INTRODUCTION GENERALE 01.
Problématique
La RDC a maintenu jusqu'à ce jour une structure
économique héritée de la colonisation,
caractérisée essentiellement par une forte extraversion, une
désarticulation prononcée de son tissu industriel et un dualisme
de son mode de production.
Pendant plus de trente ans, le pays a été
dirigé par une dictature corrompue et prédatrice. Le passage de
la dictature à la mise en place d'un Etat démocratique a
été très mal négocié depuis l'an 1990.
L'instabilité institutionnelle, les pillages et les conflits
interethniques qui en ont résulté plongent la Rdc, jusqu'à
nos jours, dans une crise multiforme dont l'un des effets est la hausse de prix
du pétrole.
La montée progressive des cours du pétrole
observée ces cinq dernières années est imputable à
une augmentation de la demande et une élasticité limitée
de l'offre. En effet, les hausses de prix résultent d'une croissance
plus rapide de la demande, à laquelle l'offre n'a pu répondre en
raison de divers facteurs, dont aucun n'aurait suffi pour déclencher
à lui seul des fortes majorations de prix.1
Globalement, les variations de l'offre et de la demande ont
néanmoins été suffisantes pour susciter et soutenir une
montée constante des prix depuis 2003. Dès lors que la hausse des
prix s'est amplifiée, les achats spéculatifs visant soit à
préserver la sécurité des approvisionnements soit à
dégager des bénéfices ont suffi à porter les cours
à des niveaux records.2
La variation sans précédent de l'indice des prix
a eu un impact négatif sur la situation financière des
entreprises dans la mesure où elle a contribué à
accroître leurs coilts de production érodant ainsi leurs
capacités à créer des emplois. D'où, la
recrudescence du chômage.
Une hausse du prix du brut entraîne aussi une
recrudescence de l'inflation. D'abord, elle cause une hausse de
l'énergie et cela se répercute sur les prix des autres biens et
services dont la production dépend de l'énergie du pétrole
; c'est le cas de service de transport. Cette hausse de l'inflation
réduit le pouvoir de dépenser des consommateurs et les pousse
à exiger des augmentations de revenu. Ce qui entraînera un
resserrement de la politique monétaire, dont l'économie devra en
pâtir3.
La hausse du prix du pétrole touche les pays en
développement aux niveaux macro et microéconomique. Au niveau
macroéconomique, l'impact du relèvement des prix du
pétrole diffère radicalement selon qu'il s'agit de pays
exportateurs ou importateurs de pétrole.
1 Ministère des Finances du Canada, « le
prix de l'énergie et l'activité économique
régionale au Canada », document de travail, 2003.
2 Ministère des Finances du Canada, op.cit.
3 Finance, Analyse et conjoncture
économique, volume 2, numéro 4, Québec, 30 Août
2004.
Les exportateurs nets bénéficient, bien entendu,
des gains exceptionnels, mais, même dans ces pays, l'augmentation des
recettes d`exportation provenant du pétrole est en partie
contrebalancée par des coûts de production et de transport plus
élevés.
L'impact d'un renchérissement du pétrole s'y
fait donc fortement sentir lorsque les prix s'emballent, en particulier, dans
les pays importateurs nets de pétrole ayant un très faible revenu
par habitant.
En dehors du secteur pétrolier proprement dit, une
hausse de prix du pétrole a des incidences au niveau
microéconomique dans les pays importateurs et les pays exportateurs de
pétrole.
Au fait, elle réduit le revenu disponible réel
des ménages hors secteur pétrolier, notamment les ménages
urbains (le bois de chauffage reste le combustible le plus utilisé parmi
les groupes défavorisés). Elle accroît également les
coûts de production dans la plupart des secteurs, tant dans l'industrie
que dans l'agriculture, et peut nuire à la
compétitivité.
Le pétrole représente la quasi-totalité
du carburant utilisé dans le secteur des transports en Afrique en
général et en Rdc en particulier. On comprend donc fort bien
qu'une hausse des prix sur l'économie du pays ait un impact
considérable. Sans dispositif protecteur de contrôle des prix, le
surcoilt des transports découlant d'une augmentation des prix du
pétrole influe directement sur le mouvement des marchandises.
Ainsi, il se dégage une relation de causalité
entre l'augmentation du prix du pétrole et le niveau
général des prix. Ceci justifie l'importance que nous accordons
à cette étude axée sur la hausse du prix du pétrole
et son incidence sur le niveau général des prix en
République démocratique du Congo, afin de mener une analyse
susceptible de renseigner sur ladite relation de cause à effet.
