EPIGRAPHE
La formation
est plus gra nde que la
destiné. La puissance et la person
nalité d'u n homme sont
cachées dans les types de formation et
de l'éduca tion quil
reçoit.
Alexis MULEBA MAKABU
![](Les-effets-de-la-dette-exterieure-sur-la-croissance-dans-l-economie-et-dans-l-investissement-des1.png)
IN MEMORIAM
Je pense à mes défunts parents MULEBA BETA
Alexandre Justin et LILENDELU SINANDUKU SALA Jeannette qui ont fait de moi un
homme et qui de leur vivant m'ont appris dès le bas age à
consolider mes goûts à la recherche en m'envoyant de bonne heure
à l'école, me hissant ainsi à la tribune des intellectuels
où je suis aisément accepté, mais qui malheureusement
n'ont pas pu savourer leur semence « Drôle de destin ». Votre
absence nous a laissé dans un grand chagrin, mais j'espère un
jour vous retrouver lors de la résurrection par Jésus-Christ
notre Roi et sauveur.
Que vos ames reposent en paix papa et maman.
Alexis MULEBA MAKABU
DEDICACE
A ma tante Sosthène ISUABOLE BOKOLO11BE que je
remercie sincèrement pour Ses sacrifices, Son soutien financière
tout au long de mes études universitaires, Ses conseille et
prière qui ont servi de fondation à ma réussite, ainsi
qu'a ma future épouse, y compris mes futures enfants et ma famille
11ULEBA trouve ici l'expression de ma plus haute considération et
amour.
Alexis 11ULEBA 11AKABU
REMERCIEMENTS
Nous avons combattu le bon combat et nous voici arriver
à la fin du rude chemin de l'université que nous avons
emprunté avec une ferme volonté durant cinq ans. L'essaie
d'analyse que nous nous offrons le luxe de mettre à votre portée
est le fruit des connaissances acquises au sein de l'Université
Pédagogique Nationale.
L'élaboration de ce travail à
caractère scientifique est une entreprise de longue haleine qui, a
nécessité des multiples efforts ; car son élaboration a
nécessité le concours des plusieurs personnes que nous tenons
à remercier chaleureusement.
Réalisant toutes les difficultés parcourues,
nos hommages et grâces incommensurables sont d'abord rendus au
créateur de l'univers parce que, s'il n'avait pas voulu nous accorder sa
grâce, nous ne sérions pas arrivés là où nous
sommes aujourd'hui. C'est ainsi que nous lui rendons grâce à
travers son fils Jésus-Christ, le juste pour avoir accepté de
souffrir sur la croix à cause de nos péchés et nous a
gardé en vie jusqu'à ce jour.
Ainsi, nous rendons un vibrant hommage aux
Autorités Académiques et à tout le corps professoral pour
leur encadrement durant les cinq années académiques.
Mais, à tout seigneur, tout honneur, nous ne
mettrons pas un point à cette entrée en matière de notre
travail sans remercier de tout coeur l'éminent professeur ordinaire
KAWATA BWALUM Jacques pour la direction de ce mémoire auquel il s'est
totalement investi en dépit de ses préoccupations
multiples.
Qu'il nous soit permis de remercier de tout notre coeur,
nos frères ; Dieu MULEBA MUTANDA Déomen ; Rèv. Pasteur
MULEBA MPOYI Yves ; Guy MULEBA KAPANGA Lèx ; Serge MULEBA MUTEBA ; enfin
Justin MULEBA WA BEYA, y compris nos cousins, cousines, neveux, tantes, oncles,
etc. Trouvent ici l'expression de notre amour.
Nous manifestons également notre gratitude à
nos amies et soeur Nénette BANGAMBA BONYEME ; Yavette SUKISA DIANE ;
Dieudonné BAGUMA MUNGU Fiston, qui, ont toujours été
proche de nous dans la joie comme dans les dures épreuves, et dont leurs
présences ont été un réel soutien.
Nous tenons à remercier également nos
camarades et compagnons de lutte : Faïda MUNAZI, Zacharie MUAMBA MUKENGE,
Etienne KABONGO, Benjamin KASW, Pitshu KABANGU, Patrick MPUTU, danny MAMINA,
Elie KAZADI KAMANGO, KALI, Prince MAFUTA, Papa Michel LUKIKEBA, Amos MBO
MOLAMI, jolie WASOLELA, Maguy KONGOLO LEYA SAFI,
Irène BANZA NGOIE, annuarite ZAWADI, SALIMA MAYELE,
Judith KAJA KATALA, ABIBA, Nigel CHIZUNGU, Modeste MPOYI, Elvis MULUMBA
MUZEMBE, Christopher MAVA, jeannette KABASELE, Meda AMISI, Vérone VUBU
KAKA , etc.
D'une manière exceptionnelle, nous pensons aux
frères et soeurs de l'église le couple Pasteur Sylvain LOMBE ; le
couple pasteur Daddy YAMBA ; le couple docteur Jude MULONGO ; le couple BWALWEL
Digo ; à la famille SUKISA ; famille YANGA ; la famille BISELENGE ; Ev.
Moïse BANDA ; Berge Gloire BULALA ; sr Odette CHIRAGA ; Fr Franck KAPOSA ;
sr Nana MAKIESE ; sr Dajou MPETE ; sr AFY ; Malu MUYA MAYOYI ; Doris LEMBA ;
maman LULU Berthe; maman Colette; ministère la femme sunamite
...
Nous voudrions également nous acquitter d'un
agréable devoir de traduire nos remerciements aux aînés
pour leurs conseils. Il s'agit notamment de l'Assistant KASONGO Louis ;
Assistant Luc MUGANZA ; Assistant ANOLUA OLUA et en fin le chef de travaux
Benjamin MULUMBA.
Notre ingratitude sera sans excuse si nous ne disons grand
merci à tous les serviteurs de Dieu, nos Amis et Camarades ainsi qu'aux
frères et soeurs dans le seigneur. A mon église d'attacher,
l'église Emmanuel pour leurs soutiens tant morale que spirituel.
A Dieu tout puissant maître de mon existence, mon vie
et de toute chose.
Alexis MULEBA MAKABU
INTRODUCTION
Problématique
Durant les trois décennies précédentes,
l'environnement économique des Pays à faible revenu,
particulièrement de l'Afrique centrale, marqué par une crise de
la dette extérieure très élevée qui de nos jours,
continue à être un obstacle majeur pour ces pays afin d'atteindre
les objectifs du Durant les trois décennies précédentes,
l'environnement économique des développements pour le
millénaire.
Aussi, cette crise de la dette extérieure
élevée reste,
jusqu'aujourd'hui encore dans les débats des hommes
politiques, économiques et de l'opinion publique à travers le
monde même en R.D.Congo comme étant l'un des principaux facteurs
qui a contribué à retarder le développement
économique de ces pays pauvre; vu que la plupart d'entre eux ont
contracté de grands emprunts excessivement élevés au cours
des décennies passé: souvent avec des taux d'intérêt
très élève.
En effet, ces pays ont bénéficié des
emprunts très élevés combinés les parfois avec de
facteur qui en principe, pouvait permettre leur développement en
accroissant les investissements pour accélérer une croissance
durable.
En revanche, on constaté au début des
années 80 que les ratios d'endettement atteignaient des niveaux
insoutenables à telle enseigne que le remboursement de la dette devenait
pratiquement impossible.
D'ailleurs, l'ensemble de la dette extérieure des pays
pauvres estimés à 37% de leur Produit Intérieur Brut (PIB)
cumulés fut multiplié par quatre durant ces seules 20
dernières années.1
Ainsi, bien que les remboursements, de la valeur
actualisée nette (VAN) sur les obligations ne soient virtuellement pas
possibles comme dit ci-haut, ceux-ci pourraient sévèrement
influence si possible les
performances économiques des pays endettés.
Surtout que les ressources transférées au titre des services de
la dette atteignent des proportions vraiment élevées par rapport
aux capacités de financement de ce pays.
Cependant, vers la fin des années 90, la campagne
« pour l'an 2000, annulons la dette » ayant connu un succès
fou avec la plus grande pétition jamais réalisée
auparavant (24 millions des signatures ont été recueillies) a
permis d'obtenir des mesures d'allégement des dettes impensables par les
principaux bailleurs des fonds.
Par conséquent, les institutions de Brettons Wood
(Fonds monétaire international et banque mondiale) aussi bien que les
créditeurs bilatéraux ont apporté au traditionnel
mécanisme d'allégement existant, l'initiative PPTE
renforcé.
De tout ce qui précède, il s'avère que
les niveaux insoutenables de la dette extérieure des pays pauvres sont
le symptôme d'un problème beaucoup plus important à savoir
la faiblesse de la croissance économique ; de ce fait, les
préoccupations de notre étude consistent à réponde
aux questions suivantes :
Le point d'achèvement est il un facteur de croissance
en R.D.Congo ?
Le point d'achèvement influence-t-il la relance des
investissements en R.D.Congo ?
Nous allons délimiter notre analyse temporellement de
1980 à 2011, période au cours de laquelle a surgi le
problème de la dette dans les économies africaines. Comme champs
d'analyse, nous nous baserons sur l'allègement de la dette de la RDC qui
a déjà atteint le point d'achèvement de l'initiative en
faveur de PPTE.
0.2 Hypothèse
Le paiement de service de la dette (décrit par le poids
du stock de la dette) en augmentant la probabilité d'un accroissement de
la pression fiscale découragerait l'investissement domestique et
étranger.
Le service très important de la dette extérieur
en évinçant les ressources destinées à
l'investissement public moteur de la croissance dans les PPTE, constituerait un
frein à la croissance économique.
0.3 Intérêt du sujet
Au coure du mois de juillet 2005, il s'est tenu à
Addis-Abeba, le IVème sommet de l'union Africaine avec comme
thème principal: l'annulation totale de la dette extérieure de
l'Afrique ; juste avant le sommet de G7 à Gleneagles sur le
problème de la dette. Il s'avère que la dette constitue une
entrave qui détruit les économies Africaines.
Cinquante ans plus tard, plusieurs pays Africaines vont
atteindre le point d'achèvement de leurs dettes extérieures en
accord avec les institutions de Brettons Wood (Fonds monétaire
international et la Banque mondiale) .La Rd Congo en juillet 2010 par le
truchement de son gouvernement annonce l'atteinte du point d'achèvement
de l'IPPT.
D'où, un tel exercice d'atteinte de seuil de
l'endettement soutenable peut, dans la mesure du possible, pousser le
gouvernement de la Rd Congo a bien ajuster sa politique d'endettement
extérieure et de l'investissement.
0.4 Objectifs spécifiques de l'étude
Dans notre étude, nos chercherons à
vérifier premièrement, les effets de la dette extérieure
sur la croissance dans l'économie et dans l'investissement des pays
pauvres très endettés particulièrement la
République démocratique du Congo; ensuite, nous chercherons aussi
à savoir comment cet effet de la dette sur ces économies va se
manifester.
0.5 Choix du sujet
A l'heure où la République démocratique
du Congo est à la recherche de la maximisation et mobilisation des
recettes pour son développement économique, nous avons
estimé de nous pencher sur les
effets que pourrait avoir le point d'achèvement de la
dette extérieure sur la croissance et les investissements.
0.6 Approche Méthodologique du travail
Lorsqu'on parle de la méthodologie on pense
généralement à la combinaison harmonieuse des
méthodes et techniques auxquelles le chercheur s'appuie pour
réaliser son travail. Par conséquent, pour réaliser notre
travail, nous avons fait recourt aux méthodes et technique
ci-après :
Méthodes
La méthode comparative : dans les buts de comparer les
diverses données de la période, nous avons usé de cette
méthode pour offrir de possibilité, de critique et de suggestion
afin de dégager les éléments différents
exercices.
La méthode historique : pour reconstituer les donnes du
PPTE, délimiter notre sujet et comprendre l'évolution des dettes
extérieures ;
La méthode analytique : en vue de décortiquer
les informations et les critiquer.
Techniques
Technique d'analyse documentaire : c'est grâce à
cette dernière que nous avons pu consulter les différentes
documents en rapport avec l'objet de l'étude entre autre les ouvrages,
les notes de cours, les travaux de fin de cycle; les mémoires, rapports
officiels, les revues et d'autres documents relatifs à notre sujet de
recherche afin d'acquérir des connaissances et information
nécessaires pour l'élaboration de ce travail.
Technique d'interview : elle nous a permis d'entre en contact
avec les différents personnalités disposant des informations
fiables sur notre sujet.
0.7 Canevas de l'étude
Outre l'introduction et la conclusion, notre travail est
subdivisé en quatre chapitres:
+ Première définit les concepts de base, il sera
question de la dette et de la croissance.
+ Le second est consacré à la dette
extérieure de la Rd Congo. + La troisième est consacrée
à l'allégement de la dette extérieure de la Rd Congo.
+ Le quatrième analyse les effets de l'atteinte du
point d'achèvement sur la croissance et la relance des investissements
en Rd Congo.
CHAPITRE I : L'ANALYSE CONCEPTUELLE SUR LA DETTE
EXTERIEURE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE.
Il est question dans ce chapitre qui comporte essentiellement
quatre sections, de faire une nette et brève explication des concepts
que nous allons utiliser tout au long de notre étude pour une meilleure
compréhension de ce que nous renseigne la théorie
économique sur la dette extérieure.
En suite, nous allons aborder le problème intervenus
lors du surendettement et enfin nous verrons les différentes initiatives
en la matière pour résorber le problème de
surendettement.
SECTION 1. DEFINITION DES CONCEPTS.
Dans cette section, nous donnons le sens des concepts
utilisés dans notre étude.
1.1 La dette
D'après le dictionnaire le petit Robert, c'est
l'obligation pour une personne (débiteur) à l' égard d'une
autre (créancier) de payer une somme d'argent.
Pour Bongoy M. on parle de la dette lorsque le débiteur
(emprunteur) doit au créancier (prêteur) la somme empruntée
et les intérêts y afférents, rémunération du
capital prêté, souvent exprimé en pourcentage de ce
capital.2
Cependant, il existe plusieurs différents types des dettes
en finances publiques notamment :
La dette publique
C'est un ensemble des engagements financiers contractés
par l'Etat (net des remboursements effectués) ou encore c'est l'ensemble
des sommes que
doivent rembourser les administrations publiques au titre des
emprunts qu'elles ont émis ou garantis pour couvrir leurs besoins de
financement.
La dette viagère
Elle est constituée surtout des prévisions
(retraites des fonctionnaires, victimes des guerres et leurs ayants droits) et
ne peut faire l'objet d'une évaluation en capital.
La dette perpétuelle
Pour Bernard et Coli (1996) c'est celle dont le remboursement
peut être indéfiniment différé sous réserve
des paiements des intérêts ; ici, le débiteur n'est jamais
tenu d'en rembourser le capital, la charge est réduite aux
intérêts.3
La dette amortissable
C'est une dette remboursable à terme fixe ou par
annuités comprenant les emprunts obligataires d'une durée de 10
ans au moins, les emprunts à moyens terme et à long terme. On y
inscrit aussi les engagements contractés par l'Etat comportant un
règlement par annuités4.
La dette flottante
Elle comprend les bons de trésor et les certificats de
trésorerie. Elle se caractérise non seulement par la courte
échéance des titres la composant, mais également par le
caractère continuel des opérations d'émissions et de
remboursement. De ce fait, son volume varie en fonction de la différence
quotidienne entre la souscription et le remboursement.
La dette commerciale
Selon le petit Robert (2002), c'est l'ensemble des
engagements
contracté par un Etat auprès des banques
étrangères commerciales.
3 BERNARD et COLI : Dictionnaire économique et
financier, 2émeédition du servi, paris 1996,
P.359.
4 BERNARD et COLI : op. cit.p3
La dette politique
C'est le concours des institutions monétaires
internationales et avances consenties par les Etats étrangers.
La dette extérieure
C'est l'ensemble de la dette politique et commerciale. Selon
le dictionnaire petit Robert, que c'est l'ensemble de dettes contractées
par les nationaux avec le reste du monde.
La dette garantie
Celle contractée par un organisme autre que l'Etat mais
dont le remboursement est garantie par l'Etat au cas où le
débiteur serait défaillant.
1.2 Moratoire
C'est une mesure qui suspend la déchéance d'un
droit ou l'échéance d'un engagement.
1.3 Terme de l'échange
C'est un indicateur permettant d'apprécier l'avantage
qu'une économie donnée retire de ses relations commerciales avec
l'extérieur ; son analyse a pour objet de calculer le prix payé
par une nation pour se procurer à l'extérieur ce qu'elle ne
fabrique pas chez elle.
1.4 Le taux de croissance de PIB
Le PIB qui est le produit intérieur brut se
définit de trois manières à savoir par l'équilibre
comptable, c'est la somme des biens et services produits par des unités
résidentes pour des emplois : par la somme des valeurs ajoutées
produites par les branches de l'économie plus les impôts sur les
produits moins les subventions sur les produits, car la valeur ajoutée
est mesurée par le prix de base; enfin par la des
rémunérations des salariés versées par les
unités résidentes.
la grandeur observée avait pour valeur en fin de
période(ou d'arrivée) (( Vi » et pour valeur enfin de
période(ou d'arrivée) (( Vf », le calcul de croissance de la
grandeur V (noté (( Tv ») s'écrira : Tv=(Vf-Vi) /Vi
On peut multiplier par 100 pour obtenir un résultat en
pourcentage. En économie, le taux de croissance est mesuré
à partir du PIB. Donc le taux de croissance du PIB entre 2011 et 2010
s'écrira :
5
TPIB= (PIB2011 -PIB2010)/PIB2010
1.5 Accords de rééchelonnement de la
dette
Les échéances des remboursements et /ou un
moratoire de remboursement.
Restructuration du service de la dette : c'est l'ensemble du
rééchelonnement et du refinancement.
Rééchelonnement : c'est la modification des
termes d'une dette en modifiant les échéances ou en
répartition de paiement du principal.
La partie réaménagée de la dette varie
entre 80% et 100% et les périodes de consolidation peuvent aller
jusqu'à plus de 25ans avec des délais de grâce de 10ns, les
taux d'intérêt de consolidation sont supérieur de 1
à 3% au taux d'intérêt du marche avec une commission de
1.25% à 1.50%.
Il y a lieu de noter que le rééchelonnement ne
s'applique, en génération, qu'aux montants venant à
l'échéance dont l'accord de rééchelonnement est
très souvent assujetti à l' obligation du débiteur de
continue à entreprendre des programmes d'ajustements structurels(PAS)
avec le fonds monétaire international(FMI).
Suite aux difficultés persistantes des balances de
paiements des pays débiteurs, un nombre grandissant de pays
débiteurs commencent à avoir assez bien de
rééchelonnement pluriannuel.
5 2éme
Alain Bruno et Christian Elleboode, Dictionnaire
d'économie et de science sociales ; édiction ellipses, paris
2010, P137.
Toutefois, il faut retenir qu'un accord de
réaménagement suppose que les financiers et les pays
débiteurs se conviennent principalement sur :
La période de rééchelonnement Le surtout
à rééchelonnement Le délai de grâce
1.6 Les programmes d'ajustements structurels(PAS)
Les PAS du fonds monétaire international sont des
politiques de stabilisation de grande ampleur dont l'application est une
condition au rééchelonnement de la dette de certain pays en
développement.
1.7 Exportation et importation
Une exportation est la sortie d'un bien ou d'un service du
territoire national à la suite de sa vente à un
non-résident assortie d'un paiement en sens inverse.
Une importation est l'entrée d'un bien ou d'un service
du territoire national à la suite d'un achat auprès d'un
non-résident assortie d'un paiement en sens inverse.6
1.8 Club de Paris
C'est un groupe informel de gouvernements créances se
réunissant régulièrement à paris depuis 1956,
secrétariat étant assuré par le trésor
français. Les créanciers rencontrent les pays débiteurs
afin de convenir avec eux des mesures de restriction de dette, mesures qui
entrent dans le cadre de service de leur dette mettant en oeuvre des programmes
d'ajustement soutenu par un accord du fond monétaire international.
