PAYS
3.1. LE ROLE DE L'AGRICULTURE DANS
L'ECONOMIE
Le secteur agricole est un secteur situé au coeur de
l'économie des pays les moins avancés (PMA). Car, d'une part, il
représente une large part du produit intérieur brut (PIB)
évalué de 30 à 60 pour cent dans les deux tiers
d'entre eux environ et d'autre part, il emploie une proportion significative de
la population active évaluée aussi entre 40 et 90 pour
cent, et dans la plupart des cas, ce secteur constitue une importante source de
devises (de 25 pour cent à 95 pour cent dans les trois quarts
des PMA), produit la majeure partie des denrées alimentaires de base et
est la seule source de subsistance et de revenus pour plus de la moitié
de la population de ces pays. Les liens étroits en amont et en aval qui
existent à l'intérieur du secteur rural ainsi qu'avec les autres
secteurs de l'économie produisent en outre un effet de stimulation de la
croissance et de la génération de revenus.
A cet effet, la plupart de ces pays ne pourront pas vraiment
progresser sur la voie de l'expansion économique, de la réduction
de la pauvreté et d'une plus grande sécurité alimentaire
s'ils ne valorisent pas les ressources humaines et les capacités
productives potentielles du secteur agricole pour accroître sa
contribution au développement économique et social en
général. Une production vivrière et un système
agricole solides et dynamiques sont par conséquent l'un des principaux
piliers de la stratégie de croissance économique et de
développement. L'agriculture dans les PMA ne peut pas continuer
d'être considérée comme un facteur résiduel, de ne
pas retenir davantage l'attention des pouvoirs publics et d'être
négligée dans les investissements.80
Dans le document préparé en vue de la
troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins
avancés tenue à Bruxelles, du 14-20 mai 2001 autour du
thème : Le rôle de l'agriculture dans le
développement des pays les moins avancés et leur
intégration à l'économique mondiale,
l'agriculture a été
considérée comme pilier de l'économie des PMA, susceptible
d'assurer la sécurité alimentaire, les recettes d'exportation et
le développement rural de ces pays en dépendent.81 Or,
la production agricole des PMA pour les marchés intérieurs et
pour l'exportation n'a pas été ce que l'on espérait, et la
croissance de la production par habitant s'est ralentie pendant les
années 90, ce qui joint à des fluctuations marquées
d'une année sur l'autre, est resté un problème chronique
et a été l'une des principales causes de la pauvreté
persistante et de l'aggravation de la sécurité alimentaire dans
ces pays. Entre 1969-71 et 1996-98, la proportion de sous-alimentés par
rapport à la population totale des PMA est passée de 38 à
40 pour cent, tandis qu'en chiffres absolus, leur nombre est passé
de 116 à 235 millions. En ce qui concerne le commerce
extérieur, les PMA sont restés en marge des marchés
agricoles mondiaux, ne représentant que 5 pour cent des
exportations mondiales de produits agricoles au début des
années 70 mais à peine 1 pour cent à la fin des
années 90.82
80 FAO, FAOSTAT,
http://faostat.fao.org
81 FAO, FAOSTAT,
http://faostat.fao.org
82 FAO, FAOSTAT,
http://faostat.fao.org
Dans un PMA comme le notre
(RDC), l'agriculture joue un rôle très capital dans le sens que
ce pays possède des terres fertiles, une pluviométrie
suffisante, considérable et une grande forêt qui possède
plusieurs variétés d'espèces des plantes. Pour que cette
dernière joue pleinement son rôle dans le développement,
l'Etat Congolais doit nécessairement mécaniser cette
activité afin exporter ces produits vers l'extérieur.
SECTION 4. ROLE DE L'ETAT DANS LA CROISSANCE
AGRICOLE
Le rôle central de l'Etat ne dépend donc pas du
degré d'intervention de celui-ci dans le processus de transformation de
l'économie mais, ce qui est plus important, c'est sa façon de
diriger le développement grâce à une orientation
idéologique nette, des institutions et des politiques efficaces
soutenues par des capacités administratives et organisationnelles, et
d'une volonté politique suffisante et manifeste.83
2.4.1. Sur le plan politique et normatif
L'Etat légifère sur la propriété
du sol et son utilisation, il encourage le développement de la
production agricole et sa transformation dans les industries agro-alimentaires,
il `organise les marchés de produits agricoles ou de produits
nécessaires à l'agriculture, il soutient les revenus des
agriculteurs, il aide les jeunes agriculteurs à s'installer et les
agriculteurs âgés à améliorer leur retraite,
etc.8(*)4
Les gouvernements peuvent contribuer à fournir un
revenu minimum garanti aux agriculteurs grâce à des versements
d'aides directes.8(*)4.
