REPUBLIC OF CAMEROON
Peace - Work - Fatherland
MINISTRY OF HIGHER
EDUCATION
UNIVERSITY OF YAOUNDE II
Faculty of Laws and political Science
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR
UNIVERSITE DE YAOUNDE II
Faculté des Sciences Juridiques et politiques
AUDIT ET OPTIMISATION
DES IMPOTS SUR SALAIRE :
Etude menée sur la base de l'expérience du
CABINET CLEMENT'S-ZO SARL
Rapport de Stage présenté et soutenu
publiquement en vue de l'obtention du D.E.S.S en Droit des Affaires
Internationales et Fiscalité
OPTION : Fiscalité
Par :
FIMBE BOMBE Jules Kévin
Maîtrise en Droit des Affaires et de
l'Entreprise
Sous
La Direction de
M. NGAPNA Jérémie
Ebénézer
Inspecteur des Régies Financières
L'Encadrement professionnel de
M. NDEGUE LEKA
Auditeur Fiscal
et
La Supervision du
Pr. TCHAKOUA Jean Marie
Agrégé des facultés de Droit
Année académique 2007-2008
ABREVIATIONS
CAC : Centimes Additionnels Communaux
CFC : Crédit Foncier du Cameroun
ou contribution au CFC
CGI : Code général des
Impôts
CNPS : Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale
FNE: Fond National de l'Emploi ou
contribution au FNE
IRPP: Impôt sur le Revenu des Personnes
Physiques
IRPP/RS: IRPP sur les Revenus Salariaux
PV: Pension Vieillesse
RAV: Redevance Audiovisuelle
SC: salaire cotisable
TC: Taxe Communale
AVANT-PROPOS
Il y a encore quelques années l'Université
de Yaoundé II n'avait pas un Diplôme d'Etudes Supérieures
(DESS) option fiscalité, pourtant les formations en fiscalité
fleurissaient un peu partout dans des institutions privées et dans une
Université d'Etat, en l'occurrence celle de Douala. L'ouverture de cette
spécialité à l'Université de Yaoundé II
s'est présentée comme une aubaine pour bon nombre
d'étudiants titulaires d'une maîtrise et en quête d'une
formation professionnelle qui offre une multitude de débouchés.
L'intérêt porté à cette formation est visible
à travers le nombre de plus en plus grandissant des sollicitations de
promotion en promotion. Nous avons eu la chance de faire partie de la
troisième promotion qui a été enthousiaste du début
à la fin de la formation. A l'issue de cette formation nous pouvons dire
que nous sommes mieux aguerris en matière de fiscalité, ce qui
est une compétence importante dans un environnement camerounais
où le secteur privé est en pleine croissance et par
conséquent plus demandeur des experts en fiscalité. Reste donc
pour nous à accumuler l'expérience nécessaire pour
être compétitif sur le marché du travail. C'est ce que nous
avons commencé avec le stage académique qui est l'aboutissement
de la formation. Ce dernier nous a permis de traiter d'un sujet
thématique sur la base des éléments trouvés sur
place. Ce travail a pour objet le traitement fiscal du salaire et à ce
titre intéresse tous les employeurs, employés et même
l'administration fiscale. L'importance du salaire n'étant plus à
démontrer, il est donc important de s'informer sur son imposition. Nous
en sommes conscients, ce travail ne saurait se prévaloir de la
perfection, toute oeuvre humaine étant par nature imparfaite. Nous
restons donc ouverts aux critiques et suggestions pour son amélioration.
SOMMAIRE
TITRES
PAGES
INTRODUCTION GENERALE
..................................................................... 1
Chapitre préliminaire : présentation
du cadre du stage académique ........................ 5
I - Présentation générale du Cabinet
Clement's-zo SARL .......................................... 5
II - L'équipe du Cabinet Clement's-zo
............................................................. ... 7
III - Notre séjour au Cabinet Clement's-zo
.......................................................... 8
PREMIERE PARTIE : Audit
fiscal des salaires : Détection et correction des
irrégularités de liquidation des impôts sur salaire
............................................. 10
Chapitre I : Audit de détermination de
l'assiette des impôts sur salaire ................... 12
Section I : Eléments du salaire brut
.................................................................. 12
Section II : autres éléments du salaire
............................................................... 19
Chapitre II : Audit des procédures de
retenue des impôts sur salaires .................... 24
Section I : Audit des retenues fiscales
............................................................................
24
Section II : Audit des retenues sociales
............................................................... 31
DEUXIEME PARTIE : Optimisation
fiscale des salaires : recherche des possibilités
d'allègement des impôts sur salaire
................................................................ 39
Chapitre I : Optimisation par exploitation
conjointe de la loi
et de la structure salariale
.........................................................................
40
Section I : Exploitation des avantages de la
législation fiscale et des éléments totalement imposables
du salaire
...................................................................................
40
Section II : Optimisation par exploitation des
éléments exonérés du salaire ....................
43
Chapitre II : Un cas particulier
d'optimisation : le bénéfice de l'article 65 (bis) du CGI
pour les revenus exceptionnels
...................................................................... 47
Section I : définitions et modalités
d'imposition du revenu exceptionnel ....................... 47
Section II : Quelques applications pratiques de l'article
65(bis) du CGI ............................ 50
CONCLUSION
GENERALE........................................................................
56
INTRODUCTION GENERALE
Dans tous les pays du monde tout comme au Cameroun, les
charges publiques sont principalement couvertes par l'impôt. Cet
impôt est prélevé auprès des personnes qui sont
légalement soumises à l'obligation de l'acquitter. Les
entreprises qui emploient, sont en outre redevables des impôts
supplémentaires. En effet, les salariés constituent le capital
humain de l'entreprise et ce capital se trouve imposé par le biais des
taxes assises sur les rémunérations qui leur sont versées.
Ces impôts sont lourds, d'autant qu'il faut y ajouter les cotisations
sociales et les taxes parafiscales perçues au profit de certains
organismes professionnels1(*). C'est pour cette raison que les entreprises cherchent
par tout moyen à éluder l'impôt. Elles recourent parfois
à la fraude fiscale qui est une soustraction illégale à la
loi fiscale de tout ou partie de la matière imposable qu'elle devrait
frapper. Ces comportements bien que légitimes au regard de l'idée
de protection du bien privé, sont sévèrement
réprimés par la loi, d'où la nécessité de
rester dans le cadre légal en recourant plutôt à l'audit et
à l'optimisation des impôts sur salaire dont sont redevables les
entreprises. Pendant le stage académique, notre attention a plus
été attirée par l'expertise du Cabinet CLEMENT'S ZO SARL,
sollicitée en matière d'audit et d'optimisation des salaires par
des grandes entreprises du Cameroun. Tout ce qui concerne le salaire est
d'actualité, vu la situation des crises internationales2(*). C'est ce qui a motivé le
choix de notre thème de travail : « Audit et optimisation
des impôts sur salaires ». Pour mieux le cerner quelques
précisions notionnelles méritent d'être faites.
Les différentes définitions de l'impôt
sont intéressantes, mais nous retiendrons celle de Gaston JEZE qui
à notre sens est la plus complète :
« l'impôt est un prélèvement
pécuniaire effectué d'autorité à titre
définitif et sans contrepartie immédiate sur les ressources des
personnes physiques ou morales pour couvrir les dépenses
d'intérêt général de l'Etat et des
collectivités publiques »3(*). Le caractère qui attire notre attention
ici est le suivant : l'impôt est un prélèvement sans
contrepartie. C'est dire que pour les entreprises, l'impôt est une charge
plus que négative, parce qu'il ne génère aucun produit.
L'audit et l'optimisation permettent cependant de le minimiser.
L'audit est d'après le Lexique des Termes
Juridiques, « une mission de vérification de la
conformité d'une opération ou de la situation d'une entreprise
aux règles de droit en vigueur... on parle ainsi d'audit juridique,
d'audit fiscal, social etc. » 4(*). Selon C.H. Gary, l'audit est « un
examen critique des informations fournies par l'entreprise »5(*). Cette définition
qui présente l'audit comme étant le diagnostic d'un ensemble de
données fournies par l'entreprise s'avère restrictive et
simpliste.
De son côté, Mr J.P. RAVALEC expose une
définition plus exhaustive : « il (l'audit) met en
évidence et mesure les principaux problèmes de l'entreprise ou de
l'organisation à évaluer, il en évalue l'importance sous
forme de coûts financiers ou d'écarts par rapport à des
normes, en apprécie les risques qui en découlent, diagnostique
les causes, exprime des recommandations acceptables en termes de coûts et
de faisabilité pour améliorer le
fonctionnement »6(*). L'audit fiscal des salaires est par
conséquent la vérification de la conformité des
opérations d'imposition des salaires aux règles du droit fiscal.
Il permet de déceler des irrégularités et de les corriger.
Ces irrégularités peuvent être au détriment aussi
bien du salarié, de l'entreprise, que de l'administration fiscale. Leur
correction constitue un premier pan d'optimisation.
Optimiser ou optimaliser est selon le LAROUSSE «
donner à quelque chose le rendement optimal » et
« optimal » signifie « l'état le
plus favorable »7(*). C'est tirer le meilleur parti possible de
quelque chose. J.P PIRIOU donne de l'optimisation fiscale la définition
suivante : « Techniques qui permettent à une
entreprise le transfert de son assiette taxable entre deux pays. L'optimisation
fiscale permet à des multinationales de localiser leurs
bénéfices dans celui des Etats d'implantation qui pratique le
taux d'impôt sur les sociétés le plus bas. Elle peut
emprunter différentes stratégies comme la sous-capitalisation des
filiales dans les pays à forte imposition ou l'utilisation de
procédés de facturation intragroupe »8(*).Cette définition
procède plus du droit fiscal international que de la fiscalité au
sens large. La définition suivante est d'ordre plus
général : « Ensemble des
procédés que le contribuable utilise pour réduire sa
charge fiscale en se prévalant des dispositions avantageuses de la
loi »9(*).
Dans cet ordre d'idée, l'optimisation fiscale des salaires signifie
tirer le meilleur parti fiscal possible des salaires. Concrètement, il
s'agit de chercher les possibilités de payer le moins d'impôt sur
salaires tout en respectant la législation fiscale.
Selon la loi «... le terme salaire signifie, quels
qu'en soit la dénomination et le mode de calcul, la
rémunération ou les gains susceptibles d'être
évalués en espèce et fixés, soit par accord, soit
par des dispositions réglementaires ou conventionnelles, qui sont dus en
vertu d'un contrat de travail, par un employeur à un travailleur, soit
pour le travail effectué ou devant être effectué, soit pour
les services rendus ou devant être rendus »10(*). Plus simplement le salaire
est la « prestation versée par l'employeur au
salarié en contrepartie de son travail »11(*). Le salaire est
différent des commissions et honoraires, en raison du lien de
subordination qui existe entre l'employeur et le salarié. Le travail
effectué par le salarié est rattaché à un contrat
de travail et la rémunération est en principe
régulière. A ce revenu est appliqué une fiscalité
précisée par le Code Général des
Impôts12(*). Les impôts qui en résultent sont
à la charge de l'employeur et du salarié. L'audit et
l'optimisation permettent de vérifier leur conformité et
d'amenuiser leur poids, ce qui rend le thème choisi intéressant
à plusieurs titres.
L'intérêt général de l'audit est
perceptible dans la définition proposé par l'Encyclopédie
Universalisa : « l'audit est un travail d'investigation
permettant d'évaluer les procédures comptables, administratives
ou autres (procédures fiscales en l'occurrence) en vigueur dans une
entreprise afin de garantir à un ou plusieurs groupes concernés,
dirigeants, actionnaires, représentants du personnel, tiers (banques,
organismes publics) la régularité et la sincérité
des informations mises à leur disposition et relatives à la
marche de l'entreprise »13(*).
On peut plus particulièrement avoir un
intérêt scientifique et un intérêt
socio-économique :
- sur le plan scientifique : plusieurs
auteurs ont traité de l'audit, d'autre ont parlé de
l'optimisation mais il ne nous a pas été donné de
rencontrer une doctrine qui ait traité en même temps de l'audit et
de l'optimisation en se référant aux exemples concrets.
L'intérêt de notre travail réside dans la prise en compte
de ces deux concepts. En effet l'optimisation ne peut être une
réussite que si l'on a au préalable procédé
à la revue des impôts et taxes concernés. Concernant les
exemples concrets il sera fait référence aux dossiers fiscaux
traités par le Cabinet CLEMENT'S ZO, sur des questions relatives
à l'audit et à l'optimisation des salaires, essentiellement les
dossiers de deux clients majeurs qui ont sollicité l'expertise14(*).
- sur le plan socio-économique,
l'intérêt est triple :
Premièrement pour le salarié. L'audit fiscal
révèle parfois des irrégularités au
détriment du salarié. La correction de ces
irrégularités et la mise en oeuvre des possibilités
d'optimisation lui sont salutaires. Celui-ci aura une substantielle
augmentation de salaire, ce qui est important dans un contexte
économique où le pouvoir d'achat est de plus en plus faible.
Deuxièmement pour l'entreprise. Le niveau de production
dans une entreprise dépend en grande partie de la motivation de ses
salariés, premier facteur de production. Lorsqu'une entreprise requiert
l'expertise en matière d'audit et d'optimisation, la mise en oeuvre des
recommandations qui en résultent aura pour conséquence de
relancer la production de l'entreprise, parce que les travailleurs auront
l'impression d'avoir eu une augmentation de salaire. Il pourrait aussi en
résulter un gain non négligeable pour la trésorerie de
l'entreprise.
Enfin pour l'Etat. Lorsque les entreprises sont productives et
le pouvoir d'achat rehaussé, l'économie nationale en
bénéficie pleinement à travers la consommation,
l'investissement et l'épargne. En outre la rectification des
irrégularités suite à l'audit peut aussi être en
faveur de l'administration fiscale, ce qui permet d'éviter des litiges
entre elle et le contribuable.
Au regard des intérêts en cause, nous pouvons
nous poser la question de savoir, comment assurer à l'employé
l'imposition la plus favorable sans augmenter les charges de l'entreprise et
sans violer la loi fiscale.
Répondre à cette question invite à passer
en revue les éléments et le mode d'imposition utilisés par
l'entreprise (première partie), avant d'envisager leur
amélioration en faveur de l'employé conformément à
la loi (deuxième partie). Nous allons donc mener notre
réflexion autour de ces deux tableaux successifs, en procédant
suivant la méthodologie adoptée par le Cabinet CLEMENT'S ZO, et
en faisant éventuellement nos propres propositions. Mais au
préalable, nous allons présenter le cadre de notre stage
académique (chapitre préliminaire).
CHAPITRE PRELIMINAIRE :
PRESENTATION DU CADRE DU STAGE
ACADEMIQUE
Notre stage académique s'est déroulé au
Cabinet Clement's-zo SARL. Nous ferons d'abord une présentation
générale du Cabinet (I), ensuite celle de son équipe (II),
avant de faire la relation de notre séjour dans cette structure
(III).
I - PRESENTATION GENERALE DU CABINET
CLEMENT'S-ZO
A - CREATION, LOCALISATION ET ACTIVITES
Le Cabinet Clement's-zo est un cabinet de conseil fiscal,
juridique et financier, créé sous la forme d'une
Société à Responsabilité Limitée
Unipersonnelle (SARL), immatriculée au Registre du Commerce et du
Crédit mobilier sous le N° RC/YA01/04/1039 du 02 Juillet 2004
à Yaoundé.
Dirigé par Monsieur ZOGO Joseph Joël, Conseil
Fiscal agréé en CEMAC, qui en est le promoteur, le Cabinet
Clement's-zo est situé à Yaoundé, au
5ème étage de l'immeuble HAJAL CENTER, porte 506.
Le cabinet a pour objet social les consultations, la
formation, l'assistance en matière fiscale, juridique et
financière. Le cabinet mène des activités d'audit
juridique, fiscal et financier, ainsi que de restructuration et de liquidation
des entreprises. Mais son activité principale est le conseil fiscal.
B - EXPERIENCE DU CABINET CLEMENT'S-ZO
Le cabinet Clement's-zo possède une expérience
sur le plan juridique (1), et sur le plan fiscal et financier (2).
1 - SUR LE PLAN JURIDIQUE
- En 2005, le Cabinet Clement's-zo a réalisé,
à la demande du Ministre de la Santé Publique, une étude
portant sur l'appui au processus de restructuration de l'Hôpital Jamot de
Yaoundé.
- En mars 2005, le cabinet a été recruté
par l'Agence de Régulation des Marchés Publics (ARMP) sur appel
d'offres, comme Observateur Indépendant auprès des Commissions de
Passation des Marchés du Lot N°25, pour l'exercice 2005-2006. Ce
lot concernait les Etablissements et entreprises publics des Provinces du
Sud-Ouest et du Nord-Ouest tels que la CDC, la SONARA, SOWEDA, CFAM,
l'Université de Buea, CGE Board, ENAP, UNIDA. La mission du cabinet
consistait à suivre le déroulement des travaux en commission,
sous-commission, et d'établir des rapports sur le respect de la
réglementation en vigueur en matière de marchés publics,
à l'intention du Premier Ministre, autorité chargée des
marchés publics, du Directeur Général de l'ARMP, des
Maîtres d'ouvrage et des Présidents des Commissions de passation
des marchés publics.
- pour la période 2007-2008, le cabinet effectue la
même mission dans la Province du Littoral.
