|
UNIVERSITE D'ANTANANARIVO Faculté de
Droit d'Economie de Gestion et de Sociologie Département Economie -
Troisième Cycle Diplôme d'études supérieures
spécialisées Multidisciplinaire en Gestion des Risques et des
Catastrophes DMGRC
|
|
Mémoire de fin d'études pour l'obtention
du
Diplôme d'études supérieures
spécialisées Multidisciplinaire
en
Gestion des Risques et
des Catastrophes
La redynamisation du Comité Communal de Gestion
des
Risques et des Catastrophes: Facteur clé d'une
bonne
prévention et préparation aux cyclones
(Cas de la
Commune de Mahanoro)
|
UNIVERSITE D'ANTANANARIVO Faculté de
Droit d'Economie de Gestion et de Sociologie Département Economie -
Troisième Cycle Diplôme d'études supérieures
spécialisées Multidisciplinaire en Gestion des Risques et des
Catastrophes DMGRC
|
|
Mémoire de fin d'études pour l'obtention
du
Diplôme d'études supérieures
spécialisées Multidisciplinaire
en
Gestion des Risques et
des Catastrophes
La redynamisation du Comité Communal de Gestion
des
Risques et des Catastrophes: Facteur clé d'une
bonne
prévention et préparation aux cyclones
(Cas de la
Commune de Mahanoro)
REMERCIEMENTS
Nous adressons nos sincères remerciements à
Monsieur LAZAMANANA Pierre notre encadreur pédagogique, qui a bien voulu
apporter son appui pour nous soutenir tout au long de notre travail même
s'il a des nombreuses responsabilités.
Notre déférente gratitude est adressée
à Madame RANOROMALALA Lantoharitiana, Directrice de la Formation, du
Perfectionnement et du Recyclage des Responsables Territoriaux au sein de la
Direction Générale de la Décentralisation du
Ministère de l'Aménagement du Territoire et de la
Décentralisation (MATD), notre encadreur professionnel dont les conseils
pertinents nous ont aidés pour la réalisation de ce travail de
recherche.
Nous tenons également à remercier tous les
professeurs qui ont contribué à notre formation et nous ont
dispensé des cours, en plus de leurs nombreuses occupations.
Nous exprimons spécialement notre parfaite
reconnaissance à notre famille qui nous a soutenue durant cette
formation.
Enfin, nous exprimons également nos vifs remerciements
à tous ceux ou celles qui, d'une manière ou d'une autre, de
près ou de loin nous ont aidé dans la réalisation de ce
travail.
LISTE DES ABREVIATIONS
- BLU : Bande Latérale Unique
- BM : Banque Mondiale.
- BNGRC : Bureau National de Gestion des Risques
et de Catastrophes.
- CARE : Cooperative for Assistance and Relief
Everywhere
- CCGRC : Comité Communal de Gestion des
Risques et des Catastrophes
- CDGRC : Comité District de Gestion des
Risques et des Catastrophes
- CDC : Comité de Développement
Communal
- CLGRC : Comité Local de Gestion des
Risques et des Catastrophes
- CNS : Conseil National de Secours
- CRGRC : Comité Régional de
Gestion des Risques et des Catastrophes
- CPGU : Cellule pour la Prévention et
Gestion des Urgences.
- CSB : Centre de Santé de Base
- CTD : Collectivité Territoriale
Décentralisée
- DGM : Direction Générale de la
Météorologie.
- EPA : Etablissement Public à
caractère Administratif
- EPP : Ecole Primaire Publique
- FDL : Fonds de Développement Local
- FICR : Fédération Internationale
des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
- GRC : Gestion des Risques et de
Catastrophes.
- IEC : Information Education et
Communication
- MATD : Ministère de
l'Aménagement du Territoire et de la Décentralisation
- ONG : Organisme Non Gouvernementale.
- PAM : Programme Alimentation Mondiale
- PCD : Plan Communal de Développement
- PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
- PTA : Plan de Travail Annuel
- RRC : Réduction des Risques de
Catastrophes
- SIC : Système d'Information Communal
- SNGRC : Stratégie Nationale de la
Gestion des Risques de Catastrophes
- STD : Service Technique
Déconcentré
- UABG/ GRC : Unité d'Appui à la
Bonne Gouvernance et à la Gestion des Risques et Catastrophes
- UNICEF : Fonds des Nations Unies pour
l'Enfance
- UNISDR : United Nations International Strategy
Disaster Reduction.
Page
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Liste des Fokontany dans la Commune 25
Tableau n°2 : Répartition de la population par
Fokontany par sexe et par âge ..27
Tableau n°3 : Dégâts cycloniques dans le
District de Mahanoro période 2000-2010 32
LISTE DES FIGURES
Figure n°1 : Cycle classique de GRC 8
Figure n°2 : Structure de la GRC au niveau central ..15
Figure n°3 : Structure globale de la GRC à Madagascar
.....17
Figure n°4 : Structure de la GRC au niveau Régional
18
Figure n°5 : Structure de la GRC au niveau de District
19
Figure n°6 : Structure de la GRC au niveau communal 21
Figure n°7 : Répartition de la population de la
commune de Mahanoro par sexe et par tranche d'âge 28
LISTE DES CARTES
Carte n°1 : Carte de localisation .26
Carte n°2 : Carte de trajectoire de cyclone saison 2006-2007
29
Carte n°3 : Carte de scenario pour la saison cyclonique 2011
...30
INTRODUCTION
1
Les cyclones représentent une menace constante pour les
populations vivant sur les côtes de Madagascar. Par exemple, la saison
cyclonique de 2008, dont les dommages sont estimés à 176 millions
de dollars, a touché 535000 personnes, provoquant 106
décès, endommageant 4% des écoles, 6% des centres de
santé de base, et 1,1 millions d'hectares de
rizières1.
Pourtant, un adage très connu dit que mieux
vaut prévenir que guérir. Dans le cadre de la Gestion
des Risques et des Catastrophes, les intervenants et les acteurs s'accordent
à dire aussi que « prévenir coûte moins cher
qu'agir après la catastrophe »2. Cela veut dire que
les phases qui précèdent l'avènement des catastrophes
jouent un rôle important dans la réduction des effets
négatifs d'un aléa, comme les pertes en vies humaines,
économiques et environnementales, ainsi que les dommages
matériels cités ci-dessus, grâce à des mesures de
précaution prévues à mettre en oeuvre durant ces phases.
La phase de prévention et de préparation font partie de ces
phases.
Pour assurer la bonne organisation de ces phases capitales
dans le cycle de Gestion des Risques et des Catastrophes (GRC), la
Stratégie Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes (SNGRC)
malgache, prévoit de mettre en place à tous les niveaux, des
structures pour mieux coordonner et mettre en cohérence les actions
à entreprendre au niveau de chaque circonscription d'intervention.
Dans ce sens, au niveau communal, une structure appelée
Comité Communal de Gestion des Risques et des Catastrophes
(CCGRC) a été mise en place, pour assurer la
coordination et la gestion des actions de prévention et de
préparation des catastrophes en collaboration avec la structure
nationale qui est le Bureau Nationale de la Gestion des Risques et des
Catastrophes (BNGRC).
Toutefois, ce Comité Communal de Gestion des Risques et
des Catastrophes est souvent non opérationnel, voire inexistant, au
niveau de certaines communes ; et n'arrive pas à accomplir ses missions
et attributions comme prévues.
1 Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de
relance économique, P.352, Juin 2010
2 Banque Mondiale, Madagascar : Vers un agenda de
relance économique, P.358, Juin 2010.
Pour le cas de la Commune de Mahanoro, qui est une
localité, géographiquement vulnérable, et objet de passage
de cyclone presque chaque année ; ce comité existe mais il a des
difficultés dans l'accomplissement de ses missions et ses attributions
notamment en matière de prévention et de préparation de
cyclone en période normale.
Ainsi, cette étude va essayer de répondre
à la problématique : pourquoi ce comité n'arrive pas
à accomplir ses attributions ?
Notre hypothèse consiste ainsi à soutenir que la
redynamisation de cette structure constitue un facteur primordial dans les
phases de prévention et de préparation aux cyclones.
Cette étude se divise en deux parties. La
première partie est consacrée aux concepts et fondements
théoriques de la Réduction des Risques et des Catastrophes,
notamment la phase de prévention et de préparation, ainsi que le
mécanisme institutionnel de la Gestion des Risques et des Catastrophes
à Madagascar. Quant à la deuxième partie, nous allons
analyser les différentes raisons qui empêchent le Comité
Communal de Gestion des Risques et Catastrophes de Mahanoro d'accomplir sa
mission, en essayant d'avancer des propositions de recommandations pour
améliorer son mode de travail en vue d'un résultat positif.
PREMIERE PARTIE : CONCEPTS ET THEORIES DE LA
3
REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHES
Pour mieux analyser le Comité Communal de Gestion des
Risques et Catastrophes au niveau de la Commune de Mahanoro, il est d'abord
nécessaire de cadrer cette étude, en abordant les concepts et
théories de la Réduction des Risques des Catastrophes.
Ainsi, cette première partie est divisée en deux
chapitres. Le premier chapitre essai de définir la Réduction des
Risques des Catastrophes et ses objectifs, en mettant en exergue sa place et le
rôle qu'elle joue dans le cycle classique de Gestion des Risques et des
Catastrophes. Il décrit aussi les phases de prévention et de
préparation, ses objectifs ainsi que les différentes
activités prévues dans chaque phase. Quant au deuxième
chapitre, il aborde la théorie des structures de Gestion des Risques et
des Catastrophes tel qu'il est prévu par la Stratégie Nationale
de Gestion des Risques et des Catastrophes à Madagascar, en accordant
plus d'attention particulière sur le Comité Communal de Gestion
des Risques et Catastrophes qui est la structure au niveau communale, objet de
la présente étude.
Chapitre I : LA REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHES ET
LES PHASES DE PREVENTION ET DE PREPARATION
La conférence mondiale sur la prévention des
catastrophes à Kobe, Japon en 2005, a défini cinq (5)
priorités dans son plan d'action dénommé le cadre d'action
d'hyogo. La RRC fait partie de ces cinq (5) priorités qui consiste entre
autres à « veiller à ce que la réduction des
risques de catastrophe soit une priorité nationale et locale et à
ce qu'il existe, pour mener à bien les activités correspondantes,
un cadre institutionnel solide3 ». Un des résultats
attendus important de cette priorité est la réduction des pertes
humaines, socio-économiques et environnementales des communautés
et des pays, en cas de catastrophe.
Il faut noter que, bien que le terme catastrophe soit parfois
utilisé, le terme réduction des risques de catastrophes offre une
meilleure reconnaissance du caractère permanent des risques de
catastrophes et de la possibilité de réduire ces risques. Ainsi,
ce premier chapitre va essayer de développer la RRC en expliquant ses
objectifs et sa place dans le cycle de la GRC, ainsi que l'importance des
phases de prévention et de préparation dans le cadre de la
RRC.
I - 1. La Réduction des Risques de
Catastrophes
I - 1. 1. Définition
La RRC est définie comme « mesures à
long terme destinées à réduire l'amplitude ou la
durée des effets négatifs éventuels sur une
société menacée par des risques de catastrophes
inévitables ou impossibles à prévenir; on y parvient en
réduisant la vulnérabilité de la population, des
structures, des services, des activités économiques par rapport
aux aléas considérés.4» Cela veut
dire que la RRC désigne les activités à entreprendre avant
l'arrivée d'une catastrophe pour réduire ou minimiser les
conséquences néfastes sur la vie de la communauté. Elle
décrit les mesures qui aident à réduire l'ampleur des
dégâts des catastrophes.
