Ministère de l'enseignement supérieur et de la
recherche scientifique
République de Côte d'Ivoire
Union - Discipline - travail
P I G I E R
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
Master en Audit et Contrôle de Gestion
L'EXTERNALISATION DE LA FONCTION D'AUDIT
INTERNE :
« Quels enjeux pour les PME et
PMI ? »
ANNEE ACADEMIQUE 2004 - 2006
Impétrant :
GUEI Cyrille Armel
Directeur de mémoire :
DOGNON Agboton Camille
Expert-comptable
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
Master en Audit et Contrôle de Gestion
1ère Promotion
L'EXTERNALISATION DE LA FONCTION D'AUDIT
INTERNE :
« Quels enjeux pour les PME et
PMI ? »
Impétrant :
GUEI Cyrille Armel
ANNEE ACADEMIQUE 2004 - 2006
REMERCIEMENTS
J'adresse mes sincères remerciements à tous ceux
qui de prêt ou de loin ont participé à l'élaboration
du présent document, en l'occurrence :
- M. Guéi Yalé Alphonse
Directeur du cabinet CAPEL
- M. Assoumou N'goran
Administrateur Général de la SG2P
- M. Kokora Kadjo Pierre
Monsieur le Directeur de PIGIER Côte d'Ivoire, et
l'ensemble du personnel et d'entretien.
A tout le corps professoral en général, et en
particulier :
- M. Mabudu Joël
- M. Dognon Agboton
- M. Ahouangansi Evariste
A mes parents, M et Mme Guéi, pour leur
éducation, leurs sages conseils et leur soutien.
A mes frères et soeurs, ainsi qu'à mes amis et
connaissances qui m'ont soutenu durant l'élaboration de ce
mémoire.
Que Dieu les bénisse et les protège.
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS II
TABLE DES MATIERES IV
NOTE DE SYNTHESE VIII
LISTE DES ABREVIATIONS X
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES XI
AVANT-PROPOS XII
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE : APERÇU GENERAL DE
L'AUDIT INTERNE 4
CHAPITRE 1 : FONDEMENTS DE L'AUDIT INTERNE
5
Section 1 : Définition de l'audit interne 5
Section 2 : Apparition de l'audit interne dans l'entreprise
5
Section 3 : Objectifs de l'audit interne 6
Section 4 : Missions et rôles de l'auditeur interne
7
Section 5 : Réglementation de l'audit interne 8
CHAPITRE 2 : CONTRAINTES À LA MISE EN PLACE
DE L'AUDIT INTERNE 9
Section 1 : Taille de l'entreprise 10
Section 2 : Décentralisation géographique
11
Section 3 : Secteur d'activité de l'entreprise 12
Section 4 : Qualification du personnel 12
Section 5 : Délégation des pouvoirs 13
Section 6 : La mondialisation 14
Section 7 : Les groupes de pression 15
7.1-Le pouvoir des fournisseurs 15
7.2-Le pouvoir des distributeurs et des clients 16
7.3-Les produits de substitution et les nouveaux entrants 16
7.4-Les pouvoirs publics et la réglementation 16
7.5-L'intensité de la concurrence (entre les entreprises)
17
Section 8- L'évolution des systèmes d'information
17
Chapitre 3 : Préalables à la mise en
place de la
FONCTION D'AUDIT INTERNE
18
Section 1 : Dimension organisationnelle 18
1.1-Politique de gestion 18
1.2-Le système d'information 19
1.3-l'organisation 20
Section 2 : Dimension humaine 22
Section 3 : Dimension culturelle 23
Chapitre 4 : Mise en oeuvre de l'audit interne
EN ENTREPRISE 27
Section 1 : Organisation de l'audit interne 27
1.1-L'auditeur général interne 27
1.1.1-Rattachement hiérarchique 27
1.1.2-Organisation 27
1.1.3-Conditions d'exercice et champ d'action 28
1.1.4-Règles de conduite des auditeurs 29
Section 2 : Normes applicables et méthodologie 31
2.1-Normes pour la pratique professionnelle de l'audit interne
31
2.2-Elaboration du plan d'audit 31
2.3-Organisation et déroulement de la mission 32
2.4-Rapports et suivi 32
DEUXIEME PARTIE : L'EXTERNALISATION D'UNE
FONCTION
D'ENTREPRISE
33
CHAPITRE 1 : LA NOTION D'EXTERNALISATION
34
Section 1 : Définition 34
1.1-L'externalisation 34
1.1.1-Approche économique et juridique de
l'externalisation 34
1.2-Les concepts voisins 36
CHAPITRE 2 : L'EXTERNALISATION DE LA FONCTION
D'AUDIT
INTERNE 38
Section 1 : Externalisation et fonction d'audit interne
38
Section 2 : Externalisation de la fonction d'audit interne
40
2.1-Le temps de préparation 41
2.2-La dimension sociale 41
2.3-Le cahier des charges 42
2.3.1-Rédaction du cahier des charges 43
2.4-Le choix des prestataires 43
2.4.1-Critères de choix des clients 43
2.4.2-L'effet capital humain 44
2.4.3-L'effet taille 44
2.5-Le contrat d'externalisation 44
2.5.1-La nature de l'engagement du client et du prestataire 48
2.6-La mise en oeuvre 48
2.7-Le suivi 48
2.7.1-La mesure du service 49
2.8-Le co-pilotage du suivi 50
2.8.1-L'organisation 50
2.8.2-L'animation du co-pilotage 50
TROISIEME PARTIE : LES ENJEUX DE
L'EXTERNALISATION DE LA FONCTION D'AUDIT INTERNE 51
CHAPITRE 1 : AVANTAGES DE L'EXTERNALISATION DE
L'AUDIT
INTERNE 52
Section 1 : Avantage stratégique 53
1.1-Concentration des ressources sur les activités coeurs
53
1.2-Aide à la définition de la stratégie de
l'entreprise 54
1.2.1-Conduite du changement stratégique 54
1.2.2-Clarification et communication de la stratégie 55
Section 2 : Avantages financiers : économie et
maîtrise des coûts 55
Section 3 : Avantages opérationnels 56
3.1-Renforcement de l'efficacité de l'entreprise 57
3.2-L'impact de l'externalisation de l'audit interne sur les
autres
fonctions d'entreprise 60
3.2.1-Impact sur la fonction comptable 60
3.2.2-Impact sur la fonction commerciale 61
3.2.3-Impact sur la fonction production 63
3.2.4-Impact sur la fonction informatique 63
3.2.5-Impact sur la gestion des ressources humaines 64
3.3-Maîtrise des dysfonctionnements 64
3.4-Renforcement de la gestion des risques 66
Section 4 : Avantages organisationnels 68
4.1-Allègement de la structure et gain de
flexibilité 68
CHAPITRE 2 : RISQUES DE L'EXTERNALISATION DE L'AUDIT
INTERNE 68
Section 1 : Le risque stratégique 69
Section 2 : Le risque social 69
Section 3 : Le risque de dépendance et
d'irréversibilité 70
CHAPITRE 3 : RECOMMANDATIONS 74
CONCLUSION 76
BIBLIOGRAPHIE 79
ANNEXES 82
Annexe 1 : Exemple de clauses de contrat d'externalisation
83
Annexe 2 : Charte de l'externalisation 86
NOTE DE SYNTHESE
La gestion des PME-PMI est un défi quotidien en soi,
auquel s'ajoute l'ensemble des facteurs qui agissent sur leur fonctionnement
(mondialisation, concurrence de plus en plus vive, émergence de nouveaux
acteurs sur le marché, exigences des clients,...). Les raisons en sont
principalement un manque de formation des dirigeants, de moyens, de
compétences pour gérer, maintenir et optimiser leurs performances
dans les meilleures conditions. Pour cela, les dirigeants doivent donc
réfléchir aux outils, services et moyens nécessaires afin
de trouver des réponses à leurs besoins.
Aussi assurer leur pérennité demande encore
plus aujourd'hui des compétences fortes à tous les niveaux, dans
toutes les fonctions afin d'élever le niveau du service offert au
client. Il leur est demandé en outre un niveau d'innovation,
d'imagination toujours plus élevé, pour mieux anticiper les
évolutions qu'offrira le marché.
La recherche de compétences externes pour un service
rendu aux clients plus adapté demande de sortir du
périmètre naturel de l'entreprise. Les PME et PMI doivent donc
trouver à l'extérieur des savoirs techniques et humains plus
spécialisés pour mieux gérer en interne avec
habileté les fonctions critiques. Dans le même temps, elles
doivent chercher à stabiliser leurs coûts de gestion et de
production.
L'évolution des relations interentreprises tend vers
une recherche de coopération de tous les instants, plus étroites,
plus équilibrées, qui s'appuie entre autre sur le concept de
« l'externalisation ».
L'externalisation consiste à transférer
totalement ou partiellement une fonction d'entreprise vers un partenaire
externe. Elle consiste très souvent en la sous-traitance des
activités non essentielles et non stratégiques (celles qui ne
sont pas productrices de revenus) de l'entreprise. Il s'agit d'un outil de
gestion stratégique qui se traduit par la restructuration d'une
entreprise autour de sa sphère d'activités : ses
compétences de base et son coeur de métier (core business en
anglais).
Le concept de cette thèse
« Externalisation de la fonction d'audit
interne » est basé sur les méthodes et outils
pour traiter les difficultés rencontrées par les PME et PMI en
matière de contrôle interne.
Selon l'IFACI (Institut Français des Auditeurs et
Contrôleurs Internes), l'externalisation de la fonction d'audit interne
consiste à confier, d'une manière permanente, à un cabinet
externe, l'audit de l'ensemble des structures et activités de
l'organisation. Si l'organisation conserve en son sein la direction de l'audit
interne, on parlera
d'externalisation « opérationnelle », dans le
cas contraire d'externalisation « totale ».
L'externalisation de la fonction d'audit interne peut
être extrêmement bénéfique pour les PME et PMI dans
la mesure où elle leur permet de disposer de l'expérience et des
connaissances spécifiques du prestataire dans la gestion des missions
d'audit interne. L'adoption de l'externalisation s'inscrit parmi les
nécessités pour les PME et PMI. Elle apporte des
opportunités majeures en termes d'avantages concurrentiels, et elle
permet aux PME et PMI, d'une part d'améliorer leur efficience et leur
efficacité opérationnelle, et d'autre part d'être plus
concurrentielles.
Le but de l'étude est d'abord de donner un
aperçu général de la fonction d'audit interne, ensuite
les avantages et les risques de son externalisation, et les précautions
à prendre pour qu'elle soit une réussite.
Pour cela, il est impératif que les PME et PMI
mènent au préalable une réflexion stratégique sur
leur coeur de métier et qu'elles aient de plus bien
réfléchi à leur contexte socioculturel.
C'est dans ce cadre que s'articule notre problématique
de recherche qui se présente comme suit :
- Comment doit se faire la préparation d'un projet
d'externalisation d'une fonction d'entreprise?
- Quels sont les avantages et les risquent de
l'externalisation de la fonction d'audit interne pour les PME et PMI ?
LISTE DES ABREVIATIONS
AICPA
|
: American Institute of Certified Public Account
|
DG
|
: Directeur Général
|
IFACI
|
: Institut Français des Auditeurs et Consultants
Internes
|
IIA
|
: Institute of Internal Auditors
|
MEDEF
|
: Mouvement Des Entreprises de France
|
OEC
|
: Ordre des Experts Comptables
|
OHADA
|
: Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en
Afrique
|
PCA
|
: Président du Conseil d'Administration
|
PME
|
: Petite et Moyenne Entreprise
|
PMI
|
: Petite et Moyenne Industrie
|
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Grille d'analyse de l'externalisation 40
Tableau 2 : Récapitulatif des responsabilités
dans un contrat d'externalisation 46
Tableau 3 : Exemple de la structure d'un contrat
d'externalisation 47
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Les cinq forces de pression de Porter 15
Figure 2 : Organisation d'un système d'information
20
Figure 3 : Organigramme d'un département d'audit
interne 27
Figure 4 : Carte des services externalisés 35
Figure 5 : Chaîne de valeur de Porter 54
Figure 6 : Evolution du risque de dépendance 71
AVANT-PROPOS
Le groupe PIGIER fait partie d'un réseau
international : la compagnie de formation ; implanté dans
plusieurs pays du monde. La première école PIGIER a
été créée en 1850 par un entrepreneur
français (Gervais PIGIER) dans le but de former des cadres directement
opérationnels pour l'entreprise.
Depuis lors, les écoles PIGIER n'ont pas changé
de politique. PIGIER Côte d'Ivoire a été
créée en 1955 et est aujourd'hui dirigée par monsieur
N'GOUAN Jérémie ; en plus des étudiants non
boursiers, elle reçoit des étudiants boursiers de l'Etat et
d'autres organismes pour le cycle de formation dans les filières
suivantes :
· Pour le secondaire (comptabilité)
- Seconde G2
- Première G2
- Terminale G2
· Pour les filières BTS
- Assistant PME et PMI
- Communication et action publicitaire
- Finance et comptabilité
- Gestion commerciale
- Informatique de gestion
- Secrétariat bilingue
- Secrétariat bureautique
· Pour les filières DSS (Diplôme
Supérieur de Spécialité)
- Audit comptable et contrôle de gestion
- Assistant (e) de direction (option bilingue)
- Génie logiciel
- Négociation et communication multimédia
· Pour le cycle ingénieur
- Informatique
· Pour le DESS (Diplôme d'Étude
Supérieure de Spécialité)
- Finance et comptabilité
· Pour le Master
- Audit et contrôle de gestion
- Management des entreprises
- Marketing et communication
Par sa politique de l'innovation et dans le souci de mettre
sur le marché des étudiants professionnels à la demande
des entreprises, PIGIER a connu la première promotion du Master en
audit et contrôle de gestion durant l'année
académique2005-2006.
Le Master est une des spécialisations post-BTS
permettant d'approfondir les enseignements déjà acquis en
ajoutant des thèmes d'opérations pratiques faisant appel aux
technologies les plus récentes.
Le Master s'obtient en deux phases :
v La phase théorique sanctionnée par
l'admissibilité à l'issue d'épreuves écrites
v La phase pratique sanctionnée par la soutenance d'un
mémoire
Concernant le Master en audit et contrôle de gestion,
il s'agit pour PIGIER de former des cadres capables de concevoir et
gérer des programmes et des services. Par conséquent les
objectifs visés sont :
- L'approfondissement des techniques professionnelles
déjà acquises
- Une meilleure connaissance de l'environnement et des
mécanismes de fonctionnement de l'entreprise en vue d'une insertion
professionnelle rapide
- Une analyse objective des aptitudes et qualités de
l'étudiant
C'est dans le but de parachever la formation théorique
reçue, que nous avons réalisé une étude portant sur
« Les enjeux de l'externalisation de la fonction d'audit interne pour
les PME et PMI ».
Cette étude se veut être un outil
d'éclairage du concept de l'externalisation mis à la
disposition des étudiants, des professionnels et de tous les
gestionnaires intéressés par les instruments d'optimisation des
performances et de dynamisation de la gestion des organisations.
INTRODUCTION
Les entreprises, considérées comme des
systèmes « ouverts » et finalisés
dotées d'organe de commande fixant les objectifs à atteindre, ont
pendant longtemps adopté une politique d'intégration de
l'activité afin d'économiser le coût de transaction
lié à la défaillance du marché. Cette politique
d'intégration a amené les organes de commandes à disposer
d'un système de gestion efficace : système leur permettant
de gérer avec efficacité le système physique et
financier.
Ce système de gestion doit fournir aux décideurs
des informations :
- fiables (ne demandant plus de vérification) ;
- pertinentes (répondant aux besoins de chaque
responsable) ;
- cohérentes (correspondant à la
fonction) ;
pour atteindre les principaux objectifs qui sont :
- connaître et comprendre la performance de
l'entreprise ;
- donner les moyens de prévision à court,
à moyen ou à long terme ;
- permettre de prendre les décisions correctrices qui
s'imposent.
Mais, « les mutations de l'environnement les
obligent à repenser leurs modes d'organisation et de gestion »
(Desreumaux 1996). La complexité grandissante de la structure
entraîne une perte de visibilité et provoque des
difficultés de contrôle. De plus, la tension de
compétition, l'évolution technologique et les contraintes de
l'environnement institutionnel poussent les entreprises à adopter une
approche plus efficiente, plus légitime. La recherche de
compétences plus adaptées pour un service rendu aux clients
demande de sortir du périmètre ancien de l'entreprise.
L'entreprise doit trouver à l'extérieur des savoirs techniques et
humains plus spécialisés pour mieux gérer en interne avec
habileté les fonctions critiques. Dans le même temps, elle doit
augmenter son efficacité en cherchant à réduire ou
à stabiliser ses coûts de gestion ou de production. C'est ainsi
qu'une nouvelle forme organisationnelle est apparue :
« l'externalisation ».
Les PME (petites et moyennes entreprises) et les PMI (petites
et moyennes industries), entreprises à part entière, de taille
moyenne ayant une petite surface financière, ont plus
intérêts à s'adapter aux nouvelles formes
organisationnelles, en intégrant dans leur système de gestion de
l'externalisation, des fonctions souvent très coûteuses mais d'une
grande importance.
De cette préoccupation, découle
l'externalisation par les PME et PMI de la fonction d'audit interne dont l'une
des raisons fondamentales est justement l'amélioration des performances
de l'entreprise.
A l'instar des grandes entreprises exerçant leurs
activités en Côte d'Ivoire, les PME et PMI disposent d'un
système de gestion. Cependant, tel qu'existant en ce moment, celui-ci ne
permet pas d'obtenir des données fixes pouvant améliorer la
pertinence des décisions de gestion. L'environnement de plus en plus
concurrentiel et en pleine mutation, impose aux PME et PMI de prendre des
décisions justes et adéquates aux réalités
actuelles de marchés.
Dans cette optique, il est apparu opportun d'élaborer
un cadre pouvant servir à l'amélioration du fonctionnement et la
performance, ainsi qu'à une meilleure prise en compte des risques des
PME et PMI, ce qui demeure d'ailleurs pour celle-ci une véritable
problématique.
La présente étude porte sur le
thème : L'externalisation de la fonction d'audit
interne : « Quels enjeux pour les PME et
PMI ? ».
Cette étude poursuit entre autres objectifs :
- dérouler de façon pratique, l'impact de
l'externalisation de la fonction d'audit interne par les PME et PMI ;
- fournir aux PME et PMI des outils pertinents d'optimisation
de leurs performances.
La collecte des données qui ont servi à la
réalisation de cette étude a été effectuée
par :
- analyse du fonctionnement des PME et PMI dans le contexte
actuel ;
- consultation d'ouvrages et travaux portant sur l'audit
interne ;
- consultation d'essais et d'études se rapportant
à ce thème ;
- consultation de sites internet.
Cette étude pourrait servir de base de
réflexion dans le cadre de la réforme des outils de gestion
destinés aux PME et PMI. Elle s'inscrit également dans le volet
pratique de notre formation.
La présente étude comporte trois parties.
La première partie présente un aperçu
général de l'audit interne, la deuxième partie donne des
explications du concept d'externalisation et la troisième partie met en
lumière les enjeux de l'externalisation de la fonction d'audit interne
par les PME et PMI.