6 Alain Bruno et Christian Elleboode. Op cit.
1.9 Club de Londres
Le club de Londres regroupe quant à lui, les
créanciers privés, en général les banques. A ce
niveau les négociations se font sans beaucoup de public doit continue
à croire en la capacité de gestion de la banque et lui renouveler
sa confiance.
1.10 Club de Kinshasa
C'est le nom donné à la réunion qui s'est
tenus au sujet de l'office de la gestion de la dette public (OGEDEP) à
Kinshasa en date du 24 Août 1987. Cette réunion a regroupé
les représentants de créances non membres de club de paris et de
Londres.
1.11 Aide publique internationale au
développement
Il s'agit du financement d'origine publique comportant une
partie « don » au moins égal à 25% du total et
destinés à financer en développement.
1.12 Utilisations
C'est l'ensemble des engagements encaissés effectivement
par les débiteurs.
1.13 Amortissement annuel d'un emprunt
Au sens économique, il s'agit de la reconstitution
progressive d'un capital destiné à compenser l'usure et
l'obsolescence (une technique dépassée) des moyens de production,
c'est-à-dire des immobilisations. En comptabilité nationale, il
est défini comme une consommation de capital fixe et l'amortissement est
donc l'investissement de remplacement.7
7 A. Bruno et C .Elleboode : idem
1.14 Consolidation de la dette
Par consolidation de la dette, il faut une opération
qui consiste, pour un agent économique où un pays, à
obtenir une transformation de tout ou partie de la dette en vue autre dont les
échéances sont reportées dans le temps.
SECTION 2 : ANALYSE THEORIQUE SUR LA DETTE EXTERIEURE
2.1 Généralités
IL est très vital pour un pays d'emprunter à
l'étranger afin d'ajuster la croissance économique. Cette
possibilité d'emprunt à l'étranger procure de vastes
perspectives, mais cela peut aussi expose le pays à des graves
dangers8.
A la base de toute théorie d'endettement, la
capacité de remboursement du pays endette et le seuil de l'endettement
insupportable s'y trouve. La contrainte du remboursement ne se justifie que si
elle n'est annexée au taux de croissance de l'économie, à
un ajustement des structures économiques par choix des investissements
des exportations, le paiement du service de la dette en devise .ainsi compris,
l'endettement favorise le développement.
Un autre thème relatif à l'économie de
l'endettement étudie l'inter indépendance entre le financier et
l'économique ; c'est-à-dire la logique d'endettement
révèle d'une approche différente de cette du
crédit.
Dans l'économie traditionnelle du crédit, une
institution recourant à ce mode de financement est tenue au
remboursement du prêt selon les conditions des coûts, de calendrier
et de durée initialement prévue dans les clauses
d'endettement.
Par contre, il y a rupture réelle provoquant
l'arrêt brutal de crédit l'effondrement des échanges
internationaux si les clauses ne sont pas
respectées. Or, l'économie d'endettement assure
la continuité réelle des liens économiques à l'aide
de la flexibilité et la globalité du système financier
international à travers les mécanismes d'endettement.
Cela étant, si l'endettement assure la
continuité réelle des échanges internationaux, il ne
présente pas forcément leur chance de réussite.
Il y a une relative indépendante entre les conditions
financières de l'emprunt et la rentabilité économique de
l'investissement financé par l'endettement9.
D'autre contraintes notamment celles des liquidités et
de solvabilité sont également dissociables difficilement au cours
des mécanismes de l'endettement.
A ajouter la conditionnalité exprimant une limitation
d'ordre endogène comme les contraintes de liquidités et de
solvabilité mais d'ordre exogène, déterminés par
des distorsions structurelles. Elle se présente comme un processus
d'ajustement qui modifie à la fois le comportement des créanciers
et du pays endetté.
2.2. Dette extérieure : Théorie
économique
Dans l'analyse économique, il ya principalement deux
courants qui s'affrontent sur les théories économiques, à
savoir les Keynésiens pensent que l'endettement n'occasionnent des
charges ni pour les générations futures ni pour des
générations présentes du fait des investissements qu'il
génère. En fait, le modèle de l'Etat selon les
Keynésiens, tire ses fondements dans la demande globale et sur ses
effets multiplicateurs et accélérateurs, caractéristique
fondamentale de cette théorie.
Le déficit budgétaire menant par ses flux
successifs à augmenter le stock de la dette produit l'expansion du cycle
économique par la demande et l'investissement autonome. Ainsi, le
déficit auquel
9 GANIASE,E(1994) :Economie de l'endettement
international: théorie et politiques, PUF,
correspond l'emprunt stimule la demande et permet
d'alléger le coût de son remboursement seulement et probablement
qu'en situation de sous- emploi des ressources productives10.
Par contre les classiques considèrent l'endettement
comme un impôt futur et l'imputent à l'Etat, une connotation
négative car selon eux, l'endettement public défavorise
l'annulation du capital et la consommation des générations
présentes et futures. Enfin les citoyens, selon Ricardo voient dans
l'emprunt un impôt différé dans le temps et vont se
comporter comme s'ils sont contraints de payer un impôt
ultérieurement pour rembourser cet emprunt peu importe le
décalage intergénérationnel.
Autrement, les comportements des agents économiques
sont guidés par une anticipation à la hausse des impôts.
Toutefois, une réserve peut être introduite selon la nature ou la
qualité des dépenses (dépenses de transferts et
d'investissements) financée par l'emprunt.
Barro11 cité par YAPO(2001) montre qu'une
politique de déficit budgétaire financé par l'emprunt
reste sans effet sur l'activité économique dans la mesure
où les agents ne sont pas victimes de l'illusion fiscale.
2.3 Les mobiles de l'endettement extérieur
Un pays emprunte à l'étranger pour combler ce qui
manque chez lui afin d'atteindre le stade du développement.
D'où, principalement, nous pouvons avoir trois motifs qui
font qu'un pays puisse emprunter à l'étranger12.
Pour financer un haut niveau d'investissement ;
Pour lisser les fluctuations de la consommation en cas de la
baisse du revenu ;
10 BRUCE F. JOHSTON, analyses
économiques, éd. Nathan, paris 1996. P39
11 YAPO, Léonne, Les déterminants de
l'endettement extérieur des PPTE : cas de la côte d'ivoire, WIDER,
Helsinki, pp25.
12 EMILE,J : problèmes monétaires
d'aujourd'hui, édiction Sirey, paris 1979, p.64
Pour échapper à un ajustement face aux
déséquilibres intérieurs ou extérieurs.
2.3.1 Le financement de l'investissement
Nous sommes d'accord qu'un pays renferment un potentiel
d'investissement productif ne fournisse pas forcément pour autant un
niveau très suffisant d'épargne intérieure pour financer
cet investissement.
D'où l'épargne extérieure peut bien
remplacer et redynamiser l'investissement intérieur en donnant lieu
à une accélération rapide de l'identité suivante
:
![](Les-effets-de-la-dette-exterieure-sur-la-croissance-dans-l-economie-et-dans-l-investissement-des2.png)
Dans laquelle S désigne
l'épargne intérieur, I l'investissement,
X- M le solde du compte courant de la balance des paiements et
Sex l'épargne extérieure.
Nous remarquons qu'à l'emprunt de l'épargne
extérieure (accumulation de la dette extérieure) correspond un
déficit de compte courant. Si le déficit courant provient d'un
niveau d'investissement élevé, l'emprunt à
l'étranger va permettre au pays d'augments sa croissance.
Cependant, la relation négative entre épargne
intérieure et extérieure pose moins de problèmes si nous
ne limitons pas le rôle des capitaux étrangers à
accroître l'investissement et nous prenons en considération leur
intervention comme instrument d'allocation efficiente intemporelle de la
consommation13.
Supposons qu'un accroissement de l'aide
étrangère au profit d'un pays bénéficiaire soit
investi, cela va augmenter le potentiel de la consommation future tout en
laissant la consommation présente au même niveau initial.
Toutefois, il reste le problème structurel du
résultat à long terme, c'est-à-dire voir comment l'appel
régulier des emprunts extérieurs finit
13 FMI(2003), cours de programmation
financière, Washington, institut du FMI, pp 67
par relâcher les efforts du pays et le rendre
dépendant de l'épargne extérieure14.
2.3.2 Le lissage des fluctuations de la
consommation
Théoriquement un déficit du compte courant peut
résulter des chocs exogène négatifs, savoir15
:
Une dégradation des termes de l'échange ; Une
récession chez les principaux partenaires ; Une catastrophe naturelle
(calamité).
Evidemment, ces chocs donnent lieu à une baisse du
revenu. Ainsi, pour remédier à ces problèmes, un pays peut
soit réduire ses dépenses de sorte que la somme de la
consommation et de l'investissement (absorption) baisse proportionnellement
avec le revenu ; dans ce cas, il n'y a pas dégradation du compte
courant; soit contracter une dette extérieure.
Au moins, au moment où nous connaissons que cette
baisse du revenu n'est que temporaire, le pays sera convié à
contracter une dette extérieure.
Cependant, s'il faut retourner à l'identité
ci-haut, nous constatons que le déficit du compte courant provient d'une
baisse temporaire de l'épargne que le pays peut résoudre d'une
manière provisoire en empruntant à l'étranger. Toutefois,
une diminution des réserves que l'on pense parfois temporaire peut
s'avérer durable.
Par exemple, nous imaginons une économie soumise
à une forte instabilité de ses recettes d'exportation, si elle ne
bénéficie pas d'aide étrangère, le fardeau d'une
chute de ses exportations est résorbé par une réduction
des dépenses, et par conséquent de la consommation domestique.
14 DEVRIES(1988), Gestion de la dette
extérieure, Bulletin du FMI, Washington, vol 14 no2,
pp 23
15 FMI, op.cit
Si par contre, cette économie tire d'avantage des
capitaux étrangers, ces fonds vont être utilisés pour
permettre une allocation efficiente de la consommation vers celle des
années d'exportation inférieure.
D'où, dans ces périodes d'insuffisance
d'exportation, où l'épargne intérieure baisse, l'apport
à emprunt à l'étranger augmente voient suppléer la
chute de la consommation16.
2.3.3 Pour éviter les ajustements
En ce qui concerne l'évitement des ajustements, nous
pouvons dire qu'un déficit du compte courant insoutenable doit faire
l'objet d'un ajustement par des chargements des politiques
économiques.
Du reste, après avoir analysé les mobiles de
l'endettement extérieur, la théorie suggère toutefois que
les emprunts extérieurs ont un impact positif sur les investissements et
la croissance à un certain seuil car au-delà, l'emprunt va
devenir négatif.
Donc un niveau élevé de la dette
extérieure ou le économique et entrave les performances
économiques. Surendettement extérieur provoque des effets pervers
sur la croissance
SECTION 3 : LE PROBLEME DE SURENDETTEMENT EXTERIEUR
Il sied de signaler que le niveau tolérable et
raisonnable de la dette extérieure est voué à avoir des
effets positifs sur la croissance comme dit ci-haut ; par contre, il est
pratiquement visible qu'un niveau très élevé du stock de
la dette conduit nécessairement à baisser la croissance. Donc,
l'accumulation par un pays d'une dette très élevée risque
de mettre dans une situation où il ne pourra plus être capable de
rembourser les emprunts passée, ce qui aura un effet dissuasif sur les
créanciers et les investisseurs potentiels.
Alors, si les coûts élevés des taxes du
service de la dette ne sont pas interdits, cela peut provoquer une baisse de
croissance avec la fuite
16 GANIASSE E, Op.cit
des capitaux. Cette thèse est connue sous le nom de la
théorie du surendettement ou la thèse du fardeau virtuel de la
dette ou encore debt overthang en version anglaise.17
En effet, si le niveau de la dette d'un pays peut
vraisemblablement dépasser la capacité son
remboursement, le service prochain de la dette va être une fonction
croissante du niveau de production de ce pays.
Par conséquent, le taux de rendement d'investissement
intérieur va faire face à une taxe élevée marginale
par les créanciers étrangers, et les nouveaux investissements
nationaux et étrangers vont être découragés ainsi
que la croissance économique.
Par ailleurs, le surendettement ralentit la croissance en
haussant l'incertitude des investisseurs quand aux moyens auxquels le
gouvernement peut recourir pour acquitter les cours des obligations du service
de la dette.
Si le volume de la dette extérieure augmente, les
investissements peuvent craindre que le gouvernement ne finance les obligations
du service de la dette par des mesures génératrices des
distorsions par exemple en accroissant rapidement la masse monétaire
(cause directe de l'inflation).18
Ainsi, dans cette situation, les investisseurs privés
peuvent craindre d'y venir, et s'ils investissent, il y a de fortes chances
pour qu'ils retiennent des projets qui offrent un rendement rapide et non des
projets de longue échéance pouvant accroitre la croissance
durable.
Encore, cette situation peut rendre le gouvernement moins
enclin à procéder à des réformes structurelles et
fiscales aux créanciers étrangers19. Et pourtant ces
réformes peuvent affermir la croissance économique du pays et la
situation des finances publiques car si sa
17 KRHUGMAN :Financig vs forging a debt overhang,
NBER, working paper, 1989,n°2556
18 CHANEAU ; la demande d'encaisses
monétaires ; éd. PUF, Paris 1986, P104
19 CLEMENTS et AL (2003) External Dubt, Public
investment and Grow thin Low-incomes COUNTRIES.IMF, WORKING PAPER? WP/03/249,
Décembre
situation financière s'améliore. Il est
inévitable que ces créanciers extérieurs le poussent de
payer ce qu'il leur doit.
Cette théorie de debt overthang peut également
avoir plusieurs implications puisque le comportement des agents
économiques va être guidé par une anticipation à la
hausse des impôts.
De plus, un niveau élevé de la dette
extérieure peut aussi entraver l'épargne et l'investissement. A
son tour, la grande corrélation entre l'épargne et
l'investissement, l'accumulation du capital humain et la croissance
suggère qu'une charge élevée de la dette extérieure
peut contraindre de façon drastique le taux de croissance et limiter les
améliorations des niveaux de vie.
Du moins, la théorie suggère pour des raisons
évoquées ci-haut que les emprunts extérieurs,
au-delà d'un certain seuil ont des efforts pervers sur la croissance
économique. Cela signifie que les emprunts supplémentaires vont
décroître la probabilité de rembourser.
Par conséquent, si le pays commence à avoir du
mal à obtenir des prêts, il va lui devenir plus difficile
d'accumuler du capital, ce qui revient à ralentir la croissance. Ainsi,
la relation entre la valeur faciale de la dette et l'investissement peut
être représentée par une courbe de laffer de la dette.
3.1 Service de la dette
C'est la somme du remboursement du capital et du paiement des
intérêts. En d'autres termes, c'est la somme qu'un pays doit payer
chaque trimestre, chaque semestre du titre du remboursement des
intérêts, auxquels s'ajoute l'amortissement du capital emprunt.
Car les prêts internationaux se caractérisent par trois
paramètres :
Le taux d'intérêt
Le délai de remboursement et le délai de
grâce.
Pendant le délai de grâce le pays débiteur
ne paie que les intérêts. La période de remboursement du
capital est celle qui suit la période de grâce et cela
jusqu'à la fin du délai de remboursement.
3.2 Engagement initial
C'est le montant d'un contrat ou d'un emprunt y compris
l'acompte. Celui-ci n'est qu'un versement partiel à vouloir sur le
montant de l'engagement.
3.3 Encours de la dette
L'encours de la dette correspond au montant total dû sur
emprunts contractés par une date donnée. En d'autre termes, il
représente la dette effective à une date fixe, elle
représente la dette encore vivante. Il est au montant engagé et
libéré en soustrayant les amortissements.
3.4 Initiatives en la matière
Toutes les théories vues ci-haut se sont
manifestées pendant les décennies passées et ont
causée ce qu'on a appelé la crise de la dette de 1982 au Mexique
et notamment dans plusieurs pays en développement.
Ainsi, divers mécanismes internationaux ont
été mis en oeuvre parmi lesquels le plan Brady (1985), les termes
de Toronto (1988), les termes de Londres (1991), les termes de Naples (1995),
les termes de Lyon (1996), et enfin l'initiative en faveur des pays pauvres
très endettés (PPTE) en 1996 et 1999.
Les conditions de Toronto consistent en la réduction du
tiers de la dette officielle bilatérale éligible qui est venue
à échéance. Celles quand à elles, prévoient
un accord de réduction de 2/3 du service de la dette bilatérale
échue en valeur actuelle nette20.
Initiative PPTE
L'initiative PPTE, conçue au départ par la
banque mondiale et le fonds monétaire international en 1996 et
améliorée ensuite en 1999, consiste en une remise de la dette des
41 pays à faible revenus et réduit cependant le niveau de leur
remboursement de la dette à un niveau gérable ou soutenable.
20 YAPO Léonce, Op.cit
Elle requiert également sous la supervision des
institutions de Bretons Wood, que les pays éligibles présentent
une trajectoire des performances de bonnes politiques économiques,
c'est-à-dire que ces pays doivent démontrer des
antécédents satisfaisants sur le plan de leur gestion
économique teks des programmes de stabilisation économique, des
réformes de secteurs publics et une réorientation des
dépenses publiques en faveur de la réduction de la
pauvreté, de l'éducation, des soins de santé y compris une
croissance durable profitant aux populations pauvres21.
Dans ce sens, l'initiative PPTE se déroule en deux
étapes principalement de trois ans chacune, à savoir :
1ère étape : constituée par les bons
antécédents énumérés ci-haut pendant 3 ans ;
et à la fin de cette performance économique, le pays va
bénéficier de la part du club de paris, des autres
créanciers bilatéraux et commerciaux d'un accord de
rééchelonnement des flux aux conditions de Naples (67% de la
VAN). Et le pays atteint le point de décision.
Cependant, bien avant le point de décision, une analyse
sur la soutenabilité de la dette est effectuée pour
déterminer l'éligibilité du pays à un
allègement supplémentaire de la dette. Par conséquent, il
y a deux possibilités qui se pointent :
Si après analyse, il s'avère que
l'opération aux termes de Naples due au club de paris est suffisante
pour réaliser la soutenabilité de la dette en 3 ans. Dans ce cas,
le pays va s'avérer dynamique et apte à sortir du processus de
rééchelonnement de la dette et ne bénéficiera pas
d'une aide aux termes de l'initiative.
Si cette opération aux termes de Naples parait
insuffisante pour réaliser la soutenabilité de la dette, le pays
peut bénéficière de l'initiative, et dans ce ces, il
pourra solliciter une aide à ce titre, voire même solliciter un
autre rééchelonnement à la condition de Naples si cela
s'avère nécessaire pour ramener sa dette à un niveau
tenable.
2èmeétape : pour les pays
réputés admissibles à l'initiative PPTE, le club de paris
et tous les autres créanciers vont accorder ces par cas des
rééchelonnements des flux aux conditions plus
concessionnelles jusqu'à 80% de l'admissible. Mais les pays doit encore
établir des politiques judicieuses pendant trois ans toujours sous la
supervision des IBW. Et les bailleurs des fonds, les créanciers
bilatéraux et les institutions multilatérales sont aussi
obligés de fournir une assistance sur la forme des dons et des
prêts sous conditions privilégiées.
La fin de la deuxième étape s'appelle le point
d'achèvement ou fin du processus.
IL sied de rappeler que les fonds libères par cette
remise doivent être utilisés au bénéfice des
programmes de réduction de la pauvreté plutôt que sous
forme des remboursements.
Et ces programmes doivent être élaborés au
travers des documents des stratégies de réductions de la
pauvreté (DSRP), un processus impliquant des consultations très
larges avec les groupements communautaires et les organisations non
gouvernementales (ONG) ainsi que les bailleurs des fonds sur les
priorités à mettre dans les politiques publiques ciblées
pour réduction de la pauvreté.