3 FICR, Désamorcer les catastrophes -
Réduire les risques : les catastrophes ne sont pas naturelles, p8,
2007
4 CHARLOTTE B. ET JOHN, Outils d'intégration de la
Réduction des Risques de catastrophes, p 12, 2007
5
De ce fait, « le terme réduction des risques
de catastrophes est utilisé pour définir une approche pour
minimiser la vulnérabilité et les risques de catastrophes, afin
d'éviter (prévention) ou de limiter (atténuation et
préparation) les impacts dévastateurs des
aléas5 ».
Ainsi, toutes les activités qui sont mis en oeuvre dans
les phases qui précèdent la venue d'une catastrophe comme la
prévention et la préparation font partie de la RRC, car elles
permettent de limiter ou d'atténuer les effets néfastes des
aléas.
Notons que la RRC est un problème collectif qui exige
une démarche collective, à laquelle participent le gouvernement
central, les collectivités territoriales décentralisées,
les communautés et les organisations humanitaires agissant de
manière intégrée et coordonnée.
I - 1. 2. Quelques terminologies usuelles dans la RRC
Pour faciliter la compréhension de la RRC, il est
nécessaire de définir quelques termes clés jugés
importants et qu'on utilise souvent.
I - 1. 2. a. Aléa
L'aléa est définie comme un
« un évènement rare ou extrême, naturel ou
causé par l'homme, qui menace d'affecter négativement la vie
humaine, les biens et les activités, au point de créer une
situation potentielle ou existante qui peut affecter les populations,
détériorer les biens ou l'environnement6».
Cela veut dire que l'aléa est une manifestation physique,
phénomène ou activité humaine susceptible d'occasionner
des pertes en vies humaines ou des préjudices corporels, des dommages
aux biens, des perturbations sociales et économiques ou une
dégradation de l'environnement. Les cyclones et l'inondation font partie
des aléas.
I - 1. 2. b. Catastrophes
Le terme catastrophe désigne
« un événement, soudain ou progressif, soit d'origine
naturelle, soit causé par l'homme, dont l'impact est tel, que la
communauté affectée doit réagir par des mesures
exceptionnelles 7». Donc, elle peut être
interprétée comme une grave interruption du fonctionnement normal
d'une société, qui conduit à la perte de vies humaines
5 RAKOTOMALALA J. et al, Evaluation des Dommages, des Pertes
et des Besoins en vue du Relèvement et de la Reconstruction après
la Saison Cyclonique de 2008 à Madagascar Cyclones Fame, Ivan et Jokwe
à Madagascar, 2008
6 PNUD, Préparation contre les catastrophes, p10,
1992
7 SNGRC
des ressources matérielles et environnementales et qui
dépasse les capacités de réaction des communautés
touchées. Donc, la catastrophe est la combinaison de l'aléa et la
vulnérabilité d'une communauté.
I - 1. 2. c. Vulnérabilité
La vulnérabilité désigne
le « degré auquel une communauté, une structure, un
service ou une région géographique sont exposés à
vraisemblablement subir des dommages ou de graves perturbations sous l'impact
d'une catastrophe menaçante particulière, dommages dus à
leur nature, à leur type de construction, et à leur
proximité d'une zone dangereuse ou d'une région sujette aux
catastrophes»8. En d'autres termes, la
vulnérabilité est une condition déterminée par des
facteurs ou processus physiques, sociaux, économiques ou
environnementaux qui accentuent la sensibilité d'une communauté
aux conséquences des aléas.
I - 1. 2. d. Risque
Le risque est « la
probabilité de l'apparition d'un danger. Le risque est calculé
à partir de la probabilité d'un danger potentiel qui menace la
population et les moyens d'existence, et à partir du degré de
vulnérabilité aux sinistres d'un groupe d'individus
»9. En d'autres termes, il désigne des pertes
attendues causées par un phénomène particulier. Mais
également, il exprime la combinaison de la probabilité d'un
événement et de ses
conséquences négatives.
I - 1.3. Les objectifs de la RRC
« La RRC a pour but d'éviter,
d'atténuer ou de transférer les effets néfastes des
risques par le biais d'activités et de mesures de prévention,
d'atténuation et de préparation »10 Cela
veut dire que l'objectif principal des activités de réduction des
risques de catastrophes est de minimiser les effets négatifs des
catastrophes sur la population, les biens, l'économie et
l'environnement.
8 PNUD, Préparation contre les catastrophes, p10,
1992
9 BNGRC, Document de formation
10 Médecins du Monde, Synthèse de
capitalisation Madagascar, Programme de réduction des risques de
catastrophes, P17, 2010
7
En outre, la RRC vise aussi à atténuer la
vulnérabilité socio-économique et physique de la
population en la préparant mieux aux menaces (prévention), et en
renforçant ses capacités à anticiper, à s'adapter,
à résister et à se relever après une catastrophe.
La RRC permet de sauver des vies, de préserver les moyens d'existence et
de protéger les biens. Elle améliore la condition des
sécurités de la communauté
Ainsi, les mesures et précautions prises dans les
phases de RRC diminuent l'impact potentiel d'un aléa, avant qu'il ne
frappe. Dans le cadre de la RRC, la communauté peut préparer bien
avant l'avènement d'un Aléa. Donc, toutes les activités
prévues dans la phase de prévention et de préparation aux
catastrophes font partie des mesures de la réduction des risques des
catastrophes.
Bref, la RRC vise à réduire la
vulnérabilité de la communauté et à atténuer
l'impact des aléas sur une communauté exposée aux
catastrophes, en faisant le maximum avant l'arrivée d'une catastrophe
pour protéger les vies, limiter les dommages et renforcer leur
capacité de se relever rapidement.
Donc, la réduction des risques de catastrophe peut
contribuer au développement d'une communauté et fait partie
intégrante de la lutte contre la pauvreté, grâce à
la réduction des pertes et dégâts humains,
économiques, environnementaux et matériels.
I - 1.4. Place de la RRC dans le cycle de GRC
« Le cycle de GRC consiste en une série de
phases étroitement reliées les unes aux autres qui comprennent la
prévention des catastrophes, la préparation, la réponse,
le rétablissement, la reconstruction et le développement. Bien
que le schéma classique du cycle indique un rapport linéaire et
séquentiel entre les différentes phases, ceci n'est pas le cas en
réalité car le processus de la gestion des catastrophes peut
déclencher plusieurs phases simultanément »11.
Autrement dit, le cycle de GRC comprend les phases qui
précèdent l'avènement de catastrophe dont notamment la
prévention et la préparation, ainsi que les phases après
la catastrophe qui sont la réponse aux urgences, le
rétablissement et la reconstruction.
Notons que la RRC est incluse dans le cycle de GRC. Elle englobe
toutes les activités à entreprendre avant l'arrivée d'un
aléa.
11 SNGRC, p55
Figure 1 : Cycle Classique de GRC
Source : Support de cours de Dr Hasimahery
Comme nous pouvons remarquer à travers cette figure,
les activités RRC sont incluses dans le cycle de GRC, et les phases de
prévention et de préparation sont parmi les phases qui tiennent
une place importante dans la RRC, car elles interviennent avant la survenue des
catastrophes. En outre, ce cycle de GRC nous montre que les différentes
phases sont liées. Malheureusement, de nombreux groupes ne s'impliquent
dans ce cycle qu'une fois la catastrophe arrivé. Si seulement ces
groupes avaient agi au niveau de la réduction des risques, ils auraient
pu diminuer les effets nocifs de la catastrophe, avant même qu'elle
n'arrive.
Bref, La Gestion des Risques de Catastrophes inclut la
Réduction des Risques de Catastrophes, mais également la phase de
réhabilitation après la survenue d'une catastrophe. Donc, les
phases de prévention et de préparation font partie la RRC.
9
I -2. Les phases de prévention et de
préparation: phases capitales dans la RRC
I - 2.1. Définitions
Les phases de prévention et de préparation
contre les catastrophes jouent un rôle important dans la RRC, car les
activités prévues dans ces phases impliquent une prévision
adéquate et la prise des mesures de précaution
nécessaires, avant la survenue des catastrophes.
Pour Madagascar, la loi n° 2003-010 relative à la
politique nationale de gestion des risques et des catastrophes affirme dans son
article 4 que « La phase de prévention et de préparation
consiste à identifier, analyser et surveiller les risques et les
catastrophes susceptibles de porter atteinte à la sécurité
des personnes et des biens ; préparer et sensibiliser la population en
ce qui concerne les actions de prévention pour faire face aux
catastrophes »12. En d'autres termes, ces deux phases
s'occupent surtout de toutes les mesures de précautions qu'il faut tenir
compte avant l'avènement des catastrophes. L'identification, l'analyse
et l'évaluation des risques sont très importante durant ces
phases pour qu'on puisse adopter la stratégie de prévention et de
préparation appropriée dans la localité.
L'information, éducation et sensibilisation de la
population sur les risques et les actions de prévention sont aussi
incluses dans ces deux phases, car elle peut contribuer au changement de
comportement de la population.
I - 2.1.a. Définition de la
prévention
La prévention peut être
définie comme « l'ensemble d'activités permettant
d'éviter complètement l'impact négatif des aléas,
et de minimiser les catastrophes environnementales,
technologiques et biologiques qui leur sont associées
»13. Autrement dit, la prévention
consiste à éviter complètement les effets
négatifs des aléas en prenant de mesures et précautions
prises à l'avance.
Ainsi, la prévention consiste à prendre des
« mesures réglementaires ou dispositifs matériels pour
garantir la protection permanente contre les catastrophes et la
réduction de leurs effets. Comprend les mesures pratiques de protection
« physique » et relevant de l'ingénierie, comme les mesures
législatives contrôlant l'aménagement du territoire et
la
12 Loi n° 2003-010 relative à la politique
nationale de gestion des risques et des catastrophes
13 UNISDR 2009
10
planification urbaine »14. Donc, elle
regroupe toutes les activités qui participent à
l'élimination et/ou à la réduction des risques. On peut
citer comme exemple la construction des barrages ou des digues, qui
éliminent les risques d'inondation.
I - 2.1.b. Définition de la
préparation
La preparation désigne les
«actions destinées à minimiser les pertes en vies
humaines et les dommages, à organiser l'évacuation temporaire des
populations et des biens d'un lieu menacé et à faciliter les
opérations opportunes et efficaces de sauvetage, secours et
réhabilitation »15. Donc la préparation
c'est l'ensemble des activités entreprises et des mesures
adoptées avant l'arrivé des catastrophes pour prévoir
celui-ci et alerter les populations, évacuer les personnes et leurs
biens s'il représente une menace et assurer une intervention efficace.
Elle décrit la capacité de la communauté à
répondre rapidement et en adéquation au besoin.
Autrement dit, une communauté est dite
préparée à une catastrophe donnée quand elle est
capable de prévoir et prendre des mesures de précaution, dans la
perspective d'une menace imminente. Elle est aussi préparée quand
elle est capable de répondre et de faire face aux effets d'une
catastrophe, en organisant et en apportant à temps des secours
efficaces, ainsi que d'autres mesures appropriées de soulagement et
d'assistance après catastrophe .
Bref, la préparation regroupe les actions
destinées à minimiser les pertes en vies humaines et les
dommages, à organiser l'évacuation temporaire des populations et
des biens d'un lieu menacé et à faciliter les opérations
opportunes et efficaces de sauvetage, secours et réhabilitation.
I -2.2. Objectifs des phases de prévention et de
préparation de catastrophes
Les phases de prévention et de préparation ont
tous les deux comme principal objectif la réduction des risques de
catastrophes. Elles sont étroitement liées, indissociables et
complémentaires. Mais la nuance réside dans leurs objectifs
spécifiques et le contenu des activités, que nous allons voir
ci-après.
