Chapitre 3 : Les virus et les
nouveaux téléphones mobiles
3.1 Généralités sur la notion de
« nouveau téléphone mobile » :
La petite anecdote précédente, nous décrit
grosso - modo, à quoipourrait renvoyer l'usage d'un iPhone.
Toutefois, il n'y a aucun mal à
refaire un peu d'histoire sur la téléphonie
mobile afin de mieux appréhender la notion de « nouveau »
téléphone mobile pour nous contemporains de l'an 2011.
a. Bref historique [34] :
Les premiers réseaux de télécommunication
incluaient déjà la téléphonie. Bien entendu cela a
commencé avec les postes fixes comme pour les ordinateurs
(téléphones de 1ère génération).
L'évolution du numérique et la banalisation de l'informatique a
conduit à l'émergence de la téléphonie mobile dite
cellulaire d'abord basée sur GSM59 (2G : 2ème
génération) jusqu'en 2000.
Mais même avec GSM, on était toujours trop
orienté téléphonie (transfert de la voix) que
données (internet, multimédia etc...). Il a fallu attendre
l'arrivée de GPRS60 en 2001, pour que cette
possibilité puisse voir le jour. GPRS étant une évolution
de GSM, il est en général vu avec
59 GSM = Global System for Mobile.
60 GPRS = General Packet Radio Services.
EDGE61 comme des intermédiaires entre la
téléphonie de 3ème génération (3G
: UMTS62) et GSM.
La véritable révolution technique en ce qui
concerne la téléphonie mobile vient avec UMTS (3G), où
converge systèmes informatiques et téléphonie incluant
internet, transfert de la voix, échanges de données (images,
messagerie, vidéos) : le multimédia global à haut
débit... [35].
Des débits plus importants et améliorations sur
le codage des données sont implémentés par les
téléphones de générations suivantes (3,5 G ou 3G+ :
HSPA63 on peut atteindre 3,6 Mbits/s) et la 4G depuis l'an 2010 pour
les très hauts débits (HSOPA64, LTE, LTE -
A65) permettant d'atteindre les 100 Mbits/s à 1 Gbits/s !!!
comparativement aux 2 Mbits/s d'UMTS et les 23 Kbits/s de GSM.
b. Definition [34]
On peut donc en conséquence de l'historique
précédent décrire un nouveau téléphone
mobile (à l'heure actuelle : en 201166) comme un
téléphone appartenant à la 3ème
génération de mobiles (UMTS) ou plus (3,5G et
4G)67.
Les nouveaux téléphones mobiles sont donc ceux
qui permettent les opérations plus complexes avec des performances plus
importantes que celles des portables classiques sous GSM/GPRS/EDGE. Ils sont en
général appelés téléphones
multimédia de part les services multimédia
61 EDGE = Enhance Data rates for GPRS Evolution.
62 UMTS = Universal Mobile Telecommunication system.
63 HSPA = High Speed Protocol Access.
64 HSOPA = High Speed OFDM Packet Access.
65 LTE - A = Long Term Evolution Advanced.
66 Il se pourrait que d'ici quelques années cette
définition à un autre type de téléphones mobiles
différents de ceux présentés ici dans ce rapport : vu que
ça continue d'évoluer !!!
67 A partir de maintenant lorsqu'on parlera de
téléphone 3G, 3.5G ou 4G on écrira simplement « 3G et
+ ».
qu'ils proposent : lecture/échanges de vidéos,
images, messagerie, accès au Web/internet, localisation
géographique GPS, visiophonie68 etc...
Quelques exemples de téléphones mobiles « 3G
et + » sont :
Les « smartphones
» : téléphone 3G et plus
disposant aussi des fonctions d'un PDA.
Comme exemples on a :
- L'iPhone conçue et
commercialisée par APPLE INC fonction sous le système
d'exploitation pour téléphones mobiles d'APPLE « iOS »
:
Image 8 : Un iPhone [36].
68 Visiophonie = voir en direct (instantanée) l'image
réelle et dynamique de l'appelant (équivalent de la Webcam pour
les ordinateurs).
- Les BlackBerry :
Image 9 : BlacBerry 9300 [37].
Nous avons dit précédemment que les IPAD d'APPLE
INC, étaient intermédiaire entre les smartphones et les
ordinateurs portables :
Image 10 : l'appareil le plus petit est un iPhone, le
grand à côté est un Ipad [38].
