Université Gaston Berger de Saint
Louis
Unité de Formation et Recherche de Lettres et
Sciences Humaines
Section de géographie/Laboratoire
Leïdi
Option. Espaces et sociétés
urbaines
Utilisation de téléphone mobile,
dynamiques des acteurs dans l'espace urbain de Bamako
Mémoire de Master
Présenté par:
M. Issa FOFANA
Sous la direction de
M. Boubou Aldiouma SY
Maître de conférences
Année académique 2010-2011
Plan
Titres
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N° pages
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Résumé
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3
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Introduction générale
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7
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Chapitre 1: Problématique
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11
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Chapitre 2 : Définition des concepts
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21
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Chapitre 3 : Méthodologie
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26
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Première partie : la politique, les acteurs
et les stratégies des dans le domaine de la téléphonie
mobile dans l'espace urbain de Bamako
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Chapitre 4: La politique de la
télécommunication au Mali
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35
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Chapitre 5 : Les opérateurs de la
télécommunication au Mali
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38
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Chapitre 6: Les stratégies de
conquête des opérateurs
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46
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Deuxième partie : dynamique et
recomposition de l'espace
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Chapitre 7: La concurrence entre les
deux opérateurs
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58
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Chapitre 8: Dynamique urbaine de la ville de
Bamako
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61
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Chapitre 9: Organisation spatiale
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65
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Conclusion générale:
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76
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Bibliographie:
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79
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Table des matières
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86
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Annexes
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88
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Résumé
La libéralisation du secteur de la
télécommunication a provoqué une dynamique concurrentielle
entre les deux opérateurs (SOTELMA/Malitel et Orange Mali) et une
réorganisation de l'espace bamakois. Cette dynamique de recomposition
est plus accentuée par l'augmentation du nombre de clients par les
opérateurs, c'est-à-dire les stratégies
déployées pour attirer plus de clients. Du coup, ce qui sous
entend l'augmentation du nombre des usagers et engendre une nouvelle
appréciation des usagers de l'espace où ils habitent.
Par la réduction des déplacements, l'attachement
de ses usagers, l'augmentation des affiches publicitaires dans les rues, aux
bords des autoroutes, des antennes de relais sur les collines et le toit des
bâtiments, etc., le téléphone mobile contribue fortement
à la recomposition de l'espace urbain. Il n'est plus un
téléphone lié à un espace (domicile, service,
cabines etc.) auquel une personne doit toujours être à
côté pour pouvoir répondre aux appels, il est devenu un
outil de communication individuel de n'importe quel endroit pourvu qu'il existe
un réseau mobile.
Avec l'évolution rapide, le citadin est
dorénavant situé ici et là, ce qui implique à
l'usage intensif du téléphone mobile. La mobilité
qui signifie toujours un déplacement d'un point à un autre sur le
plan physique, mais aussi virtuellement. Elle s'effectue dans un cadre spatial.
La transmission de l'information téléphonique
crée une nouvelle fonction de l'espace physique. Par l'espace de
l'information, nous comprenons ici, le contrôle de l'espace par la
téléphonie mobile par rapport à l'espace physique. En
somme nous faisons face à une réorganisation de l'espace urbain.
Comme nouvel phénomène social, l'expansion de la
téléphonie mobile se note généralement dans les
villes et en particulier celle de Bamako.
Abstract
The liberalization of telecommunications has led to a
competitive dynamic between the two operators (SOTELMA/Malitel and Orange Mali)
and reorganization of urban space of Bamako. However, it should be noted that
the dynamics of reconstruction are compounded by the conquest of space by the
operators, which means, the strategies to get more customers. So, which implies
an increase in the number of users and new appreciation of the area where they
live.
By reducing travel, the attachment of its users, increasing
publicity posters in the streets, at the edges of highways, the antennas on
hills and roofs of buildings, etc.., the mobile phone contributes significantly
to the reorganization of urban space. It's no longer bound to a space (homes,
services, cabins etc.) which, user must always be on hand to answer calls; it
became tool for individual communication of anyplace providing there is a
wireless network.
With increasing of mobility in Bamako, the city is now
located here and there, which involves the intensive use of mobile
phones. Mobility that always means shift from one point to another on the
physical plane, but also virtually. Mobility and space are two complementary
concepts. Mobility here takes place in a spatial context.
The transmission of telephone information creates new
function of physical space. By information space, we understand here the
control of space by mobile telephony over the physical space. In conclusion, we
are facing to the reorganization of urban space. As a new social phenomenon,
the expansion of mobile telephony is noted particularly in Bamako.
Remerciements
Mes premiers remerciements vont naturellement à
l'ensemble du corps professoral de l'Université Gaston Berger de
Saint-Louis, à ceux en particulier l'Unité de Formation et de
Recherche (UFR) des Lettres et Sciences Humaines (LSH) pour la qualité
de leur enseignement.
Mes remerciements sincères vont à mon encadreur
le professeur SY, Boubou Aldiouma d'avoir accepté
d'encadrer ce mémoire sur un sujet encore moins exploité en
géographie au Mali. Qu'il trouve l'expression de ma gratitude pour son
appui méthodologique concernant le mémoire. Sa
disponibilité n'a pas fait défaut durant toute cette formation et
cette rédaction, notamment dans les moments les moins propices à
la réflexion intellectuelle, et je le remercie sincèrement pour
toutes ses recommandations.
J'exprime ma sincère gratitude à Dr. SISSOKO,
Moussa, Directeur de recherche et co-directeur du Centre POINT SUD, qui a
permis un réel développement de ma réflexion dans le cadre
plus formel de la recherche en m'accueillant au sein des différents
programmes de recherche sur le savoir local. Son soutien sans faille,
dès les premiers instants et sur l'ensemble du parcours de ce
mémoire, a été fondamental dans l'accomplissement de cette
recherche. Je lui suis reconnaissant pour tous les efforts et temps
précieux qu'il m'a accordé dans le cadre de cette formation.
Je remercie particulièrement mes parents et ma famille
pour leur soutien contant et leur encouragement.
Mes remerciements vont à tous ceux qui de près
où de loin ont contribué à cette formation intellectuelle
et morale.
Dédicaces
Je dédie ce mémoire :
à mes parents, qui m'ont
donné l'affection et le soutien sans lesquels, je ne pouvais pas
atteindre ce niveau.
à ma fille, Djita FOFANA,
qui se sert du téléphone mobile pour relier Sanar et Bamako
constamment pour avoir de mes nouvelles.
Introduction
générale
« Le territoire est plus
que jamais là. »
(BRUNET, 1990 : 87)
Beaucoup de questions se posent autour de la disparition de
l'espace géographique, loin de disparaître ou de le
rétrécir, il est placé au coeur de la
préoccupation de plusieurs disciplines. Cette étude sur la
relation entre le téléphone mobile et espace passe
nécessairement par les acteurs du secteur de la téléphonie
mobile.
Cette nouvelle ère de la communication technologique
à distance éclate dans un contexte marqué par d'autres
mutations de grande ampleur (globalisation de l'économie, urbanisation)
qui font peser sur les acteurs économiques, les territoires et les
citoyens de nouvelles contraintes. Aujourd'hui, le développement et la
compétitivité des régions dépendent largement de la
qualité de leur accessibilité à l'information, et plus
spécialement à partir des réseaux de
télécommunication. Dans les villes, le téléphone
mobile est largement inscrit dans le paysage. Autour des rondpoints, de jeunes
vendeurs de cartes de recharge prépayées se regroupent le plus
souvent. Il est fréquent de voir le sourire des usagers en
téléphonant sur les panneaux publicitaires et parfois dans les
rues de la capitale.
Dans le District de Bamako, l'une des choses la plus
remarquable, est l'augmentation des usagers du téléphone mobile,
des antennes de relais sur les collines et les toits des maisons, des panneaux
de publicité des opérateurs, des espaces de rencontre pour des
jeux gagnant des usagers dans les rues, les familles, les bureaux, les
marchés, les restaurants, etc. Partant de ce fait, il nous semble
important de se poser la question comment l'espace se réorganise
t-il ?
Il revient à l'homme de choisir le style d'organisation
spatiale qui lui convient. Le rythme de croissance du téléphone
mobile dans la ville de Bamako favorise une réorganisation spatiale
rapide de l'espace. En moins de deux décennies, une personne sur deux
possède le téléphone mobile.
La manière dont la technologie de la communication
influence le temps et l'espace en général, a été
beaucoup étudiée par les disciplines en sciences sociales.
Cependant, un accent particulier sur la relation entre le
téléphone mobile et l'espace urbain mérite d'être
analysé parce que la ville est la première zone à
être influencée par la diffusion de la téléphonie
mobile dans le domaine économique, social et culturel. Le rôle de
cet outil de communication est l'un des sujets le plus important dans la
recomposition actuelle de l'espace urbain et croît de plus en plus. C'est
ainsi que ABLER (1970), un célèbre auteur dans les études
de la communication et de l'espace urbain disait que:
[A]dvances in information transmission may soon permit us
to disperse information gathering and decision-making activities away from
metropolitan center, and electronic communications media will make all kinds of
information equally abundant everywhere in the nation, if not everywhere in the
world.
Dans le même cadre, en plus de la diffusion de
l'information et en donnant un sens particulier, la fin du territoire,
à l'espace urbain en matière d'utilisation de l'ordinateur,
GILDER (1995) argumente ainsi: "we are headed for the death of cities»
due à l'augmentation du nombre de l'ordinateur personnel. Il
prétendait que: "cities are leftover baggage from the industrial
era." Par ce raisonnement, la ville n'a plus besoin d'accéder
à une large activité culturelle et de source d'information parce
que la télécommunication peut apporter la liberté
individuelle. Cette même question est beaucoup plus accentuée dans
l'utilisation du téléphone mobile.
L'avènement de la téléphonie mobile au
cours des dernières décennies à Bamako, et son usage
populaire, transforment la dynamique de communication, la compréhension
des relations spatiales par la réduction de la distance et
l'augmentation de l'accessibilité à l'information y compris
certains rôles joués par l'ordinateur et de nouveaux services.
Dans son essai sur les répercussions des Technologies d'Information et
de Communication (TIC), (FATHY, 1991), voit l'avenir de la ville comme celui
d'une «télécité» dans laquelle la
structure urbaine deviendrait topologique (partie géométrique qui
considère uniquement les relations de position), non
hiérarchique, et où les rapports sociaux et économiques
seraient fortement influencés.
Dans la dynamique de l'utilisation du téléphone
mobile, c'est tout un mode de vie urbaine qui est révolutionné.
Là où l'on se déplaçait au risque de trouver une
boutique vide ou d'absenter un ami ou un parent, le coup de fil permet de
vérifier en amont si la personne à qui on s'adresse est sur place
ou non. Le gain de temps est essentiel et constitue déjà un
changement radical dans les habitudes des usagers.
Les changements des perspectives spatiales de Bamako peuvent
être abordés sous deux angles: de perception et de comportement
c'est-à-dire la dimension subjective. La dimension subjective de
l'espace bamakois se base sur l'usage du téléphone mobile en
termes de comportement individuel de la population du territoire de Bamako. Il
constitue un élément décisif dans le déroulement du
processus d'organisation et de réorganisation spatiale.
Les usagers (considérés ici tant qu'un ensemble
d'individu) déterminent la nature et la forme spatiale dans le cadre et
les contraintes de leur espace de vie. Ce comportement peut s'exercer en
mettant un certain nombre de facteurs : psychologique, culturels, sociaux,
en évidence qui influencent et façonnent le processus cognitifs,
c'est-à-dire des représentations et des attitudes des usagers de
la téléphonie mobile.
A Bamako, le téléphone mobile est solidement
ancré dans les habitudes. Il n'est pas non plus exclu de
présenter ses condoléances, de féliciter pour un
événement heureux (anniversaire, mariage, naissance,
baptême, fêtes religieuses ou de fin d'année...) par
téléphone de vive voix ou par Short Message Service (SMS)1(*) (à envoi multiple ou
à liste). Certains plus compréhensifs que d'autres, mettent tout
cela sur le compte des nombreuses obligations liées à la vie en
ville. La solution du téléphone mobile s'est ainsi imposée
comme la plus simple, la plus économique et la plus rapide. Elle est
instantanée et devient de plus en plus accessible, en termes de
coût et même de disponibilité de l'offre. D'où
l'apport de la dynamique concurrentielle entre les opérateurs dans ce
secteur. C'est grâce à cette dynamique que le nombre d'usager de
la téléphonie mobile est considérable aujourd'hui.
Le besoin de communiquer est similaire chez les
différentes catégories sociales (Riches et pauvres, jeunes et
vieux, hommes et femmes). Tout le monde manifeste ce besoin, mais maintenant
c'est le téléphone mobile qui est sollicité en fonction de
sa rapidité et de son efficacité aujourd'hui. Toute chose qui
demande une utilisation forte de la téléphonie mobile ce qui
engendre une recomposition de l'espace urbain.
Le téléphone mobile a une influence importante
sur l'organisation spatiale urbaine. MORSE, a été un des premiers
a démontré cela 1844, par l'envoie d'un message par le
télégraphe et plus tard, le téléphone de Baltimore
à Washington, en fournissant ainsi une alternative à la
circulation physique des messages (GOTTMANN, 1977).
La téléphonie mobile n'est pas analysée
seulement ici en tant que moyen de communication mais aussi comme moyen qui
peut intervenir dans la recomposition de l'espace. L'étude prend en
compte l'ensemble des infrastructures du téléphone mobile en
termes de matériels d'occupation et de restructuration de l'espace.
De plus en plus, le téléphone mobile se
libère des contraintes du domicile ou du bureau. Il devient totalement
urbain, c'est-à-dire qu'il accomplit l'idéal de la ville,
fondé sur l'échange, l'insertion individuelle dans de multiples
réseaux, en somme la circulation facile de l'information. L'espace
urbain (la rue comme les transports collectifs) devra donc accueillir ces
nouveaux usages. Les premières questions qu'on se pose lorsqu'on appelle
quelqu'un sur son téléphone mobile sont "Où es-tu?
(c'est-à-dire le lieu, mais aussi une mise en relation avec d'autre
lieu. Il s'agit de faire une distinction entre ici et ailleurs) ;
est-ce que je te dérange?", parce que nous n'avons aucun moyen de savoir
où il se trouve à cet instant précis. Il peut être
dans un marché, une école, au bureau, dans un véhicule,
dans une rue, à la maison, etc.
Dans l'histoire, la télécommunication a
été souvent vue comme la rébellion de l'homme contre les
obstacles du temps et de l'espace et son succès les surmonte (OSLIN,
1999 : 1). Le progrès technologique à la fin du
XIXème et au début du XXème
siècle a largement contribué à bouleverser la conception
du temps et de l'espace et à redéfinir le rapport de l'homme
à son territoire (KERN, 1983). Or, depuis quelques années
déjà, le phénomène commence aussi à se
manifester : les espaces publics sont de plus en plus le théâtre
de comportements et d'activités relevant du domaine privé. Si les
espaces publics ne sont pas délaissés, l'utilisation qui en est
faite s'en trouve quelque peu modifiée.
Ce mémoire est structuré en deux parties :
une première partie aborde la politique, les acteurs et les
stratégies dans le domaine de la téléphonie mobile dans
l'espace urbain de Bamako; enfin une deuxième partie qui souligne la
dynamique et la recomposition de l'espace.
Chapitre 1: Problématique
Le Mali est un pays enclavé avec une superficie de
1 241 238 km². Sa population est estimée à 14 517
176 habitants en 2009, dont 73 à 75% vivent en zones rurales. A l'instar
du continent africain en général, il est très faiblement
équipé en matière d'infrastructures routières
(Ministère de transports malien, 1994). La densité nationale de
l'appropriation du téléphone à la même époque
était de 0,40 ligne principale (LP)/100 (téléphone fixe)
et de 0,44/100 (téléphone fixe et cellulaire). La densité
urbaine de l'appropriation du téléphone à la même
époque était de 1,15 LP/100 et celle des zones rurales
était de 0,02 LP/100 en 2000 (IUT, 2001).
Source : CRT, (Comité de Régulation des
Télécommunication du Mali, 2011)
Figure 1. La
télé-densité de la téléphonie mobile du Mali
de 2002 à 2009.
Cette figure indique une
évolution croissante téléphonique (fixe et mobile) au
Mali. En 2002, l'année de l'arrivée du deuxième
opérateur la télé-densité était de
0,45% ; sept ans plus tard (2009) elle a attient 31%. Cette croissance
est due à la concurrence entre les deux opérateurs dans leur
quête de la clientèle dans un pays où les infrastructures
du téléphone fixe ne répondaient pas à la demande
des usagers.
La carte montre la répartition des infrastructures de
la télécommunication du Mali, avec Bamako comme centre de
distribution des services de communication.
Figure 2. Le principal axe de connexion de
réseau téléphonique (Loïc Baron, 2006)
Le Mali n'a pas l'accès direct aux Backbones2(*), parce qu'il n'a pas de
débouché sur la mer. Il reçoit la connexion à
partir des réseaux internationaux de télécommunications
avec les pays voisins: le Sénégal à travers la
région de Kayes et la côte d'Ivoire à travers la
région de Sikasso.
Au regard de la superficie du territoire, l'insuffisance des
moyens de communication est remarquable et pour pallier cette insuffisance
potentielle le recours est fait au téléphone. Le nombre
d'abonnés au téléphone au Mali en 1999 était de
40165 dont 6375 pour les abonnés cellulaires contre 4 460 543 sur
un effectif de 4 545 339 en 2009 pour les abonnés du
téléphone, soit 98% du parc national (Comité de
Régulation des Télécommunication du Mali, (CRT) 2010).
Malgré la faiblesse de l'acquisition de téléphone en
comparaison aux autres pays de la sous-région, nous pouvons soutenir que
le Mali a fait son entrée dans le siècle des Technologies de
l'Information et de la Communication (TIC). Depuis la fin du régime de
parti unique et l'avènement de la démocratie pluraliste au Mali,
le paysage médiatique a connu de profondes transformations liées
à la libéralisation du secteur de la
télécommunication.
Les pouvoirs publics et les pouvoirs locaux ont depuis le
début du 21ème siècle, une bonne conscience
des enjeux des TIC qu'ils considèrent comme indispensables aux
stratégies de développement économique et à
l'attractivité territoriale.
Selon plusieurs auteurs comme LASSERRE, Frédéric
en 2000, les TIC sont perçues comme des outils de lutte contre la
distance et la fin de l'hétérogénéité
spatiale. Il soutient l'idée selon laquelle que, grâce aux
réseaux et services de TIC, la communication à distance devenait
possible partout. Plusieurs expériences d'introduction des technologies
de la télécommunication ont été menées au
Mali. Cela va de la téléphonie rurale à Internet en
passant par la radiodiffusion sonore et télévisuelle. Parmi ces
moyens de communication, le téléphone mobile est l'outil de
communication et de territorialisation qui efface le plus les contraintes
liées à des distances et à des réalités de
l'espace.
Le marché de la téléphonie mobile a connu
une croissance de 30% en 2009. Le parc national mobile est passé de 3
429 019 abonnés en 2008 à 4 460 543 abonnés en 2009.
L'introduction du téléphone mobile au Mali dans les années
90 s'est faite de façon progressive dans les grandes
agglomérations et cela en fonction de la dimension démographique
et des intérêts économiques.
Dans ce mouvement, les grandes agglomérations comme
Bamako ont connu un essor remarquable et ont été le lieu de
concurrence entre opérateurs de la télécommunication
(SOTELMA/Malitel et Orange Mali). Au-delà de cette
caractéristique essentielle, la perception de l'espace urbain,
l'expérience urbaine, les stratégies d'interaction sont
revisitées de multiples manières par l'emprise croissante du
téléphone mobile.
Les villes étant caractérisées par la
mobilité, le téléphone portable a permis de renforcer et
de transformer les liens que les gens nouent dans le cadre des affaires et des
échanges. Si avant l'attente d'un bus consistait un calvaire et une
source d'anxiété, aujourd'hui avec le téléphone
mobile on gagne en efficacité et en temps dans le cadre des
échanges interpersonnels (FRACCHIOLLA, 2001). De tels scénarios
ont fait leur apparition avec le téléphone mobile. L'une de ces
tendances est celle de la privatisation des espaces publics.
Si la nature même des espaces publics est en mutation,
l'utilisation croissante des moyens de communication mobile altère
encore plus profondément le rapport à ces espaces (MOSS et
TOWNSEND, 2000) qui deviennent, non plus des lieux de communication, mais des
lieux de télécommunication. Grâce aux outils de
télécommunications, il devient possible de s'isoler tout en
déambulant sur la place publique. De première vue,
l'évolution rapide de ces technologies de communication donne
l'impression de la fin de la géographie. Parce que, le temps et l'espace
se trouvent défier par elles. Les obstacles physiques qui pouvaient
empêcher ou rendre difficile certaines activités sont aujourd'hui
faisable dans un temps record.
Il faut tout de même noter que les modifications de ce
genre ne sont pas forcement de grandes ruptures mais plutôt des
adaptations liées à ce mélange croissant des dimensions
physique et virtuelle de l'espace urbain. Ainsi pour RALLET (2001),
« les grandes oppositions binaires qui caractérisaient
l'espace (loin/proche, présent/absent...) ne disparaissent pas, mais
s'atténuent. On peut désormais imaginer une coprésence
continue. Quand on est loin, on reste présent. Nous sommes dans un
continuum spatio-temporel, qui affecte la manière dont on
interagit ». Dans le contexte de la ville l'individu peut
continuellement optimiser les choix de localisation, de déplacements
grâce au téléphone. Être urbain, ne devient-il pas
une contrariété entre deux notions ? « Celle
d'avoir besoin des autres pour interagir avec eux et celle d'être
gérés par la présence des autres pour réaliser ces
interactions ». Avec l'augmentation démographique, l'espace
urbain s'accroît, ce qui tend à allonger les déplacements.
