Chapitre 4 : Gestion du Service Mobile
IV.1 Définition des concepts
Le protocole Wap
La tentation était grande de relier le réseau de
téléphonie mobile et le réseau Internet. C'est ce que
réalise le WAP. Le WAP, pour Wireless Applications Protocole (en
français : Protocole d'Application Mobile), a pour but de fournir un
accès Internet à des terminaux comme les téléphones
portables mais aussi aux assistants personnels numériques comme les
Smartphones ou les Pockets sous Windows CE.
Techniquement, ce lien est effectué par une passerelle
[ou Gateway] qui a comme fonction d'assurer la liaison entre le Web et le
réseau téléphonique commuté. Pour cela, elle
procède d'abord à la conversion du protocole Wap en HTTP et
TCP/IP. Elle compile ensuite le contenu Wap afin de réduire le volume
d'informations à transmettre et ainsi limiter les besoins en bande
passante. De la façon de travailler du Gateway dépendra parfois
le rendu de votre site Wap.
Figure II.1 : architecture synoptique du
Wap
Le standard Wap comporte toute une hiérarchie de services
et de protocoles qui fonctionnent en couches superposées.
Le Wap utilise le réseau mobile comme réseau
porteur [bearer]. Il y a bien entendu la norme Gsm mais les autres
réseaux de transmission de données comme le CSD, le SMS ou le
CDMA sont compatibles.
La couche transport assume la communication (le transport) entre
le gateway et le terminal Wap. Le protocole utilisé est le Wireless
Datagram Protocol ou WDP.
La couche (optionnelle) de sécurité assure
l'intégrité des données transmises, leur
authenticité et leur confidentialité grâce au Wireless
Transport Layer Security ou WTLS.
La couche transaction avec le Wireless Transaction Protocol ou
WTP garantit la bonne conclusion des transactions sous forme de
requêtes-réponses.
Au-dessus, on trouves la couche session assurée par le
Wireless Session Protocol ou WSP.
Et enfin, la couche Wireless Application Environnement ou WAE
définit l'environnement Wap dont le format de fichiers en WML, le format
des images et des exécutables comme le WMLScript ou autres.
Figure II.2 : architecture protocolaire du
Wap
Le langage WML
Tout comme le Web parle le Html, le langage utilisé sur
le Wap est le WML pour Wireless Markup Language. Le WML est donc
également un langage de balises [markup] mais là s'arrête
la similitude avec le Html car le WML est en fait dérivé du XML
dont il reprend les règles et la syntaxe. Le WML est régit par le
Wap Forum, groupe ouvert où se retrouve quelques 90 compagnies dont
Ericsson, Motorola, Nokia... et qui a comme objectif d'élaborer des
standards pour la technologie du Wap et son langage le WML. Le Wap Forum
fonctionne en quelque sorte comme le World Wide Web Consortium (W3C) pour le
Web.
Le WML connaît déjà différentes
versions :
- Le WML 1.0 Cette spécification n'a jamais
été réellement mise en oeuvre.
- Le WML 1.1 La version la plus courante pour les terminaux
disponibles en 2001.
- Le WML 1.2 Cette version bien qu'elle intègre le
WMLScript, ne change pas grand chose au wml.
- niveau des balises. Elle n'est encore que peu supportée
par les terminaux actuels.
Le W3C, conscient que le langage Html était
arrivé en bout de course, a travaillé pour mettre à jour
un nouveau langage sur le Web c.-à-d. le XML pour
EXtensible Markup Language].
Le XML est ce qu'on appelle un métalangage soit un ensemble de
règles et de prescription pour permettre d'inventer de nouveaux langages
(voir le Extensible) avec ses propres balises. Le WML utilisé
comme langage du Wap est un de ces "enfants" du XML.
Figure II.3 :Structure du WML
Le XML, tout comme le HTML est issu du SGML qui est le langage
de référence en milieu professionnel pour la gestion
électronique des documents Cependant, il s'en rapproche davantage dans
le sens où l'ont peut dire que XML est une forme accessible du SGML, car
ce dernier est trop complexe pour s'afficher directement sur le WEB.
Il est important de retenir pour la suite que le WML n'est pas
un Html simplifié ou du Html "light" comme d'aucuns le
prétendent, mais que le WML est un langage issu du XML dont il reprend
les règles pour le moins spécifiques.
L'héritage du XML
Le WML étant issu du XML, des règles bien
spécifiques au XML seront d'application lors de l'écriture des
site Wap en WML.
L'écriture du XML est très "stricte" et doit
respecter impérativement les règles suivantes. > Tout document
XML ou d'un langage dérivé commence par la déclaration,
<?XML version="1.0">. Jamais de ligne vide ou d'espaces au début
du document.
> Lorsque l'application ne contient pas ses propres
définitions de balises (elle n'est donc pas
"standalone"), il faudra lui spécifier le DTD Document
Type Definition externe utilisé ainsi que l'adresse où le
navigateur pourra le trouver.
