UNIVERSITE DE BANGUI REPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE
1
INSTITUT UNIVERSITAIRE DE Unité - Dignité -
Travail
GESTION DES ENTREPRISES
(I.U.G.E)
Tel : 21 61 57 67
BP : 1067 Bangui
L'INCIDENCE DE LA FRAUDE
FISCALE SUR L'ECONOMIE
CENTRAFRICAINE.
Présenté et Soutenu par :
Sous la Direction Scientifique de :
M. Odilon WAKANGA M. Florent OUANDJI
Etudiant en Année de Licence. Assistant à
l'Université de BanguiChef de Département du
Second
Cycle à l'I.U.G.E.
30ème Promotion
Année Académique 2010 - 2011
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
Introduction générale 1
Chapitre 1 : Les causes et manifestations de la fraude
fiscale.........6
Section 1 : Les causes de la fraude fiscale
.6
Section 2 : Les manifestations de la fraude fiscale
14
Chapitre 2 : Les conséquences de la fraude fiscale
sur les finances
Publiques............................................................23
Section1 : La baisse des recettes fiscales 23
Section2 : l'incapacité de l'Etat de finaliser ses
objectifs ..27
Chapitre 1 : Les effets de la fraude
fiscale.................................
|
33
|
Section 1 : Sur le plan social
|
.33
|
Section 2 : Sur le plan économique
|
.35
|
Chapitre 2 : Les mesures de lutte contre la
fraude......................
|
37
|
Section 1 : les mesures administratives et technique
|
37
|
Section 2 : les mesures socio -politiques
|
48
|
Conclusion générale
|
.51
|
A notre père feu Michel WAKANGA et notre
Oncle Michel KINGUl qui n'ont pas eu la chance de voir le fruit de leurs
efforts. Paix à leurs âmes et que là où ils sont,
qu'ils puissent bénir ce travail.
A ma famille qui m'a toujours témoigné
son affection et apporté réconfort et soutien dans les moments
les plus difficiles de ma vie.
3
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
QUI PAIE SES IMPÔTS BÂTIT SON PAYS
5
Nous tenons à exprimer notre profonde
gratitude au Seigneur Dieu pour la vie, la santé, et toutes les
grâces reçues tout au long de cette année
académique.
Notre gratitude va également à
l'endroit de celles et ceux dont l'apport considérable a rendu possible
notre recherche.
Puissent-ils se reconnaître à travers
:
- Monsieur Florent OUANDJI, chef de
Département du Second Cycle à l'IUGE qui a bien voulu diriger
scientifiquement ce travail ;
- Monsieur Alphonse SELEKO, notre directeur technique
pour sa volonté et sa détermination à la
réalisation de ce travail ;
- Monsieur Christophe OUAPOU, Directeur de
l'I.U.G.E ; - Monsieur Georges DEMBA Evans, Directeur des études
;
- Tout le corps professoral de l'institut
universitaire de gestion des entreprises pour leur encadrement
;
- Nos parents :
L'abbé Maxime WAKANGA, Freddy, Régis,
Augina, Sophie et Marie INGAO lesquels m'ont conduit sur le chemin de la
réussite ;
- La famille BONGO, WAPOUNAMBA, MADENGA,
NDEMAGOUDA
POLOMAYO et la famille VOYEMAWA, pour leur soutien
tant matériel, que spirituel pour la réussite de ce travail
;
- Nos amis et connaissances qui nous ont
été d'un soutien moral tout au long de notre
formation;
- Aussi, nous remercions tous nos collègues
de la 30ème promotion, qui ont été
nos compagnons de travail durant l'année, particulièrement ceux
avec qui nous avons traversé des étapes que nous croyions au
départ insurmontables ;
Que ceux qui nous ont aidés de près ou
de loin, trouvent ici l'expression de notre gratitude.
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
Arr. : Arrêté
|
Art : Article
|
BM : Banque Mondiale.
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CA : Chiffre d'Affaires.
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CDS : Contribution de Développement
Sociale.
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CEMAC : Communauté Economique Monétaire
en Afrique Central.
|
CGI: Code Général des
Impôts.
|
CGIF : Code Général des Impôts
Français.
|
CPC : Code Pénal
Centrafricain.
|
DA : Droit d'Assisse.
|
DE : Droit d'Enregistrement.
|
DF : Droit Fixe.
|
DGID : Direction Générale des
Impôts et des Domaines.
|
DSF : Déclaration Statistique et
Fiscale.
|
FMI : Fonds Monétaire
International.
|
IFPP : Impôt Forfaitaire sur les Revenus des
Personnes Physiques.
|
IL : Impôt Libératoire.
|
IMF : Impôt Minimum
Forfaitaire.
|
IRPP : Impôt sur les Revenus des Personnes
Physiques.
|
IS : Impôt sur les
Sociétés.
|
IUG : Impôt Unique Global.
|
IUGE : Institut Universitaire de Gestion des
Entreprises.
|
MF : Minimum Fiscal.
|
NIF : Numéro d'Identification
Fiscale.
|
RCA : République
Centrafricaine.
|
TTC : Toutes Taxes Comprises.
|
TVA : Taxe sur la Valeur
Ajoutée.
|
7
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
La survie de l'Etat exige la participation
financière de sa population, à travers l'impôt pour
pourvoir aux besoins publics dont il est responsable.
L'apparition de la fraude fiscale remonte à la
création de l'impôt ; et depuis lors, fraude et impôt, ne
sont plus séparés. La fraude constitue une réaction
pacifique à l'impôt. Celle-ci a toujours suscité des
réactions souvent très violentes.
L'impôt est considéré comme «
un prélèvement obligatoire opéré par la puissance
publique et ayant pour objectif essentiel la couverture des dépenses
publiques, à repartir entre les contribuables, en fonctions de leurs
facultés contributives1 », et souffre toujours de
fraude.
Il importe de faire la différence entre la fraude
fiscale, l'évasion fiscale et la contrebande.
~ La fraude fiscale est un acte par lequel un
contribuable tente d'échapper à ses obligations légales et
cela de manière intentionnelle. Elle peut être
considérée dans une action ou dans une simple
omission.
~ L'évasion fiscale2 est le fait qu'un
contribuable exploite les failles du système fiscal afin de
réduire le montant de l'imposition. Le contribuable parvient à
échapper à l'impôt, c'est-à-dire qu'il minore
volontairement la base imposable (soit en augmentant les dépenses, soit
en diminuant les recettes) sans pour autant violer la loi fiscale.
~ Il faut également distinguer la fraude fiscale
de la contrebande. La contrebande est définie par l'article 405 du code
de douanes et porte essentiellement sur les marchandises. Il s'agit des actes
qui ont pour objectif d'éluder matériellement à
l'obligation de la conduite en douane
1 ARDANT(G), Histoire de l'impôt,
2eme volume, édition 1971 - 1972.
2 La politique fiscale et fiscalité,
édition 27 Aout 2008.
9
des marchandises. Autrement dit, la contrebande s'entend
des actes d'importations et d'exportations en dehors des bureaux de
douane.
La fraude fiscale est une réalité en
Centrafrique comme dans les autres pays. Elle menace les entrées
budgétaires de l'Etat, mais aussi, elle met en cause l'application
correcte et efficace de la loi fiscale qui assure au moins en théorie
une certaine justice fiscale et les conditions de libre
concurrence.
La fraude peut être nationale ou internationale.
Elle est nationale lorsqu'elle est opérée dans les limites de la
souveraineté d'un Etat. Elle met le contribuable face à
l'administration fiscale de son pays.
Cependant, la fraude est dite internationale, lorsque
le contribuable met en oeuvre des moyens lui permettant de contourner les lois
fiscales de plusieurs pays. Elle est souvent l'oeuvre des grandes
firmes.
Si la fraude consiste à minorer le
bénéfice fiscal ou la matière imposable, les moyens
utilisés par les fraudeurs sont extrêmement nombreux de telle
sorte qu'il est difficile de mesurer l'ampleur de la fraude. Ainsi, il ne peut
pas par hypothèse, exister de statistique en matière de la fraude
fiscale car les fraudeurs ne cherchent de plus en plus qu'à renforcer
les techniques de fraude. Or une évaluation de la fraude doit se faire
à partir des fraudes déjà découvertes et une
évaluation de recouvrement de l'impôt.
Cependant, l'administration fiscale devra chercher les
raisons pour lesquelles les contribuables se dérogent de leurs
obligations fiscales.
Les raisons de cette fuite devant l'impôt se
trouvent dans la recherche des causes de la fraude qui constituent un
phénomène pour l'ensemble du droit fiscal.
Toutefois, il faut dire que la fraude fiscale n'est
pas seulement l'expression des petits contribuables en difficultés
(communément
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Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
appelés Boubanguérés), mais elle
est surtout l'oeuvre des grandes entreprises. L'objectif du contribuable est de
payer moins d'impôt car la fraude lui est profitable.
Les pertes probables qu'elle fait enregistrer à
l'Etat amènent ce dernier à la combattre à travers les
reformes fiscales.
L'étude du problème de la fraude fiscale
s'avère très importante parce qu'elle affecte lourdement
l'équilibre économique et budgétaire d'un Etat, surtout un
pays en voie de développement comme la République Centrafricaine
dont le budget repose essentiellement sur les recettes fiscales.
Les difficultés économiques et
financières de la RCA nous amènent à
réfléchir sur : « l'incidence de la fraude fiscale sur
l'économie centrafricaine ».
Pour cela, on se pose la question de savoir qu'est ce
que la fraude fiscale? Quelle sera la réaction de l'Etat et en
particulier de l'administration fiscale face au problème de la fraude
dont l'influence a un coût sur l'économie centrafricaine ? Quels
sont les moyens de lutte contre la fraude fiscale ?
En RCA, c'est le code général des
impôts crée par l'ordonnance
N° 58/9 du 30 décembre 1958
complété et modifié plusieurs fois par les lois de
finances qui prévoit la répression de la fraude. A cela s'ajoute
le code des douanes de la CEMAC (Communauté Economique Monétaire
en Afrique Central) ainsi que le Code Pénal Centrafricain.
Le problème de la fraude fiscale demeure
toujours capital entre autres ses conséquences pèsent lourdement
sur l'économie, ce qui est caractérisé par une
économie faible ; une insuffisance des recettes fiscales à
couvrir les charges publiques.
11
Face à ces différentes causes, il est
nécessaire de lutter efficacement contre la fraude afin
d'améliorer les recettes fiscales de l'Etat.
La non couverture des dépenses publiques oblige
le gouvernement à entreprendre des reformes au sein de l'administration
fiscale. Ces reformes se sont manifestées d'abord par la dissolution de
l'administration douanière par décret présidentiel du 02
Septembre 2006. Cette première reforme permet d'améliorer les
recettes fiscales. Ensuite vient la bancarisation des recettes fiscales
initiée par le gouvernement à la date du 26 janvier 2010. Cette
deuxième reforme permet de sécuriser les recettes afin de
promouvoir une gestion saine obéissant au principe de la bonne
gouvernance.