La morphologie urbaine est la conséquence des
interactions sociales et non leur cause. Dans un contexte de mutation sociale,
la valeur du temps est une donnée complexe qui varie selon les
individus, les époques. Le temps devient un bien de plus en plus rare.
Les moyens de transport avec moteurs ont bouleversé l'aménagement
urbain (WIEL, 2004). Cependant, quand est -il pour la téléphonie
mobile ?
Les comportements de transport n'en possèdent pas moins
une certaine autonomie qui nait de leurs conditions effectives de
réalisation.
Ainsi, le téléphone mobile vient combler ce
désire tant important chez les besogneux. Du coup l'attractivité
du téléphone mobile se comprend dans la mesure où les
commissions sont de plus en plus effectuées par ce moyen de
communication qui offre un certain nombre d'avantage plus que les autres moyens
de communications.
Même si le déplacement permet de réaliser
des activités localisées dans les lieux et se caractérise
par un but, un moyen de transport, une distance, un temps..... Ces facteurs
expliquent l'appropriation massive du téléphone portable dans le
contexte bamakois. Bamako devient de plus en plus grand en superficie et le
problème les moyens de transport se pose de plus en plus. Dans ce
contexte le téléphone devient le «sang» de la
communication.
Afin d'augmenter le nombre d'abonnés de la
téléphonie mobile, le gouvernement a ouvert la concurrence du
secteur en 2002. Cette réforme s'est traduite par l'introduction de
l'opérateur Orange Mali qui a abouti à la baisse des tarifs). En
matière de réglementation des tarifs, les textes de
références sont l'ordonnance n°99-043-P-RM du 29 mars 1999
modifiée et le décret n°00-230-P-RM du 10 mai relatif
à l'interconnexion.
Ces deux textes majeurs offrent aux deux opérateurs la
main libre de fixer le niveau de leurs tarifs, sous réserves des
engagements stipulés dans leurs licences et des dispositions de
l'ordonnance. Cependant, précisent les textes, les opérateurs
doivent soumettre au Comité de Régulation des
Télécommunications au Mali (CRT) des tarifs applicables à
tous leurs services. Mais il peut s'opposer à l'application de ces
tarifs au cas où ceux-ci ne respecteraient pas les dispositions de
l'ordonnance et les règles de concurrence.
1.2. Les objectifs de recherche
1.2.1. Objectif
général
La géographie des télécommunications
étudie les articulations entre les réseaux sociaux et techniques
et leurs relations avec le milieu physique ; le téléphone
mobile modifie le rapport entre l'homme, l'espace et le temps. Le but de cette
recherche est de faire connaître, mieux encore, à la
communauté scientifique la politique commerciale des opérateurs
de la télécommunication en milieu urbain. L'objectif principal de
notre étude est d'analyser la politique commerciale des
opérateurs de la télécommunication au Mali. Cet objectif
général rappelle des objectifs spécifiques.
1.2.2. Objectifs
spécifiques
Ce mémoire a comme objectifs spécifiques:
-étudier l'évolution du téléphone
mobile dans le District de Bamako ;
-explorer les stratégies et les politiques des deux
opérateurs de la téléphonie mobile dans la conquête
de l'espace (SOTELMA/Malitel et Orange Mali) ;
-dégager ces politiques dans le processus
d'appropriation de la téléphonie mobile ;
-décrire les cadres de réglementation de leur
concurrence ;
-décrire l'organisation spatiale urbaine de Bamako
à partir des infrastructures de la télécommunication. Ces
étapes vont sous-tendre l'analyse qui permettra de comprendre la
recomposition de l'espace urbain de la ville de Bamako à travers la
téléphonie mobile. Pour atteindre ces objectifs nous avons
formulé les questions et hypothèses suivantes.
1.3. Questions et
hypothèses de recherche
1.3.1. Les questions de
recherche
- Quelles sont les stratégies des opérateurs
dans la conquête de l'espace urbain ?
- Quelle est la perception des stratégies des
opérateurs de la télécommunication ?
- Quelle est la différence entre les stratégies
de conquête de l'espace des deux opérateurs ?
- Comment cette concurrence s'opère-t-elle dans
l'organisation spatiale de la ville de Bamako ?
1.3.2. Les hypothèses
Hypothèse 1. L'engouement actuel pour
la téléphonie mobile masque beaucoup de phénomènes
complexes dans la ville de Bamako.
Hypothèse 2. Les dynamiques des
acteurs de la téléphonie mobile constituent un facteur principal
de la mutation urbaine de la ville de Bamako.
1.4. Intérêt et
justification du thème
Bamako, capitale du Mali, a environ une population de 1 809
106 habitants répartis dans 288 176 ménages sur une superficie
d'environ 267 km²3(*)
(Projet urbain du Mali, 1996). La population de Bamako est composée de
908 895 hommes et de 900 211 femmes, soit 101 hommes pour 100 femmes. Les
femmes représentent 49,8 % de la population contre 50,2 % pour les
hommes. Elle a été multipliée par près de 1,8
depuis 1998, ce qui représente un taux de croissance annuel moyen de 4,8
% (Direction Nationale de la Statistique de l'Information, 2011). Cette
croissance démographique et spatiale fait que la ville est
exposée à des crises multiformes, qui touchent les moyens de
transport public avec le prix élevé des transports en commun. Ce
processus d'urbanisation a cru à un rythme annuel à 5 %.
L'accroissement de la population transforme l'organisation
spatiale de cette ville dont les politiques d'aménagement du territoire
sont limitées en raison de l'insuffisance des moyens financiers en
matière d'habitat, de la prégnance de la relation
centres-périphéries.
Ces facteurs conjugués ont fait que la ville de Bamako
s'est développée sur la rive gauche, sur la terrasse alluviale du
fleuve Niger, se trouvant coincé entre celui-ci et le Lassa Koulou,
Koulouba, Point G et Sikoroni - Koulou qui forment d'ouest en est une
série de collines en arc de cercle qui sont des formations
gréseuses constituant les dernière marches des Monts Mandingues.
Elle a débordé aussi sur la rive droite en occupant la plaine
comprise entre le fleuve et les collines de cette rive ainsi que les hauteurs
elles-mêmes (les collines de Badalabougou et de Magnambougou).
Cependant, la ville de Bamako connaît un trafic
important dû à l'augmentation du parc d'automobile. Cette
croissance dépasse le rythme d'aménagement des voies et
d'équipement de transport.
Le trafic dans la ville de Bamako est déterminé
par les problèmes qui sont : la mauvaise organisation des lignes
de transport collectif qui convergent toutes vers le centre ;
l'insuffisance des moyens de transports collectifs se traduit par de longues
files d'attente pendant des heures de pointes ; l'insuffisance de parking
et des aires de stationnement, limitant les espaces réservés aux
piétons ; le mauvais état de certaines routes entre le
centre et certaines périphéries de la ville.
Le réseau de transport en commun est organisé
autour de «places» (gares routières) à partir
desquelles s'organise la desserte des quartiers de la périphérie.
Ces gares routières sont : Cinéma vox, Railda, Assemblée,
Grande Mosquée, Nouveau Marché Médine. Les lignes, les
gares routières et les arrêts sont déterminés par
arrêté du district en concertation avec les organisations de
transporteurs. Une ligne est un itinéraire auquel est associé le
quartier desservi à la périphérie ou la place du
centre-ville. Le réseau compte actuellement 46 lignes (seulement 6
lignes à la fin des années 60), desservant une soixantaine de
destinations en fonction de la demande des usagers4(*).
La carte montre la répartition des différents
quartiers de Bamako sur les rives gauche et droite.
Figure 3. Carte de repérage de Bamako et des
ses quartiers (Bertrand, Fouétilou, département de
Géographie de l'Université de Caen, 1997).
Ceci montre le caractère accidenté du milieu
physique de Bamako et les contraintes sur les déplacements de la
population d'où la nécessité de solliciter le
téléphone mobile pour les besoin de communication.
L'espace urbain de Bamako est devenu un espace convoité
par la population (flux migratoire). La morphologie urbaine et la
mobilité sont deux aspects d'une même réalité
sociale.
La ville est reconnue au premier plan par les dynamiques
diverses des infrastructures des transports pour faciliter les
déplacements.
Le téléphone mobile et les autres
infrastructures participent à la génération
d'économies d'agglomération, comprises comme la somme
d'économies de localisation et d'économies d'urbanisation (BAKIS,
2010).
Actuellement, il faut signaler la recherche de clients par les
opérateurs et l'appropriation du téléphone mobile par les
acteurs territoriaux, urbains notamment. Elles sont intégrées
dans une vision du territoire: équipement (pour renforcer son
attractivité), mais aussi son image, et instrument de la concurrence
avec les autres territoires.
L'accroissement du parc de téléphones mobiles a
conduit l'ensemble des opérateurs (SOTELMA/Malitel et Orange-Mali)
à implanter les stations relais pour permettre l'émission et la
réception des communications. Les stations sont installées sur
des points hauts situés sur des immeubles ou des ouvrages assez
dégagés pour permettre une bonne couverture. Dans leur
conquête de la plus grande part du marché du secteur de la
téléphonie mobile, les deux operateurs au Mali se sont
livrés depuis un certain temps à une concurrence sans
précédent. Chacun utilise sa propre stratégie de marketing
pour attirer la clientèle: les consommateurs peuvent
bénéficier des bonus à trois chiffres. Les deux
opérateurs expérimentent toutes sortes techniques de
markéting en faveur de leurs consommateurs, facturation à la
seconde, bonus de 50 %, 100 %, de 120 %.
Ainsi, Orange Mali s'est imposé avec la plus grande
part du marché, soit plus de 3 millions d'abonnés ; il a
procédé à la mise en place d'une fondation à
vocation humanitaire. Il entreprend beaucoup d'oeuvres caritatives dans le
domaine de l'éducation de la santé, du sport, etc.
Orange Mali fait du sponsoring et est présent sur tous
les fronts pendant que Malitel éprouve des difficultés pour
satisfaire sa clientèle: certains utilisateurs se méfiaient de
communiquer avec un détenteur de puce Malitel.
« Orange Mali a un service de Marketing et de
communication et sait comment conquérir le marché Malien »
déclarait en son temps un responsable de cette société
(FALL, 2010).
En revanche, la concurrence a longtemps tourné à
l'avantage de Orange Mali, alors que l'opérateur historique était
confronté dans des problèmes de gestion administrative. Mais
depuis quelques mois, avec l'arrivée de Maroc Télécom,
qui, en 2009, a racheté 51 % des actions de l'opérateur national
malien pour 180 milliards de F CFA, SOTELMA/Malitel commence à se lancer
dans une nouvelle stratégie de marketing avec des tarifs de
communication plus bas que ceux de Orange. Ainsi la reconquête de
l'espace demeure inéluctable. Cette guerre commerciale, qui a permis de
faire passer le taux de pénétration de 5% à 42 % entre
2003 et 2008, se fait au bénéfice des clients.
Le dynamisme du secteur de la téléphonie mobile
à Bamako impose de nouvelles donnes sur le plan de la socialisation et
de la structuration de son espace. On s'interroge ainsi sur les
stratégies d'attirance des clients et le mode d'appropriation du
téléphone mobile dans la ville de Bamako.
Chapitre 2 : Définition des
concepts
L'objectif de ce chapitre est d'éclaircir certains
concepts structurant notre thématique de recherche.
2.1. Les acteurs dans le domaine
de la téléphonie mobile à Bamako
L'acteur est celui qui réalise, qui se trouve à
l'origine d'une action ou d'une décision. Le propos sur les acteurs dans
les sciences sociales est relativement nouveau et problématique, en
géographie il l'est encore en ce qui concerne leur rapport à
l'espace. Le but ici est de présenter quelques idées de
problématiques relatives au rapport entre acteurs et espace sans
épuiser la question, ni prétendre présenter tous ses
aspects.
L'acteur est une entité sociale (il peut
être un individu, un groupe, un opérateur, un État.)
dotée de la capacité d'action propre (ce qui
est l'opérateur), autonome (ce qui est différent de
l'agent) et possédant une compétence intentionnelle
stratégique de nature à influencer les autres acteurs en
terme de décision et de comportement spatial.
La géographie ne peut pas se passer d'identifier et
d'étudier les acteurs et leurs stratégies spatiales, si non
comment comprendre le sens du mouvement et de la formation spatiale. Quelle est
la place des différents acteurs dans la mise en place des espaces
géographiques ?
«L'espace n'est rien sans ses créateurs qui
sont en même temps ses usagers» (KLEINSCHMAGER, 1998 :
425) et « les producteurs de l'espace ne sont autre que les acteurs
sociaux qui sont producteurs et consommateurs, à la fois auteurs et
acteurs et spectateurs » (BRUNET, DOLLFUS, Mondes nouveaux,
1990 : 46).
L'espace est le soubassement du système social et de la
formation socio-spatiale. Il se trouve ainsi transformer par le jeu des
acteurs consciemment ou inconsciemment. C'est un élément
principal des stratégies des acteurs. Il est le lieu de
concrétisation des actions. A titre de justification, il faut
reconnaitre aujourd'hui que les dynamiques de la téléphonie
mobile jouent un rôle central dans l'évolution urbaine
contemporaine. Elles ont entraîné une croissance spatiale des
villes, certes, mais aussi et surtout un redéploiement des fonctions
urbaines. Avec le téléphone c'est tout une nouvelle
géographie de sensibilité qui se met en place à travers
l'aménagement des espaces pour les antennes téléphoniques.
2.2. La dynamique
C'est l'étude des faits dans leur mouvement au
même titre que les forces qui conduisent ce mouvement, les interactions
qui s'opèrent et les effets qui en résultent. Un jeu des forces
naturelles et humaines qui incitent l'évolution d'un objet, d'une
activité, d'un espace etc. dynamiques urbaines, les artères
périphéries centrales apparaissent clairement comme des rues en
intenses mutations. Cette dynamique urbaine s'accentue par de nouvelles
nuisances pollution, engorgement, embouteillage, bruit, et mise en relation des
différents espaces (DIARRA, 1999). Elle s'exprime par la migration de
toute sorte, les déplacements quotidiens ou résidentiels...) avec
l'usage massif du téléphone mobile.
La dynamique spatiale ou territoriale est l'étude de la
recomposition spatiale et des forces sous-jacentes, de leurs processus et de
leur logique, de leur interaction et de leur résultat.
La dynamique s'exprime à partir de l'analyse
diachronique, qui vise à étudier de faits dans la durée,
c'est-à-dire évaluer l'évolution d'un paysage dans une
période donnée, des concepts dynamiques comme fusion, fission,
diffusion, expansion, recomposition, relocalisation, redéploiement,
etc.
En plus de toutes ces dynamiques, celle économique est
beaucoup plus remarquable avec le concept de
«centralité» et
«d'attractivité» de la ville. Elle est un espace
favorable pour la concurrence entre les opérateurs de la
téléphonie mobile.
2.3. L'Espace
Un espace, du moins pour le géographe, n'est pas un
simple concept. Il est à la fois l'existence et l'essence de la
géographie. Il constitue le concept de base de la discipline. L'espace
est une catégorie abstraite qui n'a de valeur que par les hommes ou
objets qui le marquent dans l'exercice d'une certaine pratique. On peut
distinguer l'espace physique5(*) (les rapports écologiques), l'espace kantien
(lieu et forme de toute sensibilité) et l'espace durkheimien (produit
par la représentation et l'action humaine). L'espace géographique
est à la fois un écosystème et un produit social, une
combinaison des trois espaces.
L'espace et sa composition peuvent handicaper ou favoriser un
projet social sans que l'espace soit l'élément moteur. Cette
dimension fait de l'espace un élément essentiel
dans les questions de mutation, de transformation et d'innovation de
son époque. L'espace forme ainsi un enjeu de pouvoir, un outil
d'intermédiation, un produit social. Il se trouve manier, comme tant
d'autres produits dans la société.
Le matériel passe le plus souvent par le
spatial et c'est là où la stratégie de
l'acteur peut ou non réussir. L'espace fixe, fait passer une image et
c'est à ce titre qu'il se trouve occupé et organisé.
2.4. L'Espace urbain
L'espace public est multiple par sa forme. Il est place ou
esplanade, rue, boulevard ou avenue, mais aussi voie périurbaine ou voie
rapide. Il prend la forme de parking ou d'abord de zone industrielle, de centre
commercial ou de grand ensemble.
Il peut être jardin, square, grand parc urbain ou bord
de rivière, mais peut prendre aussi les formes les plus simples ou les
plus saugrenues telles que talus planté, îlot directionnel,
îlot central de giratoire, terre-plein... Tous ces espaces, aussi
différents soient-ils, participent de façon importante à
l'image de la ville (VAZQUEZ, 2010).
L'espace urbain est par essence un espace d'appropriation
individuelle et collective, révélateur du fait social: espace de
circulation, de croisements et de rencontres. Une multitude de signes indiquent
par ailleurs que l'espace urbain est en mutation (due aux technologies de
l'information et de la communication, à la croissance
démographique, etc.), malgré une forte disposition de vouloir
l'aménager et le contrôler. L'espace urbain n'est plus seulement
un lieu d'ancrage ou un contexte, il est devenu un carrefour, un
phénomène médian, et non pas un point statique. Le terme
espace urbain désigne les espaces de rassemblement ou de passage,
ouverts à tous les usagers. À la diversité sociale,
s'ajoute la complexité issue du développement et des mutations
économiques et technologiques. Il s'insère dans des contextes
géographiques variés, en termes de «centralité»
ou de différenciation socio-spatiale.
L'évolution du téléphone mobile a
engendré un changement social dans la vie des individus. Très
tôt, il a influencé la transformation des villes et la
communication entre les personnes (WHEELER, AOYAMA et WARF, 2000). L'espace
urbain est devenu une toile avec des réseaux de
télécommunication complexe.
Cette transformation à son tour a engendré une
autre dimension d'observation et d'interprétation des faits. Pendant que
les uns sont en train de parler de la disparition de la communication de
face-à-face et l'instauration d'un espace virtuel6(*), les autres supposent le
maintien de la communication de face-à-face.
2.5. La
téléphonie mobile
La
téléphonie
mobile désigne toute l'infrastructure de
télécommunication permettant d'utiliser des
téléphones portables (que l'on appelle également
téléphone
mobile,
téléphone
cellulaire), permettant de téléphoner presque partout7(*). Cette
technologie,
notamment grâce aux progrès constant de l'électronique,
s'est largement répandue à la fin des
années 1990.
Le
téléphone
est un système de communication, initialement conçu pour
transmettre la voix humaine.
La téléphonie mobile est née dans les
années 1950 aux États-Unis. Les premiers réseaux
nécessitaient l'allocation d'une fréquence par communication, et
les secteurs géographiques étaient larges (peu d'abonnés
par unité de surface). Par la suite, les réseaux cellulaires ont
permis un usage plus rationnel des fréquences, augmentant ainsi de
façon considérable les capacités des réseaux.
Outre la communication téléphonique classique,
le téléphone mobile a développé d'autres
fonctionnalités telles que l'envoi de textes courts (
SMS), la
photographie
ou la
vidéo
numérique,
l'accès au
Web
2.6. La recomposition
L'augmentation de la téléphonie mobile aboutit
à une nouvelle configuration de l'espace. Elle se traduit par une
concentration des infrastructures du téléphone mobile pour une
plus grande couverture de l'espace. L'usage du téléphone mobile a
permis le développement d'une autre forme d'accessibilité
au-delà des infrastructures routières, maritimes, aériens,
etc. L'amélioration des infrastructures routières a
favorisé la localisation de biens de consommation et de services en
périphérie urbaine, dans des lieux facilement accessibles. Ce qui
montre l'émergence d'un nouveau modèle spatial urbain (LEFEBVRE,
2010).
L'avènement de la téléphonie mobile
participe à la mise en place d'un nouvel espace à partir des
relations (télécommunication et transports rapides).
L'espace requiert des démarches qui visent à
maintenir, restaurer ou promouvoir de nouveaux liens entre différents
facteurs qui affectent son statut. Ces liens constituent des actions
d'aménagement et de développement de l'espace (BAKIS, 1980).
L'espace urbain n'apparaît plus tel qu'on l'a connu il y a quinze ans.
Les antennes de relais, les panneaux de publicité des opérateurs,
les sonneries de téléphone mobile un peu partout dans la ville,
se développent.
Chapitre 3 : Méthodologie
La méthodologie s'articule autour de trois phases
essentielles : la phase documentaire, la phase de terrain et la phase
d'analyse des données.
3.1. La recherche documentaire
Elle concerne la recherche des documents qui ont traité
le sujet. La recherche documentaire s'est effectuée dans les structures
suivantes : SOTELMA/Malitel, Orange-Mali, CRT et des bibliothèques
(des archives nationales, du Centre Culturel Français, du Centre
Djoliba, de l'Institut Supérieur de Formation et de Recherche
Appliquée (ISFRA), de la Faculté des Lettres, Langues, Arts et
Sciences Humaines (FLASH), de l'université Gaston Berger de Saint-Louis
et sur le net.
