I.1.4.2. La comptabilité en partie double
La partie double est une technique qui fonctionne sur la
correspondance entre des ressources et leurs emplois, entre une origine et une
destination. Elle est basée sur un postulat bien connu des
scientifiques : rien ne se crée, rien ne se perd, tout se
transforme. En terme économique, cela se traduit par deux
règles : toute la valeur qui circule dans une entreprise ne fait
que se déplacer : l'enrichissement d'une entreprise résulte
de sa capacité à prélever cette richesse sur des tiers.
C'est donc une technique basée sur un enregistrement réciproque
et simultané de deux évènements : un débit et
un crédit. Conventionnellement, le débit représente un
enrichissement financier ou un accroissement du patrimoine, le crédit
représentant l'inverse.
Exemple de l'achat d'un camion : une entreprise qui
achète un camion pour 100000 unités monétaires augmente
son patrimoine puisqu'elle a un camion. C'est un débit. En contre
partie, elle doit payer ce véhicule (camion) donc faire diminuer sa
trésorerie, évènement qui va s'inscrire au
crédit.
Cette technique est bien supérieure à la
comptabilité simple. En effet, elle permet d'enregistrer non seulement
les opérations financières immédiates, mais aussi les
réserves ou provisions pour des questions envisagées de
façon certaine et juste.
De même, elle permet à tout instant d'assurer que
la richesse et les avoirs (ce que l'entreprise possède et qui est au
débit sont égaux aux dettes (ce que l'entreprise doit et qui est
inscrit au crédit) : si de la richesse est créée
(supposons la vente des services), le résultat de l'opération
sera comptabilisé au bilan comme une dette envers l'actionnaire. On fait
ainsi toujours correspondre une opération de recette ou de
dépense avec un moyen de la réaliser.
Ceci donne une image la plus fidèle possible de
l'état des richesses, d'un organisme à tout moment et de ses
interactions avec les différents acteurs dont il dépend.
Certaines opérations (avec taxes par exemple) font entrer en jeu
plusieurs débits et plusieurs crédits dont les sommes des
débits doivent êtres égales aux sommes de crédits.
Elle recourt à un plan comptable pour catégoriser les
opérations, mais chaque compte peut être débité ou
crédité et dispose donc d'au moins deux colonnes.
L'histoire des écritures reflète ainsi à
chaque date, la photographie de la situation financière de l'entreprise,
avec ses acquis, l'état de la situation de sa trésorerie,
évaluation des risques, ses dettes et ses créances. Cette
technique offre en outre des garanties de cohérence beaucoup plus
grandes que celle d'une comptabilité simple. L'égalité
entre les débits et les crédits permet en effet des
contrôles sous plusieurs angles de la rigueur de la comptabilité.
Le solde des comptes de bilan et celui des comptes de résultats doivent
notamment être égaux d'une part et d'autre part
s'équilibrer : l'un créditeur (somme des crédits
supérieure à celle des débits) et l'autre débiteur
(somme des débits supérieure à celle des crédits).
Ce système ne garantit pas complètement contre la fraude :
généralement les opérations sont techniquement correctes
(débits=crédits), mais la fraude provient de pièces
comptables inventées ou trafiquées et/ou d'affectations de
comptes erronées pour une même opération par exemple).
Parfois ce sont des systèmes virtuels très sophistiqué qui
sont employés. Le terme « partie double » est
parfois pris au sens de la comptabilité générale. Cette
association est impropre car il existe des comptabilités analytiques
tenues en partie double. Il est important de noter que la comptabilité
est une technique multiforme c'est- à- dire susceptible de prendre
diverses formes ou d'en changer fréquemment selon les besoins des
utilisateurs.
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