Notre travail est divisé en deux grandes
parties équitables : la première partie sera consacrée aux
généralités de la fraude fiscale. Ici il sera question de
donner d'abord les causes et les manifestations de la fraude fiscale, ensuite
de présenter les conséquences de la fraude fiscale sur les
finances publiques. La seconde partie sera basée sur les effets
socio-économiques et l'analyse critique des moyens de lutte contre la
fraude fiscale.
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Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
Le phénomène de la fraude fiscale est
complexe d'où la nécessité de
présenter les causes et les manifestations (chapitre 1), afin
d'analyser les conséquences sur les finances publiques
(chapitre 2).
13
La fraude fiscale est un délit qui peut avoir
pour auteur une personne physique ou morale. Face à l'ampleur du
phénomène, il convient d'en rechercher les causes (section 1),
d'en présenter les différentes manifestations de la fraude
(section 2).
Section 1 : Causes de la fraude fiscale
Beaucoup de raisons expliquent le comportement
incivique des contribuables devant les charges publiques. L'administration
fiscale, face à l'ampleur du phénomène a
décidé d'en chercher les causes à partir de quelques
éléments générateurs.
Paragraphe1 : définition de la fraude fiscale
. La fraude fiscale est la violation directe et
volontaire de la loi
fiscale, le législateur centrafricain n'a pas
défini expressément la notion de la fraude fiscale. Le
délit de la fraude fiscale tel qu'il découle de l'article 1741 du
Code Général des Impôts Français dispose : «
quiconque s'est frauduleusement soustrait ou tenté de se soustraire
frauduleusement à l'établissement ou au paiement total ou partiel
de l'impôt ; soit qu'il ait volontairement omis de faire sa
déclaration dans les délais prescrits ; soit qu'il ait
organisé son insolvabilité ou mis
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Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
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obstacle par d'autres manoeuvres au recouvrement de
l'impôt ; soit en agissant de toute autre manoeuvre
frauduleuse...»3.
Pour Marc DASSESSE et Pascal MINNE, la fraude fiscale
implique nécessairement une violation de la loi fiscale en vue
d'échapper totalement ou partiellement à
l'impôt4.
Le délit de la fraude fiscale est établi
par la réunion des éléments suivants :
1°) l'élément légal : en
RCA, nous pouvons dire que l'élément légal est l'article
1741 du Code Général des Impôts Français qui
définie la fraude fiscale.
2°) l'élément matériel : il
ne peut y avoir fraude sans qu'aucune preuve ne soit établie. Elle se
caractérise le plus souvent par la minoration de la base d'imposition
(par exemple en augmentant fictivement les frais et charges) ou bien encore par
la déclaration partielle des recettes. Il peut prendre les formes
suivantes selon l'article 1741 du C.G.I.F précité :
* soit de l'omission volontaire de déclaration
dans les délais prescrits ;
* soit de la dissimulation volontaire des sommes sujettes
à l'impôt ;
* soit de la passation délibérée des
écritures fictives dans les livres comptables ;
* soit de l'émission de fausses
factures.
3 JACQUES (J.B.) et LAMBERT(T.), Droit Fiscal,
éd. PUF, Paris 2003, p. 212
4 DASSESSSE (M ;) et MININE (P.), Droit Fiscal,
principe généraux et impôts sur les revenus, 4è
éd., Bruxelles, Bruyant, 1996, p.69
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
15
3°) l'élément moral ou intentionnel
: c'est l'élément le plus important car, le plus difficile
à prouver. La fraude est un acte prémédité qui
demande une représentation psychologique de l'acte
délictueux.
Le contribuable qui se prépare à se
soustraire à ses obligations civiques connaît d'avance le fruit
dont il peut en tirer. C'est dans ce sens qu'il cherche à mettre en
place, tous les moyens qui lui permettront de réaliser ses
désirs. De ce fait, on peut parler de la fuite devant l'impôt sans
une intention frauduleuse de la part du contribuable. L'infraction est
constituée lorsque le contribuable à qui l'on reproche la fraude
l'a fait de manière intentionnelle. Pour être punissable la fraude
fiscale doit ainsi être commise avec conscience et volonté et dans
le but de tromper l'administration fiscale.
Paragraphe 2 : les causes de la fraude fiscale
Aujourd'hui, plusieurs facteurs expliquent le
comportement incivique des contribuables devant les charges publiques. Il
convient d'en rechercher les causes à partir de quelques
éléments générateurs qui sont entre autres, le
comportement civique du contribuable, la situation économique du
contribuable et la situation politique.
1-Le comportement civique du contribuable
Beaucoup de centrafricains commettent l'erreur de dire
que l'Etat leur réclame plus qu'il n'en faut. Ils comparent souvent la
République Centrafricaine avec les pays à faible taux
d'impôt sans pour autant se rendre compte que ces pays ont d'autres
sources de recettes dont notre pays ne dispose pas. Jusqu'alors, certains
contribuables ignorent le bien fondé de l'impôt qui permet de
faire fonctionner le service de la santé, de l'éducation de la
justice etc.
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Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
Le raisonnement de la masse paysanne est encore plus
mauvais qu'on ne puisse le croire. Elle pense que le produit de l'impôt
en occurrence la taxe additionnelle supprimée depuis 1994 est
essentiellement destinée à payer les fonctionnaires ; alors que
le pourcentage de cet impôt dans le budget de l'Etat, était
insignifiant et ne pourrait servir au financement des frais de fonctionnement
de l'appareil administratif.
Certains commerçants et entrepreneurs de
transports (surtout les nationaux) s'estiment être sur-imposés par
rapport aux étrangers installés sur le territoire national.
Alors, on se demande s'il existe un régime spécifique aux
étrangers et un autre applicable aux nationaux d'après eux, ce
sont les camerounais, les tchadiens et autres exerçant sur le territoire
national qui devaient être soumis à un traitement fiscal plus
sévère. Les centrafricains de droit devraient par
conséquent être épargnés. Mais si les centrafricains
avaient le sens du civisme, ils pourraient savoir que normalement le maximum
d'effort devrait être réalisé par ceux qu'ils appellent
`'les fils du pays». Car si nous faisons peser la charge fiscale sur les
étrangers, une fois repartis dans leurs nations d'origine, qui pourra
contribuer au développement de notre pays, surtout à cette
époque où les centrafricains doivent se sacrifier pour
l'épanouissement du pays, refuser de contribuer, revient à se
donner la volonté de rester éternellement dans la misère.
L'incivisme fiscal est à la base de la fraude. En principe, les
centrafricains devraient être un modèle pour les étrangers
installés dans notre pays. Leur comportement face à l'impôt
fait naître pour ces derniers, le désir de ne pas
contribuer.
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Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
2- La situation économique du contribuable
Un contribuable supporte facilement le poids d'un
impôt quelconque quand ses activités sont florissantes. Il paie
ses impôts de bonne foi dans l'espoir de les récupérer sur
les consommateurs. C'est le cas par exemple d'un contribuable qui se trouve en
situation de monopole. Les produits fabriqués par lui auront la chance
d'être écoulés rapidement, sa trésorerie est
prospère lui permettant de se libérer des différents types
d'impôts. Mais quand il se trouve en situation de concurrence où
il a des difficultés financières, il sera tenté de
frauder.
Cependant, les considérations
économiques ne sont pas étrangères à la fuite
devant l'impôt : d'une part, la situation financière du
contribuable commande souvent son comportement vis-à-vis du fisc ;
d'autre part, la conjoncture économique générale
intervient dans les éléments du développement de la fraude
fiscale.
a°) La situation financière du
contribuable
La situation économique du contribuable est
l'élément déterminant de la fraude. Il est évident
que plus le tarif de l'impôt est élevé, plus le
contribuable est tenté de frauder, car le bénéfice qu'il
retire de sa fraude est d'autant plus élevé. D'autre part si le
contribuable se trouve dans une situation économique prospère, il
a tendance à payer exactement ses impôts. Ce qui n'est pas le cas
lorsqu'il se trouve dans une situation économique difficile. Il sera
tenté de fuir l'impôt s'il estime que le paiement intégral
de ses impositions condamne son entreprise à disparaitre.
18
b°) La conjoncture économique
En période d'expansion où toutes les
activités économiques sont rentables, l'impôt est une
affaire de bonne volonté. Mais quand le pays se trouve dans une
situation de crise, la fraude est accentuée. Le contribuable refuse de
payer l'impôt car, la situation du moment ne lui permet pas de surmonter
certaines difficultés. La conjoncture économique influence ainsi
la fraude, parce qu'elle facilite la répercussion de l'impôt sur
d'autres contribuables5. C'est notamment le cas pendant les
périodes de la dépression, les commerçants n'ayant pas la
possibilité de rejeter la charge de l'impôt sur leurs clients ont
tendance à chercher à l'éluder.
3- La situation politique du contribuable
Certaines situations politiques peuvent expliquer le
comportement des contribuables vis-à-vis du fisc. C'est le cas par
exemple de l'application par l'administration fiscale d'adopter une politique
dite « fiscalisme ». Cette politique consiste à utiliser le
prélèvement fiscal non seulement pour faire face aux charges
publiques mais aussi comme un instrument de politique sociale. Il permet de
réduire les inégalités entre les diverses couches sociales
en procédant à une politique de redistribution de revenus en
faveur de la classe sociale la plus défavorisée. Il permet
également de lutter contre la fraude en augmentant les différents
taux. L'Etat, pour des raisons du bien être social, peut dans certains
cas, réduire la consommation d'alcool en surtaxant les boissons à
forte teneur d'alcool comme le whisky par rapport aux boissons
hygiéniques (bières et vins). Les alcooliques qui voient leur
pouvoir diminuer (car la taxe est incorporée au prix de
5 TIXIER (G): Droit Pénal Fiscal, Dalloz 1980,
p.328
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
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19
vente), se verront dans l'obligation de réduire
leur consommation. Mais ce n'est qu'une hypothèse valable pour ceux dont
les besoins en alcool n'occupent pas une place importante dans leurs
dépenses. Selon Paul M. GAUDEMET6, les classes qui
détiennent le pouvoir ont donc tendance à rejeter la charge
fiscale sur d'autres catégories sociales. Le groupe social qui se croit
de ce fait être opprimé va tenter par tous les moyens
d'échapper à l'impôt. La résistance du contribuable
pour accomplir son devoir fiscal est encore accentuée quand un pays
traverse une période de crise, la conception de l'impôt perd sa
valeur. Comme c'est la raison première mais aussi instrument d'une
politique sociale ou d'une politique économique.
Dès lors, la classe sociale qui supporte
l'impôt à tendance à se voir opprimée par la classe
qui détient le pouvoir politique. Dans une telle situation, la fuite
devant l'impôt lui apparait comme une forme de résistance. Pour y
remédier, l'administration est obligée d'exercer le
prélèvement accru sur les contribuables
honnêtes.
a°) La résistance de la classe
sociale
L'histoire fiscale prouve toujours que les classes qui
détiennent les pouvoirs politiques ont résisté à la
tentation de rejeter la charge fiscale sur les autres catégories
sociales qui supportent normalement leurs charges fiscales ; ce qui pousse la
classe sociale à chercher à échapper aux
prélèvements fiscaux afin de résister à toute forme
d'oppression venant de la part des pouvoirs publics. En République
Centrafricaine, le constat est amer. On assiste à une politique fiscale
à deux vitesses. La première consiste à traquer en
dépit de leur bonne foi, les contribuables honnêtes qui se
déchargent normalement à leurs obligations fiscales.