Pour une meilleure connaissance sur la relation entre l'espace
urbain et le téléphone mobile, beaucoup de travaux scientifiques
ont été réalisés dans le but de comprendre le
rôle du téléphone mobile dans le changement de
l'organisation de l'espace urbain. Parmi ces travaux on peut citer ceux des
auteurs qui suivent :
DIALLO Fatimata dans son article «Espace public et
technologies numériques en Afrique : Émergence et dynamique et
gouvernance du cyberspace sénégalais» en 2008, traite
comment dans un contexte de numérisation accrue l'espace public
sénégalais, pris entre la spirale d'intérêts
contradictoires du pouvoir politique, du marché et des citoyens, se
redessine. DIALLO explore les différentes dynamiques qui pourraient
rendre compte de la virtualisation accrue des technologies de la communication
et les tentatives multiples, souvent vaines, de les canaliser. Son travail aide
à comprendre les processus de virtualisation des technologies de la
communication et la non maîtrise de ceux-ci au Sénégal.
GHOZALI Faïza «La course folle à
l'innovation», 2009, son travail porte sur les opérateurs qui
redoublent d'imagination pour diversifier leur offre et enrichir leurs
contenus. Transferts de données, M-Banking, accès à
Internet... Le téléphone mobile est bien plus qu'un simple
téléphone surtout en Afrique. Ils doivent se montrer plus
offensifs dans la course aux services à plus forte valeur
ajoutée. Et être le plus innovants possible. Le travail de GHOZALI
nous aide à comprendre la diversification des produits et des services
offerts par les opérateurs de la télécommunication.
SYLLA Ibrahima dans son mémoire de maîtrise
«Approche géographique de l'appropriation des NTIC par les
populations : l'exemple des télé-centres et des
cybercafés dans le quartier Ouagou Niayes à Dakar»,
2003-2004, note la présence massive des télé-centres
à Ouagou Niayes et dans tout l'espace urbain dakarois. Selon lui, les
cybercafés sont moins présents mais suivent au pas l'empreinte
des télé-centres qui les «engendrent» parfois.
Télé-centres et cybercafés sont des créneaux
porteurs, créateurs d'emplois et de richesse. Ils intéressent
presque tout le monde et caporalisent de ce fait beaucoup d'acteurs en
même temps qu'ils suscitent de multiples enjeux. Ils ont colonisé
l'espace du quartier même s'ils ne le structure pas encore. L'auteur
nous fait comprendre la multiplication des télé-centres et des
cybercafés dans l'espace urbain de Dakar.
KWAN Mei-Po, «Mobile Communications, Social Networks, and
Urban Travel: Hypertext as a New Metaphor for Conceptualizing Spatial
Interaction» en 2007 montre que l'utilisation
généralisée des communications mobiles conduit à de
nouvelles pratiques dans la vie familiale et la vie sociale, et ces changements
ont des implications importantes pour l'étude de voyage en milieu
urbain. En raison de l'adoption de nouveaux modes de coordination espace-temps,
changement du temps, et évolution de noyaux urbains, le brouillage des
frontières entre le domicile et le travail, l'importance des
réseaux sociaux et du capital social, et le passage à la
connectivité de personne à personne, la structure spatiale et les
processus d'interaction entre les individus sont devenues beaucoup plus
compliquer en cette ère de communications mobiles. Ce qui est important
à retenir dans cet article, est : l'usage massif des communications
mobiles entraine une nouvelle pratique dans le milieu urbain. Cette pratique se
situe au niveau des usagers (vie familiale, vie sociale).
LAURIER Eric, «Why people say where they are during
mobile phone calls», 2001, traite la
caractéristique souvent remarquée des appels de
téléphonie mobile comme une forme géographique
localisation après un message d'accueil. L'auteur utilise certains cas
singuliers de conversations téléphoniques pour fournir une
réponse quant à pourquoi cette fonction géolinguistique a
émergé. En examinant deux «cas concrets» et une
vignette, un peu de lumière est fait sur un sujet spatial: la
mobilité. Dans notre travail, ce qui est important à noter est
que LAURIER examine la question géolinguistique dans un contexte de
mobilité, comme pourquoi les usagers disent où ils sont
lorsqu'ils s'appellent au téléphone donc une question de
localisation.
GUY Gnamien, «Téléphone mobile, modes
d'appropriation et structuration de l'espace urbain : exemple de la ville
de d'Abidjan», 2001-2002, développe la question sur l'impact du
téléphone mobile sur la ville d'Abidjan. L'accès aux
infrastructures de télécommunication, facteur de
développement humain, est en passe d'être amélioré
en Côte d'Ivoire et ce par le biais de la téléphonie
mobile. La propension à communiquer, la rapidité et
l'instantanéité dans la circulation de l'information, le gain de
temps et l'optimisation de la productivité qui en découle, sont
des facteurs d'amélioration de l'existant. Cette dynamique devient
possible grâce à l'insertion du téléphone mobile.
L'auteur nous fait comprendre les facteurs d'attirance du
téléphone mobile.
DULAU Caroline, «Systèmes de communication,
acteurs et réseaux du grand commerce à Kayes au Mali»,
2000-2001, aborde la complémentarité
transport-télécommunication. Un système économique
performant repose autant sur la circulation de l'information que sur celle des
marchandises. Les TIC pourront abolir les distances virtuellement, mais il
faudra toujours des moyens physiques pour acheminer les hommes et les
marchandises. La complémentarité
transport-télécommunications est fondamentale quand on parle de
commerce. La ville de Kayes est mal raccordée au reste du pays et au
monde à cause d'infrastructures de télécommunication
souvent défectueuses.
CHENEAU-LOQUA Annie, «Les territoires de la
téléphonie mobile en Afrique», 2001, a pour sa part,
montré que le téléphone mobile connaît en Afrique un
succès qui dépasse les prévisions les plus optimistes,
succès plus immédiat que celui d'Internet. Du point de vue de
l'infrastructure installée, à l'échelle d'un pays comme le
Sénégal le réseau cellulaire, la structure des anciens
réseaux installés, mais aussi, étant donné que sa
configuration spécifique, permet des accès dans les zones
périphériques aux lieux centraux dépourvues de toute autre
infrastructure moderne. Cette relative «égalitarisation» de
l'espace de circulation de l'information permet une création d'usages
à moindre coût dans les zones urbaines ou périurbaines
pauvres. L'auteur met l'accent sur l'usage de plus en plus massif du
téléphone mobile dans le milieu urbain et dans les
périphéries pauvres.
BAKIS Henry, «TIC et Aménagement numérique
des territoires», 2010, estime que la diffusion massive des technologies
de l'information et de leurs usages a été comprise comme relevant
d'un phénomène de société.
Des termes à la mode ont été
avancés et notamment l'expression de "société de
l'information" consacrée par les politiques quoique souvent
critiquée. A l'échelle régionale ou à celle des
agglomérations, il souligne le poids croissant des activités
liées à l'informatique et les TIC dans les nouvelles dynamiques
territoriales. La mise à disposition d'infrastructures et de services
apparaît comme une action fondamentale et obligatoire de
l'aménagement des territoires. Il ne s'agit plus seulement de faire
à distance, mais bien d'offrir aux habitants citadins des services de
proximité, interactifs et personnalisés; d'offrir aux
professionnels des services mobiles performants. Les TIC ont été
beaucoup plus abordées dans cet article par l'auteur, ce qui nous permet
de d'accéder à une certaine connaissance de leur
évolution.
FRACCHIOLLA Béatrice, «Le téléphone
portable pour une nouvelle écologie de la vie urbaine?»,
2001, aborde la question de définition des relations au sein de
la ville, qui prend en compte tous les moyens technologiques dans leur
ensemble, et le téléphone portable plus particulièrement.
L'apparition du téléphone mobile, comme le développement
des vélos et moyens de locomotions différents sont des
réponses à une sorte de délocalisation de la sphère
du privé.
En 2007, KHAINNAR Smail, dans son article intitulé
«TIC et stratégies d'acteurs urbains: Quelle utilisation pour
quelle finalité ?» s'interroge sur la question d'intégration
des TIC au service des politiques urbaines contemporaines, et voir comment
à travers l'articulation des messages, des supports (TIC) et des
dynamiques identitaires territoriales, un partage informationnel harmonieux
puisse s'établir dans un cadre décisionnel élargi et
transparent. Les TIC s'avèrent comme des outils stratégiques qui
permettent de faciliter les diverses démarches urbaines,
d'accompagnement communicationnel pour susciter de nouvelles pratiques
urbaines, .... Cet article nous permet de voir que les TIC peuvent influencer
d'une manière générale sur les déroulements et
l'issue des démarches urbaines, et déterminer le degré de
réussite de celles-ci auprès de l'habitant (principal
destinataire et premier utilisateur de la ville).
Tous ces auteurs ont traité de façon
générale sur TIC mais dans notre investigations, nous nous
tacherons de cerner les stratégies des opérateurs de la
téléphonie mobile et l'organisation spatiale urbaine de Bamako
qui demeurent un champ peu exploré au Mali. À la suite de cette
phase il est nécessaire de passer à l'activité de terrain,
qui a permis d'analyser les cas spécifiques de la ville de Bamako.
3.2. L'étape de terrain
Il s'agit donc à présent d'exposer la
démarche concrètement adoptée, c'est-à-dire la
méthode et la mise en oeuvre des enquêtes. Les outils
utilisés sont : le questionnaire, l'entretien, l'observation, la
photographie et l'échantillonnage.
3.2.1. Le questionnaire
Un questionnaire est adressé aux agents des
opérateurs de la télécommunication (SOTELMA/Malitel,
Orange-Mali), aux responsables politiques du secteur de la communication et aux
usagers du téléphone mobile. Nous avons utilisé le
questionnaire pour recueillir les différents points de vue sur les
stratégies de conquête des opérateurs et leur perception de
la recomposition de l'espace.
3.2.2. L'entretien
En plus du questionnaire, nous avons utilisé des
entretiens semi-structurés, durant lesquels nous avons accordé
une grande importance à l'histoire de vie, de manière à
obtenir des informations sur le sujet. Les entretiens que nous avons
réalisés visaient à susciter chez les personnes
enquêtées un récit à la fois diachronique et
synchronique de leur histoire en rapport avec le téléphone.
Nous avons fréquenté autour des
télé-centres, des espaces de communication des opérateurs,
dans les rues, dans les marchés pour demander aux usagers du
téléphone mobile leur perception des stratégies de
conquête des opérateurs.
Les entretiens semi-directifs ont été
utilisés de récolte de données. 60 personnes (groupe cible
cité ci-haut) ont été enquêtées au cours de
ce travail. Il impliquait la collecte systématique, l'organisation, et
l'interprétation des matériels textuels issus de la parole ou
d'observation. Les entretiens semi-directifs ont été menés
sur la base de guides d'entretiens, sans liste exhaustive de questions et
à caractère flexible; en ce sens que les thèmes
suggérés par le processus de la conversation n'étaient pas
fixés d'avance, puisque de nouveaux sujets, de nouvelles questions
pouvaient apparaître au cours de l'entretien.
Quant aux histoires de vie, elles sont des entrevues
spécialisées qui tentent de nous donner une idée sur
l'usage du téléphone personnel. Ici, il s'agit de demander
à l'informateur pour raconter son avis sur les opérateurs au Mali
et sa préférence parmi les deux et sur la recomposition de
l'espace urbain.
3.2.3. Les observations
L'observation est une partie importante de cette étude.
Elle nous a permis de distinguer les dits des gens et leurs comportements de
tous les jours. Pour montrer l'importance de l'observation, LOUBET DEL BAYLE,
(1989) dit que « L'observation est définie comme la
considération attentive des faits, afin de mieux les
connaître ».
Il est toujours intéressant et préférable
de combiner l'observation avec des points de vue des individus sur un fait. En
mettant l'observation en relation avec le discours des individus, deux points
de vue se confrontent : celui de l'enquêteur (qui normalement traduit une
objectivité) et celui des enquêtés (qui traduit une
certaine subjectivité propre à l'appartenance même au
terrain). Elle est un outil de découverte mais aussi un outil de
vérification, et nous permet de dégager certaines pistes de
réflexion.
3.2.4. La photographie
Nous avons utilisé la photographie pour illustrer la
situation de la téléphonie mobile sur l'espace urbain de Bamako.
Elle concerne les antennes de relais des opérateurs de la
télécommunication, les télé-centres, mais aussi
pour décrypter et comprendre les messages publicitaires des
différents opérateurs de la téléphonie mobile
à Bamako.
3.2.5.
L'échantillonnage
La technique d'échantillonnage est de type
aléatoire. L'échantillon se composé de 60 personnes au
total dont 20 personnes pour les agents de secteur de la
télécommunication, 10 pour les responsables politiques de la
communication et 30 pour les usagers du téléphone mobile.
3.3. Étape de traitement
des données
Le traitement des données concerne les données
collectées sur le terrain. Elles sont présentées sous
forme de figure et de tableau et commentées au même titre que les
photos. Ce traitement nous renseigne sur les politiques d'attirance des
clients des deux opérateurs et l'appropriation du
téléphone mobile par les utilisateurs à Bamako.
Toutefois, il sied de remarquer que les modèles
théoriques qui conceptualisent le social et le
technologique comme étant pris dans des interactions complexes
et itératives, plutôt que dans des domaines séparés,
sont nécessaires. Ils doivent intégrer l'indétermination
fondamentale de l'avenir technologique des villes actuelles.
Au-delà de ces études rassemblées sous la
thématique de la recomposition urbaine par l'usage du
téléphone mobile, un certain nombre de travaux se
réclament explicitement d'une tentative d'élaboration
théorique et partielle de cette problématique.
La croissance des villes en général s'accompagne
par la cours derrière temps avec le manque de moyen de transport
public et le prix de transport élevés. La
téléphonie mobile pénètre de nouveaux espaces
géographiques qui permettent à la consommation et le processus de
communication qui doit être appliquée dans de nouveaux espaces
sociaux, culturels et psychologiques. L'accent est mis davantage sur les
environnements socioculturels que la technologie elle-même, en faisant
valoir que l'infrastructure spatiale et technologique d'une ville est cruciale
pour la création de ce qu'on appelle «path dependancy8(*)» en termes d'environnement
économique, politique et sociale c'est-à-dire le processus de
recomposition de l'espace par le téléphone mobile.
En somme, cette première partie nous a offert
l'opportunité de délimiter certains paramètres de notre
problématique, de comprendre et d'analyser les dynamiques
concurrencielles et la recomposition de l'espace urbain de Bamako. Les
données du terrain nous aideront à mieux appréhender la
spécificité de la ville de Bamako.
Première partie:
La politique, les acteurs et les
stratégies dans le domaine de la téléphonie mobile dans
l'espace urbain de Bamako
Introduction
L'objectif de cette partie est d'analyser la politique de la
télécommunication au Mali, les acteurs et les stratégies
dans le domaine de la téléphonie mobile. Le secteur de la
télécommunication mobile a subit une évolution
effrénée depuis plus d'une décennie dans les villes
maliennes suite à la reforme politique du secteur des
télécommunications. Le téléphone mobile est devenu
un outil incontournable en matière de relation interpersonnelle.
Les stratégies des opérateurs doivent être
en corrélation avec la politique gouvernementale, car les
opérateurs héritent d'un cahier des charges qui impose souvent la
technologie à utiliser. C'est le cas des réseaux mobiles
global system for mobile Communication (GSM) où la technologie
est indiquée.
Cette volonté politique a favorisé le
développement de la téléphonie mobile. Ainsi, se
développent des dynamiques et des stratégies des acteurs
(État, opérateur, usagers, etc.) dans l'espace urbain.
Le téléphone mobile réservé pour
ceux qui avaient le moyen, il y a quelques années, est devenu un outil
populaire grâce à la reforme politique du gouvernement.
Nous examinons ici, les comportements spatiaux des acteurs
qui sont souvent conçus pour expliquer et prévoir la localisation
des opérateurs.
Chapitre 4: La politique
de la télécommunication au Mali
Face à l'Union International des
télécommunications (UIT), le poids de l'Organisation Mondiale du
Commerce (OMC) s'est imposé depuis 1994 dans le secteur des
télécommunications. L'Accord Général sur le
Commerce des services (AGCS) relatif aux télécommunications
traite des mesures qui affectent l'accès au service public et l'usage
des réseaux de transport. A la demande du gouvernement malien, une
équipe d'experts de l'UIT a réalisé en mai - Juin 1995 une
mission de conseil dans le but de reformer le secteur. La mutation des
opérateurs de télécommunications résulte du
processus de la mondialisation de l'économie, des avancées
technologiques permettant l'émergence de nouveaux services et
l'entrée de nouveaux exploitants, de la croissance de la part des
services dans le commerce mondial et du mouvement des capitaux. Tout ceci
oblige les opérateurs à affronter une plus grande concurrence de
fait.
L'entrée en vigueur de l'AGCS en 2005 n'a pas
apporté beaucoup de changements dans le secteur, au moins en ce qui
concerne les services de base. Le secteur de la
télécommunication considéré comme très
rentable avec des retours sur investissement plus rapides, est l'un des
premiers à être visé par les Institutions
Financières Internationales (IFI) (Banque Mondiale et Fonds
Monétaires Internationales). Elles interviennent dans le cadre des
programmes d'ajustement structurels ou autres cadres stratégiques de
lutte contre la pauvreté. Leur approche libérale a pour but
d'assainir les indicateurs macroéconomiques des pays qui demandent de
prêts, toujours avec la même recette : augmenter les
impôts, couper les dépenses, vendre ce qui est rentable. De ce
point de vue, la Banque Mondiale a financé dès le début du
programme de la reforme du secteur des télécommunications. Le
Mali étant un pays sous programmes d'ajustement structurels, tout
prêt à long terme à une entreprise publique, y compris pour
financer des investissements visant à en améliorer les
équipements et les performances, est normalement interdit par la
Banque : cela augmente la dette de l'État et contredit la directive
de désengagement à laquelle est subordonnée son aide.
Même si dans certains cas ; la Banque mondiale est obligée de
céder du fait des particularités de la situation
économique et sociale du pays (MELE et SANGARE, 2005).
Cette démarche a longtemps rencontré des
obstacles politiques, les gouvernements ne voyant aucune urgence à
transformer l'environnement économique et institutionnel de ce secteur
généralement rentable.
Partant de là, le gouvernement du Mali a adopté
une déclaration de politique sectorielle des
télécommunications en 2000 qui définit les orientations,
les enjeux et les bénéfices attendus de la réforme du
secteur. L'Ordonnance N° 99-043/P-RM du 30 septembre 1999, ses
décrets et arrêtés d'application régissent les
télécommunications en République du Mali. Avec ces textes
réglementaires, le gouvernement est déterminé à
établir la transparence et une concurrence loyale dans le secteur des
télécommunications et à reprendre le processus d'ouverture
par un appel d'offre international pour l'octroi, avant la fin de
l'année 2000, d'une licence à un opérateur privé.
Ce dernier deviendra le concurrent de l'opérateur historique dans tous
les services de télécommunications y compris les services mobiles
et internationaux.
Ces textes créent un environnement favorable au
développement des télécommunications et en particulier la
téléphonie mobile.
Cette réforme a produit des progrès notables
notamment en matière de télé-densité, même si
celle-ci reste encore faible, soit 3,94 lignes pour 100 habitants en zones
urbaines et 0,07 lignes pour 100 habitants en zones rurales au moment de
l'introduction du second opérateur (Orange Mali). Le taux d'accès
aux services de télécommunications a été ainsi
amélioré. Ce qui a permis au Mali de se placer à la
8ème place au sein de la Communauté Économique
des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) abandonnant ainsi son rang de
12ème sur 15 précédemment et de passer de la
41ème place à la 28ème au sein de
l'Afrique Subsaharienne.
Quant à la reforme, elle a été faite en
deux étapes :
· la séparation de la poste des
télécommunications et la création d'une
société d'État des télécommunications,
(SOTELMA) en 1989 ;
· la libéralisation du secteur des
télécommunications qui sera couronnée par la privatisation
de l'opérateur historique, la SOTELMA.
La stratégie de privatisation de la SOTELMA retenue a
consisté à céder 51% du capital au partenaire
stratégique, tandis que 19% du capital ont été
cédés au grand public et 10% réservés aux
salariés de la société, par la signature du contrat de
cession le 6 juillet 2009. La privatisation de la SOTELMA génère
une nouvelle ère dans la régulation des
télécommunications au Mali avec le changement de statut de la
SOTELMA, de société d'Etat à 100% à celle à
capital majoritaire privé.
Cependant, la libéralisation de ce secteur consiste
à rendre libre l'accès à une activité
économique pour différents agents économiques. Elle
signifie la fin du monopole de l'opérateur historique dans le secteur de
la télécommunication définie par l'autorité
publique.
La possibilité offerte à d'autres
opérateurs d'intervenir dans le même secteur est un moyen de
stimuler la concurrence, qui a pour but d'encourager l'innovation, la
qualité de service et la baisse des prix pour les usagers.
Dans une large mesure, la privatisation ne se réduit
pas à un non-engagement de l'État par la vente d'actifs publics.
Elle consiste à développer la place dévolue au secteur
privé. L'octroi d'une licence d'exploitation à Ikatel devenu
Orange Mali, opérateur privé, participe de la privatisation.
Dans le cadre de l'extension du nombre des abonnés,
chose souhaitée par la politique du gouvernement, le Mali dispose depuis
le 1er novembre 2008 d'un nouveau plan de numérotation
téléphonique à 8 chiffres. Avec ce nouveau plan, de
nouvelles perspectives s'ouvrent au développement du secteur de la
téléphonie mobile. En effet, le nouveau plan de
numérotation à 8 chiffres offre un potentiel de 100 millions de
numéros (cf. annexe IV). Il a l'avantage de permettre aux
opérateurs d'étendre leurs réseaux et de donner à
l'État malien la possibilité d'introduire sur le marché de
nouveaux opérateurs.
