CHAPITRE III : ACCES A L'EAU POTABLE ET A
L'ASSAINISSEMENT DANS LE QUARTIER
GAMKALLE
Ce chapitre est consacré à la question de
l'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans le
quartier Gamkallé. Les différents modes d'approvisionnement et
d'évacuation des déchets, ainsi que les contraintes
rencontrées y seront analysés.
3.1. Accès à l'eau potable dans le
quartier Gamkallé 3.1.1. Les sources d'eau potable
Dans la ville de Niamey, l'eau potable est produite en grande
partie par la SEEN. A Gamkallé, cette eau de la SEEN peut être
recueillie des robinets des branchements privés, des robinets des bornes
fontaines publiques ou des branchements sociaux. Les eaux provenant des puits
des forages modernes sont considérés comme potables. Et enfin les
eaux minérales produites, embouteillées et vendues dans la ville
sont supposées exemptes de danger pour la santé.
3.1.2. Les sources d'eau non potable
L'eau tirée du fleuve doit subir un traitement selon un
processus que nous avons décrit dans le chapitre I pour être
exempt de tout danger à la santé humaine. Ainsi, nous
considérons l'eau du fleuve comme une source d'eau non potable. Les eaux
de pluies recueillies non traitées sont considérées comme
non potables. La dégradation des parois des conduits de transport d'eau
peut aussi entrainer la dégradation de la qualité de l'eau sortie
de robinet. Enfin, les conditions de collecte, de transport, de stockage ou de
manipulation de l'eau après le robinet, lorsqu'elles ne respectent pas
les règles d'hygiène, peuvent rendre l'eau non potable.
3.1.3. Approvisionnement en eau potable dans le quartier
Gamkallé
Le quartier Gamkallé est très peu desservi par
le réseau d'adduction d'eau potable. L'observation de la carte
d'adduction d'eau potable que nous avons obtenue de la SEEN (figure 6), montre
que les conduits primaires d'eau ceinturent le quartier ; ce qui ne favorise
que très peu l'accès direct des ménages aux branchements
particuliers. Le réseau des conduits primaires d'eau (indiqués en
bleu sur la carte) et les conduits des branchements particuliers
(indiqués en rouge sur la carte), est faible à l'intérieur
du quartier. Les ménages qui n'ont pas accès direct sur les
grands axes et situés au-delà de 20 m ne peuvent prétendre
qu'à un accès par extension au réseau d'adduction d'eau
potable de la SEEN. Ce qui n'est pas évident compte tenu de la
précarité des ménages dans le quartier. C'est ce qui
explique les traits discontinus de la figure 6. Seule une partie de
Gamkallé Sebangueye est traversée par des axes routiers qui
autorisent le passage de ces conduits d'eau primaires de la SEEN et par
conséquent l'installation des bornes fontaines et l'accès des
ménages aux branchements particuliers. Ce qui favorise les
ménages de Sebangueye par rapport à ceux de Golé.
Fig. 6 é (Source : la
: Carte de réseaux d'adduction d'eau potable au
quartier Gamkall
SEEN, 2010
, modifiée par Lawandi)
3.1.3.1. Les points d'approvisionnement en eau
potable à Gamkallé28 (officielles)
Il s'agit essentiellement des 25 bornes fontaines dont 18
à Gamkallé é Gollé
Sebangueye et 7 à Gamkall , des 219 branchements
privés et sociaux dont 179
Sebangueye et 30 à Golley. Si la SEEN estime qu'il
faut un point d'eau publique
é
(borne fontaine) pour desservir 250 personnes, Gamkallest
bien loin de cette statistique . En effet, à
Gamkallé les statisti
ques donnent une borne fontaine pour 701
é Gollé qui
personnes. Plus loin du compte encore sont les habitants
de Gamkall
possèdent un branchement publique pour 1910
personnes alors que Sebangueye en compte un pour 334
personnes.
Pour les branchements privés, l'ensemble du
quartier possède un branchement é
particulier pour 21 ménages. A Goll il faut
compter 105 ménages pour un branchement privé
alors qu'à Sebangueye il y a un branchement privé pour
10 ménages.
Cette faible et inéquitable répartition des
points
d'approvisionnement en eau potable dans
le quartier Gamkallé, liée à sa con
figuration morphologique joue
considérablement sur les quantités
consommées.
28 Nos recherches auprès de la SEEN et
observations de terrain.
3.1.3.2. La répartition spatiale des points
d'eau
La répartition des bornes fontaines n'est pas
proportionnelle à la densité de la population de chaque «
sous quartier ». Ainsi pour pallier ce manque, trois ménages
disposant de branchement particulier (un à Sebangueye et deux à
Golé) procèdent à la vente de l'eau pour répondre
aux sollicitations des voisins éloignés d'une source. Il y a donc
au total 28 sources d'eau constituées par des bornes fontaines
(confère figure 7). En effet, la carte de localisation des bornes
fontaines montre une concentration des points d'eau dans le « sous
quartier » Sebangueye pourtant moins peuplé que Golé. Ce
privilège est due au fait que Sebangueye bénéficie de
trois axes en terres battues à l'intérieur du quartier,
favorisant le passage des conduits primaires d'eau de la SEEN. Par contre,
Gamkallé Golé, fortement dense, ne dispose pas d'axes de
circulation à l'intérieur du quartier et ne compte donc que cinq
bornes fontaines auxquelles s'ajoutent deux branchements particuliers
transformés en point de vente d'eau.
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