6 GAUDEMET (P-M), Précis de science et
Technique Fiscale : le fiscalisme
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
En revanche, la seconde vise à conférer
une certaine immunité fiscale à certaines autorités qui
tiennent des activités commerciales en violation des normes fiscales
malgré les faveurs qui leur sont accordées par l'administration
fiscale .C'est pourquoi pour répondre a cette injustice, certains
contribuables cherchent à éluder l'impôt. C'est ce qui a
fait dire à Leroy BEAULIEU dans son traité de la science des
finances : « Le contribuable lésé a le droit de chercher
à échapper par la dissimulation, à dérober son
actif à la vue et à plusieurs poursuites du fisc
»7. Face à la situation politique, le
phénomène de la fuite devant l'impôt tient aussi à
des préoccupations d'ordre technique.
4- La situation technique de la fraude fiscale
La cause technique essentielle de la fuite devant
l'impôt est la complexité du système fiscale centrafricain
qui, pour la plupart du temps est calqué sur le modèle
français. Les normes fiscales doivent être souples de façon
à permettre une amélioration de relation entre le fisc et le
contribuable. Ce qui pousse ce dernier à frauder. La fiscalité
est si complexe que le fisc lui-même s'y reconnait parfois difficilement
; le contribuable peut échapper entre les mailles du réseau fisc
et l'administration fiscale et l'administration fiscale ne peut les surveiller
aisément. Cette complexité technique du système fiscal
permet aux établissements d'échapper à l'impôt sans
contrevenir à la loi fiscale.
Ces causes techniques sont de deux ordres et se
résument aux techniques fiscales plus perfectionnées d'une part
et sur la discrimination des tarifs résultant d'un contrôle fiscal
plus compliqué d'autre part.
7 BEAULIEU(L) : traité de la science des
finances, p.27
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a°) Les techniques perfectionnées de
l'évaluation matière imposable
Les techniques perfectionnées de
l'évaluation de la matière imposable s'opposent à un
contrôle efficace. Ainsi, l'évolution du système fiscal et
l'adoption des techniques perfectionnées pour évaluer la
matière imposable ont développé la fuite devant
l'impôt. A l'époque où la matière était
évaluée par la technique des signes extérieurs, la fraude
fiscale n'était guère possible car il était aisé
pour le fisc de constater l'existence des signes extérieurs .Il n'y
avait pas de fraude pour l'impôt ; par contre, les techniques les plus
perfectionnées de l'évaluation de la matière imposable au
moyen de la déclaration de l'établissement exigent des
investigations complexes pour saisir la matière imposable. Dans sa
réalité, le contrôle est souvent difficile notamment pour
certains revenus de profession non commerciale, une telle technique n'est pas
à l'abri de la fraude des établissements.
b°) La discrimination des tarifs au moyen d'un
contre fiscal plus compliqué.
La discrimination des tarifs au moyen d'un
contrôle fiscal plus compliqué facilite la fraude fiscale en
multipliant les catégories de matières imposables soumises
à des taux différents. Le système fiscal multiplie les
possibilités de fuite devant l'impôt. En R.C.A8, le
taux de l'impôt est fixé par la loi de finance dans le Code
Général des Impôts en son article 177 comme suit
:
v' 15% pour les personnes physiques et les personnes
morales non passibles de l'impôt sur les sociétés
;
v' 30% pour les personnes morales passibles de
l'impôt sur les
8 Art 177, Code Général des Impôts
2009.
22
sociétés. Le montant des impositions est
arrondi à la dizaine de francs la plus voisine.
Dans tous les cas, le montant de l'impôt ne peut
être inférieur à 30.000F CFA. La multiplication « des
dépenses fiscales »c'est-à-dire des mesures
dérogatoires accordant pour des raisons diverses des allègements
fiscaux à certains établissements est source d'abus et de fraude.
De toutes ces causes qui impliquent aujourd'hui le comportement frauduleux des
contribuables vis-à-vis du fisc, les manifestations se présentent
sous des formes variées.
Section 2 : Les diverses manifestations de la fraude
fiscale
Malgré la ferme volonté de
l'administration fiscale de déceler tous les contribuables fraudeurs,
les manoeuvres idéalisées par ces derniers sont difficiles
à énumérer de façon exhaustive. Toutefois, on
retiendra deux types de manifestations de la fraude fiscale à savoir :
la dissimulation matérielle et comptable.
Paragraphe 1 : La dissimulation matérielle
La dissimulation matérielle de l'objet
imposable est la forme la plus grossière de la fraude. Par exemple, la
dissimulation des marchandises importées pour échapper aux droits
des douanes. Ainsi, la dissimulation matérielle consiste donc pour le
contribuable, à cacher les éléments devant entrer dans la
base d'imposition ; cette forme de fraude vise beaucoup plus l'assiette de
l'impôt.
1°) L'assiette de l'impôt
On entend par l'assiette de l'impôt, la base
d'imposition c'est-àdire la matière sur laquelle un taux sera
appliqué. C'est une technique
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23
fiscale qui consiste à déterminer le
montant de la matière imposable. Pour les impôts directs sur les
revenus perçus au profit de l'Etat, l'assiette de l'impôt consiste
à calculer le montant des revenus acquis par le contribuable au cours
d'une période donné, sur lequel un taux, un tarif pourra
être appliqué. De cette définition découle
l'idée selon laquelle l'impôt n'existerait que sur la base
d'assiette. De ce fait, l'assiette est exposée à toutes sortes de
manoeuvres frauduleuses de la part des contribuables.
Quelque soit le mode d'évaluation de la
matière imposable (évaluation par le contribuable,
évaluation par les tiers), le contribuable est toujours animé
d'une intention frauduleuse. Il fera tout pour minorer la base d'imposition. A
côté de la dissimulation matérielle très
élémentaire, il y a une autre forme de dissimulation plus
élaborée qui est la dissimulation comptable.
Paragraphe 2 : la dissimulation comptable
Contrairement à la dissimulation
matérielle, la dissimulation comptable : « elle est d'une forme
beaucoup plus élaborée, pour les impôts établis sur
déclaration et servant de base aux vérifications du fisc
»9. Cependant, l'administration se méfie le plus souvent
des fraudes comptables du fait de certaines entreprises qui pratiquent un
double bilan pour échapper au fisc.
1- la pratique du double bilan
Il arrive que le contribuable présente deux
bilans pour un même exercice comptable. D'une part, le contribuable
présente au fisc, pour l'établissement des impositions le bilan
fictif et d'autre part, il établit un
9 GAUDEMET (P) : Finances Publique, Tome 2,5éd,
Montchrestien 1976
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bilan commercial reflétant la
réalité des opérations effectuées par
l'entreprise.
En RCA, le système fiscal est
déclaratif, ce qui revient au contribuable de déclarer lui
même le montant de son chiffre d'affaires ou de fournir à
l'administration fiscale les documents comptables relatant la vie de
l'entreprise durant l'exercice concerné. Ces documents qui doivent
être sincères, réguliers en la forme sont de nature
à permettre à l'administration fiscale de définir la base
de l'imposition sans aucune difficulté.
Cependant, il n'est pas rare de voir le contribuable
se protéger en fraudant par la production d'un double
comptabilité, une comptabilité minorée pour le fisc et une
autre exacte pour lui-même.
La première comptabilité destinée
au fisc, est inexacte car elle est caractérisée par des
infractions mensongères. L'objectif recherché à travers le
document est d'amener l'administration fiscale à croire à la
véracité et à la sincérité des informations
contenues dans le bilan. Ce qui permet évidement au contribuable d'avoir
moins de droits et taxes à payer.
Contrairement au premier, le second document est quant
à lui exact. Le bilan vrai et sincère retrace fidèlement
l'image de l'entreprise, car le bilan est un tableau qui représente la
situation d'une entreprise à un moment donné de son exercice ou
bien, le bilan est la photographie de la situation financière d'une
entreprise à un moment donné.
2 - les minorations des recettes
Pour pouvoir tromper l'administration fiscale, le
contribuable peut simplement dans ses déclarations, réduire le
montant des recettes qu'il a réalisées au cours de l'exercice
fiscal. Ainsi en matière de minoration de
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recettes, deux méthodes doivent être
distinguées selon ce qu'il s'agit de la vente sans facture d'une part et
de la facture sans vente d'autre part.
A- Cas des petits commerçants
(Boubanguérés)
Pour le cas présent, nous nous efforcerons
d'examiner les diverses manoeuvres utilisées par les petits
commerçants pour échapper à l'imposition. Sous cette
dénomination, nous n'entendons que les contribuables dont le volume des
affaires ne dépassent pas le seuil du forfait fixé par les
articles 20 à 22 du Code Général des impôts de la
République Centrafricaine. Cette limite est de 30 millions de francs
CFA. Ainsi, tous ceux qui sont présumés ne pas dépasser
cette limite, ne sont pas astreints à la tenue d'une comptabilité
régulière et complète. Ils sont de ce fait soumis au
régime du forfait.
La fraude est l'exercice d'une profession non conforme
à celle mentionnée sur le titre de patente. Les
commerçants de la place utilisent parfois des patentes des articles
`'prêt à porter» pour la vente des bijoux ou des pagnes ou
encore des patentes de vente à l'étalage pour le
commerçant boutiquier.
Ces derniers temps, le marché fantôme
dénommé `'marché NGAOUI», situé à
proximité de la mosquée Arabe du Km5, qui ne fonctionne que les
après-midis s'est spécialisé dans la vente des articles et
des produits pharmaceutiques (Trama dol, communément appelé
Tramons dont l'abus est dangereux pour la santé), venant exclusivement
du Nigéria. La plupart de ces musulmans vendent sans titre de patente. A
l'arrivée d'un agent du fisc ou d'un huissier, cinq ou dix minutes
suffisent pour que ces gens disparaissent avec leurs produits. Il convient de
signaler que ce marché est réputé dans la pratique du
marché parallèle. Les transactions se font sans factures. Dans
leur jargon
26
27
(business) qui veut dire carte sur table, les
bénéfices réalisés dans de telles affaires
échappent à l'impôt.
Partout dans les quartiers de la capitale, nous
trouverons des débitants clandestins de boissons. Ces femmes qui vendent
chez eux à la maison des bières étrangères comme
PRADO, ou la `'bière 33» du whisky etc.., ne sont pas connues de
l'administration fiscale. Elles tiennent également des restaurants. Ces
activités ne sont pas fiscalisées, par exemple à
l'Impôt Global Unique (IGU). Ce cas n'est pas le seul à retenir
notre attention. On pourrait dire que la moitie des activités qui
s'exercent à Bangui échappe au fisc.
B- Cas spécifique de la fraude douanière
La fraude douanière est encore beaucoup plus
développée en Centrafrique. Nous constatons à l'heure
actuelle que tous les marchés centrafricains sont envahis des produits
divers d'origine étrangère. On y trouve des pagnes, des bijoux,
des voitures, des produits cosmétiques et des produits pharmaceutiques
dont les ventes ne sont pas règlementées. Ces produits font
rarement l'objet d'une déclaration en douane.