Pour avoir un aperçu des fonctionnalités accrues
de ces nouveaux téléphones mobiles « 3G et + », un coup
d'oeil sur l'iPhone de Sony-Ericsson : « Sony - Ericsson Xperia Kyno
» [39]. On peut surfer sur internet (Youtube, Google etc), suivre de la
musique MP3, envoyer des
MMS69 vidéos et des e-mails, se repérer
au GPS : il est sous le système d'exploitation pour
téléphone mobile « Android 70».
c. Etat actuel du marché et avenir des nouveaux
téléphones mobiles :
Selon la source [34], la part du marché des nouveaux
téléphones mobiles est croissante :
« En août 2005, il y avait 33 millions
de clients 3G dans le monde, ce nombre est passé à 265
millions trois ans plus tard (2008) et a franchi la barre
des
500 millions en janvier 2010 [...].
»
On a le tableau d'évolution suivant, provenant de la
même source :
Image 11 : Historigramme de l Ȏvolution du
nombre d'utilisateurs des mobiles « 3G et + »
69 MMS : Multimedia Messaging System, service de transfert de
fichiers multimédia ayant déclassé le service SMS (Short
Message Service) de messages courts par téléphones [40].
70 Système d'exploitation pour téléphone
mobile Opensource de la famille Linux (Cf. Ref [41]) développé
par GOOGLE.
C'est dire si ce marché est promoteur !!!. On peut
lister quelques marques qui évoluent dans le secteur : NOKIA, SAMSUNG,
MOTOROLA, BLACKBERRY, APPLE, SONY, HTC [39] etc...
Chacune veut se tailler la part du lion dans
ce marché.
En ce qui concerne les systèmes d'exploitation pour
nouveaux téléphones mobiles, ils sont nombreux. Les plus
hégémoniques sont [41]:
? Symbian de NOKIA qui est le leader du
marché avec 51%.
? RIM/BlackBerry OS de BlackBerry,
2nd mais pas très loin du suivant avec 18,2%.
? Android de GOOGLE qui évolue à
grande vitesse et se situe actuellement à 17,2% après
dépassé le suivant.
? iOS d'APPLE INC qui ralenti à seulement
14,2%.
? Windows mobile de Microsoft qui reste l'un des
petits poucets du marché à 5%.
Selon la référence [42], on aurait plutôt la
répartition suivante :
Image 12 : Part du marché en 2010, des
systèmes d'exploitation
mobles selon Gartner71
71 Cabinet d'étude.
Toutefois, à regarder ces chiffres, on ne saurait dire
qu'un système règne réellement sans partage sur le
marché des smartphones, il y a une sorte d' « équilibre
», ce qui n'est pas le cas pour les ordinateurs où l'O.S
Windows de Microsoft étend sa
suprématie sur les autres.
3.2 Les virus peuvent-ils affecter les nouveaux
téléphones mobiles ?
Naturellement vu l'évolution avec laquelle ces
téléphones se répandent et attirent la population
consommatrice du 21ème siècle, c'est sans compter la
nuisibilité des informaticiens malintentionnés et sans scrupules
que sont les hackers, fabricants de virus qui non satisfaits de s'être
rendus champions de terrorisme informatique en ce qui
concerne les ordinateurs classiques, petits ordinateurs etc... (la peur de
l'infection par des virus informatiques de plus en plus virulents et
intelligents), se sont immédiatement lancés à la
conquête de ce nouvel « el dorado »
des téléphones mobiles de nouvelle génération.
Il était à peine imaginable encore il ya 15 ans
que ce fléau vint à s'en prendre aux téléphones
mobiles !, mais une étude crédible faite par des scientifiques
tels Pu Wang et Cie, des universités Northeastern et de Notre-Dame aux
Etats-Unis permet aujourd'hui de prendre conscience de cette possibilité
[43].
« L'explosion du marché des
smartphones, [...], réjouit les férus de la
technologie. Mais les créateurs de virus, encore discrets
attendent leur heure pour infecter à grande échelle ces
nouvelles plates- formes. »
Source [30]
3.2.1 Bref rappel sur les virus des téléphones
mobiles :
La particularité des téléphones mobiles
comparativement aux ordinateurs étant le nombre restreint d'applications
logicielles complexes et de services car orientés principalement vers la
téléphonie (transfert de la parole) a épargné
pendant un moment ces plateformes du fléau « virus informatiques
». Mais l'évolution aidant : 3G 4 4G, ce qui était un mythe
est devenu réalité !.
En fait on dit que les virus des téléphones mobiles
sont de deux catégories importantes suivant leur mode de propagation
[43]:
> Les virus MMS: un cas nommé « MMS
Bomber » s'est répandu en chine, sur les nouveaux
téléphones. La référence [44] en fait écho
:
« Le virus est déguisé en
application; une fois installé, le virus se connecte automatiquement
à Internet, et envoie des SMM contenant des URL72
malveillants à des numéros mobiles
aléatoires [...] ».