En plus de tout cela, la libéralisation et la
privatisation du secteur ont contribué à la dynamique de
développement (l'augmentation de l'accès à l'information,
le partage rapide des connaissances entre les personnes et la contribution
à la construction du social). Cependant, cette dynamique est en grande
partie concentrée dans les espaces urbaines et particulièrement
à Bamako. Le téléphone mobile est devenu une alternative
pour ceux qui n'avaient pas le moyen de se procurer un téléphone
fixe parce que l'accès à une ligne fixe demandait plus
d'investissement au gouvernement.
L'accès au service de la téléphonie
mobile est un enjeu essentiel pour la majorité de la population.
Aujourd'hui, il permet à beaucoup de secteurs et de citoyens
d'accéder à moindre coût à l'information. Il a
facilement intégré le quotidien des usagers dans la ville de
Bamako. Pour un accomplissement parfait de la politique gouvernementale, il
faut des acteurs pour servir les consommateurs que sont les opérateurs.
Chapitre 5 : Les opérateurs
de la télécommunication au Mali
Au Mali, il existe deux opérateurs de la
télécommunication : SOTELMA/Malitel et Orange Mali.
Aujourd'hui, les deux opérateurs de téléphonie mobile du
parc national augmentent l'offre des services de la communication.
5-1. SOTELMA/Malitel
La figure 4 donne une vision de la présence de
SOTELMA/Malitel dans sur le territoire national.
Figure 4. Carte des zones de présence
de SOTELMA/Malitel (Malitel, 2011)
La carte illustre la présence de
SOTELMA/Malitel dans les zones marquées avec le
« M ». Cependant, beaucoup de zones ne sont encore
couverte.
Les insuffisances et difficultés ont conduit à
la restriction de l'office des postes et télécommunications et
ont donné naissance en 1989 à deux entreprises : la
Société des Télécommunications du Mali et l'Office
Nationale des Postes (respectivement la SOTELMA et l'ONP). La
SOTELMA a été créée par ordonnance
n°89-32/P-RM du le 9 octobre 1989. Elle dispose d'un réseau fixe et
mobile. Le réseau (GSM)9(*) est exploité par sa filiale Malitel. Ainsi fut
créée la société.
Malitel détenue à 46% par la SOTELMA, 44% par
le consortium privé la Société de Gestion des
Télécommunications (SOGETEL) comprenant France
Télécom (qui assure la gestion technique et commerciale par sa
filiale Sofrecom), Alcatel (qui apportait le matériel) et les
investissements privés maliens, et le personnel de la SOTELMA 10%.
SOTELMA/Malitel détient une part de marché de
17%. Le taux de pénétration est de l'ordre de 30%. Elle dispose
d'un parc d'environ 986 000 lignes (99% prépayé) au 31
décembre 2009. Ce parc est en croissance de 48% par rapport à
2008. SOTELMA /Malitel offre le roaming10(*) ainsi qu`une gamme variée de services
adaptés aux besoins différenciés de la clientèle:
grand public (Prépayé, Post payé), grands comptes
(business, privilège, groupement fermé d'usagers11(*), etc.) (CRT, 2009).
Concernant les tarifs, par courrier n°0379/MCNT-CRT du 6
juillet 2009, la SOTELMA a été invitée à soumettre
son projet d'Offre d'Interconnexion de Référence (OIR) en vue de
la révision des tarifs d'interconnexion de 2010. Cette demande a
été rappelée successivement à travers les
correspondances n°512/MCNT-CRT du 15/09/09, n°0542/MCNT-CRT du
07/10/09, n°0186/MCNTC CRT du 15/03/10 et n°0232/MCNT- CRT du
02/04/10.
Dans l'attente de la communication par la SOTELMA de son
projet OIR, le CRT a entrepris une mission d'audit des coûts
d'interconnexion des réseaux. A cette fin, une notification lui en a
été faite par la lettre n° 602/MCNTCRT du 26 novembre
2009.
Le tarif d'interconnexion de SOTELMA sur le segment de
marché du fixe pour :
- l'Accès local fixe : 20,5 FCFA/mn HT ;
- l'Accès interurbain : 37 FCFA/mn HT.
Ces réductions du tarif de la communication par
SOTELMA/Malitel, ont contribué à une augmentation
considérable du nombre d'usagers du téléphone mobile.
Le tableau 1, illustre l'augmentation du nombre d'usagers de
la puce SOTELMA/Malitel de 2001 à 2010.
Evolution du parc de la téléphonie mobile de
SOTELMA/ Malitel
A
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
P1
|
13217
|
35151
|
53832
|
59348
|
166371
|
338357
|
497405
|
666225
|
978596
|
2600000
|
P2
|
10780
|
10823
|
11609
|
11497
|
11 615
|
9752
|
7950
|
7532
|
6995
|
7578
|
T
|
23997
|
45974
|
65441
|
70845
|
177986
|
348109
|
505355
|
673757
|
985591
|
2607578
|
NB : A : années ;
P1 : prépayés ; P2 : post payés ;
T : total.
Tableau 1. Augmentation du nombre d'usagers
de la puce SOTELMA/Malitel de 2001 à 2010 (CRT, 2009)
Figure 5. Evolution du parc de la
téléphonie mobile de SOTELMA/Malitel de 2001 à 2010.
En 2001 le nombre d'usagers de SOTELMA/Malitel était
stagnant, à cause de la cherté de la puce et de l'appareil
téléphonique. Nous constatons une forte augmentation du nombre
d'usagers à partir de 2006.
Il faut noter aussi qu'il existe une grande différence
entre le prépayé et le post payé. A titre d'illustration,
en 2010 le nombre de prépayés était de 2 600 000
tandis que celui de post payés était de 7 578.
5-2. Orange Mali
La figure 6 montre les zones de couverture du réseau
Orange Mali sur l'ensemble du territoire du Mali.
Figure 6. Carte de la couverture du
réseau Orange Mali de 2009 (Orange Mali, 2009)
Cette carte est une
représentation à but commercial. En réalité
beaucoup de zones ne sont pas encore couverte.
Orange Mali est une filiale de la Société
Nationale des Télécommunications (SONATEL), opérateur
historique du Sénégal. La SONATEL est, elle-même,
détenue par France Télécom. Donc France
Télécom détient indirectement une part du capital
d'Ikatel. Ikatel a été créée suite à la
délivrance de la licence GSM par l'État malien le 1er Aout 2002.
Les services de Ikatel ont été lancés le 21 février
2003. Ikatel a développé rapidement un réseau GSM sur les
grandes villes du pays et a mené une politique commerciale basée
sur la baisse de tarifs. Devenu, Orange Mali le 30 novembre 2006, il est un
acteur majeur du développement de la téléphonie mobile.
Par courrier n°263/09/DJF/DG du 07/09/2009, Orange Mali
a soumis, pour approbation, son projet d'offre d'interconnexion de
référence (OIR) pour l'année 2010.
Les tarifs proposés dans l'OIR de Orange Mali sont les
suivants :
- Accès fixe = 18 FCFA /mn ;
- Accès Mobile = 54,35 FCFA/mn ;
- Accès SMS = 10 FCFA/SMS ;
Le tableau 2 montre le nombre de téléphone
mobile de Orange Mali de 2003 à 2010
L'évolution du parc de la téléphonie
mobile de 2003 à 2010.
A
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
P1
|
181053
|
333 841
|
581000
|
1156124
|
2023678
|
2763794
|
3472813
|
4715819
|
P2
|
729
|
21 75
|
3000
|
1762
|
1852
|
2017
|
2 139
|
2440
|
T
|
181782
|
336 016
|
584 000
|
1157886
|
2025530
|
2765811
|
3474952
|
4718259
|
NB : A : années ;
P1 : prépayés ; P2 : post payés ;
T : total.
Tableau 2. Evolution du parc de la
téléphonie mobile de Orange Mali de 2003 à 2010 (CRT,
2009)
Figure 7. Evolution du parc de la
téléphonie mobile de Orange Mali de 2003 à 2010.
Depuis l'arrivée de Orange Mali, le nombre d'usagers de
téléphone mobile ne cesse d'augmenter d'année en
année. Cependant, il existe une différence énorme entre
les deux systèmes d'abonnement (prépayés et post
payés). Par exemple en 2003 le nombre de prépayés
était de 181 053 contre 729 de post payés. En 2010 le nombre de
prépayés était de 4 715 819 contre 2 440 de post
payés.
5-3. La communication par le
téléphone mobile
Les TIC ont été caractérisées au
cours des dix dernières années par des innovations et des
avancées importantes. Ce qui a favorisé leur expansion et leur
pénétration rapide dans les pays africains. De nombreux forums se
sont tenus à l'échelle planétaire dans le cadre de la
promotion et de la vulgarisation des TIC. Il s'agit entre autres de la
Conférence tenue à Kuala Lumpur en 2000 ; le Sommet Mondial de
2003 à Genève sur la Société de l'Information, ou
le Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD) au niveau de la Cible 18 qui stipule que : «En
coopération avec le secteur privé, faire en sorte que les
avantages des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication
soient accordés à tous». Le téléphone
mobile est un exemple d'une des grandes évolutions dans ce secteur.
Il a été déclaré dans le
4ème Rapport National sur le Développement Humain
(RNDH, 2000) que : «les NTICs se trouvent au coeur des
mécanismes qui supportent le développement humain. Elles peuvent
permettre d'égaliser les chances des populations dans
l'amélioration de leurs conditions de vie. Avec les NTICs, le rêve
devient réalité, l'inaccessible devient accessible et
l'impossible devient possible ».
La Banque Mondiale confirme ainsi ce que le PNUD avait
déjà mis en exergue dans le Rapport Mondial sur le
Développement Humain (RMDH, 2001), en disant que : « les
habitants du monde entier espèrent vivement que, grâce à
ces nouvelles technologies, ils vivront en meilleure santé, avec
davantage de libertés, en bénéficiant d'un niveau de
connaissance plus élevé et des moyens de subsistance plus
productifs. »
Ainsi dans le contexte particulier du Mali, il est constatable
que depuis la libéralisation du secteur de la
télécommunication à partir de 1996, et avec
l'arrivée du deuxième opérateur, le nombre
d'abonnés à la téléphonie mobile ne cesse de
croitre. A l'instar du Mali, l'entrée des opérateurs de
téléphonie mobile sur le marché africain est un
témoignage de l'intensification de la concurrence. Dans ce nouvel
environnement, les télécommunications africaines se voient offrir
la possibilité de réaliser des progrès rapides.
Le Mali souffre d'analphabétisme12(*), du chômage et d'un
niveau de vie très bas. Malgré cet état les TIC suscitent
l'intérêt d'une grande partie de la population. La question du
pouvoir d'achat des cartes de recharge se pose. Mais, cet intérêt
pour les TIC est fort en zone urbaine.
Le téléphone mobile, le plus souvent
utilisé, pour la quête de l'emploi ou de renseignement attire de
plus en plus les usagers.
KELLERMAN (1993: 29) écrit que le
téléphone mobile change l'idée de
téléphoner quelqu'un à un endroit spécifique (une
supposition sur laquelle le travail d'ABLER se repose) KELLERMAN (1993: 30)
note que l'accès constant de la télécommunication
détruit le sens de avant et après; l'hiérarchie
temporelle est infaisable. Il suggère que « la
télécommunication ne créée pas directement la
décentralisation, mais elle créée l'opportunité de
prendre des décisions » (p.111). En même temps, la
télécommunication ré-centralise et augmente
« dispersion-concentration » ou « convergence
divergence » (p.15).
Quant à MOSS (1987), il a divisé la
géographie de la communication en deux écoles de pensée.
Le travail d'ABLER caractérise la première de l'obsolescence
immanente des villes centrales, dont l'importance est cédée
à des réseaux de communications:
«. . . if communications systems provide complete
time - and cost-space convergence, why have cities at all? If everyplace is
everyplace, and if a person is as centrally located in Thief River Falls as he
is in Manhattan, why have a Manhattan? . . . if the delights of Manhattan can
be brought to Thief River Falls electronically via three dimensional, life-size
holographic imagery, why make the trip? Innovations in interpersonal
communications could bring us to the point of asking . . . where reality
begins and where it ends» (ABLER, 1974: 51).
ABLER a lié le futur progrès dans la
transmission des informations à la dispersion de la prise de
décision et les fonctions de collecte de l'information loin des
principaux centres urbains. Il a prévu une éventuelle
égalité mondiale de renseignements sur la disponibilité de
manière à minimiser les avantages de localisation pour les
activités administratives dans les centres-villes (ABLER, 1970: 15).
Bien qu'il suppose une libération considérable de la part de la
technologie ; l'interaction entre les technologies de la communication et
des relations sociales doit aussi attirer l'attention. En s'interrogeant
Pourquoi Manhattan? Pourtant, dans la seconde pensée de cet auteur, il
fait cas de ses délices. Pour ABLER, Manhattan existe, en partie, pour
son unique «délices»; son propre exemple contredit son
affirmation implicite que les communications peuvent rendre tous les lieux de
même.
GOTTMANN (1977, 1983) illustre la seconde école de la
géographie de la communication, qui reconnaît la primauté
des technologies de communication comme le téléphone tout en
même temps des effets de liaison de la télécommunication
sur la configuration des villes.
En plus de ces aspects de réorganisation de l'espace et
de son utilité dans la communication, le social n'est pas non plus
épargné par l'influence du téléphone mobile. Il
s'agit ici de son influence sur les relations interpersonnelles. L'usage du
téléphone est toujours accompagné par une pratique
de socialisation et de désocialisation. La réduction du prix
de téléphone mobile et celle de la carte SIM y contribuent
fortement à son accès.
Il maintient du lien familial (entre époux et
épouse, parents et enfants...). Cet aspect constitue d'ailleurs une des
raisons de son succès. L'usage du téléphone mobile, le
contrôle, des parents des enfants s'exerce principalement de deux
façons différentes. Le contrôle sur l'état de
l'adolescent, l'endroit où il se trouve et où ses
activités s'effectuent par un appel sur le portable. Lorsque les enfants
possèdent des téléphones mobiles, les parents les
utilisent de plus en plus comme des appareils leur permettant de
s'épargner bien des soucis et de rester en relation avec eux. La
séparation est éliminée par la capacité de garder
le contact, de pouvoir être joint. Le fait de vivre ensemble sous le
même toit n'empêche pas de rester en contact avec d'autres
individus. Le téléphone mobile marche avec plusieurs types de
liens. Le poids familial varie selon les personnes et découle le plus
souvent des intérêts accordés aux relations,
professionnelles, amicales....
Le téléphone mobile est de plus en plus source
de problèmes conjugaux. Des maris ou des épouses jaloux qui
prennent le téléphone mobile de leur conjoint pour
vérifier les appels et les messages reçus. Certains couples se
surveillent de très près grâce au téléphone
mobile. D'autres préfèrent miser sur la confiance
réciproque. Avant, une femme ou un homme pouvait entendre parler des
relations amoureuses de son conjoint avec un ou une autre, mais il était
difficile de le vérifier. Avec le téléphone, on peut avoir
plus ou moins des pistes.
Pour illustrer quelques changements de comportement à
partir de l'usage du téléphone mobile, voici quelques
témoignages de nos informateurs.
Une femme raconte que son mari avait enregistré sa
maîtresse dans son téléphone sous le nom de
«patron» :
«Quand il recevait son appel, il
sortait au calme, loin de la maison. Il me disait que son patron n'aimait pas
le bruit. Une nuit, je l'ai suivi et je l'ai pris en flagrant délit. Il
disait chérie, je t'aime, bisous. Depuis lors je n'ai pas eu confiance
en mon mari. Quand j'ai été expliquée à mes
parents, ils m'ont demandé de ne pas en faire un scandale à cause
des enfants.»
Un autre jeune témoigne T., âgé
de 19 ans estime que
« Grâce au
téléphone mobile on ne fait plus le «poteau» pour
attendre les filles ou passer par les enfants de la même famille pour les
voir. Maintenant, non, on ne fait plus ça, on les appelle directement
bouche à oreille ou par envoi des messages. Et on dit ce qu'on pense.
Les filles aussi coopèrent sans difficulté. Elles inventent des
histoires pour sortir. Le téléphone mobile est vraiment un
outil indispensable dans la vie actuelle, On ne peut pas rester en marge de
l'évolution technologique. Ce n'est plus le moment où le papa ou
la maman contrôle tous les mouvements de l'enfant. Maintenant nous sommes
libres»
Le changement de comportement se trouve au niveau de toutes
les classes sociales. Le téléphone mobile a introduit en plus de
changement de comportement a donné une certaine autonomie à
l'usager qui échappe au contrôle.
Chapitre 6: Les stratégies
des opérateurs
L'ossature générale de la réforme
était la suivante : l'élaboration d'une politique
sectorielle, d'un cadre légal et règlementaire; l'ouverture du
secteur de la télécommunication par l'octroi des licences de
téléphonie mobile à des opérateurs privés ;
la mise en place des organes de régulation ; la privatisation des
opérateurs publics nationaux.
La stratégie des opérateurs de
télécommunications au Mali est en étroite
corrélation avec la politique gouvernementale, car les opérateurs
héritent d'un cahier des charges qui impose souvent la technologie
à utiliser. C'est le cas des réseaux mobiles GSM où la
technologie est toute indiquée.
Cependant, dans un marché en plein essor, les
opérateurs n'hésitent pas à user toutes les
stratégies commerciales pour faire augmenter les profits et ancrer
définitivement le téléphone mobile comme technologie
omniprésente et indispensable. Une réelle compétition
existe entre les deux opérateurs. Les décisions d'un
opérateur sont presque tout le temps suivies d'une réaction de
son concurrent à partir de la diversification des offres :
· En plus des offres prépayés et
post payés, plusieurs offres ont été
développées en direction des entreprises et des institutions
(offres entreprises post payées, offres entreprises
prépayées, flotte) ;
· Introduction de la facturation à la seconde par
l'opérateur historique et ensuite par le nouvel entrant;
· Introduction par Orange de l'offre de réseau
unique: elle permet, aux abonnés de Orange Mali en voyage dans certains
pays où le groupe Orange exploite des réseaux mobiles, de
recevoir des appels et de téléphoner comme s'ils étaient
au Mali ;
· Vente de cartes Subscriber Identity Module,
SIM à zéro franc (la carte SIM est donnée avec
crédit de 1000 FCFA au prix de 1000 FCFA);
· Bonification sur l'achat des recharges
prépayées pouvant atteindre 30% en fonction du prix nominal de la
recharge ;
· Proposition de package téléphone plus SIM
plus la recharge à des prix très abordables.
6-1. SOTELMA/Malitel
La SOTELMA est le premier opérateur qui a
bénéficié du monopole des télécommunications
sur toute l'étendue du territoire national. Le réseau a une
structure en étoile constituée autour d'un centre de transit
international situé à Bamako, deux centres de transit national,
des centres de transit régionaux, des centres locaux et des
concentrateurs numériques.
Les centres sont reliés entre eux par des
systèmes de transmission à fibres optiques (à Bamako,
entre Bamako-Kayes et Bamako-Sikasso), des systèmes faisceaux hertziens
(pour certaines liaisons), par satellite pour d'autres localités. Les
liaisons internationales sont assurées par un centre de communication
par satellite.
Le tableau 3 donne l'évolution des principaux tarifs
des services téléphoniques de la SOTELMA. On peut constater que
les baisses tarifaires de 2003 à 2010.
Année
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Reséau Malitel
|
204
|
168
|
150
|
150
|
130
|
109
|
109
|
109
|
Autres reséaux
|
240
|
240
|
150
|
150
|
130
|
109
|
109
|
109
|
Inter/Afrique
|
594
|
543
|
150
|
150
|
150
|
150
|
150
|
150
|
Inter/monde
|
990 à 2640
|
972
|
285
|
285
|
198
|
198
|
198
|
198
|
Tableau 3. Tarif mobile SOTELMA/Malitel
en CFA/mn TTC (Tout Taxe Comprise) (CRT, 2010)
Figure 8. Tarifs des services
téléphoniques de la SOTELMA/Malitel de 2003 à 2010.
De 2003 à 2010 nous constatons une diminution du tarif
de la communication de façon général. Il existe des
périodes (2005-2006; 2008 à 2009; de 2007 à 2009; etc.)
où le tarif a stagné. Les services de communication
internationale étaient très élevés dans les
années 2003 et 2004. La diminution des tarifs des services
téléphoniques contribue fortement à l'augmentation de la
clientèle.
Pendant les années 2003 et 2004, la concurrence n'avait
pas atteint un niveau élevé. Nous pouvons dire que Orange Mali
était en phase d'installation de ses infrastructures et de
développement de ses stratégies tandis que SOTELMA/Malitel
était le seul opérateur de la télécommunication
dans le pays.
Les promotions effectuées par la SOTELMA couvrent la
période du 1er janvier au 31 décembre 2009 et sont au nombre de
neuf (09), soit 0,75 promotion par mois. Ces promotions s'établissent
sur plusieurs offres se déclinant sur les produits suivants : la baisse
Internet (01) ; promo pèlerinage 2009 (01) ; les ventes promotionnelles
(02) ; promo bonus recharge (05).