Beaucoup de commerçants se rendent au Cameroun et
Nigéria, achètent diverses marchandises pour les revendre
à Bangui et dans les villes de l'arrière pays. Ces marchandises
sont déviées à la frontière afin de rentrer
frauduleusement sur le territoire. La plupart des voitures de tourisme, des
minibus qui sillonnent les rues de la capitale et celles des provinces ont
été l'objet de cette pratique. Partout dans les rues, sur les
places du marché et même dans les caves, nous voyons des
commerçants ambulants vendre leurs produits à vil
prix.
La fraude prend des allures inquiétantes à
l'heure actuelle chez les contribuables. Comme les articles achetés
à l'extérieur ne sont pas
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déclarés au fisc, ils ne sont pas tous
présentés dans les rayons mais stockés à domicile.
Le contrôle du fisc ne peut donner aucun résultat satisfaisant,
car les transactions se font sans factures. Pour un commerçant musulman
qui présente dans sa boutique des marchandises d'une valeur de sept (7)
millions de francs CFA, il faut multiplier ce chiffre par deux ou par trois si
on veut avoir une idée approximative des transactions
réalisées par ce commerçant. Ces contribuables
s'enrichissent plus. Mais on les considère comme des petits
commerçants.
+ la vente sans facture
Le contribuable peut ainsi éviter la taxe sur
la valeur ajoutée (TVA). C'est la technique la plus ancienne ; elle
permet de ne pas faire entrer certaines affaires en comptabilité et de
diminuer pour autant le chiffre d'affaires imposable. Cette méthode est
souvent utilisée par certaines entreprises à l'intérieur
desquelles les ventes se font par des bons de livraison qui sont des
éléments non importants pour la détermination du chiffre
d'affaires. Ce qui a pour conséquence immédiate
l'allégement de la charge fiscale de ces entreprises.
+ la facture sans vente
C'est un procédé plus
élaboré engendré par la naissance de la taxe sur la valeur
ajoutée (T.V.A). Il permet d'obtenir des opérations fictives pour
lesquelles le redevable c'est procuré de fausses factures. Ce
procédé a donné naissance à toute une industrie de
fournisseurs de fausses factures permettant des déductions des taxes.ils
sont appelés dans le jargon des fraudeurs (taxis)10
.
10COSSON (J) : les Industrielles de la Fraude Fiscale,
Paris Saul 1971 p.7.
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> La fraude par une majoration des charges
Elle consiste pour l'entreprise à gonfler
artificiellement ses charges pour bénéficier des faveurs
fiscales. Cette pratique se réalise à travers les frais
généraux, les amortissements et les provisions.
* La fraude à travers les frais
généraux
Les frais généraux sont des charges
d'exploitation correspondant aux dépenses effectivement
supportées par l'entreprise. Elles ne sont déductibles que si
elles ont été normalement et régulièrement
supportées par l'entreprise. C'est par exemple le cas de certaines
entreprises qui sont souvent tentées de gonfler leur frais
généraux afin de faire échapper au fisc tout ou partie de
leur bénéfice ainsi réalisé.
Dès lors, il appartient à
l'administration fiscale de procéder au rejet systématique de
tous les frais généraux, si ceux-ci ne sont pas normalement
justifiés, car la tentative de frauder est grande lorsque les
contribuables eux-mêmes jouissent d'une liberté dans la
déclaration de leurs revenus au fisc. Ceux-ci sont souvent tenter en
majorant leurs frais généraux afin d'échapper au paiement
intégral de leurs impôts ou d'avoir moins de charges fiscales
à supporter.
* La fraude fiscale à travers les
amortissements
L'amortissement est une constatation comptable de la
dépréciation d'élément d'actif du bilan. C'est une
déduction opérée sur le bénéfice pour tenir
compte de la dépréciation des éléments d'actif du
bilan. Ainsi les fonds seront constitués pour pouvoir au moment
opportun, fournir des nouvelles immobilisations (machines, matériels,
etc.), en remplacement les anciens matériels
dépréciés.
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La fraude fiscale à travers les amortissements
n'est possible que lorsqu'une entreprise grossit fictivement le montant des
amortissements sans adéquation réelle avec la
dépréciation d'élément d'actif
immobilisé.
En République Centrafricaine, l'amortissement
pratiqué est dit linéaire. Il décrit la
dépréciation des biens du jour au lendemain avec une
annuité constante. C'est sur ce point que le Code Général
des Impôts en son article 131 prévoit des redressements fiscaux
dès lors que ces amortissements n'auront pas respecté le principe
de l'annuité des taux légaux et la base de calcul.
* La fraude fiscale à travers les
provisions
La provision est du point de vue comptable et fiscal,
une somme prélevée sur les bénéfices d'un exercice
fiscal pour pallier les pertes ou charges probables au futur. Ainsi, le fait de
receler des réserves dans les provisions constitué des manoeuvres
frauduleuses.
30
Selon la conception classique : les finances publiques
sont les moyens par lesquels l'Etat se procure et utilise les ressources
nécessaires à la couverture des dépenses publiques par la
répartition entre les individus des charges qui en
résultent11. Il en découle un besoin nécessaire
de l'Etat d'assurer sa mission d'intérêt général
grâce à la répartition des charges publiques entre les
citoyens notamment les sources de revenus dont ils disposent. Mais force est de
constater que l'ampleur de la fraude fiscale entraine une baisse des recettes
fiscales (section 1), mettant de ce fait l'Etat dans l'impossibilité de
finaliser ses objectifs (section2).
Section 1 : la baisse des recettes fiscales
La fraude a un impact sur les recettes fiscales qui
constituent la majeure partie des revenus de l'Etat, l'expression de la loi de
finances, les recettes fiscales connaissent un caractère
périodique.
Le caractère périodique des recettes
s'explique par le fait que l'Etat ne tire ses ressources qu'à partir des
recettes fiscales, lesquelles de ressources ne sont pas suffisantes pour
couvrir les charges publiques.
Or en réalité, les administrations
fiscales telles que la douane et les impôts connaissent une forte
rentrée fiscale à partir de deux premiers trimestres de
l'année d'après la loi des finances. Pendant cette
période, on estime que l'administration fiscale a déjà
atteint le plafond des
11 DUVERGER (M) : Institution Financière,
édition PUF 1960.
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31
recettes prévu par la loi des finances. Les
deux derniers trimestres qui tendent vers la fin de l'année connaissent
une baisse de recettes de la part des administrations fiscales.
La Direction Générale des Impôts
et des Domaines réalise pendant cette période une faible
rentrée car, dit on, c'est la période de la vache maigre, les
impôts étant déjà acquittés par les
contribuables au courant de deux premiers trimestres. Pour la Direction
Générale des Impôts, c'est la période de
contrôle fiscal c'est-à-dire de l'exploitation des documents
comptables (Déclaration Statistique et Fiscale). C'est dans cette
optique que le Code des Impôts Centrafricain stipule : « le civisme
fiscal passe par le respect du calendrier fiscal, c'est à la fois
souscrire ses déclarations et payer ses impôts dans le
délai prescrit ».12
Seuls les impôts de faible importance
financière sont recouvrés et des pénalités
infligées aux contribuables n'ayant pas exécuté leurs
obligations fiscales à temps, pour permettre à la Direction
Générale de rehausser le niveau des recettes.
Ainsi, la douane prend le relai des impôts
pendant cette dure période de rentrée fiscale pour
aménager le niveau des recettes. Mais la fraude fiscale
enregistrée au niveau de la Direction Général des Douanes
a amenée le gouvernement à procéder à une mise en
réforme de l'administration des douanes après sa dissolution par
décret présidentiel du 02 Septembre 2006.
Tout le monde croit que la fraude fiscale
opérée par les contribuables avec la complicité des agents
du fisc fausse les prévisions budgétaires et met l'Etat dans des
difficultés pour réaliser son programme de développement,
alors que la contribution aux charges publiques est un devoir national qui
demande la participation de tous
12 Code des Impôts Centrafricain, édition
officielle 2009
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les citoyens. Mais les mauvais citoyens cherchent
toujours à frauder, brisant de ce fait, le principe de
l'égalité de tous devant l'impôt. Car la constitution
centrafricaine du 27 décembre 2004 prévoit en son article 15
stipule que : « Tous les citoyens sont égaux devant les charges
publiques et notamment devant l'impôt que seule la loi peut, dans les
conditions prévues par la présente Constitution, créer et
répartir. Ils supportent, en toute solidarité, les charges
résultant des calamités naturelles ou des maladies
endémiques, épidémiques ou incurables
»13.
Aussi, faut-il noter que l'action de la fraude fausse
le jeu de la concurrence. Face à cette situation, l'administration
fiscale est obligée de procéder à un relèvement du
taux de l'impôt afin d'améliorer le niveau de
recettes.
Paragraphe 1 : les impacts de la fraude sur le principe de
l'égalité devant l'impôt
Le principe de l'égalité devant
l'impôt signifie que chaque contribuable à le devoir de
répondre de ses obligations fiscales, il s'agit en effet de respecter
une justice fiscale considérée comme une égalité de
sacrifice devant l'impôt sans écarter l'acception de la
faculté contributive du contribuable. Chercher à frauder serait
déplacé la charge fiscale sur les autres contribuables qui sont
à chaque fois surchargés par le fisc. Ces derniers sont souvent
tentés de frauder car pour eux aucune action n'est menée par
l'administration pour dissuader les contribuables véreux.
En tout état de cause, c'est l'Etat qui perd
lourdement dans les actions frauduleuses.
13 La Constitution Centrafricaine du 27 déc.
2004.
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On notera par ailleurs que la fraude brise
l'égalité de sacrifice qui existe entre les contribuables soumis
au même régime. Les contribuables qui ne fraudent pas supportent
de manière illégale les charges de ceux qui fraudent.
Cette surcharge fiscale crée un
déséquilibre fiscal dont l'impact sur la concurrence constitue un
frein au développement du commerce.
Paragraphe 2 : l'incidence de la fraude sur la
concurrence
La fraude a un impact sur la concurrence dont les
effets sur les recettes fiscales ne sont pas négligeables.
La concurrence est la situation d'un marché
caractérisé par la contribution d'un grand nombre de vendeurs et
acheteurs. C'est donc un lieu de rencontre entre l'offre et la demande des
biens (producteurs et consommateurs), qui se disputent entre eux.
L'une des qualités d'un marché de
concurrence pure et parfaite est l'atomicité. Ce terme signifie que
chaque intervenant sur le marché ne doit pas, par une décision
individuelle, infléchir l'équilibre général du
marché. Malheureusement, ce principe est remis en cause par la
fraude.
En effet, entre une entreprise qui fraude et celle qui
s'acquitte scrupuleusement de sa charge fiscale, la lutte est inégale,
la première réduit dans les proportions variables ses prix de
revient, ce qui lui permet de dégager les moyens de financement
supplémentaire. Le produit de la fraude peut en outre lui permettre la
constitution d'une caisse noire qui assure à l'entreprise concours et
appui qui sans cela lui seraient refusés.
Les fraudeurs les plus astucieux peuvent faire de la
concurrence déloyale, éliminer les entreprises les mieux
implantées. Toutefois, au-
34
delà de la concurrence entre entreprises, la
fraude frappe l'équilibre monétaire aussi bien que l'esprit du
contribuable.
