PROSTITUTION DES MINEURES ET UTILISATION DES
PRESERVATIFS A KAVUMU
Blaise MASIRIKA IRENGE
Guillaume ZALUKA CITWARA
Christophe CIZUNGU MUKENGERE
RÉSUMÉ
La prostitution des mineurs devient de plus en plus
d'actualité dans le monde. Il s'observe, ce pendant une absence des
statistiques dans beaucoup de pays développés et du tiers monde.
Elle est un problème de santé publique qui suscite des
émotions et attitudes contradictoires. Certains la considèrent
comme viol grave, d'autres comme un rite de passage de l'adolescence à
l'âge adulte, d'autres comme une déviance etc.
Méthodologie
C'est une étude descriptive transversale. Notre
échantillon est de 61 des jeunes mineures prostituées qui
exercent leur profession au centre commercial de Kavumu âgés de
moins de 18 ans, sélectionnées par échantillonnage
aléatoire systématique avec une liste de 180 prostituées
comme base de sondage et un pas de sondage de 3.
Résultats
Pour nos enquêtées l'âge moyen est de 16
(15 16) ans. Composition familiale7 (67)
personnes. Le sexe féminin (100%). 1/3 des filles mineures
prostituées vivent dans les quartiers Cirato et Kabamba. Les
enquêtées ont un niveau d'étude primaire incomplet et
secondaire incomplet sont à 27.9% chacun. 3/4des
enquêtées ont déjà entendu parler de la maison de
tolérance et 86,9% de la prostitution des mineurs. 2/5 des filles
prostituées ont affirmé avoir eu le premier rapport sexuel
à l'âge entre12 et 14 ans révolus, 32.8% entre 14 et 16
ans révolus, contre seulement 9,8 % un peu plus tard entre 16 et 17
ans. 37.7% des enquêtées avaient terminé l'école
primaire lors de ce premier rapport sexuel contre 34,4%. 9/10 des sujets
pensent que l'habillement des mineurs amène les hommes à les
envier, les films préférés d'amour 63.3%,
pornographiques 28.3%. A 59%, les raisons de se prostituer sont liées
aux difficultés de survie, l a recherche de plaisir sexuel vient en
deuxième place avec 27%.Dans le contexte de déménagement,
les difficultés liées à la survie constituent la
principale raison qui poussent les filles mineurs à se livrer à
la prostitution avec 61.4% contre 25%. Quand les parents sont
séparés la principale raison de se prostituée citée
par les enquêtées est la survie avec 67.6% contre 48.1% quand les
parents vivent ensembles. Environ 1/3 des filles couche avec les partenaires de
toutes catégories professionnelle ,13.1% seulement avec les
fonctionnaires de l'Etat. 59% des enquêtées ne font pas de
contrôle médical. 91.8 % des enquêtées
n'étudient plus et la principale cause citée par plus de la
moitie des sujets (55.4%) est la pauvreté des parents .la proportion
des enfants non scolarisés filles est le double de celle des
garçons (soit 52.6% contre 25%). 7.4% des filles prostituées ont
des parents séparés à cause du décès du
père avec 57.1%, ensuite le décès de la mère avec
20%, la polygamie avec 14.3%.la majorité des filles prostituées
vivent en dehors du toit familial soit 77%, les principales causes de ce
déménagement sont la pauvreté exagérée de la
famille 29.8%, le désir de liberté avec 27.7%, la mauvaise
compagnie (21.3%) . Plus de 1/3 de nos enquêtées avaient les deux
parents comme leur responsable lors qu'elles ont débuté la
prostitution. 94% des nos enquêtées ont
déménagé de leurs villages d'origine et la principale
cause demeure l'insécurité. L'existence des réunions
55.7% et la fréquence d'une fois par semaine était la plus
citée (par 50% des filles). Pour ce qui est de la profession des parents
la profession d'agriculteur (28% du côté père contre 33.9%
chez la mère), en deuxième place vient la profession de
fonctionnaire de l'état avec 20.4% chez le père contre 3.6%
L'insatisfaction sexuelle de la fille et l'ignorance de l'importance du
préservatifs sont les principales causes de non utilisation de
préservatifs avec 36% chacune ,le refus de l'homme revient en
dernière position avec 28 %.Les filles plus âgées (15
à 17ans) utilisent deux fois plus le préservatif par rapport aux
plus jeunes (moins de 15 ans) avec P*>0.05, ce taux est élevé
quand le premier rapport sexuel a eu lieu dans la tranche d'âge de
14à16 ans et moins élevé quand l'âge est = à
12 ans. La scolarisation n'influe pas significativement sur l'usage de
préservatif quoi que nous ayons un taux élevé chez les
filles scolarisées (60%) par rapport aux non scolarisées (41.1%).
L'utilisation du préservatif varie de manière significative en
fonction du niveau d'instruction avec le taux d'utilisation le plus
élevé aux deux extrêmes, P*<0.05.
Conclusions
La compréhension de ce problème est la
première étape dans sa résolution, il est évident
que cette résolution permet d'améliorer la santé de toute
la communauté vivant dans à kavumu.
MOTS CLÉS : Prostitution, Prostitution des mineurs,
la figue, utilisation du préservatif ...
Abstract
The miners' prostitution becomes more and more actuality in spite
of the absence of statistics in developed a lot of countries and of the third
world. It`s still a public health problem who causes emotions and contradictory
attitudes. Some consider it like serious rape, others as a ritual of
adolescence passage to the adult age, others as a deviance.
Methodology
This is a transverse descriptive survey. Our sample is of 61
youngsters' minor prostitutes who practice their profession in Kavumu, aged of
less than 18 years, selected by uncertain sampling systematic with a list of
180 prostitutes like basis of poll and a step of poll of 3.
Findings
For our investigated the middle age is of 16 (15 16) years.
Family composition is 7 (67) peoples. All investigated have feminine sex. 1/3
of the girls miners prostitutes live in the Cirato and Kabamba. They
investigated have a level of incomplete secondary and primary survey are to
27.9% each. 3/4des investigated heard to speak already of the house of
prostitution and 86.9% of miners' prostitution. 2/5 of the girls prostituted
have the first sexual relation to the age between 12 and 14 bygone years, 32.8%
enter 14 and 16 bygone years, against only 9,8% a little later between 16 and
17 years. 37.7% of them investigated had finished the primary school at the
time of this first sexual relation against 34.4%. 9/10 of them think that the
clothing of the miners brings the men to envy them, the movies preferred is
love movies 63.3%, pornographic 28.3%. Reasons to prostitute are the
difficulties bound to the survival with 59%, l has research of sexual pleasure
comes in second place with 27%. In the context of move the main reason that
pushes the girls' miners to deliver themselves to prostitution is the survival
difficulties with 61.4% against 25%. When the parents separated the main reason
of prostituted mentioned by them investigated is the survival with 67.6%
against 48.1% when the parents live wholes. About 1/3 girls have sexual
relation with the partners of all categories professional, 13.1% only with the
civil servants of the state. 59% of them investigated don't make a medical
control. 91.8% of them investigated don't study anymore and the main reason
mentioned by them with 55.4% is the family poverty. the proportion of the
children non schooled girls is the double of the one of the boys (either 52.6%
against 25%). 7.4% of the girls prostituted have parents separated because of
the father's death with 57.1%, then the mother's death with 20%, the polygamy
with 14.3%. the majority of the girls prostituted lives outside of the family
house is 77%, the main reasons of this move are family poverty with 29.8%, the
desire of liberty with 27.7%, the bad friends (21.3%). More of 1/3 of our
investigated had the two parents as their person responsible at the time that
they started prostitution. 94% of our investigated moved their origin
villages and does the main reason stay the insecurity. The existence of family
meetings 55.7% and the frequency of once per week was the most quoted (by 50%
of the girls). For what is the profession of the parents agriculturist's
profession (28% of the side father against 33.9% at the mother), in second
place comes the profession of civil servant of the state with 20.4% at the
father against 3.6% The sexual dissatisfaction of the girl and the ignorance of
the importance of the condoms are the main reasons of non use of condoms with
36% each, does the man's refusal come back in last position with 28%. The more
aged girls (15 to 17ans) use two times more the condom in relation than the
youngest (less than 15 years) with P*>0.05, is this rate raised when the
first sexual relation took place in the age group of 14à16 years and
less elevated when age is less to 12 years. Schooling doesn't influence
meaningfully on the use of condom whatever having us a rate raised at the
schooled girls (60%) in relation to the non schooled (41.1%). The use of the
condom varies from meaningful manner according to the level of instruction with
the most elevated use rate to the two extremes, P*<0.05.
Conclusion
The understanding of this problem is the first stage for his
resolution; it is obvious that this resolution could permits to improve the
health of the whole Kavumu living community.
