INTRODUCTION
Le bouleversement engendré par l'intégration
économique et financière dans certaines régions de la
planète (Europe par exemple) a suscité, à travers le
monde, l'émergence des pôles économiques ou blocs
régionaux. Avec l'extension de l'économie du marché et les
négociations qui s'opèrent par le biais de l'Organisation
Mondiale du Commerce (OMC), l'intégration économique devient un
impératif aux nations. A ce titre, le Général de
Gaulle l'a si bien souligné en 1958 : «
l'avenir appartient aux grands ensembles régionaux... » comme pour
dire que le processus d'intégration des Etats est une
nécessité incontournable. Une telle intégration serait
avantageuse aux pays membres à travers une allocation optimale des
ressources, un accroissement des investissements, de l'épargne
intérieure et une intermédiation financière qui
renforcerait l'accroissement des échanges internationaux. Ces vertus
sont censées permettre aux économies de l'espace, de tirer profit
des opportunités offertes par la nouvelle donne de l'économie
internationale qu'est la mondialisation. Elle se justifie par le fait que la
coordination des politiques économiques à l'échelle
sous-régionale pallierait la vulnérabilité
extérieure dont sont victimes ces économies, stimulerait la
possibilité de croissance interne, agrandirait leur poids dans les
négociations internationales et conduirait à une extension des
marchés nationaux via l'économie d'échelle.
Bien que convaincus du créneau porteur qu'est
l'intégration, les blocs économiques ont, cependant, connu des
situations mitigées dans leur marche vers une Union Economique et
Monétaire (UEM) viabilisée.
La ZMAO, malgré sa volonté de solutionner les
problèmes de paiement qui la minent, a toujours du mal à
faire de l'intégration économique un instrument utile pour faire
face aux enjeux et défis de la mondialisation afin d'asseoir les bases
d'une croissance durable aux pays membres. Au sein de l'UEMOA, par exemple, des
réformes sont engagées par cet espace à travers l'adoption
d'une politique commerciale commune et la création de son Marché
Financier Régional (MFR) pour accroître les échanges en son
sein.
De même, la gestion des politiques économiques
qui s'opère par l'instauration du respect des critères de
convergence, gage d'une bonne gestion des finances publiques, devrait permettre
de diminuer, au maximum, les différences entre certaines variables
macroéconomiques. Elle renforcerait les performances économiques
en termes de croissance et de surcroît, accélérerait
l'intégration économique de cette zone.
Eu égard à ces facteurs (accroissement des
échanges intra-zone et coordination des politiques économiques),
leur effectivité en termes de réalisation d'objectif devrait
permettre de voir, en la ZMAO, une zone monétaire optimale (ZMO).
L'étude des préoccupations relatives à la
convergence des économies et de l'intensification des échanges au
sein d'une UEM donnée, condition nécessaire au lancement de la
monnaie commune de la CEDEAO (Eco), permet d'introduire dans
l'analyse, la théorie des zones monétaires optimales. C'est dans
cette logique que nous avons jugé pertinent de porter notre
réflexion sur le thème : « Analyse de
l'optimalité de la zone monétaire de l'Afrique de l'ouest (ZMAO)
dans un contexte d'intégration». En d'autres termes,
la ZMAO peut-elle constituer une zone monétaire optimale favorable
à la création de la monnaie commune Eco
? C'est à ce niveau que réside la
problématique de cette recherche.
A la lumière de la revue de littérature en la
matière, pour y parvenir, nous avons calculé et analysé,
dans un premier temps, les indicateurs des échanges commerciaux intra
ZMAO, dans un second temps, ceux liés aux échanges financiers via
l'intégration financière. Enfin, nous avons utilisé le
test de la óconvergence et le modèle de â-convergence
d'inspiration néoclassique qui se complètent.
En effet, le test statistique de ó-convergence vise
à mesurer le degré de rapprochement, dans le temps, entre
plusieurs économies au regard d'un ou plusieurs indicateurs
macroéconomiques. Une tendance à la diminution de l'écart
type de ces indicateurs indiquerait la présomption de la présence
d'un mécanisme
de convergence au sein des économies. Tandis que le
modèle de â-convergence vise, d'une part, à indiquer la
nature de convergence dont il est question et, d'autre part, à calculer
le taux de convergence des économies vers l'état
d'équilibre. Ces analyses vont permettre de juger de l'optimalité
de l'aire monétaire ZMAO.
De ce fait, un plan tripartite structuré en chapitres
composés chacun de sections est adopté. Il s'agit d'aborder, dans
un premier chapitre, le cadre théorique et méthodologique dans un
second chapitre, l'approche de l'optimalité de la ZMAO à travers
les échanges intra zone et, dans un troisième chapitre,
l'approche de l'optimalité de la ZMAO à travers la convergence
des économies.
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