TABLE DES MATIERES
TABLE DES FIGURES 7
TABLE DES TABLEAUX 8
TABLE DES PHOTOS 9
SIGLES ET ABREVIATIONS 10
REMERCIEMENTS 11
RESUME 12
SUMMARY 12
INTRODUCTION GENERALE 13
1. LA PROBLEMATIQUE 15
1.1. Contexte de l'étude 15
1.2. Revue de littérature 18
1.3. Les hypothèses 21
1.4. Les raisons du choix du sujet et de la zone d'étude
22
1.5. Les objectifs 23
1.6. Clarification des concepts 23
2. LA METHODOLOGIE 24
2.1. Présentation des objets d'étude 25
2.2. Techniques et méthodes utilisées 26
2.2.1. Recherche documentaire 26
2.2.2. Observations visuelles 26
2.2.3. Enquêtes 26
2.2.4. Les entretiens 27
2.2.5. La cartographie 27
2.2.6. Les matériels utilisés 27
2.2.7. Analyse et interprétation des données 28
3. LES DIFFICULTES RENCONTREES 28
CHAPITRE I : LES POLITIQUES GENERALES EN MATIERE
D'ACCES A L'EAU POTABLE ET L'ASSAINISSEMENT 29
1.1. L'inventaire des ressources en eau 30
1.1.1. Les ressources en eau de surface 30
1.1.2. Les ressources en eau souterraine 30
1.2. Les instruments de gestion de l'eau et de l'assainissement
30
1.2.1. Politiques et stratégies internationales en
matière d'eau potable et d'assainissement 30
1.2.1.1. Les indicateurs de l'UNICEF/OMS en matière
d'accès à l'eau potable et le cas de Gamkallé 31
1.2.1.2. Les indicateurs de l'UNICEF/OMS en matière
d'accès à un système d'assainissement et le cas de
Gamkallé 32
1.2.2. Les instruments de gestion de l'eau 33
1.2.2.1. Les instruments juridiques 33
1.2.2.2. Production, transport et distribution de l'eau
potable dans la ville de Niamey 34
1.2.2.2.1 Les mécanismes de production de l'eau
potable 35
1.2.2.2.2 Transport et distribution de l'eau potable dans
la ville 36
1.2.2.2.3. Les contrôles de la qualité de
l'eau aux robinets 36
1.2.3. La facturation de l'eau potable 36
1.3. Les instruments de gestion de l'assainissement 37
1.3.1. Les dispositifs institutionnels : le ministère de
l'hydraulique et de l'environnement 37
1.3.2. Les instruments administratifs et techniques 38
1.3.2.1. Le service d'hygiène et d'assainissement
de la CN IV 38
1.3.2.2. Les partenaires 38
1.3.2.3 Autres opérateurs informels 39
CHAPITRE II : PRESENTATION GENERALE DU QUARTIER ET DESSERTE EN
INFRASTRUCTURES URBAINES DE BASE . 40
2.1. Présentation générale du quartier 41
2.1.1. L'historique et la croissance démographique du
quartier Gamkallé 41
2.1.2. Délimitation et morphologie du quartier 42
2.1.2.1. La délimitation géographique
42
2.1.2.2. La trame morphologique 44
2.2. Desserte en infrastructures urbaines de base à
Gamkallé 45
2.2.1. Typologie de l'habitat 45
2.2.2. Les conditions de vie des ménages 45
2.2.3. Les voies 45
2.2.3.1. La voirie principale 46
2.2.3.2. Voiries de desserte interne 47
2.3. Desserte en eau potable 48
2.3.1. Les branchements privés particuliers 48
2.3.2. Les bornes fontaines 48
2.3.3. Les vendeurs d'eau ou (Garoua) 49
2.4. Desserte en infrastructures d'assainissement 50
2.4.1. Drainage des eaux de pluie 50
2.4.2 Les dépotoirs 50
2.4.3. Les toilettes publiques 52
CHAPITRE III : ACCES A L'EAU POTABLE ET A
L'ASSAINISSEMENT DANS LE QUARTIER GAMKALLE 53
3.1. Accès à l'eau potable dans le quartier
Gamkallé 54
3.1.1. Les sources d'eau potable 54
3.1.2. Les sources d'eau non potable 54
3.1.3. Approvisionnement en eau potable dans le quartier
Gamkallé 54
3.1.3.1. Les points d'approvisionnement en eau potable
à Gamkallé 55
3.1.3.2. La répartition spatiale des points d'eau
56
3.1.3.3. Les puits 56
3.1.3.3. Hygiène des périmètres des
bornes fontaines : une des clauses du contrat de gérance 57
3.1.3.4. Les modes d'approvisionnement en eau, les
dépenses et volumes consommés 58
3.1.4. Les contraintes et difficultés en matière
d'approvisionnement en eau potable et les volumes consommés 60
3.1.4.1. Le poids démographique et volume
consommé 60
3.1.4.2. La distance et son impact sur le volume
consommé 60
3.1.4.3. Les contraintes liées au temps et volume
consommé 61
3.1.4.4. Précarités économiques et
le volume d'eau consommé 62
3.1.4.5. Genres et catégories face aux travaux
ménagers 62
3.1.5. Les Volumes d'eau potable consommés dans le
quartier Gamkallé 63
3.2. Les modes d'accès à l'assainissement dans le
quartier Gamkallé 64
3.2.1. Lieux d'aisance et toilettes 64
3.2.1.1. Types de lieux d'aisance dans les ménages
65
3.2.1.2. Les excréta et eaux vannes 66
3.2.1.3. Nombre de ménages et de personnes par
lieu d'aisance 66
3.2.2. Les modes d'évacuation des déchets 66
3.2.2.1. Les ordures ménagères
66
3.2.2.2. Les eaux usées 67
3.2.4. L'hygiène alimentaire 67
CHAPITRE IV : EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES (DIARRHEE ET
PALUDISME) LIES AUX PROBLEMES D'ACCES A L'EAU POTABLE ET A L'ASSAINISSEMENT
DANS UN QUARTIER PRECAIRE 69
4.1. Evaluation des risques sanitaires liés à
la consommation de l'eau et à l'insalubrité 70
4.1.1. Les maladies liées à l'eau au Niger 70
4.1.2. Le profil épidémiologique du quartier
Gamkallé 71
4.1.3. Les risques diarrhéiques 72
4.1.3.1. La diarrhée 72
4.1.3.2. Le poids des maladies diarrhéiques
72
4.1.3.3. Le poids économique des maladies
diarrhéiques 72
4.1.3.4. Dynamique saisonnière des maladies
diarrhéiques 72
4.1.4. Les indicateurs de risques diarrhéiques 73
4.1.4.1. Le volume moyen d'eau consommé et les
niveaux
de risques sanitaires 73
4.1.4.2. Les risques liés aux modes de gestion de
l'eau 74
4.1.4.2.1 La collecte et le transport de l'eau
74
4.1.4.2.2 Les modes de conservation de l'eau de boisson
74
4.1.4.3. Facteurs d'aggravation du risque
diarrhéique 75
4.1.4.3.1. Le niveau d'instruction 76
4.1.4.3.2. Les comportements des populations en
matière d'hygiène et d'assainissement
77
4.1.4.3.3. Les modes d'évacuation des
déchets et les risques sanitaires 77
4.2. Les risques du paludisme 77
4.2.1. Le paludisme et l'anophèle femelle 78
4.2.1.1. Le paludisme 78
4.2.1.2. L'anophèle femelle et la transmission du
paludisme 78
4.2.2. Le poids de la maladie 78
4.2.2.1. Le coût économique de la maladie
78
4.2.2.2. La dynamique saisonnière de la maladie
79
4.2.3. Les indicateurs de risques du paludisme 79
4.2.3.1. Présence prolongée des eaux
usées 79
4.2.3.2. Les caniveaux non curés 79
4.2.3.3. Les toilettes avec regards non fermés
79
4.2.3.4. Les eaux de pluies stagnantes 80
CHAPITRE V : QUELQUES PROPOSITIONS
D'AMENAGEMENT 81
5.1. Actions à réaliser à court et moyen
termes 82
5.1.1. Drainage des eaux pluviales 82
5.1.2. Excréta et toilettes 82
5.1.3. Desserte en eau potable 82
5.1.4. Sensibilisation 83
5.2. Actions à réaliser dans le long terme 83
5.2.1 La Voirie et les caniveaux 83
5.2.2. Les conditions de l'habitat 85
Conclusion 85
BIBLIOGRAPHIQUE 87
LOIS, DECRETS, ORDONNANCES 89
WEBLIOGRAPHIE 90
TABLE DES FIGURES
Fig.1 Localisation du quartier Gamkallé dans la CUN 43
Fig.2 Le quartier Gamkallé 44
Fig.3 La voirie principale à Gamkallé 47
Fig.4 Modèle type de borne fontaine en vigueur 49
Fig.5 La localisation des dépotoirs à
Gamkallé 52
Fig.6 Carte de réseaux d'adduction d'eau potable au
quartier Gamkallé 55
Fig.7 Localisation des bornes fontaines à Gamkallé
57
Fig. 8 Les différents modes d'approvisionnement en eau
potable de la population de
Gamkallé 59
Fig.9 Les distances séparant les ménages d'une
borne fontaine la plus proche 61
Fig.10 Les pourcentages des ménages de Gamkallé
selon les dépenses pour l'eau potable
62 Fig.11 les pourcentages des genres et catégories
assurant la corvée d'eau dans les ménages
de Gamkallé 63
Fig.12 proposition d'une carte d'aménagement du quartier
84
TABLE DES TABLEAUX
Tableau 1 Répartition de la population de Gamkallé
selon le sexe dans les deux sous ensembles et le nombre de
ménages 41
Tableau 2 Les dépenses pour eau potable selon les modes
d'approvisionnement à
Gamkallé (tableau croisé) 60 Tableau 3 Variation
des volumes d'eau consommée par la population durant les six
dernières années à Gamkallé
64 Tableau 4 Les différents modes d'évacuation des ordures
ménagères dans le quartier
Gamkallé 67
Tableau 5 Les dix maladies les plus représentées au
Niger et leurs liens à l'eau. 71
Tableau 6 Accès à l'eau potable et impact sanitaire
73
Tableau 7 Répartition des modes de conservation de l'eau
de boisson 75
Tableau 8 Les cas de diarrhée selon les tranches
d'âge et le niveau d'instruction de la
ménagère (tableau croisé) 76
Tableau 9 Les mesures d'hygiène et leurs impacts sur la
réduction de diarrhées 77
TABLE DES PHOTOS
Photo 1 Un dépotoir officiel de Gamkalley après le
retrait du conteneur de HYSACAM 51
Photo 2 Les Garoua et les filles de ménages à la
collecte d'eau potable à une borne
fontaine 58
Photo3 Une douche et un lieu d'aisance dans un ménage
enclavé de Gamkallé 65
Photo 4 model d'un lieu d'aisance dans un ménage de
Gamkallé 65
Photo 5 les récipients utilisés par les
ménagères de Gamkalley pour collecter de l'eau
potable à la borne fontaine 74
Photo 6 : un puisard dans un ménage de Gamkallé
79
SIGLES ET ABREVIATIONS
AFD : Agence Française de Développement
AIMF : Association Internationale des Maires Francophones
ARM : Autorité de Régulation Multisectorielle
BM : Banque Mondiale
BRANIGER : Brasseries du Niger CCFN : Centre Culturel
Franco-Nigérien
CFA : Communauté Financière d'Afrique CUN : Commune
Urbaine de Niamey DES : dépotoir Sauvage Entretenu
DIEPA : Décennie Internationale de l'Eau Potable et
Assainissement
DOA : Dépotoir Officiel Abandonné DOC :
Dépotoir Officiel avec Conteneur DS : Dépotoir Sauvage
ENITEX : Entreprise Nigérienne des Textiles
EPPRVUG : Etudes Préparatoires du Projet
Réhabilitation du Village Urbain Gamkalley
FLSH : Faculté de Lettres et Sciences Humaines
GPS : Global Positionning System
HYSACAM : Société d'Hygiène et
d'Assainissement du Cameroun
INS : Institut National de la Statistique
IRSH : Institut de Recherche en Sciences Humaines
JICA : Agence Internationale de Coopération Japonaise
LANSPEX : Laboratoire National de Santé Publique et
d'Expertise
MESS/RS : Ministère de l'Enseignement Secondaire,
Supérieur et de la Recherche Scientifique
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé ONU : Organisation
des Nations Unies
PAC : Programme d'Action Communautaire
PH : Potentiel d'Hydrogène
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PSEau : Programme Solidarité Eau
SEEN : Société d'Exploitation des Eaux du Niger
SNE : Société Nigérienne des Eaux
SPEN : Société des Patrimoines des Eaux du Niger
UNICEF : Organisation des Nations Unies pour l'Enfance et
l'Education
VB1 : Voie Bitumée N°1
VB2 : Voie Bitumée N°2
VB3 : Voie Bitumée N°3
VL1 : Voie Latérite N°1
VP1 : Voie Pavée N°1
REMERCIEMENTS
Nous rendons grâce à Dieu tout puissant pour son
infini soutien à la réalisation de ce travail. Nous remercions
particulièrement notre encadreur Dr BONTIANTI Abdou dont la
disponibilité, les conseils et les soutiens ont été sans
mesures pour la réalisation de ce travail d'étude et de
recherche. Nous disons merci à Dr Hamadou Issaka pour avoir
accepté d'apporter ses corrections à ce document. Nos
remerciements vont également à Mr Kladoum Nadjaldongar qui ne
nous a pas refusé son aide un moment où nous en avons besoin.
Merci à Siddo, à Hassane, à Maiga, à Ibrahim,
à Noma, à Hassoumi, à Mansour, à Raînatou,
tous à l'IRSH pour avoir répondu présent toutes les fois
que nous avons sollicité leur soutien. Nous disons merci à notre
mère Larmadje Chikang Monique, restée au pays (Tchad), pour nous
avoir porté chaque jour dans son coeur. Nos remerciements vont à
l'endroit de certains administrateurs de la SEEN, notamment Mr Halidou Doudou
Habibou, de la SPEN Mr Saddikou Abdoulaye, de la CNIV, de la primature, les
ménages de Gamkallé, les gérants des bornes fontaines, les
Garoua, pour leur collaboration nécessaire à la collecte des
informations. Nous n'oublions pas de nombreuses personnes dont les noms ne sont
pas cités ici, mais qui ont contribué à leur façon
à la sortie de ce document ; nous leur disons merci.
RESUME
Ce travail d'étude se propose d'analyser le
problème d'accès à l'eau potable et à
l'assainissement dans les quartiers urbains précaires. Cette
thématique qui intéresse très peu les études
réalisées au Niger reste pourtant un véritable
révélateur des facteurs de risques sanitaires. Le
phénomène est d'autant plus marqué lorsque la croissance
démographique oblige des hommes et des femmes à s'entasser dans
des quartiers urbains précaires ou des villages qui, par la force
irréversible de l'histoire de la ville, deviennent des quartiers
urbains. Notre étude s'est appropriée un terrain d'observation
(Gamkallé) à partir duquel la formulation d'une
problématique a fait générer des objectifs, des
hypothèses et un jeu de questions réponses qui ont suscité
davantage des besoins en informations et donc de la littérature, des
entretiens, enquêtes et observations de terrain. La restitution des
données structurée en 5 chapitres a permis de
révéler qu'une proportion importante (30%) de la population de
Gamkallé ne dispose pas d'une quantité suffisante d'eau potable
pour ses besoins quotidiens et plus de 23% n'ont pas de latrine et vit dans un
environnement très insalubre. En conséquence, de nombreuses
maladies telles que la diarrhée, le paludisme, les dermatoses marquent
la vie de milliers de personnes parmi lesquels se trouvent majoritairement des
sujets totalement innocents et vulnérables dont nous avons la
responsabilité de protéger la vie: les enfants ! Ainsi,
l'étude est assortie de propositions qui, nous espérons,
contribueront à améliorer la situation des populations de
Gamkallé dans un avenir proche ou lointain.
SUMMARY
This survey work is to analyze the problem of access to clean
water and sanitation in precarious neighborhoods. This theme which interests
very few studies conducted in Niger remains nevertheless a true indication of
health risk factors. The phenomenon is especially pronounced when population
growth is forcing men and women crammed in precarious urban neighborhoods or
villages, by the irreversible force in the history of the town, become urban
neighborhoods. Our study has appropriated land observation (Gamkallé)
from which the formulation of a problem did generate objectives, assumptions
and a set of questions and answers that have attracted more information needs
and thus the literature , interviews, surveys and field observations. Retrieval
of data structured into 5 sections revealed that a significant proportion (30%)
of population Gamkallé do not have enough drinking water for their daily
needs and more than 23% have no latrine and lives in a very unhealthy
environment. Consequently, many diseases such as diarrhea, malaria, skin
diseases marked the lives of thousands of people among whom are mostly issues
that are completely innocent and vulnerable that we have a responsibility to
protect life: children. Thus, the study contains proposals which we hope will
improve the situation of populations Gamkallé in a near or distant
future.
INTRODUCTION GENERALE
La Décennie Internationale de l'Eau potable et de
l'Assainissement (DIEPA), après l'ambition loyale à sa
formulation (en 1981) mais sans moyens nécessaires à sa
réalisation s'était achevée en 1990 sans fournir de l'eau
potable et de l'assainissement à tous. Des progrès sont certes
réalisés mais les objectifs ne sont pas atteints surtout en
milieu urbain.
Une douzaine d'années après cet échec, la
communauté internationale a élaboré les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD). A travers son chapitre 7
qui consiste à assurer un environnement durable à toute la
population mondiale, les Nations Unies se sont engagées à
réduire de moitié, d'ici à 2015, le pourcentage de la
population qui n'a pas accès de façon durable à un
approvisionnement en eau de boisson salubre et à des services
d'assainissement de base (ONU, 2005).
La mise en oeuvre de ces deux programmes et plus
récemment, l'organisation de plusieurs forums et sommets de l'eau
(Marrakech en 1997, La Haye en 2000, Kyoto en 2003, Mexico en 2006, et Egypte
en 2008) montrent l'ampleur des problèmes d'accès à l'eau
potable dans les pays en voie de développement, et notamment dans les
pays d'Afrique situés au Sud du Sahara. Dans ces pays, plus de 150
millions de citadins, soit près de la moitié de la population
urbaine totale, n'ont pas accès
à un service d'eau potable. A cela s'ajoute la
faiblesse des taux de connexion au réseau d'approvisionnement en eau
potable de certaines capitales telles que Dakar (16,7%), Bamako (10%),
Nouakchott (25%), Conakry (15%), Niamey (33,2%) ou Ouagadougou (22,8%) (ENDA,
2006 ; Care International Niger et ORC, 1999 ; EMIUB, 2002).
De nombreux ménages des villes d'Afrique subsaharienne
ne disposent pas d'un assainissement amélioré, notamment des
latrines. Ils sont contraints de vivre dans des milieux insalubres qui les
exposent à des risques sanitaires assez élevés.
Les principales causes de cette situation résident dans
la croissance démographique et spatiale importante qu'ont connue ces
villes au cours des trente dernières années (Alain Duberson,
2003).
A l'intérieur des villes, des disparités
s'expriment en termes de quantité et de qualité d'eau
consommée entre les quartiers relativement bien équipés et
les zones précaires, faiblement équipées. Notre
étude s'est donné comme terrain d'observation un des quartiers
précaires (Gamkallé) de la ville de Niamey.
Les conséquences immédiates des problèmes
d'accès à l'eau potable et à l'assainissement sont la
limitation de la consommation d'eau potable pour la boisson, l'insuffisance
d'eau pour la satisfaction des besoins d'hygiène de base (se laver les
mains, faire sa toilette personnelle, etc.), le recours à des sources
d'eau non potable plus facilement accessibles et l'augmentation des
durées de conservation de l'eau collectée. Or, les
difficultés qu'éprouvent les ménages à disposer du
minimum vital d'eau entraînent des risques sanitaires qu'il convient
d'aborder. Divers indices de
mortalité - surtout infantile - existent et mettent en
évidence la réalité et l'importance de ces risques. Chez
les enfants, cette mortalité est inextricablement liée aux
maladies diarrhéiques et au paludisme problèmes majeurs de
santé publique avec deux millions de décès par an dans le
monde (UNICEF, 2003).
1. LA PROBLEMATIQUE
1.1. Contexte de l'étude
Les Nations Unies estiment que d'ici à 2025 plus de la
moitié de la population ouest africaine sera urbaine (ONU : 2005). Alain
Duberson1 a démontré que le processus de
l'urbanisation de l'Afrique est l'un des plus rapides au monde et le devenir du
continent est indissociable de l'urbanisation de masse qui est la plus
spectaculaire transformation survenue depuis des années 1950. Cette
croissance n'est malheureusement, pas soutenue par une croissance
économique capable de satisfaire les besoins en infrastructures de base,
d'emploi, etc. En réponse à cette distorsion, se
développent des agricultures marchandes intra et périurbaines
parfois intensives (maraichage, arboriculture fruitière), le commerce
alimentaire, stratifié de la vente ambulante de rue au grand
marché en passant par la petite échoppe, l'artisanat de service
(en particulier l'entretien et la réparation des cycles, d'automobiles
et de camions, flottes de transports en commun privés illicites ou
tolérés) et des productions (tailleurs, métier du
bâtiment...). Un ensemble fort hétéroclite, mais
constituant une solution, une adaptation à une nouvelle forme de vie. Il
y'a donc des changements dans le mode de vie des populations, changements
susceptibles d'apporter de profondes modifications du cadre de vie et d'influer
sur la santé. Dans de nombreuses villes d'Afrique au sud du Sahara,
cette situation se caractérise par la création des quartiers
précaires densément peuplés et dépourvus
d'infrastructures urbaines de base facilitant l'accès à l'eau
potable et à l'assainissement.
A Nairobi au Kenya, Kibera est couramment cité comme le
plus grand bidonville du monde avec plus de 700.000 habitants en
2005.2 Faute d'infrastructures d'accès convenable à
l'eau potable et à l'assainissement, cette population vit dans des
conditions très inadéquates qui l'exposent aux risques
sanitaires. A N'djamena3 au Tchad, les quartiers Ridina, Chagoua,
Dembé, Walia, sont d'une configuration morphologique qui ne permet pas
aux ménages d'avoir accès direct aux réseaux d'adduction
d'eau, et d'évacuer leurs ordures ménagères. Le recourt
aux vendeurs d'eau, aux rares bornes fontaines et à d'autres sources
d'eau non potables sont les modes les plus utilisés par les
ménages pour se procurer de l'eau. En saison des pluies, certaines
concessions sont souvent inondées et les retenues d'eau de ruissellement
constituent des lieux privilégiés de reproduction de moustiques,
aggravant les cas de paludisme. A Abidjan, le bidonville de Yaosehi de la
commune de Yopougon, compte plus de 20 000 habitants4 dont la vie
quotidienne côtoie la misère. A Niamey au Niger, les quartiers
tels que Boukoki, Talladjé, Saga, Koira
1 Information Géographique l'Afrique, Alain Buber son,
hors série N°1, septembre 2003
2 Rapport sur le Développement Humain, PNUD : 2006
3 Nos observations de terrain
4Http// :www.infoscience.epfl.ch.>infoscience
tegui, Liberté, Lacroussou, Yantala Bas, Deyzeybon,
Zongo, Gamkallé se rapprochent de ces entités
géographiques ci-dessus citées. Dans tous ces quartiers, avoir
accès à l'eau potable se traduit par les faits suivants :
-Les ménages pauvres paient l'eau plus chère
pour une petite quantité. Exemple : 78,3% 5 des
ménages de Gamkallé s'approvisionnent en eau potable chez les
vendeurs d'eau ;
-Parcourir une distance et patienter parfois des heurs durant
dans les files d'attente devant les bornes fontaines. Exemple : 4,7% des
ménages de Gamkallé s'approvisionnent aux bornes fontaines ;
-Ne pas disposer de robinet avec compteur individuel et
utiliser un robinet avec compteur commun. Exemple 7,8% des ménages de
Gamkallé utilisent un robinet en commun.
-Avoir recourt aux autres sources d'eau non potable telles que
les eaux du fleuve avec tout le risque que cela présente. Exemple, 0,2%
des ménages de Gamkallé utilise l'eau du fleuve.
A l'échelle du quartier Gamkallé, les
diagnostics révélés par les études
(EPPRVUG)6, indiquent que l a trame morphologique du quartier
Gamkallé est irrégulière avec des voies sinueuses de
largeur variable et peu de rues sont carrossables. Plus de 13% des concessions
sont desservies par des voies qui se terminent dans l'impasse et plus d'une
concession sur 100 se trouve totalement enclavée.
En matière d'accès à l'eau potable, ces
études révèlent que seulement 16,8% de concessions sont
raccordées à un réseau d'AEP et 3,35% disposent de
branchements particuliers. Les différents modes d'approvisionnement en
eau potable :
· 4,3% de ménages disposent de robinet avec compteur
individuel ;
· 7,4% de ménages utilisent de robinet avec compteur
commun ;
· 4,7% de ménages ont recourt aux bornes fontaines
;
· 78,3% de ménages achètent avec les vendeurs
d'eau ;
· 0,2% de ménages s'approvisionnent au fleuve.
En matière d'assainissement, les mêmes
études (EPPRVUG) 7 indiquent que Gamkallé est
très peu irrigué par les collecteurs d'eaux usées et ces
rares ouvrages
5 Etudes préparatoires du projet réhabilitation du
village urbain Gamkallé ; bureau d'études Bala et Himo, Rapport
final septembre 2000.
6 Idem
7 (EPPRVUG) Etudes préparatoires du projet
réhabilitation du village urbain Gamkallé, Cabinet
d'études BALA et HIMO ; Rapport final : 2000
passent à l'extérieur des deux sous quartiers. On a
en moyenne une douche pour 3,38 ménages.
Les modes de gestion des eaux usées, des excrétas
et des ordures ménagères : 7,2% de ménages
déversent leurs eaux usées dans la cour ;
53,3% les déversent dans les rues ;
4,5% dans les fosses ou puits abandonnés ;
25,9% les déversent dans les ouvrages de drainage pour les
eaux pluviales.
Dans le domaine de gestion des excrétas, il y a en
moyenne un lieu d'aisance pour 3,02 ménages. 86,9% de ménages
utilisent de latrines et 2,3% disposent de WC modernes, pendant que 1,5% vont
dans les toilettes publiques. L restes utilise les espaces publiques.
Les ordures ménagères sont
déposées dans les conteneurs pour 43,1% de ménages. 15,7%
de ménages les déposent dans les dépotoirs
agréés et 26,8% abandonnent leurs ordures dans les
dépotoirs « sauvages ».
Gamkallé comptait trois conteneurs à ordure tous
localisés à Sebangueye dont un à l'intérieur du
centre de santé intégré, et sept points de
dépôts sauvages.
C'est dans ce contexte d'une urbanisation non
contrôlée, non maitrisée qui devance les infrastructures
urbaines de base, expose les populations des quartiers précaires
à des risques, que s'inscrit le travail d'étude et de recherche.
Ces transformations semblent freinées la progression vers l'atteinte des
cibles des OMD et les stratégies de développement
accéléré et durable auxquelles se sont souscrits les
Etats.
L'examen de ce contexte et les observations de terrain ont
suscité les questions suivantes :
§. Toute la population de Gamkallé a-t-elle
accès à l'eau potable et à un système
d'assainissement convenables ?
Au vu de la configuration du quartier Gamkallé,
disposer de robinet avec compteur individuel ne pourrait être possible
pour tous les ménages et l'insuffisance de système adéquat
d'évacuation des eaux usées et de ruissellement contribuent
à soutenir cette hypothèse.
§. Comment la population de Gamkallé procède
t-elle pour accéder à l'eau potable et assainir son cadre de vie
? Dispose-t-elle suffisamment de l'eau pour ses besoins ?
Pour obtenir de l'eau potable et pour se débarrasser de
ses déchets, la population doit utiliser des modes qui peuvent l'exposer
aux risques sanitaires, créer des dommages environnementaux et
économiques.
§. Quels sont les risques sanitaires, les coûts
environnementaux et économiques que comportent les modes d'accès
à l'eau potable et à l'assainissement ?
D'une part, disposer de l'eau en quantité insuffisante
et de qualité douteuse, peut engendrer des facteurs de nombreuses
maladies dont celles diarrhéiques. D'autre part, la durée des
eaux usées et de ruissellement ainsi que celle des ordures
ménagères à proximité des habitations est
susceptible de générer les risques du paludisme et des dommages
environnementaux.
§. Les normes internationales et nationales sont-elles
observées lorsqu'il s'agit d'accès à l'eau potable et
à l'assainissement dans les quartiers précaires comme
Gamkallé ?
D'une part, disposer d'au moins 20 litres d'eau potable par
jour et par personne et à moins de 200 mètres de la maison comme
le préfigure l'OMS, sont des conditions qui ne seraient pas remplies par
tous les ménages de Gamkallé. D'autre part, le quartier est
contigu à la zone industrielle et on pourrait craindre que les normes
internationales de rejet des effluents dans la nature ne soient pas
respectées.
§.Dans ce contexte, quels liens possibles peut-on
établir dans l'écheveau complexe d'interaction : eau
potable-assainissement-santé-environnement-économie ?
Avoir accès à l'eau potable ne signifierait rien
lorsque l'environnement serait insalubre. Un environnement insalubre
peut-être porteur de risques de santé humaine, animale et
végétale. Des populations humaines, animales et
végétales en mauvaise santé produiraient moins et
pourraient dépenser plus pour la santé.
§. A quelles conditions les reformes du sous secteur de
l'hydraulique et le nouveau code de l'eau et de l'assainissement peuvent-ils
favoriser la progression vers les cibles des OMD notamment dans les quartiers
précaires?
Equiper les quartiers précaires en infrastructure
urbaine de base facilitant leur accès convenable à l'eau et
à l'assainissement resterait une condition nécessaire qui
favoriserait la progression vers les cibles des OMD dans ce domaine.
§. Les hommes et les femmes sont-ils égaux face
à la problématique d'accès à l'eau potable et
à l'assainissement ?
La vulnérabilité des femmes et des enfants fait
penser que ceux-ci peuvent-êtres les plus affectés par les
problèmes d'accès à l'eau potable et à
l'assainissement.
1.2. Revue de littérature
L'accès à l'eau potable et à
l'assainissement a fait l'objet de nombreuses études
réalisées à des échelles différentes. Ces
études qui, par le passé, sont beaucoup plus orientées
vers les milieux ruraux où l'eau est un facteur de production important,
s'intéressent aujourd'hui de plus en plus aux centres urbains du fait de
la croissance démographique et spatiale des villes et les
problèmes qui en découlent.
A l'échelle du monde
Les Nations Unies sont particulièrement
préoccupées par les problèmes d'accès à
l'eau et à l'assainissement. En mars 1977, à la conférence
de Mer Del Plata, elles ont décrété les années
1981-1990, Décennie Internationale de l'Eau Potable et de
l'Assainissement (DIEPA) qui devrait au terme de dix ans, favoriser à
tous, l'accès à l'eau potable et à l'assainissement. Deux
ans après la DIEPA, lors du sommet de la Planète Terre de Rio de
Janeiro, les Nations Unies ont inscrit dans leur agenda d'action la date du 23
mars de chaque année comme Journée Mondiale de l'Eau. Il s'agit
de marquer cette journée de réflexions et d'actions en faveur de
l'eau dans le monde. La synthèse de la table ronde sur l'eau potable et
la santé dans les quartiers urbains défavorisés
organisée par la conférence des Nations Unies sur l'environnement
et le développement, et le programme « solidarité eau »
(PSEAU) à Sophia Antipolis du 21 au 23 février 1994 a fait deux
constats : l'étalement des villes expose les populations à des
graves dangers liés à la dégradation de l'environnement
sous le regard impuissant sinon inconscient des autorités. Des
conditions de vie précaires dans les zones périurbaines non lotis
augmentent la vulnérabilité des populations, menacent les valeurs
sociales et morales ainsi que la dignité humaine. Selon cette
synthèse 80% des maladies et plus d'un tiers de décès dans
les pays en développement sont liés à la consommation
d'eau de mauvaise qualité et à un assainissement insalubre. Elle
a aussi noté que les efforts conjugués de la communauté
internationale et ceux des Etats lors de DIEPA ont permis une
amélioration très significative d'accès à l'eau
potable dans les milieux urbains alors que la situation dans les quartiers
périurbains reste préoccupante. Le rapport mondial du PNUD sur le
développement humain 2006 : « Au-delà de la
pénurie : pouvoir, pauvreté et crise mondiale de l'eau »
a énoncé la situation de l'eau et de l'assainissement en ces
termes : « L'eau et l'assainissement figurent parmi les médicaments
préventifs les plus puissants dont disposent les gouvernements pour
faire baisser le nombre des maladies infectieuses. Les investissements dans ce
domaine sont aux maladies meurtrières telle que diarrhée, ce que
la vaccination est à la rougeole : ils sauvent des vies ».
Une étude menée par « India Institut of
Médical Science » en 1996 montre que les enfants de moins de cinq
ans ont jusqu'à trois épisodes de diarrhées par an, tandis
que ceux qui vivent dans les zones urbaines irrégulières en ont
jusqu'à huit (BHAN M.K. :2000). GORTER A. C. et col. (1991), soulignent
à travers des études réalisées à Nicaragua
que les enfants qui habitent la maison où la disponibilité en eau
potable est faible ont un taux de diarrhée plus élevé
(34%) que ceux qui bénéficient d'un meilleur approvisionnement.
William D : (2007) a fait remarquer en ce terme « On croit souvent
à tort qu'il suffit de disposer de médecins et des hôpitaux
en quantité et en qualité pour obtenir le meilleur état de
santé possible. Aussi importantes qu'elles soient, ces ressources ne
suffisent pas ». L'environnement est donc déterminant pour
l'état de santé. Wateraid, dans la synthèse de son dernier
rapport (12 mai 2009), semble rappelé à la communauté
internationale et aux pays pauvres que certaines
promesses des OMD n'auront qu'un effet d'annonce. Cette ONG
britannique qui oeuvre pour l'accès à l'eau potable et à
l'assainissement dans les pays en développement révèle que
:
Plus de 1milliard de personnes dans le monde n'ont pas
accès à l'eau potable ;
Plus de 2 milliards de personnes dans le monde ne
bénéficient pas de solutions de l'assainissement.
A l'échelle des villes Africaines
Les ouvrages réalisés dans le domaine de l'eau
potable et de l'assainissement à l'échelle africaine sont aussi
nombreux.
Dans une thèse de Doctorat en pharmacie sur «
L'alimentation en eau potable d'une grande ville ouest africaine »,
LAOUSSE T. (1983) a souligné que la consommation de l'eau à Dakar
est satisfaisante, aussi bien en quantité qu'en qualité.
Cependant, il évoque avec insistance les différences croissantes
d'alimentation en eau potable et l'urgence de mettre en place d'autres sources
de captage au regard du rythme actuel de consommation à Dakar. SALEM G.
(1998), dans son ouvrage « Santé dans la ville, géographie
d'un petit espace dense : Pikine (Sénégal) » a
procédé par une caractérisation de l'espace urbain qui
fait transparaitre la santé comme un puissant révélateur
des inégalités intra urbaines. Pour cet auteur, l'espace est un
distributeur de facteurs de risques sanitaires notamment diarrhéiques et
du paludisme. ADELINE T. (1997) a établi un lien entre la qualité
de l'eau, le type d'adduction et le type d'aménagement et en vient
à la conclusion que les populations qui ont recourt aux forages
consomment de l'eau très souvent fortement polluée. Son analyse
portait sur la qualité chimique et bactériologique des eaux
souterraines en milieu périurbain au Cameroun. La thèse de
Doctorat présentée par BANZA NSUNGU A. (2004) sur «
L'environnement urbain et santé : la morbidité diarrhéique
des enfants de moins de cinq ans à Yaoundé au Cameroun » a
montré que le niveau d'accès à l'eau potable est plus
préoccupant dans les zones d'habitation spontanée que dans les
zones d'habitat planifié. REMIS-THOMAS N. est arrivé au constat
que les quartiers périurbains non lotis ont des difficultés
d'accès à l'eau potable. Il révèle que le
problème d'approvisionnement est rendu beaucoup plus complexe par la
configuration même de ces zones.
A l'échelle de Niamey
A l'échelle de Niamey, nombreuses sont les
études réalisées dans le domaine de la pollution des
ressources en eau et le cadre de vie collective que celles traitant de la
problématique d'accès à l'eau potable dans la ville.
BECHLER-CARMAN N., MIETTON M., LAMOTTE M., (1999), sous le
titre «Le risque de pénurie en eau potable dans la ville de Niamey
», paru dans Sécheresse N°4, vol 10, avaient posé la
problématique en termes de pénurie en cette ressource face
à une population de plus en plus nombreuse. La pénurie s'exprime
ici en termes
d'absence d'infrastructure et d'équipement devant
accompagner la croissance démographique. Dans sa thèse de
Doctorat sur « Cadre de vie et système de santé à
Niamey », MOTCHO K. H. :(1991), a souligné la dégradation du
cadre de vie à Niamey par des pollutions d'origine diverse qui affectent
l'eau et la santé des populations urbaines. La gestion non
maitrisée des déchets urbains est responsable d'aggravation des
risques sanitaires, a estimé cet auteur. BONTIANTI A. (1992), dans un
mémoire de maitrise de géographie, attirait aussi l'attention des
gestionnaires de la ville sur l'ampleur que prenait le niveau
d'insalubrité. L'étude conduite par HASSAN I.D. : (2005) sur
« Déchets urbains : de gestion, pollutions et risques sanitaires
majeurs dans la communauté urbaine de Niamey » a
débouché sur une évaluation d'un ensemble de pathologies
liées à l'insalubrité. Il s'agit principalement de la
diarrhée, du paludisme, de la bilharziose et autres qui sont
comptés parmi les dix principales maladies qui affectent la population
urbaine. En 2008, dans un ouvrages intitulé : « Gestion des
déchets à Niamey », SIDIKOU & BONTIANTI dressent un
état des lieux qui doit interpeller les décideurs politiques, les
partenaires à la coopération, les gestionnaires de la ville ainsi
que les citadins de Niamey sur les problèmes que pose l'administration
des déchets de la ville. Et à ces deux chercheurs de trouver le
terme juste « Le tout dans la rue » pour qualifier une pratique
urbaine qui, malheureusement, a encore de beaux jours devant lui, malgré
ses conséquences sanitaires, esthétiques, environnementales et
économiques. Pour améliorer la performance du sous secteur de
l'hydraulique urbaine des reformes institutionnelles ont conduit à la
signature d'un contrat dit de performance en 2001, entre le Groupe Veolia Water
et ses filiales SEEN (l'ex-SNE), SPEN, ARM et l'Etat nigérien. La
Stratégie de Développement Accéléré et de la
Réduction de la Pauvreté, dans sa publication pour l'année
2008-2012 souligne qu'en 2009, 96,7% de ménages de Niamey ont
accès à l'eau potable. Cependant, les différents modes
d'accès à cette ressource restent un facteur de risque pour la
santé de la population et l'environnement.
1.3. Les hypothèses
Hypothèse 1 : Au vu de la
configuration actuelle de Gamkallé, il est évident qu'une bonne
partie des habitants n'a pas directement accès à l'eau potable et
à un assainissement adéquat.
Hypothèse 2 : Le manque
d'infrastructures urbaines de base dans le quartier impose aux ménages
d'autres modes d'accès à l'eau potable et à
l'assainissement.
Hypothèse 3 : Les modes d'accès
à l'eau potable et à l'assainissement à Gamkallé
présentent des risques de santé publique et des coûts
économiques.
1.4. Les raisons du choix du sujet et de la zone
d'étude
Les raisons qui militent en faveur du choix de ce thème
sont de plusieurs ordres. Le premier est qu'en tant qu'étudiant Tchadien
venu poursuivre ses études de Géographie au Niger, nous sommes
dans l'incapacité de choisir notre terrain en territoire Tchadien. En
effet, en géographie, le mémoire est un travail d'étude et
de recherche qui exige des passages répétés sur le
terrain. Par conséquent, nous avons préféré
orienter la thématique vers l'eau et l'assainissement dans les quartiers
précaires de Niamey, en prenant l'exemple de Gamkallé. En
d'autres termes, il s'agissait juste de choisir un thème que nous
pourrons continuer à peaufiner même après le retour au
pays.
La deuxième motivation est que l'accès à
l'eau potable et à l'assainissement dans les quartiers précaires
est aujourd'hui au centre des préoccupations des institutions du
système des Nations Unies ainsi des politiques d'aménagement
urbain au Tchad. Ces deux sous secteurs font partie des critères de
classification utilisés par ces organismes pour déterminer les
performances des pays dans la lutte contre la pauvreté : OMD, IDH,
etc.
Par ailleurs, l'étude de la problématique de
l'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans les
quartiers précaires peut permettre d'identifier les facteurs qui
freinent le progrès vers l'atteinte des cibles des OMD8,
notamment ceux qui préconisent de diminuer de moitié, d'ici
à 2015, le nombre de personnes n'ayant pas accès à l'eau
potable et à l'assainissement. Elle peut permettre aussi
d'apprécier au niveau local (celui du quartier), les insuffisances ou
les performances des reformes initiées en juin 2001, dans le sous
secteur de l'hydraulique par les pouvoirs publics.
Deux autres raisons fondamentales justifient le choix de
Gamkallé comme la zone d'étude :
- Premièrement, on peut remarquer que la morphologie du
quartier renseigne sur sa précarité, donc sur la
vulnérabilité des ménages. Il est à noter que ce
quartier, situé entre les zones péricentrale et
périphérique, était un village rattrapé par
l'urbanisation de Niamey. Pour cela, il a conservé ses traits ruraux :
par la sinuosité des rues qui n'est pas favorable au
développement d'un service en réseau comme celui de l'eau.
- Deuxièmement, on constate que la densité du
bâti et de la population engendre une promiscuité qui a des
conséquences sur la propagation des pathologies.
- Enfin, Gamkallé se rapproche beaucoup des quartiers
précaires de N'Djaména (Dembé, Ridina, Chagoua Walia etc)
concernés également par les programmes du système des
Nations Unies évoqués plus haut.
8 Rapport mondial sur le développement humain, PNUD,
2005
1.5. Les objectifs
Objectif global : Etudier et analyser les
problèmes d'accès à l'eau potable et à
l'assainissement dans les quartiers urbains précaires et leurs impacts
sanitaires et économiques sur les populations.
Objectif spécifique 1 : Décrire
les dispositions naturelles, juridiques, institutionnelles et les politiques
générales en matière d'eau potable et d'assainissement
pour en déceler les acquis et les contraintes.
Objectif spécifique 2 : Etudier et
analyser les différents modes d'accès à l'eau potable et
à l'assainissement dans le quartier Gamkallé afin d'en
élaborer les indicateurs de facteurs de risques sanitaires.
Objectif spécifique 3 : Faire une
évaluation, à partir des indicateurs de risque de diarrhée
et du paludisme, des impacts sanitaires et économiques liés aux
problèmes d'accès à l'eau potable et à
l'assainissement dans un quartier précaire.
1.6. Définition des concepts
Eau potable : OMS définit l'eau
potable comme celle dont la consommation est sans danger pour la santé.
Pour que l'eau soit qualifiée de potable, elle doit satisfaire à
des normes relatives aux paramètres organoleptiques (odeur, couleur,
turbidité, saveur), physico-chimiques (température, potentiel
d'hydrogène (PH) etc.), microbiologiques (coliformes fécaux et
totaux streptocoques fécaux etc.), des substances indésirables et
toxiques (nitrates, nitrites, arsenic, plomb, hydrocarbures etc.). Pour chaque
paramètre, des valeurs limites à ne pas dépasser sont
établies.
Le fait qu'une eau soit potable ne signifie pas qu'elle est
exempte d'agents pathogènes, mais que leur teneur a été
jugée insuffisante pour déclencher une maladie. Les standards de
référence dans ce domaine varient selon les époques et les
pays. Au Niger, les normes de potabilité de l'eau proposées par
la SEEN répondent aux exigences de l'OMS.
Accès à l'eau potable est donc la plus ou moins
grande facilité avec laquelle on peut accéder à une source
d'eau potable. Il se décline en termes de disponibilité de la
source, de permanence, de distance qui sépare le ménage de son
point d'eau (moins de 200m : OMS, 2003). Toujours est-il que le mode
d'accès à l'eau potable et les conditions de stockage
compromettent parfois sa potabilité. En termes de coût,
l'accessibilité à l'eau potable est difficilement mesurable,
puisque le prix de l'eau varie en fonction des villes, des quartiers, des
saisons, du type d'infrastructure.
Assainissement : l'encyclopédie libre
de Wikipédia définit l'assainissement comme un processus par
lequel des personnes peuvent vivre dans un environnement plus sain. Pour
cela, des moyens physiques, institutionnels et sociaux sont mis en oeuvre
dans différents domaines. L'assainissement est
fortement lié à la santé publique en raison de nombreuses
maladies liées à un milieu malsain. La proximité avec les
eaux usées peut engendrer des maladies à transmission
fécale, orale (diarrhée, typhoïde, hépatite,
choléra) ou liées à un vecteur (paludisme, filariose,
dengue). L'UNICEF et l'OMS utilisent l'accès à une latrine
améliorée comme indicateur de l'assainissement de base, avant de
considérer les eaux usées et les déchets solides.
Enjeux : L'enjeu est une valeur morale ou
matérielle que l'on risque dans une activité. Il est donc ce que
l'on peut gagner ou perdre dans une entreprise ou une activité
économique. Tout enjeu présente de risques. Appliquée au
concept « accès à l'eau potable et à l'assainissement
», la notion d'enjeu fait essentiellement référence à
la perte ou gain en état de santé ainsi qu'en esthétique
respectivement de la population et du cadre de vie.
Précarité : La
précarité est une forte incertitude de conserver ou
d'accéder à une situation acceptable dans un avenir proche. Elle
est caractérisée par l'absence d'une ou de plusieurs
sécurités permettant aux personnes et aux familles d'assumer
leurs responsabilités élémentaires et de jouir de leurs
droits fondamentaux. C'est une notion subjective et relative, puisqu'elle se
définit par rapport à une « situation acceptable » au
sein d'une société donnée. Les Nations Unies utilises
quatre critères pour définir un quartier précaire : 1/
l'accès à l'eau potable ; 2/ l'assainissement ; 3/ la
qualité du logement ; 4/ la densité du logement.
Gamkallé : Selon le chef du quartier
(celui de G. Gollé), à l' origine le mot était une phrase
en langue Zarma qui dit : « Aï gamma kan aï kali ».
Restituée en français, elle signifie : « Mon espace que j'ai
clôturé (aménagé). Et comme la formation des noms de
nombreux villages, villes, et mêmes pays des colonies d'Afrique
française, l'expression a évolué pour donner le nom que
nous connaissons aujourd'hui « Gamkallé ». L'origine du nom de
ce quartier fait comprendre qu'il était un village de pratique agricole
et pastorale où l'agriculteur ne délimite pas seulement son
espace de culture, mais doit le clôturer pour le maître à
l'abri des animaux domestiques.
2. LA METHODOLOGIE
La démarche méthodologique adoptée comporte
une présentation des objets d'étude, les techniques et les
méthodes utilisées.
2.1. Présentation des objets d'étude
L'objectif principal est d'étudier et d'analyser les
problèmes d'accès à l'eau potable et à
l'assainissement, puis d'évaluer les impacts sanitaires liés aux
modes d'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans
un quartier précaire à travers l'exemple de Gamkallé
à Niamey. Pour parvenir, nous avons procédé à une
étude et une analyse des différents modes que la population de
Gamkallé utilise pour accéder à l'eau potable et à
l'assainissement convenables.
Nous nous sommes intéressés aux 8 variables
suivantes :
La répartition des points d'eau auxquels ont recours
les ménages du quartier Gamkallé. Pour cette variable, nous avons
localisé les 25 bornes fontaines à l'aide d'un GPS et
évaluer l'état d'hygiène du périmètre du
point d'eau et sa proximité aux ménages ;
Nous avons déterminé les distances
séparant les ménages d'une borne fontaine la plus proche, les
volumes d'eau consommée par jour et par personne, le nombre de toilettes
et latrines par ménage et par personne, les fréquences
d'entretien des toilettes, fréquences d'enlèvement des eaux
usées.
Pour ces dernières variables, les données sont
collectées auprès des ménages à l'aide d'un
questionnaire structuré sur le logiciel sphinx. Cela a fait l'objet
d'une enquête de terrain au cours de laquelle, une soixantaine de
questions est adressée aux ménagères et à
défaut, au chef de ménage. Nous avons considéré les
variables suivantes pour élaborer les indicateurs de risques
diarrhéiques liés à l'eau de boisson et de risques du
paludisme liés à l'environnement insalubre :
Le type de points d'eau auxquels ont recours les ménages
;
Le type de récipients utilisés pour les collectes
et le stockage ; La salubrité des points d'eau ;
Les conditions de collectes, de transport, de stockage et la
durée du stockage ;
Les systèmes d'évacuation des eaux usées et
de ruissellement ; Les eaux stagnantes (rues et caniveaux);
L'hygiène (désinfection) des maisons et des
toilettes;
Type et proximité du lieu d'aisance avec les sources
d'eau.
Toutes ces données sont prises en compte dans les
guides d'entretien que nous avons administré auprès des
gérants des bornes fontaines, des vendeurs d'eau ou Garoua (en Haoussa),
des chefs de service de l'hygiène et de l'assainissement de la commune
IV, du CSI de Gamkallé et le questionnaire adressé aux
ménages. A tout cela s'ajoutent nos observations de terrain ainsi que la
revue de littérature.
2.2. Techniques et méthodes utilisées
Elles ont consisté en une recherche documentaire, des
observations de terrain, la réalisation des enquêtes par
questionnaire et en des entretiens auprès des acteurs et usagers d'eau
potable et assainissement.
2.2.1. Recherche documentaire
Il s'agit d'une exploration de la littérature
s'inscrivant dans la ligne du thème du travail de recherche. Nous avons
fréquenté notamment : la primature, le ministère de
l'hydraulique et de l'environnement, le ministère de la santé
publique, l'Institut National de la Statistique (INS), l'OMS, l'UNICEF, la
JICA, le CCFN, l'IRSH, la bibliothèque de la FLSH, la
bibliothèque du département de Géographie, le centre de
documentation des Nations Unies, la Commune Urbaine de Niamey IV, l'ONG
Eauvive, la SEEN, l'ONG Mercy corps. Ces différents lieux nous ont
permis d'avoir accès à une littérature abondante sur l'eau
et l'assainissement d'une manière générale et
précisément au Niger. Ils nous ont permis de découvrir les
différentes techniques et méthodes utilisées par les
chercheurs pour aborder la thématique de l'eau et de l'assainissement
à travers le monde, en Afrique et au Niger.
2.2.2. Observations de terrain
Pour nous rendre compte de la configuration complexe du
quartier, des états des caniveaux non curés, des voies sinueuses
qui se terminent en impasse, des égouts à ciel ouvert, des
dépotoirs officiels et « sauvages », l'état
d'hygiène des maisons et des points d'eau, nous avons
procédé par des visites de terrain. Ces visites nous ont permis
d'assister directement aux efforts que consentent quotidiennement les
ménagères de Gamkallé pour se procurer de l'eau potable ou
encore rendre salubre leur cadre de vie. C'est aussi au cours de ces visites
que nous avons réalisé les photographies.
2.2.3. Enquêtes
Dans la chaine d'acteurs d'utilisation de l'eau et de la
gestion des déchets, nous avons considéré les
ménages et plus particulièrement les femmes (les jeunes filles et
les enfants) comme notre première population cible. Certains
ménages préfèrent s'approvisionner chez les vendeurs d'eau
et d'autres aux bornes fontaines ce qui nous a conduit à
considérer les gérants des bornes fontaines et les vendeurs d'eau
comme une deuxième population cible. Notre objectif est d'administrer
une soixantaine de questions auprès de 80 ménages choisis
aléatoirement dans le quartier Gamkallé. Selon le poids en nombre
de ménages de chaque sous ensemble qui compose ce quartier, cinquante
(50) ménages de Gamkallé Gollé et 30 ménages de
Gamkallé Sebangueye étaient sollicités pour
répondre à nos questions. Nos
questionnaires structurés sont saisis sur le logiciel
sphinx et imprimés sur des papiers format A4.
2.2.4. Les entretiens
Pour collecter certaines données relatives aux
variables constituant nos objets d'étude, nous avons
procédé outre les enquêtes domiciliaires, aux
enquêtes semi-directives au moyen des guides d'entretien auprès
d'autres acteurs décideurs ou administrateurs en matière d'eau
potable, assainissement. Ainsi, un guide d'entretien était
adressé à la Société des Patrimoines des Eaux du
Niger (SPEN), un autre à la Société d'Exploitation des
Eaux du Niger (SEEN) afin de savoir les politiques présentes, à
court et à long terme pour les quartiers précaires. Nous avons
sollicité le centre de santé intégré de
Gamkallé afin de rechercher le profil épidémiologique du
quartier. Enfin, un guide pour le service de l'hygiène et de
l'assainissement de la commune IV afin d'obtenir les mesures prises et les
résultats obtenus dans le domaine d'eau potable et assainissement.
Outre les données collectées, nos interviews
avec les décideurs et acteurs et usagers de l'eau potable et
assainissement nous ont permis de déceler les relations conflictuelles
qui constituent des freins aux activités normales.
2.2.5. La cartographie
Nous avons réalisé une carte de localisation de
la zone d'étude (Gamkallé) dans la communauté urbaine de
Niamey et une carte de Gamkallé. Une carte de réseau d'adduction
en eau potable dans le quartier Gamkallé est réalisée pour
souligner la faiblesse en densité de ce réseau. Nous avons
réalisé une carte pour présenter les positions relatives
des bornes fontaines dans le quartier et une autre pour les dépotoirs
officiels et sauvages. Une carte qui montre l'excentricité des
principales voies de Gamkallé. Enfin, nous avons proposé une
carte d'aménagement du quartier.
2.2.6. Le matériel utilisé
Le matériel utilisé dans ce travail est
composé :
- d'un appareil photo numérique pour réaliser des
images ;
- d'un GPS numérique pour déterminer les
coordonnées des lieux.
- d'un ordinateur portable pour saisir les textes et traiter les
données.
2.2.7. Analyse et interprétation des
données
Les résultats de nos enquêtes collectés
sont intégrés au logiciel sphinx pour faciliter les
dépouillements. Outre ces données, nous disposons de celles
fournies par la revue de littérature. Nous avons croisé les
données de nos travaux et construit des tableaux et des figures qui
permettent des analyses et interprétations beaucoup plus
compréhensibles.
3. LES DIFFICULTES RENCONTREES
Ce travail d'étude et de recherche a été
réalisé sans bourse d'études. Par conséquent nous
avons éprouvé d'énormes difficultés à
mobiliser des ressources nécessaires à la réalisation du
document. Il existe très peu de travaux réalisés sur la
problématique d'accès à l'eau potable dans la ville de
Niamey. Il est donc difficile de trouver des données précises sur
la thématique.
Sur le terrain de collecte des données, certaines
informations nous sont volontairement refusées par certains
administrateurs (la SEEN) qui les jugent très sensibles. Au niveau des
ménages, nos questions qui, en générale
s'intéressent à la vie privée, ne trouvent pas très
bonne audience chez certaines ménagères qui se voient gêner
de parler de leur vie quotidienne. La non maitrise de la langue de mon milieu
d'étude, fait que je dois le plus souvent me faire accompagner par un
guide auprès des ménages pour la collecte des informations.
A cela s'ajoute le contexte psychologique assez marqué
à la suite de l'incendie du 19 Aout 2010 qui a calciné tous les
travaux de recherche dans l'ordinateur, dans les clés USB, les supports
manuscrits ainsi que d'autres effets de la maison.
La restitution des résultats est structurée en
cinq chapitres. Le premier s'articule autour des politiques
générales en matière d'eau potable et de l'assainissement.
Le second aborde la présentation générale et la desserte
en infrastructures urbaines de base du quartier Gamkallé. Le
troisième chapitre s'attèle à la question d'accès
à l'eau potable et à l'assainissement dans le quartier
Gamkallé. Le chapitre quatre procède à l'évaluation
des risques sanitaires liés aux problèmes d'accès à
l'eau potable et à l'assainissement. Et enfin, le chapitre qui propose
quelques pistes d'aménagement du quartier.
CHAPITRE I : LES POLITIQUES GENERALES
EN MATIERE D'ACCES A L'EAU POTABLE ET
ASSAINISSEMENT
Le chapitre I étudiera les politiques
générales mises en oeuvre à travers les instruments
juridiques, institutionnels et techniques pour garantir à toute la
population l'accès équitable et convenable à l'eau potable
et à l'assainissement. Ce chapitre nous permettra de déceler les
limites de ces politiques générales.
1.1. L'inventaire des ressources en eau 1.1.1.
Les ressources en eau de surface
Les potentialités hydrauliques du Niger sont
élevées. Le pays dispose de 30 milliards9 de mettre
cube par an d'écoulement superficiel concentré en grande partie
dans le fleuve Niger (moins de 1% actuellement exploité). Cette source
est utilisée par la SEEN pour la production de l'eau potable dans la
ville de Niamey et Tillabéry.
La dégradation du régime pluviométrique
enregistrée ces dernières années menace d'ensablement le
fleuve Niger. Ce qui, à la longue, peut augmenter les coûts des
ouvrages hydrauliques urbains ainsi que les charges récurrentes et par
conséquent l'augmentation du prix de l'eau chez le consommateur.
1.1.2. Les ressources en eau souterraine
Les eaux souterraines sont constituées de 2,5 milliards
de mettre cube d'eau souterraine renouvelable par an dont moins de 20% sont
exploités pour les besoins de l'hydraulique villageoise, pastorale, et
urbaine, de 2000 milliards10 de mettre cube d'eau constituant une
réserve non renouvelable. Une infime partie de cette réserve est
utilisée dans le cadre des activités minières au nord du
pays.
Au Niger, l'eau disponible pour les usages humains
représente environ 500 m3 par an et par habitant, mais la
production d'eau au Niger s'élève aujourd'hui à environ
150l/jour/habitant, soit 0,15m3.
1.2. Les instruments de gestion de l'eau et de
l'assainissement
Il s'agit d'exminer les politiques générales,
décrets, ordonnances et lois qui réglementent l'usage de l'eau et
garantissent la protection de l'environnement afin de relever leurs
insuffisances.
1.2.1. Politiques et stratégies internationales en
matière d'eau potable et d'assainissement
La réalisation des OMD11 dans leur ensemble
est, en grande partie, tributaire de la politique d'accès à
l'eau potable et à l'assainissement. En effet, l'association
des services d'approvisionnement en eau potable et assainissement
hygiénique est une
9 Eau potable, hygiène et santé ; Guide du cadre :
Société d'Exploitation des Eaux du Niger (VEOLIA Eau). P 18
10 Idem
11
http://www.un.org/french/millennium...
condition préalable au succès de la lutte contre
la pauvreté et la faim (objectif 1), l'éducation primaire
(objectif 2), l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes
(objectif 3), la mortalité de l'enfant (objectif 4), la santé
maternelle (objectif 5), le VIH/SIDA et le paludisme (objectif 6), l'assurance
de l'environnement (objectif 7) et la mise en place d'un partenariat mondial
(objectif 8). C'est pourquoi depuis le 28 juillet 2010, l'ONU a reconnu que
l'accès à une eau potable de qualité et à des
installations sanitaires est un droit de l'homme et demande l'aide
technologique et financière des Etats membres. Les préconisations
énoncées dans l'observation mettent en exergue :
l'élaboration, la mise en oeuvre et le suivi des stratégies, de
la législation et des politiques sur l'eau ; l'identification
d'indicateurs et de critères permettant d'assurer le suivi de la mise en
oeuvre du droit à l'eau ; tout particulier ou tout groupe dont le droit
à l'eau a été enfreint doit avoir accès à
des recours effectifs, judiciaires ou autres, à l'échelle
nationale et internationale. L'objectif dans le domaine est d'emmener les Etats
à garantir l'accès à une eau potable de qualité et
en quantité suffisante, et à un environnement salubre comme un
droit constitutionnel à l'exemple de l'Uruguay en article 47 de sa
constitution. Ainsi, le référentiel mobilisateur adopté
par la communauté internationale, les OMD, est assorti des indicateurs
qui sont des instruments permettant de mesurer et d'évaluer les
politiques et stratégies envisagées.
1.2.1.1. Les indicateurs de l'UNICEF/OMS12 en
matière d'accès à l'eau potable et le cas de
Gamkallé
Le programme conjoint UNICEF/OMS de suivi et évaluation
pour le secteur de l'eau
et l'assainissement utilise les indicateurs suivants pour
désigner l'accès à une source
améliorée :
- Le raccordement individuel au réseau (maison, cour,
jardin). Pour cet indicateur, notre étude de terrain a montré que
seulement 5% de ménages de Gamkallé disposent d'un robinet
individuel ;
- Les bornes fontaines publiques. L'approvisionnement en eau
potable aux bornes fontaines publiques concerne 55% de ménages de
Gamkallé ;
- Les forages, puits ou source protégée.
Il y a une proportion de 2,5% de ménages de Gamkallé qui
utilise l'eau des puits. Cependant, ces ménages affirment ne pas faire
usage de cette source comme eau de boisson mais pour abreuver les animaux
domestiques, faire la lessive et vaisselle, fabriquer des briques et autres.
Les sources non améliorées désignent
:
- Les puits ou source non protégée. Aucun
ménage de notre échantillon que nous avons visité n'a fait
usage de cette source.
12 Guide d'utilisation des indicateurs
agréables dans les Etats étrangers à l'AFD, 2007, P 10 ;
11 ; 12
- Les charrettes à petit réservoir. Cet
indicateur renvoie au mode utilisé par les vendeurs d'eau informel, les
Garoua (en Haoussa). Nos enquêtes ont montré que 35% de
ménages interrogés s'approvisionnent en eau chez les Garoua ;
- Les eaux de surface non traitées (l'eau du fleuve par
exemple). Il y a une proportion de 2,5% de ménages de Gamkallé
qui utilisent par moment l'eau du fleuve pour les lessives et la baignade en
période de chaleur.
En somme, 62,5% (5% branchements particuliers, 55% bornes
fontaines et 2,5% puits protégés) de ménages de
Gamkallé ont accès à des sources améliorées
selon les indicateurs édictés par le programme conjoint
UNICEF/OMS. Cependant, l'usage de l'eau des bornes fontaines publiques est
souvent accompagné des nombreux facteurs de risque de contamination que
le titre 4.1.4.2.1 du chapitre IV de ce document a
révélé.
1.2.1.2. Les indicateurs de l'UNICEF/OMS13 en
matière d'accès à un système d'assainissement et le
cas de Gamkallé
Les indicateurs que le programme conjoint UNICEF/OMS utilise
pour désigner un système d'assainissement
amélioré sont les suivants :
- Les toilettes avec chasse d'eau s'évacuant vers un
réseau d'assainissement ;
- Une fosse septique. Les ménages de Gamkallé
que nous avons interrogé ne disposent pas de ces deux systèmes
d'assainissement amélioré.
- Les latrines améliorées (par exemple des
latrines ventilée, latrines sèche avec du compost ou latrines
à fosse avec dalle). Pour cet indicateur, notre étude a
montré que 75% de ménages de Gamkallé interrogés,
disposent de latrines à fosse, mais seules les 57% sont recouvertes
d'une dalle.
Par système d'assainissement non
amélioré, on entend :
- Les toilettes avec chasse d'eau s'évacuant dans la
rue, le jardin, une tranchée etc. Nous avons constaté que de
nombreux ménages de Gamkallé laissent couler leurs eaux de
toilette dans les rues et ruelles du quartier.
- Latrines à fosse sans dalle, sceau, toilettes
suspendues, etc. On dénombre à Gamkallé 18% de latrines en
usage qui sont sans dalle et de nombreuses toilettes qui laissent leurs eaux
usées couler dans les rues du quartier.
Bref, l'accès à un système
d'assainissement amélioré selon les exigences internationales
(UNICEF/OMS) reste une situation préoccupante dans le quartier
Gamkallé. Car, si 57% de ménages ont des latrines recouvertes
d'une dalle, deux réalités remettent en cause ce mérite.
Nous avons, premièrement constaté sur le terrain que nombre de
ces latrines améliorées sont souvent remplies jusqu'aux abords
13 Guide d'utilisation des indicateurs
agréables dans les Etats étrangers à l'AFD, 2007, P 10 ;
11 ; 12
des dalles et cela peut présenter de risques de
contamination pour les usagers. Deuxièmement, de nombreux ménages
qui partagent une même concession utilisent parfois la même
latrine. Dans ce dernier cas, l'indicateur précise que seules les
installations non partagées et non publiques sont
considérées comme améliorées.
1.2.2. Les instruments de gestion de l'eau
1.2.2.1. Les instruments juridiques
Ce sont des lois et décrets qui servent à
réguler l'usage de l'eau dans une large mesure. L'Etat, à travers
le ministère de l'hydraulique et de l'environnement, a
généré un certain nombre de dispositions. Ainsi, dans
l'ordonnance14 N°93-014 du 02 mars 1993, portant Régime
de L'Eau, modifiée par la Loi N° 98-0141 du 7 Décembre 1998,
nous pouvons souligner deux articles: l'article 7 stipule que « L'objectif
premier de l'Etat dans ce domaine, est de mettre à la disposition de
chacun de l'eau en quantité et de bonne qualité ». L'article
8 énonce en ce terme «La distribution des ressources en eau doit
tenir compte des besoins économiques et sociaux des populations tels que
: les besoins domestiques, les besoins publics, les besoins agricoles et
pastoraux, les besoins de la pisciculture, les besoins de la navigation, les
besoins de la production d'énergie électrique, les loisirs, les
besoins pour assurer la fonction d'évacuation des eaux
résiduaires et des déchets.
Cette même ordonnance précise dans son chapitre
III, en son article 10 que « Toute personne a le droit d'utiliser et de
disposer des eaux relevant du domaine publique ».
Le dernier acte juridique en date du premier Avril 2010
instituant le code de l'eau, notamment l'ordonnance 2000-09 loi-eau qui est
assortie d'un fonds pour l'eau et assainissement fait figure de nouvelles
politiques pour assurer une gestion durable.
Ces exemples des textes juridiques en matière d'usage
de l'eau et de l'assainissement, reflètent l'engagement au plus haut
niveau de l'Etat pour une gestion rationnelle et une distribution
équitable de cette ressource qu'est l'eau. Cependant, avoir accès
à l'eau potable et à un environnement salubre est une autre
réalité qui met en défi ces dispositions juridiques et
révèle chaque jour l'inégalité des
sociétés quand il s'agit d'accéder aux ressources. Car il
implique au-delà de ces dispositions, des réalisations en
infrastructures permettant l'accès en qualité et quantité
de l'eau et pour chaque personne où qu'elle soit.
14 Ordonnance n°93-014 du 02 Mars 1993, portant
Régime de l'eau, modifié par la loi n°98-041 du 7
Décembre 1998, Ministère de l'hydraulique et de
l'environnement.
1.2.2.2. Production, transport et distribution de l'eau
potable dans la ville de Niamey
La production, le transport et la distribution de l'eau
potable dans les centres urbains au Niger sont assurés, depuis 2001, par
la SEEN en partenariat avec le ministère de l'hydraulique et de
l'environnement, l'ARM, la SPEN et le groupe Veolia eau.
En effet, dans le cadre de la reforme institutionnelle du sous
secteur de l'hydraulique urbaine, l'Etat a privatisé
l'ex-Société Nationale des Eaux (SNE) et a confié à
un opérateur privé (le groupe Veolia eau) qui détient 51%
des actions, les 34% des parts reviennent aux privés nigériens,
10% aux salariés de la SEEN et seulement 5% à l'Etat. Le groupe
possède par conséquent, et malheureusement, la direction et les
décisions d'une entreprise dont les services sensibles s'adressent aux
populations.
Selon les termes du contrat, la SPEN, concessionnaire du
patrimoine de l'hydraulique urbaine, est donc responsable de la gestion de ce
patrimoine, du service de la dette, de la mise en oeuvre des programmes
d'investissement et assure la réalisation des grands travaux tels que la
construction des châteaux et des canalisations.
La SEEN est la société fermière. Elle a
la responsabilité de la gestion technique et commerciale de la
production et de la distribution de l'eau. Elle assure l'exploitation et
l'entretien de l'infrastructure et du matériel d'exploitation, du
renouvellement du matériel d'exploitation, de l'exécution des
branchements et des poses compteurs. La SEEN gère le service
affermé depuis le 1er juin 2001 sous le contrôle de la
SPEN et de l'ARM selon les règles de l'art définies dans ce
contrat de performance.
L'Etat (ministère de l'hydraulique et de
l'environnement) est responsable de la définition de la politique
sectorielle, de l'élaboration du cadre administratif, et
réglementaire, de la gestion des ressources en eau et de la politique
tarifaire.
L'Autorité de Régulation Multisectorielle (ARM)
est chargée de veiller à l'application des textes
législatifs et réglementaires, aux respects des contrats entre la
SPEN et l'Etat d'une part et d'autre part entre la SPEN et la
société fermière, et d'arbitrer les éventuels
conflits. Veolia Water apporte son expertise et son expérience dans le
domaine de l'eau potable et de l'assainissement.
Cependant, l'Etat ne paie pas régulièrement ses
factures d'eau et l'augmentation régulière des tarifs d'eau
prévue dans le contrat (selon la SEEN) ne s'était plus
réalisée depuis 2006. Ce qui ne favorise pas le
réinvestissement et l'extension de réseaux d'adduction d'eau dans
les périphéries. Le personnel du ministère de
l'hydraulique et de l'environnement se plaint de la collaboration très
faible ou inexistante avec la SEEN.
1.2.2.2.1 Les mécanismes de production de
l'eau potable
L'eau représente un milieu extrêmement complexe.
Outre les molécules H2O, on y trouve principalement des gaz dissous tels
que oxygène (O), de dioxyde de carbone (CO2), de l'azote (N), de
méthane (CH4) ; une centaine d'éléments minéraux
(calcium, magnésium, sodium, potassium, carbonates, bicarbonates,
nitrates, chlorures, fer...) provenant du lessivage. Et enfin, plusieurs
millions d'éléments organiques provenant de la
décomposition des plantes et des animaux présents dans le milieu
ou dans les sols lessivés par la pluie. Ainsi, à l'état
naturel, l'eau contient de nombreuses substances, neutres, bonnes ou mauvaises
pour la santé lorsqu'elles sont présentes en trop grande
quantité, et qui peuvent être invisibles à l'oeil nu. L'eau
à l'état naturel doit subir de traitement pour être bonne
à la consommation.
La SEEN possède deux stations de traitement ou de
potabilisation de l'eau : la station de Goudel avec une capacité de 80
000 m3/jr et la station de Yantala avec 30 000 m3/jr.
Une fois prélevée du fleuve Niger, l'eau va
subir plusieurs types de traitement afin de la rendre propre à la
consommation. Cinq étapes sont nécessaires dans ce processus de
potabilisation :
1/ Dégrillage et tamisage
L'eau est d'abord filtrée à travers une simple
grille afin d'arrêter les plus gros déchets qui s'y trouvent
(feuilles, insectes, particules de plus de 1 mm). Elle passe ensuite dans des
tamis à mailles fines retenant les déchets les plus petits.
2/ Floculation et décantation
Un coagulant est ajouté à l'eau pour rassembler
les déchets flocons encore présents dans l'eau
(poussières, particules de terre, oeufs de poissons, etc.). Les flocons,
plus lourds que l'eau, se déposent au fond du bassin de la
décantation et 90% des matières en suspense sont
éliminés.
3/ Filtration
L'eau traverse un filtre, lit de sable et/ou filtre à
charbon actif. La filtration à sable élimine les matières
encore visibles à l'oeil nu. Les filtres à charbon actif
retiennent les micropolluants comme les pesticides et consomment une grande
partie de la matière organique « cassée par l'ozone
».
4/ Ozonation
L'eau est désinfectée par l'ozone qui a une
action bactéricide et antivirus. Ce gaz mélangé à
l'eau, agit aussi sur les matières organiques en les cassant en
morceaux. Il améliore également la couleur et la saveur de
l'eau.
5/ Chloration
On ajoute du chlore à la sortie de l'usine et
différents points du réseau de distribution afin d'éviter
le développement de bactéries et de maintenir la qualité
de l'eau tout le long du parcours dans les canalisations. A chaque étape
du processus, un échantillon de l'eau est prélevé et
analysé au laboratoire.
1.2.2.2.2 Transport et distribution de l'eau potable
dans la ville
L'eau potable ainsi produite est pompée dans les
châteaux. Elle est transportée par les conduits souterrains vers
les consommateurs. Pour garantir la potabilité de l'eau après le
robinet, la SEEN organise des modules de formations et des sensibilisations
à l'hygiène de l'eau et de la santé.
Malheureusement, ces formations se limitent aux personnels de
la société et les sensibilisations restent faibles auprès
des consommateurs surtout dans les quartiers pauvres.
L'eau potable est le résultat d'un long processus au
cours duquel une succession d'opérations techniques à haute
valeur ajoutée sont mises en oeuvre. Il est bien évident que
l'eau potable représente un prix.
1.2.2.2.3. Les contrôles de la qualité
de l'eau aux robinets
Chaque mois, deux prélèvements sont
effectués au niveau des robinets. Ces échantillons
prélevés sont analysés au laboratoire de la SEEN. Des
analyses de contre expertise respectivement de LANSPEX, de la SPEN et de l'ARM
doivent confirmer ou (infirmer) les résultats de la SEEN pour identifier
l'eau aux normes de potabilité fixées par l'OMS (confère
annexe N°9)
1.2.3. La facturation de l'eau potable
Selon l'arrêté N° 00008/MHE/LCD du
26/01/2006, du ministère de l'hydraulique et de l'environnement en
charge de fixation du prix de l'eau, les tarifs de l'eau au Niger varient selon
les catégories des clients consommateurs. Le prix du m3 d'eau
est fixé à 127f CFA pour les bornes fontaines. Ceci vise à
favoriser les ménages à faibles revenus ne disposant pas de
branchement particulier et qui s'adressent aux bornes fontaines. Les
administrations centrales, offices, commerces et collectivités
s'acquittent le mètre cube à 425f CFA. Les unités
industrielles bénéficient d'une
faveur et paient le mètre cube à 413f CFA. Par
contre, les branchements particuliers sont soumis à une facturation
contraignante, résultant du principe préleveur-payeur du
crédo du développement durable. En effet, pour cette
catégorie parmi lesquels se trouvent les ménages, la
quantité de 0 à 10 m3 consommée dans le mois
est payée à 127f/m3. La quantité de 11 à
40 m3 suivante est payée à 279f/m3. Et
enfin de 41 m3 et plus, le consommateur paie 448f/m3
(confère annexe N°8).
Les quartiers précaires dans lesquels les
ménages n'ont pas accès direct à un branchement
privé, ne bénéficient pas d'une « catégorie
exceptionnelle » où la tarification leur est favorable.
Cependant, il est bien difficile de savoir le coût de
production d'1m3 d'eau potable par la SEEN car l'entreprise estime
n'être pas en mesure de livrer cette donnée. En d'autres termes le
consommateur ne doit pas savoir le prix de revient de l'eau mais doit se
contenter de payer régulièrement sa facture mensuelle. Il manque
donc de la transparence !
Le service client de la SEEN est vu par les ménages
comme étant l'un des plus défaillants des services commerciaux
d'une entreprise que l'on peut rencontrer. En effet, pour payer sa facture de
consommation mensuelle, le client peut passer des heures, voire des jours dans
la file d'attente avant d'atteindre un guichet de payement de l'agence
commerciale. A cela s'ajoutent de nombreuses situations fréquentes de
conflits entre les clients et les administrateurs des agences de la SEEN,
résultant en général du non respect des termes du contrat
liant la SEEN au client.
1.3. Les instruments de gestion de l'assainissement
Il s'agit d'analyser quelques instruments qui permettent de
prévenir et de gérer l'environnement direct des populations
urbaines afin de réduire les risques sanitaires.
1.3.1. Les dispositifs institutionnels : le
ministère de l'hydraulique et de l'environnement
L'ordonnance N°93-01415 du 02 Mars 1993,
portant Régime de l'eau, modifiée par la loi N°98-041 du 7
Décembre 1998, énonce trois articles qui sont significatifs pour
la protection des eaux et de l'espace urbain.
L'article 27 stipule qu'il est interdit de faire un
dépôt d'immondices, d'ordures ménagères, pierres,
graviers, bois, déchets industriels, dans le lit ou sur les bords des
cours d'eau, lacs, étangs ou lagunes et caniveaux du domaine public. De
même, il est interdit d'y laisser écouler les eaux
infectées ou nuisibles. L'article 28 de ce même titre avertit que
tout déversement, dépôt, et enfouissement de
déchets, de corps ou de
15 Ordonnance n°93-014 du 02 Mars 1993, modifié par
la Loi n°98-041 du 7 Décembre 1998 : Ministère de
l'hydraulique et de l'environnement
liquides usés qui sont d'une manière
susceptibles d'altérer directement ou indirectement la qualité
des eaux souterraines, sont interdits. L'article 29, s'énonce en ces
termes : Tout déversement d'eaux usées, domestiques ou
industrielles, est interdit sur les voies publiques et toléré
dans les caniveaux, sauf dispositions contraires de la municipalité ou
de l'autorité compétente.
La municipalité ou l'autorité compétente
est tenue de veiller au bon fonctionnement des caniveaux et égouts
publics et de les débarrasser de tout objet pouvant ralentir ou
interrompre la circulation des eaux. Le ministère de l'hydraulique et de
l'environnement a la charge de veiller au respect de ces règles
édictées.
Cependant, l'application de ces règles juridiques reste
tellement souple qu'elles n'ont de force que dans leur énoncé.
Elles ne sont presque jamais assorties de sanctions. Exemple : les rares
caniveaux de Gamkallé dont le curage relève de la
compétence du service de l'hygiène et de l'assainissement de la
commune IV, ne sont pas régulièrement curés et sont
souvent obstrués par des dépôts de tout genre. De nombreux
ménages laissent couler leurs eaux usées sur les voies publiques
sans être inquiétés.
1.3.2. Les instruments administratifs et techniques
La forme administrative et technique de la politique
d'hygiène et d'assainissement est représentée par les
services d'hygiène et d'assainissement des communes.
1.3.2.1. Le service d'hygiène et
d'assainissement de la CN IV
Au sein de la commune IV, il est créé un service
d'hygiène et d'assainissement dont les attributions consistent à
assurer la salubrité des quartiers relevant de son domaine, la
construction et le suivi des ouvrages d'assainissement, et enfin sensibiliser
les populations sur les règles d'hygiène et d'assainissement et
faire respecter ces règles.
Cependant, limités par les moyens humains, financiers
et logistiques, les deux sous services (le service d'assainissement
chargé de la gestion des déchets solides et liquides et le
service d'hygiène alimentaire chargé de contrôler la
qualité des aliments) sont débordés et par
conséquent inefficaces.
1.3.2.2. Les partenaires
Dans le domaine de l'eau potable, l'AFD et la BM interviennent
pour la réalisation des branchements sociaux.
Dans le domaine de l'hygiène et de l'assainissement les
partenaires comme AIMF (association internationale des maires
francophones), PDIL (programme de développement des infrastructures
locales), PAC (Programme d'action communautaire), MERCY CORP apportent leur
soutien aux différents services.
La SEEN et les services d'hygiène et d'assainissement
des communes, notamment la commune IV n'entretiennent pas de relations assez
privilégiées qui pourront permettre de coordonner les actions en
matière d'hygiène et d'assainissement.
1.3.2.3 Autres opérateurs informels
Pour compenser les insuffisances de la politique en
matière d'accès à l'eau potable et à
l'assainissement, le secteur informel propose son service au niveau du
quartier. Notamment les vendeurs d'eau ou Garoua qui transportent
l'eau des bornes fontaines éloignées aux ménages moyennant
25f CFA un bidon de 20l.
Des enfants (Talibés) ou des adultes d'un certain
niveau social du quartier qui se proposent d'enlever les ordures
ménagères jusqu'au dépotoir contre une somme d'argent.
Parmi les opérateurs informels il y a les éboueurs traditionnels
qui, avec des équipements sommaires, s'emploient à vider les
latrines dans les ménages contre une somme d'argent qui varie selon la
quantité d'excréta enlevée.
Le chapitre I a permis de découvrir que le Niger
dispose un potentiel important de ressources en eau, mais les politiques mises
en oeuvre pour assurer à tous les citoyens un accès
équitable à l'eau potable de qualité et en quantité
ainsi qu'à un environnement respectueux de la santé, restent
limitées et peu efficaces.
CHAPITRE II : PRESENTATION GENERALE DU
QUARTIER GAMKALLA ET LA DESSERTE EN
INFRASTRUCTURES URBAINES DE BASE
Ce chapitre permettra d'aborder l'historique du quartier
Gamkallé, sa configuration géographique avant d'arriver à
sa desserte en infrastructures urbaines de base. Ce qui permettra de
diagnostiquer les manques en infrastructures de base qui ont pour
conséquence de limiter l'accès des ménages aux services et
ressources urbains comme assainissement et eau potable.
2.1. Présentation générale du
quartier
2.1.1. L'historique et croissance démographique du
quartier Gamkallé
Gamkallé est un village précolonial
créé, probablement, vers le XVII ème siècle par des
Zarma. Ce village était dès les premiers temps de sa
création, composé de deux quartiers : Sébangueye et
Golé. Le premier a été installé par Haoula,
descendant de Sébangou-Mali, sur les terres de son oncle Zem, chef du
village de Goudel. Quant à Golé, il fut créé par un
Golé-Zarma, lui aussi un refugié de Zem. La chefferie de ce
village, qui relevait du canton N'dounga, était entre les mains des
descendants de Sébangou jusqu'en 1925 quand ils furent battus aux
élections par les Golé suite à une mésentente entre
deux frères Sébangou. L'annexion, en 1948 de Gamkalley, à
la ville de Niamey16 a vu drainer de milliers d'immigrants
d'origines diverses avec un rythme assez spectaculaire de croissance de sa
population : 1346 hbts en 1945 ; 3 976 hbts en 1961 ; 13 129 hbts en 1966 ; 22
972 hbts en 1988 ; 28 086 hbts en 2000 et 33208 hbts en 200917.
Des infrastructures urbaines très limitées, des
habitations précaires, la pratique de l'agriculture et de
l'élevage de cour, le quartier Gamkallé conserve quelques traits
ruraux qui limitent les possibilités des ménages d'accéder
aux ressources et services de la ville.
La répartition de la population dans les deux sous groupes
selon le sexe est la suivante :
Quartier
|
Hommes
|
Femmes
|
Ensemble
|
Ménages
|
Gamkalley Golley
|
10691
|
10354
|
21045
|
2 953
|
Gamkalley Sebangueye
|
6171
|
5992
|
12163
|
1 703
|
GAMKALLEY
|
16862
|
16346
|
33208
|
4 656
|
Tableau 1 : Répartition de la population de
Gamkallé dans les deux sous groupes selon le sexe, et le nombre de
ménages. Sources : INS, Répertoire National des
Communes, Août 2006,18
16 (EPPRVUG) Etudes préparatoires du projet
réhabilitation du village urbain Gamkalley ; bureau d'études Bala
et Himo, Rapport final septembre 2000
17 RENACOM 2006, INS, p228 et (EPPRVUG)
18 Idem
2.1.2. Délimitation et morphologie du quartier
2.1.2.1. La délimitation géographique
Le quartier Gamkallé est situé dans la partie
Sud-est de la ville de Niamey au bord du fleuve Niger, sur l'Avenue de
l'Afrique (route de Kolo). Sa superficie est de 80ha. Iiest
limité à l'Est par la zone industrielle, au Nord, à
l'Ouest et au Sud par des
casernes militaires. Le quartier est subdivisé en deux
sous ensembles : Gamkallé Golé et Gamkallé Sebangueye
(figure 1 et 2).
Figure 1