KEY WORDS: Prostitution, Prostitution of the miners, the fig,
use of the condom,
TABLE DES MATIÈRES
RÉSUMÉ......................................................................................................2
TABLE DES MATIÈRES
..................................................................................4
TABLE DES ABRÉVIATIONS
..........................................................................5
A INTRODUCTION
..............................................................................................6
A.1 MOTIVATIONS
......................................................................................................6
A.2 HYPOTHÈSES ET OBJECTIFS
....................................................................................7
A.2.1. Hypothèse de l'étude
.............................................................................7
A.1.2. Objectif principal et secondaires
...........................................................7
A.3 DEFINITION DES
CONCEPTES...........................................................................................7
B MÉTHODOLOGIE
..............................................................................................8
B.1.CADRE DE L'ÉTUDE
..............................................................................................................................8
B.2. TYPE ET PÉRIODE DE
L'ÉTUDE................................................................................9
B.3. MATÉRIEL ET MÉTHODES
......................................................................................9
B.3.1. Population cible et échantillonnage
.............................................................9
B.3.2.Collecte des données
...........................................................................9
B.4 VARIABLES ÉTUDIÉES
.....................................................................................................9
B.5 METHODOLOGIE STATISTIQUE
........................................................................................10
B.6 CONSIDERATIONS ETHIQUES
.....................................................................................10
C RESULTATS
.....................................................................................................11
C.1 ELEMENTS DESCRIPTIFS DE LA PROSTITUTION DES MINEURS
....................................11
C.1.1 Caractéristiques sociodémographiques des
participantes.............................................................11
C.1.2 Information sur la prostitution
.................................................................................................12
C.1.3. Information en rapport avec la première
relation sexuelle
............................................................12
C.1.4. Autres facteurs influençant la prostitution des
mineures................................................................12
C .1.5 Raisons qui poussent les mineurs à se
prostituer.....................................................................13
C.1.6 Raisons de changement du village
d'origine...............................................................................13
C.1.7 Raisons de se prostituer par rapport à la
cohabitation des parents sous le même toit familiale..........13
C.1.8. Profession des partenaires sexuels des
mineures............................................................................14
C.1.9. Habitude de faire le contrôle
médical..............................................................................................14
C .1.10 Scolarisation et raison d'abandon des
études.........................................................................15
C.1.11 Existence de discrimination liée au genre dans
la scolarisation des enfants.................................15
C.1.12. Présence de 2 parents sous le même toit
conjugal......................................................................16
C.1.13. Résidence actuelle de
l'enquêtées........................................................................................16
C .1.14Circonstances dans lesquelles les filles
débutent la
prostitution.................................................17
C .1.15 Changement du village
d'origine........................................................................................17
C .1.16 Réunions familiales a caractères
éducatifs...........................................................................18
C .1.17Profession exercée par les
parents.......................................................................................18
C.2. FACTEURS INTERVENANTS DANS L'UTILISATION DES
PRESERVATIFS.......................................18
C.2.1 Usage de préservatif
..........................................................................................................
18
C.2.2 Raisons de non utilisation du
préservatif................................................................................19
C.2.3. Utilisation du préservatif par rapport aux
autres variables (âge, niveau d'instruction,...)...............19
C.2.4. : Utilisation de préservatif par
rapport à la résidence de filles
.....................................20
C .2.5: Utilisation de préservatif par rapport
à la profession du partenaire.............................20
D.
DISCUSSION..............................................................................................................................21
D.1. LIMITES METHODOLOGIQUES ET
BIAIS ....................................................................21
D.2. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMICO-CULTURELLES ET
DEMOGRAPHIQUES
INFLUENCANTS LA PROSTITUTION DES
MINEURS........................................................... 21
D.3. FACTEURS INFUENCANTS L'UTILISATION DES PRESERVATIFS CHEZ LES
MINEURES
PROSTITUEES
.............................................................................................................24
E.
CONCLUSION...........................................................................................................................25
F.BIBLIOGRAPHIE
......................................................................................................................27
TABLE DES ABRÉVIATIONS
÷² : Chi carré
IC : Intervalle de confiance
Me : Médiane
OR : Rapport de côte
P25 : Percentile 25
P75 : Percentile 75
DS : Déviation standard
RSA : République Sud Africaine
CEPROF : Centre d'Ecoute et Promotion Féminine
(CEPROF)
A. INTRODUCTION
A.1. MOTIVATIONS
Si la prostitution constitue un phénomène connu
depuis toujours dans diverses sociétés, une discrétion
beaucoup plus grande entoure plus la prostitution des mineurs que celle des
adultes [1]. Cette exploitation sexuelle des enfants par le biais de la
prostitution existe depuis longtemps et s'étend à
l'échelle mondiale. Dans certains pays, elle a existé pendant des
siècles, enracinée dans des pratiques historiques et culturelles.
Actuellement, la très grande majorité des enfants
prostitués se trouvent dans les pays du tiers monde tels que l'Asie du
Sud Est, les grandes villes d'Amérique Latine, l'Afrique et le Moyen
Orient ou dans les catégories sociales très
défavorisées des pays riches. En Europe notamment, le
phénomène se répand dans les pays de l'ancien bloc de
l'Est. Dans les pays riches, des enfants, moins nombreux, sont proposés
par internet, ou encore entraînés dans des séances de
photos ou films pornographiques. La majorité de ces jeunes ont entre 12
et 18 ans, mais certains ont à peine 8 ans. Les clients sont, pour leur
part, des amateurs d'expériences nouvelles, des superstitieux convaincus
que l'amour avec un enfant donne force et jeunesse, des gens qui recherchent
des prostitués très jeunes dans l'espoir d'éviter le SIDA
et les maladies sexuellement transmissibles. De nombreux clients vivent dans
les pays voisins et des centaines d'autres viennent des pays occidentaux
(États Unis, France, Allemagne, Angleterre,...) les poches remplies de
dollars. Depuis quelques années, des guides touristiques très
spéciaux fournissent des adresses où l'on peut se procurer des
enfants ! Internet offre également ce service [2].
La prostitution des mineurs est en pleine
croissance en Afrique suite à la pauvreté qui gangrène le
continent et qui pousse certains ménages à livrer leurs filles
mineures soient-elles à la prostitution, de fois l'initiative vient
d'elles-mêmes pour assurer leur survie suite à la baisse des
revenus familiaux, ou encore les familles recourent aux
proxénètes. Ce sont parmi les très jeunes filles d'origine
rurale que recrutent aussi les réseaux de prostitution des grandes
villes d'Afrique : la prostitution organisée des mineures
sévit sur tout le continent et semble même se développer
à la faveur du tourisme (au Kenya notamment) [2].
En RD Congo la promotion des droits des enfants demeure
préoccupante suite à la prolifération de la prostitution
des filles-mineures dans des grandes villes et centres commerciaux ruraux.
Cette situation se justifie par des guerres à répétition
vécues au Congo et qui plongent la population dans une
paupérisation généralisée et occasionnant l'abandon
précoce des études pour les filles et la prostitution (rapport
de l'UNICEF, 2008) [3].
Dans les zones de conflits, notamment à l'Est de la RD
Congo, et au sud Kivu en particulier la violence sexuelle faite contre les
filles et femmes est très rependue et utilisée comme arme de
guerre par les groupes armés et les hommes en uniformes présents
dans la région·[ 4,5] . Cette violence et
insécurité entrainent un afflux massif des déplacés
internes vers les milieux urbains ou centres commerciaux ruraux relativement
sécurisés. Ces populations fuyant les exactions commises par les
hommes armés abandonnent leurs champs et activités, se retrouvent
livrées à elles mêmes sans aucun moyen de subsistance avec
comme conséquence le développement des certaines activités
informelles de survie telles que le petit commerce, la prostitution, bistrot,
etc.
Le groupement de Bugorhe n'a pas été
épargné et spécifiquement le centre commercial de Kavumu,
où nous observons à ces jours à un accroissement des
filles mineures qui se livrent à la prostitution dans différentes
maisons de tolérances, hôtels et boîte de nuits très
nombreuses ces derniers temps. Une enquête faite dans les avenues du
centre commercial de Kavumu par les agents de la CEPROF en 2011, a
révélée la présence d' environ 40 maisons de
tolérance qui logeaient des filles-mineures, plus de 10 hôtels ou
boîtes de nuit dans lesquelles ces filles-mineures se livrent à la
prostitution.[ 6] . La présence des filles-mineures prostituées
au centre commercial de Kavumu est justifiée par plusieurs raisons
notamment : l'érection de l'aéroport de Kavumu qui est un
lieu de transit des gens issues de catégories confondues,
présence de la MONUSCO avec ses agents (militaires et civils),
multitudes des boites de nuit, présence des nombreux
déplacés des villages environnants, existence des nombreux camps
militaires avec une grande fréquence des permutations des troupes,
etc.
Pour ce travail de recherche nous allons focaliser notre
attention sur certains aspects de ce phénomène en essayant de
répondre à ces trois questions à savoir :
0. Quels sont les facteurs favorisant la multiplicité
des filles-mineures prostituées dans le centre commercial de
kavumu?
1. Quelle est la part de responsabilité des parents et
du pouvoir public (Etat) dans ce drame social ?
2. Quels sont les facteurs qui influent sur l'utilisation des
préservatifs par ces filles mineures prostituées et leurs
clients ?
Ainsi, par la suite nous tâcherons de trouver des
réponses à ces préoccupations
A.2. HYPOTHÈSE ET OBJECTIFS
A.2.1. Hypothèse de l'étude
L'hypothèse de départ est que les filles
mineures se prostituant suite à la détérioration sensible
des conditions de vie de leurs familles et également à cause de
l'insécurité.
A.2.2. Objectif principal et spécifiques
L'objectif principal de cette enquête est d'identifier
les facteurs favorisants la prostitution des mineures et l'utilisation de
préservatifs chez ces dernières.
Les objectifs spécifiques sont les suivants :
- Identifier les facteurs socio-économico-culturels et
démographiques qui factorisent la prostitution des mineures au centre
commercial de Kavumu
- Décrire l'influence de la vie en couples
disharmonieux des parents sur la survenue de la prostitution chez les filles
mineures ;
- Déterminer quelques variables qui interviennent dans
l'utilisation des préservatifs par les filles mineures
prostituées et leurs clients.
A.3. DEFINITION DES CONCEPTS
1) Prostitution
accomplissement d'un acte sexuel avec autrui, motivé par
un intérêt pécuniaire
|
|
2) Mineurs
Qui n'a pas l'âge de la majorité, dans beaucoup
de pays cet âge de la majorité est estimé à 18 ans
révolus
3) Différentes formes de la prostitution des
jeunes
La prostitution n'est pas pratiquée de la même
façon par tous les mineurs qui s'y adonnent. Au-delà des
différences qui les distinguent, les classifications proposées
par divers auteurs font voir que certains mineurs sont engagés dans la
prostitution comme dans un métier dont ils se voient les professionnels;
que, pour d'autres, la prostitution constitue une activité
régulière, mais à
temps partiel; que d'autres ne s'y livrent que dans certaines
situations (un manque temporaire d'argent, par exemple); alors que pour
d'autres qui ont «pris la rue» la prostitution constitue un des
éléments de la vie dans la rue qui peut également inclure
d'autres activités telles que le vol, le trafic de drogue, etc. [11].
