INTRODUCTION GENERALE 01.
Problématique
La RDC a maintenu jusqu'à ce jour une structure
économique héritée de la colonisation,
caractérisée essentiellement par une forte extraversion, une
désarticulation prononcée de son tissu industriel et un dualisme
de son mode de production.
Pendant plus de trente ans, le pays a été
dirigé par une dictature corrompue et prédatrice. Le passage de
la dictature à la mise en place d'un Etat démocratique a
été très mal négocié depuis l'an 1990.
L'instabilité institutionnelle, les pillages et les conflits
interethniques qui en ont résulté plongent la Rdc, jusqu'à
nos jours, dans une crise multiforme dont l'un des effets est la hausse de prix
du pétrole.
La montée progressive des cours du pétrole
observée ces cinq dernières années est imputable à
une augmentation de la demande et une élasticité limitée
de l'offre. En effet, les hausses de prix résultent d'une croissance
plus rapide de la demande, à laquelle l'offre n'a pu répondre en
raison de divers facteurs, dont aucun n'aurait suffi pour déclencher
à lui seul des fortes majorations de prix.1
Globalement, les variations de l'offre et de la demande ont
néanmoins été suffisantes pour susciter et soutenir une
montée constante des prix depuis 2003. Dès lors que la hausse des
prix s'est amplifiée, les achats spéculatifs visant soit à
préserver la sécurité des approvisionnements soit à
dégager des bénéfices ont suffi à porter les cours
à des niveaux records.2
La variation sans précédent de l'indice des prix
a eu un impact négatif sur la situation financière des
entreprises dans la mesure où elle a contribué à
accroître leurs coilts de production érodant ainsi leurs
capacités à créer des emplois. D'où, la
recrudescence du chômage.
Une hausse du prix du brut entraîne aussi une
recrudescence de l'inflation. D'abord, elle cause une hausse de
l'énergie et cela se répercute sur les prix des autres biens et
services dont la production dépend de l'énergie du pétrole
; c'est le cas de service de transport. Cette hausse de l'inflation
réduit le pouvoir de dépenser des consommateurs et les pousse
à exiger des augmentations de revenu. Ce qui entraînera un
resserrement de la politique monétaire, dont l'économie devra en
pâtir3.
La hausse du prix du pétrole touche les pays en
développement aux niveaux macro et microéconomique. Au niveau
macroéconomique, l'impact du relèvement des prix du
pétrole diffère radicalement selon qu'il s'agit de pays
exportateurs ou importateurs de pétrole.
1 Ministère des Finances du Canada, « le
prix de l'énergie et l'activité économique
régionale au Canada », document de travail, 2003.
2 Ministère des Finances du Canada, op.cit.
3 Finance, Analyse et conjoncture
économique, volume 2, numéro 4, Québec, 30 Août
2004.
Les exportateurs nets bénéficient, bien entendu,
des gains exceptionnels, mais, même dans ces pays, l'augmentation des
recettes d`exportation provenant du pétrole est en partie
contrebalancée par des coûts de production et de transport plus
élevés.
L'impact d'un renchérissement du pétrole s'y
fait donc fortement sentir lorsque les prix s'emballent, en particulier, dans
les pays importateurs nets de pétrole ayant un très faible revenu
par habitant.
En dehors du secteur pétrolier proprement dit, une
hausse de prix du pétrole a des incidences au niveau
microéconomique dans les pays importateurs et les pays exportateurs de
pétrole.
Au fait, elle réduit le revenu disponible réel
des ménages hors secteur pétrolier, notamment les ménages
urbains (le bois de chauffage reste le combustible le plus utilisé parmi
les groupes défavorisés). Elle accroît également les
coûts de production dans la plupart des secteurs, tant dans l'industrie
que dans l'agriculture, et peut nuire à la
compétitivité.
Le pétrole représente la quasi-totalité
du carburant utilisé dans le secteur des transports en Afrique en
général et en Rdc en particulier. On comprend donc fort bien
qu'une hausse des prix sur l'économie du pays ait un impact
considérable. Sans dispositif protecteur de contrôle des prix, le
surcoilt des transports découlant d'une augmentation des prix du
pétrole influe directement sur le mouvement des marchandises.
Ainsi, il se dégage une relation de causalité
entre l'augmentation du prix du pétrole et le niveau
général des prix. Ceci justifie l'importance que nous accordons
à cette étude axée sur la hausse du prix du pétrole
et son incidence sur le niveau général des prix en
République démocratique du Congo, afin de mener une analyse
susceptible de renseigner sur ladite relation de cause à effet.
02. Hypothèse de Travail
Dans notre travail, nous partirons de l'hypothèse selon
laquelle la hausse des prix du pétrole a des effets sur
l'activité économique du pays et l'inflation, et cela pour des
raisons évoquées ci-haut.
Pour autant, l'augmentation du prix du pétrole fera
probablement monter l'indice des prix à la consommation.
Toutefois, la hausse du pétrole pourrait avoir, sur les
autres biens et les salaires, des effets secondaires susceptibles de
réduire la marge de manoeuvre de la Banque Centrale face à
l'affaiblissement de la demande causé par les récents remous
financiers4.
4 Kevin C. et Valérie Mercer-Blackman,
Renchérissement de l'énergie, FMI, Département des
Etudes, volume
36, numéro 14, Décembre 2007.
3. Intérêt et Délimitation du
sujet
Nombreuses sont dans les activités économiques
et dans la vie des affaires, les circonstances qui justifient la prise en
compte des modifications intervenant dans le chef des prix afin d'en
déterminer le niveau du PIB et la marge bénéficiaire.
Nous citons :
la hausse du prix du pétrole ;
la rareté des produits pétroliers ;
l'insuffisance de l'offre des biens et services, etc.
Nous portons notre choix aux conséquences que peut
engendrer l'évolution du prix du pétrole en RDC du fait que des
prix des biens de première nécessité qui
caractérisent la plupart des activités des ménages, sont
dans la majorité de cas, corrélés à celui du
pétrole.
Ainsi, nous considérons la période de cinq ans,
soit de 2003 à 2007, période au cours de laquelle d'importantes
modifications du prix du pétrole ont été
enregistrées. Notre étude sera menée en suivant la
méthodologie scientifique conforme à tout travail de
recherche.
4. Méthodes et Techniques
utilisées
Tout travail scientifique exige l'usage d'une démarche
méthodologique qui puisse permettre au chercheur de collecter,
d'interpréter et d'analyser les données qu'il aura
recueillies.
Dans le cadre du présent travail, nous avons
estimé que notre objectif ne pouvait être atteint qu'à la
suite de l'utilisation de la méthode Historico-comparative, qui nous a
permis de procéder à un aperçu de la hausse des cours
pétroliers sur le niveau général des prix. Sur base des
renseignements historiques récoltés, nous avons
dégagé les relations qui existaient entre les deux concepts, les
conséquences qui en découlaient, ainsi que les pistes de
solution, afin de rehausser tant soit peu cette crise multiforme.
Un usage efficient des méthodes susdites nous oblige
à faire recours à certaines techniques susceptibles de nous
favoriser la récolte des données nécessaires à la
rédaction du présent travail.
Ainsi, nous avons utilisé la technique de recherche
documentaire en procédant à une exploitation efficiente des
différents ouvrages, notes des cours et publications en rapport avec
notre sujet.
Toutefois, notre travail ne pourra être lu que lorsqu'il
est éclairé par un canevas qui en constitue le fil conducteur.
05. Subdivision du Travail
Mise à part la présente introduction ainsi que
la conclusion reprise in fine du présent travail, notre
dissertation comporte trois chapitres.
Le premier est axé sur la détermination du prix
d'un bien :il s'éclate en trois sections notamment le coilt marginal et
l'offre individuel d'un bien, l'offre d'un bien sur le marché et
également la fixation du prix d'un bien par le marché.
Le second explique la relation entre le prix du pétrole
et le niveau générale des prix. Avec comme sections l'importance
économique du pétrole ; le prix du pétrole, un prix de
structure ; la hausse du prix du pétrole et l'inflation.
Le troisième et le dernier va s'apaisantir sur la
hausse du prix du pétrole et le niveau des prix en Rdc. Il partira des
facteurs à la base de la hausse du prix du pétrole, ensuite de la
transmission des effets de la hausse du prix du pétrole sur
l'économie congolaise pour enfin établir la relation entre d'une
part la hausse du prix du pétrole et d'autre part l'inflation en Rdc.
Une conclusion générale terminera notre étude.
CHAPITRE I. LA DETERMINATION DU PRIX D'UN BIEN
Nous allons traiter dans ce chapitre les points qui suivent :
le coût marginal et l'offre individuel d'un bien ; l'offre d'un bien sur
le marché et la fixation du prix d'un bien.
I.1. Le coût marginal et l'offre individuelle d'un
bien
L'offre désigne l'ensemble des productions offertes
à la vente, autrement, pour chaque vendeur, la quantité d'un bien
ou d'un service qu'un agent désire vendre sur le marché à
un prix donné.
L'offre d'un producteur déterminé est donc
toujours associée à un prix. Si le producteur ne trouve pas
preneur au prix qu'il s'était fixé, il aura tendance à
réduire son prix tout en limitant sa marge bénéficiaire.
Et si le prix du produit devient inférieur à son coût, il
peut même cesser de produire.
A l'inverse, si parce que le prix initial est moins
élevé, cela se traduira par un afflux d'acheteurs excédant
les capacités du producteur à donner satisfaction à tous,
le producteur en question sera incité à relever ses prix et
à améliorer ses marges bénéficiaires.
Le prix exerce donc un rôle déterminant sur l'offre,
poussant celle-ci à la hausse lorsque la marge
bénéficiaire du producteur s'accroît, à la baisse
lorsqu'elle réduit.
En général, l'offre d'un produit ou d'un facteur
est une fonction croissante de son
prix.
Le graphique ci-dessous illustre cette thèse intuitive.
Prix
P3 P2 P1
q2 quantités
q1 q3
Nous allons à présent partir du coût total
pour ressortir le profit total. *. Coût total et Profit
total
Certains dépenses indispensables à la production
sont indépendantes de la quantité produite, appelées les
coûts fixes (loyer des bâtiments, assurances,...). D'autres varient
lorsque la quantité produite augmente, ce sont les coût variables
(consommation intermédiaire, matières premières, etc.)
CT CT
RT RT
Coûts variables
|
Coûts fixes
|
|
|
|
|
Quantités produites
|
|
|
|
|
0 q1 q2
q1 et q2 sont les quantités permettant de réaliser
un profit.
De ce qui précède, nous remarquons que le
coût total est une fonction croissante de la quantité produite. Le
coût total augmente quand on produit davantage car pour produire plus, il
faut utiliser davantage de produits intermédiaires, d'énergie et
de travail.
La recette total dépend du prix et de la quantité
produite (et vendue). En effet, elle augment pour un même prix ou quand
le prix augmente pour une même quantité.
Le profit total dépend du prix et de la quantité
produite (et vendue). Pour un producteur soumis à la concurrence des
autres producteurs, puisque le prix est une donnée imposée par le
marché, le profit ne dépend que de la quantité produite.
Ici, entre q1 et q2, le producteur réalise un profit (surface
hachurée).
La production obéit souvent à la loi de
rendements décroissants. En effet, les coûts variables augmentent
d'abord lentement, puis plus rapidement. Elle est rentable à partir d'un
certains seuil, elle cesse de l'être au delà d'un autre niveau de
production. La quantité produite optimale donnant le profit maximum est
obtenue au point d'intercession de deux seuils : le coût marginal et la
recette marginale.
Ceci nous permet de dériver le coût moyen et le
coût marginal.
Coût moyen = coût total
Quantité produite
|
Coût marginal = variation du coût total
Variation de la quantité
|
Le profit augmente tant que la production d'une unité
supplémentaire entraîne une augmentation des recettes plus
élevée que l'augmentation du coilt total. Il diminue dès
que le coût marginal devient plus élevé que le prix.
Ainsi, le profit est maximum pour la quantité
égalisant le prix au coût marginal.
Prix Rm
Cm Cm CM
CM RM
Rm = RM = Prix
0 q1 qo q2
qo est la quantité optimale produite
q1 et q2 sont les quantités permettant de réaliser
un profit.
Si les rendements deviennent décroissants, le coût
moyen diminue puis augmente. Tant que le coilt moyen diminue, le coilt marginal
est inférieur au coilt moyen. C'est cela qui explique la baisse du
coût moyen.
