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Les aspects épidémiologiques de la coinfection TUB/VIH a l'hopital provincial du nord Kivu

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par Hygens RUSIGA MAYAGWA
U. PRO.G.L GOMA -  0000
  

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LES ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES DE L'ASSOCIATION TUBERCULOSE ET VIH DANS LE CENTRE ANTI-TUBERCULEUX DE L'HOPITAL PROVINCIAL DU NORD-KIVU A GOMA

1. Hygens RUSIGA MAYAGWA ZIRI : Assistant à l'Université Progressiste des pays de Grands Lacs à Goma, (U.PRO.G.L.) ;

2. Chef de Travaux NTAMABYARIRO Uw'Imana : Secrétaire Général Académique de l'Université Progressiste des pays de Grands Lacs à Goma, (U.PRO.G.L.) ;

3. Professeur Dr. KACHURUZI B. Shally, Directeur Général de l'Institut Supérieur de commerce, I.S.C. Goma.

RESUME

L

a tuberculose est de plus en plus associée à l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine.

Une analyse rétrospective sur deux années soit du 1e Janvier 2008 au 31 Décembre 2009 d'une série des malades dépistés et traités à l'Hôpital Provincial du Nord- Kivu a été réalisée afin de préciser les aspects épidémiologiques de l'association tuberculose et VIH plus particulièrement déterminer la prévalence du VIH chez les patients sous traitement et analyser les dossiers des malades co- infectés de la tuberculose et le VIH tout en les classant en forme pulmonaire (TPM+ et TPM-  ) et les formes extra- pulmonaires (TEP).

La proportion des patients tuberculeux dépistés pour le VIH est passée de 31,0% en 2008 à 78,8% en 2009. Les patients tuberculeux ayant une sérologie négative représentent 47,5% des cas contre 52,5% ayant une sérologie VIH positive. Les formes pulmonaires représentent 75% et des formes extra pulmonaires 25%.

Nous observons une nette prédominance des cas de co-infection TUB/VIH chez les femmes (57,8%), dans la tranche d'âge de 25-34 ans (39,5%) et dans la catégorie socio- professionnelle des commerçants (25,4%).

Les hémoptysies (61,6%), les altérations de l'état général (23,2%) et les toux chroniques et les expectorations (15,2%) sont les principaux motifs d'hospitalisation avec une proportion importante des cas provenant en dehors de la zone de santé de Goma (61,2%). La mortalité est plus élevée chez les patients présentant une tuberculose avec VIH positif (37,1%).

SUMMARY

T

uberculosis is increasingly associated with infection by human immunodeficiency virus.


A retrospective analysis of two years or the first January 2008 to 31 December. 2009 in a series of patients diagnosed and treated at the Provincial Hospital of North- Kivu has been conducted to clarify the epidemiological aspects of tuberculosis and HIV association more specifically determine the prevalence of HIV in patients under treatment and analyze records of patients co-infected with TB and HIV, while also ranking in the pulmonary form (TPM + & TPM-) and extra- pulmonary forms (TEP).

The proportion of TB patients tested for HIV increased from 31.0% in 2008 to 78.8% in 2009. TB patients with negative serology represent 47.5% of cases against 52.5% who were HIV positive. Pulmonary forms represent 75% and 25% extra-pulmonary forms. We observe a clear predominance of cases of co- infection TUB / HIV among women (57.8%) in the age group of 25-34 years (39.5%) and in the socio-professional traders (25.4%).

Haemoptysis (61.6%), alterations in the general condition (23.2%) and chronic cough and sputum (15.2%) are the main reasons for hospitalization with a significant proportion of cases arising in outside the area of health Goma (61.2%). Mortality is higher among patients with TB with HIV positive (37.1%).

INTRODUCTION

L

a co-infection tuberculose et VIH constitue un problème majeur de Santé Publique à travers le monde. Son incidence est croissante en particulier dans les régions Sub-Sahariennes avec près de 2 millions de cas annuels et le Sud- Est Asiatique avec 250.000 cas annuels qui sont actuellement des plus touchées.

Les deux infections interagissent l'une sur l'autre, ce qui aggravent le pronostic et augmenter la mortalité de ces patients (1).

