La nomenclature des recettes est une liste des ressources
budgétaire de l'État classées selon leur nature
économique. Elle classe également les recettes des services et
les recettes issues de la coopération internationale. Elle permet
d'attribuer un cadre comptable aux opérations budgétaires en
recettes. De la sorte, elle est destinée à une utilisation
budgétaire, statistique et comptable. La classification des recettes est
construite à partir d'une présentation comptable commune au
Budget et au Trésor. L'on répartit les opérations
budgétaires en recettes selon cinq classes :
- (i) les opérations financières à long et
moyen termes (classe 1) ;
- (ii) les opérations sur valeurs immobilisées
(classe 2) ;
- (iii) les opérations financières à court
terme (classe 5) ;
- (iv) les opérations sur biens et services (comptes
70-71 de la classe 7) ;
- (v) les opérations de répartition (comptes 73-74
et 76-77 de la classe 7).
Relevons que les principes de gestion des finances publiques
empêchent d'affecter les recettes de l'État à une
destination administrative ou fonctionnelle. Fort de cela, la classification
est basée sur le critère économique. Par exemple, les
recettes fiscales, sans contre partie et non remboursables aux administrations
publiques, sont classées en catégories déterminées
d'après la nature de leur assiette_. De même, les recettes non
_
_ L'assiette est le fait générateur qui
précise le processus économique duquel provient l'impôt.
C'est la source de l'obligation fiscale (exemples : importation, production
d'une valeur ajoutée, salaire, etc.).
fiscales courantes sont classées, elles aussi, selon
leur nature (revenus de la propriété, du produit des
ventes/redevances, amendes, etc.).
Toutes les opérations budgétaires en recettes
ci-dessus présentées sont identifiées par un code à
4 chiffres correspondant au paragraphe budgétaire. Ce code s'appelle
« code d'imputation budgétaire des recettes publiques
». Selon le Plan Comptable Public (PCP), la classification des
recettes se fait en deux phases :
- les recettes sont d'abord présentées en fonction
des normes d'un plan comptable classique (OHADA par exemple) par le code classe
et le code catégorie ;
- les recettes et dons de l'administration publique sont ensuite
répartis en groupes à l'intérieur de chacune des
catégories de recettes.
Cela étant, les 1er, 2ème,
3ème et 4ème chiffre de la classification
des recettes identifient respectivement la « classe » des natures de
recette, la « catégorie » de recette, le « groupe »
de recettes budgétaires et la « ligne budgétaire » en
recette proprement dite à l'intérieur de chaque groupe. Le
numéro budgétaire des recettes (à 4 chiffres) se
présente comme indiqué dans la table T1 suivante.
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Relevons également que lorsque les recettes ne sont
pas collectées par les services des Finances qui en ont
compétence spécifique (douanes/impôts), l'identification du
service collecteur (Ministère) s'impose. Dans ce cas, l'on devrait
attacher aux recettes collectées un code-Ministère, lequel
diffère de celui du Ministère destinataire. Les tables T2, T3, T4
et T5 ci-dessous étalent, selon la nomenclature des opérations de
recette, la catégorisation de recettes par classe convenable.
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Telle est présentée la nomenclature des
opérations de recette. Le présent travail se base essentiellement
sur les opérations de répartition, notamment les recettes
fiscales des catégories 72 et 73 (surlignées en bleue sur la
table T5).
Comme le montre cette dernière table, les recettes
fiscales sont réparties en deux
blocs.
D'un côté, l'on observe le bloc constitué
par les recettes fiscales relatives aux personnes physiques ou morales
(sociétés). Ces recettes qui apparaissent dans la
catégorie 72 sont :
- les impôts sur les revenus, les bénéfices
et les gains sur plus-values ;
- les impôts sur les salaires versés et la main
d'oeuvre ;
- les impôts sur les patrimoines.
De l'autre, l'on voit le bloc constitué par les
recettes fiscales provenant des biens et services, c'est-à-dire des
dépenses publiques. Ces recettes qui apparaissent dans la
catégorie 73 sont :
- les impôts intérieurs sur les biens et services
;
- les impôts sur le commerce extérieur ;
- les impôts sur les transactions internationales ;
- les autres taxes fiscales.
Dans la suite, les blocs (en termes de catégories) 72
et 73 seront simplement appelées « Impôts Directs » ou
« I.D. » et « Impôts Indirects » ou « I.I.
», respectivement. D'où la nécessité de
connaître davantage les missions de l'État et les
différences entre les types d'impôts pratiqués. Cela est du
ressort du prochain chapitre.