Ce qui naturellement fait perdre de l'argent aux utilisateurs.
> Les virus Bluetooth : le premier virus pour mobile a
été recensé dans cette catégorie, est nommé
« Cabir » [45 - 47].
Ce virus attaque le système d'exploitation «
Symbian » installé sur la plupart des mobiles NOKIA, en se faisant
passer pour un logiciel de sécurité nommé : « Caribe
security Manager », sous la forme de fichier d'extension .sis, une fois
installé, il envoie une copie de lui - même sur le premier mobile
rencontré sur le réseau. Mis à part cela, il est dit
« innofensif ».
Cependant, un type de virus se propageant via les SMS a
été également détecté [48]. Celui - ci a
été localisé en Russie principalement,
72 URL = Uniform Resource Locator.
une fois installé, il envoie des SMS73
surtaxés sans la permission du propriétaire du smartphone sous
« Android ».
3.2.2 Ampleur du fléau pour les nouveaux
téléphones mobiles et extrapolation pour le futur
Entre les deux catégories principales de virus
distinguées à la section précédente, seule celle
des virus MMS est la plus dangereuse, celle des virus Bluetooth se
répandant plutôt lentement car conditionné par la
mobilité humaine [43]. Nous rappelons ici que Bluetooth est un
réseau informatique personnel sans fil dont l'étendue est d'une
dizaine de mètre seulement. Il en ressort donc que le virus Bluetooth ne
peut contaminer les appareils que de proche en proche, ce qui le rend
vulnérable à une rapide mise en quarantaine de la zone
touchée.
Les virus MMS font plus peur car ils sont capables de se
répandre plus vite et infecter un nombre important d'utilisateurs de
mobiles « 3G et + ». Ce qui fait qu'arrêter la contamination
serait chose difficile si cela arrivait.
Cependant, selon l'étude mentionnée dans [43],
la progression de ce type de virus est encore faible vu la pléthore de
systèmes d'exploitation pour téléphones mobiles. Le fait
que les utilisateurs soit presque répartis dans un certain «
équilibre » entre les divers opérateurs du marché,
implique qu'il est plus difficile pour les concepteurs de virus pour
smartphones d'infecter un grand nombre d'utilisateurs : puisque les virus sont
conçus pour un système d'exploitation précis. Il s'agit
d'une question de seuil : tant que le nombre de smartphones
n'aura pas atteint un certain nombre de propriétaires, tout en
étant utilisés sous un même système d'exploitation,
la menace des virus pour téléphones mobiles « 3G et + »
serait encore à minimiser.
73 Short Message Service
Toutefois, Pu Wang et Cie [43, 49], démontrent à
l'aide d'une théorie scientifique sur les réseaux «
la théorie de percolation74 »,
la possibilité d'un basculement de la situation lorsque le seuil
critique sera atteint par l'uniformisation de l'industrie du
téléphone mobile qui est inéluctable75.
3.3 Conclusion du chapitre
En bref, il a été montré dans ce chapitre
que l'évolution sur la téléphonie mobile avait conduit
à l'apparition des téléphones « 3G et + », dits
multimédia (transmission de la parole, images, messages, vidéos
etc.) à haut débits, mais également que ceci avait
également attiré les concepteurs de virus informatiques qui
veulent investir ces plates-formes comme ils l'ont déjà fait avec
les ordinateurs. Bien que certains cas de virus type MMS, Bluetooth et SMS
aient été recensés il n'en demeure pas moins que l'ampleur
du fléau est loin d'être inquiétante pour le moment. La
raison à cela est la fragmentation « quasi -
équilibrée » du marché des systèmes
d'exploitation pour téléphones mobiles et le nombre encore faible
d'utilisateur de la 3G (comparativement aux téléphones
classiques), ce qui rend la tâche très difficile aux
créateurs de virus. Toutefois, avec la croissance du nombre
d'utilisateurs et l'inéluctable uniformisation des systèmes
d'exploitation pour téléphones mobiles, il a été
démontré scientifiquement à l'aide de la théorie de
percolation, que la menace risquerait d'augmenter dangereusement surtout en ce
qui concerne les virus MMS censés être plus dangereux. Il serait
donc souhaitable pour les opérateurs de ce marché, de
réfléchir dès à présent sur le renforcement
de la sécurité des nouveaux téléphones mobiles
enfin d'endiguer cette éventuelle menace.
74 R. Cohen et al., Physical Review Letter, 85, 4626, 2000.
75 Puisque d'après la source Ref. [43], des estimations
indiquent que d'ici 3 ans environ, les smartphones auront dépassé
le nombre d'ordinateurs de bureau.
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