2.3. Desserte en eau potable
2.3.1. Les branchements privés particuliers
Vu la trame morphologique du quartier et le revenu faible des
ménages, le nombre de branchements privés est très
limité. Gamkallé compte aujourd'hui 201 branchements 25
privés pour 4656 ménages26 recensés en 2006. En
moyenne 5 ménages sur 100 possèdent un robinet privé avec
compteur individuel. Le nombre de ces branchements est en baisse en 2009. Cette
baisse en nombre de branchements privés est révélatrice de
la faiblesse d'une politique d'accès direct des ménages à
l'eau potable et par conséquent d'un faible volume nécessaire
pour les besoins quotidiens.
2.3.2. Les bornes fontaines
Les difficultés de disposer d'un branchement
privé par les ménages de Gamkallé fait penser qu'une
priorité est accordée à la réalisation des bornes
fontaines. Mais en dépit de cette évidence, le quartier ne compte
que 25 bornes fontaines27 actives en 2009 soit une borne fontaine
tous les 3.2ha. L'ensemble des bornes fontaines de Gamkallé ont
consommé en 2009 un volume de 103 833m3. Ces points d'eau
sont en général très vétustes et ne
répondent plus au modèle type en vigueur proposé par la
SEEN. Un modèle respectant les normes minimales d'hygiène
(confère figure 4). Une terrasse construite en béton d'une
superficie de 2,5 m2 protège les récipients de
collecte des boues et donc limite les contaminations de l'eau. Le
système est équipé de deux robinets, prolongés par
des tuyaux en plastique. En arrière plan de la terrasse se trouve le
compteur de la SEEN.
25 Nos recherches auprès de la SEEN et observations de
terrain.
26 Répertoire National des communes, 2006, p 228, INS
27 Nos recherches auprès de la SEEN et observations de
terrain.
Fig. 4
2.3.3. Les vendeurs d'eau ou (Garoua)
Les revendeurs d'eau ou Garoua (en Haoussa) sont des
opérateurs privés informels qui proposent aux ménages sur
place un service de vente d'eau potable. Sur un fond privé, ils arrivent
à s'équiper d'un charriot contenant en moyenne 10 bidons de
capacité 20l chacun qui leur permet d'acheter de l'eau auprès des
fontainiers et de la revendre aux ménages. A la question lavez-vous vos
bidons chaque matin ? Tous nous répondent par l'affirmatif.
Cependant, les Garoua reconnaissent n'avoir jamais lavé
les bidons avec eau de javel ou tout autre produit. Presque tous reconnaissent
que les difficultés qu'ils éprouvent à porter de l'eau aux
ménages résident dans le fait que les voies d'accès
à certains ménages sont impraticables en certaines
périodes de l'année. Les ménages ne remboursent pas les
dettes contractées et souvent cela crée des différends qui
opposent les deux parties. Enfin, ce maillon de la chaine d'acteurs de l'eau
potable ne bénéficie d'aucune formation ou sensibilisation en
matière d'hygiène de l'eau potable.
2.4. Desserte en infrastructures
d'assainissement 2.4.1. Drainage des eaux de pluie
Selon les résultats du bureau d'études BALA
& HIMO, Gamkallé est traversé par 2747m (soit 2,747Km) de
collecteurs d'eau et caniveaux, toutes sections confondues. En plus de ces
collecteurs et caniveaux, l'Avenue de l'Armée, double voie pavée
passant à la limite Nord-Ouest du quartier contribue de manière
significative, à l'évacuation des eaux de pluies.
Il est à noter cependant que, non seulement, l'ensemble
de ces ouvrages passent pratiquement à l'extérieur du quartier
mais les collecteurs ne sont pas curés régulièrement faute
d'équipement et de personnels suffisants selon les plaintes du service
d'hygiène et d'assainissement de la CN IV. Exemple : pour les trois mois
du début de saison des pluies 2010 (juin, juillet, Août), les
caniveaux de Gamkallé n'ont connu que deux curages effectués par
l'association des agents d'assainissement appuyés par l'ONG MERCY CORPS.
Très peu pour ce quartier, lorsqu'on connait la mentalité des
habitants à confondre les collecteurs d'eau aux dépotoirs. Un
mètre linéaire de caniveau curé coûte 600 francs CFA
(soit 1 648 200 francs CFA pour les 2747m à Gamkallé) et le
service de la commune se plaint d'un budget insuffisant pour assurer le curage
régulier des caniveaux. Par conséquent, en période de
fortes pluies, les eaux de ruissellement distribuent des tas d'immondices au
gré des pentes. Des flaques d'eau, celles des caniveaux constituent des
lieux privilégiés de reproduction des moustiques et d'autres
agents vecteurs de maladies.
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