PREMIERE PARTIE
APERÇU GENERAL DE L'AUDIT INTERNE
PREMIERE PARTIE :
APERÇU GÉNÉRAL DE L'AUDIT
INTERNE
Chapitre 1 : Fondements de l'audit interne
Section 1 : Définition de l'audit
interne
Selon l'IIA (institute of internal
auditors), l'audit interne est une activité indépendante
et objective qui donne à une organisation une assurance sur le
degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses
conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la
valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses
objectifs en évaluant, par une approche systématique et
méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle,
et de gouvernement d'entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer
leur efficacité.
En général, l'audit interne est une
activité de contrôle qui permet d'améliorer le
fonctionnement et la performance d'une organisation : activité
stratégique, l'audit interne est exercé à
l'intérieur de l'organisation, même si le recours à des
prestataires extérieurs est parfois nécessaire ;
activité indépendante ; l'audit interne est soit
rattaché au conseil d'administration, soit à la direction
générale et a une forte relation avec le comité
d'audit.
Centré sur les enjeux majeurs de l'organisation, ses
missions « d'expression d'assurance » portent sur
l'évaluation de l'ensemble des processus, fonctions et opérations
de celle-ci et plus particulièrement sur les processus de management des
risques, de contrôle et de gouvernement d'entreprise.
Son rôle de conseil, auprès de la direction
générale et des directions opérationnelles et
fonctionnelles, qui exercent dans le cadre de normes particulièrement
exigeantes, contribue grandement à créer de la valeur
ajoutée.
Section 2 : Apparition de l'audit interne
dans l'entreprise1
L'apparition de l'audit interne au XXème
siècle a été motivée par l'accroissement en
volume des informations financières. Cet accroissement du volume des
informations financières a fait naître un ensemble de risques
d'erreurs et de fraudes dû à :
- l'extension des tâches de contrôle auxquelles
s'est trouvée confrontée la direction dans des entreprises
employant des milliers de personnes ;
(1) E. Ahouangansi « Audit et révision des
comptes » éd. MondExpert, 2006
- la conduite d'opérations comportant des
établissements souvent éloignés les uns les
autres ;
- les détournements et les documents comptables
imparfaitement organisés ;
- et la croissance du volume des opérations qui
laissait prévoir une augmentation substantielle des services des
auditeurs internes.
La solution a été évidemment, de
développer les services d'audit sur le plan interne, l'amplitude du
problème rendait possible pour une ou plusieurs personnes, de se
spécialiser dans de tels services et de consacrer la totalité de
leur temps aux besoins d'une seule entreprise.
Peu à peu, l'approche de l'auditeur interne, à
l'origine purement financière et comptable, s'est étendue
à toutes les fonctions de l'entreprise. Beaucoup d'auditeurs internes
ont cherché, efficacement, à étendre les travaux
d'évolution à l'ensemble des fonctions d'exploitation à
l'intérieur de l'entreprise y compris les ventes, les secteurs de
fabrication et de production.
Section 3 : Objectifs de l'audit
interne
L'audit interne est une appréciation
systématique et objective par les auditeurs internes des diverses
activités et contrôles d'une entreprise. L'objectif d'un audit
interne est de déterminer si les risques auxquels s'expose l'entreprise
peuvent être identifiés en vérifiant si :
- les informations financières et les données
d'exploitation sont exactes et fiables ;
- les politiques et les procédures internes existent et
qu'elles sont respectées ;
- les risques d'exploitation de l'institution sont
identifiés et réduits au minimum ;
- les réglementations externes sont
respectées ;
- des critères d'exploitation satisfaisants sont
remplis ;
- les ressources sont utilisées de manière
efficace et économique ;
- les objectifs de l'institution sont effectivement
atteints.
L'audit interne vise aussi à mettre en évidence
les dysfonctionnements des systèmes et des structures
opérationnels et d'impulser une dynamique de progrès.
Section 4 : Missions et rôles de
l'auditeur interne
Les missions principales de l'auditeur interne sont :
- la réalisation des opérations au regard des
objectifs fixés par la direction générale ;
- l'optimisation des ressources humaines et
matérielles ;
- s'assurer de l'application des lois, règlements,
instructions et procédures ;
- la protection et la sauvegarde du patrimoine de
l'entreprise ;
- s'assurer de l'intégrité, la fiabilité,
l'exhaustivité et la traçabilité des
informations comptables, financières et de gestion produites;
- s'assurer de l'adéquation et l'efficacité des
procédures de contrôle interne.
Si le premier rôle de l'audit interne est de donner
à une entreprise, une assurance sur le degré de maîtrise de
ses opérations, son rôle de conseil ne doit pas être pour
autant négligé. Ce rôle peut se manifester à
plusieurs niveaux :
- il développe un programme d'audit complet portant sur
l'ensemble de l'entreprise pour approbation par le conseil d'administration, y
compris un calendrier et des budgets ;
- il exécute le plan d'audit annuel qui couvre toutes
les opérations de l'entreprise et qui répond aux standards
d'audit ;
- il crée des documents de travail qui
démontrent clairement le travail d'audit fait et les conclusions
tirées ;
- il maintient et développe une équipe d'audit
professionnelle, faisant appel à des candidats bien qualifiés en
interne ou à travers des recrutements ;
- il participe au travail sur le terrain afin d'assurer la
qualité du travail et des procédures ;
- il rend compte au conseil d'administration de façon
régulière et aide le conseil d'administration à remplir
ses responsabilités relatives aux audits ;
- il suit les résultats des audits
précédents afin de s'assurer que les actions correctrices ont
été menées ;
- il établit et maintient des relations
professionnelles avec les groupes professionnels avec lesquels il est en
relation.
Section 5 : Réglementation de
l'audit interne2
Il n'existe pas actuellement une réglementation
établie sur l'audit interne. Mais le débat est
d'actualité. Il y a les tenants du oui et les tenants du non. Selon les
tenants du oui, il existe des bénéfices à attendre d'une
réglementation de l'audit interne parmi lesquels on peut citer :
· uniformisation des méthodes de travail pour une
plus grande efficacité ;
· disparition des éléments
incompétents qui en faisant autre chose prétendait faire de
l'audit ;
· fin de confusion avec les autres corps de
contrôles internes ou externes ;
· élévation du niveau de la qualité
professionnelle ;
· autorité renforcée sans nuire à la
qualité essentielle de membre à part entière de
l'organisation.
Cependant, au regard de certains faits, nous pouvons dire
qu'il y a des prémices d'une réglementation, notamment :
· la définition de l'audit interne proposée
par l'IIA (Institute of Internal Auditors) : « l'audit interne
est une activité indépendante et objective qui donne à une
organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses
opérations, lui apporte des conseils pour les améliorer, et
contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette
organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une
approche systématique et méthodique, ses processus de management
des risques, de contrôle, et de gouvernement d'entreprises et en faisant
des propositions pour renforcer leur efficacité ». Le terme
utilisé commence par ressembler à une certification. Or toutes
les professions qui certifient sont réglementées ;
· le troisième indice est dans les tentatives
d'approbation de l'audit interne par des organismes externes sur la base
d'argument essentiel et important de l'indépendance accrue ouvrant la
voie à une certification naturelle et incontestable ;
· le corpus juridique du droit comptable notamment celui
de l'OHADA stipule en ses articles 16 à 24 que l'organisation comptable
doit garantir toutes les possibilités d'un contrôle et satisfaire
aux exigences de régularité et de
sincérité ;
(2) E. Ahouangansi « Audit et révision des
comptes » éd. MondExpert, 2006
· il existe un code de déontologie mis en place
par l'IIA accompagné de normes pour la pratique professionnelle de
l'audit interne qui définit :
- les normes de qualification (série 1000) qui
énoncent les caractéristiques que doivent présenter les
organisations et personnes accomplissant les activités d'audit
- les normes de fonctionnement (série 2000) qui
décrivent la nature des activités d'audit interne et
définissent les critères de qualité permettant
d'évaluer les services fournis
Les normes 1000 et 2000 sont applicables à toutes
missions d'audit :
- les normes mises en oeuvre qui déclinent les
procédures pour des missions spécifiques (audit de
conformité, fraude).
Chapitre 2 : Contraintes à la mise en place
de l'audit interne
La mise en place d'une entité d'audit interne dans une
entreprise ne peut se faire par simple décision hiérarchique et
sans étude préalable des conditions optimales de sa
réussite. Celle-ci ne se limite pas seulement à étudier
les besoins ou l'opportunité pour l'entreprise à introduire
l'audit interne dans son management, mais à analyser également si
le contexte de l'entreprise dispose des préalables organisationnels,
humains et culturels nécessaires à la réussite
opérationnelle de la fonction et à la création d'un climat
réceptif dans l'entreprise.
L'une des attributions des Directions Générales
d'entreprise est l'appréciation du contrôle des opérations.
Mais par faute de temps, de moyens ou de compétences techniques, et par
le fait que la Direction ne pouvant assurer seule cette responsabilité,
la constitution d'un service d'audit indépendant se justifie. Sans
déterminer des critères absolus qui justifient la création
de la fonction d'audit, L. Collins et G. Valin3 citent un certain
nombre de facteurs, qui se retrouvent dans la plupart des entreprises
équipées d'un tel service.
Les auteurs signalent un certain nombre de critères
possibles : tailles de l'entreprise, décentralisation
géographique, secteurs d'activité, qualification du personnel,
politique de gestion aux quels s'ajoutent la mondialisation, les groupes de
pression et l'évolution des systèmes d'information.
(3) L. Collins, G. Vallin « Audit et contrôle
interne : aspects financiers, opérationnels et
stratégiques » éd. DALLOZ, 1992
Mais dans quelle mesure ces critères peuvent justifier
la création de la fonction d'audit interne dans l'entreprise ?
Section 1 : Taille de
l'entreprise
Les auteurs se basent sur la prépondérance du
phénomène auprès des entreprises. On remarque que les plus
grandes affaires cotées en bourse à travers
le monde ont créé ses services. En France, ce
phénomène a été particulièrement
remarqué depuis les années 1960. On pouvait, en effet,
considérer avant cette date que la grande majorité des auditeurs
internes appartenait à des filiales françaises de
sociétés étrangères. Il ne s'agissait donc pas de
création spontanée. Il faut constater que les grandes entreprises
françaises ont constitué un corps de révision pour
résoudre certains problèmes dûs à leur taille.
Celle-ci pourrait se mesurer en termes de chiffres d'affaires, de production
industrielle ou d'effectifs. C'est le dernier indice qui est retenu. Selon L.
Collins et G. Valin, ce n'est pas seulement la complexité des
problèmes techniques, financiers ou commerciaux qui justifie la
création de la fonction d'audit interne, mais avant tout la distance qui
sépare le système de décision du système
opérant. Car celle-ci pourrait provoquer une déformation des
informations transmises à la direction et une mauvaise
compréhension des décisions de celle-ci.
L'auditeur interne peut donc atténuer le
phénomène de dispersion qui se crée dans les grandes
entreprises en contrôlant et en expliquant l'information.
Néanmoins, l'audit interne ne concerne pas que les
grandes entreprises, même si c'est par elle que le mouvement a
commencé. L'audit interne en tant que fonction peut exister en dehors de
toute structure spécifique. Il concerne de plus en plus les
organisations de moyennes importances et celles-ci constituent un groupe
important au sein de l'institut français des auditeurs et consultants
internes (IFACI).
L'influence de la taille de l'entreprise porte sur les
méthodes de conduite des missions et sur les modes de relation que
peuvent entretenir les auditeurs avec l'ensemble des opérationnels.
Dans les PME et PMI, une certaine souplesse s'impose dans la
réalisation des programmes de travail. Les services d'audit sont soit
inexistants, soit rarement structurés. On leurs reconnaît
d'avantages de souplesse et d'efficacité, ce qui suppose un esprit
d'équipe développé et une certaine polyvalence.
? Donner une priorité aux relations
« humaines » avec l'auditeur, les opérationnels et
leur hiérarchie (formation et assistance sur le terrain pour
l'amélioration des situations)
? Nécessité d'un document final écrit et
accessible à tous, définissant concrètement les
opérations de redressement indispensables et des solutions
d'organisation futur détaillées, document destiné à
servir d'aide mémoire pour le chef d'entreprise.
D'une façon générale, dans une PME,
l'audit doit être « ciblé » sur le chef
d'entreprise lui-même, afin de l'éclairer et de le
sécuriser sur les aspects de celle-ci qui, pour des raisons de
formation, de compétence ou autres, ne relève pas de ses
préoccupations permanentes.
Section 2 : Décentralisation
géographique
Indépendamment de la taille de l'entreprise, la
répartition géographique des centres d'activité joue un
rôle fondamental en ce qui concerne la qualité des informations.
En côte d'Ivoire, surtout dans le secteur bancaire et de la
téléphonie, la plupart des sociétés ont leur
siège à Abidjan et diverses agences à travers tout le
pays.
Le siège réunit certains services centraux tels
que les services financiers, juridiques, informatiques qui subissent parfois
des difficultés pour saisir une information exacte du fait de
l'éloignement géographique. Inversement, les agences ne
reçoivent pas toujours du siège toutes les informations
nécessaires à leur gestion. Les auditeurs internes contribuent
à résoudre en général ce problème de
dispersion, selon L. Collins et G. Vallin.
Section 3 : Secteur d'activité de
l'entreprise
Selon L. Collins et G. Vallin, la diversification des
secteurs d'activités de l'entreprise correspond au second critère
pour la mise en place de la fonction d'audit interne.
Les risques d'erreurs les plus importants en matière
d'information existent dans les entreprises exerçant dans plusieurs
secteurs d'activités. Ces risques naissent surtout lorsque l'entreprise
veut uniformiser ses procédures. Les informations de gestion ainsi
obtenues ne sont plus le reflet fidèle de la situation de tel ou tel
domaine d'activité. Le rôle de l'auditeur interne est alors de
susciter la mise en place de procédures d'information spécifiques
à chaque secteur : son apport peut devenir particulièrement
important quand une entreprise n'a pas de service de contrôle de gestion
bien adapté à ses besoins. La synthèse de ces diverses
informations doit être faite néanmoins au niveau de la direction,
avec toute la prudence que requiert la comparaison d'informations provenant de
procédures différentes. A ce niveau, le service d'audit interne
peut contribuer énormément à la conception de
l'information synthétique à travers les tableaux de bords
adaptés.
Section 4 : Qualification du personnel
Il n'y aurait évidemment pas de problèmes
d'information si, malgré la taille de l'entreprise, son implantation
géographique, le personnel faisait preuve d'un niveau de qualification
excellent et uniforme et une capacité d'adaptation. Ceci n'est
malheureusement pas toujours le cas, surtout dans les entreprises employant de
nombreuses personnes. En particulier, les qualifications satisfaisantes
à un moment donné peuvent ne plus être adaptées aux
exigences imposées par l'évolution de l'environnement. L'auditeur
interne peut réduire les risques d'erreurs provenant d'une
sous-qualification du personnel, en suscitant des réunions de formation
sur les objectifs et les procédures à suivre et en expliquant aux
employés les erreurs d'adaptation qu'il a décelé.
La dimension humaine est très importante pour
réaliser efficacement l'audit interne dans l'entreprise. Ainsi, il
revient tant aux auditeurs internes qu'aux directions générales
de créer un état d'esprit permettant cet épanouissement et
favorisant les nécessaires adaptations aux mutations de l'environnement
et des techniques.
Section 5 : Délégation des
pouvoirs
La délégation des pouvoirs dans les centres
d'exécution n'est possible que dans la mesure où les objectifs
des procédures et systèmes administratifs soient suffisamment
précis et qu'il soit ménagé un certain nombre de moyens de
contrôle à posteriori (en particulier sur les résultats et
les performances). Ce contrôle permet notamment :
- de vérifier la compréhension des objectifs et
des normes par les centres d'exécution ;
- de vérifier les résultats ;
- de mener les actions correctrices afin d'améliorer le
système de gestion.
L'audit interne est alors indispensable pour s'assurer que
les règles du jeu sont respectées de part et d'autres.
Il est certain que la délégation des pouvoirs
génère de façon quasi-automatique l'exigence d'un regard
à posteriori.
Il faut remarquer qu'à ces critères rationnels
de mise en place d'un service d'audit interne s'ajoutent souvent dans la
pratique des éléments subjectifs. Eléments, tels la
nomination d'un individu au poste d'auditeur interne, alors qu'il n'en est pas
compétent, la considération de la fonction d'audit interne comme
un moyen de pression de la direction générale. Il ne faut surtout
pas donner une importance démesurée à ces critères
dans la prise de décision.
Ainsi la mise en place d'un service d'audit interne ne peut
réussir que si la direction est convaincue de son utilité. La
préoccupation d'audit est devenue une donnée constante de la
gestion. Le volume des affaires et la complexité de la gestion
conduisent à lui accorder une place toujours plus grande. Pourtant, la
direction d'une entreprise ne doit jamais s'attendre à ce que les
services d'audit interne remplacent le responsable opérationnel pour
effectuer les contrôles qui incombent à ce dernier.
Section 6 : La mondialisation
Le terme
« mondialisation » apparaît dans la
langue française en 1964 dans le cadre de travaux économiques et
géopolitiques ; il signifie l'accroissement des mouvements de
biens, de services, de main-d'oeuvre, de technologie et de capital à
l'échelle internationale. Il désigne initialement le seul
mouvement d'extension des marchés des produits industriels à
l'échelle des blocs géopolitiques de la guerre froide. Longtemps
cantonné au champ académique, il se généralise au
cours des années 1990, d'une part sous l'influence des thèses
d'émergence d'un « village global » portées
par le philosophe Marshall Mc Luhan, et surtout par le biais des mouvements
antimondialistes et altermondialistes, qui attirent, par leur
dénomination même, l'attention du public sur l'ampleur du
phénomène.
Définir la mondialisation comme l'unification du monde
signifie que l'on parle de l'interpénétration des cultures, des
technologies et des économies (intégration dans l'économie
mondiale).
Elle met en avant une approche de coopération
plutôt que de mise en concurrence, qui est le principe de base de la
forme actuelle de la mondialisation.
Les problèmes que pose cette approche de la
mondialisation sont ceux de l'hétérogénéité,
de l'incompatibilité, de la fragmentation et de l'intégration, de
l'ordre et du désordre, de l'inégalité, de l'exclusion et
de la solidarité, de la domination, de l'exploitation, des affrontements
idéologiques et des relations humaines qui sont souvent régies
par des rapports de force.
La libéralisation des échanges, les
possibilités offertes par les nouvelles techniques de communication et
de baisse du coût des transports ont accéléré le
mouvement d'internationalisation des économies et des entreprises avec
une triple conséquence :
- une augmentation globale de la pression concurrentielle
puisque les entreprises se sont trouvées face à des concurrents
disposant parfois de mode d'organisation supérieur ou des coûts
salariaux inférieurs. Cette intensification de la concurrence va
être un facteur puissant d'introduction de nouveaux outils et de
méthodes de gestion des entreprises.
- Une instabilité croissante de l'environnement avec
l'interconnexion des économies : une entreprise pouvant
dépendre des fluctuations des taux de change, de la situation
économique voire de l'évolution juridique des pays où sont
situés ses fournisseurs, ses clients, ses usines. D'où la
nécessité pour les entreprises de pouvoir réajuster
rapidement leur stratégie et de s'assurer de sa mise en oeuvre par les
opérationnels.