La durée cumulée des promotions est de 72 jours
sur les 365 jours de l'année, soit une proportion de 19,72%. La plus
longue durée (30 jours) est consacrée à la «
promotion pèlerinage 2009 » (itinérance) du 04 novembre au
04 décembre.
Elle est suivie des « ventes promotionnelles »
effectuées du 17 au 31 décembre 2009 qui permettaient d'activer
une puce Waatibè à 500 franc avec 500 franc de
crédit de communication (CRT, 2009).
· Waatibè (tout
moment) est l'abonnement prépayé qui vous permet
d'appeler et de recevoir des appels nationaux et internationaux, tout
simplement en rechargeant votre compte selon son budget et sans aucune
contrainte. Avec l'offre prépayé
Waatibè appeler vers tous les opérateurs au Mali
grâce à des tarifs uniques.
D'autre services ont été mis en place pour
attirer plus de client comme :
· Teliman
(en langue Bamanan) qui signifie rapide : Pour un usage intensif
du téléphone de l'usager, et beaucoup d'autres services pour
répondre aux besoins professionnels et personnels des usagers qui sont
entre autres : les services de base (messagerie vocale au
6777 ; service client au 6700 ; présentation du numéro
de l'appelant ; double appel ; facturation détaillée
(sur demande) ; facturation à la seconde, conférence
téléphonique ; renvoi d'appels ; transfert
d'appels ; signalisation des appels en absence) et services
optionnels (Taama post payé ; non
présentation du numéro de l'appelant ; dépôt
direct de message: 6799).
La solution post payée Teliman permet
de téléphoner partout au Mali ou à l'étranger sans
aucune restriction.
· PAANI signifie ici le
transfert de crédit. Il est le nom d'un instrument de mesure en langue
bamanan. Les vendeurs vont acheter du crédit qu'ils peuvent diviser en
tout petit morceau pour le revendre en les transférant de leur portable
à celui de leur client c'est-à-dire que le client achète
en fonction de son pouvoir d'achat à partir de 100f. Il est
l'expression utilisée par la SOTELMA/Malitel. Pour devenir un revendeur
de Paani, il suffit de souscrire un engagement auprès de l'agence
Malitel la plus proche. La distribution se fait selon le schéma
suivant:
SOTELMA Masters
Grossistes Revendeurs
La photo 1 illustre le PAANI.
Photo 1. PAANI de Malitel, (FOFANA, I., mars
2011).
La stratégie de recharge électronique a
beaucoup contribué à l'augmentation du nombre d'usager de la puce
Malitel. Les plaques de PAANI se trouvent généralement au bord
des grands axes routiers de la ville de Bamako. On l'approfondira plus loin
dans la troisième partie.
· Teriya qui veut dire
amitié en Bamanan: permet de bénéficier
d'un tarif préférentiel de communication vers cinq numéros
Malitel. Il suffit de composer le 6789 pour activer vos numéros. La
première activation est gratuite. Mais le reste est payant.
· Duo: permet d'avoir deux
numéros Malitel sur une seule puce.
· Taama prépayé
(cette stratégie a été initiée pour permettre aux
pèlerins de rester en contact avec leurs parents, mais aussi pour les
ceux qui désirent utiliser la puce Malitel étant à
l'étranger) : restez joignable à l'étranger avec votre
puce Waatibè, le roaming est automatiquement activé sur tous les
numéros prépayés.
· Hokkam: composez *106#
montant# bénéficiaire#1111# puis OK pour transférer du
crédit à un proche depuis le téléphone de celui qui
souhaite envoyer le crédit. Il faut avoir de crédit de plus de
2000 franc sur votre compte.
· Waati Duman (bon moment) est
une offre prépayée qui donne droit à 60mn de communication
vers SOTELMA/Malitel soit 3600 secondes. Il est valable du lundi au vendredi de
22h à 07h et le samedi - dimanche 24h/24. La validité de l'offre
: les 60 mn sont valables 05 jours après souscription. Pour souscrire
à Waati Duman, le client doit avoir du crédit sur son
compte principal d'une valeur supérieure ou égale à 2900F
CFA en cours de validité. Mode opératoire est de : 222*1111*100#
puis OK. NB : 1111 correspond au mot de passe par défaut.
La liste des services offerts par SOTELMA/Malitel n'est pas
exhaustive. Les témoignages de quelques clients abonnés chez
SOTELMA/Malitel :
«Personnellement, Je suis fier de Malitel qui vient
de baiser le coût de la communication téléphonique.
J'attends le vendredi pour acheter la carte de recharge et je
bénéficie de pleins bonus», se réjouit Y. KEITA,
commerçant au grand marché de Bamako.
Un autre qui voulu être anonyme, témoigne en
disant que «les clients de la Malitel sont gâtés en
matière de téléphone maintenant. Les bonus sur les cartes
de recharge sont toujours offerts aux clients. Si cela continu le Malitel
gagnera la confiance de ses clients et prendre la revanche sur l'Orange
Mali».
Ces informateurs désirent tous une bonne continuation
pour la SOTELMA/Malitel, pour le progrès de la téléphonie
mobile au Mali, «Mali ka telefoni» qui signifie le
téléphone malien. Cependant, ils soulignent que leur
réseau préféré demeure toujours Malitel, parce que
le coût de la communication est moins cher, mais soulignent en même
temps que, c'est un réseau qui a encore beaucoup de choses à
faire pour répondre aux nombreuses attentes de ses clients.
6-2. Orange Mali
En tant qu'opérateur global de
télécommunication, Orange Mali développe plusieurs offres
fixes, internet et mobiles innovantes dans le but de répondre aux
besoins des clients et reste le leader tant en terme de part de marché
que celui de la couverture du territoire. Son réseau est desservi par
deux centraux, 9 BSC et 135 BTS13(*) organisés selon la structure
étoilée. Les centres sont reliés entre eux par les
systèmes de transmission à fibres optiques. Le système
de gestion de la qualité est un pilier majeur du développement de
Orange Mali et l'obtention du certificat ISO14(*) (cf. annexe III) est un gage de son professionnalisme
et Orange Mali portera cette reconnaissance avec plus de détermination.
Orange Mali est détenue à 70% par le groupe SONATEL, qui
elle-même est détenue à 42% par le Groupe France
Télécom. Avec une gamme de produits et services innovants, Orange
Mali est aujourd'hui leader sur le marché des
télécommunications au Mali. Les prix bas pratiqués par
Orange Mali font partie d'une stratégie qui vise à s'imposer sur
le marché et à se créer une clientèle. Les tarifs
de communication mobile sont 2 à 6 fois inférieurs à ceux
pratiqués dans le secteur il y a 3 ans avec un coût d'accès
au service mobile (SIM) à 500 franc, est à la portée des
maliens. En 2007, la contribution d'Orange Mali à l'économie du
pays est de 3% au PIB.
Le tableau 4 donne l'évolution des principaux tarifs
des services téléphoniques de Orange. On constate que des baisses
ont été faites sur l'ensemble des tarifs.
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Réseau Orange
|
190
|
155
|
130
|
129
|
110
|
110
|
110
|
Autres réseaux
|
190
|
155
|
150
|
150
|
110
|
110
|
110
|
Inter/Afrique
|
300
|
300
|
150
|
150
|
150
|
150
|
150
|
Inter/monde
|
399
|
399
|
199
|
198
|
190
|
190
|
190
|
Tableau 4. Tarif mobile Orange Mali en CFA/mn
TTC (CRT, 2010).
Figure 9. Tarifs des services
téléphoniques de Orange Mali de 2004 à 2010.
Tout comme la figure 8, il existe des périodes de
stagnations dans la présente figure. Toujours, les tarifs des services
téléphoniques de l'internationale sont supérieurs à
ceux des autres. Du 01 janvier au 31 décembre 2009, Orange Mali a
procédé à 17 promotions soit environ 1,42 promotion par
mois. Ces promotions s'établissaient sur plusieurs offres:
(SMS) (03) ; voix (04) ; bonus SMS sur recharge (01); recharge
(09). La durée cumulée des promotions est de 84,37 jours sur les
365 jours de l'année, soit une proportion de 23%.
La plus longue durée (60 jours) est consacrée
à la « recharge tombola » qui consiste pour un rechargement
cumulé de 5000 franc, à offrir au client la possibilité de
participer à un tirage avec un gain potentiel. Autres services offerts
par Orange Mali :
· La Recharge Nafama est un service qui
permet de recharger un compte prépayé par transfert de
crédit en temps réel auprès de tous les revendeurs
agrées à tout moment et partout au Mali. Sans frais
supplémentaires, cette offre est valable pour tous les clients
prépayés qui peuvent recharger leur compte mobile avec du
crédit de communication à partir de 100 F.
· Kiosque Vocal : Ce service permet
d'accéder à une source d'informations
régulièrement: Infos, jeux, pari mutuel urbain (PMU), Foot,
Horoscope, Info Love, etc. mise à jour 7/7 et 24h/24 depuis votre
mobile ou votre fixe Orange.
· Wele Tones : c'est pour
personnaliser la musique d'accueil à un style sur mobile du client. Tous
les clients Orange peuvent s'inscrire au service Wele Tones avec leur mobile
quel qu'il soit pour une validité de deux mois.
· Orange Money est un moyen de paiement
innovant par téléphone mobile qui permet aux clients Orange, qui
y souscrivent d'effectuer les opérations financières
suivantes :
le
dépôt d'argent sur son compte Orange Money,
le retrait
d'argent de son compte Orange Money,
le
transfert d'argent de particulier à particulier,
l'achat
de crédit téléphonique Orange, la consultation du
solde de son compte et des dernières transactions effectuées. Les
clients Orange (prépayés et post payés) ont ainsi la
possibilité de bénéficier de cette innovation sur
l'ensemble du territoire malien sous couverture réseau.
· Orange S'cool c'est Partagé
plus de temps avec les personnes avec qui l'usager veut communiquer surtout en
milieu scolaire. Il vise les élèves et les étudiants. Le
tarif de la communication avec Orange S'cool, appelle à partir de 49
franc TTC/mn. Les inscriptions sont gratuit au niveau des agences ou espaces
Orange, avec une carte scolaire ou un certificat de scolarité.
· Transfert de crédit : Tous
les clients prépayés Orange peuvent accéder au service de
transfert de crédit. Il s'agit de faire plaisir à ses proches en
partageant gratuitement son crédit avec eux.
Des témoignages du côté de Orange Mali
aussi :
Dans ses explications M. DIARRA, un détenteur de deux
puces de la téléphonie mobile, montre sa préférence
parmi les deux :
« La puce Malitel est ma
première puce téléphonique. Je l'ai acheté à
80.000 franc. Aujourd'hui, j'ai mon numéro Malitel parce que beaucoup de
mes interlocuteurs ont ce numéro et s'ils veulent me joindre, c'est ce
numéro qu'ils connaissent à travers le monde. L'utilité de
la puce Malitel c'est de savoir qui m'appelle afin de le rappeler avec
mon numéro Orange Mali qui est le numéro qui me sert pour
mes appels, car la communication est meilleure sur ce
réseau ».
Un autre témoigne en disant TRAORE F. :
« Le souci des
déplacements inutiles est atténué et cela grâce
à Orange Mali depuis son arrivée en 2003. Avant 2003, le
coût d'accès au service du téléphone mobile
était très surévalué. Moi F. Je t'aime, je t'aime
orange Mali, tout le monde t'aime ».
Ces personnes enquêtées mettent l'accent sur la
cherté de la puce SOTELMA/Malitel au début des années
2000. Orange Mali est l'opérateur qui a permis à beaucoup
d'usagers d'avoir une puce donc un téléphone.
Conclusion
Le présent mémoire, loin de vouloir verser dans
la polémique entre les opérateurs du secteur de la
télécommunication, se propose de faire l'analyse de la
réforme, les stratégies déployées par chacun
d'entre eux, et son incidence sur l'augmentation des usagers du
téléphone mobile.
Bonus de crédit, SMS à moitié prix,
appels gratuits vers les fixes, pack internet... telles sont les
stratégies déployées par les deux opérateurs au
Mali. En effet, Orange Mali est détenu par le sénégalais
SONATEL, alors que SOTELMA et sa filiale mobile, Malitel, sont depuis 2009 dont
51% pour le Maroc Télécom.
La concurrence entre les deux opérateurs
SOTELMA/Malitel et Orange Mali et les politiques étatiques ont beaucoup
plus favorisé l'augmentation du parc de la téléphonie
mobile et donné une multitude de choix à la clientèle dans
l'utilisation du téléphone mobile au Mali et
particulièrement à Bamako. Tandis que le nombre d'usagers
augmente, la dynamique de la recomposition de l'espace s'est aussi
améliorée.
Malitel a engagé une concurrence contre Orange Mali
avec ses campagnes de promotion et en procédant à des
ventes promotionnelles de puces à des sommes abordables au grand public.
Mais le plus souvent, les usagers sont confrontés à la saturation
du réseau. Pour pouvoir communiquer, l'usager doit faire plusieurs
essais avant que l'appel soit lancé. Malgré tout, des fois la
qualité de la communication, laisse à désirer.
En outre, La facturation à la seconde fut lancée
par SOTELMA/Malitel le 31 janvier 2006 - qui signifie - le payement de ce que
le client consomme. Quelques semaines plus tard, elle était
imitée par sa concurrente Orange Mali qui annonçait, le 27
février 2006, l'instauration sur son réseau de la facturation
à la seconde et le maintien de la facturation par cadence de 20
secondes. Ces aménagements tarifaires confortent ainsi la place de
leader de la sous-région qu'occupent les opérateurs maliens en
matière de meilleur prix pour les usagers.
Dans cette concurrence, c'est Orange Mali qui sort l'heureux
gagnant, dans la mesure où il détient environ le double de la
clientèle de la téléphonie mobile sur l'ensemble du
territoire du Mali aujourd'hui. En 2010 le nombre d'usagers du
téléphone mobile chez Orange Mali était de
4 718 259 (les prépayés et les post payés)
contre 2 607 578. SOTELMA/Malitel a fait un progrès de 165%
entre juillet 2009 et fin 2010 grâce à sa privatisation.
Cependant, nous soulignons un problème dans cette
partie, qui est la non répartition des usagers selon les régions
du Mali. Les chiffres que nous avons utilisés dans ce mémoire
sont ceux qui englobent l'ensemble des usagers des opérateurs. Ils ne
disposent pas des moyens et des techniques nécessaires pour faire un tel
travail pour le moment. Mais ce qui est certain, ils déploient un grand
effort de la ville de Bamako.
Deuxième partie:
Dynamique et recomposition de
l'espace
Introduction
Le lien entre l'expansion de la téléphonie
mobile et les relations interpersonnelles n'est pas un phénomène
nouveau. Il est posé avec l'arrivée du téléphone
fixe, et, plus récemment, avec le développement de l'internet et
du téléphone mobile. Il devient notamment pour l'utilisateur un
moyen de navigation physique et pour ses interlocuteurs un moyen de le suivre
dans l'espace. L'organisation des modes de vie, tout spécialement la
recomposition des temps de travail, de loisirs et de déplacement, des
relations sociales rend indispensable la compréhension du comportement
spatial du consommateur et son analyse en rapport avec l'espace.
Nous sommes devant les mutations de l'information dont les
conséquences sont encore grands tant au niveau des performances
technologiques, des règles, des normes, et la recomposition spatiale.
L'urbanisation croissante et la transformation des formes de
distribution des biens ont profondément modifié l'organisation
urbaine des activités de distribution et de commerce depuis les
années 1960 en Europe. La localisation des activités urbaines
prend place dans le débat sur l'émergence de nouvelles formes de
centralité urbaine. La question est de savoir si la ville restera
marquer par une dualité simple des mouvements entre centre et
périphérie, réel et virtuel avec l'utilisation du
téléphone mobile?
Du point de vue géographique, l'intérêt se
porte sur les relations entre l'espace géographique, les infrastructures
de la téléphonie mobile et l'usage. Comment l'usage et les
infrastructures de la téléphonie mobile ont pu recomposer
l'espace urbain à Bamako?
La relation entre l'espace géographique et le
téléphone mobile se pose en termes d'endroit dont on l'utilise.
L'analyse géographique de cette virtualisation fait apparaitre
des caractéristiques propres à l'usage du téléphone
mobile.
La communication reste très marquée par
l'importance des infrastructures (les routes, la
télécommunication, etc.) mais une identification de la
transmission de l'information comme domaine approprié dans la
recomposition de l'espace en géographie commence à prendre une
nouvelle forme aujourd'hui.
La construction des routes, l'invention de la technologie,
etc., bref les tentatives de maitrise de l'espace pour satisfaire le besoin de
la communication constituent le souci principal de la géographie
aujourd'hui.
Chapitre 7: La concurrence
entre les deux opérateurs
La photo 2 montre l'occupation des endroits
stratégiques par les opérateurs.
Photo 2. Concurrence entre les
opérateurs (FOFANA, I. 2011).
Ces deux plaques de publicité
de part et d'autre d'une voie principale appartiennent aux deux
opérateurs de la télécommunication au Mali. Celle qui se
trouve à gauche est pour la SOTELMA/Malitel et celle à droite est
pour Orange. La photo montre combien de fois la concurrence entre les deux est
rude. Tout cela entre en compte dans le souci d'avoir plus de clients sur
l'ensemble du territoire de Bamako mais aussi d'avoir plus d'espace pour
montrer l'image de l'opérateur en question.
Les services sur les plaques
sont : sur la plaque de SOTELMA/Malitel, le PAANI.
Sur l'autre plaque se trouve la
publicité de la clé Universal Serial Bus (USB)15(*) avec un accès à
la connexion internet.
La réforme des télécommunications a
permis la libéralisation et l'ouverture du marché des
télécommunications à la concurrence. Ce qui à son
tour a permis la libéralisation du marché des
télécommunications au Mali, le développement de deux
entreprises qui sont donc en situation de concurrence.
Ces deux entreprises développent des réseaux de
télécommunications concurrents.
Cette nouvelle donne sur le marché, auparavant
exclusivement réservé aux opérateurs historiques, va
changer les choses. Le marché devient de plus en plus contestable et le
monopole d'état disparaît lentement.
L'harmonisation du paysage des
télécommunications revient à l'État dès lors
que la concurrence s'installe dans la téléphonie mobile. Les
modalités d'attribution des licences d'exploitation doit respecter des
normes de concurrence pure et parfaite et ne doivent donc pas être
établies selon des choix publics purement
délibérés. Si la montée de la concurrence
conditionne la formation des tarifs, l'État doit tout de même
procéder à un réajustement des prix afin de
protéger l'intérêt des consommateurs.
L'octroi de la licence d'exploitation doit en effet
refléter le niveau de la concurrence pure et parfaite où
opérateurs sont traités de façon égale sans
favoritisme ni clientélisme. C'est partant de là que la mise en
place du CRT a été envisagée en 1999. Au moment de
l'ouverture à la concurrence le service public minimum n'est pas
garanti. De façon plus générale, le rôle de
l'État doit être de promouvoir une réglementation efficace
qui reflète l'objectif de la maximisation de l'utilité sociale.
Le suivi des opérateurs dans les stratégies de la recherche de la
clientèle n'est pas une tâche facile étant donné que
le degré d'autonomie peut conditionner les résultats attendus. Ce
qui soulève les conditions d'attribution de la licence. Ces conditions
sont importantes dans la mesure où elle conditionne la
crédibilité du processus et l'intensité de la
concurrence.
La privatisation au Mali s'est effectuée dans un
contexte de flou juridique et réglementaire, en l'absence de cahiers des
charges méthodiques, sans véritable examen de la situation
respective des entreprises à privatiser, sans trop de soin
apporté à l'information des personnels, avec une opacité
certaine sur les modes de rétrocession au privé et une grande
indécision sur les objectifs poursuivis. Ce qui a amené l'octroi
de la licence pour le téléphone fixe sans la fin du processus de
la privatisation.
Au Mali, la licence de Orange a été
accordée alors que le processus de privatisation du fixe n'était
pas encore scellé. Orange Mali a bénéficié d'une
exonération d'impôts exceptionnelle sur 15 ans, ce qui va à
l'encontre de la réglementation relative au code des investissements et
du code général des impôts. Elle a été
justifiée par l'effort d'accessibilité fournit par Orange Mali et
l'apport des TIC à l'économie nationale.
Les raisons invoquées font bien vite oublier que les
prix pratiqués par Orange Mali sont sensiblement les mêmes que
ceux de SOTELMA/Malitel. L'exonération porte sur la Taxe sur la valeur
ajoutée (TVA) concernant l'importation et l'acquisition des
infrastructures, des équipements et des services rentrant dans le cadre
de ses activités et sur l'exonération totale des droits et taxes
de douane à l'importation des équipements, des matériels
et des matériaux de construction, de fabrication et des pièces de
rechange. Ces exonérations ont été justifiées et
elles privent l'État d'une rentrée fiscale importante16(*).
Le développement de la téléphonie mobile
a entraîné une entrée rapide d'opérateurs mobile
dans le marché africain, ce qui a engendré forcément une
croissance rapide de la concurrence. La concurrence a fait accroître le
parc d'abonnés d'une manière significative et a
généré beaucoup d'emplois directs et indirects. Dans cette
condition, les opérateurs ont la possibilité d'accroitre leurs
profits.