La tuberculose est la maladie infectieuse la plus meurtrière pour les personnes vivant avec le VIH, et on estime qu'elle est responsable de 13% de décès dus au SIDA à travers le monde. Le VIH et la tuberculose sont si étroitement liés que l'on s'y référé suivent comme des co-épidémie, ou doubles épidémies s'entraînent et se renforcent mutuellement. Le VIH active la tuberculose latente chez l'individu, qui devient ensuite infectieux et capable de contaminer d'autres personnes d'une part et d'autre part favorise aussi les rechutes chez les malades qui ont été soignés. Chez les personnes vivantes avec la maladie tuberculeuse est approximativement de 10% annuellement et pour les personnes qui ne sont pas séropositive est 10% sur la durée de la vie (16).

L'infection par le VIH a induit une forte recrudescence de l'incidence de la tuberculose particulièrement chez les sujets vivant dans des conditions socio-économiques défavorables.

Parmi les 7000 cas de tuberculose déclare en France 6% des sujets seraient séropositifs pour le VIH (2).

Par ailleurs un décès par tuberculose sur quatre est lié au VIH, C'est-à-dire une proportion deux fois plus élevés qu'auparavant.

En 2007, 1,37 million de nouveaux cas de tuberculose ont été enregistrés chez les personnes infectées par le VIH ainsi que 456000 décès (11).

Au vu de ces années, il est urgent de repeser, de prévenir et de traiter la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH et de soumettre à un test de dépistage du VIH à tous les malades de la tuberculose afin d'assurer la prévention, le traitement et les soins. Une forte progression du dépistage du VIH chez les personnes sous traitement anti-tuberculeux a été signalée en Afrique.

En 2004, 14% seulement des malades de la tuberculose dans cette région avaient été soumis à un test de dépistage du VIH, en 2007 ils étaient 37% et même plus de 75% dans plusieurs pays (12).

Selon les chiffres de stop TB en 2006, 61% des personnes prises en charge pour la tuberculose dans un programme VIH ont un dépistage de la tuberculose et 47% des personnes prises en charge par la tuberculose en programme DOT à Toronto sont conseillées et dépistées pour le VIH ; et ces chiffres tombent respectivement à 48% et 34% en Europe orientale (3).

La proportion de patients tuberculeux dépistés pour le VIH est passé de 32% en 2003 à 58% en 2005 et la part des patients tuberculeux recevront des ARV est passé de 19% en 2003 à 31% en 2005 au Thaïlande (13).

La proposition de patients tuberculeux dépistés pour le VIH est de 16% au Bénin et 13% en RD Congo et ceux recevront les ARV est de 26% au Bénin et 41% en RD Congo pour la période allant de 2004 à 2008 (6).

L'inquiétude majeure à soulever concerne les tuberculoses multi restantes dans les régions de Kwazulu Natal, en Afrique du Sud où le taux des infections VIH/tuberculose atteint 80%, les expectorations de 154 patients recueillis entre Février 2005 et Mars 2006 ont montré que 41% des patients infectés par le bacille de la tuberculose, dont 41% par une tuberculose multi résistante, parmi lesquels un patient sur quatre était résistant à tous les traitements de première et de deuxième ligne testés (9).

En Revanche, en RDC cette situation de la co-infection tuberculose et VIH demeure préoccupante dans le fait que l'entrée du programme national de lutte contre la tuberculose sur le marché du VIH est perçue comme menaçante et fondé sur des valeurs différentes (VIH : droits et exceptionnalisme, tuberculose : devoirs et spécificité) mais avec des objectifs similaires.

Parmi les nouveaux cas de tuberculose, on estime que 24% sont infectés par le VIH et on estime que 36000 personnes meurent chaque année de la tuberculose en RDC, dont 28% sont attribuables au VIH (10).

Face à cette situation que nous venons de décrire, et qui semble être un défi à relever pour les activistes de lutte contre la tuberculose et le VIH, nous avons décidé de mener une étude sur les aspects épidémiologiques de la co-infection tuberculose-VIH au centre anti-tuberculeux de Goma, en vue d'attirer l'attention des autorités politico-sanitaires de la place.

Dès lors, des questions qui méritent notre attention demeurent, quels sont les aspects épidémiologiques de l'association tuberculose et virus de l'immuno déficience humaine dans le centre anti-tuberculeux de l'Hôpital Provincial du Nord-Kivu à Goma? Et quelle est la prévalence de l'infection à VIH chez les tuberculeux mis sous traitement ?

1. MATERIEL ET METHODE

C

ette étude descriptive rétrospective porte sur 256 dossiers des patients suivit pour tuberculose associée au VIH dans le Centre Antituberculeux de Goma de l'Hôpital Provincial du Nord Kivu entre le 1er Janvier 2008 au 31 Décembre 2009.