- La nécessité pour les entreprises qui
s'internationalisent d'intégrer des cultures très
différentes, mais aussi des systèmes juridiques, fiscaux et
comptables peu normalisés.
La mondialisation accompagne l'intensification de la
concurrence et exige des PME et PMI qu'elles se concentrent sur des
métiers et des produits stratégiques, qu'elles renforcent leur
capacité d'adaptation à des évolutions technologiques
permanentes et des conditions de marché mouvantes. Ceci implique pour
ces entreprises, une organisation du travail flexible et pour leurs
salariés d'être toujours capables d'apprendre, de
réapprendre.
Section 7 : Les groupes de pression
Fournisseurs
Concurrence
interne
Clients
Nouveaux entrants
Substitutions
Réglementation
Pouvoirs publics
Figure 1 : Les cinq forces de pression de
Porter (approche rénovée)
7.1-Le pouvoir des fournisseurs
Il existe une relation commerciale entre une entreprise et
ses fournisseurs. La pression du fournisseur vient du fait que les PME-PMI,
entreprises à faibles moyens, voient leur pouvoir de négociation
diminuer vu la part qu'elles occupent dans les quantités vendues par
ceux-ci. Les fournisseurs ont tendance à leur imposer leurs conditions
de prix parce qu'ils sont en situation dominante.
7.2-Le pouvoir des distributeurs et des
clients
Le pouvoir des distributeurs et des clients est analogue
à celui des fournisseurs. La satisfaction des distributeurs est
liée à la marge obtenue du vendeur et pour les clients, du prix,
de la qualité du produit proposé à la vente.
Le système de gestion des PME-PMI et surtout le niveau
des charges ne leur permettent pas d'être compétitives dans le
secteur d'activité dans lequel elles exercent. D'où la
nécessité de repenser leur stratégie et de s'accorder le
bénéfice d'une entreprise alerte et dynamique.
7.3-Les produits de substitution et les nouveaux
entrants
La principale menace concurrentielle à une double
origine : l'entrée dans l'activité d'un nouveau concurrent
et le lancement de produits ou de services nouveaux et de substitution.
Celle-ci, issue de la libéralisation des
échanges, de l'internationalisation des économies et sans doute
d'une certaine saturation des marchés traditionnels, va avoir un double
impact sur les entreprises :
- D'abord, une certaine redécouverte du client qui
devient l'élément centrale d'une compétition
multicritère (coûts, délais, qualité...).
D'où de nouveaux besoins en information de gestion pour vérifier
le positionnement correct de l'entreprise par rapport aux concurrents.
- Ensuite, la pression à la réduction des
coûts. Ceux-ci doivent être réduits à tous les
niveaux mais sans diminuer la performance de l'entreprise.
7.4-Les pouvoirs publics et la
réglementation
Le terme « réforme de l'Etat »
fait référence à une modification substantielle de
l'organisation du périmètre d'action ou des modifications de
fonctionnement de l'Etat et aussi des entreprises. L'Etat est source de lois et
de règlements (fiscalité, organisation de la concurrence, etc.).
Ces réformes interviennent à plusieurs niveaux comme les mesures
fiscales, les subventions aux entreprises en difficulté, la
libéralisation économique, la privatisation, le contrôle
des prix, la transformation du statut des entreprises...
Tous ces concepts ont parfois agit sur le comportement de
plusieurs entreprises, soit positivement, soit négativement. Les
entreprises de petites tailles, très peu compétitives et moins
préparées à ces différents changements, ont
été alors confrontées à un certain nombre de
conséquences qui ont eu un impact sur leur organisation et leur
fonctionnement.
7.5-L'intensité de la concurrence (entre les
entreprises)
La concurrence est une situation dans laquelle les
entreprises sont en compétition pour vendre des biens et des services
sur le marché à des acheteurs, lesquels choisissent les
meilleures conditions de prix, de qualité, de garantie, etc.
La concurrence pousse les entreprises à adapter en
permanence leurs produits/services aux attentes actuelles et futures de leurs
clients. Elle les pousse à innover et à chercher à
réduire les coûts.
Etant le plus souvent imparfaite, la concurrence pousse les
entreprises à adopter diverses stratégies pour tirer au mieux
leur épingle du jeu. Quelle que soit leur taille, la situation de
compétition vis-à-vis de leurs concurrentes incite les
entreprises à une meilleure efficacité économique, de
produits novateurs capables de maintenir ou d'augmenter leurs parts de
marché et d'augmenter leur taux de marge.
Les PME-PMI pour être compétitive doivent se
doter d'indicateurs donnant des informations sur la nature de la structure
concurrentielle et les capacités propres à elles même et
qui leurs permettent d'y faire face.
Section 8 : L'évolution des systèmes
d'information
L'apport des nouvelles technologies informatiques et
télématiques a transformé le travail en
entreprise :
- la naissance de logiciels permettant un traitement rapide
des données financières, comptables, etc.
- l'opportunité de délocaliser la saisie et le
traitement des données nécessaires à l'audit interne.
Grâce au développement de la microinformatique, des
réseaux, l'auditeur peut ainsi disposer beaucoup plus rapidement des
données prises à la source.
- Un gain de temps dans le reporting grâce au
développement d'outils informatiques et télématiques comme
internet ou autres qui permettent la transmission des données entre les
filiales et la société mère.
Globalement l'auditeur interne peut disposer maintenant
d'informations plus rapides et plus fiables.
Chapitre 3 : Préalables à la mise en
place de la fonction d'audit interne
La création du service d'audit interne ne peut se
faire sans que l'entreprise ne dispose d'un référentiel
organisationnel, humain et culturel nécessaire à son
épanouissement.
L'auditeur interne devra donc examiner et évaluer le
processus organisationnel et apprécier l'existence de dysfonctionnements
compte tenu de l'environnement et des contraintes organisationnelles, humaines
et culturelles prévalant dans l'entreprise.
Section 1 : Dimension organisationnelle
1.1-Politique de gestion
Aucune fonction de l'entreprise ne peut s'exercer sans une
politique de gestion bien définie. Et, il appartient à chaque
responsable de fonction de la définir ou la connaître pour un
meilleur exercice de la fonction. Chaque politique de gestion va définir
quelle est la mission du responsable de fonction :
- ses actions à entreprendre
- ses domaines d'exercice
- ses objectifs
Aussi, la mise en place d'un bon contrôle interne
adéquat ne peut se faire sans que la politique de gestion n'ait pas
été bien définie. C'est pourquoi l'auditeur qui aura
à apprécier ces dispositions de contrôle ne pourra le faire
sans qu'il n'ait connaissance de la mission assignée au responsable
audité.
L'audit interne peut apprécier dans quelle mesure les
audités poursuivent les objectifs de l'entreprise. Si ces derniers ne
sont pas clairs, ils pourraient entraîner une mauvaise
interprétation. S'ils sont mal conçus, l'entreprise risque en
conséquence de mal orienter ses ressources. L'auditeur interne peut
également émettre son opinion non seulement sur la bonne
application des objectifs, mais également sur leur qualité.
Il peut même aller plus loin et apprécier la
pertinence des procédures d'élaboration des décisions
stratégiques et attirer l'attention sur les risques et les
incohérences relevées au niveau des choix de l'entreprise.
1.2-Le système d'information
Le système d'information est l'ensemble des
méthodes et moyens relatifs au traitement de l'information dans une
organisation. C'est un outil extrêmement important au sein de
l'organisation, car il est à la fois au centre du système
décisionnel et au coeur du système opérationnel qui a
à charge l'exécution des décisions.
Le système d'information est un
référentiel indispensable à l'auditeur interne pour
analyser les faits observés, détecter les anomalies
éventuelles d'un système. Il permet à l'auditeur interne
de trouver des explications aux dysfonctionnements et d'apporter des
solutions.
Le système d'information est pris dans un sens
très large et désigne les hommes qui participent au processus
d'information de l'entreprise, les structures d'organisation (les circuits
d'informations, les documents, les procédures mises en place, la
décentralisation...) et les technologies de l'information et de la
communication. Le système d'information selon H. Lesca dans son ouvrage
« Information et adaptation de l'entreprise » est un
ensemble interdépendant de personnes, des structures d'organisation, des
technologies de l'information (matériels et logiciels), des
procédures et des méthodes qui devraient permettre à
l'entreprise de disposer juste à temps des informations dont elle a
besoin pour son fonctionnement courant et pour son évolution.
Le système d'information offre de grandes
possibilités aux responsables d'entreprise et éventuellement des
PME et PMI :
- il fournit aux décideurs les données
nécessaires à la prise de décision ;
- il recueille et traite les informations de toutes les
fonctions d'entreprise pour la restituer sous forme synthétique pour
permettre aux décideurs de réagir efficacement aux mutations de
l'environnement ;
- il offre de plus grandes possibilités de pilotage et
de maîtrise de l'organisation et facilite le reporting à travers
les tableaux de bord et les ratios de gestion.
Toutes les entreprises doivent recueillir les informations
pertinentes (financières ou non) relatives aux évènements
et activités, externes comme internes identifiées par le
management comme étant utiles à la conduite des affaires. En tant
que composant global du contrôle interne, le système d'information
doit également faire l'objet d'audit interne.
-Organisation
-Entreprise
Hommes
Système d'information
Figure 2 : Organisation d'un
système d'information
1.3-L'organisation
L'organisation de l'entreprise permet d'abord à
l'auditeur interne de bien comprendre le fonctionnement de l'entreprise. Il va
pouvoir comprendre les relations de pouvoir et de responsabilité,
réaliser des tests de conformité et analyser les
dysfonctionnements éventuels d'une telle organisation.
Il n'existe pas de modèle unique qui pourrait servir de
référentiel. La diversité des organisations est aussi
grande que peut l'être la diversité des entreprises : taille,
nature d'activité, environnement, structure juridique...sont autant de
variables qui vont générer des organisations
différentes.
L'auditeur interne va contribuer par ses recommandations,
à cette nécessaire et permanente adaptation de l'entreprise dont
les composantes ne cessent d'évoluer et de se transformer.
Les éléments constitutifs de l'organisation
s'insèrent et se développent dans un environnement qui doit
être organisé pour leur permettre de fonctionner en assurant la
protection physique des biens et des personnes :
L'organigramme
C'est le premier document que doit se faire communiquer
l'auditeur, car son inexistence éventuelle, sera dès les premiers
pas révélatrice de problèmes graves. Son existence permet
de bien comprendre le fonctionnement de l'entreprise.
· L'analyse des postes (ou description des
postes)
C'est le second élément du dispositif
d'organisation. La description des postes présente tous les aspects
importants du poste au moyen d'une fiche détaillée, comprenant
les rubriques suivantes :
- Identification de l'emploi
- Compétences
- Mission de l'emploi
- Positionnement dans la structure hiérarchique et
fonctionnelle
- Description des activités
- Contrôle par le supérieur
- Moyens matériels et humains
L'information contenue dans ce document doit être
claire, réaliste, complète et objective. Elle doit être
approuvée par la direction et les différents responsables
hiérarchiques concernés.
· Le recueil des pouvoirs
C'est le troisième élément du dispositif
d'organisation. Chaque acteur doit connaître avec précision ce
qu'il doit faire et dans quelles limites se situent ses
délégations de pouvoir. Ces délégations doivent
être écrites, connues des bénéficiaires et de leur
hiérarchie et surtout mises à jour en fonction des changements.
L'auditeur interne s'assure que toutes les dispositions sont prises pour
répondre à ces exigences.
L'existence d'un manuel de procédures ou des
procédures écrites, devient une nécessité dans les
organisations. La formalisation écrite des procédures doit
être adaptée aux destinataires. L'utilité réelle du
manuel des procédures dépend simultanément de la
qualité des supports et de la pertinence du contenu par rapport aux
attentes des opérateurs. Il faut un langage simple et une
démarche largement participative.
Cependant, un tel système documentaire n'a de sens que
dans la mesure où il offre une base de données vivante pour
l'entreprise. Au delà du projet
« procédures », il s'agit de mettre en place une
structure susceptible d'assurer la mise à jour continue des
procédures.
L'auditeur interne veillera, dans un premier temps, à
ce que des procédures écrites existent dans l'entreprise. Dans un
deuxième temps, il s'assurera qu'elles sont fiables et adaptées
à l'évolution de l'entreprise et de son environnement, et
finalement, il vérifiera qu'elles sont appliquées.
L'usure est une loi constante des organisations. En l'absence
d'un contrôle interne, les processus les mieux réglés
tendent à se dégrader. La fonction d'audit interne est donc
essentielle pour le fonctionnement d'un tel système.
Section 2 : Dimension humaine
Le contrôle est à la base du métier de
l'auditeur : sa vocation première est de se rendre compte de la
réalité d'une situation organisationnelle au regard des normes,
puis de porter une appréciation sur cette réalité. Il y a
donc contrôle et jugement, deux sources de tensions.
Du point de vue de l'audité, l'audit est d'abord vu
sous l'angle du contrôle et de la sanction qui risque de s'en suivre.
L'audité redoute aussi les contrôles en ce qu'ils risquent
d'engendrer des propositions de changement alors qu'il préfère le
plus souvent le statu quo.
L'auditeur interne devra se garder de toute
considération sur les opérationnels et se concentrer sur
l'analyse des faits, des situations et des systèmes. Il s'agit ici de
faire de l'audit interne une démarche d'évaluation à
participation des audités et que ceux-ci soient placés au coeur
du processus de changement.
L'audit peut être perçu par certains
responsables comme une remise en cause de leur capacité
managériale. L'audit suscite ainsi la crainte des opérationnels.
Crainte que des sanctions soient appliquées, crainte que des efforts
soient requis, que des postes soient supprimés, regroupés...,
crainte de voir des habitudes modifiées, d'avoir à s'adapter,
à se renouveler, crainte enfin que ces changements de méthodes ne
fassent apparaître l'usage de pratiques interdites ou les
déficiences d'un service. Ces craintes peuvent encore être
amplifiées si le contexte organisationnel est défavorable
(mauvais résultats, mauvaises organisations...) ou si la communication
sur le projet d'audit est mal assurée.
La réalisation de l'audit nécessite en effet
une participation minimale des principaux acteurs et leur volonté de
jouer le jeu d'une certaine remise en cause.
Le succès ou l'échec d'un audit interne
dépend pour beaucoup de facteurs relationnels, au même titre que
la compétence de l'auditeur. Aussi appartient-il en définitive
à ce dernier de susciter, par son comportement, un climat de confiance
favorable à l'efficacité de l'audit.
Section 3 : Dimension culturelle
L'environnement de contrôle est un
élément très important de la culture d'une entreprise,
puisqu'il détermine le niveau de sensibilisation du personnel au besoin
de contrôle. Il donne le ton d'une organisation et influence
l'état d'esprit de son personnel en matière de contrôle. Il
constitue surtout le fondement de tous les autres éléments du
contrôle interne, en imposant discipline et organisation.
« Les facteurs ayant un impact sur l'environnement
de contrôle comprennent notamment l'intégrité,
l'éthique et la compétence du personnel ; la philosophie des
dirigeants et le style de management ; la politique de
délégation des responsabilités, d'organisation et de
formation ; enfin, l'intérêt manifesté par le conseil
d'administration et sa capacité à indiquer clairement les
objectifs4 ».
L'environnement de contrôle exerce une influence
profonde sur la façon dont les activités sont structurées,
la définition des objectifs et l'évaluation des risques. Il a
également un impact sur les activités de contrôle, les
systèmes d'information et de communication, ainsi que sur le suivi des
opérations.
Cette influence s'exerce non seulement au niveau de la
conception de ces systèmes, mais également dans leur
fonctionnement quotidien. L'histoire et la
culture d'entreprise jouent un rôle sur l'environnement
de contrôle.
(4) Coopers et Lybrand, IFACI « La nouvelle pratique
du contrôle interne » les éditions d'organisation,
1994
Les entreprises efficacement contrôlées
s'efforcent de s'entourer de personnel compétent et d'inculquer un
esprit d'intégrité. Le conseil d'administration et la direction
de ces entreprises sont conscients de la nécessité de montrer
l'exemple.
A cette fin, ils élaborent des normes et
procédures appropriées, souvent accompagnées d'un code de
conduite, favorisant l'adhésion aux valeurs de l'organisation et le
travail en équipe pour la réalisation des objectifs.
· L'intégrité et
l'éthique
Les objectifs d'une entreprise et les méthodes
utilisées pour les atteindre sont fondés sur des
priorités, des jugements de valeur et un style de management. Ces
priorités et jugements de valeur qui se traduisent par un code de
conduite reflètent l'intégrité et l'éthique des
dirigeants.
L'efficacité des procédures de contrôle
interne est fonction de l'intégrité et de l'éthique dont
font preuve les personnes qui créent ces contrôles, les
gèrent et en assurent le suivi. L'intégrité et
l'éthique sont des facteurs essentiels de l'environnement de
contrôle, et ont un impact sur la conception, la gestion et le suivi des
autres éléments du contrôle interne. L'éthique et
l'intégrité des dirigeants sont le fruit de la
« culture d'entreprise » qui se matérialise dans des
normes d'éthiques et de conduite, ainsi que dans les méthodes
utilisées pour communiquer et développer celles-ci au sein de
l'entreprise.
Le management précise ses volontés par des
messages officiels et formels.
La culture d'entreprise détermine ce qui se passe
réellement ou plutôt de manière informelle quelles
règles sont appliquées, détournées ou non
respectées.
La direction générale joue un rôle majeur
dans la détermination de la culture d'entreprise.
Le respect des règles d'éthique peut
également être influencé par d'autres facteurs tels
que :
- des contrôles inexistants ou inefficaces
- une forte décentralisation des
responsabilités
- une fonction d'audit interne insuffisante
- un conseil d'administration inefficace
- l'application des sanctions négligeables ou non
divulguées
L'exemple constitue la meilleure façon de promouvoir
un message de comportement conforme à l'éthique à travers
toute l'entreprise. Les opérationnels ont tendance à imiter les
dirigeants. Ils sont susceptibles de reproduire les attitudes bonnes ou
mauvaises affichées par le management, notamment vis-à-vis du
contrôle interne.
· Les compétences
La compétence doit refléter la connaissance et
les aptitudes nécessaires à l'accomplissement des tâches
requises à chaque poste.
Il existe souvent un compromis entre les compétences
souhaitées et le coût.
Le manager doit préciser les niveaux de
compétences requis pour chaque mission et les traduire en termes de
connaissances et d'aptitudes. Celles-ci peuvent être fonction de
l'intelligence, de la formation et de l'expérience de la personne.
Le manager de la fonction d'audit interne doit être
dynamique pour pénétrer les différentes fonctions
d'entreprise. Mais le management de l'entité échappe à
l'audit interne. Il relève plus de la direction générale
ou le comité d'audit qui définit l'étendue de l'action de
l'auditeur interne, son rattachement et son rôle.
· Conseil d'administration et comité
d'audit
L'environnement de contrôle et la culture de
l'organisation doivent être largement influencés par le conseil
d'administration et le comité d'audit. L'expérience et
l'envergure de leurs membres, leur indépendance vis-à-vis des
dirigeants, leur niveau d'engagement dans la conduite de l'entreprise, leur
rigueur dans le contrôle des opérations ainsi que la pertinence de
leurs actions sont des facteurs importants de l'environnement de
contrôle. L'interaction entre le conseil d'administration ou le
comité d'audit et les auditeurs internes et externes est un autre
facteur ayant une incidence sur l'environnement de contrôle. Le conseil
d'administration doit être actif et s'impliquer, il doit posséder
les compétences appropriées, et avoir les aptitudes pour diriger
et contrôler efficacement.