Selon Patrick Célier il
existe plusieurs types de prostitution : -la prostitution de luxe par le
biais d'agence ou sur une base individuelle et - la prostitution de rue. [7]
Selon P. Mantoura and all, il existe deux
types de prostitution :- la prostitution clandestine (occasionnelle)
et la prostitution affichée (professionnelle) [16].
Pour Laurence TRELLET-FLORES il en
existe plusieurs formes notamment :
· Prostitution de contrainte, du type
harcèlement ou racket. Il s'agirait de groupes de jeunes
garçons (hommes) qui contraindraient des jeunes filles. Sans être
alarmistes, certains professionnels qui travaillent auprès de jeunes
femmes prostituées révèlent des situations de jeunes
prostituées par leurs pairs sous la contrainte ; dans une relation de
type harcèlement ou d'exploitation extrêmement perverse :
« Il y a des jeunes filles qui sont
«marquées» très tôt par des jeunes de leur
tranche d'âge.
· Prostitution d'influence. Il s'agit du
rôle de l'ami qui se prostitue et incite l'autre. Le rôle de
l'entourage, des fréquentations, est prépondérant,
l'attrait pour la marginalité.
· Prostitution par manipulation amoureuse,
naïveté, admiration. « Croire au grand amour »,
déclare une jeune prostituée de l'enquête. Le
thème de la naïveté revient de manière
récurrente, ainsi que les sentiments à l'égard
d'une personne qui s'est servie de soi pour en tirer profit par la
prostitution. Certaines femmes parlent de manipulation, par le
proxénète, et de leurs grandes qualités psychologiques
: « Ce sont de fins psychologues. »
· Prostitution d'hébergement, dans
des situations de fugue ou de rupture (départ familial). Deux formes
sont relevées :
a) Un inconnu, adulte
b) Ou une connaissance jeune, amie, qui
héberge et qui entraîne la dégradation de la situation. La
prostitution qui a lieu en échange d'un hébergement s'impose par
des mécanismes insidieux de pression, de refus et d'acceptation sous la
pression.
· Prostitution piège. Dans des
situations de faiblesse, sous des prétextes de baby sitting, dans un
coin isolé... ; sous des prétextes d'emploi divers :
restauration, photos, porno...
· Prostitution dans certains lieux dangereux :
dans les boîtes d'« afters » réputées comme
telles, où les jeunes sont « pris au piège » - «
Tu sais pourquoi tu es là... ».
· Prostitution au sein de l'organisation
familiale (beaucoup de situations rencontrées en milieu
carcéral). Ce sont les parents ou beaux parents, le couple parental
(beau-père plus mère), parfois le frère aîné,
qui sont les proxénètes des enfants. Ces cas de prostitution dans
des structures familiales pathologiques (ce qui ne signifie pas
forcément qu'elles sont repérées comme telles) sont
généralement ceux pour lesquels la prostitution intervient de la
manière la plus précoce (avant 15 ans). On peut classer aussi
dans cette catégorie la prostitution par le biais d'un ami de la
famille, surtout lorsqu'elle intervient de manière très
précoce
.
· Prostitution en lien avec un certain type de
milieu homosexuel .les cadeaux, les avantages font place à
une sorte de rémunération qui peut amener le jeune
à se prostituer.
· Prostitution occasionnelle ou en échange
d'un bien matériel, avec l'idée d'un dépannage, sans
qu'il y ait eu forcément départ du domicile
· Prostitution comme « défouloir
». Plusieurs experts parlent d'expériences de jeunes filles
maghrébines pour qui la prostitution interviendrait dans un parcours
scolaire brillant alors qu'elles sont entourées
dans leur milieu familial d'hommes aux comportements
déviants. Ayant jusqu'alors réussi à « tenir »,
elles se prostitueraient sur un mode « défouloir », à
un moment de vie où la pression serait trop forte. Plusieurs
hypothèses peuvent être formulées. La plus
prégnante, qui réfère à une explication
psychanalytique développée par deux experts, soulève la
puissance des pulsions sexuelles qui, à trop être restreintes,
inhibées, refoulées ou prohibées, rejaillissent de
manière très forte plus tard.
· Prostitution comme seule solution possible
dans une situation sociale dégradée.
· Prostitution pour la drogue (2
réponses dans notre enquête pour lesquelles la drogue est
certainement l'élément déclencheur de la prostitution)
B. METHODOLOGIE
B.1. CADRE DE L'ÉTUDE
Notre étude a été menée au centre
commercial de kavumu qui se trouve dans le groupement de Bugorhe, l'un de 17
groupements que compte la chefferie de Kabare en territoire qui porte le
même nom. Il est composé de 7 localités à
savoir Kamakombe, Nyamakana, Kashenyi, Buhandahanda, Bishibiru, Chegera, et
Kankule.
Ce groupement est situé à environ 30km de Bukavu le
chef-lieu de la province du sud- Kivu ; sa superficie est de 108km².Il
occupe la deuxième place du point de vue de l'étendue,
après IRAMBI-KATANA qui a 117km². L'aéroport provincial se
trouve à Kavumu qui a une population d'environ 42 680 habitants avec
comme activité principale le commerce.
B.2. TYPE ET PÉRIODE DE L'ÉTUDE
Il s'agit d'une étude descriptive, transversale
conduite du 1 juin au 17 juillet 2012.
B.3. MATÉRIEL ET MÉTHODE
B.3.1 Population cible et échantillonnage
La population cible est constituée des jeunes mineurs
prostitués qui exercent leur métier au centre commercial de
Kavumu et dont le chiffre exact n'est pas connu. Certaines sources parlent de
180, d'autres de 346, Comme l'expriment M. Vaillant et D. Pical, « la
question de la prostitution des mineurs est une réalité difficile
à cerner, aucune statistique officielle [9].L'estimation
quantitative se heurte donc à la question de la validité des
données recueillies : les chiffres officiels ne sont pas
représentatifs, le phénomène est encore plus difficile
à repérer que pour les adultes » [8].
Pour notre étude, au total 61
prostituées ont été sélectionnées par
échantillonnage aléatoires systématiques avec une liste
de 180 prostituées comme base de sondage et un pas de sondage de 3.
Pour l'échantillonnage, les critères d'inclusion
et d'exclusion suivants ont été considérés :
Sont inclus dans l'étude, les jeunes mineures
vivant à Kavumu ou dans ses environs âgées de moins de 18
ans qui se livrent à la prostitution au centre commercial de kavumu
durant l'année 2012.
Sont exclus de notre étude, les jeunes
mineures prostituées réticentes ou qui refusent de participer
à l'étude et ne remplissant pas les critères
d'inclusion.
B.3.2 Collecte des données
L'approche par questionnaire anonyme et confidentielle a
été retenue afin de recueillir un ensemble d'informations
facilement analysables et relativement bien préservées des biais
liés à la sensibilité du sujet qui parle de la
prostitution perçue dans notre société comme un
comportement déviant avec une forte stigmatisation.
Un auto-questionnaire rédigé par les auteurs a
été testé auprès de 5 étudiants
universitaires de premier cycle.
Ces questionnaires ont permis de récolter des
données regroupées en 4 volets :
- les données individuelles telles que l'âge,
l'âge du premier rapport sexuel, le sexe, le niveau d'instruction actuel
et au moment du début de la prostitution, la résidence,
- les informations en rapport avec la famille et la vie en
famille avant et après l'entrée de la fille dans la
prostitution (composition familiale, nombre d'enfants scolarisés, la
cohabitation des deux parents, irresponsabilité des parents,...).
- Données en rapport avec l'utilisation de
préservatif
- Données sur les autres facteurs pouvant influencer la
prostitution chez la fille mineure (films, habillement,...)
B.4. VARIABLES ÉTUDIÉES
Nous avons étudié comme variable
1) variables socio-démographiques
Il s'agit de l'âge, du sexe, résidence,
composition familiale, niveau d'instruction.
2) Les circonstances qui poussent les jeunes à
s'adonner à la prostitution
-L'irresponsabilité des parents faces aux besoins
financiers, moraux et éducatifs des filles mineures : comme
variable : la scolarisation, fréquence réunions familiales
à caractère éducatif, soutien financier des parents,
profession des parents, nombre d'enfants scolarisés dans la famille, la
séparation des parents, la fuite des mineurs du toit familial,
- L'insécurité suites aux guerres à
répétition à l'Est de la RDC et au Kivu en particulier
(facteurs politico-économiques)
Avec comme variables : le déplacement du village
d'origine, incapacité du responsable de la famille à
répondre aux besoins des enfants.
- L'influence du milieu : les films, l'habillement
3) Les facteurs intervenant dans l'utilisation de
préservatif
La scolarisation, le niveau d'étude, la composition
familiale, la profession du partenaire, la résidence, âge,
âge du premier rapport sexuel...
B.5. MÉTHODOLOGIE STATISTIQUE
Les données recueillies au cours de l'étude ont
été encodées et analysées avec le logiciel Epi-Info
version 3.3.2. Et Excel 2007.
Pour les variables continues qui suivent une distribution
normale, nous avons utilisé la moyenne ainsi que la déviation
standard pour les décrire. Par contre, pour celles qui étaient
asymétriques, nous avons utilisé la médiane avec les
percentiles 25 et 75.
Les tests statistiques utilisés ont été
le test du ÷² de Pearson pour la comparaison des proportions. Un
seuil de 0.05 a été utilisé pour la signification
statistique.