> Le XML est "case sensitive" pour l'écriture de ses
balises. Il faut donc veiller à l'usage uniforme dans tout le document
de l'encodage des balises de l'usage des majuscules et minuscules.
> Toute balise ouverte doit impérativement comporter
une balise de fermeture. Terminé par exemple avec les balises
<P> orphelines. Ce sera toujours la forme <P> ... </P>.
> Les balises uniques comme le saut de ligne comporteront
elles aussi un indice de fermeture soit une barre oblique [slash] de fin. On
écrira donc en XML, <BR/>, <IMG SRC="xxx.gif"/>
> Les spécifications des attributs doivent toujours
être entourée de guillemets. Comme c'était
déjà le cas en HTML mais qui dont l'absence était
déjà acceptée par les derniers navigateurs.
> L'imbrication des balises devra être proprement
respectées.
Tout ceci illustre bien que le XML impose un strict respect de
sa syntaxe. Un document XML doit pour être valable, voire
opérationnel, être "well-formed", c-à-d d'une forme
impeccable. La punition est sévère : à la moindre faute,
le document XML et donc WML ne s'affichera pas !
C'est peut-être là que se situeront les
principales surprises des Wap-develloper car les navigateurs Html et surtout
Microsoft Internet Explorer ont tendance à être de plus en plus
permissifs avec le codage Html de référence. Alors qu'une page
Html mal rédigée s'affiche souvent vaille que vaille, une page
WML doit être parfaite, sinon rien ne s'affichera.
Réalités et perspectives
Le Wap est entouré d'une immense bulle
médiatique et commerciale mais force est de constater que, sans remettre
en cause son concept et ses énormes perspectives, la
réalité est plutôt contraignante :
> L'écran d'affichage d'un mobile est on ne peut
plus réduite. Il faudra donc abandonner les prétentions
littéraires. L'information transmise devra être brève et
concise ! La taille actuelle des écrans avoisine les 96 pixels sur 60
pixels soit 5 lignes avec 13 caractères par lignes [Nokia 6210].
L'image ci-dessous illustre la taille d'un écran de mobile
par rapport à celle d'un écran d'ordinateur en résolution
800x600.
Figure II. 4 : Comparaison d'écran de portable et
d'écran de PC
Les perspectives et potentialités
futures
La téléphonie connaît un
développement fantastique. On peut s'attendre très rapidement
à des progrès considérables à court terme. D'autant
que les outils empruntés à la communication sur Internet sont
disponibles. Après l'éclatement de la bulle médiatique et
la mise en place de nouvelles technologies, le Wap et sa disponibilité
vers l'outil Internet à tout moment, doit connaître un avenir
grandissant et florissant. Le Wap est encore en ce début de
siècle à l'ère préhistorique !
> Bien qu'elle restera physiquement limitée, la taille
de l'écran des mobiles ira croissante.
> Les écrans en 256 couleurs sont d'ores et
déjà annoncés.
> Avec les nouvelles normes annoncées (GPRS, UMTS),
les débits devraient être rapidement à la hausse. La
vidéoconférence ou la visualisation d'un film sur votre mobile
n'est déjà plus du domaine de la fiction. Et pour le son, il est
déjà disponible.
> Le Wap (pour rappel issu du XML) est l'instrument tout
désigné pour la consultation rapide de bases de
données.
> Les enjeux publicitaires et le ciblage marketing qu'il
constitue pourrait à terme rendre le Wap gratuit.
Les outils pour développer
Pour développer un site Wap, on a besoin:
> d'un éditeur WML ou simplement d'un éditeur de
texte > d'un émulateur Wap pour votre PC.
> d'un kit de développement (developer toolkit).
L'éditeur WML
Le Wml tout comme le xHtml est du format texte. En outre les
balises ne sont pas légions. Pour faire un fichier Wml, un
éditeur de texte comme
Bloc-notes ou Notepad sous Windows ou Simpel Text sous
Macintosh fait très bien l'affaire. A condition d'enregistrer le fichier
sous l'extension de fichier .wml ou en htm mais en précisant la DTD du
xhtml.
Un émulateur Wap
Les émulateurs Wap vont reproduire sur un PC, le site
Wap que l'on pourra consulter à partir de son mobile. C'est donc un
outil indispensable pour le développement. Nos suggestions reprennent
spécialement les émulateurs avec lesquels on peut consulter un
site Wap en local à partir de son disque dur et non à partir
d'une adresse http sur le Web.
Un kit de développement
Les kits de développement proposés par les
constructeurs sont la meilleure solution pour les wap-développeurs.
D'abord, il suffit de s' identifier pour disposer gratuitement de ses outils
peu ordinaires. En outre, vu les problèmes de compatibilité du
Wap entre les marques et les types de mobile, c'est une solution idéale
pour tester son site. Bien entendu leur prise en main est moins intuitive que
les éditeurs précédents mais ce sont de véritables
outils pratiques pour professionnels.
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