Section 4 : LES INVESTISSEMENTS
Par investissement, il faut comprendre toute dépense
dont on attend une marge de bénéfice après une
période d'exploitation permanente. Cette notion d'investissement est
plus large que celle d'immobilisation et de financement d'une activité
économique avec un capital de production mis en disposition d'une firme,
structure pour son fonctionnement.
De ce fait, de nombreux chercheurs ont abordé la notion
d'investissement. Le rappel des quelques notions essentielles sur
l'investissement nous permettra de bien saisir ce terme qui constitue le point
focal de notre sujet de recherche.
Sous cet angle, nous évoquerons successivement les
définitions, la typologie ainsi que d'autres notions de financement des
investissements.
4.1. Définition
Plusieurs autres ont défini de leur manière la
notion d'investissement et chaque d'une façon généralement
scientifique, il ressort d'une façon généralement admise
que l'investissement est l'acquisition d'un capital en vue d'en percevoir ou
d'en consommer le revenu produit.22
E.PAGNY, dans son ouvrage, «introduction à
l'économie d'entreprise », défini l'investissement comme
étant un ensemble de dépenses accumulées par l'agent
économique pour produire des biens et services afin d'en tirer le profit
maximum sur la période d'exploitation.23
Pierre DIETERLEM, lui dans son ouvrage, « investissement
», défini ce terme comme l'acte pour lequel l'entreprise se procure
les biens et services de production nécessaires à son
fonctionnement ou à son développement.24
J. GERVAIS, défini l'investissement comme une
dépense effectuée dans le secteur, environnement de production
pendant une durée et avec comme ambition première la
réalisation de profit et la récupération des capitaux
investis.25
4.2. Typologie d'investissements.
D'une manière scientifique et pratique, il existe
plusieurs types d'investissement adaptés à chaque environnement
d'une activité économique.
1) L'investissement public
L'investissement public est celui qui est créé
et réalisé par le pouvoir public (Etat) dans l'objectif de
satisfaire l'ensemble de ces charges économiques et sociales.
22 A.SILEM et J.M., ALBERTINI, Lexique
d'économie, éd. Dalloz, paris, 2004, p. 420
23 F.PAGNY, introduction à l'économie
d'entreprise, Dunod, paris, coll., éd.1970
24 DIETERLEN, investissement, Marcel RIVIERE et Cie,
paris, 1957.
25 J. GERVAIS, » la politique de financement des
entreprises », op.cit
Ces investissements ont pour rôle de suppléer,
couvrir à la défaillance, déficit créé pour
un service d'utilité publique au détriment du secteur
privé.
Ils concernent généralement les infrastructures
publiques, ils peuvent être classés en plusieurs rubriques
notamment les secteurs de transport, l'énergie, les services
sociaux/hôpitaux, écoles, administration.
L'Etat a le droit de créer un environnement propice au
développement des activités économiques en tenant compte
de la charge déductible des investissements d'utilité
publique.
La création des infrastructures de base incombe
à l'Etat pour plusieurs raisons entre autres : leurs avantages vont
à la communauté dans son ensemble, les investissements
privés au bénéfice du pouvoir public.
2) investissements privés.
Ce sont des investissements réalisés par
l'ensemble des opérateurs économiques privés, ayant une
masse de production et des capitaux d'investissements autres que les conditions
sécuritaires garantissant leur profit sont assurées par le
pouvoir public.
Ces investissements privés jouent un rôle de
grande valeur dans la croissance des indicateurs, paramètres des
activités macroéconomiques par la mise en oeuvre de moyens,
capitaux de production.
3) Investissement mixte
Qui sont réalisés soit par mis en commun d'un ou
plusieurs (associations) d'investissements public et privés, soit encore
par mise sur pied d'un ou plusieurs investissements étrangers avec celui
du pouvoir en place26. En ce stade actuel, l'expression
utilisée dans l'environnement économique reste « entreprise
conjointe ou mise en commun des capitaux » pour désigner ce type
d'investissement.
26 BONGOY MPEKESA, investissement, investissement
mixte au zaïre, PUZ, Kinshasa, 1974,
CHARLES OMAN, économiste de formation, nous rappelle
que les investissements mixtes peuvent revêtir plusieurs formes et
souvent il les regroupe en deux catégories distinctes.
Les entreprises conjointes ou associé étranger
détient moins de 50% du capital d'investissement/capital social/ et
divers types d'accords contractuels nationaux qu'internationaux qui pour
l'entreprise étrangère, ont au moins partie, la nature d'un
investissement.27
Du point de vue de la finalité d'investissement dans une
firme, nous pouvons distinguer :28
L'investissement de productivité qui est un
investissement de production consacré à la réduction de
coûts unitaires de consommation courante.
Les investissements de capacité, destinés à
l'augmentation de la quantité produite.
L'investissement de remplacement d'outils de production.
Section 5 : LA CROISSANCE ECONOMIQUE
5.1 Définition
La croissance économique est l'accroissement durable de
la production d'une économie29. Elle est un
phénomène quantitatif que l'on peut mesurer et aussi un
phénomène de longue période. Il sied de faire une
distinction entre croissance et expansion, cette dernière se
caractérise par une augmentation de la production sur une courte
période30
La croissance se distingue aussi du développement qui
désigne l'ensemble des transformations, techniques sociales,
démographiques et
27 OMAN CHARLES, les nouvelles formes d'investissement
dans les pays en développement, OCDE, paris, 1984, p.15
28 A. Silemen et J.M Alebertini, Lexique
d'économie, éd. Dalloz, paris, 2004, p.239
29 Jean - Yves CAPUL et OLIVIER GARNIER,
Dictionnaire économique et de sciences sociales, Hatier, paris,
1999, p.121.
30 Jean - Yves CAPUL et OLIVIER GARNIER,
Dictionnaire économique et de sciences sociales, Hatier, paris,
1999, p.121.
culturelles qui accompagner la croissance de la production. A ce
sujet, F
31
Perroux souligne que le développement englobe et soutient
la
croissance.
5.2 Types de croissance
Généralement, on distingue deux types de croissance
: la croissance extensive et la croissance intensive:
La croissance extensive résulte de l'augmentation
quantitative des facteurs de production de travailleurs et/ ou
d'équipements qui conduisent à plus de croissance.
La croissance intensive, c'est lorsque l'augmentation de la
production résulte d'une utilisation plus efficace des facteurs de
production existants. Cette croissance se repose sur un gain de
productivité.
Nous pouvons également parler de :
Croissance réelle qui est l'augmentation de la
production (PIB) après avoir éliminé la hausse de prix due
à l'inflation. Cette croissance est aussi appelée croissance en
volume, croissance à prix constant;
Croissance nominale, elle est mesurée en francs courant
résultant de la hausse réelle de la production comme de
l'augmentation des prix.
5.3 Mesure de la croissance
L'indicateur privilégié pour mesurer la
croissance économique est le produit intérieur brut (PIB). Ainsi,
la croissance est mesurée à partir de taux de croissance annuel
du PIB en volume (c'est-à-dire aux prix constant).
Taux de croissance du PIB est déterminé par la
formule :
Valeur du PIB de l'année n - valeur du PIB de
l'année N-1
Valeur du PIB de l'année n-1
Le PIB mesure l'effort de production d'une économie au
cours d'une donnée, généralement une année. Il est
la somme des valeurs ajoutées par les unités
résidentes.
Il est calculé selon trois optiques de la production,
du revenu ainsi que l'optique de la dépense.
Cependant, le produit intérieur brut en tant
qu'indicateur de mesure de la production national d'un pays pose un certain
nombre de problème dont nous pouvons énumérer quelques
uns32.
· Le concept ne mesure pas le volume physique de la
production mais estime sa valeur d'échange or cette valeur est sujette
à des fluctuations des prix,
· Le concept ne mesure pas la quantité physique,
sociale de la production en ce sens qu'il ne traduit pas les
améliorations apportées par le progrès technique dans la
production des biens et services;
· Le concept ne tient pas compte des effectifs de la
population. C'est pour cela que l'on préfère utiliser le concept
produit national brut par tête d'habitant (PNB/tête d'hab.)
5.4 Facteurs de la croissance
Les facteurs de la croissance sont nombreux notamment
l'augmentation de la population active et l'amélioration de sa
qualification, l'accroissement du capital technique et son perfectionnement, le
progrès technique et l'innovation sous toutes leurs formes.
Les nouvelles théories de la croissance mettent en
évidence l'accumulation des quatre facteurs auto-entretenus à
savoir le capital physique, la technologie, le capital humain ainsi que le
capital public.
Le capital physique renvoie à l'investissement dans
les biens de productions (ou nouveaux équipements), qui ont pour but
d'accroître les
32 2ème
LUKUSA DIA BONDO, Economique politique, graduat,
faculté des sciences
économiques et de gestion, UNIKIN ; 2004 -2005,
inédit.
productions des
entreprises. la technologie concerne
l'investissement en recherche, développement qui a un double effet, il
est à l'origine des biens et services nouveaux et également
pourvoyeur d'idées qui serviront du point de départ à des
innovations ultérieures.
Le capital humain désigne l'ensemble des
capacités apprises par l'individu qui accroissent son efficacité
productive. Ces capacités peuvent être acquises soit par la
formation scolaire, soit au lieu de service. Et enfin le capital public
correspond aux infrastructures publiques nécessaires au
développement et à la promotion d'autres activités
économiques.
L'investissement joue un rôle capital dans la
croissance économique en ce sens qu'il agit directement et /ou
indirectement sur les facteurs de croissance.
CHAPITRE II : L'ENDETTEMENT EXTERIEUR DE LA
R.D.CONGO
Tout au long de ce chapitre qui s'appuie sur deux sections,
nous parlerons tour à tour; la dette publique de la R.D.Congo ; et la
consistance de la dette extérieur de la R.D.Congo.
Section 1 : La dette publique de la R.D.Congo
1 .1. Origine
La dette de la RD Congo dure sa source de la charte
coloniale. La loi du 18 Octobre 1908 met à charge du Congo Belge son
service de la dette publique. Ainsi a été créée la
caisse d'amortissement de la dette publique. Celle-ci assurait la gestion de la
dette consolidée tandis que le trésor public avait en charge les
amortissements contractuels33.
1 .2. Evolution
Deux étapes importantes marquent l'évolution de la
dette Congolaise :
· De lé Etat indépendant du Congo
jusqu'à l'accession du Congo-Belge à l'indépendance ;
· De l'indépendance à ce jour.
A. De l'Etat indépendant du Congo belge
à l'indépendance
Le passif du Congo belge se composait essentiellement de deux
catégories d'obligation financières : la dette directe et la
dette indirecte34. La dette directs de la colonie, tandis que la
dette indirecte regroupait toutes les obligations de la garantie
contractées par la colonie pour le compte des sociétés
coloniales.
Le 30 juin 1960, la dette directe de l'ancien Congo-belge
s'élevait à un total équivalent à 46.054.815.072
franc dont 34195672.991,50 francs de dette consolidée et de 11.142.081
francs de dette flottante35.
33 Pour NGIMBI GETA, étude sur la
réhabilitation den l'OGEDEP, Kinshasa, 1997, P1.
34 MULUMBA LUKOJI, cours de finances publiques :
facultés de droit, UNIKIN, 1975,P.2.
Le rapport de la banque internationale pour la reconstruction
et le développement (BIRD) avait fixé la dette publique totale
à 46.2 millions de francs belges en principal, après le paiement
de toutes les charges, intérêts et amortissement
échus36.
Concernant la dette indirecte, la colonie avait
l'autorisé de garantir l'intérêt ou l'amortissement des
actions privilégiés et les emprunts émis par certains
organismes d'utilité publique. Sans la colonisation, la dette publique
ne posait pas de problème aigu, parce que la croissance soutenue de
l'économie congolaise grâce à un service de la dette. Il y
avait un lien entre l'emprunt et les moyens d'en assurer le remboursement et le
service.
B. De 1960 a ce jour
L'endettement du jeune Etat congolaise était
resté assez stable au cours de la première moitié de la
décennie 60, malgré quelques emprunts sporadiques et la prise en
charge d'une partie de la dette coloniale. Jusqu'en 1970, la dette se
situé en dessous de deux millions de dollars
américains37.
Au début des années 1970,les pays
industrialisés offraient des facilités financières aux
pays en voie de développement qui initiaient des politiques
d'investissement dans le but d'ouvrir des perspectives de croissance soutenue
dans le cadre de la « décennie onusienne de développement
(1970 - 1980) »
Dans le but d'accélérer sa croissance
économique, le Congo s'était engagé dans une politique
d'endettement extérieur excessif aux cours des années 1970 -
1974, En effet, la majeure partie de la dette publique a été
contractée à cette période atteignant plus ou moins 2
milliards de dollars américains malheureusement n'ont pu, en
règle générale, assurer le service de la dette ainsi
contractée le cas plus frappent est le barrage d'Inga et la ligne de
transmission électrique Inga-
36 Annexe VI du rapport parisis fait au nom de la
commission du 06 Février 1965 (chambre
belge)
37 Me TUNDA WA KASENDA, la problématique de la
dette extérieure de la R.D.C, revue Congo-Afrique no340,
décembre 1999, P.613
Shaba qui comptaient pour plus d'un tirer de la dette publique
extérieure en 199038.
Outre le facteur précité, cette forte-progression
de la dette s'explique aussi par:
· Le recours inconsidéré aux
mécanismes de rééchelonnement pratique depuis 1976 en
raison de difficultés de paiement de sa dette extérieure ;
· L'absence d'une politique responsable en matière
d'endettement ;
· L'inadéquation entre les conditions d'octroi
des prêts des projets d'investissement financée, nombreux
prêt ayant été orientés vers des projets à
rentabilités financière incertaines ;
· L'absence d'une politique économique
cohérente et la tendance de plus en plus poussée à des
dépenses de prestige (sidérurgie de MALUKU, l'échangeur de
limeté, le combat Ali-Fore man, ...
Au cours de décennie 1980, le niveau de la dette
extérieure de la R.D.Congo augmenté sensiblement, atteignant
près de 9 milliards d'USD en 198939. Jadis la R.D.Congo
payé chaque mois 50 millions de USD pour financer le service de la dette
extérieure afin d'atteindre le point d'achèvement. Il est clair
que l'accession de la R.D.Congo au point d'achèvement permet de
bénéficier de l'annulation intégrale prévue dans le
cadre de l'IPPTE et met ainsi fin au vieux problème d'endettement.
Quand on compare la dette à la force économique
du pays, le bilan est lourd. Le stock de la dette représentait 212% du
PIB en 1998 et 792,7 des revenus d'exportations.
En théorie, le Congo devrait rembourser une somme
d'environ 500 millions d'USD par an.
38 République du Zaïre,
facilités ajustement structurel, document - cadre de politique
économique à l'appui d'un programme d'ajustement
macro-économique et structurel Avril 1978 - Avril 1990
39 OGEDEP, politique d' »endettement du
Zaïre, note technique, 1990.
En pratique, la saignée est postposée car le
pays n'a presque rien remboursé de puis 1995. Il n'y a eu que peu de
remise de la dette Congolaise40.
D'où nous nous pouvons dire que le fardeau de la dette
handicape et hypothèque tout espoir de développement possible au
sein du pays. En plus, le remboursement de ces créances pèse
successivement sur tous les secteurs de la vie nationale notamment
économique, sociale, politique et culturelle.
1.3 Objectifs de la dette publique
L'objectif de la dette publique est d'établir de
façon efficiente une stratégie permettant à l'Etat de
mobiliser les ressources dont il a besoin pour la collectivité.
1.4 La structure de la dette publique de la
R.D.Congo
La structure de la dette extérieure se présente
comme suit:
· Le club de paris ;
· Le club de Londres ;
· Les institutions de Kinshasa;
· Les créanciers issus de la zaïrianisation
> La dette publique intérieure : les contours de
cette dette publique n'ont pas été précis pendant
plusieurs décennies depuis l'accession du pays à la
souveraineté nationale te internationale.
> La dette publique extérieure : qui avait
été gérée à partir de 1976
consécutivement à la création d'un office de gestion de la
dette publique « OGEDEP » entreprise publique.
> La dette crée de la zaïrianisation au
ressortissant étranger avaient conduit le gouvernement à
l'indemniser les anciens propriétaires en lieu et place des
acquéreurs des biens nationalisés.
40 OGEDEP, note technique, 2002.
1.5. Nature de la dette extérieure
La distinction peut se faire du point de vue du pays emprunteur
entre la dette publique extérieure et la dette privée
extérieure.
· La dette publique extérieure
Elle comprend tous les emprunts contractés par l'Etat,
les collectivités publiques ainsi que tous ceux contractés par
les sociétés privées et autre avec la garantie de l'Etat
et ce, quelle que soit la source de financement des emprunts.
· La dette privée
extérieure
Elle comprend toutes les emprunts contractées, par des
personnes privées (firmes collectivités, privées etc.)
à l'extérieure, sans la garantie de l'Etat.
1.6. L'octroi de la dette extérieure
L'endettement est majoritairement à long terme les
prêts dû à long terme sont des prêts dont la
durée initiale est supérieure ou égale à deux
ans.
Au point de vue du pays emprunteur, la dette extérieure
peut provenir de trois sources:
· Dette bilatérale : dette de pays à pays
· Dette multilatérale : dette qu'a un pays
vis-à-vis des institutions financières internationales (IFI)
c'est-à-dire le FMI, la banque mondiale et les organismes qui sont
liées.
· Dette privée : dette qu'à un pays
vis-à-vis des créanciers privés extérieurs.
SECTION 2 : LA CONSISTANCE DE LA DETTE EXTERIEURE DE
LA R.D.C
Comme on le sait les créanciers de la R.D.Congo sont
groupés par
club:
> Le club de paris pour les créanciers publics
> Le club de Londres pour les créanciers
privés
> Le club de Kinshasa pour les banques de la place.
Il est intéressant de donner les
caractéristiques de la dette extérieure de la R.D.Congo, cette
dette présente à la fois 55% du montant de la dette
découle des opérations de capitalisation d'intérêts
et des pénalités par non respect des échéanciers
convenus :
· Criminalité car une partie importante de cette
dette (25%) est le fruit des complicités de détournements locaux
qui négocient les emprunts (autorités publiques).
· Solde : 20% a effectivement servi aux fins pour lesquels
l'emprunt a été contracté.
La conséquence ne pouvait être que
l'incapacité à honorer les engagements ces qui a conduit à
la rupture avec les bailleurs de fonds entre 1993 et 2001 la reprise de la
coopération structurelle avec les institutions de Brettons Wood à
la fin du premier semestre 2001 a permis de relancer l'économie
congolaise pour retrouver la croissance et la stabilité.41
2.1. Situation de la dette extérieure
+ En 2002 : quatre faits saillants ont marqué la
situation de la dette extérieure en 2002, en l'occurrence le
règlement des arrières envers le FMI, la Banque Mondiale et le
BAD au mois de juin, l'octroi de nouveaux prêts par ces mêmes
institutions, la signature de l'accord de consolidation de la dette envers le
club de paris le 13 Septembre 2002 et amorce des négociations
bilatérales avec les créanciers de ce club au dernier trimestre
de l'année 2002.
+ En 2003 : au cours de cette année 2003 les faits
marquants sont essentiellement l'accession de la R.D.Congo au point de
décision de l'IPPTE renforcée au mois de juillet. Par ailleurs,
les négociations bilatérales consécutives signées
avec le club de paris le 13 Septembre 2002 ont été
finalisées. Les décaissements de Banque Mondiale au
4141 Source Banque Mondiale
profit de la R.D.C ont atteint 209.1 millions de l'USD au terme
de l'année 2003.
+ En 2004 : la R.D.Congo a procédé à
deux tirages sur les ressources de FRPC (Facilité pour la
réduction de la pauvreté et pour la croissance).Ainsi que
l'engagement de la Banque mondiale d'accompagner la R.D.Congo dans la mise en
place d'un mécanisme d'apurement de ses arrières envers le club
de Londres.