14 SNGRC P 4
15 SNGRC P4
I - 2. 2. a. Objectifs de la phase de
prévention
L'objectif de la phase de prévention est d'exprimer le
concept et l'intention d'éviter complètement les effets
négatifs éventuels par le biais de mesures prises à
l'avance. Cela veut dire qu'elle vise l'adoption de mesures susceptibles
d'éviter la survenance de catastrophes, et par la suite, la
réduction des effets si les premières mesures n'ont pas
été suffisantes.
En d'autres termes, << la prévention a pour
objet de réduire la vulnérabilité des
sociétés aux catastrophes et de remédier aux causes dues
à l'activité humaine 16». Pour ce faire,
elle s'efforce à éviter complètement les effets
négatifs des aléas en prenant de mesures et précautions
prises à l'avance, et permet d'éviter les grandes reconstructions
et de réhabilitations après la catastrophe.
I - 2. 2. b. Objectifs de la phase de
préparation
<< La préparation contre les catastrophes
minimise les effets négatifs d'un aléa grâce à des
mesures de précaution efficaces, permettant de conduire avec
succès les actions de secours d'urgence, la réhabilitation et la
reconstruction. Elle assure, en temps voulu, l'organisation et l'apport
appropriés et efficaces des secours et d'une assistance après la
catastrophe 17». Autrement dit, le but de la
préparation contre les catastrophes est de minimiser les effets
négatifs d'un aléa en prenant des mesures de précaution
efficaces, et d'assurer que l'organisation et la mise en place d'une
réponse d'urgence à la suite d'une catastrophe seront
appropriées, efficaces, et au moment opportun.
De ce fait, l'objectif de la préparation contre les
catastrophes est d'assurer qu'en cas de catastrophes, des systèmes,
procédures et ressources appropriés soient en place pour assister
ceux qui sont affectés par la catastrophe, et pour les mettre en
état de s'aider eux-mêmes.
Ainsi, la préparation aux catastrophes permet de sauver
des vies, de remettre les victimes sur pieds plus rapidement et de
réduire le risque de nouveaux désastres. Elle montre que nous
sommes loin d'être désarmés face aux catastrophes
naturelles.
Notons que la plupart des catastrophes naturelles sont des
événements soudains et prennent les gens par surprise. Même
s'il est difficile de prévenir les risques, on peut limiter l'impact des
catastrophes par la préparation des populations et l'investissement dans
des
16 PNUD, Préparation contre les catastrophes, p
10
17PNUD, Vue générale sur la gestion des
catastrophes, p 69
12
mécanismes de réponses efficaces aux niveaux local,
régional et national en vue de faire face aux catastrophes.
Après avoir vu les objectifs de ces deux phases
précédentes, il est donc nécessaire de détailler le
contenu des activités durant ces phases de prévention et de
préparation.
I -2.3. Les activités dans la phase de
prévention et de préparation de catastrophes
I - 2. 3. a. Les activités dans la phase de
prévention
Ayant comme objectif d'éviter complètement
l'impact négatif des aléas, les activités dans la phase de
prévention se focalisent surtout dans l'aménagement. Elles
consistent essentiellement à adopter des mesures visant à
réduire les effets de ces événements pour atténuer
au maximum leur dimension catastrophique. Pour le cas de prévention aux
cyclones, l'adoption des techniques de construction résistant à
la force de vents violents et la promotion de construction stipulant des normes
de résistance aux pressions des vents font partie des activités
de prévention. On peut citer aussi comme exemple la plantation de
brise-vent et la construction de bâtiments sûrs, résistant
au vent comme abris pour la communauté, dans les zones habitées
vulnérables. Dans ce cas, il ne s'agit pas d'empêcher
l'évènement de se produire, mais de réduire les effets
destructeurs qui accompagnent le déchaînement de la nature. Toutes
ces activités doit être accompagnées à l'avance par
la connaissance des aléas et l'évaluation des risques. Il s'agit
de comprendre le risque, en analysant le processus, l'aléa et la
vulnérabilité de la communauté.
Pour le cas de BNGRC, ces activités de
prévention consistent à l'identification des aléas
l'évaluation des risques associés aux aléas, le
développement des mesures pour la réduction de
dégâts potentiels, l'observation des lois et leur application,
ainsi que l'Information, Education, Communication.
I - 2. 3. b. Les activités dans la phase de
préparation
Les activités dans la phase de préparation,
« sont basées sur une solide analyse des risques de catastrophe
et de bonnes liaisons avec les systèmes d'alerte précoce, et
comprend des activités telles que la planification, le stockage de
matériel et de fournitures, la mise en place de mécanismes de
coordination, d'évacuation et de l'information du public, et de la
formation et des exercices sur le terrain » En d'autres termes, les
activités prévues dans le cadre de préparation concernent
surtout les organisations avant l'arrivé d'un aléa, pour que
tout soit prêt le jour de son avènement, et que
la réponse et le relèvement ne pose plus trop de problème
à la communauté.
En outre, l'activité de préparation comporte
aussi des actions spécifiques comme le développement et le test
régulier de systèmes d'alerte, et des plans pour une
évacuation ou pour d'autres mesures à appliquer durant la
période d'alerte à la catastrophe, afin de minimiser les pertes
en vies humaines potentielles et les dommages matériels, ainsi que
l'éducation et la formation de la population menacée.
D'autres activités sont aussi prévues dans le
cadre de préparation aux catastrophes telles que l'établissement
de politiques, de normes, de mesures organisationnelles et de plans
opératoires à appliquer à la suite de l'impact d'une
catastrophe ; les garanties concernant des ressources comme le stockage
d'approvisionnements ainsi que la formation d'équipes d'intervention.
Notons que la préparation contre les catastrophes
comprend deux mesures qui sont les mesures actives et les mesures passives. Les
mesures passives de préparation contre les catastrophes comprennent la
préparation de manuels traitant des désastres, le stockage de
matériel pour les secours, et la création, sur ordinateurs, de
listes de ressources et de personnel. Tandis que les mesures actives de
préparation contre les catastrophes devraient inclure le
développement d'un plan de réponse global, la surveillance des
menaces dues à des aléas, la formation d'un personnel
destiné aux urgences, ainsi qu'une formation des membres des
communautés menacées.
A titre d'illustration, les activités de
préparation aux catastrophes menées par le BNGRC sont la
préparation de plans nationaux, régionaux et locaux de GRC,
l'exercice de simulation sur les alertes, la formation des formateurs en GRC,
le développement et la mise en oeuvre de systèmes d'information
pour appuyer les décisions au niveau communal, le
prépositionnement aux niveaux des zones à risques, la
réhabilitation des magasins de stockages et construction des hangars de
stockages, l'installation des BLU dans les communes à risques, la
distribution des manuels de GRC pour les élèves et guides des
maîtres pour les enseignants, et la distribution des drapeaux cycloniques
dans les communes à risques.
14
Chapitre II : LES STRUCTURES DE GRC A MADAGASCAR:
GARANT DE LA RRC
La mise en place d'un cadre institutionnel légal au
niveau national et local fait partie d'une des conditions de mise en oeuvre et
de l'atteinte des objectifs de la RRC. Pour ce faire, comme nous avons
déjà signalé dès le début, pour le cas de
Madagascar, des structures sont prévues dans la SNGRC, à tous les
niveaux, pour assurer la coordination et la gestion des activités de
GRC. Au niveau communal, c'est le CCGRC qui assure cette mission. Il est donc
le garant de la bonne organisation des phases de prévention et de
préparation de catastrophes au niveau communal.
Ainsi, ce présent chapitre décrit la structure
opérationnelle de la GRC à Madagascar en général,
et au niveau de la commune en particulier, en définissant ses missions,
ses attributions ainsi que son organisation et son fonctionnement tel qu'il est
prévu par la SNGRC.
II - 1. La structure opérationnelle de la GRC
à Madagascar
II - 1. 1. Au niveau national
Le Décret n° 2005-866 fixant les modalités
d'application de la loi n° 2003 - 010 du 5 septembre 2003, relative
à la politique nationale de gestion des risques et des
catastrophes stipule dans son article 5 qu' « au niveau
national, la gestion des risques et des catastrophes est assurée par :
le Conseil National de Gestion des Risques et des Catastrophes (CNGRC), organe
stratégique de conception et de supervision ; le Bureau National de
Gestion des Risques et des Catastrophes (BNGRC), organe de gestion, de
coordination, de suivi et d'appui du CNGRC18 » . Cela veut
dire que la coordination, la gestion et le suivi des activités relatives
à la GRC à Madagascar est assurée par le BNGRC. Toutes les
autres structures au niveau décentralisées et
déconcentrées, ainsi que les partenaires techniques et financiers
intervenants dans le domaine de la GRC, doivent se référer
à la stratégie et objectifs du BNGRC. Ainsi toutes leurs
activités sur terrain et surtout les modules de formations à
dispenser aux acteurs locaux doivent avoir l'aval du BNGRC.
18 Décret n° 2005-866 fixant les
modalités d'application de la loi n° 2003 - 010 du 5 septembre
2003
Signalons qu'au niveau national, les rôles concernant la
stratégie, la conception et la supervision est à la charge du
Conseil National de Gestion des Risques et des Catastrophes ou CNGRC. Tandis
que la gestion, la coordination, le suivi et l'appui du CNGRC sont
assurées par le BNGRC.
Notons que tous les ministères sectoriels sont aussi
concernés par la GRC, et sont responsables des risques dans leurs
domaines spécifiques et se chargent de toutes les mesures de
prévention et de secours ainsi que des mécanismes d'intervention
en cas de sinistre.
En outre, un organe technique dénommé Cellule de
Prévention et de Gestion des Urgences ou CPGU est créé,
auprès de la Primature. Il a comme mission d'assister le Premier
Ministre, le CNGRC dans l'accomplissement de leurs missions que nous avons
signalées cidessus à savoir la conception, l'élaboration
de stratégie et l'évaluation en matière de gestion des
risques et des catastrophes. La figure ci-dessus nous montre la structure au
niveau central
Figure 2 : Structure de GRC au niveau central
Source : Document de Formation de BNGRC
16
II - 1. 2. Au niveau des Collectivités Territoriales
Décentralisées et des Districts
Pour plus d'éclaircissement, ce même
décret précise dans son article 10 que : « pour les
autres niveaux, les structures territoriales d'intervention, en matière
de gestion des risques et des catastrophes sont : le Comite Provincial de
Gestion des Risques et des Catastrophes, au niveau des Provinces ; le
Comité Régional de Gestion des Risques et des Catastrophes, au
niveau des Régions; le Comité de Gestion des Risques et des
Catastrophes au niveau des Districts ; le Comité Communal de Gestion des
Risques et des Catastrophes, au niveau des Communes ; l'équipe locale de
secours au niveau des Fokontany.19 »
Cela nous montre que pour une meilleure coordination, et dans
le cadre de la politique de la décentralisation en vue de gestion de
proximité, certaines missions et attributions sont
délégués par le BNGRC au niveau des structures locales.
Ainsi à chaque niveau de décentralisation comme les
Régions et les Communes, il est prévu la mise en place de
structure chargée de la GRC. Il en va ainsi de même au niveau de
District qui est une structure déconcentrée de l'Etat central.
Il faut noter que bien que ces structures soient autonomes
dans sa gestion, elles doivent toujours se référer au BNGRC dans
leurs actions, car comme nous avons déjà signalés
ci-dessus, le BNGRC est la structure nationale chargé de la coordination
des activités GRC, ainsi que la promotion de la prévention et de
la préparation au sein de toutes les agences et à tous les
niveaux du gouvernement ainsi qu'aux ONG.