Fig. 2 Le quartier Gamkallé
2.1.2.2. La trame morphologique
Le quartier Gamkallé est d'un trait morphologique qui
correspond aux principes d'aménagement des villages au Niger. Il a connu
deux opérations d'aménagement : l'une en date de 1945-46
(EPPRVUG)19, et l'autre dans les années 1970 qui a vu
l'ouverture des principales voies et l'aménagement de Carré
Tégui (nouveau carré en langue Zarma). La grande trame viaire
actuelle est issue de cette dernière opération. Une trame
irrégulière avec des voies sinueuses, de largeurs variables et
peu carrossables. Cette situation se traduit par des difficultés de
circulation à l'intérieur du quartier et surtout par des eaux de
pluies qui stagnent par endroit, responsables de développement des
moustiques.
19 EPPRVUG) Etudes préparatoires du projet
réhabilitation du village urbain Gamkallé ; bureau
d'études Bala et Himo, Rapport final septembre 2000. P 75
2.2. Desserte en infrastructures urbaines de base a
Gamkallé
2.2.1. Typologie de l'habitat
Les maisons sont en général construites avec des
matériaux de différente nature et dans une
géométrie carrée ou rectangulaire. Elles sont recouvertes
soit de tôles soit de terre. Sur les 80 ménages de Gamkallé
que nous avons visité, 80% sont des habitats de cour en banco, 13,5%
20 sont des habitats de cour semi-dure et 6,5% sont des habitats de
cour en dur. L'un des quatre critères utilisés par les Nations
Unies dans la définition de quartier précaire est la
qualité de logement. Les 80% d'habitat de cour en banco justifient la
précarité de ce quartier.
La cour de chaque concession est en général
restreinte et compte en moyenne 7 ménages ; dans chaque ménage 7
personnes se partagent une maison de 2 pièces. Certains ménages
partagent cette petite cour avec leurs animaux domestiques qu'ils
élèvent.
2.2.2. Les conditions de vie des ménages
Les ménages de Gamkallé sont en majorité
pauvres avec un fort degré de précarité. Nos
enquêtes ont révélé que 60% des
ménagères n'exercent aucune activité
génératrice de revenu et les 37% qui l'exercent gagnent en
moyenne 30000 frs CFA/mois. Ce qui reste inférieur au revenu moyen d'un
Nigérien qui est de 4000021 frs CFA. Le niveau d'instruction
des ménagères interrogées est en général
très faible. Il ressort de nos enquêtes que 36,5% des
ménagères n'ont jamais été à l'école
et parmi celles-ci 53,7% sont âgées de 20 à 30 ans. Parmi
les 32,5% des ménagères qui ont un niveau du cycle primaire,
32.5% sont âgées de moins de 20 ans. Nous avons observé que
23,5% des ménagères ont un niveau du cycle secondaire, 2,5% le
cycle supérieur et enfin 5% ont fréquenté l'école
coranique.
La pauvreté et le faible niveau d'instruction des
ménagères sont un indicateur de facteur d'aggravation de risques
sanitaires que nous verrons au chapitre suivant.
2.2.3. Les voies
La voirie occupe 14,84 ha à Gamkallé, soit
23,44% de la superficie brute totale (63,31 ha) EPPRVUG22. On
distingue des voiries principales, et des voiries de desserte interne.
20 Les résultats de nos enquêtes auprès de 80
ménages de Gamkallé,
21 www.rananiger.info (17 mai 2008)
22 (EPPRVUG) Etudes préparatoires du projet
réhabilitation du village urbain Gamkallé ; bureau
d'études Bala et Himo, Rapport final septembre 2000 p 67
2.2.3.1. La voirie principale
Elle correspond aux voies aménagées pour la
plupart. La superficie correspondant à cette voirie calculée
à partir des axes est de 75800 m2, soit 11,98% de la
superficie totale (EPPRVUG)23.
Au pourtour du quartier
L'Avenue de l'Afrique ou route de Kolo notée VB3 sur le
Plan longe le quartier au Sud-ouest. C'est une voie bitumée d'emprise
variant entre 25m à 40m. Elle assure la liaison de Gamkallé avec
le centre-ville et la zone administrative, mais aussi constitue un passage
naturel entre Niamey et Kolo.
L'Avenue du progrès notée VB2 sur le Plan au
Sud-Est de Gamkallé Gollé. C'est une voie bitumée de 40m
d'emprise et qui relie Gamkallé à la partie Est de la ville
partant de Talladjé et Aéroport. Elle est aussi la sortie vers
l'Est du pays, via le boulevard du 15 avril.
L'Avenue des offices notée VB1 sur le Plan est aussi
une voie bitumée passant au Nord-est de Gamkallé Gollé
avec une emprise de 30m. C'est un élément tampon entre la zone
d'habitation et la zone industrielle.
L'Avenue de l'Armée notée VP1 sur le Plan est
une voie double pavée de 30m d'emprise située au Nord-Ouest de
Sebangueye. Elle assure la liaison entre Gamkallé et les quartiers
situés au Nord (Nouveau marché, Poudrière,...). Elle
constitue également un axe de sortie vers les zones Est
(Talladjé, Aéroport).
L'Avenue de Gamkallé notée VL1 sur le Plan est
une voie revêtue de latérite de 40m d'emprise qui sépare
les deux sous quartiers Gollé et Sebangueye. Elle a une vocation de
desserte interne et de liaison vers le boulevard du 15 Avril et l'Avenue de
L'Afrique. La chaussée est cependant soumise à une
dégradation sous l'action de l'érosion hydrique.
Si la route reste une infrastructure urbaine
privilégiée d'accès à d'autres services, il est
à constater que toutes ces voies ci-dessus décrites, à
l'exception de l'Avenue de Gamkallé, passent pour la plupart à
l'extérieur du quartier et ne favorisent pas certaines opérations
comme l'installation des réseaux d'adduction d'eau à
l'intérieur du quartier (confère figure 3).
23 (EPPRVUG) Etudes préparatoires du projet
réhabilitation du village urbain Gamkallé ; bureau
d'études Bala et Himo, Rapport final septembre 2000 p 67- 69

