6.4 PRIORITES GLOBALES :
La méthode AHP part des matrices de comparaison binaire
pour arriver après des étapes à évaluer un vecteur
de poids qui permet de comparer les choix du problème de
décision.
Dans ce qui suit, nous avons calculé ce vecteur de poids
pour les différentes dimensions du modèle (critères).
Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de
l'agriculture aux changements climatiques dans les communes rurales de
Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle
de Kayes
Pour cela, les priorités des critères sont
combinées aux priorités des alternatives pour obtenir la
préférence globale en matière d'options d'adaptation
efficaces de l'agriculture au changement climatique.
Alternative 1 : 0,122(0,244) + 0,172(0,205) + 0, 080(0,206) +
0,083(0,204) + 0,328(0,139) + 0,215(0,200) = 0,187
Alternative2 : 0,122(0,146) + 0,172(0,186) + 0, 080(0,165) +
0,083(0,134) + 0,328(0,216) + 0,215(0,194) = 0,187
Alternative3 : 0,122(0,155) + 0,172(0,057) + 0,080(0,052) +
0,083(0,143) + 0 ,328(0,130) + 0,215(0,044) = 0,097
Alternative4 : 0,122(0,105) + 0,172(0,096) + 0, 080(0,142) +
0,083(0,075) + 0,328(0,110) + 0,215(0,160) = 0,117
Alternative 5 : 0,122(0,093) + 0,172(0,136) + 0, 080(0,170) +
0,083(0,046) + 0,328(0,215) + 0,215(0,208) = 0,167
Alternative4 : 0,122(0,091) + 0,172(0,173) + 0 080(0,209) +
0,083(0,101) + 0,328(0,104) + 0,215(0,095) = 0,120
Alternative7 : 0,122(0,166) +0,172(0,159) +0,080(0,033)
+0,083(0,297) + 0,328(0,090) + 0,215(0,098) = 0,125
Au regard de ces résultats, la promotion
des pratiques agroforestières (alternatives1) avec
une priorité globale de 0,1870 s'avère l'alternative la plus
efficace et viable comme options d'adaptation afin de limiter les
impacts négatifs des changements climatiques sur l'agriculture dans les
communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel. Cette
alternative 1 est suivie par l'aménagement des eaux de surface qui
occupe lui aussi un bon score 0, 0187.
Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de
l'agriculture aux changements climatiques dans les communes rurales de
Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle
de Kayes
CHAPITRE VII : DISCUSSION ET ANALYSES
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Au regard des résultats, il est clair que le
critère le plus important aux yeux des « experts » est le
« critère 5 » : la cohérence avec les plans
stratégiques locaux de développement sur lequel doit être
axé toutes les options d'adaptation de l'agriculture aux changements
climatiques dans les communes rurales de Djélébou, Karakoro et
Sahel.
Le coût de l'option « critère7 » est,
quant à lui, considéré comme étant le
deuxième critère le plus important des options d'adaptation.
Quant à la préservation de l'environnement «
critère 3 », il occupe le troisième rang d'importance.
La promotion des pratiques agroforestières est la
meilleure des options d'adaptation de l'agriculture face aux
effets néfastes des changements climatiques.
La promotion d'activités
génératrices de revenus est l'option qui a eu moins
de score. Cela peut s'expliquer par le fait que dans l'ensemble des villages
couvrant les trois communes, des périmètres maraîchers ont
été réalisés. L'introduction du maraîchage a
permis d'améliorer quantitativement et qualitativement le régime
alimentaire et nutritionnel de la population et de diversifier les sources de
revenus.
Les poids respectifs des alternatives : « l'introduction
des variétés culturales » ; « promotion des fumures
organiques » qui sont respectivement de 0,097 et 0,117
parait étonnant d'autant plus que la zone est soumisse depuis quelques
années à un déficit pluviométrique et à une
dégradation des terres cultivables. Peut -être les
variétés culturales introduites dans le passé dans la zone
par les vulgarisateurs pour faire face au déficit pluviométriques
n'ont pas été fort appréciées par les paysans en
terme de goût.