Le coût marginal est décroissant dans un premier
temps, puis croissante. Mais tant que le coût marginal est
inférieur au coût moyen , le coût moyen continue de
diminuer.
Si le coût moyen augmente, cela signifie que le coût
marginal est devenu supérieur au coût moyen.
Dès que le prix unitaire est supérieur au
coût moyen minimum, son augmentation élève le profit
total.
Au cas où la technique de production ne change pas et
que le producteur est en mesure d'accroître sa production, une
augmentation du prix du produit entraîne une augmentation de la
quantité qui donne le profit maximum. Ainsi, la courbe d'offre du
producteur est une fonction croissante du produit.
0 q1 q0 q* q2
Rm
Cm Cm CM
CM
Hausse du prix Rm = Prix
quantités produites
I.2. L'offre d'un bien sur le marché
On considère que le marche est un lieu de rencontre
réel ou fictif entre l'offre et la demande.
En effet, l'offre d'un bien exprime l'attitude du vendeur ou
du producteur vis-à-vis d'un bien sur le marché. La
quantité offerte d'un bien ou d'un service se définit comme la
quantité que les vendeurs sont prêts à vendre et capables
de vendre5.
Soulignons que l'offre d'un bien par une entreprise
dépendra de ses coilts.
Au fait, l'entreprise échangera ses biens au ses
services seulement si elle en tire un certain profit. Il faut donc que le prix
de vente permette de couvrir tous ses coûts de production (fixes et
variables).
La demande est une fonction de l'utilité marginale des
biens et des ressources disponible. La demande sur un marché est
l'expression de l'attitude des acheteurs vis-à-vis de l'achat
(P.ROUSAUX). Pour chaque individu, elle se présente comme son plan
d'achat, c'est-à-dire qu'elle indique, pour chaque prix possible, la
quantité de bien qu'il est disposer à acheter.
Ainsi, l'offre et la demande évoluent en sens
opposés, il existe cependant un prix pour lequel les quantités
offertes seront égales aux quantités demandées, c'est
le prix d'équilibre.
5 N. Gregory Mankiw, Principes de l'Economie, Paris,
p.95, 2004.
9
Prix Demande Offre
PE E
P1
qo qE qd
Lorsque les prix baissent, cela entraîne une
augmentation des quantités demandées et diminution de l'offre.
D'où, il y a carence c'est-à-dire la demande excède
l'offre. Il faut alors une pression pour revenir au point
d'équilibre.
A long terme, cela va pousser les offreurs à diminuer
leurs quantités. D'ou, il y aura rareté, ce qui entraînera
l'augmentation des prix. Cette augmentation va pousser les offreurs à
augmenter les quantités.
Au cas où l'équilibre n'est pas établi,
l'offre excède la demande et il y a surplus. Ainsi, il y aura des
invendus et nous tendrons à revenir au point d'équilibre.
A présent, nous allons montrer la diversité des
structures de marché.
*. La typologie des
marchés6
Selon leur nature, on distingue trois catégories de
marché :
( Le marché des biens et services où se confrontent
l'offre et la demande ; ( Le marché du travail ou s'échange la
force de travail ;
( Le marché des capitaux, le marché des
échanges, le marché monétaire et le marché
financier.
Selon leur structure, le tableau de Stackelberg montre les
différentes situations de marché que l'on peut rencontrer, en
fonction du nombre d'offreurs et de demandeurs.
6 J. LONGATTE et P. VANHOVE, Economie
générale, éd. DUNOD, Paris, 579p, 2001.
Tableau 1. Tableau de Stackelberg
|
OFFREURS
|
Un
|
Quelques-uns
|
Multiples
|
DEMANDEURS
|
Un
|
Monopole Bilatéral
|
Monopsone Contrarié
|
Monopsone
|
Quelques-uns
|
Monopole Contrarié
|
Oligopole Bilatéral
|
Oligopsone
|
Multiples
|
Monopole
|
Oligopole
|
Concurrence Pure et Parfaite
|
*. Les marchés de concurrence pure et
parfaite
La concurrence pure et parfaite est un modèle
théorique de concurrence qui se rencontre très peu dans la
réalité mais qui doit servir la référence. Une
sorte d'idéal théorique vers lequel il convient d'aller, qui a
été bien décrit par les économistes classiques et
néo-classiques. Une situation dans laquelle l'offre et la demande sur
les marchés concorderaient à perfection.
Pour cela, la concurrence pure et parfaite doit répondre
simultanément à cinq conditions qui sont les suivantes :
( l'atomicité du marché :
pensez à un atome, c'est-à-dire très petit et en
très grand nombre. Il s'agit d`une structure de marché dans
laquelle les offreurs (entreprises) et les demandeurs (ménages,
entreprises, administrations) sont en très grand nombre de pouvoir ou
d'influence sur le marché par les décisions qu'il prend.
( l'homogénéité du
produit : les produits proposés sont homogènes lorsqu'il
vend un produit, identique ou un produit qui présente les mêmes
caractéristiques et les mêmes performances. Pour l'acheteur, les
produits sont homogènes, lorsqu'il achète de façon
indiffénte le produit de l'entreprise A ou celui de l'entreprise B.
( la libre entrée sur le marché
: tout acteur économique doit avoir la possibilité
d'entrer sur le marché pour acheter ou pour vendre, mais
également celle de pouvoir librement se retirer du marché. Pour
une entreprise nouvelle, il ne doit pas exister de barrières ou
d'obstacles à son implantation ni par la suite à son
activité de production. Aussi, doit-elle pouvoir se retirer du
marché, elle le juge nécessaire. En terme économique, on
parle d'un marché fluide.
( la transparence du marché : un
marché est transparent à partir du moment où tous les
acteurs ont une parfaite information des produits,des quantités offertes
et demandées, des prix, des conditions de vente,etc. Pour que cela soit
possible, l'information doit être gratuite et accessible à tout le
monde.
( la mobilité des facteurs de
production: la mobilité implique que les facteurs de
production, tant le travail que le capital, puisse se déplacer du
marché d'un produit à celui d'un autre produit. Pour le facteur
travail, on parle de la mobilité géographique (pouvoir se
déplacer d'un lieu vers un autre, par exemple pour une d'activité
professionnelle, d'une profession vers une autre).
Il suffit que l'une des 5 conditions ci- dessus ne soit pas
remplie et la concurrence est dite imparfaite.
*. Les marchés de concurrence
imparfaite
C'est écrit dans tous les manuels : pour que le
marché fonctionne à l'avantage des consommateurs, il faut que la
concurrence qui y règne soit pure et parfaite.
Pure, car aucun des concurrents ne pèse assez lourd
pour pouvoir agir unilatéralement et directement sur le prix du
marché. Parfaite, car tous les acteurs disposent d'une information
complète et gratuite de concurrence.
Il est bon de rappeler ici, les cinq conditions de la concurrence
pure et parfaite, à savoir :
· L'atomicité du marché ;
· La transparence ;
· La fluidité ;
· L'homogénéité ;
· La mobilité ;
Ce modèle de concurrence pure et parfaite n'existe
qu'en théorie. On le considère comme une référence,
vers lequel il convient d'aller, pour permettre le bon fonctionnement du
marché de concurrence.
Mais en réalité, la concurrence est imparfaite car
au moins une des cinq conditions ci-dessus n'est pas réunies.
> L'atomicité est une des conditions qui n'est que
rarement réunie. Deux cas de figure de structure de marché se
présente généralement: le monopole et l'oligopole.
Le monopole est la situation dans la quelle se trouve une
seule entreprise pour un bien ou un service donné. Pour l'entreprise, il
n'y a donc pas de concurrent et elle peut fixer ses prix comme elle l'entend,
le client n'a pas d'autres possibilités que de décider d'acheter
ou de ne pas acheter. L'entreprise en situation de monopole fixe son prix au
niveau où elle maximise son profit, au lieu que le prix lui soit
imposé par le marché.
L'oligopole est la situation dans laquelle une production est
le fait d'un petit nombre de grandes entreprises face à un grand nombre
d'acheteurs. Les entreprises en situation d'oligopole peuvent adopter plusieurs
comportements :
· L'oligopole de combat se rapproche d'une situation de
concurrence où chaque entreprise adopte une stratégie qui
consiste à mettre les autres en difficulté pour s'imposer sur le
marché.
· L'oligopole d'entente implicite se rapproche plus
d'une situation de monopole. Pour un certain nombre d'entreprises, la tentative
est souvent forte de limiter la concurrence de façon plus ou moins
formalisée. Il arrive souvent qu'au sein d'un oligopole, l'une des
firmes, la plus importante habituellement, soit reconnue par les autres comme
leader et chargée de fixer les prix sur lesquels toutes les autres
entreprises s'alignent.
Le consommateur n'a pas trop le choix, et il lui est difficile
de faire jouer la concurrence si les entreprises s'entendent entre elles. Le
duopole est une variante de l'oligopole, où deux grandes entreprises
seulement dominent le marché.
> La transparence est une condition essentielle donnant
accès à toutes les informations du marché (produits, prix,
concurrents, etc.), informations gratuites et disponibles à tous, de
manière à permettre les bonnes décisions en toutes
connaissances de cause.
> La fluidité est une condition qui est, à
l'évidence, centrale : c'est elle, en effet, qui permet à des
nouveaux producteurs d'apparaître, dès lors que la
profitabilité d'une production donnée se révèle
intéressante, ou, à l'inverse, à des entreprises en place
de cesser une production qui se révèle insuffisamment rentable
pour se reconvertir dans d'autres activités. Grace à cette
liberté d'entrer et de sortir, les prix pratiqués attirent ou
repoussent les investissements.
Parmi les obstacles, il est possible d'en mentionner
principalement trois :
V' Les économies d'échelles ;
' Les besoins en capitaux ;
V' l'accès au circuit de distribution.
> L'homogénéité des produits est pour
le consommateur une donnée de plus en plus rare. Car les entreprises,
depuis bien longtemps, ont compris que, pour échapper à la
concurrence directe, il valait mieux proposer des produits différents ou
similaires mais en tout cas bien différent dans l'esprit du
consommateur. Les entreprises adoptent alors une stratégie de
différenciation, qui permet à une entreprise se trouvant dans la
même branche d'activité que ses concurrentes, de proposer des
produits différents par la qualité, le service
après-vente, l'innovation.
On parle souvent ici de concurrence monopolistique : un grand
nombre d'entreprises de tailles différentes avec des produits
hétérogènes.
L'hétérogénéité est le résultat de
l'existence de labels, marques de publicités, d'emballages
différents, de présentation et de formes différentes pour
des produits destinés à la satisfaction du même besoin.
Cette situation a été analysée par plusieurs
économistes dont Joan Robinson.
Ainsi, pour une firme, réussir sa
différenciation permet d'atteindre une position de quasi-monopole, de
fidéliser la clientèle, et ainsi de fixer un prix plus
élevé que dans une situation de concurrence.
> La mobilité des facteurs de production est, en
réalité, réduite. D'une part, la mobilité du
capital technique est rendue difficile par les coûts de transfert. Mais
il n'empêche que l'on assiste à beaucoup de délocalisations
d'entreprises qui vont s'installer ailleurs, afin de bénéficier
de conditions de production plus avantageuse. D'autre part, la mobilité
du facteur travail est fortement limitée par des contraintes sociales,
culturelles et linguistiques.
Certains économistes vont même plus loin : la
concurrence imparfaite est nécessaire au bon fonctionnement du
système capitaliste, car elle réduit les risques des entreprises,
donc les incite à innover et à investir.
Source :
www.écobacsms.com
*. Les marchés
contestables7
La notion de marché contestable résulte des
études faites par Baumol, Panzar et Willig en 1982, qui estiment que la
concurrence n'est pas relative au nombre d'offreurs et de demandeurs sur un
marché, mais à la possibilité d'entrée et de sortie
du marché.
Ainsi, ce qui permet d'éviter des hausses
démesurées de prix est le fait que même un nombre
réduit d'offreurs conduirait ceux-ci à se comporter comme s'ils
étaient en situation de concurrence.
Un marché contestable est celui qui se
caractérise par l'absence de coilts d'entrées et sorties
c'est-à-dire des nouveaux concurrents peuvent chercher à
s'accaparer les profits qui y sont réalisés. D'où,
l'entrée est libre. La sortie du marché doit elle aussi
être libre pour que celui-ci soit qualifié de contestable. Cela
signifie que l'entreprise peut se retirer de la concurrence sans pertes
dommageables.