Fig.3
2.2.3.2. Voiries de desserte interne
Un peu plus de la moitié des concessions
possèdent un accès par voie carrossable. L'accès à
un tiers des concessions ne peut se faire que par une rue piétonne ou
cyclable. Plus de 13% 24 des concessions sont accessibles par des
voies se terminant en impasse tandis qu'une concession sur 100 est totalement
enclavée.
La desserte en voirie est révélateur des
difficultés qui se posent quand il s'agit d'accéder aux
branchements, à une borne fontaine ou d'évacuer les ordures
ménagères. Selon la SEEN, l'insuffisance de desserte de
Gamkallé en voiries principales et surtout en voiries internes, fait que
la priorité est accordée à la réalisation des
bornes fontaines plutôt qu'à des branchements privés. Ces
points d'eau se localisent pour la plupart le long des axes qui passent
à l'extérieur du quartier. L'accès aux ménages
internes par les conducteurs d'eau potable souterrains
24 (EPPRVUG) Etudes préparatoires du projet
réhabilitation du village urbain Gamkallé ; bureau
d'études Bala et Himo, Rapport final septembre 2000 p 69
est presque impossible. Il en est de même pour les
revendeurs d'eau potable informels et les agents privés
d'enlèvement d'ordures ménagères, qui éprouvent
des difficultés à faire des acrobaties pour atteindre certains
ménages avec leurs charriots.
2.3. Desserte en eau potable
2.3.1. Les branchements privés particuliers
Vu la trame morphologique du quartier et le revenu faible des
ménages, le nombre de branchements privés est très
limité. Gamkallé compte aujourd'hui 201 branchements 25
privés pour 4656 ménages26 recensés en 2006. En
moyenne 5 ménages sur 100 possèdent un robinet privé avec
compteur individuel. Le nombre de ces branchements est en baisse en 2009. Cette
baisse en nombre de branchements privés est révélatrice de
la faiblesse d'une politique d'accès direct des ménages à
l'eau potable et par conséquent d'un faible volume nécessaire
pour les besoins quotidiens.
2.3.2. Les bornes fontaines
Les difficultés de disposer d'un branchement
privé par les ménages de Gamkallé fait penser qu'une
priorité est accordée à la réalisation des bornes
fontaines. Mais en dépit de cette évidence, le quartier ne compte
que 25 bornes fontaines27 actives en 2009 soit une borne fontaine
tous les 3.2ha. L'ensemble des bornes fontaines de Gamkallé ont
consommé en 2009 un volume de 103 833m3. Ces points d'eau
sont en général très vétustes et ne
répondent plus au modèle type en vigueur proposé par la
SEEN. Un modèle respectant les normes minimales d'hygiène
(confère figure 4). Une terrasse construite en béton d'une
superficie de 2,5 m2 protège les récipients de
collecte des boues et donc limite les contaminations de l'eau. Le
système est équipé de deux robinets, prolongés par
des tuyaux en plastique. En arrière plan de la terrasse se trouve le
compteur de la SEEN.
25 Nos recherches auprès de la SEEN et observations de
terrain.
26 Répertoire National des communes, 2006, p 228, INS
27 Nos recherches auprès de la SEEN et observations de
terrain.