Lorsque les effectifs théoriques sont faibles, le test
de Fisher Exact a été utilisé. Les rapports de côte
(OR) ont été rapportés avec leur intervalle de confiance
à 95 % (IC 95%) pour mesurer la force d'association et
appréciés par le test ÷² de Mantel-Haenszel et le test
Fisher Exact si effectif inferieur à 5.
B.6. CONSIDÉRATIONS ÉTHIQUES
Lors de la conception de cette étude et de la
rédaction du questionnaire, l'auteur a été conscient du
risque de porter atteinte à la réputation des personnes
interrogées parce que la prostitution appelle le fantasme ou à
l'inverse le rejet, la peur, l'évitement. Dans tous les cas, elle peut
être objet de déni total ou à l'inverse fantasmée,
suspectée dans les moindres recoins. La prostitution est un objet
très investi d'images diverses, souvent fausses ou réductrices,
à cause du manque de connaissance objective dont elle est l'objet et qui
laisse place à tous les débordements émotionnels [8].
Raison pour laquelle nous avons tenu secret les informations trop personnelles
sur les enquêtées et les personnes qui utilisent les services
fournis par nos enquêtées.
La participation à l'étude était
volontaire et le questionnaire ne comportait ni le nom du répondant ni
aucune autre information pouvant permettre de l'identifier. Chaque participante
devait répondre au questionnaire en l'absence d'une tierce personne.
Pour éviter que les questionnaires complétés ne restent
avec les enquêteurs sur terrain, nous les avons
récupérés directement après qu'on les avait
complétés.
C. RESULTATS
C.I. ELEMENTS DESCRIPTIFS ET FACTEURS FAVORISANT LA
PROSTITUTION DES MINEURES
Tableau 1 : Caractéristiques
sociodémographiques des participantes
Proportion Médiane
n
prostituées mineures (%) (P25 P75) *
Age (année) 61
16 (15 17)
Sexe
Féminin 61 100
Composition familiale 51
7 ( 67)
Taille du ménage 61
<5 personnes 9
14.8
>5 à 10 personnes 44
72.1
>10 à 15 personnes 8
13.1
Quartier (village) 61
Buhinda 1 1.6
Buliriko 1 1.6
Buloho 5 8.2
Businde 5 8.2
Bwimika 9 14.8
Cenkuru 5 8.2
Cirato 10 16.4
Cireja 5 8.2
Kabale 1 1.6
Kabamba 10 16.4
Karhanda 7 11.5
Kashenyi 2 3.3
Niveau d'instruction
61
Nul 6
9.8
Primaire incomplet 17
27.9
Primaire complet 15
24.6
Secondaire incomplet 17
27.9
Secondaire complet 6 9.8
*P25 =percentile 250 P75=
percentile 75
La présentation des caractéristiques
sociodémographiques des enquêtées révèle que
l'âge moyen est de 16 (15 16) ans. La plus jeune a 10 et
la plus âgée 17ans. Elles viennent en majorité des familles
nombreuses avec 7(67) personnes en moyenne dans le
ménage. La totalité de notre échantillon est
constituée par les filles. Environ Un tiers des filles mineures
prostituées vivent dans le quartiers Cirato et Kabamba . 27.9% des
enquêtées ont un niveau d'étude primaire incomplet, 27.9%
secondaire incomplet, 24.6% primaire complet et secondaire complet avec nul
reviennent en dernier lieu avec chacun 9.8%.
Tableau 2 : Information sur la prostitution des mineures.
n Proportion
de
prostituées mineures
(%)
61
Avoir entendu parler de maison de tolérance
Oui
46 75.4
Non 15
24.6
Avoir entendu parler de la prostitution des
mineurs
Oui
53 86.9
Non 8 13.1
Trois quart des enquêtées affirment avoir
déjà entendu parler de la maison de tolérance et environ
86,9% reconnaissent également avoir déjà entendu parler
de la prostitution des mineurs au moins une fois.
Tableau 3 : Information en rapport avec la première
relation sexuelle
Proportion
n
prostituées mineures (%)
61
Tranche d'âge (année)
10 - 12 10
16.4
>12 - 14 25
41.0
>14 - 16 20
32.8
>16-17 6 9.8
Niveau d'instruction
Nul 6
9.8
Primaire incomplet 21
34.4
Primaire complet 23
37.7
Secondaire incomplet 11 18
Secondaire complet 0 0
Le tableau montre que deux filles prostituées sur cinq
reconnaissent avoir eu le premier rapport sexuel à l'âge entre12
et 14 ans révolus, 32.8% entre 14 et 16 ans révolus, contre
seulement 9,8 % un peu plus tard entre 16 et 17 ans. 37.7% des
enquêtées avaient terminée l'école primaire lors de
ce premier rapport sexuel contre 34,4% qui étaient encore à
l'école primaire.
Tableau 4 : Autres facteurs influençant la
prostitution des mineures (habillement, films)
n Proportion
de
Prostituées mineures
(%)
60
Les vêtements portés par les filles mineurs
permettent-ils d'être enviées par les
hommes
Oui
54 90
Non 6
10
Type de films
préférés
Films d'amour 38
63.3
Films pornographiques 17
28.3
Films d'action armés
3 5
Films documentaires 2
3.3
Il ressort de ce tableau que presque la totalité de
filles mineurs prostituées (90%) pensent que l'habillement des mineurs
amènent les hommes à les désirer et à les
courtiser, les types de films préférés par nos
enquêtées sont les films d'amour avec 63.3% ensuite viennent les
films pornographiques avec 28.3%.
Tableau 5 : raisons qui poussent les filles mineures
à se prostituer
n Proportion de
Prostituées mineures
(%)
61
Les raisons
Pour assurer la survie
36 59
Pour le plaisir
17 27.9
Par ce que vous êtes forcés de le faire
5 8.2
Pour trouver un mari qui vous épousera 3
4.9
Nous constatons dans ce tableau que la principale raison qui
pousse les filles mineures sur le chemin de la prostitution est les
difficultés liées à la survie quotidienne avec 59% et la
dernière des raisons est de trouver un mari pour les jours à
venir avec 4.9%. L a recherche de plaisir sexuel vient en deuxième
position avec 27%.
Tableau 6 : Raisons de se prostituer par rapport au
changement du village d'origine
Changement du village pas de changement du village
n Proportion n
Proportion
57 4
Les raisons
Pour assurer la survie
35 61.4 1 25
Pour le plaisir
16 28.1 1 25
Par ce que vous êtes forcés de le faire
4 7.0 1 25
Pour trouver un mari qui vous épousera 2
3.5 1 25
Nous remarquons que la principale raison qui poussent les
filles mineurs à se livrer à la prostitution est les
difficultés liées à la survie quotidienne avec 61.4% pour
le fille ayant déménagé de leur village contre 25% pour
celles qui restent toujours dans leur village d'origine et la deuxième
raison est la recherche du plaisir à 28 .1% contre 25%.La
dernière des raisons est de trouver un mari pour le mariage à
venir avec 3.5% contre 25%.
Tableau7 : Raisons de se prostituer par rapport à la
cohabitation sous le même toit des parents
Parents vivent ensemble Parents séparés
n Proportion n
Proportion
27 23
Les raisons
Pour assurer la survie
13 48.1 23 67.6
Pour le plaisir
9 33.3 8 23.5
Par ce que vous êtes forcés de le faire
3 11.1 2 5.9
Pour trouver un mari qui vous épousera 2
7.4 1 2.9
Quand les parents sont séparés la principale raison
de se prostituer citée par les enquêtées est la survie
avec 67.6% contre 48.1% quand les parents vivent ensembles.
Le tableau 8 : Professions exercées par les
partenaires sexuelles de la fille mineure.
n Proportion de
Prostituées mineures (%)
61
Profession du partenaire
Fonctionnaire de l'Etat 8
13.1
De l'aéroport 5
8.2
De l'ONU 5
8.2
Cultivateur 5
8.2
Pratique artisanale 1
1.6
Militaire nationale 5
8.2
ONG 2
3.2
Agents des Nganda 4
6.4
Toutes catégories 18
29.5
Elève 3
4.9
Enseignant 1
1.6
Cinéaste 1
1.6
Motard
1 1.6
Parkinguer 1
1.6
Chômeur 1
1.6
Environ un tiers des filles a déclaré qu'elles
couchent avec les partenaires de toutes catégories professionnelles
,13.1% seulement avec les fonctionnaires de l'Etat et les autres professions
ont été cité également mais à faible
fréquence.
Figure 1: habitude de faire le contrôle
médical
On constate que 59% des enquêtées ne font pas de
contrôle médical affirment alors que 41 % affirment le faire
régulièrement
Tableau 9 : scolarisation et raison d'abandon des
études
n Proportion de
Prostituées mineures (%)
61
Est-ce que vous étudiez
Oui
5 8.2
Non
56 91.8
Raison d'abandon des études
56
Manque d'intérêt pour
les études 1 1.8
Pauvreté des parents
31 55.4
Délinquance et mauvaise compagnie 15
26.8
Manque d'intelligence 7
12.5
Refus des parents
de vous scolariser
Parce que vous êtes une fille
2 3.6
Décès
précoce des parents 1
1.8
Il se dégage de ce tableau que 91.8 % des
enquêtées n'étudient plus et la principale cause de la non
scolarisation citée par plus de la moitié des effectifs (55.4%)
est la pauvreté des parents entraînant l'impossibilité de
ces derniers à payer la prime pour leurs enfants. La délinquance
& mauvaise compagnie vient en deuxième position avec 26.8% La
discrimination sexuelle dans la scolarisation est peu évoquée par
les enquêtées (soit 3.6%) et en dernier lieu le manque
d'intérêt pour les études et décès des
parents avec chacune une proportion de 1.8%.