Plus indirectement, les gouvernements soutiennent les
revenus agricoles par l'usage de différents instruments : programmes
d'aide pour encourager le développement agricole et rural ; aide
à la réforme et à la restructuration de l'agriculture;
contrôle sanitaire. Une autre manière pour les gouvernements
de soutenir les revenus agricoles consiste à soutenir les
mécanismes d'assurance en cas de catastrophes naturelles,
d'épidémies parasitaires ou de chutes des cours du
marché8(*)5
D'une manière générale, ce que nous
devons retenir est que l'Etat a pour rôle de :
Ø Faire appliquer la loi minière ;
Ø Restaurer le circuit bancaire;
Ø Créer une cellule
hétérogénéité;
Ø Encourager l'industrie minière ;
Ø Encourager l'exploitation minière artisanale
dans les sites appropriés (Zones d'exploitation artisanale).
2.4.2. Sur le plan financier
L'Etat (gouvernement) doit disponibiliser un montant
consistant dans le budget annuel pour ce secteur peut également
intervenir pour aider à la création d'un système de
crédit agricole ou seulement pour en assurer le bon fonctionnement.
Les principaux moyens dont dispose l `Etat pour ses
interventions sont8(*)6
:
Ø Une législation
spécifique
Une nouvelle législation peut rendre possible la
création de petites caisses de crédit agricole, ou, plus
ambitieuse, d'une organisation bancaire complète et dédiée
à l'agriculture. Pour ces structures nouvelles, cette législation
devra fixer les principales règles de fonctionnement telles que les
apports de capitaux propres et leur rémunération, la
répartition des pouvoirs et des droits de vote, le choix des
responsables et leurs attributions, l'origine des ressources financières
et les conditions d'accès au crédit. La législation doit
aussi tenir compte de la possibilité pour les agriculteurs de profiter
réellement des prêts, de leur capacité à participer
à la création ou à la gestion des caisses de crédit
directement ou dans le cadre de leurs organisations professionnelles, ou encore
de l'existence de garanties susceptibles d'être prises lors de
l'attribution des prêts.
Ø La création d'une banque
agricole
En l'absence d'initiatives privées ou pour
compléter celles-ci, l'Etat peut être amené à
décider la création d'une nouvelle banque destinée
à financer l'agriculture. Cette solution a souvent été
retenue dans les pays où le tissu bancaire rural était tout
à fait insuffisant et où le monde agricole était dans
l'incapacité de procéder lui-même à la
création d'une amorce de structure bancaire propre. Ce fut
également le cas dans les pays socialistes puisque l'ensemble du
système bancaire y était nationalisé.
Ø Une réduction de taux
d'intérêt
Lorsque la banque agricole est bien implantée dans le
monde rural, la collecte des ressources financières dans le public peut
progressivement lui assurer les moyens suffisants pour couvrir ses besoins,
c'est-à-dire ceux de ses clients agriculteurs. Mais ces ressources sont
évidemment obtenues au prix du marché. Si l'Etat souhaite
néanmoins que l'agriculture soit financée avec des taux plus
faibles que les taux de marché, il devra prendre en charge une partie du
taux d'intérêt : c'est le système de la «bonification
d'intérêt». Ce mécanisme est appliqué dans
différents pays avec des modalités pratiques différentes.
Pour sa part, l'agriculture française a largement eu recours aux
prêts bonifiés. En effet, vers 1970 ceux-ci représentaient
70 à 80 % des prêts du Crédit Agricole à
l'agriculture et, encore aujourd'hui, environ un quart des prêts sont
à taux réduit. Mais de nombreux autres pays comme l'Allemagne,
l'Autriche ou l'Espagne ont également eu recours à ce
mécanisme.