· Système de management des
dirigeants
Le système de management de l'entreprise a une
incidence sur la conduite des opérations de l'entreprise et sur la
gestion des risques. Quel est le comportement des dirigeants face aux
risques ? Existe-t-il un niveau de risque accepté par
l'entreprise ? Comment les informations (financières, comptables,
informatiques...) sont elles gérées par les dirigeants ?
La pratique d'un système de management s'appuie
généralement sur des procédures écrites, des
indicateurs de performances, des rapports signalant les anomalies...
D'autres facteurs sont représentatifs d'un bon
système de management tels que l'attitude vis-à-vis de
l'information financière, le niveau de soin et de réalisme
apporté aux estimations comptables.
· Structure de l'entreprise
La structure des activités d'une entreprise est
très importante dans la réalisation des objectifs, dans la mesure
où elle définit le cadre de planification, d'exécution, de
contrôle et suivi de ces objectifs.
La structure des activités doit permettre
l'organisation et la communication des informations nécessaires à
la gestion des activités.
Une structuration adéquate des activités et une
fluidité optimale des informations doit faciliter le travail des
auditeurs internes et le suivi des recommandations émises par ces
derniers. Les activités d'une entreprise doivent être
organisées de façon à faciliter la mise en oeuvre des
stratégies destinées à assurer la réalisation
d'objectifs précis.
· Gestion des ressources
humaines
La politique de gestion des ressources humaines traduit les
exigences de l'entreprise en matière d'intégrité,
d'éthique et de compétence. Cette politique englobe le
recrutement, la gestion des carrières, la formation, les
évaluations individuelles et les conseils aux employés.
La politique de gestion des ressources humaines doit
s'appuyer sur :
- des critères performants de recrutement
- une politique appropriée de formation
- des procédures pertinentes d'évaluation
- des systèmes efficaces de
rémunération
- des actions appropriées pour le remplacement du
personnel
Chapitre 4 : Mise en oeuvre de l'audit interne en
entreprise
Section 1 : Organisation de l'audit interne
L'audit interne participe à la bonne gestion de la
gouvernance de l'entreprise. Il comprend en plus de l'Auditeur
Général Interne, des auditeurs seniors et des auditeurs
juniors.
1.1-L'auditeur général
interne
1.1.1-Rattachement
hiérarchique
Du fait du caractère transversal de sa mission, et de
la nécessité d'indépendance dans la réalisation de
celle-ci, l'audit général interne selon les entreprises est, soit
rattaché hiérarchiquement au conseil d'administration, soit
rattaché hiérarchiquement à la direction
générale.
1.1.2-Organisation
Auditeur Général Interne
Auditeurs Seniors
Auditeurs Juniors
Auditeurs Externes, Spécialistes
Chef de Missions
Figure 3 : Présentation d'un
organigramme du département d'audit interne
L'auditeur général interne, est directement
rattaché au conseil d'administration ou la direction
générale.
Le chef de mission est choisi parmi les auditeurs seniors en
fonction des missions à réaliser. L'équipe peut alors
être constituée d'auditeurs seniors et juniors en fonction de la
complexité de la mission.
Les auditeurs sont plutôt des
généralistes pouvant être affectés à tout
type de mission. Ils sont répartis sur deux niveaux :
- Auditeurs Seniors
- Auditeurs Juniors
Pour prétendre à la qualité d'auditeur
senior, un auditeur doit avoir réalisé plusieurs années
d'audit interne en qualité d'auditeur junior ou avoir une
expérience d'audit externe dans un cabinet.
Lorsque des missions requièrent des compétences
particulières sur des sujets spécifiques ou d'une
technicité élevée, il pourra être fait appel, en
renfort à :
- des membres des autres directions de l'entreprise
- des auditeurs ou des conseils externes
indépendants
1.1.3-Conditions d'exercice et champ
d'action
L'audit général interne exerce ses missions sur
le périmètre complet de l'entreprise, y compris les filiales sur
le territoire national et à l'étranger.
Les missions sont exécutées conformément
au plan d'audit approuvé par le conseil d'administration ou la direction
générale. Elles peuvent toucher tous les domaines
d'activité de l'entreprise et tous les processus définis dans le
référentiel de contrôle interne :
- Processus de pilotage
- Processus de réalisation
- Processus de support
Elles peuvent également toucher des sujets
transversaux ou spécifiques nécessaires à une meilleure
maîtrise des risques et du contrôle interne de la
société. La qualité des relations entre l'audit interne et
les entités et services audités conditionne l'efficacité
des missions :
- l'audit général interne s'engage à
mener ses missions en toute indépendance, à respecter une stricte
confidentialité et à documenter ses constats et analyses. Une
grande attention est portée aux spécificités et enjeux de
chaque entité auditée, de telle sorte que les audits constituent
une source de valeur ajoutée pour les entités et l'entreprise
dans son ensemble. Les missions sont toujours coordonnées avec les
services audités et ne perturbent pas leur fonctionnement. Les
conclusions font systématiquement l'objet d'une revue contradictoire par
les audités.
- les entités et services audités s'engagent,
quant à eux, à faciliter l'accès de l'audit
général interne à l'information et se rendent disponibles
lorsqu'une mission est organisée. Les équipes d'audit interne ont
notamment accès à tous les systèmes d'information de
l'entreprise. Les audités sont tenus de présenter à
l'audit dans les diligences requises tous documents, informations, demandes et
à lui manifester leurs entières disponibilités et
collaboration. Les personnes s'abstenant de répondre aux demandes,
produisant des documents faux, incomplets ou différents de la
réalité feront l'objet de sanctions appropriées.
- les membres de l'audit ont accès complet, libre et
sans restriction à toutes les activités, documents, registres,
fichiers, biens et personnel de l'entreprise.
1.1.4-Règles de conduite des
auditeurs
Les auditeurs internes respectent des principes fondamentaux
suivants :
· Intégrité
- Accomplir leur mission avec honnêteté,
diligence et responsabilité
- Respecter la loi et faire les révélations
requises
- Ne pas prendre part à des activités
illégales ou s'engager dans des actes déshonorants pour la
profession d'audit interne
- Respecter et contribuer aux objectifs d'éthique de
l'entreprise
· Objectivité
- Ne pas prendre part à des activités ou
établir des relations qui pourraient compromettre ou risquer de
compromettre le caractère impartial de leur jugement
- Ne rien accepter qui pourrait compromettre ou risquer de
compromettre leur jugement professionnel
- Révéler tous les faits matériels dont
ils ont connaissance et qui, s'ils n'étaient pas
révélés, auraient pour conséquence de fausser le
rapport sur les activités examinées
· Confidentialité
- Utiliser avec prudence et protéger les informations
recueillies dans le cadre de leur mission
- Ne pas utiliser ses informations pour en tirer un
bénéfice personnel, ou d'une manière qui contreviendrait
aux dispositions légales ou porterait préjudice aux objectifs
éthiques de l'entreprise
· Compétence
- Ne s'engager que sur des travaux pour lesquels ils ont les
connaissances, le savoir-faire et l'expérience nécessaire
- Réaliser les travaux dans le respect des normes pour
la pratique professionnelle de l'audit interne
- S'efforcer d'améliorer continuellement leur
compétence, l'efficacité et la qualité de leurs travaux.
Un examen annuel des performances des auditeurs internes est
réalisé par l'auditeur général interne. Cet examen
repose sur la qualité des rapports et est établi sur des
formulaires d'appréciation.
Section 2 : Normes applicables et
méthodologie
2.1- Normes pour la pratique professionnelle de
l'audit interne
L'audit général interne de l'entreprise
applique les normes de l'institut d'audit interne dans le cadre de son
affiliation à l'Institut Français de l'Audit et du Contrôle
Interne (IFACI).
2.2-Elaboration du plan d'audit
L'auditeur général interne établit
annuellement un plan d'audit. Il s'appuie pour identifier et prioriser les
missions d'audit, sur une analyse des risques de la société. Il
consulte les directeurs, chefs de départements et de division et les
commissaires aux comptes pour son élaboration.
Ce plan d'audit prévoit une intervention sur un cycle
plus ou moins long (2 ans et plus), sur chaque macro processus défini
dans le référentiel de contrôle interne. Le plan d'audit
est présenté au conseil d'administration ou au directeur
général pour approbation.
Les directeurs, chefs de départements, chefs de
division de l'entreprise ainsi que les directeurs des filiales peuvent demander
d'inscrire au plan d'audit une mission spécifique concernant une
activité relevant de leur responsabilité.
Le plan d'audit est présenté et approuvé
en fin d'année N pour une réalisation des missions sur N+1. Le
suivi de la réalisation du plan fait l'objet de reporting trimestriel
auprès du conseil d'administration ou de la direction
générale.
Le plan est revu et ajusté au moins une fois dans
l'année. Il peut être modifié plusieurs fois, si la
nécessité s'en fait ressentir, à la demande de l'organe de
rattachement de l'auditeur général interne.
Systématiquement, l'annulation d'une mission fait l'objet d'une
communication argumentée au conseil d'administration ou au directeur
général.
2.3-Organisation et déroulement de la
mission
L'organisation et le déroulement de la mission d'audit
sont prévus dans la procédure d'audit interne, contenue dans le
référentiel de contrôle interne et dans les
procédures d'assurance qualité.
2.4-Rapports et suivi
Chaque mission fait l'objet d'un rapport
élaboré et diffusé dans les conditions suivantes :
- un rapport provisoire comprenant les principaux constats,
analyses et conclusions des auditeurs est présenté oralement aux
responsables des entités ou services audités dans le cadre d'une
réunion de fin de mission
- un premier rapport sera adressé au directeur
général ; le rapport final, après intégration
des recommandations et observations de l'organe de rattachement (PCA, DG),
comprenant le rapport d'audit détaillé, les éventuelles
observations de l'auditeur général interne est communiqué
aux personnes suivantes :
? PCA ou DG de l'entreprise
? Directeur délégué chargé des
opérations en fonction de la nature des auditeurs
? Directeur de l'entité audité, ou pilote du
macro processus audité
? Chef de département ou de division de l'entité
audité ou pilote du processus audité
- une synthèse trimestrielle des audits
réalisés reprenant les principaux constats et recommandations par
ordre de priorité est transmise au PCA ou DG.
Les recommandations font l'objet d'un plan d'action mis en
oeuvre par l'entité ou service audité. L'audit
général interne veille au suivi des plans d'actions et fait un
rapport périodique d'avancement auprès du PCA ou de DG.
DEUXIEME PARTIE
L'EXTERNALISATION D'UNE FONCTION
D'ENTREPRISE
Chapitre 1 : La notion d'externalisation
Section 1 : Définition
1.1-L'externalisation
L'externalisation, aussi appelée
« outsourcing », désigne le
transfert de tout ou partie d'une fonction d'une entreprise vers un partenaire
externe. Elle consiste très souvent en la sous-traitance des
activités non essentielles et non stratégiques (celles qui ne
sont pas productrices de revenus) d'une entreprise. Il s'agit d'un outil de
gestion stratégique qui se traduit par la restructuration d'une
entreprise autour de sa sphère d'activités : ses
compétences de base et son coeur de métier (core business en
anglais).
Selon Lacity et Hirscheim (1993), l'externalisation ou encore
l'outsourcing dans la forme la plus basique peut être entendue comme
l'achat d'un bien ou d'un service qui était auparavant
réalisé en interne. L'outsourcing se caractérise
aujourd'hui par un transfert de personnel et de l'équipement vers le
prestataire qui devient également responsable des pertes et profits.
1.1.1-Approche économique et juridique de
l'externalisation
L'externalisation du point de vue économique est un
accord passé entre une organisation et un tiers pour la prise en charge,
l'exploitation, la gestion continue et l'amélioration :
- de fonctions entières de l'organisation (ex :
informatique, nettoyage, comptabilité, marketing et communication),
- d'infrastructures (ex : système d'information,
système de sécurité),
- de processus opérationnels (ex : exploitation de
matières premières, stockage, logistique, transports) en amont ou
en aval de l'organisation.
Ce processus permet à l'organisation qui externalise
de se recentrer sur ses métiers, spécialités et finalement
sa valeur ajoutée.
Services aux personnes
Relation client
Logistique
Ressources humaines
Front Office
E-outsourcing
Gestion flotte
Facilities management
moyenne
forte
Intensité du service
Télécoms et réseaux
Infogérance
Juridique fiscalité
Finance
Maintenance
Back Office
Figure 4 : Carte des services
externalisés
Clef de lecture :
-Le front office se définit par une forte implication du
client dans la réalisation du service
-Le back office concerne les services supports, sans
réelle interaction client
-l'intensité de service valorise l'enjeu de l'innovation
du service et de la personnalisation de l'offre
L'externalisation repose en termes juridiques sur un contrat
à durée fixe portant sur le transfert de tout ou partie de la
fonction, du service et/ou de l'infrastructure ou de processus
opérationnel de l'organisation entre l'organisation propriétaire
et un opérateur. Les clauses de retour ou de réversibilité
sont la clé d'une externalisation réussie.
Ce contrat peut inclure un transfert d'actifs et/ou de
personnel. Le client se concentre sur la définition des résultats
à atteindre, laissant au prestataire externe la responsabilité de
les livrer.
L'externalisation touche autant les organisations publiques
que privées. Concernant les services publics, l'externalisation se
constitue dès lors que le mode de gestion choisi d'un service n'est plus
géré en interne (concept de « in-house
services ») sous la responsabilité de l'autorité
publique. On parle alors de gestion déléguée, de
concession et plus généralement de partenariat
public-privé ou en termes plus anglo-saxons de
« BOT ».
1.2-Concepts voisins
· Sous-traitance
La première définition officielle de la
sous-traitance est apparue en France dans le journal officiel le 26 avril 1973.
Elle désigne « l'opération par laquelle une entreprise
confie à une autre le soin d'exécuter pour elle et selon un
cahier des charges préétabli une partie des actes de production
ou des services dont elle conservera la responsabilité économique
finale »
Fontaine (2002) fait aussi la distinction entre
externalisation et sous-traitance. Pour la première :
« il s'agit pour une entreprise de confier certaines activités
à un tiers, en dehors d'un lien de subordination ». La
sous-traitance est « une opération qui consiste à
confier à un tiers l'exécution de tout ou partie d'une prestation
à laquelle on s'est soi-même engagé envers un
cocontractant ».
Il a repéré trois points communs entre ces deux
mouvements :
- origine : la division du travail ou la
répartition des tâches
- auteur : les entreprises
- mouvement vers l'extérieur : le fait de confier
à un tiers
Deux différences sont relevées :
- au niveau du contrat :
concernant l'externalisation, c'est un contrat entre le client (l'entreprise
qui externalise) et le fournisseur (le prestataire). Le résultat final
est au bénéfice de l'entreprise demandeuse. Tandis que pour la
sous-traitance, il relève l'existence de sous-contrats. Le
résultat sera au bénéfice du client final qui n'est pas
forcément l'entreprise demandeuse.
- au niveau de l'objet : dans
le cas d'externalisation, la fonction externalisée, doit faire partie
des fonctions internes de l'entreprise. Pour la sous-traitance,
l'activité en question concerne l'exécution de tout ou partie du
contrat conclu avec un client.
· Co-traitance
La co-traitance consiste à constituer avec un
consultant externe et pour une mission déterminée, une
équipe commune placée sous le leadership de la direction
d'entreprise.
Cette coopération entre l'entreprise et les
consultants externes ne peut être que bénéfique car elle
associe, à l'étude d'un problème spécifique, des
professionnels de haut niveau parlant le même langage, utilisant des
méthodes similaires et agissant de manière
complémentaire : les uns imprégnés de la culture
d'entreprise, apportent leur connaissance de l'organisation et leurs
expériences internes, les autres, en contact avec le monde
extérieur, leur technicité et leurs points de
référence.
· Impartition
La notion d'impartition est peu évoquée dans la
littérature. Pourtant, les similitudes avec l'externalisation sont
nombreuses. Selon Barreyer et Bouche (1982), l'impartition, associée par
son étymologie latine aux notions de partage, de
délégation et de confiance envers le prestataire, désigne
un choix économique et un état d'esprit.
? Choix économique : il y a impartition
lorsqu'une entreprise placée devant l'option « faire ou
faire-faire » choisit le second terme de l'alternative.
? Un état d'esprit : on peut parler
d'attitude managériale, voire de politique d'impartition, lorsque
l'organisme qui s'adresse ainsi à l'extérieur ne considère
pas seulement son intérêt à court terme, mais se place dans
une perspective stratégique, considérant l'autre comme un
partenaire avec lequel il faut s'attacher à développer une
collaboration susceptible de produire des effets de synergie et où
chacun trouve son avantage. Le principe d'impartition peut être
érigé implicitement ou explicitement, au rang des politiques qui
déterminent l'allocation des ressources d'une entreprise, ainsi que la
manière dont elle entend se positionner dans son environnement
commercial, économique, sociologique et technologique, à
l'échelle nationale ou internationale.
· Concession / Franchise
D'après Fontaine (2002), le point commun entre
l'externalisation et les trois méthodes précédentes
consiste en la mise en place d'une relation durable présentant des
caractères intégratifs marqués.
Leur différence porte sur la destination finale de la
prestation. Comme pour la sous-traitance, l'entreprise fait accomplir par un
concessionnaire ou un franchisé une prestation qui est destinée
à l'utilisateur final. La franchise diffère de la concession par
l'usage d'une formule de commercialisation (brevet, marque...).
· Dowsizing / Reengineering
L'externalisation est proche du downsizing et du
reengineering. Elle permet de réduire la taille de l'entreprise et
d'améliorer sa performance. La différence est que le downsizing
vise à se débarrasser définitivement de la fonction ou de
l'activité entière. Et le reengineering élimine seulement
les processus de faible valeur ajoutée.
Chapitre 2 : L'externalisation de la fonction
d'audit interne
Section 1 : Externalisation et fonction d'audit
interne
Depuis plus d'une dizaine d'année, l'externalisation a
connu un développement d'une grande ampleur. C'est une décision
de politique d'entreprise puisqu'elle repose sur une démarche relevant
de la stratégie propre à la structure. L'externalisation peut
concerner toutes les entreprises, de la plus petite à la plus grande, de
la nouvelle à la plus ancienne. Elle touche plusieurs secteurs à
la fois (industriel et services). Les activités les plus
externalisées sont la restauration, le nettoyage, le gardiennage... Par
contre les activités plus stratégiques, telles que l'informatique
et la logistique connaissent aussi un mouvement d'externalisation mais plus
récent. La fonction d'audit interne n'a pas échappé
à ce phénomène.
Selon l'estimation du cabinet Price Waterhouse Coopers,
l'audit interne reste encore une fonction peu externalisée tant en
Afrique qu'en Europe, mais elle devrait connaître un réel essor
d'ici quelques années. « L'audit interne est définie
comme une activité indépendante et objective qui donne à
l'entreprise une assurance sur le degré de maîtrise de ses
opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et
contribue à créer de la valeur ajoutée ». Elle
représente une fonction indispensable, un vecteur de transmission de
l'information de gestion, un outil de détermination des risques de
l'entreprise et d'analyse des contrôles mis en oeuvre. Les informations
internes reflètent la gestion de l'entreprise et traduisent de la
manière la plus représentative possible sa réalité
économique. Elles constituent des fondements des outils de pilotage pour
les dirigeants.