Fig. 4
2.3.3. Les vendeurs d'eau ou (Garoua)
Les revendeurs d'eau ou Garoua (en Haoussa) sont des
opérateurs privés informels qui proposent aux ménages sur
place un service de vente d'eau potable. Sur un fond privé, ils arrivent
à s'équiper d'un charriot contenant en moyenne 10 bidons de
capacité 20l chacun qui leur permet d'acheter de l'eau auprès des
fontainiers et de la revendre aux ménages. A la question lavez-vous vos
bidons chaque matin ? Tous nous répondent par l'affirmatif.
Cependant, les Garoua reconnaissent n'avoir jamais lavé
les bidons avec eau de javel ou tout autre produit. Presque tous reconnaissent
que les difficultés qu'ils éprouvent à porter de l'eau aux
ménages résident dans le fait que les voies d'accès
à certains ménages sont impraticables en certaines
périodes de l'année. Les ménages ne remboursent pas les
dettes contractées et souvent cela crée des différends qui
opposent les deux parties. Enfin, ce maillon de la chaine d'acteurs de l'eau
potable ne bénéficie d'aucune formation ou sensibilisation en
matière d'hygiène de l'eau potable.
2.4. Desserte en infrastructures
d'assainissement 2.4.1. Drainage des eaux de pluie
Selon les résultats du bureau d'études BALA
& HIMO, Gamkallé est traversé par 2747m (soit 2,747Km) de
collecteurs d'eau et caniveaux, toutes sections confondues. En plus de ces
collecteurs et caniveaux, l'Avenue de l'Armée, double voie pavée
passant à la limite Nord-Ouest du quartier contribue de manière
significative, à l'évacuation des eaux de pluies.
Il est à noter cependant que, non seulement, l'ensemble
de ces ouvrages passent pratiquement à l'extérieur du quartier
mais les collecteurs ne sont pas curés régulièrement faute
d'équipement et de personnels suffisants selon les plaintes du service
d'hygiène et d'assainissement de la CN IV. Exemple : pour les trois mois
du début de saison des pluies 2010 (juin, juillet, Août), les
caniveaux de Gamkallé n'ont connu que deux curages effectués par
l'association des agents d'assainissement appuyés par l'ONG MERCY CORPS.
Très peu pour ce quartier, lorsqu'on connait la mentalité des
habitants à confondre les collecteurs d'eau aux dépotoirs. Un
mètre linéaire de caniveau curé coûte 600 francs CFA
(soit 1 648 200 francs CFA pour les 2747m à Gamkallé) et le
service de la commune se plaint d'un budget insuffisant pour assurer le curage
régulier des caniveaux. Par conséquent, en période de
fortes pluies, les eaux de ruissellement distribuent des tas d'immondices au
gré des pentes. Des flaques d'eau, celles des caniveaux constituent des
lieux privilégiés de reproduction des moustiques et d'autres
agents vecteurs de maladies.
2.4.2 Les dépotoirs
Gamkallé compte 11 dépotoirs dont 4 officiels et
7 non officiels. Les dépotoirs officiels sont en général
équipés d'un conteneur et surveillés par un gardien. Un
poly bene de la commune enlève ces conteneurs lorsqu'ils sont remplis
d'ordures. Par contre, les dépotoirs non officiels ou « sauvages
» ne sont pas équipés de conteneur et ne
bénéficient d'aucune surveillance. Ils débordent souvent
de leur cadre d'ailleurs imprécis et les ordures peuvent y rester
très longtemps avant d'être enlevées.
Depuis la résiliation du contrat de l'Hysacam, deux des
quatre dépotoirs officiels sont dépossédés de
conteneur et leurs ordures ne sont plus enlevées
régulièrement (confère la photo 1).