Le tableau 10 : Existence de la discrimination liée
au genre dans la scolarisation
Filles Garçons
n Proportion n
Proportion
57 60
Nombre d'enfants scolarisés
cités
Aucun enfant
30 52.6 15
25.0
1 enfant
5 8.8 14
23.3
2 enfants 13
22.8 14 23.3
3 enfants 6
10.5 11 18.3
4 enfants 2
3.3 1 1.7
5 enfants 1
1.8 2 3.3
6 enfants 0
0 2 3.3
8 enfants 0
0 1 1.7
D'un premier coup d'oeil, le constat qui se dégage est que
la proportion des enfants non scolarisés filles est le double de celle
des garçons (soit 52.6% contre 25%).Dans aucune des familles on
retrouve plus de 5 enfants filles scolarisés alors qu'il y' en a pour
les garçons.
Le tableau 11 : Présence de deux parents sous le
même toit conjugal
n Proportion de
Prostituées mineures (%)
61
Vos parents vivent-ils ensemble
Oui
26 42.7
Non
35 57.4
Raison de séparation de vos parents
35
Décès
de la mère 7
20
Décès du
père 20
57.1
Divorce
0 0
Polygamie
5 14.3
Le père est en voyage
d'affaire 0 0
Décès de la mère
et du père 3
8.6
Nous remarquons que 7.4% des filles prostituées ont des
parents qui ne vivent pas ensemble et la principale raison de séparation
de ces derniers est le décès du père avec 57.1%, ensuite
le décès de la mère avec 20%, la polygamie en
troisième place avec 14.3%. Le décès de deux parents
occupe la quatrième position avec 8.6% des effectifs et enfin le voyage
d'affaire du père.
Le tableau 12 : Résidence actuelle des
enquêtées
n Proportion
de
Prostituées mineures
(%)
61
vivez-vous chez vos parents
Oui
14
23
Non
47 77
Raison de déménagement de chez vos parents
47
Irresponsabilité
du père (ivrognerie, agressivité...) 2
4.3
Chasser de la maison, au village pour sorcellerie 0
0
Maltraitance de la marâtre ou du mari de la mère.
6 12.8
Mauvaise compagnie ou conseil
10 21.3
Désir de libertinage
13 27.7
Pauvrette exagérée de la famille
14 29.8
Conflits conjugaux des parents
2 4.3
Il se dégage de ce tableau que la majorité des
filles prostituées vivent en dehors du toit familial soit 77%, les
principales causes de ce déménagement sont la pauvreté
exagérée de la famille 29.8%, vient ensuite le désir de
liberté avec 27.7%, en troisième position la mauvaise compagnie
(21.3%), puis la maltraitance de la fille par la marâtre ou mari de son
père avec 12.8% et en dernier lieu l'irresponsabilité du
père avec les conflits familiaux avec 4.3%. Aucune fille n'a
été chassée de chez elle pour sorcellerie.
Tableau 13: Circonstances dans lesquelles les filles
débutent la prostitution
n Proportion
de
Prostituées mineures
(%)
61
Le responsable de la famille à ce
moment
Mère
19 31.1
Père
7 11.5
Père et mère
23 37.7
Un membre de la famille
11 18.0
Aucun
1 1.6
Le responsable était il en mesure de subvenir
à vos besoins ?61
Oui
13 21.3
Non
48
78.7
Si non comment parvenez-vous à y trouver
solution ? 48
De moi-même
38
79.2
Grâce à mes amis
6 12.5
Des aides au sein de la famille étendue
4 8.3
Plus d'un tiers de nos enquêtées avoue avoir eu
les deux parents comme leur responsable lors qu'elle a décidé de
s'adonner à la prostitution, légèrement moins de un tiers
avaient la mère comme responsable contre environ un dixième qui
affirme avoir eu le père seul comme responsable. 1.6% des filles
affirment n'avoir eu aucun responsable de la famille à ce moment
là.
Le tableau 14 : Changement de village d'origine
n Proportion de
Prostituées mineures
(%)
61
Avez-vous changé votre village d'origine ?
Oui
57 93.4
Non
4 6.6
Raison de ce changement de village d'origine
57
Les études
0
0
Mutation professionnels
0 0
Insécurité
30
53.6
Loisir
22 39.3
Chasser par la marâtre
3 5.4
Pour gagner la vie
1 1.8
Les garçons de mon quartier ne m'aimaient pas
1 1.8
La grande majorité des nos enquêtées ont
déménagé de leurs villages d'origine et la principale
cause demeure l'insécurité, en deuxième lieu le loisir, en
troisième place le fait d'être chassé par la
marâtre.
Tableau 15: Réunions familiales à caractères
éducatifs
n Proportion
de
Prostituées mineures
(%)
61
Existence des réunions familiales
Oui
34 55.7
Non
27 44.3
La fréquence de ces réunions
34
Une
fois par semaine 17
50
Une fois par mois
12 35.3
Une fois par trimestre
1 2.9
Une fois par semestre
2 5.9
Une fois par an
2
5.9
L'existence des réunions a été
déclarée par 55.7% des enquêtées et la
fréquence d'une fois par semaine était la plus citée (par
50% des filles) tandis que les fréquences de réunions les moins
citées sont une fois par semestre et une fois par an avec 5.9%
chacune.
Le tableau 16 : La profession exercée par les
parents
PÈRE
MERE
n
Proportion n Proportion
49
56
Profession
Commerçant 9
18.4 19 33.9
Agent de l'Etat
10 20.4 2
3.6
Cultivateur
14 28.6 19
33.9
Chômeur
12 14.5 14
25.0
Militaire
3 6.1
1 1.8
Tailleur
0 0
1 1.8
Journalier
1 2.0
0 0
Pour ce qui est de la profession des parents une part non
négligeable exerce la profession d'agriculteur (28% du côté
père contre 33.9% chez la mère), en deuxième place vient
la profession de fonctionnaire de l'état avec 20.4% chez le père
contre 3.6% tandis que chez la mère la profession de commerçante
occupe le deuxième place avec une proportion de 33.9% contre 18.4 % chez
le papa.
C.2. FACTEURS INTERVENANT DANS L'UTILISATION DES
PRESERVATIFS
Figure N°2 : usage de préservatif
par les filles mineures prostituées
Dans notre échantillon, 59% des enquêtées
affirment utiliser régulièrement le préservatif contre 41
% qui disent ne pas l'utiliser.
Tableau 17 : Raison de non utilisation de
préservatif
n Proportion de
prostituées mineures (%)
25
Les raisons
Insatisfaction sexuelle de la fille 9
36
Refus d'utiliser le préservatif par l'homme 7
28
Ignorance de l'importance du préservatif 9
36
Autres
0 0
Nous remarquons que l'insatisfaction sexuelle de la fille et
l'ignorance de l'importance du préservatif sont les principales causes
de non utilisation de préservatifs avec 36% chacune. Le refus de l'homme
revient en dernière position avec 28 %.
Tableau 18 : Utilisation de préservatif par
rapport aux variables Age, Age lors du premier rapport sexuel, scolarisation,
niveau d'instruction et le changement du village d'origine
Usage de préservatif
n Proportion OR
P-VALEUR*
de Prostituées (IC à 95%)
Age (années)
0.09
10-14
5 38.5 2.92 (082-10.33)
15-17 31
64.6 1
Age lors du 1er rapport sexuel
10 - 12 3
30
>12 -14 13
52
>14 -16 17
85
>16-17 3 50
1
Scolarisation
Oui
3 60 1.05 (0.13-9.86)
Non
33 41.1 1
Niveau d'instruction
<
0.05
Aucun
6 100 -
Primaire incomplet 12
60 4.13 (0.79-23.22)
Primaire complet 4
26.7 1
Secondaire incomplet 11 64.7
5.04 (0.89-31.42)
Secondaire complet 3
100 _
Changement du village
1
Oui
35 59.6 1.52 (0.14-16.63)
Non
2 50 1
OR : rapport des cotes a l'intervalle de confiance de 95
%
P-VALEUR* : le test ÷² de Mantel-Haenszel ou
Fisher Exact si effectif < a 5
Il se ressort de ce tableau que les filles plus
âgées (15 à 17ans) presque deux fois utilisent plus le
préservatif par rapport aux plus jeunes (moins de 15 ans) cette
différence n'est statistiquement significative, ce taux d'utilisation
est plus important quand le premier rapport sexuel a eu lieu dans la tranche
d'âge de 14à16 ans et moins important quand l'âge est =
à 12 ans. La scolarisation n'influe pas sensiblement sur l'usage de
préservatif quoi que nous ayant un taux élevé chez les
filles scolarisées (60%) par rapport aux non scolarisées (41.1%).
L'utilisation du préservatif varie de manière significative en
fonction du niveau d'instruction avec le taux d'utilisation le plus
élevé aux deux extrêmes (diplôme et les
illettrées). Le changement de village influence cette utilisation
légèrement avec 59.6% contre 50%
Figure 3 : Utilisation de préservatif par rapport
à la résidence de filles
Les filles de notre échantillon qui résident
à buliriko(100%),bwimika (80% ),buloho(80%), cenkuru (80%)utilisent plus
le préservatifs par rapport aux restes. Le plus bas taux d'utilisation a
été remarqué à buhinda, kabale et kashenyi soit
0%.
Figure 4 : Utilisation du préservatif en fonction de
la profession du partenaire sexuel des
Les partenaires des filles de notre échantillon qui
exercent la profession d'artisan, fonctionnaire des ONG, Agent de bar,
enseignant, cinéaste, motard et chômeur utilisent à 100% le
préservatif. Les professions avec le plus faible taux d'utilisation des
préservatifs sont toutes les autres catégories et
élève.
D. DISCUSSION
D.1 LIMITES METHODOLOGIQUES ET BIAIS
Concernant notre échantillon, la taille est petite et
entraîne des difficultés à apprécier les
différences statistiquement significatives. Nous avons imprimé 61
questionnaires et nous avons distribué la totalité, avec une
proportion de non répondants de 0%.
