La guinée face aux enjeux du tourisme durable( Télécharger le fichier original )par Hassane DEMBELE Ecole supérieure du tourisme et de l'hotellerie de Conakry, République de Guinée - Maitrise 2012 |
B- L'EXEMPLE DES AUTRES PAYSL'exemple frappant de la Guinée pour son inspiration du développement durable du tourisme est celui des autres pays qui pratiquent déjà cette activité à travers le monde. En effet, le tourisme est considéré comme un incontestable facteur de développement économique et social. Enfin, l'exemple de quelques pays suffiront à faire comprendre notre démarche suivie, parmi lesquelles, il ya pour commencer : la position de l'union européenne. 1- La position de l'union européenne38(*)Aux alentours de l'an 2000, le tourisme arrive en 1ère place parmi les activités de services en Europe. Malgré un fort développement du tourisme en zone tropicale et en Asie, l'Europe reste la première destination touristique au monde, accueillant près de 60% du tourisme international, notamment dans deux premières destinations mondiale que sont la France et l'Espagne, l'Italie venant en 4e après les Etats Unis. A ces flux croissants il faut ajouter les flux intra-européens (88% des touristes internationaux en Europe) et interne aux Etats membres. C'est aussi d'Europe que part le plus grand flux de touristes vers le reste du monde. Ce tourisme a des impacts positifs en termes d'emplois (9 millions d'emplois directs repartis dans 2 millions d'entreprises dont 95% sont des petites et moyennes entreprises ; 98% employant moins de 250 personnes) génère d'importants impacts environnementaux, qui pourraient s'accroitre à cause du fait que les touristes tendent à partir moins longtemps, mais plus loin et plus souvent. De plus l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) estime qu'entre 2000 et 2020, le tourisme devrait croitre d'environ 10% et que l'Europe pourrait connaitre un doublement des arrivées internationales (717 millions/An contre les 393 en 2000), ce qui a incité l'Europe à réfléchir à ces impacts. L'agenda 21 du tourisme européen se donne quatre (4) objectifs39(*) : · Prévenir et réduire les impacts territoriaux et environnementaux du tourisme dans des destinations ; · Maîtriser la croissance des transports liés au tourisme et ses effets négatifs sur l'environnement ; · Encourager un tourisme favorable à un développement local durable maîtrisé par les acteurs du secteur ; · Promouvoir un tourisme responsable, facteur de développement social et culturel. Mais, ce n'est pas seulement le cas de l'union européenne. L'expérience de quelques pays isolés devrait également servir la guinée. 2- Quelques exemples de pays isolésPour la relance du secteur touristique en Guinée, notre investigation se focalise arbitrairement sur deux (2) pays : la Tunisie et la France. 2-1. La Tunisie« En Afrique du Nord, le tourisme tunisien a beaucoup contribué au développement national à travers l'aménagement touristique du littoral, autour de la ville de Sousse, dans les années 1975. A partir de 1961, le tourisme y constitua une importante d'exportation et une des principales sources de devises. « Les gains ont passé de 20 millions de dollars en 1964, à 300 millions de dollars en 1975 ».40(*) Néanmoins, malgré quelques problèmes posés, le tourisme créa des emplois directs et indirects dans différent secteurs du pays. La restauration, l'agriculture, l'immobilier, le mobilier furent les principaux bénéficiaires des emplois crées. « En 1975, on dénombra 213 hôtels, 16 agences de voyages, 12 agences de tourisme et 5 agences de location de voiture. La formation professionnelle y connut un élan nouveau et le personnel employé dans le tourisme comportait 33% de jeunes, 16% de femmes, 5% de personnes relativement âgées, et 2% du total étaient des étrangers »41(*). « Sur le plan de la formation, 21% des acteurs n'avaient pas faits d'études, 45% s'étaient limités à l'école primaire, 32% le secondaire et 2% l'université. Avec une incidence prévisible d'un tourisme dominé par des stations balnéaires, 96% de ces derniers étaient localisés sur le littoral »42(*). De manière générale, tout cela entraîna une certaine promotion sociale génératrice de quelques bouleversements. L'objectif initialement visé était de développer l'agriculture et l'industrie, réduire le déséquilibre de la balance des paiements, limiter les dettes envers l'étranger, promouvoir un progrès humain par un meilleur enseignement, créer des emplois, distribuer les revenus de façon équitable. Le gouvernement tunisien était le maître d'oeuvre dans un premier temps et, après les cinq premières années d'expériences, la relève devait ensuite être assurée par les privés. Alors, le tourisme tunisien créa un changement social réel. En résumé, on peut, à l'instar d'Ahmed SMAOUI, alors directeur du tourisme, reconnaître avec une certaine satisfaction que : « le tourisme a, sans aucun doute, contribué à résoudre certains des problèmes urgents de la Tunisie en procurant des devises et en offrant des possibilités d'emplois ».43(*) Le modèle de tourisme privilégié par la Tunisie était le tourisme de masse. »44(*) * 38 Le tourisme en Europe, article publié sur www.ask.com * 39 Les enjeux du tourisme durable en Europe, article publié sur www.world-tourism.org * 40 E. de Kadt, Tourisme, Passeport pour le développement, 1980, Page 102. * 41 MIOSSEC J.M., 1997.
«Le tourisme en Tunisie : acteurs et enjeux»In Espaces
du * 42 D.K CAMARA, Pour un tourisme guinéen de développement, l'Harmattan 2006, page 57. * 43 E. de Kadt, Tourisme, Passeport pour le développement, Paris, 1980, Page 110. * 44 D.K CAMARA, « pour un tourisme guinéen de développement », l'Harmattan 2006, Page 59 |
|