Photo N° 1 Un dépotoir officiel
après le retrait du conteneur de HYSACAM
oir),
Au niveau de chaque entreprise (ENITEX, BRANIGER,
UNILEVER et Abatt réputées
pour la dangerosité de leurs déchets, un
conteneur est affecté par le service de CN IV pour
récupérer les déchets solides de l'entreprise. Pour chaque
conteneur plei
n enlevé par le service d'hygiène et
d'assainissement, l'entreprise débourse 11 000 frs CFA.
Pour les déchets liquides, un contrôle
régulier des stations d'épuration et les fiches
ce de CN
de traitement des eaux usées de chaque entreprise
est organisé par le servi
IV. Le service assure que les normes de rejet des
déchets exigées sont jusque là bien
observées et que les risques de contamination par ces
déchets sont réduits comme il se doit.
La localisation des dépotoirs sur la carte
grâce aux coordonnées GP
S que nous avons
relevé montre que
les dépotoirs sauvages non entretenus
sont alignés le long de la
route de Kolo, en face des habitations et dans la zone du
fleuve. Ces déchets sont
u les eaux de
donc transportés par les agents de transport
naturel tels que les vents o ruissellement dans le fleuve Niger où ils
contribuent à polluer les eaux du fleuve (figure 5).
Enfin, tous ces dépotoirs sont disposés
tout au long du pourtour du quartier et donc bien loin
des ménages de l'intérieur qui,
abandonnent leurs déchets autour des
maisons.

Figure 5. Emplacement des dépôts d'ordures
à Gamkallé
2.4.3. Les toilettes publiques
Gamkallé possède un bloc de toilettes publiques
constitué de 4 douches et 8 WC. 80 personnes en moyennes
fréquentent ces lieux par jour. Les toilettes ne
bénéficient pas d'un entretien adéquat. Le gérant
reconnait n'avoir pas utilisé de grésil ou autres produits de
nettoyage mais se contente de laver ces toilettes avec de l'eau et du
détergent chaque jour à la fin de l'heure (19h). Ce qui ne peut
qu'augmenter les risques sanitaires pour les usagers. Le service
d'hygiène et d'assainissement n'effectue pas de contrôles
réguliers sur ces toilettes qui relèvent de sa
compétence.
Le chapitre II a montré un quartier qui échappe
à tout lotissement et équipement urbain de base. Ceci aura de
conséquences assez sérieuses sur l'accès aux ressources et
services urbains comme l'eau potable et l'assainissement.
CHAPITRE III : ACCES A L'EAU POTABLE ET A
L'ASSAINISSEMENT DANS LE QUARTIER
GAMKALLE
Ce chapitre est consacré à la question de
l'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans le
quartier Gamkallé. Les différents modes d'approvisionnement et
d'évacuation des déchets, ainsi que les contraintes
rencontrées y seront analysés.
3.1. Accès à l'eau potable dans le
quartier Gamkallé 3.1.1. Les sources d'eau potable
Dans la ville de Niamey, l'eau potable est produite en grande
partie par la SEEN. A Gamkallé, cette eau de la SEEN peut être
recueillie des robinets des branchements privés, des robinets des bornes
fontaines publiques ou des branchements sociaux. Les eaux provenant des puits
des forages modernes sont considérés comme potables. Et enfin les
eaux minérales produites, embouteillées et vendues dans la ville
sont supposées exemptes de danger pour la santé.
3.1.2. Les sources d'eau non potable
L'eau tirée du fleuve doit subir un traitement selon un
processus que nous avons décrit dans le chapitre I pour être
exempt de tout danger à la santé humaine. Ainsi, nous
considérons l'eau du fleuve comme une source d'eau non potable. Les eaux
de pluies recueillies non traitées sont considérées comme
non potables. La dégradation des parois des conduits de transport d'eau
peut aussi entrainer la dégradation de la qualité de l'eau sortie
de robinet. Enfin, les conditions de collecte, de transport, de stockage ou de
manipulation de l'eau après le robinet, lorsqu'elles ne respectent pas
les règles d'hygiène, peuvent rendre l'eau non potable.
3.1.3. Approvisionnement en eau potable dans le quartier
Gamkallé
Le quartier Gamkallé est très peu desservi par
le réseau d'adduction d'eau potable. L'observation de la carte
d'adduction d'eau potable que nous avons obtenue de la SEEN (figure 6), montre
que les conduits primaires d'eau ceinturent le quartier ; ce qui ne favorise
que très peu l'accès direct des ménages aux branchements
particuliers. Le réseau des conduits primaires d'eau (indiqués en
bleu sur la carte) et les conduits des branchements particuliers
(indiqués en rouge sur la carte), est faible à l'intérieur
du quartier. Les ménages qui n'ont pas accès direct sur les
grands axes et situés au-delà de 20 m ne peuvent prétendre
qu'à un accès par extension au réseau d'adduction d'eau
potable de la SEEN. Ce qui n'est pas évident compte tenu de la
précarité des ménages dans le quartier. C'est ce qui
explique les traits discontinus de la figure 6. Seule une partie de
Gamkallé Sebangueye est traversée par des axes routiers qui
autorisent le passage de ces conduits d'eau primaires de la SEEN et par
conséquent l'installation des bornes fontaines et l'accès des
ménages aux branchements particuliers. Ce qui favorise les
ménages de Sebangueye par rapport à ceux de Golé.

Fig. 6 é (Source : la
: Carte de réseaux d'adduction d'eau potable au
quartier Gamkall
SEEN, 2010
, modifiée par Lawandi)
3.1.3.1. Les points d'approvisionnement en eau
potable à Gamkallé28 (officielles)
Il s'agit essentiellement des 25 bornes fontaines dont 18
à Gamkallé é Gollé
Sebangueye et 7 à Gamkall , des 219 branchements
privés et sociaux dont 179
Sebangueye et 30 à Golley. Si la SEEN estime qu'il
faut un point d'eau publique
é
(borne fontaine) pour desservir 250 personnes, Gamkallest
bien loin de cette statistique . En effet, à
Gamkallé les statisti
ques donnent une borne fontaine pour 701
é Gollé qui
personnes. Plus loin du compte encore sont les habitants
de Gamkall
possèdent un branchement publique pour 1910
personnes alors que Sebangueye en compte un pour 334
personnes.
Pour les branchements privés, l'ensemble du
quartier possède un branchement é
particulier pour 21 ménages. A Goll il faut
compter 105 ménages pour un branchement privé
alors qu'à Sebangueye il y a un branchement privé pour
10 ménages.
Cette faible et inéquitable répartition des
points
d'approvisionnement en eau potable dans
le quartier Gamkallé, liée à sa con
figuration morphologique joue
considérablement sur les quantités
consommées.
28 Nos recherches auprès de la SEEN et
observations de terrain.
3.1.3.2. La répartition spatiale des points
d'eau
La répartition des bornes fontaines n'est pas
proportionnelle à la densité de la population de chaque «
sous quartier ». Ainsi pour pallier ce manque, trois ménages
disposant de branchement particulier (un à Sebangueye et deux à
Golé) procèdent à la vente de l'eau pour répondre
aux sollicitations des voisins éloignés d'une source. Il y a donc
au total 28 sources d'eau constituées par des bornes fontaines
(confère figure 7). En effet, la carte de localisation des bornes
fontaines montre une concentration des points d'eau dans le « sous
quartier » Sebangueye pourtant moins peuplé que Golé. Ce
privilège est due au fait que Sebangueye bénéficie de
trois axes en terres battues à l'intérieur du quartier,
favorisant le passage des conduits primaires d'eau de la SEEN. Par contre,
Gamkallé Golé, fortement dense, ne dispose pas d'axes de
circulation à l'intérieur du quartier et ne compte donc que cinq
bornes fontaines auxquelles s'ajoutent deux branchements particuliers
transformés en point de vente d'eau.
3.1.3.3. Les puits
Gamkallé compte en son sein deux puits d'eau qui sont
encore opérationnels. Selon les ménages à proximité
de ces puits, l'eau tirée des puits est soit utilisée pour
l'abreuvage des animaux domestiques, soit pour faire les linges ou
pétrir la boue pour la fabrication des briques des maisons. Aucun
ménage n'a mentionné faire usage de l'eau de puits comme eau de
boisson.

Figure 7. Répartition des bornes fontaines
à Gamkallé
3.1.3.3. Hygiène des autour des bornes fontaines
: une des clauses du contrat de gérance
Selon les termes du contrat de gérance de borne
fontaine entre la SEEN et le gérant d'une borne fontaine, il est fait
mention en article 6 (entretien de la borne fontaine), au titre I des
obligations du gérant, de nettoyer les alentours de la borne fontaine et
de garder ces lieux toujours salubres. L'article 10 (résiliation) du
titre III des dispositions finales stipule que la SEEN peut décider de
rompre le contrat après un mois de préavis lorsque le
gérant ne respecte pas les règles d'hygiène et de
salubrité aux abords de la borne fontaine (confère annexe 3).
Cependant, ni la SEEN, ni les gérants des bornes
fontaines ne respectent les termes de ce contrat. Car le service
d'hygiène alimentaire de la commune IV n'assure pas le contrôle
régulier de ces points d'eau relevant de sa compétence. Les
périmètres des bornes fontaines sont très mal entretenus
et gardent constamment flaques d'eau. Ce qui peut constituer une source de
contamination de l'eau ou de reproduction des agents vecteurs de maladies.
L'insalubrité des abords et alentours d'une borne fontaine est un
indicateur de facteur de risques sanitaires tels que la diarrhée et le
paludisme.

Photo N°2 : Les Garoua borne fontaine
3.1.3.4. Les modes d volumes consommés
Plus de la moitié (55%) de
pour s'approvisionner en eau potable. La
préférence des bornes fontaines se justifie par le fait
qu'à une distance relativement faible d'un point d'eau (moins de 150m),
les ménages trouvent plus économique d
20l. Mais les conditions de collecte et de transport de l'eau ne
se passent rarement pas dans les règles d'hygiène. Les
récipients
filles et les femmes de m
germes errant dans l'air.
Les ménages qui dépensent
ceux qui sollicitent le service des Garoua. La
préférence du service
souvent motivée par le fait que les ménages se
trouvent bien loin d'une source d'approvisionnement en eau potable. Ces
ménages sont en général situés au
200m. Nous avons trouvé que
d'eau à 25f CFA chez les Garoua.
On compte 5 ménages sur 100 dispos mensuelle entre 2000 et
3500f.
Pour certains usages secondaires (lessives) et même pour
les baignades, certains ménages de Gamkallé vont
n'est pas sans risques sanitaires car les eaux du fleuve
par JICCA) sont assez polluées par des rejets divers ainsi
que celles de nappes phréatiques (selon les travaux
contamination. La figure 8
eau potable dans le quartier Gamkall
Certains ménages sollicitent à la fois le
service des Garoua et vont chercher l'ea borne fontaine selon la
disponibilité de leur revenu.