Pour être retenu, le dossier devrait satisfaire à l'ensemble des critères ci-après :

Avoir une tuberculose pulmonaire (TP) comprenant les TPM+ avec visualisation du BK dans l'expectoration et les TPM- diagnostiquée uniquement sur des arguments radio-cliniques et TEP avec ou sans mise en évidence au BK et une sérologie VIH positive.

Au total avions observé 900 cas de tuberculose toutes formes confondues au centre Antituberculeux de Goma parmi lesquels 488 cas ont bénéficiés d'un test de dépistage VIH et de ces derniers 256 cas ont un statut sérologique VIH positif.

C'est ainsi que nous avons étudié les aspects épidémiologiques des ces 256 patients co-infectés de la tuberculose et le VIH suivit durant les 2 ans de notre étude tout en relevant : l'age, le sexe, résultat à la fin de l'épisode, motifs d'hospitalisation, l'origine géographique, catégories socio- professionnelle, les formes cliniques et statut sérologique.

Le test de X2 de Pearson a été utilisé pour comparer les différents groupes.

Les différences sont considérées comme significatives au seuil de probabilité de 0,05.

2. RESULTATS

A

u regard du tableau N°1, il ressort que le taux de dépistage pour le VIH est de 78,8% en 2009 et de 31% en 2008 pour l'ensemble des patients tuberculeux enregistrés et traités durant notre période d'étude, pour l'ensemble 54,2% ont bénéficié d'un dépistage pour le VIH et 45,8% n'on pas été testé pour le VIH.

Tableau N°1. Répartition des patients tuberculeux dépistés pour le VIH

Année

Tuberculeux testés

Tuberculeux non testés

Total

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

2008

143

31,0

319

69,0

462

51,3

2009

345

78,8

93

21,2

438

48 ,7

Total

488

54,2

412

45,8

900

100

Tableau N°2. Répartition des patients selon le statut sérologique

On note dans ce résultat du tableau N°2 qu'en proportion des patients tuberculeux VIH positif est passé de 81,1% en 2008 à 40,6% en 2009 et ceux ayant un statut sérologique négatif est passé du 18,9% en 2008 à 59,4% en 2009. Dans l'ensemble 47,5% de tuberculeux ont un statut sérologique VIH négatif et 52,5% sont co-infectés.

Année

Tuberculeux VIH négatif

Tuberculeux VIH positif

Total

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

2008

27

18,9

116

81,1

143

29,3

2009

205

59,4

140

40,6

345

70,7

Total

232

47,5

256

52,5

488

100

Tableau N°3. Distribution des patients selon les formes cliniques

Au vu du tableau N°3, il ressort que le centre antituberculeux de Goma a enregistré et traité durant ces deux années, 129 cas de TPM+ soit 50,4% ; 63 cas de TPM- soit 24,6% et 64 cas TEP (25%) ayant tous une sérologie positive.

Année

Malades enregistrés

TPM+

TPM-

TEP

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

2008

116

62

24,2

19

7,4

35

13,7

2009

140

65

26,2

44

17,1

29

11,3

Total

256

129

50,4

63

24,6

64

25

Tableau N°4. Répartition des patients co-infectés Tub-VIH selon le sexe

A la lumière du tableau N°4, il se dégage que la majorité des cas de ces infections Tub-VIH (57,8%) ont été observés dans la population féminine et la population masculine occupe que 42,2% des cas.

Sexe des patients

TPM+

TPM-

TEP

Total

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Masculin

59

23,1

27

10,5

22

8,6

108

42,2

Féminin

70

27,3

36

14,1

42

16,4

148

57,8

Total

129

50,4

63

24,6

64

25

256

100

Tableau N°5 : Répartition des patients co-infectés TIB-VIH selon l'âge

Au regard du tableau N°5, nous constatons que le plus grand nombre des patients co-infectés TUB/VIH se retrouve dans la tranche d'âge de 25-34 ans (39,5%) suivit de la tranche de d'âge de 35à 44 ans (29,7%) et de celle de 45-54 ans (15,2%).

Tranche d'âge

TPM+

TPM-

TEP

Total

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

0-4 ans

0

0

4

1,6

1

0,4

5

1,9

5-14 ans

0

0

1

1,4

2

0,8

3

1,2

15-24 ans

10

3,9

6

2,3

1

0,4

17

6,6

25-34 ans

55

21,5

22

8,6

24

9,4

101

39,5

35-44 ans

39

15,2

17

6,6

20

7,8

76

29,7

45-54 ans

22

8,6

6

2,3

11

4,3

39

15,2

55-64 ans

3

1,2

4

1,6

5

1,9

12

4,7

65 ans et plus

0

0

3

1,2

0

0

3

1,2

Total

129

50,4

63

24,6

64

25

256

100

Tableau N°6 : Répartition des patients co-infectés selon les catégories socio-professionnelle.

