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Les contes égyptiens anciens et les contes de l'Afrique subsaharienne: essai d'une analyse comparée

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par David Elysée Magloire TESSOH
Université Yaoundé 1 - Master en littérature et civilisations africaines 2011
  

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I-2- Les procédés stylistiques

Il n'existe pas une manière figée ou étalon de dire les contes. Chaque conteur peut selon sa fantaisie faire appel aux procédés stylistiques de son choix. Néanmoins, les contes négro-africains se caractérisent par trois procédés stylistiques récurrents : le discours direct, l'usage du proverbe et l'anthropomorphisation.

I-2-1- Le discours direct ou style direct ou conversationnel.

L'univers du conte négro-africain proscrit systématiquement l'emploi de la première personne du singulier ou du pluriel. C'est sans doute pourquoi quoique omniscient et omniprésent, le narrateur ne se met pas directement en scène. Il raconte toujours ce qui est arrivé aux autres et dont il était le seul témoin oculaire. Son discours est en permanence un discours à la troisième personne où il se contente d'imiter tous les protagonistes à travers un discours direct.

D'une manière générale le discours direct est la transcription des propos ou des pensées tels qu'ils sont censés avoir été exprimés par un personnage. Dans un texte narratif il se caractérise par deux points précédés par un verbe introducteur qui peut être une déclaration, une interrogation, une réponse, un ordre. Il se traduit également par les guillemets et par le retour à la ligne avec des répliques précédées par les tirets qui traduisent le passage d'un personnage à un autre. Il s'en suit donc dans les contes que le style direct est marqué par des séquences dialoguées qui reflètent parfois le parler quotidien. C'est précisément ce parler quotidien que tous les contes subsahariens ou presque essayent de reproduire. Quelques extraits ou fragments viennent à point nommé. Notamment ceux des contes subsahariens suivants : numéros 9,10,12,13,14, 15, 16, 17, 18 ,19, 20, 21, 24, 26 , 29.

Conte n°9 "Le prince"

Un jour, le prince fait une mauvaise chasse et ne rapporte même pas un oiseau. Il revient s'asseoir et regarde ses petits animaux ; il ne sait que faire ni où trouver à leur donner à manger. Ce jour-là, le petit charognard dit à ses compagnons : « Aujourd'hui, notre tuteur a le coeur triste car il n'a rien pour nous, mais je vais l'aider. » Il part dire au prince : « Aujourd'hui, je vais t'aider, je vais te conduire chez moi, dans mon village » Le prince est d'accord et va avertir sa mère qui lui dit :" Qu'est-ce que j'ai à voir avec tes promenades inutiles ?

Conte n°10 " Le cultivateur, sa femme et les génies"

Quelques temps après, le mari revient et voit sa cour remplie de génies. Pris de peur, il ne s'approche pas. Il reste à distance et demande à sa femme : « Pourquoi ces génies sont-ils dans la cour ? ». La femme répond : « Le plus petit est venu chercher du feu et je lui ai demandé de s'asseoir, lui disant qu'après ton retour, j'allais le raser. Les autres sont ensuite arrivés un à un en lui demandant : « Tu es venu t'asseoir, tu es venu t'asseoir ?

Conte n° 12 " La jeune fille et le lion"

Chaque jour les choses se passaient ainsi, et la fille n'osait rien dire à ses parents. Un jour elle se décida à en parler à ses parents : « Papa, chaque fois que je vais au champ un lion vient me provoquer pour me manger, je chante pour lui en disant que mon père va le tuer, alors il prend peur et s'enfuie.

Le papa répondit à sa fille : « Ne t'inquiète pas, demain nous irons ensemble aux champs et ce vieux lion je vais le tuer. S'il vient te saluer ne prend même pas la peine de répondre.

Conte n°13 "le lièvre et l'hyène"

Pendant qu'ils partaient chercher des termites, ils trouvèrent un trou à ouverture étroite. Le lièvre dit : « Hyène, vient voir ce petit trou en cas de danger, Hyène, tu y entreras aisément ».