D'ailleurs, il est déjà prévu dans la
mission du BNGRC de soutenir techniquement le plan local pour la GRC, de
fournir des directives, d'organiser la formation et de promouvoir la
préparation des plans en rapport avec les cataclysmes.
Bref, il est le garant de la bonne mise en oeuvre de la politique
et stratégie nationale en matière de GRC.
Nous pouvons voir dans la figure ci-après les
différentes structures chargées de la GRC, à tous les
niveaux à Madagascar.
19 Décret n° 2005-866 fixant les
modalités d'application de la loi n° 2003 - 010 du 5 septembre
2003
Figure 3 : Structure globale de la GRC à Madagascar
STRUCTURE GLOBALE
Niveaux
Communes
Fokontany
Régions
Districts
Central
Conseil National de GRC
(CNGRC)
Comité Communal de GRC
(CCGRC)
Comité Régional de GRC
(CRGRC)
Comité Local de GRC
(CLGRC)
Comité GRC de District
(CDGRC)
BNGRC
17 00
17 500
1549
1 557
01
119
22
Source : Document de Formation de BNGRC
Comme nous pouvons remarquer dans cette figure, à part
les structures au niveau central qu'est le Conseil National de GRC, dont la
BNGRC est l'organe d'exécution, des structures sont aussi prévues
à mettre en place à chaque niveau.
Ces structures territoriales d'intervention sont
dirigées par le Chef de l'exécutif ou l'autorité
administrative territorialement compétente, et se chargent de la mise en
oeuvre des plans GRC relevant de leurs missions et attributions respectives.
Notons que dans l'accomplissement de ses missions, chaque
comité travail étroitement, à son niveau, avec les
représentants des Ministères sectoriels représentés
par les
18
chefs des Services déconcentrés implantés
dans la circonscription ou leurs représentants, des représentants
des partenaires techniques et financiers implantés dans la
circonscription, ainsi que les représentants des ONG et de la
Société Civile implantés dans la localité.
II - 1. 2. a. Au niveau des Régions
Un comité dénommé CRGRC ou Comité
Régional de Gestion des Risques et des catastrophes est prévu par
la SNGRC à mettre en place au niveau des 22 Régions.
Présidé par le Chef de Région, ce Comité, en vertu
des dispositions de l'article 8.1 de la loi n° 2004 - 001 du 17 juin 2004
relative aux Régions, est chargé d'établir et mettre en
oeuvre le plan régional de GRC, intégrer la GRC dans le processus
du PRD ou Plan Régional de Développement, renforcer les
capacités institutionnelles et de mobiliser les Communes dans la
Prévention, la mitigation des effets des Catastrophes, prendre en charge
l'organisation et la coordination des activités de prévention et
de secours avec le concours du BNGRC.
Figure 4 : Structure de la GRC au niveau Régional
Source : Document de Formation de BNGRC
II - 1. 2. b. Au niveau des Districts
Au niveau des 119 Districts de Madagascar, un comité
dénommé CDGRC ou Comité de District de Gestion des Risques
et des Catastrophes est mis en place. Présidé par le Chef de
District, ce Comité est chargé de travailler en partenariat et en
coordination avec les autres structures de GRC, appliquer les textes de GRC et
les insérer aux Dina de la circonscription, éduquer, informer et
sensibiliser la population sur les conduites à tenir avant, pendant et
après le passage des catastrophes, inventorier les ressources
disponibles et relever les besoins relatifs aux éventuelles catastrophe,
garantir la distribution des dons et en assure le contrôle, constituer
les stocks de prépositionnement, établir un système
d'alerte adapté, et faire les rapports sur la GRC au niveau du District
aux échelons supérieurs.
Figure 5 : Structure de la GRC au niveau de District
Conseil National de GRC (CNGRC)
BNGRC
Comité Régional de GRC
(CRGRC)
Comité GRC de District (CDGRC)
Tous les
Maires du
District
CHEF DE DISTRICT
Bureau
permanent dans
Bureau District
Tous Services
techniques
déconcentrés
Comiss
AGRI
Comiss
WASH
Secteur Privé
Société
civile
Autres
AUTRES
Comiss
Comité Communal de GRC
(CCGRC)
Comité Local de GRC (CLGRC)
|
Source : Document de Formation de BNGRC
20
II - 1. 2. c. Au niveau des Communes
Comme nous avons vu au niveau des Régions et des
Districts, une structure dénommée CCGRC est aussi prévue
à mettre en place au niveau des 1549 communes de Madagascar.
Comme cette structure de GRC au niveau communal est l'objet de
cette étude, nous allons voir dans les détails dans les sections
suivantes son organisation et fonctionnement, ainsi que ses missions et
attributions.
II -2. Organisation et fonctionnement du CCGRC
En ce qui concerne l'organisation et le fonctionnement, le
même décret mentionne dans son article 14 que : « Les
autorités administratives territorialement compétentes au niveau
des Provinces, des Régions, des Districts et des Communes fixent par
arrêté les attributions, l'organisation et le fonctionnement de
ces Comités en tenant compte de l'existence en leur sein d'une instance
de conception et de supervision d'une part et d'une instance de gestion et
d'appui aux actions d'autre part (...) ». Cela veut dire que dans la
pratique, le maire qui est le Chef de l'exécutif communal doit sortir un
arrêté communal constituant le CCGRC au niveau de la commune et
fixant ses attributions, son organisation et son fonctionnement.
Ainsi, présidé par le Maire, le CCGRC est
composé de plusieurs membres dont le Président du Conseil
municipal ou communal, le Délégué d'Arrondissement, les
Chefs des services déconcentrés implantés au niveau de la
commune comme l'éducation, la santé, l'agriculture, la
sécurité, etc..., les Chefs de Fokontany, les notables, le
représentant des ONG oeuvrant dans la commune comme le CARE, le CRS, le
PNUD, l'UNICEF, ainsi que le représentant des Organisations de la
Société Civile ou OSC de la localité comme la Croix-Rouge
Malagasy.
Bref, toutes les forces vives et les acteurs de
développement présents dans la commune sont membres du CCGRC.
La figure ci-après nous montre la composition du CCGRC au
niveau communal :
Figure 6 : Structure de la GRC au niveau communal
Tous les
Chefs FKT
Bureau
Permanent
MAIRE
Tous les
services
déconcentrés
Com AEP
Com Santé
Secteurs privés
Société Civile
Com IEC
Conseil National de
GRC (CNGRC)
BNGRC
Comité Régional de GRC
CRGRC
Comité District de GRC
CDGRC
Comité Communal
de GRC
CDGRC
Comité local de GRC
CLGRC
Source : Document de Formation de BNGRC
II -3. Missions et attributions du CCGRC
Dans l'Article 22 du Décret n° 2005-866 fixant les
modalités d'application de la loin° 2003 - 010 du 5
septembre 2003, relative à la politique nationale de gestion des risques
et
des catastrophes, il est stipulé que : « les
structures territoriales d'intervention mettent en oeuvre les plans de gestion
des risques et des catastrophes relevant de leurs missions et attributions
respectives et prennent les mesures de prévention appropriées
ainsi que les dispositifs de secours d'urgence dès constatation ou
déclaration de la situation de catastrophe ». Cela nous montre
que le CCGRC doit mettre en oeuvre au niveau de la commune où elle est
instaurée la stratégie de Gestion des Risques et Catastrophes. Il
est le premier responsable de la mise en oeuvre et la référence
en matière de GRC au niveau de la commune.
22
En plus, loi n°94-007 du 26 Avril 1995 relative aux
pouvoirs, compétences et ressources des CTD, stipule déjà
dans son article 15 que : « les domaines de compétence de la
commune ont trait notamment à :(...) la mise en oeuvre, à son
échelon, d'actions et mesures appropriées contre les
calamités naturelles » .Cela nous montre les attributions de
la commune en matière de GRC à Madagascar a été
déjà prévues dès l'avènement de la politique
de décentralisation.
Ainsi, plusieurs attributions sont confiées au CCGRC,
notamment l'éducation, l'information et la sensibilisation de la
population en matière de prévention, mitigation et
préparation des catastrophes. Ce comité est aussi en charge de
l'application des textes en vigueur sur l'urbanisme et sur l'habitat rural,
ainsi que l'identification des sites d'évacuation et élaboration
du plan y afférent.
De ce fait, étant premier responsable de la mise en
oeuvre et de la coordination des activités GRC au niveau de la commune,
le CCGRC est chargé de l'intégration de la GRC dans le processus
du PCD ou Plan Communal de Développement et apporte sa contribution
financière aux actions de prévention et d'intervention dans la
mesure de ses possibilités pour les Équipes Locales de Secours ou
ELS.
En outre, en tant que coordonnateur des actions d'intervention
à son niveau, le CCGRC doit travailler en partenariat et en coordination
avec les autres structures de GRC et transmettre sans tarder les informations
et données sur la situation de sinistre auprès du Chef de
District.
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DU COMITE COMMUNAL
DE
GESTION DES RISQUES DE CATASTROPHES DE MAHANORO
Le CCGRC tient une place importante dans la RRC, car la
réduction des dégâts causés par le cyclone au niveau
d'une commune, qu'ils soient humains, économiques, environnementaux et
matériels, dépend de la réalisation des activités
qu'il prévoit en matière de prévention et de
préparation.
Ainsi, cette partie est consacrée sur l'analyse de la
commune de Mahanoro, notamment sa vulnérabilité aux cyclones et
la situation actuelle de son CCGRC. Composée de deux chapitres, le
premier traite la description de la commune de Mahanoro et de sa structure en
matière de GRC. Le deuxième chapitre essaie d'analyser les
raisons qui empêchent le CCGRC de Mahanoro de réaliser ses
attributions, en recommandant des propositions d'amélioration pour
redonner un nouveau souffle au CCGRC de Mahanoro, en vue d'une meilleure RRC au
niveau de la population de cette commune.
24
CHAPITRE III : LA COMMUNE DE MAHANORO ET SON CCGRC
Située sur la côte-Est de Madagascar, la commune
de Mahanoro est exposée aux risques permanents dus au passage
fréquent des perturbations tropicales. De ce fait, elle est quasiment un
passage obligé des cyclones qui frappent Madagascar.
Conscient de cette situation, la structure CCGRC a
été mise en place au niveau de cette commune pour contribuer
à la minimisation des impacts nocifs des cyclones.
Ce chapitre traite la description de la Commune de Mahanoro et sa
vulnérabilité en matière de cyclone, ainsi que la
situation actuelle de la structure en charge de la GRC.
III - 1. Présentation de la Commune de
Mahanoro:
III - 1. 1. Localisation et situation administrative
La commune de Mahanoro fait partie des onze communes dans le
district de Mahanoro. Elle est le chef lieu de district. La commune se trouve
à environ 256 km de la ville de Toamasina, chef lieu de la Région
Atsinanana, sur le littoral Est dans la partie Sud, et à environ 270 km
d'Antananarivo.
Les coordonnées géographiques de la commune de
Mahanoro a comme Longitude 48°50°'Est et une Latitude de
19°52'Sud.
La commune est limitée au Nord par la commune rurale de
Tsivangiana dans le district de Vatomandry, au Sud par la commune rurale de
Betsizaraina, à l'Est par l'Océan Indien et à l'Ouest par
la commune rurale de Manjakandriana.
Comme toutes les communes de Madagascar, elle est
administrée par un organe exécutif, dirigé par le Maire,
et un organe délibératif, présidé par le
président du conseil. En outre, elle dispose d'un organe de concertation
appelé Comité de Développement Communal ou CDC, dont le
Maire est le président d'honneur. Au début, la structure en
charge du GRC a été une des commissions dans ce CDC.