2.3 Evolution des relations avec les bailleurs de
fonds
Il faut rappeler que les relations économiques et
financières entre notre pays et les institutions financières ont
connu un temps de suspension an 1994 et 2001. Des contacts en vue de la reprise
de la coopération avec les bailleurs de fonds ont été
concrétises en 2001 par réouverture du bureau de
représentant de Banque mondiale est plus tard de l'ouverture de celui du
fond monétaire international.
Nous avons les données ci-après, les
résultats obtenus à l'issue des négociations conduits par
le chef de l'Etat après le discours programme du 26 janvier 2001 lors de
son investiture à la magistrature suprême, donne les
détails de cette évolution depuis 2002.
2.2.1 Banque Mondiale
Les arriérés de paiement de 326.0 millions
d'USD dus par la R.D.Congo à la banque mondiale ont
été apurés grâce aux ressources cas d'un
crédit relais consenti par les quatre pays précités la BM
a octroyé au pays un crédit de relance économique de 450
millions de USD dont 326.0 million de USD étaient destinés
à la appuyer les efforts du gouvernement dans le domaine de la
restructuration du secteur minier, 15 millions à parachever les reformes
dans le secteur forestier et 84 millions à appuyer le budget de
l'Etat.
La R.D.Congo a bénéficié
également d'un autre crédit de la BM d'un important montant de
454 millions d'USD destiné à financer un en partie du programme
multisectoriel d'urgence, de réhabilitation et de reconstruction
(PMURR).
Il est à noter que cette institution a accordé
à la R.D.Congo plusieurs financements au cours de cette période,
à savoir un don de 164,0 millions de l'USD au titre du projet de soutien
au processus de réunification économique et sociale du pays. Un
prêt d'appui budgétaire de 50,0 millions de l'USD dont 10,0
millions destiné à impression des signes monétaire et 18,0
millions à la restructuration du système bancaire. Par ailleurs,
un prêt de 120,0 millions de USD destiné au renforcement de la
compétitivité du secteur privé et un autre de 187,0
millions pour le renforcement du barrage d'INGA ont «également
été accordés. Le flux des décaissements hors de la
banque mondiale au profit de la R.D.Congo la fin décembre 2004 s'est
chiffré à 271,6 millions USD.
2.2.2. Fonds monétaire international
Le 26 juin 2002, la Belgique, la France, Suède, et
l'Afrique du sud ont octroyé à la République
Démocratique du Congo un crédit relais équivalent à
506,2 millions de l'USD pour apurer ses arriérés envers le
FMI.
A la même date, le conseil d'administration du FMI a
consenti à la R.D.Congo un prêt sur 3 ans de 750 millions de l'USD
au titre de facilité pour la réduction de la pauvreté et
la croissance. Un tirage de don 506,2 millions de l'USD a été
effectué à l'aide de la balance des paiements sur ce montant, une
provision de 10,9 millions de l'USD a été constituée pour
faire face au paiement des intérêts dus au FMI.
Les services du FMI ont procédé, en Avril 2003,
à la deuxième revue du programme économique du
gouvernement, l'exécution du programme ayant été
jugée globalement satisfaisant, la R.D.Congo a procédé
à deux tirages de 35 millions de l'USD et 36 millions respectivement en
mars et juillet 2003 sur les ressources de la FRPC.
A fin décembre, les utilisations du FRPC ont
totalisé 602,6 millions de l'USD soit un taux d'utilisation de 80.3% ;
la troisième revue du PEG s'est d'roulée en novembre 2003 et
devait conduire à un tirage de 40.7 millions de l'USD au premier
trimestre.
En 2004, la R.D.Congo a procédé à deux
tirages sur les ressources de la FRPC pour un total de 52,4 millions de DTS,
soit équivalant de 77,0 millions de l'USD.
De juin 2002 à 2004, le cumul des tirages s'est
chiffré à 526,8 millions de DTS, représentant environ
815,4 millions USD. Le montant des allocations cumulatives à fin
décembre 2004 s'est élevé à 86,3 millions DTS, soit
126,9 millions de l'USD.
2.2.2. Fonds monétaire international
Le club de paris a vu le jour en 1956 à l'origine, il
s'agit simplement d'un secrétariat, n'ayant pas vocation à durer,
constitué pour coordonner l'action financière des pays
créanciers de l'Argentine qui demandait un rééchelonnement
de sa dette. Plusieurs pays connaissent en effet, dès cette
époque problèmes de surendettement.
Pour mener à bien ses missions, le club ne dispose pas
d'un statut juridique officiel. Comme dit le professeur Evariste MABI MULUMBA,
club de Paris n'est une organisation internationale et n'a pas une liste de
membres mais il constitue un forum où le pays débiteur et ses
créanciers se rencontrent sous la supervision du trésor
Français. C'est un groupement ad hoc du gouvernement créancier du
débiteur il a été conçu pour adopte une solution
multilatérale aux problèmes de règlements en
présentant un front uni au débiteur. Le club de Paris ne s'occupe
que de rééchelonnement et n'accorde jamais de nouveaux
prêts.
L'allégement ne s'applique, en règle
générale, qu'aux montants venant à échéance
dans l'année les réaménagements du club de paris
permettent aux pays d'obtenir des financements supplémentaires pour le
soutient de la balance de paiements.
Le gouvernement de la R.D.Congo a signé, le 13
Septembre 2002 un accord de restructuration des engagements du pays avec le
club de Paris.
de l'USD, conformément aux termes de Naples le solde a
été rééchelonné sur 40 ans dont 16 ans de
grâce pour APD et sur 23 ans dont 6 ans de grâce pour les
crédits commerciaux.
2.2.4 Club de Londres
Le club de Londres regroupe quant à lui, les
créanciers ^rivés, en général les banques. A ce
niveau les négociations se font sans beaucoup de publicité car le
public doit continue à croire en la capacité de gestion de la
banque et lui renouveler sa confiance.
Les banques commerciales se font représentes lors des
négociations par le streering lontee (comité consultatif). Pour
accéder au club de Londres, il est au préalable nécessaire
d'être passé par le club de Paris. Les conditions au niveau du
taux d'intérêt ne sont pas les mêmes, mais sont plutôt
de l'ordre de 1,8 à 2,5 au dessus du libor, avec une commission de 1,25
à 1.50 %.
Il est noté que le réaménagement ne vise
que la dette qui arrive à échéance au courant de
l'année. Comme on peut le constater, le FMI et la BM constituent le
passage obligé pour accéder au rééchelonnement de
la dette des pays en développement42.
La banque mondiale a pris l'engagement d'accompagner la
R.D.Congo dans la mise en place d'un mécanisme d'apurement de ses
arrières envers ce club et a pour ce faire signé un chef de
projet.
· L'appui de la banque mondiale, dans le cadre du
règlement des arrières sur le service de la dette des pays
pauvres très endettés vis-à-vis du club de Londres, porte
sur trois volets, à savoir :
· Le paiement de frais de l'avocat comme à la mise
en place du montage juridique de l'opération ;
· C'est à dire le financement d'un
cabinet-conseil spécialisé dans l'évaluation (ou la
cotation) des créanciers sur le marché des titres.
42 MABI MULUMBA, op.cit P.331
· La prise en charge partielle ou totale du coût
de rachat. Pour les opérations antérieures menées par la
banque mondiale dans ce cadre.
· La R.D.Congo et ses principaux créanciers du
club de Londres sont réunis à Bruxelles pour
procédés à la condition des statistiques de la dette
envers ce club, examen des modalités de règlement des
arriérés. Au terme de cette réunion, le stock de la dette
envers celle-ci a été de 833.6 millions de l'USD.
2.2.5. Club de Kinshasa
C'est le nom donné à la réunion qui
s'est tenue au sujet de l'office de la gestion de la dette publique (OGEDEP)
à Kinshasa en date du 24 Août 1987. Cette réunion a
regroupé les représentants de créanciers non membres des
clubs de paris et de Londres.
L'objectif de cette réunion était d'examiner
ensemble les termes de la demande de rééchelonnement des
échéances à moyen et long terme impayées au 31
Décembre 1985, Ainsi que celle qui arrivent à maturité en
1986, 1987 et 1988.
Les travaux du club de Kinshasa ont abouti à un accord de
rééchelonnement aux conditions générales qui sont
:
· Rééchelonnement 85% de leurs
échéances sur une période de six ans dont deux ans de
délai de grâce et effectuer le paiement de 15% en deux tranches
égales pendant la période différée ;
· Renoncer aux intérêts de retard et/ou
moratoire.
Commencées en 2003, les négociations pour la
structuration de la dette envers les créanciers de ce groupe se sont
poursuivies en 2004 sur les 40 créanciers que compte actuellement ce
club. 20 accords ont été signés. Les allégements
obtenus se sont situé 168,7 millions de l'USD.
2.3. Stock de la dette extérieure de la
R.D.Congo
A la fin décembre 2002, le stock de la dette s'est
établi à 10.311,95 millions de l'USD contre 13.573,3 millions une
année auparavant, le repli de 24,0% ainsi observé résulta
essentiellement des annulations accordées par le club de Paris à
la R.D.Congo en septembre 2002.
Ce stock qui représente 1.074,3 % des exportations de
biens et services de la même année est constitué à
18,5% des dettes à moyen et long terme et à 1,5% des dettes
à court terme l'encours représente 96,8 %, les
intérêts 2,0% et les intérêts de retard 1,2%.
Le club de paris détient 58,2% du stock global, la
part des institutions multilatérales est de 33,5% et celle des autres
créanciers de 8,3%.
Le stock de la dette a progressée de 4,0% au 31
Septembre 2003, se situe à 10.722,7 millions de USD contre 10.311,9
millions à la fin Décembre 2002 cette évolution s'explique
pour les nouveaux crédits obtenus des institutions multilatérales
et les intérêts générés pour la dette
rééchelonnée. Les stocks de la dette représentent
735,7% des exportations de biens et services et 158,8% du PIB de la part
relative des dettes à court terme de 1,6% par ailleurs, ce stock de la
dette est constitué de 97,0% d'encours, de 1.9% d'intérêts
et de 1,1% d'intérêt de retard.
Le club de Paris et les institutions multilatérales,
principaux créanciers détiennent respectivement 56,0% et 35,6% du
stock global en 2003.
A la fin Décembre 2004, ce stock envers le club de
Paris et les organismes internationaux représentés respectivement
57,4% et 35,2% de stock global contre 56,0% et 35,1% au 31 Décembre
2003.
Tableau 1 : Evolution du stock de la
dette (en millions de USD) 2002 à 2004.
|
2002
|
2003
|
2004
|
Encours
|
9983.1
|
10403,5
|
10943,5
|
Intérêts
|
209,0
|
203,7
|
169,5
|
Intérêt de retard
|
121,3
|
115,6
|
73,6
|
Stock
|
10313,4
|
10722,8
|
11186,3
|
|
Source : OGEDEP ET BCC
Les dettes envers le club de paris et les organismes
internationaux ont représenté respectivement 57,7% et 35,5% du
stock global à la fin 2004 contre 56,0% et 35,1% au 31 Décembre
2003.
Nous avons constaté que les stocks de la dette
extérieure de la R.D.Congo s'accroissent par année. Cette
situation s'explique essentiellement par la dépréciation des
dollars américains, les nouveaux prêts des échéances
en intérêt.
2.4 Service de la dette
La R.D.Congo vit une situation d'endettement qui date de
plusieurs années. En effet, la R.D.Congo avait contracté
d'énormes emprunts dans l'idée de mener des projets
d'investissements conduisant au développement.
Tous ces projets d'investissements n'ont pas produit le
succès escompté, les différentes dettes contractées
ont commencé à accroître tout en produisant des
intérêts, les remboursements se sont avérés
impossibles pour le pays.
Une bonne part de l'endettement initial a servi à
mener de très grands projets dont la pertinence en matière de
développement est fortement mise doute. Citons la ligne à haute
tension Inga-Shaba, qu'a couté 1460 millions de $, dont 463 millions
furent fournis par des prêts étrangers. De même
l'aciérie de MALUKU qui coutant 350 millions de $ a en grande partie
été construite avec de l'argent étranger. En 1978,
c'est
un crédit de 203 millions de $ qui fut octroyé
pour ONATRA et la SNCZ (transport et chemins de fer)43.
La dette extérieure congolaise est un fardeau et un
handicap qui entravent le développement du pays et du peuple congolais.
Le drainage substantiel et systématique de maigre ressource à
travers les mécanismes de l'endettement est un suicide.
En effet, la R.D.Congo après plus de trente ans de
dictature et après les récentes turbulences est un pays appauvri
avec les besoins énormes en ressources humaines et financières
pour sa reconstruction, de paiement nets de la dette ont souvent
été plus élevés que les besoins fondamentaux,
l'emploi.
En fait, le remboursement des dettes aux IFI pèse d'un
poids lourd sur tous les secteurs de la vie nationale et favorise le maintien
du peuple congolais dans une situation de précocité.
Le service de la dette est accru par les
intérêts capitalisés, consolidés de
rééchelonnements précédents. C'est ainsi que, par
exemple le rééchelonnement de l'année 1983 aurait
ajouté à lui seul 1,2 milliards de $ USD au service de la dette
à assurer pendant les six prochaines années44.
La dette extérieure consolidée de la R.D.Congo
1965 au 31 Décembre 1980 s'élevait à un milliards cent dix
millions de $ USD, dont le principal 751 et les intérêts 367
millions. Après évolution, la dette extérieure
s'élève à plus ou moins 14 milliards de $USD ainsi, on
constate que l'important endettement extérieur représente un
goulot d'étranglement qui hypothèque tout espoir de
développement en R.D.Congo.
Les 14 milliards de dollars de dette extérieure de la
R.D.Congo représente un boulet qui hypothèque tout espoir de
développement un tant soit peu durable. Cette dette limitée
à 30 ans au côté des prêts
43 CNCD - OP2RATION 11.11.11. Pour l'annulation des
créances belge sur la R.D.Congo, Bruxelles, juin 2002, P.11
44 MABI MULUMBA, les délivres d'une gestion
prédatrice, éd. CEDI, Kinshasa, 2002, P.79
douteux, les causes principales sont à chercher dans
l'accumulation et la hausse des taux d'intérêts, qui ont
provoqué un effet boule de neige cauchemardesque45.
La R.D.Congo étant au point de décision de
l'initiative PPTE, les allégements intérimaires ont permis de
ramener la dette extérieure de 14 milliards de $ USD à 9
milliards de $ US.
Jadis, la R.D.Congo payé chaque mois 50 millions de $
US pour financer le service d'achèvement permettant de
bénéficier de l'annulation intégrale prévue
à ce vieux problème d'endettement46.
Quand on compare la dette l force économique du pays,
le bilan est lourd, le stock de la dette représentait 212% du PIB en
1998 et 782,7% des revenus d'exportations. En théorie, le Congo devrait
rembourser une somme d'environ 500 millions de $ par an. En pratique, la
saignée est post posée car le pays n'a presque rien
remboursé depuis 1993. Il n'y a eu que de remise de la dette
Congolaise47.
2.5 Arrière sur le service de la dette
Après la restructuration de la dette congolaise au
club de paris ;, les arrières sur le service de la dette, fin
décembre 2002 se chiffraient à 1.043,52 millions de USD, soit
82,60% des exportations des biens et services de l'année.
La plus grande partie de ces arrières est due au club
de Kinshasa qui détient 37,1%, du total, la part de la dette due aux
anciens propriétaires des biens Zaïrianisés est de 13,9% les
arriérés envers les institutions multilatérales
interviennent pour 128% et ceux dus aux autres créanciers pour 36,5%.
En Décembre 2003, il s'établi à 1.013
,69 millions de l'USD ça concerne essentiellement les créanciers
avec lesquels les négociations
45 CNCD-opération 11.11.11, op.cit,
P15
46 KABEMBA Taty, IPPTE et la réduction de la
pauvreté en RDC 2008, P35
47 CNCD-opération 11.11.11, op.cit,
P.7
bilatérales sont en cours. Il s'agit principalement du
club de Kinshasa de la BNB et des anciens propriétaires de biens
zaïrianisés.
Il est à noter que les arriérés
constatés au niveau du club de paris concernent exclusivement les
créances des Emirat Arabes Unis qui ont un statut d'observateur au sein
de ce club et avec lesquels les négociations sont en cours.
Les arrière se sont élevés à la
fin décembre 2004 de865,2 millions de l'USD contre 1.016,6 millions au
décembre 2003, soit un repli de 14,9% imputable essentiellement aux
annulations obtenues dans le cadre négociations avec le club de Kinshasa
et à la poursuite des paiements du service de la dette.
Tableau no2 : Evolution des
arriérés sur les services de la dette
|
2002
|
2003
|
2004
|
Service dû
|
1141,0
|
1141,0
|
954,6
|
Service effectué
|
539,4
|
124,4
|
89,5
|
Total
|
043,5
|
1016,6
|
865,2
|
|
Source : Rapport annuel (2004) BCC, OGEDEP
TABLEAU nà3 : Stock
de paiement de la dette effectué en 2002, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007
et 2008.
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Principal
|
1210794.41
|
80890770,19
|
66136898 ,80
|
112896034,06
|
112595144,29
|
60946736,48
|
70046677,52
|
Intérêts
|
12074149,80
|
43432119,85
|
23036980,34
|
30624667,48
|
13930743,71
|
20445593,26
|
2232964,16
|
total
|
2418210,21
|
124422890,04
|
89173879,14
|
143520371,54
|
126524888,00
|
81392329,74
|
92370641,68
|
|
Source : Ministère des Finances, OGEDEP
Tableau n04 : Stock de la dette
publique de la R.D.Congo au 30 /06/ 2008 (USD/ unités)
|
Stock d'arrière de
principal(A) au 30/
|
Stock d'arrière de
principal(B) au
|
Stock d'arrière
d'intérêts (c) au
|
Total des arrières D= (B) + (C) au
|
En cours avec tous les arrière (Stock)
|
|
06 /2008
|
30/06/2008
|
30/06/2008
|
30/06/2008
|
E= (A) +(D) au
|
|
|
|
|
|
30/06/2008
|
CLUB de Kinshasa
|
217940950,78
|
209068476,91
|
146657126,98
|
3355725603,88
|
573666554,66
|
Club de Londres
|
00
|
28570000,00
|
12799999,99
|
41396999,99
|
41369999,99
|
Club de Paris
|
5479971132,90
|
409262817,39
|
292367658,37
|
701630175,75
|
6181601308,66
|
Dette due aux anc.
|
00
|
140330000,00
|
4860000,00
|
154190000,00
|
145490000,00
|
Prop.
|
|
|
|
|
|
Institutions multilatérales
|
3557444396,37
|
7816300,53
|
1550000,00
|
9366300,53
|
3566810696,90
|
Grand Total
|
9255356480,05
|
795047294,82
|
458234785,34
|
1253282084,15
|
10508638560,20
|
|
Source : OGEDEP
Dans la composition de la dette du Congo, la part des
arrières est très importante. Depuis 1993, le Congo n'a plus
payé étant donné l'Etat de déliquescence dans
lequel il se trouve malgré son potentiel48.
Les recettes d'exportations qui, normalement, doivent servir
au paiement de la dette sont insuffisantes au regard des besoins à
caractère social et économique du pays.
Nous constaterons en 2002 sur un total dû de 1141,0
millions $ contre un service effectué 539,4. Les arrières
à fin 2004 se sont élevés à 865,2 millions$ contre
1.016,6 millions au décembre 2003, soit un repli de 14% imputable
essentiellement aux annulations obtenus dans le cadre des négociations
avec le club de Kinshasa et à la poursuite des paiements du service de
la dette.
Ces arrières importants ont également une
influence négative auprès des créanciers sur la rigueur de
la gestion de la dette. Les arrières dus FMI et à la banque
mondiale peuvent bloquer les négociations sur l'allégement de la
dette. Les arrières dus au FMI et à la banque mondiale peuvent
bloquer les négociations sur l'allégement de la dette.