Il ressort du tableau N°6 que 25,4% des cas des consultations TUB-VIH sont observés chez les commerçants ; 22,7% chez les chauffeurs ; 17,6% chez sans profession ; 13,7% chez les fonctionnaires ; 11,7% chez les élèves et étudiants  et 8,9% chez les cultivateurs.

Catégorie socio-professionnelle

Effectif

%

Elèves et Etudiants

30

11,7

Commerçants

25

25,4

Chauffeurs

58

22,7

Fonctionnaires

35

13,7

Cultivateurs

23

8,9

Sans professions

45

17,6

Total

256

100

Tableau N°7. Distribution des patients co-infectés selon leur origine géographique.

A la lumière de tableau N°7, on note que 71,5% des cas de co-infectés TUB-VIH n'appartiennent pas à la zone de santé et 28,5% viennent de la zone de santé de Goma.

Origine géographique

2008

2009

Total

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Dans la zone de santé

34

13,3

39

15,2

73

28,5

Hors zone de santé

82

32

101

39,5

184

71,5

Total

116

45,3

140

54,7

256

100

Tableau N°8. Nombre des malades hospitalisés selon l'origine

Le résultat du tableau N°8 montre que 61,2% des patients co-infectés hospitalisés n'appartiennent pas à la zone de santé et 35,6% de cas d'hospitalisation appartiennent à la zone de santé par rapport au total des patients enregistrés selon la zone de santé d'où ils viennent.

année

Zone de santé

Hors zone de santé

Malades enregistrés

Malades hospitalisés

%

Malades enregistrés

Malades hospitalisés

%

2008

34

10

29,4

82

42

51,2

2009

39

16

41

101

70

69,3

Total

73

25

35,6

183

112

61,2

Tableau N°9 : Distribution des patients co-infectés selon les motifs d'hospitalisation

Il se dégage du tableau N° 9 que, selon les motifs d'hospitalisation des patients co-infectés TUB/VIH, les plus fréquents sont les hémoptysies (61,6%) puis viennent les altérations de l'état général (23,2%) et la toux chronique et les expectorations ne représentent que 14% des motifs d'hospitalisation.

Motifs d'hospitalisation

Effectif

%

Hémoptysies

85

61,6

Altération de l'état général

32

23,2

Toux chronique et expectorations

21

15,2

Total

138

100

Tableau N°10. Distribution des patients co-infectés en fonction du résultat à la fin de l'épisode.

On note du résultat du tableau N°10 que 58,2% des patients co-infectés ont été déclarés guéris et/ou traitement achevé ; 37,1% sont décédés soit pendant la 1e phase ou 2e ou traitement ; 2,7% sont déclarés échec thérapeutique sur leur contrôle à la position 5e mais demeurent positifs  et 2,9% ont abandonnés le traitement.

Résultat à la fin de l'épisode

TPM+

TPM-

TEP

Total

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Effectif

%

Déclarés guéris et/ou traitement achevé

77

30,1

33

12,9

39

15,2

149

58,2

Décédé

46

17,9

27

10,5

22

8,6

95

37,1

Echec thérapeutique

7

2,7

0

0

0

0

7

2,7

Abandon

3

1,2

1

0,4

1

0,4

5

0,2

Total

135

52,0

61

23,8

62

24,2

256

100

3. DISCUSSION

A

u regard de résultat du tableau N°1 relatifs au patients tuberculeux toutes formes confondues enregistrés et traités durant la période de notre recherche, nous avons observée que 54,2% de tuberculeux ont bénéficié d'un dépistage pour le VIH contre 45,8 qui n'en ont pas bénéficiés.

Ces chiffres sont manifestement inférieurs à ceux trouvée par François Boillot qui prouve que 33% de tuberculeux ont été testés pour le VIH au Benin et 94% sont dépistés pour le VIH en RD Congo (6).