La population voit dans la promotion des fumures l'effort
physique consenti pour la production du compost plutôt l'effet
bénéfique.
Les « Pratiques anti érosives », occupe la
quatrième position des alternatives d'adaptation de
l'agriculture aux changements climatiques. L'érosion éolienne et
hydrique est le facteur le plus dégradant de l'environnement dans les
communes rurales de Djélébou, Karakoro et Sahel.
Le ruissellement dû aux pluies violentes est à
l'origine d'une érosion hydrique prononcée qui décape les
sols, crée des ravines, et envase les plans d'eau. Enfin, les terres
dunaires agricoles, zones de céréaliculture par excellence,
connaissent une baisse drastique de fertilité, due à une
Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de
l'agriculture aux changements climatiques dans les communes rurales de
Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle
de Kayes
très faible restitution de matière organique, au
lessivage des sols, auxquels s'ajoute une forte pression
démographique.
Plusieurs études ont démontré que le
manque de fertilité des sols est le facteur limitant le plus important
de la production au Sahel (DAOUDA HAMANI Oumarou, 2007). La fertilisation est
indiquée comme la voie la plus appropriée pour une exploitation
judicieuse des ressources en eau. Il faut également souligner qu'une
restauration des sols serait réalisable grâce aux techniques
agroforestières, plus accessibles aux agriculteurs que les engrais (Teme
et al.1995). Les cordons pierreux, les diguettes, les demi-lunes, les Zaï
constituent des techniques de conservation et de restauration des eaux et du
sol très efficaces dans la stratégie d'adaptation aux changements
climatiques.
La mise en défens est la troisième
option d'alternative choisie par les experts. La mise permet la
restauration de l'écosystème. Elle se justifie par le fait que la
zone d'intervention de l'étude est soumisse à une exploitation
anarchique des ressources forestières par les transhumants et les
agriculteurs. Le couvert végétal s'est dégradé et
les sols sont devenus improductifs avec le phénomène de
l'érosion hydrique et éolienne. La mise en défens permet
la régénération de la végétation.
Sur la base de l'analyse multicritères, il a
été démontré que les pratiques
agroforestières et l'aménagement des eaux de surface occupent
les premiers rangs en termes d'adaptation et d'accroissement
de rendement avec pour corollaire, la conservation des ressources naturelles
(0,187). Les pratiques agroforestières constituent sans
nul doute une bonne option d'adaptation de l'agriculture face aux changements
en ce sens qu'elle permet de fixer le carbone dans les sols agricoles
nécessaires pour stabiliser les émissions à court terme.
L'agroforesterie permet de créer des sources de revenus
complémentaires pour les exploitants et créer de l'emploi. Aussi,
elle permet d'améliorer le régime alimentaire de la population
d'une part et d'autre de créer des banques fourragères pour le
développement de l'élevage. Notons que les trois communes sont
dominées par des activités agropastorales.
Pour l'aménagement des eaux de surface, son choix
s'explique par le fait que dans la zone, il existe de nombreuses
potentialités d'aménagement des eaux de surface. Donc, la
réalisation des micros barrages permet de stocker l'eau pendant une
bonne partie de l'année et les agriculteurs pourront faire des cultures
de riz pendant l'hivernage et des cultures de décrue pendant la saison
sèche.
Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de
l'agriculture aux changements climatiques dans les communes rurales de
Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle
de Kayes
En résumé, on peut dire que notre
hypothèse de départ « le recours aux pratiques
agroforestières permet -il de réduire les effets liés au
changement climatique dans l'agriculture » se confirme. Les
résultats auxquels nous nous sommes parvenu montrent que la meilleure
alternative viable est la promotion des pratiques agroforestières dans
l'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques, mais cela n'exclut
pas les autres alternatives qui sont transversales à sa
réalisation.
Contribution de l'agroforesterie dans l'adaptation de
l'agriculture aux changements climatiques dans les communes rurales de
Djélébou, Karakoro et Sahel dans le nord ouest du cercle
de Kayes
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