I.3. La fixation du prix d'un bien par le marché
Le prix permet d'évaluer le niveau de vente et de
déterminer la rentabilité d'une entreprise. Sa fixation
apparaît comme une décision importante qui, dans la
majorité des cas, est la résultante de l'addition des
différents coilts. Mais il n'est pas question d'ignorer le consommateur
et la concurrence.
I.3.1. La fixation du prix d'un bien en fonction du
cout
Les coûts constituent la somme des charges engagées
pour tel produit ou telle fonction. On distingue :
a. Les coûts fixes, constants quelle que soit la
production ou les ventes (charges de structure, amortissements, location ;
assurances, ...) et les coilts variables, varient en fonction de la production
(matières premières, consommation d'eau,
électricité, commission des vendeurs,...) ;
b. Les coilts directs, sont directement imputables au coilt
d'un produit (matières premières, salaires des ouvriers,...) et
les coilts indirects sont directement imputables à aucun produit et
doivent faire l'objet d'une répartition entre les différents
produits (lubrifiants, salaires du personnel administratif, frais de
chauffage,...)
c. Les coûts complets : le total des charges
engagées pour la production et la distribution du produit et les
coûts partiels sont les coûts calculés à un stade
d'analyse intermédiaire par rapport au stade final de la distribution du
produit (coüt d'achat, coilt de distribution).
L'ensemble des coilts permet de définir un prix de revient
c'est-à-dire payé pour la fabrication et la distribution du
produit.
L'entreprise peut alors définir son prix de vente en
fonction du coilt ou du seuil de rentabilité.
7 Jacques GENEREUX, Economie politique
2.Microéconomie, Paris, éd. Hachette, 2004.
a) Fixation du prix à partir du
coût
Prix de vente = coût de revient complet +
Marge
La marge ajoutée au coût de revient permet de
dégager un bénéfice, elle est fixée en fonction en
fonction des objectifs et des contraintes. Cette marge est exprimée en
pourcentage du coût de revient (taux de marge) ou du prix de vente (taux
de marque). Avec cette méthode, les coûts doivent être
partiellement connus.
Prix de vente = coût partiel +
contribution
Les coûts partiels les plus souvent utilisés sont
le coût direct et le coût variable. La contribution, dans le cas
présent, représente une marge qui contribue à couvrir
indirectes ou fixes et à dégager un bénéfice.
Dans le commerce de détail, des coefficients
multiplicateurs sont utilisés pour calculer le prix de vente à
partir du prix d'achat.
Dans l'industrie, les biens dont les caractéristiques
doivent être particulièrement adaptées à l'acheteur
sont réalisés de façon spécifique. Chaque commande
nécessite un devis, dont le coût devient le support unique.
b) Fixation du prix à partir du seuil de
rentabilité
Le seuil de rentabilité est défini comme le
seuil d'équilibre pour qu'une entreprise ne fasse ni
bénéfice, ni perte c'est-à-dire lorsque la marge sur
coûts variables couvre les coûts fixes.
SR = charges fixes x chiffre d'affaires Marge sur
coûts variables
|
Cette méthode qui repose sur le volume d'activité
et de profit, permet de mieux mesurer l'impact d'une hausse de prix de vente
sur le bénéfice.
I.3.2. Fixation du prix d'un bien en fonction des
consommateurs8
Le prix d'un bien selon les économistes est fonction du
croisement de l'offre et de la demande. La demande apparaît comme une
donnée privilégiée et impérative du marché.
Nous étudierons l'élasticité de la demande par rapport au
prix et ensuite le prix d'acceptabilité.
1. Elasticité de la demande par rapport au
prix
La demande d'un produit susceptible d`être
achetée par les consommateurs à un prix donné. La courbe
de la demande est, en générale, une fonction décroissante
: plus le prix diminue, plus la demande augmente, mais elle peut varier de
manière différente, suivant le produit ou la conjoncture
économique générale.
quantités (demandées)
0 q1 q2 q3
Prix (Unitaire)
p1
p2
p3
L'élasticité de la demande est une notion
utilisée pour savoir dans quelle mesure les ventes reflètent les
fluctuations des prix.
On peut constater deux effets :
( l'effet de Veblen (effet de snobisme) : plus
le prix d'un produit est élevé, plus certains consommateurs
achètent ce bien afin de se distinguer socialement.
( l'effet de Giffen : qui correspond à
la réduction de la demande de biens coûteux compensée par
un accroissement de la demande de biens de première nécessite
lorsque les prix de ces derniers augmentent (essentiellement dans les pays en
voie de développement et en période de crise).
2. Le Prix d'acceptabilité (prix
psychologique)
Le prix psychologique est le prix pour lequel il y aura le
plus grand nombre de consommateurs potentiels .la méthode consiste
à interviewer un échantillon représentatif d'une
population mère qui est notre cible, et à lui poser deux
questions :
( au-dessus de quel prix n'achèteriez-vous pas ce produit,
car vous le trouveriez excessif ?
( en-dessous de quel prix considérez-vous que le produit
est de qualité médiocre ?
8
http://
www.entreprisescanada.ca
I.3.3 Fixation du prix d'un bien en fonction de la
concurrence
On peut distinguer trois attitudes dans la fixation des prix en
fonction de la concurrence :
1) les entreprises fixent leur prix aux niveaux du prix moyen
du marché. Elles s'alignent sur les prix pratiques par leurs concurrents
qui dominent afin d'éviter une confrontation sur les prix (guerre des
prix). Cette méthode est utilisée lorsque les coûts sont
males connus. La rentabilité procurée par le prix moyen du
marché est insuffisante, ou l'entreprise est en position faible
(concurrence vive ou oligopole).
2) Les entreprises leaders, qui sont en position de force sur
le marché décidant d'un prix inférieur ou supérieur
à celui du marché. Elles choisissent un prix bas pour
accroître leur part de marché ou maintiennent un prix
élevé pour accroître leur profit.
3) Les entreprises peuvent enfin choisir un prix
élevé que la moyenne car elles pensent que le consommateur
acceptera de payer ses prix pour ou une entreprise auxquels il est
fidèle (produit de luxe).
I.3.4. Modulation du prix de base
L'acheteur peut demander des modulations sur le prix
proposé par le vendeur, mais il peut aussi se voir imposer une
augmentation en raison des prestations connexes ou contrat.
Les prix pratiqués par le vendeur sont
répertoriés dans un barème de base. Les modulations du
tarif de base sont regroupées au sein de barème
d'écarts.
Ces variations de prix résultent des critères
suivants :
( la distance ;
( les réductions accordées ;
( les prestations connexes (crédit, livraison, ...) ;
( les prix promotionnels ;
( les révisions de prix.
Dans tous les cas, il faut se prémunir contre les
pratiques discriminatoires et ne pas dissimiler des avantages consentis sous
des fausses appellations.
CHAPITRE
II. LA RELATION PRIX DU PETROLE-NIVEAU GENERALE
DES
PRIX
2.1. L'importance économique du
Pétrole
Le pétrole, du latin petra
pierre et oleum huile (soit huile de pierre), est une roche liquide
carbonée, ou huile minérale. Énergie fossile, son
exploitation est l'un des piliers de l'économie industrielle
contemporaine, car il fournit la quasi totalité des carburants liquides.
Le pétrole est aussi souvent appelé or noir en
référence à sa couleur noire et à son prix
élevé.
Au cours de plusieurs conflits dans le monde, les produits
pétroliers dont les effets de la variation du prix font l'objet de notre
étude, ont une utilité et un rôle négligeable dans
toute économie.
Sa consommation, en fait, est un indice d'activité
économique et sociale plus significatif que celui de la consommation des
autres produits. Le développement économique d'un pays
dépend en majeure partie des produits pétroliers et cela n'est
plus à démontrer ; car il existe une corrélation entre le
prix du pétrole et le niveau général des prix.
Pour s'en convaincre, il suffit d'observer au lendemain de
l'augmentation du coilt du pétrole, l'agitation
généralisée dans différents secteurs de la vie
nationale, du petit commerce aux grandes unités de production, de
sociétés de transport, tout se chambarde et les prix
s'emballent9.
Le pétrole occupe en ce 21ème
siècle la place qu'avaient occupé autrefois le charbon au
19ème siècle et celle qu'occupe éventuellement
en ce même siècle, l'informatique. Cette source d'énergie
la plus utilisée dans le monde fournit beaucoup de sortes de carburants
notamment l'essence, le mazout, etc. elle est à la fois source
d'énergie et matière première pour certaines
industries.
On emploie le pétrole comme matière
première dans l'industrie chimique et dans la production de carburants.
Le pétrole et ses dérivés sont utilisés dans la
production de médicaments, de produits agrochimiques et alimentaires, de
matières plastiques, de matériaux de construction, de peintures,
ainsi que dans la production électrique.
En fait, notre civilisation industrielle moderne dépend
du pétrole et de ses dérivés ; la structure physique et le
mode de vie des communautés urbaines entourant les grandes villes sont
le résultat d'un approvisionnement en pétrole à grande
échelle et peu coûteux. C'est la première source
d'énergie mondiale, il fournit près de la moitié de la
demande totale d'énergie primaire.
Il nous faudrait cependant mettre en exergue le fait que les
produits pétroliers interviennent en amont pour le secteur primaire
(pour les produits agricoles dans la phase de la production, dans la mesure
où tous les engins facilitent le labourage, la pulvérisation,
9 KALONJI NTALAJA, carburant dans le rôle des
prix du carburant au Zaïre,I.R.E.S. Lettre mensuelle
n°2,1980,p8.
le rabotage, le moissonnage et tant d'autres services ont recours
au produits pétroliers pour fonctionner.).
En aval dans la phase de la distribution des denrées de
la production agricole et autre, car en Rdc par exemple, très souvent
les lieux de production sont très éloignés de lieux de
distribution, ainsi pour acheminer les denrées alimentaires aux points
de vente ou de consommation, il faudrait la présence des produits
pétroliers.
Le développement de l'industrie
pétrolière a fourni les carburants liquides qui ont permis la
deuxième révolution industrielle et a donc
considérablement changé le cours de l'histoire. En ce sens, le
pétrole est véritablement le successeur du charbon, qui avait
rendu possible la première révolution industrielle. Son
utilisation est également source de controverses, car ses utilisations
conduisent l'homme à dégrader l'environnement, plus ou moins
directement.
Le pétrole étant le plus gros commerce de la
planète en valeur (et en volume), il modifie considérablement les
flux de devises. Les grands pays producteurs disposent de recettes telles que
leurs gouvernements ont souvent un excédent public à placer, qui
leur donne un poids financier important. Par exemple, vers 1998, la Russie
avait une dette publique très importante et semblait proche de la
cessation de paiements. Depuis, la hausse du prix de pétrole et celle de
sa production lui a permis d'engranger des recettes fiscales telles que la
dette a été pratiquement remboursée et que le pays a la
troisième réserve de devises au monde en 2006.
2.2. Le prix du pétrole, un prix de
structure
L'augmentation de la facture pétrolière a un impact
négatif sur les performances macroéconomiques des pays
importateurs de pétrole au travers de plusieurs mécanismes :
( elle détériore la balance commerciale en
augmentant le montant total des importations ;
( elle a un impact immédiat sur l'inflation et
réduit ainsi le pouvoir d'achat des ménages, ce qui diminue leur
consommation et/ou leur épargne ;
( elle augmente le prix des consommations intermédiaires
et donc les coûts de production des entreprises, ce qui s'apparente
à un choc de productivité négatif ;
( selon le pouvoir de négociation des salariés
et le degré de concurrence sur le marché des produits, elle
entraîne une réduction du taux de marge des entreprises et/ou une
augmentation du prix de l'ensemble des biens dont le coût de production a
augmenté du fait de la hausse des cours du pétrole ;
V' confrontées à l'accélération de
l'inflation, les banques centrales relèvent leurs taux
d'intérêt directeurs ;
V' l'effet combiné des mécanismes
précédents est de ralentir l'investissement et l'activité,
ce qui contribue à détériorer la situation de l'emploi.
*. Mécanisme de fixation de prix de carburant
terrestre
Tout au long de ce point, nous allons étudier le
mécanisme de fixation de prix de carburant terrestre en Rdc.