L'hyène dit : « Compère lièvre avec tes gros yeux-là, avec tes longues oreilles-là si tu ne les mets pas ailleurs, quel danger peut me menacer, moi l'hyène, avec tes propos insolents-là »

Le lièvre dit : « Hyène, allons chercher nos termites je n'aime pas les longues discussions »

Conte n°14 "L'ingratitude"

"Les animaux sortis du puits conseillent alors notre promeneur : « attention, surtout ne laisse pas cet homme sortir du puits ! » Mais notre homme réplique : « Comment çà ? Je vous ai aidés à sortir, et je n'abandonnerai pas mon semblable au fond de ce puits ! ». Et il aide l'homme à sortir du puits.

Conte n°15 "La femme de Mesha'atsang"

Il partit un jour à la pêche et trouva sur sa route une vieille femme. Mère, dit-il, donne-moi ton fagot de bois, je t'accompagne à la maison. Il prit le fagot de bois, le porta sur la tête et accompagna la vieille chez elle. Fils, lui dit-elle, où vas-tu ?

- A la pêche, répondit Mesha'atsang

- Où ? A la rivière. Non, lui dit-elle, ne part pas à la rivière, va plutôt où j'étais chercher le bois ; il y a deux mares : l'une claire, l'autre sale. Ne jette pas ta ligne dans celle qui est claire, jette la plutôt dans la mare boueuse.

- Conte n° 16 "Le fils de Nkan"

Le petit esclave lui dit :

- Maître, voilà qu'on t'appelle

- Ah non ! Cesse de dire des folies

Il lui coupa une oreille et la mit dans son sac.

Conte n°17 "Les épouses de Kalak"

La deuxième marmite fut remplie de larmes jusqu'aux bords. Voyant cela, les gens dirent : « C'est donc ainsi ? » Kanak revint à la vie et dit à sa première femme : « C'est donc ainsi ? Si je meurs tu regagnes ton village natal ? Fais donc tes bagages et rentre tout de suite » Gang fit ses bagages et rentra à Bepei.

Conte n° 18 "Mesut-le-lièvre épouse la fille du roi"

Le roi rassembla tous ses enfants et toutes ses femmes et les informa de cette décision :

- Je vous ai réunis pour vous dire que je vais marier Ntùtùere, ma première file ici présente, vendredi de la semaine prochaine. Son mari cumulera en lui d'étonnantes qualités : le courage, l'intelligence et une force d'athlète.

- Décidément Sire, fit la favorite, vous n'arrêtez jamais de nous surprendre. Avez-vous déjà choisi l'homme avec qui elle convolera en justes noces ?

- Pas encore, mais ne vous souciez guère. Vendredi prochain, tout ira comme sur des roulettes.

- Et comment ? interrogea la femme.

- J'organiserai une compétition qui comportera plusieurs épreuves ardues. Celui qui en sortira victorieux épousera Ntùtùère. Que tout le royaume soit donc informé, et tous les hommes, jeunes ou vieux, accourent ici vendredi prochain pour tenter leur chance."

Conte n° 19 "Mesut-le-Lièvre sauve un chasseur".

Une fois revenu au lieu de départ, Mesùt demanda au crocodile :

- Est-ce que ce chasseur t'a trouvé ?

- C'est ici qu'il m'a trouvé, fit naïvement le crocodile. Et je l'ai supplié de nous venir en aide, mes enfants et moi.

- Ah bon ! C'est donc ici, à cet endroit desséché !

- Oui Tita Mesùt, répondit le caïman.

- Qu'es-tu donc venu chercher ici demanda Tita Mesùut au chasseur ?

- Je me rendais à la chasse.

- Et qu'allais-tu chercher ?

- Du gibier.

- Oh ! Mon brave homme, je suis étonné que tu fasses du mouron. Qu'as-tu devant toi ? L'homme est la seule créature à pouvoir accéder à la réflexion, et vous voulez vous en laisser accroire par une bête, fut-elle gigantesque ?