Ce faible taux de dépistage du VIH chez le tuberculeux au centre antituberculeux de Goma s'explique par le fait que ce Centre n'étant pas intégrés dans le projet de la co-infection TUB/VIH d'IHC recevait les patient tuberculeux connaissant leur statut sérologique (VIH+) dont la porte d'entrée est le service VIH de l'HPNK et c'est ne qu'en 2009 que le Centre antituberculeux de Goma commençant à effectuer le test de dépistage VIH chez tous les patient tuberculeux raison pour la quelle le taux de dépistage est passé de 31% en 2008 à 78,8% en 2009.

Le dépistage symétrique de deux infections devrait être automatique pour que la prise en charge soit meilleure. Des études comparables ont été menées par Marianne Langlet dans un programme de prise en charge globale de la TUB/VIH dans une région Thaïlandaise où la proportion de patient tuberculeux dépistés pour le VIH est passé de 32% en 2003 à 58% en 2005 (8).

Concernant la répartition de 256 cas de co-infection tuberculose et VIH enregistrés et traités durant période de l'étude relatif à la catégorie socio-professionnelle, les résultats montrent que 25,4% sont des commerçant, 22,7% des chauffeurs, 17,7% des élèves et étudiants 8,5 de cultivateurs comme le montre le tableau N°6.

Ces résultats sont discordent à ceux de l'étude menée par Rakstondramarina et Collaborateurs au Madagascar qui notent que 35% des tuberculeux sont sans profession, 32% de cultivateurs et éleveurs, 3% des commerçant, 3% de élèves et étudiants et 4% des chauffeurs (4).

Les patients co-infectés de la tuberculose et VIH des zones de santé voisines (71,5%) viennent consulter au Centre antituberculeux de Goma au sein de l'Hôpital Provincial du Nord-Kivu ayant un service de prise en charge de PVVIH et un service de prise en charge de tuberculeux en collaboration étroite avec d'autres services. Le Centre antituberculeux de Goma est un service spécialisé dans le diagnostic et le traitement de cas de tuberculose recevant le malade provenant du service VIH pour le dépistage de la tuberculose pour les patients connaissant leurs statuts sérologique ce qui fait que les malades en provenance des zones limitrophes n'ont cessés de croître.

Les résultats du tableau N°8 relatifs au nombre des patients hospitalisées selon l'origine montre que 61,2% n'appartiennent pas à la zone de santé et seuls 35,6% sont de la zone de santé. Le plus grand nombre d'hospitalisations pour les patients n'appartenant pas à la zone de santé est lié dans une certaine mesure, au fait que ces malades bénéficient des soins gratuits à l'hôpital Provincial du Nord-Kivu pour le compte de MDM et ceux vivant dans les régions difficiles d'accès sont obligés de se rendre à l'HPNK pour la prise en charge holistique surtout que ces derniers sont parfaitement à faible revenu.

Les hémoptysies, les altérations de l'état général et les toux chronique et les expectorations sont les premiers motifs d'hospitalisation respectivement dans 61,6%, 23,2% et 15,2% des cas.

Dans notre étude 58,2% des patients co-infectés de la tuberculose et VIH ont été déclaré guéri et/ou traitement achevé à la fin de l'épisode, pourcentage inférieur à la moyenne national qui est de 85% pour la cohorte 2005 des nouveau cas TPM+ (4).

Les résultats de l'étude de P. KADENDO et collaborateurs nous montrent que la réponse au traitement est automatique quelque soit le statut sérologique à condition que les antituberculeux soient administrés préalablement et que le traitement soit suivi, avec cependant une amélioration plus précoce chez les séronégatifs (14):

On note aussi que l'évolution sous traitement antituberculeux est plus traînante chez les tuberculeux VIH positif que chez les tuberculeux non infecté par le VIH.

Nous avons observés 2,7% des cas d'échec Thérapeutique comme le montre le tableau N°10 pour les 7 cas de TPM+ chez qui les frottis de crachats étaient positifs au 5e mois ou plus tard au cours ou traitement. Nous notons aussi une fréquence élevée chez les tuberculeux ayant une sérologie VIH positive soit 52,8% et une fréquence basse chez des tuberculeux ayant une sérologie VIH négative soit 47,5%. Comme le montre le tableau N°2, résultat de loin supérieur à ceux trouvés par François Boillot dons son étude de 2004-2008 qui trouve que seuls 16% de tuberculeux sont porteurs du VIH au Bénin et 13% en RD Congo (6).

Les formes pulmonaires (75%) dont 50,4% sont de TPM+ et 24,6% de TPM- ont été diagnostiqués à un stade assez, si non très avancée de la maladie, majoritairement chez les femmes (57,8%) contre 42,2% chez les hommes. (Tableau N°3 et 4). De plus, le TEP ne représente que 25% de l'ensemble des tuberculoses associées au VIH diagnostiquées au Centre antituberculeux de Goma.