Un agent du CRT souligne une évidence :
« la société Orange Mali a participé de
façon très significative à l'augmentation du nombre de
Maliens ayant accès au téléphone à des tarifs
abordables. La puce a cessé de se vendre sous le manteau à
250.000 franc. Et par effet d'entraînement, le coût de la
communication a considérablement baissé à tous les
niveaux. »
Un autre agent de la télécommunication, Kaya,
le directeur de la communication de Orange Mali, fait remarquer qu'au bout de
quelques années d'existence, « Orange a permis de faire
passer le prix de la puce de 30.000 voire plus à 1000 franc, avec 1000
franc de crédits gratuits. Les tarifs des communications internationales
sont maintenant 6 fois inférieurs à ceux de 2002 et 2003. Ils
sont d'ailleurs parmi les plus bas en Afrique : 130 franc TTC en local,
150 franc TTC sur toute l'Afrique et 199 franc TTC pour le reste du
monde ».
Ainsi, les fortes protestations du syndicat de la SOTELMA face
à la concurrence de Orange d'obtenir des prêts pour financer
l'infrastructure, l'ont permis de débloquer un prêt de 25,9
milliards de francs CFA auprès du consortium de banques maliennes.
La forte concurrence que se livrent les différents
opérateurs, a contribué à des baisses importantes des
coûts de communications, à une extension rapide de la couverture
du territoire national et à une nette amélioration de la
qualité des services.
Le téléphone cellulaire contribue aux actions de
la privatisation et de la concurrence. La réussite du mobile tient aux
arguments relevant à la fois de l'offre et de la demande. En même
temps, la stratégie prépayé qui implique le
paiement des services de communications téléphoniques, elle
réduit les coûts indirects de recouvrement.
Chapitre 8: Dynamique urbaine de
la ville de Bamako
L'armature urbaine17(*) du Mali est classiquement macrocéphale, comme
dans beaucoup de pays africains. Situé sur le 7°59' de longitude
Ouest et le 12°40' de latitude Nord sur les deux rives du fleuve. La
position particulière de Bamako provoque la concentration de toutes les
ressources (constitue le carrefour en matière d'implantation des
infrastructures de télécommunication18(*), (cf. carte1) et
fonctions économiques dans la capitale. Son dynamisme à
l'échelle nationale lui vaut néanmoins d'être le principal
pôle malien de migrations. La diversité de la population bamakoise
est liée à l'histoire de la capitale, qui n'a cessé
d'être un point de rencontre entre des groupes d'origines diverses. Au
18ème siècle, la ville est une place de marché
vers laquelle convergent des groupes de marchands itinérants.
Avec l'installation des colons français, la ville de
Bamako se voit doter d'un statut administratif et devient capitale en 1908. Son
rôle de pôle politique est confirmé en 1920 par sa
constitution en capitale officielle du Soudan français. En 1918, elle
devient une commune mixte administrée par un administrateur maire, et en
1955, son autonomie est consolidée. La ville confirme sa
prépondérance à l'indépendance en 1960 : les
régimes autoritaires et centralisés qui prennent le pouvoir
permettent à la capitale de la nouvelle République de rassembler
les fonctions politiques, administratives et culturelles.
Le District était, selon l'ordonnance n°78-32/CMLN
(Comité Militaire de Libération Nationale) du 18 août 1978,
à la fois une circonscription administrative de l'État,
situé au même titre que la région, et une
collectivité décentralisée dotée de la
personnalité morale et de l'autonomie financière. La ville de
Bamako est divisée en 6 communes urbaines. La population du District a
atteint 658 278 habitants en 1987 ; elle était estimée à
1016167 habitants et comptait 1 809 106 en 200919(*). Elle est jeune (plus de 50 % de la population a
moins de 20 ans) et les familles sont nombreuses (plus de 7 personnes par
famille). Par rapport à l'ensemble du pays, Bamako concentre 39 % de la
population urbaine. Le district compte plus de 7,5 fois plus d'habitants que
Ségou, la seconde ville du Mali. Le District de Bamako a rang de
région au même titre que les sept autres du pays.
Les réformes de décentralisation de 1996
prévoient qu'un maire de district remplacera le gouverneur après
les élections communales de 1998. A la veille de l'indépendance
en 1958, la ville de Bamako ne comptait que 100 000 habitants.
Bamako compte aujourd'hui 73 quartiers. Avec ses 9 quartiers,
la Commune I, qui s'étale sur 34 km². La Commune II qui se partage
le centre ville de Bamako avec la Commune III, s'étend sur 16 km²
avec 15 quartiers. La Commune III compte 23 quartiers, et s'étend sur 23
km². S'étendant sur 3768 ha, la Commune IV compte 8 quartiers. On
compte 8 quartiers en commune V qui s'étend sur 41 km ². La Commune
VI compte 10 quartiers et s'étend sur 8 882 ha (Essor quotidien,
n°15212, 2004). En 2009 la population de Bamako comptait environ 1
809 106.
Le tableau 5 présente l'évolution de la
population de Bamako par commune de 1976 à 2009.
communes
|
Population en 1976
|
Population en 1987
|
Population en 1998
|
Population en 2009
|
Commune I
|
51588
|
126 228
|
195 081
|
335 407
|
Commune II
|
90 895
|
109 352
|
126 353
|
159 805
|
Commune III
|
93 092
|
95 783
|
99 753
|
128 872
|
Commune IV
|
92 867
|
137 412
|
186 200
|
300 085
|
Commune V
|
58 608
|
107 383
|
187 567
|
414 668
|
Commune VI
|
32 189
|
82 117
|
221 342
|
470 269
|
Source : direction Nationale de la statistique et de
l'Information(DNSI), 2011
Le tableau 5. Population de Bamako de 1976
à 2009 par commune.
Figure 10. Évolution de la population
de 1976 à 2009 par Commune.
La figure 9 montre une évolution rapide de la
population. Les communes I, V et VI sont celles qui connaissent le plus grand
taux de croissance avec respectivement 5,1, 7,5, et 7,1. Les augmentations les
plus importantes sont constatées dans les communes V et VI
(respectivement plus 121% et plus 112%). Bamako se développe de
façon contrastée sur les deux rives du fleuve Niger.
Sur la rive gauche, l'ancien quartier européen est le
centre administratif et commercial. Les autres quartiers anciens
complètent cette zone d'habitat en se déployant vers l'est et
l'ouest, le long de la voie ferrée (KONE, 1988).
Sur la rive droite, des quartiers d'habitat ont surgi à
partir de 1960, sans doute grâce à la construction du nouveau pont
sur le Niger. Pendant longtemps, l'existence d'un seul pont reliant les deux
rives a freiné l'extension sur la rive droite. L'ouverture d'un second
pont en 1993 et la construction d'un troisième pont donnent une
impulsion à l'extension urbaine au sud de l'agglomération et
désenclavent cette rive du fleuve.
La rive droite représente 35 % de la population de
Bamako. Elle accueille 60 % des nouvelles populations et sa croissance
démographique annuelle a été de près de 10 % au
cours des deux dernières décennies. La densité de la
population reste cependant faible. L'état des routes semble en moins bon
état et l'équipement en services collectifs est inférieur
à celui de la rive gauche20(*).
Bamako est le principal carrefour malien aujourd'hui
grâce à la convergence des principales voies routières du
pays (Route Nationale 6 (RN6) vers Ségou, Mopti, Gao et ouvrant la voie
vers le Burkina, RN7 vers Sikasso ouvrant la voie vers la Côte d' Ivoire,
RN5 vers la Guinée, RN3 vers Kayes et Dakar). Ces routes qui traversent
Bamako de part en part marquent d'ailleurs fortement la structure de
l'urbanisation.
Capitale administrative et économique du Mali, Bamako
est aussi la plus grande ville. Elle est le siège des grandes
institutions administratives et financières.
On y trouve les grands hôpitaux ainsi que la plupart des
grandes écoles du pays. Plus des 3/4 des entreprises industrielles et
artisanales y sont localisées. Le potentiel de Bamako en tant que centre
de diffusion des innovations et des résultats à la fois
l'évolution des caractéristiques sociales et culturelles. Du
point de vue social, l'augmentation de la population, la rapidité des
évolutions économiques, et des infrastructures sociales sont
combinés pour créer une synergie. Bamako a été
considéré comme une ville hautement centralisée avec les
populations urbaines et les fonctions industrielles concentrées dans un
espace limité 21(*)(KELLERMAN, 1993).
Avec l'augmentation de la population, l'agrandissement de la
superficie, la dynamique économique, plus les contraintes physiques, le
téléphone mobile devient le compagnon le plus fidèle des
bamakois.
De nombreux utilisateurs du téléphone mobile
comprennent que son emploi n'est pas toujours approprié à toutes
les situations. Certains répondants estiment que, la sonnerie d'un
téléphone mobile peut provoquer un dérangement dans
certaines situations. Les informateurs font état de plusieurs
situations où ils ont senti qu'il ne convenait pas d'utiliser un
téléphone mobile.
Selon Guindo A. (coordinateur de projet) :
« au mois de décembre 2010, j'étais dans une
conférence ou il y avait plusieurs dizaines de participants.
Certainement tous les participants avaient au moins un téléphone
mobile. Soudain, le téléphone du modérateur a
sonné, lorsqu'il était en plein conversation. Cela constitue un
fait qui coupe le fil de la parole et de l'attention des participants. Je
n'aime pas l'usage du téléphone dans ce genre d'endroit, c'est
pourquoi je l'éteins le mien quand je rentre dans une
réunion. »
Pour Sanogo M. (administrateur civil) :
« quant je partais au centre ville l'autre jour, sur le second pont,
le téléphone du chauffeur a sonné. Pour la première
fois il n'a pas pris, mais pour la seconde, juste à la sortie du pont il
a essayé de répondre à l'appel. En se ralentissant, un
grand embouteillage s'est créé derrière nous et les gens
se sont mis à l'insulter partout. C'est vraiment ennuyant de se trouver
dans une telle situation. »
Ces remarques montent que l'usage du téléphone
mobile n'est pas approprié dans toutes les circonstances même le
citadin a tendance à apporter partout son téléphone
mobile. Ce qu'on appelle l'externalité dans l'usage du
téléphone mobile. Cependant rien ne prouve que cette
résistance ou mécontentement de gens qui sont contre va durer
longtemps. Les lieux mentionnés dans les citations sont des espaces
particuliers. Ce sont des lieux qui sont occupés le plus souvent
momentanément par un groupe de personnes. Du coup, l'usage du
téléphone constitue un mélange de l'espace réel et
l'espace virtuel.
Chapitre 9: Organisation spatiale
Ce chapitre traite les rôles des
télécommunications dans l'évolution des formes urbaines
à partir de l'usage du téléphone mobile. Le travail sur la
reconstruction de l'espace urbain nécessite une prise en compte de
chaque unité (espace, temps et fonction). La ville se présente
sous deux dimensions : une concrète et l'autre subjective.
D'une manière générale, les villes sont
des réalités empiriques, dont la dimension concrète est
fondamentale parce que c'est ainsi qu'elles se donnent à voir à
travers certains styles architecturaux, certains modes de circulation,
d'habitation, d'animation, et des populations plus ou moins
hétérogènes. Elles se développent dans l'espace et
imposent de restituer ses lois de distribution, de croissance, et de
recomposition. Pour CASTELLS en 1996, « l'espace n'est pas le reflet
de la société il est son expression.... l'espace n'est pas la
photocopie de la société, il est la
société ».
Aucune approche urbaine ne peut faire l'économie de
cette caractéristique spatiale - les phénomènes sont
désignés urbains parce qu'ils se manifestent dans la ville. Elles
ne sont plus que la somme des parties qui la
composent. Autrement dit, elle n'est pas seulement un ensemble
de quartiers, mais un ensemble animé de dynamiques.
On constate que, dans la ville, il existe une concurrence
entre différents opérateurs pour l'occupation de l'espace. Ce qui
est frappant c'est que, convoitant les mêmes aires, les mêmes
acteurs, ces opérateurs disposent apparemment de rapports de
puissance disproportionnés.
Il est intéressant de comprendre comment le
téléphone mobile contribue à aider les usagers dans la
recomposition et l'alternance de l'espace urbain de Bamako. De ce fait, deux
aspects, nous parait nécessaire : la relation interpersonnelle
autour du téléphone mobile et son rapport avec l'espace. A titre
de justification, APPADURAI, et CASTELLS (1996) nous rappellent que l'espace
est structuré par les hommes qui l'occupent. La
télécommunication défit et reconstruit l'espace.
L'augmentation du nombre d'utilisateurs de téléphone mobile et
l'arrivée de nouveaux opérateurs de
télécommunications entraînent la multiplication des
infrastructures de la téléphonie mobiles. Alors que les
infrastructures des transports sont visibles dans l'espace, il n'en va pas de
même pour les infrastructures de la télécommunication tout
le temps.
L'observation de ces infrastructures passe inaperçu
dans l'intégration de l'espace urbain (les pilonnes, les câbles
sous la terre, les affiches des opérateurs dans les rues, aux bords des
autoroutes, etc.). Cependant, aujourd'hui c'est le début de la
recomposition de l'espace.
Avec un téléphone mobile, la
réalité particulière spatiale se transforme en un autre
espace plus virtuel. Il est potentiellement présent à
l'environnement immédiat. Cela se produit certes déjà au
domicile, au bureau, dans la rue, dans la famille dans les espaces publics,
etc. Comme en témoigne cet informateur :
D.T. (un commerçant au marché
de Badalabougou) « je n'ai pas besoin de me déplacer pour
aller chercher telle ou telle information. Il me suffit d'appeler quelqu'un
pour avoir l'information souhaitée. Le téléphone mobile
est indispensable dans mes relations sociale et
professionnelle. »
Le téléphone mobile permet à l'homme de
transcender le milieu physique tout en le plaçant dans un autre contexte
plus éloigné. De ce fait, le rôle du milieu où la
communication s'effectue, se trouve neutraliser dans la notion de territoire.
Dans cette mouvance, l'expression physique du milieu est appelé à
se recomposer. En faisant allusion à ce propos, MITCHELL (1995) estime
que:
« We are entering an era of electronically extended
bodies living at the intersection points of the physical and virtual worlds, of
occupation and interaction through telepresence as well as through physical
presence» (p. 167).
La citation d'un de nos informateur corrobore cette
assertion, en langue Bamanan « Ni telefoni konitè
ne bolo, ntese ka hali nka baara kilancè kè. Nka kunafoniw
bè kè a la ; Nka kiliyanw ben soro fènè a
la » qui signifie que sans le téléphone
je ne peux pas faire la moitié de mon travail. Je m'informe avec, mes
clients me contactent avec. Disait M. K. un commerçant des pièces
détachées au marché de Médine.
Dans cette interaction entre le spatial et le virtuel, les
caractéristiques des réseaux humains reconnaissent les
patchworks22(*)
de l'usage du téléphone mobile.
Les effets sont susceptibles d'être une
caractéristique importante de cette phase de la politique d'innovation
et d'expérimentation en milieu urbain (GRAHAM, 1999:26).
En d'autres termes, on suppose que ni le déterminisme
technologique, ni le point de vue socioconstructiviste sont suffisants pour
expliquer la dynamique de l'infrastructure spatiale et de l'impact de la
technologie comme l'ont souligné les différents auteurs tel que
(GRAHAM et MARVIN, 1996; HEARN, MANDEVILLE et ANTHONY, 1998; GRAHAM, 1999.
Le cas Bamakois n'échappe pas à cette
réalité. Parmi les composantes des espaces urbains, les espaces
publics sont considérés comme des endroits où les gens se
rencontrent et partagent des expériences communes (MOSS et TOWNSEND,
2000). Les grandes villes sont en cours de recomposition avec les
infrastructures de télécommunications qui puissent
intégrer les objectifs de développement et
socio-économiques. La majeure partie des investissements est
donnée pour la création d'espaces électroniques, le
commerce en ligne et l'enseignement à distance ; les acteurs de la
ville tentent de planifier, de réguler et de la former l'espace urbain
(GRAHAM, 1999).
La photo 3 montre deux antennes des deux opérateurs
(SOTELMA/Malitel et Orange Mali) à la limite entre le quartier de
Kalaban-Coura et celui de Sabalibougou côte à côte.
Photo 3. Antenne de la
téléphonie mobile sur le toit d'un immeuble au bord d'une auto
route (Source : FOFANA, I., Mars 2011)
L'espace public et privé sont devenues des espace de
réception et d'appel téléphonique Le
téléphone mobile met son utilisateur dans une véritable
situation d'acteur en action, lorsqu'il se trouve dans l'espace public (rue,
marché, véhicule de transport en commun, restaurant, etc.) ou
même privé (lieu de travail, famille, et même dans la
toilette....), il est tenu de jouer un rôle devant des
«spectateurs » qu'il ne connaît pas forcément-il baisse
la voix, l'élève, improvise des réponses en situation.
«People talking on mobile phones seem wholly or
partially unaware of their surroundings. The mobile phone seems to make us feel
as if we are alone, even in public places where we are surrounded by many other
people» disait PERSSON, 2001.
Cet aspect est soutenu par la théorie de GIDDENS
Anthony en 1987 cité par DI MEO, 2001. Cette théorie explique la
capacité de transformation des acteurs de pouvoir changer leur
environnement à partir de leurs pratiques quotidiennes :
« les êtres humains sont des agents compétents [...]
tous les acteurs sociaux ont une connaissance remarquable des conditions et
des conséquences de ce qu'ils ont dans la vie de tous les
jours. » Il parle d'une compétence pratique des acteurs
sociaux dans leur du territoire au quotidien.
Il convient de dire que lorsque l'on parle de
téléphone mobile dans l'espace public, on transforme cet espace,
ne fût-ce que momentanément, en espace privé (DIBAKANA,
2002). Finalement on se demande où se termine la vie dans un
espace privé et où commence celle du publique ?
Dans le même esprit, HÖFLICH, 2005 dans son article
a certain sense of place, note que tout le monde a un bon sens de
l'orientation de l'espace. En répondant les appels
téléphoniques dans un espace quelconque, l'usager peut être
dérangeant ou pas. Par exemple une conversation
téléphonique dans une mosquée n'est pas pareille à
celle de la rue. Un de nos informateurs a dit que « les
usagers qui répondent les appels téléphoniques dans une
mosquée ou une salle de réunion sont des
ignorants. »
Le téléphone mobile a révolutionné
la vie quotidienne de son usager en lui permettant de communiquer sans fil,
partout où il y a un réseau de téléphonie mobile.
En essence, il est considéré comme un simple outil de
communication, mais de plus en plus il devient un outil d'identification de la
personne (presque partout où l'usager du téléphone est
possible), également une identification de l'espace privé et
public dans l'espace urbain.
Les rues de la ville de Bamako sont remplies des vendeurs des
accessoires de téléphone mobile, de cartes de recharge, de
transfert de crédit, des plaques de la télécommunication,
des antennes de relais et des plaques de publicité sur les toits des
maisons, etc., des propriétaires de téléphone mobile et
presque tout le temps on entend des sonneries de téléphone.
Des pôles de commerce et de réparation de
téléphone mobile poussent un peu partout dans la ville de Bamako.
Comme par exemple au centre ville devant le siège SOTELMA/Malitel, s'est
constitué un véritable marché de téléphone
mobile. Dans ce marché se trouvent les puces SOTELMA/Malitel et Orange
Mali. C'est l'un des premiers pôles de commerce de
téléphone mobile au Mali depuis l'avènement de ce moyen de
communication. Avec l'augmentation du nombre d'usagers les agences et les
pôles de commerce se multiplient.
Tous ceux-ci constituent des éléments de
recomposition de l'espace et entrent en ligne droit de l'organisation de
celui-ci. Ainsi CHOAY F. s'exprime en ce terme « La
dynamique des réseaux techniques tend à se substituer à la
statique des lieux bâtis pour conditionner mentalités et
comportements urbains » (CHOAY, 1994).
Photos 4 et 5. Exemples d'emplacement des
plaques publicitaires des opérateurs dans la ville de Bamako (FOFANA,
I., mars 2011).
Ce n'est pas n'importe où que les opérateurs
implantent leurs plaques de publicité. Les toits des maisons et le bord
des autoroutes sont des endroits stratégiques pour les publicités
des opérateurs.
La morphologie urbaine et la mobilité23(*) poursuivent des
finalités partiellement communes ; elles interagissent l'une sur
l'autre, et sont complémentaires et concurrentes, et en tout état
de cause jamais dissociables l'une de l'autre (WIEL, 2005).
Une nouvelle approche du numérique qui
privilégie ses relations et interactions avec toutes les autres
dimensions de la société. Comme le souligne RALLET 24(*):
« Avec le numérique, nous ne sommes donc pas
dans l'invention d'un nouveau monde virtuel qui s'opposerait au monde
réel, mais dans l'encastrement de relations virtuelles dans les
réseaux sociaux. Il se pose la question de savoir comment la
rencontre entre les réseaux sociaux et virtuels recomposent de nouvelles
formes de socialité et ce qui en résultent en termes de lieux
physiques, mais aussi de mobilités urbaines, de nouvelles circulations
dans la ville ».
Il cherche à comprendre dans son article
intitulé « la communication et la
télécommunication et la centralité », le
rôle de la télécommunication dans l'évolution des
formes urbaines et la façon dont l'homme les utilise. Il montre que les
automobiles dans les années 1960 ont recomposé les espaces
urbains à travers le monde et de la même façon les
téléphones mobiles sont du même ordre.
Cependant, le développement des chemins de fer a
créé des ruptures, le voyage ne se compte plus en jours mais en
heures. Cependant, d'autres ruptures, plus discrètes, ajustent la notion
de temps à celle de l'espace. La gestion des lignes impose une
coordination des horaires sur l'ensemble du territoire et les horloges
deviennent, avec les armatures métalliques, les symboles des gares. Le
progrès technologique qui s'était esquissé au
18ème siècle, l'ère des grands réseaux
marque également la transformation progressive l'espace
géographique en espace-temps. Avec les expérimentations du
télégraphe en 1837 et celle du téléphone en 1880,
la diffusion d'information va diminuer les décalages de temps que
connait l'espace. Deux éléments entrent dorénavant contact
permanent l'espace et le temps. Nous appréhendons ainsi les composants
variés de l'espace géographique (GASTAMBIDE, 2008).