L'assainissement des arrières est en tout cas une condition
préalable pour un accord avec ces institutions; celle-ci est
également un préalable à toute opération sur la
dette on devrait pouvoir éviter l'écueil par une
interprétation souple des règlements du FMI.
Le Congo a connu neuf rééchelonnements de la
dette, tous marqués par l'insuccès la soumission aux programmes
d' ajustement structurel a connu le même sort, et a conduit ex bon
élève du FMI à devenir un paria des institutions
financières internationales avec pour corollaire les pertes d'emplois
massives dans l'administration, une précarité accrue pour les
plus pauvres etc.
Les effets de la soumission à une libération
débridée et la baisse spectaculaire des exportations de
matières premières ont entrainée une crise
économique sans précédent.
48 Ministère du plan DSRP, Secrétariat
permanent, Op.cit., P,2
La dette extérieure étant un obstacle permanent
au développement, seule son annulation intégrale permettra
à la R.D.Congo de mettre un terme au problème persistant
d'endettement.
Pour CHRIXTINA HOOLNGREN, le lien entre dette et
développement se manifeste particulièrement pour les pays les
plus pauvres. C'est-à-dire les pays les plus pauvres éprouvent
des difficultés énormes pour promouvoir un développement
viable étant donné que leur niveau d'endettement
représente un obstacle permanent au développement. Ainsi, les
obligations d e remboursement s'avèrent impossibles pour ces
pays49.
49 Banque Mondial(
www.wordbank.org/hip
CHAPITRE III : L'ALLEGEMENT DE LA DETTE EXTERIEURE
CONGOLAISE
Tout au long de ce chapitre qui s'articule sur deux section,
nous parlerons tour à tour : dette et développement : les
défis du financement en R.D.Congo ; et allégement de la dette
congolaise.
En République Démocratique du Congo, la gestion
des dettes publiques est confiée à l'office de gestion des dettes
publiques, en sigle OGEDEP.
Section 1 : dette et développement : les
défis du financement du développement en R.D.Congo
La RDC a été confrontée par l'escalade
du conflit à l'Est et un choc exogène négatif sur les
termes de l'échange suite à la crise financière
internationale. Au plan interne, la recherche d'une solution durable aux
problèmes de sécurité dans l' Est du pays a
nécessité la tenue, en janvier 2008, de la conférence sur
la paix, la sécurité et le développement dans la
région des Grands Lacs. Cette conférence n'a pas réduit
les tensions qui ont fini par dégénérer en un nouveau
conflit en octobre 2008, remettant ainsi en cause les progrès
enregistrés depuis la fin de la transition politique et l'instauration
d'un nouvel ordre démocratique. Au terme d'efforts diplomatiques, les
forces armées conjointes RDC-Rwanda et RDC-Ouganda ont été
conduites à démanteler les poches de résistance des
rebelles hutus rwandais (FDLR) et des rebelles ougandais (LRA) au début
de 2009. Ces événements ont conduit à d'importantes
dépenses imprévues.
Le caractère urgent et contraignant de ces
dépenses a amené le gouvernement à les exécuter
parfois en dehors du circuit de la chaîne de la dépense. En
même temps, la baisse de la demande mondiale et la forte baisse des prix
des exportations ont fortement réduit les recettes minières. La
combinaison des chocs d'origine interne et externe a creusé le
déficit budgétaire, accru le crédit bancaire net à
l'Etat et fait tomber les réserves internationales à moins d'une
semaine de couverture des importations non liées à l'aide.
1.1 La restructuration de la dette extérieure
congolaise
En 2001, le retour de la République
démocratique du Congo dans le giron financier international butait sur
un problème :
· Dépendant des financements extérieurs
pour sa reconstruction, le pays devrait régler de manière urgente
le problème de ses arrières, afin de régulariser sa
situation financière, de profiter de nouveaux prêts et de
participer à l'initiative d'allégement de la dette des pays
pauvres très endettés(PPTE).
· La réaction de joseph KABILA, le
président de la République et de son Ministre des Finances ne
s'est fait pas attendre : les remboursements ont repris vigoureusement à
partir de 2002. Cette régulation a permis au gouvernement congolais
d'accéder à une gigantesque opération en deux phases de
restructuration de sa dette et d'entrer dans le cadre de l'initiative PPTE.
· La première phase de juin - juillet 2002 a
consisté à régler les remboursements des
arriérés congolais envers le FMI et la Banque Mondiale. Le
processus visé à garantir le remboursement des vielles dettes
impayées par une opération de « consolidation », c'est-
à- dire en impliquant les arrières par de nouvelles dettes
à un taux d'intérêt « concessionnel ».
concrètement, quatre pays (Belgique, France, Suède, Afrique de
Sud) prêtent la somme nécessaire au gouvernement congolais pour
qu'il rembourse ses arrières au FMI.
En suite, le FMI prête la somme nécessaire (522
millions de dollars) au gouvernement congolais pour qu'il rembourse ces
prêts d'Etat. Dans le même temps, le Banque Mondiale prête
330 millions de dollars au Congo pour que le pays liquide ses arrières
à son égard. A son final, la R.D.Congo a troqué ses
arrières multilatéraux contre une nouvelle dette due au FMI et
à la Banque Mondiale. Un mécanisme d'apurement a également
été conclu avec la Banque Africaine de développement, BAD
en sigle.
La seconde phase, en Septembre 2002, consisté à
restructure la dette congolaise due au club de paris évaluée
à 10,3 milliards de dollars, dont près de 90% sont des
arrières accumulés depuis le dernier accord entre le club de
paris et le zaïre de MOBUTU, en 1989. L'accord de Septembre 2002
débouche sur l'annulation de 4,6 milliards de dollars de dettes, ce qui
correspond au montant des arrières sur le principal de la dette
extérieure congolaise, te sur le rééchelonnement de 4,3
autres milliards. Si l'on additionne la portée des deux phases de
l'opération, 60% de la dette extérieure congolaise ont
été restructurés.
L'allégement a permis une réduction du service
de la dette de 36 millions de dollars en 2003, 100 millions en 2004 et 173
millions en 2005. De leur côté, les bailleurs de fonds qui ont
financé cette opération ont comptabilisé ces montants en
aide: sur les 8,5 milliards de dollars d'augmentation de l'aide à
destination de l'Afrique subsaharienne en 2001 et 2003, 5,1 milliards
proviennent de la seule opération d'allégement de la dette du
Congo50.
Cette dette extérieure est un archétype de la
doctrine de la « dette odieuse » qui existe dans le droit
international. Selon Alexandre SACK, théoricien de cette doctrine: si un
pouvoir politique contacte une dette non pas selon les besoin et les
intérêts de l'Etat, mais pour fortifier son régime
politique, pour réprime la population qui le combat, cette dette est
odieuse pour la population de l'Etat entier. Cette dette n'est pas obligatoire
pour la Nation: c'est une dette de régime, dette personnelle du pouvoir
qui l'a contractée. Par conséquent, elle tombe avec la chute de
ce pouvoir51. La banque mondiale et la conférence de Nation
Unies sur le commerce et le développement ont successivement
réalisé une étude sur cette doctrine. Comme souligne
Joseph Stieglitz, ancien vice président de la Banque et prix Nobel
d'économie : « Quand le FMI et Banque mondiale prêtaient de
l'argent MOBUTU, (...) ils savaient (ou auraient dû savoir) que ces
sommes, pour l'essentiel, ne serviraient pas à aider les pauvres de ce
pays mais à enrichir MOBUTU. On payait ce dirigeant corrompu pour qu'il
maintienne son pays fermement aligné sur l'accident. Beaucoup estiment
injuste que les contribuables des pays qui
50 WORLD BANNK, Global Monitoring Repock,2005
51 P.Adams, »Odious debts « , probe
international, 1991
se trouvaient dans cette situation soient tenus de rembourser
les prêts consentis à des gouvernements corrompus qui ne les
représentaient pas »52. Mais plutôt que l'effacer,
on a « consolidé » cette dette.
Car le paradoxe de cette gigantesque restructuration est que
les remboursements interrompus durant les années 1990, ont repris. Le
fardeau budgétaire de la dette léguée par MOBUTU continue
dès lors de peser, bien que de manière « consolidée
», sur la reconstruction du pays.
Alors qu'en 2001, le service de la dette non
restructurée atteignait 218% des revenus de l'Etat et n'était pas
assurée du tout, il a repris en 2002 pour atteindre 22% des revenus
gouvernementaux en 2003, une fois l'opération de restructuration
entamée53. En définitive, cette gigantesque
opération de restructuration a consisté à refinancer de
vieilles dettes impayables et impayées par de nouveaux emprunts à
taux avantageux, et en rééchelonner une partie. Du coup, le
monticule de dette impayable est remplacé par un stock plus modeste de
dette que les projections du FMI jugent « soutenables » une fois
octroyée la totalité des allégements prévus au
point d'achèvement de l initiative PPTE.
Tableau no8 : Service de la
dette extérieure de la R.D.Congo avant et après restructuration
(2001 - 2003)
|
2001
|
2002
|
2003
|
Service de la dette avant
programme54. (en millions USD)
|
27,8
|
588,8
|
625,5
|
Service de la dette après
programme (en millions USD).
|
0
|
38,3
|
155,1
|
Service de la dette après
programme (en % des revenus).
|
18
|
8
|
22
|
Source : FMI (2003)
52 J. Stieglitz, la grande désillusion, Fayard,
2002
53 IMF, Democratic Republic Of the Congo: 2003
article IV consultation, Washington, June
2003
1.2 La gestion de la dette extérieure par le
gouvernement de transition
Le gouvernement de transition « inclusif », entre en
fonction le 30 juin 2003, s'est appliqué à gérer la
restructuration de la dette extérieure et à reprendre les
remboursements dus; la restructuration de la dette et l'adoption d'un document
intérimaire de stratégie de réduction de la
pauvreté (DSRP-I) en 2002 ont permis au pays d'atteindre le « point
de décision » de l'initiative PPTE, le 24 juillet 2003. A ce stade,
sorte de « mi-parcours » de l'initiative, la République
Démocratique du Congo a reçu une modeste aide intérimaire
et le staff du FMI a calculé le montant de l'allégement de dette
que le pays pourrait recevoir au «point d'achèvement » de
l'initiative, prévue mi-2008 après avoir été
repoussé à plusieurs à la République
Démocratique du Congo de bénéficier de l'allégement
prévu dans le cadre de l'initiative PPTE renforcée, mais aussi
d'être éligible pour un allégement de la dette
multilatérale lancée par le G8 de Gleneagles (2005).
L'opération, une fois intégralement opérée, aura
permis de restructurer plus de dix milliards de dollars d'arrières issus
de la dette extérieure accumulée par le régime MOBOTU.
L'intégralité des paiements a été assurée en
2004 et le gouvernement a négocié en 2004-2005 un accord
bilatéral avec le créancier club de paris en vue d'obtenir un
allégement prévu aux termes du l'initiative PPTE. Le gouvernement
de transition a également engagé une firme d'audit pour
renégocier les termes et les conditions des accords signés avec
chaque créancier commercial individuel, pour négocier ensuite des
allégements dans des termes similaires à ceux mi2005, le
gouvernement avait signé des accords avec trente deux créanciers
commerciaux. Le gouvernement a toutefois été aux prises aves deux
« fonds vautours » recourant à des voies judiciaires pour
obtenir de plus gros paiements, ainsi qu'au retour de vieilles obligations
ressorties du bois car de nouveaux créanciers55.
Le gouvernement a signé plusieurs programmes
financés par les institutions financières internationales, dont
les financements par
55 IMF, R.D.Congo, 2005 Article IV consultation,
Octobre 2005, P.41-42.
tranches impliquent d'atteindre les critères de
performance prédéfinis. Or, le rythme des réformes n'a pas
été aussi rapide qu'escompté. Le document final de
stratégies de réduction de la pauvreté `DSRP), qui fait
suite au DSRP intérimaire adopté en mars 2002.56 N'a
été publié qu'en juillet 2006 au second semestre 2007 puis
à mi-2008, ce qui a retardé d'autant l'échéance des
allégements prévus. Par ailleurs, le programme pour la
réduction de la pauvreté et la croissance FRPC) conclu avec le
FMI en juin2002 a été jugée trop lentes et trois
critères de performances n'ont pas été atteints, ce qui a
contraint le gouvernement de solliciter un programme relais de consolidation
(PRC) pour la période Avril / décembre 2006.les réserves
de change sont tombées à 2,6 semaines d'importations en 2006,
bien loin de l'objectif de sept semaines. Durant la période des
élections, le gouvernement a dû faire face à un
déficit fiscal estimé à 70 millions de dollars (0.8% du
PIB) au quatrième trimestre 2006. Si cela n'a pas posé de
difficultés pour rembourser à l'institution financière
internationale, cela n'a pas été le cas pour les dettes dues aux
créanciers bilatéraux du club de paris qui n'ont pu être
payées depuis juillet 2006 (pour un montant de 52 millions de dollars).
Cette suspension de paiement a permis à la R.D.Congo d'augmenter ses
réserves à 190 millions de dollars en Mai 2007, soit à
peine un peu plus de trois semaines d'importations57.
Tableau no9 : les sources de
revenus de la RD Congo (en milliards de francs congolais) de 2004 - 2008.
Sources des revenus
|
|
|
|
|
|
|
2004
|
2005
|
2007
|
2008
|
|
Années
|
|
|
|
|
|
56 Arnaud Zacharie, « la stratégie
DSRP-PPTE en RDC », CNCD- 11.11.11, juillet n2003
57 IMF ,RDC, staff- monitored program, July 2006,
pp.10-12 et 24 IMF 2007 article IV consultation, September 2007, p.8.
Total des revenus et de
|
|
|
|
|
|
l'aide.
|
299,4
|
248
|
104,1
|
256,6
|
271,2
|
Total des revenus douanes
|
71,4
|
52,2
|
20,4
|
68,4
|
71,5
|
et accises.
|
51,4
|
2,4
|
26,3
|
21,8
|
70,1
|
Taxes directes et indirectes
|
322,7
|
564,9
|
389
|
256,2
|
326
|
pétrole' royalties et taxes)
|
145,4
|
11,4
|
98,1
|
186,2
|
169
|
Autres
|
34,1
|
175,9
|
56,4
|
89,4
|
169,4
|
Total de l'aide
|
75 ,2
|
95,5
|
122,6
|
141,5
|
160,0
|
Aide budgétaire
|
482,8
|
169,8
|
141
|
171
|
198
|
Projets
|
125
|
47,9
|
121
|
256
|
384
|
Assistant PPTE
|
40,5
|
205,8
|
121,8
|
126
|
152
|
Source : FMI (2009)
Le produit intérieur brut (PIB) congolais a accru entre
2004 et 2008 de 6,5 par an (tiré par les secteurs minier, de la
construction et des télécommunications) et les indicateurs
macro-économiques se sont stabilisés.
Mais les conditionnalités des programmes
financés s par les institutions financières internationales
élevé et qu'il devrait encore augmenter suite aux accords de
partenariat économique (APE) négocies avec l'union
européenne et aux accords négociées avec les Etats-Unis
(AGOA).
Or, étant donné la faiblesse de ses
capacités productives et de ses revenus, la République
Démocratique du Congo a atteint un déficit chronique qui la rend
d'autant plus vulnérable aux chocs extérieurs.
Si les revenus d'exportation de diamants et de pétrole,
ont été en hausse, passant de 1,8 à 2,3 milliards de
dollars entre 2004et 2006, le montant des importations a augmenté: plus
rapidement, de 2 à 2,8 milliards, tandis que la balance des services est
largement déficitaire (- 533 millions de dollars en 2006) et seuls les
investissements directs étrangers (IDE) et des montants d'aide et
d'allégements de nature exceptionnelle ont permis de limiter le
déficit de la balance des paiement à 68 millions de dollars en
2006. Malgré ces contre performances enregistrés durant
l'année 2006, l'économie congolaise s'est engagée sur le
sentier de croissance par le fait que certaines branches des activités
économiques ont contribué timidement à la croissance
économique en
2007 et en 2008 pour afficher un accroissement du PIB entre
2004 et 2008 de 6,5.
Les réserves de change étant réduites
à leur portion congrue, l'économie congolaise se
révèle des plus fragiles. Si une première analyse de la
balance de paiements congolais indique un déficit structurel
comblé par une assistance facultative (déficit 831 millions de
dollars avant assistance exceptionnelle en 2006), une recherche plus
affinée laisse apparaître une réalité plus
pernicieuse.
Etant donné l'importance de l'aide extérieure
dans la composition des revenus et des dépenses du gouvernement, une
part considérable de cette aide est liée à des
importations de marchandises ou de services.
En 2008, les importations de marchandises et de services
reliées à l'aide ont respectivement représenté 649
et 240 millions de dollars.
Si on y ajoute le paiement des intérêts de la
dette (480 millions de dollars), on atteint un montant supérieur aux
revenus propres du gouvernement.
En définitive, l'économie, congolaise semble
dépendante des allégements de dettes et des flux d'aides
extérieures, dont les conditions la poussent à s'ouvrir aux
échéances extérieurs sans avoir grand-chose à
produire ni a échanger.
Le déficit structurel et les faibles revenus qui en
découlent contraignent le gouvernement à solliciter de nouveaux
apports exceptionnels et à alimenter ce cercle pervers qui réduit
fortement ses marges de manoeuvres.
1.3 L'analyse conjointe du FMI et de la Banque Mondiale sur
la dette congolaise.
Comme le souligne la première phase de l'analyse
conjointe du FMI et de la Banque Mondiale sur la dette congolaise : « The
Democratic Republic of the Congo (DRC) Is in debts
distresse58». A la fin 2006, le service de la dette
extérieure sont (11,5 milliards de dollars) représentait
300% des exportations, 90% du PIB et 700% des revenus du
gouvernement. Plus de la moitié du stock de la dette Congolaise (plus de
6 milliards de dollars) est due aux Etats membres du club de paris et 4,6
milliards sont dus aux institutions multilatérales.
Le budget 2008 adopté le 03 janvier 2008
s'élève à 3,6 milliards de dollars, dont 36% proviennent
de l'aide extérieure, et le budget de 2010 s'élève
à 4,8 milliards de dollars, dont 41% proviennent de l'aide
extérieure, et le service de la dette représente 18,3% des
dépenses prévues.
Le montant de l'allégement prévu une fois
atteint le point d'achèvement de l'initiative PPTE, calculé au
« point de décision » de l'initiative en 2003,
s'élevait à 6,3 milliards de dollars. Une fois cet
allégement opéré, le stock de la dette devrait diminuer
à 16% du PIB, 48% exportations et 11,4% des revenus du gouvernement,
selon les projections de la Banque Mondiale et du Fonds monétaire
international. Mais ces projections de 11,4% par an entre 2008 et 2012, ce qui
incite l'analyse des deux institutions à conclure prudemment que «
même après avoir atteint la point d'achèvement de
l'initiative PPTE et avoir bénéficié de
l'allégement de dette des initiatives PPTE et IADM, la R.D.Congo
demeurent vulnérable aux chocs que peuvent provoquer une diminution des
exportations et de la croissance économique »59.
Tableau no10 : indicateurs de
la dette extérieure de la R.D.Congo avant allégement en 2006
indicateurs
|
ratios
|
Ratio stock dette/ PIB
|
98%
|
Ratio stock dette/ exportations
|
309%
|
Ratio stock dette/ revenus
|
742%
|
Ratio service dette/ exportations
|
30%
|
Ratio service dette/ revenus hors dons
|
73%
|
Source : FMI et Banque mondiale (2007).
59 IMF and IDA, idem
Le FMI a réalisé des projections jusqu'en 2024
pour évaluer la viabilité » de la dette extérieure
congolaise, c'est-à-dire la capacité du gouvernement à
assurer le service grâce à des revenus d'exportation
suffisants.