A- La fraude et l'équilibre
monétaire
La fraude conduit à des distorsions des
marchés de capitaux, monétaire et des changes. Cela
résulte d'une réduction de l'épargne entendue comme la
partie du revenu disponible non consacrée à la
consommation.
La réduction de l'épargne publique est
consécutive dans une certaine mesure au transfert des capitaux et
d'activité à l'étranger. Tout cela constitue un frein
à la politique d'investissement de l'Etat.
B- La fraude et l'esprit du contribuable
Le manque de rigueur morale de certains contribuables
qui jusqu'ici ne fraudaient pas, peut les amener à se dérober de
leurs obligations fiscales devant le profit tiré par ceux qui ont
fraudé. Le fisc ne reste pas passif devant la fraude. L'arsenal de
répression évolue avec les nouvelles techniques de la fraude. En
RCA, les moyens sont limités parce que le fonctionnement fait dans la
petitesse. Face aux hommes politiques (comme Patassé qui a crée
des dizaines de sociétés) leurs parents, leurs multiples bureaux
très destructeurs sur le plan fiscal, le fisc est impuissant. Les plus
honnêtes peuvent céder devant la tentation car ils se sentent
marginalisés, d'où l'aménagement du taux de l'impôt
par l'administration fiscale pour combler le déficit en terme de perte
fiscale.
Pour combler les pertes fiscales occasionnées
par la fraude, le fisc peut être conduit à augmenter les taux
d'impôt afin de tenir compte du
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Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
35
coefficient de la fraude dont l'existence ne doit pas
se traduire par une diminution des rentées fiscales.
Mais les contribuables honnêtes ne manquent pas
de dénoncer cette politique fiscale qui pour eux, est une manière
pour l'administration de le surcharger.
Les difficultés de l'Etat ne se trouve pas
totalement dans les fraudes, assez marginales en terme de perte de recettes
mais dans la manière de dépenser (frais de mission, fonds
spéciaux...) et les détournements massifs au niveau des super
structures.
Section 2 : Difficultés de l'Etat à
finaliser ses objectifs
La fraude fiscale même si elle reste l'un des
facteurs qui a contribué inlassablement à la baisse du niveau des
recettes, elle a aussi crée un déséquilibre croissant
entre la masse des recettes et la masse des dépenses à tel point
que l'Etat a des difficultés d'honorer ses obligations
souveraines.
Cependant, à côté de la fraude il
y a aussi un autre facteur né des multiples crises militaro- politiques.
Lesquelles crises ont porté un coup dur à notre économie.
La République Centrafricaine qui entre temps comptait plus de cinq cent
(500) entreprises et sociétés qui payaient normalement leurs
impôts et taxes à l'Etat, ne compte aujourd'hui difficilement que
quarante (40) entreprises et sociétés ; la plupart de ses
sociétés et entreprises ont été mises à sac
à la faveur des crises militaropolitiques. Aussi, avec la montée
de l'insécurité, de nombreux investisseurs ont choisi de
s'installer à l'étranger au détriment de la
République Centrafricaine qui a vraiment besoin des investisseurs pour
relancer son économie.
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Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
Paragraphe 1 : l'Etat et les problèmes
économiques et sociaux
L'insuffisance des recettes fiscales explique
aujourd'hui les multiples problèmes sociaux que rencontre l'Etat. Ainsi,
devant la menace des partenaires sociaux, le gouvernement est obligé de
consacrer l'essentiel des ressources au versement régulier des salaires,
bourses et pensions afin de garantir la paix sociale.
L'Etat pouvait même aller loin en réglant
le problème capital des arriérés de salaires, bourses et
pensions. Mais les difficultés répétitives de
trésorerie ne le permettent pas. On s'aperçoit même que
pour assurer la régularité des salaires, le gouvernement est
obligé de faire appel au découvert bancaire. Or les
problèmes ne se limitent pas au seul versement de salaires. Il y a
également le problème de la santé avec comme corollaire la
pénurie des médicaments dans les hôpitaux, le manque
d'infrastructure sanitaire.
Le système éducatif quand à lui
est complètement délaissé, l'Etat a cessé de
construire les écoles. La formation des enseignants dépend de
l'extérieur.
Dans le domaine de transport, l'Etat doit
déployer des moyens pour remettre les infrastructures routières
en bon état afin d'assurer la libre circulation des biens et services et
aussi de faciliter l'alimentation des marchés du capital en
denrées venant de l'intérieur du pays pour une relance meilleure
de notre économie.
En matière de défense, l'Etat doit
garantir la logistique aux forces armées pour leur permettre d'agir
efficacement en cas d'agression extérieure.
Cependant, devant l'immensité des besoins, les
ressources actuelles ne permettent pas à l'Etat de couvrir tous ses
besoins et la nécessité de recourir à l'aide
extérieure devient indispensable.
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Paragraphe 2 : les recours à l'aide
extérieure
La communauté internationale consciente de la
tension persistante de trésorerie décide de voler au secours de
la République Centrafricaine, même si quelque part elle exige des
autorités la bonne gouvernance des finances publiques.
C'est ainsi que la communauté internationale
notamment l'espace CEMAC et bien d'autres pays comme la France, la Chine, le
Japon sans oublier l'Union Européenne n'ont jamais cessé
d'accompagner la République Centrafricaine dans son processus de
développement.
C'est en considération de cette forte tension
de trésorerie que de nombreuses sommes ainsi budgétaires avaient
été octroyées par ces pays ainsi que la République
Centrafricaine pour faire face aux problèmes récurrents de
salaires.
C'est pourquoi, un appel pressant a été
lancé par cette communauté internationale à l'endroit des
autres pays donateurs et travailleurs de fonds afin qu'ils viennent en aide
à la République Centrafricaine.
La France et l'Union Européenne n'ont
cessé d'appuyer la République Centrafricaine du cadre de la
négociation qu'elle mène avec les institutions financières
comme la banque mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI) dans
l'espoir de conclure un accord de financement.
Lors de la récente rencontre, la banque
mondiale, le Fonds Monétaire Internationale et le gouvernement, les
institutions financières internationales ont constaté les efforts
consentis par le gouvernement dans le cadre de l'amélioration des
recettes fiscales ainsi qu'une maitrise des dépenses
publiques.
38
Elles ont aussi apprécié à sa
juste valeur les réformes initiées par le gouvernement parmi
lesquelles on peut citer entre autres le contrôle du personnel de l'Etat,
le contrôle des diplômes authentiques en vue d'une meilleure
maîtrise de la masse salariale.
La dissolution de l'administration des douanes et
l'instauration du guichet unique de Douala sont autant des mesures prisent par
le gouvernement pour une amélioration de recettes fiscales.
C'est dire qu'à l'issue de la situation
rencontre que la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International et le
Gouvernement, une lueur d'espoir plane en vue d'un probable décaissement
qui évidemment ne sera pas consistant compte tenu du poids de la dette
extérieure de la République Centrafricaine.
En effet, l'aide financière internationale, si
elle est nécessaire pour un ajustement budgétaire ou au
financement des projets économiquement rentables, elle ne doit pas
être considérées comme une véritable solution.
Dès lors que le gouvernement, conscient des difficultés
chroniques de trésorerie, est en train de consentir des efforts en vue
d'envisager des solutions aux graves problèmes financiers et
économiques que traverse la République Centrafricaine en ce
moment.
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39
La fraude fiscale demeure toujours un problème
primordial dans toutes les sociétés du monde. Ses effets avaient
des impacts sur le plan socio-économique (chapitre 1). Cependant,
l'objectif recherché est de lutter contre la fraude fiscale à
travers les instruments techniques et matériels (chapitre
2).
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L'impôt occupe une place centrale dans la
réalisation des objectifs de la politique sociale et économique
de l'Etat. Car son rôle principal consiste en la collecte des ressources
en vue d'approvisionner le budget de l'Etat pour faire face à de
multiples obligations. L'impôt a aussi la charge des fonctions
économiques (corriger les inefficiences du marché en
matière d'allocation des ressources) et sociale (la redistribution des
revenus).
Cependant, l'impôt qui est un
prélèvement effectué d'autorité sur le revenu du
contribuable, sans contrepartie apparente, immédiate et bien
déterminée, se présente comme un fait
déplaisant.
Section 1 : Sur le plan social
Ils sont nombreux et par conséquents
très inquiétants pour la jeunesse Centrafricaine. Il y a des
faits que nous vivons mais dont les origines nous échappent. Nous
constatons dans les manifestations de la fraude, comment les commerçants
musulmans traversent nos frontières pour s'approvisionner en divers
articles. Parmi les produits introduits frauduleusement sur le territoire
national, la part des produits pharmaceutiques n'était pas
négligeable. Les centrafricains voyant que les médicaments dont
les ventes sont réglementées coûtent plus chers que les
produits nigérians consomment ces derniers au risque de voir disparaitre
les pharmacies de la capitale et des provinces. Les produits vendus par la
plupart des commerçants musulmans dans les rues, sur les places du
marché sont des produits toxiques très dangereux pour
la
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santé. La consommation de ces
médicaments qui prend des allures inquiétantes à l'heure
actuelle à des conséquences fâcheuses sur la
mortalité de certains centrafricains.
Partout sur les ondes, dans les rues et même aux
bureaux, on parle du développement de la criminalité du vol. La
jeunesse centrafricaine se livre à la consommation des produits
nigérians. Il se produit chez ces individus, des réactions
diverses. Au marché Km5 ou au marché central, des enfants et
adultes sous l'effet de la drogue se livrent à des actes de banditisme
ou de brigandage, attaquent les femmes, retirent leurs biens etc.
1 - La diminution de rendement
Le développement de la « toxicomanie
» sur le territoire centrafricain rend l'homme indésirable dans la
société. Nombreux sont les consommateurs des produits toxiques
qui deviennent des personnes anormales et qui se trouvent parfois dans les
rues. Une bonne partie de la population centrafricaine qui devrait constituer
un atout favorable pour le devenir florissant de la R.C.A, parce que ce facteur
de la croissance économique est donc vouée à la
perdition.
Chaque année, le gouvernement subit des pertes
de revenus énormes. Ces pertes touchent directement son niveau
d'endettement et influencent sa capacité d'offrir des services et
financer des programmes qui répondent aux besoins de notre
société, en constante évolution. Par ailleurs, l'Etat,
pour mener à bien sa mission qui est celle de satisfaire le besoin
d'intérêt général, a besoin des moyens et la fraude
fiscale constitue un frein. Elle compromet l'équilibre budgétaire
de nombreux Etats en réduisant les dépenses
collectives.
42
2 - Atteinte à la justice sociale
Il y a des citoyens qui paient pour d'autres. En
effet, les particuliers qui respectent les lois voient leur charge fiscale
injustement alourdie parce qu'ils doivent compenser pour ceux qui s'adonnent
à la fraude. C'est le principe de l'égalité devant
l'impôt qui met en cause les fraudeurs. Ainsi, la fraude fiscale augmente
la pression fiscale sur les contribuables citoyens.
Le social s'accompagne toujours de
l'économique, les deux notions sont indissociables l'une de l'autre.