02. Hypothèse de Travail
Dans notre travail, nous partirons de l'hypothèse selon
laquelle la hausse des prix du pétrole a des effets sur
l'activité économique du pays et l'inflation, et cela pour des
raisons évoquées ci-haut.
Pour autant, l'augmentation du prix du pétrole fera
probablement monter l'indice des prix à la consommation.
Toutefois, la hausse du pétrole pourrait avoir, sur les
autres biens et les salaires, des effets secondaires susceptibles de
réduire la marge de manoeuvre de la Banque Centrale face à
l'affaiblissement de la demande causé par les récents remous
financiers4.
4 Kevin C. et Valérie Mercer-Blackman,
Renchérissement de l'énergie, FMI, Département des
Etudes, volume
36, numéro 14, Décembre 2007.
3. Intérêt et Délimitation du
sujet
Nombreuses sont dans les activités économiques
et dans la vie des affaires, les circonstances qui justifient la prise en
compte des modifications intervenant dans le chef des prix afin d'en
déterminer le niveau du PIB et la marge bénéficiaire.
Nous citons :
la hausse du prix du pétrole ;
la rareté des produits pétroliers ;
l'insuffisance de l'offre des biens et services, etc.
Nous portons notre choix aux conséquences que peut
engendrer l'évolution du prix du pétrole en RDC du fait que des
prix des biens de première nécessité qui
caractérisent la plupart des activités des ménages, sont
dans la majorité de cas, corrélés à celui du
pétrole.
Ainsi, nous considérons la période de cinq ans,
soit de 2003 à 2007, période au cours de laquelle d'importantes
modifications du prix du pétrole ont été
enregistrées. Notre étude sera menée en suivant la
méthodologie scientifique conforme à tout travail de
recherche.
4. Méthodes et Techniques
utilisées
Tout travail scientifique exige l'usage d'une démarche
méthodologique qui puisse permettre au chercheur de collecter,
d'interpréter et d'analyser les données qu'il aura
recueillies.
Dans le cadre du présent travail, nous avons
estimé que notre objectif ne pouvait être atteint qu'à la
suite de l'utilisation de la méthode Historico-comparative, qui nous a
permis de procéder à un aperçu de la hausse des cours
pétroliers sur le niveau général des prix. Sur base des
renseignements historiques récoltés, nous avons
dégagé les relations qui existaient entre les deux concepts, les
conséquences qui en découlaient, ainsi que les pistes de
solution, afin de rehausser tant soit peu cette crise multiforme.
Un usage efficient des méthodes susdites nous oblige
à faire recours à certaines techniques susceptibles de nous
favoriser la récolte des données nécessaires à la
rédaction du présent travail.
Ainsi, nous avons utilisé la technique de recherche
documentaire en procédant à une exploitation efficiente des
différents ouvrages, notes des cours et publications en rapport avec
notre sujet.
Toutefois, notre travail ne pourra être lu que lorsqu'il
est éclairé par un canevas qui en constitue le fil conducteur.
05. Subdivision du Travail
Mise à part la présente introduction ainsi que
la conclusion reprise in fine du présent travail, notre
dissertation comporte trois chapitres.
Le premier est axé sur la détermination du prix
d'un bien :il s'éclate en trois sections notamment le coilt marginal et
l'offre individuel d'un bien, l'offre d'un bien sur le marché et
également la fixation du prix d'un bien par le marché.
Le second explique la relation entre le prix du pétrole
et le niveau générale des prix. Avec comme sections l'importance
économique du pétrole ; le prix du pétrole, un prix de
structure ; la hausse du prix du pétrole et l'inflation.
Le troisième et le dernier va s'apaisantir sur la
hausse du prix du pétrole et le niveau des prix en Rdc. Il partira des
facteurs à la base de la hausse du prix du pétrole, ensuite de la
transmission des effets de la hausse du prix du pétrole sur
l'économie congolaise pour enfin établir la relation entre d'une
part la hausse du prix du pétrole et d'autre part l'inflation en Rdc.
Une conclusion générale terminera notre étude.
CHAPITRE I. LA DETERMINATION DU PRIX D'UN BIEN
Nous allons traiter dans ce chapitre les points qui suivent :
le coût marginal et l'offre individuel d'un bien ; l'offre d'un bien sur
le marché et la fixation du prix d'un bien.