Ce cadre est critiqué, non seulement parce qu'il prend
en compte que des critères exclusivement macro économiques et non
sociaux, mais aussi parce que les projections qui les sous-tendent se sont par
le passé révélées surévaluées, que ce
soit en matière de croissance du PIB ou d'augmentation de l'aide et des
revenus d'exportations.
Selon la conférence des Nations Unis sur le commerce et
le développement (CNUCED) : «les biais de l'analyse de la
viabilité de l'endettement et en particulier, des hypothèses
constamment et excessivement optimistes quand à la croissance de
l'économie et des exportations signifient que les calculs des seuils de
viabilité de l'endettement basés sur les ratios dette/
exportations et dette/ revenu sont les indicateurs inadéquats de liens
entre pauvreté et endettement »60.
Quoi qu'il en soit, le FMI a estimé les dettes à
payer, les nouveaux prêts octroyés d'ici 2024.61
Dans le scénario retenu, la valeur nette
actualisée de la dette congolaise se stabilise en dessous de 70% pour
atteindre 67% en 2024, soit largement sous le plafond des 150% à ne pas
dépasser selon le cadra de « Viabilité » des
institutions financières internationales. Cependant, l'introduction des
légères variations suffit à laisser augurer un avenir
moins radieux. Ainsi, une simple augmentation de 2% des taux
d'intérêt sur les prochains emprunts aboutit à un ratio de
157% en 2024.
Plus grave, le scénario du choc sur les exportations
aboutit à un ratio d'environ 150% sur la période 2007 - 2009 et
celui de revenus ou aide moins élevés que prévus à
un ratio de plus de 200%.
60 CNUCED, le développement économique
en Afrique, « soutenabilité de la dette : oasis ou mirage? »,
Nations Unies, 2004
61 « DRC: Debt sutainabily analysis », in IMP, Op.cit,
October 2005 ; PP.96-100.
L'analyse du FMI conclut sombrement que « diverses
simulations suggèrent que la dette pourrait augmenter sensiblement en
présence d'un choc externe.
La République Démocratique du Congo semble
particulièrement vulnérable à un choc sur les exportations
et à l'apparition simultanée de plus petits chocs. (...) en
conclusion, les résultats de l'analyse suggère que si la dette de
la R.D.Congo semble être sous contrôle, les risques subsistent
»62.
1.4 La stratégie de croissance et de
réduction de la pauvreté de la R.D.Congo
Le programme de reconstruction économique et sociale du
gouvernement congolais se fonde essentiellement sur le document de
stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté
(DSCRP), qui a lui- même inspiré la rédaction du programme
du gouvernement (2007 - 2011) publié en Février 2007.
Le DSCRP s'inscrit dans la continuation du document
intérimaire de stratégie de réduction de la
pauvreté (DSRP-I), adopté en mars 2002. Le document
intérimaire s'articulait en trois piliers censés permettre la
réalisation d'un cycle de développement par étapes.
Le premier pilier(« paix et bonne gouvernance »)
vissait à restaurer et consolider la paix
intérieure(réconciliation et des combattants
démobilisés, réhabilitation des infrastructures), à
garantir la stabilité aux frontières (conférence des
grands lacs sur la paix) et à assurer la bonne gouvernance politique
(élections libres, constitution) administrative mise en place d'une
administration décentralisée) et judiciaire (réforme du
système judiciaire, promulgation d'une loi anticorruption, etc.).
Le deuxième pilier (« stabilisation
macroéconomique et croissance pro - pauvre ») ne compilait pas
moins de neuf axes dans le but de garantir une croissance durable, ce qui
impliquait selon le document de stabiliser le cadre macroéconomique, de
libéraliser
62 IMF, Op.cit. Octobre 2005, P.70
l'économie, de réhabiliter, les infrastructures
et de relancer les secteurs productifs. Enfin, le troisième pilier
(« Dynamique communautaire, c'està-dire une stratégie en
quatre axes prenant en compte les efforts des populations locales et
privilégiant un processus de gestion participatif ou déterminent
d'une bureaucratisation partiellement responsable des échecs
antérieurs63.
La mise en uvre de cette stratégie en trois piliers
avait
également été divisée en trois
phases: 2000-2002 (processus de prix et stabilisation macroéconomique),
2002-2005 (réhabilitation des infrastructures, du capital humain et des
capacités de gouvernance) et 2005-2010 (relance de l'économie et
croissance).
Si le programme a permis de vaincre l'hyperinflation passant
de 5,11% en 2000 à 4,4% en 2003, avant de remonter) 21,3% en
2005,64 de renouer avec un taux de croissance positif passant de
2,1% en 2001) 6,5% en 2005,65 de rétablir la paix dans la
majeur partie du territoire et d'accompagner le processus de transition
jusqu'aux «élections du nouveau gouvernement avec le FMI a
entraîner le gel des appuis budgétaires prévus et la mise
en uvre, d'avril à décembre 2006, un programme de relais et de
consolidation (PRC) comportant des conditionnalités plus
contraignantes.
C'est finalement en juillet 2006 que le document de
stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté
(DSCRP) a été adopté par le gouvernement de transition. Le
document a été adopté après que trois versions
intérimaires aient été discutées par les
différentes parties, suite à un état des lieux sectoriels,
à plusieurs enquêtes sur la pauvreté et à des
ateliers participatifs de validation.
Après un diagnostic de la pauvreté (perceptions
et profit de la pauvreté) et un diagnostic sectoriel et
thématique (gouvernance, secteurs porteurs de la croissance, secteurs
sociaux, VIH - SIDA, dynamique communautaire), le document énonce une
stratégie en cinq piliers :
63 A. Zacharie, la stratégie DSRP - - PPTE en
RD Congo, CNCD, Bruxelles, 2003.
64 République démocratique du Congo,
«programme du gouvernement (2009-2011) », Février 2007,
p.15
65 République Démocratique du Congo
« Document de la stratégie de croissance et de réduction de
la pauvreté «, juillet 2006, p.31
Promouvoir la bonne gouvernance et consolider la paix ;
Consolider la stabilité macroéconomique et la
croissance ; Améliorer l'accès aux services sociaux ;
Combattre le VIH-SIDA ;
Appuyer la dynamique communautaire.
Entant que cadre unique de planification du
développement du pays, le DSCRP représente le document de
référence pour atteindre le point d'achèvement de
l'initiative d'allégement de la dette des pays pauvres très
endettés PPTE) et des objectifs du millénaire, bien que le
document admette clairement qu' « il va sans dire qu'il sera absolument
difficile, sinon impossible, d'atteindre les OMD en 2015
»66.
Le second pilier du DSCRP se fonde sur la définition de
secteurs porteurs de croissance économique, dont le premier est le
secteur de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche. Cette
priorité s'explique par le fait que le développement rural
représente 63% du PIB du pays et la source de revenus de plus de 70% de
la population.
Les autres secteurs prioritaires sont les forêts (dont
dépendent près de 40 millions de congolais pour les aliments,
matériaux, énergie et médicaments) les transports (dont
dépend la relance de l'économie) et les mines (ancien poumon
économique du pays).
La mise en oeuvre du DSCRP dépend évidemment de
la mobilisation de ressources suffisantes, décaissées dans les
temps et absorbées et gérées de matière
efficace.
A cette aune, le DSRP conclut que « la dépendance
de la RD Congo vis-à-vis de l'assistance extérieure constitue
l'une des contraintes majeures à son développement
»67.
Le DSRP sert de cadre de référence au programme
du gouvernement 2007-2011, adopté en février 2007 par le
gouvernement du premier ministre Antoine Gizenga et qui s'appuie
également sur les cinq chantiers prioritaires définis par le
président Joseph KABILA : les infrastructures, l'emploi,
l'éducation, la santé, l'eau et l'électricité.
Ce paragramme se vaut un cadre de référence et
un contrat de gouvernement qui fixe les orientations générales de
l'action du nouveau
66 DSCRP, Op.cit, p.
67 DSRP ,idem
gouvernement. Après un état des lieux sectoriels
du pays, le programme définit les options fondamentales censées
diriger l'action gouvernementale, ainsi que son coût, ses sources
potentielles de financement et les mécanismes de mise en uvre et
suivi.
Dix axes d'intervention sont définis, dont certains
recoupent les cinq piliers du DSCRP :
Consolidation de la paix et de l'unité nationale ;
Restauration de la bonne gouvernance ;
Poursuite de la réforme administrative et de la
décentralisation ; Consolidation de la croissance et de la
stabilité macroéconomique ;
Réhabilitation et construction des infrastructures;
Lutte contre le VIH/SIDA ;
Appui aux initiatives de la population.
Quant au financement du programme, il a été
estimé sur base du DSCRP à 14,317% milliards sous la forme de
financements extérieurs espérés suite à l'adoption
d'un nouveau programme avec le FMI et la Banque Mondiale, ce qui paraît
pour le moins optimiste.
Il est en outre prévu que les cinq chantiers
prioritaires définis par le président de la République
bénéficieront de 55 à 60% de l'enveloppe globale. Un
document de mise en uvre des DSCRP, le cadre d'assistante pays (CAP), a
été adopté et a donné lieu en juin 2007 à un
résumé faisant office du programme prioritaire du gouvernement en
vue de solliciter les bailleurs sur le court terme.
Le programme d'action prioritaire du
gouvernement(PAP)68. Les bailleurs de fonds, réunis fin 2007
à paris, ont annoncé mobiliser 4 milliards de dollars d'aide pour
les trois prochaines années.
1.5 Les objectifs du millénaire en R.D.Congo
La situation particulière du pays, qui sort de plusieurs
années de conflit et dont l'étendue du territoire est importante,
rend difficile la
collection de données statistiques. Les enquêtes
MICS pilotées par UNICEF69 avait décrit durant les
années de guerre une situation d'extrême pauvreté
insoutenable, avec plus de 80% de la population vivant avec moins d'un dollars
quotidien.
Depuis lors, plusieurs enquêtes ont été
réalisées en vue de rédiger le DSCRP final : des
enquêtes ont servi de base au diagnostic de la pauvreté
dépeint dans le premier chapitre du DSCRP final.
Les enquêtes rendent compte d'une perception de la
pauvreté qui varie selon les provinces:
L'insécurité arrive en tête des
symptômes dans les perceptions de la pauvreté qui varie selon les
provinces de l'Est, l'absence d'électricité, de nourritures
adéquates de moyens de transport préoccupant prioritairement les
populations des deux Kasaï, la faiblesse de la production agricole et le
manque de nourriture équilibrée arrivent entête dans le
Bandundu et l'Equateur, la faillite de la Gécamines est le principal
symptôme révèle dans le Katanga et le manque d'emplois
préoccupe en premier lieu les habitants de Kinshasa.
L'incidence de la pauvreté atteint toujours des
sommets. Le seuil de pauvreté a été estimé à
190758 francs congolais par personne et par an en zone urbaine et à
128270 francs en zone rural, ce qui correspond respectivement à 60 cents
par jour et par personne en zone urbaine et à
70
40 cents en zone rural, ce qui se situe donc largement sous la
barre des dollars quotidien revenu par les organismes internationaux et les
objectifs du millénaire comme seuil d'extrême pauvreté.
Or, avec ce seuil de pauvreté national, l'incidence de
la pauvreté atteint 71,34% dont 61,49% en milieu urbain et 75,72% en
milieu rural. Des disparités existent entre provinces: l'Equateur, le
Bandundu et Sud Kivu comptent près de c85% ou plus de pauvres, tandis
que Kinshasa
69 République Démocratique du Congo ,
Enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes, MICS2/2001,
rapport d'analyse.
70 Calcul réalisé sur base de la
parité 1 USD=690fc
(42%) est la moins pauvre du pays. En outre, l'indice des
inégalités (GINI) est globalement très
élevé(42).
Tableau no11 : Population
sous le seuil de pauvreté par provinces en R.D.Congo
Province
|
Part de la population
|
Part de la pauvreté
|
Kinshasa
|
10,67%
|
41,60%
|
Bas - Congo
|
5,90%
|
69,81%
|
Bandundu
|
11,50%
|
89,08%
|
Equateur
|
10,43%
|
93,56%
|
Province orientale
|
12,07%
|
75,53%
|
Nord Kivu
|
7,98%
|
72,88%
|
Maniema
|
2,85%
|
58,52%
|
Sud Kivu
|
7%
|
84,65%
|
Katanga
|
15,54%
|
69,12%
|
Kasaï Oriental
|
8,49%
|
62,31%
|
Kasaï Occidental
|
7,58%
|
55,83%
|
Zone urbaines
|
30,76%
|
61,49%
|
Zone rurales
|
69,24%
|
75,72%
|
Moyenne nationale
|
100%
|
71,34%
|
Source : DSCRP (2006)
La pauvreté généralisée en milieu
rural s'explique par la faiblesse de la productivité agricole dont vit
la majorité de la population. Seuls 10% des terres agricoles sont dans
un état de détérioration avancée, seulement 17% de
la population rurale ont accès à l'eau potable et 1%
l'électricité.
La situation de pauvreté extrême en milieu rural
exacerbé le phénomène d'exode rural. De
phénomène bute cependant sur la situation de chômage
généralisé dans les villes. Cette conjonction a
entraîné le développement d'un nouveau type
d'activité : agriculture périurbaine. Environ 40.000 personnes
autour de Kinshasa et 15.000 personnes autour de Lubumbashi pratiquent aussi
des activités de maraîchage sur de petits lopins de terre.
Il en résulte de cette réalité
économique et sociale une insécurité alimentaire
croissante et généralisée, même si les
dernières statistiques disponibles en la matière ne permettent
pas de mesurer l'évolution de la malnutrition de puis la transition. Le
nombre de personne sous - alimentées est passé de 12,2 à37
millions entre 1990 - 92 et 2001 -2009, soit une proportion passée de
31) 72% de la population !71la disponibilité
énergétique alimentaire par personne a diminué, passant de
2170 à 1610 Kcal par personne et par jour. Quand l'insuffisance
pondérale chez les enfants de moins de cinq ans, elle n'a pas que
légèrement diminué, passant de 34 à 31% entre 1995
et 200172. La crise agricole ayant provoqué une crise du
monde rural, les indicateurs sont tout particulièrement dramatiques dans
ces zones: la mortalité infantile est environ 60% plus
élevée dans les campagnes que dans les villes, l'espérance
de vie de dix ans inférieure et la malnutrition de 35%
supérieure73.
En conclusion, comme l'indique le DSCRP lui-même,
l'atteinte des objectifs du millénaire d'ici 2015 est impossible pour la
République Démocratique du Congo et le défi à court
terme consiste avant tout à inverser les tendances négatives
enregistrées durant les années de pillages et de guerres.
Tableau no12 Evolution de la
malnutrition en RDC entre 1990 et
2009.
|
1990
|
2009
|
Nombre de personnes sous-alimentées(en millions)
|
12,2
|
37
|
Part de la population sous-alimentée(en %)
|
31
|
72
|
Disponibilité énergétique alimentaire (en
Kcal/pers./jour
|
2170
|
1610
|
Part des enfants de moins de 5 ans en insuffisance
pondérale (en %)
|
34
|
31
|
Source : FAO (2009) et MICS 2.
71 FAO, »l'état de
l'insécurité alimentaire dans le monde 2009. Eradiquer la faim
dans le monde, bilan 10 ans après le sommet mondial de l'alimentation
», 2009, p .33
72 Dernières données disponibles issues
du MICS2.
73 République Démocratique du Congo,
programme minimum de partenariat pour la transition et la relance(RMPTR) en
RDC, novembre 2004 , p.169
1.6 Les programmes des institutions financières
internationales en République démocratique du Congo
L'octroi d'un allégement de dette dans le cadre de
l'initiative PPTE implique la mise en uvre de programmes avec le FMI et la
Banque Mondiale. Dès juin 2001, la République Démocratique
du Congo a entamé un premier programme avec le FMI, appelé
programme intérimaire renforcé. Ce programme a consisté
à enrayer l'inflation, à contrôler la gestion des
dépenses publiques et à mettre en uvre un environnement propice
aux investissements internationaux. Sur le plan budgétaire, un rigoureux
plan de trésorerie a été mis au point, basé sur la
centralisation des recettes et l'ordonnancement des dépenses sur base
des ressources effectivement mobilisées. Sur le plan monétaire,
la monnaie Congolaise a été dévaluée de 84,1% par
rapport au dollar et un taux de change unique a été mis en place
dans le cadre d'un régime de change flottant. Enfin, sur le plan
structurel et sectoriel, toute une série de mesures ont poursuivi
l'objectif d'ouvrir l'économie congolaise aux investissements
extérieurs : libéralisation des prix, diminution et
simplification de la fiscalité sur les entreprises, nouveau statuts pour
la banque centrale devenue indépendante, établissement d'un
nouveau code d'investissement plus libérale permettant le rapatriement
des bénéfices, d'un code minier et d'un code forestier permettant
l'exploitation des diamants, etc.
Les pays a entamé en Avril 2002 un programme de
réduction de la pauvreté et de croissance (FRCP) avec le FMI
(2002 - 2005), doté de six tranches de prêts de 37 millions de
dollars pour un montant total de 207 millions, le versement de chaque tranche
étant conditionné au respect des critères de performance
contrôles tous les six mois par le staff du FMI.
Les retards observés par le staff ont entrainé
le report de l'échéance du programme à mars le non respect
de trois critères et les retards dans les réformes structurelle
ont contraint le gouvernement de transition de solliciter un programme relais
de consolidation (PRC) courant jusque décembre 2006, et dont les
principaux critères quantitatifs n'ont pas été atteints.
Un nouveau programme a été entamé
avec le FMI en 2007, en vue de diminuer l'inflation et
d'augmenter les réserves de change et la croissance
économique.
Trois programme ont également été
rapidement conclus avec la Banque Mondiale, qui a impliqué toutes ses
agences spécialisées, y compris sa filiale, l'agence
multilatérale de garantie des investissements ( AMGI) : un programme
d'urgence (50 millions de dollars) conclu en juillet 2001, un programme de
réintégration économique (450 millions) conclu en Avril
2002 et un programme multisectoriel d'urgence, de reconstruction et de
réhabilitation(PMURR) 454 millions auxquels se sont ajoutés 125
millions en décembre 2005) conclu en Août 2002. Onze autres
programmes ont été conclus entre 2003 et 2005 pour un montant
total de 2,3 milliards de dollars, dont 900 millions pour une opération
de rachat de dettes commerciales en Septembre 2005.
Entre mars et juin 2007, trois autres projets ont
été financés par la Banque pour un montant de 927 millions
de dollars: un projet post- élections de réhabilitation urbaine
et sociale à Kinshasa (180 millions), un projet de développement
des marchés domestiques et régionaux (297 millions) et un projet
de développement du secteur de l'éducation (150 millions). Enfin,
la République Démocratique du Congo a publié en mars un
2002 un document intérimaire de stratégie de croissance et de
réduction de la pauvreté (DSCRP) en juillet 2006. La reprise de
programmes avec les institutions financières internationales a permis
à la République Démocratique du Congo de se reconnecter
aux circuits financiers internationaux et d'être éligible pour
l'initiative PPTE.
1.7 L'impact des investissements chinois sur le financement
du développement de la R.D.Congo
Lors du Forum sino-africain de Novembre 2006, la chine a
annoncé la mobilisation sur trois ans de 10 milliards de dollars de
prêts concessionnels à destination de l'Afrique, ce qui va le
placer en 2011 parmi les principaux créanciers du continent africain.
Certes, la coopération sino-africaine n'est pas neuve,
puisque elle existe de puis plus d'un demi-siècle (elle a
fêté se cinquante ans en 2006). Mais elle est entrain de prendre
une nouvelle dimension,
notamment en R.D.Congo. le régime chinois a
publié en 2006 un document qui rend compte de la philosophie de sa
politique de coopération internationale.
La politique de coopération chinoise, que d'aucuns ont
baptisée « consensus de pékin », se fonde sur
l'égalité, la souveraineté et la non- ingérence.