Le Décret-Loi du 20 mars 1961 relatif aux prix, tel que
modifié par l'Ordonnance Loi n° 83-026 du 12 septembre 1983,
stipule qu'en République Démocratique du Congo, la fixation des
prix des biens et services relève du domaine des propriétaires de
ces dits biens et services. Toutefois, exception est faite pour certains
produits parmi lesquels nous citons les carburants terrestres. Par le fait de
leur caractère stratégique dans l'économie nationale,
leurs prix sont régentés par l'Etat qui s'en réserve un
droit de regard et le monopole de publication car en fait les prix des
carburants terrestres sont publiés par Arrêté
Ministériel.
Le regard de l'Etat sur les prix des carburants terrestres se
réalise non seulement par le Ministère du Pétrole
ministère tutélaire du secteur, mais également par le
Ministère de l'Economie à travers le Comité de Suivi de la
Structure de prix.
Les prix de carburants sont déterminés et
présentés dans un tableau appelé Structure de prix
des carburants qui comprend plusieurs rubriques. Il existe, en
République Démocratique du Congo, deux types de structures de
prix des carburants ; l'un pour les carburants terrestres notamment l'essence,
le pétrole, le Gasoil, le Fomi et le Gaz ; et l'autres pour les
carburants aériens : le jet A1 et l'Avgas.
La structure de prix des carburants terrestres donne les prix
des différents types de carburants terrestres utilisés dans le
pays selon que ces types de carburants seront vendus dans l'une des trois zones
territoriales retenues dans les calculs des prix.
*. STRUCTURE DE PRIX
La structure de prix des carburants terrestres, telle
qu'élaborée en République Démocratique du Congo,
peut être définie comme un tableau qui donne :
V' les prix de l'essence, du pétrole, du gasoil, du Fomi
et du Gaz, pour les trois différentes zones géographiques
retenues qui sont l'Ouest, l'Est et le Sud;
V' les quotités prévisionnelles par m3
ou par Kg (pour le gaz) perçues par les différents intervenants
dans la structure.
Par ses différentes rubriques, la structure de prix des
carburants terrestres rémunère les différents intervenants
dans les prix de ces carburants. Elle permet aussi à l'Etat la
constitution de certaines réserves sous des rubriques telles que Stock
stratégique, Effort de reconstruction, ...
Lorsque la structure est élaborée, la structure
de prix est élaborée, on utilise alors le volume
prévisionnel pour déterminer les quotités que les
différents intervenants prélèveraient par M3
sur les produits vendus.
Ceci donne un caractère prévisionnel aux
enveloppes de prélèvements accordés étant
donné l'utilisation d'une grandeur prévisionnelle pour le calcul
des quotités à prélever par M3. Il sied de
noter que pour certains intervenants, les prélèvements se
réalisent sous forme de pourcentage.
*. ELÉMENTS COMPOSANTS
Ce tableau est composé de sept grandes rubriques :
a. Prix Moyen Frontière (PMF) : C'est la moyenne des
prix des différentes cargaisons de carburants importés par divers
fournisseurs pondérés par les quantités de ces cargaisons.
Pour chaque fournisseur, le prix de la cargaison comprend les
éléments suivants :
V' le Prix Platt's qui est un des prix du carburant de
référence tel que coté sur un des marchés mondiaux
des produits pétroliers de référence;
V' le Différentiel qui est un ensemble composé
des frais occasionnés pour l'acheminement des produits jusqu'aux
frontières du pays. Il est constitué du fret, de l'assurance, des
frais d'expertise, des frais SOCIR, ...
b. Frais de Distribution : ils sont constitués d'une
part des quotes-parts des différents intervenants autre que l'Etat : la
SOCIR, la Commission Nationale de l'Energie et SEP CONGO ; et de l'autre les
ressources des sociétés pétrolières commerciales,
c'est-à-dire leurs charges commerciales et leur marge
bénéficiaire.
c. Stock Stratégique / Effort de reconstruction :
C'est une forme de réserve soit en nature (produits stockés chez
SEP CONGO), soit en espèce (Compte dans une Banque de la place) que
l'Etat réalise en vue de faire face à une situation
donnée.
d. Fiscalité. Elle comprend :
V' le Droit d'entrée : taxe qui relève de la
fiscalité, il est défini comme un type d'impôts
particuliers sur la dépense ; il est perçu à l'occasion de
l'importation ou de l'exportation des marchandises. Il représente 15 %
du Prix moyen frontière fiscal qui est un forfait institué comme
base de calcul des éléments de la Fiscalité &
Parafiscalité.
V' le Droit d'accises qui est également une taxe
relevant de la fiscalité. Il est défini comme un type
d'impôt sur la dépense qui frappe séparément la
consommation de certains produits. Mais celui-ci représente 15 % de la
somme PMF Fiscal et Droit d'Entrée.
e. Parafiscalité : elle est composée
essentiellement de la surtaxe de transport. Le taux de celle-ci varie suivant
les produits. Pour l'essence, il est de 55 %; pour le pétrole de 15 % et
pour les autres produits, elle représente 45 % du PMF Fiscal. Il sied de
noter qu'il n'est pas appliqué une parafiscalité sur le FOMI.
f. Prix de Référence Réel : c'est la
rubrique des prix tels qu'ils devraient s'appliquer en tenant compte des
différents éléments de coûts.
g. Prix à la pompe : cette rubrique indique les prix des
carburants tels qu'appliqués à la pompe dans les
différentes zones du pays.
2.3. La hausse du prix du pétrole et
l'inflation
L'inflation est un déséquilibre cumulatif entre
le taux de croissance du produit national et celui des liquidités
monétaires. Elle se signale par une hausse des prix grave,
générale, durable et structurelle, mais elle ne s'explique pas.
Elle commence quand le processus de hausse de prix devient
cumulatif10.
L'édition de juillet 2006 des perceptives
économiques affirme que l'inflation sousjacente est un problème
grandissant. Malgré le ralentissement mondial, elle s'accentue tant dans
les pays avancés que dans les pays émergents. Dans bien des pays,
le renchérissement des produits énergétiques est à
l'origine de cette poussée inflationniste. Les cours du pétrole
ont largement dépassé en termes réels les points atteints
précédemment, en raison de la faiblesse des capacités
inutilisées qui fait craindre des pénuries et de
l'inélasticité de la demande.
La flambée des prix des carburants est attribuable pour
une large part à l'accentuation des problèmes de l'offre ainsi
qu'à la faible réactivité à court terme de l'offre
et de la demande à la hausse des prix11.
Sur le marché pétrolier, la forte poussée
des prix traduit la réaction atone de l'offre alors que les
capacités inutilisées étaient déjà minces au
début de la reprise mondiale. Il est généralement admis
que les capacités de production et de distribution mettront du temps
à se développer en raison de la montée en flèche
des coilts d'investissement, des contraintes d'ordre technologique,
géologique et stratégique, ainsi que de l'épuisement
progressif des gisements existant.
Dans ces conditions, il faut s'attendre à ce que les
capacités inutilisées demeurent très faibles et les
marchés tendus de façon durable. Le niveau systématique
élevé des prix du pétrole sur la courbe de contrat
à terme reflète en partie l'idée que seuls des prix
durablement élevés inciteront à réaliser des
énormes investissements nécessaires.
Dans cet environnement, le département de la direction
des études des fonds monétaires international s'exprime en ce
sens que les prix du pétrole sont très sensibles à tout
événement laissant entrevoir des risques, de perturbation de
l'offre à court terme, notamment au plan géopolitique.
Les conditions financières ont temporairement
amplifiée la poussée des prix du pétrole. En effet,
certaines variables financières, en particulier le taux de change,
influent
10 Seblon MPEREBOY MPERE, Economie
Monétaire, notes de cours, 3° Graduat Administration des
affaires et Sciences Economiques, UPC, 2008.
11 «Food and Fuel Prices-Recent Developments,
Macroéconomic Impact, and Policy Responses», in
http://www.imf.org
sur les prix du pétrole par leur effet sur l'offre et
la demande du pétrole. En revanche, il ne semble guère possible
d'affirmer que le regain d'intérêt des investisseurs pour le
pétrole ait influencé l'évolution des prix de ce produit,
même si les facteurs purement financiers, notamment les changements
d'humeurs des marchés, peuvent influer à court terme sur le
prix.
En ce qui concerne les produits alimentaires de base, la
flambée récente des prix résulte de la conjonction de
plusieurs facteurs. L'accroissement de la demande, qui traduit en partie la
croissance vigoureuse des pays émergents et en développement, a
en général été plus rapide que la croissance de
l'offre de nombreux produits alimentaires ces 8 à 10 dernières
années, notamment les principales céréales et les huiles
comestibles. Les stocks mondiaux de ces denrées sont ainsi tombés
à des niveaux faibles que l'on ne connaissait plus depuis le milieu des
années 7012.
La hausse des prix du pétrole, cependant, n'affecte pas
tous les pays au même degré. Mesurée en euros et en Droits
de Tirage Spéciaux (DTS), la poussée des prix est moins
spectaculaire qu'en dollar en raison de la dépréciation de la
monnaie américaine, dans laquelle les producteurs de pétrole
facturent leur marchandise13. L'affaiblissement du dollar a
joué un rôle, mais le problème fondamental réside
dans le faible niveau de l'excédent de capacités et la
persistance probable de vives tensions sur le marché
pétrolier.
La hausse des prix du pétrole a eu d'effet sur
l'activité et l'inflation mondiale. Depuis des années,
l'augmentation des cours pétroliers est due à l'accroissement de
la demande ; l'intensité énergétique des économies
a diminué, la compétitivité des marchés du travail
s'est accrue ; les cadres de politique monétaire ont gagné en
crédibilité. La vigueur de la croissance mondiale et la hausse
des produits de base autres que les combustibles ont atténué les
effets du renchérissement du pétrole sur la balance commerciale
de nombreux pays, notamment celle des pays en développement, affirme le
Fonds monétaire International lors du communiqué de presse
n°08/156 du 01 Juillet 2008.
La répercussion des hausses des prix du pétrole
sur l'inflation sous-jacente a été très limitée ces
dernières années, en accord avec l'importance croissante
donnée par les autorités monétaires à la
surveillance ou aux objectifs d'inflation sous-jacente, et donc avec les
anticipations selon lesquelles la politique monétaire s'emploiera
à neutraliser toute répercussion de la hausse des prix à
la consommation sur les salaires et sur les prix hors énergie. A plus
long terme, la crédibilité renforcée des politiques
monétaires devrait empêcher que les hausses du prix du
pétrole ne s'enracinent dans les anticipations d'inflation au point de
nécessiter un relèvement substantiel des taux
d'intérêt nominaux.14
Les prix du pétrole brut et des produits
raffinés, par exemple, ont augmenté rapidement dans les
premières années du nouveau millénaire, atteignant en
valeur réelle des niveaux qui n'avaient pas été
enregistrés depuis le début des années 80.
12 FMI, Perceptives de l'économie mondiale,
ralentissement mondial et hausse de l'inflation, washigton, DC
20431 Etats-Unis, Juin 2008.
13 FMI Bulletin, Renchérissement de
l'énergie, volume 36, numéro 14, Décembre 2007.
14 Perspectives économiques de l'OCDE n°
76
Lors des deux premiers chocs pétroliers des
années 70 et 80, l'inflation et le chômage s'étaient
considérablement aggravés en Afrique et dans les PMA. Face
à la remontée actuelle des prix du pétrole, l'application
de politiques monétaires et budgétaires relativement prudentes a
permis dans une certaine mesure d'inverser la tendance15.
Cependant, des signes de pression inflationnistes commencent
à apparaître. Aux prises avec un affaiblissement de la demande et
une hausse des coilts de l'énergie, les entreprises doivent en outre
faire face à des revendications salariales. Dans un certain nombre de
pays, dont le Burundi, la République démocratique du Congo et les
Seychelles, l'inflation augmente déjà rapidement. La Banque
africaine de développement estime que, s'il se maintient, le niveau
élevé des prix du pétrole se traduira en 2006 par une
hausse moyenne de l'inflation de 2,6 points de pourcentage pour les pays
africains importateurs de pétrole.