Composée de 21 fokontany, la commune a une superficie de 266 Km2.
Les noms de ces 21 Fokontany qui composent la commune sont
présentés dans le tableau ci-après :
Tableau n°1 : Liste des fokontany dans la commune
N°
|
Nom du Fokontany
|
1
|
Androhomanasa
|
2
|
Ambohimiarina
|
3
|
Maroahitra
|
4
|
Ambohitsara I
|
5
|
Ambilabe
|
6
|
Ambinanisasika
|
7
|
Bemangahazo
|
8
|
Ambodiriana Lohariana
|
9
|
Tandroroho
|
10
|
Miakara
|
11
|
Androrangambo
|
12
|
Maintimbato
|
13
|
Sahabe
|
14
|
Fiadanana
|
15
|
Vohitromby
|
16
|
Tanambao I
|
17
|
Ambalakininina
|
18
|
Ankadirano
|
19
|
Tanamborozano
|
20
|
Ambalamangahazo
|
21
|
Papagnambo
|
Source : Bureau de la Commune de Mahanoro
La carte ci-après nous montre la localisation de Mahanoro
par rapport au pays et par rapport à la Région Atsinanana.
Carte1 : CARTE DE LOCALISATION.
32
III - 1.2.La population
D'après le recensement effectué en 2010, le
nombre de la population dans la commune de Mahanoro est estimé à
29160. La densité de la population est à 108hab/km2. Elle est
composée d'une population jeune à majorité
féminine. La taille moyenne de ménage est au nombre de 6. Environ
35% de la population se concentrent dans le chef lieu de la commune, et le
reste dans les Fokontany aux alentours.
Tableau n°2 : Répartition de la population par
fokontany par sexe et par tranche d'âge
N°
|
Fokontany
|
0-5 ans
|
6-14 ans
|
15 -17 ans
|
18-60 ans
|
60 ans et +
|
Total
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
|
1
|
Androhomanasa
|
40
|
47
|
54
|
60
|
59
|
66
|
543
|
673
|
10
|
15
|
1567
|
2
|
Ambohimiarina
|
59
|
47
|
90
|
93
|
47
|
16
|
330
|
245
|
16
|
19
|
962
|
3
|
Maroahitra
|
55
|
67
|
230
|
267
|
44
|
56
|
279
|
301
|
4
|
6
|
1309
|
4
|
Ambohitsara I
|
147
|
171
|
232
|
248
|
49
|
51
|
470
|
612
|
23
|
21
|
2024
|
5
|
Ambilabe
|
38
|
42
|
93
|
112
|
19
|
26
|
218
|
264
|
5
|
10
|
827
|
6
|
Ambinanisasika
|
98
|
105
|
204
|
230
|
69
|
96
|
292
|
288
|
26
|
29
|
1437
|
7
|
Bemangahazo
|
69
|
84
|
264
|
268
|
39
|
43
|
328
|
353
|
13
|
8
|
1469
|
8
|
Ambodiriana
|
83
|
112
|
310
|
312
|
54
|
58
|
348
|
324
|
18
|
12
|
1631
|
9
|
Tandroroho
|
53
|
61
|
85
|
98
|
114
|
142
|
230
|
251
|
37
|
43
|
1114
|
10
|
Miakara
|
125
|
141
|
153
|
178
|
122
|
113
|
481
|
503
|
32
|
27
|
1875
|
11
|
Androrangambo
|
113
|
146
|
130
|
127
|
152
|
219
|
767
|
750
|
18
|
20
|
2442
|
12
|
Maintimbato
|
62
|
98
|
110
|
160
|
77
|
45
|
300
|
250
|
37
|
33
|
1172
|
13
|
Sahabe
|
88
|
60
|
98
|
116
|
33
|
14
|
311
|
315
|
4
|
9
|
1048
|
14
|
Fiadanana
|
21
|
29
|
36
|
39
|
32
|
28
|
203
|
322
|
8
|
29
|
747
|
15
|
Vohitromby
|
63
|
78
|
33
|
47
|
38
|
52
|
231
|
240
|
16
|
17
|
815
|
16
|
Tanambao I
|
76
|
114
|
160
|
213
|
140
|
169
|
322
|
353
|
21
|
22
|
1590
|
17
|
Ambalakininina
|
85
|
72
|
144
|
137
|
138
|
152
|
481
|
470
|
20
|
27
|
1726
|
18
|
Ankadirano
|
40
|
19
|
113
|
91
|
28
|
43
|
349
|
365
|
23
|
31
|
1102
|
19
|
Tanamborozano
|
95
|
101
|
212
|
238
|
150
|
134
|
389
|
410
|
28
|
20
|
1777
|
20
|
Ambalamangahaz
|
49
|
50
|
116
|
145
|
31
|
54
|
400
|
501
|
21
|
54
|
1421
|
21
|
o Papagnambo
|
58
|
81
|
80
|
72
|
75
|
77
|
281
|
309
|
29
|
43
|
1105
|
TOTAL
|
1517
|
1725
|
2947
|
3251
|
1510
|
1654
|
7553
|
8099
|
409
|
495
|
29160
|
Source : Service état civil Mahanoro
Graphe n°1 : Répartition de la population de la
commune de Mahanoro par sexe et par tranche d'âge
Ce graphe nous confirme que la grande majorité de la
population de Mahanoro est une population active qui se trouve dans la tranche
d'âge de 18 à 60 ans. Cette situation est un atout majeur de la
commune en matière de développement.
III - 1.3.Le climat
Comme dans tout le littoral Est de Madagascar, le climat de la
commune rurale de Mahanoro est du type tropical chaud et humide.
Le vent d'Est prédomine dans la commune en toutes
saisons. Pendant la période de Juin à Septembre, l'alizé
apporte une humidité constante et abondante. Durant la période
chaude, de Novembre à Avril, l'alizé est moins fort. Il est
renforcé par une mousson locale qui souffle de la mer vers
l'intérieur des terres.
L'Océan Indien présente en toutes saisons des
températures de surface élevées, ce qui constitue une des
conditions pour la cyclogenèse tropicale. Les vents se chargeant de
chaleur et d'humidité, les masses d'air se réchauffent. C'est
durant la saison des pluies (Décembre, Janvier, Février et Mars)
et lors des dépressions atmosphériques qu'il y a souvent risque
de cyclones et dépressions tropicales, qui occasionnent de nombreux
dégâts, suite aux vents violents et inondations.
34
III - 2. La Commune de Mahanoro et sa
vulnérabilité aux cyclones
III - 2. 1. Vulnérabilité par rapport
à sa position géographique
Come nous avons déjà précisé
dès le début, la commune de Mahanoro fait partie des zones
fortement exposée aux aléas climatiques comme le cyclone. En
effet, de part sa position géographique situé dans la
côte-Est de Madagascar, tous les cyclones qui se forment dans
l'Océan Indien touchent toujours la commune de Mahanoro. Et souvent, ils
sont très dévastateurs et provoquent des inondations, compte tenu
de l'abondance des réseaux hydrographiques traversant la commune.
Ainsi, le cyclone touche la commune presque chaque
année. Et pendant les 10 dernières, le cyclone Eline et Gloria en
2000, Manou en 2003 et Clovis en 2007 ont laissé des dégâts
importants à la commune, dont les séquelles sont toujours
visibles jusqu'à présent. Ces dégâts sont notamment
liés à la destruction des cultures entraînant
l'insécurité alimentaire, et le délabrement des
habitations privés et certains bâtiments publics.
Effectivement, les passages fréquents des cyclones
appauvrissent progressivement les paysans. Et après chaque passage
violent, les populations dans la commune ont des difficultés à se
rétablir sans l'intervention des organismes humanitaires.
Notons que sur les cyclones les plus célèbres
ayant frappé Madagascar de 1995 à 2010, 15 au moins ont
sévi sur la Côte Est ; et la commune de Mahanoro n'a presque
jamais été épargnée. Les cartes ci- après
nous illustrent la vulnérabilité de la commune de Mahanoro par
rapport aux cyclones. La trajectoire de cyclone Clovis se dirige vers Mahanoro
en 2007:
Carte n°2 : Trajectoire de cyclone saison 2006 - 2007
Source : Document de formation BNGRC
Carte n°3 : Scénario pour la saison cyclonique 2010
-2011
Commune de Mahanoro
Source : Plan de contigence national 2010
Comme nous pouvons voir dans cette carte, situé dans
l'extrême sud de la Région Atsinanana et face à
l'océan indien, la Commune de Mahanoro fait partie de zone à
risque de passage de cyclone et d'inondations (Colorée en rouge
foncée sur la légende).
36
III - 2. 2. Vulnérabilité
économique
L'agriculture est l'une des principales activités
économiques de la population de Mahanoro. On y enregistre plusieurs type
de culture dont les plus importantes sont les cultures vivrières (riz,
manioc, banane, maïs,..) ; les cultures de rentes (litchi, café,
girofle). La riziculture est la principale activité agricole de la
population.
Pourtant, chaque passage de cyclone provoque des importants
dégâts comme la perte des cultures sur pied, l'ensablement des
rizières, suivis d'inondation des champs de culture, notamment la
rizière à cause de l'absence des activités de
prévention et de préparation.
A cet effet, l'insécurité alimentaire et la
malnutrition se manifestent toujours après le passage de cyclone dans la
commune. A titre d'illustration, la sécheresse précédant
les cyclones Eline (le 16 février 2000) et Gloria (le 2 mars 2000) avait
déjà affecté la production agricole de la zone. La
situation s'est gravement détériorée avec le passage des
cyclones et des inondations qui ont suivi. Les récoltes ont
été partiellement ou entièrement détruites,
plongeant les habitants de cette zone dans une situation de grande
précarité alimentaire.
En outre, la période de soudure qui fait le lien entre
la fin d'une récolte et le début d'une autre a commencé
plus tôt que les années précédentes, ce qui a
forcé les gens à puiser sur leurs faibles réserves
alimentaires. Ces stocks de nourriture ont été
épuisés dès les mois de juillet pour les familles les plus
affectées. Celles-ci ont dû se nourrir de plantes ou de racines de
faible valeur nutritionnelle et parfois même toxiques.
Pour survivre, beaucoup ont été contraints de
vendre les parcelles de terrain qu'ils cultivaient, contribuant ainsi à
affaiblir la production attendue pour le mois de janvier.
Outre, l'activité agricole, la pêche est aussi
une des activités génératrices de revenu de la population
de Mahanoro, notamment dans le Fokontany d'Androhomanasa, d'Ambilabe, de
Tandroho et d'Ambohimiarina. En effet, l'activité de la pêche est
la première victime lors d'un passage de cyclone, car à part
l'interruption de la pêche entrainant la diminution des revenus,
plusieurs pêcheurs sont disparus en pleine mer durant la saison
cyclonique.
Donc, on peut dire que la pauvreté de la population dans
la commune de Mahanoro est liée au cyclone où elle court un grand
risque de façon permanente.
III - 2. 3. Vulnérabilité sociale
Outre, la position géographique de la commune
exposée sur le passage cyclonique qui augmente sa
vulnérabilité et paralyse son développement en
général, la qualité des matériaux de construction
des maisons d'habitations dans la commune constitue aussi un risque et favorise
sa vulnérabilité.
En effet, comme la population est en majorité pauvre,
et vu l'insuffisance des ressources financières des ménages, elle
leur est difficile de bâtir des maisons qui peuvent résister aux
cyclones assurant leur sécurité. Ainsi, la majorité des
habitations sont construites en falafa20 (les murs et les toitures).