Les gouvernements africains se voient dès lors offrir une aide un peu
moins avantageuse que l'aide officielle, mais dépourvue de
stabilité et le développement aux réformes, contrairement
au consensus de Washington qui donne la priorité aux réformes
comme préalable au développement74.
Mais les bailleurs de fonds occidentaux ont
généralement une toute autre analyse de la situation. La Banque
mondiale s'inquiète du peu de transparence qui entoure les financements
chinois et de l'impact que peuvent avoir ces prêts sur propres
critères de « confessionnalités » et lie ses
investissements à des contrats d'extraction de matières
premières. Le risque est grand de maintenir ces pays au rang peu
enviable d'exportateurs de matières premières,
c'est-à-dire de produits à faible valeur ajoutée et peu
créateurs d'emplois qui les excluent des chaînes mondiales de
production industrielle.
Pourtant, selon Alice SIndzingre, économiste du
développement au CNRS, si ces inquiétudes sont fondées, le
pire n'est certain : » les ressources naturelles peuvent certes devenir
une malédiction, mais ce n'est pas toujours le cas (...). Lorsque la
rente est bien gérée, la croissance est possible(...) surtout,
des flux financiers additionnels induisent une compétition
bénéfique(...) on peut ainsi estimer que les financements sans
conditionnalité de la chine donnent aux gouvernements une marge de
manoeuvre elle en conclut que « le monde multipolaire est en marche, avec
ses incertitude »75.
Une conclusion qui ne semble pas loin de partager le
commissaire européen au développement, Louis Michel? qui propose
de développer une coopération sino-européenne en Afrique.
En Afrique, ceux qui voient
74 Penny DAVIES, »chine and of poverty in
Africa-towards mutual benefit? », Diakonia et Euradad, 2007.
75 Alice SINDZINGRE, »la chine en Afrique : le
pire n'est pas sûr « in le monde Economie,
dans la chine une opportunité de s'affranchir de la
mainmise occidentale s'opposent ceux qui diagnostiquent une reproduction des
erreurs du passé. C'est notamment le cas en République
Démocratique du Congo où la chine annoncé en Septembre
2007, au nez et à la barbe de la mission d'évaluation du FMI
à Kinshasa, investir 6,5 milliards de dollars dans les infrastructures
congolaises.
Un protocole signé entre le ministre congolais des
infrastructures, des travaux public et de la reconstruction et un groupement
d'entreprises chinoises76 représenté par LICHANGJIN,
PDG de la chine Railway Engineering corporation, prévoit des
investissements dans les chemins de fer (3,4 milliards), les routes (2
milliards), les voiries (400 millions) et le bâtiment (758 millions pour
32 hôpitaux, 145 centres de santé, 5000 logements sociaux et deux
universités). En contre partie, la chine dispose d'un contrat
d'exploitation des ressources naturelles congolaises (8 millions de tonnes de
cuivre, 200.000 tonnes de cobalt et 372 tonnes d'or). Pour ce faire, les deux
regroupements d'entreprises chinoises et la Gécamines (à raison
de 68% pour la partie chinoise et 32% pour la congolaise). Cette
société de joint-venture a été baptisée
société congolaise minière (SOCOMIN) en décembre
2007, après deux mois de négociations à pékin.
Le remboursement des investissements chinois est garanti par
les concessions minières mises à disposition de la SOCOMIN, dont
la réparation du résultat d'exploitation se fera en trois
étapes, dite « de remboursement ou de paiement des travaux
d'infrastructure » pour un montant total de 3 milliards de dollars, 66% du
bénéfice net seront utilisés pour rembourser les travaux
d'infrastructure, les 34% restant étant répartis entre les
actionnaires. Après le remboursement et l'amortissement de tous les
investissements. La troisième étape sera celle de l'exploitation
commerciale, avec une répartition du dividende en fonction de la
clé 68% / 32% définie par le protocole. Afin d'assurer le
remboursement de ce financement, des conditions particulières,
validées durant trente ans, comprennent: « exonération
totale de tous les impôts, droits, taxes, douanes, redevances direct ou
indirects, à l'intérieur ou à
l'import et l'export, payables en RDC et ceux liés aux
activités minières et au développement d'infrastructures
de la société de joint-venture »77.
Section 2 : Allégement de la dette
congolaise.
2.1 La coalition de la dette extérieure au
Congo
Selon cette organisation, les créanciers ont soumis la
R.D.Congo à une série de programme et de réformes
destinée à rendre le pays ((éligible à une
annulation conditionnelle, partielle, progressive et contrôlée de
la dette, dans le cadre de l'initiative PPTE, au regard des principaux
indicateurs économiques et sociaux.
Pour les membres de la coalition de la dette extérieure
(CDE), le parcours amorcé vers le point d'achèvement et
adopté aux différents programmes d'ajustement structurel
administré à la RDC par les institutions financières
internationales, répond à de (( fastidieuses exigences d'un
processus long, difficile à maîtriser et incompatible avec
l'appropriation locale et la souveraineté nationale ». Il
mérite, selon cette organisation, d'être suivi et soumis à
des mécanismes participatifs, défis sur l'efficacité de
l'aide et les accords de Cotonou entre l'union européenne et les pays
d'Afrique, caraïbe et pacifique (ACP).
Le président de la coalition nationale des
consommateurs congolais, patrice MUSOKO MBUYI a exhorté, pour sa part,
les congolais à devenir des acteurs du changement dans la lutte pour
l'annulation de la dette, rappelant que l'aide extérieure aux pays en
vois de développement (( a plus crée des problèmes
qu'apporter des solutions ».
2.2 L'accord de restructuration de la dette
extérieure au Congo.
L'approbation, le 11 décembre 2009, d'un nouvel
arrangement de trois ans au titre de la facilité de crédit
élargie par le Fonds Monétaire International (FMI), a
porté ses fruits en RDC. A ce titre, la RDC a atteint le point de
décision de l'initiative PPTE renforcée en juillet 2003.
Par ailleurs, le stock de la dette due aux créanciers
du club de paris était estimé, au 30 juin 2009, à 6920
millions de dollars. La date butoir (30 juin 1983 pour la République
Démocratique du Congo) est utilisée par les créanciers du
club de paris pour le besoins internes des accords en club de paris.
Selon les règles du club de paris, les crédits
accordés après cette date butoir ne peuvent pas faire l'objet
d'un rééchelonnement ou d'une annulation. La définition de
cette date butoir à pour objectif de protéger les crédits
accordés par le club de paris après cette date. Elle permet donc
de restaurer l'accès au crédit du pays débiteur
après un traitement en club de paris.
Selon les termes de Cologne, les montants dus au titre des
dettes non consenties aux conditions de l'aide publique au développement
sont traitées de manière à obtenir un taux d'annulation de
90% en prenant en compte les réductions de dette déjà
mises en oeuvre par les créanciers du club de paris. Les montants
restants sont rééchelonnements sur 23 ans dont 6ans de
grâce. Les crédits consentis aux conditions de l'aide publique au
développement (APD) seront rééchelonnés sur 40 ans
dont 16 ans de grâce.
Pour la petite histoire, le club de paris s'est réuni
pour la première fois en 1956. Il s'agit d'un groupe informel de
gouvernements créanciers des pays industrialisés. Les membres du
club de paris qui ont participé au réaménagement de la
dette de la RDC étaient les représentants des gouvernements de
l'Allemagne, de l'Autriche, de la Belgique, du Canada, du Danemark, de la
France, l'Espagne, des Etats- Unis d' Amérique, de la
Fédération de Russie, de l'Italie, du Japon, de la
Norvège, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de la Suède. Le
Brésil a également participé à ce
réaménagement de la dette.
Les observations à cette réunion étaient
des représentants du fonds monétaire international, de
l'association internationale pour le développement (AID) et de la Banque
Africaine de développement (BAD). En ce qui concerne la R.D.Congo, sa
délégation à cette rencontre fut conduit par M.
César Lubamba Ngimbi, alors vice-ministre aux Finances. La
réunion était présidée par Madame Delphine
d'AMARTZIT, Co-présidente du club de paris, chef de service à la
Direction Générale du
trésor et de la politique économique au
Ministère de l'Economie, de l'industrie et de l'Emploi
français.
2.3 Le service de la dette extérieure
2.3.1 La réduction du service de la dette
extérieure congolaise.
En rapport avec l'accord du 25 février 2009 entre le
club de paris et le gouvernement de la R.D.Congo, il ressort que les
différentes mesures prises devront permettre de réduire de 97%,
le service de la dette due par la République Démocratique de
Congo aux créanciers du club de paris entre le 1er juillet
2009 et le 30 juin 2012.
Juin 2010 était bun mois d'un grand défi pour la
R.D.Congo vis-à- vis du Fonds monétaire internationale pari
à gagne était celui de l'atteinte du point d'achèvement de
l'initiative PPTE. Sans relâche, Adolphe MUZITO le premier ministre
réunir ses experts pour une évaluation de tous les
déclencheurs de cette initiative. Il s'agit, en quelque sorte, d'un test
de gestion que les institutions de Brettons Wood soumettent à un
pays-conflit comme la R.D.Congo.
Dans cette dernière ligne droite du délai
buttoir, les nouvelles en provenance de l'exécutif central
étaient des plus enchanteresses. Toutes les batteries étant mises
en marche pour gagner ce pari, les espoirs étaient permis. Des sources
compétentes affirmées que l'atteinte du point d'achèvement
de l'initiative PPTE en 2010 est désormais, un acquis
irréversible pour la R.D.Congo.
Il convient de noter que la R.D.Congo s'est engagée
à effectuer les sommes auxquelles les créanciers du club de paris
ont renoncé aux objectifs prioritaires identifiés dans le cadre
de son document stratégique de réduction de la pauvreté
(DSCRP). En outre, la R.D.Congo a également pris l'engagement de
rechercher un traitement comparable de la part de ses créanciers non
membres du club de paris.
De leur côté, les créanciers publics se
sont montrés disposés à réduire le volume de la
dette de la République Démocratique du Congo lors de l'atteinte
du point d'achèvement pour lui permettre de rétablir la «
soutenabilité » de sa dette.
2.3.2 Accession de la R.D.Congo au point
d'achèvement de
l'IPPTE
Réuni le 30 juin à, Washington, le conseil
d'administration du fonds monétaire international (FMI) estime que la
R.D.Congo a, en principe, fiat ce qu'il faut pour atteindre le point
d'achèvement de l'initiative PPTE. Sur le plan technique, le dossier de
la R.D.Congo transmis pour examen au conseil d'administration est passé
sans accroc. Comme li s'agit d'une initiative conjointe FMI-Banque mondiale, la
décision sur l'accession de la R.D.Congo au point d'achèvement
subordonnée à une décision similaire du Conseil
d'administration de la Banque mondiale. Les deux institutions de Brettons Wood
devront publier un communiqué conjoint sur cette accession au point
d'achèvement.
A la faveur de la réunion du conseil d'administration
du FMI, il a été procédé à la
première revue des résultats économiques du programme
économiques du gouvernement, appuyé par la facilité
élargie de crédit (FEC) du FMI. L'exécution satisfaisante
de cette première revue portant sur la période allant du 01
juillet au 31 Décembre 2009, permet à la R.D.Congo de
bénéficier d'un décaissement au titre de l'accord de FCE
est porté à 146,39 millions de dollars US.
Comme la R.D.Congo accède à l'IPPTE, il s'agit
du plus gros allégement de la dette de cette initiative lancée en
1996, par le FMI et la Banque Mondiale, selon les informations recueillies
à la mission résidente du FMI à Kinshasa.
Pour baliser la voie du point d'achèvement en
février 2010 les membres du club de paris ont travaillé sur le
rééchelonnement de la dette de la R.D.Congo. En Mars et Avril
2010, il ya eu une mission de réconciliation des dettes entre le FMI et
la Banque mondiale.
Suite à cette estimation précise de mise
à jour du stock de la dette, celui-ci est estimé à 13,7
milliards de dollars US afin décembre 2009. Apres le point
d'achèvement, ce stock sera de 2,3 milliards USD, soit un
allégement de 10,8 milliards USD. C'est ce qui ressort des informations
recueillies à la mission du FMI à Kinshasa.
Mais en valeur actualisée nette (VAN), le stock de la
dette est de 12 milliards USD ; après l'allégement il sera de 3,4
milliards USD. Après le point d'achèvement, les créanciers
bilatéraux vont annuler 85% du stock de la dette, il restera 15%. Il est
prévu que le gouvernement négocie avec les créanciers
bilatéraux pour le rééchelonnement de ces 15% dès
Septembre 2010.
Bien que réduit, le service de la dette doit être
payé. Mais, il est possible que certains créanciers
allègent la dette de 100%. A partir du point d'achèvement, la
R.D.Congo doit éviter de retomber dans le piège du
surendettement. L'OGEDEP aura un rôle centralisateur. Il aura, entre
autres, à s'assurer de l'analyse et de la viabilité de la dette.
Ses avis techniques devront guider le ministère des finances dans las
nouveaux emprunts à contracter. A ce sujet, le pays devra plus opter
pour des dettes concessionnelles.78
Tableau no14 : le service de la dette avant et
après allégement ($ millions publié par le FMI,
après la réunion du 30 juin 2010.
Service de la dette dû
(excl.FMI)
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
Avant allégement de la dette
|
591
|
615
|
585
|
640
|
643
|
682
|
Allégement de la dette
|
445
|
528
|
485
|
522
|
511
|
567
|
Après allégement de la dette
|
146
|
87
|
100
|
118
|
131
|
116
|
Source: nous-mêmes sur base des
données de FMI, 2010 2.3.3 La problématique de la gestion
de la dette
Les divergences sur les chiffres traduisent le désordre
dans lequel la dette publique (intérieure et extérieure) a
été gérée depuis des années. En paralysant
pendent une dizaine d'année l'office de gestion de la dette publique
(actuelle direction de gestion de la dette publique), la R.D.Congo s'est
privée de tout repère dans la gestion de sa dette
extérieure.
78
http://WWW.L'
économie.com
Ce n'est pas pour rien que le FMI et la Banque mondiale
avaient prévu une étude sur la viabilité de la dette
extérieure de la R.D.Congo, avant de se pencher en conseil
d'administration sur le cas de la R.D.Congo. De leurs discussions, il en est
sorti un effacement de 12,3 milliards USD, là où Kinshasa n'en
voit que 10,8 milliards.
La question est au centre de discussions dans les
différents milieux économiques et financiers du pays. Comme
toujours, seul le gouvernement a l'obligation de trancher pour éviter
que la polémique ne prenne des dimensions disproportionnées. Il
s'agit, dabs l'urgence, de mettre de l'ordre dans la gestion de la dette. Et,
dans l'avenir, il sera plus prudent d'impliquer d'autres institutions du pays
telles que le parlement dans les procédures de la dette.
CHAPITRE IV : L'ANALYSE DE L'EFFET DE L'ATTEINTE DU
POINT D'ACHEVEMENT SUR LA CROISSANCE ET LA RELANCE DES INVESTISSEMENTS EN
R.D.CONGO.
La République Démocratique du Congo a toujours
été considérée comme un paradis terrestre à
cause des diverses richesses naturelles ainsi que d'énormes
potentialités qu'elle regorge. Cependant, sont restés faibles au
regard de ces potentialités et n'ont guère contribué au
développement et à la croissance de l'économie.
En sus de l'atteinte du point d'achèvement, nous parlerons
: l'investissement et croissance économique ; les théories du
surendettement.
Section 1. INVESTISSEMENT ET CROISSANCE ECONOMIQUE
1.1 Rôle de l'investissement dans la croissance
économique
Comme souligné ci-haut, l'investissement joue un
rôle capital dans le processus de croissance économique et du
développement d'un pays. Le niveau de sa réalisation et les
caractéristiques de sa composition déterminent largement les
perspectives de croissance et du développement de tout pays.
L'investissement crée les conditions favorables à la
réalisation et à l'expansion du plusieurs activités. Il
chasse le chômage, transforme les potentialités en
réalité.79
En investissant, une entreprise crée, non seulement les
biens et services nouveau, elle crée aussi les nouveaux emplois,
distribue le salaire, réalise les oeuvres sociales.
L'expérience montre que les pays avancés sur la
voie du développement économique et sociale sont ceux qui ont
réussi à réaliser les investissements
considérables, orientés essentiellement dans les secteurs
porteurs de la croissance.
79 1ère
MUBAKE MUMEME, fluctuation et croissance
économique, licence économique,
Faculté d'économie, UNIKIN, 2006, p.24
L'importance de l'investissement dans l'économie
s'explique également par le fait qu'il constitué à la fois
une composante de la demande globale et n facteur de
production.80
L'investissement occupe une place considérable de la
demande globale qui est un stimulant de la production et donc un des moteurs de
la croissance.81
En contribuant à l'accroissement de la demande,
l'investissement favorise l'expansion des différentes activités
de production des biens et services dont il crée la demande.
Keynes a montré également qu'un accroissement de
l'investissement entraine un accroissement plus que proportionnel du revenu
national, c'est ce que l'on appelle le multiplicateur de l'investissement.
L'investissement intéresse également l'analyse
conjoncturelle. En investissement, une entreprise peut influencer positivement
la conjoncture et aboutir à long terme à la croissance.
1.2 Lien entre investissement et croissance
économique.
Les études économiques ont montré qu'il
existe une corrélation positive entre investissement et croissance
économique. Cette corrélation s'explique par le fait que
l'investissement et /ou indirectement lieu à la croissance
économique.
Le rôle que joue l'investissement dans la croissance et
développement d'une économie a poussé le
gouvernement à mettre en place des mesures incitatives des
investissements. En République Démocratique du Congo, ces mesures
sont consignées dans le code des investissements.
80 Paul A.SAMUELSON et William D NORDHAUX,
Macro-économie, 14ème éd. d'organisation,
paris, 1995, P1054
81 Idem
1.3 L e code des investissements
Le code des investissements constitue le cadre juridique et
réglementaire des investissements en République
Démocratique du Congo. Il est un ensemble des dispositions juridiques en
matière des investissements et aussi un instrument majeur de la
politique de promotion des investissements en ce sens qu'il constitue un
ensemble des mesures incitatives mises en place pour conférer aux
entreprises bénéficiaires un certain nombre d'avantages fiscaux
et douaniers.
Généralement, le code des investissements a pour
mission d'attirer vers le pays le flux d'investissement tant nationaux
qu'étranger. Pour inciter les investissements, le code se fonde sur un
certain nombre d'avantages fiscaux, parafiscaux et douaniers. Il constitue une
exonération aux obligations des entreprises vis- à -vis de
l'Etat.
En octroyant ces avantages, l'Etat attend de l'investissement
la création des richesses utiles pour la nation. C'est pour cela que
l'Etat, à travers le code, définit un certain nombre de
critères que doivent remplir les entreprises pour
bénéficier de ces avantages.
Le code des investissements diffère du code minier et
forestier dans ce sens que ces deux derniers sont sectoriels, le code des
investissements concerne les investissements dans leur ensemble.
Section 2. LES THERIES DU SURENDETTEMENT82.
Peut-on dire que l'annulation de la dette facilite- t- elle la
croissance ?
Biens que les modèles n'analysent pas explicitement
l'impact de l'annulation de la dette sur la croissance, on peut en
déduire que l'annulation facilite l'expansion de l'économie
notamment l'investissement. Mais le niveau de cette annulation tend aussi
à augmenter les gains attendus des réformes
(libéralisation des échanges, assainissement budgétaire)
censées renforcer l'efficience et la
![](Les-effets-de-la-dette-exterieure-sur-la-croissance-dans-l-economie-et-dans-l-investissement-des3.png)
fig.1
Remboursement de la dette.
Surendettement
Dette En cours de la dette
croissance, les autorités seront tentées de
supporter des dépenses courantes si elles pensent que les gains de
production iront en partie à financer les investissements internes.
Il semble donc, d'une part, qu'un effacement de la dette
devrait être bénéfique à la croissance et de
l'autre, que l'annulation d'une lourde dette n'entravera pas l'expansion.