Comme le montre le cas du café, l'impact
s'exerçant sur l'agriculture orientée vers l'exportation peut
être particulièrement grave. L'agriculture emploie la majeure
partie de la population dans la plupart des pays d'Afrique et joue un
rôle important tant pour la sécurité alimentaire que pour
les recettes en devises. Or les agriculteurs sont à présent
confrontés à une augmentation des prix du carburant
utilisé pour faire fonctionner le matériel agricole et les
systèmes d'irrigation. De surcroît, le renchérissement des
fournitures à forte intensité énergétique telles
que les engrais se traduit par une baisse de leur consommation et une moindre
productivité.
15 Banque africaine de développement. «La
flambée des prix du pétrole et l'économie
africaine».Document de réflexion élaboré pour les
assemblées annuelles de 2006, Ouagadougou (Burkina Faso).
CHAPITRE
III. LA HAUSSE DU
PRIX DU PETROLE ET LE NIVEAU DES PRIX EN RDC
3.1. Les facteurs à la base de la hausse du prix
du pétrole
Au cours des années qui délimitent notre
travail, de nouveaux prix de l'essence sont entrés en vigueur sur le
territoire national. En effet, la gazoline 95 est passée de 164 à
173 gourdes et la gazoline 91 de 159 à 171 gourdes alors que les prix du
gasoil et du kérosène ont augmenté respectivement de 5 et
de 8 gourdes pour se fixer à 103 et 104 gourdes.
À bien analyser les détails de la structure des
prix publiés dans l'avis des autorités compétentes, on se
rend compte que le circuit emprunté par le pétrole et qui
détermine son prix est en grande partie responsable de la cherté
du pétrole à la pompe. De son coût d'acquisition du
fournisseur au prix à la pompe, le prix du pétrole accuse une
hausse de 109,34 %. En plus de l'augmentation des prix sur le marché
international, les consommateurs des produits pétroliers paient aussi la
distance, la vérification, les taxes, les intermédiations et le
stockage. Tout pour faire du pétrole un véritable
casse-tête.
Outre la hausse vertigineuse des prix du baril de
pétrole sur le marché international ces dernières
années, environ une dizaine de frais et taxes locaux contribuent
à faire grimper les prix à la pompe.
Il s'agit :
1' des frais financiers ;
1' des frais de vérification ;
1' des droits de douane ;
1' des frais portuaires ;
" des droits d'accise ;
1' une redevance carburant ;
i' des marges compagnies et distributeurs ;
i' de coût du transport en province et des accises
variables.
La gazoline 95 s'achète au fournisseur au prix de 2,175
dollars américains, soit 82,65 gourdes. Après son long trajet, ce
prix s'élève à 4,5526 dollars, soit un montant de 173
gourdes au taux de 38 gourdes pour un dollar.
Par ordre d'importance, les droits de douane
représentent les charges les plus élevées. 49,9214 gourdes
et sont prélevées sur chaque galon de gazoline 95, ce qui
représente 60,4 % du coût d'acquisition initial. Puis, on
retrouve, par ordre d'importance, les marges de revenus des compagnies et des
distributeurs qui se fixent à 9,9712 gourdes chacune, soit 12,06 % du
coût d'acquisition initial.
Viennent ensuite les assises variables qui totalisent un
montant additionnel de 6,5956 gourdes représentant 7,98 % du prix de
base. Ce montant est proche des frais de vérification estimés
à 4,3185 gourdes, soit près de 5,23 % de la valeur initiale.
À ces frais, il faut ajouter les frais financiers de
3,7193 gourdes (4,5 % du coût initial), les frais portuaires de 0,38
gourdes (0,5 % du coût initial), les droits d'accise de 3,3066
gourdes (4 % du coût initial), redevance carburant d'une
gourde (1,21 %), et le transport vers les provinces de 1,1663 gourde (1,41
%).
*. Qui bénéficient de ces taxes et frais
?
La première tentation d'un analyste est de comparer les
frais qui iront au Trésor public et ceux qui iront au secteur
privé. Le premier comprendrait les frais de vérification, les
droits de douane, les frais portuaires et les accises variables. Ce paquet
ferait un total de 64,5221 gourdes représentant 78,07 % du coût
d'acquisition initial du galon de gazoline 95.
La deuxième catégorie regroupe les frais
financiers, les marges des compagnies et des distributeurs et les redevances
carburant qui totalisent une somme de 24,6617 gourdes, soit 29,84 % du prix de
base du galon de gazoline 95. On se rend compte que la majorité des
frais prélevés sur les produits pétroliers alimentent le
Trésor public. Pour se prononcer sur les bénéficiaires de
ces frais, il faudrait pouvoir identifier les utilisations faites par le
secteur public de ces fonds.
Mais, au moins un paradoxe se constate : l'État est
aussi un grand consommateur de produits pétroliers à travers le
fonctionnement des entités de l'administration publique. En taxant
très fortement les produits pétroliers, l'État
prétend se garantir un certain niveau de recettes lui permettant
d'assurer son fonctionnement ; mais, en même temps, il augmente ses
dépenses. La proportion de recettes générées par
une telle politique de tarification est-elle plus élevée que les
dépenses qu'elle engendre ? Sinon, une révision de la structure
de tarification des produits s'imposerait.
On se demande même si certains frais
prélevés sont justifiés. Pourquoi faudraitil
prélever des frais de vérification sur les produits
pétroliers? A ce titre, il faut remarquer que le faible niveau des prix
à la pompe du gasoil et du kérosène est surtout du
à l'absence du prélèvement des droits de douane, pourtant
très élevés dans le cas de la gazoline 91 et 95. Ce
différentiel de taxes s'explique par le fait qu'au moment de la prise de
la décision sur la tarification des produits pétroliers, les
dirigeants se basaient sur l'hypothèse que les voitures consommant de la
gazoline appartenaient plutôt à la classe aisée alors que
les véhicules à moteur diesel étaient utilisées par
les couches défavorisées, notamment dans le transport public.
Cette structure devait faciliter les plus pauvres.
Mais aujourd'hui, le parc automobile affiche le profil
contraire. Les plus aisés utilisent des véhicules 4x4 diesel
alors que les taxis consomment de la gazoline. Le temps des taxis Peugeot
diesel est révolu. L'analyse de la structure des prix des produits
pétroliers renvoie aussi à celle du coût de
l'intermédiation.
En effet, Une marge de revenus est accordée aux
compagnies et une autre du même montant aux distributeurs. En clair, plus
d'intermédiaires il existe, plus le prix du bien ou du service est
élevé. A coté de la cherté du produit, le
consommateur est
confronté au problème du manque de qualité.
Après avoir payé toutes ces taxes, il risque de ne pas recevoir
la quantité correspondante et la qualité requise.
La proposition d'un barème de tarification uniforme
faite par le concessionnaire de véhicules en Haïti, Daniel
Gérard Rouzier, devrait retenir l'attention des dirigeants et des
parlementaires. Tout au moins, le barème de tarification en vigueur doit
faire l'objet d'analyse profonde dans un contexte marqué par la hausse
des prix sur le marché international alors que nous sommes des preneurs
de prix.
Souce. Le Matin
Soulignons aussi que le prix du pétrole est
influencé par trois types de facteurs qui échappent à
toute prévision : les facteurs climatiques, les facteurs politiques et
les facteurs économiques. Sur un marché du pétrole
très tendu tel qu'il se caractérise depuis deux ans, à
considérer nos années de référence, tout «
événement » de nature à réduire la
capacité de l'offre tend à pousser les prix vers le haut.
3.2. La transmission des effets de la hausse du prix du
pétrole sur l'économie congolaise
Dès lors qu'il y a hausse des prix du carburant
à la production, cela donne les implications automatiques sur la hausse
des prix de tous les produits, d'autant plus que notre économie est
extravertie. Tous les producteurs augmentent leur prix et leurs produits en
fonction de la hausse des prix du carburant.
Le deuxième élément est la devise
étrangère ($), ce qui influe sur la monnaie nationale. La bonne
politique serait que l'on vende tout en monnaie nationale (revaloriser la
monnaie nationale, FC), comme font d'autres pays. Mais il se fait
malheureusement en Rdc que toutes les monnaies du monde y ont cour.
Considérons le comportement général des
prix au cours de la période allant de Novembre 2003 à Novembre
2007. Dans cette analyse, nous avons retenu plus ou moins 31 produits comme
articles et denrées de base, lesquels sont repris dans le tableau 1 et 2
ci-dessous avec leur prix moyen de vente à la consommation.
Les observations et commentaires ont été
effectués en considération des prix
moyens pratiqués en franc congolais, en équivalent
en dollar américain, devise liée aux
transactions commerciales. Pour mémoire, la parité
FC et US$ au cours de la période
considérée se présente comme suit :
( Novembre 2003 : 1US$ ? 350FC ( Novembre 2004 : 1US$ ? 395FC
( Novembre 2006 : 1US$ ? 450FC ( Novembre 2007 : 1US$ ? 495FC
Tableau 2. Evolution des prix entre Novembre 2003 et
Novembre 2007 avec coûts en USD
N°
|
PRODUITS
|
UNITE
|
NOVEMBRE 2003
|
NOVEMBRE 2004
|
NOVEMBRE 2006
|
NOVEMBRE 2007
|
FC
|
USD
|
FC
|
USSD
|
FC
|
USD
|
FC
|
USD
|
01
|
Farine de froment
|
Sx45Kg
|
7.470
|
21,34
|
12.300
|
31,14
|
14.900
|
33,29
|
19.750
|
39,90
|
02
|
Farine de blé
|
Kg
|
180
|
0,51
|
250
|
0,63
|
350
|
0,78
|
650
|
1,31
|
03
|
Maïs en grain
|
Sx80Kg
|
14.000
|
40,00
|
16.800
|
42,53
|
19.000
|
42,22
|
25.000
|
50,51
|
04
|
Pain carré
|
Pièce
|
60
|
0,17
|
80
|
0,20
|
100
|
0,22
|
150
|
0,30
|
05
|
Riz importé
|
Sx50Kg
|
8.650
|
24,71
|
12.800
|
32,41
|
14.985
|
33,30
|
22.100
|
44,65
|
06
|
Riz importé
|
Sx25Kg
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
07
|
Banane plantain
|
Kg
|
600
|
1,71
|
800
|
2,03
|
900
|
2,00
|
1.000
|
2,02
|
08
|
Cosettes de manioc
|
Sx50Kg
|
7.300
|
20,86
|
12.950
|
32,78
|
15.000
|
33,33
|
18.000
|
36,36
|
09
|
Sucre (kwilungongo)
|
Schx5Kg
|
1.000
|
2,86
|
1.200
|
3,04
|
1.950
|
4,33
|
2.350
|
4,75
|
10
|
Haricots multicolores
|
Kg
|
500
|
1,43
|
750
|
1,90
|
900
|
2,00
|
1.300
|
2,63
|
11
|
Tomate concentrée
|
Boîte7gr
|
55
|
0,16
|
70
|
0,18
|
80
|
0,18
|
100
|
0,20
|
12
|
Poisson frais (mpiodi)
|
Kg
|
400
|
1,14
|
550
|
1,39
|
900
|
2,00
|
1.300
|
2,63
|
13
|
Poisson salé (importé)
|
Kg
|
2.000
|
5,71
|
2.100
|
5,32
|
3200
|
7,11
|
3.950
|
7,98
|
14
|
Sardine à huile (anny)
|
Boîte
|
180
|
0,51
|
250
|
0,63
|
285
|
0,63
|
350
|
0,71
|
15
|
Abats de boeuf
|
Kg
|
800
|
2,29
|
850
|
2,23
|
950
|
2,11
|
1.200
|
2,42
|
16
|
Viande « capa »
|
|
1.250
|
3,57
|
1.300
|
3,29
|
1.680
|
3,73
|
2.000
|
4,04
|
17
|
Viande à l'os
|
Kg
|
2.000
|
5,71
|
2.150
|
5,44
|
2.850
|
6,33
|
3.500
|
7,07
|
18
|