Conte n° 20 "La destitution de Memvù- le chien"

Puis il sortit de son sac un paquet de crabes grillés et un os qu'il se mit à croquer délicatement. A la vue de cet appât, Memvù-le chien perdit l'esprit.

- D'où vient cette odeur appétissante ? S'exhalerait-elle de ton sac, Mesùt ?

Mesùt, qui savait que Memvù est un goinfre, lança devant sa Majesté un crabe et un os. Le roi fit un grand bon en avant et se précipita sur ces restes. Il ne se doutait pas que son attitude remplirait toute la cour de stupeur.

- Non ! Criaient les bêtes consternées par ce spectacle déshonorant, un roi ne doit pas avoir le museau léger ! C'est très ridicule ! Nous ne méritons point un tel roi ! "

Conte n° 21 "La dette de Kimanga la Tortue"

Une nuit dame Kimanga fit cette remarque à son mari :

- A cette allure nous allons tous crever avant les premières pluies. Il nous faut quelque chose à manger. Trouve-nous un peu d'argent.

- Quoi ? Es-tu folle ?

- Un peu d'argent nous permettra de survivre pendant quelque temps.

- Mais où allons nous trouver l'argent dont tu parles ?

- Ecoute. Ton ami kùpù-le cochon est bien fortuné ! Il a toujours sa bourse pleine. Pourquoi ne pas lui demander de nous prêter une petite somme que nous lui rembourserons après l'arrivée des premières pluies. Nous aurons alors récolté nos ignames et leur vente nous permettra de lui rembourser son dû.

- Voilà une idée bien géniale.

Conte n° 24 "Pourquoi y a -t-il tant d'idiots de par le monde ? "

Un jour, trois idiots qu'on avait chassés pour leur bêtise se retrouvèrent à une croisée de chemins et se dirent :

« Peut-être arriverons-nous à quelque chose d'utile en réunissant l'intelligence de trois têtes stupides. »

Et ils poursuivirent leur chemin ensemble. Peu de temps après, ils arrivèrent devant une cabane d'où sortit le vieil homme.

« Où allez-vous ? » demanda celui-ci.

Les idiots haussèrent les épaules :

« Là où nous porteront nos jambes. On nous a chassés de chez nous pour notre bêtise »

Le vieux répliqua :

« Alors, entrez. Je vais vous mettre à l'épreuve »

 

Conte n°26 "Les trois antilopes"

Voilà qu'un homme suivi de son fils arriva à la fontaine, et nos antilopes recommencèrent à se plaindre : « Nous ne voulons pas d'homme ! » L'homme dresse l'oreille : « Quelles sont ces voix ? » . Mais le jeune homme, assoiffé, but à la fontaine sans plus attendre. Aussitôt, il se transforma en antilope sous le regard médusé de son père. Celui-ci comprit, cependant, ce qui venait d'arriver ; il soupira : « Hélas, mon fils. Si tu rencontres les hommes, enfuis-toi. Si tu croises les éléphants, sauve-toi. Mais si tu aperçois les antilopes, joins-toi à elles ». Sur ces paroles, il s'en alla.

Conte n°28 "Le prince de la pluie"

Anga grouille de jeunes gens. Mais aucun d'eux n'est entièrement pur de corps et d'esprit.

- J'en connais bien un, dit un gentil conseiller en se caressant la barbe. C'était un homme qui était originaire du même village que le père de Devi et connaissait son histoire et celle de son fils. Il la raconta au roi et aux autres conseillers.

- Je crains cependant que le père n'accepte jamais que nous ramenions son fils à Anga, dit-il, découragé.

Il réfléchit un instant. Soudain, son visage s'éclaira.

- Je connais le moyen de faire venir ce jeune homme à Anga, dit-il en riant. Avez-vous donc oublié que j'ai une fille ? Elle est la plus belle du pays et, en plus, elle est intelligente. Si je lui explique l'affaire, elle fera de son mieux et je ne doute pas un instant qu'elle ne parvienne à persuader ce jeune garçon de l'accompagner.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le roi parla immédiatement à sa fille qui trouva très amusant l'idée de séduire un gentil garçon avec l'accord de son père.