Garoua; 35%
Branch.Part.;
Fig.8
les différents modes d'approvisionnement en eau
potable de la population de Gamkallé
Nos enquêtes
ont montré que 45% des ménages qui
s'approvisionnent en eau potable aux bornes fontaines
dépensent en moyenne 4000f/mois ; par contre 43% des
ménages qui sollicitent les services des Garoua
déboursent en moyenne 8750f/mois
i s'adressant aux bornes fontaines. Alors que 86,5%
soit deux fois plus que ceux qu
el paient la facture mensuelle
des ménages qui ont un robinet avec compteur
individu
moins de 3000f et consomment en moyenne 20000l/mois, soit
95l/jr et p
(pour un ménage de 7 personnes). Il est
donc nécessaire de promouvoir la politique des branchements
particuliers qui présente trois avantages pour les ménages
présence d'un robinet dans le ménage dispense les
ménagères de longs parcours à la
2/ le ménage dépense mensuellement moins d'argent
et
recherche de l'eau potable.
le ménage dispose de
l'eau de qualité et en quantité
suffisante pour les
quotidiens.
Le tableau 2 montre
les dépenses mensuelles pour l'eau
potable selon les modes
d'approvisionnement.
Dépense
mensuelle
Eau Mode
d'approv.
|
Moins de 1500f
|
De 1500 à 3000f
|
De 3000 à 5000f
|
De 5000 à 7500f
|
De 7500 à 10000f
|
Plus de 10000f
|
Total
|
Robinet privé
|
36,5%
|
50%
|
8,5%
|
5,5%
|
0,0%
|
0,0%
|
100%
|
Borne fontaine
|
14,5%
|
27%
|
45%
|
13,5%
|
0,0%
|
0,0%
|
100%
|
Garoua
|
3%
|
5,5%
|
17%
|
43%
|
23%
|
9%
|
100%
|
Tab.2 les dépenses en eau potable selon les modes
d'approvisionnement à Gamkallé (tableau
croisé)
3.1.4. Les contraintes et difficultés en
matière
d'approvisionnement en eau potable et les
volumes consommés
3.1.4.1. Le poids démographique et volume
consommé
Les contraintes exercées par le poids
démographique s'expriment d'abord en termes
de temps que les filles et les femmes passent dans la file
d'attente devant une borne fontaine pour collecter de l'eau potable. En 2009,
4455 ménages doivent s'adresser à 25 bornes fontaines actives et
aux Garoua de Gamkallé. Ce qui, aux heures de pointe (entre 7 h et 9 h
du matin et entre 17 h et 19 h du soir), crée facilement des
embouteillages et décourage de nombreuses femmes et filles de
ménage. Cela contribue à réduire le volume d'eau
consommé par jour et par personne dans les ménages. Car nos
enquêtes de terrain ont montré que plus de 45% de ménages
qui utilisent les bornes fontaines, dépensent entre 3000frs et 5000frs
CFA et consomment à peine un volume de 19l/jr/personne.
3.1.4.2. La distance et son impact sur le volume
consommé
Selon la définition de la notion « accès
à l'eau potable », 30% de ménages de
Gamkallé (soit 1396) n'ont pas accès à
l'eau potable. En effet, l'un des critères de l'OMS de la
définition de la notion « accès à l'eau potable
» dans les centres urbains, est la localisation d'une source d'eau potable
à moins de 200m du ménage. Or, ces 1396 ménages sont
situés à plus de 200m d'un point d'eau potable. Nous avons
observé que 22% des ménages sont situés entre 100 et 200m
d'une borne fontaine. Seulement 48% de ménages sont à moins de
100m de leur source d'eau potable. Les
contraintes liées à la distance orientent
les ménages vers les services des Garoua qui les font La
dépenser plus pour une petite quantité et
consomment donc moins d'eau. figure 8 suivante
représente les distances séparant les ménages d'une borne
fontaine la plus proche.

De 100 à 200m; 22%
Plus de 200m; 30%
Moins de 50m; 26%
De 50 à 100m; 22%
Fig.9 les distances séparant les ménages
d'une borne fontaine la plus proche
3.1.4.3. Les contraintes liées au temps et
volume consomméOn estime en moyenne 30 secondes le temps
nécessaire pour remplir un sceau ou un bidon de 20l
selon le débit au robinet que
nous avons observé sur le terrain. Seulement, les files
d'attentes s'observent très souvent devant les bornes fontaines
; ce qui suscitent de la fatigue et de découragement et
même des querelles chez les ménagères
autour de la borne fontaine. Selon nos observations de terrain, une
femme
e pour charger 20
perd en moyenne 13mn à la borne fontain l d'eau et
a besoin d'au
moins 5mn pour rej oindre son domicile. Au total 22 mn
sont nécessaires pour disposer de 20l d'eau potable
à sa famille. Il faut aussi souligner le rôle social
servent de lieux de re
traditionnel des points d'eau qui ncontres conviviales
entre les
femmes. Si 82% des ménagères
interrogées con
firment la disponibilité de l'eau à
la borne fontaine pendant la journée, le reste
(16,5%) se plaint
des déplacements et des
activités parallèles de certains gérants de borne
fontaine qui les privent de l'eau pendant un certain
moment
. Certaines ménagères
préfèrent assurer la corvée d'eau la
tombée de nuit ou un peu tard pour gagner le temps de la
matinée de lendemain, mais leur borne fontaine se ferme
un peu plus tôt qu'elles ne le souhaitent.
La collecte de l'eau potable entame à elle seule,
une partie importante du budget temps de la femme et fille de
ménage ; temps qu'elles pouvaient consacrer à d'autres s
conditions
activités pouvant améliorer leur de vie.
Les contraintes liées au temps
sont aussi un facteur de réduction du volume
consommé par jour et par personne.
3.1.4.4. Précarités
économiques et le volume d'eau
consomméLa réglementation fixant l
e prix de l'eau potable à la borne fontaine
n'est jamais observée par les intermédiaires du
service d'eau potable, notamment les gérants des bornes
fontaines et les vendeurs d'eau qui réalisent d'importants profits de ce
marché
pauvres
au détriment des ménages . En effet, la
SEEN fixe le prix de l'eau à 5f CFA
les 20l au niveau des bornes fontaines, mais nos
enquêtes de terrain ont révélé que ce
prix est simplement multiplié par deux au niveau des bornes
fontaines et les Garoua à 25f CFA.
qui revendent le bidon de 20l
é
Lorsqu'on sait que la majorité des
ménages du quartier Gamkallont un très faible
revenu et une part importante des ménagères (plus de 60%)
n'exercent aucune activité génératrice de
revenu, les contraintes économiques se présentent comme
de vé
ritables facteurs limitant d'approvisionnement en eau
potable. C'est un facteur déterminant de la
quantité d'eau consommée par jour et par personne. Par
exemple é
27% des ménages de Gamkall qui dépensent
entre 5000 et 7500f CFA/mois pour s'approvisionner en eau
potable ne consomment en moyenne que 18,8l/jour/personne. Ce
qui est en dessous du minimum de 20l exigé par l'OMS La figure
9 représente les proportions des ména
ges selon les dépenses mensuelles pour l'eau
potable.
Il est important de souligner que les
vendeurs d'eau, les ménages et les gérants de
bornes fontaines sont unanimes sur un point : le prix de l'eau potable
à Gamkall é est invariable depuis 2006.

De 5000 à 7500f; 27,00%
7500 à 10000f; 11,00%
Plus de 10000f; 4%
Moins de
1500f; 11%
De 1500 à
3000f; 23%
De 3000 à 5000f; 24,00%
Fig. 10 Proportions des ménages de Gamkall
é selon les dépenses mensuelles pour l'eau potable
3.1.4.5. Genres et catégories face aux travaux
ménagers
La division du travail dans nos sociétés
africaines est telle que les travaux
ménagers échoient aux femmes en
général et la corvée d'eau est assurée dans la
plupart des cas
par la jeune fille. Cett
e règle qui semble cantonnée la femme
dans un cycle de travaux sans cesse renouvelés n'a pas
beaucoup évolué. En effet, dans 40% des ménages
de Gamkallé
que nous avons interrogés, ce sont les filles de
ménage qui n'interviennent que dans les 10
assurent la corvée d'eau et les
garçons
La fille dispose donc de très peu de temps pour
se consacrer à ses leçons ou
à d'autres activités susceptibles
d'améliorer le cours de sa vie. Nous remarquons aussi
âge de se consacrer aux
que ce sont les plus jeunes enfants (filles et
garçons) en
activités pouvant développer leurs
capacités physiques et intellectuelles qui sont les
La figure 10 est l'illustration graphique de
plus employés pour les corvées
d'eau.
cette situation.

40%
20%
0%
Fig.11 Proportions des genres et catégories
assurant la corvée d'eau dans les ménages de
Gamkallé
3.1.4.6. Les difficultés d'approvisionnement en
eau potable
Disposer tous les jours de l'argent pour acheter de
l'eau, parcourir une certaine distance et s'armer de patience
à la borne fontaine ou payer l'eau un
chez les Garoua constituent les difficultés
quotidiennes des ménages de Gamkalley. Ces mu
ltiples épreuves quotidiennes qui se
caractérisent par les différents modes
d'accès à l'eau potable, ont pour conséquence la
dégradation de la qualité d'eau de consommation
et la réduction de la quantité.
3.1.5. Les volumes d'eau potable consommés dans le
Gamkallé
Selon nos recherches auprès de la SEEN
(rassemblées dans le tab.3)
é durant les six dernières
la consommation d'eau potable dans le quartier
Gamkall
années (2004 à 2009) n'a pas connu une
augmentation assez sensible qui i amélioration. Pour l'ensemble du
quartier, le volume individuel consommé par jour
est resté inférieur à 30l/jr/personne
depuis 6ans. Cette faible consommation est liée à la faiblesse du
réseau d'adduction d'eau, laquelle est due à la trame
morphologique du quartier. Car, dans Gamkallé Sebangueye où cette
trame morphologique est légèrement améliorée par le
passage des grands axes routiers, les volumes consommés par jour et par
personne dépassent les 30l.
Pourtant, les études29 ont montré que
dans les pays tempérés, un homme au repos consomme 2 à 2,5
l d'eau par jour dont 1 à 1,5 l par ingestion d'eau de boisson (le reste
est couvert par l'eau contenue dans les aliments). Par contre, en pays chaud
comme le notre, le corps a besoin de dix fois plus d'eau, soit 20 à 25 l
d'eau par jour dont 10 à 15 l sous forme de boisson.
Il n'y a donc pas assez d'eau potable pour la boisson et pour
assurer l'hygiène de tous les jours.
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Pop. Gollé
|
17903
|
18494
|
19104
|
19734
|
20386
|
21058
|
Vol/jr/personne
|
18l
|
19l
|
19l
|
17l
|
22l
|
18l
|
Pop. Sebangueye
|
10322
|
10670
|
11022
|
11386
|
11762
|
12150
|
Vol/jr/personne
|
33l
|
33l
|
35l
|
30l
|
36l
|
32l
|
Pop. Gamkallé
|
28232
|
29164
|
30126
|
31120
|
32148
|
33208
|
Vol/jr/pers
|
25,5l
|
26l
|
27l
|
23,5l
|
29l
|
25l
|
Tab.3 Evolution du volume d'eau consommée par la
population de Gamkallé durant les six dernières années
(les données de la SEEN)
3.2. Les modes d'accès à l'assainissement
dans le quartier Gamkallé
3.2.1. Lieux d'aisance et toilettes
C'est en général une petite partie de parcelle
de la concession isolée par de mur en banco, de Seko ou de
matériaux de récupération que l'on divise en deux parties
dont l'une sert de lieu d'aisance et l'autre de douche. Un petit trou
creusé à la base du mur ou du Seko conduit l'eau de douche dans
un puisard traditionnel creusé à l'extérieur de la
concession dans la ruelle qui côtoie l'habitation. Ce regard est une
simple excavation de moins de 2 mètres de profondeur, recouverte dans le
meilleurs des cas par des matériaux de récupération
(planchettes, vieilles tôles, bidons). Généralement de
faible capacité, ces regards se remplissent rapidement. Leur
évacuation se fait nuitamment ou très tôt le matin dans les
ruelles qui arpentent les habitations. Mais le
29 Eau potable, hygiène et santé 2008: Guide du
cadre, SEEN. P 32
plus souvent, ces regards
débordent et rependent leur contenu dans les rues,
distribuant des odeurs nauséabondes et créant des conflits entre
les voisins.
Dans les concessions enclavées, il est
impossible de conduire l'eau des toilettes hors des parcelles.
Les eaux usées issues des toilettes restent dans la concession
et constituent de véritables foyers de reproduction des
agents vecteurs de maladies.
(confère photo 3).
C'est un indicateur de facteur de risques
sanitaires

Photo 3 Une douche et un lieu d'aisance dans un
ménage enclavé de Gamkallé 3.2.1.1.
Types de lieux d'aisance dans les ménages
Ce sont l es latrines qui dominent à Gamkall
é (92,5%). L'intérieur de ce
lieu d'aisance décrit précédemment est fait
d'un trou creusé à environ deux mètres
de profondeur et recouvert d'une dalle faite en ciment
équipé d'un trou qui permet de
e visite
communiquer avec l'intérieur. Un dans ce lieu
montre que les trous sont en
s général presque remplis et les
excrétas (liquides) se trouvent à moins de 10 cm de abords. Dans
les faits un projectile qui atterrit dans ce milieu liquide peut faire
éclabousser ces eaux extrêmement dangereuses et asperger
le sujet émetteur qui se
4.
trouve à quelques centimètres. Ce
qu'indique la photo