Poulet congelé
|
Kg
|
1.100
|
3,14
|
1.280
|
3,24
|
1.780
|
3,96
|
2.300
|
4,65
|
19
|
Bière (primus & skol)
|
P12
|
300
|
0,89
|
350
|
0,89
|
500
|
1,11
|
600
|
1,21
|
20
|
Boisson sucrée (fanta)
|
Blle72cl
|
100
|
0,29
|
150
|
0,38
|
200
|
0,44
|
250
|
0,51
|
21
|
Lait en poudre (boîte)
|
Blle30cl
|
950
|
2,71
|
1500
|
3,80
|
1.900
|
4,22
|
2.500
|
5,05
|
22
|
Huile de palme
|
400gr
|
150
|
0,43
|
220
|
0,56
|
300
|
0,67
|
400
|
0,81
|
23
|
Sel marin
|
Blle 72cl
|
1.750
|
5,00
|
2.000
|
5,06
|
3.850
|
8,56
|
4.350
|
8,79
|
24
|
Allumettes
|
Sx20Kg
|
80
|
0,23
|
150
|
0,38
|
180
|
0,40
|
190
|
0,38
|
25
|
Savon « coq »
|
Px10bte
|
50
|
0,14
|
90
|
0,23
|
80
|
0,18
|
90
|
0,18
|
26
|
Charbon de bois
|
Pièce
|
2.500
|
7,14
|
2.900
|
7,34
|
3.500
|
7,78
|
4.800
|
9,70
|
27
|
Paracetamol
|
Sac
|
20
|
0,06
|
40
|
0,10
|
50
|
0,11
|
60
|
0,12
|
28
|
Pénicilline 4000000u
|
Plqtte
|
160
|
0,46
|
170
|
0,43
|
175
|
0,39
|
200
|
0,40
|
29
|
Cigarettes ambassade
|
Flacon
|
270
|
0,77
|
380
|
0,96
|
480
|
1,07
|
600
|
1,21
|
30
|
Cigarettes tumbaco
|
Paquet
|
220
|
0,63
|
250
|
0,63
|
350
|
0,78
|
450
|
0,91
|
31
|
Ciment gris (local)
|
Paquet
|
2.985
|
8,53
|
3.350
|
8,48
|
4.800
|
10,67
|
8.000
|
16,16
|
|
|
Sx50Kg
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau 3. Variation des prix entre Novembre 2003 et
Novembre 2007 en rapport aux mouvements observés en dollar
US
N°
|
PRODUITS
|
Novembre 2003 à Novembre 2004
|
Novembre 2004 à Novembre 2006
|
Novembre 2006 à Novembre 2007
|
Novembre 2003 à Novembre 2007
|
01
|
Farine de froment
|
+45,92%
|
+6,90%
|
+19,86%
|
+86,97%
|
02
|
Farine de blé
|
+23,53%
|
+23,81%
|
+67,95%
|
+156,86%
|
03
|
Maïs en grain
|
+6,33%
|
-0,73%
|
+19,64%
|
+26,28%
|
04
|
Pain carré
|
+17,65%
|
+10%
|
+36,36%
|
+76,47%
|
05
|
Riz importé (50Kg)
|
+31,16%
|
+2,75%
|
+34,08%
|
+80,70%
|
06
|
Riz importé (25Kg)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
07
|
Banane plantain
|
+18,71%
|
-1,48%
|
+1,00%
|
+18,13%
|
08
|
Cosettes de manioc
|
+57,14%
|
+1,68%
|
+9,09%
|
+74,30%
|
09
|
Sucre (kwilungongo)
|
+6,29%
|
+42,43%
|
+9,70%
|
+66,08%
|
10
|
Haricots multicolores
|
+32,87%
|
+5,26%
|
+31,50%
|
+83,92%
|
11
|
Tomate concentrée
|
+12,50%
|
0%
|
+11,11%
|
+25%
|
12
|
Poisson frais (mpiodi)
|
+21,93%
|
+42,88%
|
+31,50%
|
+130,70%
|
13
|
Poisson salé (importé)
|
-6,83%
|
+33,65%
|
+12,24%
|
+39,75%
|
14
|
Sardine à huile (anny)
|
+23,53%
|
0%
|
+12,70%
|
+39,22%
|
15
|
Abats de boeuf
|
-2,62%
|
-5,38%
|
+14,69%
|
+5,68%
|
16
|
Viande « capa »
|
-7,84%
|
+13,37%
|
+8,31%
|
+13,17%
|
17
|
Viande à l'os
|
+4,73%
|
+16,36%
|
+11,69%
|
+23,82%
|
18
|
Poulet congelé
|
+3,18%
|
+22,22%
|
+17,42%
|
+48,09%
|
19
|
Bière (primus & skol)
|
+3,49%
|
+24,72%
|
+9%
|
+40,70%
|
20
|
Boisson sucrée (fanta)
|
+31,03%
|
+15,79%
|
+15,91%
|
+75,86%
|
21
|
Lait en poudre (boîte)
|
+40,22%
|
+11,05%
|
+19,67%
|
+86,35%
|
22
|
Huile de palme
|
+30,23%
|
+19,64%
|
+20,90%
|
+88,37%
|
23
|
Sel marin
|
+1,20%
|
+69,17%
|
+2,69%
|
+75,80%
|
24
|
Allumettes
|
+65,22%
|
+5,26%
|
-5%
|
+65,22%
|
25
|
Savon « coq »
|
+64,29%
|
-21,74%
|
0%
|
+28,57%
|
26
|
Charbon de bois
|
+2,80%
|
+5,99%
|
+24,68%
|
+35,85%
|
27
|
Paracetamol
|
+67,67%
|
+10%
|
+9,09%
|
+100%
|
28
|
Pénicilline 4000000u
|
-6,52%
|
-9,30%
|
+2,56%
|
-13,04%
|
29
|
Cigarettes ambassade
|
+24,68%
|
+11,46%
|
+13,08%
|
+57,14%
|
30
|
Cigarettes tumbaco
|
0%
|
+23,81%
|
+16,67%
|
+44,44%
|
31
|
Ciment gris (local)
|
-0,59%
|
+25,83%
|
+51,45%
|
+89,45%
|
Source. Ministère de l'économie, Direction
des approvisionnements, Rdc.
Au regard de ces tableaux, il apparaît que la situation
liée aux mouvements des prix est préoccupante et nécessite
un dépouillement et une analyse systématique des dossiers des
prix tant pour les producteurs locaux que pour les importateurs
impliqués dans la distribution des produits de consommation de masse.
Les écarts constatés au niveau des prix
pratiqués en monnaie de référence à savoir le
dollar US (cfr Tableau I et II) découleraient de la conjonction des
éléments repris ciaprès :
a) Dans le secteur de la production locale
( l'incorporation des charges non incorporables dans les
structures des prix et tarifs de services (pertes diverse non justifiés,
dons et libéralités, double imputation des charges, etc.) ;
( l'indexation fictive des salaires des travailleurs nationaux et
des taxes administratives dans les structures des prix ;
( la détention et rétention illicites des stocks
par les entreprises en positon de monopole ;
( les cartels et ententes entretenus par certaines entreprises
industrielles ou commerciales (Brasseries, Cimentaires, Minoteries, Sucreries,
Pétrolières,...).
b) Dans le secteur de produits
importés
V' l'utilisation des fausses factures fournisseurs ;
V' le cumul des marges bénéficiaires à
l'importation ;
( certaines grands importateurs- grossistes se font passer par
des détaillants achetant localement des produits importés, etc.
;
Dans ce cas des produits importés, il est souhaitable
de demander à L'OFIDA , l'ONATRA, l'OCC, l'OGEFREM et les transitaires
de collaborer étroitement avec le Ministère de l'économie
Nationale en lui communiquant régulièrement leurs manifestes
liés aux différents relevés des importations
effectués.
V' Relever également, l'interface que constituent les
fiduciaires entre l'Administration publique et les entreprises.
c) Dans le secteur des services
( la pratique par les transporteurs maritimes, aériens
et routiers de demi-tarifs à l'exportation et des tarifs pleins et
à l'importation, pénalisant ainsi le consommateur congolais ;
V' l'invention par les agences en douane des frais non
prévus par les textes qui le régissent.
*. Difficultés souvent
rencontrées
Il y a à déplorer :
V' le conflit de compétence entre la FEC et le
ministère de l'économie nationale ;
V' l'interférence des personnes non qualifiées dans
les missions de service dévolues au Ministère de
L'économie Nationale ;
V' le trafic d'influence caractérisé par les
recours des opérateurs économiques à des interventions des
autorités.
*. Suggestions
Le prix de vente d'un bien est fonction de son prix de revient
qui est tributaire de l'expression de ses conditions d'exploitation. Le
gouvernement, en vue de satisfaire la demande en biens et services de base,
doit envisager les mesures suivantes :
V' veiller de manière particulière et permanente
à l'application des prix justes et tarifs concertés ;
" lutter contre le comportement spéculatif de certains
opérateurs économiques ;
( protéger le pouvoir d'achat du consommateur et
réprimer sans complaisance les infrastructures constatées ;
' sanctionner conformément à la loi la pratiques
des prix prévisionnels servant à parer aux
"risques de change" qui, en
réalité, n'est qu'une hausse intentionnelle des prix ;
V' soutenir l'industrie locale face au dumping des produits
importés ;
V' renforcer le contrôle à la frontière pour
indigner l'érosion fiscale ;
( projeter des missions d'investigation dans les principaux
pays fournisseurs des produits de base (alimentation, matériaux de
construction, etc.) afin de disposer d'une banque de données fiables
liée aux coilts réels des marchandises à
destination de RDC (Fret maritime ou aérien,
Assurance...), ce qui permettrait d'élaborer des prix indicatifs utiles
à contenir les mouvements haussiers de prix ;
V' ordonner que les fiduciaires ne gênant nullement
l'action de la Puissance Publique en se positionnant en interface entre
l'Administration et les entreprises pour refuser de communiquer les
renseignements requis.
D'un point de vue macroéconomique, certaines analyses
démontrent qu'une hausse des cours du pétrole de 10 dollars par
baril pourrait réduire la croissance du commerce mondial de 1,5%. En
effet, l'augmentation du prix des produits pétroliers se traduit
généralement par un effet dépressif sur l'activité
et le commerce mondial. Quant à l'économie congolaise, qui est
extravertie, elle souffrirait davantage de cette flambée des prix du
pétrole étant entendu que le pays consomme le pétrole
qu'il ne produit pas.
La hausse du prix du pétrole constitue un facteur
aggravant la crise actuelle. Mais, contrairement à ce que prétend
la propagande des médias, elle n'a été qu'un facteur
aggravant et non la cause, ni même une cause importante de la crise
économique. L'évolution des exportations et des importations
constitue la principale cause de la crise en Rdc.
En effet, selon le cadre macroéconomique
révisé, l'économie congolaise enregistrait une croissance
moins forte par rapport aux prévisions initiales, qui proviendrait
principalement de la révision à la baisse de la production
pétrolière et des perspectives de croissance du secteur non
pétrolier. La baisse d'activité prévisionnelle dans le
secteur non pétrolier (particulièrement dans les branches
exploitation forestière, industries manufacturières,
électricité, gaz et eau, transports) refléterait, d'une
part, les retards enregistrés dans la mise en oeuvre des investissements
dans les secteurs publics.
Sur cette base, le PIB à prix constants
s'établirait 3772,4 milliards contre 3 875,1 milliards en 2006 selon les
prévisions révisées. Le taux de croissance réel
s'élèverait à 4,0% (au lieu de 5,2% prévu
précédemment) contre 6,6% en 2006 (selon les estimations
actualisées), entraînant une hausse du revenu normal par habitant
de 1,4% (2.101,0 dollars contre 2.184,8 dollars prévus initialement et
2.137,2 dollars en 2006). Les tensions inflationnistes devraient persister,
avec une progression de l'indice des prix à la consommation d'environ
21,5% en moyenne annuelle au lieu de 8% prévu initialement contre 21,4%
en 2006, à la suite notamment des problèmes récurrents du
trafic ferroviaire et des incidences négatives sur les prix des
matériaux de construction.
La Rdc se trouve dans une zone de turbulence
caractérisée par l'implosion du cadre macroéconomique et
les hésitations de la croissance économique. Dans un contexte de
hausse des prix du pétrole et l'appréciation de l'euro par
rapport au dollar américain sur le marché mondial, depuis fin
2007, l'économie ne devrait pas se réveillée
bientôt. La hausse des prix du pétrole n'est pas
bénéficiaire pour la croissance économique de la Rdc
étant donné qu'elle évolue plus rapidement que les
exportations primaires de la Rdc.
3.3. La relation hausse de prix du
Pétrole-Inflation en Rdc
Tout au long de ce point, nous allons analyser l'année, au
cours de laquelle l'inflation a été très
prononcée.
Les données préliminaires renseignent que les
opérations financières de l'Etat pourraient se solder par un
excédent d'au moins 4 millions de dollars US à fin novembre 2006.