- Est-il très beau ? Demanda-t-elle avec curiosité.

- Tu le verras toi-même, répondit le roi avec impatience. Tu n'as pas à l'épouser de toute façon.

La princesse préféra ne pas répondre et commença immédiatement à préparer ses valises pour ce long voyage.

Conte n° 29 "Les trois Soeurs et Itrimoubé"

Elles appelèrent Ifara et lui dirent de s'habiller pour sortir avec elles. La première personne qu'elles rencontrèrent fut une vieille femme.

- Oh ! Bonne mère, crièrent les deux soeurs, quelle est la plus jolie de nous trois ?

La vieille répondit : « Ramatoua n'est pas mal, Raïvou non plus, mais c'est Ifara qui est la plus belle ».

Alors Ramatoua enleva à sa jeune soeur sa robe de dessus. Elles rencontrèrent un vieillard et lui dirent :

- Oh ! Bonhomme, quelle est la plus jolie de nous trois ?

Le vieillard fit la même réponse que la vieille femme, et Raïvou dépouilla Ifara de sa robe de dessous.

Ensuite elles rencontrèrent Itrimoubé, un monstre moitié homme, moitié taureau, avec une longue queue pointue.

- Voici Itrimoubé, dirent les deux soeurs, et elles lui crièrent : « Itrimoubé, quelle est la plus jolie de nous trois ? Itrimoubé poussa un grognement et répondit : « ça n'est pas difficile à dire, c'est Ifara ».

En somme, nous pouvons dire que presque tous les contes subsahariens comportent des parties dialoguées. Nous nous proposons à présent de voir si les contes Egyptiens présentent aussi des dialogues.

Les extraits de conte qui vont suivre nous donne force de confirmer que pareillement aux contes subsahariens, les dialogues parsèment les contes Egyptiens.

Conte n° 1 "La légende des deux frères "

Le cadet lui dit : « Debout ! Donne moi les semences, que je les rapporte aux champs en courant, car mon frère aîné m'a dit en m'envoyant : point de paresse ! » Sans se déranger, la femme lui dit : « Va, ouvre la bûche de terre battue et emporte ce qu'il te plaira, mais je ne veux pas interrompre ma coiffure pour te servir » Le garçon pénétra dans l'étable, choisit une énorme jarre (car son intention était de prendre beaucoup de grains), la remplit de blé et d'orge et sortit, ployant sous le faix. Elle lui dit « Ton épaule est bien chargée. Quelle quantité as-tu prise. Il répondit : « Orge : trois mesures ; froment : deux mesures. Total : Cinq. Voilà ce que supporte mon épaule ». Elle reprit : « Tu as bien du courage, chaque jour je constate que tu deviens de plus en plus fort » Elle le regardait en l'admirant. Soudain, elle se leva et lui dit : « Tu es plus fort que ton frère aîné. J'aurais dû t'épouser  

Conte n° 3 "Le duel de Vérité et de Mensonge"

Il aperçut le boeuf laissé par l'adolescent, un boeuf très, très beau d'apparence, et dit à son berger : « Que l'on me donne ce boeuf afin que je le mange ! »

Mais le berger lui dit : « Il n'est pas à moi, je ne saurais donc te le donner ». Alors Mensonge lui dit : « Vois, tous mes boeufs, ils sont tous en ta possession, donne l'un d'eux au propriétaire de celui-là ». Le jeune homme entendit que Mensonge s'était emparé boeuf. Il vint aussitôt à l'endroit où se tenait le berger et lui dit  de son: « Où est mon boeuf ? Je ne le vois plus au milieu des tiens » le berger répondit : « Tous les boeufs, tous sont pour toi, emmène celui que tu désires » Le jeune homme dit : « Existe-il un boeuf aussi grand que le mien ? Quand il se tenait debout dans l'ïle d'Amon, la touffe de sa queue reposait parmi les papyrus, tandis que l'une de ses cornes était sur la colline de l'occident, l'autre sur la colline de l'orient, le Nil en sa crue étant la place de son repos, et soixante veaux étaient mis au monde pour lui quotidiennement ». Le berger lui dit : « Est-il un boeuf aussi grand que celui dont tu parles ? 