Dans les décennies 1920, 1930, le même
phénomène a été constaté avec le
progrès des automobiles. C'est ainsi que
John H. MUELLER cité par LANNOY, développe à
plusieurs reprises un raisonnement de type explicitement écologique
(propre à Chicago), notamment pour analyser les dimensions spatiales ou
géographiques du phénomène automobile.
Il consacre successivement trois chapitres à la place
de l'automobile dans le développement de la mobilité individuelle
(personal mobility), à ses effets en espace rural et en espace
urbain. Il y envisage les déplacements automobiles non plus comme de
simples mouvements physiques, mais comme des indicateurs d'évolution, -
c'est-à-dire comme expressions d'un processus social - qui - selon les
mots de Park25(*) que
reprend MULLER, « ne dépend pas principalement d'un transport, mais
d'une communication» (MUELLER, 1928:36), c'est-à-dire d'un
processus ayant une influence sur le rapport des individus et des groupes
à l'espace, sur leurs rapports aux institutions, sur leurs habitudes et
leurs cultures (notamment leurs choix résidentiels), sur leur
personnalité. MUELLER s'attache cependant à dégager la
spécificité de l'automobile par rapport aux autres moyens de
transport. Avec ses caractéristiques de flexibilité temporelle et
spatiale, avec son caractère « permissif » (MUELLER, 1928:43),
la voiture dessine un espace géographique et aussi une perception qui
lui sont propres « c'est la possibilité d'un contact quotidien dans
un espace plus large qui constitue la contribution significative de
l'automobile » (ibid., p. 55). De la même manière la
communication de la téléphonie mobile peut être
envisagée comme moyen de réduction de la mobilité
individuelle mais de réorganisation de l'espace avec ses infrastructures
et une mise en relation entre les espaces réel et virtuel.
L'espace, ainsi vue se transforme en produit de
l'activité sociale. En le mesurant, l'individu se laisse
pénétrer par un environnement plus large et pénètre
l'espace ainsi produit. Entre l'individu et son espace, il y a
interpénétration. L'étude de la perception de l'espace
urbain constitue un moyen important dans l'appréhension du rapport que
l'individu avec son environnement. On fixe à peine l'heure. Le choix se
fait dynamiquement, au cours de ses déplacements respectifs, en fonction
du temps, d'un retard éventuel,.... Dans le même esprit cet
informateur SAMAKE I., nous répond en langue bamanan, que
« telefoni kèra ne sen ni ne kulo ye » ce
qui veut dire que le téléphone est devenu son pied et son
oreille. Cette idée renforce la dynamique de la communication.
Même si le téléphone mobile réduit en
général ses déplacements, l'espace physique est toujours
présent. Cette dynamique favorise davantage l'usage le
téléphone mobile virtuellement. Mais ce qui est important dans la
logique de cet informateur, c'est qu'on peut retenir une multitude de lieux en
interaction, l'espace dans lequel il se trouve et celui où l'information
provient.
La photo 6 montre un usager en train d'utiliser son
téléphone dans un restaurant.
Photo 6. Usager écrivant un SMS,
FOFANA, I., (juin 2010).
L'utilisation croissante de cet outil participe
à l'élaboration d'une territorialité nouvelle. Le
caractère principal du téléphone mobile s'adresse plus
à l'individu qu'à un groupe. Il a le pouvoir de regrouper en son
sein ce qu'on appelle les médias de mass (la télévision,
l'internet, la radio, etc.). Ainsi, la communication à distance se
substitue à proximité interpersonnelle.
Le rôle central que joue aujourd'hui l'espace public est
encore accentué par l'évolution permanente des modes
d'interaction - recherche et développement de modes de transport moins
polluant - des outils de communication - usage du téléphone
mobile, internet -, des modes de travail - télé services et
travail à domicile -, des nouveaux besoins et de nouveaux services -
évolution des stations de transports en communs combinant des offres de
déplacement, des offres de services et des micro-espaces publics.
Toutes ces évolutions modifient les besoins et les
attentes des citoyens en espace affecté aux déplacements et
transforment les modes d'échanges et de relations sur l'espace
public.
Le constat est que l'esprit humain produit ses propres
règles d'organisation et de réorganisation structurelle de
l'espace qu'il habite. Les déplacements d'un quartier à un autre,
d'une place à une autre sont désormais remplacés par les
appels téléphoniques. Cela constitue des éléments
constitutifs des images de l'espace urbain. Ces éléments
s'inscrivent dans le rapport qui l'usager à son espace de vie.
Ainsi, la perception de l'espace s'accompagne toujours avec
l'image du téléphone mobile. Bamako se tend son miroir, il se
met en scène, se donnant à voir comme lieu d'expression. Cette
perspective est à prendre en compte sur le plan collectif et
individuel.
Dans cette perspective, la manière dont les
différents espaces étaient imaginés et perçus par
les individus sont en train de changer avec l'usage du téléphone
mobile. Parmi ces espaces, il existe des espaces comme les lieux de cultes, les
lieux de conférence, bref les lieux où le silence total
était demandé, sont maintenant violés par les sonneries
téléphoniques.
Tous les espaces (public et privé) sont
concernés par ce phénomène. Du coup,
téléphoner dans la rue par exemple en marchant ou entendre la
sonnerie téléphonique lors d'une conférence où dans
une mosquée semblait incongru il y a quelques années. On observe
que les gens y compris ceux résistants à cette pratique finissent
par l'adopter car elle est une conséquence quasi mécanique de ce
que le téléphone mobile est désormais individualisé
et un compagnon quotidiens de son propriétaire.
L'usage n'est pas bouleversant mais l'individu apprend
à utiliser le téléphone dans une situation qui n'est pas
«naturelle». Ainsi, une nouvelle norme sociale et de perception de
communication se répand et ouvre la voie à des pratiques
susceptibles de transformer la relation entre l'homme et l'espace à
Bamako.
Le téléphone mobile renforce les interactions et
les rend plus dynamiques dans le processus de transformation de l'espace. Le
préfixe télé, à distance, évoque des
répercussions importantes pour l'espace. Une citation recueillie au
hasard en témoigne de façon éloquente : «La
distance et les frontières n'existent plus, l'information circule donc
librement et les communications sont instantanées» (LACROIX,
2000). Dans le même sens de l'instantanéité, le directeur
de Marketing de Orange France, Selon Pascal THOMAS disait en 2004 que le
téléphone mobile est nouveau média
« d'autant plus puissant (...) qu'on l'a toujours avec soi, on ne
s'en sépare jamais. C'est avec lequel on va jusque dans des endroits
coupés du monde en termes de médias. C'est donc (...) un
média chaud qui maîtrise l'immédiateté car il est
le seul capable d'alerter l'utilisateur en temps réel. »
(Propos tiré du Figaro du 7octobre 2004) cité par
ALLEMAND et
JOULLION
en 2005. Les infrastructures des télécommunications supportent
aujourd'hui de nombreuses applications qui offrent des possibilités de
désenclavement de certaines zones et permettent d'envisager une
décentralisation plus importante et plus efficace de
l'administration.
Tout d'abord, la diffusion de la notion de
téléphone mobile change les formes d'espaces
géographiques. Du point de vue du comportement, cependant, il est
révélé que les activités sociales fondées
sur l'espace géographique n'ont pas disparu comme le montre l'examen de
l'interaction spatiale. Les initiatives en milieu urbain ont abordé ces
deux aspects par la promotion stratégique du développement
physique des infrastructures de télécommunications
avancées y compris le réseau à large bande et
réseau de communications mobiles, et en même temps, en gardant les
formes traditionnelles d'architectures urbaines et des espaces publics qui
permettent des interactions humaines. L'augmentation de la mobilité
implique que les gens ne sont pas statiques en un endroit, ils sont
consultés par d'autres personnes.
Avec les téléphones mobiles, les messages
peuvent être directement envoyés et reçus par les
utilisateurs de façon synchrone et omniprésente partout et
à tout moment (UIT, 2002), augmentant ainsi la connectivité de
personnes.
En outre, le téléphone mobile est rapidement
devenu, au travail, à la maison, dans les déplacements, pour une
grande efficacité et le confort, un élément à part
entière de la vie quotidienne, qui apparaît même
indispensable pour beaucoup
Afin d'offrir une qualité de service à la
hauteur de la demande de ses usagers les opérateurs ont
déployé des réseaux de téléphonie mobile qui
couvrent les différentes zones. Ces réseaux doivent permettre
d'émettre ou de recevoir un appel presque partout avec une bonne
qualité. L'installation large et rapide des antennes-relais doit
susciter la question de recomposition de l'espace chez les acteurs de
l'aménagement du territoire et une place de choix dans les
schémas d'aménagement.
Bien que la ville constitue le centre de la culture, du
commerce, des activités qui dépendent à la fois de la
communication de face-à-face, et de l'électronique -
remarquablement peu de recherches sont faites sur les moyens par lesquels les
technologies de communication affectent la ville (BONNETT, 1996). Cependant,
selon GRAHAM et MARVIN:
«Telecommunications remain far from being a central
focus in urban studies or urban policymaking. The subject of telecommunications
and cities is a curiously neglected and extremely immature field of policy and
research.» (GRAHAM et MARVIN, 1996: 6)
Et pourtant, BELL, qui disait que :
«Communications infrastructure is the central
infrastructure tying together a society.» (BELL, 1979:22)
Ces pensées montrent à quel point les
études sur les télécommunications et l'espace urbain
doivent être développées, pour bien appréhender les
rapports entre les deux. Nous sommes dans un environnement qui change à
cause de l'usage de la téléphonie mobile, ce qui est une des
raisons principales à réorienter les recherches
géographiques dans les villes et expliquer la recomposition spatiale qui
en résultent. Les caractéristiques spatiales liées
à l'usage du téléphone mobile sont importantes pour
comprendre non seulement les interactions individuelles, mais aussi urbaines
qui influent sur les acteurs individuels. Il est sans doute important de
signaler la création des centres d'affaires par le
téléphone mobile un peu partout dans le District de Bamako.
Conclusion
Comme moyen de communication de tous les jours, il est temps
de ne pas considérer le téléphone mobile comme un simple
outil de communication. Actuellement, il conduit toutes les actions
individuelles et collectives des usagers d'un espace donné en
général et celui de l'urbain en particulier. Les usagers se
promènent toujours avec leur téléphone et ne veulent pas
perdre un seul instant leurs contacts. Le téléphone mobile donne
la possibilité d'être joint à tout moment. Il change
l'attitude de son usager envers l'espace qui l'environne en termes de distance,
de perception, d'organisation, etc. Les résultats du terrain, nous
montrent que dans la ville de Bamako, nous assistons à une nouvelle
dynamique, une nouvelle force qui est en train de se consolider à
partir de l'usage du téléphone mobile. Ce qui engendre une
nouvelle territorialisation de l'espace bamakois.
Par conséquent, pendant que le téléphone
mobile est sollicité à cause de son renforcement des relations
sociales entre les citadins, en même temps il change l'interaction entre
ces personnes et leur milieu de vie.
L'augmentation du nombre des usagers du
téléphone mobile entraine une multiplication des antennes afin de
faire face à la demande. Il n'est plus étonnant de voir
actuellement les antennes sur les toits des immeubles dans la ville de Bamako.
Pour avoir une idée sur la répartition des
antennes dans le district de Bamako, nous avons été au CRT, et
aux sièges des deux opérateurs pour avoir des données les
concernant mais sans succès. Nous n'avons pas eu les données sur
les antennes des opérateurs.
Quant à l'installation des antennes, chaque
opérateur est libre de chercher un site pour implanter son antenne. En
principe ils doivent passer par le CRT pour valider ce qui ne se fait pas
comme il le faut.
Conclusion
générale
En définitive, la dernière décennie du
siècle dernier a été marquée sur toute
l'étendu du territoire du Mali par l'avènement du
téléphone mobile. Le téléphone mobile
révolutionne la vie quotidienne de ses usagers aujourd'hui. Il est sans
doute plus qu'un moyen de communication. Son dynamisme dans la ville de Bamako
a eu pour corollaire le changement tant sur le plan comportemental que spatial.
L'augmentation du nombre des usagers témoigne cet engouement de
communiquer avec cet outil. En effet, il est temps de prendre en compte la
réorganisation de l'espace urbain dans le contexte de l'expansion du
téléphone mobile et de se poser la question sur l'avenir de
l'espace urbain. Parce que, c'est à partir de l'espace
urbain de Bamako que l'expansion du téléphone mobile a
commencé au Mali.
Cependant, cette expansion rapide du téléphone
mobile a été favorisée par la réforme politique du
secteur de la télécommunication par le gouvernement du Mali.
Cette réforme qui répondait à des impératifs de
communication dans un pays où l'accès au téléphone
fixe est très limité par coût et le manque
d'infrastructures, le téléphone mobile ne serait que le bienvenu.
En plus de cette politique de réforme, la concurrence a aussi
joué un rôle très important dans l'attirance de la
clientèle avec une baisse du coût de la communication mobile.
Est-il possible de penser de l'espace urbain bamakois sans
téléphone mobile aujourd'hui?
Dans la mesure où, le téléphone mobile
est perçu comme un instrument important qui par son pouvoir à
mettre en contact des individus à distance -- il recélerait dans
ce cas une source de nouvelles formes d'interactions sociales et de
recomposition de l'espace.
Ce mémoire est une opportunité de comprendre la
relation entre la virtualisation de l'espace urbain et l'usage du
téléphone mobile.
L'usage du téléphone mobile est un
véritable pouvoir de réorganisation de l'espace. Dans la ville de
Bamako, il est difficile de distinguer l'espace privé de l'espace
public, tout espace est devenu un espace de réception, d'appel
téléphonique. Ce pouvoir du téléphone mobile
redynamise la ville. Comme la population continue à augmenter à
Bamako, le téléphone mobile joue un rôle majeur dans la
recomposition et le mode de vie des citadins. Non seulement il influence
l'espace qu'habite l'usager, le travail mais aussi la relation entre les
différents lieux d'intervention de ce dernier.
Ce mémoire soutien l'idée que le
téléphone mobile ne détruit pas l'espace physique de la
ville, mais plutôt une complémentarité qui aboutit à
la recomposition de l'espace. L'histoire de la télécommunication
nous enseigne que la technologie innove dans les comportements de l'usager
envers son environnement. Un de ces comportements est bien évidemment la
recomposition dudit espace.
La création des marchés de
téléphone mobile, la multiplication des antennes, des boutiques,
des plaques publicitaires, quel que soit l'image qu'on les donne, les formes de
morphologie spatiale, etc. constituent un mode de réorganisation qui
peut être prise en compte dans le cadre de l'aménagement du
territoire. Cependant, l'espace urbain est à la fois l'expression du
vécu et d'innovation par excellence. C'est un espace en constance
recomposition depuis l'avènement de la téléphonie mobile.
Cette expression de l'espace urbain montre combien de fois la ville est
animée, elle est en perpétuel changement dont la
géographie doit toujours tenir compte.
Les dynamiques territoriales imposent une nouvelle forme
spatiale comme le dit RAFFESTIN, en 1980, le territoire est un produit qui est
constamment retravaillé par les acteurs ou un groupe d'acteurs en
interaction donc un produit social. Le territoire (les formes issues de cette
production) peuvent être extrêmement divers (abstraits ou concrets,
éphémères ou permanent, informels ou
institutionnalisés, invisible ou tangible).
La dynamique d'insertion socio-spatiale du
téléphone mobile s'accompagne d'une recomposition du territoire.
L'urbanisation contemporaine doit accorder une importance aux modes, aux lieux,
au temps de déplacement. Le développement du
téléphone mobile ne se limite pas seulement à l'aspect
télécommunicationnel, mais il suscite de nouvelles normes et
contribue à la modification du contenu de la localisation et les formes
de polarisation fonctionnelles et sociales.
L'espace au sens traditionnel du terme, le territoire ne
disparait pas comme le pensent O'BRIEN en 1992 et CAIRNCROSS en 2001 qui disent
respectivement : « les progrès des
télécommunications diminuent considérablement l'importance
des localisations géographiques à l'échelle du
globe » ; « wireless is killing location,
putting the world (...) in our pokects » (p2). Une ère de
virtualisation commence où les différentes places sont en
relation au sein de cet espace. Il se construit autour de la mise en relation
des différentes places. L'espace physique est latent sous le virtuel. Ce
dernier rend confus ce qui n'était pas très clair. Il est
toujours en mouvement.
L'usage intensif du téléphone mobile ne fait
qu'augmenter l'abstraction qui est de plus en plus difficile à saisir.
Une bonne connaissance de cette celle-ci permet de faire la part entre l'espace
réel et celui virtuel.
Le téléphone à la capacité de
bousculer les règles longtemps établies par les usagers et les
transforme dans la plupart des cas. Si la population était
habituée à de nombreux déplacements pour la satisfaction
de leurs problèmes avec tous les désagréments et des
longues attentes, aujourd'hui le téléphone mobile change la
donne. Avec le téléphone mobile c'est tout une nouvelle vision
géographique qui se met en place à travers l'aménagement
des antennes, des affiches, etc. Il a introduit dans l'espace urbain quotidien
un certain nombre de sons nouveaux (sonneries téléphoniques) et
donné de l'importance à l'instantané de la voix. Il ne
tient pas compte des limites physiques de l'espace et du temps.
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Table des
matières :
Introduction générale
7
Chapitre 1: Problématique
11
1.2. Les objectifs de recherche
15
1.2.1. Objectif général
15
1.2.2. Objectifs spécifiques
15
1.3. Questions et hypothèses de
recherche
16
1.3.1. Les questions de recherche
16
1.3.2. Les hypothèses
16
1.4. Intérêt et justification du
thème
16
Chapitre 2 : Définition des concepts
21
2.1. Les acteurs dans le domaine de la
téléphonie mobile à Bamako
21
2.2. La dynamique
22
2.3. L'Espace
22
2.4. L'Espace urbain
23
2.5. La téléphonie mobile
24
2.6. La recomposition
24
Chapitre 3 : Méthodologie
26
3.1. La recherche documentaire
26
3.2. L'étape de terrain
30
3.2.1. Le questionnaire
30
3.2.2. L'entretien
30
3.2.3. Les observations
31
3.2.4. La photographie
31
3.2.5. L'échantillonnage
31
3.3. Étape de traitement des
données
31
Première partie:
33
La politique, les acteurs et les stratégies
dans le domaine de la téléphonie mobile dans l'espace urbain de
Bamako
33
Introduction
34
Chapitre 4: La politique de la
télécommunication au Mali
35
Chapitre 4: La politique de la
télécommunication au Mali
35
Chapitre 5 : Les opérateurs de la
télécommunication au Mali
38
5-1. SOTELMA/Malitel
38
5-2. Orange Mali
40
5-3. La communication par le
téléphone mobile
42
Chapitre 6: Les stratégies des
opérateurs
46
6-1. SOTELMA/Malitel
47
6-2. Orange Mali
50
Conclusion
54
Deuxième partie:
56
Dynamique et recomposition de l'espace
56
Introduction
57
Chapitre 7: La concurrence entre les deux
opérateurs
58
Chapitre 8: Dynamique urbaine de la ville de
Bamako
61
Chapitre 9: Organisation spatiale
65
Conclusion
75
Conclusion générale
76
Bibliographie
79
Table des matières :
86
Annexes 88
ANNEXES
Annexe I :
Abréviations
AGCS : Accord Général sur
le Commerce des services.
BTS : Base Transceiver Station.
BSC : Base Station Controller.
CEDEAO : Communauté
Économique des États de l'Afrique de l'Ouest.
CFA : Communauté
Financière d'Afrique.
|
CMLN : Comité Militaire de
Libération Nationale.
CRT : Comité des
Télécommunications au Mali.
DNSI : Direction Nationale de la
Statistique et de l'Information.
FLASH : Faculté des Lettres,
Langues, Arts et Sciences Humaines.
GSM: Global System for Mobile
Communication.
HT : Hors taxe.
IFI : Institutions Financières
Internationales.
ISFRA : Institut Supérieur de
Formation et de Recherche Appliquée.
LP : Ligne Principale.
OIR : Offre Interconnexion de
Référence.
OMC : Organisation Mondiale du
Commerce.
OMD : Objectifs du Millénaire
pour le Développement.
ONP : Office Nation des Postes.
PMU : Pari Mutuel Urbain.
PNUD : Programme des Nations Unies pour
le Développement.
RMDH : Rapport Mondial sur le
Développement Humain.
RNDH : Rapport National sur le
Développement Humain.
RN: Route Nationale.
SIM: Subscriber Identity Module.
SMS :
Short Message Service.
SOGETEL : Société de
Gestion des Télécommunications.
SONATEL : Société
Nationale des Télécommunications
SOTELMA : Société des
Télécommunications du Mali.
TTC : Tout Taxe Comprise.
TVA : Taxe sur la Valeur
Ajoutée.
TIC : Technologies de l''Information et
de la Communication.
UIT : Union Internationale des
Télécommunications.
USB : Universal Serial Bus.
Annexe II : Liste des
tableaux
Tableau 1. Augmentation du nombre d'usagers
de la puce SOTELMA/Malitel de 2001 à 2010.