Ces matériaux de constructions sont précaires et facilement
ravagées lors du passage des cyclones car les matériaux
utilisés sont inappropriés dans une zone cyclonique. Ainsi,
toujours à cause de l'absence des activités de prévention
et de préparation, chaque passage de cyclone laisse plusieurs sans abris
sont recensés et ses impacts vont directement sur la
sécurité des biens et la condition de vie des ménages.
Le tableau ci-dessous relate les dégâts
causés par les cyclones dans le District de Mahanoro en particulier :
Tableau n°3 : Dégats cyclonique dans le District de
Mahanoro période 2000-2010
Année
|
Cyclone
|
Décédés
|
Blessés
|
Sinistrés
|
Disparus
|
Sans abris
|
Cases
et Bâtiments touchés
|
Infrastr ucture de santé
|
Infrastr ucture scolaires
|
Elevage bovin
|
Rizière (ha)
|
2000
|
Eline
|
3
|
5
|
3256
|
-
|
5300
|
60
|
21
|
18
|
-
|
75
|
2000
|
Gloria
|
-
|
-
|
1254
|
-
|
685
|
25
|
16
|
19
|
-
|
45
|
2003
|
Manou
|
-
|
-
|
515
|
-
|
895
|
68
|
25
|
14
|
-
|
55
|
2007
|
Clovis
|
-
|
2
|
6124
|
-
|
5619
|
612
|
72
|
23
|
28
|
55
|
Source : Bureau du District Mahanoro
Ce tableau nous confirme que chaque passage de cyclone
à Mahanoro provoque des dégâts énormes humains et
matériels. On peut remarquer l'augmentation de nombre des
sinistrés et des sans abris ainsi que les bâtiments touchés
lors de passage de Clovis en 2007 par rapport aux années
précédentes. Cela nous montre la nécessité de
redynamisation du CCGRC pour renforcer les activités de
prévention et de préparation face aux cyclones au niveau de la
population de Mahanoro, que nous allons voir dans les sections suivantes.
20 Tige de ravinala ou arbre de Madagascar
38
III - 3. Le CCGRC de la Commune de Mahanoro
III - 3.1. Structure et organisation
Depuis 2007, avec l'appui technique du CARE International, la
commune de Mahanoro dispose d'une structure chargée de la GRC,
dénommée Comité Communal de Gestion des Risques de
Catastrophes. Il est présidé par le Maire, et à part les
membres de l'exécutif et du conseil communal, les représentants
des Services Techniques Déconcentrés présents au niveau du
District de Mahanoro tels que l'éducation, la santé, la
sécurité, l'agriculture et l'élevage sont membres dans ce
comité.
En outre, tous les présidents de 21 Fokontany et les
organismes et associations humanitaires, présents au niveau de la
commune sont membres dans ce comité. Ils sont répartis en
plusieurs commissions dont notamment : l'éducation, la santé,
l'habitat, la sécurité alimentaire et la subsistance,
l'élevage et la pêche, la logistique, la nutrition et la
protection. En collaboration avec le BNGRC, ces membres du CCGRC ont pour
rôles et responsabilités d'assurer la coordination, la gestion des
actions de prévention et de préparation des actions d'urgences.
Un arrêté communal pris à l'issu de la
délibération du conseil a mis en place officiellement le
CCGRC.
III - 3.2. Historique et situation actuelle
En novembre 2007, le CCGRC de Mahanoro a eu l'avantage d'avoir
été appuyé par le CARE International par le biais de
l'Unité d'Appui à la Bonne Gouvernance et à la Gestion des
Risques et Catastrophes ou UABG-GRC. A cette époque, c'est ce programme
qui a appuyé le CCGRC en matière d'organisation, de mobilisation,
de renforcement des capacités et même en matière d'appui
logistique et matériels. Les résultats ont été
palpables car en ce moment là, le CCGRC de Mahanoro a pu
élaboré son premier plan de GRC qui contient le profil de la
commune, l'évaluation et l'analyse des risques ainsi que la
vulnérabilité de la commune, les mesures d'atténuations
des risques, et les activités à mettre en oeuvre avant, pendant
et après le passage de cyclone. Après le départ d'UABG-GRC
en Juin 2008, le CCGRC n'était pas actif, et aucune activité n'a
été réalisée.
En Janvier 2010, toujours avec l'appui du CARE International,
mais cette fois-ci, par le biais du projet urgence cyclone JADE, le CCGRC de
Mahanoro a eu un nouveau souffle.
En effet, ayant constaté la défaillance de
CCGRC, le projet urgence JADE a procédé à la
restructuration des membres. Ensuite, avec les membres du CCGRC nouvellement
restructuré, il a organisé un atelier pour évaluer la
réalisation du plan GRC élaboré en 2007, ainsi que
l'analyse des risques et de vulnérabilité en vue de
renouvellement de ce plan. Ainsi la commune de Mahanoro a pu encore renouveler
son plan GRC en janvier 2010.
Toutefois, depuis le départ de ce programme avec ses
appuis et jusqu'à maintenant, le comité est devenu en veilleuse
et n'est plus actif.
En effet, la dernière réunion du CCGRC de
Mahanoro, avec l'appui du CARE remonte en Janvier 2010 en vue de la
préparation du plan GRC 2010, et depuis le Président n'a jamais
convoqué une réunion. D'ailleurs, les membres de ce comité
sont tous dispersés car la plupart des représentants des STD sont
déjà affectés. Donc, même le plan GRC 2010, n'a pas
été mis en oeuvre, et aucune activité prévue n'a
été réalisée. Donc, on peut dire que le CCGRC de
Mahanoro est actuellement non opérationnel pour ne pas dire
inexistant.
III - 3.3. Atouts et avantages du CGRC de Mahanoro
Par rapport aux autres communes, le CCGRC de Mahanoro dispose
des atouts et avantages particuliers pour la mise en oeuvre de ses
attributions. En effet, outre la présence du CARE International au
niveau de la commune qui a donné des appuis en matière de
renforcement des capacités techniques, logistiques et matériels,
la commune de Mahanoro dispose des moyens d'information et de communication.
Toutes les Fokontany sont couverts par le réseau
téléphonique Telma, Airtel et Orange. En plus, elle dispose d'une
chaîne radio locale qui peut être écouté dans les
rayons de 20km aux alentours, ainsi que la chaine de télévision
nationale et radio nationale.
Ces moyens d'information et de communication sont des atouts
incomparables dans le cadre des activités de prévention et de
préparation aux catastrophes, car elles permettent de transmettre les
messages de sensibilisation et d'éducation des masses, ainsi que les
informations qu'il faut transmettre en urgence.
En outre, au niveau de Fokontany, le CARE International a
aussi mis en place des agents SIC ou Système d'Information Communale,
dont ses principales attributions consistent à collecter les
informations relatives à la vulnérabilité de la
communauté, et à les remonter au niveau de CCGRC.
40
CHAPITRE IV : PROBLEMES DU CCGRC DE MAHANORO ET
SUGGESTIONS D'AMELIORATION EN VUE DE SA REDYNAMISATION
Depuis le départ du projet en charge du GRC du CARE
International au niveau de la commune de Mahanoro, le CCGRC a cessé de
fonctionner. Cette situation du CCGRC est un danger imminent pour la population
car comme nous avons déjà signalé auparavant, ce
comité joue un rôle capital dans la RRC, grâce surtout aux
activités de prévention et de préparation qu'il met en
oeuvre, entrainant la réduction de la vulnérabilité de la
population.
De ce fait, la situation actuelle du CCGRC de Mahanoro est
très critique, et mérite d'être suivie de près. Car
sans mesures prises pour son amélioration, le prochain passage de
cyclone dans la commune risque d'être plus catastrophique.
Ce chapitre va essayer d'analyser les différentes
raisons qui rendent le CCGRC de Mahanoro en veilleuse et d'avancer de
suggestions pour redonner une nouvelle souffle au CCGRC de Mahanoro, afin qu'il
puisse accomplir ses missions et assumer ses responsabilités
prévues par la SNGRC
IV.1. Problèmes du CCGRC de Mahanoro
IV.1.1. Problème d'appropriation et de
dépendance
IV.1.1.a. Au niveau des autorités
dirigeantes
Le processus de la mise en place du CCGRC de Mahanoro a
handicapé le fonctionnement et le mode de travail de ce comité
jusqu'à maintenant. En effet, en 2007, l'idée de la mise en place
du CCGRC n'émane pas directement de la commune, mais plutôt du
CARE international qui a commencé d'intervenir dans le domaine de RRC,
notamment la prévention et la préparation (Notons que la
première intervention du CARE à Mahanoro, lors du cyclone Eline
en 2000 est plutôt focalisée dans l'urgence post-cyclonique).
En conséquence, les autorités n'étaient
pas conscientes de l'importance de la mise en place du CCGRC, mais elles l'ont
considérée comme une nécessité ou condition de
continuité de partenariat avec le CARE. Ainsi, les autorités ont
toujours tendance à s'appuyer sur le CARE pour coordonner les
activités GRC, alors que ce sont leurs responsabilités.
De ce fait, sans l'initiative du CARE, le président du
CCGRC ne convoque pas de réunion des membres, et le comité n'a
pas son programme propre. Autrement dit, toutes les réunions et les
programmes d'activités du CCGRC de Mahanoro dépendent du
programme du CARE selon ce qui est inscrit dans leur Plan de Travail Annuel ou
PTA.
Bref, les autorités ne s'approprient pas de cette
structure. Elles le considèrent comme un comité du CARE pour
assurer la distribution des vivres en période d'urgence.
En outre, il a été constaté que les
autorités ne considèrent pas le GRC comme leurs priorités.
Ainsi, étant politicien, le président du CCGRC priorise avant
tout la question politique. Par conséquent, les périodes
d'élection paralysent le plus souvent le déroulement des
activités du comité car les responsables communaux et fokontany
sont souvent bloqués par les travaux de préparation de
l'élection.
IV.1.1.b. Au niveau des membres du CCGRC
Comme les dirigeants du CCGRC, les membres de ce comité
ne sont pas aussi conscients de leurs responsabilités. On peut
même dire qu'ils ne sont pas motivés dans l'accomplissement de
leurs attributions.
Concernant particulièrement les membres issus des STD,
ils considèrent l'activité RRC comme de charge de travail en plus
et de bénévolat. Donc cela ne fait pas partie de leurs
priorités. En plus, en raison de l'affectation fréquente, la
personne qui représente le Service au sein du comité change
souvent et devient toujours un nouveau venu au sein du comité. D'autant
plus, comme nous avons signalé ci-dessus, il est très rare que le
Président convoque des réunions entre membres. En
conséquence, certains membres du CCGRC ne connaissent même pas
leurs rôles et responsabilités dans ce comité, ainsi que la
raison d'être de ce comité.
IV.1.2. Problème de Budget
IV.1.2.a. Budget de fonctionnement
L'inexistence de budget de fonctionnement est une source de
blocage du bon déroulement des activités du CCGRC de Mahanoro. En
effet la rubrique GRC ne figure même pas dans le budget primitif de la
commune. Alors que l'organisation et le fonctionnement même de ce
structure nécessite un budget.
A titre d'illustration, le Maire nous a avoué que
convoquer une réunion des membres du CCGRC pour une séance de
travail ou un atelier de réflexion lui parait difficile, car la
tradition dans la localité exige qu'à chaque fin de
réunion, on doit payer une somme symbolique ou offrir des boissons aux
participants, en guise de remerciement.
En outre, pour envoyer une annonce à la radio ou
éditer des affichettes ou banderoles, le comité a besoin de
budget.