Par rapport à la procédure de collecte des
données utilisée, les questionnaires ont été
distribués aux enquêtées instruites et aux autres les
enquêteurs expliquaient les questions et différentes assertions
afin que l'enquêtée choisisse une réponse. Pour palier au
biais d'information que cela pourrait entraîner, nous avons initialement
expliqué le questionnaire aux enquêteurs avant de les larguer sur
terrain.
L'anonymat et la confidentialité devaient limiter les
gênes à parler de ce sujet et aussi l'isolement de
l'enquêtée des autres personnes pendant l'enquête.
D.2 CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMICO-CULTURELLES ET
DEMOGRAPHIQUES INFLUENCANTS LA PROSTITUTION DES MINEURS
La médiane d'âge est de 16 (15-17),
Laurence TRELLET-FLORES dans une étude similaire a
également trouvé qu'environ un tiers des jeunes prostitués
débute la prostitution avant l'âge de la majorité soit 18
ans [9].
Nos enquêtées étaient toutes de sexe
féminin cela pourraient être lié aux habitudes sexuelles de
notre milieu avec une très large prévalence des rapports
hétérosexuels et la quasi inexistence de l'homosexualité
comme ailleurs et aussi les alternatives limitées dans la
débrouillardise des filles alors qu'un éventail des
possibilités d'offrent au garçons une fois dans la rue .Signalons
que Léon Bernier and all dans leur étude
intitulée « situation d'enfance en danger : figue et
prostitution des mineurs » ont trouvé plus des filles mineures
prostituées par rapport aux garçons à Montréal et
justifient cette situation par le fait que la prostitution des garçons
demeure limitée par rapport à celle des filles et que la mesure
exacte de l'ampleur du phénomène leur échappe[11].
Pour ce qui est de la composition familiale, elle est en
moyenne de 7 (6-7) enfants par ménage, Ce qui concorde avec les
résultats de l' EDS RDC 2007 ou on a trouvé également une
moyenne de 6,3 enfants par ménage [12]. 72.1% des familles sont
composées de 5 à 10 personnes, 13.1% ont une taille
supérieure de 10personnes.
Le un tiers de filles prostituées vit dans le quartier
Kabamba et Cirato, ces derniers sont plus proches du centre commercial donnant
accès facile aux boites de nuits et autres maisons de tolérance.
Signalons également que ces deux quartiers hébergent la grande
majorité des maisons de tolérance de Kavumu.
S'agissant de niveau d'étude 27.9% ont un niveau
primaire incomplet, 27.9% secondaire incomplet contre 24.6 avec niveau primaire
complet ,9.8% avec diplôme et enfin 9.8% nul. Dans un contexte de prise
en charge de la scolarité des enfants uniquement par les parents, de
désengagement de l'Etat face à certaines de ses charges, à
part les autres facteurs pouvant intervenir dans l'abandon des études
par les jeunes, le niveau d'instruction est un indicateur de niveau de vie de
la famille. Nous pensons que la forte proportion des prostituées n'ayant
pas étudié, ni terminé le cycle des études
primaires, ni continuées les études secondaires dénote la
précarité extrême dans laquelle vivent leurs familles
respectives. Au canada Léon Bernier and all ont
constaté également que les jeunes prostitués sont
très souvent sous-scolarisés, les quatre cinquièmes ne
fréquentant plus l'école. On conçoit dès lors en
observant un phénomène similaire, des études menées
à l'étranger aient constaté que la majorité des
jeunes étaient sans emploi lors de leurs débuts dans la
prostitution, et que seuls des emplois non spécialisés et peu
rémunérateurs pouvaient éventuellement leur être
accessible [11].
La première relation sexuelle a eu lieu avant 14 pour
plus de la moitié des enquêtées, cette
précocité d'entrée en sexualité prénuptiale
a été également remarquée au Cameroun dans une
étude menée chez le Bamiléké & Béti-fang
sur le comportement sexuel des jeunes au Cameroun. Pour la nouvelle
génération, les auteurs ont justifié cet état des
choses par l'évolution sociale que connaissent les pays d'Afrique
Subsaharienne qui rend de plus en plus difficile l'assimilation par les jeunes
d'un discours sur l'abstinence sexuelle avant le mariage. Les pressions
diverses qu'ils subissent de leurs pairs et de la société en
général les poussent à avoir des relations sexuelles
précoces, à cela s'ajoute le fait que les parents trouvent
difficile de combler cette éducation. Plusieurs raisons justifient cette
attitude. L'une des raisons réside dans le fait que les parents sont
préoccupés par leurs survies et leurs engagements
Socioprofessionnels et ne constatent parfois que tardivement
que leurs enfants ont besoin d'eux et en troisième lieu la modernisation
de la société et la rupture de la contrainte communautaire,
certaines pratiques socio culturelles destinées à faciliter la
transmission des connaissances sur la vie en général et la
sexualité en particulier, ont perdues de leur pertinence. La
socialisation de la vie sexuelle est devenue en majorité l'oeuvre de la
cellule familiale plus restreinte si pas des pairs quand les parents en sont
incapables [13]
Pour notre cas la cause principale est évidente
malgré la présence des sous causes adjacentes, et c'est la lutte
pour la survie devant une situation chaotique liée à la mauvaise
gouvernance du pays et les guerres à répétition que
connais cette partie de la RDC depuis presqu'une décennie. L'influence
des pairs et la libéralisation des moeurs suite à l'accès
incontrôlé des adolescentes aux medias (télévision,
cinéma..) et autres outils de communications (internet,
téléphone..) qui facilitent les échanges des informations
entre eux souvent fausses avec grande influence sur l'adoption des nouveaux
comportements.
Sous d'autres cieux en Afrique et en Asie, il a été
prouvé l'existence des croyances superstitieuses qui accordent certaines
valeurs aux rapports sexuels avec les mineures .Certains hommes cherchent
à avoir des relations sexuelles avec une jeune fille vierge, que ce soit
ou non dans le contexte social du mariage car ils sont persuadés que le
fait d'avoir des relations sexuelles avec de très jeunes filles
(présumées être vierges, ou n'avoir eu que très peu
de partenaires) leur éviterait de contracter le virus du sida et des
maladies sexuellement transmissibles . Certains en viennent à croire que
de telles relations peuvent même guérir du sida(R.S.A). En outre,
beaucoup d'hommes croient que les relations sexuelles avec une vierge leur
rendront la jeunesse, accroîtront leur virilité en leur apportant
la santé, la longévité, la chance et le succès dans
les affaires [2].
Au canada cette précocité de la première
expérience sexuelle semble avoir été remarquée,
elle se justifie par la lutte pour la survie suite à la sous
scolarité des jeunes qui limite leur accès aux emplois
réguliers lucratifs [11].
Plus de trois quart des nos enquêtées avaient un
niveau d'étude inférieure ou égale au primaire complet
lors du premier rapport sexuel. Ce bas niveau d'instruction limite sensiblement
leur accès à l'information fiable sur la sexualité en
général, \la contraception, l'utilisation de préservatif
et la transmission des maladies sexuellement transmissibles en particulier.
Cette situation les prédispose à plus de risque d'attraper le
VIH/SIDA et autres IST, à avoir des grossesses non
désirées avec toutes les complications gynéco
obstétricales envisageables ,alors qu'elles sont situées dans la
catégorie de la population qui a la plus faible prévalence de
VIH/SIDA appelée cuvette d'espoir selon le rapport 2005 de
PNMLS en RDC [14]
Les filles mineures questionnées reconnaissent
majoritairement que leur habillement est un facteur déclenchant qui
amène les hommes pour la plupart plus âgés , à les
envier et à les courtiser. Les films d'amour et pornographiques sont
plus préférés. Nous pensons que ces deux facteurs montrent
l'influence des masses medias, de l'attitude et sollicitation de l'entourage et
des pairs dans l'adoption de certains comportements chez les mineurs.
L'habillement influencerait doublement sur le comportement des jeunes
adolescentes en effet pour s'habiller à la mode comme les amies
certaines filles issues des familles pauvres sont contraintes de se prostituer
pour l'argent nécessaire à cette fin.
La principale raison de se prostituer évoquée
par ces jeunes adolescentes est la survie (la nourriture, l'habillement, le
logement...).En effet quand on regarde le contexte de précarité
extrême dans laquelle vivent les familles dont elles sont issues en
grande majorité, on se rend compte qu'elles n'ont que leur corps pour
s'en sortir. Le déménagement précipité de leur
village d'origine suite à l'insécurité, souvent
après avoir été pillée à plusieurs reprises
par les hommes en armes, prive leur famille de l'unique moyen de survie qui
reste : les champs. Cette situation ne fait qu'amplifier la misère
existante.
La séparation des parents suite au décès
de l'un des conjoints lié ou non à la guerre, aux conflits
conjugaux, à la polygamie et autres causes ne vient qu'ampirer la
situation financière de la famille déjà dramatique.
Patrick Célier a décrit les conditions de vie
presque similaire vécues par les jeunes mineurs prostitués des
rues de Montréal qui se retrouvent entre 14 et 16 ans dans la rue sans
aucun moyen de survie .S'ils ne veulent pas du vol ou vendre de la drogue, la
seule possibilité qui leur reste pour assurer leur survie ,c'est le seul
bien qu'ils aient ,leur corps ,alors commence le cercle de la prostitution
[8].
