CONCLUSION GENERALE
Cette étude visait à faire une comparaison des
crises économiques de 1929 et financière internationale de 2007,
laquelle nous a permis de percevoir le fait que depuis les années 1930
le monde n'avait pas connu une crise classique majeure à la hauteur de
celle qui a secoué l'économie mondiale à partir de 2007.
Cela dit, de cette analyse nous avons pu tirer quelques leçons
concernant de nombreux points.
Le premier chapitre s'est efforcé de présenter
la notion de crise financière et économique, en analysant
cependant un certain nombre d'éléments susceptibles de conduire
l'économie réelle ou financière à une situation de
marasme. En outre, nous avons relevé la récurrence des crises
économiques et financières dans le système capitaliste
à travers le temps.
Le deuxième chapitre, faisant une analyse
quasi-complète des deux épisodes, montre que les deux crises dont
il est question dans ce travail, tirent leurs origines dans les perversions
enregistrées durant les périodes d'expansion. Les chiffres et
illustrations présentés dans ce chapitre montrent en outre
l'impact des deux crises sur l'économie mondiale.
Le troisième chapitre a présenté les
différentes politiques anticrises mises en place lors des deux
épisodes. Nous avons vu dans ce chapitre que la crise économique
de 1929, ayant du reste enfoncé l'économie mondiale durant trois
années successives après octobre 1929, n'avait pas vu une forte
réactivité des dirigeants de l'époque, contrairement
à ce qui s'est produit dès les mois, voire les semaines qui ont
suivi le déclenchement de la crise financière actuelle. En effet,
nous avons vu que les dirigeants d'aujourd'hui, contrairement à ceux de
l'époque, ont réagi différemment en adoptant des solutions
plus agressives en termes de mise en place des politiques visant à
soutenir la demande, limiter la chute de la production, rétablir la
confiance et relancer les dépenses privées.
Cependant, la lecture des deux épisodes nous a permis
de comprendre que la crise de 1929 et financière internationale de 2007
sont des crises, comme nous avons eu à l'évoquer,
résultant des perversions du « laissez-faire », et que les
remèdes y apportés, avec les différents plans de relance
(New Deal, New Alliance, ou aussi les différentes politiques
protectionnistes mises en place lors de la grande dépression, notamment
en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et dans d'autres pays), se sont bien
inspiré des théories économiques de l'économiste
Anglais John
MAYNARD KEYNES (interventionnisme), et ont tous porté
un sacré coup au libéralisme, en donnant à l'Etat une
place centrale dans l'économie et en mettant les marchés sous
« tutelles ».
En outre, l'expérience des deux crises nous a permis
dans une certaine mesure, à connaître parfaitement par avance les
enchaînements des raisons qui conduisent à la formation des bulles
(hausses excessives et auto-entretenues des prix d'actifs dans les
périodes d'euphorie au cours d'une phase de prospérité),
les difficultés ou le laxisme dans l'évaluation des risques,
jusqu'à l'éclatement de ces bulles et à leurs
conséquences sur l'économie réelle.
Nous avons de plus constaté dans les faits, que le
déclenchement de la crise pour les deux épisodes est toujours la
même : une expansion monétaire permet aux agents
économiques d'emprunter massivement et avec une telle facilité
pour acquérir de plus en plus d'actifs qui voient ainsi leurs valeurs
s'envoler pour finir par chuter. Et, quand à leur tour, les banques sont
touchées par la perte de la valeur de ces actifs, les
conséquences se répercutent sur l'économie réelle.
Nous assistons alors à un resserrement des crédits (credit
crunch), qui débouche sur la chute de la consommation, des prix, des
investissements, de la production, un important accroissement du chômage,
etc.
Au cours de cette étude, nous avons également
relevé que le contexte économique international joue
indubitablement un rôle majeur dans l'amplification d'une crise. Ainsi,
l'étalon-or a eu un rôle dans l'approfondissement de la crise de
1929, tandis que la globalisation des marchés financiers a eu à
son tour un impact décisif sur la diffusion de la crise
financière en cours depuis 2007 dans la quasitotalité de pays du
monde.