Photo 4 modèle d'un lieu d'aisance dans un
ménage de Gamkallé
3.2.1.2. Les excréta et eaux vannes
L'OMS et l'UNICEF(2006) estiment que les latrines sont un
élément de base d'accès à l'assainissement. Pour
ces organisations (OMS et UNICEF), si les déchets ménagers et les
eaux usées peuvent être rejetés dans la rue en l'absence
d'un système de gestion adéquat, la défécation dans
la nature est une source importante de maladies diarrhéiques et de
gène dans la vie quotidienne. L'exposition aux risques de contracter les
maladies diarrhéiques est d'autant plus élevée que les
enfants en bas âge défèquent dans la cour des concessions
ou dans les rues. Nous avons observé sur le terrain que dans certaines
concessions, les selles des enfants trainent au sol, beaucoup d'enfants jouent
à même le sol et sont presque nus. Ce qui révèle que
le risque de contamination reste permanent. La situation de l'hygiène et
de l'assainissement reste préoccupante dans le quartier
Gamkallé.
Lorsque les latrines sont remplies, ce sont les
éboueurs traditionnels qui en assurent l'évacuation moyennant une
somme de 7500f CFA (en moyenne). Ce coût de service semble souvent
prohibitif pour beaucoup de ménages et les excréta arrivent aux
centimètres des abords.
3.2.1.3. Nombre de ménages et de personnes par
lieu d'aisance
La proportion de 75% des ménages de Gamkallé
interrogée dispose de toilettes comprenant une douche et un lieu
d'aisance ; par contre 25% n'ont pas cet équipement et doivent aller
chez les voisins ou ailleurs. On estime en moyenne 7,8 personnes pour un lieu
d'aisance. Ce qui fait que ces lieux sont souvent mal entretenus et restent
très sales.
3.2.2. Les modes d'évacuation des déchets
Le manque d'hygiène et de l'assainissement figurent
parmi les principaux facteurs qui favorisent l'apparition et la propagation des
maladies infectieuses, notamment la diarrhée et le paludisme selon
l'OMS. Ces deux facteurs, ajoutés aux difficiles conditions
d'accès à l'eau potable dans les quartiers précaires,
peuvent augmenter l'exposition aux maladies.
3.2.2.1. Les ordures ménagères
La grande partie (85%) de ménages interrogés
prend en moyenne 30 mn par jour pour balayer leur cour. Les ordures ainsi
ramassées sont entassées dans un vieux sceau pour la plupart des
cas et garder dans un coin de la parcelle pendant 1 à 3 jours avant
d'être acheminées sur un dépotoir « sauvage »
pour la majorité des ménages (55%). Cet apparent souci
d'hygiène et d'assainissement manifesté par les ménages ne
franchit pas cependant le seuil des cours et les rues et alentours des maisons
sont encombrés d'ordures. Les espaces vacants du quartier sont pris pour
dépotoirs
naturels car ils sont considérés comme la
brousse ou les champs dans les campagnes, lieux naturels d'évacuation.
Une partie importante (75%) des ménages transportent eux-mêmes
leurs ordures au dépotoir contre seulement 23,3% qui sollicitent le
service des ramasseurs d'ordures informels du quartier. Le tableau 4 rassemble
les différents modes d'évacuation des ordures
ménagères dans le quartier Gamkallé.
Contrairement à la corvée d'eau qui est
assurée en grande partie par les filles de ménage, ce sont les
femmes de ménage qui assurent l'entretien de la cour dans 65% des
cas.
Modes d'évacuation
|
Nombre de cas
|
Pourcentage
|
Dépotoir officiel
|
24
|
30
|
Dépotoir « sauvage »
|
44
|
55
|
Espace vide
|
4
|
5
|
Rue
|
8
|
10
|
Total
|
80
|
100
|
Tab 4 les différents modes d'évacuation des
ordures ménagères dans le quartier Gamkallé
3.2.2.2. Les eaux usées
La rue reste un lieu privilégié
d'évacuation des eaux usées issues des lessives, vaisselles et
cuisine des ménages. De nombreux ménages (72%) de Gamkallé
déversent leurs eaux usées dans les rues ; 20% de ces
ménages les versent dans leur propre cour ; les 5% qui sont proches d'un
caniveau y versent leurs eaux usées. Ces eaux donnent des odeurs
pestilentes et favorisent la reproduction des agents pathogènes qui sont
facilement transportés par les mouches sur les aliments vendus aux
abords des rues.
3.2.4. L'hygiène alimentaire
Les règles d'hygiène élémentaire
sont très peu observées. Dans 57% des ménages que nous
avons interrogé, les enfants ne se lavent pas les mains avec du savon
avant les repas. Lorsque nous demandons aux personnes adultes si elles se
lavent les mains avec du savon après avoir été aux
toilettes, seulement 45% affirment l'avoir fait régulièrement et
les 55% ne le font pas.
Les aliments vendus dans la rue dans le quartier
Gamkallé sont peu ou pas couverts et ne sont pas à l'abri de
contamination. Le risque de contamination est d'autant
plus élevé que le lieu de vente se trouve à
proximité d'un dépotoir, d'un lieu d'aisance ou
d'un égout à ciel ouvert. Car le trajet
aliment-dépotoir-lieu d'aisance-égout à ciel ouvert est
constamment entretenu par les mouches.
Il ressort de l'analyse de ce chapitre que les ménages
de Gamkallé éprouvent des difficultés assez importantes
pour accéder à une quantité d'eau potable qui ne couvre
pas convenablement les besoins quotidiens. Les différents modes
utilisés pour disposer de l'eau potable dans le ménage
contribuent à la dégradation de sa potabilité. Une
très mauvaise gestion des déchets expose cette population
à des risques sanitaires.
CHAPITRE IV : EVALUATION DES RISQUES
SANITAIRES (DIARRHEE ET PALUDISME) LIES
AUX PROBLEMES D'ACCES A L'EAU
POTABLE ET A L'ASSAINISSEMENT DANS UN
QUARTIER PRECAIRE
Après avoir étudié les politiques
générales en matière d'accès à l'eau potable
et à l'assainissement, présenté les infrastructures
urbaines du quartier Gamkallé et analysé les conditions
d'accès à l'eau potable et à l'assainissement, nous
restituons les enjeux de la problématique d'accès à l'eau
potable et à l'assainissement en une évaluation des risques
sanitaires.
4.1. Evaluation des risques sanitaires liés
à la consommation de l'eau et à
l'insalubritéEn présentant les principales maladies
liées à la consommation ou à la proximité de
l'eau, nous tenterons de dresser un répertoire complet des
situations de risques liées à l'usage de l'eau et à un
milieu insalubre.
4.1.1. Les maladies liées à l'eau au
Niger
Les principales maladies liées à la consommation ou
à la proximité de l'eau.
La proximité de l'eau peut être responsable du
paludisme, de la fièvre jaune, des filarioses ex :
éléphantiasis, onchocercose...). En effet, les agents vecteurs,
responsables de ces pathologies se développent dans des eaux de surface.
Exemple : l'anophèle femelle qui transmet la malaria, pond ses oeufs
à la surface des eaux stagnantes.
Le manque d'eau pour l'hygiène du corps peut engendrer
de dermatoses, de la conjonctivite, de la toux, du rhume, de la grippe, de la
pneumonie, de gastro-entérite, hépatite A et E...) La
conjonctivite par exemple est une maladie qui se transmet par les mains
souillées non lavées qui contaminent les yeux.
L'eau de boisson « sale » est responsable de la
diarrhée, de la dysenterie, des parasitoses intestinales, bilharziose,
choléra, fièvre typhoïde, ver de Guinée...) L'eau non
potable est un milieu de culture microbienne. L'ingestion de cette eau permet
à ces microbes de pénétrer dans le corps et de provoquer
de maladies.
Parmi les dix maladies les plus représentées au
Niger selon le ministère de la santé publique en 2006, les huit
sont liées à l'eau selon les résultats rassemblés
dans le tab.5 suivant. Les deux autres maladies qui complètent cette
liste sont la malnutrition et les traumatismes (plaies, brûlures).
Classement des maladies
|
Influence de l'eau sur cette maladie
|
1. Paludisme
|
Moustiques (prolifération dans les
eaux stagnantes)
|
2. Toux/rhume
|
Lavage des mains permet d'éviter la contamination
|
3. Pneumonie
|
Lavage des mains permet d'éviter la contamination
|
4. Diarrhée.
|
Péril fécal (eau de boisson ou
aliments lavés à l'eau contaminée)
|
5. Affection dermatologique
|
Souvent par manque d'eau et donc d'hygiène
personnelle
|
6. Parasitoses intestinales
|
Péril fécal (eau ou aliments
contaminés, mains sales)
|
7. Dysenterie
|
Péril fécal (eau de boisson ou
aliments lavés à l'eau contaminée)
|
8. Conjonctivite
|
Souvent par manque d'eau et donc d'hygiène
personnelle
|
|
Tab 5 : Les huit des dix maladies les plus
représentées au Niger et leurs liens à l'eau, (source :
Ministère de la Santé Publique, 2006)
4.1.2. Le profil épidémiologique du quartier
Gamkallé
Le profil épidémiologique du quartier
Gamkallé est fourni par le centre de santé intégré
de Gamkallé. En 2009, selon ce centre, les pathologies les plus
fréquentes rencontrées parmi les populations de Gamkallé,
enregistrées, sont le paludisme (1360 des cas dont 65% sont des
enfants), la diarrhée (998 des cas dont 80% d'enfants), le rhume (1220
des cas), la conjonctivite (554 des cas) et les dermatoses (765 des cas).
Ces résultats confirment bien les résultats de
nos travaux du chapitre III. En effet, les cas de conjonctivite, des rhumes,
des dermatoses résultent du faible niveau de consommation d'eau potable
par jour et par personne que nous avons relevé. Le cas
élevé de diarrhée est une conséquence de
différents modes d'accès et de gestion d'eau potable qui
dégrade sa potabilité. Enfin, le paludisme est la maladie la plus
représentée du fait de très mauvaise administration des
eaux usées et de ruissellement.
4.1.3. Les risques diarrhéiques
Les risques de contracter les malades diarrhéiques sont
en général liés à la qualité de l'eau de
boisson ou aliments contaminés. L'ingestion d'une eau dont la
potabilité est altérée par des pollutions d'origine
diverses est à l'origine des maladies diarrhéiques.
4.1.3.1. La diarrhée
La diarrhée désigne une perturbation
caractérisée par des émissions quotidiennes,
fréquentes et abondantes des selles liquides ou très molles d'une
masse supérieure à 300 g/l. Elle est le plus souvent
accompagnée de nausées et vomissements, douleurs abdominales et
péri-anale, de crampes et nausées, des gargouillements
intestinaux (selon OMS). L'OMS estime qu'il faut au moins trois selles
très molles ou liquides par jour pour qu'en pratique on parle de
diarrhée.
4.1.3.2. Le poids des maladies diarrhéiques
Les maladies diarrhéiques représentent l'une des
principales causes de mortalités des enfants de 0 à 5 ans dans le
monde. Selon les statistiques sanitaires de 2007 du ministère de la
santé publique, 420187 cas de diarrhées simples et dysenteries
sont déclarés au Niger parmi les enfants de 0 à 5 ans sur
un total de 563702 soit un pourcentage de 74,54%. Les mêmes sources
précisent un nombre de 33353 enfants de 0 à 5 ans souffrant des
affections digestives et parasitaires intestinales (soit 19,22%) du total.
Pour le quartier Gamkallé, les chiffres de CSI de 2009
donnent 998 cas de maladies diarrhéiques dont 80% concerne les
enfants.
4.1.3.3. Le poids économique des maladies
diarrhéiques
Les maladies diarrhéiques représentent un
coût pour les ménages pauvres. Une proportion de 35% des
ménages affirment avoir dépensé plus de 3000 FCFA pour
soigner le dernier cas de diarrhée dans leur ménage. Pour les
ménages qui ne se présentent pas dans un centre de santé,
ce coût de traitement s'élève en moyenne à 1000
FCFA. Mais aussi le plus souvent, la ménagère perd deux ou trois
jours de ses activités génératrices de revenu pour prendre
soin de la personne malade. Néanmoins il existe une prise en charge qui
permet de soigner les enfants de 0 à 5 ans.
4.1.3.4. Dynamique saisonnière des maladies
diarrhéiques
C'est pendant la saison des pluies que le centre affirme
recevoir beaucoup de patients souffrant de diarrhée, parmi lesquels de
nombreux d'enfants. On compte 460 cas enregistrés pour le 3e
trimestre (juillet-septembre) 2010. L'humidité constante, les eaux de
ruissellement qui véhiculent les déchets dans les maisons et la
reproduction
accélérée des mouches peuvent faciliter la
contamination des eaux de boisson et des aliments.
4.1.4. Les indicateurs de risques diarrhéiques
4.1.4.1. Le volume moyen d'eau consommé et les
niveaux de risques sanitaires
Selon les relevés de consommation du quartier
Gamkallé fournis par la SEEN et vérifiés par nos
enquêtes de terrain (tableau 3 du chapitre III), la population de ce
quartier vit un niveau de risque sanitaire élevé. En effet,
d'après les études de Howard G. & Bartram J.,
réalisées en 2003 et dont les résultats sont
rassemblés dans le tableau 6, un volume inférieur à 20l
par jour et par personne ne permet pas à l'individu d'assurer
l'hygiène corporelle. Cependant, nous considérons que consommer
un volume entre 23 et 28l dans un pays chaud et plus précisément
dans un quartier insalubre comme Gamkallé, peut ramener l'individu
à une situation d'accès basique c'est-à-dire un niveau de
consommation inférieur à 20l/jr/personne.
En conséquence, nos enquêtes de terrain ont
révélé de nombreux cas de maladies de la peau : les
dermatoses 15% ; et d'yeux : la conjonctivite 10%. Ces maladies sont
liées à une insuffisance d'eau pour l'hygiène
corporelle.
Volume d'eau consommée par personne et par jour
|
Couverture des besoins
|
Risques sanitaires
|
Pas d'accès (<5 litres)
|
Insuffisant pour la consommation Pas de pratique
d'hygiène
|
Très élevé
|
Accès basique (< 20 litre)
|
Consommation assurée
Besoins minimums couverts Bains : ressources
insuffisantes
|
Elevé
|
Accès immédiat (50 litres)
|
Consommation assurée
Hygiène : besoins basiques assurés Bain et lavage
possibles
|
Faible
|
Accès optimal (> 100 litres)
|
Tous les besoins sont couverts
|
Très faible
|
Tab 6 Accès à l'eau potable et impact
sanitaire (Source: HOWARD G. & BARTRAM J., (2003)
4.1.4.2. Les risques liés aux modes de gestion
de l'eau
4.1.4.2.1 La collecte et le transport de
l'eau
La manipulation et le parcours de l'eau après le
robinet ont un impact considérable sur sa
potabilité. Nos observations de terrain ont montré que, mis
à part les garçons qui pre mes de ménages
nnent l'eau avec les bidons de 20l, en moyenne 9 filles
et fem
sur 10 prennent
l'eau à la borne fontaine avec des
récipients non couverts. Ces sont en général des
sc
eaux en plastique qui sont utilisés pour collecter
l'eau aux bornes fontaines (confère
photo5).

Photo 5 : vue d
es récipients utilisés par les
ménagères pour collecter de l'eau
potable à la borne fontaine
A cela s'ajo utent les situations de contact s
permanents des mains sales avec l'eau, tels que les transvasements de
l'eau d'un récipient à un autre et des lavages
inappropriés de
ces récipients. Ces récipients
dépourvus d'anses sont hissés sur la tête
de sorte que les doigts peuvent souiller l'eau. Cette pratique peut contribuer
à une contamination d'origine fécale lorsqu'on
sait que dans plus de la moitié des ménages
(55%) le lavage des mains avec du savon après les selles n'est pas
observé. Enfin, la vidange non complète des futs
métalliques utilisés(pourtant interdit depuis 2006) par
certains
Garoua, peut favoriser les oxydoréductions et
d'autres réactions chimiques susceptibles de nuire
à la santé humaine.
4.1.4.2.2 Les modes de conservation de l'eau de
boisson
Les ménages de Gamkallé
que nous avons interrogés procèdent
à un stockage de
l'ea
u de boisson pendant un temps durant la
consommation.
La préservation de la potabilité de
l'eau ou la dégradation de sa qualité dépendent
en grande partie de ses modes et temps de stockage. En effet,
le produit chlore ajouté à l 'eau au bout de son
traitement a
pour fonction de conserver la qualité potable
de tact
cette eau. Or cet élément se dégage
en con de l'air faisant ainsi perdre à l'eau,
non seulement sa potabilité, mais cette eau devient du
coup un milieu favorable de culture microbienne. Certains barriques en
plastique et des jarres que nous avons observé ne sont pas couverts et
la petite cuvette (gobelet) utilisée pour prendre l'eau de boisson n'est
pas rangée à l'abri de la saleté (déposé sur
la natte, sur un siège ou autres). Il arrive, et c'est le cas le plus
observé, que les ménagères ne font pas de sérieuses
différences entre les récipients servant à stocker l'eau
de boisson et ceux servant à d'autres usages. Ces pratiques font
augmenter un risque de diarrhée permanent sur la population et surtout
les enfants.
La durée prolongée de conservation de l'eau de
boisson est un facteur important participant de la dégradation de sa
qualité. Il est cependant appréciable d'observer que 85% des
ménages interrogés ne conservent pas l'eau de boisson
au-delà de 24 h (ils n'en ont pas assez d'ailleurs). Néanmoins
13,5% de ces ménages conservent l'eau au-delà de 24 h. Or selon
les résultats d'une étude du ministère de l'eau du Burkina
menée en 1988, au bout de 18 h de stockage, tous les récipients
de stockage présentent un taux de coliformes fécaux
supérieur à 22 unités pour 100 ml quelque soit le
récipient utilisé pour le transport ou stockage. A
Gamkallé, plus de 13,5% de ménages qui se situent à plus
de 200m d'un point d'eau ont tendance à conserver l'eau de boisson
pendant plus de 24 h.
Les différents récipients utilisés pour
conserver l'eau de boisson sont rassemblés dans le tableau 7 :
Type récipient de stockage de l'eau de boisson
|
Nombre de cas
|
Pourcentages
|
Jarre
|
52
|
65
|
Barrique en plastique
|
11
|
14
|
Bidons de 20l
|
14
|
17,5
|
Réfrigérateur
|
3
|
3,5
|
Total
|
80
|
100
|
Tableau 7 Répartition des modes de conservation de
l'eau de boisson
4.1.4.3. Facteurs d'aggravation du risque
diarrhéique
Banza Nzungu30, dans une thèse de doctorat
affirme que : « Le risque de contracter les maladies
diarrhéiques est exacerbé par les facteurs tels le niveau de
scolarisation
30 Banza Nzungu A, (2004) Environnement urbain et
santé, la morbidité diarrhéique des enfants de moins de
cinq ans à Yaoundé (Cameroun) ; Thèse de doctorat en
Géographie de la santé, Université Paris X Nanterre,
381p
et les pratiques des populations en matière de gestion de
leur environnement physique ».
4.1.4.3.1. Le niveau d'instruction
En matière de niveau de scolarisation, la citation de
Banza Nzungu est bien vérifiée par nos travaux de terrain. Nos
enquêtes auprès des ménages de Gamkallé ont
révélé la corrélation, niveau d'instruction et les
cas de diarrhée. Nous remarquons dans le tableau8 ci-dessous que le
pourcentage représentant le nombre de personnes souffrant de
diarrhée la dernière fois dans le ménage décroit au
fur et à mesure que le niveau d'instruction de la ménagère
croit. En effet, nous avons rencontré 43% de cas des enfants souffrant
de diarrhée chez les ménagères n'ayant aucun niveau
d'instruction, 25% de cas chez les ménagères ayant le niveau
primaire et 15,8% chez les ménagères ayant le niveau du cycle
secondaire.
L'éducation, en influençant les systèmes
de vie et les habilités de décision, peut assurer la
prévention contre les maladies. Une mère instruite
protégerait mieux son enfant en lui assurant de l'hygiène
particulière, en lui donnant des aliments propres et nutritifs ou en se
rendant régulièrement dans un centre de santé. D'où
l'intérêt de poursuivre les efforts de scolarisation des filles en
investissant dans l'eau potable et l'assainissement.
Le croisement des variables « Dernière victime de
diarrhée dans le ménage et Niveau d'instruction de la
ménagère » a donné le tableau 8.
Dernière victime de diarrhée
Niveau d'instruction de la ménagère
|
enfant
|
Adulte
|
Vieillard
|
Aucun
|
43%
|
21,5%
|
7,5%
|
Coranique
|
38,5%
|
50%
|
0,0%
|
Primaire
|
25%
|
15,5%
|
3,8%
|
Secondaire
|
15,8%
|
12,5%
|
2%
|
Supérieur
|
0,0%
|
0,0%
|
0,0%
|
Tab 8 Les cas de diarrhée selon les tranches
d'âge et le niveau d'instruction de la ménagère (tableau
croisé)
4.1.4.3.2. Les comportements des populations en
matière d'hygiène et d'assainissement
L'hygiène et l'assainissement sont deux facteurs
fondamentaux qui donnent du sens à d'autres opportunités
d'accéder aux ressources comme eau potable ou logement. En effet, si le
but recherché est d'obtenir le meilleur état de santé
possible de la population, les mauvaises conditions d'hygiène et
d'assainissement annuleraient systématiquement les efforts
d'accès à l'eau potable. Les risques sont d'autant plus
élevés que les difficiles conditions d'accès à
l'eau potable viennent s'ajouter à une très mauvaise
administration des déchets.
L'hygiène corporelle limite la contamination entre les
individus, et contribue donc à réduire les infections par des
micro-organismes. Ainsi, ce sont les comportements qui sont la clé de la
santé publique et dès lors que les individus ne possèdent
pas assez d'eau potable pour faire face aux besoins quotidiens alors les
risques sanitaires sont toujours élevés.
Une étude (Esrey, 1991,1994) a montré l'impact de
différentes mesures d'hygiène sur la réduction des
diarrhées infantiles (tableau 9) :
Les mesures d'hygiène
|
Réduction des diarrhées
|
Meilleure évacuation des matières
fécales
|
36%
|
Meilleure hygiène : lavage des mains,
hygiène alimentaire et domestique
|
33%
|
Amélioration de la qualité de l'eau
|
15 à 20%
|
Tab 9 Les mesures d'hygiène et leurs impacts sur
la réduction de diarrhées : SEEN 4.1.4.3.3. Les modes
d'évacuation des déchets et les risques
sanitaires
Les éboueurs traditionnels qui assurent
l'évacuation des excréta les font sans équipements
adaptés à l'usage et les produits chimiques pouvant
réduire la dangerosité de ces déchets ne sont pas
utilisés. Ils sont donc exposés aux risques de contamination
assez élevés. Ensuite, les excréta ainsi enlevés
sont abandonnés sur les dépotoirs sans aucun traitement au
préalable.
4.2. Les risques du paludisme
Les risques du paludisme sont essentiellement liés
à un cadre de vie insalubre et surtout à la proximité des
eaux.
4.2.1. Le paludisme et l'anophèle femelle
4.2.1.1. Le paludisme
Le paludisme ou malaria est une parasitose transmise par les
moustiques, provoquant des fièvres intermittentes. Le paludisme concerne
entre 300 à 500 millions de malades et provoque 1,5 à 2,7
millions de décès par an dans le monde. L'Afrique subsaharienne
enregistre 80% des cas dont la majorité sont des enfants de moins de
cinq ans et les femmes enceintes (OMS : 2008).
4.2.1.2. L'anophèle femelle et la transmission
du paludisme
Le parasite est le plus souvent transmis par les piqures d'un
moustique, l'anophèle femelle qui a besoin du sang pour nourrir ses
oeufs. L'anophèle femelle pique entre le coucher du soleil et l'aube et
se reproduit à la surface des milieux humides insalubres (les retenus
d'eau de ruissellement, les eaux de caniveaux, les boites de conserves ou tout
autre cuvette gardant de l'humidité).
A Gamkallé, 44,5% des ménages que nous avons
interrogés sur les 80, affirment connaitre un cas de paludisme la
dernière fois. Le paludisme est la maladie la plus fréquente dans
les ménages de Gamkallé. Ce qui confirme les tendances nationales
pour cette maladie. La maladie affecte les enfants dans une proportion de
56%.
Et pourtant, la prévention la plus efficace de paludisme
est la destruction des gites larvaires des moustiques responsables de la
transmission de la maladie.
4.2.2. Le poids de la maladie
Le paludisme est la première des dix maladies les plus
représentées au Niger. Pour l'année 2010,
déjà plus de deux millions (2000000) de cas sont
enregistrés à travers le pays selon UNICEF. Ce qui
représente deux fois le nombre de cas comptabilisés en 2009. La
maladie concerne majoritairement des enfants de moins de cinq ans.
Pour le quartier Gamkallé, le centre de santé
intégré de Gamkallé indique en 2009 le chiffre de 1360 cas
de paludisme dont 65% sont des enfants de moins de cinq ans.
4.2.2.1. Le coût économique de la
maladie
Si 800f CFA permet de soigner la maladie du paludisme dans un
CSI (parce qu'il y a une prise en charge sanitaire assurée par l'Etat),
les files d'attente qui s'observent devant le CSI de Gamkallé, ont
contraint de nombreux ménages à s'adresser aux cliniques
privés qui coûtent très chers. Cette situation conduit
aussi et le plus souvent à l'auto médicamentation ; ce qui est un
danger élevé.
4.2.2.2. La dynamique saisonnière de la
maladie
Au Niger le pic de la saison du paludisme, selon le
ministère de la santé, a lieu vers
é, c'est
le mois d'octobre, cependant le risque n'est jamais
totalement nul. A Gamkall pe ndant la saison des
pluies (surtout juillet-septembre)
que le centre de santé
intégré du quartier reçoit beaucoup plus
des patients souffrant du paludisme.
4.2.3. Les indicateurs de risques du paludisme
4.2.3.1.
Présence prolongée des eaux
usées
Le ris a
que du paludisme est exacerbé par la
présence des gites favorables à l reproduction des moustiques.
Ces gites sont constituées par les eaux usées ,
abandonnées dans les rues du quartier. Le
risque est d'autant plus élevé que la
présence des eaux usées est prolongée.Les boites
de conserves, les récipients abandonnés dans un
coin de la cour, sont des gîtes potentielles de reproduction des
moustiques.
4.2.3.2.
Les caniveaux non curés
Les caniveaux non régulièrement
curés sont un véritable indicateur de facteur de
é,
risque du paludisme. En effet, les collecteurs d'eau de
ruissellement de Gamkall comme nous l'avons indiqué au chapitre III, ne
connaissent pas un curage régulier,
pas réalisée.
moins encore aucune désinfection de ces lieux
n'est
4.2.3.3. Les toilettes avec regards non
fermés
Les puisards ou regards creusés juste aux pieds
des murs derrière les maisons pour recueillir les eaux
usées issues des toilettes ne sont pas bien fermés mais au
contraire souvent débordés de leur contenu. Ils
restent pendant toute l'année un lieu propice à
la multiplication des agents vecteurs du paludisme. C'est l'exemple sur
la photo 6 suivante :

