Chapitre 2 : Définition des
concepts
L'objectif de ce chapitre est d'éclaircir certains
concepts structurant notre thématique de recherche.
2.1. Les acteurs dans le domaine
de la téléphonie mobile à Bamako
L'acteur est celui qui réalise, qui se trouve à
l'origine d'une action ou d'une décision. Le propos sur les acteurs dans
les sciences sociales est relativement nouveau et problématique, en
géographie il l'est encore en ce qui concerne leur rapport à
l'espace. Le but ici est de présenter quelques idées de
problématiques relatives au rapport entre acteurs et espace sans
épuiser la question, ni prétendre présenter tous ses
aspects.
L'acteur est une entité sociale (il peut
être un individu, un groupe, un opérateur, un État.)
dotée de la capacité d'action propre (ce qui
est l'opérateur), autonome (ce qui est différent de
l'agent) et possédant une compétence intentionnelle
stratégique de nature à influencer les autres acteurs en
terme de décision et de comportement spatial.
La géographie ne peut pas se passer d'identifier et
d'étudier les acteurs et leurs stratégies spatiales, si non
comment comprendre le sens du mouvement et de la formation spatiale. Quelle est
la place des différents acteurs dans la mise en place des espaces
géographiques ?
«L'espace n'est rien sans ses créateurs qui
sont en même temps ses usagers» (KLEINSCHMAGER, 1998 :
425) et « les producteurs de l'espace ne sont autre que les acteurs
sociaux qui sont producteurs et consommateurs, à la fois auteurs et
acteurs et spectateurs » (BRUNET, DOLLFUS, Mondes nouveaux,
1990 : 46).
L'espace est le soubassement du système social et de la
formation socio-spatiale. Il se trouve ainsi transformer par le jeu des
acteurs consciemment ou inconsciemment. C'est un élément
principal des stratégies des acteurs. Il est le lieu de
concrétisation des actions. A titre de justification, il faut
reconnaitre aujourd'hui que les dynamiques de la téléphonie
mobile jouent un rôle central dans l'évolution urbaine
contemporaine. Elles ont entraîné une croissance spatiale des
villes, certes, mais aussi et surtout un redéploiement des fonctions
urbaines. Avec le téléphone c'est tout une nouvelle
géographie de sensibilité qui se met en place à travers
l'aménagement des espaces pour les antennes téléphoniques.
2.2. La dynamique
C'est l'étude des faits dans leur mouvement au
même titre que les forces qui conduisent ce mouvement, les interactions
qui s'opèrent et les effets qui en résultent. Un jeu des forces
naturelles et humaines qui incitent l'évolution d'un objet, d'une
activité, d'un espace etc. dynamiques urbaines, les artères
périphéries centrales apparaissent clairement comme des rues en
intenses mutations. Cette dynamique urbaine s'accentue par de nouvelles
nuisances pollution, engorgement, embouteillage, bruit, et mise en relation des
différents espaces (DIARRA, 1999). Elle s'exprime par la migration de
toute sorte, les déplacements quotidiens ou résidentiels...) avec
l'usage massif du téléphone mobile.
La dynamique spatiale ou territoriale est l'étude de la
recomposition spatiale et des forces sous-jacentes, de leurs processus et de
leur logique, de leur interaction et de leur résultat.
La dynamique s'exprime à partir de l'analyse
diachronique, qui vise à étudier de faits dans la durée,
c'est-à-dire évaluer l'évolution d'un paysage dans une
période donnée, des concepts dynamiques comme fusion, fission,
diffusion, expansion, recomposition, relocalisation, redéploiement,
etc.
En plus de toutes ces dynamiques, celle économique est
beaucoup plus remarquable avec le concept de
«centralité» et
«d'attractivité» de la ville. Elle est un espace
favorable pour la concurrence entre les opérateurs de la
téléphonie mobile.
|