Cette étude nous a permis en outre de tirer quelques
leçons, concernant les excès du libéralisme avec son
« laissez-faire », et ce à quoi le monde s'expose en laissant
celui-ci voué à lui-même. Nous l'avons relevé
cependant, à travers les différentes politiques
interventionnistes (du reste contraires aux principes du libéralisme)
des gouvernements pour résorber les effets des crises, que
l'interventionnisme a chaque eu raison sur le laissez-faire pour combattre les
crises.
Cela nous pousse donc à affirmer que le capitalisme a
été mis en péril par la crise économique de 1929 et
l'a encore été par la crise de 2007. Cependant, le recours
à l'interventionnisme pour résoudre les crises, nous conduit en
outre à affirmer que si la crise économique de 1929,
malgré ses effets dévastateurs n'a pas débouché sur
la chute pure et simple du capitaliste, la crise de 2007 n'aboutira pas
non plus à la disparition du capitalisme, mais
probablement à un système hybride, combinant libéralisme
et interventionnisme.
Cela dit, malgré le caractère contenu des effets
de la crise de 2007, nous pensons que la sortie définitive de crise,
n'est à envisager qu'en 2012, voire début 2013. Cette sortie
dépend cependant de l'assainissement complet des bilans des banques, de
la restauration de la confiance des investisseurs et des prêteurs. Elle
dépend aussi et surtout de l'application de certaines réformes au
niveau mondial, dans le système bancaire et l'industrie
financière, et dont le but sera également de prévenir
toute nouvelle crise.
Comme Murray ROTHBARD, nous pensons qu'il est
préférable de prévenir une crise plutôt que d'en
souffrir. Nous estimons pour cela qu'il est nécessaire d'opérer
certaines réformes dans la sphère financière
internationale, devant passer par le renforcement de la réglementation
prudentielle des banques et par la régulation des marchés
financiers (notamment la transparence de l'information sur les produits
financiers). En outre, dans ces temps modernes, étant donné
qu'aucun pays ne vit en vase clos du point de vue économique, nous
pensons qu'il est important, pour une économie « locomotive »
qu'est celle des Etats-Unis, d'avoir une parfaite maîtrise de son secteur
financier en vue d'éviter de plonger le monde entier dans une nouvelle
débâcle.
De ce qui a été dit, une question reste
cependant posée concernant les différentes politiques mises en
place par les gouvernements pour résorber la crise de 2007. En effet, en
dehors des impôts, un Etat ne peut que recourir à l'emprunt pour
financer ses dépenses, en émettant pour cela des bons du
trésor ou des obligations d'Etat (le recours au seigneuriage
étant dépassé pour tout Etat sérieux et moderne).
Cela dit, si à un moment donné, les créanciers estiment
que l'Etat s'est trop endetté, ils peuvent de ce fait, décider de
ne plus lui prêter, avec pour conséquence de plonger son
économie dans une crise.
Certes les plans de relance des différents
gouvernements, du reste, se chiffrant à des centaines de milliards de
dollars, ont permis d'amortir les effets de la crise financière
internationale de 2007, mais cela ne nous empêche pas néanmoins de
craindre que la situation puisse se retourner. En effet, sur quoi le
financement des différents plans de relance débouchera-il sur le
long, voire le moyen terme ?
SIGLES ET ABREVIATIONS
B.A.D. : Banque Africaine de Développement
B.C.C. : Banque Centrale du Congo
B.C.E. : Banque Centrale Européenne
B.M. : Banque Mondiale
CAC 40 : Cotation Assistée en Continu des 40 plus grandes
entreprises
Françaises
DJI : Dow Jones Index
S&P : Standard and Poor's
Fed : Federal Reserve
FMI : Fond Monétaire International
FTSE : Financial Time Stock Exchange Index
G-20 : Groupe des 20
NBER : National Bureau of Economic Research
NYSE : New York Stock Exchange
OCDE : Organisation de Coopération et de
développement Economiques
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PIB : Produit intérieur brut
SEC : Security and Exchange Commission
UBS : Union des Banques Suisse
VEC : Vision Economiste
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