- En Décembre 2008, le cabinet est une nouvelle fois
recruté par l'ARMP pour couvrir les travaux des commissions de passation
des marchés publics dans la Région du Centre.
2 - SUR LE PLAN FISCAL ET FINANCIER
- De 2004 à 2005, le Cabinet Clement's-zo a
été associé à l'exécution du marché
pour l'assistance en matière fiscale à la Société
de Recouvrement des Créances du Cameroun (SRC). Le marché avait
été adjugé au Cabinet International Fiscal Financier
(IFSF) basé à Yaoundé.
- En Avril 2005, le cabinet a participé aux
côtés du Cabinet PCI International Consulting, Avenue Emile Max
91-93 1030 Bruxelles, Belgique, à l'étude d'impact sur le
Cameroun des Accords de Partenariat Economique (APE) entre l'Union
Européenne et les pays ACP. Le cabinet Clement's-zo s'occupait du
diagnostic fiscal.
- En Mai 2005, le cabinet a réalisé l'audit
fiscal des exercices 2003 et 2004 de la Société CAMTEL.
- En Novembre 2005, le cabinet a réalisé
l'étude sur l'optimisation fiscale des salaires des employés de
la BAT Cameroon, à la demande de son Directeur des Ressources
Humaines.
- En Janvier 2006, le cabinet signe un contrat d'assistance en
matière fiscale avec CAMTEL. Cette assistance couvre aussi bien la revue
mensuelle et annuelle des obligations fiscales de CAMTEL, que la période
de contrôle et le cas échéant, la phase contentieuse.
- En Novembre 2006, le cabinet a réalisé
l'audit de conformité de la paie et l'optimisation des salaires à
GUINNESS Cameroun SA, suite à un appel à candidature lancé
par cette entreprise.
- En Juin 2007, le cabinet a réalisé l'audit des
impôts, taxes et cotisations sociales sur salaires versés par le
Conseil National des Chargeurs du Cameroun (CNCC), au cours de l'exercice 2006,
à la demande de son Directeur Général.
- En Octobre et Novembre 2007, le cabinet a assisté la
Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH) et la
Société Immobilière du Cameroun ( SIC), lors des
opérations de contrôle fiscal dont elles ont fait l'objet.
Grâce à son expertise, le cabinet a pu ramener à des
proportions légales et acceptables les impôts qui leur
étaient réclamés.
- En 2008, le cabinet porte assistance en matière
fiscale à CAMTEL et à la CSPH.
II - L'EQUIPE DU CABINET
CLEMENT'S-ZO
Le cabinet compte dans son équipe des experts
permanents (A) et des experts externes (B).
A - LES EXPERTS PERMANENTS
* Monsieur ZOGO Joseph Joël
Gérant du Cabinet Clement's-zo, Monsieur ZOGO est un
inspecteur Principal des régies financières retraité,
conseil fiscal agréé en CEMAC, membre de l'ordre des conseils
fiscaux du Cameroun, et membre titulaire de l'Organisation Internationale des
Experts (ORDINEX). Il est licencié en droit de l'Université de
Yaoundé et diplômé de l'ENAM. Il a une grande
expérience des matières juridico fiscales, ayant servi au
Secrétariat Général de l'UDEAC, à la Direction des
Impôts et à l'Inspection Générale des services
fiscaux au Ministère de l'Economie et des Finances.
- Au Secrétariat Général de l'UDEAC, il a
occupé le poste de Directeur du Département de fiscalité.
Il a initié les travaux de la réforme fiscalo-douanière
qui a vu naître le nouveau tarif douanier extérieur, la TCA
aujourd'hui TVA, et les droits d'accise.
- A la Direction des Impôts, il a notamment
été tour à tour Chef de la Brigade Nationale de
Contrôle et de vérification des Entreprises et Sous-directeur de
la Législation Fiscale.
- A l'Inspection Générale des services des
impôts, il a procédé à l'audit juridique des
procédures fiscales, des textes fiscaux et de la performance des
services centraux et extérieurs de la Direction des Impôts.
* Le Cabinet Clement's-zo compte d'autre experts en
matière fiscale, juridiques et comptable, des auditeurs fiscaux, une
secrétaire comptable et assistante de direction dont nous ne citerons
pas les noms et les CV.
B - LES EXPERTS EXTERNES
Lorsque c'est nécessaire le cabinet Clement's-zo fait
appel à des experts externes parmi lesquelles un expert comptable
agréé CEMAC qui possède un cabinet d'expertise
comptable ; ce dernier est également un expert financier.
III - NOTRE SEJOUR AU CABINET
CLEMENT'S-ZO
Nous avons déposé une demande de stage au
Cabinet Clement's-zo le 05 novembre 2008 et nous avons reçu son accord
le 10 novembre 2008 pour une période de 3 mois commençant le
1er décembre 200815(*).
A - NOTRE QUOTIDIEN AU CABINET
Dès notre arrivée au cabinet Clement's-zo, il
nous a été confiés des dossiers déjà
traités. Le but était de nous imprégner de la
méthodologie du cabinet et d'avoir une vue pratique des enseignements
reçus en formation théorique. Cela s'est fait sans restriction et
notre encadreur professionnel était disponible et ouvert à toutes
nos questions. C'est à partir de ces dossiers que nous avons fait le
choix du thème traité dans le présent rapport de stage.
Le travail commençait entre 8h et 9h du matin et
s'achevait en principe à 16h, mais il nous arrivait de rentrer plus
tôt ou plus tard lorsque les circonstances l'exigeaient.
L'atmosphère de travail était conviviale et nous convenait
parfaitement.
Côté commission, nous étions
chargés de suivre les dossiers personnels du cabinet ou de ses clients
dans les services du Ministère des Finances, à la direction
Générale des Impôts, à la CNPS et au Centre
Principal des Impôts n°1 de Yaoundé.
Notre tâche essentielle était la multiplication
des rapports du cabinet sur les séances de travail des commissions de
passation des marchés publics, leur reliure et répartition par
destinataire (Premier Ministre, Directeur Général de l'ARMP,
Maîtres d'Ouvrage, Maîtres d'Ouvrage Délégués
et Présidents des commissions de passation des marchés). Quelques
petites tâches de saisie sur ordinateur nous étaient
également confiées.
Enfin pour la rédaction du présent rapport nous
avions accès à l'ordinateur du cabinet pour les recherches sur
Internet et pour la saisie.
B - CE QUE NOUS AVONS APPRIS AU CABINET
- Nous avons eu une vue pratique des enseignements
reçus en formation théorique, bien que ces derniers n'aient pas
entièrement été couverts, parce que le cabinet n'a pas
encore eu connaissance des dossiers dans tous les domaines de la
fiscalité. Mais celles qui ont été abordées par le
cabinet nous ont permis une meilleure compréhension.
- Nous avons pu nous faire une idée des relations entre
l'administration fiscale et le contribuable. Notre constat
général sur ce point est qu'elles ne sont pas aisées pour
le contribuable à cause des lenteurs administratives. Il faut donc
être très persévérant pour l'aboutissement d'un
recours par exemple.
- Nous avons fait un rapport trimestriel sur les
déclarations mensuelles des impôts d'un client du cabinet sous la
direction et la supervision de notre encadreur professionnel.
- Nous avons appris à faire des déclarations
d'impôts auprès des centres des impôts, notamment des
déclarations de TVA, d'Acompte et retenues mensuels, et sociales CNPS.
Nous avons eu également connaissance de la pratique de l'enregistrement
d'un marché public et d'un contrat de bail.
- Outre les connaissances en fiscalité nous avons
appris comment établir une offre de service, la méthodologie en
matière de présentation des rapports sur les travaux des
commissions de passation des marchés. Nous avons également eu
quelques connaissances pratiques en matière de passation des
marchés publics et en ce qui concerne la mission de l'observateur
indépendant.
- Ce stage académique nous aura permis enfin de nous
faire une idée du monde professionnel et des qualités
nécessaires pour accéder à un emploi.
PREMIERE PARTIE :
L'AUDIT FISCAL DES SALAIRES : DETECTION ET
CORRECTION DES IRREGULARITES DE LIQUIDATION DES IMPOTS SUR SALAIRE
L'audit fiscal des salaires est naturellement sollicité
par les entreprises qui payent des salaires. Pour mener à bien un audit
fiscal l'auditeur doit avoir à sa disposition des documents
nécessaires à sa mission. La mission d'expertise doit
répondre aux attentes de l'entreprise. Les objectifs majeurs
sont :
- vérifier la conformité des impôts
acquittés sur salaires à la réglementation
fiscale ;
- ressortir les écarts ;
- formuler des recommandations pour remédier aux
irrégularités constatées.
Notons qu'en dehors de ces objectifs l'entreprise peut avoir
d'autres attentes particulières. L'atteinte de ces objectifs sera
possible par la consultation des principaux documents suivants :
Le livre de paie ;
Les bulletins de paie ;
Les contrats individuels ;
La classification du personnel ;
Le dossier individuel du personnel ;
Les rapports d'audit précédents sur la
paie ;
Les rapports de contrôle CNPS ;
Les notifications de redressements fiscaux éventuels
sur les retenues sur salaires
Les états des dossiers contentieux relatifs aux
salaires ;
Le bordereau de déclarations sociales et fiscales
etc.
Les textes utiles sont essentiellement : le Code
Général des Impôts, les règlements, circulaires et
instructions à caractère fiscal, plus particulièrement qui
portent sur les salaires ; le code du travail ; les conventions
collectives du ou des secteurs d'activité de l'entreprise qui sollicite
l'audit.
Notre étude dans cette partie sera menée
à travers d'une part, l'audit de détermination de l'assiette des
impôts sur salaire (chapitre I) et d'autre part, l'audit
des procédures de retenue des impôts sur salaire (chapitre
II).
CHAPITRE I :
AUDIT DE DETERMINATION DE L'ASSIETTE
DES IMPOTS SUR SALAIRES
« Par principe toutes les
rémunérations perçues par les salariés en cette
qualité sont imposables, quelle qu'en soit la forme : salaire
proprement dit, indemnités et primes diverses, avantages en nature,
indemnité de non concurrence... Certains échappent cependant
à l'impôt sur le revenu, de même qu'aux différentes
taxes sur les salaires »16(*). En général il y a d'un
côté les éléments taxables et de l'autre les
éléments exonérés. C'est ce départ que nous
nous attèlerons à faire dans ce chapitre en scrutant d'abord les
éléments du salaire brut (section I) et ensuite
les autres éléments du salaire (section II).
SECTION I : ELEMENTS DU SALAIRE BRUT
Le salaire brut comprend des éléments taxables
et cotisables, des éléments taxables mais non cotisables et des
éléments ni taxables ni cotisables. On entend par
éléments taxables du salaire, ceux qui entrent dans l'assiette
d'imposition de l'IRPP et des taxes parafiscales. Les éléments
cotisables sont ceux qui entrent dans l'assiette d'imposition des charges
sociales17(*). Nous aurons
donc d'une part les éléments totalement imposables du salaire
brut (paragraphe I) et d'autre part les éléments
exonérés (paragraphe II).
PARAGRAPHE I : ELEMENTS TOTALEMENT IMPOSABLES
DU
SALAIRE BRUT
Les éléments totalement imposables du salaire
brut peuvent être scindés en deux : le principal du salaire
(A) et les autres éléments (B).
A. PRINCIPAL DU SALAIRE
Le principal du salaire est constitué du salaire de
base et du salaire des heures supplémentaires.
1 - le salaire de base
Le salaire de base est la partie généralement
fixe du salaire déterminé par le contrat de travail ou la
convention collective, plus rarement par la Loi (SMIG)18(*). Au Cameroun le salaire de
base est fixé d'accord parties entre l'employeur et le salarié
tout en se conformant aux minima fixés par la loi et la convention
collective du secteur d'activité considéré. La
société A et la société B sont toutes
soumises à la fois à la convention collective des industries de
transformation et à la convention collective du commerce19(*). En effet ces deux entreprises
ont chacune deux secteurs d'activité : l'industrie de
transformation et la distribution (commerce). La société A traite
ses employés des deux secteurs sur de mêmes bases en retenant les
dispositions les plus avantageuses des deux secteurs d'activité auxquels
elle appartient. Les minima conventionnels sont fixés par
catégorie (12 catégories) et par échelon (de A-F à
l'intérieur de chaque catégorie). Tandis que l'entreprise
A emploie du personnel de toutes les catégories, la
société B n'utilise que les employés à
partir de la quatrième catégorie. En plus celle-ci a
créé une treizième catégorie et un échelon G
auquel appartiennent tous ses salariés. Cela est possible parce qu'il
est précisé que les dispositions des conventions sont
obligatoires sauf stipulations plus avantageuses des contrats. C'est
également pour cette raison que les entreprises A et B
vont même au delà des minima conventionnels en octroyant des
salaires largement supérieurs. Le salaire de base peut être
horaire ou mensuel. La loi fixe le temps de travail à 40 heures par
semaine en général et des heures d'équivalence pour
certains secteurs d'activité20(*). Quel que soit le type de rémunération,
les sommes perçues au titre du salaire de base sont totalement
imposables, aussi bien pour les charges salariales que patronales, tout comme
les heures supplémentaires.
2 - les heures
supplémentaires
Les heures supplémentaires sont des heures de travail
effectuées en sus de la durée légale du travail. Elles
donnent droit à une rémunération supplémentaire du
salaire de base. Ces rémunérations sont totalement imposables.
L'exercice des heures supplémentaires obéit à certaines
conditions légales. On pourrait a priori croire que ces conditions n'ont
aucune incidence fiscale. Rappelons que les salaires versés par
l'entreprise constituent des charges déductibles de son revenu. Ces
charges, pour être acceptées en déduction par le fisc
doivent remplir des conditions légales. Ainsi, après avoir
perçu des impôts sur les rémunérations des heures
supplémentaires, les charges qui en découlent pour l'entreprise
peuvent être rejetées par l'administration fiscale au motif
qu'elles ne remplissent pas les conditions de déductibilité.
L'administration pourrait qualifier ces sommes de bénéfices
distribués et les imposera comme tel, d'où la
nécessité pour l'entreprise de savoir les condition
exigées pour faire effectuer des heures supplémentaires. Pour
l'essentiel l'employeur ne doit faire effectuer les heures
supplémentaires que s'il n'a pas la possibilité de recruter une
main d'oeuvre supplémentaire. L'employeur en question devra adresser une
demande d'heures supplémentaires à l'Inspecteur du Travail. Il
est interdit de faire effectuer plus de 20 heures supplémentaires pour
une semaine donnée. Les heures supplémentaires sont
calculées par majoration du salaire horaire suivant des modalités
déterminées par le Code du Travail et les conventions
collectives21(*).
Dans la société A les heures
supplémentaires étaient effectuées en violation de
certaines conditions légales. Certaines recommandations de la mission
d'audit du Cabinet Clement's-zo allaient dans le sens de leur
régularisation. La société B ne faisait
pas effectuer des heures supplémentaires.
Dans tous les cas les montants alloués au titre des
heures supplémentaires entrent totalement dans la base de calcul des
impôts et taxes sur salaire.
B -ACCESSOIRES TOTALEMENT
IMPOSABLES
DU
SALAIRE BRUT
Il s'agit en général des primes. Mais il y a
confusion terminologique dans les textes conventionnels qui utilisent
indifféremment prime et indemnité. Avant de les citer (2),
procédons à une clarification terminologique (1).
1 - CLARIFICATION TERMINOLOGIQUE SUR LES
ACCESSOIRES TOTALEMENT
IMPOSABLE DU SALAIRE BRUT
On doit parler d'indemnité lorsque la
rémunération en question a le caractère d'un remboursement
de frais ou le caractère d'une réparation de dommage et par
conséquent se trouve exonérée. Les primes par contre sont
des compléments de salaire consentis pour diverses raisons qui n'ont
trait ni à un remboursement de frais, ni à une réparation
de dommage et qui de ce fait entrent en totalité dans la base imposable
des salaires. Le Lexique des Termes Juridiques définit les
primes comme étant des « sommes versées par l'employeur
au salarié en sus du salaire normal, soit à titre de
remboursement de frais, soit pour encourager la productivité, tenir
compte de certaines difficultés particulières du travail, ou
récompenser l'ancienneté »22(*). Pour cette
définition les primes englobent les indemnités. Nous utiliserons
donc la terminologie employée par les textes conventionnels, mais pour
savoir si une rémunération est taxable ou pas il faudra se
référer à son objet et à son caractère. Les
primes et les indemnités sont en principe crées par les
conventions collectives23(*) mais les entreprises peuvent en créer
d'autres, inhérentes à leur activité.
2 - LISTE NON EXHAUSTIVE DES ACCESSOIRES TOTALEMENT
IMPOSABLES
DU SALAIRE BRUT
Comme primes et indemnités totalement imposables on
a :
La prime d'ancienneté, calculée
conformément aux modalités des conventions collectives.
La prime de caisse, payée à
tous les caissiers suivant leur catégorie (caissier principal, caissier
secondaire et caissier auxiliaire).
La prime de magasin, versée aux
magasiniers. Dans la société A les magasiniers
sont payés par rapport à l'importance du magasin (magasin de
Yaoundé et Douala : 7 000 F ; magasin de Bafoussam,
Bamenda et Limbé : 4 000 F ; d'autres
localités : 2 000 F).
La prime d'assiduité ou de rendement,
qui récompense les salariés pour leur assiduité au travail
ou pour l'atteinte des objectifs fixés. Les modalités sont
fixées d'accord parties.
