RESUME
L'étude porte sur « l'organisation de l'espace
agropastoral d'un terroir saturé pour une gestion durable des ressources
naturelles : cas de Laïndé Karéwa au Nord Cameroun».
Elle s'est déroulée dans la période de Juin à
Octobre 2008 dans l'objectif global de contribuer à l'organisation d'un
espace saturé afin de minimiser les conflits entre les agriculteurs et
les éleveurs.
Pour l'atteindre, un diagnostic sur l'espace exondé et
le bas fond et une analyse de l'état d'une des pistes à
bétail ont été réalisés. Dans chaque cas, un
parcellaire de l'organisation actuelle a été effectué
à l'aide des opérations cartographiques (par
interprétation des images satellite) combinées aux levés
GPS et topographiques.
L'étude montre que l'espace exondé du terroir
présente un paysage agraire du type mixte distingué en zone
cultivé délimitée ou non par des pistes à
bétail en limite du terroir. La morphologie agraire actuelle est
influencée par les structures d'encadrement agricole et l'application de
certaines techniques de lutte antiérosives. Le bas fond, pris comme
ressource alternative, occupe une superficie de 126,6 ha et une pente globale
de 1,47 %. Le débit maximal moyen dans son lit mineur atteint 185 l/s.
Avec ces données, il est possible de développer les
activités agricoles dans le bas fond par des ouvrages tels que le bief,
les digues filtrantes et le barrage avec déversoir afin de mobiliser la
population pour une gestion concertée des ressources naturelles. Ces
ouvrages pourront favoriser la recharge de la nappe phréatique et le
contrôle des écoulements de surface. La principale contrainte
actuelle qui réduit la surface cultivable du bas fond, est la variation
temporelle de sa disponibilité en eau. Cette situation peut en effet
être mieux contrôlée par les aménagements hydro
agricoles proposés. Le groupe des propriétaires dans le bas fond
constitue un élément important pour le dialogue dans le processus
de concertation entre les agriculteurs et les éleveurs.
L'état actuel de la piste à bétail
traversant le village montre que 70 % des parcelles agricoles est conflictuelle
à cause de l'occupation de 18 m de sa largeur. Cette situation est
à l'origine de différents types de conflits agropastoraux et
bloque le processus de concertation entre les exploitants. Pour y en venir, il
est important de réhabiliter par des aménagements biologiques les
limites de la piste à bétail et d'initier un bon système
de sécurisation foncière.
Suivant les propositions d'amélioration de
l'organisation, les scénarios d'évolution discutés
montrent qu'en cas d'augmentation de la population et du cheptel animal, le
développement des autres activités et de la cohésion
sociale peut réduire la pression foncière.
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