3.1.2 Le Tarn dangereux : les risques d'aménagement
des berges du
Tarn
L'image dangereuse du Tarn est la plus ancienne
représentation associée à ce cours d'eau à causes
des nombreuses crues qu'il a connu59. Ceci a profondément
marqué la mémoire collective et les représentations
sociales autour de celui-ci. Il est également associé à
une certaine image négative et dévastatrice, ce qui
véhicule une crainte autour de cet élément naturel.
Ceci se traduit concrètement par des berges qui se
font parfois trop discrètes et donnent l'impression d'tre volontairement
cachées des regards (figure 16). Face à ces risques majeurs, les
politiques d'aménagement mettent en oeuvre des plans de gestion autour
du Tarn60 qui classent les berges en zones dangereuses et inondables
avec risque d'effondrement. En effet, ces berges seraient impraticables
même en période de décru et la question de leur
aménagement n'est pas envisageable par les différents acteurs
politiques, associatifs et économiques de la ville. De plus, on
considère que « le coût engendré par de telles
infrastructures pour le confortement des berges est trop élevé
(100 000€) »61. Cette situation accentue
inévitablement le rejet du cours d'eau et la marginalisation de
l'interface ville/ rivière.
Ces remarques mettent en évidence le fait que les
priorités des politiques d'aménagement sont plutôt
axées vers une logique d'entretien plutôt que de mise en valeur de
cet élément paysager et ceci au détriment du potentiel que
cette interface pourrait offrir à la ville. Il va de soi que des projets
d'aménagement architecturaux ou urbains sont quasi inexistants sur cet
axe-là. Selon Geuneviève Parmentier «A Albi les berges
sont peu aménagées, elles présentent un coté
sauvage qu'on entend de conserver, l'idée est de travailler sur les
coulées vertes et les ruisseaux qui viennent se jeter dans le Tarn [...]
du fait des caprices du Tarn, il est difficile pour nous de proposer encore
plus d'aménagements, la rivière est encaissée et notre
marge de manoeuvre est faible. Par décision de l'état on ne fera
jamais de grands aménagements ».
Or, nous pouvons dire que dans le cas d'une ville moyenne,
l'interface ville/rivière peut être réfléchi
différemment et adaptée au contexte et à l'identité
de celle-ci. Aussi de nombreuses solutions techniques permettent aujourd'hui de
prévenir ces risques naturels qui freinent l'ouverture de la ville vers
sa rivière.
58 Direction de l'eau, La gestion de l'eau, un
enjeu majeur, Revue atoutsTarn, N° 90
59 La crue de mars 1930 a causé d'innombrables
dégIts et fit près d'un millier de morts.
60 Plans de prévention des risques naturels
prévisibles du Tarn 2003
61 D'après entretien Guillaume LAVAL 24/04/2012
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