ce stock sera de 2,3 milliards USD, soit un
allégement de 10,8 milliards USD. C'est ce qui ressort des informations
recueillies à la mission du FMI à Kinshasa.
Mais en valeur actualisée nette (VAN), le stock de la
dette est de 12 milliards USD ; après l'allégement il sera de 3,4
milliards USD. Après le point d'achèvement, les créanciers
bilatéraux vont annuler 85% du stock de la dette, il restera 15%. Il est
prévu que le gouvernement négocie avec les créanciers
bilatéraux pour le rééchelonnement de ces 15% dès
Septembre 2010.
Bien que réduit, le service de la dette doit être
payé. Mais, il est possible que certains créanciers
allègent la dette de 100%. A partir du point d'achèvement, la
R.D.Congo doit éviter de retomber dans le piège du
surendettement. L'OGEDEP aura un rôle centralisateur. Il aura, entre
autres, à s'assurer de l'analyse et de la viabilité de la dette.
Ses avis techniques devront guider le ministère des finances dans las
nouveaux emprunts à contracter. A ce sujet, le pays devra plus opter
pour des dettes concessionnelles.78
Tableau no14 : le service de la dette avant et
après allégement ($ millions publié par le FMI,
après la réunion du 30 juin 2010.
Service de la dette dû
(excl.FMI)
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
Avant allégement de la dette
|
591
|
615
|
585
|
640
|
643
|
682
|
Allégement de la dette
|
445
|
528
|
485
|
522
|
511
|
567
|
Après allégement de la dette
|
146
|
87
|
100
|
118
|
131
|
116
|
Source: nous-mêmes sur base des
données de FMI, 2010 2.3.3 La problématique de la gestion
de la dette
Les divergences sur les chiffres traduisent le désordre
dans lequel la dette publique (intérieure et extérieure) a
été gérée depuis des années. En paralysant
pendent une dizaine d'année l'office de gestion de la dette publique
(actuelle direction de gestion de la dette publique), la R.D.Congo s'est
privée de tout repère dans la gestion de sa dette
extérieure.
78
http://WWW.L'
économie.com
Ce n'est pas pour rien que le FMI et la Banque mondiale
avaient prévu une étude sur la viabilité de la dette
extérieure de la R.D.Congo, avant de se pencher en conseil
d'administration sur le cas de la R.D.Congo. De leurs discussions, il en est
sorti un effacement de 12,3 milliards USD, là où Kinshasa n'en
voit que 10,8 milliards.
La question est au centre de discussions dans les
différents milieux économiques et financiers du pays. Comme
toujours, seul le gouvernement a l'obligation de trancher pour éviter
que la polémique ne prenne des dimensions disproportionnées. Il
s'agit, dabs l'urgence, de mettre de l'ordre dans la gestion de la dette. Et,
dans l'avenir, il sera plus prudent d'impliquer d'autres institutions du pays
telles que le parlement dans les procédures de la dette.
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