Par ailleurs, il est observé un ralentissement de l'expansion de la base
monétaire, soit environ 3,9% en novembre contre 5,2% en octobre 2006. Il
se dégage ainsi un ajustement tant au niveau budgétaire que
monétaire résultant des mesures prises aux mois de septembre et
octobre.
Ces évolutions se traduisent déjà par une
certaine stabilité du taux de change. Au marché parallèle,
entre le 31 octobre et le 23 novembre 2006, le taux de change est passé
de 536,48 à 533,39 FC/USD, soit une appréciation de 0,6% de la
monnaie nationale par rapport au dollar américain. A l'indicatif, le
même taux de change est passé au cours de la période sous
revue de 533,41 à 534 FC/USD, soit une légère
dépréciation de 0,11 % de la monnaie nationale. Cette
dépréciation est attribuable aux effets de rattrapage du taux
indicatif par rapport au taux parallèle dans le cadre de la
réduction des écarts entre les deux taux.
Il est à signaler que l'écart entre les deux
taux est un indicateur de l'efficience et de la transparence du marché
de change. A fin octobre cet écart était de 0,8% et au 21
novembre 2006, l'écart est de 0. Ce qui implique que l'opérateur
économique est indifférent à évoluer soit au
marché parallèle ou au marché interbancaire.
Sur le front du marché des biens et services, ces
évolutions devraient aussi se traduire par un repli de l'inflation. A la
première semaine du mois de novembre, le taux d'inflation d'après
l'indice calculé par la Banque Centrale était de 0,82 % soit 3,3
% en glissement mensuel, contre 0,93 % la dernière semaine du mois
d'octobre soit 3,8 % en glissement mensuel.
De ce fait, l'ajustement budgétaire et monétaire
a commencé à exercer les effets même sur l'inflation.
Cependant, au cours de la deuxième semaine du mois de novembre, le taux
d'inflation s'est hissé à 1,06%, soit 4,3 % en glissement
mensuel. Il en découle une recrudescence de l'inflation après la
pose observée à la première semaine. Si l'ajustement
budgétaire et monétaire se poursuit, quel serait
l'élément à la base de cette inversion de tendance au
niveau de l'inflation ?
En effet, au 10 novembre 2006, le prix à la pompe est
passé de 490 à 510 FC le litre, selon que l'indique le tableau 1
ci-dessous, soit une augmentation de 4,08%. Cette révision à la
hausse du prix du carburant en Rdc expliquerait l'incrustation de l'inflation
constatée au cours de ces dernières semaines du mois de novembre
2006. Par ailleurs, cet ajustement ne trouve aucunement sa raison d'être
à l'heure actuelle, autant qu'il intervient tardivement et tient d'une
décision incohérente par rapport aux politiques conjoncturelles.
Trois éléments déterminent la modification du prix
à la pompe.
Il s'agit de :
( l'évolution du taux de change ;
( le prix moyen frontière (constitué
éléments ci-après : l'évolution des prix
internationaux du pétrole et le mode d'acheminement des produits) ;
( le volume - structure ou le niveau de production des
produits pétroliers. Lorsque l'un de ces trois éléments
varie en deçà ou au-delà de 5 %, on doit modifier le prix.
En dessous de 5%, aucune modification ne peut être entreprise. Et,
souvent, le volume-structure ne bouge pas beaucoup à court terme et
subit parfois des faibles variations.
Cependant, le taux de change, quant à lui, varie ; de
même que le prix moyen frontière qui se ressent de
l'évolution des prix internationaux, tandis que pour le mode
d'acheminement, il faut du temps pour qu'on parle de son
amélioration.
Or, on peut remarquer que pendant toute cette période
(depuis l'adoption conjointe des mesures d'ajustement monétaires et
budgétaires), le taux de change du Franc congolais est resté
relativement stable et le prix moyen frontière a baissé du fait
du repli des prix internationaux du pétrole selon que l'indique le
tableau ci-après. Par conséquent, aucune raison valable ne milite
en faveur de l'ajustement effectué en date du 10 novembre 2006 par le
ministère de l'économie.
L'on croît qu'il se serait référé
slIrement au passé, et aux fortes variations du taux de change connues
avant l'ajustement monétaire et budgétaire. Et pourtant, comme il
y a eu un autre ajustement du prix du carburant à la pompe à
cette période, notamment le 10 août 2006 (le litre passant de 460
à 490 FC), il fallait à cette date relever définitivement
les prix pétroliers aux fins d'absorption. Cela se serait
justifié autant qu'on se trouvait en pleine période de
dérapage du taux de change du Franc congolais, quant bien même les
prix internationaux du pétrole baissaient déjà.
Mais actuellement, ce qui est bien étrange, c'est
qu'aucun des éléments déterminants du prix du
pétrole relevé ci-haut n'a bougé. Le taux de change (cours
libre) est resté stable autour de 533 FC/USD, tandis que les prix
internationaux évoluent à la baisse depuis septembre 2006 aussi
bien que l'indique le tableau 2 ci-dessous. La modification du prix des
pétroliers à la pompe du 10 novembre dernier a donc
été fait par effet de rattrape : le coilt tardif de
l'ajustement.
*. CONSEQUENCES DE LA HAUSSE
La conséquence majeure de cette mesure isolée du
ministère de l'économie est l'effet
d'hystérèse sur l'ajustement attendu des politiques
budgétaire et monétaire. Ceci suppose qu'il faut une
appréciation du taux de change de plus de 5% (jusqu'à 507 FC/USD)
pour s'attendre à une révision des prix à la pompe. Or, le
prix du carburant a un effet psychologique important. Il s'agit là d'un
taux de change implicite (510 FC/USD). Il serait difficile de descendre en
dessous de ce taux. Par ailleurs, l'effet sur l'inflation est sans compte tenu
du poids des produits pétroliers sur l'indice des prix (près de
30%) et ses répercussions sur les autres prix des biens et services :
les transporteurs, les biens qui viennent de l'intérieur du pays~Ce qui
crée une spirale à large spectre.
Il fallait donc maintenir à 490 FC le litre du
carburant et que de son côté le Gouvernement s'emploie à
arriver au taux de 480 ou 490 FC/USD, ou à un taux dont la variation par
rapport au prix de la litre sera de moins de 5 %.
Deux tendances se sont prononcées favorablement à
cette mesure :
( la première est celle qui pense que cette
augmentation du prix du carburant entraînerait celle des contributions
(recettes) pétrolières... Nous pensons quant à nous que
cela constitue une aberration d'autant plus que la contribution des
pétroliers distributeurs s'évalue entre 10 et 6 millions de
USD/mois. Du fait de la consommation du carburant par l'Etat, on procède
à des compensations avec les pétroliers. Autrement dit, le
Gouvernement congolais ne perçoit jamais ces contributions. Bien au
contraire, il a des arriérés de paiement vis-à-vis des
distributeurs;
( la deuxième tendance est celle du FMI qui croît
que cet ajustement à la hausse du carburant a rétabli la
vérité des prix ; car cela va éliminer les files
d'attentes (qui n'ont jamais existé) et rétablir un
approvisionnement efficient du carburant. Dans ce sens que les
pétroliers ne seront pas amenés à rationner la
distribution de leurs produits.
Cet argument touche seulement certains pans de
l'économie (le secteur pétrolier...). Or, l'inflation touche
toute l'économie. Ainsi, entre s'attaquer à un mal qui implique
toute l'économie et celui qui concerne un seul secteur, quel est le
meilleur choix ? Par ailleurs, la généralisation de la hausse des
prix peut faire qu'aujourd'hui les employés du secteur pétrolier
réclament une révision de leurs salaires à cause de la
hausse dans d'autres secteurs.
*. QUELQUES OBSERVATIONS
Il y a donc nécessité d'une bonne coordination
ou d'une synchronisation entre d'une part les politiques conjoncturelles
(monétaire et budgétaire) et, d'autre part, celles structurelles
(portant sur la détermination des prix des produits de première
nécessité notamment). C'est le cas des prix des produits
pétroliers, de l'eau, de l'électricité, du ciment.
Lorsqu'il y a un ajustement au niveau conjoncturel (comme à l'heure
actuelle), il ne faut pas un désajustement au niveau structurel (comme
le fait le ministère de l'économie).
Le ministère de l'économie volerait donc
actuellement à contre courant des politiques conjoncturelles. Cela peut
facilement se lire même dans la détermination du prix du ciment.
On sait bien que celui-ci est fixé autour de 10 $ américain. Or,
aujourd'hui, en dépit de l'appréciation de cette monnaie par
rapport au Franc congolais, le prix est passé à 18$ US.
Si c'est le dollar qui se dépréciait cela se
justifierait. Que le prix en Franc soit revu, cela aurait été
également accepté du fait de sa dépréciation.
Cependant, c'est le Franc qui se déprécie.
L'unité de mesure qui est le dollar quant à elle
s'est appréciée ; mais, qu'est ce qui justifie la hausse du prix
du ciment en dollar ? On comprend qu'il y a trop des problèmes dans ce
ministère de l'économie. Ce genre de révision des prix
injustifiée ne peut que
peser sur le niveau général des prix et
l'inflation autant qu'elles drainent des germes d'effets
d'hystérésis. En d'autres termes, comme des «
aimants », elles produisent un effet magnétique
méphistophélique qui bloque les autres politiques et les
empêchent de produire leurs effets.
Trois recommandations peuvent être formulées en
rapport avec tout ce qui précède:
1) L'inflation a un effet global sur l'ensemble de
l'économie, or la hausse du prix d'un produit n'a d'impact que sur les
recettes d'exploitation d'une seule entité ; en l'occurrence les
entreprises pétrolières. Elle est donc sectorielle. En
conséquence, faire primer l'effet sectoriel sur l'effet global ne peut
être qu'anachronique ;
2) Le ministère de l'économie doit
éviter des ajustements tardifs qui s'apparentent à un
désajustement ou un blocage d'autres ajustements. Il lui appartient donc
de bien suivre tous les paramètres, car on ne peut comprendre que les
prix internationaux soient à la baisse et le taux de change stable mais,
qu'il augmente les prix pétroliers. Cela tient d'une logique trop
compliquée à appréhender et à expliquer ;
3) La gestion des prix des produits homologués
(pétrole, eau, électricité, ciment,...) doit être
suivi convenablement...
In fine, il faut que tous les ajustements se fassent dans un
cadre global, cohérent et concerté. L'économie est un tout
cohérent, on ne peut isoler une partie et croire que cela n'aura pas des
répercussions sur les autres.
Il ne faudrait donc pas que demain l'on apprenne que la
REGIDESO et la SNEL ont été reçues par le ministre de
l'Economie, et on assiste le lendemain à une augmentation des prix de
fournitures.
ANNEXES
EVOLUTION DES PRIX DES PRODUITS PETROLIERS *. PRIX DES
PRODUITS PETROLIERS
Au cours de l'année 2003, la structure des prix des
carburants terrestres a été modifiée à quatre
reprises contre trois révisions en 2002. en effet, de 315 CDF le 1er
janvier 2003, le prix du litre d'essence à la pompe dans la partie Ouest
du pays a été fixé successivement à 305 CDF le 15
février, 335 CDF le mars, 315 CDF le 08 juillet et 300 CDF le 25
septembre 2003.
Les réajustements de la structure des prix des produits
pétroliers ont été opérés
conformément à l'Arrêté interministériel
relatif aux modifications des prix des carburants. Cet arrêté
autorise le réaménagement de la structure chaque fois que l'une
des variables clés, à savoir le taux de change du franc congolais
par rapport au dollar américain, le volume structure et les prix moyens
frontières (PMF), subit une augmentation ou une diminution
supérieur à 5%.
Il sied de noter que le volume structure est la moyenne des
ventes des deux derniers mois et que les prix moyens frontières
correspondent aux prix CIF des produits.