Autres exemples, le plan GRC de la commune de Mahanoro pour
l'année 2010 prévoit d'établir la liste des maisons en
danger et de recenser les maisons susceptibles de servir d'abri, mais
jusqu'à maintenant ces activités ne sont pas encore
réalisées, car la commune n'a pas le moyen de recruter l'agent
recenseur.
A l'époque où CARE a encore appuyé le
CCGRC, il a pris en charge ces dépenses de fonctionnement, car comme
nous avons déjà mentionné, ces activités sont
déjà inscrites dans leur PTA.
Actuellement, sans l'appui du CARE, la commune ne peut pas
donner secours au CCGRC, car elle même a de problèmes de budget
pour fonctionner.
IV.1.2.b.Budget d'investissement
La prévention et la préparation
représentent les activités et mesures de précautions
à entreprendre par le CCGRC avec la population avant la saison
cyclonique suivant les risques potentiels. Il a pour objectif de réduire
les graves perturbations socio-économiques et environnementales, et
d'atténuer la vulnérabilité de la communauté.
Dans ce sens, la réalisation des activités de
prévention préparation coûte cher et nécessite une
prévision au niveau de budget d'investissement de la commune.
Pourtant, le Budget primitif de la commune de Mahanoro ne
prévoit pas une somme correspondant aux activités de
prévention et de préparation. Alors que le plan GRC,
élaboré avec l'appui du CARE prévoit plusieurs
activités avant l'arrivé du cyclone, dont entre autres le
renforcement et l'entretien des infrastructures publiques, ainsi que les pistes
et ponts à l'intérieur de la commune.
42
Signalons toujours qu'à l'époque où CARE
a encore appuyé la commune en matière de GRC, il a financé
les micro-projets inscrits dans le plan GRC. Mais la faible recette de la
commune de Mahanoro actuellement ne lui permette pas de financer ces
activités. Cela veut dire que sans subvention émanant de l'Etat
central ou d'autres partenaires financiers, le CCGRC de Mahanoro ne peut pas
réaliser les activités prévues dans le plan RRC.
IV.1.3. Problème de capacités
IV.1.3.a.En matière de GRC
A travers son appui dans la commune de Mahanoro, le CARE a
investit dans le renforcement de capacités institutionnelles et des
communautés. Parmi ses interventions : l'identification des
ménages les plus vulnérables, l'identification des
activités de mitigation, l'analyse des vulnérabilités,
l'appui des responsables locaux dans l'évaluation des
dégâts après la catastrophe et intervention d'urgence.
Pourtant, force est de constater que certains membres de CCGRC
de Mahanoro ne connaissent même pas la définition et les objectifs
de la GRC, ainsi que leurs rôles et responsabilités dans ce
CCGRC.
Le changement fréquent de personne qui
représente une entité dans le comité est une des raisons
de cette méconnaissance des rôles au niveau de certains membres du
CCGRC.
En outre, il est à noter que même certains qui
croient maîtriser leurs rôles s'orientent et se préoccupent
surtout sur la réponse aux catastrophes, et la considération de
la prévention et de la préparation est un peu
délaissée.
Cette reflexe est normale car comme nous avons expliqué
ci-dessus, la première intervention du CARE à Mahanoro lors du
cyclone Eline en 2000 a été marquée par les
activités d'urgences post-cyclonique.
Mais cette situation de méconnaissance des rôles au
niveau de certains membres du CCGRC ne fait que freiner cette structure.
44
IV.1.3.b.En matière de Planification
Les activités d'élaboration de plan GRC,
intégrant les activités de prévention, de
préparation, de sensibilisation et de renforcement des capacités
incombent au CCGRC. Pourtant pour le CCGRC de Mahanoro, à l'absence
d'appui externe, ces activités ne sont pas réalisées
à cause du manque de connaissance et de moyen. Comme nous avons
déjà signalé auparavant, le CCGRC de Mahanoro a toujours
bénéficié l'appui du CARE en matière
d'élaboration de leur plan de GRC. Ainsi, depuis le départ du
CARE, ce CCGRC n'est plus en mesure de planifier ces activités en
matière de prévention et de préparation, et n'arrive pas
à faire le suivi-évaluation de la réalisation de leur
plan. D'ailleurs, même les activités qui ont été
inscrites dans le plan GRC 2010, ne sont pas réalisées.
En outre, dans le Plan Communal de Développement de la
Commune de Mahanoro, le domaine de GRC a été survolé, et
aucune activité n'a été inscrite pour la prévention
et la préparation. Il en va ainsi de même pour le Budget primitif
de la commune, la rubrique GRC n'est pas inscrite que ce soit au niveau du
fonctionnement du CCGRC ou au niveau de fonds d'investissements pour financer
les activités prévues dans le plan GRC.
IV.1.3.c.En matière de leadership local et
mobilisation communautaire.
Les activités de RRC au niveau d'une commune concernent
tous les acteurs communaux et doivent intégrer toutes les parties
prenantes. Pourtant, l'instance dirigeante du CCGRC de Mahanoro semble
néglige cette caractère transversale de la RRC.
En effet, le président du CCGRC n'arrive pas à
responsabiliser tous les membres du comité, mais c'est seulement quelque
tête qui reste active. De ce fait, plusieurs associations et ONG oeuvrant
dans le développement et humanitaire ne sont pas encore
intégrés dans le comité.
En outre, la position du CCGRC de Mahanoro est un peu
difficile car comme la commune est le Chef lieu de District, deux structures de
GRC existent dans la ville. La première au niveau du District qu'est le
CDGRC et la deuxième au niveau de la commune qu'est le CCGRC.
Ainsi comme le CDGRC est chargé de définir et
formuler la politique générale du District en matière de
GRC, le CCGRC est souvent couvert sous cette structure dirigé par le
Chef de District. Et comme le Chef de District représente chaque membre
du Gouvernement
au niveau du District, les représentants des
ministères sectoriels sont plus actifs au niveau du CDGRC qu'au niveau
du CCGRC.
Au niveau de la population, on constate le non implication
dans le processus RRC. En effet, elle ne se sent pas concernée par les
activités de prévention et de préparation car le CCGRC
n'arrive pas à la mobiliser.
Pourtant, quand on parle des activités de RRC, la
population est la première concernée. Donc elle doit être
participante et impliquée dans tous les processus.
IV.2. Suggestions d'amélioration en vue de la
redynamisation du CCGRC de Mahanoro
IV.2.1. Structure et organisation
IV.2.1.a. Restructuration des membres du CCGRC
Pour pouvoir espérer un nouveau dynamisme au niveau du
CCGRC de Mahanoro, la restructuration de ses membres doit être faite en
toute urgence. En effet, depuis le départ du CARE, seul le
président de cette structure est le seul membre qui reste actif et
présent à chaque réunion au niveau du CDGRC. Quant aux
autres membres, soit ils sont déjà affectés dans d'autres
localités, soit ils ne se soucient plus de cette structure.
Ainsi, les membres du CCGRC de Mahanoro doit être
renouvelé totalement, et sa composition doit être ouverte à
tous les STD et ONG présents au niveau de la Commune.
Pour marquer le renouvellement des membres, sa constitution
doit être officialisée et à faire connaitre à la
population. Pour ce faire, outre l'arrêté communal qui marque son
officialisation, une cérémonie de présentation des membres
assistée par le représentant de l'Etat au niveau régional,
du District et du BNGRC doit être organisée. Cette
cérémonie est aussi une occasion pour passer un message à
la population concernant le comportement et attitude pour la prévention
et préparation de cyclone.
46
IV.2.1.b. Motivation des membres du CCGRC
Une fois les membres du CCGRC renouvelés, trouver la forme
de sa motivation est un des moyens pour les encourager à être
actifs et responsables.
En effet, le terme motivation ici n'est pas seulement dans le
sens habituel des gens qui consiste à donner un per diem ou
indemnité aux membres à chaque réunion ou autres
activités ; mais il s'agit surtout de trouver une manière pour
faire distinguer et valoriser chaque membre de CCGRC au sein de la
société.
Pour ce faire, le port de tee-shirt et casquette, stylo et
cartable portant le sigle « CCGRC de Mahanoro » avec un message ou
slogan promouvant la prévention et la préparation de cyclone en
dialecte locale fait parti d'une geste qui peut motiver les membres du
CCGRC.
IV.2.1.c. Eclaircissement de responsabilités
entre CDGRC et CCGRC
Outre le renouvellement et la motivation des membres, la
redéfinition des responsabilités des deux structures
chargées de la GRC au niveau de cette commune chef lieu de District
nécessite aussi une revue par le BNGRC, tout en gardant la
cohérence du fonctionnement tel qu'il est défini dans la SNGRC.
Pour ce faire, une réunion d'éclaircissement et de partage de
responsabilité doit être faite au niveau des membres du CDGRC et
du CCGRC pour redéfinir les attributions et les zones d'actions.
En outre, durant leur passage à Mahanoro,
l'équipe du BNGRC doit valoriser le CCGRC au même titre que le
CDGRC, car souvent la visite de courtoisie se limite au Chef de District et
toutes les séances de travail se déroulent au bureau du Chef de
District. Cette geste démotive les membres du CCGRC qui se sentent
oubliés.
IV.2.2. Renfoncement des capacités des membres
IV.2.2.a. Formation et recyclage périodique sur
la GRC
Pour que les membres du CCGRC puissent assumer ses
responsabilités et attributions surtout en matière de
prévention et de préparation de cyclone, la formation et le
recyclage périodique en matière de GRC doit être
dispensées par le BNGRC.
En effet, comme les membres du comité changent souvent,
et comme ils ont tous d'autres activités qui les préoccupent
quotidiennement, la connaissance du concept et objectifs du GRC s'oublie
facilement.
D'ailleurs, la formation et les recyclages renouvellent aussi
l'enthousiasme et la motivation des membres dans l'accomplissement de leurs
missions.
Outre la formation théorique en salle, l'organisation des
exercices de simulations ou voyage d'échange dans d'autres CCGRC
jugés dynamique peut être aussi envisagée.
IV.2.2.b.Rôles et attributions du CCGRC
Le renforcement des connaissances de chaque membre du CCGRC
sur leurs rôles et attributions est primordial. En effet, la
majorité de ces membres pensent qu'ils sont là pour attendre
l'arrivé du cyclone et assurer la distribution des vivres et des aides
aux sinistrés venant de l'Etat central par le biais du BNGRC.
Ainsi, le BNGRC doit recadrer le module de formations qu'il
utilise actuellement, en insistant un peu plus sur les rôles et
attributions du CCGRC qui ne se limitent pas seulement aux réponses aux
urgences, mais surtout à la partie qui précède le cyclone
comme la prévention et la préparation.
IV.2.2.c.Planification et budgétisation des
activités
Le renforcement de capacités du CCGRC de Mahanoro dans
le domaine de la planification et de la budgétisation des
activités est très recommandé, voire même urgent. En
effet, comme le CARE n'appui plus la commune en matière de GRC, ce
comité doit dorénavant procéder seul à
l'élaboration de leur plan GRC, incluant les activités de
prévention et de préparation.
Car, sans ce plan qui est équivalent à un PTA, le
comité n'a pas de repère sur les activités qu'il doit
entreprendre dans le cadre de la réduction des risques de
catastrophes.
En outre, la commune de Mahanoro doit procéder à
la réactualisation de son PCD pour les cinq ans à venir (car la
dernière date de 2005 - 2009). A cet effet, le CCGRC doit être
formé sur l'intégration de la dimension RRC dans ce document de
planification de la
48
commune, en priorisant dans le plan d'investissement
quinquennal de la commune les projets contribuant à la RRC comme la
réhabilitation ou amélioration du réseau de drainage, du
périmètre de culture afin de réduire les pertes de
production causées par l'inondation ainsi que la mise en place des
infrastructures d'eau et assainissement pour prévenir les maladies
liés à l'insalubrité après cyclone ou
inondation.