La prime de sujétion - de gestion,
accordée généralement aux agents gestionnaire,
fixée d'accord parties.
Les gratifications, qui représentent
les sommes d'argent remises par l'employeur au personnel pour marquer sa
satisfaction du travail accompli.
Les congés payés : il
s'agit d'une suspension annuelle du contrat de travail pendant laquelle le
salarié reçoit sa rémunération habituelle.
Les rappels de salaire, prime de bilan,
etc.
Il ne s'agit pas là de toutes les primes totalement
imposables qui existent, d'autres sont spécifiques aux entreprises.
Dans les sociétés A et B ces primes sont
accordées aux salariés suivant leur catégorie
professionnelle et le constat est qu'elles sont très largement
supérieures à celles qui résulteraient de l'application
des modalités de calcul des conventions collectives.
La société A octroie en outre
comme prime :
Le bonus de performance, pour tous les cadres
des catégories 9 à 12 qui ont contribué positivement
à l'accroissement des bénéfices.
Le « P4G
Salary Increase », qui est une augmentation de salaire
qui profite à tous les cadres des catégories 9 à 12
suivant le « P4G Review »24(*). Cette prime est basée sur le niveau de
réalisation personnelle des objectifs tels que stipulés dans les
résultats individuels du P4G.
La prime de remplacement/encouragement. Elle
est versée à l'employé remplaçant un autre pendant
une période supérieure à 15 jours. Etc. Dans la
société B, la gratification se confond au 13e
mois.
La remarque est que ces deux entreprises octroient les primes
obligatoires fixées par les conventions collectives et en ajoutent
d'autres. Malgré la confusion entre primes et indemnités, on
devrait se référer au caractère de la
rémunération. S'il s'agit d'un complément de salaire sans
caractère de compensation, le revenu est totalement imposable. Par
contre lorsqu'il s'agit d'un remboursement de frais ou une réparation de
dommages, l'imposition pourrait être partielle ou même, pourrait ne
pas frapper le revenu en question.
PARAGRAPHE II : ELEMENTS EXONERES DU SALAIRE
BRUT
Rappelons que certains éléments du salaire sont
exonérés en raison, soit de leur caractère de
remboursement de frais exposés par le salarié pour le compte de
l'entreprise, soit de leur caractère de réparation de dommages,
soit enfin pour des raisons sociales. Il s'agit toujours ici des accessoires de
salaire. Le salaire brut comprend en plus des éléments totalement
imposables, des éléments totalement exonérés (A) et
des éléments partiellement exonérés (B).
A - ELEMENTS TOTALEMENT
EXONERES
DU
SALAIRE BRUT
Un élément du salaire est totalement
exonéré lorsqu'il n'entre dans aucune base imposable au titre des
impôts et taxes supportés par le salarié.
« Ainsi sont affranchis de l'impôt :
1) Les allocations spéciales destinées à
couvrir les frais inhérents à la fonction ou à l'emploi,
dans la mesure où elles sont effectivement utilisées
conformément à leur objet et ne sont pas
exagérées ;
2) Les allocations ou avantages à caractère
familial »25(*).
Précisons que les allocations à caractère
familial ne font pas partie du salaire brut. Il sera donc analysé les
allocations de l'alinéa 1 ci-dessus qui comprennent :
L'indemnité de
représentation : elle n'est prévue ni par la
convention collective du commerce, ni par la convention collective des
industries de transformation, mais il s'agit des frais inhérents
à la fonction. Elle est généralement attribuée aux
cadres, et est totalement exonérée par interprétation
restrictive de l'article 31 alinéas 1 du CGI. La
société A l'accorde avec parcimonie, par contre dans
l'entreprise B, tous les cadres à partir de la
catégorie 10 en bénéficient mais selon des proportions
incohérentes.
La prime de salissure, est prévue en
faveur des travailleurs employés à des travaux salissants.
Dans la société A, elle est allouée au
personnel en uniforme. Dans la société B, il
n'existe pas expressément une prime de salissure mais un
équivalent qui est dénommé allocation cigarette.
La prime de risque : La convention
collective du commerce recommande aux employeurs de souscrire une assurance vie
complémentaire aux travailleurs affectés aux emplois à
haut risque (Sécurité, surveillance, incendie, chauffeurs et
conducteurs d'engins, etc.)
L'indemnité d'usage de véhicule ou autre
engin personnel : Elle est allouée à tout
travailleur autorisé à utiliser son moyen de transport dans
l'intérêt du service et qui le maintient en bon état. Elle
est fixée d'accord parties. La société B
n'a pas de telles pratiques. La société A alloue
à sa place l'indemnité kilométrique fixé à
200 F par kilomètre servie aux responsables qui utilisent leur
véhicule en mission après autorisation préalable du chef
de Département.
Prime de caisse individuelle d'outillage,
rémunérant tout travailleur utilisant un outillage qui
lui est confié par l'employeur et le maintenant en bon état, sans
détérioration ni perte. Elle est fixée d'accord
parties.
L'indemnité de
déplacement : elle couvre le déplacement du lieu
d'embauche au lieu d'emploi (et vice versa). Elle peut se confondre avec
l'indemnité de logement, dans la mesure où elle est
allouée lorsque l'employeur n'a pas de logement pour l'employé
déplacé ; l'entreprise doit donc préciser son objet
pour que son sort fiscal soit fixé.
La prime de panier : c'est un avantage
en espèce accordé aux salariés contraints de prendre une
collation ou un repas supplémentaire en raison des conditions
particulières de travail ou de leur horaire26(*). Dans la
société A elle est attribuée au personnel qui
travaille de nuit, de 22 heures à 6 heures.
Cette liste n'est pas exhaustive, on pourrait avoir d'autres
éléments totalement exonérés créés
par les entreprises selon leur secteur d'activité. Il revient donc
à l'auditeur de les analyser pour savoir si elles sont totalement
taxables ou totalement exonérés ou encore partiellement
exonérés.
B - ELEMENTS PARTIELLEMENT
EXONERES
DU
SALAIRE BRUT
Les éléments partiellement
exonérés sont ceux dont une fraction seulement entre dans la base
d'imposition. Nous mettons également dans cette catégorie, les
éléments qui sont uniquement frappés par les charges
fiscales mais pas par les charges salariales de nature sociale. On a dans cette
catégorie :
La prime de transport : elle est taxable
mais pas cotisable. Il ne faut pas la confondre avec l'indemnité de
déplacement. En effet cette dernière est attribuée au
salarié qui ne travaille pas dans le lieu de son recrutement. La prime
de transport rémunère plutôt le salarié travaillant
dans son lieu de recrutement pour le déplacement de son domicile pour le
travail et vice versa. Les conventions collectives la fixent à
10 000 F. La société B l'octroie à
ses agents non cadres pour un montant de 30 000 F par mois. A ses cadres
elle alloue plutôt une indemnité véhicule qui prend
tantôt le nom de prime automobile, tantôt de prime de
véhicule de fonction (catégorie XII et XIII : 950 000 F par
mois ; catégorie XI : 450 000 ; 350 000 ;
325 000 F par mois ; catégorie X : 175 000 ;
115 000 ; 50 000 F par mois.). Dans la
société A, il y a une certaine cohérence dans
l'octroi de la prime de transport. Dans une même catégorie tous
les salariés ont droit au même montant. Cette prime va de
21 000 à 265 000 F par mois.
Les indemnités représentatives des
avantages en nature : Lorsque l'employeur ne peut assurer des
avantages en nature au salarié, il doit les remplacer par des
indemnités compensatrices. Ces indemnités suivent le
régime fiscal des avantages en nature, à savoir la limitation de
l'imposition à un pourcentage fixé par le CGI27(*). Ces pourcentages sont
appliqués au salaire brut mensuel et varient selon le type d'avantage
considéré :
- Logement : 15 %
- Par véhicule : 10 %
- Nourriture : 10 %
- Eclairage : 4 %
- Eau : 2 %
- Par domestique : 5 %
Les deux entreprises A et B n'octroient que
les indemnités pour le logement et pour le véhicule.
L'indemnité de logement est accordée à tous les
salariés quelles que soient leurs catégories d'appartenance.
Quant à l'indemnité de véhicule elle n'est accordée
qu'aux seuls cadres à partir de la catégorie X.
SECTION II : AUTRES ELEMENTS DU SALAIRE
Parmi les autres éléments du salaire, on a les
avantages en nature, les derniers droits et les prestations diverses. Nous les
traiterons par regroupement ainsi qu'il suit :
Les avantages en nature et les derniers droits (paragraphe I)
et les prestations diverses (paragraphe II).
PARAGRAPHE I : AVANTAGES EN NATURE ET DERNIERS
DROITS
L'audit fiscal des avantages en nature (A)
précèdera celui des derniers droits (B).
A - AVANTAGES EN NATURE
Les avantages en nature sont des biens, produits ou services
servis gratuitement à un salarié par l'employeur... et qui
doivent être intégrés dans l'assiette des impôts et
taxes sur salaires28(*).
Les avantages en nature sont de plusieurs ordres et variés selon
l'entreprise dans laquelle on se trouve ; mais nous traiterons ici
uniquement des avantages en nature imposés par l'article 33 du CGI. Il
s'agit : du logement, de l'électricité, de l'eau, des
domestiques, des véhicules, et de la nourriture. L'alinéa 2 du
même article précise que toute indemnité
représentative d'avantages en nature doit être comprise dans les
bases d'imposition dans la limite de ceux prévus en la
matière29(*).
« L'employeur est tenu d'assurer le
logement de tout travailleur qu'il a déplacé pour
exécuter un contrat de travail... »30(*) L'imposition de cet avantage
est limité à 15 % du salaire brut taxable.
L'employeur est en outre tenu d'assurer le
ravitaillement régulier en denrées alimentaires de tout
travailleur logé avec sa famille par ses soins, lorsque celui-ci ne peut
se les procurer par ses propres moyens. Cette prestation étant fournie
à titre onéreux, l'article 33 du CGI l'impose à hauteur de
10 % du salaire brut taxable.
Le véhicule est
généralement accordé aux cadres et se trouve imposé
à 5 % du salaire brut taxable par véhicule.
Le salarié peut également avoir
l'électricité, un ou plusieurs domestiques, et
l'eau aux frais de l'employeur. Ces avantages seront
taxés à hauteur respectivement de 4 %, 5% par domestique, et 2 %
du salaire brut taxable. Les entreprises A et B octroient
comme avantage en nature uniquement les véhicules. Dans l'entreprise A,
le véhicule est alloué aux « Sales
Représentatives ». Pour les modalités d'imposition,
les indemnités qui représentent les avantages en nature seront
partiellement imposées lorsque leur montant est supérieur
à la valeur qui résulterait de l'application des taux en
vigueur. Dans le cas inverse elles seront totalement imposables.
Cas pratique :
Dans l'entreprise A prenons deux salariées NDALE et
NDEDI.
- NDALE a pour salaire brut taxable, 494 820 F et comme
prime de logement, 120 000 F.
- NDEDI a pour salaire brut taxable, 606 825 F et comme
prime de logement, 90 000 F
- taux d'imposition de la prime de logement, 15% du salaire
brut taxable.
Déterminons les montants imposables des primes de
logement pour chacun de ces deux employés :
Employée NDALE
Application du taux = 15 % * 494 820 = 74.223 <
120 000 (prime effective)
Prime taxable = 74.223 F
Employée NDEDI
Application du taux = 15 % * 606 820 = 91 023 F >
90 000 (prime effective)
On retient la prime effectivement allouée parce qu'elle
est inférieure au montant résultant de l'application du taux de
15 %. Donc prime taxable = 90 000 F.
B - DERNIERS DROITS DU
SALARIE
Les derniers droits sont ceux versés au salarié
en raison de la rupture du lien contractuel, soit pour le départ
à la retraite, soit pour décès du salarié, soit
encore pour licenciement. On peut citer comme derniers droits,
l'indemnité de fin de carrière, la prime de bonne
séparation, l'indemnité de licenciement, l'indemnité de
préavis et les prestations pour décès d'un salarié
etc.
L'indemnité de fin de carrière
est due lorsque le salarié a atteint l'âge limite de départ
à la retraite, ou en cas de retraite. Sauf pratique plus avantageuse en
vigueur dans l'entreprise, l'indemnité de fin de carrière est
fixée selon une grille conventionnelle31(*). Fiscalement cette indemnité est taxable mais
pas cotisable.
La prime de bonne séparation :
contrairement à l'indemnité de fin de carrière, la prime
de bonne séparation n'est pas obligatoire. La convention collective du
commerce précise qu'elle est fixée d'accord parties. Dans la
société A elle est égale au salaire brut moyen des douze
derniers mois, multiplié par le nombre d'années de service. La
prime de bonne séparation est taxable mais pas cotisable.
Prestation lors du décès d'un
salarié : la convention collective prévoit que
lorsqu'un employé réunissait douze mois d'ancienneté
à la date de son décès, il est versé aux ayants
droits une indemnité de décès égale à
l'indemnité de fin de carrière. En outre l'employeur fournit un
cercueil, l'habillement, et assure les frais de transport
funéraires32(*). La
société A ajoute 6 casiers des boissons qu'elle produit et
commercialise. Toutes les prestations au titre du décès d'un
salarié sont totalement exonérées.
L'indemnité de licenciement, est
versée au salarié congédié sans avoir commis une
faute grave, alors qu'il compte une certaine ancienneté33(*). Elle est calculée en
fonction de cette ancienneté34(*). Le licenciement en lui-même est un malheur
pour le salarié, il serait donc injuste d'imposer la compensation qui en
résulte. C'est pour cette raison que l'indemnité de licenciement
est totalement exonérée. Dans la société A, au
départ à la retraite à 60 ans il est accordé au
salarié en outre de l'indemnité de fin de carrière, une
indemnité de licenciement.
L'indemnité de préavis :
Elle est due lorsque l'employeur choisit de ne pas faire effectuer le
préavis au salarié lors de son licenciement. Cette
indemnité suit le régime du salaire, donc elle est totalement
taxable et cotisable.
PARAGRAPHE II : PRESTATIONS DIVERSES
Nous avons les prestations diverses imposables (A) et les
prestations diverses exonérées (B).
A - PRESTATIONS DIVERSES IMPOSABLES
On a dans cette catégorie :
Les gratifications : les conventions
collectives recommandent l'attribution d'une gratification de fin
d'année dans le cas où aucune mesure particulière n'est
accordée au personnel en fin d'année sous quelque forme que ce
soit. Les sommes ainsi allouées sont totalement imposables.
Treizième mois : La convention
collective recommande la généralisation du treizième mois.
Il s'agit d'une rémunération exceptionnelle qui peut être
allouée en fin d'année ou répartie sur les douze salaires
annuels. Elle est souvent égale à une fraction du salaire. La
société A octroie une autre prime dénommée
14e mois. Quelle que soit leur forme de rémunération,
le treizième ou le quatorzième mois sont totalement
imposables.
La prime d'installation : outre les
avantages définis par la réglementation en vigueur, il est
accordé aux travailleurs déplacés du fait de l'employeur
une prime d'installation selon les modalités prévues par les
conventions collectives.
La prime de fonction : compte tenu des
systèmes d'organisation propres à chaque entreprise, les
conventions collectives recommandent la mise en oeuvre d'une
rémunération appropriée des fonctions de
responsabilité ou de commandement.
Ces deux dernières primes sont totalement
imposables.
B - PRESTATIONS DIVERSES
EXONEREES
Il s'agit des avantages servis aux salariés ayant un
caractère social pour faciliter leur quotidien. Ces prestations sont
totalement exonérées :
Médaille d'honneur du
travail : l'employeur assure les frais d'achat des
médailles d'honneur du travail et verse à cette occasion à
chaque récipiendaire une prime par médaille dont le montant est
fixé selon les modalités de calcul prévues par les
conventions collectives. Dans l'entreprise A outre cette somme il est
accordé au salarié médaillé des produits
fabriqués par la société.
L'arbre de noël : c'est une
cérémonie organisée par l'entreprise dans la limite de ses
possibilités en accord avec les délégués du
personnel. Il ne s'agit pas d'une obligation pour l'entreprise mais cette
cérémonie permet d'accroître la convivialité entre
les employés, gage du bon fonctionnement de l'entreprise.
Facilités d'accès au
crédit : l'entreprise doit faciliter l'obtention du
crédit auprès des organismes spécialisés ou par ses
propres soins. Ce crédit est laissé à
l'appréciation de l'employeur en ce qui concerne son opportunité
et ses modalités. Dans l'entreprise A, le crédit est
alloué sous plusieurs formes :
- Le crédit
équipement pour les salariés confirmés, leur
permettant d'équiper leur maison à certaines conditions.
- Le crédit scolaire.
Sous certaines conditions chaque employé peut prétendre à
un crédit rentrée scolaire.
- Le prêt d'urgence, lorsque
l'employé est en face d'un cas d'évènement soudain et
imprévisible. Tous ces crédits sont des assistances au
salarié et ne sont par conséquent pas imposables. En outre dans
la société A il est souscrit au profit des employés et des
membres de leur famille une assurance mutuelle, dont les conditions et
modalités sont déterminées par l'entreprise. Nous notons
aussi la boisson qui est distribuée aux salariés chaque fin de
mois. Il s'agit d'une allocation bière servie en nature. Enfin il y a
l'assurance médicale qui est réservée aux cadres. Toutes
ces prestations sont totalement exonérées.