Tableau 2. Evolution du parc de la
téléphonie mobile de Orange Mali de 2003 à 2010.
Tableau 3. Tarif mobile SOTELMA/Malitel
en CFA/mn TTC de 2003 à 2010.
Tableau 4. Tarif mobile Orange Mali en CFA/mn
TTC.
Tableau 5. Population de Bamako de 1976
à 2009 par commune.
Annexe III : Liste des figures
Figure 1.Télé-densité de
la téléphonie mobile du Mali de 2002 à 2009.
Figure 2. Principal axe de connexion de
réseau téléphonique.
Figure 3. Carte de repérage de Bamako
et des ses quartiers.
Figure 4. Carte des zones de présence
de SOTELMA/Malitel.
Figure 5. Evolution du parc de la
téléphonie mobile de SOTELMA/Malitel de 2001 à 2010.
Figure 6. Carte de la couverture du
réseau Orange Mali de 2009.
Figure 7. Evolution du parc de la
téléphonie mobile de Orange Mali de 2003 à 2010.
Figure 8. Tarifs des services
téléphoniques de la SOTELMA/Malitel de 2003 à 2010.
Figure 9. Tarifs des services
téléphoniques de Orange Mali de 2004 à 2010.
Figure 10. Évolution de la population
de 1976 à 2009 par Commune.
Annexe IV : Liste des Photos
Photo 1. PAANI de Malitel.
Photo 2. Recherche de la clientèle par
les deux opérateurs.
Photo 3. Antenne de la
téléphonie mobile sur le toit d'un immeuble au bord d'une auto
route.
Photos 4 et 5. Exemples d'emplacement des
plaques publicitaires des opérateurs dans la ville de Bamako.
Photo 6. Usager écrivant un SMS.
Annexe V :
Chronologie :
· 29 novembre 1960 :
Création de l'Office des Postes et
Télécommunications (OPT) par l'ordonnance
n° 67/ PGB- RM du 29 novembre 1960 du gouvernement du Mali pour la gestion
des services des postes et télécommunications.
· 9 octobre 1989 : Par l'Ordonnance
n°89-32/P-RM du 09 Octobre 1989 ratifiée par la Loi
n°90-018/AN-RM du 27 Février 1990, fut créée la
SOTELMA (la Société des Télécommunications
du Mali), opérateur historique.
· Du 19 au 24 déc. 1991 :
Les journées nationales d'information, organisées avec la
collaboration de l'institut PANOS, ont été l'occasion pour les
journalistes et les communicateurs de proposer un ensemble de textes qui
aujourd'hui, régissent, en grande partie, la communication au Mali.
· 31 décembre 1996 :
Début de l'internet au Mali et des autres technologies de
l'information et de la communication.
· juin 1998 : Déclaration de
la politique sectorielle des
télécommunications pour la libéralisation du
secteur et la privatisation de l'opérateur historique.
· 10 mars 1999 : Création de
Malitel filiale de la SOTELMA.
· Septembre 1999 : Création
du Comité de Régulation des télécommunications au
Mali.
· 21 juin 2001 : Décision du
gouvernement du Mali d'attribuer une licence à Ikatel à l'issue
d'un appel d'offre international par décret n°01-263/P-RM.
· 1er juillet 2002 : La SOTELMA a
procédé à un changement du système de
numérotation de téléphone, de six à sept chiffres,
"pour permettre d'élargir le réseau
téléphonique".
· 1er aout 2002 :
Signature de l'arrêté interministériel 02-1628/MC-SG
portant l'octroi d'une licence d'établissement et exploitation des
réseaux et services de télécommunication à
Ikatel.
· août 2002 :
Le syndicat de la SOTELMA, en voie de privatisation, a
réclamé une participation de l'ordre de 10 pourcent au capital de
l'entreprise dont l'ouverture est d'actualité, depuis l'octroi en
août 2002 d'une licence d'établissement à des privés
dans le secteur des télécommunications.
· 21 février 2003 :
Lancement officiel d'exploitation commerciale du réseau GSM Ikatel.
· 21 juin 2003 : Signature du
contrat d'interconnexion des réseaux de la SOTELMA/Malitel et Orange
Mali, le même jour les liaisons d'interconnexion étaient mises en
services.
· juin 2004 : Dans le cadre de sa
politique tarifaire, la SOTELMA avait procédé à une
importante baisse des tarifs sur les communications internationales ; de 25
à 70%.
· juin 2005 : La politique
nationale et le plan stratégique national des technologies de
l'information et de la communication» ont été adoptés
par le gouvernement du Mali. Cette baisse, la deuxième du genre en
l'espace de 6 mois.
· 31 janvier 2006 : Lancement de la
facturation à la seconde « faire payer le client juste ce
qu'il consomme » par SOTELMA/Malitel ; elle a été
suivie par Orange Mali le 27 février. Orange Mali a maintenu la
facturation par cadence de 20 secondes.
· 30 novembre 2006 : Ikatel devient
Orange-Mali.
· 2007 : Lancement de services de
Orange-Mali : les Samedi Sugu un concept
d'offres promotionnelles exclusives tous les 1er samedi du
mois ; le recharge mugan-mugan...
· 01 novembre 2008 :
Changement de numéro téléphonique de 7 à 8
chiffres et qui aura une capacité théorique de 100 millions de
numéros, contrairement aux 7 chiffres qui n'en avaient que de 10
millions.
· Juin 2010 :
Lancement de service de recharge PAANI de SOTELMA/Malitel.
· Septembre 2010 :
Lancement de la carte de recharge 200f et 500f de SOTELMA/Malitel
Annexe VI. Ordonnance
officielle délimitant le district de Bamako
Mme SANOGO
COMlTE MILITAIRE DE LIDERATION NATIONALE
REPUBLIQUE DU MALI
UN PEUPLE - UN BUT - UNE FOI
ORDONNANCE ND 78-33 /CMLN
Déterminant les limites du District de Bamako
LE COMlTE MILITAIRE DE LIBERATION NATIONALE
Vu la Constitution de la République du Mali du 2 Juin
1974 ;
VU l'Ordonnance ND 77-44/CMLN du 12 Juillet 1977 portant
réorganisation territoriale et administrative de la République du
Mali ;
VU l'Ordonnance ND 78-32 /CMLN du 18 Août 1978 fixant le
Statut du District de Bamako
ORDONNE :
Article 1er : En application des dispositions de
l'article 3 de l'Ordonnance W 78-39/CMLN du 18 Août 1978, les limites du
District de Bamako sont fixées ainsi qu'il suit:
A l'est par:
- une ligne brisée partant du PK 18, de la route de
Bamako - Bougouni et passant par le point de longitude 7°55' 13" Ouest et
de latitude 12°314'00" Nord, sis sur la piste Sénou - Dyatoula ;
les extrémités Sud-est du terrain délimité pour le
compte de la Gendarmerie Nationale; le PK 15 de la route Bamako - Sénou,
et aboutissant à l'embouchure du marigot Farakoba dans le fleuve
Niger;
- le cours du marigot Farakoba de son embouchure dans le
fleuve Niger jusqu'à sa rencontre avec le premier ruisseau venant de
l'Ouest;
- le cours de ce ruisseau jusqu'à sa rencontre avec la
piste Korofina - Fadnguila - Safo;
- une ligne droite d'orientation Nord-Ouest partant de ce
point et aboutissant au point de longitude 7°56'47" Ouest et de latitude
12°42'47" Nord sis sur la crête située au Nord de
Dioumazana.
Au nord par :
- une ligne brisée partant de l'extrémité
Nord de la limite Est ci-dessus décrite et passant par :
le piton Ouest de la colline Sikoro-Koulou,
le point situé à 50 m du
carrefour de la route Point-G-Kati et de la route Koulouba- Kati,
le barrage sur le marigot Sokonafing
situé au Nord-Ouest du village de Mikoungo.
-cette ligne rencontre ensuite le pied de la colline
Kouloumagni-Koulou, longe celui-ci et celui de la colline FaralaKoulou
jusqu'à sa rencontre avec le parallèle de latitude 12°40'53"
Nord, qu'elle suit vers l'Ouest pour aboutir au point du lit du marigot Farako
correspondant au milieu du point situé à 100 m de la cascade.
A l'ouest par:
- une ligne brisée partant de l'extrémité
Ouest de la limite Nord ci-dessous décrite passant par le sommet dit
KankoNiele et aboutissant au PK 9 de la route Bamako-Siguiri; de ce point la
piste de Samaya sur une distance de 2600 m.
Au sud par:
- la portion de droite comprise entre
l'extrémité Sud de la limite Ouest ci-dessus décrite, et
le lit du fleuve Niger, passant par le point situé sur la piste
Kabalabougou- Kalabanbougou à 650 ID au Sud du carrefour de la piste
Kalabanbougou-Sébénikoro;
- la portion du lit du fleuve Niger comprise entre ce point et
l'embouchure du marigot passant entre Kalabancoro et Bako-Djikoroni;
-le cours de ce marigot jusqu'au point de longitude
8°0'45" Ouest et de latitude 12°34'40" Nord;
-une ligne brisée partant de ce point et aboutissant au
PK 18,7 de la route Bamako-Bougouni, en passant par le point de longitude
7°59'28" Ouest et de latitude 12°31 '36" Nord.
ARTICLE 2. - Sont abrogées toutes dispositions
contraires et notamment celles de l'Ordonnance N° 16/CMLN du 29
février 1972 portant délimitation du District de Bamako.
ARTICLE 3. - La présente Ordonnance sera
exécutée comme Loi de l'État et publiée au Journal
Officiel.
Bamako, le 18 août 1978
LE PRESIDENT DU COMITE MILITAIRE DE
LIBERATION NATIONALE,
COLONEL MOUSSA TRAORE
AMPLIATIONS/
Source: Journal Officiel de 1978 (Archives
nationales)
Annexe VII. Questionnaire
Questionnaire:
Bonjour,
Je m'appelle Issa FOFANA, je suis inscrit en Master de
géographie à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis du
Sénégal. Je travaille sur le thème:
«Utilisation de la téléphonie mobile au Mali:
Dynamiques des acteurs et recomposition de l'espace urbain de
Bamako ». Je compte sur votre compréhension et
disponibilité pour remplir le questionnaire ci-dessous.
Dans cette étude, je m'intéresse essentiellement
à l'utilisation du téléphone portable et ses incidences
spatiales et sociales sur l'espace urbain. Ce questionnaire est anonyme et
répond exclusivement à des préoccupations de recherches,
les réponses que vous aurez à donner resteront confidentielles.
Elles ne seront pas divulguées à une tierce personne. Je vous
remercie d'avance pour votre précieuse collaboration.
Thème 1. Identification sociologique de
l'enquêté
1-Genre : sexe : Masculin ( )
féminin ( )
2-Age :
------------------------------------------
3-Situation matrimoniale :
Célibataire [ ]
Marié (e) [ ]
4-Activité professionnelle :
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
5-Lieu de résidence :
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Thème 2. Information sur les opérateurs
et les usages du téléphone mobile
6-Chez quel Opérateur êtes-vous
abonnés ?
SOTELMA/Malitel
|
|
Orange Mali
|
|
Les deux
|
|
7-Depuis combien de temps êtes-vous
abonnés ?
|
Moins de 3 mois
|
4 à 6 mois
|
Plus de 6 mois
|
1 à 2 ans
|
3 à 4 ans
|
5 ans et plus
|
SOTELAM/Malitel
|
|
|
|
|
|
|
Orange Mali
|
|
|
|
|
|
|
8-Quelle est votre puce
préférée ?
Puce SOTELMA/Matlitel
|
Puce Orange
|
Les deux puces (Orange et SOTELMA/Malitel)
|
|
|
|
9-Quels sont les services Orange et
SOTELMA/Malitel que vous connaissez ?
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------10-Parmi
les services que vous n'avez pas cités, desquels avez-vous
déjà entendu parler ?
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
11-Je vais vous présenter une
échelle allant de 0 a 10 ou 0 signifie pas du tout satisfait et 10 tout
à fait satisfait. Sur cette échelle, J'aimerais que vous me
disiez votre niveau de satisfaction sur certains aspects concernant votre
expérience avec l'operateur.
|
SOTELMA/Malitel
|
Orange Mali
|
Coût de la puce
|
|
|
Coût des appels
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|
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Coûts des cartes
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|
Coûts de maintenance (réactivation,
déblocage, etc.)
|
|
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Condition de payement
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|
|
Couverture réseau
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|
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Couverture internationale
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Qualité du réseau
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Qualité des services
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|
Accès au réseau
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La fiabilité des lignes
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|
Diversité des produits et services
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Innovation dans les services offerts
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Durée de validité des recharges
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Adéquation entre les produits et l'image de
l'opérateur
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La disponibilité des produits (cartes)
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La relation avec les clients
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L'image de la compagnie
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La publicité
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Les campagnes promotionnelles (Bonus...)
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Satisfaction globale
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12-Parmi les deux opérateurs que vous
utilisez actuellement, quel est celui dont vous avez l'intention
d'abandonner?
SOTELMA/Malitel
|
|
Orange Mali
|
|
Thème 3. Incidences sociales et spatiales de
l'utilisation du téléphone mobile
13-Est-ce que le fait de ne pas avoir de
téléphone portable vous pénalise ?
Oui, car c'est indispensable
|
|
Oui, car c'est pratique
|
|
Non car c'est inutile
|
|
Oui, c'est pour être comme les autres
|
|
Oui, car je me sens différent
|
|
Je l'utilise dans le cadre professionnel
|
|
14-Qu'est ce qui vous a poussé
à disposer d'un téléphone mobile ?
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
15-Quelle utilisation faites-vous de votre
téléphone portable ?
Je l'utilise pour avoir des conversations personnelles
|
|
Je l'utilise pour envoyer des SMS
|
|
Je l'utilise donner rendez-vous ou demander des
renseignements
|
|
Je l'utilise pour éviter trop de déplacement
|
|
16-Comment vous utilisez votre appelle dans
un public ?
Je me retire pour répondre
|
|
Je reste pour répondre
|
|
Je ne réponds pas
|
|
17-Y-a-t-il des moments où vous ne
répondez aux appelles ?
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
18-A part appeler et recevoir utiliser vous
votre téléphone pour autre chose ?
Oui [ ] Non [ ]
19-Vous l'utilisez davantage pour :
Appeler [ ] recevoir
[ ]
Autres (à préciser) :
20-Quels sont les mots qui vous viennent
à l'esprit lorsqu'on évoque la téléphonie mobile
?
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
21-Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
22 Quelle appréciation faites-vous le
téléphone mobile ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
23-Quelle est son utilité dans votre
vie de tous les jours ?
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
24-Y-a-t-il des endroits où vous ne
voulez pas répondre à un appelle
téléphonique ?
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
25-Pourquoi ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
26-Quelle est la particularité du
téléphone mobile pour vous ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
27-Souhaitez-vous que le
téléphone mobile sonne dans un endroit comme, la moquée,
l'église, le cimetière etc. ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
28-Pourquoi?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
29-Que pensez-vous de ceux qui
répondent les appelles téléphoniques dans ces
endroits ?
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
30-Qu'est ce que le téléphone
mobile à change selon vous dans la vie quotidienne d'aujourd'hui ?
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
31-Que pensez-vous des antennes-relais du
téléphone mobile ?
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Annexe VIII: La certification ISO de Orange
Mali :
Annexes IX : Décision portant
publication du plan national de numérotation
* 1 Un SMS est une suite de
caractères transmis d'un téléphone vers un ou plusieurs
autres téléphones. La longueur d'un SMS est de 160 à 612
caractères, ponctuation et espaces compris, bien que maintenant certains
opérateurs permettent parfois de dépasser cette limite moyennant
un surcoût. Les premiers SMS datent de 1992, depuis un ordinateur vers un
téléphone mobile. A partir de 1995 les terminaux peuvent envoyer
des SMS au sein d'un même réseau et depuis 1999, l'envoi de SMS
n'est plus limité aux abonnés d'un même opérateur.
Le SMS est devenu un mode de communication très répandu
particulièrement chez les jeunes comme les étudiants qui restent
en contact avec leur groupe par SMS.
* 2 Le Backbone est un
réseau généralement à haut débit
réalisant l'interconnexion de plusieurs sous-réseaux.
Bien que le terme anglais soit le plus souvent utilisé, on
peut trouver en français : réseau d'interconnexion.
* 3 Il est nécessaire
de donner une donnée concernant la superficie de Bamako. Cependant, il
faut souligner que les données ne sont pas partout les mêmes.
C'est pourquoi dans certains documents on peut trouver les données
comme : 12828 ha obtenu à partir des cartes et images dans la
thèse de Balla Diarra ; 116 km² dans l'essor quotidien du Mali
(Essor n°15212 du - 2004-05-28). Car les chiffres officiels sont rares et
très souvent différents pour une même date.
* 4 Programme de Politiques de
transport en Afrique Subsaharienne Banque Mondiale et Commission
Économique Pour l'Afrique, 2000
* 5 L'espace physique est
l'objet matériel de l'aménagement du territoire et de
l'urbanisme. Il comprend, traditionnellement, les zones consacrées
à des activités et des canaux de communication entre les zones,
de l'habitat et de transport etc. DREWE, (1998). Cependant il ne fat pas
oublier qu'il existe une distinction entre l'espace physique urbain et celui
rural.
* 6 L'espace virtuel est
après tout, un espace dans lequel sont transmissent les signaux
électroniques, les codées comme information, la
représentation et l'échange (Graham, 1998). L'espace virtuel
n'est pas lié à une localisation fixe dans l'espace physique. Il
fait partir des phénomènes récents qui a commence d'une
manière générale dans les espace urbains.
* 7 Wikipedia, consulté
le 23 décembre 2010
* 8 La théorie de
« path dependency » a été initialement
développée par les économistes pour expliquer les
processus d'adoption des technologies et l'évolution de l'industrie. Les
idées théoriques ont eu une forte influence sur l'économie
évolutive.
* 9 C'est la norme
européenne de téléphonie cellulaire numérique
devenue mondiale grace au succès de constructeurs comme Nokia, Ericsson,
Sagem ou Alcatel.
* 10 Le Roaming, par
définition, est la possibilité d'utiliser son
téléphone portable et son numéro à
l'étranger pour joindre ses correspondants ou être joint. C'est ce
que l'on appelle l'itinérance ou Roaming (en anglais). C'est un service
utilisé le plus souvent lors des voyages. Avec le roaming national,
l'abonné peut roamer d'un opérateur à un autre
dans un même pays. Avec le Roaming International, l'abonné peut
aller roamer sur un opérateur d'un pays étranger. Mais ce service
demeure toujours cher, pour les usagers. Une situation qui amène souvent
la plupart des voyageurs à acquérir des puces sur place.
* 11 Groupe formé par
un ensemble de personnes unies par des liens socio-économiques ou
professionnels clairs, préexistants à l'exploitation du service
et qui sont plus larges que le simple besoin de communications
réciproques.
* 12 Le taux de
d'alphabétisation au Mali est de 46,4% en 2009, et celui du
chômage est de 14,6% selon les sources the world factbook, CIA, ONU.
* 13 Centraux, 9 Base station
Controller (BSC) et 135 Base transceiver station (BTS) composent le
sous-système de station de base.
* 14 La certification est le
processus de vérification qu'un produit ou un service est conforme
à un référentiel (une norme, un standard) de gestion de la
qualité, de sécurité.... Elle se traduit par la mise en
oeuvre d'un système de management respectant les exigences d'un
référentiel, puis par validation de ce système par un
organisme externe accrédité (L'audit de certification).
* 15 Universal Serial
Bus a été conçu au milieu des années 1990 afin
de remplacer les nombreux ports externes de l'ordinateur lents et
incompatibles. Une clé USB est petit support amovible qui branche sur le
port universal serial bus d'un ordinateur.
* 16 Certains de nos
informateurs pensent que le montant peut s'élever à 100 Milliards
de FCFA.
* 17 Un ensemble
hiérarchisé des pôles urbains au sein d'un espace
donné.
* 18 Infrastructure de
télécommunications: les installations nécessaires au
déploiement d'un réseau de télécommunications
telles que conduits, mats, pylônes, locaux.
* 19 Recensements
généraux de la population, 1987, 1998, 2009.
* 20 Région Afrique
et Banque Mondiale, 2000, Mobilité Urbaine, Étude
régionale sur l'organisation, le financement et la rentabilité
des micro-entreprises de transport urbain en Afrique subsaharienne Tome II : Le
cas de Bamako
* 21 L'augmentation de la
demande de l'habitat due à la démographie galopante est en train
d'accentuer l'extension spatiale de la ville de Bamako.
* 22 Ensemble quelconque
formé d'éléments hétérogènes,
disparates
* 23 Téléphone
mobile, le qualificatif mobile est attribué au téléphone
parce que l'homme peut partir partout où il y a un réseau
mobile. Ce fait accentue en partie la mobilité des citadins et les
arrange parfois. Lorsque quelqu'un doit se rendre dans plusieurs endroits de la
ville parfois opposés, il peut utiliser le téléphone
mobile pour résoudre ses affaires le plus souvent.
* 24 RALLET, Alain est
économiste à l'Université Paris-Sud, et spécialiste
du commerce électronique.
* 25 Park écrit :
« Les transports et les communications, les tramways et le
téléphone, les journaux et la publicité, les
édifices en acier et les ascenseurs - toutes choses, en fait, qui
tendent à accentuer en même temps la concentration et la
mobilité des populations urbaines - sont les facteurs principaux de
l'organisation écologique de la ville. » (1925, p. 2).
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