Ainsi, nous pouvons donc parler des effets économiques de la fraude
fiscale.
Section 2 : Sur le plan économique
L'économie Centrafricaine comme celle des
autres Etats africains souffre de la détérioration des termes de
l'échange, du déficit de la balance des paiements et du poids de
dettes extérieures. Pour sortir de cet état, la Centrafrique ne
peut que compter sur les recettes fiscales pour restructurer son
économie.
La fraude fausse le principe de la concurrence qui
veut qu'elle soit loyale. Ainsi, les contribuables vertueux ne peuvent soutenir
la concurrence qui leur impose les tricheurs de plus en plus nombreux et
audacieux qui pratiquent des prix bas du fait de l'absence des droits de
douanes et autres dans leur structure de prix.
La fuite devant la charge fiscale est créatrice
d'inégalité entre les contribuables, ce qui n'est pas sans
conséquences sur leurs activités. Les contribuables qui fraudent
régulièrement sont ceux qui tirent le plus souvent de grands
profits. La part des recettes dissimulées leur permet de réaliser
d'autres investissements et d'accroitre leur capacité de
production.
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43
La fraude a aussi une conséquence sur le budget
de l'Etat. Il y a des projets que l'Etat doit financer par exemple : la
construction des écoles, des hôpitaux, voire des routes à
réfectionner et bien d'autres. Mais le niveau des rentrées
fiscales actuelles ne permettent pas à l'Etat Centrafricain de
réaliser ses objectifs. Toutes les ressources propres sont
absorbées par les frais de fonctionnement, ce qui ne laisse pas de place
pour réaliser des investissements. Le pays est donc obligé de
regarder vers l'extérieur pour résoudre certains
problèmes. Mais il est difficile de promouvoir une croissance
économique avec une assistance extérieure. Même si cette
aide est nécessaire, elle n'est jamais suffisante ni efficace. Les fonds
accordés par les pays développés sont dans tous les cas
consentis sous conditions. Nous ne pouvons de ce fait prétendre à
une indépendance économique car nous sommes dirigés par
l'extérieur.
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Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
Vu la gravité de la fraude, la lutte contre ce
phénomène parait indispensable et plus que nécessaire.
Elle doit être menée avec beaucoup de dynamisme et de rigueur.
C'est-à-dire que pour atténuer la fraude, il faut l'effort de
tous. Elle ne doit pas être la seule affaire de l'administration fiscale,
mais surtout des politiques.
La relance de l'économie Centrafricaine
nécessite la prise en compte des solutions pouvant aller dans le sens de
la lutte contre la fraude, de l'amélioration et de la
sécurisation des recettes fiscales ainsi que les perspectives d'avenir.
C'est dans cette perspective que des mesures administratives techniques
(Section1) sont prises à coté des mesures politiques (section 2),
afin de rehausser et de sécuriser les recettes.
Section1 : Les mesures administratives et
techniques
Les mesures administratives et techniques de lutte
contre la fraude se résument d'une part à la prévention et
à la répression de la fraude et d'autre part à
l'amélioration des rapports entre le fisc et le
contribuable.
Paragraphe1 : La prévention de la fraude
Le meilleur moyen pour prévenir la fraude est
de perfectionner le contrôle fiscal. Dans la mesure où le
contribuable sait que le contrôle fiscal est perfectionné et que
la fraude a toute chance d'être démasquée, il s'abstiendra
de frauder.
En République Centrafricaine, pour combattre la
fraude, l'administration fiscale doit disposer de moyens adéquats et
suffisants.
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Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
On a pensé que l'éducation du
contribuable permet de prévenir la fraude en enseignant que « la
fraude viendrait à faire supporter à d'autres, une charge que
l'on ne veut pas faire supporter soi même ».
Cette politique est employée par beaucoup de
pays du monde. Par exemple, en France, on a même institué depuis
1978, une direction générale des relations avec le public
chargée de sensibiliser les contribuables sur les réalités
fiscales. La fraude fiscale constitue aujourd'hui un fléau pour notre
économie. Une sorte de défi auquel toutes les administrations
fiscales devraient y faire face. Une telle interpellation de l'opinion publique
sur ce problème de la fraude tend à responsabiliser chaque
citoyen vis-à-vis de ses devoirs civiques.
Cependant, on a remarqué que la persuasion du
contribuable par l'éducation, a un effet dérisoire eu
égard à l'ampleur de la fraude. C'est pourquoi la
nécessité de prendre en compte d'autres moyens de lutte s'impose.
C'est ainsi que nous considérons les moyens préventifs autres que
l'éducation du contribuable d'abord et ensuite les moyens
répressifs. La prévention de la fraude fiscale consiste ici au
perfectionnement des contrôles et enquêtes afin de dissuader les
éventuels fraudeurs. Cette prévention sera envisagée
à deux niveaux : d'abord au niveau national, ensuite au niveau
international.
A- La prévention de la fraude au niveau
national
Il s'agit des mesures prises à
l'intérieur du territoire d'un Etat donné. Ainsi, sont pris en
compte des moyens juridiques d'une part et des moyens matériels et
humains d'autre part.
46
1-Les moyens juridiques
Il s'agit du contrôle fiscal pur et simple. Il
commence depuis le droit de communication, des pièces utiles jusqu'au
droit de visite. Ces prérogatives juridiques du fisc sont les conditions
d'exercice d'un droit général appelé droit de
contrôle.
D'une manière générale, le
contrôle fiscal a pour objet de permettre à l'administration
fiscale de s'assurer que les contribuables avertis se sont acquittés de
leurs obligations pour atteindre ce but. Celle-ci (l'administration) doit se
limiter aux seuls moyens prévus par la loi puis le cas
échéant, rectifier les anomalies constatées au terme de
l'opération.
En République Centrafricaine où le
système fiscal inspire du droit français est de type
déclaratif, l'impôt est assis sur la base d'éléments
présumés sincères et exacts, fournis par le contribuable.
A cet effet, le contrôle de l'administration ne peut se faire qu'a
postériori.
Par ailleurs, la législation fiscale
centrafricaine prévoit deux formes de contrôles qui concourent
à la prévention de la fraude. Il s'agit du contrôle sur
pièces d'une part et du contrôle sur place d'autre
part.
a. Le contrôle sur pièces
Cette forme de contrôle est très
importante dans le cadre de la prévention aussi bien de la fraude, car
il permet à l'administration fiscale de procéder à un
examen critique des diverses déclarations et informations fournies par
les contribuables. Elle doit y parvenir au moyen des renseignements figurant
dans le dossier de chaque contribuable.
Le contrôle sur pièces est exercé
dans les bureaux de l'administration fiscale par ses personnels,
c'est-à-dire les agents de la direction générale des
impôts. Cette tâche revient à l'administration de
vérifier la
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Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
47
comptabilité et le recensement fiscal. Le
contrôle sur pièces permet à l'Agent de déceler les
écarts pour les exercices non prescrits par exemple :
v' de détecter les contribuables
défaillants ;
v' de réparer les anomalies relevées dans
les déclarations ;
v' de sélectionner les dossiers devant faire
l'objet de contrôle sur place.
Toujours dans la perspective de la lutte contre la
fraude, les inspecteurs vérificateurs, contrôleurs sont
assistés par le service d'enquête et de recherche (S.E.R) dont les
principaux axes de leur mission sont :
· La détection des opérations
économiques qui oeuvrent dans la clandestinité ;
· La recherche des contribuables qui se
maintiennent à tort sous un régime fiscal favorable ;
· La mise en évidence des systèmes de
fraude sur le chiffre d'affaires.
C'est ainsi que les inspecteurs vérificateurs
utilisent trois méthodes de travail. La première méthode
correspond à un examen formel, examen par lequel l'agent des
impôts s'assurera du respect par le contribuable de ses devoirs ou
obligations.
Cette première méthode permet au fisc
de vérifier les pièces produites par le contribuable pour la
déclaration de leur impôt dont il est redevable. Toutefois, en cas
d'insuffisance dans la production des pièces requises, l'administration
conserve le droit de saisir le contribuable par une lettre de reprise. La
deuxième méthode quant à elle, exprime non pas un examen
formel mais un examen de cohérence. Cette deuxième méthode
débouche sur une analyse approfondie des déclarations
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
souscrites par le contribuable et en cas
d'irrégularité, l'administration saisit le contribuable par une
note. La troisième méthode traduit au contraire un examen
technique. Elle consiste pour l'agent fiscal d'approfondir ses investigations
dans les principaux postes du bilan et du compte de
résultat.
Cependant, la mise en oeuvre par l'administration
fiscale de ces trois formes de contrôle aboutit le plus souvent aux
conclusions qui varient selon la gravité.
b. Le contrôle sur place
L'administration a la faculté de
contrôler la comptabilité de l'entreprise sur place. Dans ce sens,
le vérificateur suite à l'envoi d'un avis de vérification
se rend au siège de l'entreprise ou lieu de son principal
établissement où cette vérification doit s'exercer.
Toutefois, le contribuable, peut demander que ce contrôle se
déroule soit dans les bureaux de son comptable, soit dans les locaux de
l'administration. Ces opérations consistent à confronter les
éléments de la comptabilité présentée
à certaines données de fait ou matérielles afin de voir la
sincérité des déclarations souscrites et de
procéder le cas échéant à l'établissement de
l'impôt éludé. Différents types de contrôles
sur place peuvent être envisagés à savoir : Le
contrôle ponctuel ; la vérification partielle ; la
vérification de la situation personnelle d'ensembles.
* Le contrôle ponctuel
Il vise un point particulier de la situation fiscale
de l'entreprise et devrait être fréquent, dans l'hypothèse
des demandes de remboursement de crédit de TVA. A titre d'exemple, le
vérificateur peut procéder à un examen critique
limité d'un impôt ou à un groupe d'opérations
bien
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Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
spécifiées (contrôles de
déduction de la TVA, contrôles de demandes de remboursement de
crédits de TVA, contrôle de règles de facturations etc.) et
sur une période inférieure à un exercice.
* La vérification
La vérification trouve son fondement dans les
dispositions de l'article 332 du CGI. Elle consiste à contrôler
l'ensemble des impôts, droits ou taxes dus au titre d'un exercice fiscal
ou d'un impôt ou groupe d'impôts sur tout ou partie de la
période non prescrite. Elle reste naturellement soumise aux mêmes
conditions de délais et procédures que la vérification de
la comptabilité.
2- Les moyens humains et matériels
La mise à disposition de l'administration
fiscale d'un personnel compétent et intègre avec des outils de
travail modernes et appropriés lui permettra de lutter efficacement
contre la fraude.
a. Les moyens humains
Pour parvenir au but, c'est-à-dire
réduire au maximum la fraude, l'administration doit d'abord disposer
d'un nombre efficient de personnel formé et intègre.
Malheureusement, c'est le problème de
ressources humaines qui constitue des obstacles à la lutte contre la
fraude en République Centrafricaine, car 80% des recrutements depuis les
années 2000 est basé sur les critères ethniques,
régionaux et politiques. En effet, l'effectif du personnel a
été renouvelé de plus de 70% depuis les années 2008
et constitue le mal qui entrave la bonne marche de l'administration. Cette
méthode est à la base de l'impunité qui favorise la fraude
et corruption.