Pour les PME et PMI, l'externalisation de cette
activité est naturelle car celles-ci ne disposent pas toujours en
interne de toutes les compétences nécessaires. En
réalité, la question de réaliser par soi-même ou de
confier à un tiers se pose plus pour les entreprises de grande taille.
En effet, dans le développement des organisations en réseau, de
nouvelles formes d'organisation ont été créées
(Desreumaux 1996). La création de centres de services partagés et
l'externalisation s'inscrive dans ce contexte.
A côté des avantages techniques,
stratégiques et financiers, l'externalisation soulève de nombreux
enjeux et présente des risques à long terme. En effet,
l'externalisation contient des dangers non négligeables, notamment pour
les entreprises qui choisissent d'externaliser. Cette problématique est
encore peu développée dans la littérature
organisationnelle. Cependant, la prise de conscience des risques joue un
rôle primordial dans la réussite d'un projet d'externalisation.
Tout d'abord, l'entreprise peut se tromper dans le choix de l'activité
à externaliser. Choisir d'externaliser une activité faisant
partie de son « coeur de métier » peut menacer sa
survie. C'est ce qu'on appelle « le risque
stratégique ». Dans la phase de mise en oeuvre, l'entreprise
doit se confronter à des changements organisationnels. Des conflits
sociaux peuvent alors apparaître (risque social). Durant
l'exécution du contrat, la perte de savoir-faire, de compétence,
de contrôle pourrait l'exposer à des risques de dépendances
voire d'irréversibilité.
Observons le tableau suivant :
Forte
|
Externalisation envisageable
|
Garder en interne
|
Place du service dans la stratégie de
l'entreprise
|
Externaliser
|
Externalisation envisageable
|
Faible
|
|
Insuffisant
|
Niveau de compétences internes
|
Elévé
|
Tableau 1 : Grille d'analyse de
l'externalisation d'une fonction d'entreprise5
Section 2 : Externalisation de la fonction d'audit
interne
Une fois la décision d'externaliser la fonction
d'audit interne prise, il convient de passer à un certain nombre
d'étapes qui sont également importantes.
Les questions suivantes nous semblent encore peu
évoquées dans la littérature.
- Comment établir un cahier des charges, choisir un
prestataire, dépouiller les offres ?
- Comment rédiger le contrat
d'externalisation ?
- Comment gérer la relation à long
terme ?
Un mauvais choix du prestataire, un contrat incomplet, une
mauvaise gestion de la relation contractuelle, un manque de surveillance dans
le suivi..., cela comporte des risques pour le prestataire (risque de
défaillance par exemple) et pour l'entreprise qui externalise (risque de
sous-performance, risque de dépendance,
d'irréversibilité...). Ainsi, essayons nous d'aborder les
éléments majeurs de la mise en place de l'externalisation d'une
fonction d'entreprise :
1- Le temps de préparation
2- La dimension sociale
3- Le cahier des charges
4- Le choix des prestataires
5- Le contrat d'externalisation
6- La mise en oeuvre
7- Le suivi
(5) MEDEF, Management de l'externalisation-Guide
Européen
8- Le co-pilotage du suivi
2.1-Le temps de préparation
Mener à bien une démarche d'externalisation est
un projet complexe qui lie étroitement des métiers, des acteurs
et des enjeux sociaux, économiques et stratégiques.
Le temps est un élément déterminant dans
une opération d'externalisation. Temps de mise en place de la
démarche, temps de rédaction du cahier des charges, temps de
réponse accordé aux prestataires pressentis, temps de
sélection des prestataires, temps de conclusion du contrat, sont des
aspects majeurs qui conditionnent la réussite du projet.
L'urgence va à l'encontre d'une externalisation
réussie. Nous avons observé des opérations
d'externalisation échouer, en grande partie à cause d'une
étape d'élaboration contractuelle effectuée dans
l'urgence.
En général, la préparation d'une
démarche d'externalisation n'est pas inférieure à 9 mois,
c'est le minimum. Le prestataire doit prendre le temps de plonger dans
l'univers du client pour comprendre l'utilité qu'il attend du
service.
Le cadre contractuel sera l'illustration de la
réflexion menée en étroite relation entre le prestataire
et son client.
De la même façon, l'externalisation de plusieurs
services ou fonction ne s'effectuera pas en même temps. Le délai
entre la signature du premier contrat et du dernier contrat d'externalisation
sera lui-même de plusieurs mois.
Enfin, un contrat d'externalisation s'inscrit dans une
durée pluriannuelle, 24 mois au minimum. Mais nous observons
plutôt des contrats de 2 à 4 ans en moyenne, avec une tendance
à l'augmentation de la durée des contrats.
C'est le cas des pays anglo-saxons.
2.2-La dimension sociale
Les problèmes sociaux sont en règle
générale sous-estimés dans les démarches
d'externalisation. Une raison avancée est l'accent souvent mis sur le
technique, le concept de service, le juridique, sans prendre toute la dimension
de l'impact d'un changement sur les hommes et les organisations en place.
La dimension sociale doit être intégrée
au démarrage de la réflexion sur l'externalisation, et ce, quels
que soient les fonctions ou les services concernés, quelle que soit la
forme d'externalisation retenue avec ou sans transfert de personnel.
Une externalisation sans transfert de personnel n'est pas
plus aisée à manager. Elle entraîne nécessairement
un reclassement interne, un départ volontaire négocié,
voire un soutien à la création d'entreprise et donc des
changements organisationnels et humains internes importants.
Le succès de l'opération repose en grande
partie sur la qualité de la préparation sociale. Le prestataire
peut apporter son expertise et aider le client dans cette phase de
communication et de préparation du projet.
Qu'il y est transfert ou non de personnel, celui-ci doit
être informé de la démarche conformément au code du
travail. Mais cela ne suffit pas. La mise en oeuvre d'un plan de communication
interne est dès lors nécessaire.
La communication sur l'esprit, les modalités et les
finalités réelles du projet doit être bien menée par
la direction générale et la direction des ressources humaines.
Cette dernière aura un rôle majeur dans la gestion du projet
d'externalisation. La transparence doit être totale dès le
démarrage du projet, une fois la décision d'externaliser
prise.
2.3-Le cahier des charges
Positionner l'externalisation au plan stratégique
requiert de s'appuyer sur un contrat global.
Plus un cahier des charges sera détaillé, plus
un prestataire sera en capacité d'y répondre avec la souplesse,
la recherche de personnalisation et la crédibilité
souhaitées. L'environnement de l'entreprise et le contexte de
l'externalisation doivent être clairement exprimés dans le cahier
des charges.
Le travail clé se situe bien dans la rédaction
du cahier des charges et dans le choix des rédacteurs. Toute la
qualité de la préparation se trouvera dans le cahier des charges
qui doit intégrer la souplesse nécessaire à la
coproduction recherchée.
2.3.1-Rédaction du cahier des
charges
Les acteurs prestataires et client, voire tiers doivent agir
de concert pour formuler le cahier des charges, résultat de la
réflexion interne sur l'externalisation (objectifs, raisons,
échéancier, moyens, résultats). Le client fera au moins
figurer dans le cahier des charges, outre la description des services attendus,
la qualité attendue des prestations, sous réserve d'adaptation
ultérieure avec le prestataire. Le choix d'un conseil extérieur
doit s'appuyer non seulement sur les références d'intervention en
la matière, mais aussi sur sa compréhension forte des
réalités internes de l'entreprise (sociales et
stratégiques).
2.4-Le choix des prestataires
Après analyse des enjeux de l'externalisation et de la
situation de la fonction à externaliser, l'entreprise établit un
cahier des charges à partir des informations recueillies. Ensuite, elle
lance un appel d'offres auprès d'un certain nombre de candidats
susceptibles de répondre à son besoin. Ce type d'appel d'offres
peut être restreint à un certain nombre d'entreprise ou public si
tout intéressé peut y répondre.
Le choix du prestataire est réalisé sur la base
du coût de la prestation, sur sa capacité à répondre
aux contraintes techniques du client et sur sa capacité à
gérer les éventuels transferts de personnels. De plus, la
pérennité du prestataire est une dimension importante du fait de
la difficulté à gérer la réversibilité du
contrat d'externalisation. C'est la raison pour laquelle les principaux acteurs
du marché d'externalisation de la fonction d'audit interne sont
affiliés à des réseaux internationaux.
2.4.1-Critères de choix des
clients
Se lancer dans une démarche d'externalisation implique
de dépasser la logique dominante de l'effet prix pour mieux se
concentrer sur des critères qualitatifs. Cela ne signifie naturellement
pas occulter la question du coût du service mais bien de
l'intégrer dans une approche globale, de mise en cohérence des
enjeux stratégiques et sociaux étroitement liés.
La réduction de la base de coût et la
variabilité de certaines charges sont des effets importants, mais de
court terme. En comparaison, l'apport de capital intellectuel apporté
par un prestataire, si celui-ci est bien dans son rôle, dépasse
l'effet prix.
Le processus du prestataire doit être totalement
intégré à celui du client pour améliorer le
service. On passe d'une logique de « savoir-faire »
à celle du « savoir-faire faire ».
L'importance de la qualité de la veille est
très importante pour identifier et cibler les prestataires (documents
spécialisés, salons, etc.) pour gagner en efficacité.
2.4.2-L'effet capital humain
Par capital humain, nous entendons les facteurs
créateurs de compétitivité pour l'entreprise en termes de
recrutement des collaborateurs, de motivation des équipes, de management
par les compétences, de souplesse d'organisation, de partage des
connaissances chez le prestataire, de valeurs partagées par tous.
Le développement des activités
externalisées de l'entreprise doit s'appuyer sur une gestion nouvelle
des hommes, des métiers et des compétences.
2.4.3-L'effet taille
La différenciation peut jouer par la taille de la
structure. Une PME devrait se montrer rassurée par un prestataire de
taille globalement équivalente dans une relation de PME à PME.
Ceci est aussi valable pour une relation de grand compte à grand compte.
A contrario, la différence de taille des interlocuteurs, pour exemple
client grand compte et prestataire PME, pose inévitablement le
problème des rapports de forces des deux acteurs, et de la
hiérarchisation des critères de choix. Une culture de service
partagée permet de gommer cette difficulté.
2.5-Le contrat d'externalisation
L'externalisation est une opération
stratégique. Elle comporte des risques liés à
l'évolution relationnelle et au changement de l'environnement. Le
contrat doit être abordé avec beaucoup de soin. Le contrat
illustre la réflexion en amont sur la stratégie
d'externalisation, les moyens à engager et les résultats
attendus.
La visibilité du projet d'externalisation doit
être apportée aux deux partenaires par le contrat, dans un souci
d'équilibre des forces des acteurs dans la relation de service. Une des
conditions de succès du projet d'externalisation réside dans la
capacité des deux partenaires à faire évoluer cette
relation sans difficultés.
Sur le plan juridique, le contrat est le seul noeud formel de
la relation de deux parties. Ainsi, il est extrêmement important
d'identifier et de préciser tous les périmètres et les
clauses dès le départ, afin d'éviter les conflits durant
le déroulement du contrat.
· Les
périmètres
Il s'agit d'un élément essentiel car il
détermine l'objet et le prix. Indépendamment des aspects
organisationnels et des spécificités de chaque entreprise, la
fonction d'audit interne comporte en général les
périmètres centraux tels le contrôle interne, la gestion
des risques, les tableaux de bord...
Il est dans l'intérêt des deux parties que le
périmètre soit clair et précis dans le contrat initial.
Mais il peut évoluer par la suite :
- soit à la demande du client
- soit à la demande du prestataire dans le cadre de son
obligation d'amélioration permanente ou de difficulté d'ordre
technique
- soit suite au changement de réglementation
L'évolution des paramètres est souvent source
de conflit dans la relation contractuelle car le client et le prestataire ont
des intérêts contradictoires. Le client exige du prestataire de
remplir ses obligations et de faire évoluer sa mission au mieux des
intérêts du client. Le prestataire a pour intérêt que
chaque évolution soit payante et que le degré de
dépendance du client devienne important. Ainsi, il est important de
prévoir dans quel cas l'évolution est automatique, à la
charge du prestataire et dans quel cas elle nécessite la
négociation et le partage d'investissement.
· Les responsabilités
Une autre source de conflit repose sur une mauvaise
répartition ou une détermination ambiguë des
responsabilités de chaque partie. Le partage du travail dépend du
contexte de l'entreprise qui externalise, de ses besoins et des moyens mis en
oeuvre, des compétences disponibles du prestataire.
Généralement, le prestataire s'occupe de l'ensemble de la
production et assure la conformité des pièces. L'entreprise qui
externalise doit garder sous sa responsabilité l'ensemble des
tâches de validation.
Liste des tâches
|
Qui ?
|
Quoi ?
|
Comment ?
(Moyens de transmission)
|
Quand ?
(Périodicité)
|
|
Réaliser par le prestataire ou
Réaliser par le client
|
-Informations collectées
-Informations produites
-Informations différées
|
Par courrier, par mail, par fax...
|
A réception
Quotidienne
Hebdomadaire
Mensuelle
Trimestrielle
Annuelle
|
Tableau 2 : Récapitulatif des
responsabilités dans un contrat d'externalisation
· Les clauses
Elles sont le coeur du contrat. Selon le contexte, la
particularité de l'entreprise, elles peuvent varier. Toute fois,
certaines clauses comme le délai, le prix, la mesure, le suivi, la
sortie restent les éléments de base du contrat d'externalisation
de la fonction d'audit interne. Il doit prévoir la volumétrie de
l'opération d'externalisation. Les évolutions de ce volume en
parallèle avec l'évolution de l'enveloppe financière
doivent aussi être prises en compte. En raison du caractère
réglementé de l'audit interne, le délai, la qualité
des prestations et la sécurité sont des clauses primordiales. Les
délais doivent être précisés aussi bien pour la
transmission d'informations que pour la restitution. Le suivi de la prestation
est assuré par des clauses de mesure de la qualité auxquelles
sont assorties d'éventuelles pénalités à la charge
du prestataire client.
Les clauses de réversibilité doivent
apparaître de façon à anticiper l'arrivée à
terme du contrat et les éventuels litiges qui n'auraient pas
été résolus à l'amiable entre les deux parties.
Il n'existe pas de « contrat type »
d'externalisation. Nous présentons ci-dessous un exemple de la structure
du contrat d`externalisation de la fonction d'audit interne.
Objet du contrat
|
Moyens mis en oeuvre par le cabinet
Obligations
Durée
|
Durée et exécution du contrat
|
Durée
Exécution des prestations
Comité de pilotage
|
Conditions financières
|
Prix
Révision des prix
Indexation
Facturation et modalités de paiement
|
Sécurité et confidentialité des
opérations
|
Sécurité de l'exploitation informatique et
sauvegarde des données
Confidentialité
Archivage
|
Autres dispositions
|
Responsabilité du cabinet
Force majeure
Convention de non-sollicitation du personnel
Cession
Résiliation
Réversibilité
Engagement de service
|
Tableau 3 : Exemple de la structure d'un
contrat d'externalisation
2.5.1-La nature de l'engagement du client et du
prestataire
La logique de résultat doit de plus en plus être
mise en exergue dans le contrat d'externalisation. Les modalités
d'appréciation doivent être définies clairement par le
prestataire et le client.
2.6-La mise en oeuvre
· Dimension technique
La dimension technique est essentielle car l'externalisation
vise à rendre le service d'audit interne plus réceptif, plus
flexible et donc plus économique par une recherche permanente de
standardisation des outils et des pratiques à l'échelle d'un
groupe ou d'un réseau. Le prestataire doit donc être en mesure, de
suivre le contrôle interne de l'entreprise, de l'améliorer de
sorte qu'il soit adapté aux besoins actuels et futurs.
· Dimension humaine
Dans la mesure où il y a transfert de personnels,
l'externalisation permet à ceux-ci de bénéficier d'une
meilleure compétence. Ils deviennent des salariés du
prestataire.
Néanmoins, le changement organisationnel provoque des
effets négatifs (risque social). Afin de mener à bien la phase de
transition et d'exploitation opérationnelle, l'entreprise qui
externalise a intérêt à préparer des actions telles
que : l'anticipation, la communication auprès du personnel
concerné ; l'implication de la direction...
2.7-Le suivi
Généralement, le suivi de la prestation est
réalisé au travers des réunions d'un comité de
pilotage permettant de confronter les difficultés rencontrées par
le client et le prestataire. Ces réunions se font sur la base de
synthèses de deux parties : les indicateurs de performance du
prestataire pour la réalisation de la mission qui lui a
été confiée et ceux du client pour la réalisation
des engagements qu'il a pu prendre d'assurer une transmission correcte des
informations nécessaires au travail de son prestataire. Les
comités de pilotage ont pour mission de mesurer la performance actuelle,
de fixer la performance future, de moduler la volumétrie de la
prestation, de renégocier les honoraires...
Le comité de pilotage qui réunit les
représentants des deux parties, est un lieu d'échange afin que le
contrat d'externalisation ne soit pas seulement un contrat d'objectifs, mais
surtout un contrat collaboratif.
Le suivi doit s'appuyer sur une organisation rigoureuse et
clairement annoncée en interne :
- la mise en place d'un système destiné au
pilotage de la totalité des opérations d'externalisation
engagées ;
- la désignation des responsables externalisation par
contrats ;
- la mise en place de relais correspondants par services ou
par fonctions.
Les objectifs de la cellule externalisation doivent
intégrer outre le respect des termes des contrats, la dimension
d'évolution des prestations dans la durée du contrat.
L'externalisation confère une relation de type
maîtrise d'ouvrage. Ainsi, le client doit garder en interne un regard
critique et une maîtrise du projet. Mais la latitude doit être
donnée au prestataire de proposer, de manager, en rapport avec la
logique de résultats de la démarche. Parler de co-pilotage
revient à mettre en commun deux approches, distinctes au départ,
avec un même objectif pour le prestataire et le client.
2.7.1-La mesure du service
Une vraie difficulté dans le service réside
dans la mesure : « Mesurer quoi ? Comment ? Par
qui ? ». Cela est dû à
l'immatérialité des activités. Tout le travail conjoint du
prestataire et du client sera de déterminer avec précision les
critères de choix d'un service bien orchestré.
Les outils de mesure seront personnalisés selon
l'entreprise ou la fonction externalisée.
Le suivi de la prestation est à l'image de tout projet
d'externalisation. Le reporting doit remonter aux organes de direction, de
manière régulière, sous la forme d'un tableau de bord de
synthèse.
2.8-Le co-pilotage du suivi
2.8.1-L'organisation
L'efficacité de l'organisation en charge du suivi de
l'externalisation est une clé essentielle de la réussite de la
démarche. L'externalisation n'induit pas une perte de contrôle de
la prestation chez le client dans la mesure où celui-ci assure un relais
interne. La mise en oeuvre de groupes de travail mixtes prestataires/client
sera réalisée au plan opérationnel et au plan de la
direction générale.
Dans les cas d'externalisation multiples de fonctions ou
services, une structure centrale de fonctionnement souple devra piloter chez le
client les contrats d'externalisation.
La qualité de l'organisation mise en place va sans
aucun doute influer grandement sur le niveau de service offert.
2.8.2-L'animation du co-pilotage
- Comité de pilotage
- Comité de suivi
- Réunions étapes des opérationnels
(prestataire et client)
La coopération entre le prestataire et son client doit
être active. Pour cela, le fonctionnement doit s'appuyer sur un
management souple des deux entités (prestataire et client). La
qualité du reporting sera essentielle pour le succès de la
démarche.
TROISIEME PARTIE
LES ENJEUX DE L'EXTERNALISATION DE LA FONCTION D'AUDIT
INTERNE
L'externalisation est un mouvement stratégique
(Quélin et Barthélémy 2002). Elle comporte des avantages
et des dangers aussi bien pour l'entreprise ayant optée pour
l'externalisation que pour le prestataire.
Chapitre 1 : Avantages de l'externalisation de
l'audit interne
La stratégie militaire est connue dans le monde de
gestion avec trois principes de guerre :
- la concentration des forces
- l'économie des moyens
- la mobilité
L'externalisation est aussi stratégique. Elle
relève d'un choix de la direction générale de
l'entreprise. Les expériences réussies d'externalisation
s'appuient en règle générale sur une vraie
réflexion en amont de l'équipe dirigeante, sur l'entreprise, sa
culture, ses valeurs, son histoire, son projet, ses missions, ses
compétences internes.
Dans le même temps, l'externalisation est une
démarche évolutive. Les marchés, les besoins des clients,
les attentes des collaborateurs, évoluent fortement. Par
conséquent, les dimensions stratégiques, économiques et
sociales liées à l'externalisation doivent être
abordées en cohérence.
L'externalisation est consommatrice de temps dans la prise de
décision et dans la préparation. La maîtrise de la gestion
du temps sera prépondérante dans le succès de la
démarche. Celle-ci ne pourra de toute façon pas se résumer
à une réflexion, à une prise de décision et
à une préparation standardisée.
A chaque entreprise de réaliser sa carte des services
et fonctions susceptibles d'être externalisés. Celle-ci n'est pas
figée et évoluera naturellement en fonction des mutations des
marchés et de ses besoins propres.
L'externalisation apparaît comme l'une des pratiques
qui répond aux trois objectifs suivants : recentrage sur le coeur
métier, économie des coûts et flexibilité.
Section 1 : Avantage stratégique
1.1-Concentration des ressources sur les
activités coeurs
L'entreprise externalise ce qui est hors de son coeur de
métier, avec l'objectif de gagner en compétitivité. Mais
définir son coeur de métier n'est pas simple.
En effet, cibler le périmètre de son coeur de
métier demande une connaissance fine de l'apport de chaque fonction et
service de l'entreprise à la compétitivité de l'entreprise
et à sa recherche de création de valeur.
Le concept de création de valeur est pris ici dans son
sens d'utilité pour le client (Ai-je par ce service un avantage
concurrentiel ?...). Il est donc bien relatif aux métiers de
l'entreprise. Cela induit également que l'entreprise se
spécialise sur les services pour lesquels elle excelle, et fasse appel
à des compétences externes pour les autres services.
Le recentrage ne devrait pas s'inscrire dans une politique
mécanique de réduction du périmètre de l'entreprise
par effet de mode ou de recherche de la seule valorisation financière.
Ce qui prime est bien la création de valeur pour le client, elle seule
pourra entraîner la création de valeur financière. A
contrario, le recentrage sur le coeur de métier peut s'appuyer sur une
connaissance des valeurs et de ses savoirs internes pour mieux cibler et
rechercher les savoirs externes.
La stratégie actuelle des grandes entreprises vise
à se concentrer sur les compétences clés et externaliser
les activités considérées comme
périphériques (Desreumaux 2001). La première raison repose
sur la complexité de l'organisation liée à sa taille. Elle
perd sa flexibilité et augmente ses coûts bureaucratiques. La
seconde relève de l'analyse stratégique liée à la
limite de ses ressources.
Pour renforcer leur avantage concurrentiel, les PME-PMI
doivent affecter leurs ressources en priorité aux activités
contribuant plus à la création des valeurs. Porter (1986) a
proposé la chaîne de valeur comme suit :
Activités
de
soutien
Activités
principales
Marge
Infrastructure de la firme
Gestion des ressources humaines
Développement technique
Approvisionnements
Logistique interne
Production
Commercialisation et vente
Services
Logistique externe
Figure 5 : Chaîne de valeur selon
Porter
Selon Porter, la firme est découpée en neuf
catégories d'activités : infrastructures de la firme,
gestion des ressources humaines, développement technologique,
approvisionnements, logistique externe, production, logistique interne,
commercialisation et vente, services. Toutes les activités sont
créatrices de valeur et forment une chaîne de valeur. Les
activités principales ou primaires suivent le flux du processus de
production. Elles contribuent le plus fortement à la création de
valeur pour l'entreprise. Les activités de soutien viennent en appui des
activités principales. D'après Barthélémy (2001),
« les activités de soutien sont internalisées plus par
habitude que suite à une véritable réflexion
stratégique ». Ainsi, le fait de les externaliser permet
à l'entreprise de dégager des ressources financières et
managériales pour investir dans le « coeur
métier » et être en mesure de répondre à
la course de compétitivité.
1.2-Aide à la définition de la
stratégie de l'entreprise
1.2.1-Conduite du changement
stratégique
Gérer une PME est un défi quotidien en soi,
auquel s'ajoute la gestion des ressources humaines et des compétences.
Les raisons en sont principalement un manque de formation du dirigeant, de
moyens et d'équipements, de temps pour gérer, maintenir et
optimiser les ressources de l'entreprise dans les meilleures conditions.
Pour chacune des PME-PMI, et compte tenu des résultats
de l'analyse concurrentielle, une stratégie appropriée permettant
à l'entreprise de se créer un avantage compétitif durable
doit être mise en oeuvre.
L'externalisation de la fonction d'audit interne permet aux
PME-PMI de disposer de l'expérience et des compétences de
prestataires dont les interventions se feront à plusieurs
niveaux :
- Conseil auprès des dirigeants de l'entreprise
- Amélioration des instruments de gestion
- Amélioration de l'organisation interne
1.2.2-Clarification et communication de la
stratégie
Dans le cadre d'un changement stratégique voulu par
l'entreprise, le prestataire en audit interne aide à clarifier les axes
stratégiques nouveaux et contribue à réduire les
incertitudes. En général, la confusion sur les objectifs
résulte d'une explication insuffisante de la stratégie et des
décisions des dirigeants. Il est important qu'au sein de l'entreprise
les informations soient partagées et que les décisions de
direction soient bien perçues. C'est dans ce cadre que l'auditeur
externe aidera à la mise en place d'un système d'information
permettant de clarifier la stratégie et d'en faire la communication.
Section 2 : Avantages financiers :
économie et maîtrise des coûts
Le passage d'une logique de coûts fixes à celle
de coûts variables est un argument régulièrement mis en
avant par les entreprises qui souhaitent externaliser. Il l'est moins chez les
prestataires. La variabilité des coûts à hausse en
situation de développement d'activité ou à la baisse dans
le cas contraire sans blocage interne doit apporter une souplesse
financière à l'entreprise. De même, la connaissance
précise de la structure des coûts du projet d'externalisation
permet de maîtriser l'inflation récurrente des postes
budgétaires identifiés et concernés par celui-ci.
L'externalisation de l'audit interne peut favoriser la
maîtrise des coûts directs grâce au lissage des
investissements dans la durée mieux adaptés aux évolutions
d'activité, une diminution du poids des charges structurelles. Mais un
audit des coûts directs et indirects sera alors nécessaire avant
toute décision pour identifier clairement l'ensemble des coûts
affectés à la fonction externalisée.
Aussi, un problème souvent rencontré par les
entreprises réside dans l'absence d'un système d'informations
financières suffisamment efficient qui puisse donner des informations
fiables de la structure des coûts.
De toute façon, pour évaluer l'impact de
l'externalisation sur la profitabilité de l'entreprise, il faut
s'assurer que les chiffres soient bien cohérents d'un exercice à
l'autre et que le coût des services a été pris en compte de
la même manière.
Les gains financiers sont considérés comme le
principal avantage de l'entreprise qui externalise une de ses fonctions.
Premièrement, elle bénéficie de
l'économie d'échelle grâce à la
spécialisation du prestataire. Deuxièmement, elle reçoit
des liquidités grâce à la vente des actifs. Cette solution
est particulièrement appréciée par les entreprises ayant
connu des difficultés de trésorerie. Troisièmement,
l'externalisation permet à l'entreprise d'éviter des
investissements imprévisibles et non nécessaires liés
à l'évolution de la fonction d'audit interne.
Au-delà des gains monétaires, l'externalisation
rend la fonction d'audit interne plus dynamique et plus flexible. La
variabilisation des charges fixes permet aux directeurs financiers de
connaître les coûts réels de la fonction d'audit interne et
de chaque prestation.
Section 3 : Avantages opérationnels
D'abord, les entreprises cherchent dans l'externalisation de
la fonction d'audit interne une sécurité de la qualité en
raison du caractère normalisé de cette activité. De plus,
cela lui permet de bénéficier de multiples compétences car
les cabinets regroupent des spécialistes pluridisciplinaires :
droit social, audit externe, commissariat aux comptes...
De plus l'audit interne évolue
régulièrement en fonction du changement réglementaire
(normes applicables à la fonction). Son traitement nécessite la
mise à jour des connaissances particulières. Pour cette raison,
l'externalisation est apparue comme une pratique dynamique à double
intérêt. L'entreprise qui externalise peut à la fois suivre
l'évolution de l'environnement et économiser les coûts de
formations.
Les informations présentées par l'auditeur
constituent un outil de décision pour la direction
générale. La dégradation de sa qualité en terme de
conformité ou de délais peut avoir des conséquences sur le
fonctionnement de l'entreprise. Dans les groupes ou dans les firmes
managériales, les informations émises par l'audit interne
reflètent l'image de marque et influencent leur valeur boursière.
Ainsi, le recours à un spécialiste est considéré
comme un moyen de protection de l'image de performance de l'entreprise.
3.1-Renforcement de l'efficacité de
l'entreprise
L'efficacité est un principe de base en matière
d'audit interne. Il s'agit d'une affirmation qui transparaît aux travers
notamment :
- de la définition même de l'audit interne
- de la délimitation de son champ d'action
- du classement traditionnel des interventions faites en
matière d'audit
Si l'on retient comme définition de l'audit en
général que c'est un « ensemble de techniques
permettant d'analyser et d'évaluer les méthodes de
l'entreprise », on peut préciser que l'audit interne est,
quant à lui ; à l'intérieur d'une entreprise une
activité indépendante d'appréciation du contrôle des
opérations au service de la direction. C'est donc un contrôle qui
a pour fonction d'estimer et d'évaluer l'efficacité des autres
contrôles.
L'audit interne a pour objet d'assurer la
sécurité maximale de l'organisation et la fiabilité de ses
informations. Les dirigeants soucieux d'assurer la maîtrise de leur
gestion lui accordent une place importante dans le système de
contrôle interne.
Précisons qu'il s'agit de la notion de contrôle
interne inhérente à toute organisation. Selon la
définition donnée par les experts comptables en congrès en
1977 : le contrôle interne est l'ensemble des
sécurités contribuant à la maîtrise des
opérations de l'entreprise. Il a pour but d'assurer la protection, la
sauvegarde du patrimoine et la qualité de l'information d'une part, et
de l'autre, l'application des instructions de la direction, et de favoriser
l'amélioration des performances. Il se manifeste par l'organisation, les
méthodes et les procédures de chacune des activités de
l'entreprise pour maintenir la pérennité de celle-ci.
Selon l'American Institute of Certified Public Accounts
(AICPA), le contrôle interne est formé de plans d'organisation et
de toutes les méthodes et procédures adoptées à
l'intérieur d'une entreprise pour protéger ses actifs,
contrôler l'exactitude des informations fournies par la
comptabilité, accroître le rendement et assurer l'application des
instructions de la direction.
En résumé, le contrôle interne dans les
PME-PMI comme dans toute autre entreprise est un processus, un ensemble de
méthodes et de procédures, mis en place pour :
- faire appliquer les instructions de la direction
- favoriser les performances de l'entité
(efficacité, qualité)
- protéger le patrimoine
- veiller à la fiabilité de l'information
comptable
Il repose sur un certain nombre de règles et de
principes définis par l'ordre des experts comptables (O.E.C)
(1977) :
- l'organisation (établie par la direction)
- l'intégration (mise en place d'un système
d'autocontrôle)
- la permanence (pérennité des systèmes
de régulation)
- l'universalité (le contrôle interne concerne
toutes les personnes de l'entité)
- l'indépendance (le contrôle est
indépendant des méthodes, procédés et moyens de
l'entité)
- l'harmonie (adéquation du contrôle externe aux
caractéristiques de l'entité et de son environnement)
- l'information (critère de pertinence,
d'utilité, d'objectivité...)
Ainsi, dès l'énoncé de la
définition de l'audit interne apparaît clairement cette notion
d'efficacité.
Nous la retrouvons également dans la
délimitation du champ d'action puisque l'auditeur interne est
concerné par toutes les phases de l'activité de l'entreprise et a
accès à tous les secteurs. Ses investigations doivent permettre
de vérifier périodiquement :
- si les structures sont claires et bien adaptées
- si les organisations sont efficaces
- si les opérations sont suffisantes dans un cadre des
procédures en place, et dans le cas contraire de suggérer les
améliorations nécessaires et souhaitables
Ceci dénote d'une recherche constante de
l'efficacité, les investigations portant traditionnellement sur les
points suivants :
· la fiabilité des systèmes d'information,
c'est-à-dire sur les moyens utilisés pour mesurer, classifier et
communiquer les informations financières, d'exploitation, de gestion, de
manière à assurer leur intégrité
· le respect des politiques, plans, procédures,
lois et réglementations, en vue d'évaluer dans quelle mesure les
services ou directions examinés respectent ces paramètres qui ont
ou peuvent avoir une répercussion significative sur les
opérations
· l'adéquation des objectifs de production et des
cibles, et l'appréciation de l'efficacité des résultats
Enfin, en ce qui concerne en troisième lieu, les
classifications traditionnelles des interventions en matière d'audit,
nous retrouvons là encore cette notion d'efficacité.
Sans entrer dans le détail de classement et des
définitions que l'on peut donner à chaque type de missions,
rappelons brièvement que celles-ci peuvent être
classées :
· selon la finalité : on
trouve alors des audits de « régularité »,
« d'efficacité », de
« direction »
· selon l'objet : « audit
comptable », « financier »,
« opérationnel », etc.
· selon le sens de l'intervention :
« audit vertical », « horizontal » ou
« général »
Une approche globale de l'audit interne doit être
basée sur deux principes :
- aucune opération à l'intérieur d'une
entreprise ne peut être indépendante
- toute opération comporte de multiples facettes
Il faut donc en conclure qu'un prestataire en audit interne,
pour être vraiment efficace, doit prendre en compte toutes les
interactions et dimensions de l'opération donnée.
En tant qu'examen indépendant d'une opération,
l'audit interne sera une évaluation de la suffisance, de
l'efficacité et du rendement de l'activité concernée.
Dans toute organisation comme dans les PME et PMI, la
finalité de la mission d'audit est de déterminer si
l'opération a été structurée correctement et peut
atteindre les objectifs fixés. Les investigations menées peuvent
révéler des insuffisances de contrôle interne, des
défauts de procédures ou de l'efficacité dans les
organisations ou les systèmes.
L'audit interne vise principalement à s'assurer du
respect des instructions données et à prévenir ou à
détecter les détournements dans les opérations. Les
constatations relevées au moyen de l'audit interne et les suggestions en
découlant servent à améliorer le dispositif de
contrôle en remédiant à ses faiblesses.
L'audit interne accumule de cette façon une
connaissance beaucoup plus riche des particularités et des faiblesses
des PME et PMI.
3.2-L'impact de l'externalisation de l'audit interne
sur les autres fonctions d'entreprise
L'audit interne est une fonction universelle. Ce qualificatif
doit être compris dans un double sens : c'est une fonction
universelle car elle s'applique à toutes les entreprises, mais c'est
aussi une fonction universelle car elle s'applique à toutes les
opérations et fonctions de l'entreprise.
L'audit interne touche toutes les fonctions de l'entreprise
(financière, commerciale, informatique, production,...) ainsi que leurs
composantes et permet de mieux les maîtriser.
3.2.1-Impact sur la fonction
comptable
Il est fort de missions qui pour des raisons et à des
degrés divers n'intègrent pas la comptabilité soit comme
objet, soit comme outil d'audit. Mais la comptabilité est bien un objet
d'audit privilégié.
En effet, en tête des domaines de contrôle
interne, figure la qualité de l'information : la
comptabilité est et doit être la source d'information
privilégiée pour les dirigeants et les gestionnaires comme pour
les partenaires de l'entreprise. On l'aborde de deux manières.
Il y a tout d'abord la nécessité de
vérifier la fiabilité des comptes dans leur ensemble. Les
auditeurs externes ont mandat légal d'assurer la révision
comptable afin de pouvoir certifier les comptes sociaux. La
complémentarité entre ces derniers et l'audit interne
externalisé est évidente et prend des formes diverses.
Mais l'audit interne assure plus généralement
des vérifications comptables dans le cadre de ses audits
opérationnels. Ce type de contrôle est riche d'enseignement, car
il comporte l'analyse de toutes les phases et de tous les aspects des
activités de l'entreprise, ainsi que des enchaînements qui les
relient. Pour cela, il doit pouvoir s'appuyer sur une comptabilité qui
prend alors sa véritable dimension : la traduction monétaire
des opérations. C'est dans cet esprit que le prestataire en audit
interne doit jouer un rôle déterminant dans l'évolution des
systèmes comptables pour que ceux-ci s'adaptent en permanence aux modes
de fonctionnement, de production et de vente de l'entreprise et
répondent aux besoins d'analyse et de synthèse du management. On
constatera d'ailleurs bien souvent que la qualité de l'information
comptable préfigurera la qualité de la gestion.
La comptabilité est également outil d'audit,
car elle est source d'informations irremplaçables pour arrêter les
priorités dans le planning d'audit, pour établir le
pré-diagnostic et surtout pour contribuer à toutes sortes
d'analyses dans les domaines opérationnels et fonctionnels les plus
divers. Tout cela confirme la permanence de l'audit interne dans la
comptabilité.
3.2.2-Impact sur la fonction
commerciale
Marketing, ventes, publicité, stockage, transport,
tous ces domaines doivent être explorés par le prestataire en
audit interne. On perçoit bien que dans cette approche, l'aspect
financier et comptable n'est pas seul concerné par l'audit interne.
L'universalité des objectifs de l'audit interne conduit à
analyser tous les autres aspects de la fonction : relations commerciales,
solvabilité des clients, qualité de livraison, recherche des
prospects, etc.
L'audit interne externalisé, intégré
dans la vie quotidienne de l'entreprise, est bien placé pour
connaître et comprendre sa stratégie et son application aux
composantes du marketing. Informé des structures et de l'histoire de
l'organisation, il saura faire ses analyses par rapport à une politique
d'ensemble avec plus de pertinence.
Mais dans ce domaine, autant sinon plus dans d'autres, on
procédera par étapes. C'est mission après mission, en
commençant par les audits les plus traditionnels, sur les sujets les
plus factuels comme le respect d'une tarification ou le contrôle des
dépenses de publicité, que l'on acquiert la connaissance qui
permet ensuite de formuler des appréciations sur la cohérence des
actions conduites avec la politique de la direction générale et
sur leur efficacité.
Le marketing comporte des enjeux stratégiques et
financiers de grande importance. Dans le cadre de sa mission de validation des
processus de décisions suivis, le prestataire en audit interne est
appelé à jouer un triple rôle :
- il assure la cohérence globale de la politique
marketing par rapport aux objectifs de l'entreprise. Il vérifie donc,
que les différents plans de développement, de
spécialisation sont explicites et servent réellement de base
à l'établissement des divers plans d'action marketing
- il vérifie l'adéquation des moyens
employés par le marketing aux objectifs définis par l'entreprise.
Le marketing dispose de quatre tactiques d'approches du marché :
prix, produit, distribution et promotion. Chacune a un objectif
spécifique et des conséquences différentes sur le
marché. Ces quatre moyens doivent être utilisés de
manière cohérente, dans le cadre des objectifs d'ensemble de
l'entreprise.
- Il s'attache enfin à la validation des
différents outils de mesure des performances. Il s'assure de la
qualité de l'information comme moyen de motivation et comme instrument
de contrôle des résultats. Les objectifs sont-ils
quantifiés ? L'analyse des coûts est- elle complète et
suffisamment détaillée ? Comment est motivée la force
de vente ? Les aspects qualitatifs sont-ils également pris en
compte ?...
3.2.3-Impact sur la fonction
production
La fonction de production au sens large du terme est
également concernée par l'audit incluant l'examen : des
installations de fabrication, la maintenance, les investissements, la
sécurité industrielle, etc. Ce qui veut dire que le prestataire
en audit interne doit être présent aussi bien dans les usines et
sur les chantiers que dans les bureaux. Si on veut donner à
l'externalisation de la fonction la plénitude de sa dimension, on
comprend bien qu'il soit nécessaire que l'équipe d'audit interne
soit composée d'auditeurs de toutes origines et de toutes fonctions.
L'audit du cycle de production amène l'auditeur
à poser un certain nombre de questions fondamentales pour la gestion
à moyen terme de l'entreprise :
- Les caractéristiques des produits fabriqués
sont-elles suffisamment maîtrisées ?
- Les caractéristiques et méthodes de gestion
utilisées garantissent-elles « l'excellence » tout
au long du processus de production ?
- L'évolution de la fonction de production se fait-elle
de façon cohérente avec le reste de l'entreprise ?
L'audit externe peut proposer des options différentes
de celles déjà pratiquées par l'entreprise. Il lui reste
bien sur à convaincre ses interlocuteurs de sa compétence et de
son objectivité, ainsi que de la validité de ses recommandations.
Il lui faut s'assurer de la simplicité et la rapidité de leur
mise en oeuvre, dans le contexte extrêmement évolutif des
techniques actuelles de production, en particulier lorsque les activités
sont « robotisables ».
Les expériences du prestataire en audit interne
peuvent être en conséquence déterminantes dans la mesure
où ses conclusions conduisent à de meilleures
productivités et flexibilités de l'outil de production.
3.2.4-Impact sur la fonction
informatique
L'informatique est également un domaine
privilégié de l'audit interne. L'auditeur informatique exerce son
talent dans cinq directions fondamentales :
- l'audit des centres informatiques aussi bien les centres
informatiques de gestion, mais également l'informatique industrielle
- l'audit de la bureautique dans toute son étendue, sa
diversité et sa complexité
- l'audit des réseaux informatiques nécessaire
complément des deux points antérieurs, lequel exige de la part
des auditeurs un niveau de compétence technique assez
élevé. Néanmoins, toutes les équipes d'audit ne
sont pas en mesure d'aborder ces questions, il leur faut alors trouver des
solutions de substitution
- l'audit des systèmes en exploitation et des logiciels
applicables. Ce domaine recouvre ici l'ensemble des autres fonctions de
l'entreprise
- l'audit des systèmes en développement qui
présente les mêmes caractéristiques que le
précédent puisqu'il se situe en amont de l'exploitation.
3.2.5-Impact sur la gestion des ressources humaines
L'audit du même nom recouvre aussi bien le
contrôle de la paie, sa comptabilisation que la politique de
rémunération, le respect de la législation du travail, le
recrutement, l'évaluation, la formation, etc.
Toutes les activités de l'entreprise doivent
être inscrites au programme de travail du prestataire en audit interne.
Et comme il y a de plus en plus de fonctions codifiées et
normalisées, le champ ne cesse de s'étendre : la
qualité, l'environnement.
3.3-Maîtrise des
dysfonctionnements
L'audit interne découle d'une logique d'assainissement
de gestion et d'organisation. Il s'appuie en cela sur des méthodes et
sur une démarche déontologique précise qui lui procure
à la fois rigueur et souplesse.
L'audit interne se rapproche de par sa fonction principale de
la notion d'évaluation ou d'appréciation. Il procède
à des mesures et à des estimations par référence
à des critères normatifs. Son originalité principale
réside dans le fait qu'il permet de soulever des problèmes, poser
des questions et mettre en doute les moyens utilisés pour atteindre les
objectifs.
Sa fonction de diagnostic identifie les
irrégularités et dysfonctionnements des modes d'application de
stratégies de développement au sein de l'entreprise. L'audit
interne s'occupe des risques de dysfonctionnements : oubli de la rigueur
nécessaire, désordre et inefficacité.
L'audit interne n'a de raison d'être que de rendre
intelligible une situation donnée, et pour ce, l'auditeur dispose de
normes et de références pour établir un constat de
faiblesses et de forces dans ladite organisation.
L'examen d'un processus d'entreprise par un audit permet
d'établir :
- un diagnostic attestant de son plus ou moins bon
fonctionnement
- un pronostic alertant les responsables
- des recommandations visant la sécurité des
actifs et la fiabilité des informations, l'efficacité des
opérations et la compétitivité de l'organisation.
Il s'agit de déceler les principales faiblesses de
l'entreprise et en déterminer les causes. Evaluer les
conséquences, leur trouver un remède et convaincre les
responsables d'agir.
Pour la détermination des principales faiblesses
d'entreprise, le prestataire en audit interne va adopter la démarche
suivante :
- étudier quels sont les aspects à
maîtriser, sur dossier (prise de connaissance du domaine et prise de
conscience de ses risques et opportunités) puis sur le terrain (analyse
des risques). Décider quelles investigations mener : objectifs
à atteindre, à valider avec le client et tâches à
effectuer ;
- déterminer quels problèmes s'y posent :
s'assurer de la réalité des forces apparentes et évaluer
les conséquences des faiblesses observées. Pour chaque risque ou
dysfonctionnement, en établir la preuve, l'origine et l'impact ;
- faire prendre conscience aux responsables et
développer avec eux les solutions organisationnelles pour établir
un bref rapport final informant la direction et engageant les responsables.
Le but de tout audit est de procéder à
l'établissement d'une synthèse ou rapport ayant pour but de
présenter aux responsables une vue réelle et sincère de la
vie de l'organisation auditée. Cependant, le travail de l'auditeur va
au-delà de la simple production des rapports comptables ou
opérationnels.
L'approche d'audit interne est multifonctionnelle et
multidimensionnelle. Les recommandations des rapports constituent la plus value
de la démarche d'audit et l'outil des décideurs pour gérer
les changements potentiels. Il s'agit de diriger l'entreprise et la
contrôler ou plutôt maîtriser ses mécanismes et
rouages par l'animation des hommes.
3.4-Renforcement de la gestion des
risques
Plus généralement appliqué aux
entreprises, la gestion des risques s'attache à identifier les risques
qui pèsent sur les actifs de l'entreprise, ses valeurs au sens large et
peut être avant tout, sur son personnel. On distingue
généralement deux catégories d'actifs : les
financiers et les non financiers.
Les dirigeants d'entreprise ont pour mission de rendre leur
exploitation viable voire de la développer. Le résultat obtenu
leur permettra de survivre voire d'en assurer la pérennité en la
développant.
Au-delà de la gestion des risques et du clivage
risques financiers/non financiers, l'analyse approfondie des risques de
l'entreprise impose une veille étendue qui peut s'assimiler à de
« l'intelligence économique ». Cette
prévention des risques pesant sur les actifs aboutit à
établir une grille des risques avec à chaque fois des veilles
ciblées adaptées à chaque type de risques (politique,
juridique, social, environnement, etc.).
Le phénomène de cause à effet est de
plus en plus délicat à analyser avec l'effet systémique
que peut présenter désormais la mondialisation et
l'économie ouverte et globalisée.
Dans les grandes entreprises, on trouve des équipes
spécialisées à la tête desquelles oeuvre un
gestionnaire du risque ou risk manager. Il a donc vocation à
gérer les risques de l'entreprise qui l'emploie.
« Les PME-PMI, entreprises de taille moyenne sont
encore peu préoccupées de gestion des risques. Selon une
étude du cabinet Mazars, qui a interrogé environ 200 entreprises
affichant des chiffres de 100 millions à quelques milliards d'euros, les
risques qui les inquiètent le plus sont ceux qui peuvent entraîner
une sanction du client, suivis des risques techniques ou opérationnels.
Viennent ensuite les risques industriels, juridiques, fiscaux et
informatiques ».
Quelque soit la taille de l'entreprise, chaque type de risque
nécessite une réponse appropriée avec des ressources
humaines dédiées externes et/ou internes. On a vu, avec le
passage informatique à l'an 2000, qu'il était nécessaire
de mettre en place dans les entreprises des équipes
spécialisées dans la gestion du risque sous l'angle informatique
de gestion.
Aujourd'hui, les questions de responsabilité
sociétale des entreprises nécessitent, de la même
manière, la prise en compte d'un risque global, vis-à-vis de la
société civile (impact de l'activité, risques liés
aux produits défectueux, etc.).
L'audit interne a beaucoup évolué aujourd'hui.
Ainsi, en matière de management des risques, alors qu'autre fois il
intervenait peu ou pas du tout, il s'implique dans la vérification du
processus. Il apporte souvent un soutien actif et continu dans son
élaboration.
Comment le prestataire en audit interne peut-il intervenir
en l'absence d'une fonction gestion des risques ?
Le responsable d'audit interne doit s'informer auprès
du management et du conseil, du rôle attendu de l'audit interne dans le
processus de management des risques de l'organisation. Le rôle du
prestataire en audit interne doit être précisé dans une
charte. L'audit peut formuler des suggestions : il joue là un
rôle de conseil et doit s'y cantonner, faute de quoi son
indépendance en serait altérée. Le prestataire en audit
interne peut faciliter ou permettre la mise en oeuvre des processus
(établir une cartographie des risques, mettre en place des
équipes de gestionnaires, animer des ateliers d'identification des
risques, etc.). Il doit obtenir la confirmation du management que c'est ce
dernier qui veille à l'identification et au suivi des risques et qui en
assume la responsabilité.
Si l'on intègre la gestion des risques dans l'audit
interne, cela signifie que l'on adopte un « audit fondé sur
les risques » et que l'on utilise des outils de gestion des risques
pour planifier, réaliser et finaliser les audits internes. Il s'agit
là d'une démarche particulière où les rôles,
les relations et le cadre de référence doivent être
clairement définis.
Section 4 : Avantages organisationnels
4.1-Allègement de la structure et gain de
flexibilité
L'externalisation de la fonction d'audit interne est
marquée par deux avantages organisationnels majeurs. Le premier concerne
l'allègement de la structure grâce au transfert des actifs
physiques et humains. Ainsi, les directeurs libérés d'une partie
de la gestion quotidienne de l'entreprise ont plus de temps à consacrer
aux clients et à la stratégie. Le second repose sur la
flexibilité organisationnelle en fonction de l'activité et en
fonction de l'évolution technologique.
En cas d'augmentation d'activité, l'externalisation
permet à l'entreprise de trouver rapidement une solution car le nombre
de personnels et de moyens mis à disposition par le prestataire varie
selon son activité. En sens inverse, dans le cas de crise
économique, en faisant appel à un prestataire extérieur,
l'entreprise ne se soucie pas de la lourdeur des charges fixes ou de frais de
personnel lié à la fonction externalisée. Elle peut
concentrer ses ressources pour obtenir des opportunités permettant de
s'en sortir plus vite que ses concurrents.
Chapitre 2 : Risques de l'externalisation de
l'audit interne
A côté des avantages incontournables de
l'externalisation au niveau stratégique, financier, organisationnel et
opérationnel, l'externalisation cache des dangers non
négligeables. Ils existent dans toutes les phases. Ils peuvent provenir
d'une mauvaise décision, d'un mauvais choix des paramètres, d'une
gestion inappropriée des changements en interne, de problèmes
concernant la coordination avec le prestataire...
Les quatre risques majeurs sont ainsi
présentés :
- Risque stratégique
- Risque social
- Risque de dépendance et
d'irréversibilité
Section 1 : Le risque stratégique
Un risque stratégique existe quand une entreprise se
trompe sur son activité à externaliser. Autrement dit, elle
externalise une activité qui donne des avantages concurrentiels à
long terme. Cela peut lui coûter cher en terme de
réintégration. Ainsi, il est important pour une entreprise, avant
de recourir à l'externalisation, d'identifier les fonctions faisant
partie de son coeur de métier et celles de support.
La fonction d'audit interne est souvent classée dans
les activités de support. Cependant, l'entreprise doit se méfier
du mimétisme car le choix de l'activité à externaliser
dépend également de sa politique, de son organisation et de son
métier. Si elle décide d'externaliser sa fonction d'audit
interne, il nous parait aussi important de définir clairement les
paramètres à externaliser. Une externalisation de la
totalité de la fonction d'audit interne expose toujours plus au risque
de dépendance qu'une externalisation partielle.
Section 2 : Le risque social
· Au niveau du personnel
La mise en oeuvre du projet d'externalisation
nécessite un éventuel redéploiement des salariés.
Le changement, la nécessité d'une adaptation forcée, le
sentiment de rejet et d'instabilité de la carrière sont la source
des mécontentements chez les salariés transférés.
Cela peut avoir des impacts sur l'exécution de l'opération.
Pour les salariés qui restent, l'externalisation
traduit une dilution des responsabilités ou un changement
d'activité. Ceci est valable pour les entreprises dont une partie du
personnel vient d'une fonction existante en interne, et externalisée par
la suite. Pour les salariés qui partent, le code du travail
prévoit la possibilité de reprise du personnel sans rupture, ni
modification du contrat de travail par le prestataire. Cependant, son
application est souvent problématique dans le cadre de l'externalisation
de la fonction d'audit interne, du fait de la différence souvent
significative entre la convention collective de l'entreprise et celle du
prestataire souvent inscrit au tableau de l'ordre des experts comptables. Le
plus souvent, cette convention n'est guère favorable au salarié
dont le contrat de travail est repris.
A défaut d'une bonne gestion des aspects humains et
une bonne politique de communication concernant le projet d'externalisation, il
peut s'en suivre à la seule annonce de ce projet, des troubles sociaux.
Mais ce type d'opposition ouverte n'est pas le seul à se manifester.
L'opposition peut être latente. Dans ce cas, le personnel
transféré chez le prestataire ou les salariés
restés à l'intérieur de l'entreprise externalisatrice
contribuent de façon plus insidieuse à faire échouer
l'opération (baisse de productivité, démotivation,
négligence...).
· Au niveau du service
L'externalisation pourrait amener à une perte de
synergie à l'intérieur de l'entreprise.
Section 3 : Le risque de dépendance et
d'irréversibilité
La dépendance au prestataire, la concentration du
marché de prestation, la capacité de réorganisation et le
coût de réintégration de l'entreprise qui externalise sont
les raisons principales de l'irréversibilité du contrat
d'externalisation. Dans l'environnement instable actuel (évolution
technologique et réglementaire), la présence d'une clause de
réversibilité n'est pas suffisante pour couvrir le risque. Elle
doit être accompagnée par des audits, benchmarking d'une
manière régulière. Et le comité de pilotage doit
garder le contrôle des évolutions de la fonction d'audit interne.
Aussi faudra-t-il maintenir une bonne connaissance technique de cette fonction
et exiger du prestataire une recherche constante d'amélioration de sa
compétitivité.
La création d'un lien de dépendance
irréversible est fréquemment l'inquiétude majeure de
l'entreprise qui externalise. Naturellement, ce risque ne peut
réellement s'apprécier au moment de la signature du contrat car
les conflits entre clients et prestataires ne surgissent qu'après un
certain temps. Le développement de l'externalisation s'accompagne de
l'opportunisme post-contractuel : le hold-up. En effet, ni l'ensemble des
circonstances ni les comportements futurs ne sont prévisibles. Aucun
contrat n'est complet. Dans le cas d'une prestation spécifique, le
risque d'apparition d'une forte dépendance et de comportements
opportunistes du prestataire est élevé.
D'après les études du cabinet Ernst and Young,
le risque de dépendance est le frein le plus important dans
l'externalisation. Il est la conséquence de la perte de savoir-faire, de
contrôle ou de maîtrise de la fonction.
· Je dois faire ce qu'exige le prestataire
· Je ne peux pas changer le prestataire
· Je ne peux contrôler l'activité
externalisée mais je peux toujours changer le prestataire
· Je perds mes ressources en les transférant
à un prestataire
Risque de perte de savoir-faire
Risque de hold-up
Risque de dépendance
Risque de perte de contrôle
Temps
Degré de dépendance
Externalisation
En ce qui concerne la fonction d'audit interne, il faut
ajouter aussi l'insécurité et la confidentialité des
informations. La dépendance peut entraîner des risques de
sous-performance voire d'irréversibilité. Nous proposons le
schéma suivant permettant de comprendre son évolution :
Figure 6 : Évolution du risque de
dépendance
Parmi les raisons les plus importantes de dépendance
au prestataire et d'irréversibilité d'un contrat
d'externalisation, nous essaierons de donner une définition aux plus
significatives.
Nous pouvons citer entre autres:
- Concentration du marché des prestataires
- perte d'informations et de savoir-faire
- perte de contrôle de l'activité
v Concentration du marché des
prestataires
L'externalisation implique des risques liés à
la concentration du marché des prestataires. En effet, certaines grandes
entreprises affichent la volonté de contracter avec des prestataires
d'envergure internationale et susceptibles de les accompagner dans le
développement de leurs activités. Ceci les conduits à
faire appel à un tout petit nombre de prestataires. En fait, deux
facteurs principaux concourent à expliquer le faible nombre de
prestataires : la relative nouveauté du phénomène
d'externalisation, et la nécessité de reprendre souvent des
actifs coûteux.
Moins les prestataires d'externalisation sont nombreux, plus
l'entreprise externalisatrice est dans une position délicate. En effet,
il lui faudra alors obligatoirement composer avec son prestataire
attitré, même si elle est peu satisfaite de ses performances.
Cette concentration de l'offre expose les entreprises aux risques de
banalisation des prestations offertes et de mauvaises réponses à
la spécificité des besoins. Une situation de cartellisation
pourrait alors survenir, et elle pourrait éventuellement empêcher
la transition vers un autre prestataire.
v Perte d'informations et de
savoir-faire
La question de la perte du savoir-faire est cruciale pour les
entreprises externalisatrices. Le transfert d'équipements
spécifiques et surtout d'une grande partie du personnel vers le
prestataire implique une perte de compétences individuelles et
organisationnelles. Le risque associé est que cette perte de
compétences revête un caractère irréparable.
