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Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de l'agriculture au changement climatique dans les communes nord du cercle de Kayes: cas de Djélébou, Karakoro et Sahel

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par Sekou Tiemoko DIAKITE
Fondation 2ie Burkina Faso - Master en ingénierie de l'eau et de l'environnement 2011
  

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6.4 PRIORITES GLOBALES :

La méthode AHP part des matrices de comparaison binaire pour arriver après des étapes à évaluer un vecteur de poids qui permet de comparer les choix du problème de décision.

Dans ce qui suit, nous avons calculé ce vecteur de poids pour les différentes dimensions du modèle (critères).

Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques
dans les communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle de
Kayes

Pour cela, les priorités des critères sont combinées aux priorités des alternatives pour obtenir la préférence globale en matière d'options d'adaptation efficaces de l'agriculture au changement climatique.

Alternative 1 : 0,122(0,244) + 0,172(0,205) + 0, 080(0,206) + 0,083(0,204) + 0,328(0,139) + 0,215(0,200) = 0,187

Alternative2 : 0,122(0,146) + 0,172(0,186) + 0, 080(0,165) + 0,083(0,134) + 0,328(0,216) + 0,215(0,194) = 0,187

Alternative3 : 0,122(0,155) + 0,172(0,057) + 0,080(0,052) + 0,083(0,143) + 0 ,328(0,130) + 0,215(0,044) = 0,097

Alternative4 : 0,122(0,105) + 0,172(0,096) + 0, 080(0,142) + 0,083(0,075) + 0,328(0,110) + 0,215(0,160) = 0,117

Alternative 5 : 0,122(0,093) + 0,172(0,136) + 0, 080(0,170) + 0,083(0,046) + 0,328(0,215) + 0,215(0,208) = 0,167

Alternative4 : 0,122(0,091) + 0,172(0,173) + 0 080(0,209) + 0,083(0,101) + 0,328(0,104) + 0,215(0,095) = 0,120

Alternative7 : 0,122(0,166) +0,172(0,159) +0,080(0,033) +0,083(0,297) + 0,328(0,090) + 0,215(0,098) = 0,125

Au regard de ces résultats, la promotion des pratiques agroforestières (alternatives1) avec une priorité globale de 0,1870 s'avère l'alternative la plus efficace et viable comme options d'adaptation afin de limiter les impacts négatifs des changements climatiques sur l'agriculture dans les communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel. Cette alternative 1 est suivie par l'aménagement des eaux de surface qui occupe lui aussi un bon score 0, 0187.

Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques
dans les communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle de
Kayes

CHAPITRE VII : DISCUSSION ET ANALYSES

Au regard des résultats, il est clair que le critère le plus important aux yeux des « experts » est le « critère 5 » : la cohérence avec les plans stratégiques locaux de développement sur lequel doit être axé toutes les options d'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques dans les communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel.

Le coût de l'option « critère7 » est, quant à lui, considéré comme étant le deuxième critère le plus important des options d'adaptation.

Quant à la préservation de l'environnement « critère 3 », il occupe le troisième rang d'importance.

La promotion des pratiques agroforestières est la meilleure des options d'adaptation de l'agriculture face aux effets néfastes des changements climatiques.

La promotion d'activités génératrices de revenus est l'option qui a eu moins de score. Cela peut s'expliquer par le fait que dans l'ensemble des villages couvrant les trois communes, des périmètres maraîchers ont été réalisés. L'introduction du maraîchage a permis d'améliorer quantitativement et qualitativement le régime alimentaire et nutritionnel de la population et de diversifier les sources de revenus.

Les poids respectifs des alternatives : « l'introduction des variétés culturales » ; « promotion des fumures organiques » qui sont respectivement de 0,097 et 0,117 parait étonnant d'autant plus que la zone est soumisse depuis quelques années à un déficit pluviométrique et à une dégradation des terres cultivables. Peut -être les variétés culturales introduites dans le passé dans la zone par les vulgarisateurs pour faire face au déficit pluviométriques n'ont pas été fort appréciées par les paysans en terme de goût.

La population voit dans la promotion des fumures l'effort physique consenti pour la production du compost plutôt l'effet bénéfique.

Les « Pratiques anti érosives », occupe la quatrième position des alternatives d'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques. L'érosion éolienne et hydrique est le facteur le plus dégradant de l'environnement dans les communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel.

Le ruissellement dû aux pluies violentes est à l'origine d'une érosion hydrique prononcée qui décape les sols, crée des ravines, et envase les plans d'eau. Enfin, les terres dunaires agricoles, zones de céréaliculture par excellence, connaissent une baisse drastique de fertilité, due à une

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dans les communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle de
Kayes

très faible restitution de matière organique, au lessivage des sols, auxquels s'ajoute une forte pression démographique.

Plusieurs études ont démontré que le manque de fertilité des sols est le facteur limitant le plus important de la production au Sahel (DAOUDA HAMANI Oumarou, 2007). La fertilisation est indiquée comme la voie la plus appropriée pour une exploitation judicieuse des ressources en eau. Il faut également souligner qu'une restauration des sols serait réalisable grâce aux techniques agroforestières, plus accessibles aux agriculteurs que les engrais (Teme et al.1995). Les cordons pierreux, les diguettes, les demi-lunes, les Zaï constituent des techniques de conservation et de restauration des eaux et du sol très efficaces dans la stratégie d'adaptation aux changements climatiques.

La mise en défens est la troisième option d'alternative choisie par les experts. La mise permet la restauration de l'écosystème. Elle se justifie par le fait que la zone d'intervention de l'étude est soumisse à une exploitation anarchique des ressources forestières par les transhumants et les agriculteurs. Le couvert végétal s'est dégradé et les sols sont devenus improductifs avec le phénomène de l'érosion hydrique et éolienne. La mise en défens permet la régénération de la végétation.

Sur la base de l'analyse multicritères, il a été démontré que les pratiques agroforestières et l'aménagement des eaux de surface occupent les premiers rangs en termes d'adaptation et d'accroissement de rendement avec pour corollaire, la conservation des ressources naturelles (0,187). Les pratiques agroforestières constituent sans nul doute une bonne option d'adaptation de l'agriculture face aux changements en ce sens qu'elle permet de fixer le carbone dans les sols agricoles nécessaires pour stabiliser les émissions à court terme. L'agroforesterie permet de créer des sources de revenus complémentaires pour les exploitants et créer de l'emploi. Aussi, elle permet d'améliorer le régime alimentaire de la population d'une part et d'autre de créer des banques fourragères pour le développement de l'élevage. Notons que les trois communes sont dominées par des activités agropastorales.

Pour l'aménagement des eaux de surface, son choix s'explique par le fait que dans la zone, il existe de nombreuses potentialités d'aménagement des eaux de surface. Donc, la réalisation des micros barrages permet de stocker l'eau pendant une bonne partie de l'année et les agriculteurs pourront faire des cultures de riz pendant l'hivernage et des cultures de décrue pendant la saison sèche.

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dans les communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle de
Kayes

En résumé, on peut dire que notre hypothèse de départ « le recours aux pratiques agroforestières permet -il de réduire les effets liés au changement climatique dans l'agriculture » se confirme. Les résultats auxquels nous nous sommes parvenu montrent que la meilleure alternative viable est la promotion des pratiques agroforestières dans l'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques, mais cela n'exclut pas les autres alternatives qui sont transversales à sa réalisation.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand