III - 2. La Commune de Mahanoro et sa
vulnérabilité aux cyclones
III - 2. 1. Vulnérabilité par rapport
à sa position géographique
Come nous avons déjà précisé
dès le début, la commune de Mahanoro fait partie des zones
fortement exposée aux aléas climatiques comme le cyclone. En
effet, de part sa position géographique situé dans la
côte-Est de Madagascar, tous les cyclones qui se forment dans
l'Océan Indien touchent toujours la commune de Mahanoro. Et souvent, ils
sont très dévastateurs et provoquent des inondations, compte tenu
de l'abondance des réseaux hydrographiques traversant la commune.
Ainsi, le cyclone touche la commune presque chaque
année. Et pendant les 10 dernières, le cyclone Eline et Gloria en
2000, Manou en 2003 et Clovis en 2007 ont laissé des dégâts
importants à la commune, dont les séquelles sont toujours
visibles jusqu'à présent. Ces dégâts sont notamment
liés à la destruction des cultures entraînant
l'insécurité alimentaire, et le délabrement des
habitations privés et certains bâtiments publics.
Effectivement, les passages fréquents des cyclones
appauvrissent progressivement les paysans. Et après chaque passage
violent, les populations dans la commune ont des difficultés à se
rétablir sans l'intervention des organismes humanitaires.
Notons que sur les cyclones les plus célèbres
ayant frappé Madagascar de 1995 à 2010, 15 au moins ont
sévi sur la Côte Est ; et la commune de Mahanoro n'a presque
jamais été épargnée. Les cartes ci- après
nous illustrent la vulnérabilité de la commune de Mahanoro par
rapport aux cyclones. La trajectoire de cyclone Clovis se dirige vers Mahanoro
en 2007:
Carte n°2 : Trajectoire de cyclone saison 2006 - 2007

Source : Document de formation BNGRC

Carte n°3 : Scénario pour la saison cyclonique 2010
-2011

Commune de Mahanoro
Source : Plan de contigence national 2010
Comme nous pouvons voir dans cette carte, situé dans
l'extrême sud de la Région Atsinanana et face à
l'océan indien, la Commune de Mahanoro fait partie de zone à
risque de passage de cyclone et d'inondations (Colorée en rouge
foncée sur la légende).

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III - 2. 2. Vulnérabilité
économique
L'agriculture est l'une des principales activités
économiques de la population de Mahanoro. On y enregistre plusieurs type
de culture dont les plus importantes sont les cultures vivrières (riz,
manioc, banane, maïs,..) ; les cultures de rentes (litchi, café,
girofle). La riziculture est la principale activité agricole de la
population.
Pourtant, chaque passage de cyclone provoque des importants
dégâts comme la perte des cultures sur pied, l'ensablement des
rizières, suivis d'inondation des champs de culture, notamment la
rizière à cause de l'absence des activités de
prévention et de préparation.
A cet effet, l'insécurité alimentaire et la
malnutrition se manifestent toujours après le passage de cyclone dans la
commune. A titre d'illustration, la sécheresse précédent
les cyclones Eline (le 16 février 2000) et Gloria (le 2 mars 2000) avait
déjà affecté la production agricole de la zone. La
situation s'est gravement détériorée avec le passage des
cyclones et des inondations qui ont suivi. Les récoltes ont
été partiellement ou entièrement détruites,
plongeant les habitants de cette zone dans une situation de grande
précarité alimentaire.
En outre, la période de soudure qui fait le lien entre
la fin d'une récolte et le début d'une autre a commencé
plus tôt que les années précédentes, ce qui a
forcé les gens à puiser sur leurs faibles réserves
alimentaires. Ces stocks de nourriture ont été
épuisés dès les mois de juillet pour les familles les plus
affectées. Celles-ci ont dû se nourrir de plantes ou de racines de
faible valeur nutritionnelle et parfois même toxiques.
Pour survivre, beaucoup ont été contraints de
vendre les parcelles de terrain qu'ils cultivaient, contribuant ainsi à
affaiblir la production attendue pour le mois de janvier.
Outre, l'activité agricole, la pêche est aussi
une des activités génératrices de revenu de la population
de Mahanoro, notamment dans le Fokontany d'Androhomanasa, d'Ambilabe, de
Tandroho et d'Ambohimiarina. En effet, l'activité de la pêche est
la première victime lors d'un passage de cyclone, car à part
l'interruption de la pêche entrainant la diminution des revenus,
plusieurs pêcheurs sont disparus en pleine mer durant la saison
cyclonique.
Donc, on peut dire que la pauvreté de la population dans
la commune de Mahanoro est liée au cyclone où elle court un grand
risque de façon permanente.

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