Signalons que la grande différence entre les mineures
prostituées de Kavumu et celles de Montréal est que celles de
Kavumu fuient le toit familial essentiellement à cause de la
pauvreté qui y règne en maitre tandis que à
Montréal ces jeunes font la fugue « parce que les parents sont
absents ou trop présent, soit parce qu'ils agissent comme des officiers
de l'armée ou qu'ils projettent sur leurs enfants leurs problèmes
personnels, soit qu'ils compensent leur manque affectif par
l'argent »
Bref ces jeunes canadiens n'ont pas pu combler avec leurs
parents leur besoins affectifs, désirent beaucoup plus de liberté
et le foyer parental devient le dernier endroit ou ils ont le goût de
vivre pour s'épanouir [8]. Selon un autre auteur Canadien
« les jeunes évoquent la vie familiale qu'ils ont connue
particulièrement en termes de disputes et discussions continuelles,
d'abus d'alcool, de sévices subis. Les souvenirs remémorés
font presque toujours référence à une situation
malheureuse, l'évocation d'une famille heureuse et de parents unis
n'étant observée que chez une minorité de jeunes
» [11].
Environs un tiers des adolescentes prostituées ont
déclaré avoir l'habitude de coucher avec les hommes
âgés de toutes catégories professionnelles confondues, il
est fort possible que la pauvreté dans laquelle vivent ces filles
entraîne la perte de pouvoir de choisir le partenaire sexuel, de
même que le pouvoir de négocier l'utilisation de
préservatif. Le fait de coucher avec les personnes de toutes
catégories professionnelles montre le degré d'engagement de la
fille dans la profession de prostitution. Dans l'étude
réalisée à Montréal, l'auteur a également
trouvé que les clients des mineures prostituées proviennent des
divers milieux socio -professionnels [11].
Le contrôle médical régulier n'est pas
effectué par 59% des personnes enquêtées .Cela pourrait
être liée
-Au niveau d'instruction bas avec comme conséquence une
sous information sur les risques pour la santé qu'elles courent dans
l'exercice de leurs métiers notamment les infections sexuellement
transmissibles, le VIH/SIDA surtout que notre zone de santé de
Miti-Murhesa a une prévalence, élevée par rapport à
la moyenne nationale, estimée à 5.4% en 2011 [15]. La
proximité de l'aéroport, la présence des nombreux camps
militaires, font de Kavumu un centre commercial de transit avec afflux des
nombreuses personnes de diverses provenances ce qui augmente sensiblement les
risque de transmission des IST et VIH/SIDA.
-L'inaccessibilité financière aux soins compte
tenu de revenus largement insuffisants par rapport aux charges personnelles et
familiales qu'elles assument.
-L'inaccessibilité socio-culturelles aux soins,
elles pourraient craindre le dépistage des IST et la divulgation de
secret médical qui ruinerait leur réputation, leur
carrière de prostituées. La stigmatisation et la marginalisation
qui accompagnent ces pathologiques, ne sont toujours pas bien supportées
par tout le monde, souvent ça aboutit à un isolement social
définitif si pas à un changement de milieu vers un autre ou l'on
peut passer inaperçu. La crainte de la stigmatisation a également
été évoquée par les prostituées de
Guinée-Conakry comme raison de non consultation médicale, elles
avaient peur d'être pointées du doigt comme prostituées
[16]
-La barrière communicationnelle, ces filles sont
perçues par la grande majorité des femmes mariées de
kavumu notamment les infirmières comme une menace permanente pour la
société, pour la stabilité de leur foyer respectif. Cette
image négative est liée à la crainte des risques
élevés de transmission des maladies sexuellement transmissibles
à leurs maris si pas de dissolution des foyers car elles sont
éprises par les hommes en âge mûr. Ainsi une fois à
l'hôpital, elles ne sont pas toujours les bienvenues, souvent mal
accueillies, mal guidées ou conseillées par le personnel soignant
de sexe féminin et le secret médical n'est pas toujours
gardé pour certaines d'entre elles.
P. Mantoura and all ont trouvé en
Guinée-Conakry chez les prostituées que les motivations à
consulter ou à se faire soigner sont les aspirations futures
(Changement de statut, mariage, autres activités lors de l'abandon de la
prostitution,...), plus l'événement pouvant produire ce
changement dans la vie des femmes est rapproché dans le temps, plus il
agit comme « élément motivant » pour une prise en
charge sanitaire. Par ailleurs les maladies non traitées étaient
également perçues comme pouvant réduire la capacité
fonctionnelle de la prostituée et signifier une perte de revenus
à moyen terme, ce qui les amenait à consulter [16].
Neuf filles interrogées sur dix n'étudient pas,
la première raison de l'abandon des études avancée est la
pauvreté avec 55.4%, la deuxième raison est la délinquance
avec mauvaise compagnie (26.8%). Ces résultats corroborent avec notre
hypothèse et les résultats précédents qui montrent
la part importante de la pauvreté et de l'influence des pairs dans
l'acquisition des comportements déviants chez les jeunes adolescents.
La proportion des enfants filles non scolarisées dans
les familles d'origine des nos enquêtées est presque le double de
celle des garçons (52.6% contre 25%).Dans toutes les familles on ne
retrouve pas plus de cinq filles scolarisées mais il y'a des familles
avec plus de cinq garçons scolarisés. Cette coïncidence
pourrait être facilement assimilée à une discrimination
liée au genre. Néanmoins notre faible taille d'échantillon
ne nous permet pas de tirer hâtivement cette conclusion. Des
études conduites par l'Unicef en RDC ont montré qu'au Sud-Kivu le
ratio sexe pour la scolarisation est de 75 filles pour 100 garçons et
l'écart observé est plus grand à l'école secondaire
et universitaire [24].
Dans un tiers des cas les filles mineures prostituées
ont débuté la prostitution pendant que les deux parents
étaient présents comme responsables de la famille, dans les deux
tiers des cas restant il n'y avait que la mère (31.1%), Le père
(11.5%), un membre de la famille (18.0%) et enfin personne (1.8%) comme
responsable de la famille.
La présence de deux parents sous le toit familial
serait cruciale pour le devenir des adolescentes, elle permet une bonne
éducation, soutien matériel et affectif aux enfants pendant cette
période des turbulences. Elle permet aux deux parents de s'aider,
s'épauler mutuellement dans cette lourde tâche et dans cette
conjoncture socio-économico-politique difficile.
Dans 78.7% des cas le responsable de la famille était
dans l'impossibilité de s'acquitter des ses obligations
matérielles, financières et autres à l'égard des
adolescentes ce qui justifie l'abandon des études, la fugue et la
pratique de la prostitution.
En considérant l'aspect déménagement du
village d'origine ,nous constatons que 93.4% des enquêtées ont
déménagé de leur village et la principale cause demeure
l'insécurité avec une fréquence de 53.6%, en
deuxième lieu le loisir avec une proportion de 39.3%, en
troisième place le fait d'être chassé par la marâtre
avec 5.4% les autres raisons n'ont pas trop attiré notre attention .Cela
s'explique , par le fait que depuis les années 1996 jusqu'à ce
jour , la RD Congo a connu beaucoup d'instabilité politique et multiples
guerres « de libération ». Cet état des
choses entraine le déplacement massif des populations fuyant les
atrocités commises par les hommes armés qui tuent, pillent,
violent, et détruisant tout sur leur passage. Ces déplacés
internes abandonnent leurs champs, activités et autres biens pour venir
dans des zones relativement sécurisées. Il s'en suit une
détérioration importante des conditions socio-économiques
de ces familles ce qui pousse les filles à se livrer à la
prostitution. L'influence des pairs, l'entourage caractérisé par
la promiscuité viennent s'ajouter pour pousser la fille vers l'unique
voie de sortie qui s'offre à elle : la prostitution.
Par rapport aux réunions familiales à
caractères éducatifs, plus de la moitié de notre
échantillon a déclarée l'existence des celles-ci, la
fréquence des réunions est une fois par semaine pour 50% des
enquêtées, une fois par mois pour 35.3% des
enquêtées. D'une manière générale cette
fréquence des réunions semble élevée mais, elle
pourrait donner cours à des interprétations divergentes en effet
avoir beaucoup de réunions serait un indicateur de la présence
d'une multitude des problèmes difficiles à résoudre et le
nombre élevé des réunions prouvent qu'un certain nombre
des problèmes manquent de solutions. Néanmoins, ce nombre
élevé des réunions dénote une certaine
cohésion familiale si tous les membres de la famille y participent
régulièrement et qu'elles sont un espace de libre expression pour
toute la famille, ce qu'à notre avis n'est pas le cas.
Du point de vue profession des parents, une part non
négligeable exerce la profession d'agriculteur (33.9% chez la
mère contre 28% du côté père), chez le père
en deuxième place vient la profession de fonctionnaire de l'état
avec 20.4% contre 3.6% tandis que chez la mère la profession de
commerçante occupe le deuxième place avec une proportion de 33.9%
contre 18.4 % chez le papa.
D'une manière générale, le niveau
d'instruction est un déterminant de la santé. En effet,
l'instruction détermine l'emploi qui à son tour détermine
le revenu qui influe à son tour sur l'éducation, instruction,
alimentation, logement, l'accès aux soins des enfants et de toute la
famille..... [18] cela nous amènerait à penser que la grande
majorité des parents agriculteurs et commerçants n'ont pas
étudié jusqu' au niveau de diplôme avec un revenu
relativement bas si pas très bas et que seulement 20.4% des pères
ont étudié.
Signalons cependant que certaines professions des parents
surtout de la mère (par exemple le commerce,..) influenceraient
négativement l'éducation des adolescentes compte tenu du fait
qu'elles obligent la mère à rester en dehors de la maison
jusqu'à des heures tardives chaque jour, laissant les jeunes filles sans
surveillance ,livrées à elles même au moment crucial de
leur vie où elles ont besoin de cette présence maternelle pour
guider leur pas et continuer leur initiation à la vie adulte. Dans une
étude faite au Cameroun, on a trouvé qu'avec la modernisation des
nos pays, la socialisation de la vie sexuelle est une tâche qui revient
de plus en plus réservée exclusivement à la cellule
familiale [13].