Nous arrivons ainsi au terme de l'audit fiscal des
éléments du salaire qui nous donne une vue
détaillée ; pour un aperçu d'ensembles nous allons
dresser un tableau récapitulatif général et un autre
spécifique aux éléments de salaire de l'entreprise
A35(*).
CHAPITRE II :
AUDIT DES PROCEDURES DE RETENUE
DES IMPOTS SUR SALAIRE
Les retenues salariales sont des retenues pratiquées
à la source par l'employeur sur les salaires versés, pour le
compte du fisc. « la retenue à la source est une
technique de perception de l'impôt sur le revenu, consistant à
obliger le débiteur d'une somme qui est imposable chez le contribuable
(salaire, intérêts, dividendes par exemple) à opérer
sur celle-ci une retenue qu'il versera lui-même au
fisc »36(*). Les retenues salariales sont à la charge
du salarié et de l'employeur. Ces retenues sont nombreuses ; il
peut s'agir des retenues syndicales, des avances sur salaire, des retenues pour
crédit, ou pour mutuelle, des retenues fiscales et sociales etc. Nous ne
traiterons que des retenues fiscales (Section I) et des retenues sociales
(Section II).
SECTION I : AUDIT DES RETENUES FISCALES
Les retenues fiscales sont celles perçues pour le
compte du trésor public ou pour le compte des collectivités
territoriales décentralisées. Nous y classons aussi les retenues
parafiscales qui reviennent à certains organismes publics pour leur
fonctionnement. Nous avons dit tantôt que les retenues sont à la
charge du salarié et de l'employeur. Nous aurons donc d'un
côté les retenues fiscales part salariale (Paragraphe I), et de
l'autre, les retenues fiscales part patronale (Paragraphe II).
PARAGRAPHE I : RETENUES FISCALES, PART
SALARIALE
Elles sont supportées par le salarié. Il en
existe quatre (04) : L'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques
(IRPP), la contribution au Crédit Foncier du Cameroun (CFC), la Taxe
Communale (TC), et la Redevance Audiovisuelle (RAV). Nous traiterons d'une part
l'IRPP (A), et d'autre part les autres retenues fiscales sur salaire (B).
A - IMPOT SUR LE REVENU DES
PERSONNES PHYSIQUES
SUR LES REVENUS
SALARIAUX (IRPP/RS)
L'IRPP/RS a remplacé la taxe professionnelle sur
salaires et l'ancienne surtaxe progressive. Il faut aussi remarquer que le
législateur ne tient plus compte du quotient familial lors du calcul des
impôts. Disons tout de suite que les salaires inférieurs à
62 000 F par mois ne subissent pas la retenue à l'IRPP/RS37(*). Pour la liquidation de
l'IRPP/RS il est tenu compte de la base pour procéder au calcul, par
application du barème.
1 - Base d'imposition à
l'IRPP/RS
Le processus de détermination du salaire taxable net
annuel est énoncé à l'article 34 CGI en ces termes :
« le montant net du revenu imposable est déterminé
en déduisant du montant brut des sommes payées et avantages en
nature accordés, les frais professionnels calculés
forfaitairement au taux de 30 % ainsi que les cotisations versées
à la Caisse de Prévoyance Sociale (CNPS) au titre de la pension
retraite obligatoire » Pratiquement l'on
déduit :
- 30 % au titre d'abattement pour frais professionnels ;
- ensuite la pension vieillesse annuelle ;
- enfin 500 000 F au titre d'abattement
général de l'IRPP.
Ce processus est utilisé lorsque le salarié
bénéficie outre son salaire, d'autres revenus imposables à
l'IRPP. Mais puisque l'employeur doit pratiquer les retenues chaque mois, les
bases ci-dessus doivent être reconsidérées mensuellement.
Ainsi l'abattement de 500 000F sera divisé par 12 (mois), il sera
pris en compte la pension vieillesse du mois en cause, mais l'abattement de 30
% restera inchangé. C'est ce qui a permis l'adoption de l'algorithme
suivant pour déterminer le salaire net taxable :
Stnm = Stbm - 30 % Stbm- PVm - 500 000/12
Stnm = 70 % Stbm - PVm - 41 667
|
Stbm : Salaire taxable brut
mensuel ; Stnm : Salaire taxable net mensuel
PVm : Pension vieillesse mensuelle (PV =
2,8 % du salaire cotisable)
2 - calculs
L'IRPP/RS est un impôt progressif. Il se calcule par
application du barème annuel ci-dessous au salaire net taxable
annuel.
BAREME ANNUEL DE L'IRPP38(*)
Tranches de salaires nets taxables à
L'IRPP/RS
|
Tranches
|
Taux
|
Impôts annuels
|
Impôts
|
Cumul
|
De o à 2.000.000
De 2.000.001 à 3.000.000
De 3.000.001 à 5.000.000
Plus de 5.000.000
|
2.000.000
1.000.000
2.000.000
*
|
10 %
15 %
25 %
35 %
|
200.000
150.000
500.000
*
|
200.000
350.000
850.000
*
|
* à déterminer selon le total du salaire net
taxable.
Le total des impôts issus des tranches constitue le
principal de l'IRPP/RS, l'impôt définitif est trouvé en le
majorant des Centimes Additionnels Communaux (CAC), déterminés en
appliquant le taux de 10 % au principal. Dans la mesure où les retenues
salariales sont mensuelles, le barème du deuxième tableau
ci-dessous, obtenu en divisant le barème annuel par 12 sera plus
pratique pour déterminer l'IRPP/RS mensuel.
BAREME MENSUEL DE L'IRPP
Tranches de salaires nets taxables à
L'IRPP/RS
|
Tranches
mensuelles
|
Taux
|
Impôts mensuels
|
Impôts
|
Cumul
|
De o à 166.667
De 166.667 à 250.000
De 250.001 à 416.667
Plus de 416.667
|
166.667
83.333
166.666
*
|
10 %
15 %
25 %
35 %
|
16.668
12.500
41.666
*
|
16.668
29.168
70.834
*
|
Les tranches de salaires nets taxables sont divisées
par 12. L'IRPP/RS à payer est trouvé par majoration des CAC de 10
%. Ce barème est applicable à chaque salaire et sa mise en oeuvre
peut s'avérer fastidieuse lorsque l'entreprise a un grand nombre de
salariés. L'administration a mis sur pied un algorithme pour faciliter
la tâche aux entreprises. Il permet de déterminer directement
l'impôt dû après enregistrement du salaire brut mensuel dans
le programme informatique.
Algorithme de calcul de l'IRPP/SALAIRE39(*)
Salaire mensuel brut
|
Taux
|
IRPP
|
Jusqu'à 62.000
62.001 à 310.000
310.001 à 429.000
429.001 à 667.000
667.001 et plus
|
10 %
15 %
25 %
35 %
|
0
(Sbm * 70 % - Sbm * 2,8 % - 41.667) * 10 %
16.693 + (Sbm - 310 000) * 70 % * 15 %
29.188 + (Sbm - 429.000) * 70 % * 25 %
70.830 + (sbm - 667 000) * 70 % * 35 %
|
Sbm = Salaire brut mensuel.
Dans les sociétés A et B il est fait application
du barème de l'IRPP établi à partir de l'algorithme, ce
qui n'appelle aucune observation particulière40(*).
Exemple, pour la salariée ESSASSA de
la société A, qui gagne un Sbmt de 218.504 F, l'IRPP à
payer d'après le barème est de 10.521 F. Pour l'employée
MAPPI de la société B ayant un salaire net
taxable annuel de 7.377.909 F l'IRPP sera liquidé comme suit :
Sal annuel net Tranches Taux
Ppal IRPP
O à 2.000.000 2.000.000 10 %
200.000
2.000.001 à 3.000.000 1.000.000 15 %
150.000
3.000.001 à 5.000.000 2.000.000 25 %
500.000
Plus de 5.000.000 2.377.000 35 %
832.268
Total IRPP principal 1.681.950
+ CAC (10 % * 1.681.950)
+168.125
Total IRPP/RS annuel 1.850.145
F
B - AUTRES RETENUES FISCALES
SALARIALES En dehors de l'IRPP/RS, le salarié supporte
d'autres impôts à caractère fiscal, retenus mensuellement.
Il s'agit de la contribution au Crédit Foncier du Cameroun (CFC), de la
Redevance Audiovisuelle (RAV), et de la Taxe Communale (TC).
1 - Contribution au CFC
La contribution au CFC a été instituée
par la Loi N°77/10 du 13 Juillet 1977. Cette loi a été
modifiée par la loi N°90/050 du 19 Décembre 1990 portant
institution d'une contribution au CFC et fixant la part de cette contribution
destinée au Fonds National de l'Emploi (FNE). Précisons tout de
suite que les salariés ne supportent pas la contribution au FNE. La
contribution au Crédit Foncier est destinée à alimenter le
Crédit Foncier dont l'objet est d'apporter un concours financier
à la réalisation des projets de promotion de l'habitat. Il
s'agissait donc au départ d'une contribution parafiscale. Mais depuis
lors le CFC s'est constitué, possède des fonds propres et
fonctionne comme une banque. Il n'y a pas de contrepartie pour les
salariés puisqu'ils n'y ont pas automatiquement accès au
crédit immobilier. En outre une contribution parafiscale doit être
renouvelée par la loi au début de chaque exercice fiscale, ce qui
n'est pas le cas. La Contribution au CFC est devenue permanente, ce qui nous
permet de conclure sans risque de nous tromper qu'il s'agit désormais
d'un impôt au sens strict du terme.
La base de la contribution au CFC est le montant du salaire
brut mensuel taxable, arrondi au millier de franc inférieur. Le taux est
de 1 % pour la retenue salariale. Le calcul se fait par application
numérique du rapport suivant :
CFC = 1 % * salaire brut mensuel arrondi au millier
de franc inférieur.
Par exemple l'employée YABOUM de la
société A possède un salaire brut mensuel de 7.232.215 F.
la CFC sera de : base arrondie au millier de franc inférieur,
7.232.215 = 7.232.000 ; taux 1 %. Application
numérique : 1 % * 7.232.000 = 72.320
F.
2 - Redevance Audiovisuelle
Elle a été instituée au Cameroun par
l'Ordonnance N°89/004 du 12 Décembre 1989 portant institution d'une
RAV au profit de l'office de Radiodiffusion Télévision
Camerounaise (CRTV), destinée à contribuer au
développement de l'activité audiovisuelle. Tous les
salariés y sont assujettis : secteur public, parapublic et
privé. La base de la RAV due par les salariés est
constituée par le montant brut des salaires perçus.41(*) La RAV mensuelle est
déterminée forfaitairement selon le barème
suivant :
BAREME DES RAV42(*)
Tranches de salaires
|
RAV due
|
De 0 à 50.000
De 50.001 à 100.000
De 100.001 à 200.000
De 200.001 à 300.000
De 300.001 à 400.000
De 400.001 à 500.000
De 500.001 à 600.000
De 600.001 à 700.000
De 700.001 à 800.000
De 800.001 à 900.000
De 900.001 à 1000.000
Au dessus de 1.000.000
|
0
750
1.950
3.250
4.550
5.850
7.150
8.450
9.750
11.050
12.350
13.000
|
3 - Taxe Communale
Le décret N°80/017 du 15 Janvier 1980 fixe les
taux maxima des taxes communales (TC) directes. Les TC directes peuvent
être instituées par les communes en vue d'assurer l'exploitation
d'un service technique ou d'un établissement public. Il peut s'agir
de :
- la taxe d'eau, lorsque la commune érige des bornes
fontaines publiques et gratuites.
- la taxe d'éclairage public ;
- la taxe d'enlèvement des ordures
ménagères ;
- la taxe de fonctionnement des ambulances etc.
On regroupe toutes ces taxes en une sous l'appellation de Taxe
Communale. La TC n'est due que, lorsque la commune assure un certain service
public. Les maxima du Décret précité sont fixés sur
une base annuelle et par tranche de salaire. Mais la TC étant
acquittée en même temps que l'IRPP/RS, ces maxima doivent
être reconsidérés mensuellement. Il n'y a pas de
difficulté à le faire, il suffit de se référer au
barème de la commune dont dépend l'entreprise débitrice
des salaires. Les maxima sont fixés par catégorie de
taxe43(*).
Cas pratique :
Pour un employé de la société A qui a
218.504 F de salaire mensuel, la TC est de 1.520 F. pour un autre qui 550.278 F
de salaire mensuel, la TC est de 2.520. Précisons que ces sommes sont le
total cumulé des différentes taxes déterminées par
la commune considérée.
PARAGRAPHE II : RETENUES FISCALES, PART
PATRONALE
Les retenues fiscales part patronale sont des charges
supportées par l'employeur en raison des salaires qu'il paie.
L'entreprise ne supporte pas d'IRPP/RS parce que les salaires versés ne
sont pas à son bénéfice. L'employeur ne supporte pas non
plus la RAV et la TC au titre des salaires qu'il paie. Les seules charges
fiscales patronales au titre des salaires sont le CFC et le FNE.
A - CONTRIBUTION AU CFC
PATRONALE
Le CFC patronal est payé par l'employeur en raison des
salaires qu'il verse. Il est régi par le même texte que pour le
CFC salarial, à savoir la loi N°90/050 précitée. La
base d'imposition ici n'est pas la même que pour le salarié. En
effet pendant que pour le salarié la base est constituée par le
salaire brut taxable, pour l'employeur le CFC sera acquitté sur la base
de la masse salariale44(*)
globale, sans exonération de certains éléments du salaire
dont bénéficient les salariés. Le taux d'imposition est
fixé à 1,5 %.45(*)En sont exonérés l'Etat, les communes,
les chambres consulaires, les missions diplomatiques et consulaires, les
associations et organismes à but non lucratif, et dans les conditions
fixées par décret, les exploitants agricoles individuels et
éleveurs, les établissements d'enseignement privé, les
établissements hospitaliers confessionnels, les établissements
sociaux professionnels et laïcs.
Cas pratique :
Dans l'entreprise B, au cours du mois de Juillet 2005, la
masse salariale était de 11.359.000 et non 11.301.000 comme
déterminée par l'entreprise. La conséquence en est que le
montant de la CFC déclaré par l'entreprise n'était pas
exacte parce qu'elle était liquidée sur des bases fausses.
Le CFC déclaré était de 1,5 % x
11.301.000 = 169.515 F.
Le CFC exact devrait être de 1,5 % x 11.359.000, soit
170.385 F.
Dans ce cas l'écart au détriment de
l'administration fiscale était de 870 F, une somme négligeable,
mais mieux vaut éviter de telles erreurs. Pour ce faire les bases
d'imposition doivent être bien fixées.
B - CONTRIBUTION AU
FNE
La contribution au FNE est une charge exclusivement patronale.
Elle est régie par le même texte qui régit la contribution
au CFC46(*). La
contribution au FNE est destinée à alimenter le FNE dont l'objet
est la promotion de l'emploi au Cameroun.47(*) La base d'imposition est constituée par la
masse salariale du mois considéré. Il faut préciser qu'ici
il n'y a pas évaluation des indemnités ou des avantages en
nature, ceux-ci sont pris pour leur montant réel tel que
comptabilisés en frais généraux par l'entreprise. Le taux
d'imposition est fixé à 1%.48(*)Le calcul se fait par application du taux à la
base d'imposition : 1 % * masse salariale. Le taux pour le FNE est le
même que celui prévu pour le CFC part salariale. C'est ainsi
qu'une entreprise que nous nommerons ici société C, dont le
cabinet Clement's zo est le conseil fiscal faisait une énorme confusion
en reportant sur ses déclarations mensuelles le même montant pour
le CFC salarial et le FNE, à savoir, 10.589.099 F. or bien que les taux
de ces deux retenues soient les mêmes, 1%, leurs bases d'imposition ne
sont pas les mêmes. Donc on ne saurait avoir un même montant pour
ces deux catégories de retenues.
Cas pratique :
Dans la société B pour une masse salariale
mensuelle de 11.359.000 F, le montant de la contribution au FNE est
de :
1% * 11.359.000 = 113.590 F
SECTION II : AUDIT DES RETENUES SOCIALES
Les retenues ou charges sociales sont l'ensemble des
cotisations obligatoires versées par les employeurs à divers
organismes à finalité sociale. Les conventions collectives
recommandent la plus grande attention au problème de protection sociale
et renvoient pour la plupart à la législation et à la
règlementation en vigueur. Elles recommandent ainsi, pour une meilleure
protection sociale des travailleurs, la création d'organismes
mutualistes au sein des entreprises, avec la participation des travailleurs et
de l'employeur. Nous nous appesantirons ici uniquement sur les retenues
sociales obligatoires. Au Cameroun, la Caisse Nationale de Prévoyance
Sociale (CNPS) a l'exclusivité pour percevoir les retenues sociales
obligatoires. Comme retenues sociales nous avons principalement la pension
vieillesse (Paragraphe I), et les autres (Paragraphe II).
PARAGRAPHE I : PENSION VIEILLESSE
La pension vieillesse (PV) est constituée d'une part
salariale (A) et d'une part patronale (B).
A - PENSION VIEILLESSE, PART
SALARIALE
La pension vieillesse en sécurité sociale est
une allocation versée au titre de l'assurance vieillesse ou de
l'assurance invalidité.49(*)Au Cameroun on parle de pension vieillesse, mais en
réalité cette cotisation constitue le retenue vieillesse, maladie
et décès. La PV permet au salarié de vivre
décemment dès son admission à la retraite à travers
des versements trimestriels qui lui sont effectués par la CNPS.
L'employé qui n'a pas pu cotiser 180 mois, c'est-à-dire 15
années, jusqu'à l'âge de sa retraite, aura plutôt
droit à un versement unique appelée Allocation vieillesse.
Pendant que le travailleur est encore en activité il doit donc
constituer sa PV pour en bénéficier une fois à la
retraite. Elle est cotisée mensuellement par le mécanisme de la
retenue à la source par l'employeur qui la reverse à la CNPS.
La base cotisable n'est pas la même que
la base taxable. En effet la base d'imposition pour la PV est plafonnée
à 300.000 F/ mois. En outre elle exclut la prime de transport qui
pourtant entre dans la base taxable. Pour le reste voir supra.50(*)Lorsque le salaire est
supérieur à 300.000 F/mois la base est facile à
déterminer : dans ce cas plus besoin d'évaluer les avantages
en nature ou les autres indemnités, on se limite au plafond de 300.000 F
mensuel. Le Taux est de 2,8 % pour la part salariale. Si on
considère que SC = Salaire Cotisable, le calcul se fait par application
numérique du rapport suivant :
PV salariale = 2,8 % x SC (plafonné à
300.000 f).
|
Cas pratique :
1) Prenons deux salariés de l'entreprise A, ETAME et
KWEDI. ETAME a un salaire taxable 599.535 F/mois et KWEDI un salaire taxable de
310.000 F, dont 22.500 f de prime de transport.
Quelle sera la PV pour chacun de ces salariés ?
- Le travailleur ETAME a un salaire
mensuel largement supérieur à la base plafonnée de la PV,
on aura donc : PV = 2,8 % x 300.000 (et non 599.535) = 8.400 F.
- Pour la salariée KWEDI, le salaire
taxable excède de peu le plafond, mais il y a une prime de transport
qu'il faut retrancher de la base. La base sera donc de :
310.000 - 22.500 =287.500 et la PV = 2,8 % x 287.500 =
8.050 F
2) Prenons maintenant l'employé
MOUNMEMI de la société B, qui perçoit
annuellement un salaire taxable de 31.797.000 F. La base cotisable ne sera pas
constituée de l'ensemble de ce salaire mais plutôt du salaire
mensuel plafonné multiplié par 12 (mensualités). On
aura : base : 300.000 x 12 = 3.600.000 F. PV annuelle = 2.8 % x
3.600.000 = 100.800 F
B - PENSION VIEILLESSE, PART
PATRONALE
La PV, part patronale est celle qui est supportée par
l'employeur, mais toujours au profit du salarié. La base d'imposition
est la même que celle déterminée pour la part salariale,
mais le taux est différent. Pour l'employeur le taux de la PV est de 4,2
% du salaire cotisable plafonné. L'employeur doit donc déclarer
et payer mensuellement sa part contributive pour chacun de ses employés.
Pour connaître le total mensuel supporté par l'employeur, on doit
additionner les PV part patronale de l'ensemble des salariés. Il faut
préciser que ces charges sont totalement déductibles du
résultat fiscal de l'entreprise.
Le calcul se fait par application numérique du rapport
suivant :
PV part patronale = 4,2 % x SC (plafonné
à 300.000)
|
Cas pratique : Pour
le salarié TOKAM de la société B qui a un
salaire de 420.000, la PV part patronale = 4,2 % x 300.000 (base
plafonnée) = 12.600 F. Pour un autre salarié qui a 284.039
de salaire cotisable, la PV patronale = 4,2 % x 284.039 = 11.930 F
Pour ce même employeur, ayant une masse salariale
cotisable mensuelle et plafonnée de 11.301.000 F, la PV patronale
mensuelle totale est de : 4,2 % x 11.301.000 = 474.642
F
PARAGRAPHE II : AUTRES CHARGES SOCIALES :
CHARGES
EXCLUSIVEMENT
PATRONALES
Les autres charges sociales sur salaires sont les allocations
familiales (A) et la cotisation pour accident de travail (B)
A - ALLOCATIONS
FAMILIALES
« L'allocation en sécurité sociale
est une prestation attribuée à une personne pour faire face
à un besoin »51(*). Dans certaines entreprises il est
incorporé dans le salaire des allocations à caractère
familial. Ces allocations, nous l'avons vu plut haut sont totalement
exonérées. Mais les allocations dont il est question ici ont le
caractère d'un impôt supporté par l'employeur au titre des
salaires versés aux salariés. L'employé pour le compte
duquel l'employeur cotise au titre des Allocations Familiales, a droit de la
part de la CNPS, aux allocations familiales payées trimestriellement
à hauteur de 5.400 F par enfant mineur. Au demeurant, qu'un
employé ait des enfants ou non, qu'il bénéficie des
allocations familiales ou non, son employeur doit cotiser pour lui. Les
cotisations pour Allocations Familiales trouvent donc leur fondement sur le
salaire et non sur le statut du salarié. Précisons que le
salarié ne supporte pas cette cotisation.
La base d'imposition des allocations
familiales est constituée du salaire cotisable plafonné
(300.000/mois). Le taux varie selon le secteur
d'activité : 7 %, régime général, 5,65%, dans
l'agriculture, et 3,7 % dans l'enseignement. Le calcul se fait par application
du rapport suivant :
Allocations familiales = taux * SC
(plafonné)
|
Les entreprises A et B sont toutes soumises au régime
général qui est 7%.
Cas pratique : Pour un
échantillon de 12 salariés dans la société A, ayant
un salaire supérieur à 300.000 F/mois, les allocations familiales
totales seront de :
(300.000 * 12) * 7 % = 252.000 F.
l'employeur devra supporter pour le mois considéré
252.000 F, au titre d'allocations familiales au profit de ces 12
salariés.
Pour un salaire de 256.000 F, l'employeur supportera les
allocations familiales de : 7 % * 256.000 = 17.920
F
B - ALLOCATION POUR ACCIDENT DE
TRAVAIL
Il s'agit en réalité de l'allocation pour
accident de travail et maladies professionnelles. Mais on l'abrège sous
le nom d'accident de travail. C'est une cotisation versée mensuellement
par l'employeur à la CNPS pour couvrir les accidents de travail et les
maladies professionnelles dont serait victime le travailleur. Par exemple dans
l'entreprise B qui fabrique les cigarettes, les travailleurs peuvent attraper
des maladies dues à leur contact permanent avec le tabac. Il s'agirait
d'une maladie professionnelle.
L'accident de travail est acquitté sur la base du
salaire mensuel cotisable non plafonné. Les taux applicables sont
déterminés selon un indice de risque. Les entreprises sont
classées en trois groupes52(*) :
- groupe A : risques faibles - 1,75 %
- groupe B : risques moyens - 2,50 %
- groupe C : risques
élevés - 5 %
Chaque entreprise doit savoir à quel groupe elle
appartient. Le calcul se fait par application numérique du rapport
suivant :
Accident de travail = SC (non plafonné) * un des
taux règlementaires
|
NB : lorsqu'une entreprise exerce sous
une même raison sociale des activités différentes, son
classement dans un groupe de risque est fonction de l'activité qui
distribue la masse salariale la plus importante.53(*)
L'entreprise B est soumise au taux du risque moyen - 2,5 %.
Pour un salarié de la catégorie 13G qui a un salaire mensuel
cotisable de 3.090.062 F, l'accident de travail sera de : 2,5 % *
3.090.062 = 77.252 F. La base n'est pas plafonnée contrairement aux
bases de la pension vieillesse et des allocations familiales.
CAS PRATIQUE DE SYNTHESE DE LA
1ère PARTIE
Nous prendrons deux bulletins de paie des employés de
la société A sur lesquelles le cabinet Clément's zo a fait
une analyse fiscale complète pour faire ressortir les écarts par
rapport à l'application de la législation et la
réglementation en vigueur. On aura d'un côté de la fiche la
liquidation de l'entreprise et de l'autre celle du cabinet Clément's zo
qui corrige les erreurs.
CABINET CLEMENT'S ZO SARL
DOSSIER DE LA Sté A
AUDIT DES SALAIRES VERSES
Année : 2005
Mois : Juillet
Salarié : EMOK Armand
Matricule : -
Catégorie/ échelon : 5A
|
|
Etat salaire Sté A
|
Analyse Cabinet Clement's zo
|
Salaire de base
|
110.444
|
|
Prime d'ancienneté
|
|
|
Heures supplémentaires 120%
|
9.932
|
|
Heures supplémentaires 130%
|
6.624
|
|
Heures supplémentaires 140%
|
6.120
|
|
Heures supplémentaires 150%
|
8.604
|
|
Forfait Heures supplémentaires 23%
|
|
|
Frais de téléphone portable
|
|
|
Prime de transport permanent
|
21.000
|
|
Prime de logement
|
35.000
|
|
Prime de performance review
|
|
|
Rappel de salaire imposable
|
55.900
|
|
Prime de performance
|
106.196
|
|
Prime de panier
|
7.200
|
|
Shift allowance
|
5.400
|
|
Prime de salissure
|
1.500
|
|
Prime de cantine
|
3.600
|
|
Salaire brut imposable à l'IRPP
|
297.020
|
363.420
|
Salaire brut
|
377.520
|
377.520
|
Retenu CNPS
|
8.073
|
8.400
|
Crédit foncier
|
2.970
|
3.630
|
RAV
|
3.250
|
4.550
|
TC
|
2.020
|
2.020
|
IRPP
|
15.817
|
22.316
|
CAC/IRPP
|
1.582
|
2.232
|
Total retenu
|
33.712
|
43.148
|
Total prêt et avance
|
|
|
Total retenu
|
|
|
Net à payer
|
|
|
Mode de paiement
|
Espèce
|
|
ECART :
|
- 9.436
|
Au détriment de l'administration
fiscale
|
CABINET CLEMENT'S ZO SARL
DOSSIER DE LA Sté A
AUDIT DES SALAIRES VERSES
Année : 2005
Mois : Juillet
Salarié : MOUSSAKAT
Bédril
Matricule : -
Catégorie/ échelon : 12G
|
|
Etat salaire Sté A
|
Analyse Cabinet Clement's zo
|
Salaire de base
|
2.200.000
|
|
Prime d'ancienneté
|
238.086
|
|
Heures supplémentaires 120%
|
|
|
Heures supplémentaires 130%
|
|
|
Heures supplémentaires 140%
|
|
|
Heures supplémentaires 150%
|
|
|
Forfait Heures supplémentaires 23%
|
|
|
Frais de téléphone portable
|
|
|
Prime de transport cadre
|
|
|
Prime de logement
|
600.000
|
|
Prime de performance review
|
454.800
|
|
Rappel de salaire imposable
|
|
|
Prime de performance
|
2.892.886
|
|
Prime de panier
|
|
|
Shift allowance
|
|
|
Prime de salissure
|
|
|
Prime de cantine
|
|
|
Salaire brut imposable à l'IRPP
|
7.232.215
|
7.024.349
|
Salaire brut
|
6.385.772
|
6.385.772
|
Retenu CNPS
|
8.400
|
8.400
|
Crédit foncier
|
72.320
|
70.243
|
RAV
|
13.000
|
13.000
|
TC
|
2.520
|
2.520
|
IRPP
|
1.679.368
|
1.628.442
|
CAC/IRPP
|
167.937
|
162.844
|
Total retenu
|
1.943.545
|
1.885.449
|
Total prêt et avance
|
|
|
Total retenu
|
|
|
Net à payer
|
|
|
Mode de paiement
|
Virement bancaire
|
|
ECART :
|
58.096
|
Au détriment du salarié
|
Pour le salarié EMOK Armand,
l'entreprise a exonéré plus d'élément de salaire
qu'il n'en fallait et cela a conduit à un écart de 9.436 F au
détriment de l'administration fiscale. Pour le salarié
MOUSSAKAT Bédril, l'entreprise a mal
évalué un avantage en nature, en l'occurrence le véhicule
et cela a conduit à un préjudice pour lui, à savoir un
écart de 58.096 F de trop payé.
CONCLUSION PARTIELLE
Au terme de l'audit fiscal des salaires, l'auditeur doit
pouvoir faire ressortir les éventuels écart pour remédier
aux erreurs de liquidation. Comme nous l'avons démontré dans le
cas pratique de synthèse, les écarts peuvent être aussi
bien au détriment de l'administration fiscale que du salarié.
L'audit fiscal des salaires s'avère donc très nécessaire
pour les entreprises car il leur permet d'une part d'éviter des
redressements de l'administration fiscale et d'autre part d'éviter des
injustices pour le salarié. Lorsqu'il est bien mené l'audit
constitue déjà un commencement d'optimisation, mais l'auditeur
peut pousser l'optimisation plus loin en usant des procédés plus
ou moins ingénieux, tout en respectant la loi fiscale.
DEUXIEME PARTIE :
OPTIMISATION FISCALE DES SALAIRES : RECHERCHE DES
POSSIBILITES D'ALLEGEMENT DES IMPOTS SUR SALAIRES
L'optimisation n'a pas toujours de support textuel.
C'est-à-dire qu'il n y a pas de guide légal comme c'est le cas
pour l'audit. Mais aussi bien l'audit que l'optimisation doivent être
conformes à la loi. Plus exactement, l'audit doit se faire
conformément à la loi et les mesures d'optimisation ne doivent
pas être contraires à la loi. Par conséquent une mesure
d'optimisation ne devrait pas être susceptible de redressement par
l'administration. Chaque auditeur fiscal peut avoir ses techniques ou astuces
d'optimisation. Notre travail va s'inspirer des possibilités
d'allègement des impôts sur salaire proposées par le
Cabinet Clement's zo à ses clients, et s'attarder sur un point
très souvent négligé mais très important pour les
salariés. On aura donc d'un côté l'optimisation par
exploitation conjointe de la loi et de la structure salariale (Chapitre I), et
de l'autre un cas particulier d'optimisation qui a trait aux revenus
exceptionnels (Chapitre II).
CHAPITRE I :
OPTIMISATION PAR EXPLOITATION
CONJOINTE
DE LA LOI ET DE LA STRUCTURE SALARIALE
Nous l'avons vu, le salaire est constitué des
éléments imposables et des éléments
exonérés. La logique voudrait que l'on ne s'attarde que sur les
éléments exonérés pour procéder à
l'optimisation fiscale des salaires, mais les éléments totalement
imposables sont également exploitables. Il faut donc savoir exploiter
les éléments totalement imposables et les avantages qu'offrent la
législation fiscale (Section I), ainsi que les éléments
exonérés du salaire (Section II).
SECTION I : EXPLOITATION DES AVANTAGES
DE LA LEGISLATION
ET DES ELEMENTS TOTALEMENT
IMPOSABLES
L'entreprise doit d'abord pouvoir profiter pleinement des
avantages de la législation fiscale (Paragraphe I), avant de rechercher
l'optimisation par l'exploitation des éléments totalement
imposables du salaire (Paragraphe II).
PARAGRAPHE I : EXPLOITATION DES AVANTAGES DE LA
LEGISLATION
FISCALE
Il faut entendre ici « législation
fiscale » au sens large, incluant non seulement la loi fiscale
proprement dite mais aussi les décrets, arrêtés, et
circulaires à caractère fiscal. Il est très important
d'avoir une parfaite maîtrise de la législation fiscale. Pour cela
le contribuable doit suivre avec beaucoup d'attention l'évolution des
lois de finances en général et des autres textes relatifs
à la fiscalité salariale en particulier. Nous avons mis en
exergue et en détail les éléments imposables et les
éléments exonérés, les bases imposables et les
différents taux et barèmes d'imposition (voir supra). Mais
d'autres avantages méritent d'être rappelés en ce qui
concerne les charges fiscales (A) et les charges sociales (B).
A - AVANTAGES LEGAUX EN MATIERE DE
CHARGES FISCALES
Tout d'abord les salaires planchers54(*) : pour l'IRPP, le salaire
plancher est passé de 52.000 à 62.000 F. En effet les salaires
inférieurs à 62.000 ne supporte ni l'IRPP, ni le CFC. Les
salaires inférieurs à 50.000 F/mois ne supportent pas de RAV. Il
convient de préciser que c'est après évaluation de tous
les éléments de salaire qu'on doit être fixé sur le
salaire plancher. Un salarié peut donc avoir un salaire total
supérieur au plancher mais un salaire imposable inférieur
à celui-ci. Ce salarié ne sera pas imposé.
Cas pratique : un
salaire de total de 67.000 F mensuel, dont 8.000 F d'indemnité de
déplacement. Le salaire imposable est de 67.000 - 8.000 = 61.000, <
62.000 F donc exempté d'IRPP.
- IRPP : la base de l'IRPP est obtenue
après deux déductions et un abattement. Premièrement la
déduction des frais professionnels qui sont passés de 20 %
à 30 % (certaines entreprises continuent de pratiquer l'ancienne
déduction de 20 % au détriment du salarié).
Deuxièmement la déduction des cotisations CNPS pour la PV, et
enfin l'abattement forfaitaire de 500.000 annuellement et 41.667 F
mensuellement.
- CFC : Ne supportent pas le CFC les
domestiques, et les travailleurs d'une exploitation pastorale ou
agricole55(*). C'est
également le cas pour la RAV.
- TC : Elle est payée par foyer,
ce qui signifie que dans un foyer où les deux époux sont
salariés, seul le mari paie la TC, la femme étant
dispensée. Contrairement à l'IRPP, le quotient familial est
encore en vigueur ici.
Tous ces détails subtils sont très importants,
avec ou sans cumul, pour le salarié qui aura un allègement
considérable de sa charge fiscale et par conséquent une
substantielle augmentation de son salaire net.
B - AVANTAGES LEGAUX EN MATIERE
DE CHARGES
SOCIALES
- Salaires planchers : il s'agit du
minimum salarial retenu pour le calcul d'une cotisation sociale. Le salaire
cotisable à la CNPS ne peut être inférieur au salaire de
"1ère catégorie échelon A" du secteur
d'activité concerné. Les taux des différents salaires de
l'échelon A sont les suivants par secteur d'activité :
SALAIRES ECHELON A 1ère CATEGORIE
(Nouveau barème)
Dates
d'appl.
|
Secteurs
|
Salaires
|
Dates
d'appl.
|
Secteurs
|
Salaires
|
01/07/02
04/06/02
17/05/02
|
Agriculture
Banque
Commerce
Forestiers
- primaire
- secondaire
|
26.910
41.107
37.800
27.685
32.745
|
20/03/02
21/02/03
|
Industries
Manut. Portuaire
Pharmacie
Assurances
Transport maritime
|
31.317
31.322
36.480
38.452
32.462
|
Tous les salaires inférieurs à ces planchers
dans le secteur d'activité considéré ne sont pas soumis
aux retenues sociales sur salaires.
- Le plafond des retenues pour PV et
Allocations familiales est de 300.000 F mensuel. Ce plafond connaît une
évolution depuis 1965 comme l'indique le tableau suivant :
EVOLUTION DU PLAFOND56(*)
périodes
|
Salaires plafond
|
Par mois
|
Par an
|
01/12/1965
01/07/1974
01/07/1985 au 30/06/87
Du 01/07/1987 au 30/06/1989
Du 01/07/1989 au 30/06/1991
Du 01/07/1991 à nos jours
|
62.000
100.000
200.000
250.000
300.000
300.000
|
750.000
1.200.000
2.400.000
3.000.000
3.600.000
3.600.000
|
Les plafonds ici valent pour le salarié et pour
l'employeur.
Cas du plafond d'un mois incomplet : le
plafond en cas de mois incomplet est calculé par addition d'autant de
trentième du plafond mensuel que la période
considérée compte de jours ouvrables ou non ouvrables.
Cas pratique : pour un
salarié ayant débuté le 14 mars 2009, son plafond pour
cette fraction de mois sera de :
18/30 x 300.000 = 180.000 F. NB : Il y a 18 jours du 14
mars au 31 mars 2009. Le plafond des cotisation sociales sera donc pour
salarié de 180.000 et non de 300.000 F pour le mois de mars 2009.
L'employeur qui est le redevable légal des impôts
sur salaire doit tenir compte de tous ces détail pour assurer un salaire
optimum au salarié.
PARAGRAPHE II : EXPLOITATION DES ELEMENTS
TOTALEMENT
IMPOSABLES
Les éléments totalement imposables du salaire
sont ceux qui pénalisent le plus le salarié du point de vue
fiscal. La recommandation générale du Cabinet Clement's zo est de
ne pas trop les gonfler car le corollaire en est un impôt
élevé. Nous prendrons le cas du salaire de base qui est en
principe l'élément totalement imposable le plus important. Nous
l'avons vu, les conventions collectives fixent les minima des salaires de base
par catégorie professionnelle57(*). Elles n'excluent tout de même pas des
rémunérations plus avantageuses. C'est dans cette optique que les
entreprises A et B octroient des salaires de base largement supérieurs
aux exigences conventionnelles. Bien qu'alléchante cette
rémunération ne bénéficie pas entièrement au
salarié. En effet elle sera diminuée des charges fiscales et
sociales. Il importe donc de réduire au minimum ces bases
entièrement imposables.
Exemple : la convention
collective du commerce fixe le salaire de base minimum de la catégorie
6A à 123.750 F alors que la société A octroie à la
même catégorie un salaire de base de 137.575 F, soit une
différence en plus de 13.825 F. ce surplus supportera l'IRPP, la RAV, la
TC, le CFC, la PV pour la salarié, le CFC, le FNE, la PV, les
Allocations Familiales et l'Accident de Travail pour l'employeur. Or on peut
éviter que ce surplus soit autant frappé par tous ces
impôts. Il suffit de l'incorporer dans les éléments
exonérés du salaire pour qu'il échappe légalement
aux impôts.
SECTION II : OPTIMISATION PAR EXPLOITATION DES
ELEMENTS
EXONERES DU SALAIRE
Comment exploiter les éléments
exonérés du salaire pour atteindre une optimisation fiscale
importante ? Grâce tout simplement à la souplesse
légale en ce qui concerne la fixation du salaire. En effet, la grande
majorité des éléments de salaire est fixée
d'accords parties entre l'employeur et le salarié. Les seules exigences
du fisc sont que ces salaires ne soient pas excessifs et qu'ils correspondent
à un travail effectif. L'excessivité est une notion
imprécise en matière de salaire puisque aucun texte légal
ne fixe les plafonds salariaux par catégorie. Le seul risque de
redressement par le fisc est le cas de salaire manifestement excessif.
L'employeur qui après versement des salaires souhaite bien les
déduire de son résultat comptable, devra donc se mouvoir avec
prudence dans cette incertitude. Il pourra ainsi revaloriser et créer
des indemnités totalement exonérées (Paragraphe I),
revaloriser les indemnités représentatives des avantages en
nature, et réfléchir au financement de ces différentes
revalorisations (Paragraphe II).
PARAGRAPHE I : REVALORISATION ET CREATION DES
ELEMENTS
TOTALEMENT EXONERES
Il faut revaloriser les éléments totalement
exonérés déjà existants (A), et en créer de
nouvelles (B).
A - REVALORISATION DES ELEMENTS
TOTALEMENT
EXONERES
Les éléments totalement exonérés
sont exempts de tout impôt pour le salarié. Cela induit que le
salarié en jouit entièrement ; les revaloriser aura donc
pour conséquence d'augmenter le salaire net de l'employé.
L'employeur pourra par exemple étendre
l'indemnité de représentation à tous les cadres. On sait
également que le CGI exonère totalement les allocations à
caractère familial, mais nous n'avons pas eu connaissance de telles
allocations dans les deux entreprises dont nous étudions les salaires.
Il y a pourtant un gain supplémentaire pour le salarié qui
bénéficie de ces allocations. En plus il n'y a pas de risque de
redressement si elles ne sont pas exagérées. Les entreprises
doivent donc être ingénieuse pour créer cette
catégorie de rémunération. Les éléments de
salaire comme la prime de panier et la prime de salissure pourraient être
aussi revalorisées. De manière générale tous les
éléments totalement exonérés sont très
cruciaux pour le confort salarial des employés.
B - CREATION DE NOUVELLES
INDEMNITES TOTALEMENT
EXONEREES
L'employeur peut créer de nouvelles indemnités
exonérées. Il suffit que celles-ci remplissent les conditions
d'exonération prévues par la législation en vigueur,
à savoir qu'elles aient soit le caractère de remboursement de
frais, soit le caractère de réparation de dommage, soit encore le
caractère d'allocation familiale, et quelle ne soient pas
exagérées. Les entreprises en général et les
entreprises industrielles en particulier présentent à des
degrés divers, des risques pour la santé des employés,
liés au bruit, à la mécanique ou aux produits toxiques.
Les pistes sont donc nombreuses pour créer des indemnités
exonérées. D'autres éléments de salaire taxables
déjà existants dans l'entreprise peuvent être
transformés en indemnités exonérées. Dans la
société A par exemple la prime de transport
cadre est taxable, mais ne le serait plus si elle est
transformée en indemnité entretien
véhicule pour les cadres qui possèdent leur propre
véhicule. Le cabinet Clement's-zo recommande aussi la création
d'une indemnité téléphone qui représenterait le
remboursement forfaitaire des frais de téléphone personnel
supportés par l'agent pour les besoins professionnels. Ne figurant pas
dans la liste des avantages en nature repris dans l'article 33 du CGI,
l'indemnité de téléphone s'intègre dans le
remboursement des frais inhérents à la fonction et devrait
être exonérée conformément à l'article 31
alinéa 1 du CGI. Dans la société B, le Cabinet recommande
la transformation de l'allocation tabac en
indemnité tabac, pour marquer la réparation du
préjudice subi par les employés au contact permanent avec la
nicotine. Elle serait allouée pour rembourser les frais médicaux
exposés par l'agent pour sa désintoxication ou pour la
prévention d'intoxication.
PARAGRAPHE II : LA REVALORISATION DES INDEMNITES
REPRESENTATIVES DES AVANTAGES EN
NATURE ET
FINANCEMENT DES
REVALORISATIONS
La revalorisation des indemnités représentatives
des avantages en nature (A) précèdera le financement des
revalorisations (B).
A - REVALORISATION DES
INDEMNITES REPRESENTATIVES
DES
AVANTAGES EN NATURE
Nous l'avons vu, à défaut de consentir des
avantages en nature, l'employeur doit octroyer au salarié des
indemnités représentatives de ces avantages. Tout comme les
avantages en nature, ces indemnités ne sont pas totalement imposables.
L'imposition se limite à un pourcentage du salaire brut taxable58(*) selon la nature de l'avantage
consenti ou compensé. Donc quelque soit le montant alloué au
titre de ces indemnités, l'imposition se limitera aux plafonds sus
mentionnés. La fraction excédentaire revient par
conséquent entièrement au salarié. L'employé a donc
intérêt à ce que ses indemnités
représentatives des avantages en nature soient revalorisées,
mais l'employeur devra le faire dans des proportions raisonnables pour
éviter le risque de redressement par l'administration fiscale.
Cas pratique : pour
l'employé OYONO qui a un salaire brut de 280.000 F,
plus une indemnité véhicule de 50.000 F, une indemnité
logement de 37.000 F et une indemnité nourriture de 38.500
F, qu'est ce qui revient en totalité ou en net d'impôt au
salarié sur ces indemnités ?
- Trouvons d'abord les fractions imposables de ces
indemnités.
Véhicule : 10 % * 280.000 = 28.000
Logement : 15 % * 280.000 = 42.000
Nourriture : 10 % * 280.000 = 28.000
Total indemnité imposable = 98.000
F
- fraction exempt d'imposition :
indemnités accordées - fractions imposables.
Net d'impôt : (50.000 + 37.000 +
38.500) - 98.000 = 27.500 F
Cette fraction (27.500 F) est celle qui revient en
totalité au salarié. Elle peut être plus importante si
l'employeur consent à revaloriser les indemnités
représentatives des avantages en nature car les fractions imposables ne
changeront pas dans ce cas quels que soient les montants alloués pour
ces indemnités.
B - FINANCEMENT DES
REVALORISATIONS
Pour que ces mesures d'optimisation soient possibles, le
cabinet Clement's-zo recommande d'imputer sur le salaire de base et sur les
autres éléments totalement imposables, l'incidence
financière des revalorisations des indemnités
exonérées, sans pour autant changer le salaire brut. Il s'agit
donc de calibrer les éléments de salaire pour ne pas aggraver les
charges de l'employeur.
L'entreprise peut néanmoins prendre en charge une
partie des revalorisations si ses moyens financiers le lui permettent, ce qui
ne sera pas nécessaire dans le cas particulier d'optimisation relatif
aux revenus exceptionnels.
CHAPITRE II :
UN CAS PARTICULIER D'OPTIMISATION : LE BENEFICE DE
L'ARTICLE 65 BIS DU CGI POUR
LES REVENUS EXCEPTIONNELS
L'article 65 bis du CGI consacre les modalités
d'imposition du revenu exceptionnel en ces termes :
« Lorsque au cours d'une année fiscale, un contribuable a
réalisé un revenu qui par sa nature n'est pas susceptible
d'être mis à sa disposition annuellement et que le montant de ce
revenu exceptionnel dépasse la moyenne des revenus nets sur la base
desquelles le contribuable a été soumis à l'IRPP au titre
des trois dernières années, l'intéressé peut
demander que l'impôt correspondant soit calculé en ajoutant le
quart du revenu exceptionnel net à son revenu net global imposable et en
multipliant par quatre la cotisation supplémentaire ainsi
obtenue »
L'article 65 stipule in fine, « la disposition
ci-dessus ne s'applique qu'aux seuls revenus exceptionnels ou
différés imposés d'après le barème
progressif prévu à l'article 6959(*) du présent code ».
Dans le souci d'éviter les effets négatifs de la
progressivité conduisant à une imposition excessive des revenus
exceptionnels, le législateur a entendu rationaliser la taxation de ce
type de revenu. Dans un premier temps nous procèderons à la
définition et à la clarification des modalités
d'imposition du revenu exceptionnel (Section I) avant de nous pencher sur
quelques applications pratiques de l'article 65 bis du CGI (Section II).
SECTION I : DEFINITION ET MODALITES
D'IMPOSITION
DU REVENU
EXCEPTIONNEL
La définition du revenu exceptionnel (Paragraphe I)
précèdera ses modalités d'imposition (Paragraphe II).
PARAGRAPHE I : DEFINITION DES REVENUS BENEFICIANT
DE L'ARTICLE 65
BIS DU CGI
En réalité l'article 65 bis ne traite pas que du
revenu exceptionnel (A), mais aussi du revenu différé (B)
A - REVENU EXCEPTIONNEL
PROPREMENT DIT
Le revenu exceptionnel est un revenu qui par nature n'est pas
susceptible d'être mis à la disposition de son
bénéficiaire annuellement et dont le montant dépasse la
moyenne nette des revenus dont a disposé le contribuable au titre des
trois dernières années.
Exemple : les indemnités d'éviction, de
préavis ou pour congés, la prime de bilan etc.
L'indemnité d'éviction est une indemnité
à la laquelle peut prétendre le titulaire d'un bail commercial
dont le renouvellement est refusé sans que le bailleur puisse invoquer
un droit de reprise60(*).
Cette indemnité, évaluée par les tribunaux selon les
indications du législateur, peut être élevée et la
menace de son versement constitue une forte incitation au renouvellement du
bail61(*). Ce revenu ne
nous importe pas ici, parce qu'il n'est pas lié au salaire, mais
plutôt au contrat de bail.
L'indemnité de préavis peut être due par
l'employeur ou par le travailleur ; cela dépend de la partie qui
prend l'initiative de la rupture du contrat sans notification à l'autre
et sans observation de la durée du préavis. L'article 65 bis
traite de l'indemnité de préavis dont bénéficie le
salarié. Il s'agit d'un dernier droit et est calculée en prenant
en compte l'ancienneté de l'employé dans l'entreprise.
Exemple : dans la société
A, pour un salarié de la catégorie 11G comptant 19 ans
d'ancienneté dans l'entreprise (1986 - 2005), l'indemnité de
préavis est de 22.434.560 F.
L'indemnité pour congés est un substitut du
salaire touché par le salarié pendant son congé annuel.
Cette indemnité a la nature juridique du salaire. Il s'agit donc d'une
indemnité compensatrice de congés, car c'est une somme
perçue par un employé et correspondant à un congé
qu'il n'a pas pu prendre. Elle est donc versée en lieu et place du
congé.
La prime de bilan est attribuée à certains
employés des services financiers et comptables de l'entreprise comme
contrepartie de leur participation à l'élaboration du bilan de
fin d'exercice.
B - REVENU DIFFERE
Le revenu différé est un revenu dont le
contribuable a disposé au cours de l'année suite à des
circonstances indépendantes de sa volonté, mais qui par sa date
normale d'échéance se rapporte à une période de
plusieurs années. Exemple : rappel de salaire ou de pension,
arriérés de loyers perçus une fois. Nous ne retiendrons
que le cas du rappel de salaire.
Le rappel de salaire est un montant cumulé des
différents arriérés de salaire dont est débiteur
l'employeur. Lorsque le salarié bénéficie d'un tel revenu,
il peut évoquer le bénéfice de l'article 65 bis. Pour que
le revenu exceptionnel bénéficie des avantages de l'article 65
bis, son montant doit être supérieur à la moyenne des
revenus nets sur la base desquels le contribuable a été soumis
à l'IRPP au titre des trois dernières années. Le revenu
différé n'est pas soumis à cette condition.
Il faut préciser que l'article 65 bis n'est pas
applicable de plein droit. En effet son application doit être
sollicitée par le contribuable, en l'occurrence dans notre cas, par le
salarié. Mais dans la mesure où l'employeur est le redevable
légal des impôts sur salaire, il serait plus pratique qu'il s'en
charge pour le compte du salarié. Dès lors que toutes les
conditions ci-dessus sont réunies le revenu exceptionnel ou
différé est soumis aux modalités d'imposition
prévues par l'article 65 bis du CGI.
PARAGRAPHE II : MODALITES D'IMPOSITION
DU REVENU
EXCEPTIONNEL
L'imposition du revenu exceptionnel ou du revenu
différé se fait en cinq (05) étapes.
1 - On calcule l'impôt par application du barème
annuel progressif sur le revenu net ordinaire. Il s'agit dans cette phase de
liquider normalement l'IRPP sur la base des salaires perçus au titre
d'un exercice fiscal.
2 - On effectue le même calcul sur le revenu ordinaire
majoré du quart du revenu exceptionnel ou différé. Ici, on
divise le revenu exceptionnel ou différé par quatre et on
l'incorpore au revenu ordinaire avant de procéder à la
liquidation de l'IRPP.
3 - On détermine la cotisation supplémentaire
induite par le revenu exceptionnel ou différé qui correspond
à la différence entre les montants obtenus respectivement dans
les étapes 2 et 1, multipliée par quatre.
Cotisation supplémentaire = IRPP sur (revenu
ordinaire + revenu exceptionnel ou
différé) - IRPP sur (revenu ordinaire) x 4
4 - On additionne ces suppléments avec l'impôt
afférent au revenu ordinaire. On obtient ainsi le montant total de
l'impôt dû au titre de l'année de versement du revenu
exceptionnel ou différé.
Montant total de l'impôt = IRPP sur revenu
ordinaire + cotisation supplémentaire
5 - On procède enfin à la déduction des
retenues mensuelles, pour aboutir au solde net à reverser au
trésor public.
Solde à payer = IRPP total - retenues
mensuelles.
Dans tous les cas de figure (revenu exceptionnel ou
différé), la cotisation supplémentaire doit être
prélevée au cours du mois du versement du revenu additionnel.
SECTION II : QUELQUES APPLICATIONS PRATIQUES
DE L'ARTICLE 65
BIS DU CGI
Au titre du mois d'Avril 2005, M.KOSSI a perçu son
salaire ordinaire mensuel de 157.000 F ainsi qu'une indemnité pour
congés payés de montant 471.000 F. M.KOSSI a perçu au
titre des 3 dernières années des salaires nets respectifs de
1.500.000 F, 1.600.000 F et 1.700.000 F. Il sollicite le bénéfice
des dispositions de l'article 65 bis.
S'agissant des revenus exceptionnels, les dispositions de
l'article 65 bis ne s'appliquent qu'au cas où le montant perçu
est supérieur à la moyenne du revenu des 3 dernières
années. Dans le cas d'espèce il ne s'agit pas d'un revenu
exceptionnel du point de vue de l'article 65 bis dans la mesure où le
montant de FCFA 471.000 est inférieur à 1.600.000 F (moyenne de
1.500.000, 1.600.000, et 1.700.000). En conséquence, le calcul de
l'impôt se fait par application du barème progressif en suivant
les modalités de droit commun62(*). Les deux cas pratiques suivants entrent dans le
champ d'application de l'article 65 bis du CGI. Le premier traite de
l'imposition de la Prime de Bilan (PARAGRAPHE I), et le second de l'imposition
d'un Rappel de salaire (PARAGRAPHE II).
PARAGRAPHE I : PREMIER CAS
PRATIQUE : Imposition de la Prime de Bilan
Nous procèderons suivant les étapes
étudiées dans la section précédente.
Au titre du mois de Juin 2008, M.BABONG a perçu son
salaire ordinaire mensuel de 157.000 F ainsi qu'une prime de bilan de montant
2.000.000 F. M.BABONG a perçu au titre des 3 dernières
années des salaires respectifs de 1.500.000 F, 1.600.000 F et 1.700.000
F. Il sollicite le bénéfice des dispositions de l'article 65
bis.
Conditions : La prime de bilan de
montant FCFA 2.000.000 est un revenu exceptionnel, servi de manière
ponctuelle. De par sa nature, il n'est pas susceptible d'être mis
à la disposition de son bénéficiaire annuellement et son
montant dépasse la moyenne nette des revenus dont a disposé Mr
BABONG au titre des trois dernières années. Il peut donc
bénéficier des dispositions de l'article 65 bis.
Modalités
d'imposition :
1 - Calcul de l'IRPP dû sur le revenu net
ordinaire
Salaire mensuel brut = 157.000 FCFA
Salaire annuel brut = 157.000 x 12 = 1.884.000 F
- Abattement forfaitaire pour frais professionnels : 30%
x 1.884.000 = 565.200 (art. 34 CGI), soit 1.884.000 - 565 .000
= 1.318.800 F.
- Déduction de la cotisation sociale CNPS (art.
34 CGI) : 2,8% x 1.884.000 = 52.752 F, soit 1.318.800 - 52.752 =
1.266.048 F.
- Déduction complémentaire de 500.000 (art.29
CGI) : 1.266.048 - 500.000 = 766.048
Base imposable : 766.000 F
(766.048 arrondi au millier de franc inférieur, art.69 du CGI)
Barème IRPP :
De 0 ............2.000.000, taux 10%. On a : 766.000 x
10% = 76.600 F
- IRPP dû au titre de l'année 2008 =
76.000 F, IRPP dû au titre du mois de Juin :
76.600 : 12 = 6.385 F.
2 - Calcul de l'IRPP sur le revenu ordinaire majoré
du quart du revenu exceptionnel :
Montant : 1.884.000 + (2.000.000 : 4) = 1.884.000 +
500.000 = 2.384.000 F.
- Abattement forfaitaire pour frais professionnels : 30%
x 2.384.000 = 715.200, soit
2.384.000 - 715.200 = 1.668.800 F
- Déduction des cotisations sociales (CNPS) : 2,8%
x 2.384.000 = 66.752 F, soit
1.668.800 - 66.752 = 1.602.048 F
- Déduction complémentaire de 500.000 :
1.602.048 - 500.000 = 1.102.048 F
Base imposable : 1.102.000 F
Barème IRPP :
De 0 ........... 2.000.000, taux 10%. On a : 1.102.000 x
10% = 110.200 F
IRPP global : 110.200 F
3 - Cotisation supplémentaire : IRPP global
diminué de l'IRPP annuel ordinaire multiplié par le coefficient
(4).
(110.200 - 76.600) x 4 = 134.400 F
4 - Détermination du montant total de l'IRPP
dû au titre du mois d'imposition : Cotisation
supplémentaire majorée de l'impôt du mois de Juin 2008.
134.400 + 6.385 = 140.785 F. Plus les CAC : 10% x 140.785
= 14.078 F
IRPP total du mois de Juin 2008 = 140.785 + 14.078 =
154.863 F
L'étape 5 ne s'applique pas dans le cas d'espèce
dès lors qu'il n'y a pas eu d'acomptes mensuels sur traitement de
salaires.
Gain après optimisation : qu'aurait
supporté M. BABONG s'il n'avait pas eu le bénéfice des
dispositions de l'article 65 bis ?
Comme nous avons déjà l'IRPP sur revenu
ordinaire, nous allons calculer l'IRPP global, ensuite déterminer la
cotisation supplémentaire pour trouver l'écart éventuel
qui en découle.
* Calcul IRPP global :
Détermination du revenu global : revenu ordinaire
majoré du revenu supplémentaire : On a,
1.884.000 + 2.000.000 F = 3.884.000 F
- Abattement pour frais professionnel : 30% x 3.884.000 =
1.165.200 F, soit
3.884.000 - 1.165.200 = 2.718.800 F
- Déduction des cotisations sociales CNPS : 2,8% x
3.884.000 = 108.752 F, soit
2.718.200 - 108.752 = 2.610.048 F
- Déduction supplémentaire de 500.000 F :
2.610.048 - 500.000 = 2.110.048 F
Base imposable : 2.110.000 F
Barème IRPP :
De 0 ........... 2.000.000, taux : 10%. On a : 10% x
2.000.000 = 200.000 F
De 2.000.000 .......3.000.000, taux 15%. On a: 15% x
110.000 = 16.500 F
IRPP global = 216.500 F
* Cotisation supplémentaire: IRPP global
diminué de l'IRPP annuel ordinaire.
216.500 - 76.600 = 139 900 F
Ecart : Cotisation supplémentaire
sans application de l'article 65 bis moins cotisation supplémentaire
avec application de l'article 65 bis. 139.900 - 134.400 = 5.500 F.
M. BABONG aurait supporté 5.500 F de plus sur
sa prime de bilan s'il n'avait pas bénéficié des
dispositions de l'article 65 bis.
PARAGRAPHE II : DEUXIEME CAS
PRATIQUE : Imposition du Rappel de Salaire
Le salaire brut mensuel affiché sur le bulletin de paie
de M.BAHOKEN au mois de Mars 2008 est de FCFA 255.000. En plus de cette
rémunération ordinaire apparaît un montant de FCFA
6.000.000 perçu par M.BAHOKEN, représentant des
arriérés de salaire correspondant aux années 2005, 2006,
2007. Pour son imposition, M.BAHOKEN sollicite l'application des dispositions
de l'article 65 bis du CGI.
Conditions : Le montant de
6.000.000 F perçu par M.BAHOKEN est un revenu différé car
il en a disposé suite à des circonstances indépendantes de
sa volonté et la date normale d'échéance de ce revenu se
rapporte à plusieurs années. Peu importe que ce revenu
différé soit supérieur ou pas à la moyenne des
revenus nets sur la base desquels M.BAHOKEN a été imposé
au cours des trois dernières années, sa demande visant à
bénéficier des avantages de l'article 65 bis est recevable.
Modalités
d'imposition :
1 - Calcul de l'IRPP sur le revenu ordinaire :
Salaire mensuel brut : 255.000 F
Salaire annuel brut : 255.000 x 12 = 3.060.000
F
- Abattement forfaitaire pour frais professionnels : 30%
x 3.060.000 = 918.000, soit
3.060.000 - 918.000 = 2.142.000 F
- Déduction de la cotisation sociale CNPS : 2,8% x
3.060.000 = 85.660 F, soit
2.142.000 - 85.660 =2.056.340 F
- Déduction complémentaire de 500.000 :
2.056.340 - 500.000 = 1.556.340 F
Base imposable : 1.556.000 F
Barème IRPP :
De 0 ............. 2.000.000, taux 10%. On a : 10% x
1.556.000 = 155.600 F
IRPP dû au titre de l'année après
application du barème : 155.600 F
IRPP dû au titre du mois de Mars 2008 :
155.600 : 12 = 12.966 F.
2 - Calcul de l'IRPP sur le revenu ordinaire majoré
du quart du revenu différé :
Montant : 3.060.000 + (6.000.000 : 4) = 3.060.000 +
1.500.000 = 4.560.000 F.
- Abattement pour frais professionnels : 30% x 4.560.000
= 1.368.000 F, soit
4.560.000 - 1.368.000 = 3.192.000 F
- Déductions des cotisations sociales CNPS : 2,8%
x 4.560.000 = 127.680 F, soit
3.192.000 - 127.680 = 3.064.320 F
- Déduction complémentaire de 500.000 F :
3.064.320 - 500.000 = 2.564.320 F
Base imposable : 2.564.000 F
Barème IRPP :
De 0 ............... 2.000.000, taux 10%. On a : 10% x
2.000.000 = 200.000
De 2.000.000 ..... 3.000.000, taux 15%. On a : 15% x
564.000 = 84.600
IRPP global = 284.600 F
3 - Cotisation supplémentaire : IRPP global
diminué de l'IRPP annuel ordinaire multiplié par quatre (4).
(284.600 - 155.600) x 4 = 516.000 F.
4 - Détermination du montant total de l'IRPP
dû au titre du mois d'imposition : Cotisation
supplémentaire majorée de l'impôt correspondant au revenu
ordinaire du mois de Mars 2008 :
516.000 + 12.966 = 528.966 F
L'étape 5 ne s'applique pas ici parce qu'il n y a pas
d'acomptes mensuels.
Gain après optimisation : qu'aurait
supporté M.BAHOKEN s'il n'avait pas eu le bénéfice des
dispositions de l'article 65 bis ?
* Calcul IRPP global :
Revenu global : revenu ordinaire + revenu
supplémentaire : 3.060.000 + 6.000.000 = 9.060.000 F.
- Abattement pour frais professionnels : 30% x 9.060.000
= 2.718.000 F, soit 9.060.000 - 2.718.000 = 6.342.000 F
- Déduction des cotisations sociales CNPS : 2,8% x
9.060.000 = 253.680 F, soit 6.342.000 - 253.680 = 6.088.320 F
- Déduction complémentaire de 500.000 F :
6.088.320 - 500.000 = 5.588.320 F
Base imposable : 5.588.000 F
Barème IRPP :
De 0 ...................2.000.000, taux 10%. On a : 10% x
2.000.000 = 200.000
De 2.000.000.........3.000.000, taux 15%. On a : 15% x
1.000.000 = 150.000
De 3.000.000.........5.000.000, taux 25%. On a : 25% x
2.000.000 = 500.000
A partir de 5.000.000 et plus, Taux 35%. On a : 35 % x
588.000 = 205.800
IRPP global = 1.055.800 F
* Cotisation supplémentaire: IRPP global
diminué de l'IRPP annuel ordinaire.
1.055.800 - 155.600 = 900.200 F
Ecart : Cotisation supplémentaire
sans application de l'article 65 bis moins cotisation supplémentaire
avec application de l'article 65 bis. 900.200 - 516.000 = 384.200
F.
Sans application des dispositions de l'article 65 bis
du CGI, Monsieur BAHOKEN aurait supporté 384.200 F de plus sur son
rappel de salaire de 6.000.000 F.
CONCLUSION PARTIELLE
A l'issue de l'optimisation fiscale des salaires, l'auditeur
doit pouvoir démontrer l'efficacité des mesures qu'il propose en
les confrontant avec l'ancienne liquidation pratiquée par l'entreprise.
Nous l'avons fait en faisant ressortir à chaque fois les trop
payés d'impôt (écarts). Toutes ces mesures dépendent
pour leur application de la volonté de l'entreprise ; en tout cas
on conçoit mal qu'une entreprise qui sollicite l'optimisation fiscale de
ses salaires ne puisse pas mettre en pratique les réformes avantageuses
qui en découlent. Concernant particulièrement les revenus
exceptionnels, l'entreprise devra être très attentive pour ne pas
les imposer comme des revenus ordinaires car il en va de la santé
financière de l'employé et partant de la prospérité
de l'entreprise.
CONCLUSION GENERALE
Ce travail a traité de l'audit et l'optimisation des
impôts sur salaire. Il a abordé d'une part les
éléments imposables et les éléments
exonérés du salaire et d'autre part les possibilités de
les mettre à profit sur le plan fiscal, pour que l'entreprise et le
salarié en profitent au maximum.
Chaque entreprise devrait solliciter un audit fiscal des
salaires qu'elle verse. Comme nous l'avons vu, l'audit permet de déceler
les irrégularités ou erreurs dans la liquidation des impôts
sur salaire. C'est pour atteindre ces objectifs que le Cabinet Clement's-zo
analyse le salaire élément par élément pour
déterminer ce qui est imposable et ce qui est exonéré.
Notre analyse s'est faite en détail sur les salaires de deux entreprises
que nous avons nommées A et B pour des raisons de
confidentialité, mais elle n'est pas exhaustive dans la mesure où
chaque entreprise possède une structure salariale spécifique
à son activité. La répartition des éléments
de salaire est guidée d'une part par le principe selon lequel, tous les
éléments du salaire sont imposables et d'autre part par les
critères d'exonération tirés de l'article 31 du CGI (voir
supra). Après avoir établi les bases d'imposition, la liquidation
des impôts sur salaire est simple. Il suffit d'appliquer les taux et
barèmes prévus par la Loi et les règlements à
caractère fiscal. La maîtrise parfaite des textes et le fait
d'être à jour sur les nouveaux textes fiscaux permettent de payer
le juste impôt, ce qui n'est pas toujours le cas dans les entreprises
comme nous l'avons vu. En effet en confrontant la liquidation des impôts
faite par les entreprise A et B, avec celle faite par le Cabinet Clement's-zo,
il apparaît des écarts tantôt au détriment de
l'administration fiscale, tantôt au détriment du salarié.
Dans le premier cas l'entreprise risque des redressements fiscaux, et dans le
second il y a injustice à l'endroit du salarié et par
conséquent, naissance d'un sentiment de frustration. Or avec la
conjoncture économique actuelle l'importance du salaire n'est plus
à démontrer. C'est de lui que dépendent le pouvoir d'achat
et le rendement dans l'entreprise.
Dans l'optique d'augmenter le pouvoir d'achat, notre analyse
s'est prolongée à l'optimisation fiscale des salaires. Nous y
avons vu que l'optimisation commence par un audit efficace et par le
bénéfice des avantages fiscaux des lois et règlements.
Ensuite nous avons exploité la structure salariale. Il s'est agi en une
phrase de limiter le salaire de base aux exigences conventionnelles et de
revaloriser les éléments totalement ou partiellement
exonérés du salaire, ce qui a pour conséquence directe
d'améliorer le salaire net de l'employé. Le financement de ces
revalorisations provient, dans la méthodologie adoptée, des
fractions de salaire de base au dessus des minima conventionnels ; c'est
l'idéal. On n'exclut pour autant pas un financement
supplémentaire par l'entreprise. Enfin nous nous sommes penchés
sur un cas spécifique d'optimisation tiré de l'article 65 bis du
CGI portant sur l'imposition des revenus exceptionnels et des revenus
différés. Le constat est clair, l'application de l'article 65 bis
du CGI aux revenus exceptionnels ou différés est largement
avantageuse par rapport à l'application du barème progressif de
l'IRPP/RS.
Avant de mettre en application certaines mesures
préconisées, il est crucial de se référer à
l'appréciation de l'administration fiscale, à travers le rescrit
fiscal, pour éviter les éventuels redressements. Dans l'ensemble,
l'entreprise pourrait avoir des charges salariales et fiscales
supplémentaires. Pour les alléger, les réformes doivent
être étalées dans le temps. Loin d'être des charges
inutiles, ces charges supplémentaires seront compensées par
l'amélioration du rendement d'un personnel plus motivé au
travail.
L'exploitation des dossiers traités par le cabinet
Clement's-zo nous a permis de constater que la liquidation des impôts sur
salaire n'est pas aisée à cause de l'incertitude sur le
régime fiscal de certains éléments qui en constituent la
base d'imposition. La conséquence en est que le contribuable ne
possède pas suffisamment d'armes juridiques pour se défendre
contre les chefs de redressement qui pourraient peser sur lui, le fisc
étant maître de la signification des notions telles que
« Salaire exagéré » ou
« Rémunération manifestement abusive ». Les
Conventions Collectives n'arrangent pas le problème quand elles
précisent que les minima des salaires de base sont obligatoires sous
réserve des rémunérations plus avantageuses, sans en fixer
les plafonds. Pour régler la difficulté, nous préconisons
que l'administration fiscale établisse une liste déterminant les
éléments imposables et les éléments non imposables.
Cet effort a déjà été fait en ce qui concerne les
éléments partiellement imposables qui se rapportent aux avantages
en nature. Il doit se poursuivre sur les autres éléments de
salaire, tout en fixant les plafonds de rémunération, ce qui
permettra au contribuable de savoir exactement s'il est dans les normes ou pas.
Au début le fisc devra s'inspirer, pour établir cette liste, des
éléments de salaire contenus dans le Code du Travail et dans les
Conventions Collectives. Ensuite, un recensement des éléments de
salaire des entreprises à structure salariale complexe est
nécessaire pour avoir une liste exhaustive. Enfin le fisc devra classer
ces éléments par catégorie c'est-à-dire selon leur
nature (éléments à caractère de
rémunération pure et simple, éléments à
caractère d'allocation familiale, éléments à
caractère de remboursement de frais exposés par le salarié
pour le compte de l'employeur, éléments à caractère
de réparation de préjudice etc.). En ce qui concerne l'imposition
des revenus exceptionnels, nous trouvons que les conditions d'application de
l'article 65 bis du CGI ne sont pas faciles à réunir. La
condition selon laquelle le revenu exceptionnel doit être
supérieur à la moyenne des revenus annuels des trois (03)
derniers exercices par exemple, exclut beaucoup de contribuable du
bénéfice de l'article 65 bis. En effet les salariés qui ne
totalisent pas encore trois années de travail ne peuvent en
bénéficier même si le revenu exceptionnel dont ils
bénéficient est très élevé ; en plus un
nombre limité de salariés bénéficient de revenus
exceptionnels qui remplissent cette condition. A notre avis le fisc devrait
supprimer cette condition comme c'est le cas pour les revenus
différés, pour que l'article 65 bis joue plus largement son
rôle d'optimisation. En attendant toutes ces réformes, l'audit et
l'optimisation des impôts sur salaire sont indispensables pour atteindre
l'objectif du paiement du juste impôt. Ils procurent en
définitive un avantage indéniable pour l'entreprise et pour le
salarié.
BIBLIOGRAPHIE
I - OUVRAGES
- COZIAN (M), Précis de
fiscalité des entreprises, 20ème Ed. Litec
1996
- RAVALEC (J.P), Audit social et
juridique, Ed. Les guides Montchrestien, 1986
- NZAKOU (A), Difficultés comptables
et fiscales, Tome II, 7ème Ed. Mars 2008
II - TEXTES
- Code Général des Impôts
- Code du Travail
- Convention Collective du Commerce
- Convention Collective des Industries de Transformation
- Loi des Finances 2009
- Loi N°90/050 modifiant la Loi N°77/10 du 13
juillet 1977 portant institution d'une contribution au CFC et fixant la part de
cette contribution destinée au FNE
- Ordonnance N°89/004 du 12 décembre 1989 portant
institution d'une RAV
III - LEXIQUES ET DICTIONNAIRES
- Lexique des Termes Juridiques, Dalloz
13ème Ed.
- PIRIOU (J-P), Lexique de science économique et
sociales, Repères, La découverte, 1997.
- LAROUSSE, Dictionnaire de français
IV - COURS MAGISTRAUX
- JEZE (G), Cours de finances publiques, 1936-1937, LGDJ
1987.
- NGAPNA (E), Cours d'impôts directs, D.E.S.S Droit des
Affaires internationales et Fiscalité, Option Fiscalité,
Année académique 2007-2008
- AMIA, Cours de fiscalité spécifique et
fiscalité locale, D.E.S.S Droit des Affaires internationales et
Fiscalité, Option Fiscalité, Année académique
2007-2008
V - SOURCES ELECTRONIQUES
-
http://www.modissimo.com/définition:optimisation
fiscale
- http://www.memoire-online.fr
- http:/www.memoire-online.fr/encyclopedia universalisa
THEME : AUDIT ET
OPTIMISATION DES IMPOTS SUR SALAIRE : Etude menées sur la base de
l'expérience du Cabinet Clement's-zo SARL
Table des matières
Intitulés
..............................................................................................
Pages
Introduction générale
Chapitre préliminaire : présentation
du cadre du stage académique ........................ 5
I - Présentation générale du
Cabinet Clement's-zo SARL ..................................... 5
A - Création, localisation et activités
.................................................................. 5
B - Expérience du Cabinet Clement's-zo
............................................................. 5
1 - Sur le plan juridique
.................................................................................
5
2 - Sur le plan fiscal et fiancier
........................................................................ 6
II - L'équipe du Cabinet Clement's-zo
............................................................. 7
A - Les experts permanents
.............................................................................
7
B - Les experts externes
................................................................................
8
III - Notre séjour au Cabinet Clement's-zo
...................................................... 8
A - Notre quotidien au cabinet
........................................................................ 8
B - Ce que nous avons appris au cabinet
............................................................ 8
PREMIERE PARTIE : Audit
fiscal des salaires : Détection et correction des
irrégularités de liquidation des impôts sur salaire
............................................. 10
Chapitre I : Audit de détermination de
l'assiette des impôts sur salaire ................... 12
Section I : Eléments du salaire brut
................................................................ 12
Paragraphe 1 : éléments totalement
imposables du salaire brut .................................12
A - principal du salaire
...............................................................................
12
1 - le salaire de base
...................................................................................
13
2 - les heures supplémentaires
....................................................................... 13
B - accessoires totalement imposables du salaire brut
............................................ 14
1 - Clarification terminologique sur les accessoires totalement
imposables du salaire brut.. 14
2 - Liste non exhaustive des accessoires totalement imposables
du salaire brut ...............15
Paragraphe 2 : éléments
exonérés du salaire brut
................................................ 16
A - éléments totalement exonérés du
salaire brut ................................................. 16
B - éléments partiellement exonérés
du salaire brut ............................................. 18
Section II : autres éléments du
salaire ........................................................... 19
Paragraphe 1 : avantages en nature et les
derniers droits ....................................... 19
A - avantages en nature
.............................................................................
19
- Cas pratique
..........................................................................................
20
B - derniers droits du salarié
........................................................................ 20
Paragraphe 2 : prestations
diverses ...............................................................
21
A - prestations diverses imposables
.............................................................. 21
B - prestations diverses exonérées
............................................................... 22
Chapitre II : Audit des procédures de
retenue des impôts sur salaires ..................24
Section I : Audit des retenues fiscales
.........................................................................
24
Paragraphe 1 : retenues fiscales, part salariale
................................................... 24
A - Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques sur les
Revenus Salariaux (IRPP/RS) ... 24
1 - Base d'imposition à l'IRPP/RS
............................................................................
25
2 - Calculs
.....................................................................................................
26
B - autres retenues fiscales, part salariale
......................................................... 27
1 - Contribution au CFC
................................................................................
27
- Cas pratique
.......................................................................................
27
2 - Redevance Audiovisuelle
.........................................................................
28
3 - Taxe Communale
.................................................................................
29
- Cas pratique
.......................................................................................
29
Paragraphe 2 : retenues fiscales, part patronale
.................................................... 30
A - contribution au CFC, part patronale
........................................................... 30
- Cas pratique
..........................................................................................
30
B - contribution au FNE
...............................................................................
31
- Cas pratique
.......................................................................................
31
Section II : Audit des retenues sociales
........................................................... 31
Paragraphe 1 : pension vieillesse
.................................................................. 32
A - PV, part salariale
.................................................................................
32
- Cas pratique
..........................................................................................
32
B - PV, part patronale
.................................................................................33
- Cas pratique
..........................................................................................
33
Paragraphe 2 : autres charges
sociales : charges exclusivement patronales ................ 33
A - allocations familiales
...........................................................................
33
- Cas pratique
..........................................................................................
34
B - allocations pour accident de travail
........................................................... 34
Cas pratique de synthèse de la première
partie ............................................. 35
Conclusion partielle
................................................................................
38
DEUXIEME PARTIE :
Optimisation fiscal des salaires : recherche des possibilités
d'allègement des impôts sur salaire
............................................................. 39
Chapitre I : Optimisation par exploitation
conjointe de la loi
et de la structure salariale
......................................................................
40
Section I : Exploitation des avantages de la
législation fiscale et des éléments totalement imposables
du salaire
.............................................................................
40
Paragraphe 1 : Exploitation des avantages de la
législation fiscale ........................ 40
A - avantages légaux en matière des charges
fiscales ......................................... 41
B - avantages légaux en matière de charges
sociales .......................................... 42
- Cas pratique
.......................................................................................
42
Paragraphe 2 : Exploitation des
éléments totalement imposables ......................... 43
Section II : Optimisation par exploitation des
éléments exonérés du salaire ......... 43
Paragraphe 1 : Revalorisation et création
des éléments totalement exonérés ............
44
A - revalorisation des éléments totalement
exonérés ......................................... 44
B - Création de nouvelles indemnités totalement
exonérées ................................ 44
Paragraphe 2 : revalorisation des
indemnités compensatrices des avantages en nature
et financement des revalorisations
............................................................... 45
A - Revalorisation des indemnités compensatrices des
avantages en nature .............. 45
- Cas pratique
.......................................................................................
45
B - financement des revalorisations
............................................................ 46
Chapitre II : Un cas
particulier d'optimisation : le bénéfice de l'article 65
(bis) du CGI pour les revenus exceptionnels
................................................................ 47
Section I : définitions et modalités
d'imposition du revenu exceptionnel ............ 47
Paragraphe 1 : Définition des redevenus
bénéficiant de l'article 65 bis du CGI ....... 48
A - Le revenu exceptionnel proprement dit
................................................... 48
B - Le revenu différé
.............................................................................
49
Paragraphe 2 : les modalités
d'imposition du revenu exceptionnel ...................... 49
Section II : Quelques applications pratiques de
l'article 65(bis) du CGI ............ 50
Paragraphe 1 : Premier cas pratique :
Imposition de la prime de bilan .................. 51
- Conditions
.......................................................................................
51
- Modalités
........................................................................................
51
- gain après optimisation
........................................................................ 52
Paragraphe 2 : Deuxième cas pratique :
Imposition du rappel de salaire ............... 53
- Conditions
.......................................................................................
53
- Modalités
........................................................................................
53
- gain après optimisation
....................................................................... 54
Conclusion partielle
...........................................................................
55
Conclusion générale
...........................................................................
56
* 1 Maurice COZIAN,
Précis de fiscalité des entreprises, 20e éd,
Litec 1996
* 2 La crise
financière qui cause des suppressions massives d'emplois et la crise
alimentaire qui occasionne la hausse des prix des biens de première
nécessité.
* 3 Gaston JEZE, cours de
finances publiques, 1936-1937, LGDJ 1937, P.38
* 4 Lexique des Termes
Juridiques, Dalloz, 13e éd. P.56
* 5 C.H GARY, in
www.memoire-online.fr
* 6 J.P RAVALEC, Audit social
et juridique, éd. Les guides Montchrestien 1986, P.4, in Kaouana Hanen
& Dhambri Hichem, Institut Supérieur de Comptabilité et
d'Administration des Entreprises (ISCAE), Tunis, L'audit fiscal,
mémoire de Maîtrise en sciences comptables.
* 7 LAROUSSE, Dictionnaire de
français.
* 8 PIRIOU J-P, Lexique
de science économiques et sociales, repères, la
découverte, 1997. Croissance équitable et concurrence fiscale,
Rapport du CAE, 2005, n°58, Reforme fiscale et concurrence,
Problèmes économiques, 4 Janvier n°2890, in http://
crcf.ac-grenoble.fr/
* 9 http://
www.mondissimo.com,
Définitions : Optimisation fiscale.
* 10 Art. 61 alinéa
1er du Code du Travail
* 11 Lexique des Termes
Juridiques, Dalloz, 13e éd. P.501
* 12 Livre premier,
impôts et taxes, art. 30-34 pour les revenus imposables au titre des
salaires.
* 13 Encyclopedia
Universalisa, in www.memoire-online.fr
* 14 Pour des raisons de
confidentialité des dossiers fiscaux traités par le Cabinet
CLEMENT'S ZO, nous nommerons ces entreprises A et B. l'Entreprise A fait dans
la production et la vente des boissons hygiéniques et l'entreprise B
dans celles des cigarettes.
* 15 Voir annexe I
* 16 Maurice COZIAN,
précis de fiscalité des entreprises, 20e
édition, LITEC 1996.
* 17 Ensemble des contributions
obligatoires versées à différents organismes de
sécurité sociale. Au Cameroun il s'agit exclusivement des
contributions versées à la Caisse Nationale de Prévoyance
Sociale (CNPS).
* 18 Lexique des Termes
Juridiques, 13e éd. Dalloz P.501. SMIG : salaire minimum
interprofessionnel garanti
* 19 Une convention
collective est un « accord conclu entre, d'une part, un employeur ou
un groupement d'employeurs et, d'autre part, une ou plusieurs organisations
syndicales de salariés possédant un caractère
représentatif, en vue de déterminer l'ensemble des conditions
d'emploi et de travail des salariés et leurs garanties
sociales » Lexique des Termes Juridiques op. cit. P.159
* 20 Art. 80 alinéas
1,2 et 3 du Code de Travail.
* 21 Art. 80 al.4 du Code du
Travail ; Art. 51 de la convention collective du commerce. Voir aussi
NZAKOU André, Difficultés comptables et fiscales, tome II,
7e éd. Mars 2008, P.163
* 22 Lexique des Termes
Juridiques, 13e éd. Dalloz, P.435
* 23 Convention collective
du commerce, Titre V, Chapitre II : ACCESSOIRES DE SALAIRES, Art.
73 à 82 ; Convention collective des industries de transformation,
Titre VII : PRIMES ET INDEMNITES DIVERSES, Art. 51 à
59.
* 24 Fiche
d'évaluation de réalisation personnelle des objectifs.
* 25 Art. 31 Alinéa 1
et 2 du CGI.
* 26 Lexique des Termes
Juridiques, 13e éd., Dalloz, P.436
* 27 Article 33 CGI
* 28 Lexique des Termes
Juridiques, 13e éd. Dalloz, P.60
* 29 Voir Page 18
* 30 Art. 66 alinéa
1er du Code du Travail
* 31Art 46 - A, Convention
Collective du Commerce.
* 32 Art. 47 Convention
collective du commerce.
* 33 Lexique des Termes
Juridiques, 13e éd. Dalloz, P.300
* 34 Art. 45 - B, convention
collective du commerce. Voir aussi NZAKOU André, Op. Cit. P.220.
* 35 Voir annexe II et
III
* 36 Lexique des Termes
Juridiques, op. Cit. P.490
* 37 Loi de Finance 2009,
art.81 nouveau du CGI.
* 38 CGI, art. 69
* 39 CGI 2008, Note explicative
sur l'utilisation du barème de l'IRPP (nouvelle version, 1er
Décembre 2005), P.472
* 40 Voir annexe IV, extrait du
barême préétabli par l'administration fiscale.
* 41 Ordonnance
N°89/004 du 12 Décembre 1989 portant institution d'une RAV, art. 3
al.1
* 42 Ordonnance
N°89/004 du 12 Décembre 1989 portant institution d'une RAV, art.3
al. 2
* 43 Voir annexe V
* 44 La masse salariale est
la somme algébrique des salaires que l'employeur verse à
l'ensemble de son personnel.
* 45 Loi N°90/050
modifiant la Loi N°77/10 du 13 Juillet 1977 portant institution d'une
contribution au CFC et fixant la part de cette contribution destinée au
FNE, art.6.
* 46 Loi N°90/050
précité, art 1er.
* 47 Idem, art.2 al.1
* 48 Idem, art.6 al.2
* 49 Lexique des Termes
Juridiques, op. Cit. P.410.
* 50 Les
éléments imposables et les éléments
exonérés, 1ère partie, chapitre I.
* 51 Lexique des Termes
Juridiques, op. Cit. P.32
* 52 Décret n°
1978/283 du 10 Juillet 1978
* 53 Décret n°
1978/283 du 10 Juillet 1978
* 54 Salaires en dessous
desquelles le salarié est exempt d'imposition.
* 55 Loi n°77/10 du 13
juillet 1977, article 5.
* 56 NZAKOU André, op.
Cit., P.186
* 57 Voir annexe VI, VII
& VIII.
* 58 Voir supra, p.19
* 59 Barème
progressif d'imposition à l'IRPP, art. 69 CGI.
* 60 Le Droit de Reprise est
un droit accordé au bailleur, dans certains cas, de reprendre son local
à l'expiration du bail, malgré le droit du locataire au maintien
dans les lieux ou au renouvellement du bail.
* 61 Lexique des Termes
Juridiques, op. Cit. P.300
* 62 Voir supra,
1ère partie, chapitre II.
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