II.1.1.2. Déficit budgétaire
Le déficit public est mesuré par la consommation
publique en pourcentage du PIB (Eboué, 1998 cités par Ndo Ndong).
La consommation publique est, en effet, liée à l'endettement
public, car elle est dans une certaine mesure à l'origine des
déficits budgétaires (Sachs et Larrains, 1994 in Lubula,
2004).
Depuis 1975, il s'est traduit une crise dans le secteur des
travaux publics et pendant toute la période de crise, l'essentiel des
crédits budgétaires de l'Etat, a été affecté
aux dépenses de consommation finale ; moins de 10% du budget
était alloué aux projets d'investissement (Ngonga, 2005). C'est
pourquoi dans le cadre de cette étude, nous mesurons les dépenses
publiques et donc le déficit public par la consommation publique.
Le graphique ci-dessous nous permet de visualiser
l'évolution de la consommation publique en RDC sur la période
étudiée.
Graphique 2 : Evolution de la consommation
publique en % du PIB
Source : Banque Mondiale, CD-ROM, 2004
Ce graphique permet de distinguer trois principales phases
dans l'évolution du ratio de la consommation publique en RDC. La
première phase va de 1970 à 1984, la deuxième va 1985
à 1992 et la troisième va de 1993 à 2002.
Au cours de la première phase (1970 - 1984), le ratio
de la consommation publique par rapport au PIB pèse faiblement dans le
PIB et enregistre une diminution chronique ; il oscille autour de 10%
entre 1970 - 1981.
Cette baisse est le résultat des différentes
mesures prises par le gouvernement en vue de contenir les dépenses
publiques (Banque du Zaïre, 1982). Il s'agit :
1) De la limitation au strict nécessaire des
engagements relatifs aux dépenses facultatives (rencontres locales,
aménagements des bureaux,...).
2) Du contrôle rigoureux des dépenses
centralisées (eau, électrictés,...)
3) Du renforcement du contrôle des effectifs des
fonctionnaires de l'Etat, notamment dans le domaine de l'enseignement primaire
et secondaire.
4) De la suspension des missions, à l'exception de
celles concernant le contrôle des dépenses effectuées avec
l'autorisation du chef de l'Etat ;
Au cours de la deuxième phase (1985 - 1991), la
consommation publique pèse lourdement dans le PIB. Elle culmine à
de 20% en 1992. Cette hausse est vraisemblablement imputable au
relèvement des salaires des agents de l'Etat et à l'organisation
de la conférence Nationale Souveraine (CNS). Elle pourrait
également être due au renchérissement des biens et services
dû à l'inflation. En outre le relèvement de ce ratio peut
s'expliquer par le faible taux de croissance du PIB (-14,5) jamais
enregistré depuis 1970.
La troisième phase (1993 - 2002) est
caractérisée par une chute du ratio de la consommation publique
au PIB. Faible en 1994, moins de 5%, le ratio de la consommation publique au
PIB enregistre quelques faibles accroissements entre 1995 - 1998 et entre 1999
et 2002. Ceci est probablement dû à la nécessité
pour le gouvernement congolais à faire face à la rébellion
de 1998. Toutefois, le ratio de la consommation publique au PIB diminue en
2001, à la suite des différents plans d'ajustements mis en place
par le gouvernement en collaboration avec le FMI pour assainir le cadre
macroéconomique congolaise : On observe une diminution du ratio
jusqu'à 4,66% du PIB.
|