I.1. Le coût marginal et l'offre individuelle d'un
bien
L'offre désigne l'ensemble des productions offertes
à la vente, autrement, pour chaque vendeur, la quantité d'un bien
ou d'un service qu'un agent désire vendre sur le marché à
un prix donné.
L'offre d'un producteur déterminé est donc
toujours associée à un prix. Si le producteur ne trouve pas
preneur au prix qu'il s'était fixé, il aura tendance à
réduire son prix tout en limitant sa marge bénéficiaire.
Et si le prix du produit devient inférieur à son coût, il
peut même cesser de produire.
A l'inverse, si parce que le prix initial est moins
élevé, cela se traduira par un afflux d'acheteurs excédant
les capacités du producteur à donner satisfaction à tous,
le producteur en question sera incité à relever ses prix et
à améliorer ses marges bénéficiaires.
Le prix exerce donc un rôle déterminant sur l'offre,
poussant celle-ci à la hausse lorsque la marge
bénéficiaire du producteur s'accroît, à la baisse
lorsqu'elle réduit.
En général, l'offre d'un produit ou d'un facteur
est une fonction croissante de son
prix.
Le graphique ci-dessous illustre cette thèse intuitive.
Prix
P3 P2 P1
q2 quantités
q1 q3
Nous allons à présent partir du coût total
pour ressortir le profit total. *. Coût total et Profit
total
Certains dépenses indispensables à la production
sont indépendantes de la quantité produite, appelées les
coûts fixes (loyer des bâtiments, assurances,...). D'autres varient
lorsque la quantité produite augmente, ce sont les coût variables
(consommation intermédiaire, matières premières, etc.)
CT CT
RT RT
Coûts variables
|
Coûts fixes
|
|
|
|
|
Quantités produites
|
|
|
|
|
0 q1 q2
q1 et q2 sont les quantités permettant de réaliser
un profit.
De ce qui précède, nous remarquons que le
coût total est une fonction croissante de la quantité produite. Le
coût total augmente quand on produit davantage car pour produire plus, il
faut utiliser davantage de produits intermédiaires, d'énergie et
de travail.
La recette total dépend du prix et de la quantité
produite (et vendue). En effet, elle augment pour un même prix ou quand
le prix augmente pour une même quantité.
Le profit total dépend du prix et de la quantité
produite (et vendue). Pour un producteur soumis à la concurrence des
autres producteurs, puisque le prix est une donnée imposée par le
marché, le profit ne dépend que de la quantité produite.
Ici, entre q1 et q2, le producteur réalise un profit (surface
hachurée).
La production obéit souvent à la loi de
rendements décroissants. En effet, les coûts variables augmentent
d'abord lentement, puis plus rapidement. Elle est rentable à partir d'un
certains seuil, elle cesse de l'être au delà d'un autre niveau de
production. La quantité produite optimale donnant le profit maximum est
obtenue au point d'intercession de deux seuils : le coût marginal et la
recette marginale.
Ceci nous permet de dériver le coût moyen et le
coût marginal.
Coût moyen = coût total
Quantité produite
|
Coût marginal = variation du coût total
Variation de la quantité
|
Le profit augmente tant que la production d'une unité
supplémentaire entraîne une augmentation des recettes plus
élevée que l'augmentation du coilt total. Il diminue dès
que le coût marginal devient plus élevé que le prix.
Ainsi, le profit est maximum pour la quantité
égalisant le prix au coût marginal.
Prix Rm
Cm Cm CM
CM RM
Rm = RM = Prix
0 q1 qo q2
qo est la quantité optimale produite
q1 et q2 sont les quantités permettant de réaliser
un profit.
Si les rendements deviennent décroissants, le coût
moyen diminue puis augmente. Tant que le coilt moyen diminue, le coilt marginal
est inférieur au coilt moyen. C'est cela qui explique la baisse du
coût moyen.
Le coût marginal est décroissant dans un premier
temps, puis croissante. Mais tant que le coût marginal est
inférieur au coût moyen , le coût moyen continue de
diminuer.
Si le coût moyen augmente, cela signifie que le coût
marginal est devenu supérieur au coût moyen.
Dès que le prix unitaire est supérieur au
coût moyen minimum, son augmentation élève le profit
total.
Au cas où la technique de production ne change pas et
que le producteur est en mesure d'accroître sa production, une
augmentation du prix du produit entraîne une augmentation de la
quantité qui donne le profit maximum. Ainsi, la courbe d'offre du
producteur est une fonction croissante du produit.
0 q1 q0 q* q2
Rm
Cm Cm CM
CM
Hausse du prix Rm = Prix
quantités produites
|