50
Au contraire, la compétence et
l'intégrité du personnel résultent d'abord de son niveau
intellectuel. En l'absence de protecteur, il cherche l'intégrité
pour garder son emploi, se valorise pour être promu. Le contrôle
des quittances par la Primature a révélé les nouvelles
pratiques de ces nouveaux agents de l'Etat. On peut imaginer le degré de
corruption dans un tel milieu qui utilise des quittances parallèles ou
minorent les quittances.
b. Les moyens matériels
On distingue les moyens organiques et les moyens
techniques :
v' Les moyens organiques
Il s'agit de mettre en place une structure au niveau
national chargée de lutter contre la fraude. En République
Centrafricaine, la brigade d'enquête et de recherche qui a vu le jour en
1999 est chargée de détecter les contribuables fraudeurs et ceux
qui oeuvrent dans la clandestinité. Cependant, il faut doter cette
brigade en outil de travail très performant pour la rendre plus
opérationnelle.
v' Les moyens techniques
Il s'agit de mettre à la disposition du fisc des
moyens techniques tels que :
o Une étude professionnelle : elle permettra
aux inspecteurs des impôts de connaitre les techniques de fraudes
susceptibles d'être pratiquées dans chaque profession
;
@ Un cahier fiscal pour centraliser les renseignements
possédés sur un contribuable ;
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Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
51
O La dotation de l'administration de véhicules
d'adaptés aux patrouilles pour lutter contre la fraude.
L'information des services fiscaux qui vient en aide
au contrôle tant dans son déclanchement que dans son
déroulement, le dépouillement électronique de statistiques
douanières qui permet de déceler très rapidement les
éventuelles fraudeurs et d'indiquer les frontières et les
transactions qui doivent être particulièrement
surveillées.
Paragraphe 2 : La répression de la fraude
Les infractions fiscales commises par les
contribuables entrainent des sanctions prévues par le Code
Général des Impôts. En effet, la répression dont il
est question, consiste pour l'administration fiscale à appliquer des
sanctions sévères et exemplaires à l'encontre des
contribuables malhonnêtes. Il est à noter que la répression
a une certaine efficacité pour combattre la fraude à condition
que les agents chargés d'appliquer les sanctions fiscales soient
décidés à les édicter. C'est à ce titre que
Montesquieu doutait de l'efficacité des sanctions trop
sévères car dit-il : « lorsque la peine est sans mesure, on
est souvent obligé de conférer au contribuable une certaine
impunité »14.
En République Centrafricaine, on peut signaler
que des efforts allant dans le sens de la répression de la fraude sont
faits en dépit d'une législation non adéquate. Ainsi, on
distingue trois catégories de sanctions qui sont :
v' Les sanctions civiles ;
v' Les sanctions fiscales ;
v' Les sanctions pénales.
14 Montesquieu ; Esprit des lois, livre IV, chap.
XIII, page 29
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Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
* Les sanctions civiles contre la fraude
Il s'agit des sanctions qui sont basées sur le
code civil, elles sont liées à l'état du contribuable et
l'atteignent dans ses intérêts civils. Ces sanctions civiles
répriment pour la plupart des cas, le comportement frauduleux de
certaines catégories de contribuables et peut entrainer des
conséquences civiles qui se retourneront contre eux. C'est notamment le
cas lorsque le tribunal doit fixer une indemnité d'éviction pour
un fond de commerce, il se base sur l'assiette pour calculer l'indemnité
sur la déclaration du chiffre d'affaires du contribuable.
L'administration fiscale se fonde quand à elle sur les
déclarations des bénéfices commerciaux du contribuable
afin d'établir l'attestation fiscale nécessaire au calcul de son
indemnité.
* Les sanctions fiscales
Les sanctions fiscales sont en général
seules prononcées et cela directement par l'administration fiscale. Elle
a pour objectif de sanctionner les manquements des contribuables à leurs
diverses obligations déclaratives. Il s'agit entre autres de la
majoration d'impôt ou d'amendes fiscales qui ont à la fois un
caractère répressif.
v' du non dépôt ou du dépôt
tardif de déclaration ;
v' des erreurs insuffisances commises lors de
l'établissement de ces déclarations.
Deux principes dominent l'application des sanctions
fiscales. D'une part, les déclarations sont présumées
être normalement déposées. Aussi, les majorations ou les
amendes appliquées seront plus ou moins élevées suivant la
gravité de l'infraction. L'administration fiscale devra prouver le
retard ou l'absence de déclaration et voire la mauvaise foi du
contribuable. S'agissant des redressements fiscaux,
l'administration
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
fiscale peut aller au-delà et prononcer des
sanctions fiscales. Lorsque la mauvaise foi du contribuable est établie,
c'est ce que précise le CGI en son article 153 et suivant, lorsqu'il
prévoit des peines d'amende ou de majoration en cas de mauvaise foi,
manoeuvre frauduleuse ou d'abus de droit. Pour ce qui est de majoration, le
montant est proportionnel à la gravité de la fraude. Elle varie
de 30 à 100%. La majoration intervient en cas de déclaration
tardive avec une amende de 50.000F CFA. Toutefois, cette pénalité
peut être portée à 100% en cas d'insuffisance de
déclaration.
* Les sanctions pénales
En principe, l'auteur principal de la fraude fiscale
est le contribuable lui-même. En cas d'omission ou de signature de la
déclaration, c'est la personne qui devrait légalement souscrire
ou signer la déclaration qui est pénalement
responsable15.
En revanche, si le contribuable légal est une
personne morale (cas de l'impôt sur les sociétés par
exemple) ce sont les représentants légaux qui sont
pénalement responsables. Aussi, faut-il remarqué que la
complicité c'est-à-dire les personnes qui ont aidé pour
pouvoir participer à la fraude fiscale s'entend ici aux professionnels
de la comptabilité dans la mesure où ils ont utilisés
leurs compétences techniques pour échapper à l'imposition
par des irrégularités comptables.
Les sanctions pénales répriment le
délit de la fraude fiscale : les principales peines
complémentaires et les peines accessoires.
a) Peines principales
L'article 1741 du CGI F prévoit des peines
:
15 Cours de fiscalité 2ème
année, IUGE 2009 - 2010
54
· d'un emprisonnement de 1 à 5 ans
;
· d'amendes.
Ces peines sont aggravées lorsque les faits
ont été réalisés ou facilités au moyen soit
d'un achat et de vente sans facture soit des factures ne se rapportant pas
à des opérations réelles ou qu'ils ont en objet d'obtenir
de l'état des remboursements injustifiés.
b) Peines complémentaires
Pour être appliquées, ces peines doivent
avoir été prononcées en complément de la peine
principale infligée. Il s'agit pour l'essentiel :
· de l'interdiction d'exercer une profession
industrielle commerciale ou libérale et la durée de
l'interdiction ne peut pas excéder trois (3) ans ;
· De la suspension du permis de conduire
;
· De la privation de droit civique.
c) Peines accessoires
Ces peines sont automatiquement appliquées en
accompagnant des peines principales sanctionnant le délit de la fraude
fiscale. Le juge n'a pas le droit de se prononcer, c'est le conseil
d'administration (le fisc) qui s'en charge de verbaliser les auteurs
:
· de leur interdire de participer aux travaux de
certaines commissions (départementales, communales, etc.) ;
· de l'interdiction relative à la direction
ou à la création de gestion agréée ;
· de la radiation des listes
électorales.
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
55
Section 2 : les mesures politiques
L'Etat Centrafricain, devra dans le cas de lutte
contre la fraude, prendre des mesures politiques conséquentes pouvant
inciter les contribuables et autres bailleurs de fonds à s'acquitter de
leurs obligations fiscales ou à venir, investir en Centrafrique. Force
est de constater qu'à cause du faible rendement du système fiscal
centrafricain trop rigide, de nombreux contribuables sont souvent tentés
d'éluder l'impôt. Ce qui ne favorise guère une bonne
amélioration des relations entre fisc et contribuable.
Cependant, la République Centrafricaine qui
accuse déjà une forte tension de trésorerie, a besoin des
investissements et des opérations économiques pour son
développement. Un tel système souffre d'une certaine carence et a
besoin d'être aménagé ; C'est ainsi que pour donner une
autre image au système fiscal centrafricain, des critiques ont
été développées afin de trouver les suggestions et
perspectives d'avenir.
Paragraphe 1 : les critiques de la politique fiscale
Elles présentent par les privilèges
fiscaux, certaines mesures fiscales de faveur accordées à
certaines catégories de contribuables ; Ces mesures tiennent le plus
souvent à la nationalité du contribuable ou à son statut.
Généralement, les privilèges fiscaux profitent aux
nationaux et aux diplomates.
De prime à bord, il s'agit des mesures de
ségrégation créant une inégalité entre les
contribuables et violant à cet effet de principe d'égalité
devant les charges publiques. En effet, les privilèges fiscaux ou
mesures de discrimination mettent en présence deux catégories de
contribuables : une catégorie favorisée et l'autre
défavorisée, ou encore une catégorie
protégée et l'autre non protégée. Enfin, une
catégorie surchargée, l'autre
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
soulagée. Cependant, l'avènement de la
nouvelle loi de finances de 2011 qui porte sur l'Impôt Unique Global
(IUG) est en défaveur de jeunes commerçants détaillants et
les groupements des transporteurs car le taux de leur impôt dû est
triple, ce qui les pousse davantage à pratiquer la fraude
fiscale.
Paragraphe 2 : Les suggestions et les perspectives
d'avenir
Elles sont importantes et appellent à des
reformes au sein de l'administration fiscale. A cet effet, des mesures doivent
être prises par l'administration dans le sens de l'allégement des
contrôles rigoureux ainsi qu'à l'application excessive des
pénalités, car faute de pouvoir les supporter, le contribuable
est animé par la seule volonté de frauder. Elle devra en outre
chercher à améliorer ses rapports avec les contribuables
notamment par la sensibilisation de ces derniers au paiement de leurs
impôts et taxes à l'Etat. Dans le cadre des réformes, il y
a lieu de faciliter le gouvernement qui, dans ses efforts d'assainissement des
finances publiques, a procédé à la dissolution de
l'administration douanière qui aujourd'hui, ne brille que par la
corruption. S'agissant du personnel de l'Etat, un concours de recrutement dans
la fonction publique doit être transparent et non un faire-valoir pour
recruter les parents et amis politiques. Pour mieux sécuriser les
recettes de l'Etat, il fallait que toutes ces recettes soient classées
dans un circuit bancaire, afin d'améliorer le niveau de performance et
accélérer l'alimentation du compte courant du trésor
public à la banque centrale.
A cet effet, le ministre délégué
aux finances Abdallah Kadre à démontré que : « avec
les opérateurs économiques, où il y a trop de marchandage,
et nous ne voulons plus qu'il y ait de marchandage au trésor public, il
faut que les opérateurs économiques aient leurs
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
propres comptes, s'il y a des paiements à
faire, on pourra les virer directement de la banque centrale sur les comptes de
ces contribuables»16.