Ø Un fonds de garantie
public
Le risque de non remboursement constitue un écueil
sérieux auquel se heurte toute les banques mais spécialement
celles qui oeuvrent dans le secteur agricole. En effet, elles connaissent mal
les particularités de l'agriculture, notamment les aléas auxquels
celle-ci est soumise. Il s'agit également d'un secteur dans lequel la
rentabilité des capitaux, même investis judicieusement, est faible
et les garanties parfois insuffisantes ou difficiles à mobiliser.
Pour sécuriser les banques agricoles et les encourager
à renoncer à une frilosité que l'importance des risques
justifie souvent, l'Etat peut créer ou susciter la création d'un
fonds de garantie des prêts agricoles.
Le fonds de garantie sera géré de
manière indépendante de la banque, souvent par des
représentants de l'Etat, ou encore paritairement entre l'Etat et les
organisations professionnelles agricoles.
2.4.3. Sur le plan technique
Les politiques agricoles peuvent aussi contribuer à
faciliter l'accès à l'information, la formation et à la
communication : l`amélioration des moyens de subsistance et de la
sécurité alimentaire par le biais d'investissements sur
l'exploitation, dépend, pour les petits agriculteurs, de leur
accès à des savoirs adaptés. Pour ce faire,
l'élaboration et la diffusion des connaissances, par le biais en
particulier de systèmes qui renforcent les liens entre agriculteurs,
enseignants en agriculture, chercheurs, vulgarisateurs et communicateurs,
apparaissent importants. Cela renvoie à la fois aux mesures qui peuvent
être prises en matière de recherche pour améliorer les
techniques agricoles durables, et à la vulgarisation et la formation
agricole pour améliorer le niveau de base de connaissances des
agriculteurs.
Les mesures concernant le crédit, la
fourniture d'intrants, l'aménagement des bassins de production (par
exemple des schémas d'irrigation), constituent un autre plan essentiel
de la politique agricole. Pour les intrants, notamment les semences
améliorées, il peut s'agir de les subventionner, voire de les
distribuer gratuitement.8(*)7
2.4.4. Sur le plan organisationnel
· L'organisation des
marchés
Les gouvernements peuvent aussi intervenir sur les prix et
réguler le marché. Les offices de commercialisation
(marketing boards) visent la stabilisation des prix en garantissant le
prix d'achat aux agriculteurs8(*)8.
Des organismes publics peuvent aussi agir directement sur les
marchés par des politiques de stockage : on se sert alors des stocks
pour maintenir le cours du marché à un certain niveau, un prix
plancher, afin d'encourager la production locale. On peut aussi fixer des prix
plafonds pour encourager la consommation89.
· Les infrastructures
rurales
Les infrastructures constituent un instrument essentiel de
politique agricole. L'accessibilité des zones rurales permet aux
agriculteurs d'être reliés aux marchés, elle stimule la
productivité, la commercialisation des produits et l'emploi rural. La
faiblesse et l'inadaptation des infrastructures rurales constituent des
obstacles majeurs à la compétitivité des agricultures
africaines, tant sur les marchés intérieurs qu'internationaux.
L'amélioration, le développement et l'entretien des routes
rurales sont essentiels ainsi que la fourniture d'infrastructures de base pour
favoriser l'investissement du secteur privé dans la commercialisation,
le stockage et la transformation des aliments9(*)0.
* 83 SEIDOU KEITA, op.cit, P.9
84 Rapport de Nations Unies pour le conseil
économique et social, Gérer le développement en Afrique:
le rôle de l'Etat dans la transformation économique.
, Addis-Abeba, Mars, 2011, P.5
* 85 FAO, FAOSTAT,
http://faostat.fao.org
* 86 FAO, FAOSTAT,
http://faostat.fao.org
* 87 FAO, FAOSTAT,
http://faostat.fao.org
88 Daviron B., Rolland J.-P et alii,Manuel
d'élaboration des politiques agricoles. Construction d'argumentaires
pour
l'intervention publique en Afrique de l'Ouest et
du Centre, Paris, Gret, 2004, P.89
* 89 FAO, FAOSTAT,
http://faostat.fao.org
* 90 Daviro B. , Rolland J.-P
et alii, OP.cit, P.90
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