Globalement, l'annulation de cette dette a donc sans doute un impact
linéaire sur la croissance.
Les théories du surendettement ne retracent pas
à vrai dire cet impact, mais on peut développer la courbe de
LAFFER qui en découle pour en faire une courbe de l'effet de
l'annulation de la dette sur la croissance. Etant donné que la chute de
la courbe correspond au point où la diminution de la dette commence
à agir comme un gain sur l'investissement, les réformes et les
mesures économiques supposant l'engagement immédiat de recette en
échange de bénéfices futur, il peut s'agir du point
où l'allégement commence à avoir un impact marginal
positif sur la croissance.
![](Les-effets-de-la-dette-exterieure-sur-la-croissance-dans-l-economie-et-dans-l-investissement-des4.png)
Source: raisonnement personnel
référent sur celui de la BAD
2.1. Lien entre l'allégement de la dette et la
croissance.
Nous avons essayé de vérifier si ce type de
courbe existe en nous interrogeant sur les liens entre l'allégement de
la dette et croissance. Pour cela, nous avons utilisé divers indicateurs
de l'encours de l'allégement, dont une série de données
récentes de la banque mondiale sur la valeur actuelle nette de cet
allégement. C'est important, car les modèles ne
considèrent plus les ratios de la dette (par rapport aux exportations et
au PIB) en terme nominaux.
Pour identifier correctement l'impact de l'allégement
à travers les indicateurs du stock de la dette susmentionnés,
nous avons exclus un ratio service de la dette/exportations pour ne pas tenir
compte de l'effet d'éviction dû au fait que des ressources sont
affectées à des investissements ou à des dépenses
intérieures propices à la croissance plu tôt qu'un service
de la dette.
Il apparaît que l'allégement de la dette aurait une
relation en forme de courbe en U avec la croissance.
Contribution de l'allégement de la dette à la
croissance du produit
par Hab. (%) Objectif de ratio de la
dette des PPTE
1,0
Valeur actuelle Nette de la dette l'exportation (%)
1,5 0
-0,5 -1,0 -1,5
![](Les-effets-de-la-dette-exterieure-sur-la-croissance-dans-l-economie-et-dans-l-investissement-des5.png)
![](Les-effets-de-la-dette-exterieure-sur-la-croissance-dans-l-economie-et-dans-l-investissement-des6.png)
Source : BAD.
Lorsqu'un pays s'ouvre aux capitaux étrangers, l'impact
sur l'expansion sera vraisemblablement négatif (passage du point
d'endettement A au point nul A' mesure que les ratios de la dette diminue
au-delà du point A, tout nouvel emprunt accélère la
croissance à ce moment là l'encours global de la dette continue
d'exercer un effet cette fois-ci négatif sur la croissance. Le niveau de
dette qui minimise la croissance. Mais, lors que la dette atteint le point B,
sa contribution devient globalement positive et la situation de pays est bonne
que s'il s'était endetté.
2.2. Cadre macroéconomique.
Les objectifs macroéconomiques se présentent comme
suit:
i. Pour 2009-12, réaliser un taux de la croissance
moyen de 6,5% soutenu par une reprise des activités du secteur miner et
des projets de reconstruction des infrastructures :
ii. Diminuer le taux d'inflation à 9% d'ici 2012 en
mettant en oeuvre des politiques monétaire et budgétaire
prudentes ;
iii. Maintenir les réserves internationales brutes
à l'équivalent environ 10 semaines d'importations à la fin
de la période de programme. Le déficit de la balance
extérieure courante (hors dons) devrait croître à moyen
terme pour atteindre en moyenne 34% du PIB, essentiellement en raison de la
forte augmentation des importations de biens d'investissement. On assistera
à une reprise progressive des exportations lorsque les effets
néfastes de la crise financière s'estomperont et que la demande
mondiale augmentera. Le déficit extérieur courant sera
financé par l'investissement direct étranger et l'aide
au développement, y compris l'allégement de la dette.
Avec l'atteint du point d'achèvement une ère s'est
ouvert pour la
RDC. « L'allègement de la dette est un pas important
pour notre pays »,
note, à ce propos, le premier ministre. D'abord, il
rappelle, « parce qu'en
réduisant significativement le service de la dette
extérieure, un nouvel
espace budgétaire est crée pour financer
l'investissement en capital
humain et les infrastructures; en suite, parce qu'en facilitant
l'accès à
des ressources additionnelles au titre d'aides
budgétaires et dons- projets, le gouvernement peut financer davantage
les secteurs sociaux et le développement des infrastructures, avec comme
conséquence la réalisation d'une croissance forte et soutenue,
qui réduira progressivement la pauvreté ».
Mais, au-delà de tous ces avantages, le point
d'achèvement s'impose, selon lui, comme une « étape
décisive sur la voie de la modernisation de l'économie de la RDC
». Aussi, autant que le point d'achèvement « ouvre des
perspectives favorables, autant il n'est pas une fin en soi, ni une
panacée qui fera disparaître du jour au lendemain tous les
problèmes ».
2.2.1 Perspectives au service de la croissance.
Certes, le point d'achèvement ouvre de nouvelles
perspectives pour la RDC, mais il ne constitue pas une panacée, a fait
remarquer le directeur de cabinet du premier ministre Adolphe Muzito.
L'accès à des ressources et à la crédibilité
financière doit être géré avec modération et
responsabilité. Le pays ne devra plus s'endetter qu'à des taux
concessionnels pour ne pas créer un nouveau cycle de surendettement. Les
dons devront être privilégiés à l'endettement.
Tout doit donc se faire en cas d'extrême
nécessité, pense-t-il. Le respect des engagements pris sur le
maintien des équilibres éviterait de virer au rouge, en faisant
exploser le cadre macroéconomique après le point
d'achèvement. L'intensification de la lutte contre la corruption,
l'orthodoxie financière et la bonne affectation des ressources à
des investissements productifs demeurent des règles à
respecter.
L'augmentation de la productivité de la Fonction
publique participe également à la réduction de la
pauvreté. Le plus important est d'opérer une répartition
équitable des fruits de la croissance. La clé demeure la
volonté d'investir dans le capital humain et dans les infrastructures.
Une croissance annuelle à 3 % est possible, si des investissements dans
les infrastructures s'accumulent.
L'atteinte du point d'achèvement ouvre une nouvelle
ère pour la RDC. Mais, le gouvernement qui ne s'en démarque,
promet de gérer
avec parcimonie les économies réalisées pour
consolider les bases de croissance de l'économie nationale.
2.3 L'après point d'achèvement : pour un
développement durable.
2.3.1 Les piliers d'un développement
durable.
L'après point d'achèvement constitue le point de
départ pour l'affermissent des options fondamentales pour un
développement durable.
La réussite de ce développement durable devra
reposer sur des piliers ci-après :
· Une stabilité politique et une paix sociale ;
· Des politiques macroéconomiques tournées
vers l'exportation, diversifiées et respectueuses des lois du
marché qui, procurent aux investissements privés une grande
diversité d'incitations et encouragent une large participation de la
population au processus de croissance, selon le principe du partage des fruits
de la croissance ;
· Une administration efficace. La RDC devrait être
moins gouvernée mais efficacement administrée ;
· Une épargne intérieure forte pour financer
des taux élevés d'investissement ;
· Une gestion macroéconomique stable,
prévisible et transparente, avec discipline budgétaire et faible
inflation;
· La reconnaissance explicite du rôle des
ressources humaines en tant que source essentielle et but ultime du
développement et, par voie de conséquence, un investissement
élevé en capital humain ; L'économie congolaise est
sous-mobilisée :80% au moins de la population active est employée
à des activités de subsistance non monétarisée, et
le potentiel foncier, minier et hydroélectrique est
sous-exploité. Le secteur financier est dans un état
rudimentaire, l'épargne et
l'investissement sont sous-développés et le
pays
commence à peine à s'initier à la
technologie et aux
techniques de commercialisation et de gestion moderne.
Nous sommes à un tournant décisif pour le
décollage économique de la RDC; le pays bénéficie
en plus des concours des institutions financières multilatérales
pour stabiliser son cadre macroéconomique, des ressources stables
pouvant suppléer à la faiblesse de l'épargne
intérieure pour réhabiliter et reconstruire ses infrastructures
de base. Pour atteindre cet objectif, le pays ne doit pas seulement compter sur
les emprunts extérieurs mais l'investissement local. Il lui suffit
d'améliorer sa capacité d'absorption de ces ressources pour voir
l'avenir avec optimisme, car le délabrement des infrastructures est un
blocage aux investissements comme le délabrement des infrastructures de
transport est un frein à la production.
2.4 Infrastructures économiques de base
Les infrastructures économiques de base constituent un
facteur d'incitation aux investissements. Elles comprennent les infrastructures
de communication (les routes, les chemins de fer, les voies maritimes, les
infrastructures portuaires, les voies aériennes, etc.), de
télécommunications et de l'énergie.
Ces infrastructures servent de support à l'exercice de
l'activité économique et facilitent notamment l'activité
productive du secteur agricole, la passation de marché à distance
(les infrastructures de télécommunication) et l'évacuation
des biens du lieu de production du centre de consommation (l'infrastructure de
communication).
En République Démocratique du Congo,
l'état dans lequel se trouvent les infrastructures économiques de
base ne peut inciter les investisseurs surtout agricoles à prendre la
décision de s'implanter au pays.
Les voies aériennes, centrées sur Kinshasa et les
principales villes du pays sont aussi confrontées à de nombreux
problèmes.
Les infrastructures aéroportuaires sont vieilles et
souvent inadaptées aux évolutions technologiques
récentes.
Leur réhabilitation et leur modernisation
requièrent des moyens financière importants.
La régularité de la navigation sur le
réseau fluvial se heurte à des difficultés majeures : la
persistance des bancs de sable et les jacinthes sur certains tronçons
qui nécessitent un dragage continue ainsi que l'existence ça et
là d'obstacles naturels de grande envergure comme les chutes qui
obligent le passage à un autre mode de transport entrainant de ce fait
de ruptures de charge.
Le chemin de fer congolais, une infrastructure
obsolète, non intégrée, réalisé à
l'époque coloniale et qui n'a connue ni modification, ni
réhabilitation, ne répond aux besoins d'aujourd'hui et à
l'évolution de la technologie.
Le réseau routier se trouve réduit à des
tronçons d'itinéraires parcourant des zones épaisses sur
une infrastructure dégradée. Dans son état actuel, le
système des transports et des communications ne contribue ni à la
cohésion du pays ni à la constitution de l'unité d'un
pays.
La médiocrité ainsi que la dégradation
des infrastructures économiques de base constituent un frein au
développement des investissements dans certaines provinces de pays.
Une fois de plus, il revient à l'Etat congolais
d'affecter une partie de l'argent autrefois utilisée payer la dette
à la construction et à la réhabilitation des
infrastructures de base, conditions d'incitation aux investissements.
Il convient cependant de souligner que dans le cadre des
projets prioritaires de l'actuel gouvernement, les infrastructures de base
doivent occuper une place de choix.
Ces infrastructures de base (routes, voies ferrées, et
autres), constituent un des défis à relever pour doter notre pays
d'un environnement des affaires davantage incitatif destiné à
permettre au secteur privé de crées les richesses nationales et
les emplois.
L'objectif primordial de cette politique de
réhabilitation et de modernisation des infrastructures de base est de
garantir l'émergence du secteur privé favorisant la connexion
entre les centres de production des matières premières et ceux
destiné à leur transformation en produits
finis. Au jour d'hui un bon nombre des routes dont celles de
desserte agricoles sont en pleine réhabilitation.
92 CONCLUSION ET SUGGESTIONS
La République Démocratique du Congo est l'un de
41 pays les plus pauvres et très endettés, elle
bénéficie d'un allégement de 12,3 milliards de dollars,
dont 11,1 milliards de dollars au titre d'initiative renforcée en faveur
de pays pauvres très endettés (PPTE) et 1,2 milliard de dollars
au titre de l'initiative d'Allégement de la dette multilatérale
(IADM). La République Démocratique du Congo est le
trentième pays à atteindre le point d'achèvement de
l'initiative PPTE mise en place par les institutions financières
internationales (IFI) en 1996 et renforcée en 1999.
En ce qui concerne la RDC, son économie a
sombré suite à l'échec de la Zaïrianisation et
à l'éclatement de la crise de la dette extérieure au
début des années 80. Mais la RDC a dû régulariser sa
position financière extérieure pour se reconnecter aux circuits
financiers internationaux, il s'est suivie une gigantesque opération de
restructuration de sa dette extérieure puis un programme de
stabilisation macroéconomique de la pauvreté censés
être ponctués par un allégement de sa dette
extérieure que les congolais jubilent jusqu'aujourd'hui.
En effet, grâce à cet allégement, la RDC
ne sera plus confrontée à un lourd service de la dette par
rapport à ses recettes et à ses ressources en devises. Autrement
dit, le pays n'aura plus qu'a faire face à 15% du volume de sa dette
extérieure à rembourser quitte à négocier avec les
créanciers bilatéraux pour leur éventuel
rééchelonnement, à défaut d'un allégement
total.
La préoccupation centrale de la présente
étude a été celle de savoir si l'allégement de la
dette extérieure de la République Démocratique du Congo a
réellement des effets sur l'investissement et croissance
économique.
Nous sommes arrivés à comprendre que
l'allégement de la dette est un pas important pour notre pays, parce
qu'en réduisant significativement le service de la dette
extérieure, un nouvel espace budgétaire est crée pour
financer l'investissement en capital humain et les infrastructures. Elle
facilite l'accès à des ressources additionnelles au titre d'aides
budgétaires et dons-projets, le gouvernement peut financer
davantage les secteurs sociaux et le développement des
infrastructures, avec comme conséquence la réalisation d'une
croissance forte et soutenue, qui réduira progressivement la
pauvreté.
L'atteinte du point d'achèvement ouvre une nouvelle
ère pour la RDC. Le plus important est d'opérer une
répartition équitable des fruits de l'allégement et la
clé demeure la volonté d'investir dans le capital humain et dans
les infrastructures.
Ainsi nous suggérons quelques pistes de solution
pouvant servir de guider pour consolider les acquis de l'allégement de
la dette :
· Eviter de s'engager dans une autre nouvelle spirale
d'endettement ;
· Promouvoir l'investissement interne en améliorant
les climats des Affaire ;
· Renforcer la transparence et la bonne gestion des
finances publiques ;
· Alléger le système fiscal;
· création de façon permanente d'un
environnement propice à la conduite des Affaire reposant sur la
sécurité juridique et judiciaire.
Le changement politique et même une véritable
démocratisation ne peut garantir une meilleure gestion que si les
institutions fonctionnent de façon efficace grâce au respect du
principe de redevabilité intégrant la sanction aussi bien
positive que négative.
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TABLE DE MATIERE
EPIGRAPHE 1
EPIGRAPHE 2
DEDICACE 3
REMERCIEMENTS 4
INTRODUCTION 5
Problématique 5
Hypothèse 7
Interet Du Sujet 8
Objectifs Spécifiques de L'étude
8
Choix du Sujet 8
Approche Méthodologique du Travail 9
Canevas de l'étude 10
CHAPITRE I : L'ANALYSE CONCEPTUELLE SUR LA DETTE
EXTERIEURE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE 11
SECTION 1. DEFINITION DES CONCEPTS 11
1.1 La dette 11
1.2 Moratoire 13
1.3 Terme de l'échange 13
1.4 Le taux de croissance de PIB 13
1.5 Accords de rééchelonnement de la dette
14
1.6 Les programmes d'ajustements structurels(PAS)
15
1.7 Exportation et importation 15
1.8 Club de Paris 15
1.9 Club de Londres 16
1.10 Club de Kinshasa 16
1.11 Aide publique internationale au développement
16
1.12 Utilisations 16
1.13 Amortissement annuel d'un emprunt 16
1.14 Consolidation de la dette 17
SECTION 2 : ANALYSE THEORIQUE SUR LA DETTE EXTERIEURE
17
2.1 Généralités 17
2.2. Dette extérieure : Théorie
économique 18
2.3 Les mobiles de l'endettement extérieur
19
2.3.1 Le financement de l'investissement 20
2.3.2 Le lissage des fluctuations de la consommation
21
2.3.3 Pour éviter les ajustements 22
SECTION 3 : LE PROBLEME DE SURENDETTEMENT EXTERIEUR
22
3.1 Service de la dette 24
3.2 Engagement initial 25
3.3 Encours de la dette 25
3.4 Initiatives en la matière 25
Section 4 : LES INVESTISSEMENTS 27
4.1. Définition 28
4.2. Typologie d'investissements 28
Section 5 : LA CROISSANCE ECONOMIQUE 30
5.1 Définition 30
5.2 Types de croissance 31
5.3 Mesure de la croissance 31
5.4 Facteurs de la croissance 32
CHAPITRE II : L'ENDETTEMENT EXTERIEUR DE LA R.D.CONGO
34
Section 1 : La dette publique de la R.D.Congo
34
1 .1. Origine 34
1 .2. Evolution 34
1.3 Objectifs de la dette publique 37
1.4 La structure de la dette publique de la R.D.Congo
37
1.5 Nature de la dette extérieure 38
1.6 L'octroi de la dette extérieure 38
SECTION 2 : LA CONSISTANCE DE LA DETTE EXTERIEURE DE LA
R.D.C 38
2.1. Situation de la dette extérieure
39
2.3 Evolution des relations avec les bailleurs de fonds
40
2.2.1 Banque Mondiale 40
2.2.2. Fonds monétaire international
41
2.2.2. Fonds monétaire international
43
2.2.5. Club de Kinshasa 44
2.2.5. Club de Kinshasa 45
2.4 Service de la dette 46
2.5 Arrière sur le service de la dette
48
CHAPITRE III : L'ALLEGEMENT DE LA DETTE EXTERIEURE
CONGOLAISE 54
Section1 : dette et développement : les
défis du financement du
développement en R.D.Congo 54
1.1 La restructuration de la dette extérieure
congolaise 55
1.2 La gestion de la dette extérieure par le
gouvernement de transition 58
1.3 L'analyse conjointe du FMI et de la Banque
Mondiale sur la dette congolaise 61 1.4 La stratégie de croissance et de
réduction de la pauvreté de la
R.D.Congo 64
1.5 Les objectifs du millénaire en R.D.Congo
67
1.6 Les programmes des institutions financières
internationales en
République démocratique du Congo
71
1.7 L'impact des investissements chinois sur le
financement du
développement de la R.D.Congo 72
Section 2 : Allégement de la dette congolaise
75
2.1 La coalition de la dette extérieure au Congo
75
2.2 L'accord de restructuration de la dette
extérieure au Congo 75
2.3 Le service de la dette extérieure
77
2.3.1 La réduction du service de la dette
extérieure congolaise 77
2.3.2 Accession de la R.D.Congo au point
d'achèvement de l'IPPTE 78
2.3.3 La problématique de la gestion de la dette
79
CHAPITRE IV : L'ANALYSE DE L'EFFET DE L'ATTEINTE DU
POINT D'ACHEVEMENT SUR LA CROISSANCE ET LA RELANCE DES INVESTISSEMENTS EN
R.D.CONGO 81
Section 1. INVESTISSEMENT ET CROISSANCE ECONOMIQUE
81
1.1 Rôle de l'investissement dans la croissance
économique 81
1.2 Lien entre investissement et croissance
économique 82
1.3 L e code des investissements 83
Section 2. LES THERIES DU SURENDETTEMENT 83
2.1. Lien entre l'allégement de la dette et la
croissance 85
2.2. Cadre macroéconomique 86
2.2.1 Perspectives au service de la croissance
87
2.3 L'après point d'achèvement : pour un
développement durable 88
2.3.1 Les piliers d'un développement durable
88
2.4 Infrastructures économiques de base
89
CONCLUSION ET SUGGESTIONS 92
BIBLIOGRAPHIE 94
TABLE DE MATIERE 99
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