L'intégration des valeurs traditionnelles congolaises dans l'amélioration du système éducatif moderne en RDC. Cas de l'initiation traditionnelle Lega de 1905 à 2008( Télécharger le fichier original )par Spartacus KABALA MUNYEMO Université pédagogique nationale - Diplôme d'études approfondies 2012 |
II.2. TECHNIQUES D'ECHANTILLONNAGETrois notions fondamentales sont exploitées pour la meilleure compréhension de l'échantillonnage, il s'agit de : la population, l'unité d'analyse et l'échantillon. II.2.1. La populationPour mener cette recherche, nous sommes parti d'une préoccupation suscitée par un état des choses préoccupant ou non satisfaisant. Cette insatisfaction affecte un certain nombre de personnes qui attendent une éventuelle solution. En effet, l'ensemble de toutes ces personnes concernées par un problème déterminé faisant l'objet d'une étude, constitue la population d'étude. Pour ESSISO, le terme population ou « population-parent » indique « l'ensemble d'unités qu'on espère décrire par la généralisation ou l'extrapolation des caractéristiques constatés sur l'échantillon »56(*). Ainsi, notre travail sur l'intégration des valeurs culturelles traditionnelles dans le système éducatif moderne concerne, de manière générale, tous les Congolais et plus particulièrement les acteurs principaux de l'éducation qui sont entre autre les apprenants (élèves et étudiants), les institutions d'enseignement (enseignants et administratifs), les parents et l'Etat (les autorités politico-administratives ayant en charge l'éducation nationale). En rapport avec les valeurs culturelles traditionnelles, cette analyse a un rapport étroit avec tout le peuple Lega en général et les chefs coutumiers (Bami), les initiés, les non initiés et les femmes en particulier. II.2.2. L'unité d'analyse L'unité d'analyse signifie, le type d'entité sur laquelle on désire mener une recherche suivie et approfondie d'informations ou d'objet de connaissance, parfois difficile à obtenir. Pour ce qui nous concerne, il s'agit d'une part, des conservateurs de la culture Lega et d'autre part, des acteurs de l'éducation. II.2.3. L'échantillonnage
Au regard du nombre élevé de la population d'enquête et de l'impossibilité d'interroger chacun de ces acteurs, le chercheur se pose une question, celle de savoir qui interroger exactement pour recevoir les informations fiables. Il lui importe de prélever de cette population, un nombre réduit d'unités ayant les mêmes caractéristiques que ladite population (c'est-à-dire représentatif). Cette opération s'appelle donc échantillonnage. Le nombre réduit prélevé constitue l'échantillon. Autrement dit, On appelle « échantillonnage, le prélèvement d'échantillons. Un échantillon de taille n est une liste de n individus (X1,..., Xn) extraits de la population-mère57(*) ». t = n/N Ajoutons à ce qui précède que, le rapport t de l'effectif n de l'échantillon à l'effectif N de la population, dans laquelle il a été prélevé, est appelé taux d'échantillonnage ou fraction de sondage. Il en découle, en effet, la formule suivante : Selon DE LANDSHEERE échantillonner c'est « choisir un nombre limité d'individus, d'objets ou d'événements dont l'observation permet de tirer des conclusions applicables à la population entière à l'intérieur de laquelle le choix a été fait». En d'autres termes, ajoutent L. FESTINGER et D. KATZ «le choix nous permet de tirer des conclusions qui semblent valables pour l'ensemble d'une population d'après les informations recueillies sur un seul échantillon de cette population58(*) ». L'échantillonnage est une technique d'amélioration de la qualité d'une recherche au même titre que les outils de la qualité (tels que le diagramme causes-effets, les graphiques, les histogrammes, les feuilles de relevées de données....), les méthodes statistiques (tels que essais et estimation, analyse de la corrélation...) et bien d'autres. Tenant compte du paradigme humaniste et de l'approche holistique (ou transdisciplinaire) qui orientent notre recherche, nous avons choisi expressément, en nous remettant à notre propre jugement, les individus qui ont constitué notre échantillon. Il s'agit d'un échantillon non aléatoire qui est utilisé pour étudier comment les principaux acteurs sont touchés par une intervention et comment nous souhaitons mettre en oeuvre une perspective particulière sur les programmes de formation. Précisons que pour la commodité de la récolte des données, nous avons utilisé deux principales techniques d'échantillonnage non aléatoires, il s'agit d'abord de l'échantillonnage raisonné. C'est un échantillon choisi à dessein, par commodité, ou de manière discrétionnaire. La représentativité de l'échantillon est assurée par une démarche raisonnée. Par échantillonnage raisonné, on entend le choix d'un échantillon sur la base d'une ou de plusieurs caractéristiques fixées à l'avance. L'objet en est de recueillir des renseignements sur les membres de la population ayant ces caractéristiques. Cette technique est plus utile pour décrire un phénomène. Ensuite, l'échantillonnage selon la méthode des quotas. C'est un pourcentage respectif de différentes catégories démographiques ou socioprofessionnelles qui constituent une population totale, qui permet d'établir