D.3. FACTEURS INFUENCANT L'UTILISATION DES PRESERVATIFS
CHEZ LES MINEURES PROSTITUEES
Dans notre échantillon, 59% des enquêtées
affirment faire des rapports sexuels avec utilisation de préservatif
contre 41 % qui disent ne pas l'utiliser, il revient de préciser que
cette utilisation n'est pas exclusivement féminine dans notre cas.
Saida Bennai-Bouraï et al ont trouvé dans leur
enquête réalisée auprès de 232 lycéens de
Caen ,un taux d'utilisation de préservatif de 66 % lors
de tous les rapports [19].Nous pensons que cette légère
différence serait justifiée par le niveau d'instruction
élevé de ces lycéens par rapport à nos adolescentes
mineures prostituées, et aussi le contexte dans lequel s'exerce l'acte
sexuel est totalement différent . Blaise Songo
and all quant à lui a remarqué une proportion
d'environ 22.5% chez les hommes Mossi du district sanitaire rural de Kaya au
Burkina Faso [20].Cette étude ayant était fait en milieu rural,
est de ce fait plus rapproché de la notre quoique le contexte ne soit
pas totalement le même. En effet Songo a fait son enquête sur toute
la population en âge de procréer alors que nous, nous avons
ciblé une population spécifique des mineures prostituées.
Régina GÖRGEN and all ont constaté que
seulement 29% de leur échantillon constitué des jeunes
célibataires en Guinée urbaine, utilisaient le préservatif
[21].
Dans l'ensemble, cette usage de préservatif se justifie
par sa grande particularité liée à la double
protection :- la protection contre les maladies sexuellement transmissible
et VIH/SIDA et -la prévention contre la survenue des grossesses [23].
Les grossesses sont perçues comme dangereuses pour l'avenir scolaire
des adolescentes qui étudient encore, pour la survie des mineures
prostituées car elles limitent la capacité fonctionnelle de
celles-ci avec réduction sensible de revenu et augmentation des charges
familiales suite à l'agrandissement de la taille familiale
déjà nombreuse et mal au point.
Nous remarquons les raisons de non utilisation de
préservatifs qui sont avancées par nos sujets d'enquête
ce : l'insatisfaction sexuelle de la fille et l'ignorance de l'importance
du préservatifs sont les principales causes de non utilisation de
préservatifs avec 36% chacune. Le refus de l'homme revient en
dernière position avec 28 %. Dans l'étude organisée en
Guinée-Conakry chez les prostituées on a constaté que
l'utilisation du préservatif engendre par ailleurs un
mécontentement des clients qui peut provoquer une perte de revenus
totale ou partielle : «C'est un grand problème
(faire utiliser la capote aux hommes). La majorité ne veut
pas utiliser. Ils augmentent le prix pour ne pas utiliser. A par cela
nombreuses croyances plaidaient en de faveur de cette utilisation notamment
celle selon laquelle le lubrifiant du préservatif serait responsable de
certains symptômes que les femmes perçoivent comme étant
potentiellement dangereux à long terme [16].
Aloys HAKIZIMANA dans son livre « Naissance au
Burundi entre traduction et planification » a écrit qu'une
panoplie de représentations négatives des contraceptifs modernes
comme celle de condom obstacle au plaisir sexuel, n'est pas fiable, peut se
perdre dans le vagin et entraîner la mort de la femme [21].
Il ressort de notre étude que les filles plus
âgées (15 à 17ans) utilisent presque deux fois plus le
préservatif par rapport aux plus jeunes (moins de 15 ans) cette
différence n'est pas statistiquement significative. Ce taux
d'utilisation est plus important quand le premier rapport sexuel a eu lieu dans
la tranche d'âge de 14à16 ans et moins important quand
l'âge est = à 12 ans. Cela s'expliquerait par l'accès
à l'information sur l'utilisation et les avantages de
préservatifs plus élevé chez les adolescentes
âgées suites à l'expérience, l'instruction et la
multitude des sources d'informations auxquelles elles ont accès par
rapport aux plus jeunes . Il ne serait pas exclus que l'extrême
précocité des premiers rapports sexuels soit liée aux
conditions de vie familiale extrêmement difficile avec tous ses
corolaires en terme de capacité ou pouvoir de négocier
l'utilisation du préservatif, bas niveau d'instruction, climat familial
détérioré, etc.
La scolarisation n'influe pas sensiblement sur l'usage de
préservatif quoi que nous ayons un taux élevé chez les
filles scolarisées (60%) par rapport aux non scolarisées (41.1%)
cette situation pourrait être liée à la présence de
peu d'effectifs des mineures prostituées scolarisées.
L'utilisation du préservatif varie de manière
significative en fonction du niveau d'instruction avec le taux d'utilisation le
plus élevé aux deux extrêmes c'est-à-dire chez les
illettrées et les diplômées. Nous pensons que chez les
illettrées, elle serait liée aux enjeux futurs en effet il est
fort possible qu'elles aient réalisé la précarité
extrême des conditions dans lesquelles elles vivent avec leur famille. La
venue d'un enfant peut compliquer dangereusement leur vie et celle de leur
famille. L'apparition des maladies IST/VIH peut aussi diminuer leur revenu
déjà insuffisant pour survivre et, en plus, comme dans
l'étude Guinéenne sur la prostitution, les aspirations futures
comme le changement de statut (le mariage) amènent les
prostituées à faire plus attention à leur état de
santé et à la préserver [16]. Nous pensons
également que les perspectives d'avenir limitées pour les
illettrées pourraient être un des éléments
déclenchant le reflexe de conservation de l'unique outil de
production : leur corps.
Pour les diplômées, il est évident que le
niveau d'instruction avec diversification des moyens et opportunités
d'accès à l'information en rapport avec le préservatif est
le facteur prédominant.
Les partenaires des filles de notre échantillon qui
exercent la profession d'artisan, fonctionnaire des ONG, Agent de bar,
enseignant, cinéaste, motard et chômeur utilisent à 100% le
préservatif. Les professions avec le plus faible taux d'utilisation des
préservatifs sont toutes les autres catégories et les
élèves. Nous pensons que ces petites différences sont
liées au hasard et qu'il n'ya pas de professions exercées par les
hommes qui les prédisposent à ne pas utiliser le
préservatif.
La résidence des filles enquêtées non
plus, n'intervient pas dans l'utilisation de préservatif quoique sous
d'autres cieux il a été prouvé que le milieu influe sur
l'usage des contraceptifs notamment au point que les gens qui habitent en
milieu urbain ont le taux le plus élevé d'utilisation des
méthodes de planification que ceux vivant en milieu rural [22]. Notre
étude a été effectuée en milieu rural et
malheureusement nous n'avons pas pu avoir accès aux résultats
d'une aucune étude ayant abordé cet aspect en milieu urbain,
c'est une brèche ou opportunité pour les autres chercheurs qui
viendront après nous.
E. CONCLUSION
La prostitution des mineurs est un problème de
santé publique pour le centre commercial de Kavumu. La
compréhension de ce problème est la première étape
dans sa résolution, il est évident que cette résolution
permet d'améliorer la santé de toute la communauté vivant
dans ce lieu car les clients des ces prostituées sont des hommes,
jeunes et vieux, de tous milieux sociaux, de presque toute catégorie
professionnelle et le nier serait une aberration.
Les facteurs favorisants épinglés dans ce travail
sont nos exhaustifs .Les caractéristiques ou variables ayant une
influence sur ce phénomène sont : le sexe, le fait
d'être issue d'une famille nombreuse, la scolarité et niveau
d'instruction, les fréquentations, l'habillement,
l'insécurité et ses corolaires, la stabilité conjugale des
parents, et le niveau socio-économique de la famille
En rapport avec le préservatif, plus de la moitié
des sujets enquêtés l'utilisent. Quoiqu'élevée
légèrement nous pensons qu'il reste encore beaucoup à
faire dans ce domaine. En effet, la progression de la pandémie du
VIH/SIDA dans le monde est plus accentuée en Afrique Subsaharienne avec
environ deux tiers des malades du monde. Certains auteurs pensent que les Zones
des conflits ont une prévalence élevée de VIH/SIDA avec
également le taux de transmission le plus élevé. L'Est de
la RDC est l'une de ces régions en proie à des guerres
interminables pour des raisons égoïstes dépassant tout
entendement humain et des âmes sensibles.
Dans cette ère de pandémie
généralisée des IST et VIH/SIDA, l'usage de
préservatif apparaît comme une des alternatives pour essayer de
ralentir cette progression et nous pensons que la compréhension des
raisons de refus d'utiliser le préservatif est cruciale. Elle pourra
aider les programmes spécialisés dans la lutte contre le VIH/SIDA
à cibler les raisons de résistances à cette utilisation
lors des campagnes de sensibilisation.
Ces résistances sont en générale d'ordre
culturel et encrées dans les croyances véhiculées dans nos
communautés, nous avons également trouvé certains facteurs
qui interviendraient dans l'utilisation du préservatif chez les
adolescentes prostituées ; il s'agit du niveau d'instruction, le
déménagement fréquent de la famille et l'âge du
premier rapport sexuel.
Selon le rapport sur le VIH/SIDA en RDC de 2005 de PNMLS
(Programme national multisectoriel de lutte contre le VIH/SIDA), la population
à moindre risque est celle appelée « cuvette
d'espoir » qui se situerait dans la tranche de 5 à 19 ans car
on y observe le plus faible nombre de cas de VIH /SIDA. Signalons que
cette tranche de la population est l'une des plus importante dans les pays en
développement, nos enquêtées se trouvent dans cette tranche
d'âge, raison pour laquelle nous pensons que la cuvette pourrait
s'être déplacée. La jeunesse étant l'avenir de
demain, alors comment sera notre avenir si nous venons à perdre une
bonne partie des jeunes adolescents suite au VIH/SIDA ? Sûrement
compromis.
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