La nette prédominance des femmes qui est retrouvé dans cette étude s'explique en partie par un mode de vie afférents selon les sexes est le fait que les hommes sont en général moins disponibles que les femmes pour consulter et s'occuper de leur santé et les hommes ont peur d'être indexé par les tiers personnes en fréquentant les services de prise en charge des maladies chroniques.

En rapport avec l'âge on a trouvé que 39,8% de nos patients co-infecté de la tuberculose et le VIH se trouve dans la tranche d'âge de 25-34 ans, 29,7% dans la tranche d'âge de 35-44 ans et 15,2% dans celle de 45-54 ans.

Ces résultats sont en accord avec ceux de PICHARD qui estime que les patients tuberculeux infecté du VIH sont jeunes et résident dans la catégorie socio-professionnelle défavorisée (5).

Enfin, nous constatons que la mortalité est plus élevée chez les patients présentant une tuberculose avec VIH positif (37,1%). Ces résultats sont en accord à ceux de N.N'NDRI et collaborateurs qui estime que la mortalité est plus élevée chez les patients tuberculeux avec VIH positif que chez les séronégatifs où elle ne dépasse pas 7% (7).

4. CONCLUSION

A

u cours de l'infection par le VIH, la co-infection tuberculose et VIH est bien établit car le patients VIH porteur d'une tuberculose est classé dans le stade c de la maladie SIDA. La tuberculose est la maladie la plus meurtrière par les personnes vivant avec le VIH, et on estime qu'elle est responsable de 13% des décès suite au SIDA à travers le monde.

Notre étude se propose de dégager les aspects épidémiologiques de la co-infection tuberculose et VIH à l'Hôpital Provincial du Nord-Kivu.

- Nous sommes partis des hypothèses que la prévalence du VIH ferait élevée chez les tuberculeux et la plus grande cause de mortalité ;

- Les formes pulmonaires représenteraient une part importante des cas avec prédominance dans la population féminine chez les patients co-infectés de la tuberculose et VIH.

Nous avons effectué une analyse rétrospective des dossiers des patients enregistrés et traités du 1e Janvier 2008 au 31 Décembre 2009 à l'Hôpital Provincial du Nord-Kivu dans le service de prise en charge de la tuberculose en les classant en deux grands groupes :

- forme pulmonaire (TP) (192) soit 75% comportant le TPM+ soit 50,4% avec visualisation du BK dans l'expectoration et les TPM- (63) soit 24,6% diagnostiquée uniquement sur des arguments radio-clinique ;

- forme extra pulmonaires (TEP) (64) soit 25% avec ou sans mise en évidence du BK.

Les données récoltées dans le cadre de cette étude montrent que 47,5% de tuberculeux enregistrés et traités sont séronégatif du VIH et seuls 52,5% sont tuberculeux ayant la sérologie VIH positive.

La majorité des patients co-infectés de la TUB/VIH se retrouve chez les femmes (57,8%) contre 42,2% chez les hommes.

La tranche d'âge de 25-34 ans est plus touchée avec 39,5% des cas suivant de celle de 35-44 ans avec 29,7% et celle de 45-54 ans avec 15,2% de cas.

Les patients co-infectés de la tuberculose et VIH sont recrutés dans les catégories socio-économiques : commerçants, chauffeurs, sans profession, fonctionnaires, élèves et étudiants et cultivateurs avec une proportion respective de 25,4%, 22,7%, 17,6%, 13,7%, 11,7% et 8,9% des cas.

Dans l'ensemble 71,5% des cas n'appartiennent pas à la zone de santé contre 28,5% de la zone de santé.

De 137 malades co-infectés hospitalisés, 61,2% viennent des zones limitrophes contre 35,6% appartenant à la zone de santé.

Les hémoptysies, altérations de l'état général et des toux chroniques ne sont pas rares, nécessitent une hospitalisation et sont également les trois motifs d'hospitalisation respectivement dans 61,6% ; 23,2% et 15,2% des cas.

Sous traitement antituberculeux, les résultats à la fin de l'épisode 58,2% des patients co-infectés de la TUB/VIH ont été déclarés guéri et ou traitement achevée, 37,1% sont de décédés soit pendant la phase intensive ou pendant la phase de continuation, 0,2% des cas de TPM+ ont été déclaré échec thérapeutique et 2,0% de cas d'interruption des traitements.

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