1-La ó-convergence
La méthode utilisée pour apprécier le
processus de convergence des économies de la ZMAO est l'observation
graphique de l'allure des courbes. Graphique n°
4: Evolution de R1 et R2
Source : Réalisé à partir du
tableau c (cf l'annexe 2)
L'analyse de ce graphique indique que ces deux courbes ne
sont pas convergentes car, l'évolution de leur dispersion est en dents
de scie. La tendance observée pour R2 (taux d'inflation) montre toute la
difficulté de ces pays à faire converger leur taux d'inflation
afin de rendre leur économie plus compétitive via le taux de
change réel. La zmao éprouve donc d'énormes
difficultés à assainir les finances publiques et à
réaliser la stabilité des prix.
Heureusement, l'analyse du graphique ci-dessous fournit des
résultats satisfaisants.
Graphique n°5: Evolution de R3 et
R4
Source : Réalisé par l'auteur
à partir du tableau c (cf l'annexe2)
En effet, le trend visualisé pour R3 (financement de
la BC) révèle une évolution de la diminution de cet
indicateur. Ce ratio a donc entamé un processus de convergence au sein
de la zone. L'évolution de la dispersion de R4 est relativement
descendante. De plus, depuis 2007, cette évolution prend un trend
baissier. On peut, de ce fait, parler de déclenchement d'un processus de
convergence pour ce critère R4.
Par contre, les résultats obtenus après l'analyse
des graphiques ci-dessous sont non satisfaisants.
Source : Réalisé par l'auteur
à partir du tableau c (cf l'annexe2)
Graphique n° 6: Evolution de R6 et
R7
Graphique n°7 : Evolution de R8, R9 et
R10
Source : Réalisé par l'auteur à
partir du tableau c (cf l'annexe2)
En effet, l'allure des courbes liées aux
critères de convergence de second rang est très instable. Les
courbes R7, R8, R9 et R10 présentent des dispersions qui évoluent
en dents de scie. Ceci donne la présomption d'un mécanisme de
divergence de ces indicateurs.
Malgré l'évolution de la dispersion de R6 qui
est relativement constante à la baisse, on ne saurait parler d'un
processus de convergence pour ce critère car, cette tendance n'est pas
baissière.
Bref, aucun des critères de convergence de second rang
ne converge sur la période d'étude. Cet état de chose
montre l'existence de contraintes structurelles qui pèsent sur ces
économies et qui les empêchent de réaliser les
équilibres internes et externes.
De plus, l'analyse du graphique suivant indiquant le trend du
PIB réel par
R10
tête révèle qu'il y a une présomption
de la présence d'un mécanisme de divergence pour cette
variable.
En effet, suite à la contre performance observée
en 2003, ces pays ont
Années
entamé un relatif processus de convergence de leur
revenu réel par tête.
Cependant, cette tendance est
renversée en 2007 suivie d'une trajectoire
ascendante de cette
courbe. Cette remarque pourrait apparemment être due, d'une
part, à la non maîtrise de la démographique
de la zmao et, d'autre part, à l'amélioration des performances
économiques de cette zone en 2008. Graphique n°8 :
Evolution de la dispersion de Yit
Source : 5 pNOIp à SNUtiUICA ONVA A
E
En résumé, de l'analyse graphique des dix
courbes, seuls R3 et R4 ont entamé un processus de convergence au cours
de la période d'étude. Ce constat sur l'état de
convergence de ces indicateurs ressort la question de la
crédibilité et de l'effectivité de l'organe chargé
de surveiller la convergence des économies de la ZMAO.
En synthèse, l'indicateur de mesure
(ó-convergence) ne donne qu'un aperçu global de
l'évolution de la dispersion des variables sans fournir des
renseignements quant aux déterminants du processus et son rythme de
convergence. D'où l'indicateur â-convergence pour compléter
l'analyse de la convergence des économies pour remédier aux
insuffisances ci-dessus citées.
2- / N M-convergence
Ici, nous procédons à l'interprétation
économique des paramètres du
200 0 20
modèle estimé. Ainsi, on a :
â= -2.66 ; la négativité de cette valeur
est conforme aux propriétés de la â-convergence. Il exprime
le degré de convergence vers l'état stationnaire. Avec â=
-2.66 ; n=50 et ë=-(Log (1 ân))/n ; on a ë=0.042. ë
signifie que la vitesse de convergence des économies est de 4.2%. Cette
vitesse est faible eu égard aux
défis auxquels cet espace est appelé à
faire face dans l'ère de la mondialisation des économies qui
s'opère par le biais de l'intégration sous régionale.
De plus, le coefficient d=8 indique que la zmao comblera la
moitié de cet écart (convergence vers l'état stationnaire)
d'ici environ 8 années toute chose égale par ailleurs.
y=0.11; ce coefficient étant différent de 0, la
convergence des économies de la ZMAO est donc conditionnelle. Les
variables structurelles sont différentes d'un pays à un autre. En
d'autres termes, ce coefficient révèle que le revenu réel
par tête de ces pays convergera vers un niveau identique à long
terme indépendamment de leur situation initiale si elles sont
dotées des caractéristiques structurelles (Zit) identiques. Par
conséquent, le PIB réel par tête des pays de la ZMAO ne
sont pas convergents. Ces résultats issus de la â-convergence
viennent confirmer ceux de la ó-convergence.
3- Validation des hypothèses
· Vérification de l'hypothCse1 :
La première hypothèse suppose que le volume des
échanges commerciaux intra ZMAO est faible. De nos analyses, il ressort
que les échanges commerciaux intra zone oscillent entre 10 et 15% sur
toute la période d'étude. Ce qui est inférieur à
50%. Ainsi, l'hypothèse H1 est vérifiée.
· Vérification de l'hypothCse 2
:
La seconde hypothèse suppose que les échanges
financiers de la zone sont faibles. Les échanges financiers sont
appréciés par la culture boursière au sein de la zone qui
apparaît faible (21%). Ce qui est inférieur à 50%. Ainsi,
l'hypothèse H2 est vérifiée.
· Vérification de l'hypothCse3 :
La troisième hypothèse suppose qu'Il y a une
diminution de l'évolution de la dispersion des critères de
convergence fixés. Les résultats obtenus montrent que sur 10
indicateurs de convergence, seuls deux ratios (R3 ; R4) ont entamé un
processus de convergence au sein de la zone. Ce qui se
justifie par le faible niveau du taux de convergence (4.2%)
révélé par la â-convergence. L'ensemble des
indicateurs macroéconomiques n'étant pas convergent, ces
économies ne le sont pas non plus. L'hypothèse 3 est donc
vérifiée.
Les résultats issus de cette analyse empêchent
de voir en la ZMAO, une ZMO pour deux raisons :
o la faiblesse des échanges intra zone (car les
indicateurs des échanges intra zone sont tous inférieurs à
50%) ;
o la non convergence des économies qui trouve sa
justification dans le fait que l'ensemble des indicateurs ne converge pas et,
par ricochet, le faible niveau du taux de convergence des indicateurs ainsi
observé.
Ces facteurs sus-cités sont soumis à une forte
disparité au sein des économies de cette zone ; ce qui a pour
corollaire, la non symétrie des chocs au sein des économies.
Eu égard à tout ce qui précède,
il apparaît donc nécessaire de prendre des mesures de politique
économique pour lever les entraves afin d'améliorer les
performances en la matière.