Pourtant gérer en interne, la relation avec le prestataire, assurer le
suivi, mettre en place le contrôle de la prestation, et faire
évoluer le contrat requièrent de conserver les compétences
nécessaires pour pleinement tirer un bénéfice de
l'externalisation.
A long terme, l'externalisation fait courir des risques
importants de savoir-faire. Elle implique la perte d'informations et de
connaissances opérationnelles au niveau de l'activité
externalisée. En effet, une organisation focalisée sur quelques
compétences centrales peut être très efficiente à
court terme mais inadaptée sur le long terme si elle a abandonné
des compétences critiques pour le futur. Elle sera donc
particulièrement vulnérable aux changements qui pourraient
survenir dans son environnement.
v Perte de contrôle de
l'activité
Les questions de la confidentialité et de la
sécurité des informations sont donc des points sensibles à
surveiller. Plus globalement, le risque de perte de contrôle de
l'activité est souvent jugé important, en particulier pour ce qui
concerne le suivi de la réalisation dans le temps de la prestation, mais
aussi le contrôle des prix et de la qualité de la prestation.
L'entreprise cliente doit ainsi développer une compétence
spécifique de maîtrise d'ouvrage des fonctions sensibles
externalisées. Cela suppose le maintien d'une bonne technicité en
matière d'audit interne, et le développement d'outils de
contrôle appropriés (définition des rôles, suivi des
responsabilités respectives, évaluation du service rendu,
définition et repérage des dérives, tableaux de bord de
contrôle...).
En plus des risques majeurs aux quels s'expose l'entreprise
lors de l'externalisation, nous pouvons aussi ajouter ceux liés au
prestataire lui-même :
- sous-performance du prestataire
- Défaillance du prestataire...
v Sous-performance du prestataire
L'un des risques contractuels de l'externalisation est la
sous performance ou la non performance du prestataire. Ceci correspond à
la situation où le prestataire délivre un service qui ne
correspond pas aux spécifications définies dans le contrat. Dans
ce cas, le client subit une perte, voire un dommage. Cette situation est
perçue comme risquée car le client n'a pas de véritable
contrôle direct sur les moyens engagés par le prestataire. Pour
limiter un tel risque, les clients privilégient, lors de la phase de
sélection du prestataire, l'expérience et la réputation.
Ensuite, ils se dotent généralement de systèmes de suivi
et d'instruments de contrôle (détection des écarts,
incitations pour une amélioration de la performance,
pénalités, etc.). Toutefois, ce serait une erreur de penser que
le risque associé à la performance est entièrement
lié à l'offre. En effet, le comportement du client et son type
d'organisation peuvent avoir un effet direct et décisif sur la
performance du prestataire.
Notons que ce risque expose le client à une perte
potentielle de son avantage concurrentiel.
v Défaillance du prestataire
Ce type de risque est rattaché aux compétences
du prestataire, il peut être décomposé en deux : le
risque économique et financier (de moyen terme), et le risque
technologique (de moyen-long terme).
Le risque économique et financier
soulève la question de la pérennité économique du
prestataire. Certains marchés connaissent des vagues de nouveaux
entrants attirés par une forte croissance, mais ils ne peuvent apporter
les gages ni de l'ancienneté, ni de l'expérience
accumulée. La potentialité d'un tel risque requiert alors une
analyse poussée de la solidité financière du prestataire,
mais aussi de la stabilité de ses équipes comme de la
qualité de son climat social.
Enfin, le risque technologique recouvre
l'incertitude à propos de la capacité du prestataire à
faire les bons choix technologiques pour offrir le service le meilleur, au
meilleur coût.
Chapitre 3 : Recommandations
L'externalisation ne représente pas la solution
miracle pour résoudre tous les problèmes de
compétitivité des entreprises et, surtout il n'existe pas de
formule unique pour aborder l'externalisation dans son entreprise. Les
évaluations doivent être faites cas par cas, en tenant compte des
caractéristiques de chaque entreprise et de la flexibilité de sa
structure. Pour que l'externalisation apporte réellement les
bénéfices attendus, il est essentiel que les prestataires
partagent une culture d'entreprise tournée vers le changement. En effet,
les problèmes liés à l'externalisation ne se limitent pas
seulement au choix intrinsèque de l'externalisation, mais concernent
aussi l'analyse des process, la sélection du partenaire, la
rédaction du contrat et l'appréciation des résultats.
Par conséquent, il faut bien mesurer, pour mieux les
gérer, les risques que l'on peut rencontrer, c'est-à-dire, des
coûts excessifs et difficilement quantifiables, une perte de
contrôle de la technologie sur les activités rendues externes
entraînant une dépendance du client, une
irréversibilité dans le choix stratégique ou des obstacles
sociaux liés au management du changement.
« L'externalisation de la fonction d'audit interne
peut être extrêmement bénéfique pour les PME et PMI,
mais également très déstabilisante si les
précautions à prendre ont été
négligées. Le but est donc de faire en sorte que le processus
d'externalisation soit intégré dans les objectifs
stratégiques. L'entreprise doit s'y préparer socialement et
culturellement et que le processus lui-même soit le mieux
maîtrisé possible. Pour cela, il est impératif qu'une
entreprise mène au préalable une réflexion
stratégique sur son coeur de métier et qu'elle ait de plus en
plus bien réfléchi à son contexte socio
culturelle »6.
(6) Jeanne Seyvet : Directrice générale de
l'industrie, des technologies (République Française)
CONCLUSION
L'essence de l'audit interne s'étend au-delà de
l'examen des systèmes en tant que procédures, méthodes,
moyens,... à l'évolution des comportements
« managériaux » et des systèmes de gestion
qui sous tendent et gouvernent ces systèmes. Au lieu de se tenir aux
faits et à leurs conséquences, l'audit cherche aussi à
identifier les causes et les origines qui leur sont liées.
Tout système de contrôle interne, aussi bien
conçu et appliqué soit-il, ne peut fournir au plus qu'une
assurance raisonnable au management car les facteurs internes et externes qui
le déterminent sont en perpétuel changement. Aussi les
évolutions techniques et technologiques nécessitent une
modification profonde des fondements de l'organisation. De même
l'environnement social, politique, culturel et le facteur humain de
manière générale peuvent compromettre l'équilibre
du système.
Les enjeux de l'audit interne sont ainsi inhérents
à l'évolution de l'environnement de contrôle interne. Les
enjeux d'une telle démarche sont inhérents à l'entreprise
en tant que réalité complexe, interactive et multidimensionnelle.
Ce qui suppose de l'audit interne une compréhension pluraliste et
intégrée de l'organisation.
De multiples obstacles (internes et externes) s'opposent
à une adaptation permanente de l'entreprise et l'audit interne est une
réponse à ce besoin de régulation globale et de mise
à niveau de l'entreprise. L'auditeur interne est ainsi appelé
à réaliser de plus en plus des missions tournées vers le
conseil faisant de l'auditeur un véritable consultant interne.
Le système présenté dans la
présente étude « Externalisation de la fonction d'audit
interne » par les PME et les PMI s'adapte aussi aux
réalités opérationnelles qu'aux besoins d'analyses
stratégiques.
Il est important que les dirigeants des petites et moyennes
entreprises et des petites et moyennes industries soient convaincus du
rôle que peut jouer le Prestataire en audit interne en tant que
catalyseur de performance et de rigueur. L'impact d'une telle vision de la
direction générale est considérable car elle affecte
l'ensemble des activités, conditionne leur évolution et oriente
leur avenir.
L'externalisation de la fonction d'audit interne peut
constituer une véritable révolution managériale dont
l'auditeur interne et les audités sont les principaux acteurs. Les
bénéfices peuvent être multiples tant pour les PME-PMI que
pour les autres entreprises, mais dépendent de la logique
d'externalisation retenue.
Dans une approche offensive de création de valeur pour
les clients, la maîtrise de la relation de service sur toute la
chaîne du service peut rencontrer les bénéfices tels :
v Ouverture de l'entreprise sur l'extérieur
v Recentrage sur le coeur de métier
v Accès à des compétences nouvelles ou
supérieures
v Différenciation accrue du client par une plus grande
qualité de service
v Maîtrise ou réduction de la base de
coût
v Amélioration de la réactivité et de la
performance des PME-PMI avec des prestations évolutives
v Création de valeur pour les clients, les
collaborateurs, les actionnaires...
De manière générale, il est utile de
souligner le gain potentiel de souplesse et de réactivité de
l'entreprise qui s'enrichit de la connaissance du spécialiste des
métiers externalisés. Souplesse dans l'organisation et le
management de l'entreprise, souplesse financière dans une optimisation
des ressources, souplesse dans une meilleure approche de la relation de service
et des clients.
Parallèlement à ces bénéfices, il
y a des risques liés à l'externalisation et qui sont
étroitement liés à la fois à des aspects
psychologiques, de catégories d'acteurs de l'entreprise, à
l'intégration de zones de changement dans les entreprises, aux
interrogations sur les futurs apports de l'externalisation et à des
facteurs plus structurels :
v Déficit d'image d'externalisation
v Choc culturel (venue de nouveaux collaborateurs, changement
dans l'organisation)
v Crainte d'une réversibilité impossible
v Problèmes internes de ressources humaines
v Perte de maîtrise du niveau de service et de prix
v Fuites des compétences
v Perte de confidentialité...
De manière globale, on peut assister à une
compréhension forte entre les individus et non entre les structures en
tant que telles. L'approche transversale dans le management de
l'externalisation est une condition de succès.
L'externalisation est clairement un acte de stratégie
d'entreprise. Un travail de sensibilisation et de pédagogie interne en
direction des fonctions d'entreprises, mais aussi auprès des
prescripteurs et des prestataires est indispensable sur le court terme.
Le concept d'audit repose sur l'idée que toute
organisation, peut être appréhendée et située par
des modes adaptés de description et de représentation, mettant en
lumière divers aspects de sa réalité et dont l'ensemble
rend compte de ses caractéristiques et des conséquences qui en
découlent pour son évolution.
En soulignant cet aspect globalisant de l'audit interne, nous
voulons mettre l'accent sur la nécessité d'une telle
démarche dans les PME et PMI, surtout celles qui n'ont pas suffisamment
de moyens pour assumer une telle fonction en interne. Et parce que l'audit
intéresse tout à la fois la gestion des structures et des hommes
qui les animent.
L'externalisation de l'audit interne par les PME et PMI,
permettra sans nul doute d'insuffler une dynamique au fonctionnement de ces
entreprises et de les rendre de plus en plus concurrentielles.
BIBLIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux
? Dictionnaire, Larousse de poche 2005, Editions mise à
jour, Paris-2004
Ouvrages professionnels
? EVARISTE AHOUANGANSI, Audit et révision des comptes,
Editions MONDEXPERTS, 2006
? BECOUR J C. et BOUQUIN H, Audit opérationnel
« Efficacité, Efficience, ou
sécurité », 2e édition, Collection
Gestion
? BONTJE J C B., L'auditor « Audit et plan
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? COLLINS L. et VALIN G., Audit et contrôle interne :
aspects financiers, opérationnels et stratégiques, édition
DALLOZ, 1992
? COOPERS et LYBRAND, IFACI « La nouvelle
pratique du contrôle interne » les éditions
d'organisation, 1994
? DUNOD, Stratégor, 4e édition, Editions
DUNOD
Autres documents et publications
? AMANI M., L'exercice de la fonction d'audit interne et la
dimension d'entreprise, Bulletin AMACI
? ANNE DUMAS, Pourquoi les PME ne grandissent pas, Institut
Montaigne,
? CAMPION A., Améliorer le contrôle interne, Guide
pratique à l'usage des institutions de microfinance, guide technique
N°1, Microfinance Network
? CGAP (Groupe Consultatif d'Assistance aux plus Pauvres), Aide
mémoire : Gestion des risques opérationnels dans les IMF
? DELOITTE, Maîtriser les risques de l'entreprise
« Externalisation d'activités dans l'industrie
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? LIBBEY J., L'entrepreneuriat en Afrique francophone, Editions
AUPELF-UREF
? MEDEF (Mouvement des Entreprises de France), Management de
l'externalisation - Guide Européen
? MINEFI (Ministère de l'Economie, des Finances et de
l'Industrie), Regards croisés sur
l'entreprise : «L'entreprise face aux risques » -
République Française
? PRICE WATERHOUSE COOPERS, L'externalisation de la fonction
d'audit interne,
? RENARD J, Théorie et pratique de l'audit interne
? TISSOT P, Méthodes et outils pour traiter les risques
opérationnels dans les PME, Congrès International Francophone en
Entrepreneuriat et PME (CIFE PME)
Mémoires
? HYUNH T N V, Décision et enjeux de l'externalisation de
la fonction comptable, Thèse professionnelle menant au DEA en
stratégie et management des organisations, Université des
Sciences et Technologies de Lille, 2004
Sites internet
?
www.bibliotheque.refer.org
(Bibliothèque en ligne)
?
www.cifepme.fr
?
www.ifaci.com
?
www.master-ape.ens.fr
?
www.wikipedia.org (Encyclopédie
en ligne « wikipedia »)
?
www.costkiller.net
?
www.education-gouv.net
?
www. institutmontaigne.org
?
www. pwc.fr
? www.deloitte.fr
ANNEXES
ANNEXE 1
EXEMPLE DE CLAUSES DANS LE CONTRAT D'EXTERNALISATION DE
LA FONCTION D'AUDIT INTERNE
Clause de durée
Le présent contrat est conclu pour une durée de
X années à compter de la date en vigueur. Il sera renouvelable
tacitement par périodes successives de X années sauf
dénonciation par l'une ou l'autre des parties notifiées au plus
tard six mois avant l'échéance suivante du présent
contrat.
Clause de prix
Prix
Le cabinet est rémunéré pour les
prestations liées au contrat d'externalisation selon les
modalités suivantes :
Les honoraires sont forfaitisés mensuellement, sur la
base du périmètre constaté.
Révision des prix
Les conditions financières seront
révisées si l'équilibre financier du contrat
d'externalisation était rompu du fait de modification dans
l'environnement économique de l'entreprise ou de ses conditions
d'exploitation ou d'organisation.
Indexation
Le prix facturé sera revu chaque année au
1er janvier.
Facturation et modalités de
paiement
Les services visés dans le présent contrat
seront facturés mensuellement. Ils seront payés par
prélèvement automatique avant la fin du même mois.
En cas de non-paiement des honoraires, le cabinet se
réserve le droit de suspendre les prestations prévues au
contrat.
Clause de sécurité de l'exploitation
informatique et sauvegarde des données
A compter de la date d'entrée en vigueur, le cabinet
prendra en étroite collaboration avec le client toutes les mesures
raisonnables pour assurer la protection des données et fichiers en sa
possession.
Les rapports d'audit et autres analyses demeurant en tout
état de cause la propriété du client, le cabinet
restituera après chaque clôture annuelle l'ensemble des supports
informatiques appuyant le système d'information d'audit interne.
Clause de confidentialité
Le cabinet s'engage à prendre toute mesure utile pour
protéger et conserver dans les bonnes conditions de
sécurité les données et documents, quel qu'en soit le
support ou la forme, qui lui seront confiés par l'entreprise pour
l'accomplissement de sa mission ; il s'oblige également à en
préserver le caractère confidentiel.
Les intervenants du cabinet sont soumis aux obligations
suivantes :
- les experts comptables sont tenus au secret professionnel
dans les conditions prévues à l'article 716 de l'acte uniforme
OHADA,
- les collaborateurs employés par le cabinet sont
soumis à un devoir de discrétion,
- les documents établis par le membre de l'Ordre sont
adressés au client, à l'exclusion de tout envoi direct à
un tiers, sauf accord écrit du client.
Clause d'archivage
Les documents appartenant au client sont restitués
chaque année après la clôture de l'exercice, le client
faisant son affaire de leur archivage.
Clause de cession
Le présent contrat ne pourra en aucun cas faire l'objet
d'une cession totale ou partielle, à titre onéreux ou gracieux,
par l'une des parties, sauf accord écrit préalable de l'autre
partie.
Clause de résiliation
Le cabinet et le client peuvent résilier le
présent contrat dans les cas suivants :
- non-respect de ses obligations par l'une des parties
modifiant l'équilibre et l'esprit du contrat et après un
délai de carence de X jours à compter de la date de mise en
demeure,
- non-paiement de quelques mois de prestations ou existence
d'incidents de paiement à répétition affectant la
viabilité du contrat,
- mise en redressement judiciaire ou liquidation des biens,
auquel cas la résiliation interviendra immédiatement et
automatiquement, sans qu'il y ait besoin d'une notification
préalable.
Le cabinet accorde au client le droit d'arrêter le
présent contrat à sa seule discrétion aux conditions
suivantes :
- versement d'une indemnité forfaitaire égale
à n fois le montant de la dernière facturation mensuelle,
- respect du délai de préavis.
L'acceptation de ce droit unilatéral est liée
à l'acceptation expresse du client de verser comptant à la date
effective d'arrêt d'exploitation, l'indemnité forfaitaire
visée ci-dessus.
Quelle que soit l'origine de l'arrêt du contrat, le
cabinet remettra au client :
- l'ensemble des fichiers
- les documents de travail
- le personnel du client initialement repris par le
cabinet.
Clause de réversibilité
Le cabinet est maître des moyens à mettre en
oeuvre dans le cadre du présent contrat d'externalisation. Toutefois, en
vue de garantir une réversibilité totale du système
d'audit interne du client dans les meilleures conditions possibles, le cabinet
s'assurera de ce qu'aucun choix ne puisse constituer un obstacle majeur.
ANNEXE 2
CHARTE DE L'EXTERNALISATION7
Les adhérents à cette charte sont convaincus du
rôle déterminant de l'offre dans le succès d'une
démarche d'externalisation. C'est pourquoi ils s'engagent à
respecter ses principes et à les faire partager par leurs clients.
L'externalisation consiste à confier la totalité
d'une fonction ou d'un service à un prestataire externe
spécialisé pour une durée pluriannuelle.
Celui-ci fournit alors la prestation en conformité avec
le niveau de service, de performance et de responsabilité
spécifiés.
L'externalisation s'inscrit dans une perspective
stratégique
La réflexion stratégique - conduite par le
client - repose sur une analyse approfondie : coeur de métier,
objectifs stratégiques, activités créatrices de valeur,
avantages concurrentiels, compétences clefs.
L'externalisation implique un engagement contractuel
clair et équilibré
Le contrat de service pluriannuel clarifie le partage des
rôles et des responsabilités, les modalités de fixation de
prix et d'appréciation des résultats, la confidentialité,
le partage des gains de productivité réalisés et les
conditions de réversibilité.
L'externalisation met l'homme au coeur de la
démarche
Un acte de management qui s'appuie sur la communication, le
dialogue, le management du changement, la formation, autant de sources
d'accueil, d'intégration, de fidélisation et de
développement continu des compétences des collaborateurs
concernés.
(7) MEDEF (Mouvement des Entreprises de France)
L'externalisation nécessite une culture
partagée
Un management, une capacité d'innovation, de
flexibilité et de réactivité, dans une perspective
d'évolution des métiers et des compétences des
collaborateurs et de pérennité des deux partenaires.