SOMMAIRE
Introduction
Générale :.................................................................3
Chapitre I : L'apport du risque opérationnel et
l'efficience
bancaire........ .....................................................5
Introduction :.........................................................................5
Section I : Pourquoi a-t-on besoin des accords de
Bâle ?......... .............6
Section II : L'apport de la nouvelle
réglementation Bâle II : le risque
opérationnel....................................................................13
Section III : La banque et le risque
opérationnel ..............................22
Conclusion :.........................................................................28
Chapitre II : Analyse critique de la littérature
empirique du risque
opérationnel.....................................................29
Introduction :........................................................................29
Section I : Identification du risque
opérationnel................................29
Section II : Les mesures réglementaires
du risque opérationnel selon
Bâle
II..........................................................................36
Conclusion :........................................................................
49
Chapitre III : Etude de l'influence du risque
opérationnel sur la rentabilité des banques commerciales
tunisiennes......51
Introduction :.......................................................................51
Section I : Méthodologie de la recherche
empirique..........................51
Section II : Analyse et interprétation des
résultats.............................56
Conclusion :.......................................................................
66
Conclusion
Générale :.................................................................67
Bibliographie :..........................................................................71
Annexes :.......................................... ......................................79
INTRODUCTION GENERALE
Depuis quelques années les banques se sont
intéressées aux pertes associées aux risques dus à
des évènements attribuables aux personnes, aux processus, aux
systèmes et aux évènements extérieurs. Les banques
ont, en effet, accordé un intérêt très croissant
pour identifier ces pertes, pour des considérations d'ordre
réglementaire d'une part, et suite à l'occurrence des pertes
colossales subies par le secteur financier d'autre part : la Banque
Anglaise Barings vieille de 233 ans a fait faillite suite à des pertes
engendrées pour 1,3 milliards de dollars en 1996 dus à des
opérations non autorisées effectuées par un jeune dealer
à Singapour nommé Nick Leeson, la Société
Générale en France en 2007 a perdu 4,9 milliards d'euros suite
à des transactions effectuées par un de ses traders nommé
Jerôme Kerviel pour des montants dépassant les limites
autorisées....
Ces exemples montrent l'ampleur du risque de type
opérationnel et exigent des banques qu'elles le définissent, le
mesurent et le gèrent afin d'éviter les conséquences
néfastes qui peuvent en découler.
Les autorités réglementaires ont, en
réalité, depuis 1999 commencé à débattre de
la définition, l'identification, la mesure et la gestion de ce risque.
Elles ont aussi exigé des banques de mettre en place un cadre de
gestion propre au risque opérationnel. Ce cadre exige que les banques
mettent à part un capital permettant de couvrir les pertes dues au
risque opérationnel comme c'est le cas pour le risque de crédit
et le risque de marché.
Les autorités réglementaires ont, par
ailleurs, proposé plusieurs approches de mesure du risque
opérationnel mais elles ont laissé le choix aux banques de
choisir celle qui leur convient le mieux.
Le présent travail de recherche présente dans
un premier chapitre la genèse et l'historique des accords établis
par les autorités réglementaires concernant les risques
bancaires, définit le risque opérationnel et la performance vu
l'impact direct du risque de ce type sur la performance d'une banque.
Dans un second chapitre, nous nous focalisons sur les
principales approches de mesure du risque opérationnel telles que
suggérées par le Comité de Bâle II.
Enfin, dans un troisième et dernier chapitre, ce
document traite de la partie empirique et principalement de l'étude de
l'influence des risques de type opérationnel sur la rentabilité
des banque commerciales tunisiennes.
CHAPITRE I : l'APPORT DU RISQUE OPERATIONNEL ET
L'EFFICIENCE BANCAIRE
INTRODUCTION
La prise de conscience de l'importance de la maîtrise
des risques au sein de la banque est apparue suite à différentes
faillites qui se sont produites dans le secteur bancaire entre les
années 1970 et 1980. Ces faillites ont eu des répercussions non
seulement sur les actionnaires des banques mais aussi sur les milliers de
déposants et sur les autres banques au niveau national et aussi
international du fait de l'internationalisation des opérations
bancaires.
Pour éviter ces faillites ou du moins réduire
leur impact, un groupe de pays parmi les plus importants a décidé
de créer un comité qui vise à arrêter des
règles en matière des fonds propres. Une banque qui a assez de
fonds propres peut en effet faire face au remboursement de ses
créanciers même si plusieurs clients à qui elle a
accordé des crédits lui ont fait défaut ou si des
problèmes l'ont empêché d'exercer son activité
pendant plusieurs jours.
Ces règles ont été
matérialisées par le Comité de Bâle I en 1988 qui a
donné naissance à un ratio international mettant en rapport les
fonds propres réglementaires et les risques encourus appelé
« ratio Cooke ».
Ce ratio était limité au départ au
risque de crédit (défaillance d'une contrepartie sur laquelle la
banque détient une créance) et il a été
amendé en 1996 pour couvrir le risque de marché (risque de
change, risque de taux, etc...) mais cela n'a pas empêché les
banques de continuer de subir des pertes qui sont parfois énormes
(banque japonaise Daiwa en 1995, banque anglaise Barings en 1996, etc...)
Il a été donc engagé une reforme en
1999 de Bâle I qui a abouti à l'adoption par les gouverneurs des
banques centrales et les superviseurs des pays du G10 en juin 2004 de l'accord
de Bâle II.
L'apport majeur du nouvel accord consiste en la prise en
compte d'un nouveau risque dit « risque
opérationnel » au niveau du ratio de solvabilité ou
ratio Cooke, et l'introduction de la qualité de l'emprunteur au niveau
du risque de crédit.
L'objet de ce chapitre est de rappeler plus explicitement
la genèse et l'historique des accords de Bâle, définir le
« risque opérationnel » pris en compte par
Bâle II et présenter l'impact de ce risque sur la performance de
la banque.
Ce chapitre est organisé autour de trois principales
sections. La première section traite les raisons de développement
des accords Bâle I et Bâle II. La deuxième section discute
la notion de risque opérationnel instauré par Bâle II.
Enfin, la dernière section présente les objectifs
stratégiques d'une banque en présence du risque
opérationnel.
SECTION I : POURQUOI A-T-ON BESOIN DES ACCORDS DE
BALE ?
Pour savoir pourquoi l'accord de Bâle I a
été abandonné en faveur d'un nouvel accord, nous devons
tout d'abord rappeler les raisons qui ont poussé à son
établissement. Par la suite, nous le présentons et nous citons
ses avantages puis ses limites.
A cet effet, nous commençons par faire un rappel sur
l'émergence de l'assurance des services bancaires puis nous
présentons l'accord Bâle I et nous citons ses avantages et ses
limites.
1-1- Rappel sur l'émergence de l'assurance des
services bancaires :
L'activité bancaire est une activité très
sensible en raison des risques qu'elle encourt. La gestion de ces risques dans
les banques a fortement évolué au cours des dernières
années. Elle couvre tous les événements susceptibles de
créer des obstacles au bon fonctionnement de l'activité à
savoir, à titre d'exemple, si un marché risque de s'effondrer ou
si un client débiteur se trouve dans l'incapacité de rembourser
son emprunt...
C'est pourquoi, il existe dans plus de 100 pays un
contrôle spécifique des établissements de crédit
depuis que les représentants des institutions de surveillance bancaire
ont proposé une norme de fonds propres commune le 15 juillet 1988
appelée « Ratio Cooke ».
En 1930, à Bâle, en Suisse, une institution
nommée la « Banque des Règlements
Internationaux » (BRI) a été créée. La
BRI qui avait le principe d'être un organisme international de banques
centrales avait pour vocation de favoriser la coopération internationale
dans la quête de stabilité monétaire et financière,
et faisait office de banque des banques centrales.
Suite à l'expansion des activités
internationales de crédit au cours des années 1970, les
systèmes bancaires nationaux ont connu beaucoup de crises
financières sur les marchés internationaux. Pour cette
raison la BRI a constitué en 1974 le Comité des règles et
pratiques de contrôle bancaire (ou Comité de Bâle)
chargé de promouvoir la stabilité monétaire et
financière des économies nationales. Certains pays, qui ont
été des membres du Comité, ont attribué une grande
importance à cet accord parce qu'ils ont constaté que les
marchés financiers internationaux se développaient et
fonctionnaient en dehors de toute réglementation et de toute
coordination de la part des autorités de supervision
nationales.
Il est à signaler que la faillite à cette
époque de certaines banques, telles que la banque
« Herstatt » en Allemagne, la banque Franklin et la banque
« SouthEast Bank » aux Etats Unis, a été
l'un des facteurs qui ont permis la naissance de Bâle I.
Le Comité se réunit quatre fois par an et se
compose de représentants des banques centrales et des autorités
prudentielles des 13 pays suivants : Allemagne, Belgique, Canada, Espagne,
États-Unis, France, Italie, Japon, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni,
Suède et Suisse. Mais on constate actuellement que l'audience de ce
Comité est entrain de dépasser le cadre de ces Etats et à
s'étendre à de plus en plus de pays.
Les principales missions qui ont été
attribuées au Comité de Bâle peuvent être
décrites par les quatre points suivants :
· le renforcement de la sécurité et de la
fiabilité du système financier,
· l'établissement de standards minimaux en
matière de contrôle prudentiel,
· la diffusion et la promotion des meilleures pratiques
bancaires et de surveillance
· la promotion de la coopération internationale en
matière de contrôle prudentiel.
Nous pouvons rajouter que le Comité joue un rôle
de forum informel pour l'échange d'informations sur l'évolution
de la réglementation et des pratiques de surveillance à
l'échelle nationale ainsi que pour les événements actuels
dans le domaine financier.
Au début des années 1980, le Comité
de Bâle s'est inquiété du recul des coefficients de capital
des principales banques internationales alors même que ces
dernières augmentaient leurs risques, surtout en ce qui concerne les
prêts à des pays lourdement endettés. Le
Comité a donc décidé d'arrêter l'érosion des
normes en matière de capitaux propres dans les régimes bancaires
nationaux et de chercher une plus grande convergence dans la mesure de
l'adéquation des fonds propres.
Lorsqu'une banque subit des pertes sur les crédits
accordés, elle ne peut couvrir ces pertes qu'à partir de son
capital. Lorsque tout le capital est utilisé, la banque commence
à puiser sur les capitaux déposés ou qui lui ont
été prêtés et serait en état de faillite
virtuelle (il est en fait peu vraisemblable qu'on en aille jusqu'au point
où tout le capital sera consommé).
Les pays du G10 (Allemagne, Belgique, Canada, Etats - Unis,
France, Grande Bretagne, Italie, Japon, Pays Bas, Suède, Suisse) ont
reconnu qu'il était nécessaire de consolider la
solvabilité du système bancaire international et
d'éliminer l'inégalité sur le plan de la concurrence
provenant des différences nationales en matière d'exigences de
capitaux propres. C'est grâce au Comité de Bâle qu'en 1988,
un nouveau cadre d'adéquation des fonds propres, l'Accord sur les fonds
propres de Bâle, a vu le jour.
1-2- L'accord de Bâle I :
L'Accord de Bâle de 1988 a placé au centre de son
dispositif le ratio Cooke, qui implique que le ratio des fonds propres
réglementaires (au sens large) d'un établissement financier par
rapport à l'ensemble des engagements de crédit de cet
établissement ne pouvait pas être inférieur à 8% (ce
que l'on peut traduire par le fait que la banque doit financer chaque 100
unités monétaires de crédit par un minimum de 8
unités en fonds propres et un maximum de 92 unités au moyen de
ses autres sources de financement tels que les dépôts, les
emprunts, le financement interbancaire, etc...).
Le ratio Cooke, qui tient le nom de
« Peter William Cooke » (un directeur de la
banque d'Angleterre), est un ratio de solvabilité bancaire, qui fixe une
limite à l'encours pondéré des prêts accordés
par un établissement financier en fonction des capitaux propres de la
banque. Ce ratio permet de subordonner les concours bancaires au respect d'une
norme de rentabilité financière, dans la mesure où la
banque doit respecter un rapport minimum entre ses fonds propres et le niveau
de ses engagements.
De ce fait, les établissements de crédit sont
tenus de respecter en permanence un ratio de solvabilité au moins
égal à 8%.
La bonne application de ce ratio permet aux banques de faire
face aux impondérables tels que le retournement de la conjoncture
et l'augmentation des impayés de la part de ménages moins
solvables, les retraits soudains aux guichets de la banque, etc....
Ratio Cooke : _Fonds propres
nets = 8 %
Risques encourus
L'accord définissait par ailleurs ce qu'il fallait
considérer comme fonds propres réglementaires et ce qu'il fallait
considérer comme l'ensemble des engagements de crédit.
-Fonds propres réglementaires :
Les fonds propres réglementaires se composent de 3
catégories :
· fonds propres de base ou noyau
dur : ils comprennent le capital et les réserves et
doivent représenter au moins 4% des risques pondérés de la
banque.
· Fonds propres
complémentaires : ils regroupent les quasi-fonds
propres comme les titres assimilés, les dettes subordonnées et
certaines provisions.
· Les fonds propres
sur-complémentaires : c'est un concept de fonds
propres qui a été crée par le Comité de Bâle
en 1996, afin de permettre aux banques de faire face à certains risques
de marché en émettant des dettes à court terme dont
l'échéance doit être au moins égale à deux
ans.
Ces fonds qui sont désignés par l'Accord de
Bâle comme fonds propres de catégorie 3 ne sont autorisés
que pour couvrir les risques de marché liés aux titres et moyens
de financement négociables générateurs
d'intérêt, ainsi que les devises et les marchandises.
-Engagements de
crédit
L'ensemble des engagements de crédit de la banque
était visé, avec toutefois certains aménagements
consistant en la pondération à des valeurs inférieures
à 100% de certains crédits, selon la qualité du
crédit ou de la contrepartie. Ainsi, certains crédits
étaient pondérés à 50% (crédits garantis par
une hypothèque), d'autres à 20% (contrepartie bancaire, organisme
international ou Etat non OCDE) et d'autres à 0% (contrepartie = Etat
OCDE).
Certains engagements, tels que les engagements à moins
d'un an, n'étaient pas repris dans les engagements de crédit.
Depuis 1988, ce dispositif d'adéquation des fonds
propres est mis en place progressivement non seulement dans les pays membres,
mais également dans plusieurs autres pays où les banques sont
actives sur les marchés internationaux. En septembre 1993, une
déclaration confirmait que toutes les banques des pays du G10 ayant des
activités bancaires internationales importantes se conformaient aux
exigences minimales de l'Accord de 1988.
1-2-1- avantages de l'accord Bâle
I :
L'accord Bâle I présentait plusieurs avantages
dont principalement le fait d'être le premier accord mis en place ayant
pour objectif le renforcement de la solidité et de la stabilité
du système bancaire international. Il est aussi à l'origine de
l'institution d'un ratio simple à calculer et facile à mettre en
place qui permettait d'éviter des conséquences fâcheuses
pour les banques et pour la communauté internationale.
En plus la généralisation dudit ratio et son
adoption par plus de 100 pays dans le monde ont été
derrière l'uniformisation des règles prudentielles et
l'harmonisation des règles de concurrence entre les banques à
l'échelle internationale
1-2-2 limites de l'accord Bâle
I :
Bâle I n'est pas une autorité supranationale et
ses conclusions n'ont pas une force exécutoire. Il édictait des
normes et des règles de caractère général et laisse
le choix à chaque autorité de supervision nationale de mettre en
oeuvre ces dispositions selon le dispositif qu'elle juge adéquat.
En plus, l'estimation du ratio proposé par le
comité (Ratio Cooke) passe par une étude qui ne donne pas
importance au type d'emprunteur mais se base sur la rentabilité du
projet sujet du financement.
En outre, Bâle I ciblait exclusivement le risque de
crédit ce qui laisse à craindre qu'en ne tenant pas compte des
autres types de risque, la pondération établie ne reflète
pas fidèlement les risques que prenaient en fait les banques. Pour cette
raison le Comité de Bâle a décidé en janvier 1996
de modifier l'Accord pour incorporer le risque de marché dans la
pondération des catégories d'actif, mais cela reste toujours
insuffisant pour la prise en compte des risques courus par les banques.
En effet il a été remarqué que même
avec l'incorporation du risque de marché, les banques continuent de
subir des pertes importantes. Le Comité de Bâle a donc vu
nécessaire qu'il faut développer l'accord pour renforcer et
maintenir l'équilibre du système bancaire. Il a ainsi
engagé à cet effet une reforme qui a abouti pour la
première fois dans l'histoire de la régulation bancaire, à
la prise en compte du risque opérationnel.
Ce risque a été défini comme
étant l'ensemble des pertes directes et indirectes pouvant
résulter d'une large gamme d'éventualités
défavorables, par le simple fait de mener une opération bancaire.
Ce risque doit être non seulement identifié, mais aussi
mesuré, pour aboutir à un capital réglementaire (BIS,
2003a) et géré, pour satisfaire au règlement de bonnes
pratiques (BIS, 2003b).
SECTION II : L'APPORT DE LA NOUVELLE
REGLEMENTATION BALE II : LE RISQUE OPERATIONNEL
Le consensus sur un nouvel accord, Bâle II, s'explique
essentiellement par le croisement d'intérêts communs des
autorités de supervision bancaire et des banques.
Pour les autorités bancaires, l'objectif premier de
cette réforme est d'encourager les établissements financiers
à améliorer leur capacité de mesure, de gestion et de
couverture de leurs risques afin de préserver leur solvabilité et
ainsi renforcer la stabilité financière.
Pour les banques, cette réforme constitue
l'opportunité de se doter des meilleurs systèmes de gestion des
risques afin d'accroître leur compétitivité et
d'améliorer leurs résultats.