IV.2.2.d.Leadership local et mobilisation
communautaire
La cible de toutes les activités menées par le
CCGRC en matière de prévention et de préparation aux
cyclones est la population dans la commune de Mahanoro.
Ainsi, cette population bénéficiaire doit
être impliquée et doit s'approprier du processus. Pour ce faire,
le renforcement de capacités des membres du CCGRC de Mahanoro en
matière de leadership local et la mobilisation de la communauté
doit être priorisé, afin qu'ils puissent assumer leurs
attributions au niveau de la communauté.
Rappelons que dans les activités de préparation
par exemple, l'action des membres est focalisée surtout sur la
sensibilisation de la communauté sur la conduite à tenir, avant
pendant et après du passage du cyclone, en utilisant le message standard
du BNGRC. Ce genre d'activité demande effectivement une certaine
capacité en matière de leadership local et mobilisation
communautaire.
IV.2.3 Budget du CCGRC
IV.2.3.a. Budget de fonctionnement
Pour faire face à ces activités, le CCGRC doit
avoir un part de budget pour les éventuelles dépenses et charges
de fonctionnement comme les fournitures, le déplacement, la transmission
de messages à la radio, l'édition de banderole, etc...
Pour le cas du CCGRC de Mahanoro, ce manque de budget de
fonctionnement constitue un blocage majeur dans l'accomplissement de leurs
missions et attributions.
A cet effet, notre suggestion consiste à insérer
dans le budget primitif de la commune à partir de cette année
2012, la rubrique concernant le fonctionnement du CCGRC.
En outre, au niveau central, comme le Ministère de la
Décentralisation envoie toujours chaque année au niveau de toutes
les communes la subvention de fonctionnement (Etat civil, EPP et CSB), et
d'autres subventions complémentaires et exceptionnelles, l'Etat doit
envoyer aussi une subvention de fonctionnement pour le CCGRC au niveau des
communes.
IV.2.3.b. Budget d'investissement
Les activités planifiées dans le plan GRC ou un
PCD n'ont pas de sens tant qu'il n'y a pas financement pour les
réaliser. Le cas du plan GRC 2010 de Mahanoro est un exemple concret.
Ainsi, avant de trouver de sources de financement externe,
nous suggérons aussi à ce que le Budget primitif de la commune
à partir de l'année 2012, prévoit dans ses dépenses
d'investissements quelques activités relatives à la RRC.
C'est-à-dire il faut encourager les acteurs communaux à
l'intégration de la réduction des risques de catastrophes, ainsi
que l'intégration des mesures de prévention et de
préparation contre les catastrophes dans le document de planification et
de budget
En outre, à travers ses subventions d'investissements,
le Ministère en charge de la commune ainsi que le programme comme l'EPA-
FDL ou Fonds de Développement Local doivent encourager et prioriser le
financement des sous-projets communaux relatifs à la RRC. Pour ce faire,
un protocole d'accord doit âtre signé entre le Ministère en
charge de la Décentralisation, via le FDL et le BNGRC.
IV.2.3.c. Financement externe
L'expérience du CCGRC Mahanoro nous a montré
qu'avec la présence de Partenaire Technique et Financier ou PTF, les
résultats sont plus palpables.
Ainsi, le Gouvernement de Madagascar doit s'efforcer à
négocier de financement auprès des bailleurs pour assurer l'appui
de ce CCGRC dans la mise en oeuvre de ses attributions. A cet effet, il est
à recommander à ce que la majorité de financement soit
consacrée dans les phases qui précèdent les cyclones pour
que la réhabilitation et la reconstruction ainsi que le
rétablissement coûtent moins chères.
50
CONCLUSION
Pour conclure, nous pouvons dire que la réussite des
activités de prévention et de préparation aux cyclones au
niveau d'une commune dépend de la bonne organisation et le bon
fonctionnement du CCGRC.
Ainsi, cette étude qui s'intitule « la
redynamisation du Comité Communal de Gestion des Risques de Catastrophes
: facteur clé d'une bonne prévention et de préparation aux
cyclones (cas de la commune de Mahanoro) », nous permet de mettre
exergue l'importance du rôle joué par le comité en charge
de GRC au niveau de la commune dans la Réduction des Risques de
Catastrophes à travers les activités de prévention et de
préparation qu'il mène.
A travers ce travail, nous avons pu constater que la les
activités à mettre en oeuvre dans la phase de prévention
et de préparation contribuent beaucoup à la réduction des
risques de catastrophes au niveau d'une communauté.
En outre, nous avons aussi pu remarquer que la redynamisation
du CCGRC peut contribuer à la réduction de la
vulnérabilité de la population ainsi qu'à la minimisation
des effets négatifs de cyclone à travers ces activités
prévues dans le plan RRC.
En effet, notre analyse a pu démontrer que sans une
capacité technique et financière, le CCGRC n'arrive pas à
assurer ses attributions comme il faut. Dans ce sens, l'appui externe
émanant des organismes ouvrants dans le domaine de GRC est très
utile pour le CCGRC.
Néanmoins, ces organismes d'appuis doivent s'efforcer
à ce que la commune s'approprie du processus et le concept de RRC en
général
Enfin, comme la GRC repose sur une coordination
institutionnelle solide, nous affirmons que pour assurer une bonne gestion des
risques de catastrophes au niveau communal, le gouvernement par le biais du
BNGRC doit assurer en permanence la redynamisation et le renforcement des
capacités techniques et financière du CCGRC.
Pour ce faire, Madagascar doit s'engager véritablement
dans une politique de prévention et de préparation.
Quelle sera la stratégie adoptée par la le BNGRC
pour que chaque CCGRC arrive à prendre à main la gestion des
risques et de catastrophes dans leur circonscription sans l'aide des organismes
privés ?
Bibliographie
Ouvrages :
1. BNGRC, 2010, Plan national de contingence sur les
cyclones et les inondations, pp42
2. CHARLOTTE B. ET JOHN T., 2007, Outils
d'intégration de la Réduction des Risques de Catastrophes,
pp 200.
3. FAINULA K., 2003, Stratégie Nationale de Gestion
des Risques et des Catastrophes - Madagascar, pp102.
4. KARIN L. et al, 2009, La Réduction des Risques de
Catastrophes, pp 24.
5. LA TROBE S. ET FALEIRO J., 2007, Pourquoi plaidoyer pour
la Réduction des Risques de Catastrophes ?, pp 16.
6. RAKOTOMALALA J. et al, 2008, Evaluation des Dommages, des
Pertes et des Besoins en vue du Relèvement et de la Reconstruction
après la saison cyclonique de 2008 à Madagascar, pp 297.
7. RANDOLF K, 1992, Préparation contre les
catastrophes, pp58
8. SHELIA B., 1995, Introduction aux aléas,
deuxième édition du Programme de formation à la Gestion de
Catastrophes(PFGC) , pp 177.
Rapports, Articles et Supports de cours
1. Décret n° 2005-866 fixant les modalités
d'application de la loi n° 2003 - 010 du 5 septembre 2003
2. Fédération internationale des
Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, 2007,
Désamorcer les catastrophes, pp 8.
3. Gouvernement de l'union des Comores et PNUD, 2008,
Education à la Gestion des Catastrophes Naturelles, pp 58.
4. Loi n°94-007 du 26 Avril 1995 relative aux pouvoirs,
compétences et ressources des CTD
5. Loi n° 2003-010 relative à la politique nationale
de gestion des risques et des catastrophes
6. Médecins du Monde, 2010, Synthèse de
Capitalisation Madagascar, pp 20
7. Programme des Nations Unies pour le Développement,
1992, Vue générale sur la Gestion de Catastrophes :
Programme de formation à la Gestion de Catastrophes(PFGC), pp 148.
8. RANDRIAMAMONJY R et al, Comment renforcer la
capacité des communautés à faire face aux risques et
catastrophes naturels ? pp 21
9. RANDRIANASOLO H. 2010 Modules Concepts de Risques et
Catastrophes Naturelles: Notions de base et éléments/aspects
clés,
10. RAMBININTSAOTRA S. ET AMADOU L, 2008, Analyse
institutionnelle des plates- formes nationales et des organes
référents de la Réduction des Risques de Catastrophes :
cas de Madagascar, deuxième partie, pp 63.
11. RATSIMAMANGA A. et BETTENCOURT S, Banque Mondiale, 2010,
La gestion des risques naturels : vers une prévention
renforcée et coordonnée, in Madagascar : Vers un agenda
de relance économique, pp.364.
12. Secrétaire de la Stratégie Internationale de
Prévention des Catastrophes et al (Nations- Unies), 2008,
Préparation à une réponse efficace en cas de
catastrophe : Ensemble de directives et indicateurs pour
la mise en oeuvre de la priorité 5 du Cadre d'Action de Hyogo, pp 66.
13. UNISDR, 2009, Terminologie pour la Prévention des
risques de catastrophe, pp39.
Webographies
http://catalogue.prim.net/105_terminologie-pour-la-prevention-des-risques
http://www.unisdr.org
http://www.preventionweb.net
http://www.undp.org/bcpr
http://www.bngrc.mg/sms/historique.php
ANNEXES
Annexe 1 : Extrait du Loi n° 2003 - 010 du 5 septembre 2003
et ses Décrets d'application Annexe 2: Extrait plan GRC 2010 de la
Commune de Mahanoro
Annexe 3 : Type Arrêté communal de la mise
en place du CCGRC
Annexe 4 : Carte de trajectoire de cyclone qui a frappé
Mahanoro
La redynamisation du Comité Communal de Gestion
des Risques et des Catastrophes :
Facteurs clés de la bonne
prévention et de préparation aux cyclones
(Cas de la Commune
de Mahanoro)
Année universitaire : 2011
Diplôme d'étude supérieures
spécialisées Multidisciplinaire en
Gestion des Risques et des Catastrophes -
DMGRC
Auteur : RAFIDISON Richard
Théodore.
Adresse : Logt n°695 Cité
67ha sud Antananarivo.
Téléphone :033 37 103 14
/032 05 103 14.
Courriel :rafidyfr@
yahoo.fr
RESUME
Cette étude qui s'intitule : «La
redynamisation du Comité Communal de Gestion des Risques et des
Catastrophes : Facteurs clés de la bonne prévention et de
préparation aux cyclones» qui a été
menée dans la commune Mahanoro, a comme principal objectif de mettre en
exergue l'importance du rôle joué par la structure en charge de la
GRC au niveau communal dans le cadre de la Réduction des Risques de
Catastrophes.
La première partie est consacrée au rappel
théorique des phases capitales qui contribuent à
l'atténuation des effets nocifs des aléas dont : la
prévention et la préparation, ainsi qu'à la description
des structures en charge de la GRC à Madagascar, particulièrement
au niveau de commune.
Ainsi, pour un meilleur cadrage de l'étude, cette
première partie essaie de traiter la définition officielle des
terminologies, les différentes activités au sein de chaque phase,
ainsi que les objectifs et les activités de chacune de ces phases.
Quant à la deuxième partie, elle est surtout
consacrée à l'analyse du CCGRC de Mahanoro. L'analyse est surtout
axée à la situation en veilleuse où elle est actuellement,
en dégageant les raisons de cet état, et en essayant de proposer
des recommandations et suggestions pour le redynamiser.
En somme, l'étude veut soutenir que si on veut assurer
la RRC au niveau d'une commune, il faut veiller à ce que la structure
chargé de la GRC sur place soit opérationnelle active et
motivée.
Mots clés : Aléa, Risque,
Catastrophes, Vulnérabilité, Prévention,
Préparation, RRC/GRC, CCGRC