Photo 6 : un regard ouvert dans un
ménage de Gamkallé
4.2.3.4. Les eaux de pluies stagnantes
Par défaut de collecteurs d'eau à
l'intérieur du quartier Gamkallé, les eaux de pluies sont
retenues par endroits dans le quartier pendant la saison des pluies. Ces eaux
ne font l'objet d'aucune évacuation et constituent des gîtes
larvaires des anophèles femelles responsables de la transmission du
paludisme.
4.3. Le genre et l'âge face à la
problématique d'accès à l'eau potable et à
l'assainissement dans les quartiers précaires.
Les hommes, les femmes et les enfants ne sont pas tous
égaux lorsqu'ils s'agit d'accéder aux ressources en
général et celles urbaines en particulier, même si les
droits nationaux et internationaux consacrent à tous les êtres
humains sans exception de race, d'ethnie, de genre ou de classe sociale,
l'accès équitable aux ressources et infrastructures. La division
sociale des responsabilités (et des taches récurrentes) dans les
ménages fait que dans les quartiers précaires, les femmes et les
enfants sont les plus vulnérables et les seuls qui assument (dans la
grande majorité) les coûts liés aux problèmes
d'accès à l'eau potable et à l'assainissement. A
Gamkallé, trois activités principales consomment quotidiennement
le budget temps de la ménagère : il s'agit de la collecte de
l'eau potable pour les besoins de la famille, de la salubrité de la
maison et assurer les soins d'un membre de ménage malade de
diarrhée ou du paludisme. Elle disposent donc de très peu de
temps pour pouvoir participer aux réunions politiques, associatives ou
tout autre activité sollicitant sa décision ou point de vue
à une cause commune du quartier, de la ville ou du pays. Elle reste donc
à l'écart des décisions dont elles assument
malheureusement les conséquences.
Les enfants en âge d'aller à l'école sont
non seulement les plus concernés par la collecte de l'eau pour leur
ménage, mais aussi les principales victimes du paludisme et de
diarrhée. Ce qui peut réduire les chances d'optimiser les
performances et résultats scolaires de ces enfants et donc
réduire leur chance de saisir les meilleures opportunités de
l'avenir.
Le chapitre IV a donné les mesures objectives des
pertes en santé que représente le manque d'accès
adéquat à l'eau potable et à l'assainissement dans un
quartier précaire. Il a permis d'identifier les femmes et les enfants
comme les groupes les plus vulnérables faces à une politique
insuffisante d'accès de la population aux ressources et services
urbains. C'est pourquoi, cette étude est assortie des propositions
à court, moyen et long termes formulées selon les
différents aspects que nos travaux auprès de différents
acteurs sur le terrain de Gamkallé nous ont permis de
considérer.
CHAPITRE V : QUELQUES PROPOSITIONS
D'AMENAGEMENT
En nous inspirant des résultats de notre étude
à Gamkallé, nous proposons quelques pistes d'aménagement
en vue d'une amélioration des conditions d'accès à l'eau
potable et à l'assainissement. Il s'agit des actions à court et
moyen termes, et celles à réaliser dans le long terme. Nous
proposons dans ce dernier cas une carte d'aménagement du quartier.
5.1. Actions à réaliser à court
et moyen termes
5.1.1. Drainage des eaux pluviales
Nos entretiens réalisés avec les chefs de
service d'hygiène et d'assainissement de la commune IV nous ont permis
de relever l'insuffisance des moyens mis à leur disposition. Il est donc
nécessaire de doter ce service des moyens humains, logistiques et d'un
budget conséquent afin d'assurer le curage régulier des caniveaux
et prévenir les inondations. Se donner les moyens techniques d'une
stratégie de gestion des déchets adaptée à la
morphologie de chaque quartier. On peut par exemple renforcer le système
de collecte des ordures de porte à porte en s'appuyant sur les
associations locales.
5.1.2. Excréta et toilettes
Nous avons constaté que 23,5% de ménages ne
disposent pas de latrines, 18% disposent de latrines non
améliorées et plus de 21% évacuent directement leurs eaux
de toilettes dans les rues. Nous estimons nécessaire de procéder
à une promotion des latrines améliorées telles que les
modèles VIP (Ventilated Improved Pit) proposés par le
PASEHA31. Ce système peut permettre de stocker les eaux
vannes et les eaux usées des toilettes, puis présentent des
facilités de vidange. Il est aussi souhaitable d'appuyer les
éboueurs traditionnels avec des techniques et formations permettant de
réduire les risques sanitaires et de faciliter leurs
activités.
5.1.3. Desserte en eau potable
La loi N° 00008/MHE/LCD du 26/01/2006
fixant les tarifs de l'eau n'est pas respectée à
Gamkallé. Il est important que la SEEN et le Ministère de
l'Hydraulique et de l'Environnement fassent respecter le prix de l'eau potable,
notamment ceux pratiqués au niveau des bornes fontaines et qui
pénalisent beaucoup plus les ménages pauvres. Il est
préférable que la SEEN élargisse sa formation en
matière d'hygiène et de santé publique au profit des
populations des quartiers précaires. Elle pourra ainsi concevoir des
modules de formation ou de sensibilisation utilisant des supports accessibles
aux ménages pauvres pour réduire les risques de contamination de
l'eau après le robinet. La réalisation des spots
télévisés sous formes de sketchs en langues locales,
mettant en scène les bonnes et mauvaises pratiques en matière
d'hygiène et de santé publique serait nécessaire pour
éduquer la population.
31 Programme d'Appui au Secteur Eau, Hygiène et
Assainissement, Ministère de l'Hydraulique et de l'Environnement,
février 2009
5.1.4. Sensibilisation
Les règles élémentaires d'hygiène
et d'assainissement telles que se laver les mains après avoir
été aux toilettes ou avant de manger ne sont pas
respectées dans certains ménages de Gamkallé (52%). Il est
donc important de reprendre les visites conjointes (auprès des
ménages de Gamkallé) organisées par les agents de
santé de CSI de Gamkallé et ceux du service d'hygiène et
d'assainissement de la commune suspendues depuis 3 ans faute de moyens
logistiques. Ces visites effectuées de porte à porte permettront
d'éduquer davantage les ménages en matière de santé
publique. Ensuite, s'appuyer sur les leaders d'opinions (politiques et
religieuses) et les structures scolaires pour diffuser les messages de
comportements en matière d'hygiène et d'assainissement est une
initiative souhaitable.
5.2. Actions à réaliser dans le long
terme
5.2.1 La voirie et les caniveaux
La voirie interne est limitée et ne facilite pas la
fluidité de la circulation dans le quartier. Elle compromet nettement
l'extension du réseau d'adduction d'eau et l'évacuation
convenable des déchets. Un aménagement de la voirie avec
augmentation des emprises permettra le désenclavement de certaines
concessions et l'accès des ménages à d'autres services et
ressources de la ville. Nous avons proposé, sur la Figure 12 ci-dessous,
six voies pavées avec des emprises de 20 à 30m, à
l'intérieur du quartier. Ces voies permettront d'augmenter la
densité du réseau d'adduction d'eau potable jusque là
limité par la morphologie du quartier, et par conséquent,
l'accès direct des ménages à ce réseau. Ensuite,
les caniveaux qui longent ces voies faciliteront l'évacuation des eaux
usées des ménages qui sont présentement versées
dans les rues du quartier pour une proportion de 72% de ménages
interrogés. Nous avons aussi remarqué que pendant la saison des
pluies, des retentions d'eau de ruissellement dans le quartier favorise le
développement des agents vecteurs de maladies. En ouvrant donc ces voies
et ces caniveaux on contribuera au drainage des eaux pluviales. Par ailleurs,
en proposant des routes pavées qui sont d'un coût de
réalisation moins élevé que celles bitumées, nous
estimons rendre plus réaliste cette proposition d'aménagement
auprès des décideurs. En outre, Gamkallé étant
contigu à une zone industrielle et bientôt l'une des
entrées de Niamey rive gauche, nous avons pris en compte la circulation
des automobiles gros porteurs en proposant des routes bitumées d'emprise
30 à 40m qui constituent les grands axes de circulation.
Les ménages se trouvant à plus de 200m d'un
dépotoir, abandonnent le plus souvent leurs ordures dans les rues ou
aux alentours des concessions. Nous proposons l'installation de 15
conteneurs à répartir dans l'ensemble du quartier (figure 12).
Cette répartition sera faite en fonction de la distance
séparant les ménages de leur point de dépôt et de la
disponibilité de l'espace.
Notre étude a révélé qu'à
Gamkallé, les enfants en âge d'aller à l'école et
les femmes de ménages sont les plus concernés par la collecte de
l'eau potable et la salubrité. La création d'un complexe
d'enseignement secondaire (CES) et d'une école maternelle dans le
quartier, réduirait les longues distances quotidiennes et offrirait des
possibilités de saisir d'autres opportunités aux femmes et aux
enfants. En effet, le temps ainsi gagné pourrait permettre aux femmes de
participer par exemple aux cours d'alphabétisation, aux réunions
associatives, politiques ou autres activités pouvant améliorer
leur condition de vie. Il en va ainsi pour le marché qui offrirait aux
ménagères les possibilités de pratiquer une
activité génératrice de revenu et par conséquent
payer davantage de l'eau potable ou assurer l'hygiène de leur famille
par ces revenus.

Figure 12 : proposition d'une carte d'aménagement
du quartier
5.2.2. Les conditions de l'habitat
La densité très élevée (415
habitants pour un 1 hectare) de la population crée de sérieux
problèmes d'hygiène et de santé. Elle est un facteur
favorable à la propagation des maladies contagieuses. Il est donc
souhaitable de reconsidérer les initiatives de réhabilitation et
de restructuration du quartier avortées, pour permettre son
décongestionnement et d'ouvrir davantage d'espace destiné
à l'évacuation des déchets. Notamment l'étude du
projet réhabilitation du village urbain de Gamkallé (2000) qui
propose un recasement de la population sur le site de l'hippodrome. Ce site est
à la proximité de la zone à réhabilité et
offre des avantages en infrastructures. Nous soutenons le choix de ce site
même si, le dernier forum sur la ceinture verte du 15 au 17
décembre 2008, a proposé au gouvernement la suspension de toutes
les activités en cours ou en projet sur le site selon
l'arrêté N° 0070/MI/SP/ D/MUH/MELCD du 30 juillet
200932. Notre soutient se justifie davantage par le fait que le
SDAU33 a inscrit ce site comme zone d'habitat.
Conclusion générale
Ce travail d'étude et de recherche a permis de
présenter et d'analyser les problèmes d'accès à
l'eau potable et à l'assainissement dans un quartier précaire et
a débouché sur un répertoire complet des facteurs des
risques sanitaires, notamment les maladies diarrhéiques et le paludisme.
Notre étude a montré que l'accès à l'eau potable et
à l'assainissement dans le quartier Gamkallé reste marquer par de
multiples contraintes : difficultés liées au poids
démographique, celles liées au temps, à la distance et
à l'économie, les problèmes liés aux genres et
catégories. Toutes ces multiples difficultés qu'éprouvent
quotidiennement les ménages pour disposer de l'eau et d'un cadre de vie
amélioré ont contribué à limite les volumes
consommés, à dégrader la qualité de l'eau et
à vivre un environnement insalubre dégradant du point de vu
esthétique et sanitaire.
Notre première hypothèse selon laquelle, la
configuration morphologique actuelle du quartier Gamkallé n'autorise pas
une bonne partie de ménages d'avoir un accès direct à
l'eau potable et à l'assainissement adéquat est bien
confirmée. En effet, nos travaux ont montré que seulement 5% des
ménages de Gamkallé disposent d'un robinet privé, 30%
n'ont pas accès à l'eau potable selon les normes de l'OMS, 23.5%
ne disposent pas de latrines, 72% des ménages déversent leurs
eaux usées dans la rue, 55% des ménages évacuent les
ordures ménagères sur les dépotoirs sauvages.
32
Nigerdiaspora.net, 05 Août
2010
33 (EPPRVUG) Etudes préparatoires du projet
réhabilitation du village urbain Gamkallé Cabinet d'études
BALA et HIMO ; Rapport final : 2000 P 79
Ces différents modes d'accès à l'eau
potable et à l'assainissement s'accompagnent de nombreux facteurs de
risques sanitaires notamment des maladies diarrhéiques, du paludisme et
des dermatoses dont le chapitre quatre de ce document a permis de faire
l'inventaire. Ce qui confirme notre deuxième et troisième
hypothèse.
Les enjeux d'une politique non maitrisée d'accès
à l'eau potable et à l'assainissement à Gamkallé se
résument en des pathologies (facilement évitables) qui marquent
la vie de nombreuses personnes parmi lesquelles se trouvent majoritairement des
enfants (des êtres innocents) dont nous avons la responsabilité de
protéger la vie. Sur les 136034 cas de paludisme
recensés par le CSI de Gamkallé (2009), 65% concernent les
enfants. Par ailleurs, on compte 998 personnes atteintes de maladies
diarrhéiques dont 80% sont des enfants. A ces deux maladies, s'ajoutent
les cas de rhume, de conjonctivites, et des dermatoses. Et pourtant un effort
supplémentaire dans le sens de fournir à la population de l'eau
potable en qualité et quantité suffisante pour les besoins
quotidiens de chaque personne et d'un environnement salubre contribuerait
énormément à réduire nombre de ces maladies. Bref,
eau potable et assainissement sont à la disposition des décideurs
politiques, ce que les vaccins contre la rougeole ou la méningite les
sont dans les mains des médecins : ils sauvent des vies. Par
conséquent, cette étude est assortie de quelques propositions des
pistes d'aménagement du quartier, en vue de l'amélioration des
conditions d'accès à l'eau potable et à
l'assainissement.
Enfin, après l'inauguration du nouveau pont sur le
fleuve Niger, Gamkallé sera l'une des entités urbaines qui
vendrait le mieux l'image de la ville de Niamey qui est au carrefour de
l'Afrique de l'Ouest et pourrait par conséquent, favoriser la ville dans
la conquête des sièges des institutions internationales. C'est
pourquoi, nous estimons que nos propositions formulées dans ce
mémoire, intéresseraient les décideurs en politique
d'aménagement de la ville de Niamey.
34 Notre étude de terrain auprès du CSI
de Gamkallé
BIBLIOGRAPHIQUE
1. ADELINE T., (1997), alimentation en eau potable en milieu
urbain, diagnostic, Yaoundé, Cameroun, rapport d'étude, 317p.
2. APOLLINAIRE K, (2006) L'accès à l'eau potable
et les risques diarrhéiques dans les zones irrégulières de
Ouagadougou : les cas de Yamtenga. Université de Ouagadougou, Maitrise
de Géographie.
3. BANZA-NSUNGU A, (2004), Environnement urbain et santé,
la morbidité diarrhéique des enfants de moins de cinq ans
à Yaoundé (Cameroun), Thèse de doctorat en
géographie de santé. Université Paris X Nanterre, 381p.
4. BECHER-CARMAN(N), MIETTON (M), LAMOTTE (M), (déc.
1999), Le risque de pénurie en eau potable dans la ville de Niamey.
Sécheresse N°4, vol 10,
5. BHAN M.K, (2000), Symposium on the treatment of diarrheal
disease current and future management of childhood diarrhea International
Journal of Antimicrobial Agents, pp 71-73.
6. BONNARD R., (2001), Les risques biologiques et la
méthode d'évaluation du risque, Rapport final, 70p.
7. BONTIANTI Abdou et AL., 2008 : La gestion des déchets
urbains à Niamey, Harmattan, Paris.
8. BONTIANTI A. (1993), Les problèmes de
l'évacuation et de la gestion des ordures ménagères dans
la communauté urbaine de Niamey (Niger). Contribution à l'analyse
de l'environnement urbain. Mémoire de maitrise
ès-Lettres (option Géographie).
9. BRUNO V. (Aout 2004), et al. Niger : état des
lieux et perspectives du secteur eau et assainissement. Hydro conseil,
Niamey, 19p.
10. Bureau d'Etudes BALA et HIMO : (septembre 2000), Etudes
Préparatoires du Projet Réhabilitation du Village Urbain
Gamkallé (EPPRVUG), Rapport final, 102p.
11. CARE INTERNATIONAL &ORC MACRO, (1999), Enquête
Démographique et santé au Niger, 358p.
12. COMMUNAUTE URBAINE DE NIAMEY (Niamey, 2004). Projet Pilote
de Gestion des Ordures Ménagères dans la communauté
urbaine de Niamey, 9p.
13. CONED-PSEAU, (1994), L'eau et la santé dans les
quartiers défavorisés, table ronde de Sophia Antipolis, Programme
Solidarité Eau, les éditions du GRET, 191p.
14. DIALLO A. (2005). Caractérisation des rejets des
eaux usées dans la communauté urbaine de Niamey : Impacts
environnementaux sur le fleuve Niger, Université Abdou Moumouni de
Niamey, faculté d'agronomie, mémoire de fin d'étude,
Niamey 71p.
15. DJAMILA H.I. (2006). Déchets urbains : crise de
gestion, pollutions et risques sanitaires dans la communauté urbaine de
Niamey. Université Abdou Moumouni de Niamey. FLSH, mémoire de
maitrise géographie, Niamey, 117p.
16. EMMENUEL Gapyisi, (1989), Le défi urbain en
Afrique, édition l'Harmattan, ville et entreprises,
144p.
17. HAMADOU I. (2004). Les espaces d'occupation
spontanée à Niamey : contribution à l'analyse des
pratiques urbaines en milieu sahélien. Université Abdou Moumouni,
Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH), mémoire de
maitrise de géographie, Niamey, 107p.
18. JEAN-BERTRAND L., (1981), Les déchets et leurs
traitements. PUF, Edition QSJ, 127P
19. LAOUSSE T., (1983), Alimentation d'une grande ville
d'Afrique de l'ouest, Dakar, Thèse de doctorat en pharmacie,
Université de Dakar 73p
20. MOTCHO K. H., (1996), Les problèmes de la croissance
urbaine à Niamey. CAP2 Infos N°6
21. MOTCHO K. H., (1991), Cadre de vie et système de
santé à Niamey (Niger). Thèse de doctorat,
Université Michel de Montaigne de Bordeaux III UFR de Géographie
et gestion des espaces. 330p
22. MOUSSA L (1990). Etude de faisabilité sur la
création d'une société d'enlèvement des ordures
ménagères et de vidange de fosses septiques dans la
municipalité de Niamey. Ecole Nationale d'Administration de Lomé,
mémoire cycle III administration générale, Lomé,
124p.
23. OMS, (2003), Année Internationale de l'eau douce,
faits et chiffres, les maladies liées à l'eau.
24. OMS/UNICEF, (2004), Prise en charge de la
diarrhée aigue, 13p.
25. OMS/UNICEF, (2005), Water for life, making it
happen 44p.
26. PASCAL B., SERGE B., CATHERINE B., Août (2008),
Dictionnaire de Géographie, 4è édition Hatier, 607p
27. PNUD, Rapport Mondiale su le Développement Humain,
(2006), Au-delà de la pénurie : pouvoir, pauvreté et
crise mondiale de l'eau.
28. REPUBLIQUE DU NIGER, CABINET DU PREMIER MINISTRE, Niamey,
juin 2007. Projet de Développement des Infrastructures Locales (PDIL).
Etude de faisabilité de la gestion des déchets
ménagers à Niamey et Maradi. Rapport partiel, 95p.
29. REPUBLIQUE DU NIGER, CABINET DU PREMIER MINISTRE,
(Niamey, octobre 2007) secrétariat permanent de la SRP.
Stratégie de développement Accéléré et
de Réduction de la pauvreté (2008-2012), 132p
30. REPUBLIQUE DU NIGER, MINISTERE DE L'EQUIPEMENT ET DES
TRANSPORTS, Agence Japonaise de Coopération Internationale, 2001,
Etude sur l'amélioration de l'assainissement de la ville de Niamey.
Rapport final, vol II, Rapport principal, Rapport final, vol I.
31. REPUBLIQUE DU NIGER, MINISTERE DE L'HYDRAULIQUE ET DE
L'ENVIRONNEMENT, 2008. Programme d'Appui au secteur Eau Hygiène et
Assainissement. Etude pour l'opérationnalisation de la
stratégie de promotion de l'hygiène et de l'assainissement au
Niger, Rapport d'état des lieux. Niamey, Octobre, 49p.
32. REPUBLIQUE DU NIGER, MINISTERE DE L'HYDRAULIQUE, 2008.
Programme National d'Alimentation en Eau Potable et Assainissement
(PNAEPA). Niamey, juin 49p.
33. SALEM G., (1992), Crise urbaine et contrôle
sociale à Pékine : bornes-fontaines et clientélisme,
18p.
34. SALEM G., (1998), La santé dans la ville :
géographie d'un petit espace dense, Pekine (Sénégal),
Edition KHARTALA & ORSTOM, 360p.
SDDIKOU A. H. (juin 2004) et al. Gestion des déchets
urbains à Niamey. IRSH, Niamey, 81p+annexes.
35. SIDIKOU A, H. et BONTIANTI, A. Gestion des
déchets à Niamey, l'Harmattan, Paris, 2008, 119p.
36. TOUNKARA H. (2004) et al. Problématique de
l'hygiène et de l'assainissement dans la communauté urbaine de
Niamey. Ecole Nationale d'Administration de Niamey,
mémoire, administration III, Niamey, 47p.
37. VENNETIER P., (1998), Cadre de vie urbain et problème
de l'eau en Afrique noire, Anales de Géographie, 540 pp
171-194.
38. WILLIAM D., (2007), Santé et
environnement, PUF, édition QSJ, 127p
39. YOUNSA Yansambou Habibatou, 2007/2008, La
problématique de l'assainissement dans le quartier Talladjé
(Communauté Urbaine de Niamey). Université Abdou Moumouni,
mémoire de maîtrise de Géographie
LOIS, DECRETS, ORDONNANCES
1. Loi n° 98-56 du 29 décembre 1998 portant loi
cadre relative à l'environnement.
2. Décret n° 97-305/PRN/ME/T du 8 Août 1997
fixant les modalités d'élaboration, d'approbation et de mise en
valeur des documents d'urbanisme prévisionnel.
3. Ordonnance n°93-13 du mars 1993 instituant un code
d'hygiène publique.
4. Ordonnance N° 93-014 du 02 mars 1993, modifiée par
la loi N° 98-0141 du 07 décembre 1998.
WEBLIOGRAPHIE
1.
http://www.unicef.org/french/media27228.html
2.
http://www.geophiles.net/memoterre/travaux/textes/memo001/resu001.html
3.
http://www.cyes.info/themes/promotion
santé/faq promotion santé.php
4.
http://www.idrc.ca/fr/ev-92936-201-1-dotodic.html
5. www.rananiger.info (17 mai 2008)
6. http :
//www.who.int/news/releases/2004/pr67/fr/index1.html
7. http : //
ww2.unhabitat.org/amchud/documents/overview_fr.doc.
8. http : //
www.ac-rennes.fr/pedagogie/hist_geo/ResPeda/villesafrique/stat/stat.htm
9. http : //
www.un.org/french/waterforlifedecade/faqs.html
|