En alignant les nouvelles exigences de fonds propres sur les
meilleures pratiques de gestion des établissements de crédit, le
comité de Bâle ne pouvait rendre le nouvel accord que plus
sensible aux risques. Ce nouvel accord de Bâle a pris en compte les 3
grands types de risques auxquels sont confrontés les
établissements bancaires :
a -Le risque de crédit :
déjà pris en compte dans le ratio Cooke, correspond au risque de
défaut de la contrepartie à laquelle un prêt a
été accordé ;
b -Le risque de marché : pris en
compte par les réglementations postérieures au ratio Cooke,
couvre dans le cadre des opérations de marché le risque de taux,
le risque de change et le risque sur actions:
? Le risque de taux est le
risque que fait courir l'évolution des taux d'intérêt au
porteur d'une créance ou d'une dette entre la date d'un engagement et
celle du règlement.
? Le risque de change est un
risque qui provient des variations des cours des devises dans lesquelles est
investi un actif par rapport à une monnaie de référence
entre la date de l'engagement et celle du règlement. Ce risque
résulte principalement d'investissements réalisés à
l'étranger ou d'opérations financières en devises comme
les prêts ou emprunts libellés en monnaies
étrangères ou l'achat de titres sur une bourse
étrangère.
? Le risque sur actions est celui
que fait courir au détenteur d'un portefeuille actions les fluctuations
au niveau des cours des actions.
c -Le risque opérationnel : constitue
l'une des principales novations du nouvel accord Bâle II. En effet
jusqu'ici on ne s'intéressait qu'aux deux risques de crédit et
de change. Or il a été constaté que les banques
subissaient des pertes importantes dues à divers autres
évènements tels que la fraude aussi bien interne qu' externe, les
pratiques en matière d'emploi et de sûreté du lieu de
travail, les procédures de gestion, les dommages aux biens corporels,
les perturbations des processus métiers et les pannes des
systèmes, la mauvaise exécution des opérations et la
défaillance des contrôles des processus etc...
Il a été donc tenu compte de ces divers
événements lors de l'élaboration de Bâle II et il
leur a été donné une très grande importance et
insérés sous le vocable « risque
opérationnel ».
2-1- Définitions du risque
opérationnel :
La définition du risque opérationnel constitue
la première étape dans la mise en oeuvre d'une stratégie
de gestion de ce risque. En effet, un risque doit être connu et
identifié pour qu'il soit appréhendé et
géré.
En fait, il n'y a pas une définition unique du risque
opérationnel qui fait l'unanimité de tous mais plutôt
plusieurs :
- une définition parue dans le bulletin n° 283 de
septembre 1994 de la Commission des Opérations de Bourse de France
considère que le risque opérationnel est « un
risque qu'une firme subisse par suite d'une erreur humaine ou de
défaillances des systèmes ou des contrôles ».
- une autre donnée par le Bureau de Surintendant des
Institutions Financières du Canada ajoute la malhonnêteté
et les catastrophes naturelles. Ce bureau énonce dans son document
intitulé cadre de surveillance à compter de 1999 que
« le risque opérationnel est attribuable aux
problèmes liés à la prestation de service ou à la
fourniture de produits. Il est attribuable aux lacunes ou aux
déficiences des contrôles ou des processus internes, aux
défaillances d'ordre technologique, aux erreurs humaines, à la
malhonnêteté et aux catastrophes naturelles. »
- une troisième, citée par Bertille Antoine
dans un rapport de stage auprès de la Banque Lorraine du Canada à
Montréal effectué en 2002, pour l'obtention du grade de
Maître es-Sciences en Finance Mathématique et Computationnelle
portant sur « la valeur exposée au risque à long terme,
appliquée au risque de marché » considère
que les risques opérationnels sont les risques « autres
que les risques de marché et du crédit ».
- une quatrième mentionnée dans le même
rapport considère que les risques opérationnels sont
« des risques qui proviennent des opérations ».
Ces définitions et plusieurs autres telles que celles
présentées par J.L.King en 2001, Wharton Kuritzkes en 2002, et
Vanini en 2004 , cités dans un document établi par Jezzini
Mohamed, doctorant à l'Université d'Avignon et des Pays de
Vaucluse paru sur Internet en janvier 2005 n'ont pas été
totalement suivies par les banquiers. Ces derniers reconnaissent la
définition, présentée par le Comité de Bâle
dans son second document de septembre 2001, qu'ils considèrent comme
claire et applicable.
Le Comité de Bâle avait défini dans un
premier temps (document de janvier 2001) les risques opérationnels comme
« des risques de pertes directes et
indirectes résultant de l'inadéquation ou de la
défaillance de procédures, de personnes et de systèmes ou
résultant d'événements
extérieurs ». Puis, à la suite des
critiques qui lui ont été adressées concernant les pertes
indirectes qui posent des problèmes de définition et de mesure,
le Comité de Bâle avait remplacé cette définition
par « Le risque opérationnel se
définit comme le risque de perte résultant de carences ou de
défaillances attribuables à des procédures, personnes et
systèmes internes ou à des événements
extérieures (document de septembre 2001).
Cette définition inclut le risque
juridique, mais exclut le risque stratégique et d'atteinte à la
réputation.
Le risque juridique résulte de l'application
imprévisible d'une loi ou d'une réglementation, voire
de l'impossibilité d'exécuter un contrat. Il réside dans
la possibilité que des procès, des jugements
défavorables ou l'impossibilité d'un droit perturbent ou
compromettent les opérations ou la situation d'un
établissement.
Quant aux risques stratégiques et d'atteinte à
la réputation, ils sont considérés comme étant
respectivement un risque de perte résultant d'une mauvaise
décision stratégique et un risque de perte résultant d'une
atteinte à la réputation de l'institution.
Nous retiendrons, dans la suite de notre travail, la
définition du Comité de Bâle ainsi que ses exigences pour
la gestion du risque opérationnel.
2-2- Les sources du risque
opérationnel :
Selon la définition communément admise par
« Bâle II », le risque opérationnel peut
être capté au niveau des quatre cibles suivantes :
système d'information, processus, personnel de la banque,
évènements extérieurs.
a- risques liés au système
d'information : défaillance matérielle suite à
l'indisponibilité soit provisoire ou prolongée des moyens
(installations immobilières, matériels, systèmes
informatiques ou dispositifs techniques...) nécessaires à
l'accomplissement des transactions habituelles et à l'exercice de
l'activité telles que pannes informatiques résultant d'une
défaillance technique ou d'un acte de malveillance ; panne d'un
réseau externe de télétransmission rendant temporairement
impossible la transmission d' ordres sur un marché financier;
système de négociation ou de règlement de place en
défaut ou débordé ; bogue logiciel et obsolescence
des technologies (matériel, langages de programmation,...) etc....
b- risques liés aux processus :
non respect des procédures ; erreurs provenant de l'enregistrement
des opérations, de la saisie, des rapprochements et des confirmations
tels qu'un double encaissement de chèque, un crédit porté
au compte d'un tiers et non de celui du bénéficiaire, un
versement du montant d'un crédit avant la prise effective de la garantie
prévue, un dépassement des limites et autorisations pour la
réalisation d'une opération, etc....
c- risques liés aux personnes :
ces risques sont naît du fait que les exigences attendues des moyens
humains (exigence de compétence et de disponibilité, exigence de
déontologie...) ne soient pas satisfaites. Il peut être lié
à l'absentéisme, la fraude, l'incapacité d'assurer la
relève sur les postes clés.
Ces risques peuvent être involontaires ou naître
d'une intention délibérée, résultant souvent d'une
intention frauduleuse.
Les erreurs « involontaires » sont souvent
coûteuses et leur prévention comme leur détection
précoce dépendent de la qualité du personnel, de sa
vigilance, de ses capacités d'adaptation aux évolutions
techniques et aussi de la technicité des opérations à
traiter et de la qualité du matériel et de la logistique
utilisés.
Quant aux « risques volontaires », ils
vont de la simple inobservation des règles de prudence, du conflit
d'intérêts entre opérations pour son propre compte et
opérations pour le compte de l'établissement ou du client,
jusqu'à la malveillance et la réalisation d'opérations
carrément frauduleuses.
d- risques liés aux évènements
extérieurs: Ces risques peuvent être à
l'origine de risques politiques, catastrophes naturelles, environnement
réglementaire, etc...
Figure 1: les composantes du
risque opérationnel
_____________________________________________________
2-3- Typologie proposée par le
Comité de Bâle pour le risque
opérationnel :
Le comité de Bâle II a adopté une
classification assez précise des différents types de risques
opérationnels et des lignes d'activités qui peuvent les
générer. Cette classification institue sept catégories
d'évènements qui constituent les causes principales des pertes
opérationnelles. Il s'agit des sept catégories
d'événements suivants :
a- Fraudes internes : pertes dues
à des actes visant à frauder, détourner des biens ou
à tourner des règlements, la législation ou la politique
de l'entreprise impliquant au moins une partie interne à l'entreprise
par exemple, une transaction non enregistrée intentionnellement, un vol
commis par un employé, un délit d'initié d'un
employé opérant pour son propre compte, la fourniture des
informations inexactes sur les positions etc....
b- Fraudes externes : pertes dues
à des actes visant à frauder, détourner des biens ou
à tourner des règlements de la part d'un tiers, par exemple un
hold-up, de la contrefaçon, du piratage informatique, du vol
d'informations, etc....
c- Pratiques en matière d'emploi et de
sécurité sur le lieu de travail : pertes
résultant d'actes non conformes à la législation ou aux
conventions relatives à l'emploi, la santé ou la
sécurité, de demandes d'indemnisation ou d'atteinte à
l'égalité ou actes de discrimination, par exemple la demande
d'indemnisation des travailleurs, la violation des règles sur la
santé et sur la sécurité des employés, sur les
activités de travail, les plaintes pour discrimination et
responsabilité civile en général etc.....
d- Client, produits et pratiques
commerciales : pertes résultant d'un manquement non -
intentionnel ou dû à la négligence, à une obligation
professionnelle envers des clients spécifiques, ou de la nature ou de la
conception d'un produit par exemple la violation du devoir fiduciaire,
l'utilisation frauduleuses d'informations confidentielles sur la
clientèle, l'exécution d'opérations interdites sur les
comptes de la Banque, le blanchiment d'argent, la vente de produits non
autorisés etc....
e- Dommages aux actifs corporels :
destruction ou dommages résultant d'une catastrophe naturelle ou
d'autres sinistres par exemple, des actes de terrorisme, du vandalisme, des
séismes, des incendies et des inondations etc....
f- Dysfonctionnement de l'activité et des
systèmes : pertes résultant du dysfonctionnement de
l'activité ou des systèmes (informatique et télé-
communication) par exemple une panne de matériel et de logiciel
informatique, des problèmes de télécommunications et des
pannes d'électricité ou issues des services sous traités
etc.....
g- Exécution, livraison et gestion des
processus : pertes résultant d'un problème dans le
traitement d'une transaction ou dans la gestion des processus ou de relation
avec les contreparties commerciales et fournisseurs par exemple, une erreur
d'enregistrement des données, un non respect des dates limites, des
lacunes dans la documentation juridique, des défaillances dans la
gestion des sûretés, des erreurs d'accès aux comptes de la
clientèle, des conflits avec des fournisseurs ou des sous-traitants
etc....
A part les évènements précités,
le Comité de Bâle II a défini les lignes
d'activités où se produit la perte opérationnelle.
2-4- Les métiers de la banque
générant le risque opérationnel
Le Comité de Bâle II a estimé que le type
d'activité où s'est produite la perte a une grande importance. A
cet effet, il mène une étude auprès d'une trentaine de
Banque qui conduit à mettre en lumière les résultats des
collectes d'informations sur des incidents dans la catégorie du risque
opérationnel, par type d'activité ou « ligne de
métier ».
Ces lignes de métier telles que citées dans
l'annexe 6 du CP3 de l'accord de Bâle II sont les suivantes 1(*) :
L1- financement des entreprises :
financement des entreprises, des collectivités locales et de
l'administration publique ; banques d'affaires et service et conseil.
L2- négociation et vente :
ventes, tenue de marché, vente d'action, positions pour compte propre et
trésorerie.
L 3- banque de détail :
banque de détail, banque privée et cartes
L4- banque commerciale : assure le
financement des exportations et du commerce ; affacturage ;
crédit bail et prêts...
L5- paiements et règlements :
pour la clientèle extérieure ; transfert de fond,
compensation et règlement...
L6- fonctions d'agent : conservation,
prestation d'agent aux entreprises et service de fiducie aux entreprises
L7- gestion d'actif : la gestion des
portefeuilles discrétionnaire et non discrétionnaire
L8- courtage de détail : courtage
pour le compte de la clientèle de détail
SECTION III : LA BANQUE ET LE RISQUE
OPERATIONNEL
3-1- Rappel sur les objectifs d'une
banque :
Un objectif est défini comme étant un
résultat final escompté qu'une banque désire atteindre.
La banque a des objectifs opérationnels, des objectifs
tactiques et des objectifs stratégiques.
3-1-1- les objectifs
opérationnels :
Il s'agit d'objectifs très spécifiques de court
terme et définis en termes quantitatifs. Ils sont établis par les
cadres au bas de la hiérarchie et sont reliés aux objectifs
tactiques. Parmi ces objectifs, nous citons à titre d'exemple celui
relatif à la réduction des plaintes de la clientèle de 4%
et celui de recrutement de 30 agents nouveaux dans les nouvelles agences.
3-1-2- les objectifs
tactiques :
Ces objectifs sont généralement établis
par les gestionnaires intermédiaires dans l'organisation, et concernent
le moyen terme (de 2 à 5 ans), par exemple l'augmentation des parts
de marché de 30% par l'ouverture de nouvelles agences, la
réduction des charges d'exploitation etc....
Ces objectifs proviennent de divers services et permettent
d'atteindre les objectifs stratégiques.
3-1-3- les objectifs
stratégiques :
Ces objectifs émanent de la haute direction de la
banque et la concerne globalement. Ces Objectifs sont
généralement des objectifs à long terme (de 5 ans et
plus). Ils concernent, par exemple, l'accroissement de la
compétitivité de la banque à l'échelle nationale et
internationale, la diversification de la gamme de produits, la
réduction des charges par rapport aux principaux concurrents, le
bénéfice d'une plus grande notoriété auprès
des clients etc....
Ces objectifs reflètent les stratégies
définies par les dirigeants et qui englobent le plus souvent, la
croissance, la diversification, la fusion, l'intégration et la
rentabilité, c'est-à-dire, en d'autres termes tout ce qui
concerne la performance de la banque.
3-2- Définition du concept de la
performance :
Des sites Internet examinés1(*) il ressort que le terme
« performance » en Français a été
introduit dans la langue française par le biais des courses de chevaux.
Il s'agit d'un « mot anglais employé dans la langue du
turf pour indiquer le tableau des épreuves subies dans l'hippodrome par
un cheval de course » et qui est de nos jours utilisé
chaque fois qu'on parle d'exploit, d'une réussite exceptionnelle, d'un
coup de maître... aussi bien en sport, qu'en divers autres domaines
(études, recherche, gestion, art, etc...)
3-2-1-
Définitions de la performance bancaire :
Au niveau des banques et d'une façon
générale au niveau des entreprises nous avons rencontré
plusieurs définitions du terme « performance » qui
renvoient toutes au résultat, au succès, à l'action et
à la capacité.
Parmi ces définitions nous citons celles de :
?Pierre d'Elbée qui dans un article paru sur Internet a
défini la performance comme « l'art d'obtenir des
meilleurs resultats2(*) »
?Albanes (1978) qui définit la performance comme
« la raison des postes de gestion ; elle implique
l'efficience et l'efficacité ».
?Miles (1986) qui la définit comme « la
capacité de l'organisation à réaliser une satisfaction
minimale des attentes de sa clientèle
stratégique ».
?Marchesnay (1991) qui la définit comme le
degré de réalisation du but recherché et qui indique que
l'analyse des buts fait apparaître trois mesures de la
performance qui sont l'efficacité, l'efficience et
l'effectivité :
? l'efficacité constitue le
résultat obtenu par rapport au niveau du but recherché
? L'efficience signifie le résultat
obtenu par rapport aux moyens mis en oeuvre
? L'effectivité correspond au
niveau de satisfaction obtenu par rapport au résultat obtenu
? Chandler (1992) qui la définit comme étant
une association entre l'efficacité fonctionnelle et
l'efficacité stratégique et qui précise que
l'efficacité fonctionnelle consiste à améliorer les
produits, les achats, les processus de production, la fonction marketing et les
relations humaines au sein de l'entreprise et l'efficacité
stratégique consiste à devancer les concurrents en se
positionnant sur un marché en croissance ou en se retirant d'un
marché en phase de déclin.
? Bourguignon (1998) qui définit la performance
à partir de trois sens généraux : la performance
résultat, la performance action et la performance succès. La
performance résultat est mesurée en comparant le résultat
obtenu à l'objectif fixé à partir de critères tels
que la rentabilité, la profitabilité, la productivité, le
rendement des actifs et l'efficacité. La performance action est
appréhendée à partir des moyens, des processus, des
compétences, et des qualités mises en oeuvre pour atteindre ces
résultats. Quant à la performance succès elle est fonction
des représentations de la réussite et varie en fonction des
représentations que s'en font les acteurs, et de manière plus
générale l'organisation toute entière.
Ces
définitions ne sont pas en fait trop différentes parce qu'elles
montrent que la performance est associée à l'efficacité et
à l'efficience. L'efficacité est le rapport entre les
résultats obtenus et les objectifs fixés et l'efficience est le
rapport entre les moyens et les efforts déployés ainsi que les
résultats obtenus. A ce sujet Mahdi Movahedkhah, Pascal Barillot et
Daniel Thiel dans le cadre d'une communication parue sur internet1(*) ont écrit que
« la performance regroupe plusieurs dimensions et qu'à
partir des deux principaux critères d'appréciation qui sont
l'efficacité et l'efficience une classification de ces dimensions peut
être réalisée. Le succès (ou la réussite),
la compétitivité, les facteurs clés de succès
constituent les dimensions principales d'appréciation de
l'efficacité ; la productivité, les coûts, le
rendement et la rentabilité, celles de l'efficience ».
Toutefois, celle qui pourrait être adoptée est
celle de Bourguignon qui parait être la plus complète et qui
définit la performance à partir de la performance
résultat, de la performance action et de la performance succès
3-2-2- La performance financière
d'inspiration comptable
La performance des entreprises, dont les banques, a
été traditionnellement associée aux résultats
financiers ( St-Pierre et al., 2005). Des années 1920 jusqu'aux
années 1980, la mesure du rendement sur les fonds propres et d'autres
ratios financiers ont été les indicateurs de prédilection
de la performance des entreprises (Ampuero et al, 1998). Mais, à partir
des années 1980, certains auteurs ont commencé à critiquer
les modèles comptables de mesure de la performance (Gomes et al,
2004 ; Kennerley et Neely, 2003 ; Said, HassabElnaby et Wiver,
2003 ; Medori et Steeple, 2000 etc...). On reproche aux mesures issues des
états financiers le fait qu'elles soient historiques et offrent peu
d'indications sur la performance future, ne prenant pas compte des
éléments intangibles de la valeur d'une entreprise et ne sont pas
liées à la stratégie poursuivie par les dirigeants
(Kennerley et Neely, 2003 ; Ittner et al, 2003 ; Kaplan et Norton,
2001).
En dépit de ces critiques et de la recherche de
critères non financiers pour expliquer et mesurer la performance, encore
aujourd'hui, les ratios financiers demeurent des indicateurs clés de la
performance dans plusieurs organisations, dont les entreprises (Santin et Van
Caillie, 2006).
Parmi les critères d'appréciation de la
performance financière faisant intervenir les données comptables
Claire Faverjon et Alain Marion de l'Université de Lyon1(*) et Alain Lambert du Sénat
Français2(*) ont
énuméré plusieurs dans deux documents publiés sur
Internet dont les plus importants et qui apparaissent souvent dans la
littérature sont le Return On Equity (ROE) et le Return On
Assets (ROA).
a- Le Return On Equity (ou coefficient de
rentabilité) :
Il s'agit du rapport entre le résultat net et les
fonds propres (capital, réserves et éléments
assimilés, report à nouveau).
ROE = Résultat Net / Fonds propres (1)
Ce concept intéresse particulièrement les
actionnaires parce qu'il met en évidence le rendement de leur
investissement.
b- Le Return On Assets (ou coefficient de
rendement) :
le Return On Assets (ROA) se calcule en divisant le
résultat net par le total de l'actif du bilan
ROA = Résultat Net / Total
actif (2)
Le résultat après impôt traduit
l'enrichissement ou l'appauvrissement de l'entreprise au cours de l'exercice
considéré ; il relève donc d'un concept patrimonial
et non de trésorerie. Ce résultat net peut donc être
distribué sous forme de dividendes, ou mis en réserves (et
augmenter ainsi le montant des capitaux propres de l'entreprise)
Ces mesures ROE et ROA sont bien évidemment
soumises aux critiques classiques inhérentes aux mesures comptables de
performance.
En effet, ces mesures ne permettent pas de comparaison
internationale fiable dans le sens où les référentiels
comptables diffèrent encore d'un pays à l'autre. D'autre part,
ces mesures ne permettent pas d'intégrer la valeur des
éléments intangibles (Chakravarthy (1986)). Enfin, la mesure de
la performance par le rendement comptable est court-termiste. D'où, on
ne tient pas compte du risque de l'actionnaire alors que cet
élément est fondamental dans l'évaluation de tout
rendement.
La difficulté de fixer une définition
universelle du concept de performance existe toujours, mais les recherches qui
s'articulent autour de ce concept le rendent plus claire et
compréhensible. De ce fait, on peut aller plus loin que la
définition exacte du terme, jusqu'à l'identification des facteurs
qui déterminent et affectent, que ce soit positivement ou
négativement, la performance essentiellement bancaire.
CONCLUSION
La gestion des risques opérationnels est très
récente dans les banques. Celles-ci ne se sont
intéressées à ce type de risque que depuis quelques
années suite aux diverses catastrophes qui se sont produites dans le
domaine financier et bancaire.
Dans ce chapitre, nous avons essayé d'examiner les
définitions et types des risques définis par les
théoriciens et principalement par le Comité de Bâle puis
compte tenu du lien étroit entre les risques et la rentabilité
nous avons essayé de définir la performance au niveau des
banques. Il s'agit donc d'un chapitre qui a pour objet principalement de mieux
connaître les risques opérationnels et mieux connaître la
performance bancaire compte tenu du lien entre la performance et les
risques.
CHAPITRE II : ANALYSE CRITIQUE DE LA
LITTERATURE EMPIRIQUE DU RISQUE OPERATIONNEL
INTRODUCTION
Après avoir défini le périmètre du
risque opérationnel, il faut identifier les événements
à l'origine de ce risque. Cette identification s'effectue selon une
démarche structurée principalement selon une démarche de
type bottom-up ou de type top-down.
Cette identification s'accompagne de l'établissement
d'une cartographie définissant les impacts des risques, les facteurs qui
les déclenchent ainsi que les facteurs qui déterminent leur
envergure.
Bâle II a adopté une classification des risques
qui institue sept catégories d'événement formant les
causes principales des pertes et a proposé trois Approches de mesure de
l'impact des risques opérationnelles.
La première section de ce chapitre traitera de
l'identification des risques et des outils adéquats permettant cette
identification.
Quant à la deuxième section, elle sera
consacrée aux modalités de mesures quantitatives du risque
opérationnel telles que définies par le Comité de
Bâle.
SECTION I : IDENTIFICATION DU RISQUE
OPERATIONNEL.
L'identification du risque est la première chose par
laquelle il faut commencer pour développer un contrôle et un
suivi viable du risque opérationnel.
En effet, pour pouvoir mettre en place un système
viable de gestion du risque opérationnel, il est tout d'abord
nécessaire d'identifier les facteurs internes du risque
opérationnel (la structure de la banque, nature de ses activités,
la qualité de ses ressources humaines, les modifications de
l'organisation et le taux de rotation du personnel) et externes (comme les
évolutions du secteur bancaire et les progrès technologiques) qui
pourraient empêcher la banque d'atteindre ses objectifs.
Cette identification des événements de risque
suit une démarche structurée, basée sur la
compréhension et l'analyse des processus opérationnels de la
banque, de ses produits et de ses systèmes. Elle peut s'effectuer de
différentes manières mais les deux grands types d'identification
utilisés sont l'identification bottom-up et l'identification
top-down.
· Identification bottom-up :
l'identification est effectuée ici de manière relativement libre
et ouverte par les personnes les plus proches de l'activité. Il s'agit
donc d'effectuer une remontée des risques du terrain vers les personnes
en charge de l'élaboration de la cartographie.
Ce type d'identification se fait généralement
par l'intermédiaire d'interviews. Il est souvent souhaitable d'utiliser
une grille déterminée à l'avance pour s'assurer que tous
les types de risques possibles ont bien été évoqués
au cours de l'interview.
· Identification top-down :
l'identification des risques est dans ce cas effectuée de manière
plus fermée c'est à dire au moyen d'un questionnaire de type QCM
par opposition à une identification ouverte par interviews. Le sujet
ciblé peut permettre ici l'élaboration de questionnaires
relativement exhaustifs par les personnes en charge de l'élaboration de
la cartographie. Ce processus permet ainsi de descendre chercher l'information
au lieu que l'information monte vers les personnes chargées de
l'établissement de la cartographie.
A l'issue d'une bonne évaluation, la banque disposera
pour l'ensemble de ses processus et de ses produits d'un inventaire des
événements de risques, ainsi que d'une bonne compréhension
des facteurs de risques associés.
1-1- Outils d'identification du risque
opérationnel.
Le Comité de Bâle II a proposé plusieurs
outils qui peuvent être utilisés par la banque pour identifier et
évaluer ses risques opérationnels.
1-1-1- Cartographie des
risques.
La cartographie des risques permet de définir de
manière approfondie les impacts potentiels du risque, les facteurs qui
déclenchent la survenance du risque ainsi que les facteurs qui
déterminent l'envergure du dommage. Cette phase est une étape
clé, car elle détermine sensiblement la nature des incidents qui
seront collectés et donc suivis par la suite. Elle permettra
également de définir une nomenclature des risques valables pour
l'ensemble de l'organisation, cadre indispensable à une collecte
efficace et homogène des incidents.
Cet exercice peut être décrit par les phases
suivantes :
1) Décomposer en activités chaque processus
supportant des risques opérationnels : Cette étape consiste
à diviser les différents processus élémentaires de
la banque en sous processus, voire d'affiner cette division en dressant une
liste des différentes fonctions au sein de chaque département de
la banque.
2) Pour chaque activité, recenser les risques
associés c'est à dire faire l'inventaire des
différents facteurs du risque opérationnel auxquels les
métiers de la banque peuvent être exposés (recensement des
litiges clients, des pertes financières dues à des
dédommagements, des rectifications d'erreurs, des discontinuités
de services, des délais anormaux de traitement d'opérations
clientèles...)
3) Pour chaque risque, coter les pertes et leur
probabilité d'occurrence c'est à dire évaluer le
risque en fonction de sa probabilité d'occurrence (fréquence)
et en fonction de la perte encourue en cas de sa réalisation
(sévérité).
4) Matricer les risques sur les axes fréquence et
préjudice : il s'agit d'un graphe à deux dimension, la
sévérité et la fréquence. La matrice est
divisée en zones selon le niveau de risque et la nécessité
des contrôles.
5)
Déterminer « visuellement », à partir de
la matrice, les risques significatifs (c'est à dire ceux que l'on
décide de recueillir dans l'outil de collecte).
A titre d'exemple, le schéma ci-dessous illustre les
phases de l'exercice de cartographie dans le cadre de l'activité
« banque de particuliers » pour le processus
« octroi de crédit immobilier » :
Figure 2 : phases de l'exercice de
cartographie dans le cadre de l'activité « banque de
dépôt » - (Source :
sia-conseil)
Il s'agit donc d'un processus dans lequel des fonctions
organisationnelles sont portées sur une carte par type de
risque selon la gravité et la fréquence de ce dernier.
La gravité est définie par les décideurs selon ce
qu'ils entendent par « grave ». Sont graves,
une perte financière, humaine, des dégâts
environnementaux,sanitaires....
La cartographie des risques se décline en quatre grandes
catégories :
§ Risques de fréquence et de
gravité faibles : Ce sont des risques qui se
réalisent rarement et dont l'impact est limité même s'ils
se réalisent. L'organisation peut vivre avec ces risques, nous parlerons
de risques mineurs.
§ Risques de fréquence faible et de
gravité élevée : ce sont des
événements qui se produisent rarement mais dont les
conséquences sont significatives lorsqu'ils se produisent. En raison de
leur faible fréquence il est difficile de prévoir et d'anticiper
leur survenance. La concrétisation du risque entraîne des
conséquences pouvant affecter sérieusement l'activité de
l'organisation, le redémarrage nécessite l'injection de capitaux
extérieurs. Cette deuxième catégorie et
dénommée risques catastrophiques
§ Risque de fréquence élevée
et de gravité faible : ces événements se
produisent assez régulièrement mais leurs conséquences
sont relativement faibles, le risque est généralement
prévisible.
§ Risques de fréquence et de
gravité élevées : les
évènements se produisent fréquemment et leurs
conséquences sont à chaque fois significatives. Dans ce cas la
banque n'est pas viable parce qu'elle est en situation de perte permanente et
il y a un problème soit dans le fonctionnement même de la banque
soit dans l'évaluation des enjeux.
Figure 3 : segmentation des risques selon la
fréquence et la sévérité
(Source
e-convergence)
___________________________________________________________________
La conception d'une cartographie de risque est un travail
complexe et délicat et nécessite l'effort pour la collecte des
données internes et la constitution d'une base de données des
pertes recensées dont la mise à jour est indispensable pour le
suivi de l'évolution des anciens risques et la prise en
considération des nouveaux. En effet c'est à partir de cette base
qu'il sera possible plus tard de quantifier le risque, de le distribuer et
d'analyser les impacts de telle ou telle mesure prise.
1-1-2- Les indicateurs de
risque.
La cartographie représente un support de base pour la
mise en place des indicateurs de risque, de types statistiques
et souvent financiers, qui fournissent un aperçu de la position de la
banque relativement au risque et qui sont revus périodiquement.
Ces indicateurs sont de deux types, des indicateurs-
clés de risques ( key risks indicators) spécifiques
à chaque activité et constituent des indices de perte ou de
danger à venir et des indicateurs-clés de performances
(key performance indicators) qui constituent des mesures d'évaluation de
la qualité d'une activité.
Chaque activité disposera de son propre ensemble
d'indicateurs, spécifique à la nature des tâches
effectuées, au mode d'organisation des fonctions, au niveau
d'automatisation des opérations, au niveau des flux financiers
impliqués ou de la législation en vigueur.
Il n'existe pas de liste standard d'indicateurs de risque et
de performances pour l'ensemble des institutions bancaires mais on peut citer
les indicateurs de risque suivants :
· Ressources humaines : rotation du personnel,
pourcentage d'employés intérimaires, plaintes de la
clientèle ...
· Système : interruption du système,
tentative d'intrusion informatique...
· Traitement et procédures : corrections
d'écritures, plaintes et contestations...
· Indicateurs d'alerte, liés aux facteurs de
risque : volumétrie, turnover des équipes, ...
· Indicateurs de risques avérés,
liés aux conséquences : nombre d'erreurs, de sinistres ou de
litiges, durées d'indisponibilité des systèmes, nombre de
tentatives d'intrusion, d'incidents ...
· Indicateurs de coûts/ressources : le niveau
de ressources allouées au contrôle des risques
opérationnels, Budget "sécurité"
· Indicateurs de pertes : pertes financières
liées aux incidents, aux erreurs, dédommagements
clientèle...
SECTION II : LES MESURES REGLEMENTAIRES DU RISQUE
OPERATIONNEL SELON BALE II
La mesure du risque opérationnel correspond à
une valeur en risque, similaire dans son principe à celle
calculée dans les domaines du risque de marché et du risque de
crédit. Elle doit couvrir à la fois les pertes attendues
(expected loss) et les pertes exceptionnelles (unexpected loss). Pourtant, en
théorie, les fonds propres réglementaires ne couvrent que les
pertes exceptionnelles et non les pertes moyennes, ces dernières
étant censées être couvertes par des provisions ou
imputées sur le résultat courant. Le Comité de Bâle
propose trois approches distinctes pour déterminer le capital
réglementaire au titre du risque opérationnel :
· L'Approche Indicateur de Base (Basic Indicator
Approach ou BIA)
· L'Approche Standard (Standardised Approach ou SA)
· Les Approches de Mesures Avancées (Advanced
Measurement Approach ou AMA).
Les banques ont la possibilité de choisir parmi ces
Approches celle qui leur paraît correspondre le mieux à la
spécificité de leur activité, mais aussi à leur
capacité globale d'action. Elles doivent en effet s'assurer qu'elles
disposent de l'ensemble des moyens nécessaires à la mise en
oeuvre de la solution retenue. Le degré de sophistication de chacune de
ces trois méthodes est en effet croissant.
Seulement si une banque a opté pour une approche
donnée, elle ne pourra revenir à une approche plus simple que si
elle a obtenu l'approbation de l'autorité de contrôle. Cette
autorité, au cas où elle détermine qu'une banque ne
répond pas aux critères d'éligibilité à une
approche donnée peut demander à cette banque de revenir à
une approche plus simple pour une partie ou pour l'ensemble de ses
activités, jusqu'à ce qu'elle satisfasse aux conditions
posées par l'autorité de contrôle pour utiliser à
nouveau l'approche plus élaborée.
2-1- L'Approche de l'Indicateur de
Base.
Selon l'Approche de l'Indicateur de Base (Basic Indicator
Approach ou BIA), le capital réglementaire en couverture du risque
opérationnel est égal à un pourcentage, appelé
facteur alpha, égal à 15% du revenu annuel brut positif moyen
(Gross Income ou GI) de l'établissement sur les trois dernières
années. Celui-ci se définit comme la somme des
intérêts créditeurs nets et autres produits d'exploitation.
Il exclut les provisions, les frais d'exploitation, les plus ou moins values
réalisées sur la cession de titres du portefeuille, et les
éléments exceptionnels ou inhabituels
La règle peut être exprimée par
l'équation suivante :
K= á. RB (3)
Avec K le capital réglementaire, RB le revenu brut et
á = 15%
Selon cette approche très simplifiée, l'ampleur
du risque opérationnel est une fonction positive du volume des
activités, dont les différents éléments du revenu
annuel brut sont des estimateurs. Les données de revenus, directement
puisées dans la comptabilité, ont l'avantage d'être
disponible pour toutes les institutions, à la différence d'autres
indicateurs plus complexes.
Le taux de 15% a été retenu suite aux deux
premières études quantitatives d'impact réalisées
lors du calibrage de l'accord de Bâle. En effet, il apparaît qu'en
moyenne 15% du revenu annuel brut représentent le montant cible de
capital réglementaire opérationnel pour les 29
établissements ayant répondu aux premières études
quantitatives d'impact lancées par le Comité de Bâle en
mai 2001 (BIS, 2002).
L'Approche de l'Indicateur de Base BIA vise
spécifiquement les plus petits établissements, les petites
structures de banques locales ou filiales, de moindre importance, pour
lesquels le coût de mise en place d'approches plus
élaborées serait excessif. Les banques internationales sont
toutefois invitées à adopter l'une des deux approches plus
complexes ( Approche Standard SA ou Approche de Mesures Avancées
AMA).
Le Comité de Bâle (BIS, 2OO3 b) précise
à ce sujet, en effet, que :
« - les banques sont invitées à
passer de l'approche la plus simple à l'approche la plus complexe
à mesure qu'elles développent des systèmes et des
pratiques de mesure plus élaborées du risque
opérationnel.
- les banques à dimension internationale ou
exposées à un risque opérationnel important
(établissements spécialisés offrant des services de
traitement par exemple) sont censées utiliser une approche correspondant
à leur profil de risque et à la complexité de leurs
activités) ».
2-2- L'Approche Standard
L'Approche Standard SA est un prolongement plus fin de
l'Approche Indicateur de Base BIA. Elle se base sur le revenu brut annuel moyen
non pas de l'ensemble de l'établissement mais de celui
détaillé par ligne d'activité.
Le capital réglementaire est ici fonction d'un
pourcentage du produit brut, appelé facteur bêta, établi
à 12%, 15%, ou 18% selon le niveau du risque opérationnel
estimé de chaque activité ce qui se traduit par la règle
suivante :
K = Ó KLi = Ó âLi .
RBLi (4)
Avec KLi désigne le capital
réglementaire associé à la ligne i, RBLi le
revenu brut de la ligne correspondante, et âLi le
coefficient associé.
L'Approche Standardisée permet par ailleurs de prendre
en compte la nature de l'activité de l'institution.
Ainsi, une institution dont l'activité se concentre sur
les opérations les moins risquées bénéficiera d'une
charge en capital moindre que celle existante dans tous les types
d'activités ou dans les plus risquées.
Le tableau ci-dessous détaille les lignes
d'activités et les pourcentages de revenus correspondants pour le calcul
du capital réglementaire.
Catégories d'activité
|
Taux â
|
Financement des entreprises
|
18%
|
Négociation et vente
|
18%
|
Banque de détail
|
12%
|
Banque commerciale
|
15%
|
Fonction d'agent
|
15%
|
Paiement et règlement
|
18%
|
Gestion d'actifs
|
12%
|
Courtage de détail
|
12%
|
Les taux de calcul du capital réglementaire de 12%,
15% et 18% proviennent de la deuxième étude quantitative
d'impact portant sur les 29 établissements ayant
répondu à l'enquête lancée par le Comité de
Bâle.
A propos des Méthodes Standardisées et des
coefficients bêta ß, le Comité
reste prudent, en précisant que : « une banque
doit élaborer des politiques spécifiques et disposer de
critères consignés par écrit pour mettre en correspondance
le produit brut des diverses catégories d'activité et
unités avec le dispositif standardisé. Les critères
doivent faire l'objet d'un examen et d'un ajustement, selon les besoins, de
façon à intégrer les innovations/changements
d'activité et de modification des risques »
( BIS, 2OO3b).
D'autre part, le Comité de Bâle préconise
à l'autorité de contrôle nationale d'autoriser une banque
à appliquer la variante de l'Approche Standard qui est
l'Approche Standard Alternative ASA au cas où cette
banque démontre que l'Approche ASA
apporte une amélioration, permettant par exemple d'éviter un
double comptage des risques. Seulement, si cette banque a adopté une
approche ASA, elle ne pourra pas revenir à l'Approche Standard sans
l'autorisation de son autorité de contrôle. Par ailleurs, Il n'est
pas envisagé de permettre aux grosses banques détenant des
portefeuilles diversifiés sur les principaux marchés d'utiliser
cette approche ASA.
En plus, dans le cadre de l'Approche Standard Alternative ASA,
l'exigence de fonds propres au titre du risque opérationnel et sa
méthodologie de calcul sont identiques à celles de l'Approche
Standard, sauf pour les deux lignes de métier « banque de
détail » et « banque commerciale » pour
lesquelles sont utilisés comme indicateur de risque les prêts et
avances - multipliés par un facteur fixe « m » - au lieu du
produit brut; les bêta sont identiques à ceux de l'approche
standard. L'exigence de fonds propres dans le cadre de l'Approche ASA au titre
du risque opérationnel pour l'activité de banque de détail
est exprimée de la façon suivante (la formule étant
identique pour l'activité de banque commerciale) :
KNI = âNI
. m . PANI
(5)
Où KNI correspond à l'exigence de
fonds propres pour l'activité de détail,
âNI au bêta pour
l'activité de détail, PANI au total de l'encours des
prêts et avances à la clientèle de détail (non
pondérés des risques et avant déduction des provisions),
calculé en moyenne sur les trois années écoulées et
m égal à 0,035 ou 3,5%.
Par ailleurs, le total des prêts et avances dans
l'activité de détail comprend l'ensemble des montants
tirés sur les portefeuilles de crédit suivants : détail
; PME assimilées à la clientèle de détail ;
acquisition de créances sur la clientèle de détail. Quant
à la banque commerciale, le total des prêts et avances comprend
les montants tirés sur les portefeuilles de crédit suivants :
entreprises ; emprunteurs souverains ; banques ; financement
spécialisé ; PME assimilées aux entreprises ; acquisition
de créances sur les entreprises. La valeur comptable des titres
détenus dans le portefeuille bancaire doit également être
incluse.
En appliquant l'ASA, les banques de détail et
commerciales peuvent agréger leurs activités de détail et
de banque commerciale, en leur affectant un bêta de 15 %. De même,
les banques qui ne sont pas en mesure d'affecter le produit brut aux six autres
lignes de métier peuvent agréger le produit brut total
correspondant et lui appliquer un bêta de 18 %.
Comme dans l'Approche Standard, l'exigence de fonds propres
totale représente la somme des exigences de fonds propres pour chacune
des huit lignes de métier.
2-3- Les Approches de Mesure Avancées
(AMA)
Il ne s'agit plus d'une approche unique, définie par le
régulateur, mais d'un ensemble de modèles internes réunies
sous le vocable d'« Approche de Mesures Complexes AMC » ou
« Approche de Mesure Avancées Advanced Measurement Approach
AMA » approuvé par les autorités de contrôle sur
la base d'une série de critères.
Selon l'Approche AMA, l'exigence de fonds propres
réglementaires équivaut à la mesure du risque
opérationnel produite par le système interne de la banque, sur
base de critères quantitatifs et qualitatifs. (BIS, 2003b)
Le Comité de Bâle propose plusieurs alternatives
au sein du régime AMA, dont principalement, la méthode Scorecard,
l'analyse de scénarios (Scenario-based AMA), et la méthode LDA
(Loss Distribution Approach), la plus sophistiquée au plan technique. La
pratique de chacune de ces méthodes est soumise au respect d'un ensemble
de critères qualitatifs, notamment en termes d'évaluation du
risque opérationnel et de procédure de collecte des
données de perte qui constituent leur dénominateur commun. La
différence, par contre, concerne essentiellement le type d'information
privilégié dans le calcul du capital réglementaire.
Les accords de Bâle II n'imposent aucune méthode
particulière de calcul pour les banques adoptant l'Approche de Mesures
Complexes (AMA). Ce choix est laissé à la discrétion des
banques, pourvu qu'elles satisfassent aux critères qualitatifs et
quantitatifs énoncés dans l'accord de Bâle.
2-3-1- L'Approche de Distribution des
Pertes ou Loss Distribution Approach LDA.
L'idée de base de cette approche est simple. Elle
consiste à considérer que la perte annuelle totale d'une banque
due au risque opérationnel se compose de deux éléments qui
sont la fréquence et la sévérité. Chacun de ces
éléments se présente sous la forme d'une distribution
statistique. La distribution de fréquence représente l'occurrence
d'événements de pertes opérationnelles,
c'est-à-dire le nombre de pertes observées. La distribution de
sévérité traduit par contre l'amplitude de ces pertes,
à savoir le montant, en unités monétaires, des pertes
individuelles subies par la banque.
L'idée générale de la méthode LDA
(Loss Distribution Approach) est de modéliser la perte liée au
risque opérationnel pour une période donnée (par exemple,
un an) et d'en déduire la valeur en risque. Frachot et al. (2003)
proposent de procéder en cinq étapes pour implémenter
cette méthode :
? Estimation de la distribution de
sévérité ;
? Estimation de la distribution de la fréquence ;
? Calcul de la charge en capital;
? Calcul des intervalles de confiance;
? Incorporation des avis d'experts.
Pour cette approche on ne va pas entrer dans la formulation
mathématique de ces différentes étapes, mais simplement de
comprendre l'idée générale de la méthode LDA.
A l'instar de la plupart des modèles de mesure du
risque opérationnel, la LDA se fonde sur une approche actuarielle
(fréquence/sévérité) très ancienne largement
utilisée dans le domaine de l'assurance pour modéliser des
problèmes similaires.
Pour que le modèle LDA puisse tourner, il faut lui
fournir deux éléments essentiels : la distribution de la
sévérité des pertes (loss severity distribution) et la
distribution de la fréquence des pertes (loss frequency distribution).
Ces deux distributions, qui forment l'historique des pertes, sont ensuite
combinées par une technique statistique
appelée « convolution » (Monte Carlo) afin
d'obtenir la distribution de la perte totale. Celle-ci étant le
résultat de plusieurs pertes successives, il s'agit d'une perte
agrégée (aggregate loss distribution).
A partir de la perte totale, on dérive ensuite la perte
attendue ou moyenne (expected loss) et la perte exceptionnelle (unexpected
loss), pour un niveau de confiance donné. La Figure ci après
illustre le principe de la méthode LDA.
Figure 4 : la méthode Loss
Distribution Approach (LDA)
__________________________________________________________
L'accord de Bâle stipule qu' « un
établissement doit faire la preuve que sa mesure du risque
opérationnel répond à un critère de solidité
comparable à celui de l'approche NI pour le risque de crédit
(correspondant à une période de détention d'un an et
à un intervalle de confiance de 99,9%) (BIS
2004 § 667) ce qui revient à prendre le 99,9ème percentile
de la distribution de pertes agrégées. On utilise souvent cette
notion en matière de gestion des risques financiers sous le terme de
Valeur-au-Risque avec un intervalle de confiance de 99,9%.
2-3-2- L'approche Scorecard.
L'appellation « Scorecard » regroupe un
ensemble d'approches visant à identifier, mesurer et surveiller les
risques opérationnels. Ces approches traduisent une évaluation
qualitative des risques et des contrôles en une valeur numérique
ou score.
L'un des objectifs poursuivis par les banques ayant
développé et implémenté une approche Scorecard est
de se doter d'un outil permettant de faire le lien entre la mesure et la
gestion du risque opérationnel.
Les grandes étapes de mise en oeuvre de la
démarche Scorecard sont les suivantes :
Evaluation du capital initial en se basant sur une autre
approche : celle-ci pourrait être l'approche LDA, l'approche des
scénarios, l'utilisation du benchmarking ou une méthode
forfaitaire. Il est crucial à ce stade de considérer ce capital
initial crédible.
Définition de la structure de la Scorecard et sa mise
en oeuvre, permettant d'aboutir à un score pour chaque catégorie
de risque et pour chaque ligne de service.
Allocation du capital initial aux lignes de service sur base
du score et donc des performances de l'organisation en matière de
maîtrise du risque opérationnel. Par la suite, le capital
alloué à chaque ligne de service va varier en fonction de
l'évolution des résultats de Scorecard. Dans cette approche, le
capital initial n'est pas recalculé à chaque évaluation.
Conformément aux exigences du comité de
Bâle, les données internes ont également un rôle
à jouer dans l'approche Scorecard.
Ces données internes et externes sont utilisées
à plusieurs niveaux. En effet, elles peuvent être utilisées
de la détermination du capital initial en utilisant une approche de
distribution de pertes. Une autre utilisation intéressante de ces pertes
est leur analyse afin d'identifier les facteurs de risques ayant amené
à la réalisation de ces pertes est leur analyse afin d'identifier
les contrôles internes permettant de réduire l'impact ou de
contrôler les facteurs de risque identifiés.
Une fois la Scorecard établie et utilisée, les
pertes internes et externes peuvent être utilisées afin de valider
la qualité des réponses apportées aux questionnaires. De
plus, leur analyse régulière permet de s'assurer que les risques
et facteurs de risque associés sont actualisés, ce qui permet de
prendre en compte l'apparition de nouveaux facteurs de risque dans l'analyse.
La validation des résultats de la Scorecard avec des données
objectives est importante, compte tenu des nombreux éléments
subjectifs intervenant dans sa construction.
Le Comité de Bâle n'a fourni aucune formulation
mathématique pour cette approche. Néanmoins, les groupes de
travail au sein des banques ont proposé des formules de calcul du
capital réglementaire (K) de la forme :
KScorecard = EIij ×
ùij × RSij (6)
Avec EI l'indicateur d'exposition (Exposure Indicator), RS le
score de risque (Risk Score) et ù un facteur d'échelle (Scale
Factor).
2-3-3- L'approche par les
scénarios.
L'approche par les scénarios est un prolongement de
l'approche Scorecard. Le risque y est envisagé comme une combinaison de
la sévérité et de la fréquence des pertes
potentielles sur une période donnée. La fréquence et la
sévérité (potentielles) de la perte peuvent être
mesurées en unités monétaires et en nombre d'occurrences
annuelles. Le risque reflète en quelque sorte la
vulnérabilité de la banque. L'évaluation du risque devrait
par conséquent se focaliser sur les vecteurs de cette
vulnérabilité. Or, celle-ci provient pour l'essentiel des
facteurs de risque sous-jacents. Réduire le niveau du risque
opérationnel impose donc une bonne lisibilité de l'exposition du
portefeuille de la banque aux différents facteurs de risque
préalablement définis.
L'un des objectifs de l'utilisation de cette approche dans la
quantification des risques opérationnels est de fournir une
évaluation prospective du risque opérationnel.
En fait, on pourrait considérer que l'évaluation
du risque est intrinsèquement liée à l'analyse de
scénarios, qui s'applique d'ailleurs aussi aux risques de marché
et de crédit.
De manière générale, les scénarios
sont des événements susceptibles de se produire dans l'avenir.
Ils expriment l'idée selon laquelle les experts d'une banque ont
certaines intuitions ou des informations sur le risque qui ne sont pas
contenues dans l'historique de données. Pour être
réellement utile à des fins de décision en matière
de risque, une analyse de scénarios doit être en mesure de
répondre à ces deux questions : à quelle fréquence
le scénario X est-il susceptible de se produire ? Quel est le montant de
la perte si le scénario X se produit ?
L'axe principal de développement de cette approche est
le développement et l'évaluation des scénarios, ces
derniers doivent permettre d'évaluer les deux paramètres
caractérisant le risque : la fréquence et la
sévérité potentielle d'un événement
générateur de perte.
Cette évaluation nécessite la constitution de
scénarios, chaque scénario prenant en considération
l'ensemble des facteurs de risque opérationnel.
Parmi les facteurs de risque opérationnel les plus
courants, on recense le niveau de compétence/qualification du personnel,
l'organisation interne/transferts d'information, l'infrastructure IT (
sécurité des systèmes), les procédures de
contrôle des activités non autorisées/vol et fraude/erreurs
non intentionnelles ( saisie, exécution et suivi des transactions), les
mesures de protection contre des catastrophes et autres sinistres, ou encore,
le respect des obligations légales ( conformité, diffusion
d'informations et devoir fiduciaire).
En considérant ces différents
éléments, la banque va donc générer des
scénarios sous forme de questions « what if ».
Pour chaque scénario, l'évaluateur
considère plusieurs hypothèses, dont par exemple un cas normal,
un cas extrême et un cas catastrophique.
En effet, les scénarios vont se construire en fonction
de l'organisation de la banque et de la catégorisation
d'événement de pertes. Les facteurs de risque et les indicateurs
de risque associés serviront de contexte et de base à
l'évaluation des scénarios.
Figure 5 : Approches Bâle II pour le calcul
du capital règlementaire au titre du risque opérationnel et
critères d'éligibilité
________________________________________________________________________
CONCLUSION
La définition du risque opérationnel faite dans
le cadre du premier chapitre doit être suivie par l'identification des
évènements à l'origine de ce type de risque et les choix
des outils nécessaires pour procéder à une telle
identification.
Le chapitre II a été consacré à
l'identification de tels risques et à la présentation des outils
nécessaires pour le faire puis aux diverses méthodes de mesure
comme définies par le Comité de Bâle.
L'identification des facteurs à l'origine des risques
suit une démarche structurée et s'effectue principalement soit
d'une manière relativement libre et ouverte (identification de type
bottom-up) soit d'une manière plus fermée (identification de type
top- down).
Elle est suivie de l'établissement d'une cartographie
qui définit d'une manière approfondie les impacts des risques,
les facteurs qui déclenchent la survenance de ces risques ainsi que les
facteurs qui déterminent l'envergure du dommage.
Le Comité de Bâle II a adopté une
classification précise des différents types de risques et des
lignes d'activité qui peuvent les générer. Cette
classification institue sept catégories d'évènements qui
forment les causes principales des pertes opérationnelles.
Ce Comité a aussi proposé trois approches de
mesure de l'impact de ces risques ( Approche Indicateur de Base, Approche
Standard, et Approche des Mesures Avancées) dont le degré de
sophistication est croissant et a recommandé d'aller de la plus simple
à la plus complexe à mesure qu'on développe des
systèmes et pratiques de mesure plus élaborés.
Compte tenu du lien étroit entre les risques et la
performance nous avons essayé d'examiner l'influence des sept
catégories de risques énumérées par le
Comité de Bâle sur la rentabilité des banques tunisiennes.
Une étude a été élaborée à cet effet
sur un échantillon de banques commerciales tunisiennes qui a permis
d'aboutir aux résultats développés dans le chapitre
suivant.
CHAPITRE III : ETUDE DE L'INFLUENCE DU RISQUE
OPERATIONNEL SUR LA RENTABILITE DES BANQUES COMMERCIALES
TUNISIENNES
INTRODUCTION
Etant donné le lien étroit entre les risques et
la performance, il a été vu nécessaire d'examiner
l'influence des sept catégories de risques définies par le
Comité de Bâle sur la rentabilité des banques
tunisiennes.
A cet, une étude a été
élaborée portant sur un échantillon des principales
banques commerciales en Tunisie.
Ce chapitre traitera de la démarche suivie pour
l'élaboration d'un questionnaire qui a été adressé
à l'attention des responsables de ces banques, du choix de
l'échantillon sélectionné, de la collecte des
données et de leur traitement.
SECTION I : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
EMPIRIQUE :
1-1 -Rappel de la
problématique :
La problématique que nous essayons
de traiter dans notre travail de recherche consiste à extrapoler les
différents types de risques opérationnels rencontrés par
une banque et l'examen de leur influence sur sa rentabilité.
L'importance de cette étude peut être
expliquée par la fréquence des risques de type
opérationnel que peut courir une banque; ces risques peuvent causer des
dommages considérables aux banques et ces dernières doivent se
couvrir suffisamment contre eux.
Les banques tunisiennes n'échappent pas à cette
règle et se trouvent de plus en plus exposées à ces
risques qui affectent lourdement leurs performances.
1-2- Objectifs et
hypothèses de la recherche :
1-2-1- Rappel des objectifs de la
recherche :
L'objectif central de ce travail est d'étudier
l'influence des risques opérationnels sur la rentabilité d'une
banque. Ceci revient à étudier l'influence de chacune des sept
variables, qui représentent les différents types de risques
opérationnels définis par le Comité de Bâle, sur la
rentabilité bancaire.
1-2-2- Hypothèses de la
recherche :
H : Les risques opérationnels
affectent négativement la rentabilité d'une banque.
H1 : Les fraudes internes affectent
négativement la rentabilité d'une banque.
H2 : Les fraudes externes affectent
négativement la rentabilité d'une banque.
H3 : Les pratiques en matière
d'emploi et de sécurité sur le lieu de travail affectent
négativement la rentabilité d'une banque.
H4 : Clients, produits et pratiques
commerciales affectent négativement la rentabilité d'une
banque.
H5 : Les dommages aux actifs corporels
affectent négativement la rentabilité d'une banque.
H6 : Le dysfonctionnement de
l'activité et des systèmes affectent négativement la
rentabilité d'une banque.
H7 : Exécution, livraison et
gestion des processus affectent négativement la rentabilité d'une
banque.
1-3- Choix des instruments de collecte de
données empiriques :
1-3-1- Le questionnaire
Le questionnaire est un outil d'investigation auquel nous
avons eu recours. Si nous voulons le classer parmi les différentes
classes de collecte d'information, il est dans la rubrique enquête qui
représente un intermédiaire entre l'observation et
l'expérimentation. L'enquête s'adapte bien à la recherche
causale étant donné que ce type de recherche sert à
déterminer des relations de cause à effet entre les variables.
1-3-1-1- Elaboration du
questionnaire
Pour élaborer notre questionnaire nous somme
passés par deux étapes :
Dans un premier lieu nous avons eu recours au rapport
théorique lié à notre problématique.
Dans un second lieu nous avons mené une étude
préliminaire auprès d'un échantillon réduit de la
population mère (2 banques). Le but étant de recueillir des
informations complémentaires ou des éléments
d'appréciation pour ajuster et adapter notre recherche théorique
au contexte des banques tunisiennes.
Cette étape nous permis de rectifier la formulation de
quelques questions et de réduire ainsi le biais qui pourrait en
résulter.
1-3-1-2- La forme du questionnaire
Notre questionnaire s'articule autour de deux principales
parties composées par un ensemble de questions
fermées :
La première partie intitulée
« Fréquence de survenance des risques opérationnels
dans une banque » porte sur le nombre de fois que la banque a
rencontré des incidents liés aux divers types de risque
opérationnel. Nous avons proposé trois intervalles possibles. Le
responsable interviewé est sollicité de choisir l'intervalle
qu'il juge le mieux adapté à la situation de sa banque.
La deuxième partie concerne « la
Rentabilité de la banque » et comprend des questions portant
sur le résultat net de l'année 2008, les fonds propres et le
total de l'actif du bilan afférent à l'exercice 2008.
1-3-1-3- Administration du
questionnaire :
Pour administrer le questionnaire, nous étions devant
quatre alternatives :
Questionnaire par e-mail.
Entretien personnel.
Interview par téléphone.
Questionnaire postal.
Pour le besoin de notre travail de recherche, nous avons
opté pour les deux premières alternatives qui sont l'entretien
personnel et le questionnaire par e-mail étant donné que le
questionnaire postal a des chances minimes de réussir et que dans le
cadre d'un entretien personnel les responsables ne sont pas toujours
disponibles.
1- 3-2- Les états financiers
Afin de compléter les informations manquées (sur
13 banques interviewés, 3 ont refusé de nous répondre et 3
ont répondu uniquement à la première partie du
questionnaire), nous avons recouru a quelques données secondaires
(états financiers) pour le calcul des ROE et ROA.
1-4- Echantillonnage :
1-4-1- Taille de
l'échantillon
Notre population mère se compose de l'ensemble des
banques commerciales tunisiennes qui sont au nombre de 20.
Etant donné les contraintes temporelles, logistiques et
matérielles sous-jacentes à ce travail de recherche, le
questionnaire a été soumis à 13 banques commerciales
installées au Grand Tunis.
BANQUES CHOISIES
|
CAPITAL SOCIAL
(en 1000 dinars)
|
Arab Tunisian Bank (ATB)
|
80 000
|
Banque Nationale Agricole (BNA)
|
100 000
|
Attijari Bank
|
150 000
|
Banque de Tunisie (BT)
|
75 000
|
Amen Bank
|
85 000
|
Banque Internationale Arabe de Tunis (BIAT)
|
170 000
|
Société Tunisienne de Banques (STB)
|
124 300
|
Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie (UBCI)
|
50 000
|
Union Internationale de Banques (UIB)
|
196 000
|
Banque de l'Habitat (BH)
|
90 000
|
BEST Bank
|
50 000
|
Banque Tuniso-Koweitienne (BTK)
|
100 000
|
Banque Franco-Tunisienne (BFT)
|
5 000
|
Il s'agit des 13 banques les plus importantes et les plus
connues qui détiennent plus de 95% de l'activité bancaire en
Tunisie. Les autres banques sont des petites banques qui effectuent des
opérations très limitées.
SECTION II : ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS :
2-1- Analyses descriptives :
Notre échantillon est composé de dix banques
commerciales dont le nombre d'agences est compris entre 90 et 190 comme
l'indique la figure ci-dessous :
___________________________________________________________
Le capital social de chacune des banques se trouve compris
entre 50 000 000 dinars et 196 000 000 dinars comme
l'indique la figure suivante :
___________________________________________________________
En plus, les interviewés sont des chefs de services,
des directeurs adjoints, des fondés de pouvoirs, etc... comme
indiqué dans la figure ci-dessous :
___________________________________________________________
2-2-Analyse des résultats : Les risques
opérationnels affectent négativement la rentabilité d'une
banque.
H1: Les fraudes internes affectent
négativement la rentabilité d'une banque. _______________________________________________
Le tableau ci-dessus permet de tester la
significativité du modèle obtenu. Ici le modèle est
significatif puisque la signification est égale à 0,041
inférieur à 0,05.
___________________________________________________________
On se base sur la valeur de R2 qui donne le
pourcentage de variance de la rentabilité d'une banque expliqué
par les fraudes internes.
R2 est égale à 0,426
c'est-à-dire que les fraudes internes expliquent faiblement la
rentabilité d'une banque.
___________________________________________________________
Le tableau ci-dessus donne les coefficients (dits B dans SPSS)
de la droite ainsi qu'une mesure de la signification de ces deux coefficients
(constante et coefficient de la variable explicative). Ils sont, ici,
significatifs, et donc l'hypothèse de nullité des coefficients
peut être rejetée pour l'un et l'autre.
Les deux coefficients sont significatifs, (on accepte 0.055
puisqu'il est très proche de 0,05), la variable constante a un impact
négatif sur la variable rentabilité d'une banque, l'impact est
relativement faible 2,2435.
Donc, en conclusion, les fraudes internes affectent
positivement la rentabilité d'une banque, l'impact est relativement
faible.
H2: Les fraudes externes affectent
négativement la rentabilité d'une banque
___________________________________________________________
Ce tableau permet de tester la significativité du
modèle obtenu. Ici le modèle n'est pas significatif puisque la
signification est égale à 0,490 supérieur à
0,05.
Il n'est pas nécessaire de continuer l'analyse des
résultats.
En conclusion les fraudes externes affectent
négativement la rentabilité d'une banque.
H3: Les pratiques en matière d'emploi
et de sécurité sur le lieu de travail affectent
négativement la rentabilité d'une banque.
___________________________________________________________
Le tableau ci-dessus permet de tester la
significativité du modèle obtenu. Le modèle n'est pas
significatif puisque la signification est égale à 0,635
supérieur à 0,05.
Il n'est pas nécessaire de continuer l'analyse des
résultats.
En conclusion, les pratiques en matière d'emploi et de
sécurité sur le lieu de travail affectent négativement la
rentabilité d'une banque.
H4: Clients, produits et pratiques
commerciales affectent négativement la rentabilité d'une
banque.
___________________________________________________________
Le tableau ci-dessus permet de tester la
significativité du modèle obtenu. Ici le modèle est
significatif puisque la signification est égale à 0,006
inférieur à 0,05.
_____________________________________________________
Ici R2 est égal à 0,627
c'est-à-dire que « clients, produits et pratiques
commerciales » expliquent convenablement la rentabilité d'une
banque. Il s'agit donc d'un bon modèle.
__________________________________________________________
Les coefficients sont significatifs, donc l'hypothèse
de nullité des coefficients peut être rejetée pour l'un et
l'autre.
Les deux coefficients sont significatifs, la variable
constante a un impact négatif sur la variable rentabilité d'une
banque, l'impact est relativement faible 3,3669.
En conclusion, Clients, produits et pratiques commerciales
affectent positivement la rentabilité d'une banque.
H5: Les dommages aux actifs corporels
affectent négativement la rentabilité d'une banque.
__________________________________________________________
Le tableau ci-dessus permet de tester la
significativité du modèle obtenu. Ici le modèle n'est pas
significatif puisque la signification est égale à 0,538
supérieur à 0,05.
Il n'est pas nécessaire de continuer l'analyse des
résultats.
En conclusion, les dommages aux actifs corporels affectent
négativement la rentabilité d'une banque.
H6: Le dysfonctionnement de l'activité
et des systèmes affectent négativement la
rentabilité d'une banque.
___________________________________________________________
Le tableau ci-dessus permet de tester la
significativité du modèle obtenu. Ici le modèle n'est pas
significatif puisque la signification est égale à 0,876
supérieur à 0,05.
Il n'est pas nécessaire de continuer l'analyse des
résultats.
En conclusion, le dysfonctionnement de l'activité et
des systèmes affectent négativement la rentabilité d'une
banque.
H7: Exécution, livraison et gestion
des processus affectent négativement la rentabilité d'une
banque.
__________________________________________________________
Le tableau ci-dessus permet de tester la
significativité du modèle obtenu. Ici le modèle n'est pas
significatif puisque la signification est égale à 0,862
supérieur à 0,05.
Il n'est pas nécessaire de continuer l'analyse des
résultats.
En conclusion, exécution, livraison et gestion des
processus affectent négativement la rentabilité d'une
banque.
2-3- Récapitulation des
résultats :
Hypothèses
|
Signification d'ANOVA
|
Conclusions
|
H1 : les fraudes internes affectent
négativement la rentabilité d'une banque
|
0,041
|
les fraudes internes affectent positivement la
rentabilité d'une banque, l'impact est relativement faible.
|
H2 : les fraudes externes affectent
négativement la rentabilité d'une banque
|
0,490
|
les fraudes externes affectent négativement la
rentabilité d'une banque
|
H3 : les pratiques en matière
d'emploi et de sécurité sur le lieu de travail affectent
négativement la rentabilité d'une banque.
|
0,635
|
les pratiques en matière d'emploi et de
sécurité sur le lieu de travail affectent négativement la
rentabilité d'une banque.
|
H4 : Clients, produits et pratiques
commerciales affectent négativement la rentabilité d'une
banque.
|
0,006
|
Clients, produits et pratiques commerciales affectent
positivement la rentabilité d'une banque.
|
H5 : Les dommages aux actifs corporels
affectent négativement la rentabilité d'une banque
|
0,538
|
les dommages aux actifs corporels affectent
négativement la rentabilité d'une banque.
|
H6 : le dysfonctionnement de
l'activité et des systèmes affectent négativement la
rentabilité d'une banque.
|
0,876
|
Le dysfonctionnement de l'activité et des
systèmes affectent négativement la rentabilité d'une
banque
|
H7 : exécution, livraison et gestion
des processus affectent négativement la rentabilité d'une
banque.
|
0,862
|
Exécution, livraison et gestion des processus affectent
négativement la rentabilité d'une banque.
|
CONCLUSION
L'étude menée auprès de 13 banques
commerciales tunisiennes, nous amène à conclure que :
· les fraudes internes affectent positivement la
rentabilité d'une banque, l'impact étant relativement faible.
· les fraudes externes affectent négativement la
rentabilité d'une banque.
· les pratiques en matière d'emploi et de
sécurité sur le lieu de travail affectent négativement la
rentabilité d'une banque.
· les risques liés aux clients, produits et
pratiques commerciales affectent positivement la rentabilité d'une
banque.
· les dommages aux actifs corporels affectent
négativement la rentabilité d'une banque.
· le dysfonctionnement de l'activité et des
systèmes affectent négativement la rentabilité d'une
banque.
· les risques liés à l'exécution,
livraison et gestion des processus affectent négativement la
rentabilité d'une banque.
CONCLUSION GENERALE
Les pertes colossales subies par certaines banques
internationales ( Barings, Daiwa, Sumitomo...) ont
été à l'origine de l'intérêt accru
accordé aux risques opérationnels ces dernières
années.
Le comité de Bâle s'en est
préoccupé en intégrant dans les accords sur la
surveillance prudentielle des établissements de crédit un
traitement explicite de gestion et de couverture du risque
opérationnel.
L'accord de Bâle II porte, en effet, un
véritable projet stratégique consistant à inciter les
banques à mieux gérer leurs risques par l'usage des meilleures
pratiques et des meilleures méthodes existantes : notation interne,
quantification interne des risques, gestion des risques, procédures
documentées et contrôle interne.
Après avoir présenté les
différentes définitions de la notion de risque
opérationnel, nous avons retenu celle adoptée par le
Comité de Bâle qui est acceptée par les banques et qui nous
est parue la plus claire et la plus précise.
Le Comité de Bâle a défini le risque
opérationnel comme « le risque de perte résultant
de carences ou de défaillances attribuables à des
procédures, aux personnes et systèmes internes ou à des
événements extérieurs ». Cette large
définition englobe sept catégories d'incidents touchant à
des domaines très différents de la fraude, de la
sécurité et des procédures que Bâle II a
énuméré et a rapporté à huit lignes de
métier en forte relation avec ces risques.
Ce Comité a proposé plusieurs outils pour
servir la première phase de gestion du risque opérationnel.
L'identification peut être faite à travers l'adoption de deux
méthodes propres aux banques (top-down et bottom-up), et la
quantification par le recours à l'une des approches définies par
le Comité de Bâle à savoir l'Approche Indicateur de Base,
l'Approche Standard, et l'Approche des Mesure Avancées.
Une fois identifié et quantifié, le risque
opérationnel doit faire l'objet d'un dispositif de gestion,
d'atténuation et de couverture basé sur des saines pratiques
pour la gestion et la surveillance telles qu'édictées par le
Comité de Bâle.
La démarche de maîtrise et de mesure du risque
opérationnel a été clairement appréhendée
par le comité de Bâle II.
Convaincus par la nécessité de basculer à
Bâle II, certains pays comme la Tunisie ont pris les mesures
nécessaires pour l'implémentation de l'accord de Bâle II et
par la suite respecter les exigences prévus par Bâle en
matière du risque opérationnel et les deux autres risques de
marché et de crédit.
Les banques tunisiennes sont en train de travailler sur les
préalables afin de pouvoir appliquer les nouveaux accords de Bâle
II dans les meilleures conditions, à travers la modernisation des
systèmes d'information, la formation et la mise en conformité de
leur systèmes de gestion aux règles de la transparence
financière en vigueur, imposée par le troisième pilier
dudit accord.
Une commission stratégique a été
créée au sein de la Banque Centrale de Tunisie à l'effet
d'élaborer un programme exécutif destiné à
préparer le secteur bancaire à l'adoption des règles de
Bâle II prévoit la publication des textes législatifs et
règlementaires au courant de l'année 2009 et une entrée en
vigueur des règles de Bâle II à l'horizon de 2010.
Après avoir procédé à une
identification des exigences de Bâle II, au diagnostic de l'état
des lieux en Tunisie, à la détermination des écarts
existants par rapport aux exigences Bâloises et à la proposition
de mesures adéquates, la commission stratégique a opté
pour l'Approche Indicateurs de Base.
Ce choix est justifié par l'état actuel de la
situation des banques en Tunisie. En effet, un état des lieux
révèle l'inadaptation des systèmes d'information actuels
aux exigences des Approches Avancées (notation interne) ;
l'absence de bases de données exhaustives pour apprécier,
mesurer et maîtriser les risques et la mise en place non encore
achevée d'un système de contrôle interne au sein des
banques.
Par ailleurs, la commission stratégique a engagé
une réflexion sur la possibilité de créer au sein des
banques, une structure dédiée au risque opérationnel et un
comité chargé de définir la cartographie des risques
opérationnels, au titre des activités les plus partagées
par le secteur, au sein de l'Association des Professionnels Tunisiens de
Banques et des Etablissements Financiers (APTBEF) et la mise en place, au
niveau de la BCT, d'une base de données relative aux incidents sur
risque opérationnel....
Ceci étant il est à signaler qu'à partir
de la démarche suivie dans le cadre de ce travail, il est permis de
conclure que les banques aujourd'hui sont exposées à un des
risques les plus importants de leur activité, leur défi à
le gérer apparaît dans la difficulté à mettre au
point une base de données observable et quantifiable. Dans ce contexte,
les banques sont incitées par l'évolution de la
réglementation à travailler activement sur ce domaine. Elles
doivent adopter des mesures stratégiques pour qu'elles puissent avancer
et économiser leurs temps de réaction face à des
évènements peu fréquents mais qui sont
générateurs d'immenses pertes.
Pour cela, une étude a été
élaborée sur un échantillon de 13 banques commerciales
tunisiennes parmi les 20 existantes en Tunisie ; cette étude a
permis de voir le sens de l'influence de chacun des sept types du risque
opérationnel tels qu'évoqués par le Comité de
Bâle II sur la performance bancaire.
Cette étude a permis de remarquer que cinq des sept
types de risques ont un impact négatif sur la rentabilité. Par
contre, les fraudes internes et les risques liés aux clients, produits
et pratiques commerciales affectent positivement la rentabilité des
banques tunisiennes.
Pourtant, selon la littérature même ces deux
types de risque doivent affecter négativement la rentabilité. Une
question doit donc se poser concernant les raisons de voir les fraudes
internes et les risques liés aux clients, produits et pratiques
commerciales affecter positivement la rentabilité des banques
tunisiennes.
Bibliographie
Ouvrages
Thierry Roncalli , 2004, « La
gestion des risques financiers » éd. Economica,
Henri Pierre Maders et Jean Luc Masselin,
2006, « Le contrôle interne des risques » éd.
d'organisation,
Christian Jimenez et Patrick Merler,
2004, « Prévention et Gestion des risques
opérationnels » Revue Banque Edition.
Arianne Chapelle, Georges Hübner et Jean Philippe
Peters, 2004, « Risque opérationnel »
éd. Larcier
Antoine Sardi, 2004,
« Bâle II », AFGES Editions
Jean Paul Louisot, Sophie Gautier, 2007,
« Diagnostic des risques : identifier, analyser et cartographier
les vulnérabilités » éd. Gaillard
Mémoires et thèses
Tan Tan Kawtar, « Le processus de
gestion et de mesure du risque opérationnel dans le cadre des
règles et des saines pratiques prévues par le Comité de
Bâle : présentation d'une démarche
d'implémentation » Mémoire de Mastère,
Université TIME, année universitaire 2007-2008
Med Slim ben Mahfoudh et Bilel Maalej, «
Gestion des risques bancaires : définition, mesure, gestion,
déterminants et impact sur la performance », Mémoire de
Mastère, IHEC Sfax, année universitaire 2006-2007
Nitza Marjorie M'bourou Pamblot, « La
gestion du risque opérationnel dans l'activité bancaire :
cas des banques tunisiennes » Mémoire de Mastère,
ULT , année universitaire 2006-2007
Lilia Gharsallah, « Impact de l'ERP
sur la performance : cas d'IGL » Mémoire de
Mastère, Université de Sfax, année universitaire
2005-2006
Wajdi ben Rejeb, « Gouvernance et
performance dans les établissements de soins en Tunisie »,
Mémoire de DEA Management, FSEGT, année universitaire
2006-2007
Hela Dahen, « La quantification du
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Working Papers
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Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse
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IV
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Rencontres Internationales Institut Europlace de Finance,
Faycel Derbel , 2008, « Impact de
Bâle II sur le financement des entreprises tunisiennes »,
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exposée au risque à long terme, appliquée au risque de
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José St-Pierre, Benoit Lavigne et
Hélène Bergeron « Les indicateurs de
performance financière et non financière :
complémentarité ou substitution ? - Université du
Québec
Mathieu Courtecuisse, 2003,
« Bâle II, volet risques opérationnels : Un projet
de conduite du changement ? », sia conseil- 3eme trimestre
2003
Gérard Beduneau, 2006, « la
formation aux règles de Bâle II »
Marie Caroline Morand, 2008,
« Kaléidoscope de la performance »
Mahdi Movahedhah, Pascal Barillot et Daniel
Thiel, 2005, « Modèle conceptuel causal de la
performance des systèmes industriels »
De Mareschal Gilbert, 2006, « La
cartographie des risques », Afnor
Webologies
www.bis.org : site de la Banque des
Règlements Internationaux BRI
www.apbt.org.tn : site de
l'Association Professionnelle Tunisienne des Banques
ww.xerion-finance.com : site du cabinet de formation
Xerion Finance
http://securite-sanitaire.cnam.fr :
site du Conservatoire National des Arts et Métiers
http://sia-conseil.com : site du
cabinet de conseil en management et stratégie opérationnelle Sia
Conseil
www .fimarkets.com : site de
références pour les marchés financiers
www.ubm.org.tn : site de
l'Union des Banques Maghrébines
www.financesmediterranee.com
: site de l'Association Finances Méditerranée
www.senat.fr : site du senat
français : site du sénat français
www.creg.ac-versailles.fr :
site du Centre de Ressources en Economie et Gestion- Académie de
Versailles
www.babfinance.net: site
Marocain de l'Entreprise et de la Finance
www.memoireonline.com:
moteur de recherche de mémoires sur internet
www.iae.univ-lille1.fr: site
de l'Institut d'Administration des Entreprises de Lille
http://fr.wikipedia.org : site de
l'Encyclopédie libre Wikipédia
www.alertelangagecomptable.fr:
site portant lexique comptable, financier et managérial, conçu
par Fréderic Compin, Doteur en droit à l'EHESS et en Sciences de
Gestion au CNAM
Table des Matières
Introduction
générale.................................................................3
Chapitre I : L'apport du risque opérationnel et
l'efficience bancaire.......5
Introduction...........................................................................5
Section I : Pourquoi a-t-on besoin des accords de
Bâle ?.......................6
1-1 : Rappel sur l'émergence de l'assurance des
services bancaires..........7
1-2 : L'accord de Bâle
I.............................................................9
1-2-1 : Avantages de l'accord Bâle
I.......................................11
1-2-2 : Limites de l'accord Bâle I
..........................................12
Section II : L'apport de la nouvelle
réglementation Bâle II : le risque
opérationnel...................................................................13
2-1 : Définitions du risque
opérationnel.........................................15
2-2 : Les sources du risque
opérationnel.........................................17
2-3 : Typologie proposée par le Comité
de Bâle pour le risque
opérationnel...................................................................19
2-4 : Les métiers de la banque
générant le risque opérationnel..............21
Section III : La banque et le risque
opérationnel ...........................22
3-1 : Rappel sur les objectifs d'une
banque.....................................22
3-1-1 : Les objectifs
opérationnels.........................................22
3-1-2 : Les objectifs
tactiques...............................................22
3-1-3 : Les objectifs
stratégiques...........................................23
3-2 : Définition du concept de la
performance.................................23
3-2-1 : Définitions de la performance
bancaire...........................24
3-2-2 : La performance financière
d'inspiration comptable............26
a- Le return On Equity
ROE.........................................27
b- Le Return On Assets
ROA.......................................27
Conclusion..........................................................................28
Chapitre II : Analyse critique de la
littérature empirique du risque
opérationnel.....................................................29
Introduction........................................................................29
Section I : identification du risque
opérationnel............................29
1-1-: Outils d'identification du risque
opérationnel............................31
1-1-1 : Cartographie des risques
.............................................31
1-1-2 : Indicateurs des
risques...............................................34
Section II : les mesures réglementaires du
risque opérationnel selon Bâle
II .........................................................................36
2-1 : L'Approche Indicateurs de Base
BIA......................................37
2-2 : L'Approche Standard
SA....................................................38
2-3 : Les Approches de Mesures Avancées
AMA..............................41
2-3-1 : L'Approche de Distribution des Pertes
ou Loss Distribution Approach
LDA......................................................42
2-3-2 : L'Approche Scorecard
................................................44
2-3-3 : L'Approche par les
Scénarios.......................................46
Conclusion..........................................................................49
Chapitre III : Etude de l'influence du risque
opérationnel sur la rentabilité des banques commerciales
tunisiennes......51
Introduction.........................................................................51
Section I : Méthodologie de la recherche
empirique........................51
1-1 : Rappel de la
problématique..................................................51
1-2 : Objectif et hypothèses de la
recherche.....................................52
1-2-1 : Rappel de l'objectif de la
recherche................................52
1-2-2 : Hypothèses de la
recherche...........................................52
1-3 : Choix des instruments de collecte des
données empiriques.............53
1-3-1: Le
questionnaire........................................................53
1-3-1-1 : Elaboration du
questionnaire...........................53
1-3-1-2 : La forme du
questionnaire.............................54
1-3-1-3 : Administration du
questionnaire.....................54
1-3-2 : Les états
financiers...................................................55
1-4 :
Echantillonnage..............................................................55
1-4-1 : Taille de
l'échantillon.................................................55
Section II : Analyse et interprétation des
résultats.........................56
2-1 : Analyses
descriptives.......................................................56
2-2 : Analyse des résultats :
les risques opérationnels affectent négativement la
rentabilité d'une banque.......................................58
2-3 : Récapitulation des
résultats................................................65
Conclusion..........................................................................66
Conclusion
Générale...................................................................67
Bibliographie...........................................................................71
Annexes..................................................................................79
ANNEXE I
Extraits du nouvel accord de Bâle1(*) sur les fonds propres concernant
les critères d'agrément pour l'application de l'Approche
Standard2(*)
660. Pour être autorisée à appliquer
l'approche standard, une banque doit donner à son autorité de
contrôle l'assurance que, au minimum :
· son conseil d'administration et sa direction
générale participent activement à la surveillance du
dispositif de gestion du risque opérationnel ;
· elle dispose d'un système de gestion du risque
opérationnel de conception saine et mis en oeuvre avec
intégrité ;
· elle dispose des ressources suffisantes, au sein des
principales lignes de métier ainsi que des unités de
contrôle et d'audit.
661. L'autorité de contrôle est en droit
d'imposer à la banque une période initiale de surveillance de
l'approche standard avant qu'elle puisse l'utiliser aux fins du calcul des
exigences de fonds propres règlementaires.
662. La banque doit élaborer des procédures
spécifiques et établir des critères consignés par
écrit pour ventiler le produit brut de ses diverses lignes de
métier et unités dans celles prévues par le dispositif de
l'approche standard. Les critères doivent faire l'objet d'un examen et
d'un ajustement, selon les besoins, de façon à intégrer
les nouvelles activités et les changements d'activité. Les
principes présidant à cette ventilation sont exposés dans
l'annexe 6.
663. Certaines banques à dimension internationale
pourraient utiliser l'approche standard. Il est donc important qu'elles
disposent de systèmes adéquats pour la gestion du risque
opérationnel. En conséquence, elles doivent satisfaire aux
critères supplémentaires suivants pour pouvoir utiliser
l'approche standard.1(*)
a) La banque doit être dotée d'un système
de gestion du risque opérationnel où les responsabilités
sont clairement attribuées à une fonction de gestion du risque
opérationnel. Cette fonction est responsable : de
l'élaboration de stratégies permettant d'identifier,
d'évaluer, de surveiller et de contrôler/d'atténuer le
risque opérationnel ; de la codification des politiques et
procédures de l'établissement concernant la gestion et le
contrôle du risque opérationnel ; de la conception et de la
mise en ouvre du dispositif d'évaluation du risque opérationnel
de l'établissement ; de la conception et de la mise en ouvre du
système de notification du risque opérationnel.
b) Dans le cadre de son système interne
d'évaluation du risque opérationnel, la banque doit enregistrer
systématiquement les données relatives au risque
opérationnel, notamment les pertes significatives par ligne de
métier. Le système d'évaluation doit être
étroitement intégré aux processus de gestion des risques
de l'établissement. Les données qu'il produit doivent faire
partie intégrante de ses processus de surveillance et de contrôle
du profit de risque opérationnel. Par exemple, ces informations doivent
tenir une place prépondérante dans la notification des risques,
dans les rapports à la direction et dans l'analyse des risques. La
banque doit disposer de techniques pour inciter à une meilleure gestion
du risque opérationnel dans l'ensemble de l'établissement.
c) l'exposition au risque opérationnel (et notamment
les pertes significatives subies) doit être régulièrement
notifiée à la direction de l'unité concernée,
à la direction générale et au conseil d'administration. La
banque doit disposer de procédures lui permettant de prendre les mesures
nécessaires à la lumière des rapports à la
direction.
d) le système de gestion du risque opérationnel
de la banque doit être documenté. La banque doit avoir mis en
place des procédures permettant d'assurer le respect d'un ensemble
documenté de politiques, contrôles et procédures internes
concernant le système de gestion du risque opérationnel, qui doit
comporter des règles à appliquer en cas de
non-conformité.
e) les processus de gestion et le système
d'évaluation du risque opérationnel doivent faire l'objet d'une
validation et d'une vérification périodique indépendante,
devant porter sur les activités des unités et sur la fonction de
gestion du risque opérationnel.
f) le système d'évaluation du risque
opérationnel de la banque ( y compris les processus internes de
validation) doit faire l'objet d'un examen périodique par les auditeurs
externes et/ou l'autorité de contrôle.
ANNEXE II
Extraits du nouvel accord de Bâle1(*) sur les fonds propres
concernant les critères d'agrément pour l'application de
l'Approche des Mesures Avancées AMA
i) critères généraux
664. Pour être autorisée à appliquer les
approches AMA, une banque doit donner à son autorité de
contrôle l'assurance que, au minimum :
· son conseil d'administration et sa direction
générale participent activement à la surveillance du
dispositif de gestion du risque opérationnel ;
· elle dispose d'un système de gestion du risque
opérationnel de conception saine et mis en oeuvre avec
intégrité ;
· elle dispose des ressources suffisantes, au sein des
principales lignes de métier ainsi que des unités de
contrôle et d'audit, pour utiliser l'approche.
665. La méthodologie AMA sera soumise à une
période initiale de surveillance par l'autorité de contrôle
avant d'être appliquée à des fins réglementaires.
Cette période permettra à l'autorité de déterminer
la crédibilité et la pertinence de l'approche. Comme
indiqué ci-après, le système interne de mesure d'une
banque doit raisonnablement estimer les pertes inattendues en combinant les
données internes et externes sur les pertes, l'analyse de
scénarios ainsi que les facteurs caractérisant l'environnement
opérationnel propre à l'établissement et son
contrôle interne. Ce système doit également être
capable de servir de fondement à l'allocation du capital
économique aux différentes lignes de métier en fonction du
risque opérationnel, de façon à favoriser une meilleure
gestion du risque opérationnel au sein de chacune.
ii) critères qualitatifs
666. Une banque doit satisfaire aux critères
qualitatifs suivants avant d'être autorisée à appliquer une
AMA pour le calcul des fonds propres en regard du risque
opérationnel.
a) Elle doit disposer d'une fonction gestion du risque
opérationnel indépendante, responsable de la conception et de la
mise en oeuvre du dispositif de gestion du risque opérationnel de
l'établissement. Cette fonction est responsable : de la
codification des politiques et procédures de l'établissement
concernant la gestion et le contrôle du risque opérationnel ;
de la conception et de la mise en oeuvre du dispositif de gestion du risque
opérationnel de l'établissement ; de la conception et de la
mise en oeuvre du système de notification du risque
opérationnel ; de l'élaboration de stratégies
permettant d'identifier, de mesurer, de surveiller et de
contrôler/d'atténuer le risque opérationnel.
b) Le système interne de mesure du risque
opérationnel doit être étroitement intégré
à la gestion quotidienne des risques de l'établissement. Les
données qu'il produit doivent faire partie intégrante de ses
processus de surveillance et de contrôle du profil de risque
opérationnel. Par exemple, ces informations doivent tenir une place
prépondérante dans la notification des risques, dans les rapports
à la direction, dans l'allocation interne des fonds propres et dans
l'analyse des risques. La banque doit disposer de techniques pour allouer les
fonds propres pour le risque opérationnel aux principales lignes de
métier et pour inciter à une meilleure gestion du risque
opérationnel dans l'ensemble de l'établissement.
c) L'exposition au risque opérationnel et les pertes
subies doivent être régulièrement rapportées
à la direction de l'unité concernée, à la direction
générale et au conseil d'administration. La banque doit disposer
de procédures lui permettant de prendre les mesures nécessaires
à la lumière des rapports à la direction.
d) Le système de gestion du risque opérationnel
de la banque doit être documenté. La banque doit avoir mis en
place des procédures permettant d'assurer le respect d'un ensemble
documenté de politiques, contrôles et procédures internes
concernant le système de gestion du risque opérationnel, qui doit
comporter des règles à appliquer en cas de
non-conformité.
e) Les auditeurs internes et/ou externes doivent examiner
périodiquement les processus de gestion et les systèmes de mesure
du risque opérationnel. Ces examens doivent porter sur les
activités des unités et sur la fonction indépendante de
gestion du risque opérationnel.
f) La validation du système de mesure du risque
opérationnel par les auditeurs externes et/ou les autorités de
contrôle doit comporter les éléments suivants :
· vérification du bon fonctionnement des processus
de validation interne ;
· vérification de la transparence et de
l'accessibilité des flux de données et des processus liés
au système de mesure des risques. En particulier, les auditeurs et les
autorités de contrôle doivent être en mesure d'avoir
facilement accès aux spécifications et aux paramètres du
système, lorsqu'ils le jugent utile et conformément à des
procédures appropriées.
iii) Critères quantitatifs
Critères de fiabilité AMA
667. Etant donné l'évolution constante des
méthodologies d'analyse du risque opérationnel, le Comité
ne précise ni l'approche ni les hypothèses quant aux
distributions de probabilités utilisées pour modéliser la
mesure du risque opérationnel aux fins du calcul des fonds propres
réglementaires. Une banque doit cependant être à même
de démontrer que son approche prend en compte les
évènements exceptionnels générateurs de pertes
potentiellement sévères. Quelle que soit l'approche retenue, un
établissement doit faire la preuve que sa mesure du risque
opérationnel répond à un critère de
fiabilité comparable à celui de l'approche notation interne pour
le risque de crédit ( correspondant à une période de
détention d'un an et à un intervalle de confiance de 99,9%).
668. Le Comité reconnaît que le critère de
fiabilité AMA procure aux banques une large marge de flexibilité
pour le développement d'un système de mesure et de gestion du
risque opérationnel. Toutefois, dans le cadre du développement de
ces systèmes, les banques doivent adopter et mettre à jour des
procédures rigoureuses pour la modélisation du risque
opérationnel et la validation indépendante du modèle.
Avant l'entrée en vigueur, le Comité examinera l'évolution
des pratiques du secteur bancaire permettant d'estimer de façon
cohérente et crédible des pertes opérationnelles
potentielles. Il examinera également les données
accumulées ainsi que les exigences de fonds propres estimées
selon AMA et affinera éventuellement ses propositions.
Critères spécifiques
669. La présente section définit une
série de critères quantitatifs applicables aux mesures du risque
opérationnel élaborées en interne, aux fins du calcul de
l'exigence minimale de fonds propres.
a) Le système interne de mesure du risque
opérationnel doit couvrir la totalité du risque
opérationnel défini par le Comité (paragraphe 644) et les
types d'évènements générateurs de pertes
opérationnelles définis par l'annexe 7.
b) La banque doit calculer son exigence de fonds propres en
agrégeant les pertes attendues (PA) et les pertes inattendues (PI), sauf
si elle peut démontrer que son mode de fonctionnement interne couvre
adéquatement PA. Cela signifie que, si elle veut baser ses exigences
minimales de fonds propres réglementaires exclusivement sur PI, la
banque doit convaincre son autorité de contrôle qu'elle a
mesuré et pris en compte son exposition PA.
c) La granularité du système de mesure du risque
doit être suffisante pour appréhender les principales sources de
risque opérationnel affectant la forme de la queue de distribution des
estimations de pertes.
d) Dans le calcul des exigences de fonds propres
réglementaires, les estimations individuelles des divers types de risque
opérationnel doivent être additionnées. La banque peut
toutefois être autorisée à appliquer des coefficients de
corrélation déterminés en interne entre ces estimations
individuelles, à condition de démontrer à son
autorité de contrôle que ses systèmes de
détermination des coefficients de corrélation sont rationnels,
mis en oeuvre avec intégrité et tiennent compte des incertitudes
inhérentes à toute estimation de corrélations ( notamment
en période de tensions). La banque doit valider ses hypothèses de
corrélations à l'aide de techniques quantitatives et qualitatives
appropriées.
e) Le système de mesure du risque opérationnel
doit comporter certaines caractéristiques essentielles pour satisfaire
au critère de fiabilité décrit dans la présente
section, concernant les domaines suivants : données externes
pertinentes ; analyse de scénarios ; facteurs reflétant
l'environnement opérationnel et les systèmes de contrôle
interne.
f) La banque doit disposer de processus crédibles,
transparents, bien documentés et vérifiables pour pondérer
ces éléments clés dans son système global de mesure
du risque opérationnel. Ainsi, il peut arriver que l'intervalle de
confiance de 99,9e centile basé essentiellement sur des
données internes et externes sur les évènements
générateurs de pertes ne soit pas fiable pour des lignes de
métier présentant une queue de distribution épaisse et un
faible nombre de pertes constatées. En pareils cas, l'analyse de
scénarios et les facteurs de l'environnement opérationnel et du
contrôle interne peuvent jouer un rôle prédominant dans le
système de mesure du risque. En revanche, les données sur les
évènements générateurs de pertes
opérationnelles peuvent jouer un rôle prédominant dans les
systèmes de mesure pour les lignes de métier où
l'intervalle de confiance de 99,9e centile reposant essentiellement
sur de telles données est jugé faible. Dans tous les cas,
l'approche servant à pondérer les quatre éléments
fondamentaux doit posséder une cohérence interne et éviter
le double comptage des évaluations qualitatives ou des facteurs
d'atténuation du risque déjà pris en compte dans d'autres
éléments du dispositif.
Données internes
670. Les banques doivent enregistrer les données
internes conformément aux critères précisés dans la
présente section. Ce suivi constitue un préalable indispensable
à l'élaboration et au fonctionnement d'un système
crédible pour la mesure du risque opérationnel. Les
données internes de pertes sont cruciales, car elles permettent de
mettre en relation les estimations de risques effectuées par la banque
et ses pertes effectives. Cela peut être réalisé de
plusieurs manières, notamment en utilisant les données internes
de pertes pour former une estimation empirique du risque, pour valider les
données saisies et produites par le système interne de mesure, ou
pour assurer un lien entre pertes historiques et décisions de gestion et
de contrôle du risque.
671. Les données internes de pertes sont d'autant plus
significatives qu'elles sont clairement reliées à un type
d'activité de la banque, à des processus technologiques et
à des procédures de gestion des risques. En conséquence,
une banque doit disposer de procédures bien documentées pour
évaluer, à tout moment, la pertinence des données
historiques de pertes, notamment pour les situations dans lesquelles le
jugement peut prévaloir sur les indications chiffrées, les
transposer ou leur appliquer d'autres ajustements, dans quelle mesure une telle
décision peut intervenir et qui est autorisée à la
prendre.
672. les mesures du risque opérationnel produites en
interne et utilisées aux fins des exigences de fonds propres
réglementaires doivent être basées sur les données
de pertes historiques sur une période d'échantillon d'au moins
cinq ans, qu'elles soient utilisées pour mesurer directement la perte ou
pour valider cette mesure. Lors de l'adoption initiale d'une AMA, une banque
est autorisée à se baser sur une période
d'échantillon de trois ans (y compris pour le double calcul du
paragraphe 46).
673. Pour qu'une banque soit autorisée à
utiliser ses systèmes aux fins du calcul des fonds propres
réglementaires, ses processus internes de collecte des données
doivent satisfaire aux critères suivants :
· Afin de faciliter le processus de validation par
l'autorité de contrôle, la banque doit pouvoir faire correspondre
ses données historiques de pertes aux catégories prudentielles de
niveau 1 précisées dans les annexes 6 et 7 et les transmettre aux
autorités sur demande. L'allocation des pertes aux lignes de
métier et types d'évènements définis doit
être effectuée selon des critères objectifs bien
documentés. Toutefois, il appartient à la banque de
décider dans quelle mesure elle intègre ces lignes dans son
système de mesure du risque opérationnel.
· Les données internes de pertes d'un
établissement doivent être exhaustives, c'est à dire
prendre en compte toutes les activités et expositions importantes des
sous-systèmes et implantations géographiques concernés.
Une banque doit pouvoir justifier que les activités et expositions
exclues n'auraient, ni individuellement ni globalement, aucune incidence
significative sur les estimations agrégées du risque. Elle doit
avoir fixé un seuil adéquat (par exemple, Euros 10 000), en
termes bruts, pour les données de pertes à collecter. Le seuil
approprié peut varier quelque peu selon les banques, et au sein d'une
même banque selon les lignes de métier et/ou les types
d'événement. Toutefois, il devrait correspondre globalement
à celui des établissements comparables.
· Outre les données sur le montant brut des
pertes, une banque doit recenser diverses informations : date de
l'événement ; recouvrement éventuel de montants
bruts ; éléments décrivant les facteurs ou causes
à l'origine de la perte. Le niveau de détail doit être
adapté à l'ampleur de la perte brute.
· Une banque doit élaborer des procédures
spécifiques pour ventiler les données de pertes associées
à des évènements survenant au sein d'une fonction
centralisée (service informatique, par exemple), à une
activité couvrant plusieurs lignes de métier et à une
succession d'évènements liés.
· Les pertes opérationnelles associées au
risque de crédit et incluses depuis longtemps dans les bases de
données des banques sur le risque de crédit (carences dans la
gestion des sûretés, par exemple) continuent d'être
traitées comme risque de crédit aux fins du calcul des exigences
minimales de fonds propres réglementaires dans le cadre du
présent dispositif. En conséquence, ces pertes ne sont pas
assujetties à une exigence de fonds propres au titre du risque
opérationnel1(*).
Les banques doivent néanmoins, pour la gestion interne du risque
opérationnel, identifier toutes les pertes significatives liées
au risque opérationnel (tel que défini au paragraphe 644 et en
relation avec les types d'évènements figurant à l'annexe
7), y compris celles qui sont déjà liées au risque de
crédit. Il conviendrait d'annoter spécialement ces
dernières séparément dans la base de données de la
banque sur le risque opérationnel. Le seul délimitant des pertes
« significatives » peut varier selon les banques, et au
sein d'une même banque selon les lignes de métier et/ou les types
d'évènements. Les seuils significatifs devraient correspondre
globalement à ceux des établissements comparables.
· Les pertes opérationnelles associées au
risque de marché sont traitées comme risque opérationnel
aux fins du calcul des exigences minimales de fonds propres
réglementaires dans le cadre du présent dispositif et seront donc
assujetties à une exigence de fonds propres en regard du risque
opérationnel
Données externes
674. Le système de mesure du risque
opérationnel d'une banque doit utiliser des données externes
pertinentes (données publiques et/ou partagées au sein du secteur
bancaire), notamment lorsqu'il existe des raisons de croire que la banque est
exposée à des pertes peu fréquentes, mais potentiellement
lourdes. Ces données externes devraient inclure des informations sur le
montant des pertes réelles, sur l'importance de l'activité
à l'origine de ces pertes, sur les causes et les circonstances et tout
renseignement complémentaire pouvant servir à d'autres
établissements pour évaluer la pertinence de
l'événement en ce qui les concerne. Une banque doit
établir une procédure systématique pour déterminer
les situations nécessitant de recourir à des données
externes et les méthodologies à utiliser pour incorporer ces
données (par exemple, transposition, ajustements qualitatifs ou
intégration dans des les modèles pour améliorer l'analyse
de scénarios). Les conditions et modalités d'utilisation des
données externes doivent faire l'objet d'une révision
périodique, être documentées et soumises à des
audits réguliers indépendants.
Analyse de scénarios
675. Lorsqu'elle évalue son exposition
à des évènements pouvant engendrer des pertes
sévères, une banque doit utiliser une analyse de scénarios
définis par des experts et recourant à des données
externes. Cette approche, qui s'appuie sur les connaissances de cadres des
métiers expérimentés et de spécialistes de la
gestion des risques, permet d'obtenir des évaluations argumentées
de pertes sévères plausibles. Par exemple, ces évaluations
de spécialistes peuvent être exprimées sous la forme de
paramètres d'une distribution statistique présumée des
pertes. En outre, l'analyse de scénarios devrait être
utilisée par la banque pour évaluer l'impact d'une distribution
statistique présumée des pertes. En outre, l'analyse de
scénarios devrait être utilisée par la banque pour
évaluer l'impact des déviations par rapport aux hypothèses
de corrélations intégrées à son dispositif de
mesure du risque opérationnel, en particulier pour estimer les pertes
potentielles provenant de plusieurs évènements de pertes
simultanés. Cette évaluation doit être
régulièrement validée et ajustée par rapport aux
pertes effectives, afin d'assurer leur caractère raisonnable.
Facteurs environnement opérationnel et
contrôle interne
676. Outre les données sur les pertes (réelles
ou fondées sur l'analyse de scénarios), la méthodologie
d'évaluation des risques applicable à l'ensemble d'une banque
doit couvrir les facteurs environnement opérationnel et contrôle
interne pouvant modifier son profil de risque opérationnel. En
intégrant ces facteurs, les évaluations des risques d'un
établissement sont plus prospectives, reflètent plus directement
la qualité de son environnement opérationnel et du cadre de
contrôle, aident à rapprocher l'évaluation des exigences de
fonds propres des objectifs de la gestion des risques et rendent compte de
façon plus immédiate des améliorations comme des
détériorations du profil de risque opérationnel. Pour
pouvoir être admise aux fins des fonds propres réglementaires, la
prise en compte de ces facteurs doit satisfaire aux critères
suivants :
· Le choix de chaque facteur doit être
justifié par le fait qu'il représente un vecteur de risque
pertinent, en s'appuyant sur l'expérience et sur l'avis d'un
spécialiste du secteur d'activité concerné. Dans la mesure
du possible, les facteurs doivent pouvoir être transcrits en mesures
quantitatives vérifiables.
· La sensibilité des estimations des risques aux
modifications de ces facteurs et le poids relatif des divers facteurs doivent
être solidement argumentés. Outre le fait qu'il doit
reconnaître la modification des risques induite par l'amélioration
des contrôles, le dispositif doit également prendre en compte la
hausse potentielle des risques provenant d'un accroissement de la
complexité des activités ou du volume d'activité.
· Le dispositif et tous les aspects de son application, y
compris la logique justifiant l'ajustement des estimations empiriques, doivent
être documentés et soumis à une vérification
indépendante dans la banque ainsi que par l'autorité de
contrôle.
· Régulièrement, le processus et les
résultats doivent être validés par comparaison avec les
données internes de pertes effectives et les données externes
pertinentes ; les ajustements nécessaires doivent être
apportés.
Facteurs d'atténuation des risques1(*)
677. Dans la méthodologie AMA, une banque est
autorisée à prendre en compte les polices d'assurance comme
technique d'atténuation du risque opérationnel aux fins du calcul
des exigences de fonds propres règlementaires. Cette prise en compte
sera limitée à 20% de l'exigence de fonds propres totale au titre
du risque opérationnel.
678. La capacité d'une banque à
bénéficier de cette technique d'atténuation des risques
dépendra du respect des critères suivants :
· La note affectée à la capacité
d'indemnisation de l'assureur est d'au minimum A (ou équivalent).
· La police doit avoir une durée initiale d'au
moins un an. S'agissant d'une police dont l'échéance
résiduelle est inférieure à un an, la banque doit
opérer une décote en rapport avec la diminution de la
durée résiduelle de la police, jusqu'à 100% pour une
police dont l'échéance résiduelle est égale ou
inférieure à 90 jours.
· La police est assortie d'une période de
préavis de résiliation d'au minimum 90 jours
· La police ne comporte pas de clauses restrictives ou
d'exclusion liées à des mesures règlementaires ou, dans le
cas d'une banque défaillante, empêchant la banque,
l'administrateur ou le liquidateur d'être indemnisé pour les
préjudices subis ou les frais engagés par la banque, sauf au
titre d'évènements survenant une fois la procédure
engagée et à condition que la police comporte des clauses
d'exclusion de toute amende, pénalité ou de tous dommages pour
faute résultant de mesures règlementaires.
· Le calcul des techniques d'atténuation des
risques doit refléter l'étendue de la couverture de la banque
offerte par les polices d'assurance, de manière transparente et
cohérente, en regard de la probabilité effective et de
l'incidence de la perte dans la détermination globale par la banque de
ses fonds propres pour risque opérationnel.
· L'assurance est fournie par un tiers
indépendant. Dans le cas des assurances émanant de
sociétés captives ou de filiales, l'exposition doit avoir
été transférée (par le biais de la
réassurance, par exemple) à une entité indépendante
répondant aux critères d'éligibilité.
· Le dispositif de prise en compte de l'assurance est
solidement argumenté et bien documenté.
· La banque communique une description de son usage de
l'assurance aux fins d'atténuation du risque opérationnel.
679. La méthodologie de prise en compte de l'assurance
dans une AMA doit également intégrer les éléments
suivants, par le biais de décotes et réductions
appropriées limitant cette prise en compte :
· Echéance résiduelle de la police,
lorsqu'elle est inférieure à un an, comme précisé
ci-avant ;
· Conditions de résiliation dans ce
cas ;
· Incertitude concernant l'indemnisation ainsi que toute
inadéquation de la couverture fournie par la police à
l'exposition au risque opérationnel.
Application partielle
680. Une banque est autorisée à utiliser la
méthodologie AMA pour certaines de ses activités et les approches
indicateur de base ou standard pour les autres (application partielle), sous
réserve de satisfaire aux conditions suivantes.
· Tous les risques opérationnels liés
à ses activités mondiales consolidées sont pris en
compte.
· Toutes les activités couvertes par l'AMA
satisfont aux critères qualitatifs permettant l'utilisation de cette
approche, et la part des activités traitée conformément
à une approche plus simple répond aux conditions requises par
celle-ci.
· A sa date de mise en oeuvre, l'AMA couvre une part
significative des risques opérationnels.
· La banque transmet à son autorité de
contrôle un calendrier pour l'application de l'AMA à la
quasi-totalité de ses activités. Ce calendrier devrait être
planifié de manière à généraliser l'AMA
à terme et non pour viser d'autres objectifs.
681. Sous réserve de l'approbation de l'autorité
de contrôle, une banque optant pour l'application partielle peut
déterminer quelle partie de ses activités est traitée
selon la méthodologie AMA, en fonction des lignes de métier, de
la structure juridique, de l'implantation géographique ou d'autres
facteurs internes.
682. Sous réserve de l'approbation de son
autorité de contrôle, dans les cas où une banque envisage
de mettre en oeuvre une approche autre que AMA pour l'ensemble du groupe, sur
une base consolidée, et qu'elle ne remplit pas les troisième
et/ou quatrième conditions du paragraphe 680, la banque peut, dans des
circonstances limitées :
· procéder de façon permanente à une
mise en oeuvre partielle de l'approche AMA ;
· inclure dans ses exigences de fonds propres au titre du
risque opérationnel pour l'ensemble du groupe, sur une base
consolidée, les résultats d'un calcul AMA effectué dans
une filiale où l'approche AMA a été approuvée par
l'autorité de contrôle compétente du pays d'accueil et
jugé acceptable pour celle du pays d'origine de la banque.
683. Il conviendrait que les approbations de la nature
décrite au paragraphe 682 ne soient accordées qu'à titre
exceptionnel. Elles devraient en principe être limitées à
des circonstances dans lesquelles la banque est dans l'impossibilité de
remplir certaines conditions en raison de décisions de l'autorité
de contrôle sur les activités des filiales de la banque dans les
juridictions à l'étranger.
ANNEXE III
Extraits du nouvel accord de Bâle1(*) sur les fonds propres
concernant la ventilation des secteurs d'activité en lignes de
métiers
Niveau 1
|
Niveau 2
|
Groupes d'activités
|
|
Financement des entreprises
|
|
Financement d'entreprise
|
Financement collectivités
locales/administration publique
|
Fusions-acquisitions, engagement, privatisations,
titrisation, recherche, titres de dette (Etat, haut rendement), actions,
prêts consortiaux, introductions
|
|
Banques d'affaires
|
en bourse, placements sur le marché
secondaire
|
|
Service-conseil
|
|
|
Vente
|
|
|
Tenue de marché
|
Valeurs à revenu fixe, actions, changes,
produits de
|
Activités de marché
|
Prise de positions pour compte propre
|
Base, crédit, financement, titres sur position
propre, prêts et pensions, courtage, titres de dette, courtage
|
|
Trésorerie
|
de premier rang
|
|
Banque de détail
|
Prêts de dépôts, services bancaires,
fiducie et gestion du patrimoine
|
Banque de détail
|
Banque privée
|
Prêts de dépôts, services bancaires,
fiducie et gestion du patrimoine, conseil en placement
|
|
Cartes
|
Cartes de commerçant/commerciales/d'entreprise/de
clientèle et commerce de détail
|
Banque commerciale
|
Banque commerciale
|
Financement de projets, immobilier, financement
d'exportations et du commerce, affacturage, crédit-bail, prêts,
garanties, lettres de change
|
Paiements et règlements2(*)
|
Clientèle extérieure
|
Paiements et recouvrements, transferts de fonds,
compensation et règlement
|
|
Conservation
|
Dépôts fiduciaires, certificats de titres en
dépôt, prêts de titres (clients), opérations de
sociétés
|
Fonctions d'agent
|
Prestations d'agent aux entreprises
|
Agents émetteurs et payeurs
|
|
Service de fiducie aux entreprises
|
|
|
Gestion de portefeuille
discrétionnaire
|
Gestion centralisée, séparée, de
détail, institutionnelle, fermée, ouverte, capital
investissement
|
Gestion d'actifs
|
Gestion de portefeuille non
discrétionnaire
|
Gestion centralisée, séparée, de
détail, institutionnelle, fermée, ouverte,
|
Courtage de détail
|
Courtage de détail
|
Exécution et service complet
|
Principes de ventilation des lignes de
métier1(*)
a) Toutes les lignes de métier doivent être
ventilées dans les huit catégories d'activité de niveau 1,
sans exception ni chevauchement.
b) Toute activité bancaire ou non bancaire qui ne
s'insère pas d'emblée dans le cadre général mais
qui représente une fonction desservant une ligne de métier qui,
elle, y figure doit être affectée à celle-ci. Si
l'activité asservie se rapporte à plus d'une ligne de
métier, il faut utiliser un critère de ventilation objectif.
c) S'agissant du revenu brut, si une activité ne
s'insère dans aucune ligne de métier particulière, c'est
celle qui est affectée de l'exigence la plus élevée qui
doit être retenue. Cette même ligne de métier vaut aussi
pour toute activité asservie.
d) Une banque peut utiliser une méthode interne de
tarification pour repartir le revenu brut entre les lignes de métier,
à condition que le total (tel qu'il serait enregistré dans le
cadre de l'approche indicateur de base) soit toujours égal au revenu
brut des lignes de métier.
e) La ventilation en ligne de métier aux fins du calcul
des fonds propres au titre du risque opérationnel doit être
conforme avec les définitions des lignes de métier
utilisées pour les autres risques, c'est-à-dire de crédit
et de marché. Toute exception à ce principe doit être
clairement justifiée et documentée.
f) Le processus de ventilation doit être clairement
explicité. Il importe, en particulier, que les définitions des
lignes de métier soient suffisamment claires et détaillées
pour permettre à des tiers de refaire l'opération. La
documentation doit notamment justifier avec précision toute exception ou
déviation et être conservée.
g) Des procédures doivent être en place pour
préciser la ventilation de tout élément nouveau
(activé ou produit).
h) La direction est responsable de la méthode de
ventilation (elle-même soumise à l'approbation du conseil
d'administration).
i) Le processus de ventilation en lignes de métier doit
faire l'objet d'un audit indépendant.
ANNEXE IV
Extraits du nouvel accord de Bâle1(*) sur les fonds propres
concernant
la classification détaillée des
évènements générateurs de pertes
opérationnelles
Catégorie d'évènement (Niveau
1)
|
Définition
|
Sous-catégorie
(Niveau 2)
|
Exemples (Niveau 3)
|
|
Perte dues à des actes visant à frauder,
détourner des biens ou à contourner les règlements, la
|
Activité non autorisée
|
Transactions non notifiées (intentionnellement),
Transactions de type non autorisé (avec perte
financière)
Evaluation (intentionnellement) erronée d'une
position
|
Fraude interne
|
législation ou la politique de l'entreprise (à
l'exception des atteintes à l'égalité et des actes de
discrimination), impliquant au moins une partie interne de l'entreprise
|
Vol et fraude
|
Fraude/fraude au crédit/absence de provisions,
vol/ extorsion, détournement de fonds/vol
qualifié
Détournement de biens
Destruction malveillante de biens
Contrefaçon
Falsification de chèques
Contrebande
Usurpation de compte/d'identité/etc.
Fraude/évasion fiscale
(délibérée)
Corruption/commissions occultes
Délit d'initié (pas au nom de l'entreprise)
|
Fraude externe
|
Pertes dues à des actes visant à frauder,
détourner
|
Vol et fraude
|
Vol/vol qualifié
Contrefaçon
Falsification de chèques
|
|
des biens ou contourner la législation, de la part d'un
tiers
|
Sécurité des systèmes
|
Dommages dus au piratage informatique
Vol d'informations (avec perte financière)
|
Catégorie d'évènement (Niveau
1)
|
Définition
|
Sous-catégorie
(Niveau 2)
|
Exemples (Niveau 3)
|
Pratiques en matière d'emploi et sécurité
sur le lieu de travail
|
Pertes résultant d'actes non conformes à la
législation ou aux conventions relatives à l'emploi,
|
Relations de travail
|
Questions liées aux rémunérations et aux
avantages, à la résiliation du contrat de travail
Activité syndicale
|
|
la santé ou la sécurité, de demandes
d'indemnisation au titre d'un dommage personnel
ou d'atteintes à l'égalité/d'actes de
discrimination
|
Sécurité au lieu de travail
|
Responsabilité civile (chute, etc.)
Evènements liés à la
réglementation sur la santé et la sécurité du
personnel
Rémunération du personnel
|
|
|
Egalité et discrimination
|
Tous types de discrimination
|
|
|
Conformité, diffusion d'informations et devoir
fiduciaire
|
Validation du devoir fiduciaire/ de recommandations
Conformité/diffusion d'informations (connaissance de la
clientèle, etc.)
Validation de la confidentialité de la
clientèle
Atteinte à la vie privée
Vente agressive
Opérations fictives
Utilisation abusive d'informations confidentielles
Responsabilité du prêteur
|
Clients, produits et pratiques commerciales
|
Perte résultant d'un manquement, non intentionnel ou
dû à la négligence, à une obligation professionnelle
envers des clients spécifiques ( y compris exigences en matière
fiducie et de conformité) ou de la nature ou conception d'un produit
|
Pratiques commerciales / de place incorrectes
|
Législation anti- trust
Pratiques incorrectes
Manipulation du marché
Délit d'initié (au nom de l'entreprise)
Activité sans agrément
Blanchiment d'argent
|
|
|
Défauts de production
|
Vices de production (absence d'agrément, etc.)
Erreurs de modèle
|
|
|
Sélection, promotion et exposition
|
Insuffisance de l'analyse clientèle
Dépassement des limites d'exposition d'un client
|
|
|
Services-conseil
|
Conflits sur l'efficience des prestations
|
Dommages aux actifs corporels
|
Destruction ou dommages résultant d'une catastrophe
naturelle ou d'autres sinistres
|
Catastrophe et autres sinistres
|
Pertes résultant d'une catastrophe naturelle
Pertes humaines dues à des causes externes (terrorisme,
vandalisme)
|
Interruptions d'activité et dysfonctionnements des
systèmes
|
Pertes résultant d'interruptions de l'activité
ou de dysfonctionnements des systèmes
|
systèmes
|
Matériel
Logiciel
Télécommunications
Interruptions/perturbations d'un service public
|
Catégorie d'évènement (Niveau
1)
|
Définition
|
Sous-catégorie
(Niveau 2)
|
Exemples (Niveau 3)
|
|
Pertes résultant d'un problème dans le
traitement d'une transaction ou dans la gestion des processus
|
Saisie, exécution et suivi des transactions
|
Problèmes de communication
Erreurs dans la saisie, le suivi ou le changement
Non-respect de délais ou d'obligations
Erreurs de manipulation du modèle/système
Erreurs comptables/d'affectation d'une entité
Autres erreurs d'exécution
Problèmes de livraison
Fautes dans la gestion des sûretés
Mauvais suivi des données de référence
|
Exécution, livraison et gestion des processus
|
ou subies dans le cadre des relations avec les contreparties
commerciales et les fournisseurs
|
Surveillance et notification financière
|
Manquement à l'obligation de notification
Inexactitudes dans les rapports externes (pertes)
|
|
|
Admission et documentation clientèle
|
Absence d'autorisation clientèle ou de déni de
responsabilité
Documents juridiques absents/incomplets
|
|
|
Gestion des comptes clients
|
Accès non autorisé aux comptes
Données clients incorrectes (pertes)
Actifs clients perdus ou endommagés par
négligence
|
|
|
Contreparties commerciales
|
Faute d'une contrepartie hors clientèle
Divers conflits avec une contrepartie hors clientèle
|
|
|
fournisseurs
|
Sous-traitance
Conflits avec les fournisseurs
|
ANNEXE V
QUESTIONNAIRE ETABLI A L'ADRESSE DES BANQUES
TUNISIENNES
...............................
UNIVERSITE DE CERGY PONTOISE
UNIVERSITE MEDITERRANEENE DE TUNIS
Nous vous prions de bien vouloir répondre à ce
questionnaire, s'inscrivant dans le cadre d'un mémoire de Master en
Gestion des risques en Finance et en Assurance.
Conscients du caractère strictement confidentiel des
informations fournies, nous promettons d'y assurer une entière
discrétion. Ces informations seront exploitées dans l'anonymat et
pour des objectifs exclusivement scientifiques.
Nous vous remercions d'avance de votre esprit de collaboration
et nous vous prions de croire l'expression de notre parfaite
considération.
QUESTIONNAIRE
I- Fréquence de survenance des risques
opérationnels dans une banque :
Q1/ Combien de fois avez-vous rencontré des incidents
liés à des fraudes internes au cours de l'exercice
2008 ?
Entre 0 et 5 entre 6 et 10
11 et plus
Q2/ Combien de fois avez-vous rencontré des incidents
liés à des fraudes externes au cours de l'exercice
2008 ?
Entre 0 et 5 entre 6 et 10
11 et plus
Q3/ Combien de fois avez-vous rencontré des incidents
en rapport avec les pratiques en matière d'emploi et de
sécurité sur le lieu de travail au cours de l'exercice
2008 ?
Entre 0 et 5 entre 6 et 10
11 et plus
Q4/ Combien de fois avez-vous rencontré des incidents
liés aux clients, produits et pratiques commerciales au cours de
l'exercice 2008 ?
Entre 0 et 5 entre 6 et 10
11 et plus
Q5/ Combien de fois avez-vous rencontré des incidents
liés à des dommages aux actifs corporels au cours de
l'exercice 2008 ?
Entre 0 et 5 entre 6 et 10
11 et plus
Q6/ Combien de fois avez-vous rencontré des incidents
liés au dysfonctionnement de l'activité et des
systèmes au cours de l'exercice 2008 ?
Entre 0 et 5 entre 6 et 10
11 et plus
Q7/ Combien de fois avez-vous rencontré des incidents
liés à l'exécution, livraison et gestion des
processus au cours de l'exercice 2008 ?
Entre 0 et 5 entre 6 et 10
11 et plus
II- La rentabilité
bancaire :
Q1/ Quel est le résultat net de votre banque pour
l'exercice 2008 ?
..........................................................................................................................................................................................
Q2/ A combien s'élèvent les fonds propres de
votre banque à la fin du même exercice ?
..........................................................................................................................................................................................
Q3/ A combien s'élève le total des actifs de
votre bilan au 31/12/ 2008 ?
..........................................................................................................................................................................................
Q4/ Sachant que le « Return On Equity »
(ou coefficient de rentabilité) peut s'exprimer de la manière
suivante: ROE= Résultat Net/Fonds propres , à combien
s'élève votre ROE pour l'année 2008 ?
..........................................................................................................................................................................................
Q5/ Sachant que le « Return On Assets »
(ou coefficient de rendement) peut s'exprimer de la manière suivante:
ROA= Résultat Net/Total Actif , à combien s'élève
votre ROA pour l'année 2008 ?
...........................................................................................................................................................................................
Fiche signalétique
Nom de la banque :
.......................................................................
Capital social :
...........................................................................
Forme
juridique :..................................................................
......
Nombre
d'agences :..........................................................................
Qualité de
interviewé :....................................................................
* 1 Cf. la gestion des risques
financières de Thierry RONCALLI - édition Economica 2004
* 1
www.performance-et-vie.fr ;
www.creg.ac-
versailles.fr/IMG/pdf/ ;http://liotardlesit.ifrance.com/perfdef.html
* 2
www.performance-et-vie.fr/article.php?
* 1
www.afscet.asso.fr/resSystemica/Paris05/Movahedkhah.pdf
* 1
www.iae.univ-lille1.fr/congrès/reseauiae2008/
* 2
www.senat.fr/rap/r96-52/r96-522.html
* 1 document BRI intitulé
« convergence internationale de la mesure et des normes de fonds
propres ( juin 2004)
* 2 L'autorité nationale
qui autorise un établissement à appliquer l'approche standard
alternative ASA doit décider des conditions requises pour cette
approche, les critères d'agrément énoncés aux
paragraphes 662 et 663 de cette section n'étant pas
nécessairement appropriés.
* 1 Pour les autres banques,
l'observation de ces critères est recommandée et peut être
imposée par l'autorité nationale, à sa
discrétion.
* 1 document BRI
intitulé « convergence internationale de la mesure et des
normes de fonds propres ( juin 2004)
* 1 cela vaut pour toutes les
banques, y compris celles qui pourraient seulement commencer à concevoir
leurs bases de données sur le risque opérationnel et le risque de
crédit.
* 1 Le Comité entend
entretenir un dialogue régulier avec la profession sur le sujet des
techniques d'atténuation du risque opérationnel et, le moment
venu, pourrait envisager de réviser les critères
d'éligibilité et les limites à imposer en fonction de
l'expérience
* 1 annexe 6 du document BRI
intitulé « convergence internationale de la mesure et des
normes de fonds propres ( juin 2004)
* 2 Les pertes subies à
ce titre par une banque dans le cadre de ses propres activités seraient
intégrées dans les antécédents de pertes de la
ligne de métier concernée.
* 1 Recommandations
additionnelles pour la ventilation en lignes de métier
Il existe diverses méthodes valables que les banques
peuvent appliquer pour répartir leurs activités dans les huit
lignes de métier, à condition de respecter les principes
indiqués. Toutefois, le Comité a conscience que certains
établissements aimeraient bénéficier de recommandations
supplémentaires. Voici donc une approche possible à utiliser pour
la répartition du revenu brut :
Le revenu brut de l'activité de banque de détail
est constitué du produit net des intérêts sur les
prêts et avances aux particuliers et aux PME assimilées à
la clientèle de détail ainsi que des commissions liées
à l'activité de détail traditionnelle, du revenu net des
contrats de swaps et des dérivés détenus pour couvrir le
portefeuille bancaire de détail et du revenu procuré par les
acquisitions de créance sur la clientèle de détail. Pour
calculer son revenu d'intérêts net, la banque soustrait des
intérêts perçus sur les prêts et avances à la
clientèle de détail le coût moyen pondéré du
financement de ces prêts (indépendamment de leur source :
opérations de détail ou autres dépôts).
De même , le revenu brut de l'activité de banque
commerciale comprend le produit net des intérêts sur les
prêts et avances aux entreprises ( et aux PME entrant dans cette
classification), aux autres banques et emprunteurs souverains et le revenu sur
les acquisitions de créances sur les entreprises ainsi que les
commissions liées à l'activité de banque commerciale
traditionnelle, notamment : engagements, garanties, lettres de change,
produit net ( coupons et dividendes, par exemple) sur les titres de
portefeuille bancaire et les profits/ pertes sur contrats de swaps et de
dérivés destinés à couvrir le portefeuille bancaire
commercial. Pour calculer son revenu d'intérêts net, la banque
soustrait des intérêts perçus sur les prêts et
avances consenties à ses clients (entreprises, banques et emprunteurs
souverains) le coût moyen pondéré du financement de ces
prêts ( indépendamment de leur source).
Pour les activités de marché, le revenu brut se
compose des profits/pertes sur les instruments détenus à des fins
de négociation (portefeuille évalué aux prix du
marché) en termes nets du coût de financement ainsi que des
commissions de courtage de gros.
S'agissant des cinq autres lignes de métier, le revenu
brut est constitué principalement par les commissions nettes
perçues dans chacune d'elles. La catégorie des paiements et
règlements comprend les commissions reçues en échange de
services de paiement/règlement fournis aux partenaires grossistes. La
gestion d'actifs représente la gestion du patrimoine pour le compte de
tiers.
* 1 annexe 7 du document BRI
intitulé « convergence internationale de la mesure et des
normes de fonds propres ( juin 2004)