Il convient de rappeler que le gouvernement dans sa
politique d'assainissement des finances publiques avec l'appui des partenaires
a entrepris des reformes notamment la bancarisation des salaires des
fonctionnaires et agents de l'Etat; le comité de trésorerie
présidé par le chef de l'Etat, la lutte contre la corruption et
la création des comités préfectoraux de trésorerie
en vue de lutter contre les fraudes fiscales. Signalons aussi que cette
rencontre du ministre délégué aux finances Abdallah Kadre
avec les journalistes intervient au lendemain des instructions
présidentielles rendues publiques et selon lesquelles «tous les
paiements des redevances, droits et taxes dus à l'Etat en espèces
et ou par chèque bancaire effectués par les contribuables seront
désormais déposés par ceux-ci dans le compte du
trésor public domicilié dans les banques commerciales de la
place»17. Et il fait obligation maintenant aux fournisseurs de
l'Etat et autres prestataires de services de disposer eux aussi de leurs
comptes bancaires car «tous paiements au profit des fournisseurs et autres
doivent se faire par virement bancaire».
16 Abdallah KADRE, Ministre
délégué aux finances : Nouvelles dispositions du
trésor public, publié le 29 janvier 2010.
17 Idem.
58
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
59
La fraude fiscale est une réalité en
Centrafrique comme dans les autres pays. Elle menace les entrées
budgétaires de l'Etat, mais aussi, elle met en cause l'application
correcte et efficace de la loi fiscale qui assure au moins en théorie
une certaine justice fiscale et les conditions de libre
concurrence.
L'impôt est une manifestation de la
souveraineté d'un Etat. Il joue un rôle important dans le
développement d'un pays, parce qu'il constitue la principale source
d'alimentation des caisses de l'Etat18.
La République Centrafricaine dont les
ressources naturelles demeurent inexploitées, tire la grande partie de
ses ressources de l'impôt. Elle serait sur la voie de son
développement si tous les fils, conscients des difficultés de
trésorerie que traverse le pays, payaient leurs impôts, ceci pour
permettre au gouvernement de faire face à ses dépenses de
souveraineté, notamment le versement régulier de salaires bourses
et pensions.
La fraude fiscale est une patente en Centrafrique
comme dans les autres pays. Elle menace les entrées budgétaires
de l'Etat, mais aussi, elle met en cause l'application correcte et efficace de
la loi fiscale qui assure au moins en théorie, une certaine justice
fiscale et les conditions de libre concurrence. En conséquence, la
fraude fiscale doit être efficacement combattue.
Malheureusement, le contribuable centrafricain ne veut
pas payer l'impôt ou encore ce n'est pas tout ce que le contribuable paye
qui entre dans la caisse de l'Etat. La plus grande partie de ces ressources est
pour la plupart, détournée et utilisée à d'autres
fins ; d'autres encore sont dissimulées par l'action de la fraude,
parfois avec la complicité des
18 NGOASYBVATHAN : le rôle de l'impôt dans
les pays en voie de développement LGDJ ; édition Paris 1972
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de Licence
à I.U.G.E. 2010-2011.
agents du fisc. Face à ce faible rendement,
l'Etat n'a plus les moyens de se prendre en charge.
Les recettes dont dispose le pays ne suffisent pas de
couvrir tous ses besoins. De ce fait le gouvernement éprouve
d'énormes difficultés dans la reconstruction du pays : une
économie en perte de vitesse ; de multiples problèmes d'ordre
social et des dettes extérieures écrasantes, tel que le
chalenge.
La communauté internationale consciente de
cette situation financière, n'a pas manqué de voler au secours du
gouvernement dans les négociations qu'il mène avec les
institutions financières internationales.
C'est dans cette perspective que le gouvernement, dans
le souci de sortir de cette situation de dépendance pour devenir
indépendant vis-à-vis de la communauté internationale,
s'est proposé d'entreprendre des reformes au sein de l'administration
fiscale qui se manifestent par la bancarisation des recettes fiscales en vue de
donner une image claire à la société centrafricaine.
Cependant, les reformes qu'il se propose d'entreprendre doivent
nécessairement commencer par une lutte sans concession contre la
fraude.
Cette lutte doit se faire dans tous les secteurs
d'activités pour relancer l'économie centrafricaine et elle doit
être l'affaire de tous et non la seule affaire du
gouvernement.
Au niveau de l'administration fiscale, notamment de la
Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID), dont
la principale mission est d'améliorer les recettes de l'Etat, il faut
poursuivre la simplification du système fiscal qui se traduit par un
manque d'adhésion des contribuables au système fiscal et qui rend
à l'administration le travail de plus en plus complexe. La
multiplication de contrôle est très important
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Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
61
afin de déceler les fraudeurs et
d'améliorer le recouvrement des créances fiscales.
La lutte contre la fraude fiscale doit aussi tenir
compte des mesures préventives visant à une large sensibilisation
et une bonne éducation des contribuables qui ne s'adaptent pas au
dispositif fiscal. Le problème de la fraude fiscale est difficile
à maitriser. Tous les moyens mis en ouvre consistent à
réduire la fraude et non l'éradiquer.
La problématique de la fraude fiscale
interpelle le gouvernement : il doit mettre en place un dispositif fiscal
incitatif avec les moyens perfectionnés de contrôle d'agents bien
formés, ayant une approche de la fiscalité du
développement. En conséquence, la fraude fiscale doit être
efficacement combattue.
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63
Sommaire..................................................................
............... i
Dedicace.......................................................................................
ii
Remerciements..............................................................................
iii
Listes des sigles et
abréviations.........................................................
iv
Introduction
générale..................................................................
1
Chapitre 1 : Les causes et manifestations de la fraude
fiscale
|
|
Section 1 : Définition causes de la
fraude fiscale
|
6
|
Paragraphe 1 : Définition de la fraude
fiscale
|
.6
|
Paragraphe 2 : les causes de la fraude fiscale
|
8
|
Le comportement civique du contribuable
|
8
|
La situation économique du contribuable
|
..10
|
La situation financière du contribuable
|
..10
|
La conjoncture économique
|
.11
|
La situation politique du contribuable
|
.11
|
La résistance de la classe sociale
|
12
|
La raison technique de la fraude fiscale
|
13
|
Les techniques perfectionnées
|
14
|
La discrimination des tarifs
|
14
|
Section 2 : Les diverses manifestations de la
fraude fiscale
|
15
|
Paragraphe 1 : La dissimulation
matérielle
|
..15
|
1-L'assiette de l'impôt
|
15
|
Paragraphe 2 : La dissimulation comptable .
|
16
|
1-La pratique du double bilan
|
16
|
2-Les minorations des recettes
|
17
|
A. Cas des petits commerçants
|
.....18
|
B. Cas spécifique de la fraude douanière
|
.19
|
|
+ La vente sans facture
|
20
|
+ La facture sans vente
|
20
|
> La fraude par une majoration des charges
|
21
|
* La fraude à travers les frais généraux
|
.22
|
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
* La fraude à travers les amortissements 22
* La fraude fiscale à travers les provisions ....22
Chapitre 2 : Les conséquences de la fraude fiscale
sur les finances publiques
Section 1 : La baisse des recettes
fiscales.......................................... 23
Paragraphe 1 : Les impacts de la fraude sur le
principe de
l'égalité
devantl'impôt............................................................
...25
Paragraphe 2 : L'incidence de la fraude sur la
concurrence.................. 26
A- La fraude et l'équilibre
monétaire............................................. 27
B- La fraude et l'esprit du
contribuable....................................... 27
Section 2 : Les difficultés de l'Etat de
finaliser ses objectifs............ 28
Paragraphe 1 : L'Etat et les problème
économique sociaux ............ 28
Paragraphe 2 : les recours à l'aide
extérieure.................................... 28
Chapitre 1 : Les effets de la fraude
fiscale....................................
|
37
|
Section 1 : Sur le plan social
|
37
|
1-La diminution de rendement
|
34
|
2 - Atteinte à la justice sociale
|
35
|
Section 2 : Sur le plan économique
|
36
|
Chapitre 2 : Les instruments de lutte contre la
fraude.....................
|
37
|
Section 1 : les mesures administratives et
technique
|
.37
|
Paragraphe1 : La prévention de la fraude
|
37
|
A- La prévention de la fraude au niveau national
|
.38
|
1-Les moyens juridiques
|
39
|
a. Le contrôle sur pièce
|
39
|
b. Le contrôle sur place
|
41
|
|
* Le contrôle ponctuel
|
.41
|
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
* La vérification
|
.42
|
* La vérification de la situation personnelle
|
42
|
2- Les moyens humains et matériels
|
42
|
a. Les moyens humains
|
43
|
c. Les moyens matériels
|
43
|
1' Les moyens organiques
|
.44
|
1' Les moyens techniques
|
..45
|
Paragraphe 2 : La répression de la fraude
|
.42
|
* Les sanctions civiles contre la fraude
|
43
|
* Les sanctions fiscales
|
45
|
* Les sanctions pénales
|
46
|
a. Peines principales
|
.46
|
b. Peines complémentaires
|
...47
|
c. Peines accessoires
|
47
|
|
Section 2 : les mesures politiques
|
48
|
Paragraphe 1 : les critiques de la politique
fiscale
|
49
|
Paragraphe 2 : Les suggestions et les
perspectives d'avenir
|
49
|
Conclusion
|
.51
|
Annexe
|
54
|
Bibliographie
|
..57
|
65
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
1-ARDANT(G.), Histoire de l'impôt, 2eme
volume, édition 1971 - 1972. 2 - La politique fiscale et
fiscalité, édition 27 Aout 2008.
p. 212.
3-DASSESSSE (M ;) et MININE (P.), Droit Fiscal, principe
généraux et impôts sur les revenus, 4è éd.,
Bruxelles, Bruyant, 1996, p.69.
4- JACQUES (J.B.) et LAMBERT(T.), Droit Fiscal,
éd. PUF, Paris 2003, 5-TIXIER (G.) : Droit Pénal Fiscal, Dalloz
1980, p.328
6-GAUDEMET (P - M), Précis de science et Technique
Fiscale : le fiscalisme.
7-BEAULIEU (L.) : traité de la science des
finances, p.27.
8-GAUDEMET (P.) : Finances Publique, Tome 2,5éd,
Montchrestien 1976 9-COSSON (J.) les Industrielles de la Fraude Fiscale, Paris
Saul 1971 p.7. 10-DUVERGER (M.) : Institution Financière, édition
PUF 1960. 11-Montesquieu ; Esprit des lois, livre IV, chap. XIII, page
29
13-Cours de fiscalité 2ème
année, IUGE 2009 - 2010
14-NGOASY VATHAN : le rôle de l'impôt dans
les pays en voie de développement, LGDJ ; édition Paris
1972.
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
67
v' L'arrêté ministériel portant sur
la bancarisation des recettes fiscale v' Code
général des douanes.
v' Code général des
impôts.
v' Le décret N°06.326 du 02 Septembre 2006,
portant la dissolution de l'administration des douanes et des droits
indirects.
v' Les lois de finances portant Code
Général des Impôts
http:
www.mémoireonline.com
; la problématique de la fraude fiscale http:
www.wikipedia.org
; les principes de base de la fiscalité
http:www.contrôle
fiscal.fr ; les
fondements de la fiscalité http:www.impôt.gouv.fr ; livre
des procedures fiscales.
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
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