Tableau 1. EVOLUTION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA
STRUCTURE DES PRIX DES PRODUITS PETROLIERS
STRUCTURE DU
|
15/02/2003
|
17/03/2003
|
08/07/2003
|
25/09/2003
|
Paramètres clés
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-taux de change (FC/USD)
|
|
426,52
|
|
426,52
|
|
432,80
|
|
399,07
|
-volume structure (m3)
|
|
26.478,00
|
|
26.135,00
|
|
30.289,00
|
|
31.658,00
|
-PMF ($/TM)
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
-Essence
|
404,85
|
314,37
|
402,30
|
368,97
|
344,42
|
471,39
|
385,68
|
354,51
|
-Gasoil
|
419,91
|
286,38
|
385,84
|
341,62
|
370,29
|
430,53
|
377,68
|
299,80
|
-Pétrole
|
418,98
|
304,98
|
431,37
|
350,43
|
438,00
|
474,94
|
438,00
|
304,71
|
-Fomi
|
-
|
205,20
|
-
|
216,79
|
-
|
225,29
|
-
|
299,80
|
Paramètres régulateurs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
* Fiscalité (millions de USD)
|
|
1,55
|
|
1,53
|
|
5,67
|
|
6,60
|
* Parafiscalité
|
|
2,38
|
|
2,35
|
|
-
|
|
-
|
* Stock de stabilisation
|
|
0,63
|
|
0,88
|
|
-
|
|
-
|
* Cohydro Fournisseur
|
|
-
|
|
-
|
|
-
|
|
-
|
Total
|
|
4,56
|
|
4,76
|
|
5,67
|
|
6,60
|
Prix du litre à la pompe en FC
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
-Essence
|
320
|
320,0
|
340
|
330,0
|
320
|
315,0
|
305
|
300,0
|
-Gasoil
|
315
|
315,0
|
335
|
325,0
|
315
|
310,0
|
300
|
295,0
|
-Pétrole
|
290
|
270,0
|
305
|
295,0
|
300
|
275,0
|
280
|
240,0
|
-Fomi
|
-
|
122,8
|
-
|
128,1
|
-
|
159,9
|
-
|
148,5
|
Source : Ministère de l'économie
Nationale
* la parafiscalité pétrolière a
été supprimée à partir du 30 juin 2003
essence/Ouest est passé de 345,51 USD la tonne
métrique au 1er janvier 2004 à 489,91 USD au 31
décembre 2004, soit une hausse de 38,2%. Cette évolution est
liée à celle du prix de baril de pétrole sur les
marchés mondiaux.
Il y a eu de relever que les variations du volume des ventes
ont également influencé les modifications des structures des prix
des 02 et 23 avril 2004 tandis que le réajustement du 25 septembre est
consécutif à la fluctuation du taux de change.
Tableau 2. EVOLUTION DES ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA
STRUCTURE DES PRIX DES PRODUITS PETROLIERS
STRUCTURE DU
|
02/04/2004
|
20/05/2004
|
18/07/2004
|
01/09/2004
|
29/09/2004
|
24/10/2004
|
11/12/2004
|
Paramètre clés
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-taux de change (FC/USD)
|
|
391,11
|
|
397,13
|
|
397,94
|
|
401,25
|
|
430,60
|
|
431,06
|
|
445,55
|
-volume structure (m3)
|
|
29,467
|
|
33.550
|
|
32.249
|
|
33.086
|
|
33.327
|
|
33.123
|
|
33.321
|
-PMF ($/TM)
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
* Essence
|
412,31
|
372,53
|
408,03
|
503,00
|
404,85
|
476,25
|
472,61
|
470,00
|
476,68
|
471,39
|
610,00
|
489,81
|
626,00
|
499,70
|
* Gasoil
|
439,90
|
325,61
|
420,30
|
345,98
|
419,91
|
414,34
|
475,48
|
414,34
|
479,30
|
430,53
|
610,00
|
459,79
|
626,00
|
506,33
|
* Pétrole
|
417,28
|
364,03
|
416,51
|
400,13
|
418,98
|
403,98
|
458,41
|
459,76
|
513,75
|
474,94
|
610,00
|
514,65
|
626,00
|
555,41
|
* Fomi
|
-
|
207,09
|
-
|
211,55
|
-
|
217,27
|
-
|
226,27
|
-
|
225,29
|
-
|
225,74
|
-
|
217,48
|
Paramètres régulateurs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-fiscalité (millions de USD)*
|
|
5,900
|
|
5,980
|
|
5,980
|
|
5,490
|
|
4,634
|
|
5,304
|
|
4,802
|
Prix du litre à la pompe en FC
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
Sud
|
Ouest
|
-Essence
|
315
|
310
|
315
|
315
|
320
|
320
|
340
|
330
|
350
|
340
|
425
|
350
|
445
|
365
|
-Gasoil
|
310
|
305
|
310
|
310
|
315
|
315
|
335
|
325
|
345
|
335
|
420
|
345
|
440
|
362
|
-Pétrole
|
280
|
240
|
290
|
270
|
290
|
270
|
321
|
295
|
340
|
315
|
410
|
335
|
440
|
360
|
-Fomi
|
-
|
120
|
-
|
122,2
|
-
|
122,8
|
-
|
128,1
|
-
|
136,7
|
-
|
128,14
|
-
|
136,79
|
Source. Ministére de l'Economie
Nationale
* la parafiscalité du pétrole a été
supprimée à partir du 30 juin 2003
Tableau 3. EVOLUTION DES PRIX DES PRODUITS PETROLIERS (en
CDF/litre)
Date de modification
|
ESSENCE
|
PETROLE
|
GASOIL
|
FUEL
|
GPI GAZ
|
OUEST
|
EST
|
SUD
|
OUEST
|
EST
|
SUD
|
OUEST
|
EST
|
SUD
|
OUEST
|
OUEST
|
2003
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
15 février
|
305,00
|
310,00
|
310,00
|
300,00
|
305,00
|
305,00
|
270,00
|
280,00
|
280,00
|
133,12
|
980,00
|
17 mars
|
335,00
|
340,00
|
340,00
|
330,00
|
335,00
|
335,00
|
295,00
|
305,00
|
305,00
|
135,17
|
1000,00
|
08 juillet
|
315,00
|
320,00
|
320,00
|
275,00
|
300,67
|
300,67
|
310,00
|
315,00
|
315,00
|
159,93
|
950,00
|
25 septembre
|
300,00
|
305,00
|
305,00
|
240,00
|
280,00
|
280,00
|
295,00
|
300,00
|
300,00
|
148,50
|
870,00
|
2004
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
12 avril
|
320,00
|
326,00
|
326,00
|
280,00
|
300,00
|
300,00
|
315,00
|
320,00
|
320,00
|
122,15
|
930,00
|
18 juillet
|
320,00
|
320,00
|
320,00
|
270,00
|
290,00
|
290,00
|
315,00
|
315,00
|
315,00
|
122,79
|
900,00
|
29 septembre
|
340,00
|
350,00
|
350,00
|
315,00
|
345,00
|
345,00
|
335,00
|
345,00
|
345,00
|
138,71
|
930,00
|
21 octobre
|
350,00
|
-
|
425,00
|
335,00
|
-
|
410,00
|
345,00
|
-
|
420,00
|
137,51
|
900,00
|
11 décembre
|
365,00
|
-
|
445,00
|
360,00
|
-
|
430,00
|
362,00
|
-
|
440,00
|
136,79
|
870,00
|
2005
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
31 mars
|
430,00
|
-
|
545,00
|
410,00
|
-
|
535,00
|
428,00
|
-
|
540,00
|
179,22
|
1050,00
|
24 avril
|
445,00
|
-
|
565,00
|
441,00
|
-
|
558,00
|
443,00
|
-
|
560,00
|
205,52
|
1100,00
|
17 juin
|
375,00
|
-
|
465,00
|
370,00
|
-
|
455,00
|
372,00
|
-
|
480,00
|
177,12
|
1075,00
|
26 juillet
|
420,00
|
-
|
530,00
|
418,00
|
-
|
520,00
|
419,00
|
-
|
525,00
|
211,51
|
1000,00
|
01 août
|
438,00
|
-
|
550,00
|
436,00
|
-
|
540,00
|
437,00
|
-
|
545,00
|
220,96
|
1050,00
|
22 septembre
|
441,00
|
534,00
|
630,00
|
439,00
|
530,00
|
610,00
|
440,00
|
532,00
|
620,00
|
195,69
|
1050,00
|
17 décembre
|
441,00
|
534,00
|
630,00
|
439,00
|
530,00
|
610,00
|
440,00
|
532,00
|
620,00
|
218,83
|
1000,00
|
2006
|
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|
|
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|
|
|
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|
25 avril
|
445,00
|
600,00
|
660,00
|
440,00
|
590,00
|
640,00
|
443,00
|
595,00
|
650,00
|
233,90
|
1000,00
|
20 mai
|
460,00
|
600,00
|
670,00
|
456,00
|
590,00
|
650,00
|
458,00
|
595,00
|
660,00
|
209,14
|
1020,00
|
02 août
|
490,00
|
554,00
|
668,00
|
474,00
|
544,00
|
650,00
|
488,00
|
544,00
|
660,00
|
217,76
|
1099,00
|
08 novembre
|
510,00
|
585,00
|
720,00
|
490,00
|
580,00
|
700,00
|
500,00
|
585,00
|
710,00
|
236,72
|
1200,00
|
2007
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
11 mai
|
580,00
|
665,00
|
730,00
|
570,00
|
665,00
|
720,00
|
575,00
|
665,00
|
725,00
|
243,27
|
1320,00
|
01 juin
|
550,00
|
635,00
|
715,00
|
540,00
|
635,00
|
685,00
|
545,00
|
635,00
|
700,00
|
230,54
|
1260,00
|
12 juillet
|
535,00
|
620,00
|
700,00
|
525,00
|
615,00
|
670,00
|
530,00
|
620,00
|
685,00
|
218,29
|
1200,00
|
02 novembre
|
580,00
|
650,00
|
730,00
|
560,00
|
645,00
|
715,00
|
576,00
|
650,00
|
725,00
|
306,41
|
1200,00
|
18 novembre
|
610,00
|
670,00
|
740,00
|
590,00
|
660,00
|
720,00
|
720,00
|
605,00
|
670,00
|
316,00
|
1200,00
|
Source. Ministére de l'Economie (Structure des
prix des produits pétroliers)
Conclusion et Suggestion
Aux fins de la présente note, on est donc parti du
principe que la hausse du prix du pétrole avait une influence
négative sur l'économie congolaise en ce sens qu'il influait
directement sur le niveau général des prix, cas de la Rdc,
l'étendue sur laquelle nous avons exposé notre travail.
L'économie est un tout cohérent. Autrement dit,
les mesures prises dans un secteur peuvent avoir des répercussions sur
d'autres. On ne peut donc pas isoler un secteur aussi important que celui du
carburant, et croire que les modifications des prix qui s'opèrent sans
concertation n'auront pas des conséquences sur l'ensemble de
l'économie.
Néanmoins, la hausse des prix du pétrole n'est
pas une fatalité et puisque les incertitudes sont grandes sur la
possibilité de l'offre à satisfaire la demande, il convient de
jouer sur la demande. Les pouvoirs publics peuvent donc exercer une
réelle influence à travers une politique volontaire de diminution
de la consommation de pétrole.
En outre, le gouvernement ne devrait pas se précipiter
dans la révision à la baisse des prix. Cette mesure hautement
sociale serait contre-productive d'autant que les sacrifices budgétaires
consentis pendant la période difficile constitueront un sérieux
handicap dans le maintien des équilibres. Le maintien du prix actuel
permettrait au gouvernement d'anticiper en compensant le manque à gagner
enregistré lors de l'écrasement de la fiscalité.
La bonne gestion voudrait que le gouvernement explique aux
usagers le bien-fondé d'une telle mesure de maintien des prix à
leur taux actuel, pendant une période relativement courte. Il n'est pas
indiqué de soulager les consommateurs en déséquilibrant
les principaux paramètres macro-économiques notamment les
ressources budgétaires attendues.
Une telle mesure a le mérite de soutenir les efforts de
maximisation des recettes. Elle permettra également de constituer des
provisions en prévision de nouvelles hausses. Un principe ne dit-il pas
que gouverner c'est prévoir. Les experts du
ministère de l'Economie devraient intégrer cette
réalité lors des négociations avec la profession.
La révision à la baisse, voulue automatique par
certains ne respecte aucun principe de gestion rigoureuse. Elle relève
des émotions et des réactions épidermiques. En toute
responsabilité, il est indiqué d'opter pour une structure des
prix qui prend en charge non pas le prix de remplacement des stocks, mais le
prix d'achat du stock en consommation présentement. Il appartiendra au
gouvernement de gérer avec responsabilité le bonus ainsi
dégagé pour tenir le pari du renouvellement des stocks en
même temps que assurer le renflouement des caisses de l'Etat en toute
équité.
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