un échantillon représentatif dans une enquête59(*). Au sens habituel, un quota est une quote-part, une fraction d'un ensemble (population). L'avantage de cette méthode de quota est qu'elle consiste précisément à choisir un échantillon qui soit la plus fidèle représentation possible de la population compte tenu du fait que, la répartition de la population selon telle ou telle caractéristique est déterminée d'avance de manière suffisamment précise. A la lumière de l'explication précédente, un échantillon a été tiré parmi les acteurs supposés d'avance, détenir des informations suffisantes et fiables sur les valeurs culturelles Lega. A cet effet, à Kinshasa, nous avons consulté d'abord les chefs coutumiers Lega (Bami) en leur qualité d'organisateurs de la tribu et de défenseurs acharnés des valeurs culturelles. Ensuite, nous avons consulté les membres du comité du Centre Culturel Lega (C.C.L.) dans la mesure où, ce centre avait été créé dans le but de restaurer et de valoriser la culture Lega, surtout dans les milieux urbains. Enfin, nous sommes entré en contact avec les notabilités de quatre territoires Lega (rappelons-les : Pangi, Mwenga, Shabunda et Walikale) parce que leur position sociale a de l'influence dans les affaires de la communauté. Ajoutons également que nous avons consulté des chercheurs (historiens, sociologues, philosophes...) ayant mené des recherches poussées sur le peuple Lega. Pour maximiser les informations recherchées sur la culture Lega, nous sommes descendu également sur terrain à Pangi et à Shabunda où nous avons contacté, en général, des Bami et particulièrement les Bami wa Yananio et wa Kindi60(*) ainsi que leurs épouses (respectivement appelées Kalonda et Kanyamwa), que nous n'avons pas rencontré à Kinshasa, car ils n'y habitent pas à cause des restrictions coutumières. Leurs rôles est vital à l'existence de la communauté Lega. Nous avons contacté aussi, à cette occasion, certains anciens fonctionnaires et missionnaires ayant travaillé dans l'Urega depuis l'époque coloniale, pour nous rendre compte de l'incidence de la colonisation sur le peuple Lega. La consultation des jeunes (filles et garçons) non initiés a été indispensable afin de comparer leur mode de vie à celui des jeunes déjà initiés. Pour recueillir les données relatives au système éducatif moderne, nous avons tiré notre échantillon d'abord sur les apprenants (élèves et étudiants) en leur qualité des premiers bénéficiaires de l'enseignement. Ils ont été retenus en vue de nous informer sur leur appréciation du système éducatif moderne comparativement à l'initiation traditionnelle, leur part dans la prise des décisions les concernant et leur éventuelle perspective de l'enseignement. Dans chaque établissement primaire, secondaire, supérieur ou universitaire ciblé par cette étude, nous avons opté, pour les représentants des élèves ou des étudiants, selon le cas, ainsi que leurs doyens d'âge. Nous avons, ensuite, retenu un nombre d'enseignants, dans les établissements ciblés, au regard de leur statut d'éducateurs. En plus de leur fonction d'enseignant, les représentants des enseignants assurent la liaison entre la direction de l'établissement et le corps enseignant.
Dans la même perspective, nous avons visé certains administratifs des institutions d'enseignement (Directeurs d'école primaire, Préfets d'écoles secondaires, Directeurs généraux d'instituts supérieurs, Recteur d'université) étant donné qu'ils coordonnent toutes les activités éducatives se déroulant au sein de leurs établissements respectifs. En outre, ils sont directement concernés par la mise en oeuvre des programmes de formation. Aux Ministères ayant en charge l'éducation (Ministère de l'enseignement supérieur et universitaire et Ministère de l'enseignement primaire secondaire et professionnel), nous nous sommes appesanti sur des sujets les plus censés disposer des informations en rapport avec les différentes réformes de l'enseignement. Il s'agit notamment de chargés de projet de réforme, des Directeurs, Chefs de division et inspecteurs de l'EPSP. Chacun, à son niveau, a des attributions bien définies et représente, d'une manière ou d'une autre, le service de l'Etat. Etant donné que le fonctionnement des institutions d'enseignement est assuré à grande échelle par les parents, les représentants des comités des parents ont été ciblés en vue de recueillir des informations relatives au degré de leur participation dans la prise de décisions. * 56 Cfr ESSISO A. A., Cours de méthodes de recherche en sciences sociales, Op Cit., 2004 * 57 E. MARQUES., La contribution de l'échantillonnage pour le contrôle des dispositifs médicaux, www.utc.fr * 58 G. DE LANDSHEERE, L. FESTINGER et alii, cité par MBARUSHIMANGA V., Etat d'avancement de la politique de décentralisation de l'éducation en Province de Kigali, Mémoire de licence en éducation, Université Nationale du Rwanda * 59 Voir DICOS ENCARTA, (2009) * 60 Les deux derniers grades sont les plus élevés dans la hiérarchie de Bwami. Généralement, lorsqu'on y atteint, on est astreint de rester au village en vue d'assurer l'initiation des jeunes et celle des Bami, ainsi que la garde des biens et valeurs coutumières.
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