Conte n° 4 "L'amitié des deux chacals"

Le lion fort surpris ne put s'empêcher de leur demander :

- Eh bien, pourriez-vous m'expliquer par quel prodige vous ne vous êtes pas enfui à mon approche ? Etes-vous inconscients ? Ne voyez-vous pas que je suis affamé et à la recherche de nourriture ?

L'un des deux chacals prit la parole et dit :

- Pour sûr, Ô Seigneur ! Nous sommes forts conscients de cet état de fait. Nous avons vu que tu étais en chasse et que tu allais te jeter sur nous et nous dévorer. Nous avons cependant décidé de ne pas fuir. Quoi que nous fassions, aussi vite que nous puissions courir, tu nous rattraperais. Nous avons donc décidée de ne pas fuir. Nous préférons que tu ne sois pas épuisé au moment où tu décideras de nous dévorer. Nous préférons mourir rapidement et non souffrir par une mort lente.

Conte n° 5 "La femme adultère"

Des jours après cela, comme il y avait un pavillon de plaisance dans le jardin d'Oubaoner, le vilain dit à l'épouse de celui-ci : « N'y a-t-il pas un pavillon ? Allons donc y passer un moment ». La femme parla donc à l'intendant qui était chargé de l'entretien du jardin : « Fais préparer le pavillon de plaisance » Puis elle s'y rendit et y passa le jour à boire...l'homme vil descendit dans l'étang.

Conte n° 6 "La boucle de la rameuse"

Sa Majesté dit : « Pourquoi ne ramez-vous plus ? » Elles répondirent : « C'est que notre commandant s'est arrêtée ». Sa Majesté dit alors à celle-ci : « Pourquoi ne veux-tu plus ramer ? » Elle répondit : « Ma boucle d'oreille faite de turquoise neuve est tombée dans l'eau »

Sa majesté : « Je te la remplacerai »

La jeune fille : «  C'est celle-ci que j'aime et non sa semblable »

Sa Majesté dit alors : « Que l'on amène jusqu'à moi le prêtre lecteur en chef Djadjaemankh, mon frère, j'ai agi conformément à ce que tu m'as dit, et le coeur de ma Majesté s'est diverti à contempler ces rameuses. Mais la boucle d'oreille, faite de turquoise neuve appartenant au commandant est tombée dans l'eau ; celle-ci s'est arrêtée, ne voulant plus ramer. Le trouble a gagné ses compagnes de rang. Je lui ai dit : « Pourquoi ne veux-tu plus ramer ? 

Conte n° 8 "Le prince prédestiné"

Ils lui dirent en manière de conversation :

« D'où viens-tu, bon jeune homme ? Il leur dit :

« Moi, je suis fils d'un soldat des chars du pays d'Egypte. Ma mère mourut, mon père prit une autre femme. Quand survinrent les enfants, elle se mit à me haïr, et je me suis enfui devant elle ».

Ils le serrèrent dans leurs bras, ils le couvrirent de baisers. Or, après que beaucoup de jours eurent passé là-dessus, il dit aux princes :

« Que faites-vous donc ici ? » Ils lui dirent :

« Nous passons notre temps à faire ceci : Nous nous envolons et celui qui atteindra la fenêtre de la fille du prince de Naharinna, on la lui donnera pour femme ». Il leur dit : « S'il vous plait, je conjurerai mes jambes et j'irai m'envoler avec vous ».

Nous pouvons dire au regard de ce qui précède que les dialogues qui entrecoupent les contes de notre corpus font que l'univers fictif, merveilleux et fantastique de ces derniers se rapproche de plus en plus du vécu quotidien des hommes. Outre ce style direct, les contes laissent apercevoir les proverbes.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway