CONCLUSION
En somme, la pauvreté est multidimensionnelle. Elle
évolue dans l'espace et le temps. Les transformations structurelles des
conditions de vie des populations évoluent en enrichissant le
débat sur les formes de pauvreté et la façon de mieux
combattre ce phénomène. Dans ce contexte, la communauté du
développement détermine deux grandes formes de
pauvreté : la pauvreté monétaire et la
pauvreté d'existence. Ces deux formes sont cependant interagissantes et
les stratégies pour les juguler ne peuvent être
indépendantes.
La pauvreté, c'est la lutte pour assurer un repas
consistant par jour qui disparaît en cas de difficulté ;
c'est les habitations en matériaux précaires vulnérables
aux intempéries, c'est l'absence d'eau potable, de latrine,
d'électricité, c'est l'accès difficile aux services
sociaux de base (écoles, centres de santé, marchés,
encadrements techniques, crédits, etc.), c'est aussi le désespoir
face à la non rentabilité des activités
génératrices de revenus. Face à ces maux, la BOAD tente de
dire non.
En agissant sur les secteurs porteurs, elle participe à la
promotion de la croissance. Le développement n'étant pas exclusif
de l'amélioration des conditions de vie des populations, ses actions
tendent à apporter à ces populations les conditions pour une vie
meilleure. Partant de l'amélioration du pouvoir d'achat à la mise
à disposition des services sociaux de base, les projets nationaux de la
BOAD permettent au Bénin de réaliser et mettre en oeuvre son plan
de lutte contre la pauvreté.
Les financements ont concerné presque tous les secteurs
d'activité : transformation des produits locaux, densification du
tissu industriel, soutien au processus de désengagement de l'Etat des
secteurs productifs, modernisation de l'outil de production,
amélioration des services (transports et hôtellerie),
amélioration de la compétitivité des infrastructures.
Cependant, le secteur privé n'a pas reçu l'indice de
priorité nécessaire pour insuffler un taux de croissance
suffisant pour atteindre à court terme les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) et ceux de la
Stratégie de Croissance pour la Réduction de la
Pauvreté.
Les financements des actions au profit des populations
vulnérables et visant l'amélioration durable des conditions de
vie des populations ont permis la réalisation de projets de
développement qui ont contribué au renforcement de
l'autosuffisance et de la sécurité alimentaires ainsi qu'à
l'amélioration des revenus des populations.
Au total, les actions de la BOAD en faveur de la lutte contre la
pauvreté ont contribué à l'amélioration de la
situation alimentaire et nutritionnelle et du statut socio-économique
par la promotion d'activités génératrices de revenus, du
cadre de vie, ainsi qu'à la limitation de l'exode.
Si la BOAD a accumulé au fil des années une
expertise avérée en matière de mise en oeuvre des projets
de développement qu'elle pourra mettre au service des Etats membres,
elle devra, en outre maintenir ses orientations et priorités
d'intervention en leur faveur tout en continuant à soutenir les
stratégies et programmes d'investissement communautaires. La principale
contrainte demeure l'insuffisante disponibilité de ressources
concessionnelles dont la dotation lui permettra de disposer de moyens idoines
pour répondre aux attentes des populations par un accroissement
significatif de son appui aux efforts de lutte contre la pauvreté.
Cette coopération peut devenir plus efficace si un grand
nombre de problèmes de gouvernance en matière de
développement sont résolus. La mise en place d'indicateurs de
suivi concertés au niveau national semble être un moyen
particulièrement efficace pour améliorer la gestion de l'aide.
C'est la seule façon d'intégrer le grand concert
des nations et de faire preuve de reconnaissance à la grande bataille
que nos valeureux héros ont mené pour notre indépendance,
dans le but d'avoir un pays juste et prospère pour tous ses fils.
« Mieux vaut tard que jamais ».
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